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00:09 Bonjour et bienvenue sur InvestirTV, notre émission bourse où les gérants viennent nous partager leurs convictions, mettre en lumière, attirer notre attention sur les valeurs qu'ils apprécient.
00:20 Aujourd'hui, c'est Thibaut Bessin, fonds de manager et equity analyst chez Gay-Lussac Gestion que nous accueillons. Thibaut, bonjour.
00:27 Bonjour Stéphane.
00:28 Deux mots peut-être sur votre auguste maison Gay-Lussac ?
00:31 Absolument. Gay-Lussac Gestion, c'est une maison indépendante française. Avant, on appartenait au groupe Raymond James Financial.
00:37 Puis en janvier 2021, on est devenu indépendant à la suite d'un MBO.
00:42 L'expertise du groupe est focalisée sur les petites et les microcapitalisations avec un premier fonds lancé en 2007, Gay-Lussac Microcap.
00:51 Et puis petit à petit, on s'est internationalisé en lançant un fonds Gay-Lussac Microcap Europe en 2017 et en juin 2022, un fonds Gay-Lussac Microcap Monde.
01:01 On va dans les sociétés plus internationales.
01:03 La stratégie de tout l'ensemble de nos fonds sont régi par la même stratégie.
01:09 C'est-à-dire, peu importe la taille de capitalisation, c'est la même stratégie qui est en quatre étapes.
01:13 D'abord, des filtres quantitatifs défensifs de volatilité et de bêta et un critère de performance de momentum de sorte à trier l'univers d'investissement.
01:22 À la suite, nous avons un comité trimestriel macroéconomique où on dégage des tendances structurelles et conjoncturelles.
01:29 Puis vient l'étape de l'analyse fondamentale réalisée par nos sept analyses gérants.
01:34 Et enfin, la dernière étape, celle de la construction du portefeuille en budget de risque.
01:39 C'est-à-dire que nous prenons encore ces deux mêmes critères défensifs de sorte à déterminer des pondérations maximales par rapport à nos sociétés en portefeuille.
01:47 Dans le but tout simplement d'enlever le biais humain et de tomber amoureux d'une société comme on peut souvent le voir.
01:53 Oui, souvent on se laisse un peu emporter.
01:55 Exactement. La plupart des fonds ont un objectif de performance qui est absolu.
01:59 Raison pour laquelle on cherche à se désensibiliser du marché.
02:02 Et on va aller chercher des valeurs qui sont souvent des entreprises familiales ou détenues par leur manager,
02:09 qui vont conférer une résilience et une récurrence de performance opérationnelle qui va en fait corroborer avec nos objectifs de performance absolue.
02:17 L'idée n'est pas de trouver la valeur qui va doubler dans les deux prochains mois,
02:21 mais de plus de trouver les sociétés qui vont passer à travers les âges, passer à travers toutes les crises de manière en fait très récurrente.
02:29 Ça c'est vraiment l'objectif de notre société.
02:32 Pour vous donner un ordre d'idée, la maîtrise de la volatilité est vraiment le maître mot de notre process de gestion.
02:37 Et notre fonds Guélusac Microcap, qui est le plus historique, a délivré sur les dix dernières années une performance annualisée de 11%,
02:44 mais avec une volatilité de 10,5%, c'est-à-dire un tiers de moins que la plupart des indices globaux.
02:50 D'accord, ok. C'est des portefeuilles de combien de lignes ?
02:53 Ce sont des portefeuilles qui sont en général assez concentrés, vraiment on pratique une gestion de conviction.
02:58 Donc autour d'une cinquantaine de lignes et avec le top 10 qui représente en moyenne 40% de l'actif investi du fonds.
03:05 Ok, c'est clair. Alors parmi toutes les actions que vous repérez au quotidien, vous avez choisi de nous en présenter trois.
03:12 La première c'est Neurone, un leader français des ESN.
03:15 Exactement. Neurone, dont on est investisseur depuis plus d'une quinzaine d'années, est une société créée ex-Nilo par Luc Dechamart en 1985,
03:24 qui détient avec ses dirigeants encore plus de 70% du capital de la société.
03:30 Neurone, c'est une ESN spécialisée sur trois pôles, la gestion des infrastructures physiques et digitales, les services applicatifs et le conseiller management.
03:39 Pourquoi est-ce qu'on apprécie Neurone ? Parce que Neurone, c'est un modèle de régularité, un modèle de résilience opérationnelle.
03:45 21 années de croissance organique consécutive, des marges qui sont très prévisibles d'une année à l'autre,
03:51 entre 9 et 10%, légèrement au-delà du secteur. Et sur les 15 dernières années, ça s'est transféré à une croissance annualisée des bénéfices par action de plus de 10%.
04:02 Cette résilience, pour nous, s'explique par plusieurs facteurs.
04:05 Le premier, c'est l'exposition à 60% sur les infrastructures physiques et digitales.
04:10 C'est une activité qui est fortement récurrente et qui est aussi portée par des tendances structurelles du move to cloud, de la cybersécurité.
04:18 Et le cloud souverain aussi ?
04:20 Le cloud souverain sera, nous, ce qu'on espère être le prochain vecteur de surperformance de Neurone.
04:26 Le deuxième, c'est la structure de l'entreprise. Neurone, en soi, c'est plus une holding de 15 filiales qui sont spécialisées sur des activités de niche, non corrélées entre elles, mais complémentaires.
04:38 Ce qui fait que dans une année où vous avez une ou deux des filiales qui vont moins bien, vous avez les 13 autres qui sont là pour compenser la performance.
04:45 Et ces filiales sont dirigées par des managers à chaque fois, une équipe de direction, qui est intéressée au capital de ses propres filiales, aux alentours de 10-15% du capital.
04:56 Quand on sait que les ESN, c'est un business de people, c'est un business de personnes, l'ancienneté de ces personnes qui sont intéressées au capital va assurer aussi cette stabilité de la performance opérationnelle et la stabilité des effectifs de Neurone.
05:11 Ça s'est vu en 2023, Neurone c'est trois fois la croissance du marché en 2023, dans une année où la plupart ont vu la croissance s'effondrer un peu au second semestre.
05:21 Des marges opérationnelles qui sont restées très correctes.
05:24 Pricing power.
05:25 Oui, pricing power aussi, mais une bonne gestion des effectifs.
05:29 Et le troisième effet, c'est que certes il y a eu un petit pincement de marge, comme pour tous les acteurs, mais ce qui a été fortement reproché à Neurone au cours de la dernière décennie, c'est la non-utilisation de la position de trésorinette.
05:40 Aujourd'hui le groupe a 290 millions de cash net sur une société qui capitalise 1 milliard.
05:44 Ça a souvent été un peu reproché par les investisseurs qui disaient "vous en faites pas grand chose".
05:50 Ils distribuent un peu quand même.
05:51 Ils distribuent un petit dividende, mais comparé à la position de cash...
05:55 Oui, il y a 300 millions, ça plombe la valeur.
05:58 Et en 2023, quand la marge s'est un tout petit peu effritée, le groupe a réussi à sortir en plaçant son argent judicieusement dans des DAT, 5 millions de résultats financiers, ce qui a permis de plus que compenser la petite perte de marge et de continuer cette trajectoire de croissance des bénéfices de plus de 10% par an.
06:14 Comme je vous le disais, le cloud souverain, c'est pour nous le véritable vecteur de continuation de la surperformance de Neurone en 2024 et après.
06:25 Le groupe a un cloud privé aujourd'hui qui réalise à peu près une cinquantaine de millions de chiffres d'affaires sur de l'hébergement de la donnée, principalement.
06:31 Et ce cloud privé est passé à la certification Secnum Cloud, qui est une certification étatique qui est délivrée par l'État.
06:40 Il n'y a que 4 sociétés françaises ?
06:42 Il y avait 4 sociétés et puis je crois que c'est Ingenico, Worldline, qui a décidé de le passer en privé.
06:49 Donc il n'y a que OVH, Neurone et Outscale, qui est une filiale de Dassault Systèmes, qui a cette certification.
06:55 Ce qui va permettre de participer à la numérisation de l'État, la numérisation des administrations publiques.
07:03 C'est une forte barrière à l'entrée pour profiter d'un marché qui est quand même extrêmement important.
07:07 Public, voire des grosses sociétés qui ne veulent pas que les données partent ailleurs.
07:09 Exactement, puisque l'État ne va pas aller voir les hyperscalers pour gérer ces données.
07:14 Il n'y a même pas que l'État, il y a certaines sociétés qui veulent garder en France.
07:16 Exactement, par la suite, aller voir avec cet aspect réputationnel d'être certifié des entreprises privées,
07:23 non seulement pour l'hébergement de la donnée, mais surtout pour les services managés,
07:26 qui sont des services qui sont très récurrents, très bien margés et qui sont attendus en croissance à 2 chiffres sur les prochaines années.
07:33 Bien au-delà des standards du marché des services numériques en général.
07:38 Vous voyez un gros potentiel.
07:39 Exactement.
07:40 Vous n'êtes pas le seul à apprécier Neuron, car certains géants qui viennent ici nous en parlent, l'ont parmi leurs trois valeurs.
07:46 Deuxième valeur, on va dans un tout autre registre.
07:49 C'est une société que je ne connais pas, c'est un fabricant de yachts ultra luxe, c'est San Lorenzo.
07:57 Exactement, San Lorenzo, c'est une société également détenue par un actionnaire principal, Massimo Perotti,
08:02 qui détient plus de 60% du capital, qui s'est IPO en 2019 et dont l'histoire n'est pas encore spécialement très bien connue.
08:08 C'est un fabricant de yachts de 20 à 60 mètres pour faire large, qui est la gamme la plus rentable du marché,
08:14 qui capitalise 1,5 milliard et qui fait 840 millions de chiffres d'affaires.
08:17 Comme pour Neuron, encore une fois, dans une thématique de résilience opérationnelle, un modèle économique vertueux.
08:23 90% des ventes de San Lorenzo sont réalisées en direct avec le client,
08:27 ce qui fait que San Lorenzo n'a pas besoin de passer par des distributeurs et de gérer la problématique des sell-in, sell-out, des inventaires.
08:35 Ils sont totalement maîtres de leur cache.
08:37 Ils font un chantier à Gênes et ensuite ils vendent en Asie, en Amérique ?
08:40 Principalement en Europe et en Amérique. On reviendra plus tard à l'Asie, parce que c'est un point qui est assez important sur l'histoire.
08:46 La deuxième, c'est la fidélisation de la clientèle au travers d'un club San Lorenzo, qui est similaire à ce qu'on trouve chez Ferrari, le club Ferrari.
08:55 Avec pour cible, encore une fois, les ultra-luxes. Il faut savoir que le prix moyen de leur yacht, c'est 10 millions pour un yacht, 30 millions pour un super-yacht,
09:00 donc pas tout le monde peut se le permettre.
09:02 Et après, il y a l'entretien, ce n'est pas tout de la chaîne. Il faut aussi avoir l'équipage, l'anneau, etc.
09:06 Ce qui lui permet d'avoir une clientèle qui est à 60% récurrente.
09:08 60% des nouvelles commandes sont des clients qui sont déjà existants, avec certains qui ont déjà recommandé, à peine après avoir reçu leur premier yacht.
09:16 Oui, ils veulent changer, c'est un peu un côté statutaire.
09:18 Exactement, c'est un jouet pour les riches, de manière générale.
09:21 L'aspect qui est aussi important, c'est la production qui est limitée.
09:24 Aujourd'hui, San Lorenzo fabrique 80 yachts par an et sature totalement ses capacités.
09:29 Ce qui lui permet de contrôler son carnet de commandes, mais surtout de créer une sorte d'image qu'on trouve que dans certains produits de l'ultra-luxe.
09:36 Comme par exemple le Birkin chez Hermès, vous ne pouvez pas l'acheter si vous n'êtes pas déjà client Hermès.
09:40 C'est exactement ce genre d'image que le groupe est en train de se créer, de sorte à ce que la demande pour leurs produits soit totalement inélastique.
09:47 Ce qui leur permet de contrôler les volumes pour satisfaire leur production, mais aussi de passer des hausses de prix significatives année après année.
09:55 Il y a deux semaines, on a pu visiter les trois chantiers navals en Italie de San Lorenzo.
10:00 On a été impressionné, mais pas forcément par ce qu'on pourrait croire, c'est-à-dire que ce n'est pas forcément le caractère luxueux, les finitions, etc.
10:07 C'est l'industrialisation de la production.
10:09 L'approche sur mesure de San Lorenzo leur permet d'aller chercher des clients vraiment high-end, des clients qui sont très demandants de personnalisation.
10:17 Oui, surtout à l'intérieur des yachts et des coaches.
10:19 La problématique, c'est que la production est artisanale, donc elle est à la main, ce qui implique des temps de production très longs.
10:26 C'est pour ça que le groupe est saturé jusqu'à 2028 sur son carnet de commandes.
10:29 Pour autant, la philosophie du management repose sur une base très industrialisée.
10:34 Que ce soit des moules pour faire les coques, les ponts, que ce soit des techniques de lamination, de l'aménagement intérieur,
10:41 tout est pensé, tout est réfléchi pour réduire au maximum le travail artisanal, qui soit le plus répétitif possible et le plus rapide possible.
10:49 Aujourd'hui, c'est vraiment ça qui, selon nous, explique que San Lorenzo réalise les meilleures marges du secteur,
10:55 parce qu'on est à plus de 20% EBITDA, quand la plupart du secteur est plutôt aux alentours des 15%.
10:59 Mais tout ça n'est pas déjà dans le cours, parce que vous parliez de Ferrari, ça continue à monter aux évents de commandes,
11:03 mais c'est déjà bien practiqué, Ferrari et San Lorenzo.
11:06 Exactement, et là est toute la beauté de l'histoire, c'est qu'aujourd'hui vous avez San Lorenzo à 7 fois EBITDA.
11:10 Nous, on pense que la perception de la société va changer dans les prochaines années.
11:14 Pour remettre un peu de contexte, IPO en 2019, Covid, explosion à la hausse des carnets de commandes de tout le secteur du noticement.
11:21 Donc, la résilience opérationnelle de son modèle n'a jamais été prouvée.
11:24 Donc, la valeur est traitée aujourd'hui comme une valeur cyclique, elle a un fort bêta, nous on le monite,
11:29 elle a un fort bêta, comme la plupart des acteurs qui sont probablement moins ultra luxe, des acteurs comme Benetton, ou les gens passent, peu importe.
11:36 Ce qui fait qu'aujourd'hui, ils n'ont pas eu l'opportunité de prouver cette résilience opérationnelle.
11:41 On va le voir, parce que nous on pense qu'en 2024, quand les carnets de commandes de la plupart des acteurs vont commencer à s'effriter,
11:48 celui de San Lorenzo va se maintenir à minima stable, c'est ce qu'on pense vraiment,
11:52 et le groupe va creuser l'écart de valorisation à mon avis à ce moment là,
11:56 parce qu'il va prouver que son modèle n'est pas aussi cyclique que ce qu'on peut en penser.
12:01 Ça c'est sans compter sur toutes les autres optionnalités de croissance que le groupe a,
12:05 puisque vous parliez tout à l'heure de l'Asie-Pacifique, en début d'année ils ont racheté Simpson Marine,
12:11 qui est le plus gros distributeur en Asie-Pacifique, et la Chine aujourd'hui, l'Asie-Pacifique en général,
12:16 représente un peu moins de 10% du chiffre d'affaires de San Lorenzo.
12:18 Avec les zones détaxées qu'on voit à Macao, et toutes les mesures pour satisfaire aux ultra riches chinois,
12:23 c'est quand même de très bon augure pour la croissance future du groupe,
12:26 tout en sachant qu'il a encore plus de 140 millions de trésorerie net à déployer dans des optionnalités de croissance externe.
12:32 C'est vraiment une belle pépite italienne que vous avez présentée là.
12:35 Alors, troisième valeur, on va un peu plus à l'Est, toujours un peu dans le monde maritime,
12:39 c'est une famille grecque qui distribue des cosmétiques, des produits ménagers,
12:47 mais ils sortent de Grèce et aujourd'hui ils viennent sur l'Obs, c'est ça Antis ?
12:51 Exactement, c'est beaucoup moins sexy que les yachts et les super yachts,
12:54 mais j'aime bien vous faire voyager et c'est aussi un peu ce qui fait notre force chez Kélysac,
12:58 c'est que les frontières, en fait l'Alfa pour nous n'a pas vraiment de frontières,
13:01 c'est une société qui a été fondée il y a plus de 55 ans par la famille du même nom, la famille Sarantis,
13:05 et aujourd'hui c'est la deuxième génération qui est à la tête,
13:08 c'est un producteur et distributeur de produits ménagers et de cosmétiques,
13:11 donc dans les gammes produits on va trouver que ce soit des sacs poubelles, jusqu'aux parfums et autres déodorants,
13:18 historiquement en Grèce, de plus en plus en Europe de l'Est.
13:21 Je dirais que l'expertise de Sarantis n'est pas dans ce qu'elle vend,
13:24 elle est vraiment dans sa connaissance du marché local et dans son réseau de distribution.
13:28 C'est ce qu'on pourrait appeler, j'aime bien utiliser cette expression, c'est un revitaliseur de marques.
13:32 Aujourd'hui la plupart des grandes multinationales des biens de consommation,
13:35 ils ne vont pas spécialement en Grèce, ils ne vont pas en Pologne,
13:38 parce que ça requiert des investissements importants dans un réseau de distribution,
13:41 et ils ne connaissent pas le marché local, ce qui fait qu'ils abandonnent souvent ces marchés-là,
13:45 ce qui permet à Sarantis derrière d'allouer son capital au rachat de ces marques-là,
13:49 et avec sa connaissance, son réseau de distribution, son équipe marketing, son équipe commerciale,
13:54 redynamiser ces marques-là pour les faire revenir sur le chemin de la croissance organique.
13:59 Aujourd'hui, pourquoi est-ce que je vous parle de Sarantis ?
14:02 Parce qu'il y a deux semaines, un petit peu plus que ça maintenant,
14:05 ils ont présenté un nouveau plan stratégique à horizon 5 ans,
14:08 qui se base principalement sur la rationalisation du portefeuille de référence.
14:13 Il faut savoir qu'aujourd'hui, le groupe vend à peu près 75% de ses propres marques,
14:19 et distribue en externe 25% de marques de multinationales, justement,
14:23 qui n'ont pas la présence locale.
14:25 C'est 5 points de plus de marques propriétaires qu'en 2020,
14:32 mais on pense que c'est que le début de l'histoire.
14:34 Depuis 2020, ils ont réduit le portefeuille de produits de 30%.
14:38 Depuis, le chiffre d'affaires est monté de 80 millions,
14:41 en se focalisant sur les marques à plus fort potentiel de croissance.
14:46 Le groupe a réussi à réduire le nombre de produits,
14:49 mais a nettement augmenté son chiffre d'affaires,
14:52 ce qui est la preuve de l'efficacité de cette stratégie,
14:54 qui va continuer de se poursuivre, avec encore beaucoup de travail à faire sur le portefeuille,
14:58 qui va leur permettre de générer 5 à 10% de croissance organique par an.
15:01 Mais ce n'est pas tout.
15:02 Par le passé, justement, ils ont beaucoup compté sur la distribution pour compte de tiers.
15:07 Pourquoi ? Parce qu'ils ont un réseau de distribution très étendu en Europe de l'Est,
15:10 qui n'avait pas les volumes nécessaires pour optimiser la base de coût fixe
15:16 que représente ce réseau de distribution.
15:18 Donc, ils faisaient appel.
15:19 C'est aussi pour ça qu'ils avaient une joint venture avec Estée Lauder,
15:22 pour distribuer les produits.
15:24 Mais aujourd'hui, nous, on pense qu'ils n'en ont plus spécialement besoin.
15:28 L'année prochaine, le groupe va probablement atteindre la barre des 600 millions de chiffre d'affaires,
15:31 avec une base de partenariat stratégique très faible.
15:34 Maintenant, ce qui est intéressant, c'est qu'une marque propriétaire,
15:37 c'est 1,5 à 2 fois plus de rentabilité opérationnelle qu'une marque distribuée.
15:42 Donc, en se rationalisant son portefeuille, générant cette croissance
15:45 et en limitant le nombre de partenariats stratégiques,
15:47 la base de coût fixe est beaucoup plus optimisée,
15:49 et le groupe ambitionne de passer de 10 à 13% de marge opérationnelle d'ici 5 ans.
15:55 Maintenant, le compte de résultats, c'est bien.
15:57 Mais, je suggère une suggestion, on ne va pas se focaliser au compte de résultats.
16:00 Tout le monde peut un peu truffer son compte de résultats.
16:02 C'est la génération de free cash flow qui nous intéresse.
16:04 Oui, vous jouez sur les stocks, etc.
16:06 Exactement, et l'optimisation du BFR qui va s'en suivre,
16:09 puisque vous réduisez vos stocks en rationalisant le portefeuille produit.
16:13 Il y a un nouvel ERP et un outil de planification commercial
16:16 qui sont en implémentation et qui devraient être opérationnels en 2026,
16:20 vont vous permettre de jouer aussi sur les créances clients, etc.
16:23 Et donc, d'optimiser, comme ils l'ont fait par le passé,
16:26 de 2 points de marge, le BFR, sur chiffre d'affaires, tous les ans.
16:31 Vous avez tout.
16:32 Croissance du chiffre d'affaires, amélioration de la rentabilité,
16:35 baisse du BFR.
16:36 Selon nous, l'entreprise va pouvoir générer plus de 300 millions de free cash flow
16:40 sur les 5 prochaines années.
16:42 Et on est sur une capitalisation de ?
16:44 De 650-700 millions.
16:46 Ça fait 10% de rendement de free cash flow par an.
16:51 Ce qui est très important.
16:53 Et tout ça, une valorisation qui est relativement abordable.
16:57 Free cash flow qui sera réinvesti pour racheter des marques locales
17:00 délaissées par les multinationales.
17:02 Et vous faites votre cercle vertueux.
17:04 On est sur des multiples des bid/dow.
17:06 On doit être sur des multiples des bid/dow autour de 8 fois aujourd'hui, sur Sarantis.
17:10 Le titre a bien progressé depuis peu.
17:13 Ce qui est assez intéressant, c'est que nous, on monite les transactions d'initiés,
17:17 c'est-à-dire les achats sur le marché de la famille et des patrons.
17:21 Et ce qu'on avait vu, c'est qu'en mars 2023, les 2 frères Sarantis
17:27 avaient commencé à racheter des actions petit à petit sur le marché.
17:31 Et au final, jusqu'à septembre, ils ont racheté plus de 20 millions d'euros d'actions
17:36 sur une société qui capitalisait à l'époque 500 millions d'euros.
17:39 Annulé l'autocontrôle, ils se sont relués.
17:41 Et aujourd'hui, ils sont à +45 sur leurs achats moyens de l'année dernière.
17:46 Nous, on avait initié la ligne en début 2022.
17:49 Et quand on a vu ce genre de choses, on a continué à se renforcer
17:52 parce qu'on se doutait qu'il allait se passer quelque chose d'important.
17:55 On ne rachète pas 20 millions d'euros, on ne les sort pas de sa poche pour les racheter comme ça.
17:58 On est mieux de les mettre dans un yacht.
18:01 - D'une manière plus générale, comment vous voyez l'évolution des marchés sur 2024 ?
18:06 - Exactement. Alors, on n'a pas de boule de cristal.
18:08 - Non, non, c'est juste un sentiment.
18:10 - Sinon, on ne serait pas spécialement là.
18:12 Mais aujourd'hui, ce qu'on pense, c'est que le marché est très complaisant.
18:14 On ne voit pas spécialement de phase d'emballement,
18:16 ni un frein réel à la progression des marchés pour plusieurs raisons.
18:20 Vous avez la Fed qui a confirmé les perspectives de baisse de taux des joints,
18:24 soutenues par les derniers chiffres du PCE aux Etats-Unis.
18:27 Les indices macro-économiques qui sont suffisamment bons pour faire progresser les marchés,
18:31 mais pas suffisamment pour provoquer une phase d'euphorie.
18:35 Vous avez l'inflation qui décélère, les PMI manufacturiers,
18:37 enfin l'ISM manufacturier par exemple aux Etats-Unis qui est repassé sous les 50,
18:40 ce n'est pas arrivé depuis 16 mois.
18:42 Idem en Italie, en progression en France.
18:44 Donc, il n'y a plus de volatilité sur le marché.
18:47 Le marché n'est plus du tout volatil.
18:49 On est passé d'un scénario, vous savez, "Bad news is good news",
18:52 c'est-à-dire une mauvaise nouvelle macro-économique
18:54 qui allait faire que la Fed allait baisser les taux plus tôt,
18:56 à "Good news is good news",
18:57 "Bad news" macro-économique fait que les dynamiques de bénéfices par action vont être meilleures,
19:01 ce qui fait qu'aujourd'hui le marché ne monte plus sur la composante de valorisation,
19:04 mais il monte sur la composante macro-économique,
19:06 la composante des bénéfices par action, ce qui fait que c'est beaucoup plus sain.
19:10 Le deuxième fait, c'est que la performance qui était polarisée par les magnifiques 7,
19:13 vous savez, aux Etats-Unis, il n'y avait que ça en tête pour les investisseurs en 2023,
19:17 elle est de plus en plus homogénéisée, on va dire, en ce début d'année,
19:21 et c'est beaucoup plus positif aussi pour les small caps,
19:24 on est encore dans l'anomalie pour nous conjoncturelle de décote de valorisation
19:29 qui est beaucoup trop importante, avec une dynamique macro-économique meilleure,
19:33 logiquement tout est rassemblé pour que les small caps effectuent leur rattrapage
19:38 et continuent sur une dynamique beaucoup plus saine.
19:40 Maintenant, pas la boule de cristal pour prédire quand est-ce que ça se fera,
19:44 mais on est sur de bons rails selon nous.
19:46 Thibault, merci pour cet échange passionnant et pour les valeurs à l'euro,
19:50 vous avez confirmé ce qu'on savait déjà,
19:52 par contre pour les deux bébis de Lasson et Lorenzo et les grecs de Sarntis.
19:56 Merci beaucoup.
19:57 Merci.
19:58 Merci à tous de nous avoir suivis, n'hésitez pas sur le bouton "Donnez votre avis",
20:02 commentez les valeurs qu'a présentées Thibault.
20:06 Merci de nous avoir suivis,
20:08 je vous donne rendez-vous très vite sur Investisseur TV avec de nouveaux invités.
20:12 Merci.
20:13 [Musique]
20:22 [Silence]