L'Heure des Pros (Émission du 24/04/2024)

  • il y a 5 mois
Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros

Category

📺
TV
Transcript
00:00:00Bonjour à tous et bienvenue à l'heure des pros sur Europe 1 jusqu'à 9h30 et sur CNEWS jusqu'à 10h30.
00:00:09Les Jeux Olympiques sont une formidable opportunité pour les aiguilleurs du ciel
00:00:15ou les cheminots toujours prêts à dégainer une grève pour obtenir quelques privilèges que les salariés du privé n'ont pas.
00:00:22Demain, la plupart des avions resteront cloués au sol.
00:00:26Depuis 2005, on compte 249 jours de grève du contrôle aérien en France contre une dizaine dans les autres pays européens.
00:00:35Les grévistes réclament 25% d'augmentation en 3 ans et 18 jours de récupération supplémentaire par an.
00:00:43Ils sont 4000 dans notre pays, 4000 qui bloqueront le trafic.
00:00:49Appelons ça un pouvoir de nuisance.
00:00:51Et cette grève arrive au lendemain de l'accord de la honte signé par la SNCF avec l'aval du gouvernement.
00:00:58La réforme des retraites ne visera pas les salariés du chemin de fer qui auront un régime spécial.
00:01:05Ils pourront, écoutez bien, bénéficier d'une cessation anticipée d'activité 30 mois avant leur retraite tout en étant payés.
00:01:16C'est un concept génial.
00:01:18Ils seront en retraite avant la retraite.
00:01:21Ça, voyez-vous, je pense que ça ne peut exister qu'en France.
00:01:24Vous n'êtes pas en retraite, vous êtes en cessation d'activité.
00:01:29Là, je dis bravo.
00:01:30Profitez-en les gars.
00:01:31Le guichet est ouvert.
00:01:32Les jeux arrivent.
00:01:33C'est le moment.
00:01:35Demain, on rase gratis.
00:01:38Chana Lusto.
00:01:49Bonjour Pascal, bonjour à tous.
00:01:52Une fratrie de délinquants expulsés de son HLM a taverni dans le Val d'Oise.
00:01:56Ils faisaient vivre un enfer aux habitants.
00:01:59Ils sont connus notamment pour vol en réunion avec violence, escroquerie ou encore usage d'étention et transport de stupéfiants.
00:02:06Le préfet du Val d'Oise l'assure.
00:02:07Maintenant qu'ils sont partis, ces individus ne seront pas relogés par les services sociaux.
00:02:12Je pense que les Français ne comprendraient pas qu'on reloge dans le parc social une famille comme celle-ci.
00:02:18Un parc social, logement social, c'est un logement qui est aidé à la construction et qui est également aidé à la location.
00:02:23Vous savez, au travers des APL que le contribuent les finances.
00:02:25On a 80 000 familles qui attendent des logements sociaux en Ile-de-France.
00:02:28Donc, ces logements, il sera rétribué à une famille paisible.
00:02:30Non, cette famille, elle va faire comme beaucoup de Français.
00:02:33Elle va devoir chercher un logement par elle-même dans le parc privé.
00:02:35Le cri d'alarme de la maire d'Avignon.
00:02:38Dans une lettre, l'élu socialiste demande des renforts policiers au ministre de l'Intérieur.
00:02:43Elle raconte que les règlements de comptes sur fonds de trafic de drogue se multiplient dans sa ville.
00:02:47Et selon le policier Rudy Mana, c'est vrai, à Avignon, l'insécurité est de plus en plus forte.
00:02:53Avignon était effectivement une ville extrêmement paisible.
00:02:57Et c'est d'ailleurs une très belle ville, Avignon.
00:02:59Mais effectivement, aujourd'hui, quand vous promenez dans le centre-ville d'Avignon, vous ne vous sentez pas en sécurité.
00:03:06Les policiers, là-bas, ils font un travail remarquable, vraiment.
00:03:09Et puis, Bruno Le Maire proposera sa fiche de paye simplifiée aujourd'hui en Conseil des ministres.
00:03:15Il a publié un exemple hier sur X.
00:03:17Concrètement, on passerait d'une cinquantaine de lignes à une quinzaine seulement.
00:03:21L'objectif, évidemment, est de faciliter la lecture des salariés.
00:03:24Voilà pour l'essentiel de l'information. C'est à vous, Pascal.
00:03:26Merci, Chana Lusso.
00:03:28Et puisque vous parlez de la simplification, c'est génial parce qu'en mars 85,
00:03:31Laurent Fabius avait proposé 20 propositions de simplification.
00:03:34En février 89, Michel Rocard, le renouveau du service public.
00:03:37Edith Cresson avait inventé la cosiforme, la commission pour la simplification des formalités.
00:03:44En 97, Jacques Chirac, discours sur la simplification des rapports avec l'État.
00:03:48Thierry Mendon, secrétaire d'État à la réforme de l'État sous François Hollande,
00:03:52il avait également imaginé la simplification.
00:03:55Et la vérité, c'est que c'est toujours plus compliqué.
00:03:58Donc, bonne chance à Bruno Le Maire. Merci.
00:04:01Encore sur la fiche de paye et moins sur la nouvelle retraite à la SNCF.
00:04:05On s'en fiche de la fiche de paye. Ce n'est pas le problème.
00:04:07Le problème, d'ailleurs, ce n'est pas pour les salariés.
00:04:09Le problème, c'est pour les chefs d'entreprise qu'il faut enlever des normes, visiblement,
00:04:12si je comprends bien le souci.
00:04:14Charlotte Dornénas, bonjour.
00:04:16Dominique Jamais, Vincent Herouet, Eric Nolo, Gautier Lebret sont avec nous.
00:04:20Et Fabrice Légeri, vous êtes numéro 3 sur la liste du Rassemblement national aux élections européennes.
00:04:25Vous êtes venu ce matin parce que deux ONG portent plainte contre vous.
00:04:29Je rappelle que vous êtes directeur de Frontex de 2015 à 2022.
00:04:34Et la Ligue des droits de l'homme et l'association d'aide aux migrants, Utopia 56,
00:04:38sont portés plainte hier pour complicité de crime contre l'humanité et de torture contre vous.
00:04:43Alors, c'est un peu complexe, sans doute.
00:04:45Je vous propose de voir le sujet de Chloé Tarka et vous allez nous dire ce qu'il en est.
00:04:51Fabrice Légeri dans le viseur de la Ligue des droits de l'homme et Utopia 56.
00:04:56Les deux associations ont déposé hier une plainte pour complicité de crime contre l'humanité
00:05:01et complicité de torture contre le numéro 3 de la liste Rassemblement national aux européennes,
00:05:07ex-patron de Frontex.
00:05:09Cette nuit, au moins 5 personnes sont mortes en essayant de rejoindre le Royaume-Uni,
00:05:13dont une petite fille de 4 ans.
00:05:15Alors que nous alertons quotidiennement depuis des années, rien de tout cela n'aurait dû arriver.
00:05:19Par cette plainte, nous souhaitons mettre fin à l'impunité des donneurs d'ordre
00:05:22et exiger la fin des violences qui gangrènent la gestion des frontières européennes.
00:05:26Nous ne lâcherons rien.
00:05:28Face à ces accusations, le Rassemblement national, actuellement en tête des sondages pour les européennes,
00:05:33a rapidement exprimé son soutien à son candidat.
00:05:36Fabrice Légeri est la victime d'ONG d'extrême-gauche pro-migrants, complice du trafic d'êtres humains
00:05:41et que les Français ne supportent plus.
00:05:43Son seul crime, c'est de refuser la submersion migratoire du continent européen.
00:05:47Mon soutien total à Fabrice Légeri.
00:05:49Les Français l'ont bien compris.
00:05:50Les associations d'extrême-gauche, partisans de la submersion migratoire et complices des passeurs
00:05:55veulent réduire au silence ceux qui défendent le principe du contrôle des frontières.
00:05:59Soutien à Fabrice Légeri, cible de ce harcèlement judiciaire.
00:06:02L'ancien directeur de Frontex avait démissionné en 2022
00:06:05à la suite d'un rapport de l'Office européen de lutte antifraude
00:06:09pointant la dissimulation de refoulements illégaux.
00:06:13Quelle est votre réaction ?
00:06:15Bonjour, écoutez, je suis toujours victime des ONG immigrationnistes
00:06:20qui me reprochent une chose depuis plusieurs années, celle de faire mon travail.
00:06:24C'est-à-dire que comme directeur de l'agence européenne de garde-frontière et de garde-côte,
00:06:28j'ai pris au sérieux le mandat qui est celui de protéger les frontières de l'Union européenne
00:06:33contre notamment la submersion migratoire, ou en tout cas les trafics d'êtres humains
00:06:39qui envoient des centaines de milliers de personnes sur notre territoire
00:06:44et qui envoient également chaque année des dizaines de milliers de personnes à la mort.
00:06:48Donc s'il y a aujourd'hui des migrants qui malheureusement meurent en mer méditerranée
00:06:54mais également dans le Sahara, et ça, ça se voit un petit peu moins,
00:06:57eh bien c'est parce que des groupes criminels, parce que des passeurs
00:07:01sont en fait en train de se faire beaucoup d'argent sur la misère humaine.
00:07:06Et il y a des ONG en France, en Europe, qui sont de fait en train de faire le jeu
00:07:13de ces organisations qui envoient les migrants à la mort.
00:07:17ONG qui sont subventionnées parfois par l'État français ?
00:07:19Alors les ONG, hélas, il faut que les Français le sachent,
00:07:22les ONG sont souvent subventionnées soit directement par l'État,
00:07:26soit par des collectivités locales.
00:07:28C'est le cas par exemple de la mairie de Paris, vous avez parlé de SOS méditerranée,
00:07:34par exemple je crois qu'il y a 100 000 ou 200 000 euros chaque année à la mairie de Paris,
00:07:38à la mairie de Nantes aussi.
00:07:39Voilà, il y a également une délibération cette semaine je crois au conseil régional d'Occitanie
00:07:43ou au conseil départemental du Gard.
00:07:45Donc il faut savoir qu'en réalité ces ONG font le jeu de ces passeurs,
00:07:53alors c'est derrière cela aussi une responsabilité politique que je souhaite pointer.
00:07:59Tout d'abord celle de la faiblesse de la Commission européenne avec des ambiguïtés,
00:08:05je pense notamment depuis la Commission von der Leyen et la commissaire européenne Johansson
00:08:10qui m'avaient dit vous n'avez pas besoin d'armes et d'uniformes pour le corps européen
00:08:15parce que votre travail de garde frontière c'est d'accueillir les migrants.
00:08:19Donc la commissaire Johansson pour le moins se fait la porte-parole des ONG,
00:08:24donc ce n'est pas comme ça qu'on arrivera à muscler le contrôle des frontières.
00:08:28Donc ça c'est la faiblesse de la Commission européenne qui nous montre que de toute manière
00:08:32l'Union européenne n'est pas la solution même si on va encore entendre cette semaine de grand discours.
00:08:37Qu'est-ce qu'on peut faire contre ces ONG en France ? Il faudrait leur couper les vivres ?
00:08:40Il faudrait politiquement leur couper les vivres, il faudrait qu'on puisse porter plainte,
00:08:47que les autorités puissent les poursuivre aussi sur le plan pénal.
00:08:51Mais je souhaiterais aussi pointer la responsabilité de la Macronie, la responsabilité politique
00:08:55parce que ces attaques contre moi mais de manière plus générale contre les gardes frontières
00:09:01que ce soit en France ou ailleurs en Europe, ces attaques sont issues de l'extrême-gauche et de leurs ONG.
00:09:08Quel est le cas par exemple pour Utopia 56, la Ligue des droits de l'homme,
00:09:11ces deux ONG d'extrême-gauche pour vous ?
00:09:13Il y a aussi des partis politiques qui sont d'extrême-gauche, je dirais qu'il y a une espèce de collusion.
00:09:18Non mais là ce sont les deux ONG qui portent plainte.
00:09:20Entre des ONG et des partis politiques.
00:09:23Mais la Macronie, soit par incompétence, n'a pas compris ce jeu depuis plusieurs années
00:09:28parce que moi j'alerte depuis en gros 2017.
00:09:31Les ONG en Méditerranée et ailleurs m'ont ciblé depuis 2017 parce que j'ai fait mon travail.
00:09:36Parce que vous faites votre job.
00:09:37Parce que je fais mon job.
00:09:38Bien sûr.
00:09:40Écoutez, c'était intéressant d'écouter effectivement votre version, en tout cas votre défense.
00:09:49Je voudrais qu'on écoute Sébastien Chenu d'été ce matin.
00:09:51Il est du Rassemblement national, je crois qu'il était sur France Info.
00:09:54Ce sont deux associations extrêmement politisées, extrêmement hostiles au Rassemblement national.
00:09:59Je regardais la vice-présidente de la Ligue des droits de l'homme, Mme Vergia,
00:10:02était encore députée européenne communiste il y a quelques années.
00:10:06Donc si vous voulez, ce ne sont pas des gens neutres, ce sont aussi des gens qui mènent des combats,
00:10:10des combats hostiles au Rassemblement national et des combats pro-migrants.
00:10:14Donc sur le fond, on n'est pas face à des adversaires ou face à des associations apolitiques,
00:10:19on est face à des adversaires politiques.
00:10:20Sur cet aspect-là des choses, qu'est-ce qu'on reproche à Fabrice Leggeri d'avoir fait son boulot ?
00:10:25Non mais c'est ça que je trouve absolument insupportable.
00:10:28Il a raison, M. Chenu, ces gens-là font un combat politique.
00:10:32Alors c'est leur droit.
00:10:34Mais les mairies, notamment, où l'État n'a pas à subventionner précisément ces ONG, ben non.
00:10:42Non mais vous dites que c'est leur droit, moi je conteste même le propositaire.
00:10:45Ils ont le droit, ils ont le droit de mener un combat politique.
00:10:48Non, pas pour les résultats qu'ils veulent obtenir.
00:10:50Organiser un appel d'air en direction de personnes qui, soit, vont être victimes de crimes contre l'humanité,
00:10:57parce que c'est vrai qu'ils les envoient à la mort, ça peut être moins dramatique que ça,
00:11:00mais tout aussi déplorable.
00:11:02C'est des gens qu'on va retrouver sous le métro aérien à Paris,
00:11:04dans des comptes-fortunes en bordure de périphériques,
00:11:06des gens qui ont pour objectif politique d'obtenir, je regrette,
00:11:10mais au bout du bout ça revient à la mort de certaines personnes
00:11:13ou de les laisser dans des situations désespérées.
00:11:15Ça doit être combattu sur le principe et pas seulement sur la subvention.
00:11:18Je suis plus radical que vous.
00:11:20J'entends bien, mais quand on avait parlé des SOS Méditerranée,
00:11:23les subventions de la mairie de Paris, les subventions de la mairie de Nantes,
00:11:26les subventions, je crois, de la mairie de Rennes également pour les SOS Méditerranée,
00:11:30les Rennais, les Nantais, les Parisiens n'ont pas voté pour ça.
00:11:34Là où Eric Nolot a raison, c'est que parfois ces ONG se servent des migrants
00:11:38pour faire des mises en scène avec des tentes devant la comédie française,
00:11:42devant la mairie de Paris, etc. et faire des coups médiatiques et politiques.
00:11:46Et ils se servent de ces migrants et de la misère humaine.
00:11:48Merci en tout cas Monsieur Leggeri.
00:11:50Vous êtes numéro 3, je le rappelle, sur la liste du Rassemblement National.
00:11:54Vous avez rejoint le Rassemblement National il y a quelques semaines.
00:11:56Oui, c'était en février.
00:11:58C'est votre premier engagement politique.
00:12:00C'est mon premier engagement politique.
00:12:02C'est la conclusion professionnelle qui m'a conduit à penser
00:12:07qu'on ne peut plus agir si on ne fait pas de politique.
00:12:10Je pense qu'il y a eu une grande complaisance de la Commission européenne
00:12:15qui organise de facto cette submersion migratoire.
00:12:19Je pense que le seul rempart, c'est le Rassemblement National
00:12:23contre ce véritable terrorisme intellectuel.
00:12:25Parce qu'au sein de Frontex, ils ont infiltré des représentants d'ONG
00:12:30et les agents normaux, je dirais, qui ont envie de faire leur travail,
00:12:34craignent pour leur poste.
00:12:36Je n'ai pas cédé face aux intimidations.
00:12:40Malheureusement, la Macronie n'a pas voulu comprendre, n'a pas voulu agir.
00:12:44C'est toujours le pas de vague.
00:12:46Quel était votre interlocuteur dans ce que vous appelez la Macronie ?
00:12:50Mon dernier interlocuteur, c'était Clément Beaune,
00:12:53qui était à l'époque ministre des Affaires étrangères
00:12:55et qui avait un petit peu souri en disant...
00:12:59Tu t'en fiches.
00:13:00Le message général que des hauts fonctionnaires avaient été chargés de me donner,
00:13:04c'est de dire qu'en haut lieu, à Paris,
00:13:07on ne veut pas se fâcher avec Mme von der Leyen ni avec Mme Johansson.
00:13:11C'est très intéressant d'écouter effectivement les témoignages
00:13:14et comment vous travaillez.
00:13:15Parce que je pense que ce que vous dites est sans doute la réalité.
00:13:18C'est-à-dire qu'on laisse faire, on laisse faire.
00:13:19Mais en fait, tous ces gens ne servent à rien.
00:13:21C'est ça, la réalité.
00:13:22Donc c'est un vrai problème, d'ailleurs.
00:13:24Et vous l'exprimez assez clairement.
00:13:26C'est-à-dire que tout ça ne sert à rien.
00:13:28Tout ça est du cirque.
00:13:29Donc c'est des mots, des paroles, des paroles, des paroles.
00:13:32Il y aura eu 5 millions.
00:13:34À la fin du quinquennat Macron, des 10 ans Macron,
00:13:37vous aurez 5 millions d'immigrés qui seront entrés sur le sol de France.
00:13:42Vous voyez bien qu'ils servent à quelque chose.
00:13:445 millions.
00:13:45Il y a un bilan.
00:13:46Le bilan est là.
00:13:47Aujourd'hui, on est le 24 avril.
00:13:48Ça fait deux ans qu'Emmanuel Macron a été réélu.
00:13:51Tous les jours, je dis la même chose.
00:13:53J'adorerais dire du bien d'Emmanuel Macron.
00:13:55Le bilan est effrayant dans tous les domaines.
00:13:58Il est effrayant.
00:13:59C'est-à-dire que vous avez 5 millions de gens qui sont entrés.
00:14:01Vous avez 1 000 milliards de dettes.
00:14:03Vous avez une insécurité qui est plus grande.
00:14:05De quel côté qu'on se retourne ?
00:14:07Le bilan est sinon effrayant, du moins navrant.
00:14:10Donc évidemment, ça interroge.
00:14:13Ça interroge.
00:14:14Merci en tout cas.
00:14:15Grande Sainte.
00:14:16Et on en parle, Grande Sainte.
00:14:18Les obsèques de Philippe Kopman, jeune homme de 22 ans,
00:14:21tué la semaine dernière à Grande Sainte, auront lieu ce mercredi à 14h30.
00:14:24Des centaines de personnes sont attendues pour ce meurtre tragique
00:14:27survenu le 16 avril dernier.
00:14:29Je vous propose, et c'est Fabrice Elsner qui était à Grande Sainte.
00:14:33Et Fabrice Elsner est un des journalistes-reporteurs d'image
00:14:36qui travaille avec Maxime Legay en l'occurrence.
00:14:39Et vous allez entendre le son de la mère d'un des prévenus.
00:14:44D'un des prévenus.
00:14:45Je ne sais pas si c'est lui d'ailleurs qui a porté les coups ou pas.
00:14:48On ne le sait pas.
00:14:49Et cette mère, elle est un peu désemparée.
00:14:51Sa voix d'ailleurs a été déformée.
00:14:53Et j'ai eu Fabrice Elsner ce matin et c'était à la demande de cette mère.
00:14:56Elle a dit moi je ne veux pas qu'on reconnaisse ma voix parce qu'elle a peur des représailles.
00:15:00Mais elle montre.
00:15:01Il a 14 ans ou 15 ans.
00:15:03C'est une mère d'un des deux enfants.
00:15:0514 ans ou 15 ans.
00:15:06Elle est désespérée cette mère.
00:15:07Et écoutez-la.
00:15:08Je ne suis pas du tout responsable.
00:15:10Parce que quand il était à la maison en fait.
00:15:13Ça veut dire en gros, soit il a attendu que je dormais pour partir.
00:15:17Je lui ai fait confiance.
00:15:19Je lui ai dit toi c'est bizarre que tu aies rentré si tard.
00:15:21Il me dit non maman je te jure.
00:15:22Je suis la preuve, je suis là.
00:15:23Mais bon.
00:15:24Si vraiment mon fils est dedans.
00:15:26Que je pensais qu'il n'était pas de base.
00:15:29Mais vu la police qu'il les prenne.
00:15:32Il ne faut pas non plus se voiler la face qu'effectivement il doit être dedans.
00:15:36Je me demande si j'ai loupé quelque chose sur son éducation quoi.
00:15:39Parce que de base ils sont tous éduqués à la même valeur.
00:15:42Je ne comprends pas.
00:15:44Ce qu'il a dit le premier ministre là pour le couvre-feu.
00:15:47Et ben je trouve ça normal.
00:15:48Ok peut-être mon enfant s'est retrouvé dehors à cette heure là.
00:15:52Mais on n'est pas derrière eux tout le temps.
00:15:54Vous voyez.
00:15:55Nous on leur dit de ne pas sortir.
00:15:57Qu'ils aient interdit de sortir.
00:15:58Que de base la nuit c'est pour dormir.
00:16:00C'est pour rester à la maison.
00:16:02C'est pas pour traîner dehors.
00:16:04Faire quoi dehors la nuit ?
00:16:06C'est pas nous qu'il faut convaincre.
00:16:08C'est pas nous qu'il faut convaincre.
00:16:10En effet c'est pas une heure pour être dehors à 14 ans.
00:16:12Ça c'est sûr.
00:16:14Je sais simplement.
00:16:15Là en l'occurrence je ne sais pas la mère de qui c'est.
00:16:17Je ne sais pas quelle est la distribution des rôles.
00:16:19Mais du côté policier on explique aussi que les mises en cause.
00:16:22Il y en a deux qui sont mises en examen aujourd'hui.
00:16:24Un troisième qui a été placé en garde à vue.
00:16:27Et qui potentiellement va être mis en examen à la suite des autres.
00:16:30Ils le sont pour assassinat.
00:16:31Les policiers les connaissaient.
00:16:33Il y avait des condamnations préalables.
00:16:35Ils attendaient leur audition pour obtenir leur peine.
00:16:39Vous savez comme ils sont mineurs.
00:16:40C'est séparé entre la reconnaissance de culpabilité et le prononcer de la peine.
00:16:44Donc ils étaient entre les deux en mesure éducative.
00:16:47Suivis pour ça.
00:16:48Et par ailleurs il y a un environnement délinquant chez ces jeunes-là.
00:16:51Il y a un des pères qui avait été en prison pour violences conjugales notamment.
00:16:55Une mère qui était impliquée dans le trafic de drogue.
00:16:58Et certains policiers m'ont dit.
00:16:59Malheureusement pour ces jeunes-là c'est une sorte de relève en fait.
00:17:02Donc je suis obligée de dire les deux aussi.
00:17:06Par rapport à ce témoignage je ne sais pas la mère de qui elle est.
00:17:08Je ne peux pas mesurer sa sincérité.
00:17:10C'est une évidence.
00:17:11Mais ce qu'on a appris.
00:17:12Et je pense que c'est important de le dire aussi.
00:17:14Dans cette affaire.
00:17:15C'est que Philippe Coopman.
00:17:16Vous savez depuis le début.
00:17:17On a la version des mises en cause forcément seule.
00:17:20Puisque la victime n'a pas pu expliquer évidemment.
00:17:23Et les mises en cause expliquaient qu'ils avaient eu ce rendez-vous.
00:17:26Par le biais de l'application Coco.
00:17:29La famille a toujours démenti.
00:17:30En disant pas du tout.
00:17:31Ils sortaient de chez un ami.
00:17:32Et les policiers ont appris depuis.
00:17:34Qu'un autre homme s'était présenté à la police.
00:17:37En disant que lui avait eu rendez-vous via Coco.
00:17:39Qu'il s'était douté qu'il y avait un guet-apens.
00:17:41Et qu'il n'y avait pas été.
00:17:42Donc probablement qu'en plus la famille a raison depuis le début.
00:17:46De contester la version des mises en cause.
00:17:48Déjà c'était abominable tout court.
00:17:50Qu'il y ait prise de rendez-vous ou pas.
00:17:52Et là vous atteignez l'horreur absolue.
00:17:54Mais vous voyez.
00:17:55On écoute le tableau fait par Charlotte.
00:17:57Et on se dit la réaction qui devrait immédiatement survenir.
00:18:00C'est un branle-bas de combat.
00:18:02Or non.
00:18:03Parce que les mêmes causes produiront les mêmes effets.
00:18:05Ce drame se reproduira tout simplement.
00:18:07Parce qu'on n'attaque pas les racines du mal.
00:18:09Là cette dame qui intervient parle du couvre-feu.
00:18:11Voilà la réaction.
00:18:13Ça devrait être quelque chose de beaucoup plus radical.
00:18:16Et il faut utiliser le mot.
00:18:17Quelque chose de beaucoup plus brutal.
00:18:19Tant qu'on reste aux cosmétiques.
00:18:20Pour essayer de remédier à des situations aussi dramatiques.
00:18:24Eh bien ça ne marchera pas évidemment.
00:18:26Alors le couvre-feu effectivement.
00:18:28Vous parlez de quelque chose de cosmétique.
00:18:31Écoutez ce que disait Robert Ménard hier sur cette antenne.
00:18:36C'est une mesure de fermeté qu'a pris le maire de Béziers.
00:18:41Pour lutter contre la délinquance.
00:18:43Un couvre-feu mis en place hier soir.
00:18:45Et ce jusqu'au 30 septembre prochain.
00:18:47Plusieurs quartiers prioritaires sont concernés.
00:18:49Le centre-ville.
00:18:50Le quartier Ladewez.
00:18:51Ou encore l'Iranguet.
00:18:52Un couvre-feu qui interdit à tout mineur âgé de moins de 13 ans.
00:18:55Et non accompagné par un adulte.
00:18:57De se trouver dehors entre 23h et 6h du matin.
00:19:00En 2014, Robert Ménard avait déjà pris une telle mesure.
00:19:03Qu'il avait dû retirer à la suite d'une décision du Conseil d'Etat.
00:19:06Au motif que la ville de Béziers n'avait pas apporté d'éléments précis et circonstanciés.
00:19:11De nature à étayer l'existence de risques particuliers.
00:19:14Relatifs aux mineurs de moins de 13 ans.
00:19:16Il y a 10 ans, on avait été poursuivi.
00:19:18Vous vous en souvenez peut-être par la ligue des droits de l'homme.
00:19:21Comme si elle avait rien d'autre à foutre que de s'occuper de ça.
00:19:25Je lui en donnerais d'autres sujets.
00:19:27Et ensuite ça avait été du coup cassé par le Conseil d'Etat.
00:19:31Ce que je pense, c'est qu'aujourd'hui on n'est plus exactement dans la même position.
00:19:34D'abord les mentalités ont évolué.
00:19:36Regardez, au même moment où je fais ça, le ministre de l'Intérieur fait au fond la même chose.
00:19:41En Guadeloupe, c'est difficile de me dire.
00:19:43En Guadeloupe, le ministre a raison de le faire.
00:19:45Et vous, vous n'avez pas raison de le faire.
00:19:47Aujourd'hui, Robert Ménard appuie sur la nécessité de cette mesure.
00:19:50Pour assurer la sécurité de sa ville.
00:19:52Fortement touchée par la délinquance.
00:19:55Béatrice Brugère était ce matin sur RTL.
00:19:57Je vous propose de l'écouter.
00:19:59Parce qu'elle a peut-être une solution.
00:20:01Non pas tant sur le couvre-feu.
00:20:03Sur ce que nous venons d'entendre à l'instant.
00:20:06Mais sur ce qu'il faudrait faire pour ces jeunes gens de 14 ou 15 ans.
00:20:10Lorsqu'ils sont pris en défaut.
00:20:15On n'a pas pris en compte cette criminalité extrêmement violente.
00:20:17Sur lequel, et Gabriel Attal a raison.
00:20:19Il faut ouvrir le débat sur des comparations immédiates.
00:20:21Sur des faits très graves pour les sanctionner très vite.
00:20:24On a réduit les possibilités de détention.
00:20:26Je pense que c'est une erreur.
00:20:28Ça veut dire qu'il faut envoyer des mineurs en prison ?
00:20:30Il faut, quand c'est nécessaire, envoyer des mineurs.
00:20:32A partir de quel âge, Béatrice Brugère ?
00:20:34Aujourd'hui, le problème, c'est que la criminalité est de plus en plus jeune.
00:20:40Avant 16 ans, c'est très difficile de mettre un mineur en détention.
00:20:44Et c'est normal.
00:20:45Ce sont des détentions spéciales.
00:20:47Aménagées, dans des centres particuliers.
00:20:49Mais ce qu'il faut voir, c'est qu'un mineur sur deux fait l'objet d'une assistance éducative.
00:20:54Si vous n'avez pas une vision macro de toute l'assistance éducative des mineurs,
00:20:59qui est aussi en grande difficulté,
00:21:01parce qu'on manque de moyens,
00:21:02que les délais de prise en charge de la protection judiciaire
00:21:05et des départements sont extrêmement lents,
00:21:07parce qu'il n'y a pas assez de moyens, il n'y a pas assez d'éducateurs,
00:21:10il faut absolument faire un plan massif de réinvestissement sur la justice des mineurs,
00:21:14tant en assistance éducative qu'au pénal,
00:21:17avec des nouveaux outils pour aller plus vite, pour être plus sévère.
00:21:20Mais également, il faut voir que du côté de l'éducation nationale,
00:21:23nous avons une énorme problématique,
00:21:25parce que les mineurs qui sont délinquants,
00:21:27c'est surtout des mineurs qui sont déscolarisés ou qui traînent la nuit.
00:21:31Il y a tellement de chantiers à ouvrir, de tous les côtés,
00:21:35qu'on peut s'interroger.
00:21:37Il reste trois ans avec Emmanuel Macron.
00:21:40Trois ans.
00:21:41A peu près 1091 jours.
00:21:44Je vous assure, je ne sais pas dans quel état la France va terminer.
00:21:50Là, c'est un chantier global sur la justice.
00:21:52Oui, mais il faut ouvrir tous les chantiers.
00:21:55J'ai dit tout à l'heure 1 000 milliards, mais c'est 1 000 milliards supplémentaires, bien sûr.
00:21:58Chacun aura compris.
00:21:591 000 milliards de dettes supplémentaires.
00:22:03Mais là, on a entendu les trois acteurs principaux du problème des mineurs
00:22:08se renvoyer la balle.
00:22:09La maire est dépassée, la justice est dépassée, l'éducation est dépassée.
00:22:13Comment ça se fait qu'ils ne s'entendent pas les uns les autres
00:22:16pour adopter, comme elle dit, un plan massif d'éducation des mineurs ?
00:22:20Bon, je ne vois pas ce qu'on va dire de nouveau, qu'on n'ait pas dit.
00:22:25Par rapport à la question, je pense qu'il y a un problème de conception
00:22:31même de la justice et de l'éducation.
00:22:33Elle insiste beaucoup sur la mesure éducative.
00:22:35Si vous ne partez pas du principe que pour ces jeunes en particulier,
00:22:39la répression est nécessaire pour toute éducation qui suivra et qui est nécessaire aussi,
00:22:45vous pouvez faire toutes les mesures éducatives que vous voulez.
00:22:47Si tout n'est qu'excuses...
00:22:49Mais c'est vrai que quand je dis que c'est le grand n'importe quoi,
00:22:54il y a une réforme des retraites...
00:22:55En centres éducatifs fermés ?
00:22:56Parce que là, il y a la question, est-ce que certains mineurs doivent aller en prison ?
00:23:00Oui, il y a des centres, c'est évidemment extrêmement...
00:23:03Non, mais ce n'est pas ça, c'est qu'ils vont adorer, vous savez,
00:23:05ne rien faire toute la journée entre soi.
00:23:07Mais vous n'avez aucune idée de ce que c'est que la prison.
00:23:09Et un centre éducatif fermé.
00:23:12Évidemment que j'imagine ce que c'est que d'être enfermé.
00:23:15Pardonnez-moi de ne pas y avoir été, ça c'est sûr que mon expérience s'arrête là.
00:23:18Non, mais je vous pardonne tout à fait Charlotte.
00:23:19La question c'est que ça peut être la fausse bonne idée,
00:23:22c'est même, à mon sens, une très mauvaise idée.
00:23:25On ne peut pas leur faire faire des cours de théâtre à tous.
00:23:28On ne peut pas proposer aux adolescents de 14-15 ans
00:23:32d'être à l'école dans un cadre où on les éduquerait sans trop de coercition.
00:23:38Mais le centre éducatif fermé, ce n'est pas forcément ce qu'on imagine.
00:23:42Ce n'est pas forcément...
00:23:44Aujourd'hui oui, mais ça ne veut pas dire aujourd'hui que ces gamins-là
00:23:47ne méritent pas d'être loin de leur quartier, loin parfois de leur famille,
00:23:50et éduqués par d'autres.
00:23:52C'est tout simplement ça en fait dont ils ont besoin.
00:23:54Ça donne une idée de l'effet d'abaissement où est la société française.
00:23:57Que l'on soit impuissant, horrifié et inactif par rapport à la délinquance des mineurs,
00:24:04c'est quand même énorme.
00:24:07On sort de sociétés où les adultes n'avaient pas peur des enfants.
00:24:12Juste une chose, là où c'est vrai, c'est que la tentation là aujourd'hui
00:24:17c'est de se dire, puisqu'on n'arrive pas à concevoir l'éducation correctement
00:24:22de ces mineurs, on va les considérer comme des adultes.
00:24:24C'est une erreur aussi, ça c'est parfaitement vrai.
00:24:26On va marquer une pause et on viendra évidemment sur cet accord de la honte
00:24:30qui est tellement symbolique.
00:24:32Évidemment que c'est symbolique, les quatre syndicats représentatifs de la SNCF
00:24:35avec l'accord du gouvernement, c'est-à-dire que la réforme de retraite...
00:24:38On n'entend pas.
00:24:39Comment ?
00:24:40On n'entend pas, vous avez entendu le gouvernement sur cet accord ?
00:24:42Ils sont aux abonnés absents, ils se planquent.
00:24:44C'est tellement...
00:24:45La ministre du Travail, le ministre de l'économie...
00:24:47Mais c'est invraisemblable.
00:24:48Moi je serais Emmanuel Macron, mais je dirais, mais comment est-ce possible ?
00:24:52Je fais une réforme de retraite, mais on me prend pour...
00:24:55Même lui il doit se dire, mais ils nous prennent...
00:24:57Si c'est pas remonté jusqu'à lui, c'est vraiment invraisemblable.
00:24:59Non, il ne peut pas, je ne pense pas qu'ils s'en fichent.
00:25:03Ils ont inventé le concept de la cessation d'activité.
00:25:07Pascal, c'est forcément remonté jusqu'à lui.
00:25:09On n'est pas en retraite.
00:25:11On ne peut pas détricoter sa réforme qu'il a promise pendant sa campagne présidentielle
00:25:14sans l'en avertir, ce n'est pas possible.
00:25:16Jacques Vendredi lui posera la question ce soir.
00:25:18Est-ce que Jacques Vendredi le fait jouer au football ?
00:25:20À la mi-temps.
00:25:21Donc à la mi-temps.
00:25:22Il lui posera la question, j'ai demandé à Jacques...
00:25:24Mais il faudrait qu'il soit taclé sur le terrain.
00:25:25Il est taclé dans l'émission déjà.
00:25:27Il ne peut pas être taclé de mi-temps.
00:25:30Est-ce que monsieur Île, Thomas de son prénom, est là ?
00:25:35Bonjour Thomas Île.
00:25:36Oui, je suis là, Pascal.
00:25:37Sur Europe 1.
00:25:39Europe 1, bien sûr.
00:25:40Merci Pascal.
00:25:41Je vous en prie.
00:25:42Vous êtes à l'antenne jusqu'à 11 heures sur Europe 1.
00:25:45Et nous, nous allons continuer effectivement avec cet accord de la honte,
00:25:48avec la grève des aiguilles hors du ciel, avec le bilan d'Emmanuel Macron.
00:25:54Et puis, alors, on aura...
00:25:56Ecoutez, vraiment ça me fait plaisir parce que je pense que ça va être sa première télé depuis très longtemps.
00:26:02Il est devenu un infréquentable.
00:26:05Et c'est un des plus beaux esprits, disons-le.
00:26:08Et ce qu'il dit, les autres ne le disent pas.
00:26:12Et c'est pour ça que c'est intéressant de l'écouter.
00:26:14Richard Millet, qui était chez Gallimard, qui avait Pignon sur rue,
00:26:17qui était un homme, comment dire, au plus haut niveau de la littérature française.
00:26:22D'abord, c'est un grand écrivain.
00:26:23Ensuite, il a fait des best-sellers pour Gallimard.
00:26:25Et dès que Mme Ernaux a organisé une pétition contre lui, il est devenu pestiféré.
00:26:29C'est-à-dire qu'on ne voulait plus...
00:26:30C'est une fatwa.
00:26:31C'est une fatwa.
00:26:32C'est une fatwa laïque, mais ça marche encore mieux que les fatwas.
00:26:35Parce que même Salman Rushdie a réussi à échapper pendant 35 ans,
00:26:40alors que pour Richard Millet, il a été tout de suite considéré comme un pestiféré.
00:26:43Alors, évidemment, c'est quelqu'un qui pose un regard très sombre sur notre société.
00:26:49Jamais le monde n'a été aussi abject en tous lieux,
00:26:51et pour des raisons qui se rejoignent, plus qu'elles ne divergent,
00:26:53dans une société qui a fait du mépris à un mode de gouvernement.
00:26:56Bon.
00:26:57Moi, je pense que le monde, il a toujours été horrible.
00:26:59Et bon, c'était mieux avant qu'en avant-chute.
00:27:02Vous voyez ce que je veux dire.
00:27:04Mais en revanche, nouveau lieu commun, exégèse, exorcisme,
00:27:08c'est vous qui m'avez donné l'idée de l'invité,
00:27:10parce que vous l'avez chroniqué dans le journal du dimanche, il y a 15 jours.
00:27:13Absolument.
00:27:14Grand livre.
00:27:15Parce que c'est la dégradation du langage.
00:27:17Oui.
00:27:18Je pense que c'était mieux avant, de ce point de vue-là.
00:27:20Je pense que la dégradation du langage atteint des sommets.
00:27:23Vous avez toute votre place.
00:27:24Monsieur Légeri, merci.
00:27:25Merci beaucoup.
00:27:26Merci à vous d'être passé par le plateau de CNews.
00:27:28Il est 9h26, la pause, nous revenons.
00:27:33Il est 9h32, Somaïa à la midi.
00:27:39Bonjour Pascal, bonjour à tous.
00:27:41Une série de mesures pour répondre à l'excès administratif
00:27:44présenté ce matin par Bruno Le Maire.
00:27:46Affiche de paix simplifiée, suppression des normes,
00:27:48réduction des délais pour aller vers la France du bon sens,
00:27:51promise par le président lors de ses voeux.
00:27:54Eux promettent un jeudi noir dans les aéroports,
00:27:5675% des vols annulés à Orly, 65% à Roissy et Marseille.
00:28:01Les contrôleurs aériens réclament des mesures de compensation,
00:28:04des hausses de salaires et déplorent l'échec des négociations
00:28:07avec la direction générale de l'aviation civile.
00:28:10Et puis, après la Chambre des représentants,
00:28:12le Sénat américain adopte une gigantesque enveloppe d'aides
00:28:15à un plan de 95 milliards de dollars
00:28:18qui comprend des fonds en faveur de l'Ukraine
00:28:20mais aussi d'Israël et de Taïwan.
00:28:22Un plan d'aide très largement soutenu par les sénateurs.
00:28:26Merci Somaïa.
00:28:28Donc on en a déjà parlé hier, on ne va pas y revenir longuement,
00:28:30mais cette affaire de la SNCF.
00:28:32Alors vous disiez tout à l'heure,
00:28:33le gouvernement est aux abonnés absolument.
00:28:34Vous les avez entendus, vous avez une réaction à diffuser ce matin.
00:28:36Personne n'a réagi, tout le monde se terre.
00:28:38Alors il faut savoir combien ça coûte
00:28:39parce que la SNCF évidemment se garde bien de nous dire
00:28:41et le gouvernement pareil, combien ça va coûter.
00:28:43Alors on peut se tourner vers l'IFRAP,
00:28:44c'est les seuls à avoir chiffré l'organisation d'Agnès Verdier-Moulinier.
00:28:47Ils disent que ce petit accord, donc aux petits oignons,
00:28:49ça va coûter 300 millions d'euros.
00:28:51300 millions d'euros aux Français.
00:28:53C'est fascinant.
00:28:54Et on rappelle en plus qu'avec la réforme,
00:28:56donc c'était 64 ans pour tout le monde.
00:28:57Même Soudraï a trouvé ça bien.
00:28:59Soudraï est content.
00:29:01C'est un bon signe.
00:29:02Soudraï est content.
00:29:03Mais avant même cet accord,
00:29:04c'était 54 ans le départ pour les cheminots.
00:29:06Avant l'accord, c'était 59 ans pour tous les autres.
00:29:09Donc c'était déjà bien avant tout le reste des Français.
00:29:12Mais on est d'accord que l'État est actionnaire de la SNCF,
00:29:14donc l'État a donné son accord.
00:29:16Mais comment voulez-vous détricoter une loi voulue par Emmanuel Macron
00:29:19sans que ça remonte à Bercy ou au ministère du Travail ?
00:29:21C'est impossible.
00:29:22Mais enfin ces gens se nous prennent pour des pins-pins.
00:29:25Mais il y a un objectif.
00:29:27Il y a un seul objectif.
00:29:29J'ai jamais...
00:29:31Mais c'est un vrai scandale.
00:29:33Avoir des avions au moment des JO.
00:29:34C'est le seul objectif.
00:29:35Donc pour les JO, on est prêt à tout.
00:29:37Soyons clairs.
00:29:39Dans cette affaire, il ne faut pas se tromper de responsable.
00:29:42Le président de la SNCF, c'est son affaire.
00:29:44Il a sans doute tort d'une certaine manière.
00:29:46Il a assuré la paix sociale dans son entreprise.
00:29:48Et il n'y aura pas de grève pour les JO.
00:29:50Mais il ne l'aurait pas fait, évidemment, cet accord.
00:29:52Et il n'aurait pas pu le passer sans l'accord du gouvernement
00:29:55qui se désavoue lui-même discrètement dans l'ombre
00:29:57et qui n'assume pas sa capitulation.
00:29:59Il n'y a pas un mot.
00:30:01Il n'y avait pas des représentants dans les matinales ce matin du gouvernement ?
00:30:05J'étais moi-même à l'antenne.
00:30:06Peut-être que j'ai loupé.
00:30:07Je pense que ça serait remonté jusqu'à nos oreilles.
00:30:10Personne ne dit rien.
00:30:12Il y avait Bruno Rotailleau ce matin chez nous pour en parler.
00:30:14Il n'a pas dénoncé l'accord.
00:30:15Il n'est pas au gouvernement.
00:30:16Mais le gouvernement se cache.
00:30:17Je rappelle quand même que la semaine dernière,
00:30:19un certain Pascal Praud nous vantait les JO en nous disant
00:30:22que le prix exorbitant que ça allait coûter dans tous les domaines
00:30:24n'était rien par rapport à cet événement extraordinaire
00:30:27qu'il allait regarder depuis après-midi.
00:30:29Quel est le rapport avec les JO ?
00:30:31Ce n'est pas les JO olympiques qui sont en...
00:30:33Le problème, ce n'est pas les JO olympiques.
00:30:35Il n'y a pas de rapport ?
00:30:36Non.
00:30:37Ce n'est pas les JO olympiques.
00:30:38Ce n'est pas pour acheter la paix sociale ?
00:30:39Le problème, c'est la faiblesse du gouvernement.
00:30:40Ce n'est pas les JO olympiques.
00:30:41Ce n'est pas pour acheter la paix sociale pendant les JO olympiques.
00:30:43Ce n'est pas les jeux qui sont responsables.
00:30:45Ah bah si ! C'est qu'il faut que les trains circulent pendant les jeux.
00:30:47Donc, on lâche tout.
00:30:48Donc, il y aura un village Potemkin qui s'appellera la France olympique.
00:30:51Les contrôles aériens...
00:30:53Et on le dit quand même très rapide.
00:30:54Vous partez 15 mois avant votre retraite, vous êtes payé 75 %.
00:30:57Il faut que les retraites partent à l'heure.
00:30:59L'effet de la retraite, de la réforme est passé.
00:31:03Le concept est kafkaïen.
00:31:05C'est-à-dire que c'est la retraite avant la retraite.
00:31:08Oui.
00:31:09C'est génial.
00:31:10Tu n'y aurais même pas pensé.
00:31:12C'est déjà la retraite avant la retraite à la SNCF.
00:31:14C'est ça qui est dingue.
00:31:15C'est assez banal dans les grandes entreprises.
00:31:17C'est la retraite avant la retraite.
00:31:18Tu es en cessation d'activité.
00:31:20Ne viens pas, vieux.
00:31:21Tu es en cessation d'activité sur les 30 derniers mois.
00:31:23Je suis en retraite ?
00:31:24Non, non.
00:31:25Tu es en cessation d'activité.
00:31:26Qu'est-ce que ça change ?
00:31:27Rien.
00:31:28C'est formidable.
00:31:2975 %.
00:31:30C'est kafkaïen.
00:31:31Rester chez soi.
00:31:32C'est kafkaïen.
00:31:33Les aiguilleurs du ciel.
00:31:35Le chiffre qui dit tout là encore.
00:31:38Je l'ai dit tout à l'heure.
00:31:39On a 249 jours de grève depuis 2005.
00:31:44249.
00:31:45En 20 ans, ça fait en gros 10 jours de grève par an, à peu près.
00:31:49S'ils n'ont pas satisfait.
00:31:5010 ou 12 jours par an.
00:31:52Les autres pays, c'est moins de 10 jours.
00:31:54S'ils n'ont pas satisfaction, ils troubleront les Jeux olympiques.
00:31:57Ils n'ont pas de rapport.
00:32:00Soyez de bonne foi.
00:32:02Pour une fois.
00:32:03Que ce jour soit marqué d'une carte blanche.
00:32:05Soyez de bonne foi.
00:32:06Mais c'est plus français que Jeux olympiques.
00:32:08Tout est lié aux Jeux olympiques.
00:32:10Et à la France.
00:32:11Pardonnez-moi.
00:32:12C'est un...
00:32:13Comment dire ?
00:32:14C'est un objet collatéral.
00:32:16Un dommage collatéral.
00:32:18Dans le dommage collatéral, il y a dommage.
00:32:20Ce ne sont pas les Jeux qui sont responsables.
00:32:23Il lâche tout.
00:32:24Il lâche tout.
00:32:25Tout pour 15 jours.
00:32:26Vous en foutez depuis la boule, vous.
00:32:28Pas des attaques personnelles.
00:32:30Oui, mais moi je reste là.
00:32:31Vous restez là.
00:32:32Contrairement à vous.
00:32:34Vous restez là à Paris pendant les Jeux ?
00:32:36Evidemment.
00:32:37Evidemment.
00:32:38Je partage le sort du peuple.
00:32:39Je ne fais pas partie de ces élites qui s'exilent.
00:32:41Ah oui, d'accord.
00:32:42Comme pendant la révolution française à Coblence.
00:32:44À Coblence, oui.
00:32:46Là, je suis un peu loin, pardon.
00:32:48Les contrôleurs aériens sont en grève.
00:32:50Les compagnies aériennes vont devoir annuler 75% des vols à l'aéroport d'Orly.
00:32:5375% à Charles de Gaulle, Marseille, etc.
00:32:56L'ensemble des syndicats appellent à une grève en raison de l'échec de stade des négociations.
00:32:59Ils demandent 18 jours de récup en plus.
00:33:01Ils ont déjà des RTT plus ou moins officieux.
00:33:04Ils sont un peu plus contrôlés qu'avant.
00:33:06Alors, ils ne sont pas contents.
00:33:08Bon, ça, c'est du racket.
00:33:10Ils auront tout ce qu'ils demandent.
00:33:12Emmanuel Macron.
00:33:14Alors, le bilan.
00:33:15Le bilan d'Emmanuel Macron.
00:33:18Vraiment, je le dis, mais sincèrement, j'adorerais dire du bien d'Emmanuel Macron.
00:33:22Vraiment, tous les jours.
00:33:24Pourquoi ?
00:33:25Pourquoi ? Parce que c'est mon pays.
00:33:27J'aimerais bien dire, voilà, notre pays marche bien.
00:33:31Notre pays marche bien.
00:33:33Ce qu'on a fait depuis 7 ans.
00:33:35On a progressé. C'est mieux.
00:33:37C'est positif.
00:33:38Mais je n'ai pas vocation.
00:33:40C'est effrayant.
00:33:42Tu mets les lignes les unes derrière les autres.
00:33:44Mais en fait, c'est effrayant.
00:33:46Dans quel domaine ça marche mieux ?
00:33:48Un truc que j'ai repéré.
00:33:50Rajeunissement de la vie politique.
00:33:52C'est super.
00:33:53C'est pas mal.
00:33:54Oui, mais ce n'est pas bien non plus.
00:33:56Pour le mieux ou pour le pire ?
00:33:57Rajeunissement de la vie politique.
00:33:58Mais autrement.
00:34:00Pour le résultat ?
00:34:011000 milliards en plus.
00:34:03Le quoi qu'il en coûte, c'est ce qu'il ne fallait pas faire.
00:34:05Je ne sais combien de millions d'immigrés en plus sur le sol de France.
00:34:10Une insécurité grandissante.
00:34:12Des homicides, il n'y en a jamais eu autant depuis la nuit des temps.
00:34:15Tu peux multiplier l'école.
00:34:17Les classements PISA nous disent qu'on est nuls.
00:34:19Il y a quand même de grandes conquêtes.
00:34:22Vous avez l'avortement de la Constitution.
00:34:24Oui, alors il y a ça.
00:34:25Le sociétal.
00:34:26Ah ben voilà.
00:34:27Vous avez l'euthanasie.
00:34:29Avec Emmanuel Macron, tu as compris un truc définitivement.
00:34:32C'est que le pouvoir est à Bruxelles.
00:34:34Tu auras compris plus que pour n'importe quel président de la République.
00:34:37Ça ne sert à rien.
00:34:38Ils inaugurent les chrysanthèmes.
00:34:40Alors tu as bien compris.
00:34:42Et tu attaques le sociétal.
00:34:43La fin de vie.
00:34:44Ce n'est pas nouveau.
00:34:45La fin de vie.
00:34:46Ce n'est pas nouveau.
00:34:47Mais alors là, c'est frappant.
00:34:48Tu ne peux rien faire.
00:34:49Parce qu'il n'y a pas de volonté.
00:34:50Parce qu'il n'y a pas de volonté.
00:34:51C'est trop facile de dire.
00:34:52En gros, ce n'est pas de sa faute si on dit ça.
00:34:54Si c'est Bruxelles, ce n'est pas de sa faute.
00:34:56Mais sur un sujet très concret comme l'agriculture,
00:34:58il y avait une part, on l'a bien vu au moment de la crise,
00:35:00de surtransposition des normes franco-françaises.
00:35:02Il sera cet après-midi.
00:35:03Il embrasse Bruxelles.
00:35:04Il jouera au football.
00:35:05Et demain à la Sorbonne.
00:35:07Il joue au football.
00:35:08Le maire de Paris se baigne dans la scène.
00:35:10Les élites, on se sent gouvernés.
00:35:13Le pénalty est formidable.
00:35:15Regardez le pénalty.
00:35:17C'était le pénalty du président.
00:35:18Le goal est vraiment...
00:35:20Absolument.
00:35:24Il a fait son maximum.
00:35:29Il lui laisse tirer le pénalty et le gardien le laisse passer.
00:35:32C'est merveilleux.
00:35:33Le président, c'est le match pour les piégeots.
00:35:35Regardez comme il s'aime.
00:35:37Mais non.
00:35:38Mais moi, ce n'est pas des attaques personnelles.
00:35:40Moi non plus.
00:35:41Je trouve que le président, pour tout vous dire,
00:35:44c'est formidable.
00:35:45D'ailleurs, c'est un président qui a toutes les qualités,
00:35:48sans doute requises,
00:35:50parce qu'il est intelligent,
00:35:51parce qu'il a une capacité d'avaler des informations.
00:35:54Vous croyez vraiment que le gouverner,
00:35:55c'est de se mettre, s'exhiber chaque jour
00:35:57dans un uniforme différent,
00:35:58en faisant une activité ludique différente, réellement ?
00:36:01Vous croyez vraiment qu'on en est là ?
00:36:03Comme Saddam Hussein, vous savez,
00:36:05à tous les carrefours, déguisé en toutes sortes de tenues.
00:36:08On ne va pas comparer Emmanuel Macron à Saddam Hussein, s'il vous plaît.
00:36:11Non, mais le président omniprésent,
00:36:13est-ce que vous croyez que c'est ça ?
00:36:14Ce n'est pas lui qui a inventé le concept.
00:36:16Ce n'est pas ce que je dis.
00:36:17Je vous dis qu'il y a un tel décalage
00:36:21entre ces qualités réelles,
00:36:23qui sont indéniables,
00:36:25l'intelligence et les résultats,
00:36:29dont il devrait être ailleurs.
00:36:32C'est ça que je dis.
00:36:34Personne ne peut contester.
00:36:37On peut renverser votre argument en disant
00:36:39qu'il remplit exactement ce pour quoi il a été élu,
00:36:42ce qu'il avait annoncé.
00:36:43Il avait un seul objectif,
00:36:45mettre la France aux normes de la mondialisation.
00:36:47De ce point de vue-là, le programme est parfaitement respecté.
00:36:49Est-ce qu'il y avait un autre objectif ?
00:36:51Moi, je ne crois pas.
00:36:52Même le mot de révolution, qui était son symbole,
00:36:54en fait, ça voulait dire la révolution,
00:36:56la France va être aux normes de la mondialisation.
00:36:58Ce n'est pas ce qu'il dit arrive,
00:36:59il parle de simplification quand il y arrive.
00:37:00Ce n'est pas ce qu'il avait vendu, me semble-t-il.
00:37:02Est-ce qu'on peut voir cet entouvoir ?
00:37:07Il a fait un petit clip.
00:37:09C'est Stéphanie Frappard, d'ailleurs,
00:37:11qui arbitrera aujourd'hui.
00:37:12Il a fait un petit clip pour vanter son bilan.
00:37:16Et on rappelle qu'il a été réélu.
00:37:18Seul président de la République à être réélu
00:37:20hors période de cohabitation.
00:37:21Donc, c'est important.
00:37:23Contrairement à Giscard,
00:37:25qui était si intelligent lui aussi,
00:37:27et dont le bilan a été si bon,
00:37:29il était si détesté.
00:37:31Qu'est-ce que vous voulez dire ?
00:37:33Parce qu'on le compare.
00:37:34On compare les deux par la jeunesse,
00:37:36par l'égotisme.
00:37:38Il y a sûrement des candidats.
00:37:41Écoutez, c'est quand même extrêmement simple,
00:37:45extrêmement clair.
00:37:46C'est un désastre.
00:37:48Sondage après sondage,
00:37:52on nous dit et on nous confirme
00:37:54ce que sont les préoccupations,
00:37:55les attentes, les inquiétudes,
00:37:56les demandes des Français.
00:37:58Pouvoir d'achat, école, santé,
00:38:02immigration, sécurité.
00:38:04Dans tous ces domaines-là,
00:38:06ils sont horrifiés ou simplement troublés
00:38:09par le bilan négatif du président.
00:38:11Premier point.
00:38:12Et deuxième point,
00:38:13quand on voit ce qu'est devenu
00:38:15la voie de la France à l'étranger,
00:38:18ça fait partie quand même aussi du bilan.
00:38:20Sur Gaza, sur l'Ukraine,
00:38:23le président n'a pas cessé
00:38:24de changer d'opposition, de varier.
00:38:26Il n'a pas été capable
00:38:27de définir une ligne
00:38:28et on ne l'écoute pas.
00:38:29Et la presse, les médias
00:38:32sont quand même très indulgents
00:38:34sur la façon piteuse, voire ignominieuse
00:38:37dont la France a été chassée
00:38:39de ses positions en Afrique.
00:38:41Ça, c'est un pédalty.
00:38:43Non, mais c'est vrai que la presse
00:38:44est très gentille avec...
00:38:45Oui.
00:38:46Globalement, je suis assez d'accord.
00:38:48L'espace médiatique est assez gentil.
00:38:50Mais il y a quand même
00:38:51des points positifs en Europe
00:38:52dont sa voix a porté...
00:38:54Pardon ?
00:38:55Pardon ?
00:38:58Je cherche...
00:38:59En Europe, il a essayé
00:39:01de faire des choses en Europe.
00:39:03On va écouter avec attention son discours.
00:39:05Il a l'air d'arriver
00:39:07auprès de ses homologues
00:39:09en exhibant une idée nouvelle,
00:39:12en les mettant au pied du mur,
00:39:13qu'il va être aussitôt enterré.
00:39:15Il n'y a aucune constatation.
00:39:17Non, non, non, non.
00:39:18Non, ça ne marche vraiment pas,
00:39:19je vous assure.
00:39:20Bon, écoutons en tout cas son clip.
00:39:22On peut toujours donner
00:39:24à commander un amiral américain,
00:39:26mais ça ne change...
00:39:27Non, non, vraiment.
00:39:28Mais ce qu'on peut mettre à son actif,
00:39:30vous aviez raison,
00:39:31c'est le rajeunissement
00:39:32et le renouvellement
00:39:33de la place politique.
00:39:34Pour le mieux et pour le pire.
00:39:36Il a tellement dégoûté
00:39:38le public, les citoyens,
00:39:40les ministres en place,
00:39:41qu'on exige un renouvellement.
00:39:43C'est un progrès de remplacer
00:39:44des vides incompétents
00:39:45par des jeunes incompétents.
00:39:46Voilà.
00:39:47Je comprends mal le concept.
00:39:48J'ai dit que le bilan
00:39:50d'Emmanuel Macron
00:39:51était sinon effrayant
00:39:52que du moins navrant,
00:39:53que de quelques côtés
00:39:54que tu te tournes,
00:39:55c'est un drame.
00:39:56Il y a quand même quelqu'un
00:39:57qui ose m'envoyer un texto.
00:39:58Je trouve que devant Macron,
00:39:59tu baisses ton pantalon.
00:40:00C'est extraordinaire.
00:40:01C'est fascinant de dire ça.
00:40:03Comment les gens
00:40:04écoutent les émissions ?
00:40:05C'est l'une des curiosités,
00:40:07c'est qu'il a beau être
00:40:08de plus en plus aimable,
00:40:09de plus en plus photogénique,
00:40:11il a beau se baigner sur le terrain,
00:40:14il est détesté.
00:40:16Moi, c'est ça qui me frappe le plus.
00:40:17Oui, mais parce qu'il n'y a pas
00:40:18de résultat.
00:40:19C'est d'entendre autant de gens
00:40:21Moi, la seule chose que je dis,
00:40:24c'est qu'il y a une différence
00:40:25entre le potentiel...
00:40:28C'est comme Djokovic
00:40:29qui n'aurait jamais gagné
00:40:30un tournoi du Grand Chlem.
00:40:32Je trouve qu'il a des qualités,
00:40:34il a des qualités,
00:40:36et le bilan est catastrophique.
00:40:39C'est tout ce que je dis.
00:40:40Il a des qualités d'orateur,
00:40:42de comédien,
00:40:43peut-être de convive.
00:40:45Non, pas que ça.
00:40:47Il n'a pas les qualités
00:40:49d'un président de la République.
00:40:50Il y a une autre chose,
00:40:51si vous me permettez,
00:40:52qu'on peut mettre à son actif.
00:40:53Il a quand même accéléré
00:40:55la déconfiture du Parti Socialiste
00:40:57et la déconfiture des Républicains.
00:40:59Les faux partiistes
00:41:00et les faux socialistes
00:41:01sont en train de disparaître.
00:41:02Ça, c'est positif.
00:41:03Oui, mais vous allez voir.
00:41:05Est-ce qu'on peut écouter simplement,
00:41:06parce qu'on ne l'a pas écouté
00:41:07depuis tout à l'heure,
00:41:08son bilan ?
00:41:09Donnons-lui la parole.
00:41:12Je suis venu vous parler d'Europe.
00:41:14Encore, diront certains.
00:41:15Ils devront s'habituer,
00:41:16parce que je continuerai.
00:41:20Ce que je veux pour l'Europe,
00:41:21c'est d'être capable de répondre
00:41:23à la première des grandes transformations
00:41:25du monde,
00:41:26la transition écologique.
00:41:50Ce que je veux, c'est se battre
00:41:52pour plus de justice
00:41:53et de convergence sociale en Europe.
00:42:11Ce que je veux,
00:42:12c'est faire du cœur de l'Europe
00:42:13une puissance économique et industrielle.
00:42:19C'est ce que je veux.
00:42:25On va continuer de le regarder
00:42:26pendant que nous parlons.
00:42:27Je vous assure, ce clip,
00:42:28je ne sais pas qui a eu cette idée
00:42:30de faire ce clip.
00:42:31C'est incompréhensible.
00:42:33Je ne peux pas vous dire.
00:42:34Il y a une sorte de musique d'ascenseur en plus.
00:42:37Mais même ça,
00:42:38ils ne savent même pas faire un clip.
00:42:40Et en fait,
00:42:41si tu avais des bons résultats,
00:42:42tu les mettrais clairement,
00:42:44si tu veux.
00:42:45À la sortie du clip,
00:42:46tu ne sais pas,
00:42:47tu ne sais rien,
00:42:48tu ne comprends rien.
00:42:49C'est du glou.
00:42:50C'est du glou.
00:42:52La fin des voitures thermiques en 2035,
00:42:54par exemple,
00:42:55au moment où tout le monde dit
00:42:56qu'on n'y arrivera pas.
00:42:57Mais c'est des bêtises.
00:42:59On est en train de faire
00:43:01avec les voitures thermiques
00:43:02ce qu'on a fait avec le nucléaire.
00:43:03C'est la même chose.
00:43:04L'électrique, on n'est pas prêts.
00:43:06On le sera peut-être un jour.
00:43:07On n'est pas prêts.
00:43:08Il y a un gros sujet sur les batteries.
00:43:10Ce qui est intéressant,
00:43:11c'est ce dont ils parlent
00:43:12et ce dont ils ne parlent pas.
00:43:13Il y a deux dimensions
00:43:14qui ne sont absolument pas
00:43:15plus en compte.
00:43:16C'est les préoccupations immédiates
00:43:18des Français sur l'immigration,
00:43:20le pouvoir d'achat, etc.
00:43:22Et puis, la dimension supérieure
00:43:24qui serait la prise en compte
00:43:26d'une angoisse existentielle
00:43:27par rapport à la France.
00:43:28Ça, ce n'est absolument pas
00:43:29pris en compte.
00:43:30Donc, il reste quoi ?
00:43:31Entre les deux,
00:43:32des mesures technocratiques.
00:43:33Exactement.
00:43:34Ça, ça ne parle à personne.
00:43:35Pardonnez-moi,
00:43:36ça ne parle à personne.
00:43:37Sauf aux technocrates.
00:43:38Bien sûr, ce truc-là
00:43:39ne parle à personne.
00:43:40Je ne sais pas qui l'a inventé.
00:43:41Ce n'est pas le sigle.
00:43:42Ce n'est pas l'information
00:43:44du gouvernement.
00:43:46S'attribuer, comme il le fait
00:43:48dans ce clip,
00:43:49la relative bonne santé
00:43:51de l'Europe,
00:43:52où il n'est absolument
00:43:53pour pas grand-chose,
00:43:54disons, c'est quand même gonflé.
00:43:56En fait, c'est assez significatif
00:43:58puisque depuis tout à l'heure,
00:43:59on a l'air de penser
00:44:00qu'Emmanuel Macron a des qualités
00:44:01et que par un biais absolument
00:44:03inexplicable depuis sept ans,
00:44:04ça ne fonctionne pas.
00:44:05Nous, il y a certaines choses
00:44:06que veut Emmanuel Macron
00:44:07qui fonctionnent exactement.
00:44:09Vous pouvez être en désaccord
00:44:10avec ça, mais lui parvient
00:44:11à son but.
00:44:12C'est exactement ce qu'il vend
00:44:13là-dedans.
00:44:14C'est très technocratique.
00:44:15C'est uniquement européen.
00:44:16Et c'est l'accélération
00:44:17de l'intégration européenne
00:44:19et donc mondialiste.
00:44:20En fait, ça ne marche pas.
00:44:21Mais je dis...
00:44:22Ça ne marche pas.
00:44:23C'est-à-dire que...
00:44:24Voilà, c'est ça.
00:44:25Ça ne marche pas.
00:44:26À quelle aune, en fait ?
00:44:27C'est compliqué comme question.
00:44:28Électoralement,
00:44:29ça ne marche pas.
00:44:30Là, il revendique un bilan
00:44:31sur cette intégration européenne,
00:44:33sur la place que lui a prise
00:44:34dans la construction européenne
00:44:36et donc potentiellement
00:44:37dans l'intégration mondiale.
00:44:39C'est initialement son seul...
00:44:41Très souvent, on dit
00:44:42que c'est la seule conviction
00:44:43qu'il ait réellement.
00:44:44Mais c'est vrai.
00:44:45Et en plus, il faut reconnaître
00:44:46une chose, entre guillemets,
00:44:47à Emmanuel Macron,
00:44:48c'est que sur tous les sujets
00:44:49que vous avez évoqués,
00:44:50il arrive, il a avec lui,
00:44:52son bilan et celui
00:44:53des 40 dernières années.
00:44:54Sur tous les sujets
00:44:55qu'on a évoqués,
00:44:56il y a aussi un bilan préalable.
00:44:57Quand vous disiez,
00:44:58on ne sait plus
00:44:59par quel chantier commencer,
00:45:00honnêtement, la question
00:45:01se posait pareil avant son élection.
00:45:02Mais par exemple,
00:45:03là, ça fait 7 ans,
00:45:04jour pour jour,
00:45:05qu'il est au pouvoir quasiment.
00:45:06Les prélèvements obligatoires
00:45:07sont parmi les plus importants.
00:45:08On est le pays
00:45:09le plus privé au monde,
00:45:10en Europe, en tout cas.
00:45:11Et sa responsabilité ?
00:45:12Là, il y a 7 ans,
00:45:13il avait dit que ça changerait.
00:45:14Précisément, sa responsabilité,
00:45:15ce fut dans la frontière.
00:45:16Nous sommes d'accord.
00:45:17La simplification,
00:45:18la simplification.
00:45:19C'est simple,
00:45:20ce n'est pas moi qui le dis.
00:45:21Le Dallas,
00:45:22le Dallas,
00:45:23publie le Code civil,
00:45:24le Code pénal
00:45:25et le Code de travail.
00:45:26Le Dallas a calculé
00:45:27le nombre d'articles réglementaires
00:45:28à augmenter de 53 %
00:45:29en 20 ans.
00:45:3053 % en 20 ans.
00:45:31C'est-à-dire
00:45:32qu'il n'y a plus
00:45:33d'articles réglementaires
00:45:34en 20 ans.
00:45:3553 % en 20 ans.
00:45:3653 % en 20 ans.
00:45:37Il avait dit le contraire.
00:45:38Là, le CERFA.
00:45:39Donc, il y a 1800,
00:45:40je crois,
00:45:41processus de CERFA.
00:45:42Monsieur Le Maire
00:45:43essaie bien de dire
00:45:44qu'on fait sauter le CERFA,
00:45:45mais c'est pour 2030.
00:45:46Donc, tout le monde s'en fout
00:45:47en 2030
00:45:48et ça sera encore changé.
00:45:49On est en 2024,
00:45:50il faut 6 ans
00:45:51pour enlever le CERFA.
00:45:52Mais il y a des enjeux.
00:45:53Enfin, c'est effrayant.
00:45:54Mais non, mais vous riez.
00:45:55Moi, je rêve un jour
00:45:56d'arriver à Berlin
00:45:57et dire
00:45:58qu'il faut enlever
00:45:59le CERFA.
00:46:00Je rêve d'arriver
00:46:01à Berlin
00:46:02et dire
00:46:03qu'il faut enlever
00:46:04le CERFA.
00:46:05Mais non, mais vous riez.
00:46:06Moi, je rêve un jour
00:46:07d'arriver à Bercy
00:46:08et de leur dire
00:46:09mais vous enlevez le CERFA
00:46:10demain matin.
00:46:11Vous savez,
00:46:12il y a des injonctions
00:46:13extrêmement contradictoires.
00:46:14Peut-être que je ne comprends rien
00:46:15parce que je n'ai jamais été
00:46:16un petit homme gris.
00:46:17Peut-être que c'est pas possible
00:46:18en fait.
00:46:19Peut-être que c'est Brazil
00:46:20le film de Thierry.
00:46:21C'est Brazil.
00:46:22Tu ne peux rien faire.
00:46:23Tu ne peux rien faire.
00:46:24C'est un truc de fou.
00:46:25Il a simplifié pour créer
00:46:26son auto-entreprise.
00:46:27Maintenant,
00:46:28c'est très simple.
00:46:33C'est ça la vérité initialement.
00:46:34Là, sur ce que vous évoquiez,
00:46:35celui que je connais le mieux,
00:46:36c'est la question
00:46:37de la procédure pénale.
00:46:38Il n'a cessé d'expliquer
00:46:39qu'elle allait se réduire.
00:46:40Pour donner un chiffre simple
00:46:41pour comprendre,
00:46:42il y a 20 ans,
00:46:43les policiers en garde à vue
00:46:44passaient 65% du temps
00:46:45de la garde à vue
00:46:46à faire du travail d'enquête.
00:46:47Le reste,
00:46:48à faire de la bureaucratie.
00:46:49Aujourd'hui,
00:46:50c'est l'exact contraire.
00:46:51Ils passent 65% du temps
00:46:52à remplir des papiers.
00:46:53Le reste,
00:46:54à faire des enquêtes.
00:46:55Il ne faut pas s'étonner
00:46:56que ça ne fonctionne pas.
00:46:58Devant ce constat-là,
00:46:59Emmanuel Macron
00:47:00n'a cessé de dire
00:47:01qu'on allait la simplifier.
00:47:02Résultat,
00:47:03la dernière complexification
00:47:04date de novembre dernier.
00:47:05Pourquoi ?
00:47:06Parce que c'est une mise
00:47:07à jour aussi
00:47:08par rapport aux directives européennes,
00:47:10notamment sur la question
00:47:11de la garde à vue.
00:47:12Vous avez des injonctions
00:47:13contradictoires
00:47:14parce que le cadre
00:47:15qui s'impose,
00:47:16c'est exactement la même chose
00:47:17dans la loi immigration.
00:47:18Gérald Darmanin n'a cessé de dire
00:47:19« Moi, je suis ministre de l'Intérieur,
00:47:20je ne peux faire
00:47:21qu'une loi ordinaire. »
00:47:22Il faut décrypter
00:47:23ce que ça veut dire.
00:47:24« Je ne peux jouer dans un cadre
00:47:25que le président de la République
00:47:26ne veut pas remettre en question. »
00:47:27C'est tout.
00:47:28Il ne peut rien faire.
00:47:29On pourrait.
00:47:30C'est précisément ça.
00:47:31Il faudrait remettre en question.
00:47:32Je pense que le bilan
00:47:33d'Emmanuel Macron
00:47:34correspond à ses objectifs.
00:47:35Je ne crois pas.
00:47:36Je pense que si vous lui posez
00:47:37la question,
00:47:38sincèrement…
00:47:39En tout cas,
00:47:40il y a une hiérarchie.
00:47:41Je l'assure,
00:47:42je ne crois pas.
00:47:43Regardez,
00:47:44il n'a pas l'air angoissé.
00:47:45Il n'a pas l'air
00:47:46d'un homme en échec.
00:47:47Selon lui, ça va ?
00:47:48Il faut quand même se rappeler
00:47:49que le titre de son livre
00:47:50en 2017,
00:47:51c'était « Révolution ».
00:47:53Je ne crois pas.
00:47:54On peut faire le contraire
00:47:55ou autre chose,
00:47:56en tout cas,
00:47:57que mes prédécesseurs.
00:47:58Lui, il n'en avait pas peur.
00:47:59On va recevoir Richard Millet.
00:48:00Mais alors,
00:48:01je ne comprends pas,
00:48:02on devait être avec
00:48:03également Noémie Schultz.
00:48:04Mais Noémie…
00:48:05Ah oui,
00:48:06mais on est avec
00:48:07Richard Millet maintenant.
00:48:08Donc,
00:48:09effectivement,
00:48:10on va en parler
00:48:11pendant la publicité.
00:48:12Effectivement,
00:48:13je pense qu'il est possible
00:48:14qu'on traite cette affaire demain.
00:48:159h53,
00:48:16on se retrouve
00:48:17dans la salle.
00:48:18On se retrouve
00:48:19dans la salle.
00:48:20On se retrouve
00:48:21à 9h53.
00:48:22On fait l'émission
00:48:23en direct.
00:48:24On est en conférence
00:48:25de rédaction
00:48:26avec Marine Lanson.
00:48:27Marine me parle.
00:48:28C'est-à-dire que vous
00:48:29dialoguez et nous…
00:48:30C'est Marine,
00:48:31la chef.
00:48:32Il est inspiré.
00:48:33C'est Marine Lanson,
00:48:34la chef.
00:48:35Moi,
00:48:36je ne suis que son…
00:48:37Vassal.
00:48:38Bon,
00:48:39on veut bien être vassal
00:48:40quand le Ciserin est grand.
00:48:41Je crois qu'on n'ira
00:48:42pas plus haut.
00:48:43N'oubliez jamais ça.
00:48:44Dommage,
00:48:45j'ai reçu une demi-heure.
00:48:46Envoyez la pub.
00:48:47Ah bon,
00:48:48voilà.
00:48:49Voyons.
00:48:50À tout de suite.
00:48:51Nous sommes avec Richard Millet
00:48:52ce matin.
00:48:53Je le remercie grandement.
00:48:54La nouvelle librairie
00:48:55édition.
00:48:56Vous venez de publier
00:48:57nouveau lieu commun
00:48:58exégèse,
00:48:59exorcisme.
00:49:00Merci parce que
00:49:01vous êtes devenu
00:49:02un infréquentable.
00:49:03Pardonnez-moi
00:49:04de le dire comme ça.
00:49:05Plus personne
00:49:06ne vous reçoit
00:49:07sur aucun plateau de télévision
00:49:08alors que vous étiez
00:49:09au centre
00:49:10de la vie littéraire
00:49:11il y a encore
00:49:12quelques temps.
00:49:13Et un grand merci
00:49:14à vous
00:49:15pour votre présence
00:49:16aujourd'hui.
00:49:17Merci.
00:49:18Merci.
00:49:19Et un jour,
00:49:20Mme Ernaud,
00:49:21effectivement,
00:49:22contre vous,
00:49:23a désigné
00:49:24une fatwa.
00:49:25Oui, une fatwa.
00:49:26Une fatwa laïque.
00:49:27Parce que vous aviez
00:49:28écrit un livre
00:49:29qui ne lui convenait pas.
00:49:30Elle avait demandé
00:49:31à toutes les écrivains
00:49:32de Gallimard
00:49:33de faire une pétition
00:49:34parce que c'est dans la...
00:49:35Je ne sais pas
00:49:36si on a bien mesuré
00:49:37la rupture civilisationnelle.
00:49:38Avant,
00:49:39la censure
00:49:40c'était vertical.
00:49:41Là,
00:49:42c'est horizontal.
00:49:43C'est-à-dire,
00:49:44c'est les pairs
00:49:45d'un écrivain
00:49:46qui demande son interdiction.
00:49:47Ça, c'est une grande nouveauté
00:49:48mais bon,
00:49:49M. Gallimard,
00:49:50il a peut-être aussi
00:49:51une responsabilité,
00:49:52forcément,
00:49:53puisque c'est le patron.
00:49:54Le courage des éditeurs
00:49:55n'est pas leur première vertu.
00:49:56Et qu'est-ce qu'on vous reprochait,
00:49:57M. Millet ?
00:49:58Bonjour.
00:49:59Bonjour.
00:50:00On me reprochait
00:50:01d'avoir fait l'éloge
00:50:02d'un terroriste
00:50:03norvégien,
00:50:04Breivik,
00:50:05sans avoir lu,
00:50:06bien sûr,
00:50:07le texte
00:50:08qui était un texte
00:50:09extrêmement ironique
00:50:10dans lequel je condamnais,
00:50:11bien sûr,
00:50:12les actes de ce criminel
00:50:13mais je disais surtout
00:50:14qu'au fond,
00:50:15Breivik était le révélateur
00:50:16de, disons,
00:50:17la décomposition
00:50:18de l'Occident
00:50:19et puis particulièrement
00:50:20de l'Europe.
00:50:21J'allais quand même
00:50:22préciser
00:50:23qu'il y avait,
00:50:24que ça avait partie
00:50:25liée à l'immigration,
00:50:26surtout dans des pays
00:50:27extrêmes,
00:50:28si vous voulez,
00:50:29comme la Norvège
00:50:30et ça,
00:50:31bien sûr,
00:50:32c'était intolérable.
00:50:33Donc voilà.
00:50:34Ce qui m'a frappé,
00:50:35si vous voulez,
00:50:36dans cette affaire
00:50:37en 2012,
00:50:38c'est que personne
00:50:39n'avait lu le texte.
00:50:40On s'était contenté du titre.
00:50:41Il est vrai que le titre
00:50:42était un peu percutant,
00:50:43éloge littéraire d'Anders Breivik
00:50:44mais ne pas vouloir voir
00:50:45que c'était un titre ironique,
00:50:46c'était quand même
00:50:47pousser le bouchon
00:50:48assez loin.
00:50:49Je vous interromps,
00:50:50mais le parallèle
00:50:51qui peut paraître choquant
00:50:52avec une fatwa,
00:50:53le type qui a poignardé
00:50:54Salman Rushdie,
00:50:55il a perdu un œil
00:50:56dans l'affaire,
00:50:57s'était arrêté
00:50:58à la page 2
00:50:59des versets sataniques.
00:51:00Donc c'est la même chose.
00:51:01Ce sont des gens,
00:51:02en fait,
00:51:03qui, alors là,
00:51:04ils passent à l'acte criminel
00:51:05mais qui prononcent
00:51:06une interdiction
00:51:07sans avoir même lu le livre.
00:51:08Donc c'est une question
00:51:09de principe,
00:51:10des pétitions de principe.
00:51:11Alors,
00:51:12Somaïa Labidi est avec nous
00:51:13et nous rappelle les titres
00:51:14évidemment,
00:51:15on écoute M.Billet
00:51:16et ça va être passionnant
00:51:17de vous écouter
00:51:18parce que
00:51:19vous serez reçus
00:51:20sans doute sur ce plateau
00:51:21et sans doute
00:51:22sur peu de plateaux
00:51:23pour ne pas dire
00:51:24nulle part ailleurs.
00:51:25Nulle part ailleurs.
00:51:26Voilà.
00:51:27Et je remercie
00:51:28évidemment également
00:51:29Gauthier Lebret
00:51:30qui était avec nous ce matin
00:51:31puisque Noémie Schultz
00:51:32va venir nous rapporter,
00:51:33nous informer
00:51:34d'une affaire extravagante
00:51:35en matière de justice.
00:51:36Somaïa.
00:51:37L'inquiétude des salariés
00:51:38de casinos,
00:51:39plus de 3 millions
00:51:40de salariés
00:51:41de casinos
00:51:42sont inquiets
00:51:43et dans les casinos
00:51:44plus de 3 000 postes
00:51:45menacés au sein du groupe,
00:51:46le projet de réorganisation
00:51:47prévoit déjà
00:51:481 293 suppressions d'emplois
00:51:49dont 554
00:51:50rien qu'à Saint-Étienne.
00:51:51Une balle tirée
00:51:52depuis sa caravane,
00:51:53c'est ce que révéleraient
00:51:54les premières expertises
00:51:55dans l'enquête
00:51:56sur l'affaire
00:51:57Kenji Girac
00:51:58selon le Parisien.
00:51:59De quoi corroborer
00:52:00la thèse de l'accident
00:52:01même si d'autres analyses
00:52:02sont attendues
00:52:03tout comme l'audition
00:52:04du célèbre chanteur.
00:52:05Et puis,
00:52:06ces images incroyables
00:52:07en Grèce,
00:52:08un spectaculaire nuage
00:52:09de salariés
00:52:10et de salariés
00:52:11de casinos
00:52:12a envahi
00:52:13le ciel d'Athènes.
00:52:14Du jamais vu
00:52:15depuis 2018
00:52:16expliquent les météorologues.
00:52:17Toutefois,
00:52:18le phénomène
00:52:19devrait commencer
00:52:20à s'estomper
00:52:21dans le courant
00:52:22de la journée.
00:52:23Merci Somaïa.
00:52:24Richard Millet est donc
00:52:25avec nous.
00:52:26Nouveau lieu commun
00:52:27exégèse,
00:52:28exorcisme.
00:52:29Et vous nous racontiez
00:52:30pourquoi vous aviez été
00:52:31blacklisté.
00:52:32Vous n'apprécierez
00:52:33sans doute pas ce mot
00:52:34qui est un mot
00:52:35de franglais.
00:52:36Expulsé
00:52:37de la République.
00:52:38Expulsé
00:52:39et aujourd'hui
00:52:40effectivement
00:52:41alors que vous étiez
00:52:42on a même dit de vous
00:52:43je ne sais pas si c'est vrai
00:52:44ou pas
00:52:45que vous aviez écrit
00:52:46Les Bienveillantes.
00:52:47Non, non, non, non.
00:52:48Je travaille avec l'auteur
00:52:49disons.
00:52:50Jonathan Little.
00:52:51Voilà.
00:52:52Or,
00:52:53il était si vous voulez
00:52:54pour
00:52:55sans vouloir
00:52:56revenir
00:52:57trop en arrière
00:52:58c'est pas tellement
00:52:59pour
00:53:00ce que j'ai écrit
00:53:01sur Brevet
00:53:02qu'on m'a expulsé.
00:53:03C'est plutôt
00:53:04pour ce que j'avais écrit
00:53:05sur la médiocrité
00:53:06de la littérature française
00:53:07en général
00:53:08de cette époque
00:53:09et notamment
00:53:10des vaches sacrées
00:53:11du genre
00:53:12l'euclésio.
00:53:13Vous voyez
00:53:14des bien-pensants.
00:53:15Et ça, ça ne m'a pas été pardonné
00:53:16et on a profité
00:53:17de ce moment-là
00:53:18de ce petit texte
00:53:19provocateur
00:53:20je le reconnais
00:53:21pour m'expulser.
00:53:22Au fond
00:53:23vous voyez
00:53:24La République des Lettres
00:53:25ne supporte pas
00:53:26qu'on critique ses pairs.
00:53:27Ce n'est pas une question de politique
00:53:28c'est une question de langue
00:53:29vous le disiez tout à l'heure.
00:53:30Les Malveillants.
00:53:31Bon, alors
00:53:32c'est vrai que
00:53:33ce que vous dites
00:53:34et je le disais tout à l'heure
00:53:35est particulièrement sombre
00:53:36et pose question.
00:53:37Jamais le monde
00:53:38n'a été aussi abject
00:53:39pour des raisons
00:53:40qui se rejoignent
00:53:41plus qu'elles ne divergent
00:53:42dans une société
00:53:43qui a fait du mépris
00:53:44à mode de gouvernement.
00:53:45Bon, ça c'est contestable.
00:53:46On peut dire que le monde
00:53:47a toujours été horrible
00:53:48qu'il a toujours été cruel
00:53:50que lorsqu'on sait
00:53:52ce qu'il se passait
00:53:53en France
00:53:54au 15e, 16e, 17e siècle
00:53:55et bien avant
00:53:56il était sans doute
00:53:57plus cruel
00:53:58qu'il ne l'est aujourd'hui.
00:53:59J'ai quand même
00:54:00le sentiment
00:54:01qu'on est plus civilisé
00:54:02entre guillemets
00:54:03que nous l'étions
00:54:04il y a 500 ans.
00:54:05Vous trouvez ?
00:54:06Ah oui.
00:54:07Je pense par exemple
00:54:08qu'il y a 500 ans
00:54:09quand tu lis
00:54:10les mémoires de Casanoza
00:54:11tout le monde est là
00:54:12à voir ce pauvre Damien
00:54:14qui va être tué
00:54:15en place publique
00:54:16pendant des heures
00:54:17et tout le monde
00:54:18achète des places
00:54:19et tout le monde
00:54:20trouve ça rigolo
00:54:21et tout le monde
00:54:22trouve ça formidable
00:54:23et qu'aujourd'hui
00:54:24on ne fait pas ça.
00:54:25Oui.
00:54:26Mais aujourd'hui
00:54:27tout le monde
00:54:28achète des places
00:54:29pour regarder autre chose
00:54:30qui vaut le supplice
00:54:31de Damien
00:54:32même si ce n'est pas
00:54:33aussi spectaculaire
00:54:34et aussi cruel.
00:54:35Je veux dire par là
00:54:36que vous avez
00:54:37dit qu'aujourd'hui
00:54:38c'est le 109ème anniversaire
00:54:39du génocide arménien.
00:54:40Oui.
00:54:41Je voulais en parler d'ailleurs.
00:54:42Que le Liban
00:54:43souffre énormément
00:54:44du Hezbollah.
00:54:45Que la poussière du Sahara
00:54:46est peut-être celle
00:54:47de Gaza
00:54:48qui tombe sur Athènes.
00:54:49En réalité.
00:54:50Ça montre bien
00:54:51s'il y a eu génocide
00:54:52d'ailleurs
00:54:53que c'était
00:54:54il y a 100 ans
00:54:55et plus de 100 ans
00:54:56d'ailleurs
00:54:57déjà ce monde
00:54:58était horrible
00:54:59que c'est l'histoire
00:55:00des hommes.
00:55:01Mais en attendant
00:55:02je regardais
00:55:03il y avait un terme
00:55:04qui m'interrogeait
00:55:05comme on dit
00:55:06hyper-violence.
00:55:07Qu'est-ce que ça veut dire ?
00:55:08Pourquoi on parle aujourd'hui
00:55:09d'hyper-violence
00:55:10et plus de violence ?
00:55:11Vous voyez ?
00:55:12Rien que ce petit mot
00:55:13a beaucoup de sens
00:55:15et d'une manière
00:55:16de vous répondre.
00:55:17Si on parle d'hyper-violence
00:55:18c'est que la société
00:55:19est encore plus violente
00:55:20et plus irrationnellement
00:55:21violente qu'avant.
00:55:22Pourquoi hyper-violence
00:55:23alors qu'il y a
00:55:24plus de violence ?
00:55:25Et moi je suis d'accord avec vous
00:55:26et c'est pour ça
00:55:27que j'ai envie
00:55:28de vous inviter
00:55:29parce que vous dites des choses
00:55:30que les autres ne disent pas
00:55:31et ce que vous venez de dire
00:55:32est très juste à l'instant.
00:55:33C'est-à-dire que c'est
00:55:35infralangage,
00:55:36je ne sais pas comment on dit
00:55:37ces mots-valises
00:55:38qui sont employés partout.
00:55:39Vous, vous êtes un intellectuel,
00:55:40un littéraire
00:55:41qui nous permet de réfléchir
00:55:42comme les autres ne réfléchissent pas.
00:55:44Pour ça je trouve dommage
00:55:45d'ailleurs qu'on ne vous entende pas.
00:55:47Alors vous dites
00:55:48« Depuis plus de 15 ans
00:55:49je ne lis plus la presse. »
00:55:50Oui.
00:55:51« Même celle qui,
00:55:52comme le Figaro quotidien
00:55:53socialocentriste
00:55:54prétend donner la parole
00:55:55aux contestataires.
00:55:56Tout le monde se voulant tel
00:55:57aujourd'hui,
00:55:58mais plus que rare
00:55:59étant les relégués
00:56:00dans la Sibérie de l'esprit.
00:56:01Je ne regarde pas non plus
00:56:02la télévision,
00:56:03plus jamais la radio
00:56:04ne supportant plus
00:56:05ni ce qui est dit
00:56:06ni la façon dont on le dit.
00:56:07Encore moins
00:56:08la prononciation du français
00:56:09par les jeunes gens,
00:56:10y compris
00:56:11les acteurs de cinéma
00:56:12trop souvent inaudibles. »
00:56:13Ma mère elle me dit ça.
00:56:14Elle dit
00:56:15« Je ne comprends rien maintenant.
00:56:16Avant j'écoutais Robert Hirsch
00:56:17et Jean-Pierre,
00:56:18je comprenais.
00:56:19Ils parlent mal.
00:56:20Ils n'articulent pas. »
00:56:21Oui, c'est vrai.
00:56:22C'est vrai.
00:56:23Mais c'est sombre,
00:56:24c'est-à-dire que tout…
00:56:25D'abord,
00:56:26ce n'est pas rigolo peut-être
00:56:27votre vie
00:56:28puisque vous vous coupez de tout.
00:56:29Non,
00:56:30on m'attendait
00:56:31de tout.
00:56:32Non,
00:56:33on m'a coupé de tout.
00:56:34Donc maintenant,
00:56:35je fais avec.
00:56:36Vous pourriez écouter
00:56:37la radio ou la télé.
00:56:38Non,
00:56:39c'est insupportable.
00:56:40Écoutez,
00:56:41je vais vous faire une confidence.
00:56:42En attendant…
00:56:43Attendez,
00:56:44laissez-moi parler.
00:56:45En attendant,
00:56:46tout à l'heure,
00:56:47j'ai fait quelque chose.
00:56:48J'ai fait une découverte.
00:56:49J'ai entendu pour la première fois
00:56:50la voix de Macron.
00:56:51Je n'avais jamais écouté
00:56:52la voix de Macron.
00:56:53Je ne savais pas
00:56:54quelle voix il avait.
00:56:55Donc,
00:56:56j'étais sous un écran.
00:56:57Mais vous vivez où ?
00:56:58Je vis en banlieue,
00:56:59dans une banlieue
00:57:01Non,
00:57:02mais là,
00:57:03vous trichez.
00:57:04Ce n'est pas possible.
00:57:05Non,
00:57:06je ne triche pas.
00:57:07Non,
00:57:08ce n'est pas possible.
00:57:09Là,
00:57:10par exemple,
00:57:11je ne vous crois pas.
00:57:12Pourquoi ?
00:57:13Parce que c'est impossible.
00:57:14Non.
00:57:15Vous n'avez jamais entendu
00:57:16la voix d'Emmanuel Macron.
00:57:17Je n'ai jamais entendu
00:57:18la voix de Macron.
00:57:19Vous saviez que c'était
00:57:20Emmanuel Macron
00:57:21qui était président.
00:57:22Vous ne pensiez pas
00:57:23que c'était Georges Pompidou
00:57:24quand même.
00:57:25Je sais bien
00:57:26qu'il est président.
00:57:27Je lis de temps en temps
00:57:28des titres sur mon téléphone.
00:57:29Je lis des articles
00:57:30publicitaires
00:57:31ou ce que vous voudrez.
00:57:32Vous voyez ?
00:57:33Donc,
00:57:34on essaie d'échapper à ça.
00:57:35C'est une manière
00:57:36de se préserver.
00:57:37Mais alors,
00:57:38qu'est-ce que vous faites
00:57:39de vos journées ?
00:57:40Je lis,
00:57:41j'écris,
00:57:42je regarde les nuages,
00:57:43je téléphone
00:57:44aux amis qui me restent.
00:57:45Enfin,
00:57:46bon.
00:57:47Moi,
00:57:48je voudrais revenir
00:57:49au thème principal
00:57:50de votre livre.
00:57:51Nous sommes engagés
00:57:52dans une guerre
00:57:53civilisationnelle,
00:57:54une guerre existentielle
00:57:55et vous exposez
00:57:56à travers 300 poncifs
00:57:57que cette guerre
00:57:58c'est avant tout
00:57:59une guerre des mots
00:58:00et du langage.
00:58:01Celui qui contrôlera
00:58:02les mots,
00:58:03celui qui contrôlera
00:58:04le langage,
00:58:05gagnera cette guerre.
00:58:06Alors,
00:58:07pour l'instant,
00:58:08vous êtes en train
00:58:09de la perdre
00:58:10parce que vous êtes
00:58:11très minoritaire
00:58:12d'autant que vous avez
00:58:13une idée de la langue
00:58:14très haute.
00:58:15Vous voyez bien,
00:58:16la langue se dégradait
00:58:17jour après jour
00:58:18et ce n'est pas seulement
00:58:19une dégradation formelle,
00:58:20c'est aussi une dégradation
00:58:21intellectuelle.
00:58:22Vous naviguez
00:58:23contre le vent,
00:58:24par vent contraire
00:58:25et vous essayez
00:58:26de retarder
00:58:27mais ça ne date pas
00:58:28d'aujourd'hui si vous voulez.
00:58:29Bien sûr.
00:58:30Orwell avait déjà dit
00:58:31que celui qui manipulait
00:58:32la langue
00:58:33ou celui qui laissait
00:58:34se détruire la langue,
00:58:35c'est-à-dire l'État
00:58:36qui laissait se détruire
00:58:37la langue,
00:58:38ouvrait la porte
00:58:39à tous les totalitarismes.
00:58:40Donc vous voyez,
00:58:41ça date d'il y a 100 ans
00:58:42mais à force de le répéter,
00:58:43c'est devenu
00:58:44un lieu commun aussi
00:58:45et on n'y fait plus
00:58:46attention.
00:58:47Il suffit de citer deux...
00:58:48Oui, non, non, moi,
00:58:49j'aime beaucoup
00:58:50le guide de bord
00:58:51et vous dites
00:58:52ce que vous voulez.
00:58:53Vous voyez ?
00:58:54Donc, il faut faire
00:58:55extrêmement attention.
00:58:56Et il est perdu.
00:58:57Oui, c'est perdu.
00:58:58C'est aussi
00:58:59parce que le langage
00:59:00est malade
00:59:01que les forêts brûlent,
00:59:02que le plastique s'immisce
00:59:03au cœur des océans
00:59:04comme dans nos cellules,
00:59:05que le pétrole nous infeste
00:59:06autant que l'islamisme,
00:59:07que les violences faites
00:59:08à la vérité
00:59:09sont quotidiennement exercées
00:59:10par les journalistes,
00:59:11post-écrivains,
00:59:12publicitaires,
00:59:13politicards, sociologues,
00:59:14stipendiers,
00:59:15pour ne point parler
00:59:16d'enseignants
00:59:17qui pour beaucoup
00:59:18ignorent ce qu'ils sont
00:59:19censés enseigner
00:59:20à des élèves
00:59:21qui, il est vrai,
00:59:22veulent moins apprendre
00:59:23que demeurer dans
00:59:24l'ignorance consumériste.
00:59:26C'est une intelligence...
00:59:27Et c'est somptueusement vrai.
00:59:29Alors c'est...
00:59:30Hélas.
00:59:31C'est une intelligence
00:59:32très précise
00:59:33avec un art
00:59:34de la synthèse
00:59:35et des mots,
00:59:36forcément.
00:59:37Bon.
00:59:38Et je trouve intéressant
00:59:39que vous questionniez
00:59:40effectivement,
00:59:41comme le dit Eric,
00:59:42notre époque
00:59:43là-dessus.
00:59:44Mais que faire ?
00:59:47Je ne sais pas.
00:59:48Il faudrait tout reprendre
00:59:49à zéro.
00:59:50Refonder l'éducation nationale
00:59:51à 100%,
00:59:52si vous voulez,
00:59:53par exemple.
00:59:55Est-ce qu'un jour
00:59:56ça a bien marché ?
00:59:57Écoutez, j'étais professeur
00:59:58il y a 40 ans
00:59:59avant la réforme à billes.
01:00:00C'est-à-dire avant la réforme
01:00:01qui mettait tout
01:00:02sur le même plan.
01:00:03Donc il y avait
01:00:04ce qu'on appelait
01:00:05des classes de niveau.
01:00:06Les petits ministres
01:00:07aujourd'hui
01:00:08essaient de recréer ça
01:00:09mais ça ne marche pas.
01:00:10Donc les classes de niveau,
01:00:11ça veut dire quoi ?
01:00:12Ça veut dire que vous
01:00:13pouviez enseigner
01:00:14la même chose
01:00:15à des classes
01:00:16complètement différentes.
01:00:17Il n'y avait aucune discrimination
01:00:18contrairement à ce qu'on
01:00:19prétend aujourd'hui.
01:00:20Donc voilà.
01:00:21Recommencer tout ça,
01:00:22revaloriser,
01:00:23et, comment dirais-je,
01:00:24avoir le sens de l'héritage
01:00:26et peut-être aussi
01:00:28arrêter de se soumettre
01:00:30à une religion
01:00:32qui aime la soumission.
01:00:34Si vous voyez ce que je veux dire,
01:00:35je ne veux pas aller
01:00:36dans la 17e chambre tout de suite.
01:00:38C'est un autre chapitre,
01:00:39effectivement.
01:00:40Non, non, non, c'est le même.
01:00:41Vous dites,
01:00:42c'est qu'on n'imagine pas
01:00:45l'ampleur de la haine
01:00:46doctrinale et historique
01:00:47que nous vouent les musulmans.
01:00:49Même ceux qui n'agissent pas
01:00:51par le glaive ou les bombes,
01:00:52mais tentent de prendre
01:00:53les imbéciles au piège
01:00:54du discours postcolonial
01:00:56quand ce n'est pas l'intimidation,
01:00:57le droit, le lobbying
01:00:58des frères musulmans
01:00:59et des pétro-monarchies.
01:01:02Et les utiles idiots
01:01:04de l'islamo-gauchisme,
01:01:05souvent moqués,
01:01:06souvent maqués,
01:01:08avec des musulmans
01:01:09et donc plus radicaux
01:01:10que les islamistes.
01:01:11Une religion d'amour à l'islam ?
01:01:12Autant demander à un émir
01:01:13de Daech
01:01:14de disserter sur
01:01:15l'imitation de Jésus-Christ
01:01:17ou à Ben Laden
01:01:18d'apprécier une omélie
01:01:19de Benoît XVI, dites-vous.
01:01:21Alors, ce qu'on pourrait
01:01:22vous rétorquer,
01:01:24c'est ce qu'on rétorque parfois,
01:01:26c'est ce qu'on dit parfois
01:01:27aussi à Éric Zemmour,
01:01:28c'est-à-dire,
01:01:29c'est la généralisation.
01:01:30On sait qu'on n'imagine pas
01:01:31l'ampleur de la haine
01:01:32doctrinale et historique
01:01:33que nous vouent les musulmans.
01:01:34Les musulmans.
01:01:36C'est ça qui est choquant.
01:01:37Moi, j'en rencontre,
01:01:38des musulmans,
01:01:39dans ces news,
01:01:41et souvent,
01:01:42ils peuvent me dire,
01:01:43mais tous les musulmans
01:01:45ne pensent pas
01:01:46de la même manière.
01:01:48Et même,
01:01:49ils sont peinés,
01:01:50choqués,
01:01:51quand on les dit.
01:01:52Qu'ils descendent dans la rue,
01:01:53qu'ils manifestent
01:01:54à chaque fois
01:01:55que quelqu'un
01:01:56se fait poignarder,
01:01:57et là,
01:01:58je reconsidérerai ma position.
01:01:59Vous savez,
01:02:00j'ai quand même
01:02:01grandi au Liban
01:02:02et je connais
01:02:03assez bien la question.
01:02:04Le Liban est un pays
01:02:05multiculturel,
01:02:06officiellement,
01:02:07et multireligieux,
01:02:08officiellement.
01:02:09Mais vous avez vu
01:02:10ce qui se passe ?
01:02:11Il est sous la coupe
01:02:12du Hezbollah
01:02:13et les chrétiens
01:02:14sont quasiment foutus.
01:02:15Le sort des chrétiens
01:02:16en Orient
01:02:17n'intéresse absolument personne,
01:02:18alors que
01:02:19les Gazaouis
01:02:20font pleurer
01:02:21tout le gauchisme culturel.
01:02:22Pardonnez-moi,
01:02:23le modérateur,
01:02:24pas quelques Gazaouis.
01:02:25Pardon ?
01:02:26Pas quelques Gazaouis.
01:02:27Attendez,
01:02:28là,
01:02:29c'est ce qui se passe
01:02:30et on le sait.
01:02:31Et là,
01:02:32Vincent Hervouet
01:02:33peut aussi intervenir.
01:02:34C'est-à-dire,
01:02:35quoi qu'on pense
01:02:36de ce qu'a fait
01:02:37le Hamas,
01:02:38et on pense tous
01:02:39la même chose
01:02:40qu'une organisation terroriste
01:02:41qui est arrivée
01:02:42le 7 octobre,
01:02:43le malheur
01:02:44des enfants
01:02:45de Gaza,
01:02:46qui sont bien souvent
01:02:47les otages
01:02:48du Hamas,
01:02:49sont à prendre en compte.
01:02:50D'accord.
01:02:51Et la manière
01:02:52dont vous vous exprimez,
01:02:53forcément,
01:02:54peut être choquante.
01:02:55D'accord, je retire.
01:02:56Voilà.
01:02:57Je comprends.
01:02:58Nombre de Gazaouis.
01:02:59Voilà.
01:03:00Même, vous voyez,
01:03:01quelques Gazaouis,
01:03:02comprenez.
01:03:03Non, je comprends
01:03:04ce que vous dites.
01:03:05Bon, mais c'était
01:03:06une hyperbole négative.
01:03:07Oui.
01:03:08Voilà.
01:03:09Donc, ça fait partie
01:03:10du discours.
01:03:11Oui, j'entends bien,
01:03:12mais...
01:03:13Non, non, mais j'ai compris,
01:03:14d'accord.
01:03:15Le sort des chrétiens
01:03:16d'Orient
01:03:17n'est pas le contraire.
01:03:18C'est exactement
01:03:19ce que vous trouvez.
01:03:20Vous y êtes allé ?
01:03:21Vous y êtes allé ?
01:03:22En revanche,
01:03:23le fond de votre analyse,
01:03:24c'est de penser que
01:03:25là où l'islam
01:03:26est majoritaire,
01:03:27les chrétiens
01:03:28sont persécutés.
01:03:29C'est ça que vous voulez dire.
01:03:30Et vous citez le Liban.
01:03:31Non, je ne dis pas
01:03:32exactement ça.
01:03:33Je dis qu'il y a
01:03:34un mouvement
01:03:35de l'islam
01:03:36qui vise à épurer
01:03:37toute cette partie
01:03:38du monde
01:03:39et que la guerre
01:03:40actuelle
01:03:41entre le Hamas
01:03:42et Israël
01:03:43est en réalité
01:03:44une guerre
01:03:45entre l'islam
01:03:46et le judaïsme.
01:03:47C'est beaucoup
01:03:48plus profond.
01:03:49Et par contre coup,
01:03:50contre les chrétiens
01:03:51aussi d'Orient.
01:03:52Vous voyez,
01:03:53ce n'est pas le sujet
01:03:54de cette émission,
01:03:55mais ça nous entraîne
01:03:56très loin.
01:03:57Je reviens à ce que
01:03:58vous disiez.
01:03:59Oui, bien sûr,
01:04:00moi aussi j'ai discuté
01:04:01et je discute encore
01:04:02avec des musulmans
01:04:03qui sont un peu moins cons
01:04:04ou un peu moins obtus
01:04:05que beaucoup d'autres.
01:04:06Je dis beaucoup d'autres.
01:04:07Mais je vous dis,
01:04:08il n'y a pas
01:04:09de spontanéité
01:04:10dans les réactions
01:04:11de ces gens-là.
01:04:12Jamais,
01:04:13jamais,
01:04:14jamais.
01:04:15Vous ne les voyez.
01:04:16Alors peut-être
01:04:17qu'il n'y a pas
01:04:18de spontanéité
01:04:19parce qu'ils sont
01:04:20surveillés
01:04:21par leur corps
01:04:22religionnaire.
01:04:23C'est bien possible.
01:04:24Mais moi,
01:04:25j'aimerais voir
01:04:26ces gens-là
01:04:27se précipiter
01:04:28et dire
01:04:29nous aimons la France,
01:04:30nous aimons la culture française,
01:04:31nous partageons
01:04:32votre culture,
01:04:33nous voulons devenir
01:04:34absolument français,
01:04:35être considérés
01:04:36comme les autres.
01:04:37Ça a été une réalité
01:04:38pour ceux qui sont
01:04:39sans doute arrivés
01:04:40dans les années 60,
01:04:4170,
01:04:42qui voulaient devenir
01:04:43parfois plus français
01:04:44dans les années 90
01:04:45ou 2000
01:04:46pour aller à grands traits.
01:04:47C'est moins bien fait.
01:04:48Et c'est ça le paradoxe,
01:04:49c'est la 3ème
01:04:50ou 4ème génération
01:04:51est moins assimilée
01:04:52peut-être que
01:04:53la 1ère.
01:04:54Peut-être.
01:04:55Souvenez-vous Mitterrand
01:04:56qui parlait
01:04:57qui avait
01:04:58le culte
01:04:59de la différence.
01:05:00C'était un grand lieu commun
01:05:01de l'époque,
01:05:02la différence.
01:05:03Donc la différence
01:05:04ça donnait quoi ?
01:05:05Ça donnait le communautarisme
01:05:06et le séparatisme
01:05:07religieux, etc.
01:05:08Il y a une question
01:05:09de Pascal Praud
01:05:10qui est restée en suspens.
01:05:11Pascal Praud,
01:05:12vous demandez tout à l'heure
01:05:13si c'était mieux.
01:05:14Moi, à travers le prisme
01:05:15de la littérature,
01:05:16je lis
01:05:17Le premier homme de Camus
01:05:18et je vois des enseignants
01:05:19qui essayent
01:05:20d'enseigner le savoir.
01:05:21Ce qui paraît une tautologie
01:05:22mais pas tant que ça.
01:05:23Je lis maintenant
01:05:24des romans contemporains,
01:05:25Patrice Jean,
01:05:26Jérémy Delsart
01:05:27qui vient de faire paraître
01:05:28Le miracle de Théophile
01:05:29et je vois
01:05:30une éducation nationale
01:05:31qui est vouée
01:05:32à l'enseignement
01:05:33de l'ignorance.
01:05:34Donc je pense
01:05:35que ça s'est dégradé.
01:05:36On voulait élever
01:05:37les enfants.
01:05:38Maintenant ça paraît
01:05:39un concept,
01:05:40la verticalité paraît
01:05:41un concept fasciste.
01:05:42On veut élever
01:05:43le niveau
01:05:44pour parvenir à leur niveau
01:05:45au lieu d'essayer
01:05:46de les élever.
01:05:47Ça me semble
01:05:48la différence cruciale.
01:05:49Et le problème
01:05:50dans cette différence
01:05:51c'est que la langue
01:05:52s'est perdue.
01:05:53La langue n'est plus
01:05:54un critère.
01:05:55Il faut avoir
01:05:56un bachelier
01:05:57qui ne sait pas le français.
01:05:58C'est un tour d'horizon
01:05:59de beaucoup de choses
01:06:00que vous abordez.
01:06:01Le monde
01:06:02où nous avons été élevés
01:06:03et où nous avons élevé
01:06:04nos enfants
01:06:05n'existe déjà plus.
01:06:06Quoi qu'en disent
01:06:07les uns et les autres.
01:06:08Céline, dès les années 1960,
01:06:09avait prédit
01:06:10non pas tant sa chute
01:06:11misérable,
01:06:12insignifiante,
01:06:13moins un moraliste
01:06:14qu'un homme
01:06:15qui, en dépit
01:06:16de ses fautes,
01:06:17en connaissait assez
01:06:18sur le monde
01:06:19pour dire qu'il est
01:06:20trop j'en foutre
01:06:21nicotinisé,
01:06:22alcoolique,
01:06:23aéroporté,
01:06:24blablaveu
01:06:25pour qu'on ne trouve pas
01:06:26tout naturel
01:06:27qui n'existe plus.
01:06:28Oui,
01:06:29mais il avait tout dit
01:06:30dans ces moments-là.
01:06:31Ah oui,
01:06:32mais alors c'est en 1960,
01:06:33c'est pour ça que...
01:06:34En fait,
01:06:35quand on est confronté
01:06:36à ceux
01:06:37qui sont les plus sombres,
01:06:38on prend une phrase
01:06:39d'il y a 50 ans
01:06:40et les plus sombres
01:06:41d'il y a 50 ans
01:06:42disaient la même chose
01:06:43que ce que vous dites
01:06:44aujourd'hui.
01:06:45Donc on se dit,
01:06:46finalement,
01:06:47le monde a toujours été sombre
01:06:48pour certains.
01:06:49Et Céline a été blacklistée
01:06:50comme vous l'avez été ?
01:06:51Plus que moi.
01:06:52Il avait commis des crimes
01:06:53un peu plus graves.
01:06:54Vous comprenez ce que je veux dire ?
01:06:55Vous comprenez ?
01:06:56Vous dites,
01:06:57Céline avait déjà tout dit.
01:06:58Bon,
01:06:59donc c'était en 1960
01:07:00et là,
01:07:01en 1960,
01:07:02c'est le moment
01:07:03où De Gaulle arrive.
01:07:04Mais le langage
01:07:05et le devoir
01:07:06d'un écrivain
01:07:07ou d'un intellectuel,
01:07:08c'est de revenir
01:07:09constamment à la charge,
01:07:10de combattre.
01:07:11Voilà.
01:07:12Avec les armes légères,
01:07:13les kalachnikovs
01:07:14qui sont les nôtres,
01:07:15c'est-à-dire la langue.
01:07:16Bon,
01:07:17la rentrée littéraire.
01:07:18Alors moi,
01:07:19j'adore ce que vous dites
01:07:20parce que je...
01:07:21Je ne veux pas dire du mal,
01:07:22mais il y a eu
01:07:23un prix Goncourt
01:07:24il y a deux ans,
01:07:25c'était Brigitte Giraud,
01:07:26non ?
01:07:27Il y avait eu Brigitte Giraud
01:07:28qui avait eu un prix Goncourt.
01:07:29Extraordinaire.
01:07:30Ça,
01:07:31je trouve que celui-là,
01:07:32c'est le...
01:07:33C'était un article de Elle
01:07:34étiré sur 120 pages.
01:07:35Pam !
01:07:36Prix Goncourt.
01:07:37Alors là,
01:07:38je suis peut-être
01:07:39un peu optimiste.
01:07:40Bon,
01:07:41moi,
01:07:42je n'ai pas votre expertise littéraire
01:07:43ni celle d'Eric.
01:07:44Je suis vraiment...
01:07:45Je vous fais confiance.
01:07:46Bon,
01:07:47la rentrée littéraire
01:07:48est donc un système de contrôle
01:07:49de ce qui porte encore
01:07:50le nom de littérature,
01:07:51laquelle obéit en réalité
01:07:52à une logique de l'indifférence
01:07:53où les livres n'ont plus besoin
01:07:54d'être écrits,
01:07:55ni même lus,
01:07:56mais simplement
01:07:57de se trouver là,
01:07:58dans leur illisible visibilité,
01:08:00sur les tables des libraires,
01:08:02avant d'être pilonnées,
01:08:03désancrées,
01:08:04souvent recyclées
01:08:05en papier hygiénique.
01:08:06Il n'y a pas un livre
01:08:07par exemple...
01:08:08Alors,
01:08:09moi,
01:08:10j'aime bien Emmanuel Carrère,
01:08:11par exemple.
01:08:12Je trouve que c'est
01:08:13un très grand écrivain.
01:08:14Non,
01:08:15il ne sait pas écrire
01:08:16correctement en français.
01:08:17Mais alors,
01:08:18pourquoi,
01:08:19moi,
01:08:20je trouve que c'est bien ?
01:08:21Parce que je ne comprends rien ?
01:08:22Non,
01:08:23mais pourquoi ?
01:08:24Pourquoi je trouve que
01:08:25Wilbeck, c'est intéressant ?
01:08:26Carrère,
01:08:27c'est un journaliste
01:08:28qui écrit des livres intéressants,
01:08:29il fait des enquêtes,
01:08:30il fait des choses comme ça,
01:08:31mais du point de vue de la langue,
01:08:32c'est sans intérêt.
01:08:33C'est tout.
01:08:34Il n'y a pas de style.
01:08:35Il n'y a pas de style.
01:08:36Il n'est pas un bon écrivain.
01:08:37Ah bon ?
01:08:38Il collaborait,
01:08:39il avait des collaborateurs.
01:08:40Ah oui,
01:08:41voilà.
01:08:42Mais oui,
01:08:43mais il le dit lui-même.
01:08:44Alors,
01:08:45qui est un grand écrivain français ?
01:08:46Je ne sais pas,
01:08:47Chateaubriand,
01:08:48Bernanos,
01:08:49Léon Blois,
01:08:50plein.
01:08:51Mais,
01:08:52Mauriac ?
01:08:53Mauriac,
01:08:54c'est un bon écrivain,
01:08:55oui.
01:08:56D'accord.
01:08:57Trop de gauche
01:08:58à la fin de sa vie,
01:08:59mais...
01:09:00Non,
01:09:01mais...
01:09:02C'est un grand styliste,
01:09:03Mauriac.
01:09:04Pardonnez-moi,
01:09:06mais il y a aussi
01:09:07la qualité de raconter une histoire,
01:09:09la qualité de créer des archétypes.
01:09:11Oui.
01:09:12Dumas,
01:09:13quand il fait
01:09:14Les Trois Mousquetaires,
01:09:15non,
01:09:16Montecristo,
01:09:17c'est des archétypes,
01:09:18c'est une histoire.
01:09:19Ça compte,
01:09:20quand même,
01:09:21dans la littérature.
01:09:22Je suis d'accord,
01:09:23mais vous...
01:09:24C'est pas un bon écrivain.
01:09:25Il n'y a pas que le style
01:09:26dans l'écriture,
01:09:27dans l'écrivain.
01:09:28Pour moi,
01:09:29le style passe avant tout.
01:09:30Voilà,
01:09:31sinon,
01:09:32il se confond,
01:09:33il se dilue très vite
01:09:34avec la doxa.
01:09:35Oui.
01:09:36Voilà.
01:09:37On vous pardonne,
01:09:38mais n'en rajoutez quand même pas trop
01:09:39dans le mépris pour les journalistes.
01:09:40Et là,
01:09:41par exemple,
01:09:42dans la jeune...
01:09:43Mais il n'y a pas une génération,
01:09:44dans la jeune génération,
01:09:45aujourd'hui,
01:09:46Wellbeck,
01:09:47qui sont...
01:09:48Wellbeck...
01:09:49Jésidie,
01:09:50Emmanuel Carrère et Wellbeck,
01:09:51c'est souvent les deux
01:09:52qui sont cités,
01:09:53aujourd'hui,
01:09:54parmi les écrivains
01:09:55les plus intéressants.
01:09:56Aucun des deux
01:09:57n'a grâce à vos yeux.
01:09:58Wellbeck m'intéresse
01:09:59pour un certain nombre de choses,
01:10:00mais pas comme styliste.
01:10:01Je peux vous relever
01:10:02toutes les fautes
01:10:03mais peu importe,
01:10:04il y a un ton,
01:10:05si vous voulez.
01:10:06Il y a un ton aussi chez...
01:10:07Voilà.
01:10:08Si vous parlez de Patrice Jean,
01:10:09j'ai...
01:10:10J'ai dîné l'autre soir avec lui
01:10:11et j'ai beaucoup aimé.
01:10:12Nous nous entendons beaucoup.
01:10:13Il m'a raconté beaucoup de choses
01:10:14sur l'éducation nationale
01:10:15qui m'ont fait frémir d'ailleurs.
01:10:16Vous voyez ?
01:10:17Bon,
01:10:18les Champs-Elysées,
01:10:19alors j'adore aussi
01:10:20parce que vous êtes un provocateur,
01:10:21donc c'est formidable.
01:10:22Moi, je vous assure,
01:10:23entendre des gens
01:10:24qui disent...
01:10:25D'abord,
01:10:26qui disent ce qu'on dit
01:10:27que des bêtises,
01:10:28moi, ça me fait plaisir.
01:10:29Vous me dites
01:10:30que c'est formidable
01:10:31que vous veniez
01:10:32sur le plateau de CNews
01:10:33pour dire
01:10:34j'ai jamais entendu
01:10:35la voix d'Emmanuel Macron.
01:10:36Je ne sais pas d'ailleurs.
01:10:37Et cette voix,
01:10:38vous en avez pensé quoi d'ailleurs ?
01:10:39Parce que je ne vous ai pas
01:10:40répondu à la question.
01:10:41Rien,
01:10:42elle était insipide.
01:10:43Sans style.
01:10:44Sans style ?
01:10:45C'est un peu
01:10:46l'Emmanuel Carrère
01:10:47de la politique.
01:10:48Bon.
01:10:49Mais...
01:10:50On vous réinvite.
01:10:51Mais non,
01:10:52mais...
01:10:53Mais alors,
01:10:54vous, par exemple,
01:10:55parce que vous écrivez des livres,
01:10:56vous êtes un grand écrivain ?
01:10:57Non.
01:10:58Ah, non plus ?
01:10:59Non, mais sérieusement.
01:11:00Parce que vous avez écrit
01:11:01des romans,
01:11:02vous avez écrit beaucoup de choses.
01:11:03Moi, j'ai lu des choses
01:11:04de vous très intéressantes,
01:11:05d'ailleurs.
01:11:06Non, mais c'est pas à vous
01:11:07de le lire,
01:11:08mais vous n'êtes pas
01:11:09connu comme tel.
01:11:10Sérieusement.
01:11:11Je ne vais pas répondre
01:11:12à ce genre de questions,
01:11:13sérieusement.
01:11:14Mais vous parlez des autres.
01:11:15Je suis extrêmement humble
01:11:16devant ce que je fais
01:11:17et je ne suis pas sûr
01:11:18que ça restera, voilà.
01:11:19Donc, j'espère un jour,
01:11:20avant de crever,
01:11:21assez bientôt maintenant,
01:11:22écrire un livre
01:11:23qui permette de...
01:11:24Mais vous êtes sombre.
01:11:25Pourquoi vous voulez mourir tout de suite ?
01:11:26Je suis lucide.
01:11:27Je veux dire,
01:11:28j'ai eu un petit peu
01:11:29la chance de répéter.
01:11:3071
01:11:31Oui, vous avez 20 ans.
01:11:32Bon.
01:11:33Il vous reste 20 ans.
01:11:34Ça vous apprendra.
01:11:35Bon, attendez, attendez,
01:11:36attendez, attendez.
01:11:37Bon.
01:11:38Les Champs-Élysées,
01:11:39c'est l'avenue la plus moche du monde.
01:11:40J'adore ça.
01:11:41C'est formidable
01:11:42puisque l'on dit toujours
01:11:43que c'est la plus belle...
01:11:44Mais il a raison.
01:11:45C'est vrai.
01:11:46Mais il a raison.
01:11:47Mais il a raison,
01:11:48moi je suis d'accord.
01:11:49C'est un cauchemar climatisé.
01:11:50Mais il a parfaitement raison.
01:11:51Je ne l'avais jamais formulé
01:11:52comme ça,
01:11:53mais en fait,
01:11:54Ça me fait toujours rire. C'est comme Cioran. Je trouve que Cioran, c'est l'auteur le plus rigolo que je connaisse.
01:12:00Tu lis Cioran, tu te marres.
01:12:01Bon, en vérité, le Parisien qui se respecte, évite les Champs-Élysées, se dépotoie pour touristes du Golfe Persique
01:12:10et pour la racaille de banlieue harcelée par des Roms, des mineurs, d'un accompagné, d'autres chapardeurs encore très actifs
01:12:16au sein d'une capitale où les Français Authentiques deviennent méconnaissables, où ils ne sont plus que l'ombre de ce qu'ils étaient
01:12:21et que les Champs-Élysées, haut lieu prostitutionnel, l'avenue la plus moche du monde.
01:12:27C'est vrai. J'y suis passé il y a une semaine encore. Je l'ai vérifié.
01:12:31Non, mais qui peut sérieusement contester ce...
01:12:34Il nous reste cinq minutes, alors...
01:12:36Il y a un point sur lequel le destin de Richard Millet et ses propos méritent d'attirer l'attention.
01:12:42C'est le décalage croissant qu'il y a dans notre pays entre le respect théorique et allégué pour la littérature,
01:12:50le spectacle, la danse, la musique et le mépris réel dans lequel notre société tient les écrivains, les créateurs.
01:12:59C'est là qu'il y a aussi un élément de décadence incroyable.
01:13:02Au XIXe siècle, au début du XXe siècle, la considération dans laquelle était la littérature n'a plus rien à voir avec la place qu'elle tient dans la société.
01:13:11Oui, mais je suis d'accord avec vous. Mais bon, bien sûr, mais il n'y avait pas d'écran.
01:13:14Oui, oui.
01:13:15Les gens ont grandi.
01:13:16Mais exactement.
01:13:16Ceux qui sont nés avant-guerre.
01:13:17Il y a le langage théorique. La France est toujours la mère des arts, des lois, etc.
01:13:21Et la réalité, l'écrivain dans notre société n'a plus du tout la place qu'il a eu à un certain moment.
01:13:28Par exemple, vous regardez jamais la télévision, mais vous connaissiez notre émission CNews ?
01:13:31Non.
01:13:32Non ?
01:13:33Non.
01:13:33Par exemple, vous comme M. Hervouet, tout ça, vous connaissiez pas ?
01:13:36Je connais Éric Nolot.
01:13:37Éric Nolot, bon. Mais la télé, alors il n'y a pas de télévision chez vous ?
01:13:40Non.
01:13:41D'accord. Un ordinateur ?
01:13:42Un ordinateur, oui. Je regarde YouTube.
01:13:44D'accord.
01:13:46Vous avez raison.
01:13:47Les concerts sur YouTube, des choses comme ça.
01:13:48Les concerts ?
01:13:49Oui.
01:13:50Par exemple, hier soir, vous avez regardé... Qu'est-ce que vous avez fait hier soir ?
01:13:51Hier soir ?
01:13:52Oui.
01:13:53J'ai dû regarder The Walking Dead, une série, pour voir... J'ai reconnu Arnie Arnaud dans les zombies et des gens comme ça, vous voyez ?
01:14:00Mais Arnie Arnaud, par exemple. Moi, j'ai lu Arnie Arnaud.
01:14:03Oui.
01:14:04Franchement, je trouve que ça... Pardonnez-moi, je vais vous choquer.
01:14:06Les années, je trouve ça bien. Je vous assure, je trouve ça bien.
01:14:09Je trouve qu'elle raconte une période, une histoire de ce qu'a été sa vie, de sa famille, de ses... Comment dire ? De là où elle a grandi, en Normandie.
01:14:18Ça m'a touché. Moi, j'ai toujours lu ses bouquins. Autant j'ai du mal... Je trouve scandaleux, évidemment, ce qu'elle avait fait avec vous.
01:14:26Ses idées politiques ne sont pas les mêmes. Mais je trouve que ce qu'elle écrit est intéressant. Donc, ce n'est pas de la littérature.
01:14:32Je n'ai jamais lu Arnie Arnaud.
01:14:34Ah oui ? Alors pourquoi vous en... Comment... Alors là, on peut pas en parler.
01:14:37J'ai pas parlé de la littérature d'Arnie Arnaud.
01:14:39D'accord. Non, non, mais...
01:14:40J'ai parlé de son physique, donc c'est très différent.
01:14:42Oui, mais Modiano, par exemple, qui a eu le... C'est un grand écrivain qui a eu le prix...
01:14:46C'est un bon écrivain mineur.
01:14:49Non.
01:14:50Oui, c'est un bon écrivain mineur.
01:14:51Est-ce qu'il y a un seul grand écrivain parmi tous ceux qui vous ont persécuté ? Parmi les pétitionnaires contre vous ?
01:14:58Non. Pas un grand écrivain, non.
01:15:00Il n'y en a pas un dont la signature vous ait fait de la peine ?
01:15:04Non, ce qui m'a fait de la peine, c'est certains d'auteurs que j'avais chez Gallimard et qui ont signé contre moi ça.
01:15:09Oui, ça m'a blessé.
01:15:10Ah oui, ça, je vous comprends.
01:15:11Ah oui, mais là, si vous voulez de la fidélité, prenez un chien.
01:15:14Non, mais j'étais naïf encore, vous voyez.
01:15:16Voilà, ça m'étonne de vous que vous soyez naïf.
01:15:18Mais on l'est toujours, finalement.
01:15:19Tout coucou est mis fini.
01:15:21Voilà.
01:15:22Bon, les territoires perdus de la République.
01:15:24En France et dans maintes banlieues européennes, perdu signifie conquis par l'islam.
01:15:28C'est là que c'est intéressant, parce que... Je dis pas que vous ayez raison ou pas.
01:15:32Je dis que vous prenez les mots, les mots-valises, et vous les...
01:15:36Voilà, vous dites attention à ce qu'on vous raconte.
01:15:38Voilà ce que je vous propose, moi.
01:15:39Et puis après, réfléchissez.
01:15:40En fait, vous aidez à réfléchir.
01:15:42Et ça, je trouve que c'est vraiment intelligent.
01:15:44En France et dans maintes banlieues européennes, perdu signifie conquis par l'islam.
01:15:48Bien sûr que les mots ont un sens.
01:15:50Quand tu dis territoire perdu, ah oui, c'est intéressant, ça.
01:15:53Vous faites de la France une certaine idée du Liban, non ?
01:15:57Et je termine juste par la phrase.
01:15:59Pardon, je réponds, monsieur ? Si j'ai une certaine idée du Liban ?
01:16:02Vous faites de la France une certaine idée du Liban.
01:16:05Effectivement, l'avenir est sombre dans ce cas-là.
01:16:08Oui, mais je pense qu'il est très sombre.
01:16:10En France et dans maintes banlieues européennes, perdu signifie conquis par l'islam.
01:16:15Les cités devenues des concentrés de Gaza, sous l'œil vigilant des islamo-gauchistes
01:16:19qui les défendent ou les justifient.
01:16:21Dans la presse officielle, les universités, le monde éditorial.
01:16:24Je comprends que vous ne soyez pas invité à France Inter.
01:16:26Ils ne vont pas vous recevoir, ni Léa Salamé, à quelle époque.
01:16:30Ça, je comprends.
01:16:32Mais c'est ça qui est dommage aujourd'hui, d'ailleurs.
01:16:34Parce qu'on peut contester, on peut avoir un dialogue.
01:16:37Mais en fait, ce qui est frappant aujourd'hui, c'est que vous n'avez pas le droit de...
01:16:43On vous enlève la parole.
01:16:45Mais je pense quand même, si vous me permettez, qu'il y a une responsabilité.
01:16:48En l'occurrence, vous êtes chez Gallimard.
01:16:50Le patron, c'est au patron de vous défendre.
01:16:52C'est comme ça.
01:16:54Vous savez, il faut toujours un bouc émissaire, au sens de Girard.
01:16:57C'est-à-dire qu'il faut toujours quelqu'un qui serve de baudruche sur laquelle on tape.
01:17:03Bon, il est... Vraiment, je voulais vous accorder un très grand espace.
01:17:07Merci.
01:17:08Mais non, parce que... Alors d'abord, je pense que ce livre, vous allez être surpris.
01:17:11Vous n'aimez pas la télévision, mais vous allez l'aimer.
01:17:13Croyez-moi.
01:17:14Parce que les livres qui passent chez nous, hop, sur Amazon, toute la journée, ils sont premiers.
01:17:19Donc, nouveau lieu commun.
01:17:21D'abord, c'est très agréable à lire.
01:17:24C'est très drôle.
01:17:26Je ne sais pas si vous validez ce que je dis.
01:17:29J'ai ri moi-même en l'écrivant, parfois.
01:17:31Voilà. Moi, je trouve que c'est très drôle.
01:17:33Alors, il faut s'accorder sur la définition de l'humour.
01:17:37C'est-à-dire éloigné de Patrick Sébastien, par exemple.
01:17:39Non, oui, mais bon...
01:17:41Plus proche de Cioran que de Patrick Sébastien.
01:17:43Mais on peut aimer Patrick Sébastien et Charmiel, d'ailleurs.
01:17:45Mais c'est mon cas. C'est mon cas. Mais je préviens juste les lecteurs.
01:17:49Je l'ai écrit.
01:17:51Voilà. Exégèse et exorcisme.
01:17:53Restez quand même un petit peu avec nous, puisque Noémie Schultz, qui était là ce matin,
01:17:58je voulais absolument que vous nous racontiez,
01:18:00Noémie, on se raconte toujours comment ça se passe dans la rédaction,
01:18:03elle est venue hier dans mon bureau.
01:18:05Elle m'a dit, je vais vous raconter une histoire incroyable de justice qui se passe en France.
01:18:09Et je lui ai dit, venez la raconter demain.
01:18:11Noémie, je vous donne la parole.
01:18:13C'est ce qu'on appelle un dysfonctionnement judiciaire.
01:18:17C'est un homme de 53 ans qui, depuis deux ans et demi, est mis en examen pour un double homicide.
01:18:23Il est soupçonné d'avoir tué son voisin et la compagne de ce voisin,
01:18:27une femme qui s'appelle Karine Théboule, une nuit, sans mobile apparent.
01:18:31Les circonstances de ce double homicide sont particulièrement sordides.
01:18:33Les corps ont été retrouvés avec de multiples traumatismes.
01:18:36Et rapidement, un suspect, l'habitant de l'appartement mitoyen, est interpellé.
01:18:41Il nie les faits, mais plusieurs indices graves et concordants
01:18:45ont conduit à sa mise en examen et à son placement en détention provisoire.
01:18:48On a notamment retrouvé du sang des victimes sur son scooter, sur une serviette dans son appartement.
01:18:53Il y a aussi eu des déplacements qu'il a effectués la nuit des faits.
01:18:56Sa détention provisoire avait été prolongée le 10 avril dernier pour une durée de six mois.
01:19:01Mais son avocat a fait appel de cette décision.
01:19:04La loi l'y autorise, donc il exerce les droits de la défense.
01:19:06Et lors de l'audience devant la chambre de l'instruction d'Aix-en-Provence,
01:19:09il a soulevé ce qu'il appelle un moyen de nullité.
01:19:12Il a fait remarquer que la curatrice du suspect, puisque cet homme est sous curatel,
01:19:15n'avait pas été informée de la date d'audience de demande de prolongation de la détention provisoire.
01:19:20C'est un peu technique, mais pour résumer, elle aurait dû être présente à cette audience.
01:19:23Personne ne l'en avait informée.
01:19:25Et donc, le dysfonctionnement judiciaire, il est là.
01:19:27Il est dans cette absence d'information.
01:19:29La chambre de l'instruction, qui s'est appuyée sur la jurisprudence constante de la Cour de cassation,
01:19:33a estimé qu'elle n'avait pas d'autre choix que d'annuler la prolongation de la détention provisoire.
01:19:38Et c'est une décision qui horrifie le frère de Karine Teboul que j'ai rencontré.
01:19:44Le sentiment qu'on a, pour moi personnellement et pour ma famille, c'est qu'on a assassiné deux fois ma soeur.
01:19:50Aujourd'hui, pour moi, on l'a rassassinée une deuxième fois.
01:19:53On est apeurés et on est très remontés de cette décision de justice qui, pour moi, est lunaire.
01:20:02Je n'ai même pas les mots pour vous expliquer, pour vous exprimer à quel point, pour moi, ça ne peut pas exister.
01:20:08Donc ça veut dire que ce suspect est libre.
01:20:11Alors, pas exactement.
01:20:12D'abord, la chambre de l'instruction l'a soumis à un strict contrôle judiciaire.
01:20:15Il n'est plus en détention provisoire, mais il doit respecter une série d'obligations.
01:20:19Donc vous ne dites pas exactement qu'il n'est pas en prison ?
01:20:21Parce qu'il n'est pas en prison.
01:20:22Monsieur Millet, il écoute le langage, vous voyez ?
01:20:24Absolument.
01:20:25Parce que quand vous ne répondez pas exactement déjà, vous êtes dans un drôle de langage.
01:20:29Parce qu'on ne l'a pas terminé.
01:20:30Parce que quand tu n'es pas en prison, tu es libre, en fait.
01:20:32Sauf que cet homme, son avocat a sollicité un médecin qui a demandé au préfet de le faire hospitaliser.
01:20:37Donc il est actuellement en hôpital psychiatrique, cet homme, à la demande du préfet.
01:20:41Donc là, en l'état actuel des choses, il ne peut pas sortir.
01:20:43Ah, d'accord.
01:20:44Donc je retire ce que j'ai dit, et Monsieur Millet aussi.
01:20:46Les experts, en effet, ont observé qu'il souffre de troubles psychiatriques, psychologiques lourds.
01:20:52Mais on ne sait pas pour combien de temps il va être hospitalisé.
01:20:54En gros, maintenant, ce sont les médecins qui peuvent dire s'il faut le garder à l'hôpital.
01:20:58Et c'est ça qui est insupportable pour la famille.
01:21:01On écoute à nouveau Stéphane Théboul.
01:21:04J'en veux à la justice, j'en veux aux décisions sanglantes de la justice.
01:21:07C'est plus que de la colère.
01:21:08Je ne peux même pas exprimer mes mots.
01:21:10Mais c'est de la colère, du désarroi.
01:21:13Moi, mon seul but aujourd'hui, c'est qu'il soit réincarcéré, qu'il soit remis en détention.
01:21:19Tout simplement.
01:21:20Parce qu'aujourd'hui, on ne peut pas le laisser, vraiment, on ne peut pas le laisser dehors.
01:21:24Que va-t-il se passer maintenant ?
01:21:26Si les médecins estiment qu'il doit rester à l'hôpital, il ne sort pas.
01:21:29Il n'est pas libre de ses mouvements.
01:21:30Mais sinon, il sera sous contrôle judiciaire avec ses obligations à respecter.
01:21:33S'il ne les respecte pas, il pourra retourner en détention.
01:21:35Et sinon, on attend la fin de l'instruction pour savoir si cet homme va être jugé pour ce double homicide.
01:21:40Vous voyez, on n'est pas loin du livre de Richard Millet.
01:21:42Parce qu'on nous a appris toute notre vie qu'une porte doit être ouverte ou fermée.
01:21:45Mais là, on apprend qu'une porte peut être ouverte et fermée.
01:21:48C'est intéressant, c'est une évolution du langage.
01:21:51Je vous remercie grandement, cher Noemi.
01:21:55On était avec Richard Millet ce matin, nouveau lieu commun.
01:21:58Alors, vous ne regardez pas la télévision, mais vous avez peut-être envie d'en faire.
01:22:01Moi ?
01:22:02Moi franchement, si vous veniez de temps en temps, vous viendriez de temps en temps.
01:22:06Vous parlez tous trop, j'adore.
01:22:08Une fois, je ne sais pas, on pourrait dire une fois par trimestre.
01:22:12Pour nous dire le sentiment que vous avez sur notre société, moi j'achète, je prends.
01:22:20D'accord.
01:22:22On est des gens plutôt sympathiques, plutôt conviviaux.
01:22:26Je n'ai pas été agressé, donc je vous en prie.
01:22:29Mais pourquoi je vous en prie ?
01:22:30Je vous attends à tout.
01:22:31Ah bon ?
01:22:32Toujours.
01:22:34Je vais faire attention maintenant en prenant le métro, parce que…
01:22:37Oui, là vous allez être reconnu.
01:22:38Mais oui.
01:22:39En revanche, M. Millet, quand vous dites que nous parlons tous trop, je trouve que c'est une généralisation de la lumière.
01:22:42Non, non, non.
01:22:43Non, non, non.
01:22:44Je pense que ça s'adresse à certains d'entre nous, mais pas à tous.
01:22:46Madame Dornela, je n'avais pas fini ma phrase.
01:22:49Vous parlez tous trop bien par rapport à moi.
01:22:51C'est ça que je voulais dire.
01:22:53Non, non, non.
01:22:54Là, vous êtes dans l'excès de modestie.
01:22:56Je terminerai, pour vous donner le ton de ce que vous écrivez, la constitutionnalisation de l'IVG,
01:23:01le droit primitif sur l'éthique, comme le corps sur l'esprit,
01:23:04ce qui montre bien que la liberté du corps, de ses pulsions, de ses désirs, de ses fonctions naturelles,
01:23:08est l'objet d'une grande sollicitude.
01:23:10En vérité, ce que ne voient pas les partisans de la culture de mort,
01:23:13c'est que la société non seulement pense à leur place,
01:23:15mais qu'elle décide à chaque instant de devenir de leur corps,
01:23:18dû devenir de leur corps,
01:23:20aussi bien quant à la santé que dans ses dispositifs désirants,
01:23:23comme on disait Naguère, pour faire chic.
01:23:26Bien.
01:23:27Il y en a 300 comme ça.
01:23:29Moi, je trouve que c'est...
01:23:30Robots.
01:23:31Non, mais c'est...
01:23:32Écoutez, vraiment, achetez Richard Miller.
01:23:35Achetez son livre.
01:23:37Oui.
01:23:38Non, il faut lire.
01:23:39Bon, achetez, achetez.
01:23:41Il vient d'acheter mes livres.
01:23:43Dans le sens, ça fait une année.
01:23:44Je voulais en faire 335, mais j'ai pas eu le temps.
01:23:46Et puis, ça serait formidable que des gens vous invitent.
01:23:49Quand même, on a besoin, même nous-mêmes, d'être titillés,
01:23:52parce que, bien sûr, on ne fait pas la même chose.
01:23:54Nous, on fait des...
01:23:55Voilà, on fait...
01:23:56La télévision, ça rentre par là, ça sort par là.
01:23:59C'est une distraction.
01:24:01Mais est-ce que c'est sérieux, l'invitation à venir ?
01:24:03Oui, oui, vraiment.
01:24:04Moi, c'est sérieux.
01:24:05Vraiment, c'est sérieux.
01:24:06Mais vous me dites...
01:24:07Mais moi, nous...
01:24:08Il y a une part de divertissement dans ce que nous faisons,
01:24:11parce que je ne suis pas un intellectuel comme vous.
01:24:13Rester dans mon tonneau et chercher, au sens, à avoir la vie.
01:24:17Bon, c'est comme ça.
01:24:19C'est le tonneau ou la télé ?
01:24:20Non.
01:24:21Qu'est-ce que...
01:24:22C'est le RER.
01:24:24Non, mais vous êtes un intellectuel.
01:24:25Vous l'avez dit.
01:24:26Vous réfléchissez.
01:24:27Bon, nous, on va pas...
01:24:28Mais vous aussi, vous réfléchissez.
01:24:29Ne faites pas comme si...
01:24:30De grands mots.
01:24:32On réfléchit dans notre miroir, essentiellement.
01:24:34Non, non, bon.
01:24:35Donc, voilà.
01:24:36Mais c'est intéressant d'avoir, effectivement, cette pensée.
01:24:39Et puis cette...
01:24:40Moi, j'aime bien les gens qui sont un peu drôles.
01:24:43Et manifestement, vous l'êtes beaucoup.
01:24:45Qu'est-ce que vous voulez ?
01:24:46Que je vous fasse une chronique, de temps en temps, sur la lampe ?
01:24:49Non, non, sur notre...
01:24:50Vous viendriez, puis voilà.
01:24:52Alors, il faut un peu que vous regardiez la télévision et que vous écoutiez...
01:24:55C'est news.
01:24:57Ah ben, c'est news.
01:24:58On peut regarder sur ordinateur ?
01:25:00Pardon ?
01:25:01On peut regarder sur ordinateur ?
01:25:02Ah oui, vous pouvez nous regarder sur ordinateur.
01:25:04Vous avez pas de télé.
01:25:05Non.
01:25:06Allez, c'est terminé.
01:25:07Merci vraiment, en tout cas.
01:25:08Et merci beaucoup, parce que je trouve que c'était très intéressant d'être avec vous ce matin.
01:25:14Qui était avec nous ce matin ?
01:25:16Mickaël Thomas était à la réalisation.
01:25:18Félipe était à la vision.
01:25:19Merci à Nicolas Keteosson, Marine Lanson, Félix Perola.
01:25:22Toutes ces émissions sont à retrouver sur cnews.fr.
01:25:25Et je rappelle, donc, nouveau lieu commun, exégèse, exorcisme, la nouvelle librairie édition.
01:25:32Merci, évidemment, à l'ami Éric Nolot, qui avait chroniqué ce livre dans le journal du dimanche
01:25:36et qui m'a donné l'envie et le désir de faire venir M. Millet.
01:25:41Bonne journée à tous.
01:25:42Jean-Marc Morandini, dans une seconde.
01:25:43Rendez-vous ce soir.

Recommandée