• l’année dernière
Avec Anne Vignot, maire EELV de Besançon ; Yann Vallerie, rédacteur en chef de Breizh Info et pompier volontaire ; Jean-Claude Poizat, professeur agrégé de philosophie et docteur en sciences politiques à l'IEP de Paris, auteur de "Pro steak : Le carnivorisme est un humanisme" publié aux éditions Albin Michel.

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##BERCOFF_DANS_TOUS_SES_ETATS-2024-04-11##

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News
Transcription
00:00:00 [Musique]
00:00:02 Sud Radio, Bercov dans tous ses états.
00:00:04 [Musique]
00:00:06 Nous sommes en guerre.
00:00:08 [Musique]
00:00:10 [Musique]
00:00:12 [Musique]
00:00:14 Mais nous on ne compte pas en rester là, sans doute qu'il y aura une application en cours,
00:00:16 mais nous on ne va pas se laisser faire, on va aussi porter plainte.
00:00:18 Vous allez porter plainte ? Tout à fait.
00:00:20 [Musique]
00:00:22 [Musique]
00:00:24 Nous sommes en guerre.
00:00:26 Et oui nous sommes en guerre, hein,
00:00:28 depuis qu'un certain Emmanuel Macron a proclamé,
00:00:30 a déclaré la guerre,
00:00:32 c'était la guerre, évidemment,
00:00:34 au virus, hein, Covid-19,
00:00:36 il y a plus de 3 ans maintenant, presque 4 ans.
00:00:38 Et là nous allons parler d'autres guerres,
00:00:40 escarmouches, peut-on dire affrontements,
00:00:42 enfin voilà, on ne peut pas dire que la France
00:00:44 soit dans sa période la plus apaisée aujourd'hui.
00:00:46 Hier nous avions reçu
00:00:48 le collectif Nemesis,
00:00:50 Alice Cordier et Yona
00:00:52 à propos de ce qui s'est passé à Besançon,
00:00:54 et elle nous avait
00:00:56 donné
00:00:58 leur point de vue, et aujourd'hui
00:01:00 évidemment nous recevons
00:01:02 Madame Le Maire,
00:01:04 le maire de Besançon, qui a porté
00:01:06 plainte, effectivement, contre les militantes
00:01:08 du collectif
00:01:10 Nemesis, elle va expliquer, et nous allons
00:01:12 en reparler donc tout à l'heure.
00:01:14 C'est important, voilà, d'avoir
00:01:16 tous les points de vue, bien sûr. Ensuite,
00:01:18 autre friction, Yann Valéry,
00:01:20 rédacteur en chef de Brésinfo,
00:01:22 et pompier volontaire,
00:01:24 c'était l'affaire de Calac, effectivement,
00:01:26 et on lui a reproché
00:01:28 ses prises de position,
00:01:30 et il est pompier volontaire, il doit être réintégré,
00:01:32 et il ne l'est pas pour le moment.
00:01:34 Qu'est-ce qui se passe ?
00:01:36 On va en parler aussi avec Yann Valéry,
00:01:38 c'est les affrontements
00:01:40 à tous les étages, et puis alors,
00:01:42 cette chose hallucinante, cet adolescent qui jette
00:01:44 des chatons depuis un pont à Rhodes,
00:01:46 et qui ne sera pas poursuivi dans le tribunal
00:01:48 pour l'enfant, voilà, on peut jeter des chatons
00:01:50 comme ça, noyer des chatons, il n'y a aucun problème.
00:01:52 La loi SREN, l'Assemblée nationale qui a adopté
00:01:54 le projet de loi, liberticide
00:01:56 ou pas, on en parlera, et enfin,
00:01:58 et enfin, alors ça ne va pas du tout
00:02:00 plaire, effectivement, aux
00:02:02 je dirais aux véganes, aux végétaliens,
00:02:04 Jean-Claude Poinzat, qui est agrégé
00:02:06 de philosophie, qui est docteur en sciences politiques,
00:02:08 il fait le...
00:02:10 il est l'auteur d'un livre
00:02:12 prostec, et carrément, il ne va
00:02:14 pas à la main morte, il dit "le carnivorisme
00:02:16 est un humanisme", oui,
00:02:18 vous entendez ? Ah, ça va
00:02:20 vous faire frémir dans les chaumières,
00:02:22 prostec, et bien on en parle
00:02:24 tout de suite.
00:02:26 Sud Radio, votre avis fait la différence.
00:02:28 Je remercie Sud Radio
00:02:30 de pouvoir donner la parole aux Français
00:02:32 sans les couper, en ayant d'autres
00:02:34 avis, et ça vraiment, c'est la seule radio en France
00:02:36 qui puisse le faire, donc je tiens à le souligner.
00:02:38 Sud Radio, parlons vrai.
00:02:40 Ici Sud Radio,
00:02:44 les Français parlent au français.
00:02:48 Je n'aime pas
00:02:50 la Blanquette-Revaux.
00:02:52 Je n'aime pas la Blanquette-Revaux.
00:02:54 Sud Radio,
00:02:56 Bercov, dans tous ses états.
00:02:58 Que s'est-il passé exactement, lors du
00:03:02 carnaval de Besançon,
00:03:04 avec deux militantes,
00:03:06 ou quelques militantes du collectif
00:03:08 Nemesis ? Il y a eu
00:03:10 en tout cas des suites, beaucoup de suites,
00:03:12 on va en parler tout de suite avec
00:03:14 la maire de Besançon.
00:03:16 Sud Radio,
00:03:18 Bercov, dans tous ses états.
00:03:20 Le fait du jour,
00:03:22 etc. Alors, est-ce que
00:03:24 la justice vient faire dans un carnaval ?
00:03:26 Eh bien, quand il y a
00:03:28 effectivement des militantes qui se montrent
00:03:30 avec des pancartes
00:03:32 "Violeurs étrangers dehors",
00:03:34 "Libérez-nous de l'immigration",
00:03:36 des réactions
00:03:38 effectivement, le collectif Nemesis
00:03:40 est un collectif féministe, qui
00:03:42 effectivement parle beaucoup, et d'ailleurs,
00:03:44 un banderol qu'ils avaient
00:03:46 déposé, enfin qui était déposé près
00:03:48 de l'hôtel de ville, c'était
00:03:50 "46 femmes auraient pu être épargnées
00:03:52 si les OQTF, obligation de quitter
00:03:54 le territoire français, avaient été
00:03:56 appliquées en 2023". Et
00:03:58 Anne Vignault, la maire de Besançon,
00:04:00 avait déposé plainte,
00:04:02 donc le 8 avril, a déposé plainte,
00:04:04 et le procureur a ouvert
00:04:06 une enquête pour provocation à la haine ou la
00:04:08 violence à l'égard d'un groupe de personnes, en raison
00:04:10 de leur origine, ou d'une prétendue
00:04:12 race. Bonjour Madame le maire.
00:04:14 - Bonjour. - Bonjour Madame.
00:04:16 Alors, de quoi s'agit-il exactement ?
00:04:18 Effectivement, il y a eu ensuite, donc on sait,
00:04:20 il y a eu une garde à vue
00:04:22 d'une des militantes de
00:04:24 ce collectif Nemesis,
00:04:26 l'affaire se poursuit, alors vous avez
00:04:28 déposé plainte, elle aussi,
00:04:30 je vous fais juste entendre
00:04:32 Alice Cordier,
00:04:34 du collectif Nemesis,
00:04:36 a dit ceci, hier.
00:04:38 - "Mais non, on ne compte pas en rester là, sans doute
00:04:40 qu'il y aura une enquête en cours, mais nous, on ne va pas se laisser
00:04:42 faire, on va aussi porter plainte." - Vous allez porter plainte.
00:04:44 - "Tout à fait, sur
00:04:46 atteinte arbitraire à une liberté individuelle,
00:04:48 c'est l'article 432-4
00:04:50 du code pénal, tout simplement parce
00:04:52 qu'on a une liberté d'opinion, quand même,
00:04:54 en France, je crois, je crois qu'on est dans un pays
00:04:56 normalement..." - Ah, c'est émouleux, oui.
00:04:58 Alors, de quoi s'agit-il exactement,
00:05:00 Madame le maire, parce que, évidemment, on souhaitait avoir
00:05:02 votre avis sur ce qui s'est passé.
00:05:04 - Oh, c'est très simple,
00:05:06 nous avons là des personnes
00:05:08 qui s'expriment au titre
00:05:10 de fondements
00:05:12 racistes, qui
00:05:14 font un appel à la haine,
00:05:16 et donc, moi,
00:05:18 je suis une élue, je
00:05:20 tiens notre République, je tiens
00:05:22 nos valeurs, liberté, égalité,
00:05:24 fraternité, le droit doit
00:05:26 s'appliquer, et là, je le fais
00:05:28 s'appliquer, tout simplement, c'est-à-dire que
00:05:30 ces personnes doivent assumer
00:05:32 ce qu'elles sont en ce moment, aujourd'hui.
00:05:34 Elles sont dans un appel à la haine.
00:05:36 - Oui, mais alors, justement,
00:05:38 quand elles disent, alors, vous,
00:05:40 justement, mais précisons un tout petit peu,
00:05:42 quand elles disent ça, quand elles disent,
00:05:44 évidemment, les violeurs,
00:05:46 ils peuvent pas être
00:05:48 assimilés, il n'y a pas... tout étranger
00:05:50 est un violeur serait une aberration, une imbécillité
00:05:52 totale, même plus que ça.
00:05:54 En revanche, quand elles disent
00:05:56 qu'effectivement, il y a, et vous le savez,
00:05:58 pas seulement un peu partout
00:06:00 en France, il y a beaucoup de gens qui sont
00:06:02 sous au QTF, c'est-à-dire, obligation
00:06:04 de quitter le Trône d'État français, qui devraient
00:06:06 le quitter, qui sont là, et il y a eu
00:06:08 un nombre non négligeable, effectivement,
00:06:10 de problèmes. Et juste, je voudrais
00:06:12 vous faire entendre, alors, c'est pas le collectif
00:06:14 Nemesis, c'est Marlène Schiappa
00:06:16 en 2019, alors
00:06:18 ministre de... secrétaire
00:06:20 d'État à l'Égalité Femmes Hommes.
00:06:22 Écoutez ce qu'elle disait en
00:06:24 2019. - Les mesures qui ont
00:06:26 été annoncées par le Premier ministre ce matin,
00:06:28 notamment, il y en a une qui me tient à cœur, puisque c'est
00:06:30 moi qui l'avais proposée, et je remercie Edouard
00:06:32 Philippe de l'avoir retenue, c'est le fait
00:06:34 de pouvoir expulser les
00:06:36 citoyens de nationalités étrangères qui ont
00:06:38 été condamnés pour des violences sexistes
00:06:40 et sexuelles, notamment conjugales, mais également
00:06:42 des viols. - Alors,
00:06:44 est-ce qu'il n'y a pas quand même un problème, là,
00:06:46 Madame Mignot, Madame
00:06:48 le maire, est-ce qu'il n'y a pas un problème, quand même,
00:06:50 est-ce qu'il n'y a pas des sanctions à faire
00:06:52 sans généraliser, et sans, évidemment,
00:06:54 ostraciser et mettre
00:06:56 tout le monde dans le même paquet, évidemment ?
00:06:58 - Alors, le droit
00:07:00 doit s'appliquer, donc
00:07:02 on est dans un pays de droits,
00:07:04 justement, donc il est là juste à s'appliquer.
00:07:06 Quand vous
00:07:08 branlissez
00:07:10 une bancaire qui
00:07:12 associe violeurs et étrangers,
00:07:14 là, vous êtes dans un
00:07:16 moment
00:07:18 qui passe des messages
00:07:20 qui n'ont plus rien à voir.
00:07:22 Et puis la membrole que vous avez
00:07:24 déployée, c'était une membrole
00:07:26 qui mettait en avant que nous avions
00:07:28 un noir sur les visages
00:07:30 d'une femme blonde,
00:07:32 nous sommes là, typiquement,
00:07:34 dans quelque chose qui fait appel à des notions
00:07:36 de racisme. Et je me battrais
00:07:38 toute ma vie
00:07:40 contre le racisme et contre l'appel
00:07:42 à la haine,
00:07:44 parce que nous sommes en train d'abîmer
00:07:46 les valeurs républicaines en considérant
00:07:48 qu'il pourrait y avoir
00:07:50 une explication, avoir
00:07:52 de telles expressions.
00:07:54 Je le dis parce que nous avons,
00:07:56 nous sommes en train de vivre aujourd'hui
00:07:58 une période de crise.
00:08:00 En période de crise, on a
00:08:02 toujours vu que les solutions
00:08:04 seraient toujours de trouver
00:08:06 le bouc émissaire.
00:08:08 Visiblement, le bouc émissaire,
00:08:10 c'est l'étranger.
00:08:12 Je le vois aujourd'hui dans cette expression-là.
00:08:14 Donc, je rappelle
00:08:16 que dans les années 30, nous avons
00:08:18 eu une montée de gestes
00:08:20 de ce type-là, des expressions
00:08:22 complètement décomplexées
00:08:24 à part des extrêmes
00:08:26 qui m'ont amené vers le pire.
00:08:28 Et depuis quelques temps,
00:08:30 depuis quelques mois,
00:08:32 depuis quelques années, ce sont ces petites
00:08:34 expressions qui se font un visage
00:08:36 découvert dans un espace public
00:08:38 et je défendrai la République
00:08:40 jusqu'au bout. - Oui, mais alors la défense de la République,
00:08:42 ce qui est intéressant, c'est que vous voyez un côté,
00:08:44 mais pas l'autre, Mme le maire. Vous savez que les appels
00:08:46 à la haine, ils sont de part et d'autre.
00:08:48 Quand des gens, par exemple, qui voient des gens
00:08:50 comme il s'est passé à Bordeaux,
00:08:52 dans le centre de Bordeaux,
00:08:54 quelqu'un qui a d'ailleurs égorgé des gens
00:08:56 parce qu'il buvait
00:08:58 en période de fête.
00:09:00 Et c'est un exemple parmi cent autres.
00:09:02 Est-ce qu'il ne faut pas condamner les appels
00:09:04 de part et d'autre ?
00:09:06 Parce que, est-ce que, par exemple, ces OQTF,
00:09:08 je répète ça, est-ce que pour vous,
00:09:10 la loi n'est pas appliquée quand
00:09:12 quelqu'un est OQTF, obligation
00:09:14 d'héritage français, et qu'il a commis
00:09:16 ou incrime une sanction ?
00:09:18 Et vous savez très bien que 7%
00:09:20 simplement des OQTF
00:09:22 sont, je dirais, sont expulsés.
00:09:24 Là, ce n'est pas une question
00:09:26 d'étranger ou de race ou de quoi que ce soit.
00:09:28 On n'applique pas la loi.
00:09:30 Est-ce que vous ne pensez pas que la loi est appliquée
00:09:32 dans tous les cas ?
00:09:34 - Attendez, je suis une élu.
00:09:36 Je ne vais pas vous dire qu'il ne faut pas
00:09:38 appliquer la loi, on est bien d'accord ?
00:09:40 Évidemment qu'il faut appliquer la loi.
00:09:42 Mais ce que je suis en train de dire,
00:09:44 c'est qu'on est en train de faire des amalgames.
00:09:46 Et les statistiques,
00:09:48 comme vous venez de m'en dire, je vais vous le dire,
00:09:50 ça me révolte,
00:09:52 je dis tout simplement,
00:09:54 s'il y a des réalités, il y a la loi,
00:09:56 il y a la justice, on doit l'appliquer.
00:09:58 Mais de là à provoquer
00:10:00 des approches complètement
00:10:02 généralisées, en généralisant
00:10:04 ce genre de propos,
00:10:06 c'est justinalisant.
00:10:08 Attention, nous sommes en pleine dérive,
00:10:10 dans ce que j'entends depuis quelques jours,
00:10:12 nous sommes dans une dérive démocratique.
00:10:14 - Oui, c'est vrai,
00:10:16 c'est une dérive démocratique, mais vous savez,
00:10:18 en fait, et vous le savez, vous êtes élu,
00:10:20 une élue, le problème
00:10:22 c'est qu'il faut justement qu'il n'y ait pas
00:10:24 de poids et de mesures. Moi je suis totalement
00:10:26 d'accord avec vous sur le
00:10:28 très mauvais usage de la généralisation,
00:10:30 de part et d'autre,
00:10:32 mais justement, appliquons la loi, je ne parle pas
00:10:34 à votre niveau. - Excusez-moi,
00:10:36 c'est ce que vous voulez
00:10:38 me faire dire, est-ce que je serais
00:10:40 en train de dire qu'il ne faut pas appliquer la loi
00:10:42 sur tous les violeurs ?
00:10:44 - Non, mais elle n'est pas appliquée.
00:10:46 Les violeurs
00:10:48 sous OQTF
00:10:50 ne sont pas renvoyés
00:10:52 dans leur pays, pour ne prendre que cet exemple.
00:10:54 Marlène Schiappa l'a dit.
00:10:56 - Alors, je voulais vous dire,
00:10:58 on est en train de sortir d'un interview,
00:11:00 je suis là pour rappeler
00:11:02 que je me
00:11:04 battrai toute ma vie
00:11:06 contre les appels à l'âme.
00:11:08 - Oui, on est d'accord.
00:11:10 - Et je le dis, et je le répète,
00:11:12 c'est quelque chose qui
00:11:14 s'est déroulé dimanche.
00:11:16 Donc, c'est là-dessus que je vais me battre
00:11:18 toute ma vie.
00:11:20 Quand j'appelle l'application de la justice,
00:11:22 c'est autre chose,
00:11:24 et ça, retournez-vous du côté de la justice
00:11:26 dans son application, mais moi,
00:11:28 ce que je suis en train de faire, c'est de rappeler
00:11:30 que nous sommes dans les valeurs
00:11:32 de liberté, égalité, fraternité,
00:11:34 et que ces valeurs sont bien assez
00:11:36 fragiles. Et quand vous voyez
00:11:38 que le Rassemblement National,
00:11:40 s'en empare comme étant un étendard,
00:11:42 un étendard,
00:11:44 ce n'est juste pas
00:11:46 possible. Rappelez-vous que
00:11:48 les peuples, quand ils sont
00:11:50 mis l'un contre l'autre,
00:11:52 on va vers l'inpensable,
00:11:54 vers l'innommable.
00:11:56 Donc, je ne pratiquerai jamais
00:11:58 ça. Évidemment que la justice
00:12:00 doit être appliquée.
00:12:02 - Alors, juste, Madame, donc vous allez, là,
00:12:04 pour revenir à l'histoire,
00:12:06 ce qui s'est passé,
00:12:08 vous maintenez votre
00:12:10 plainte, et l'idée, c'est d'aller jusqu'au bout,
00:12:12 de sanctionner,
00:12:14 donc, ces deux militantes,
00:12:16 ou ces militantes de Nemésis.
00:12:18 L'idée, c'est d'aller jusqu'au bout de la plainte.
00:12:20 - Vous êtes en train de me transformer
00:12:22 en magistrat.
00:12:24 Je vous dis, de la justice,
00:12:26 je suis en train de vous dire
00:12:28 que je porte plainte
00:12:30 parce qu'il y a attente
00:12:32 à ce qui est
00:12:34 appel à la haine.
00:12:36 On ne manipule pas
00:12:38 ce genre de notion
00:12:40 dans l'espace public,
00:12:42 devant des milliers de personnes,
00:12:44 sans prendre la mesure
00:12:46 de ce que l'on est en train de faire.
00:12:48 Donc, je porte plainte,
00:12:50 à ce titre-là, et l'enquête
00:12:52 et la justice jouera
00:12:54 son rôle, chacun son rôle.
00:12:56 Moi, je suis une élue,
00:12:58 je suis été élue pour la République,
00:13:00 et je défendrai la République de France.
00:13:02 - Tout à fait. Écoutez,
00:13:04 moi, je suis d'accord avec vous, et je crois qu'on est tous d'accord avec vous
00:13:06 pour défendre la République,
00:13:08 et face à tous ses manquements,
00:13:10 et ses manquements
00:13:12 sont hélas, et c'est pour ça qu'on vit
00:13:14 dans ce climat, ils sont très nombreux.
00:13:16 Et c'est vraiment le problème.
00:13:18 Merci, Madame le maire.
00:13:20 - Au revoir. - Merci, Madame Anne Vigneault,
00:13:22 d'avoir été avec nous. Je vous rappelle que vous êtes
00:13:24 maire Europe Écologie-Les Verts de Besançon.
00:13:26 On va se retrouver dans un instant
00:13:28 sur Sud Radio, où on va parler,
00:13:30 vous allez voir, de pompiers volontaires.
00:13:32 A tout de suite, sur Sud Radio.
00:13:34 [Musique]
00:13:36 - Sud Radio Bercov, dans tous ses états,
00:13:38 midi 14h, André Bercov.
00:13:40 [Musique]
00:13:42 - Ici Sud Radio,
00:13:44 [Musique]
00:13:46 les Français parlent au français.
00:13:48 [Musique]
00:13:50 Les carottes sont cuites.
00:13:52 Les carottes sont cuites.
00:13:54 - Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
00:13:56 - Nous avions parlé
00:13:58 en son temps,
00:14:00 il n'y a pas si longtemps,
00:14:02 du projet Horizon.
00:14:04 Il s'agissait d'ouvrir un centre
00:14:06 pour migrants,
00:14:08 à Calac,
00:14:10 dans les Côtes d'Armor, le village de Calac.
00:14:12 Eh bien,
00:14:14 le projet a été rejeté,
00:14:16 en tout cas, il n'a pas eu lieu,
00:14:18 il ne verra pas le jour.
00:14:20 Mais il y a eu beaucoup de conséquences,
00:14:22 et notamment, chez un
00:14:24 pompier volontaire,
00:14:26 du nom de Yann Valéry.
00:14:28 Je vais vous parler tout de suite.
00:14:30 - Sud Radio André Bercov.
00:14:32 [Musique]
00:14:34 Bercov, dans tous ses états, ça balance pas mal
00:14:36 sur Sud Radio.
00:14:38 - Les pompiers au feu, les pompiers,
00:14:40 ce mot, on doit le prendre aujourd'hui dans des acceptions extrêmement différentes.
00:14:42 Quand les pompiers,
00:14:44 notamment, se font caillasser,
00:14:46 on fait un appel au feu, qu'ils arrivent, se font caillasser,
00:14:48 évidemment, c'est une mérité,
00:14:50 là où ça se passe.
00:14:52 Mais enfin, ça se passe quand les pompiers, encore une fois,
00:14:54 je le rappelle, sans arme,
00:14:56 viennent pour sauver des vies, qui viennent pour sauver
00:14:58 des habitations, qui viennent pour sauver
00:15:00 évidemment les incendies de forêt,
00:15:02 on connaît tout cela.
00:15:04 Eh bien, on est bien heureux,
00:15:06 on est bien contents d'avoir les pompiers.
00:15:08 Et puis là, ce qu'il y a eu, effectivement, à Calac,
00:15:10 dans les codes d'armes à or,
00:15:12 eh bien, Yann Valéry,
00:15:14 fondateur du site Braise Info,
00:15:16 je le rappelle, du site Braise Info, que l'on connaît,
00:15:18 a demandé sa réintégration
00:15:20 chez les pompiers volontaires de Calac.
00:15:22 Mais je voudrais, Yann Valéry, bonjour.
00:15:24 - Bonjour André Bercov.
00:15:26 - Je voudrais que vous racontiez ce qui s'est passé
00:15:28 pour vous, et rappelez un peu
00:15:30 l'histoire de Calac,
00:15:32 très rapidement, où vous êtes impliqué,
00:15:34 et pas seulement vous. Il y avait un
00:15:36 projet d'accueil qui a été abandonné,
00:15:38 qui ne voit pas le jour.
00:15:40 Et puis, vous avez demandé votre réintégration.
00:15:42 Alors, racontez-nous, vous êtes pompier volontaire depuis
00:15:44 longtemps ?
00:15:46 - Alors oui, effectivement, il faut dissocier les deux.
00:15:48 C'est-à-dire que moi, j'ai été pompier volontaire
00:15:50 pendant trois ans, jusqu'en 2021,
00:15:52 à Calac.
00:15:54 Donc, en 2021,
00:15:56 j'avais décidé, pour diverses
00:15:58 raisons personnelles, de faire une pause,
00:16:00 ce qui est autorisé
00:16:02 chez les pompiers. Il se trouve qu'entre
00:16:04 temps, il y a eu l'histoire du projet
00:16:06 Horizon à Calac, dont on a
00:16:08 beaucoup parlé sur Brails Info,
00:16:10 puisque, moi-même, habitant à côté,
00:16:12 j'avais aussi beaucoup d'informations,
00:16:14 et étant journaliste indépendant, j'ai pas mal
00:16:16 ouvert l'événement.
00:16:18 Et en fait, ce projet
00:16:20 a été annulé au final,
00:16:22 parce que la population n'était
00:16:24 majoritairement, manifestement, pas d'accord.
00:16:26 Bon, il y a eu une vraie
00:16:28 fracture dans la population
00:16:30 locale, il y a eu des débats,
00:16:32 etc. Mais ça, c'est encore autre chose.
00:16:34 En fait, ce qui s'est passé,
00:16:36 là, depuis à peu près un an,
00:16:38 j'ai fait ma demande de réintégration pour
00:16:40 redevenir pompier volontaire.
00:16:42 - Pardon, je vous interromps, justement, pour bien
00:16:44 faire comprendre aux éditeurs la différence
00:16:46 entre pompier volontaire et pompier
00:16:48 de métier, enfin,
00:16:50 employé. Parce qu'il y a une vraie différence, là.
00:16:52 - Oui, bien sûr.
00:16:54 Il y a deux types de pompiers.
00:16:56 Donc, un pompier professionnel, c'est son métier.
00:16:58 Il est rémunéré
00:17:00 par le conseil départemental
00:17:02 pour exercer
00:17:04 au quotidien et toute
00:17:06 la semaine ce métier. Le pompier
00:17:08 volontaire, lui, c'est un engagement bénévole.
00:17:10 Alors, il peut y avoir
00:17:12 des défraiements en fonction des interventions,
00:17:14 etc. Mais c'est un engagement bénévole
00:17:16 qui peut être aussi quotidien en fonction de la disponibilité
00:17:18 que donnent les gens
00:17:20 pour pouvoir intervenir. Sachant
00:17:22 que dans
00:17:24 les petits centres de secours, comme
00:17:26 à Calac, mais comme dans beaucoup d'autres endroits,
00:17:28 la majorité des pompiers sont des pompiers
00:17:30 volontaires, puisqu'il n'y a pas
00:17:32 les effectifs professionnels. Il y a quelques
00:17:34 professionnels, mais il y a surtout des volontaires.
00:17:36 - Donc, vous êtes défrayé
00:17:38 uniquement à l'acte,
00:17:40 si vous voulez, c'est ça ?
00:17:42 - Oui, c'est un petit défraiement
00:17:44 compensatoire
00:17:46 du temps passé en intervention,
00:17:48 puisque ce temps passé en intervention, c'est un temps
00:17:50 qu'on ne passe pas dans nos travaux respectifs.
00:17:52 - Bien sûr. Donc, vous n'êtes pas
00:17:54 salarié, c'est volontaire.
00:17:56 - Ça peut le voir. - Absolument.
00:17:58 Donc, revenons à votre affaire.
00:18:00 Vous avez pris un temps de pause,
00:18:02 il y a eu l'affaire de Calac,
00:18:04 et vous avez demandé votre
00:18:06 réintégration. Et là,
00:18:08 il y a eu une séance de conseil
00:18:10 municipal, mardi 2 avril,
00:18:12 donc il y a une semaine,
00:18:14 enfin, un peu plus d'une semaine,
00:18:16 et là, je rappelle juste aussi
00:18:18 que Laure Linn, Inderbytz,
00:18:20 ancienne adjointe au maire, qui avait été démise de ses fonctions
00:18:22 après l'abandon du projet
00:18:24 Horizon de Calac, a dénoncé
00:18:26 cette situation, et voilà ce qu'elle a dit.
00:18:28 "J'ai appris que Yann Valery
00:18:30 est nommé sur une liste
00:18:32 pour être recru pompier volontaire,
00:18:34 c'est intolérable. C'est lui
00:18:36 qui a instauré un climat délétère
00:18:38 contre le projet Horizon, et qui a conduit
00:18:40 aux menaces contre moi et le maire.
00:18:42 C'est un idéologue dangereux qui fait
00:18:44 de l'antrisme. Alors, Yann Valery, vous êtes un
00:18:46 idéologue dangereux qui fait de l'antrisme ?
00:18:48 Alors, oui,
00:18:50 effectivement, non, je ne suis pas un idéologue
00:18:52 dangereux, mais oui, il y a eu cette session
00:18:54 au conseil municipal. Il faut rappeler quand même
00:18:56 que ça fait quelques mois que j'ai fait
00:18:58 ce processus, cette demande de réintégration,
00:19:00 qui n'a d'ailleurs rien à voir avec le
00:19:02 conseil municipal de Calac, puisque
00:19:04 les seuls décideurs là-dedans sont
00:19:06 le centre d'incendie et de secours de Calac,
00:19:08 et plus haut, le département
00:19:10 dont dépendent les pompiers volontaires.
00:19:12 Mais un conseil municipal n'a aucune autorité
00:19:14 là-dessus, et ce qui s'est passé, c'est que
00:19:16 ça s'est su, puisque tout se sait dans
00:19:18 les petites communes comme ça,
00:19:20 et qu'une élue, effectivement,
00:19:22 a réclamé, enfin,
00:19:24 s'est érigée contre ma réintégration.
00:19:26 D'ailleurs,
00:19:28 il y a des plaintes que j'ai déposées
00:19:30 la semaine dernière contre cette élue, puisqu'elle m'a
00:19:32 accusée directement pendant le conseil municipal
00:19:34 de menaces contre elle et contre
00:19:36 le maire de Calac durant l'époque du projet
00:19:38 Horizon, ce qui est absolument faux.
00:19:40 Donc, j'ai déposé plainte en diffamation.
00:19:42 J'ai déposé plainte en diffamation
00:19:44 également contre le journal qui a rapporté
00:19:46 cette affaire.
00:19:48 Le Poer, oui.
00:19:50 Il a même sali
00:19:52 tous les pompiers de Calac en
00:19:54 s'interrogeant à savoir si les pompiers faisaient
00:19:56 la courte échelle à l'extrême droite,
00:19:58 simplement au sujet de ma réintégration.
00:20:00 Et j'ai déposé également plainte
00:20:02 en provocation à la discrimination,
00:20:04 puisque là,
00:20:06 clairement, cette élue ainsi que
00:20:08 deux autres élus du conseil municipal,
00:20:10 ce n'est pas la majorité du conseil municipal de Calac,
00:20:12 ont tout simplement
00:20:14 demandé à faire pression sur
00:20:16 les pompiers de Calac pour que je ne
00:20:18 ne sois pas réintégré du fait de mon
00:20:20 engagement ou de mes idées politiques supposées,
00:20:22 sachant que mon engagement politique
00:20:24 a toujours été assumé,
00:20:26 il n'a jamais été caché,
00:20:28 il a toujours été public,
00:20:30 et mon travail
00:20:32 sur Breizh Info a toujours été public,
00:20:34 mais, il y a un grand mais,
00:20:36 durant mon engagement pompier, durant ces trois années,
00:20:38 je n'ai jamais fait état de mes idées
00:20:40 politiques, je n'ai jamais parlé politique,
00:20:42 et j'ai toujours traité, que ce soit
00:20:44 mes collègues pompiers, les victimes
00:20:46 que j'ai pu aider ou sauver,
00:20:48 et tout le monde autour
00:20:50 des pompiers, je l'ai toujours
00:20:52 traité de façon neutre,
00:20:54 sans faire de la politique.
00:20:56 - Oui, sans discriminer
00:20:58 ou faire de la politique, bien sûr.
00:21:00 - Exactement, le rôle d'un pompier, c'est de sauver tout le monde
00:21:02 en n'importe quelle occasion, jour, nuit,
00:21:04 jour férié, week-end, tout ce que vous voulez,
00:21:06 mais sans discrimination,
00:21:08 sans distinction entre qui que ce soit,
00:21:10 et ça, je l'ai toujours fait,
00:21:12 mon chef de centre et mes collègues
00:21:14 le reconnaissent parfaitement,
00:21:16 et sur ça, il n'y a aucun problème, et le jour
00:21:18 où je serai réintégré, parce qu'il n'y a aucune
00:21:20 raison que je ne le sois pas,
00:21:22 je ferai de même, y compris d'ailleurs,
00:21:24 c'est ce que je disais,
00:21:26 vis-à-vis de gens qui ne partageraient pas mes idées
00:21:28 ou mes opinions, c'est comme paraît.
00:21:30 - Vous sauvez les gens et vous ne demandez pas
00:21:32 leur étiquette, et vous ne voudriez pas qu'on vous demande
00:21:34 des étiquettes, vous, quand vous sauvez des gens.
00:21:36 - Exactement.
00:21:38 - Alors justement, c'est intéressant
00:21:40 parce que le maire
00:21:42 de Calac, Jean-Yves Rolland,
00:21:44 donc il a été interrogé,
00:21:46 par cette ancienne
00:21:48 adjointe au conseil
00:21:50 municipal de Calac,
00:21:52 et elle a dit qu'il avait échangé,
00:21:54 je rappelle, avec le colonel Jean Moine,
00:21:56 le directeur du SIS des Côtes d'Armor,
00:21:58 et Jean Moine a répondu,
00:22:00 il dit "j'ai reçu la réponse du préfet
00:22:02 du président des Côtes d'Armor, du département,
00:22:04 expliquant que Yann Valéry
00:22:06 est déjà pompier, puisqu'il a signé un engagement
00:22:08 quinquennal dont il s'est
00:22:10 émis en disponibilité, il demande
00:22:12 sa réintégration, il est dans son droit,
00:22:14 il est titulaire de son poste.
00:22:16 Il a été condamné en décembre dernier, mais il a fait
00:22:18 appel, et cet appel est suspensif,
00:22:20 donc son casier judiciaire
00:22:22 est vierge.
00:22:24 Si le prochain jugement donne lieu à une inscription
00:22:26 au casier judiciaire, alors une intervention
00:22:28 sera possible.
00:22:30 C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
00:22:32 vous êtes parfaitement en droit
00:22:34 d'être réintégré,
00:22:36 est-ce que vous l'êtes à l'heure où on parle,
00:22:38 Yann Valéry ?
00:22:40 - Je le suis toujours, oui, et puis, concernant la
00:22:42 condamnation que vous avez
00:22:44 évoquée, en fait, il s'agit simplement
00:22:46 d'une condamnation que j'ai eue en décembre
00:22:48 pour incitation à la haine
00:22:50 raciale et diffamation,
00:22:52 mais en fait, je n'ai pas été condamné selon le
00:22:54 droit commun, j'ai été condamné
00:22:56 selon le droit de la presse, puisque j'ai moi-même
00:22:58 interviewé quelqu'un dont les
00:23:00 propos sont suspectés de rentrer
00:23:02 en dette de la diffamation et de l'incitation
00:23:04 à la haine raciale. C'est même pas moi
00:23:06 qui ai tenu ces propos. - Vous étiez l'intervieweur,
00:23:08 vous étiez le questionneur.
00:23:10 - C'est comme si vous, aujourd'hui, vous étiez,
00:23:12 suite à un de mes propos, vous étiez
00:23:14 mis en examen et condamné, donc bien évidemment
00:23:16 j'ai fait appel, et l'appel
00:23:18 aura lieu en juin.
00:23:20 Je crois en la justice
00:23:22 et j'espère que je serai
00:23:24 acquitté de cet appel, mais même si
00:23:26 ce n'était pas le cas, j'ai été condamné à une amende
00:23:28 et une amende n'est pas forcément
00:23:30 inscrite dans le casier judiciaire,
00:23:32 donc ça n'entraverait en rien
00:23:34 ma réintégration,
00:23:36 d'autant plus qu'encore une fois, c'est un délit de
00:23:38 presse, et en plus, ce n'est pas moi qui ai
00:23:40 commis
00:23:42 les mots qui sont reprochés.
00:23:44 Donc là, on est en plein délire,
00:23:46 mais c'est une chasse aux sorcières
00:23:48 idéologique, alors même,
00:23:50 et là j'insiste sur ce point, alors même
00:23:52 que le secteur dans lequel
00:23:54 je suis pompier volontaire
00:23:56 est en déshérence,
00:23:58 il y a besoin de pompiers volontaires dans toutes les
00:24:00 côtes d'armor, la population
00:24:02 est clairement en danger, parce que
00:24:04 les hôpitaux ferment ou alors sont en régulation,
00:24:06 parce qu'il y a de moins en moins
00:24:08 de soignants, de moins en moins d'infirmiers, de moins en moins
00:24:10 de médecins, et de moins en moins de pompiers.
00:24:12 Donc si la population
00:24:14 a besoin d'aide demain ou après-demain
00:24:16 ou dans deux mois, il y a besoin de pompiers
00:24:18 quels que soient leurs étiquettes politiques, de gens qui savent
00:24:20 faire, qui savent soigner, qui savent
00:24:22 éteindre un feu, et qui soient
00:24:24 le plus nombreux possible pour le faire, pour aider
00:24:26 la population de façon totalement
00:24:28 désintéressée. - Donc Yann Valery,
00:24:30 quelque part, on se dit, mais
00:24:32 dans cette histoire où il s'agit, encore une
00:24:34 fois, chez les pompiers, et j'ai un certain
00:24:36 nombre de professions de sauver des vies,
00:24:38 on essaie de faire du délit d'opinion,
00:24:40 quelque part, c'est une espèce
00:24:42 de... c'est quand même assez
00:24:44 étrange de mêler
00:24:46 un peu les domaines.
00:24:48 On peut être d'accord ou pas du tout d'accord
00:24:50 avec vous et vos idées, mais si
00:24:52 vous êtes un pompier, vous avez prouvé que vous êtes un pompier,
00:24:54 puisque vous avez trois ans, vous avez fait cela,
00:24:56 on se demande où est le problème.
00:24:58 - Exactement, oui, c'est du
00:25:00 délit d'opinion, c'est une
00:25:02 espèce de chasse aux sorcières,
00:25:04 il y a des propos qui ont été tenus
00:25:06 durant le dernier conseil municipal de Calac
00:25:08 que vous avez évoqué, qui sont absolument
00:25:10 scandaleux, qui, au-delà d'ailleurs de rappeler
00:25:12 ma condamnation, qui n'en est pas vraiment zut,
00:25:14 au-delà de rappeler mon engagement politique,
00:25:16 mon sali, même à titre personnel,
00:25:18 et là aussi, il y a des plaintes qui sont en cours d'études
00:25:20 parce qu'il y a eu des mensonges
00:25:22 concernant,
00:25:24 c'est clairement une cabale
00:25:26 instaurée par une petite minorité, je le rappelle,
00:25:28 c'est une petite minorité agissante et
00:25:30 influente, politisée, pour le coup,
00:25:32 qui, elle-même, ne se mouille pas pour
00:25:34 être pompier, parce que tous ces gens
00:25:36 qui me reprochent mes idées
00:25:38 politiques et mes convictions
00:25:40 par ailleurs, ce ne sont pas des gens qui sont
00:25:42 pompiers, ce ne sont pas des gens qui aident la population
00:25:44 au quotidien. - Ils ne vont pas au feu.
00:25:46 - Exactement.
00:25:48 - Merci Yann Valéry,
00:25:50 je pense qu'il faudrait
00:25:52 toujours parler de cela, parler de Calac,
00:25:54 parler de
00:25:56 procès qui ne devraient pas avoir
00:25:58 lieu, alors qu'il y a tant d'autres
00:26:00 procès, tant d'autosanctions
00:26:02 qui mériteraient d'être vraiment appliqués
00:26:04 pour de vrais problèmes
00:26:06 et de vrais crimes,
00:26:08 et de cela. Merci.
00:26:10 - Merci Yann Valéry, je rappelle que vous êtes
00:26:12 rédacteur en chef de Brez'Info, et surtout
00:26:14 pompier, volontaire. On va marquer
00:26:16 une courte pause sur Sud Radio, on va se retrouver
00:26:18 dans quelques instants pour les Pères Léus et les
00:26:20 Bravo d'André Bercoff, et bien sûr, vous aurez la parole
00:26:22 dans cette émission Bercoff dans tous ses états,
00:26:24 au 0826 300 300.
00:26:26 Restez avec nous, on revient dans un instant.
00:26:28 Sud Radio
00:26:30 Bercoff dans tous ses états.
00:26:32 Appelez maintenant pour réagir,
00:26:34 0826 300 300.
00:26:36 Ici Sud Radio,
00:26:38 les français parlent au français,
00:26:40 je n'aime pas la blanquette de veau,
00:26:42 je n'aime pas la blanquette de veau.
00:26:44 Sud Radio Bercoff dans tous ses états.
00:26:46 Qu'est-ce qui se passe
00:26:48 effectivement
00:26:50 quand
00:26:52 on traite les animaux,
00:26:54 même pas comme des animaux,
00:26:56 et même pas comme les pires des animaux,
00:26:58 et même pas comme les pires des animaux,
00:27:00 et même pas comme les pires des animaux,
00:27:02 et même pas comme les pires des animaux,
00:27:04 et même pas comme les pires des animaux,
00:27:06 mais qu'on les massacre
00:27:08 sans aucun problème,
00:27:10 sans remords, et sans crainte.
00:27:12 Écoutez.
00:27:14 Sud Radio Bercoff dans tous ses états.
00:27:16 Les perles du jour.
00:27:18 Ah miaou miaou,
00:27:20 c'est ça, c'est le
00:27:22 le chat d'Yves Montand, le chat de la voisine,
00:27:24 qui se bourre
00:27:26 de foie graille, qui ne craint pas
00:27:28 les rats, qui fait des ronrons
00:27:30 sur son bel édredon.
00:27:32 Mais en Aveyron, c'est pas ce qui s'est
00:27:34 passé sur un pont
00:27:36 à Clairvaux d'Aveyron.
00:27:38 Il y a
00:27:40 deux jours,
00:27:42 filmé en vidéo,
00:27:44 un adolescent
00:27:46 est arrivé
00:27:48 sur le pont,
00:27:50 le pont d'Avignon, non, le pont de Clairvaux
00:27:52 d'Aveyron,
00:27:54 et puis il a jeté
00:27:56 un certain nombre de chatouilles,
00:27:58 de chatons, de petits chatons,
00:28:00 voilà, il avait un carton
00:28:02 rempli de chatons, et ben, il l'a
00:28:04 carrément, gentiment,
00:28:06 allègrement jeté,
00:28:08 effectivement, dans le fleuve.
00:28:10 Pas de problème, voilà,
00:28:12 il a été filmé par sa petite
00:28:14 amie sur le pont de Bruy-et-Joules,
00:28:16 voilà, on le voit tenir un carton,
00:28:18 il y a sept chatons, il le jette
00:28:20 dans le vide au-dessus de la rivière,
00:28:22 et voilà, écoutez,
00:28:24 on n'a pas les images, bien sûr, on est à la radio,
00:28:26 mais on a le son, écoutez.
00:28:28 - C'est quand t'as le vieux, que c'est bon.
00:28:30 - C'est ça, moi aussi.
00:28:32 - Attends, arrête.
00:28:34 - Ouh !
00:28:36 - Salam alékoum,
00:28:38 les petits chats.
00:28:40 - Salam alékoum,
00:28:42 les petits chats.
00:28:44 - Et ben voilà, ça s'appelle Arikouyem,
00:28:48 ça s'appelle enterrement, ça s'appelle
00:28:50 comment ? Ça s'appelle une
00:28:52 saloperie, il faut le dire, quand même.
00:28:54 Des petits chatons
00:28:56 qu'on jette dans la rivière,
00:28:58 comme ça, gentiment, et on se fait filmer,
00:29:00 bien sûr, c'est peut-être
00:29:02 un exploit. Alors,
00:29:04 voilà, donc, les images
00:29:06 ont été diffusées par l'auteur,
00:29:08 bien sûr, parce que ça se passe comme ça, maintenant,
00:29:10 que ce soit des chatons
00:29:12 ou des adolescents qu'on massacre,
00:29:14 ou une fille qu'on tabasse, ou etc.,
00:29:16 il n'y a pas de problème.
00:29:18 Open Bar, choisissez votre menu,
00:29:20 sur un groupe, partagez avec
00:29:22 ses amis, ont été postés par un autre membre sur
00:29:24 TikTok, Instagram, Snapchat
00:29:26 et X évidemment, Twitter, voilà.
00:29:28 Donc, il a été placé
00:29:30 en garde à vue,
00:29:32 il a reconnu et regretté
00:29:34 immédiatement les faits,
00:29:36 immédiatement, mais on a eu le temps, quand même,
00:29:38 de filmer, et de mettre
00:29:40 ça sur les réseaux. Alors, le procureur
00:29:42 de la République de Rhodes dit, voilà,
00:29:44 il a reconnu
00:29:46 les faits, donc, donc,
00:29:48 donc, il ne sera pas poursuivi
00:29:50 dans les tribunaux pour enfants, bien sûr,
00:29:52 je connais, noyer des chatons,
00:29:54 et alors, si on ne peut plus noyer des chatons,
00:29:56 on va où, là, on est où ?
00:29:58 Donc, il ne sera pas poursuivi,
00:30:00 mais il fera l'objet
00:30:02 d'une alternative aux poursuites
00:30:04 sous la forme
00:30:06 d'une mesure de réparation
00:30:08 par la protection judiciaire
00:30:10 de la jeunesse de l'avion.
00:30:12 Je vous demande,
00:30:14 auditeurs de Sud Radio,
00:30:16 résidents de Sud Radio, de bien
00:30:18 entendre la chose, c'est beau, parce que ça, c'est la langue
00:30:20 française, dans son acception la plus
00:30:22 totale, la langue, je dirais, judiciaire,
00:30:24 peut-être, il fera l'objet
00:30:26 d'une alternative aux poursuites
00:30:28 sous la forme d'une mesure de réparation
00:30:30 par la protection judiciaire
00:30:32 de la jeunesse de l'avion.
00:30:34 Bon, ben, on verra ce que ce sera
00:30:36 cette mesure de réparation,
00:30:38 effectivement, voilà,
00:30:40 alors, je rappelle
00:30:42 quand même que cette vidéo a été
00:30:44 supprimée dans un premier temps, mais elle a été republiée
00:30:46 plusieurs fois, et compte désormais 900
00:30:48 000 vues et près de 100
00:30:50 et de 100 000 "likes", oui,
00:30:52 ça veut dire "j'aime", "like", voilà,
00:30:54 donc, effectivement, ça s'est passé
00:30:56 sans aucune espèce
00:30:58 de problème, alors, évidemment,
00:31:00 les animalistes sont furieux,
00:31:02 les protections de protection animale sont furieux,
00:31:04 mais, écoutez, on va pas
00:31:06 commencer à chipoter là-dessus,
00:31:08 déjà qu'on a tout
00:31:10 le problème de ce qui se passe,
00:31:12 et des violences, des vols avec violences, etc.,
00:31:14 etc., on va pas les numérer, faudrait 3h30,
00:31:16 donc on va pas commencer
00:31:18 à se plaindre parce que
00:31:20 un jeune adolescent s'est fait
00:31:22 filmer en train de jeter
00:31:24 un carton de chaton,
00:31:26 c'est pas grave, hein,
00:31:28 c'est passé par profit et perte,
00:31:30 et puis, évidemment, écoutez, à quoi
00:31:32 sert de se faire filmer en vidéo
00:31:34 si on peut pas le remettre un peu partout,
00:31:36 eh oui, et après, qu'est-ce qu'on fait ?
00:31:38 On regrette, évidemment, on regrette,
00:31:40 immédiatement on regrette, et bien,
00:31:42 on aura, oui, peut-être un petit travail
00:31:44 citoyen, peut-être désarber
00:31:46 un peu les champs, ou autre,
00:31:48 et bien on va voir tout ça, voilà,
00:31:50 et ça se passe en France, en l'an de grâce,
00:31:52 2024,
00:31:54 douce France, cher pays de mon
00:31:56 enfance, bercer le tendre
00:31:58 insouciance,
00:32:00 mais pas pour les chatons, pas pour les chatons.
00:32:02 Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
00:32:06 Pensée, la liberté de pensée,
00:32:08 bien sûr, ma liberté de pensée,
00:32:10 mais c'est pas seulement la liberté de pensée,
00:32:12 hein, Florent Pagny, c'est d'autres choses.
00:32:14 Alors, la loi sur la sécurisation
00:32:16 d'Internet a achevé son parcours parlementaire
00:32:18 mercredi, hier,
00:32:20 à l'Assemblée Nationale. Donc,
00:32:22 voilà, il faut protéger, et c'est très
00:32:24 bien, et qui n'est pas pour la protection
00:32:26 des citoyens, des enfants, des entreprises ?
00:32:28 Donc, le projet de loi
00:32:30 s'attaque à énormément, effectivement,
00:32:32 de sujets, il faut réguler ce far-west
00:32:34 numérique, c'est vrai que ces réseaux sociaux,
00:32:36 tout passe, c'est pas possible,
00:32:38 enfin, il faut être quand même chez les gens
00:32:40 bien, chez les gens de bien, où ne passent
00:32:42 que les informations que
00:32:44 vous pouvez entendre,
00:32:46 que les informations de la
00:32:48 vérité, car la vérité,
00:32:50 c'est un certain nombre de gens qui se l'arrogent,
00:32:52 et qui s'en prétendent les propriétaires
00:32:54 et les détenteurs.
00:32:56 Alors, qu'est-ce qui se passe ? Eh bien,
00:32:58 il y a, effectivement, la mesure phare
00:33:00 de ce texte, c'est le délit
00:33:02 d'outrage en ligne. Alors,
00:33:04 il avait été supprimé, à l'Assemblée Nationale,
00:33:06 de la première lecture
00:33:08 en octobre dernier, voilà, il a été repris
00:33:10 dans la commission Mix Paritaire,
00:33:12 alors, ce délit permettra de sanctionner
00:33:14 le fait, écoutez bien, on lit,
00:33:16 vous êtes tous, effectivement, sur X,
00:33:18 sur un peu partout,
00:33:20 eh bien, diffuser en ligne
00:33:22 tout contenu qui soit,
00:33:24 qui soit porte atteinte à la
00:33:26 dignité d'une personne ou présente à son égard
00:33:28 un caractère injurieux,
00:33:30 dégradant ou humiliant, soit
00:33:32 créer à son encontre
00:33:34 une situation intimidante,
00:33:36 hostile ou offensante.
00:33:38 Ce délit d'outrage sera passible d'une amort
00:33:40 forfaitaire délictuelle
00:33:42 de 300 euros.
00:33:44 Voilà, donc, on va permettre
00:33:46 ainsi à l'ArkHomme, d'arrêter la diffusion
00:33:48 sur Internet des médias frappés
00:33:50 d'interdiction dans l'Union Européenne,
00:33:52 on pourra s'attaquer aussi
00:33:54 de streaming, on pourra s'attaquer
00:33:56 à des chaînes dont on estime qu'ils sont
00:33:58 la propriété ou influencées
00:34:00 par des étrangers,
00:34:02 voilà, donc, effectivement,
00:34:04 tout cela
00:34:06 est bel et bien, mais attendez,
00:34:08 que l'on sanctionne
00:34:10 les appels à la haine ou au meurtre,
00:34:12 que l'on sanctionne le darknet,
00:34:14 que l'on sanctionne la pédopornographie
00:34:16 et toutes ces saloperies, évidemment,
00:34:18 mais quand on dit, quand on dit,
00:34:20 parce que, attention, les mots
00:34:22 ont un sens, on dit ceci,
00:34:24 écoutez bien,
00:34:26 "Épunis
00:34:28 de 3 750 euros
00:34:30 d'amende et d'emprisonnement,
00:34:32 le fait,
00:34:34 alors je vais rapidement,
00:34:36 de diffuser en ligne tout contenu
00:34:38 qui soit porte atteinte à l'indété d'une personne,
00:34:40 soit créationniste,
00:34:42 ce que je viens de dire, voilà, donc,
00:34:44 effectivement, très bien, mais alors
00:34:46 attendez, si j'attaque quelqu'un,
00:34:48 à quel titre et où je mets le curseur ?
00:34:50 A quel niveau on dira
00:34:52 "oui, je dis que quelqu'un a dit des conneries,
00:34:54 par exemple, etc." et que
00:34:56 effectivement, quelqu'un se plaint,
00:34:58 et là, j'aurais porté atteinte
00:35:00 à cette personne en n'étant
00:35:02 pas d'accord avec elle et en n'étant pas
00:35:04 d'accord avec elle dans des mots
00:35:06 assez précis,
00:35:08 ou s'arrête le curseur, et qui
00:35:10 va juger ? Il est là, le problème,
00:35:12 c'est qu'on ouvre la porte,
00:35:14 on ouvre la boîte de Pandore
00:35:16 à n'importe qui, à ce moment-là,
00:35:18 qui osera faire une critique,
00:35:20 une critique précise,
00:35:22 et même, on a oublié
00:35:24 que la France est le pays des pamphletaires,
00:35:26 on a oublié ce que c'était que la France de
00:35:28 pamphletaires, la France de Rabelais,
00:35:30 la France des Lumières, la France des
00:35:32 tous les pamphlets depuis des siècles,
00:35:34 non, non, ça compte plus,
00:35:36 non, non, aujourd'hui, il faut
00:35:38 raboter, il faut mettre sous vide,
00:35:40 il faut aseptiser,
00:35:42 alors moi, je veux bien, encore une fois,
00:35:44 toutes les lois existent pour que des appels
00:35:46 aux crimes, aux meurtres, à la violence,
00:35:48 à la haine, soient sanctionnés.
00:35:50 Il n'y a pas de secret là-dessus, et on peut le faire.
00:35:52 Mais là, ça introduit quoi ?
00:35:54 Eh bien, ça introduit quand même
00:35:56 quelque chose qui est
00:35:58 pas très, très, très, très clair,
00:36:00 et encore une fois, qui va
00:36:02 juger que ce sont telles
00:36:04 commissions, nommées par tel gouvernement,
00:36:06 ou telle autorité, ou telle
00:36:08 institution, ça veut dire
00:36:10 qu'est-ce qui se passe ? Ça veut dire que, une fois
00:36:12 de plus, s'il s'agit de
00:36:14 limiter les libertés, eh bien,
00:36:16 tout le monde est là, et je rappellerai
00:36:18 que la liberté ne s'use que si l'on
00:36:20 ne s'en sert pas, et là, l'idée
00:36:22 est de la mettre au magasin, en tout cas,
00:36:24 de la mettre au magasin des accessoires.
00:36:26 J'espère que le pays
00:36:28 des arts, des armes et des lois
00:36:30 va effectivement ne pas
00:36:32 se laisser faire, mais ça devient
00:36:34 de plus en plus compliqué, c'est le moins
00:36:36 que l'on puisse dire.
00:36:38 Sud Radio Bercov, dans tous ses états,
00:36:40 le face-à-face.
00:36:42 12h54
00:36:44 sur Sud Radio, on va vous présenter ce
00:36:46 face-à-face, avant de marquer une courte pause,
00:36:48 et les infos de 13h. Aujourd'hui, André Bercov,
00:36:50 vous recevez, Jean-Claude Poisa, professeur
00:36:52 en génie, ingérieur de philosophie, docteur en sciences
00:36:54 politiques à l'IEP de Paris, mais surtout,
00:36:56 auteur de Prostec, "Le carnivorisme
00:36:58 est un humanisme", aux éditions Albain Michel.
00:37:00 Bonjour Jean-Claude Poisa. - Bonjour.
00:37:02 - Alors bonjour, on va, avant de passer
00:37:04 aux informations, Jean-Claude Poisa, il faut que je
00:37:06 présente, moi je me suis dit, mais ce Jean-Claude
00:37:08 Poisa, il va venir avec menotté
00:37:10 quand même, je pense que la police l'attend
00:37:12 pour l'emmener immédiatement
00:37:14 à un centre de rééducation, vous imaginez ?
00:37:16 Il ose être Prostec !
00:37:18 Il ose dire que le carnivorisme
00:37:20 est un humanisme ! Il ose,
00:37:22 mais enfin écoutez, je veux dire, où sont les brigades
00:37:24 végétaliennes ? Où sont
00:37:26 les véganes ? Où est Emery Caron ?
00:37:28 Où est Sandrine Rousseau ?
00:37:30 Mais ça va pas, ça va pas du tout.
00:37:32 Alors je vous dis, on a pris des risques, nous à Sud Radio, on l'a
00:37:34 invité, parce que son livre est très drôle
00:37:36 et très bien informé, je rappelle
00:37:38 qu'il est agrégé de philosophie, il est prof de philo
00:37:40 et il était à sciences politiques,
00:37:42 donc, eh bien, il défend
00:37:44 la viande, et si ça se trouve,
00:37:46 malheureusement, nous aussi, on est un peu chasseurs
00:37:48 et un peu cueilleurs. On en parle
00:37:50 tout de suite. - Après cette courte pause,
00:37:52 on va revenir avec Jean-Claude Poza.
00:37:54 Après les infos de 13h, et puis vous, vous aurez la parole
00:37:56 0826 300 300.
00:37:58 - Sud Radio. - Parlons vrai.
00:38:00 - Parlons vrai. - Sud Radio. - Parlons vrai.
00:38:02 - Sud Radio. - Parlons vrai.
00:38:04 - Ici Sud Radio.
00:38:06 Les Français
00:38:10 parlent au français.
00:38:12 Les carottes sont cuites.
00:38:14 Les carottes sont cuites.
00:38:16 Sud Radio Bercov
00:38:18 dans tous ses états. - Non !
00:38:20 Non Fabien !
00:38:22 Tu ne gagneras pas avec un steak !
00:38:24 Par contre, tu gagneras !
00:38:26 Par contre, tu gagneras !
00:38:28 Parce que
00:38:30 ensemble, nous aurons compris
00:38:32 que le monde,
00:38:34 le monde sur lequel
00:38:36 nous vivons est en train de
00:38:38 basculer !
00:38:40 - Voilà, tu ne mangeras pas,
00:38:42 tu manges de la viande. Brigitte Fontaine,
00:38:44 la magnifique Brigitte Fontaine.
00:38:46 Et voilà, je reçois donc Jean-Claude Poizat
00:38:48 on a dit avec ProSteak,
00:38:50 le carnivorisme et
00:38:52 l'humanisme, aux éditions Albain Michel,
00:38:54 avec un très beau
00:38:56 en fin de carrelage, comme ça, les nappes
00:38:58 qu'on aime dans les restaurants qu'on aime.
00:39:00 Alors d'abord,
00:39:02 est-ce que vous avez mesuré, en fait,
00:39:04 la possibilité d'avoir
00:39:06 un tsunami
00:39:08 de réactions absolument
00:39:10 écœurées et
00:39:12 indignées de la part
00:39:14 de tous les vegans,
00:39:16 végétaliens, végétariens
00:39:18 de la Terre ? Jean-Claude Poizat.
00:39:20 - Oui, bonjour, merci de me recevoir.
00:39:22 Alors écoutez, vous posez
00:39:24 une très bonne question. Est-ce que j'ai mesuré ? Je ne sais pas.
00:39:26 Je ne sais pas si
00:39:28 tsunami, il y aura, mais
00:39:30 j'ai bien mesuré que, effectivement,
00:39:32 je m'exposais, en tout cas,
00:39:34 à des retours de bâton,
00:39:36 des retours de flammes, de la part de gens
00:39:38 que j'attaque, effectivement,
00:39:40 et j'ai bien conscience d'être un peu à rebours
00:39:42 de l'époque, bien entendu.
00:39:44 À l'instant, on vient d'entendre Sandrine Rousseau,
00:39:46 on a des porte-parole
00:39:48 très vindicatifs, très virulents
00:39:50 de ce qu'on peut appeler
00:39:52 le front anti-viande,
00:39:54 le combat contre
00:39:56 l'alimentation carnée,
00:39:58 et moi, si vous voulez,
00:40:00 j'ai voulu défendre mon mode de vie.
00:40:02 - Oui, justement.
00:40:04 Pourquoi vous avez fait ce livre, justement ?
00:40:06 - J'ai envie de dire "touche pas à mon assiette".
00:40:08 C'est-à-dire...
00:40:10 Alors, il y a quand même 98%
00:40:12 des Français qui mangent de la viande,
00:40:14 donc si vous voulez... - Toujours aujourd'hui, 98% ?
00:40:16 - C'est des statistiques de 2021.
00:40:18 - D'accord, c'est pas mal.
00:40:20 - Les végétariens seraient 1,8%,
00:40:22 et les véganes 0,3%.
00:40:24 Donc le tsunami n'est pas encore là.
00:40:26 Maintenant, il y a,
00:40:28 dans la génération, je crois,
00:40:30 c'est des chiffres de mémoire,
00:40:32 dans la génération des 18-25 ans, il y a 10%
00:40:34 de véganes, je crois. Donc ça monte.
00:40:36 C'est un fait générationnel, aussi.
00:40:38 Et puis, il y a ce qu'on appelle les flexitariens.
00:40:40 Donc là, on est à 15, en France,
00:40:42 autour de 15%. Dans certains pays, on est à 25-30%.
00:40:44 En Angleterre, en Allemagne,
00:40:46 ils ont plus, j'allais dire, entre guillemets,
00:40:48 d'avance ou de retard, je ne sais pas.
00:40:50 Mais les pays anglo-saxons,
00:40:52 les pays protestants du Nord sont plus
00:40:54 avancés dans cette direction-là.
00:40:56 Pour des raisons sur lesquelles
00:40:58 nous reviendrons peut-être, culturelles, religieuses, etc.
00:41:00 Parce que le végétarisme a aussi
00:41:02 à voir avec la religion. - Non mais parlons
00:41:04 un peu de pourquoi, justement, c'est intéressant.
00:41:06 Parce qu'il faudra même rappeler des choses.
00:41:08 La viande, est-ce que, franchement,
00:41:10 Jean Le Poisin, est-ce que nos ancêtres,
00:41:12 nos très lointains ancêtres de la chasse et de la cueillette,
00:41:14 ils auraient survécu sans la viande ?
00:41:16 - Je pense que non.
00:41:18 Et je...
00:41:20 Il y a une partie dans mon livre,
00:41:22 une première partie, qui est historique,
00:41:24 où je retrace, je fais une sorte d'historique de la consommation
00:41:26 de viande, et je remonte jusqu'au paléolithique.
00:41:28 Donc l'époque des chasseurs-cueilleurs.
00:41:30 Et effectivement, alors,
00:41:32 vous savez, l'histoire est un enjeu
00:41:34 de débat politique, idéologique,
00:41:36 et la bataille fait rage, croyez-moi,
00:41:38 entre les historiens, pour déterminer
00:41:40 justement le rôle qu'a joué la viande.
00:41:42 Alors vous avez les tenants, justement,
00:41:44 de l'hominisation par la viande, et donc par la chasse,
00:41:46 et puis vous avez
00:41:48 les gens
00:41:50 qui combattent cette thèse, et qui
00:41:52 mettent en avant la consommation de végétaux.
00:41:54 Alors, derrière ça, il y a aussi
00:41:56 un partage des rôles, genré,
00:41:58 parce que... - Déjà !
00:42:00 - Oui, parce que la chasse, elle est plutôt masculine,
00:42:02 à cette époque, et que
00:42:04 la cueillette est plutôt féminine,
00:42:06 donc le végétal est plutôt associé
00:42:08 à une préparation par les femmes,
00:42:10 et puis la viande à une préparation
00:42:12 culinaire faite par les hommes.
00:42:14 Surtout au paléolithique, où l'on chassait de gros
00:42:16 animaux, comme le mammouth, etc.
00:42:18 - Bison, oui, etc. - Voilà, donc il fallait
00:42:20 quand même être très forts, donc c'était plutôt des hommes
00:42:22 en groupe, c'était
00:42:24 collectivement, qui s'attaquaient à ces grandes bêtes,
00:42:26 qui ensuite fournissaient des quantités énormes
00:42:28 de viande, et comme au paléolithique, il y avait
00:42:30 de la glace, on pouvait conserver cette viande
00:42:32 plus facilement, etc. Donc on sait qu'il y avait
00:42:34 une grosse consommation de viande à cette époque.
00:42:36 On le sait aussi par les... On peut aujourd'hui
00:42:38 analyser les zoos et savoir à peu près ce que mangeaient
00:42:40 les gens de cette époque. Il y a des techniques qui permettent
00:42:42 de l'établir. Donc oui, ce sont
00:42:44 des faits établis, mais il y a
00:42:46 des historiens militants, ou souvent
00:42:48 des historiennes aussi, idéologues, qui
00:42:50 essayent soit de relativiser, soit carrément
00:42:52 de dénier complètement
00:42:54 cette réalité-là. J'en parle dans mon
00:42:56 livre, je consacre
00:42:58 un chapitre notamment à cette question.
00:43:00 C'est un enjeu,
00:43:02 il y a une bataille idéologique autour de
00:43:04 cette période de l'Histoire. - Mais juste, Jean-Luc Lepoisin,
00:43:06 on ne va pas s'apesantir là-dessus, on a
00:43:08 beaucoup de choses à dire, mais
00:43:10 dans les grottes, qu'elles soient à Lascaux, Chauvet ou ailleurs,
00:43:12 les bêtes, on les voit, hein ? Les dessins,
00:43:14 tout ça, elles sont importantes.
00:43:16 - Après, bon, ça c'est
00:43:18 un autre sujet, que je
00:43:20 ne traite pas dans mon livre, mais oui, la question des
00:43:22 animaux, on ne sait pas très bien à quoi ça correspond.
00:43:24 Est-ce que c'était pour la chasse ?
00:43:26 Est-ce que c'était des rituels religieux ?
00:43:28 Est-ce que c'était déjà de l'art ?
00:43:30 Je crois que les historiens, là aussi, ne sont pas trop d'accord
00:43:32 sur la réelle fonction de ces peintures-là. - Bien sûr, mais continuons
00:43:34 dans l'Histoire, ce qui est absolument passionnant,
00:43:36 vous en parlez aussi,
00:43:38 ne parlez que dans les grands repas
00:43:40 des rois, dans les
00:43:42 ce qu'on appelait dans les banquets,
00:43:44 royaume avant, républicain ensuite,
00:43:46 etc., la viande a toujours eu
00:43:48 un rôle central. - Ben oui,
00:43:50 j'évoque Astérix,
00:43:52 vous savez, le fameux banquet des Gaulois,
00:43:54 tous les albums d'Astérix se terminent
00:43:56 par le fameux banquet dans lesquels on mange
00:43:58 du sanglier, voilà.
00:44:00 Bien sûr, alors le banquet,
00:44:02 on pense, moi je pense,
00:44:04 je suis philosophe, je pense au banquet de Platon,
00:44:06 le symposium des Grecs,
00:44:08 qui était composé de deux
00:44:10 étapes, il y avait le repas proprement dit, puis après
00:44:12 il y avait les libations, donc on buvait du vin,
00:44:14 etc., mais la première étape,
00:44:16 le repas, c'était effectivement de la viande
00:44:18 qui était elle-même précédée du sacrifice animal.
00:44:20 Donc il y a une longue tradition,
00:44:22 vous avez raison, jusqu'à nos jours,
00:44:24 le fameux banquet républicain,
00:44:26 en tout cas,
00:44:28 je me suis assez focalisé, disons, sur la
00:44:30 culture européenne,
00:44:32 occidentale, si vous voulez, il y a une très
00:44:34 longue tradition, en tout cas, dans ce monde-là,
00:44:36 du banquet, qui est un lieu
00:44:38 de communion, de réunion,
00:44:40 qui est un lieu social, et la viande
00:44:42 occupe une place éminente, évidemment,
00:44:44 dans ce cadre-là. - Et enfin, tout le monde sait,
00:44:46 il n'y a pas un
00:44:48 petit écolier
00:44:50 qui ne sait pas que
00:44:52 promettait, comme Nirvana, Henri IV,
00:44:54 la poule au pot chaque dimanche. - C'est ça.
00:44:56 - C'était la poule au pot, c'était quelque
00:44:58 chose de... - Alors, oui,
00:45:00 je pense qu'on a oublié, parce qu'aujourd'hui,
00:45:02 on vit dans une société d'abondance, d'opulence,
00:45:04 que tout est à disposition,
00:45:06 donc quand vous allez au supermarché, vous avez des quantités astronomiques
00:45:08 de marchandises qui sont exposées, donc on a l'impression
00:45:10 que tout est facile, que tout est acquis, tout est
00:45:12 gagné, mais on a oublié que cette opulence
00:45:14 est relativement récente à l'échelle de l'histoire de l'humanité,
00:45:16 et pendant, en réalité, des siècles,
00:45:18 des millénaires, les hommes ont eu faim.
00:45:20 Ils ont souffert de la faim
00:45:22 et ils ont eu peur de la faim, de manquer.
00:45:24 Et donc,
00:45:26 promettre aux gens d'accéder à une consommation
00:45:28 de viande, c'est pendant des siècles, c'était une promesse
00:45:30 de bonheur, en fait. - C'était presque
00:45:32 une richesse, là. - Pas presque,
00:45:34 c'était le symbole même de la richesse,
00:45:36 en fait. Et donc, le fait que les classes populaires
00:45:38 aient pu accéder à la consommation de viande seulement
00:45:40 à partir du XXe siècle,
00:45:42 c'est un acquis social,
00:45:44 si on peut dire. La viande est
00:45:46 un acquis social. Et donc, quelque part,
00:45:48 ce qui me frappe, on en reparlera peut-être,
00:45:50 c'est que les attaques contre la
00:45:52 viande viennent du camp de la gauche,
00:45:54 qui s'en prend à un acquis social.
00:45:56 - D'une certaine gauche. - D'une certaine gauche
00:45:58 qui s'en prend aux standards de vie des classes populaires.
00:46:00 C'est quand même un paradoxe
00:46:02 extrêmement surprenant,
00:46:04 peut-être même un peu choquant,
00:46:06 qu'on aille dire aux ouvriers "maintenant, il faut arrêter
00:46:08 de manger de la viande". - Mais c'est cette gauche,
00:46:10 je dirais, allez, pour moi, caviar au haut
00:46:12 de l'homme, c'est cette gauche bobo.
00:46:14 Vous avez vu, on peut le citer,
00:46:16 Sandrine Rousseau qui attaque le barbecue.
00:46:18 - Absolument. - Élément masculin. Là, c'est le genre
00:46:20 qui est venu s'insérer.
00:46:22 - Pas que. Elle attaque le steak,
00:46:24 elle répond à Fabien Roussel qui dit que
00:46:26 la gastronomie française, c'est une bonne viande, un bon fromage
00:46:28 et un bon vin. Et
00:46:30 elle lui dit "tu t'en sortiras pas avec un steak".
00:46:32 Et elle dit aussi "quand on mange
00:46:34 de la viande, on déclenche des incendies en Afrique".
00:46:36 Bon, Madame Rousseau est quand même
00:46:38 coutumière des raccourcis et des slogans
00:46:40 quand même assez caricaturaux.
00:46:42 Donc moi, j'ai essayé
00:46:44 de voir un peu ce qu'il y avait derrière tout ça,
00:46:46 d'examiner un peu
00:46:48 les faits, je fais un peu de fact-checking
00:46:50 comme on dit. - Au bon sens du
00:46:52 terme, absolument. - Voilà, et j'essaye
00:46:54 de comprendre ce qu'il y a derrière
00:46:56 tout ça. - Mais alors la viande a toujours été,
00:46:58 Jean-Claude Poisin a vous le lire d'ailleurs,
00:47:00 quelque chose qui est...
00:47:02 Enfin, ça flattait le palais,
00:47:04 c'était, je dirais, le plat...
00:47:06 Quand on dit le plat de résistance,
00:47:08 c'était bien ça. - Oui.
00:47:10 Alors, il y a plusieurs aspects. Il y a l'aspect
00:47:12 gastronomique, effectivement,
00:47:14 il y a l'aspect diététique, parce que la viande, c'est nourrissant,
00:47:16 c'est roboratif, c'est-à-dire que
00:47:18 ça apporte quand même des nutriments essentiels,
00:47:20 ça permet de constituer la masse musculaire,
00:47:22 je veux dire, de tout temps,
00:47:24 déjà dans l'Antiquité, les athlètes étaient réputés
00:47:26 pour consommer beaucoup de viande, je cite un certain
00:47:28 Milon de Crotone, qui était le gendre de Pythagore,
00:47:30 et qui, paraît-il, mangeait un bœuf par jour.
00:47:32 Bon, évidemment, il y a une part de légende,
00:47:34 il y a de la légende, mais bon,
00:47:36 en tout cas, le menu des athlètes, c'était de la viande.
00:47:38 Encore aujourd'hui, les sportifs,
00:47:40 ils prennent des protéines, alors ils prennent plutôt des protéines
00:47:42 en poudre, ce genre de choses, mais enfin,
00:47:44 j'en connais beaucoup qui mangent du poulet et du fromage blanc,
00:47:46 parce qu'il faut de la masse musculaire.
00:47:48 Entre autres,
00:47:50 la viande est un aliment, effectivement,
00:47:52 essentiel, vital,
00:47:54 viande vient de "vivenda",
00:47:56 les choses nécessaires à la vie, en latin.
00:47:58 Donc oui, ça l'a toujours été,
00:48:00 biologiquement, ça l'est, culturellement,
00:48:02 socialement, ça l'a toujours été aussi,
00:48:04 à différentes époques de l'histoire,
00:48:06 j'évoque notamment le Moyen-Âge,
00:48:08 mais pas que le Moyen-Âge,
00:48:10 mais au Moyen-Âge, les seigneurs, ils mangeaient de la viande,
00:48:12 ils mangeaient du gibier, surtout,
00:48:14 de la viande d'animaux tués
00:48:16 lors de parties de chasse.
00:48:18 - Toujours la chasse. - Voilà, on revient à la chasse.
00:48:20 Et là, c'était un symbole de puissance,
00:48:22 un symbole de pouvoir, ça marquait aussi
00:48:24 le fait que le seigneur était un guerrier,
00:48:26 parce que la chasse est un peu une métaphore de la guerre,
00:48:28 c'est une espèce de guerre aussi qu'on mène, quelque part,
00:48:30 contre les animaux sauvages, c'est aussi un entraînement,
00:48:32 physique, parce qu'on utilise des armes,
00:48:34 on se déplace, on traque, etc.
00:48:36 Quelque part, c'est une préparation à la guerre.
00:48:38 Donc la viande a toujours été liée
00:48:40 à ces symboles virils,
00:48:42 héroïques, militaires, etc.
00:48:44 Alors, si vous voulez, Sandrine Rousseau, elle n'a pas
00:48:46 totalement tort quand elle dit qu'on peut associer la viande
00:48:48 à une certaine image de virilité, mais
00:48:50 bon, aujourd'hui, maintenant...
00:48:52 - Est-ce que la virilité doit être considérée comme un crime
00:48:54 contre l'humanité ? - Alors, vous avez raison,
00:48:56 il y a deux points. Premièrement, est-ce qu'on doit
00:48:58 criminaliser la virilité ? J'en suis pas certain.
00:49:00 Et le deuxième point, c'est que quelqu'un
00:49:02 qui mange de la viande aujourd'hui, d'ailleurs un homme ou une femme
00:49:04 qui va acheter son steak au supermarché dans une
00:49:06 barquette, n'a pas eu besoin de se
00:49:08 battre contre les animaux sauvages, donc il n'y a pas d'héroïsme
00:49:10 ni de virilité derrière ça.
00:49:12 Il faut aussi remettre les choses un peu en place.
00:49:14 - On va en parler tout de suite après cette petite pause
00:49:16 avec vous, c'est passionnant, vraiment, je le recommande.
00:49:18 Ce pro-steak,
00:49:20 Jean-Claude Foysin, y compris à ceux qui sont
00:49:22 anti-steak, vous allez voir, vous allez être
00:49:24 convertis assez vite. - Et peut-être que vous êtes
00:49:26 en train de déjeuner, appelez-nous !
00:49:28 Vous mangez peut-être une entrecôte saignante ou pas,
00:49:30 ou à point, bien sûr, vous nous appelez
00:49:32 0826 300 300,
00:49:34 on essaiera de répondre à toutes vos questions.
00:49:36 A tout de suite sur Sud Radio.
00:49:38 - Sud Radio, votre attention est notre
00:49:40 plus belle récompense. - Je voulais vous
00:49:42 m'inscrire d'exister, parce que vous êtes
00:49:44 vraiment la seule radio que j'écoute
00:49:46 et vous êtes quasiment les seuls à faire
00:49:48 véritablement votre métier de journaliste.
00:49:50 - Sud Radio, parlons vrai.
00:49:52 - Ici,
00:49:54 Sud Radio.
00:49:56 Les Français
00:49:58 parlent au français.
00:50:00 Je n'aime pas
00:50:02 la blanquette de veau.
00:50:04 Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:50:06 - Sud Radio Bercov
00:50:08 dans tous ses états.
00:50:10 - Eh oui, ça me rappelle
00:50:12 quelqu'un qui disait effectivement
00:50:14 le steak,
00:50:16 c'est vrai, du tartare,
00:50:18 parlons du steak, puisque pro-steak,
00:50:20 c'est très intéressant, parce que le steak
00:50:22 en tant que tel, les variétés de steak
00:50:24 sont énormes. Déjà, il faut voir
00:50:26 la viande, mais la viande, il y a des viandes.
00:50:28 La variété est infinie,
00:50:30 Jean-Claude Boisin.
00:50:32 - Déjà, steak, ça veut dire tranche,
00:50:34 et quand on dit un steak,
00:50:36 ça peut être une tranche
00:50:38 de n'importe quelle viande. Alors,
00:50:40 plutôt de la viande rouge, quand même. Il faut préciser,
00:50:42 c'est ce qu'on appelle la viande rouge,
00:50:44 et donc, c'est majoritairement de la viande bovine.
00:50:46 Alors, il faut préciser,
00:50:48 on dit du bœuf, mais à 80%,
00:50:50 c'est de la vache.
00:50:52 À 70%, peut-être...
00:50:54 - Quand on dit "viande de bœuf", oui, c'est vache.
00:50:56 - À 70%, c'est de la vache, en fait,
00:50:58 c'est de la vache laitière de réforme.
00:51:00 C'est-à-dire, c'est des vaches qui ont fini leur carrière,
00:51:02 on les utilise pour faire du lait,
00:51:04 puis quand elles ne font plus de lait,
00:51:06 elles deviennent des vaches à viande.
00:51:08 Pour 70%. On parle de la
00:51:10 consommation courante. Après, vous avez
00:51:12 des races à viande, comme on le disait,
00:51:14 qui sont spécialement élevées. Alors là,
00:51:16 ce sont des viandes de qualité,
00:51:18 donc forcément plus chères aussi.
00:51:20 On a parlé à Angus, par exemple,
00:51:22 le bœuf Wagyu au Japon,
00:51:24 vous avez des... Donc ça, c'est pour
00:51:26 les connaisseurs, et là, effectivement, il faut mettre le prix
00:51:28 si on veut manger ce type de viande.
00:51:30 Le Wagyu, c'est une viande qui est très persillée,
00:51:32 qui est très goûteuse, etc. Donc, quand on parle de
00:51:34 steak, c'est
00:51:36 Roland Barthes qui parlait déjà du steak dans les années 50,
00:51:38 qui expliquait qu'effectivement, il y a une infinie
00:51:40 variété des steaks. - Il a eu l'air, c'est une mythologie.
00:51:42 - Voilà, une mythologie, exactement. Il dit, il y a le
00:51:44 steak prolétaire, il y a le steak bourgeois,
00:51:46 il y a même le steak...
00:51:48 Alors, la démocratie fait que
00:51:50 il y a une sorte de standardisation des
00:51:52 modes de vie, donc d'alimentation,
00:51:54 donc tout le monde se retrouve à peu près autour de certains
00:51:56 aliments, mais ils ne sont quand même pas préparés de la même façon.
00:51:58 Et ils n'ont pas non plus la même qualité.
00:52:00 Les steaks n'ont pas tous la même qualité.
00:52:02 Les steaks français sont parmi les meilleurs du monde,
00:52:04 d'ailleurs, en termes de qualité.
00:52:06 Il y a notamment au niveau du
00:52:08 gras dans les steaks.
00:52:10 Par rapport aux steaks américains,
00:52:12 qui comportent beaucoup plus de graisse, si vous voulez,
00:52:14 parce que, derrière, par exemple, on peut parler des maladies
00:52:16 de civilisation,
00:52:18 des maladies coronariennes, etc., on accuse
00:52:20 la viande, mais il faut distinguer
00:52:22 les différentes qualités de viande. Toutes les viandes
00:52:24 n'ont pas la même qualité,
00:52:26 donc n'ont pas les mêmes effets sur la santé, notamment.
00:52:28 Donc, évidemment, si on mange
00:52:30 beaucoup de viande de mauvaise qualité,
00:52:32 on peut plus s'exposer à des problèmes de santé que si on mange
00:52:34 une viande de très bonne qualité
00:52:36 et de façon, disons, plus
00:52:38 modérée ou raisonnable. - Oui, plus modérée, bien sûr.
00:52:40 - Entre parenthèses, je prône aussi
00:52:42 une forme de modération.
00:52:44 - Oui, vous ne dites pas de manger matin, midi, soir.
00:52:46 - Non. Alors,
00:52:48 il y a un historien qui dit que, aux Etats-Unis,
00:52:50 fin du 19ème siècle,
00:52:52 les ouvriers mangeaient du steak au petit déjeuner.
00:52:54 Ce qui était pour eux une façon de montrer
00:52:56 qu'ils avaient atteint un bon niveau
00:52:58 de vie.
00:53:00 - Promotion sociale, on revient à ça.
00:53:02 - On revient à ça, la viande, c'est la promotion sociale.
00:53:04 Je mange de la viande, donc j'ai
00:53:06 atteint quand même un certain niveau de vie.
00:53:08 J'ai prouvé quelque chose dans ma vie, en fait.
00:53:10 Et ça, je pense que c'est très, très important.
00:53:12 - C'est la Rolex du début du 20ème,
00:53:14 du 19ème, 20ème.
00:53:16 - Un peu, si on n'a pas mangé de viande
00:53:18 avant 50 ans, on a raté sa vie. Je ne sais pas
00:53:20 si on peut dire ça, mais il y a un peu de ça.
00:53:22 Donc ça, c'est frappant, oui, effectivement.
00:53:25 - Oui. Et alors, justement, parlons...
00:53:27 Quelle a été...
00:53:29 Je m'adresse au professeur,
00:53:31 à la grégé de philosophie que vous êtes.
00:53:33 Quelle a été, en fait, au fil des ans,
00:53:35 vous en parlez, la position des philosophes,
00:53:37 des essayistes,
00:53:39 sur la viande ?
00:53:41 Elle a varié ?
00:53:43 - Oui. Ce que je dis dans mon livre,
00:53:45 un des aspects auxquels je me suis
00:53:47 intéressé, c'est que, si vous voulez,
00:53:49 je pense qu'il y a
00:53:51 une grande différence entre
00:53:53 le végétarisme antique et le végétarisme
00:53:55 moderne et contemporain.
00:53:57 Pour dire les choses simplement,
00:53:59 le végétarisme antique,
00:54:01 si vous voulez, les philosophes de l'antiquité,
00:54:03 que ce soit Pythagore,
00:54:05 Platon, Porphyre,
00:54:07 les grecs, notamment, mais aussi
00:54:09 un peu les romains qui s'inspiraient beaucoup des grecs,
00:54:11 souvent, ils ont prôné la frugalité
00:54:13 alimentaire et souvent aussi
00:54:15 le végétarisme.
00:54:17 On trouve ça chez Platon et Picur aussi.
00:54:19 Le sage,
00:54:21 il doit manger peu et de préférence
00:54:23 des aliments végétaux.
00:54:25 Mais,
00:54:27 cette alimentation frugale et végétale
00:54:29 était réservée à une élite savante.
00:54:31 Or, Platon dit
00:54:33 bien que les gens qui travaillent
00:54:35 physiquement, encore une fois,
00:54:37 les travailleurs de force,
00:54:39 les sportifs, les soldats, il le dit.
00:54:41 Dans l'Iliade,
00:54:43 les soldats qui partent faire la guerre de Troie,
00:54:45 qu'est-ce qu'ils mangent ? Ils mangent de la viande. Ils font des sacrifices animaux,
00:54:47 ils font griller de la viande sur le feu, etc.
00:54:49 Et Platon le dit. Pour ces gens-là,
00:54:51 il faut de la viande. Donc, Platon,
00:54:53 il ne disait pas qu'il faut du végétarisme pour tous.
00:54:55 Il y avait une distinction.
00:54:57 - En fait, l'élite était
00:54:59 plutôt végétale.
00:55:01 - Exactement.
00:55:03 Et aujourd'hui, c'est presque l'inverse.
00:55:05 On a une élite
00:55:07 intellectuelle, savante,
00:55:09 CSP+, éduquée, etc.
00:55:11 bourgeoisie urbaine,
00:55:13 qui est tentée plutôt par le végétarisme
00:55:15 et la frugalité, la sobriété, toutes ces choses
00:55:17 qui sont aujourd'hui dans l'air du temps.
00:55:19 Et qui va dire aussi
00:55:21 au peuple,
00:55:23 aux ouvriers, "faites comme nous,
00:55:25 et si vous ne le faites pas, vous êtes des salauds,
00:55:27 ou bien, en tout cas, vous êtes
00:55:29 des beaufs,
00:55:31 des machos, etc.
00:55:33 Vous êtes des gens horribles, en fait.
00:55:35 Donc, on veut imposer d'en haut
00:55:37 un végétarisme pour tous.
00:55:39 Il me semble que Platon, Pythagore
00:55:41 et Porphyre étaient beaucoup plus sages,
00:55:43 parce qu'eux savaient très bien que
00:55:45 quand on travaille physiquement, on a besoin d'une nourriture
00:55:47 substantielle, et que la viande en fait partie.
00:55:49 Ça, c'est la sagesse antique
00:55:51 pour moi. Et je pense que
00:55:53 les philosophes modernes et contemporains ne sont pas très sages.
00:55:55 Enfin, je ne veux pas généraliser, mais en tout cas,
00:55:57 ceux qui aujourd'hui se disent philosophes
00:55:59 nous vendent
00:56:01 des doctrines qui n'ont pas
00:56:03 grand chose de sage,
00:56:05 ni même souvent de philosophique.
00:56:07 - Mais est-ce que c'est lié, alors justement, à ce que vous en parlez,
00:56:09 est-ce que, sans faire
00:56:11 d'amalgame et sans faire de schématisation,
00:56:13 est-ce que les gens qui aiment la viande
00:56:15 sont en général des bons vivants,
00:56:17 et les gens qui n'aiment pas la viande, je ne dis pas que
00:56:19 ce sont de tristes cires, mais que
00:56:21 quand même, est-ce qu'il y a des différences de comportement ?
00:56:23 Jean-Claude Poisin.
00:56:25 - Alors, oui, là,
00:56:27 je vais vous poser une question,
00:56:29 c'est difficile de vous répondre.
00:56:31 J'observe que, en tout cas,
00:56:33 les végétariens
00:56:35 contemporains, effectivement,
00:56:37 sont quand même souvent des gens
00:56:39 que moi je qualifierais un peu de donneurs de leçons,
00:56:41 et
00:56:43 des gens qui sont toujours dans le registre
00:56:45 de la victimisation, enfin, très souvent,
00:56:47 de la culpabilisation, voire
00:56:49 de la punition, en fait, c'est-à-dire, au fond,
00:56:51 c'est toujours, voilà, victimisation,
00:56:53 culpabilisation, donc, punition, c'est toujours
00:56:55 une espèce de trio, comme ça, qu'on retrouve.
00:56:57 - Et Sérémaère, avec ma discipline.
00:56:59 - Oui, vous avez très bien raison, voilà, c'est ça.
00:57:01 Et moi, c'est ça, ça me dérange aussi,
00:57:03 beaucoup. Donc, à l'inverse,
00:57:05 c'est vrai que
00:57:07 un mangeur de viande fera
00:57:09 beaucoup moins la leçon, enfin, les mangeurs de viande
00:57:11 ne disent pas que tout le monde doit manger de la viande, d'ailleurs, moi,
00:57:13 je ne le dis pas non plus, au contraire,
00:57:15 je suis pour la liberté des gens, la liberté des modes
00:57:17 de vie et d'alimentation.
00:57:19 Mais ce qui me dérange, c'est quand des végétariens
00:57:21 me disent à moi que si je ne mange
00:57:23 pas de viande, alors je suis une mauvaise
00:57:25 personne. - Si vous mangez de la viande,
00:57:27 vous êtes une mauvaise personne. - Excusez-moi, oui,
00:57:29 parce que je mange de la viande,
00:57:31 pire que ça, je serais un barbare.
00:57:33 Les mangeurs de barbac,
00:57:35 si vous me permettez, sont des barbares.
00:57:37 Bon, comme je vous le disais au début,
00:57:39 j'ai envie de leur répondre,
00:57:41 touche pas à mon assiette, c'est-à-dire
00:57:43 ce qui se passe dans mon assiette, ça me regarde moi,
00:57:45 et je ne permettrai à personne
00:57:47 de me dire ce que je dois manger ou pas.
00:57:49 Par ailleurs, je suis un citoyen conscient,
00:57:51 responsable, je pense
00:57:53 avoir conscience du monde dans lequel je vis,
00:57:55 je fais attention, je respecte
00:57:57 les animaux, l'environnement,
00:57:59 les humains, mes semblables,
00:58:01 mais ça n'implique pas pour moi
00:58:03 que je doive renoncer à la consommation de viande.
00:58:05 - Et vous savez ce qu'a dit un philosophe américain
00:58:07 du temps des hippies,
00:58:09 j'aime beaucoup, il a dit, c'est avec les vaches
00:58:11 sacrées qu'on fait les meilleurs steaks au poivre.
00:58:13 - He he, he he,
00:58:15 oui. - Ce qui est une manière aussi
00:58:17 d'accommoder. On en parle
00:58:19 tout de suite après cette petite pause, et avec
00:58:21 les auditeurs de Sud Radio. - Évidemment, vous aurez
00:58:23 la parole 0826 300 300,
00:58:25 et vous êtes beaucoup déjà à réagir
00:58:27 sur le Facebook par exemple, il y a Fabrice qui nous dit
00:58:29 il faut alterner la viande blanche et rouge,
00:58:31 la viande rouge il y a beaucoup de fer dedans,
00:58:33 etc. On va essayer de prendre un maximum
00:58:35 de vos commentaires, et puis évidemment un maximum
00:58:37 d'appels 0826 300 300,
00:58:39 à tout de suite sur Sud Radio.
00:58:41 Sud Radio Bercov dans tous ses états,
00:58:43 midi 14h, André Bercov.
00:58:45 Ici Sud Radio,
00:58:49 les français parlent au français,
00:58:53 les carottes sont cuites,
00:58:57 les carottes sont cuites.
00:58:59 Sud Radio Bercov
00:59:01 dans tous ses états.
00:59:03 - Eh bien, les carottes,
00:59:05 je ne sais pas si elles sont cuites,
00:59:07 mais la viande, on a intérêt à la prendre,
00:59:09 effectivement, alors selon vos coups,
00:59:11 à point, saignant, tout bleu,
00:59:13 vous savez, vous avez tout,
00:59:15 les variétés, on en parle avec.
00:59:17 Jean-Claude Poisa, vraiment un très bon livre que je recommande,
00:59:19 Prostec, vous allez voir,
00:59:21 ça va vous donner des envies
00:59:23 tout de suite d'aller
00:59:25 se payer une très très bonne viande.
00:59:27 Jean-Claude Poisa, effectivement,
00:59:31 c'est politique aussi la viande,
00:59:33 ou l'anti-viande.
00:59:35 - Ça le devient, enfin c'est en train de devenir,
00:59:37 ça fait déjà quelques années.
00:59:39 Oui, c'est ce que je disais au départ,
00:59:41 c'est-à-dire, je distingue, si vous voulez,
00:59:43 un végétarisme éthique,
00:59:45 donc moral, si vous voulez,
00:59:47 qui est une affaire personnelle et privée que je respecte,
00:59:49 complètement, et un végétarisme politique,
00:59:51 c'est quand on dit végétarisme pour tous.
00:59:53 Là, ça devient politique.
00:59:55 Et qu'on incrimine un mode de production,
00:59:57 une économie,
00:59:59 un système économique, parce que les animalistes
01:00:01 sont souvent aussi
01:00:03 anticapitalistes, etc.
01:00:05 Donc ça devient une espèce d'idéologie révolutionnaire,
01:00:07 qui reprend presque
01:00:09 les itèmes marxistes,
01:00:11 quand une pollution elle dit "Animalistes de tous les pays,
01:00:13 unissez-vous !"
01:00:15 Donc les animaux, c'est les nouveaux prolétaires.
01:00:17 - Oui, c'est ça. - C'est la nouvelle classe opprimée.
01:00:19 - C'est la vraie.
01:00:21 - Ils pourraient pas dire "les racisés",
01:00:23 mais ils sont pas loin.
01:00:25 - Il y a une intersectionnalité des luttes.
01:00:27 Il y a une intersectionnalité des luttes, bien sûr.
01:00:29 Vous savez comment ça s'appelle,
01:00:31 le racisme envers les animaux ? Ça s'appelle le spécisme.
01:00:33 Ça porte un nom,
01:00:35 et vous avez un philosophe,
01:00:37 Peter Singer, pour ne pas le nommer,
01:00:39 qui a écrit un livre qui s'appelle "La libération
01:00:41 animale", en 1975,
01:00:43 qui est la bible de l'antispécisme,
01:00:45 et qui dit que le spécisme
01:00:47 est l'équivalent du racisme et du sexisme.
01:00:49 C'est-à-dire,
01:00:51 à partir du moment où vous considérez que la vie d'un être humain
01:00:53 vaut plus que celle d'un animal, vous êtes raciste envers l'animal.
01:00:55 - Vous êtes raciste. - Mais oui !
01:00:57 Donc ne pas manger de la viande,
01:00:59 c'est ne pas être raciste envers les animaux,
01:01:01 bien sûr, bien sûr. - Et on étend le champ.
01:01:03 - Complètement. - On étend le champ.
01:01:05 - Mais c'est écrit, moi je n'exagère rien,
01:01:07 je me contente de livrer les éléments
01:01:09 du débat. - C'est vrai que c'est assez lisant.
01:01:11 - Après je commente, mais...
01:01:13 Et ça c'est beaucoup repris, c'est utilisé
01:01:15 abondamment.
01:01:17 - Apparemment, d'après ce que vous avez dit en début
01:01:19 d'entretien, Jean-Claude Poissard,
01:01:21 ça n'affecte pas beaucoup
01:01:23 la population,
01:01:25 quand même. - Oui et non.
01:01:27 La France est un pays, je dirais, qui résiste
01:01:29 pas trop mal. Je pense
01:01:31 qu'il y a des traditions gastronomiques et culinaires
01:01:33 en France qui y sont pour beaucoup.
01:01:35 Il y a aussi une tradition de l'élevage en France,
01:01:37 qui occupe une place importante. - Bien sûr.
01:01:39 - Donc si vous voulez, les antispécistes sont pas très nombreux
01:01:41 dans les régions où il y a de l'élevage.
01:01:43 Il y a... Jérôme Fourquet a fait une étude,
01:01:45 il a montré que le parti animaliste enregistre
01:01:47 des scores là où il n'y a pas d'élevage, justement.
01:01:49 Mais dans les régions où il y a de l'élevage, il ne fait pas de score.
01:01:51 - Ah oui, il ne fait pas. - Et oui !
01:01:53 Donc la France est protégée par ses traditions culinaires,
01:01:55 gastronomiques, agricoles,
01:01:57 pastorales, etc.
01:01:59 Mais en même temps, il y a une tendance mondiale
01:02:01 qui vient d'ailleurs, je pense,
01:02:03 principalement des pays anglo-saxons, donc Etats-Unis,
01:02:05 Angleterre, pays, disons,
01:02:07 Europe du Nord aussi.
01:02:09 Et cette vague, elle vient aussi chez nous.
01:02:11 Et comme je disais, ça touche quand même
01:02:13 la jeune génération, notamment par les réseaux sociaux.
01:02:15 Donc si vous voulez,
01:02:17 je serais assez nuancé. C'est-à-dire qu'en l'état
01:02:19 actuel des choses, il n'y a pas péril en la demeure.
01:02:21 Mais peut-être que dans une génération
01:02:23 ou deux, les choses pourraient bouger.
01:02:25 On ne va pas basculer majoritairement
01:02:27 vers le véganisme à court terme,
01:02:29 je ne pense pas. Et la planète non plus
01:02:31 d'ailleurs, parce que nous, occidentaux,
01:02:33 on peut encore aussi évoluer
01:02:35 vers une réduction,
01:02:37 mais à l'échelle mondiale, la consommation va augmenter.
01:02:39 - Alors je voudrais avoir
01:02:41 votre sentiment sur l'autre problème qui m'a
01:02:43 halluciné quand je savais,
01:02:45 la viande imprimée. Vous avez vu qu'on
01:02:47 commence à parler
01:02:49 de toutes celles dont je veux dire,
01:02:51 on va vers l'intelligence artificielle
01:02:53 et on va évidemment vers la viande artificielle
01:02:55 en tout cas, "puissante", guillemets, etc.
01:02:57 Ça traduit quoi, à votre avis ?
01:02:59 Parce que ça y est, on va vous présenter
01:03:01 de la viande, alors que ce sont des impressions
01:03:03 de viande, une viande sans viande, mais
01:03:05 comment peut-on arriver là ?
01:03:07 - Ça me fait penser au film
01:03:09 "L'aile ou la cuisse" de Claude Zidi, vous savez ?
01:03:11 Ce film où on voit ces deux funès
01:03:13 et ces coluches qui regardent comment une cuisse
01:03:15 de poulet se fabrique.
01:03:17 Alors évidemment, c'est une comédie, mais
01:03:19 ce qui était une comédie
01:03:21 dans les années 70 devient un petit peu
01:03:23 notre réalité aujourd'hui. J'en parle dans le livre,
01:03:25 je traite ça plutôt à la fin,
01:03:27 notamment dans la conclusion,
01:03:29 ce qu'on appelle la viande de culture,
01:03:31 ou la viande cellulaire,
01:03:33 en anglais on dit "cell meat", donc
01:03:35 "cellular meat".
01:03:37 Il y a plein de dénominations, on dit aussi "clean meat",
01:03:39 c'est-à-dire la viande propre,
01:03:41 ce qui en dit long. - Exactement, c'est très
01:03:43 significatif. - Quand on mange un steak saignant, c'est sale.
01:03:45 Il faut le dire.
01:03:47 Donc, tout ça, ce sont des tendances
01:03:49 effectivement économiques.
01:03:51 - Oui, parce qu'il y a
01:03:53 le business derrière. - Évidemment, il y a un énorme business
01:03:55 qui se profite derrière tout ça.
01:03:57 Alors, si vous voulez, moi je
01:03:59 ne suis pas hostile aux
01:04:01 changements, aux progrès, etc., donc j'ai pas
01:04:03 d'hostilité de principe à la viande de culture.
01:04:05 Par contre, ce qui m'embête,
01:04:07 c'est quand on, pour promouvoir
01:04:09 la viande de culture, on va,
01:04:11 encore une fois,
01:04:13 dénigrer la viande dite
01:04:15 traditionnelle, faite à partir de l'élevage.
01:04:17 - Mais cette viande de culture, moi j'en ai déjà goûté,
01:04:19 ça peut avoir du goût ?
01:04:21 - Je n'ai pas goûté. - Donc, je me dis,
01:04:23 c'est quoi cette viande de culture ? - Il faut savoir que c'est un procédé
01:04:25 qui coûtait très cher il y a encore quelques années,
01:04:27 donc c'était pas du tout rentable, et là,
01:04:29 on a réussi à trouver
01:04:31 des procédés qui permettent de la rendre
01:04:33 économiquement rentable, donc
01:04:35 derrière, la machine va se mettre en route.
01:04:37 - Mais ça veut dire qu'à terme, enfin, on va pas faire de l'apocalypse
01:04:39 et on va pas jouer les cassandres, mais à terme,
01:04:41 ça peut effectivement faire un combat
01:04:43 pour la survie du vrai élevage.
01:04:45 - Absolument, c'est ce qu'on appelle,
01:04:47 c'est ce que Joseph Schumpeter appelle la destruction créatrice,
01:04:49 si vous avez un nouveau modèle économique,
01:04:51 il peut potentiellement remplacer l'ancien.
01:04:53 Mais, bon, je crois pas complètement, parce que
01:04:55 à mon avis, à mon humble avis,
01:04:57 "my humble opinion", comme on dit,
01:04:59 je pense quand même que la viande d'élevage
01:05:01 continuera d'exister, mais peut-être que ça deviendra
01:05:03 quelque chose de rare, donc de chère,
01:05:05 et de réservé peut-être à des privilégiés.
01:05:07 - A une élite, oui. - Et par contre,
01:05:09 pour, encore une fois, les classes populaires,
01:05:11 peut-être que là, on pourra proposer des substituts de viande,
01:05:13 moins chère, etc.
01:05:15 Je pense qu'on va peut-être s'orienter vers ce modèle.
01:05:17 Claude Lévi-Strauss en parlait déjà dans les années 90,
01:05:19 et il disait que la viande, à l'avenir, va devenir quelque chose de rare
01:05:21 et de chère, donc de très recherchée,
01:05:23 et donc peut-être que ça va redevenir
01:05:25 ce que c'était au Moyen-Âge, c'est-à-dire un aliment
01:05:27 qui est un symbole de réussite sociale,
01:05:29 ce que ça n'est plus aujourd'hui,
01:05:31 si vous voulez. Et je pense que le dénigrement
01:05:33 de la viande vient peut-être de là, c'est peut-être une clé,
01:05:35 je pense, c'est-à-dire
01:05:37 la viande est dénigrée par une fraction de la bourgeoisie
01:05:39 urbaine occidentale, parce qu'elle est
01:05:41 accessible à tous, et au peuple.
01:05:43 - Et s'il est gueux,
01:05:45 comment ça pourra avoir de la viande ?
01:05:47 - Exactement, ça va plus. Donc il faut se distinguer socialement.
01:05:49 Donc on se distingue en disant "on va manger des végétaux".
01:05:51 Mais demain, si la viande redevient
01:05:53 un plat rare et cher, ça redeviendra un moyen
01:05:55 de distinction sociale, et le peuple en sera privé.
01:05:57 Donc on retombera sur nos pieds, si je
01:05:59 puis dire, c'est-à-dire un système proche de ce qu'on a
01:06:01 connu au Moyen-Âge,
01:06:03 ou même peut-être dans l'Antiquité, où la viande était
01:06:05 un aliment de l'élite. Enfin,
01:06:07 pas dans l'Antiquité, pour en parler.
01:06:09 En tout cas pas chez les Grecs et les Romains, mais
01:06:11 chez les Gaulois, ou chez les Celtes
01:06:13 et les Germains, et en tout cas
01:06:15 chez les peuples européens du Moyen-Âge, c'est très clair.
01:06:17 - Et à votre avis,
01:06:19 justement, pour revenir à ça,
01:06:21 parce que le fait d'avoir intitulé, moi,
01:06:23 ça m'a frappé, et bon, dites-le,
01:06:25 "prostèque",
01:06:27 c'est-à-dire qu'effectivement,
01:06:29 depuis quand on peut dire,
01:06:31 intéressant, c'est à l'historien que je parle,
01:06:33 depuis quand le clivage
01:06:35 pro- et anti-stèque existe ?
01:06:37 Il fut un temps, moi, on ne se posait
01:06:39 absolument pas la question.
01:06:41 Manger ce qu'on voulait, de la viande...
01:06:43 Moi, je suis
01:06:45 de la génération où
01:06:47 l'anti-spécisme, le spécisme, ça existait pas.
01:06:49 On mangeait, et puis voilà...
01:06:51 - Écoutez, alors je vous ai dit, le livre de Singer
01:06:53 date de 1975. - 75, oui.
01:06:55 - Je pense que quand il est sorti,
01:06:57 il était sans doute assez confidentiel.
01:06:59 Mais aujourd'hui, c'est un best-seller mondial,
01:07:01 ce livre. Il faut savoir que
01:07:03 le livre est un des auteurs les plus cités
01:07:05 dans les universités du monde entier.
01:07:07 Donc, c'est devenu une référence.
01:07:09 Alors, il y a plusieurs vagues.
01:07:11 Effectivement, dans les années 70,
01:07:13 vous avez raison, moi je suis né dans les années 70,
01:07:15 j'ai grandi dans les années 80.
01:07:17 À cette époque-là, c'était ultra-minoritaire,
01:07:19 confidentiel. A partir du début
01:07:21 des années 2000, je pense qu'il y a un réveil,
01:07:23 et depuis 2010, il y a une offensive.
01:07:25 Je dirais une bonne dizaine d'années environ,
01:07:27 il y a une offensive clairement anti-viande.
01:07:29 - Organisée.
01:07:31 - Organisée, consciente, idéologisée,
01:07:33 avec ses théoriciens,
01:07:35 avec ses militants, avec ses petits soldats,
01:07:37 les compagnons de route, etc.
01:07:39 - C'est pour ça qu'il est bon que quelqu'un fasse la résistance.
01:07:41 Ce que vous avez fait, là.
01:07:43 - C'est-à-dire que je me suis senti
01:07:45 investi de cette petite mission.
01:07:47 - Voilà.
01:07:49 - On a du monde au standard, mais juste avant,
01:07:51 je rebondis sur une question d'un auditeur
01:07:53 qui rejoint un peu la vôtre, André Bercoff.
01:07:55 Est-ce que vous pensez que les protéines
01:07:57 d'insectes, la viande d'insectes, peut prendre un peu aussi
01:07:59 plus de place ? Ça rejoint la viande cellulaire.
01:08:01 - Oui, ça fait partie des choses,
01:08:03 là aussi, je pense, d'avenir.
01:08:05 Mais là encore,
01:08:07 il y a des réticences culturelles.
01:08:09 Moi, à titre personnel, je ne suis pas
01:08:11 très emballé.
01:08:13 Mais je pense que beaucoup de gens ne le seront pas.
01:08:15 Parce qu'il y a différentes sortes de viande aussi.
01:08:17 Quand on dit "les animaux, mangez les animaux",
01:08:19 on ne mange pas n'importe quel animal, pas n'importe comment.
01:08:21 À une époque, on a mangé du cheval,
01:08:23 après on a arrêté d'en manger.
01:08:25 On peut manger du cochon ou pas.
01:08:27 On peut manger du...
01:08:29 - Les vietnamiens mangent du chien ?
01:08:31 - Exactement. Les indiens refusent
01:08:33 de manger du bœuf. Je veux dire, donc,
01:08:35 il y a viande et viande. En Europe,
01:08:37 manger les insectes,
01:08:39 on va considérer, je pense que beaucoup de gens
01:08:41 considéreront que c'est une viande qui n'est pas très digne.
01:08:43 Encore une fois, peut-être, il y avait aussi
01:08:45 des viandes de riches et des viandes de pauvres.
01:08:47 Tout à l'heure, on parlait des seigneurs,
01:08:49 ils mangeaient du gibier, les pauvres mangeaient plutôt du lapin
01:08:51 ou ce genre de viande.
01:08:53 Je ne suis pas certain que ça prenne.
01:08:55 Mais ce sera peut-être inclus
01:08:57 dans des plats préparés
01:08:59 ou ce sera des ingrédients
01:09:01 qui seront discrètement inclus dans des plats sans que personne
01:09:03 le sache. Et on vendra peut-être de la viande de bœuf
01:09:05 où il y aura un pourcentage de... - Mais comme on aime la transparence,
01:09:07 on aimera le savoir quand même.
01:09:09 - Alors peut-être qu'il y aura une trace à visiter, effectivement.
01:09:11 - On verra. - On verra.
01:09:13 - On a Jean-François qui nous appelle depuis Valence. Bonjour Jean-François.
01:09:15 - Bonjour Jean-François. - Oui, bonjour
01:09:17 messieurs, merci pour votre conversation.
01:09:19 Toujours très intéressante et merci
01:09:21 pour votre ouvrage sur la viande. Alors moi,
01:09:23 je suis un gars un peu particulier
01:09:25 parce que je suis éleveur depuis
01:09:27 pas très longtemps, enfin depuis quelques années quand même.
01:09:29 Et je me suis installé éleveur
01:09:31 en étant d'accord avec Sandrine Rousseau
01:09:33 malgré tout.
01:09:35 - On peut, on peut.
01:09:37 - Disons que mon objectif
01:09:39 est de travailler
01:09:41 à l'accompagnement de la réduction de la consommation
01:09:43 de viande. Alors vous voyez, c'est un peu particulier.
01:09:45 - Ah oui, vous êtes éleveur et vous travaillez à la réduction
01:09:47 de la consommation de viande. C'est intéressant.
01:09:49 - L'idée étant que mon travail,
01:09:51 je consomme mon travail comme
01:09:53 un accompagnement au bien-être animal en fait.
01:09:55 - D'accord.
01:09:57 - Je considère véritablement que la viande
01:09:59 industrielle est
01:10:01 un vrai problème et que pour moi
01:10:03 et c'est la question que je voulais vous poser
01:10:05 est-ce que vous pensez que la viande industrielle, notamment
01:10:07 il y a des poulets qui se font
01:10:09 en quelques semaines, en trois semaines
01:10:11 enfin je veux dire on fait un poulet
01:10:13 nourri avec, enfin bref, complètement
01:10:15 on va dire gonflé aux hormones, même si c'est pas
01:10:17 forcément aux hormones mais bref. - Bien sûr, je comprends.
01:10:19 - On a une viande
01:10:21 qui à mon avis est
01:10:23 désanimalisée, enfin
01:10:25 qui dénature complètement
01:10:27 la conception
01:10:29 même de, enfin la vie de l'animal
01:10:31 et donc pour moi c'est une
01:10:33 déshumanisation de consommer
01:10:35 cette culte de viande. Est-ce que pour vous
01:10:37 ça correspondrait aussi à un problème
01:10:39 de consommer cette viande industrielle
01:10:41 qui est faite dans des conditions
01:10:43 quand même discutables sur le point de vue
01:10:45 y compris de l'éthique ? - Oui.
01:10:47 - De l'éthique et puis du traitement.
01:10:49 - Vous élevez quel type d'animaux, pardon ?
01:10:51 - Des porcs. - D'accord, d'accord.
01:10:53 Ecoutez, bien entendu
01:10:55 je m'en explique
01:10:57 dans le livre, c'est-à-dire moi je suis pour une
01:10:59 je défends une position que je considère
01:11:01 raisonnable et équilibrée, enfin j'essaye
01:11:03 c'est-à-dire bien entendu je suis pour qu'on
01:11:05 puisse manger une viande de qualité, je suis pour
01:11:07 une alimentation de qualité pour
01:11:09 le plus grand nombre de gens possible, ça va
01:11:11 de soi, donc je ne souhaite pas que les gens mangent
01:11:13 des aliments qui soient mauvais
01:11:15 nocifs et pour l'environnement et pour la santé
01:11:17 et pour le bien-être animal. Donc oui
01:11:19 il faut privilégier les élevages
01:11:21 extensifs qui
01:11:23 permettent de respecter les animaux
01:11:25 et le bien-être des animaux, donc là-dessus
01:11:27 il n'y a aucun doute et aucune ambiguité.
01:11:29 Mais
01:11:31 ce qui me gêne ce sont justement
01:11:33 les amalgames si vous voulez, c'est-à-dire que sous prétexte
01:11:35 de, effectivement, il y a des dérives
01:11:37 il y a des excès, il y a des choses qui
01:11:39 dysfonctionnent dans l'industrie, on va condamner
01:11:41 tout un secteur économique et on va dire
01:11:43 c'est toute la viande qu'il faut arrêter et interdire.
01:11:45 Donc c'est ça qui est gênant dans l'histoire.
01:11:47 Ce sont les amalgames et les raccourcis.
01:11:49 Donc je dis qu'il ne faut pas jeter l'oprop
01:11:51 sur toute une filière de production
01:11:53 parce qu'il y a des mauvais
01:11:55 comportements ou des dérives,
01:11:57 etc. Donc il faut corriger
01:11:59 ces dérives et donc votre démarche,
01:12:01 je la soutiens totalement, elle me paraît
01:12:03 extrêmement... - Il faut l'équilibre, quoi.
01:12:05 Il faut un véritable équilibre, effectivement.
01:12:07 - Votre démarche
01:12:09 aussi je la soutiens totalement
01:12:11 et en même temps je serai assez militant
01:12:13 pour remettre les abattoirs au centre des villes
01:12:15 et que les gens puissent aller
01:12:17 voir ce qui se passe. - Oui, écoutez,
01:12:19 c'est extrêmement intéressant ce que vous dites
01:12:21 parce qu'effectivement, je pense
01:12:23 il y a ce qu'on appelle, les sociologues parlent
01:12:25 de sarcophagie, j'en parle dans le livre,
01:12:27 c'est-à-dire cette tendance à éloigner...
01:12:29 - Les amoureux de Sarkozy ?
01:12:31 - Non, ça vient de
01:12:33 "sarx" en grec, c'est la chair.
01:12:35 En fait, si vous voulez, c'est l'idée que
01:12:37 les gens n'ont pas forcément conscience
01:12:39 quand ils mangent de la viande, que c'est de la viande.
01:12:41 Et surtout, d'où elle provient
01:12:43 et de quel aliment... - Donc voilà, on voit comment
01:12:45 c'est fabriqué, comment on va y faire. - Retrouver la
01:12:47 conscience de ce qu'on mange, en général d'ailleurs,
01:12:49 mais en particulier
01:12:51 les produits animaux et notamment la viande.
01:12:53 Rétablir le lien entre
01:12:55 les consommateurs et les produits d'origine.
01:12:57 - Ça c'est une bonne chose. - Je suis évidemment d'accord
01:12:59 avec ça et donc, bien sûr, monsieur,
01:13:01 je trouverais aussi que ce serait une bonne chose.
01:13:03 Moi je fais partie de ceux qu'on appelle
01:13:05 les zoophages, c'est-à-dire ceux qui...
01:13:07 Les zoophages, ce sont ceux qui
01:13:09 aiment savoir ce qu'ils mangent et en particulier
01:13:11 qui aiment reconnaître l'animal qu'ils mangent.
01:13:13 Donc ça ne me choquerait pas, effectivement,
01:13:15 qu'on rétablisse ce lien
01:13:17 entre la population et l'élevage
01:13:19 et l'abattage aussi, d'ailleurs. - Et je dirais, comme
01:13:21 Corinne Péuchon, mais dans un autre sens, zoophages
01:13:23 de tous les pays, unissez-vous.
01:13:25 - Merci beaucoup Jean-François pour votre appel. On marque une
01:13:27 dernière petite pause dans Bercov, dans Tous ces États.
01:13:29 Et on revient dans quelques instants.
01:13:31 Nous sommes ensemble jusqu'à 14h. A tout de suite sur
01:13:33 Sud Radio.
01:13:35 Sud Radio Bercov, dans Tous ces États.
01:13:37 Appelez maintenant pour réagir.
01:13:39 0826 300 300.
01:13:41 Ici Sud Radio.
01:13:43 Ici Sud Radio.
01:13:45 Ici Sud Radio.
01:13:47 Les Français parlent au français.
01:13:49 Les Français parlent au français.
01:13:51 Je n'aime pas la blanquette de veau.
01:13:53 Je n'aime pas la blanquette de veau.
01:13:55 Je n'aime pas la blanquette de veau.
01:13:57 Sud Radio Bercov, dans Tous ces États.
01:13:59 13h47 sur Sud Radio, nous sommes toujours
01:14:01 avec Jean-Claude Poisa qui vient nous voir pour son livre
01:14:03 "Prostec, le carnivorisme est un humanisme"
01:14:05 aux éditions Albain Michel. Nous avons
01:14:07 Philippe qui nous appelle depuis la Dordogne.
01:14:09 Bonjour Philippe.
01:14:11 Eh bien bonjour
01:14:13 Monsieur Bercov. Je dis monsieur
01:14:15 parce que vous êtes vraiment un monsieur.
01:14:17 Merci. Il n'y a pas de problème.
01:14:19 Je sais bien qu'il faut que
01:14:23 la radio vive, mais quand on voit
01:14:25 le sujet de l'émission
01:14:27 et puis les pubs qu'il y a
01:14:29 à la radio, il n'y a pas photo.
01:14:31 Bon enfin bref, c'est vrai que
01:14:33 depuis
01:14:35 quelques temps
01:14:37 beaucoup de gens
01:14:39 font du lobbyisme sur
01:14:41 le végétalisme, le véganisme
01:14:43 le ci, le là. On a
01:14:45 toujours mangé de la viande, on en mangera
01:14:47 toujours. Maintenant il faut manger
01:14:49 de la vraie viande, il ne faut pas manger de la viande
01:14:51 qu'on achète dans les supermarchés.
01:14:53 Ils ne vendent que
01:14:55 je passe le mot, mais que de la...
01:14:57 Voilà. Ah oui carrément pour vous.
01:14:59 Oui. Allez
01:15:01 sortir un peu
01:15:03 de vos villes, allez
01:15:05 dans les campagnes ou
01:15:07 dans les banlieues, vous allez voir qu'il y a des gens
01:15:09 qui font des bons produits.
01:15:11 Sûrement. Oui, des très
01:15:13 bons produits, même dans les producteurs
01:15:15 de viande de bovine,
01:15:17 d'ovine, dans les volailles
01:15:19 il y a des très bons produits
01:15:21 à 10, 15 ou 30 kilomètres
01:15:23 de chez vous. Ce n'est pas un problème de les faire.
01:15:25 Absolument, on est bien d'accord.
01:15:27 Il y a plein de gens qui ont peur de prendre
01:15:29 leur voiture pour aller acheter des bons produits,
01:15:31 mais ils n'ont pas peur de prendre leur voiture
01:15:33 pour aller manger chez McDo,
01:15:35 chez Burger King, chez KFC,
01:15:37 où ils vont manger que de la...
01:15:39 Voilà.
01:15:41 Sauf que vous savez, c'est le
01:15:43 terminal problème, ça Philippe, vous avez raison de
01:15:45 souligner, sauf que McDo et compagnie
01:15:47 c'est 5 euros, ils ont l'impression que s'ils vont
01:15:49 aller ailleurs, on va leur demander
01:15:51 35 euros. Ce qui
01:15:53 est faux, mais c'est ça qu'on a
01:15:55 réussi à faire entrer dans la tête des gens.
01:15:57 Tout à fait. Avec 5 euros
01:15:59 de bonne viande, vous mangez
01:16:01 de la bonne viande. Vous êtes
01:16:03 4 ou 5 à manger à la maison,
01:16:05 vous achetez pour 25 euros
01:16:07 de viande, vous allez manger de la
01:16:09 vraie viande, pas de la saloperie
01:16:11 où il y a des os, il y a de la peau, il y a des
01:16:13 poils, il y a tout là-dedans. Voilà.
01:16:15 Voilà encore un prosthèque, Jean-Claude Poissard.
01:16:17 Oui, alors j'entends très bien ce que
01:16:19 vous dites et je suis d'accord avec vous, avec
01:16:21 peut-être une petite nuance près, c'est que
01:16:23 je nuancerai un peu sur
01:16:25 McDo parce que
01:16:27 McDo, je crois, se fournit quand même
01:16:29 aussi auprès de producteurs français et fait
01:16:31 un effort aussi pour mettre des produits
01:16:33 locaux. Les fast-foods en France,
01:16:35 d'ailleurs ils le font un peu dans
01:16:37 beaucoup de pays, mettent en valeur aussi
01:16:39 certains produits locaux, donc des fromages
01:16:41 ou des charcuteries, etc.
01:16:43 Et ils choisissent de bons produits ?
01:16:45 En France, on fait des bons steaks.
01:16:47 La France fait des steaks, comme je disais tout à l'heure, qui sont plutôt
01:16:49 meilleurs qualitativement que ceux qu'on va trouver dans d'autres pays,
01:16:51 notamment aux Etats-Unis. Donc je jetterai
01:16:53 pas forcément l'opprobre non plus sur les
01:16:55 fast-foods. Moi, ça m'arrive d'y aller de temps en
01:16:57 temps, quelques fois dans l'année, mais pas très souvent.
01:16:59 J'y vais aussi pour faire
01:17:01 plaisir à mes enfants. Mais
01:17:03 voilà, donc je dirai pas
01:17:05 en bloc que c'est forcément tout mauvais non plus.
01:17:07 Mais évidemment qu'il faut valoriser
01:17:11 des produits locaux, des produits terroirs.
01:17:13 Moi, j'habite dans une région très riche sur le plan gastronomique
01:17:15 et j'essaye de me fournir avec des produits locaux et j'adore
01:17:17 ça d'ailleurs. Il n'y a pas que la viande, il y a aussi
01:17:19 le fromage, les produits laitiers. Et je dis dans mon livre
01:17:21 d'ailleurs que tous ces produits animaux sont liés.
01:17:23 Il y a toute une économie derrière qu'il faut promouvoir.
01:17:25 Et en France, on a une grande richesse
01:17:27 gastronomique avec ces produits-là.
01:17:29 Et ça, c'est extraordinaire. En France et en Europe,
01:17:31 j'aime bien aussi les produits italiens.
01:17:33 Enfin, je veux dire, voilà. Mais je crois qu'on
01:17:35 sera tous assez d'accord sur
01:17:37 la qualité des produits. - On est assez d'accord
01:17:39 sur cet écosystème. - Voilà !
01:17:41 - Surtout, gardons-le, c'est ça le problème.
01:17:43 - Mais oui, c'est ça, gardons-le. - C'est ça le problème.
01:17:45 - On a Patricia qui nous appelle depuis Montpellier. Bonjour, Patricia.
01:17:47 - Bonjour, Patricia.
01:17:49 - Oui, bonjour André Bastof. Bonjour à votre invité.
01:17:51 C'est passionnant.
01:17:53 Oui, c'était pour rebondir, en fait.
01:17:55 Je suis contente que vous écriviez un livre
01:17:57 par rapport à Madame Rousseau
01:17:59 parce qu'elle fait vraiment très peur
01:18:01 avec toutes les personnes qui la suivent.
01:18:03 C'était fanatisme et...
01:18:05 - Eh oui ! - C'était extrémisme.
01:18:07 Mais bon, moi,
01:18:09 très tôt, on a été alerté avec ma maman.
01:18:11 Elle était très militante
01:18:13 contre les expériences des animaux en labo, etc.
01:18:15 Donc c'était déjà dans les années 80, etc.
01:18:17 - Oui.
01:18:19 - Toutes les marifs qui corridaient, etc.
01:18:21 Donc on a toujours été dans cette
01:18:23 mouvance de protection
01:18:25 des animaux, mais sans tomber dans l'extrémisme.
01:18:27 Voilà. Moi, je suis
01:18:29 gâteau pratiquement. Enfin, je veux dire,
01:18:31 c'est important d'aimer la nature
01:18:33 et de la respecter, mais sans forcément
01:18:35 dire "moi, je suis de gauche et
01:18:37 je veux tuer tous les bouchers".
01:18:39 - Mais vous mangez de la viande, vous, Patricia ?
01:18:41 - Mais bien sûr, je mange de la viande. Mais comme
01:18:43 disait votre interlocuteur en allant
01:18:45 chez le boucher, alors que c'est pas
01:18:47 tous les jours, parce qu'effectivement, au niveau du port de soins,
01:18:49 il faut faire attention, qu'il y a de la viande, il faut la bonne qualité.
01:18:51 - Bien sûr. - Voilà.
01:18:53 Et je voulais rebondir ce que disait votre
01:18:55 invité par rapport, par contre,
01:18:57 à l'Antiquité. Moi, je fais
01:18:59 très attention, j'écoute beaucoup
01:19:01 tout ce qui est coussmine. Voilà, ça fait partie
01:19:03 de mes débuts de jouée.
01:19:05 Quand même, la viande, pour les
01:19:07 troupes romaines, quand ils allaient
01:19:09 faire des campagnes, etc.
01:19:11 Enfin, ce que dit coussmine, c'est que
01:19:13 quand même, s'ils avaient pas leur pain à base
01:19:15 d'épaule, très petite épaule, très épais, leur céréale,
01:19:17 ils faisaient la tête.
01:19:19 Parce qu'ils savaient très bien qu'ils pourraient tenir
01:19:21 dans la durée, avec les céréales.
01:19:23 Et la viande,
01:19:25 c'était quand même très, très, très secondaire.
01:19:27 Ça leur était égal de savoir s'ils avaient de la viande ou pas,
01:19:29 mais ils voulaient vraiment leur galette et leur...
01:19:31 - Ça, c'est une dispute sur les troupes romaines.
01:19:33 Alors, oui, Jean-Claude, pour vous.
01:19:35 - C'est vrai que j'ai pas parlé de la ration
01:19:37 de viande des Romains. Les poilus
01:19:39 de 14 mangeaient du singe, c'est-à-dire
01:19:41 du cornet de bif en boîte
01:19:43 qui venait des abatteurs de Chicago.
01:19:45 Mais pour ce qui est des soldats romains, c'est vrai que la civilisation
01:19:47 romaine... Tout à l'heure, on parlait du végétarisme
01:19:49 des philosophes, mais plus largement,
01:19:51 la civilisation grecque,
01:19:53 antique, comme la civilisation romaine, est plutôt une civilisation
01:19:55 végétale. Vous avez raison.
01:19:57 Donc, effectivement, il y a une mise en avant
01:19:59 des produits végétaux. Donc, la ration de viande
01:20:01 était très limitée. Je crois qu'il y a des statistiques qui établissent
01:20:03 en Grèce ancienne, par exemple, c'était 1 à 2 kilos
01:20:05 de viande par an et par habitant. Ce qui est très bien.
01:20:07 En France, on consomme 85 kilos
01:20:09 de viande par habitant et par an.
01:20:11 Donc, oui, c'était très peu. Mais je m'en explique
01:20:13 dans le livre. C'est-à-dire, bien sûr, cette consommation
01:20:15 était très limitée en quantité.
01:20:17 Par contre, elle occupait une place éminente
01:20:19 sur le plan symbolique, notamment en raison
01:20:21 du sacrifice animal. C'est-à-dire qu'on consommait
01:20:23 de la viande dans le cadre des sacrifices, qui étaient des moments
01:20:25 solennels, aussi bien en Grèce
01:20:27 qu'à Rome. Donc, on en mangeait peu,
01:20:29 mais ça revêtait une importance quand même symbolique
01:20:31 particulière et particulièrement importante.
01:20:33 C'est ça que je dis dans mon livre. Mais donc,
01:20:35 vous avez raison. Oui, la majorité de la population
01:20:37 consommait des produits végétaux, notamment
01:20:39 je le dis, effectivement,
01:20:41 du pain, ou l'équivalent, c'est pas notre
01:20:43 pain à nous, c'est pas la baguette, mais des produits
01:20:45 à base de céréales, parfois du brouet
01:20:47 à base de céréales, etc. Donc, oui,
01:20:49 blé, orge, épautre, etc.
01:20:51 Donc, c'était l'alimentation,
01:20:53 en anglais, on dit "core food", l'alimentation de base.
01:20:55 - De base, oui, oui, de blé, oui. - C'est ça.
01:20:57 - Nous sommes avec René, qui nous appelle depuis la Haute-Garonne.
01:20:59 Bonjour, René. - Bonjour, René.
01:21:01 - Je vais te dire plusieurs choses. D'abord,
01:21:03 féliciter Cid Radio, parce que
01:21:05 quand j'appelle pour savoir le nom d'un invité
01:21:07 qui m'intéresse, on me le donne toujours,
01:21:09 et on épèle.
01:21:11 Deuxième félicitation, féliciter
01:21:13 Jean-Claude Poisa,
01:21:15 pour absolument tout ce qu'il dit,
01:21:17 mais particulièrement son résumé historique,
01:21:19 qui est tout à fait remarquable,
01:21:21 parce qu'il dit que des choses
01:21:23 que tout le monde sait, mais il les a reliées.
01:21:25 - Eh oui. - Parce que souvent, on sait des choses,
01:21:27 et on ne les relie pas. Voilà, c'est tout à fait bon.
01:21:29 Ensuite,
01:21:31 il y a eu un petit truc qui m'a embêté, quand
01:21:33 quelqu'un a parlé de la viande d'insectes.
01:21:35 D'abord,
01:21:37 culturellement, on n'est pas prêt pour ça, mais enfin,
01:21:39 les insectes, ils nous mettent dans le corps de la
01:21:41 chitine. La chitine est
01:21:43 un produit que le corps humain ne peut pas
01:21:45 assimiler. Dit autrement,
01:21:47 la nourriture d'insectes, c'est comme
01:21:49 le yoga, c'est de la nourriture
01:21:51 pour peuples qui sont dans la misère,
01:21:53 ou en morts de vieillesse, en général, entre
01:21:55 35 et 40 ans. Ça ne va pas
01:21:57 pour notre société.
01:21:59 - D'accord.
01:22:01 - Les animaux peuvent
01:22:03 vivre sans nous. Il y a l'exemple,
01:22:05 il y a un peu plus de 100 ans,
01:22:07 en Australie, sur la côte sud-est,
01:22:09 on a, à la dynamite, percé
01:22:11 une montagne, pour pouvoir aller plus loin,
01:22:13 découvrir des territoires. On a découvert des
01:22:15 milliers de vaches qui vivaient bien sans l'être humain.
01:22:17 Les vaches qui venaient d'Angleterre,
01:22:19 comme tous les animaux européens du coin.
01:22:21 - C'est pour ça qu'ils ont tenu le coup.
01:22:23 - Voilà. Mais elles avaient fait le tour
01:22:25 par des chemins... - Je comprends.
01:22:27 - Au bord de la côte, ce qui était dangereux,
01:22:29 mais elles n'ont plus pas fait. - D'accord.
01:22:31 - Je dis ça parce que, à l'inverse des écologistes
01:22:33 qui disent des conneries, quelques fois, j'entends
01:22:35 dire des gens de bonne foi, des éleveurs,
01:22:37 "Oh, les animaux ont besoin de nous
01:22:39 parce que les vaches ont besoin de retraite
01:22:41 deux fois par jour." Ben oui, mais si on ne tuait pas
01:22:43 leur veau à l'âge de trois mois, le veau
01:22:45 continuerait à les têter jusqu'à ce que
01:22:47 ça se finisse. Donc les vaches n'ont pas besoin
01:22:49 de nous. Alors, j'ai beaucoup aimé
01:22:51 aussi, dans le résumé historique,
01:22:53 le fait qu'on disait que les nobles
01:22:55 mangeaient de la viande chassée.
01:22:57 - Oui. - Quand on est un petit garçon
01:22:59 entre 5 et 10 ans, à 10 ans, on lit
01:23:01 Michel Strogoff, on met 6 mois pour le lire,
01:23:03 il y a beaucoup de mots qu'on ne connaît pas,
01:23:05 qu'on comprend plus ou moins grâce au contexte,
01:23:07 et parmi ces mots, il y avait le mot "venaison".
01:23:09 - "Venaison". - Voilà, les nobles mangeaient de la venaison.
01:23:11 - Absolument. René, René, nous arrivons
01:23:13 à la fin de notre émission. C'est passionnant.
01:23:15 On va refaire une émission, effectivement, sur la viande,
01:23:17 la chasse et la cueillette,
01:23:19 parce que la cueillette, sans ça,
01:23:21 on n'aurait pas été là. Merci, merci
01:23:23 à vous et merci à Jean-Claude Poisa, encore une fois,
01:23:25 pro-steak, c'est très important.
01:23:27 - Merci Jean-Claude Poisa, pro-steak,
01:23:29 le carnivorisme est humanisme aux éditions.
01:23:31 Albin, Michel, merci beaucoup. André Bercoff,
01:23:33 tout de suite, c'est "Buffet de la vie" sur Sud Radio.
01:23:35 Sud Radio, parlons vrai !

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