Les Informés de Franceinfo du 25 avril 2024

  • il y a 5 mois

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00:00 *Musique*
00:08 20h21, France Info, les informés, Bérangère Monte.
00:13 Bonsoir à tous, notre Europe est mortelle, elle peut mourir.
00:17 Les informés vont se concentrer ce soir sur ce portrait plutôt alarmiste
00:20 fait par le chef de l'Etat de l'Union Européenne ce matin.
00:24 Défense immigration, prospérité, souveraineté, discours de lancement de campagne
00:29 pour Valérie Hayé ou discours d'un président français en vue de l'agenda stratégique des 27.
00:36 Quelle réaction des différentes oppositions ?
00:38 Paul Barcelone du service politique de France Info était à la Sorbonne
00:41 et il est là ce soir avec nous pour évoquer tout ça.
00:44 Au menu également, les CRS ont-ils le droit d'intervenir dans l'enceinte d'un établissement étudiant ?
00:51 On reviendra sur l'évacuation de manifestants palestiniens à Sciences Po la nuit dernière
00:56 et puis 5 euros de péage pour entrer à Venise si vous ne restez pas dormir.
01:02 Première tentative au monde de ce type pour lutter contre le surtourisme et ses ravages.
01:07 On parle de tout ça avec nos informés qui sont ce soir Jérôme Cordelier,
01:10 chef du service France au point qui est aussi l'auteur d'un ouvrage
01:15 qui va sans doute nous éclairer pour notre première partie.
01:17 Après la nuit, c'est chrétiens qui ont reconstruit la France et l'Europe.
01:21 C'est chez Calman Levy.
01:22 Claire Planchard est la rédactrice en chef, information générale du groupe ÉBRA.
01:26 Et Bruno Cotteres, chercheur CNRS au CIVIPOF et professeur à Sciences Po.
01:30 Bonsoir et bienvenue à tous.
01:31 Bonsoir.
01:32 1h49 de discours à la Sorbonne.
01:36 Emmanuel Macron appelle donc à un sursaut des 27
01:39 pour bâtir une Europe puissance et une défense crédible.
01:44 Le mot qui revient beaucoup chez les commentateurs, je vais y arriver, c'est dramatisation.
01:51 Paul Véléry disait au sortir de la Première Guerre mondiale
01:55 que nous savions désormais que nos civilisations étaient mortelles.
01:59 Nous devons être lucides sur le fait que notre Europe, aujourd'hui, est mortelle.
02:06 Elle peut mourir.
02:09 Elle peut mourir et cela dépend uniquement de nos choix.
02:15 Mais ces choix sont à faire maintenant.
02:19 Parce que c'est aujourd'hui que se joue la question de la paix et de la guerre
02:22 sur notre continent et de notre capacité à assurer notre sécurité ou pas.
02:27 Paul Barcelone, vous y étiez pour France Info.
02:30 Ce ton quand même.
02:31 Oui, ton presque martial, discours alarmiste, dramatisation évidemment pour Emmanuel Macron.
02:38 Le moment est singulier puisqu'on est à quelques jours, un mois et demi,
02:42 à peine des élections européennes, le 9 juin prochain.
02:45 Ce discours était d'ailleurs attendu, ça s'est senti surtout sur la fin.
02:49 D'abord un discours très long, deux heures extrêmement denses.
02:53 Moi, j'ai trouvé qu'il n'y avait pas l'élan de fraîcheur de 2017,
02:57 mais un discours qui était attendu dans son camp comme le potentiel déclic,
03:02 tournant de la campagne parce que la campagne du camp macroniste patine.
03:06 Il n'y a pas de liste, pas de programme.
03:08 Et en termes de programme, je crois que le président de la République, ce matin,
03:11 il s'y est collé avec ce discours très dense.
03:13 Mais effectivement, le ton martial et la dramatisation des enjeux,
03:17 l'extrême droite aux portes du pouvoir, l'extrême droite partout en Europe,
03:20 les nationalistes qui seraient prêts à quitter l'immeuble européen,
03:24 ça a été ses mots aussi.
03:25 Vous dites très attendu par son équipe de campagne,
03:27 mais attention, l'Élysée dit, ça n'est pas un discours de campagne.
03:30 Question que je vais vous poser à tous les quatre.
03:33 Au final, c'est un discours programme pour Valérie Aillet
03:37 ou le discours d'un président de la République qui parle au 27
03:41 et qui va faire des propositions en juin ?
03:43 Non, officiellement, ça n'est pas un discours de campagne.
03:46 C'est intéressant de voir ce que disait l'Élysée
03:49 avant même ces deux heures de discours de Macron.
03:52 Mais de ce que vous avez entendu.
03:53 Il va se placer au-dessus de la mêlée.
03:55 C'est l'agenda de souveraineté d'un chef d'État européen,
03:59 d'une France puissante, d'une France influente en Europe.
04:03 Après, sur la forme, tout est discutable, évidemment.
04:07 J'entendais les Républicains, par exemple, d'Éric Ciotti cet après-midi,
04:10 qui disent qu'on va saisir l'Arkham parce que le temps de parole,
04:13 l'État a imputé à Renaissance.
04:15 Voilà, la même chose.
04:16 Les frais engagés aussi par l'État sur ce discours,
04:20 sur l'Europe ce matin d'Emmanuel Macron,
04:21 sont à imputer au compte de campagne de Renaissance.
04:24 Donc, il y a une bataille, évidemment, sur la forme et le fond.
04:26 Mais je crois surtout, pour vraiment répondre à votre question,
04:29 qu'Emmanuel Macron et son entourage, l'Élysée, ont fait extrêmement attention
04:33 de ne pas convoquer les artifices du discours de campagne,
04:36 de ne pas citer Jordan Bardella,
04:38 de ne pas citer le Rassemblement national,
04:40 de ne pas être en frontale, si j'ose dire,
04:42 là où, à l'évidence, quelquefois, il s'est fait plaisir,
04:45 passez-moi l'expression, avec quelques allusions, évidemment,
04:48 à ce qui se joue en ce moment et au scrutin de Jordan Bardella.
04:51 - Oui, c'est ça, il ne cite pas Jordan Bardella, mais il est un peu présent.
04:52 Claire Plancheart, quel regard vous avez, quand on dit discours de campagne ?
04:55 Il y a des propositions, et puis il y a des commentaires.
04:59 Discours de campagne ou discours d'un chef d'État ?
05:03 - Non, mais c'est toute l'ambiguïté, effectivement, de la position du président,
05:06 qui, depuis des mois, a énormément cadré la stratégie de l'exécutif dans la campagne,
05:10 sur l'Ukraine, sur cette dramatisation de l'enjeu existentiel,
05:14 quasiment, de cette élection.
05:16 Dans son entourage, on ne disait pas assez d'un vote d'humeur à un vote existentiel.
05:19 On voit vraiment, dans cette façon de poser les enjeux, en fait, c'est une continuité.
05:23 Donc, effectivement, en tant que chef de l'État, il a pris un ascendant sur cette campagne.
05:26 Valérie Ayé a du mal à émerger.
05:29 On a vu Gabriel Attal, en tant que chef du gouvernement,
05:31 avait aussi du mal à émerger dans cette campagne.
05:34 Et dans son entourage, il disait "j'arrive bientôt, vous n'en faites pas".
05:38 Il avait l'espoir de provoquer le même déclic qu'en 2019,
05:41 où la campagne de la candidate ne démarrait pas,
05:45 et qu'il avait réussi par son intervention, voilà, en première ligne.
05:49 Voilà, Nathalie Oiseau.
05:50 Mais c'est aussi dangereux.
05:51 Donc, là, effectivement, on voit qu'il les donne des propositions.
05:54 Mais alors, justement, est-ce que c'est des propositions, en fait ?
05:56 Il faut mobiliser.
05:57 L'idée, c'est de mobiliser le socle de ces électeurs, en fait.
06:00 Une autre...
06:01 Pro-européen, pas...
06:02 Non, c'est moi.
06:03 Une autre façon de se poser la question, c'est de se dire,
06:05 ces propositions, parce qu'il y en a quand même une série,
06:07 est-ce qu'on va les retrouver au cœur de la campagne de Valérie Ayé ?
06:10 C'est une autre façon de poser le sujet.
06:12 Qu'est-ce que vous retenez comme proposition, M. Lecôte-Reyes ?
06:15 C'est difficile de retenir des propositions,
06:17 parce qu'en dehors du moment où le chef de l'État a parlé
06:21 d'initiatives en matière d'Europe de la défense,
06:24 il y a beaucoup, il y a eu beaucoup de propositions
06:27 qui étaient des propositions, des propos extrêmement généraux,
06:30 de grands objectifs, dont on sait très bien
06:32 qu'ils ne pourraient être atteints que,
06:34 moyennant au moins une décennie, peut-être deux décennies,
06:37 donc quelque chose qui dépasse même l'avenir politique
06:39 d'Emmanuel Macron.
06:40 Donc c'est très difficile de transformer ça
06:43 en propositions concrètes.
06:45 Il y a quelques éléments assez concrets,
06:47 quand il parle d'immigration, il va renforcer le contexte,
06:49 quand il parle de cyberattaques, il parle de...
06:51 Je me demande si le propos du discours,
06:53 c'était au fond des propositions concrètes.
06:55 Est-ce que le propos du discours n'était pas,
06:58 d'abord et avant tout, de manifester un Emmanuel Macron
07:01 qui revient sur la figure centrale d'Emmanuel Macron,
07:04 c'est-à-dire lui, il se situe du côté des forces de la vie
07:09 contre la mort.
07:11 Alors il a beaucoup utilisé cette métaphore,
07:13 l'Europe est en danger de mort,
07:15 il y a différentes morts qui peuvent être,
07:17 qui concernent l'Europe, la mort violente avec la Russie,
07:20 la mort lente avec le déclin, voilà, différentes figures,
07:24 et Emmanuel Macron qui se met toujours,
07:26 d'une certaine manière, en position d'être celui
07:29 du côté de l'énergie, de la renaissance,
07:31 c'est le nom de son mouvement politique,
07:34 force de proposition, audace, celui qui a fait preuve d'audace
07:38 avant tout le monde, tout le monde disait
07:40 c'était impossible, et finalement lui, il est arrivé à le faire,
07:43 est-ce que c'est pas ça le propos essentiel du discours,
07:46 de faire renaître Emmanuel Macron, d'une certaine manière,
07:49 dans ce deuxième mandat qui a tellement de mal
07:51 à trouver sa direction, et au passage, peut-être,
07:54 d'aider Valérie Hayer en impulsant quelque chose
07:57 de ceux qui sont très sensibles à cette figure d'Emmanuel Macron,
08:00 le sauveur.
08:01 La renaissance d'Emmanuel Macron, c'est une piste ouverte
08:04 par Bruno Cotteresque, Jérôme Coeur de Lie,
08:05 vous nous direz ce que vous en pensez juste après,
08:07 le Fil info de 20h11, Stéphane Milhomme.
08:09 Kenji Girac a voulu simuler un suicide
08:12 après une dispute avec sa compagne,
08:14 c'est le procureur de Monde-Marsan qui le confirme,
08:17 le chanteur blessé par balle déclare assumer
08:19 ce qu'il a fait tout en le regrettant très fortement,
08:23 le soir des fées, il était fortement alcoolisé,
08:25 il avait consommé de la cocaïne.
08:27 L'annulation d'une condamnation d'Harvey Weinstein
08:29 est profondément injuste, c'est un groupe de victimes
08:32 qui le dénonce aux Etats-Unis, la justice de New York
08:35 souhaite un nouveau procès, dans tous les cas,
08:37 le producteur de cinéma déchu reste emprisonné
08:40 et pour 16 ans dans une autre affaire de viol,
08:43 cette fois à Los Angeles.
08:45 Il n'est pas trop tard pour que l'Ukraine l'emporte
08:47 face à la Russie, déclaration du chef de l'OTAN,
08:50 à condition que les occidentaux tiennent leur promesse
08:52 de lui fournir davantage d'armes,
08:55 et pour Jens Stoltenberg, ces derniers mois,
08:58 les alliés de l'OTAN n'ont pas apporté le soutien
09:00 qu'ils avaient promis.
09:02 Il y a 50 ans au Portugal, la révolution des œillets
09:04 mettait fin à 48 ans de dictature et 13 ans de guerre coloniale,
09:07 les célébrations interviennent dans un contexte
09:10 marqué par une nouvelle percée électorale
09:12 de l'extrême droite au Portugal.
09:18 20h21, France Info, les informés, Bérangère Bonte.
09:23 Claire Planchard est là pour le groupe ÉBRA,
09:25 Bruno Cotteres pour le Cévi-POF,
09:27 Jérôme Cordelier pour Le Point,
09:29 et Paul Barcelone pour France Info.
09:31 Jérôme Cordelier, vous avez la main.
09:33 Bruno Cotteres proposait la renaissance d'Emmanuel Macron,
09:35 plus globalement, vous vous retenez de ce discours ?
09:38 C'était un discours, c'est pas inintéressant,
09:41 je trouve que c'était un bon article
09:43 pour la revue Politique Internationale.
09:45 Vous voyez, il y a plein de choses.
09:48 Souvent, en plus, ce qui est un problème maintenant
09:50 de communication, surtout chez un homme
09:52 aussi brillant qu'Emmanuel Macron,
09:54 c'est qu'il dit des banalités en prenant un air inspiré.
09:58 Donc ça, c'est à mon avis, au point de vue communication...
10:01 Vous avez un exemple en tête ?
10:03 Eux-mêmes, par exemple, quand ils parlent
10:05 des grandes puissances à nos portes,
10:07 qui sont débridées et qui ne respectent pas
10:09 les ordonnements, des choses comme ça.
10:11 Et puis surtout, moi, le gros problème, je trouve,
10:14 c'est que c'était un discours sans âme.
10:16 Et donc, c'est un discours sans âme,
10:18 donc c'est un discours qui n'a aucun souffle,
10:20 qui n'est pas inspiré, justement.
10:22 Et quand on parle d'Europe, et surtout quand on dit,
10:24 par exemple, il dit "notre Europe est un trésor
10:26 que nous avons reçu en héritage
10:28 et que nous allons transmettre",
10:30 mais il ne parle jamais, justement...
10:33 D'abord, il dit constamment "notre Europe".
10:36 "Notre Europe", vous savez, c'était le titre
10:39 du livre posthume de Robert Schuman,
10:41 qui est un des fondateurs, un des pires fondateurs
10:44 de l'Europe, auquel d'ailleurs...
10:46 - Qui n'apparaît pas, pourtant.
10:48 - Qui n'apparaît pas, d'ailleurs, dans les...
10:50 Alors, on cite George Steiner, Camus, Jacques Delors...
10:52 - Paul Valéry, d'où on l'a entendu.
10:54 - Que des personnalités un peu consensuelles, si vous voulez.
10:56 Mais on parle de "notre Europe" pendant près de deux heures,
10:59 et on parle même pas, il n'y a pas un mot
11:01 sur les fondateurs de l'Europe,
11:03 Assi de Gasperi, Konrad Adenauer et Robert Schuman,
11:06 qui ont été quand même l'inspiration.
11:08 Avant Jacques Delors, il y avait ces gens-là, quoi.
11:10 Qui sont quand même le socle de l'Europe
11:13 qu'on connaît aujourd'hui avec la CK.
11:15 Et donc c'est ça le problème,
11:17 et c'est le problème d'Emmanuel Macron
11:19 depuis plusieurs mois et un temps incertain.
11:22 C'est le manque total d'inspiration.
11:25 - Il y a pourtant une séquence
11:27 presque philosophique sur "Nous sommes la civilisation",
11:32 qui a sans doute inventé le doute et le questionnement sur soi,
11:35 la culture de l'aveu. Il essaie de prendre de la hauteur.
11:38 Mais comment peut-on parler par exemple
11:40 de l'humanisme européen
11:42 sans faire justement, ne serait-ce qu'une allusion,
11:45 à ces fondements chrétiens de l'Europe ?
11:48 Dans les quatre fondateurs de la CK,
11:52 il y avait trois chrétiens, trois catholiques investis.
11:56 - Et ça compte, ça, pour vous ?
11:58 C'est le sous-titre de votre livre, après la liste des facteurs.
12:01 - C'est l'armature de l'Europe.
12:03 On peut se voiler la face,
12:05 mais on peut au moins l'évoquer dans un discours
12:08 que l'on veut un peu un discours fondateur.
12:11 Et en plus, ça aurait du panache.
12:13 Il n'y a pas une seule fois le mot "âme".
12:15 Il cite Jacques Delors ou Georges Steiner,
12:18 il aurait pu citer aussi Georges Bernanos,
12:20 qui est quand même aussi un écrivain fondamental de l'Europe
12:25 et de l'âme de l'Europe.
12:27 - Paul Barcelone ?
12:28 - Oui, il a tenté de donner une âme, je crois, à son discours,
12:30 en appelant à une forme d'audace,
12:32 qui était probablement aussi destinée à son propre camp
12:37 et une manière, comme je le disais tout à l'heure,
12:39 de réveiller son camp,
12:41 de provoquer un sursaut dans son camp,
12:44 de mobiliser ses supporters.
12:46 - Est-ce que ça peut être le cas ?
12:48 On parlera du contenu dans un instant.
12:50 - Ce discours, c'est le coup d'envoi
12:52 pour les troupes d'Emmanuel Macron de la campagne.
12:55 Il suffit de décrocher son téléphone
12:57 dans les deux SMS à des conseillers ou à des ministres
13:00 ou à des élus de tout poil pour dire
13:02 "ça y est, il nous a donné le go,
13:04 on a presque une ébauche de programme,
13:06 on n'en avait pas jusqu'à maintenant,
13:08 on attend toujours la liste,
13:10 mais ça y est, la campagne peut peut-être démarrer
13:12 et au moins il a jeté les bases de ce à quoi ça doit ressembler".
13:15 Et d'ailleurs, il va continuer, même indirectement,
13:18 de faire campagne, parce que la séquence mémorielle
13:20 qui arrive des commémorations du débarquement
13:23 avec trois jours de discours, 5, 6, 7 juin,
13:26 va évidemment lui offrir une tribune
13:28 qu'aucun autre candidat n'aura.
13:30 Claire Planchard, sur ce démarrage de campagne,
13:34 est-ce que c'est... parce que quand on parle d'audace,
13:36 c'est aussi à...
13:38 D'audace pour vaincre la timidité, ils m'ont dit.
13:40 Valérie Hayé, je ne sais pas comment elle a pris ce message.
13:42 C'est un message implicite.
13:44 Oui, après les sondages le montraient, même récent,
13:46 Valérie Hayé a du mal à émerger, les gens ne l'identifient pas.
13:49 Alors effectivement, elle va faire des meetings,
13:51 mais c'est vrai qu'il y a quand même
13:53 ce poids de la figure présidentielle
13:55 sur le camp de l'exécutif,
13:57 sur la liste Renew, qui fait que
13:59 elle avait du mal, la liste n'était pas constituée,
14:01 ils ont tardé, il y a eu des alternements,
14:03 c'est au moment du remaniement pour trouver une figure
14:05 qui allait incarner cette liste.
14:07 Donc effectivement, là, ça peut
14:09 lancer une dynamique, avec une séquence
14:11 de communication très orchestrée.
14:13 Donc ça peut,
14:15 et puis je pense que ça envoie un message,
14:17 l'idée c'est de dire, vous électeurs
14:19 pro-européens macronistes, regardez,
14:21 nous restons fidèles à ce que
14:23 Emmanuel Macron incarnait très fortement
14:25 en 2017 avec son discours de la Sorbonne 1,
14:27 c'est qu'il se veut fondamentalement
14:29 pro-européen, avec un projet
14:31 très construit, il a fait valoir son bilan
14:33 aussi, quand même, sur les choses qu'il a pu
14:35 accomplir. Alors effectivement,
14:37 l'Europe est loin d'être soudée,
14:39 d'une autre Europe, aujourd'hui on voit les clivages très forts,
14:41 mais il peut amener peut-être,
14:43 je pense que c'est son souhait d'amener des électeurs
14:45 qui pourraient être tentés par la liste Glucksmann,
14:47 des gens qui auraient été déçus, ou qui auraient été un peu
14:49 désintéressés par la campagne, de se dire
14:51 peut-être qu'il y a quelque chose qui se joue là,
14:53 du programme qu'on avait aimé en 2017,
14:55 enfin en 2019 pour les européennes, mais en 2017
14:57 à le moment de la présidentielle. - Bruno Cotteres, il y a matière
14:59 dans ce que vous avez entendu ce matin,
15:01 à aller chercher à élargir
15:03 un peu le
15:05 stock actuel, les 12,
15:07 13, pardon, non, les 17, parce que
15:09 c'est Raphaël Glucksmann qui est plutôt à 13,
15:11 les 17% actuels,
15:13 et notamment des abstentionnistes. - Un peu, bien sûr,
15:15 mais le propos en même temps est tellement
15:17 général que pour aller
15:19 re-hameçonner,
15:21 attirer à nouveau des électeurs de centre-gauche
15:23 déçus d'Emmanuel Macron,
15:25 ça va être quand même un peu
15:27 compliqué. Il y a
15:29 une autre dimension qui fait
15:31 quand même une grande différence avec
15:33 la précédente élection européenne de
15:35 2019. Emmanuel Macron
15:37 maintenant est en poste depuis 7 ans,
15:39 et donc lorsque des électeurs de centre-gauche,
15:41 il y en a toujours un dans son socle.
15:43 Il n'a pas complètement perdu tout crédit
15:45 auprès des électeurs de centre-gauche.
15:47 Mais effectivement, quand il le regarde maintenant,
15:49 ça n'est plus comme en 2019. Il a eu l'occasion
15:51 de les décevoir. Il y a eu
15:53 la réforme des retraites. Il y a eu
15:55 le débat et la loi sur
15:57 l'immigration. Il y a eu
15:59 les déclarations récentes sur
16:01 les chômeurs, sur ceux qui occupent
16:03 des logements sociaux. Enfin voilà, tout un tas
16:05 de signaux qui n'ont pas été nécessairement
16:07 bien reçus dans un électorat
16:09 de gauche. Donc c'est un peu compliqué
16:11 de les faire
16:13 revenir à nouveau,
16:15 sans compter qu'ils connaissent très bien l'engagement
16:17 pro-européen du chef de l'État, qui n'est nullement
16:19 une surprise aujourd'hui pour personne.
16:21 Voilà, donc il n'y a pas aujourd'hui dans les
16:23 contenus quelque chose qui concrètement
16:25 peut venir
16:27 faire revenir des électeurs de centre-gauche.
16:29 - Alors, en lien avec
16:31 cette idée que l'Europe
16:33 est mortelle, il y a
16:35 ce gros sujet de la défense
16:37 qui est très présent, Paul Barcelone.
16:39 On ne va pas dire qu'il n'y a pas de surprise
16:43 absolue. Il y a
16:45 la volonté de construire une Europe de la défense,
16:47 mais d'aller plus loin, d'aller plus vite,
16:49 c'est quand même très présent. - Oui, l'Élysée disait
16:51 la Sorbonne, c'est le lieu où
16:53 Emmanuel Macron a eu en 2017
16:55 une intuition, là où il a
16:57 parlé de souveraineté, où il a osé
16:59 parler de souveraineté pour la première fois.
17:01 Et d'ailleurs, son entourage revendique
17:03 le fait d'avoir maintenant complètement
17:05 diffusé cette idée de souveraineté
17:07 et qu'elle soit désormais reprise
17:09 assez largement dans
17:11 la classe politique, au-delà d'ailleurs du seul
17:13 camp d'Emmanuel Macron. Oui,
17:15 l'essentiel des propositions concrètes qu'il a
17:17 formulées aujourd'hui, une dizaine au total,
17:19 se situe sur le plan
17:21 de la défense, avec la volonté
17:23 d'imposer une défense crédible,
17:25 de rendre de la souveraineté, que l'Europe
17:27 produise de la poudre, pourquoi pas
17:29 un bouclier antimissile ? Il dit
17:31 "peut-être" sur le bouclier antimissile.
17:33 Donc il y a la volonté,
17:35 à l'évidence, de construire
17:37 cette espèce d'arsenal
17:39 militaire. Il dit pourquoi pas créer une académie
17:41 militaire européenne. Un emprunt
17:43 commun. Un emprunt commun pour acheter du matériel.
17:45 Pour se fournir
17:47 en armement. Donc il y a la volonté
17:49 pour Emmanuel Macron que l'Europe
17:51 soit une forme de puissance
17:53 sur le même
17:55 pied d'égalité que les Etats-Unis,
17:57 que la Chine d'un autre côté, dans le contexte
17:59 géopolitique qu'on connaît,
18:01 la guerre en Ukraine, les menaces sur
18:03 Israël, l'Iran
18:05 qui se situe au seuil
18:07 de la possession de l'arme nucléaire,
18:09 évidemment. Tout ça
18:11 alors que, c'est son expression,
18:13 les règles du jeu mondial ont changé.
18:15 On se demandera peut-être juste
18:17 après le Fil-Info comment ça a pu être
18:19 perçu par les partenaires européens de la France
18:21 parce qu'ils se placent de fait
18:23 au cœur du débat
18:25 sur une problématique qui
18:27 concerne évidemment les 27. 20h21,
18:29 le Fil-Info, c'est Stéphane Milhomme.
18:31 La production de vin a chuté de
18:33 10% l'an dernier dans le monde.
18:35 En cause, les viticulteurs ont souffert
18:37 de la sécheresse, des vagues de chaleur,
18:39 du gel précoce ou lors des pluies qui ont
18:41 favorisé inondations et maladies.
18:43 La récolte chute en Italie, -23%.
18:45 La production en France progresse légèrement,
18:47 +4%. La France qui
18:49 devient de loin le premier producteur
18:51 de vin au monde.
18:53 Santé aussi, chez Airbus, l'avionneur
18:55 européen voit son chiffre d'affaires
18:57 décoller de 28% au premier trimestre
18:59 à près de 600 millions d'euros.
19:01 Le groupe a augmenté sa cadence de production
19:03 et a pu livrer une douzaine d'avions commerciaux
19:05 de plus que l'an dernier, à la même époque.
19:07 Vladimir Poutine affirme qu'il
19:09 se rendra en Chine le mois prochain,
19:11 visite officielle, alors que les Occidentaux s'inquiètent
19:13 d'un partenariat toujours plus fort
19:15 entre les deux puissances.
19:17 Et puis, on ne veut pas perturber
19:19 la vie des gens, le moins possible,
19:21 promesse de Laurent Nunes aux Parisiens.
19:23 Le préfet de police a précisé aujourd'hui
19:25 le déroulement de la cérémonie d'ouverture
19:27 des Jeux Olympiques de Paris le 26 juillet.
19:29 Les contrôles de sécurité
19:31 aux abords de la Seine commenceront
19:33 huit jours avant la cérémonie d'ouverture.
19:35 Avec ce soir, Jérôme Cordelier du Point,
19:47 Claire Planchard du groupe ÉBRA, Bruno Cotteres du CIVIPOF
19:49 et Paul Barcelone
19:51 de France Info. On va parler de défense
19:53 et on va notamment écouter parmi les réactions
19:55 François-Xavier Bellamy, la tête de liste
19:57 à droite, qui réagissait
19:59 sur ce point précis,
20:01 l'investissement dans une industrie de défense.
20:03 Nous devons investir ensemble
20:05 dans une industrie de défense qui permet
20:07 de faire que notre continent soit demain
20:09 plus robuste et plus autonome pour assurer
20:11 sa sécurité. Et c'est d'une certaine façon
20:13 exactement le contraire qui aura été
20:15 fait. J'ai été rapporteur pour le Fonds
20:17 Européen de Défense, qui permet de mutualiser
20:19 des investissements dans l'industrie
20:21 de défense. Le budget de ce fonds
20:23 devait être de 13 milliards d'euros.
20:25 C'est par la décision du gouvernement français
20:27 au Conseil que ce budget
20:29 a été diminué à 8 milliards
20:31 d'euros. Ce coup de rabeau, c'était
20:33 évidemment le signe d'un manque d'ambition.
20:35 Je suis, moi, révolté par
20:37 la contradiction entre les paroles
20:39 qu'on entend aujourd'hui d'Emmanuel Macron et
20:41 les actes... - C'est vrai que c'est
20:43 assez représentatif des critiques qui ont été faites.
20:45 Tout ce qui a été promis
20:47 depuis 7 ans, il en
20:49 resserre une partie et les faits sont pas là.
20:51 Bonne contrainte. - Oui, c'est vrai que les références
20:53 étaient... - Sur la défense, c'est...
20:55 - Les références étaient multiples. Aujourd'hui, du chef de l'État,
20:57 son discours de la Sorbonne de
20:59 2017, et c'est
21:01 vrai que quand on regarde un petit peu de près les choses,
21:03 parfois, il a un peu exagéré, on
21:05 va dire, sa force et sa capacité à
21:07 réaliser un certain nombre
21:09 d'objectifs. On peut penser à la régulation de l'intelligence
21:11 artificielle, par exemple, même aux
21:13 questions écologiques. Et sur
21:15 la défense, c'est vrai que c'est en même temps
21:17 un thème sur lequel le chef de l'État a toujours été assez
21:19 clair. Il a toujours affiché une
21:21 forte ambition en matière d'Europe,
21:23 de la défense. C'est non plus pas du tout une surprise
21:25 de l'entendre sur ce thème-là.
21:27 Par contre, c'est vrai que
21:29 si ce que François-Xavier Bélami
21:31 dit est avéré,
21:33 ça met un peu le chef de l'État en porte-à-faux,
21:35 et surtout du point de vue du regard que les Européens
21:37 portent sur le discours
21:39 d'aujourd'hui. Il faudra voir comment
21:41 ils l'interprètent,
21:43 puisque la position de la France
21:45 est souvent perçue comme évidemment
21:47 très importante. Lorsque le chef de l'État français parle
21:49 de l'Europe, les autres Européens écoutent
21:51 toujours avec beaucoup d'attention. Mais
21:53 est-ce qu'ils ne vont pas avoir tendance à dire
21:55 Emmanuel Macron, c'est-à-dire "c'est des paroles" ?
21:57 Raphaël Glucksmann, hier,
21:59 l'a taclé sur cette question-là, en disant
22:01 "ça sera encore une fois des paroles, des paroles, des paroles".
22:03 - "Word of the world". - C'est comme ça que les partenaires
22:05 - C'est un Shakespeare. - Voilà, allemands,
22:07 vont le vivre. Notamment,
22:09 ça sera très important de suivre
22:11 quelles vont être les réactions des exécutifs
22:13 européens, et notamment
22:15 de l'Allemagne,
22:17 de l'Italie, de l'Apolloge, de tous
22:19 les États européens. - De ce qu'on a vu passer,
22:21 le chancelier Scholz dit "les pistes sont
22:23 plutôt les bonnes". - Oui, il dit "il y a plutôt
22:25 de bonnes propositions dans ce
22:27 discours". Maintenant, il faut que ça trouve,
22:29 en clair, je résume le message du chancelier,
22:31 il faut que ça trouve sa traduction
22:33 concrète sur l'Europe de la défense.
22:35 C'est un pis-aller, enfin,
22:37 pour Emmanuel Macron, c'est une vieille
22:39 rengaine, voilà,
22:41 d'ailleurs de plusieurs couleurs politiques, pas seulement
22:43 lui, et effectivement, il y avait déjà fait référence
22:45 en 2017. Ce qu'il dit ce matin, c'est
22:47 que trop longtemps, l'Europe
22:49 a cru bon de laisser
22:51 sa protection et la
22:53 sécurité dans les mains, notamment
22:55 des Américains, de l'OTAN,
22:57 et qu'il est temps, aujourd'hui,
22:59 d'assumer une défense
23:01 européenne robuste,
23:03 propre, que l'Europe soit capable, en
23:05 elle-même, de défendre
23:07 ses propres frontières, ce qui rejoint toute
23:09 la tirade du chef de l'État sur
23:11 l'Europe continent-monde, capable de
23:13 se défendre par elle-même, et capable
23:15 d'être souveraine chez elle.
23:17 C'est en ça qu'il propose, je disais en référence
23:19 à l'heure, une académie militaire
23:21 de formation, un emprunt
23:23 commun,
23:25 voilà, pour construire vraiment l'arsenal
23:27 militaire de défense.
23:29 - Autre réaction qu'on va écouter, Manon Aubry,
23:31 tête de liste LFI,
23:33 sur
23:35 le décalage aussi,
23:37 alors pas sur la défense, mais notamment
23:39 sur les aspects sociaux, plutôt, entre les
23:41 mots et les actes, écoutez.
23:43 - C'est une Europe de l'arrogance,
23:45 et une Europe des inégalités,
23:47 plutôt qu'une Europe puissance et prospérité
23:49 qu'il nous a présenté. Il a utilisé, en effet,
23:51 plein de fois le mot puissance,
23:53 et il a finalement déploré
23:55 pendant deux heures les effets de l'impuissance
23:57 qu'il a construite depuis sept ans,
23:59 depuis son dernier discours de la Sorbonne.
24:01 Pardon, mais sur la question de la puissance,
24:03 quel est le bilan d'Emmanuel Macron ? Ces dernières années,
24:05 ce sont des industries, des
24:07 usines qui ferment, et dans le même temps, il signe
24:09 à tour de bras des accords de libre-échange
24:11 avec le monde entier, pour faire venir des
24:13 produits des quatre coins du monde. Moi, j'ai le sentiment
24:15 vraiment qu'à la fin, Emmanuel Macron,
24:17 c'est un menteur, c'est une forme
24:19 d'arnaqueur, un peu comme sur Tinder,
24:21 l'application de rencontre.
24:23 Il vous fait des belles promesses, et puis une fois
24:25 qu'il a réussi à vous avoir, il disparaît.
24:27 - Vous êtes d'accord, au-delà
24:29 de la formule sur Tinder ?
24:31 - Non, non, non, c'est trop sévère.
24:33 C'est pas que des belles promesses, c'est quand même
24:35 un discours programme,
24:37 aussi. Moi, ce que je déplore,
24:39 c'est ce que je disais tout à l'heure, c'est le manque
24:41 d'inspiration, le manque d'âme,
24:43 et que tous les gens
24:45 qui...
24:47 les millions de gens qui vont pas aller voter,
24:49 eh bien, quand on leur propose
24:51 un discours politique comme ça,
24:53 c'est sûr que
24:55 l'abstention sera encore plus forte.
24:57 Mais, en même temps, il y a quand même...
24:59 Il y a aussi
25:01 quand même un côté
25:03 programmatique, sachant qu'en plus,
25:05 c'est difficile,
25:07 il est sur une ligne de crête difficile,
25:09 c'est-à-dire qu'il y a le bilan,
25:11 et puis il faut lancer sa campagne.
25:13 Donc, il est,
25:15 évidemment, tributaire
25:17 de ce qu'il a fait ou de ce qu'il n'a pas fait,
25:19 et en même temps, il faut qu'il...
25:21 En fait, le problème de ce discours, c'est l'angle,
25:23 en fait, c'est comme un papier pour un journal.
25:25 - Y a pas d'angle, c'est ça ?
25:27 - Y a trop d'angle, en fait, y a trop de public.
25:29 C'est-à-dire, il s'adresse aux électeurs,
25:31 il s'adresse aux 27,
25:33 il s'adresse...
25:35 Enfin, y a un bilan,
25:37 y a la construction de l'avenir,
25:39 et tout ça fait un discours fleuve
25:41 et un discours obiscube, en fait.
25:43 - Alors, dans les... - Pour nous, ça s'appelle un papier fourre-tout.
25:45 - Voilà, c'est ça.
25:47 Et on embrasse notre rédacteur en chef.
25:49 - C'est l'ADN.
25:51 L'Europe fait partie de son ADN, et je rejoins ce que disait Jérôme.
25:53 L'Europe fait partie de son ADN depuis 2017.
25:55 En 2017, déjà, y avait des drapeaux
25:57 européens qui flottaient dans ses meetings, etc.
25:59 Il a toujours voulu se poser en figure européenne,
26:01 et en même temps,
26:03 pour paraphraser Jérôme, et uniquement Jérôme,
26:05 sa campagne, elle ne décolle pas,
26:07 et ses électeurs, aujourd'hui, ils sont plutôt
26:09 aux abonnés absents.
26:11 Donc y a une forme de paradoxe pour lui à résoudre,
26:13 et c'est pas certain que le discours de ce matin,
26:15 qui était quand même pas très grand public,
26:17 suffise à combler ce retard-là.
26:19 - Dans les opposants, il nous reste 30 secondes pour dire un mot quand même
26:21 de Jordan Bardella, parce que, évidemment, lui aussi
26:23 a programmé un discours sur l'Europe,
26:25 une conférence de presse cet après-midi,
26:27 sauf que c'est un peu bizarre, ça s'est terminé
26:29 un peu en queue de poisson, très court,
26:31 même pas répondu aux questions.
26:33 - Non, et il a fait lui aussi son discours
26:35 sur l'Europe, avant une session
26:37 de questions-réponses avec des journalistes,
26:39 y avait Audrey Attizon du service politique
26:41 de France Info qui m'a raconté ça, et puis Jordan Bardella
26:43 est parti, avant même de prendre
26:45 la moindre question, laissant la parole
26:47 à Alexandre Loubet, qui est député
26:49 et son directeur de campagne pour CES Européennes,
26:51 qui lui-même a été interrogé
26:53 par Audrey Attizon, à qui il a dit
26:55 "Ecoutez, Emmanuel Macron,
26:57 ce matin, à la Sorbonne,
26:59 il a pas répondu à des questions, il a pas pris de questions,
27:01 eh bien Jordan Bardella n'en prend pas non plus,
27:03 et ce sera très bien
27:05 comme ça, Jordan Bardella qui participera
27:07 enfin à un débat sur
27:09 les élections européennes dans une dizaine de jours.
27:11 C'est une manière peut-être de clore le débat.
27:13 - Bon, eh bien on l'écoutera
27:15 évidemment avec attention. Merci beaucoup Paul Barcelone.
27:17 - Avec plaisir. - Nous on va refermer cette page
27:19 européenne, on ira faire
27:21 un tour à Sciences Po, et puis à
27:23 Venise, après le Point sur l'Info, puisqu'il est 20h30.
27:25 (Musique)
27:27 (Musique)
27:29 (Musique)
27:31 - Et bonsoir Thomas Girodo.
27:33 - Bonsoir Béhanger, bonsoir à tous.
27:35 Les accusations contre lui sont
27:37 à l'origine de la déflagration MeToo.
27:39 Harvey Weinstein voit l'une de ses condamnations
27:41 pour viol et agression sexuelle
27:43 annulée par une cour d'appel new-yorkaise.
27:45 Elle estime que le procès de l'ancien
27:47 producteur américain n'était pas équitable.
27:49 Un nouveau procès devrait se tenir.
27:51 Harvey Weinstein reste en revanche condamné
27:53 à Los Angeles à 16 ans de prison
27:55 pour viol et agression sexuelle.
27:57 Les oppositions dénoncent la participation
27:59 directe d'Emmanuel Macron
28:01 à la campagne européenne. A quelques semaines
28:03 du scrutin, le président de la République
28:05 a adressé un bilan plutôt noir de l'Union
28:07 estimant qu'elle peut mourir. Depuis
28:09 l'université de la Sorbonne à Paris, il a
28:11 appelé à un sursaut des 27 pour bâtir
28:13 une Europe de la défense crédible
28:15 avec notamment un bouclier anti-missiles.
28:17 Emmanuel Macron demande également de
28:19 revoir les normes environnementales et sociales
28:21 qui handicapent, selon lui, la croissance économique.
28:23 Trois vols sur quatre
28:25 annulés à Orly, plus de la moitié à
28:27 la fois si à peine mieux dans les aéroports en région.
28:29 Grosse pagaille en pleine vacances scolaires
28:31 aujourd'hui. Pourtant, le principal syndicat
28:33 de contrôleurs aériens a levé en
28:35 dernière minute son préavis de grève après un
28:37 accord trouvé avec la Direction générale de
28:39 l'aviation civile. Mais trop tard, les
28:41 compagnies aériennes n'ont pas pu revoir leur
28:43 plan de vol. Kenji Jirak
28:45 s'est tiré dessus. Il a voulu faire semblant
28:47 de se suicider pour inquiéter
28:49 sa compagne qui menaçait de quitter le
28:51 chanteur devenu addict à l'alcool. C'est le
28:53 récit dressé par le procureur de Mont-de-Marsan
28:55 quelques jours après la blessure grave
28:57 de l'artiste. Et puis, 21 ans
28:59 les séparent. Jamais l'écart d'âge n'a été
29:01 aussi grand entre deux adversaires
29:03 sur un cours de tennis. Et c'est le plus
29:05 expérimenté, Raphaël Nadal, qui a battu
29:07 un très jeune américain de 16 ans,
29:09 Darwin Blench. Victoire facile en
29:11 2-7-6, 1-6-0 au Masters
29:13 Mill de Madrid.
29:15 France Info
29:17 20h, 21h
29:19 France Info, les informés
29:21 Bérangère Monte. En compagnie ce soir
29:23 deux Jérôme Cordelier du Point, Claire
29:25 Planchard du groupe ÉBRA, Bruno Cotteres du
29:27 Cévi-Pov. On parle donc
29:29 des CRS dans un
29:31 établissement étudiant, c'était
29:33 hier à Sciences Po. Évacuation
29:35 de 70 étudiants,
29:37 dans le calme, sans incident, dit la préfecture
29:39 de police. Une cinquantaine avait
29:41 quitté les lieux, dit également
29:43 la préfecture, les lieux d'eux-mêmes.
29:45 Une dizaine de tentes avaient été installées dans
29:47 la cour par le comité palestine de Sciences Po
29:49 pour dénoncer la situation
29:51 à Gaza. La direction dit, elle,
29:53 dans un communiqué, avoir craint
29:55 un début de tension,
29:57 ce qui choque,
29:59 évidemment, ces étudiants qui étaient de retour
30:01 à la mi-journée, toujours à Sciences Po, et qu'a rencontré
30:03 Thomas Echier pour France Info.
30:05 Il y avait 20
30:07 camions de CRS, comparés à un
30:09 événement qui était pacifique. C'est quand même
30:11 honteux de voir que la police puisse rentrer
30:13 dans une institution universitaire.
30:15 C'était une action tout à fait
30:17 pacifique, vu les vidéos, il n'y avait pas
30:19 des meutes, il n'y avait pas d'incitation
30:21 à la haine, je pense.
30:23 On a évoqué plusieurs fois les manifestations,
30:25 la conférence de Jean-Luc Mélenchon, qui a donné
30:27 lieu à des affrontements au début de semaine,
30:29 mais là, envoyer la police sur
30:31 des lieux d'études,
30:33 une ligne rouge est franchie par la direction
30:35 de Sciences Po, c'est ce que dit Inès Fontenelle,
30:37 qui est élue de l'Union étudiante.
30:39 Est-ce que vous êtes d'accord,
30:41 Bruno Cotteres ?
30:43 Il faut rappeler d'abord qu'il y a des règles.
30:45 On n'est pas dans une société
30:47 qui est sans règles de ce point de vue-là.
30:49 La police ne peut pas intervenir d'elle-même
30:51 dans un établissement d'enseignement
30:53 supérieur, ça, c'est juste pas possible.
30:55 Si elle intervient,
30:57 ça va être souvent
30:59 à la demande du président
31:01 de l'université, quand celui-ci
31:03 considère que deux paramètres
31:05 sont directement,
31:07 au fond, sensibles, à la fois
31:09 la question de la sécurité de l'ensemble
31:11 des personnels qui sont sur un site,
31:13 étudiants, personnels académiques, personnels
31:15 qui participent à la vie d'un établissement
31:17 d'enseignement supérieur.
31:19 Donc la question de la sécurité,
31:21 la question de l'ordre public,
31:23 on va dire les choses comme ça,
31:25 ou menace sur la liberté académique
31:27 directement, liberté d'enseigner,
31:29 de faire de la recherche. Donc c'est pas du tout
31:31 quelque chose qui peut être fait
31:33 comme ça sans
31:35 règles du jeu.
31:37 Si une occupation a lieu d'un bâtiment universitaire,
31:39 le président de l'université peut
31:41 demander au préfet
31:43 la prise
31:45 d'un certain nombre de mesures
31:47 qui peuvent être effectivement le recours
31:49 à la force publique,
31:51 il y a la saisine possible
31:53 d'un juge administratif,
31:55 tout ça n'arrive pas hors
31:57 de toute règle.
31:59 - Il y a un cadre légal clair.
32:01 - Voilà, évidemment, comme toujours,
32:03 la tension et la difficulté habituelle,
32:05 c'est la combinaison de la liberté d'expression
32:07 qui est reconnue par le Code de l'éducation
32:09 et puis de la sécurité
32:11 qui est tout aussi reconnue
32:13 par le Code de l'éducation.
32:15 - Il y a un autre texte que j'avais relevé
32:17 dans les juridiques de la conférence des présidents
32:19 d'université qui dit
32:21 que le président d'université peut être tenu
32:23 d'une obligation d'intervention
32:25 pour garantir l'ordre public
32:27 dans des circonstances graves.
32:29 Et là, la question, c'est de savoir si on était
32:33 dans des circonstances graves.
32:35 Claire Planchard.
32:37 - Oui, et c'est le débat qui se porte dans un autre cadre
32:39 juridique dont je ne suis pas spécialiste,
32:41 mais aussi aux Etats-Unis, puisque les étudiants de Sciences Po
32:43 se sont eux-mêmes appelés d'une solidarité
32:45 avec ces mouvements qui ont lieu notamment
32:47 à Columbia. - On est manifestement assez loin de ce qui se passe
32:49 sur le sol. - Oui, mais c'est vrai qu'il y a des échanges universitaires
32:51 avec Columbia et certains étudiants
32:53 de Sciences Po, on dit qu'ils étaient en lien avec eux
32:55 et que c'est vrai que c'était un mouvement de manifestation
32:57 qui s'inscrivait un peu dans ce qu'on voit aujourd'hui
32:59 aux Etats-Unis, où les forces de l'art ont aussi
33:01 pu intervenir. Et c'est vrai que quand on écoute les uns et les autres,
33:03 notamment aussi des associations étudiantes juives
33:05 qui participent à ces sit-ins,
33:07 à ces campements, et elles
33:09 expriment le fait qu'il n'y a pas d'antisémitisme.
33:11 - Pas les mêmes campements, mais... - Voilà, mais
33:13 voilà qu'il n'y a pas d'antisémitisme.
33:15 On voit la difficulté, en fait, comme vous disiez,
33:17 dans ce contexte, à essayer de discerner
33:19 d'un côté la ligne rouge
33:21 de la légitimité de cette intervention de défense
33:23 de l'ordre, et puis, effectivement, est-ce qu'on est
33:25 sur une libre liberté d'expression
33:27 ou est-ce qu'il y a l'expression au contraire
33:29 de propos antisémites, racistes,
33:31 d'appel à la haine ? C'est extrêmement compliqué.
33:33 On voit qu'il y a toute une séquence dans le monde
33:35 universitaire, que ce soit lors de...
33:37 d'intervention de politique
33:39 ou l'intervention, ou justement
33:41 la venue un peu inopinée de Gabriel Attal
33:43 dans Sciences Po, qui a suscité de l'émoi
33:45 parce qu'en fait, on est là, sur la liberté
33:47 de... on est dans des lieux où on débat,
33:49 on est dans le rationnel,
33:51 l'échange de pensées,
33:53 et on se rend compte que ce climat est tellement
33:55 tendu, clivant,
33:57 que même ces lieux qui sont
33:59 des lieux d'un certain élitisme
34:01 intellectuel, il y a des crispations qui font
34:03 qu'on n'arrive pas à voir en fait...
34:05 - Est-ce que la pression qui a été mise
34:07 effectivement sur cette direction
34:09 qui en plus a changé plusieurs fois,
34:11 et ça c'était juste après la démission
34:13 de Mathias Vichra, le directeur de Sciences Po,
34:15 est-ce que tout ça explique
34:17 peut-être que la direction
34:19 de Sciences Po ait
34:21 donné le feu vert, parce que c'est elle
34:23 qui autorise les forces de l'ordre
34:25 à rentrer dans l'établissement ?
34:27 Est-ce que c'est cette pression-là qui est
34:29 excessive ou pas, j'en sais rien, je ne sais pas ce que vous en pensez.
34:31 - Le problème c'est qu'il faut remettre de l'ordre à Sciences Po,
34:33 alors c'est sûr que c'est
34:35 malheureux de le faire ainsi, mais
34:37 le problème c'est que c'est une école,
34:39 je regarde ça en tant qu'ancien élève
34:41 de manière un peu
34:43 désolée, quoi,
34:45 c'est terrible ce qui se passe à Sciences Po,
34:47 pardon de parler sous le
34:49 regard sourcilleux
34:51 de Bruno Cotteram. - Est-ce que vous en êtes-y sûrs qu'il y a besoin de remettre
34:53 de l'ordre, je veux dire, des manifs à Sciences Po,
34:55 que ce soit des étudiants politisés,
34:57 ça a toujours été le cas ?
34:59 - C'est quand même Sciences Po paravolo,
35:01 sans faire de mauvais jeux de mots,
35:03 enfin je veux dire... - Là, vous parlez de la direction.
35:05 - De tout, l'ambiance
35:07 qu'il y a à Sciences Po, c'est-à-dire que c'est devenu
35:09 une espèce de... l'image
35:11 qui est projetée de Sciences Po
35:13 à l'extérieur, c'est une espèce de
35:15 cours des miracles, un
35:17 cafarnaum
35:19 d'une maison qui n'est plus
35:21 du tout tenue, quoi, et donc ça,
35:23 ça se trouve comme un problème. - Je me demande
35:25 si mon propos n'est pas exagéré.
35:27 - Non mais c'est ça, moi, c'est pas du tout...
35:29 c'est pas globalement les commentaires qu'on a,
35:31 il s'agit pas de les minimiser,
35:33 et s'ils ont existé, cette fameuse manifestation,
35:35 etc. - Depuis plusieurs semaines, vous regardez la séquence sur Sciences Po,
35:37 vous regardez la réputation de l'établissement ?
35:39 - Oui, je voudrais faire juste deux observations.
35:41 La première, c'est pas vraiment ce qu'on vit à l'intérieur
35:43 de l'établissement Sciences Po,
35:45 qui est, comme dans toute université,
35:47 on a été étudiant, étudiantes
35:49 les uns et les autres, on a déjà vécu
35:51 évidemment des moments de mobilisation,
35:53 de contestation, d'occupation,
35:55 de grève, etc.
35:57 Mais en interne, c'est pas du tout,
35:59 effectivement, ce tableau apocalyptique.
36:01 - Ah ben moi, je parlais du rayonnement de l'établissement.
36:03 - Et par ailleurs, la direction de l'établissement
36:05 tout au long de l'automne, depuis le 7 octobre,
36:07 a beaucoup communiqué en interne
36:09 sur le respect des principes
36:11 cardinaux de la vie à Sciences Po,
36:13 c'est-à-dire le respect de l'autre,
36:15 les arguments de la raison,
36:17 l'échange académique,
36:19 et la direction de l'établissement
36:21 a multiplié les communications
36:23 à l'adresse des personnels, des enseignants,
36:25 qu'elles conduisent, tenir...
36:27 - Oui, c'est pas l'image qui est renvoyée,
36:29 le problème, c'est la réputation
36:31 de l'établissement, l'image,
36:33 et le...
36:35 ce que ça donne comme image
36:37 avant, un établissement
36:39 qui était élitiste, et qui maintenant
36:41 a une image absolument déclarable.
36:43 - On est là aussi pour essayer de tirer
36:45 justement le vrai du faux
36:47 dans cette image-là, Jérôme,
36:49 au-delà, effectivement, des moments
36:51 qui ont été très médiatisés,
36:53 mais qu'en est-il réellement ? C'est intéressant d'entendre
36:55 effectivement Bruno Cotterest. - La réalité,
36:57 c'est qu'effectivement, c'est une grande université
36:59 internationale de recherche et d'enseignement,
37:01 qui vient d'obtenir
37:03 un classement très élevé
37:05 parmi les universités
37:07 mondiales
37:09 pour l'enseignement et la recherche dans le domaine
37:11 de l'analyse politique, en particulier,
37:13 et un établissement
37:15 où les chercheurs comme moi,
37:17 et les étudiants que je suis, ne souffrent nullement
37:19 d'aucune restriction académique
37:21 sur la possibilité de faire leurs enseignements et de faire
37:23 leurs recherches en toute
37:25 liberté, de ce point de vue-là,
37:27 et le fait qu'il y ait
37:29 des tensions,
37:31 ça concerne sans aucun doute d'autres
37:33 établissements universitaires.
37:35 C'est vrai que Sciences Po fait l'objet de beaucoup,
37:37 d'un focus et d'une attention
37:39 extrêmement forte. C'est un établissement
37:41 assez prestigieux, assez renommé.
37:43 - Comment vous expliquez ça ?
37:45 C'est l'école qui a formé bon nombre
37:47 des dirigeants du pays ?
37:49 - C'est une école qui forme un bon nombre de dirigeants du pays,
37:51 dont sont issus de nombreux membres du gouvernement,
37:53 de la haute administration, donc forcément tout ce
37:55 qui s'y passe a un effet et une résonance
37:57 extrêmement importante.
37:59 Mais je tiens à dire vraiment que la direction de l'établissement
38:01 a beaucoup communiqué en interne
38:03 sur le fait de
38:05 respecter les principes cardinaux de la vie
38:07 académique, et notamment la
38:09 tolérance vis-à-vis de l'opinion des autres,
38:11 le respect des grandes valeurs
38:13 académiques qui sont le cœur de notre métier.
38:15 - 20h41, le Fil info,
38:17 Stéphane Milhomme.
38:19 - Les cliniques privées prêtes
38:21 à fermer leur porte entre le 3
38:23 et le 5 juin, elles sont toujours en guerre
38:25 avec le gouvernement sur
38:27 leur tarif pour 2024. La Fédération
38:29 de l'Hospitalisation Privée réclame
38:31 à l'Etat une enveloppe de 500
38:33 millions d'euros pour le privé bénéficier
38:35 de la même hausse que l'hôpital
38:37 public. Emmanuel Macron appelle
38:39 à un sursaut à moins de deux
38:41 mois des Européennes. Le chef de l'État met
38:43 en garde contre la
38:45 mort de l'Europe et
38:47 appelle les 27 États membres à
38:49 un sursaut pour bâtir une Europe
38:51 puissante et une défense crédible.
38:53 La tête de liste insoumise
38:55 Manon Aubry dénonce à travers
38:57 cette prestation à la Sorbonne une
38:59 privatisation des moyens de l'État
39:01 au profit de Valérie Ayé,
39:03 la tête de liste macroniste au
39:05 scrutin du 9 juin, elle le dit sur France Info.
39:07 Et puis l'hommage sur France Info
39:09 de la comédienne Marina Feuilles à la
39:11 disparition de Laurent Cantet, le réalisateur
39:13 avait 63 ans. C'est
39:15 quelqu'un qui parlait vraiment du monde
39:17 et qui l'habitait. Il avait décroché
39:19 la Palme d'Or à Cannes en 2008
39:21 pour son film Hors les Murs.
39:23 France Info
39:25 20h,
39:27 21h, France Info
39:29 les informés, Bérangère Bonte
39:31 Bruno Cotteres est là,
39:33 chercheur CNRS au Cévi-Pov, Claire Planchard
39:35 rédactrice en chef informations générales
39:37 du groupe ÉBRA, Jérôme Cordelier, chef
39:39 du service France au Point.
39:41 Et on part à Venise comme promis.
39:43 Alors ce péage pour visiter Venise
39:45 à la journée, c'est une première mondiale.
39:47 C'est une expérience
39:49 en l'occurrence qui vise à endiguer
39:51 le surtourisme et ses nombreuses
39:53 dégradations. On va écouter l'adjoint au tourisme
39:55 de Venise, donc Simone Venturini.
39:57 Le but de cette mesure,
39:59 c'est de décourager les visiteurs
40:01 ces journées-là et ça les incitera
40:03 à venir à Venise à d'autres périodes
40:05 moins fréquentées et donc de créer
40:07 moins de stress pour la ville ces jours-ci.
40:09 Voilà, quand il dit ces jours-ci,
40:13 il faut préciser que 29 jours
40:15 de grandes influences sont concernés.
40:17 En gros, les week-ends de mai à juillet.
40:19 5 euros par touriste depuis
40:21 ce matin. La mi-journée, les comptes
40:23 qu'on avait, c'était 13 000 billets qui avaient été vendus.
40:25 Voilà, c'était complète.
40:27 Et une amende de
40:29 50 à 300 euros pour les
40:31 contrevenants qui n'ont pas le
40:33 fameux QR code qu'il faut télécharger
40:35 contre les 5 euros sur le site internet.
40:37 Payé pour rentrer à Venise
40:39 comme ça, est-ce que ça vous
40:41 choque, Jérôme Cordelier ?
40:43 Non, ça ne me choque pas. Je veux dire, Venise,
40:45 c'est un musée à ciel ouvert. 5 euros
40:47 29 jours par an.
40:49 Voilà, je trouve qu'il ne faut pas
40:51 se faire plus aider. - C'est plus le principe qu'autre chose.
40:53 Bruno Cotteres. - Non plus.
40:55 Non plus. Je trouve que...
40:57 - Notre débat avec lui, c'est terminé.
40:59 - Le coût d'entrée à Venise existe déjà.
41:01 Les parkings
41:03 qui sont à l'entrée
41:05 de la ville sont déjà
41:07 pas mal payants.
41:09 Effectivement, 5 euros de plus
41:11 sur le budget
41:13 de tourisme à
41:15 Venise, ce n'est pas beaucoup. Après, effectivement, la question
41:17 va être comment est utilisée
41:19 la collecte
41:21 de cette taxe,
41:23 on va dire. Est-ce qu'elle est faite pour
41:25 préserver Venise ?
41:27 Effectivement, je rejoins ce qui vient d'être dit.
41:29 C'est un musée à ciel ouvert.
41:31 C'est la preuve que l'être humain
41:33 a pu faire des choses absolument
41:35 inouïes, d'une beauté... - Mais justement,
41:37 ce sont des espaces...
41:39 Rentrer dans un musée, c'est quelque chose, c'est une chose
41:41 et il y en a à Venise.
41:43 Visiter
41:45 une ville, c'est quand même
41:47 un pas...
41:49 Ce n'est pas rien, Claire Penchard.
41:51 - Oui, après, c'est surtout l'efficacité de la mesure
41:53 qui est assez décriée. Parce que, comme vous avez dit,
41:55 c'est sur une trentaine de jours dans l'année,
41:57 il y a beaucoup d'exemptions
41:59 pour les jeunes, il y a pas mal de choses.
42:01 Et c'est surtout que ça permet de réguler,
42:03 de se dire que notamment les gens qui n'habitent pas très loin
42:05 dans la province, peuvent venir
42:07 à d'autres moments que dans ces moments où il y a
42:09 forte affluence. Mais quand on parle de sur-tourisme
42:11 ou sur-fréquentation, de tout l'impact que ça a
42:13 sur la vie des Vénitiens,
42:15 la population se réduit
42:17 parce qu'en fait, les principaux...
42:19 Cette commune ne cherche pas à lutter
42:21 contre le tourisme. L'aéroport va
42:23 s'agrandir, les capacités
42:25 matérielles, ça grandissent. Effectivement,
42:27 les croisiéristes doivent rester un peu en dehors de la ville,
42:29 mais en revanche, ils ont des ambitions sur le tourisme.
42:31 Là, tous les experts, on a fait un dossier
42:33 ce matin dans les quotidiens du groupe
42:35 BRAD, disent en fait,
42:37 ça va être très peu efficace pour lutter
42:39 contre le sur-tourisme. En revanche, effectivement,
42:41 ça va peut-être permettre de réguler un peu les flux.
42:43 Et tout le monde dit que si on ne s'attaque pas
42:45 aux logements, notamment au Airbnb,
42:47 aux logements meublés, qui font que
42:49 les habitants ne peuvent plus
42:51 payer leur loyer, quittent la ville
42:53 et deviennent une ville-musée.
42:55 C'est ça, le symbole de payer un ticket,
42:57 c'est aussi le symbole d'une ville qui devient un peu
42:59 un Disneyland, un parc d'attractions, qui n'a plus
43:01 son âme avec ses vrais habitants, sa vraie
43:03 activité. Donc sur le fait
43:05 qu'on demande à payer, je ne trouve pas
43:07 ça choquant dans l'absolu, mais l'efficacité,
43:09 en tout cas, pour lutter contre un tourisme
43:11 de masse est très, très... En tout cas, le
43:13 montant n'est pas suffisant pour être véritablement
43:15 dissuasif. Effectivement, la question de l'utilisation
43:17 de cette somme sera intéressante,
43:19 mais ce n'est pas ça qui va vraiment dissuader des gens
43:21 de faire tout ce chemin pour venir là. Et en tout cas,
43:23 quand on voit que l'aéroport grandit et qu'il y a
43:25 vraiment des ambitions touristiques dans cette ville,
43:27 le message est un peu ambigu.
43:29 - Juste pour avoir les ordres de grandeur, c'est 50 000
43:31 habitants au centre-ville aujourd'hui,
43:33 100 000 touristes dorment à Venise,
43:35 en plus des dizaines de milliers qui viennent
43:37 pour la journée. - Ça ne concerne pas les gens qui dorment,
43:39 il y a une ambiguïté.
43:41 - Il y a une autre commune, je n'arrive
43:43 pas à me rappeler, qui avait
43:45 en projet, je ne sais pas si ça a été fait,
43:47 d'interdire, d'interdire
43:49 que les touristes,
43:51 en particulier ceux qui
43:53 logent dans du Airbnb,
43:55 n'utilisent des valises à roulettes,
43:57 compte tenu du
43:59 fait que... - Du bruit ?
44:01 - Voilà, le bruit, et que les résidents
44:03 se plaignaient de ne plus tout simplement
44:05 pouvoir vivre sans ce bruit de ces
44:07 roulettes qui heurtent les pavés.
44:09 Et donc on voit qu'effectivement,
44:11 il y a peut-être un sujet
44:13 un tout petit peu plus large, qui est ces sites
44:15 européens très, très, très
44:17 touristiques, et
44:19 d'essayer non seulement de protéger ces
44:21 sites, mais peut-être effectivement
44:23 de rendre la vie des habitants plus
44:25 facile. - Il y a quelque chose d'assez paradoxal
44:27 de mon point de vue d'ailleurs, et peut-être que vous pourrez
44:29 nous éclairer sur la protestation
44:31 justement des résidents.
44:33 Parce que quand vous parlez du bruit,
44:35 ça peut paraître anecdotique, mais
44:37 ce débarquement de touristes
44:39 journaliers, moi j'aurais imaginé
44:41 qu'il serait assez favorable à ce qu'on le
44:43 filtre, Jean Cordelier, non ?
44:45 - Mais c'est pas le cas ? - Non, c'est pas le cas,
44:47 ça a protesté aujourd'hui beaucoup,
44:49 et tous les reportages montraient
44:51 une colère des
44:53 résidents. - Oui, oui,
44:55 c'est vrai que c'est curieux.
44:57 - Un peu référentatif. Mais vous alliez dire ?
44:59 - Non, je voulais juste dire, sous forme de boutade,
45:01 je voulais dire, le problème de tout ça, c'est que ça va
45:03 donner des idées peut-être à Anne Hidalgo.
45:05 - C'est-à-dire ?
45:07 - De mettre un péage à l'entrée de Paris, et de faire
45:09 payer l'entrée de Paris historique.
45:11 - Alors est-ce que c'est comparable ? Là juste pour
45:13 un instant sur Venise, mais on viendra à Paris
45:15 après, mais... Parce que Venise, c'est
45:17 les dégâts du surtourisme.
45:19 On a compris depuis des
45:21 années, tous ces
45:23 processus, ces procédés
45:25 qui sont mis en place pour essayer de freiner
45:27 les vagues, des ferries qui arrivent,
45:29 enfin, c'est des sommes colossales qui sont...
45:31 Il y a cet enjeu-là, quand même.
45:33 Là, il y a une compensation pour les dégâts,
45:35 en fait, de ce surtourisme.
45:37 - Bien sûr, bien sûr.
45:39 Sur un site qui est
45:41 potentiellement menacé.
45:43 Donc effectivement, c'est pas du tout la même chose
45:45 que les villes comme Londres aussi, qui ont
45:47 adopté un principe de péage
45:49 à l'entrée pour essayer d'endiguer la
45:51 circulation automobile dans le
45:53 cœur de la ville. À Venise, tel n'est pas
45:55 le cas, puisqu'il n'y a pas de circulation automobile
45:57 au centre de la ville. On est obligé de laisser
45:59 sa voiture à l'entrée dans les grands parkings
46:01 qui sont à l'entrée de la ville.
46:03 Après, on a ces toutes petites ruelles,
46:05 les fameuses petites cales de Venise
46:07 qui sont tellement extraordinaires.
46:09 - Qui ne sont pas forcément surchargées, parce qu'en gros,
46:11 elles sont toutes sur la placa main ou dans les lieux
46:13 très touristiques. Peut-être que c'est un autre enjeu, ça.
46:15 - Oui, non mais,
46:17 excusez-moi, dans les propos
46:19 des associations locaux, là, pour
46:21 me dire ce que vous disiez, en fait, ce qu'ils reprochent,
46:23 c'est d'utiliser un levier
46:25 qui, quelque part, aussi, enfreint la liberté
46:27 de circulation, mais surtout, est inefficace.
46:29 Eux, ce qu'ils veulent, c'est la régulation
46:31 des locations touristiques. Ils disent
46:33 "notre ville prétend agir, mais n'agit pas".
46:35 Ils veulent des mesures encore plus fortes et ils estiment que ça
46:37 ne suffira pas, alors que ça les privera
46:39 d'une circulation. Il faut revenir là-dessus.
46:41 - C'est-à-dire, il faut les empêcher de loger sur place ?
46:43 - Limiter, comme certaines villes en France le font.
46:45 C'est-à-dire qu'on a ça à Saint-Malo,
46:47 l'île de Ré vient de prendre des mesures, c'est de limiter
46:49 le nombre de logements touristiques
46:51 qu'il peut y avoir. Alors, il y a des quotas
46:53 par commune, pour que, effectivement,
46:55 ça ne dépasse pas un certain seuil pour
46:57 ne pas avoir une surfréquentation
46:59 et puis surtout que les gens puissent continuer à se loger,
47:01 puisqu'on sait l'impact que ça a sur le prix de l'immobilier.
47:03 - 20h50, on poursuit à Venise,
47:05 après le Fil-Info, Stéphane Milhomme.
47:07 - Nous savions qu'Hervé Weinstein
47:09 n'avait pas eu droit à un procès équitable.
47:11 C'est son avocat qui le déclare,
47:13 alors que la justice à New York demande
47:15 un nouveau procès dans l'un des dossiers.
47:17 Mais le producteur déchu de Cinéma reste
47:19 en prison, condamné pour 16 ans
47:21 pour viol à Los Angeles.
47:23 C'est volontairement que Kenji Girac
47:25 s'est tiré dessus, affirmation du procureur
47:27 de Monde-Marsan. Et 24 heures après
47:29 l'audition du chanteur, blessé par balle,
47:31 Kenji Girac déclare aux enquêteurs
47:33 avoir voulu simuler un suicide
47:35 avec son arme pour faire peur
47:37 à sa compagne qui menaçait de le quitter.
47:39 Il dit regretter son geste.
47:41 La France juge inacceptable
47:43 la condamnation à mort du rappeur
47:45 Thomas Salehi, le chanteur
47:47 iranien de 33 ans, avait apporté
47:49 son soutien à la contestation de la jeunesse
47:51 de septembre 2022. Il est en
47:53 prison depuis maintenant un an et demi.
47:55 Depuis aujourd'hui, Venise est la première
47:57 ville touristique au monde à faire payer
47:59 le droit d'entrée 5 euros pour chaque visiteur
48:01 comme dans un parc d'attraction.
48:03 En pic de fréquentation, 100 000 touristes
48:05 dorment dans la cité des Doges.
48:07 Plusieurs dizaines de milliers de visiteurs
48:09 sont présents chaque jour.
48:11 France Info
48:13 20h,
48:15 21h, France Info
48:17 les informés, Bérangère Bonte
48:19 On se penche sur le sur-tourisme,
48:21 sur la façon de le réguler, de le limiter
48:23 et d'en limiter les dégâts.
48:25 On est avec Claire Planchard du groupe Hébra,
48:27 Bruno Cottrez du Cévi-Pov,
48:29 Jérôme Cordelier du point que
48:31 des gens qui adorent Venise, évidemment,
48:33 lieu magnifique. Alors, il y a eu des tentatives
48:35 qui ont été faites par différentes
48:37 villes, San Sébastien et Barcelone,
48:39 par exemple, limitent les groupes à une vingtaine
48:41 de personnes.
48:43 Et je crois qu'il n'y a pas de haut-parleurs
48:45 pour les guides. Au Mont Fuji,
48:47 au Japon, cet été,
48:49 il va y avoir un quota
48:51 pour emprunter le sentier,
48:53 le fameux sentier qui mène au Mont Fuji.
48:55 Je dis fameux, je ne sais pas aller, mais bon,
48:57 le plus populaire en tout cas, et avec 12 euros
48:59 pour accéder. Il y a différentes façons,
49:01 mais une ville,
49:03 encore une fois, ça n'est pas
49:05 commun. Vous, vous faisiez le parallèle,
49:07 Jérôme Cordelier, avec Paris.
49:09 Oui, mais c'était une plaisanterie.
49:11 Ah ben non, mais si vous le dites, vous le dites.
49:13 Non, mais c'est vrai que comme Annie Dalgo
49:15 a souvent des idées
49:17 comme ça, donc,
49:19 il y a déjà eu, de toute façon, la question
49:21 du péage à l'entrée de Paris.
49:23 Pas forcément pour les touristes. Non, pour tout le monde.
49:25 Et donc, voilà, si
49:27 on se met à faire ça, ça peut donner,
49:29 réveiller de vieux fantômes.
49:31 Ça, on est où, ça ?
49:33 Je crois que pour l'instant, c'est encore
49:35 dans les limbes.
49:37 C'est de toute façon pas le moment avec les JO, évidemment,
49:39 mais... Claire planchard ?
49:41 Oui, on a des petits enjeux de transport
49:43 et de fréquentation, oui.
49:45 Non, mais c'est sûr qu'on parle en fait de surtourisme,
49:47 mais c'est la régulation des flux.
49:49 Il y a des lieux qui sont en sous-tourisme, qui auraient
49:51 besoin d'avoir des visiteurs,
49:53 des gens qui viennent, et c'est ce que font beaucoup de régions.
49:55 Vous êtes tous attirés par, par exemple,
49:57 les falaises d'Etretat, mais sachez qu'on a
49:59 une côte magnifique à côté, et que si
50:01 vous voulez ensuite aller visiter
50:03 le reste de la région, c'est très intéressant.
50:05 Il y a des villes qui ont fait des partenariats avec
50:07 Waze pour que quand, au Mont-Saint-Michel,
50:09 à cette heure-là, c'était infréquentable,
50:11 venez plus tard
50:13 ou allez à tel endroit auparavant.
50:15 Et c'est vrai qu'il y a plein d'initiatives au Mont-Saint-Michel.
50:17 Il y a des navettes qui sont régulées,
50:19 il y a des points de navettes,
50:21 on a beaucoup parlé des Calanques,
50:23 entre Cassis et Marseille, il y avait un problème,
50:25 vraiment une atteinte à la nature, où ils ont instauré
50:27 un système non pas payant, mais de réservation
50:29 et de quotas, qui fait que régulièrement,
50:31 les gens, désormais, sont
50:33 moins nombreux, la nature reprend ses droits,
50:35 c'est un lieu préservé qui va...
50:37 Mais on est, évidemment,
50:39 avec les réseaux sociaux,
50:41 il y a un marketing autour de
50:43 destinations qui sont très, très séduisantes.
50:45 Je crois que c'est l'Organisation mondiale du tourisme qui disait
50:47 que 95% des touristes vont sur 5%
50:49 des territoires émergés.
50:51 En fait, il y a une concentration des touristes dans des lieux
50:53 d'un intérêt, bien sûr, très intéressant,
50:55 mais il y aura intérêt à ce que la population
50:57 aille à d'autres endroits, à d'autres horaires, il y a même des gens qui disent
50:59 pourquoi pas des visites la nuit de certains sites,
51:01 essayer pour qu'il y ait moins d'affluence
51:03 et que le patrimoine, que ce soit
51:05 historique ou naturel, ne soit pas
51:07 détérioré
51:09 par cette fréquentation.
51:11 - Tout le monde est désolé de voir les détériorations,
51:13 comment vous expliquez,
51:15 quels sont les freins ? C'est quoi ? C'est des enjeux économiques ?
51:17 C'est des enjeux
51:19 politiques aussi ?
51:21 Ils n'ont pas forcément envie,
51:23 si on reprend Venise, depuis le temps
51:25 qu'encore une fois, depuis des décennies,
51:27 que c'est un problème, ils n'ont peut-être pas envie de fermer
51:29 la porte et de...
51:31 - Non, c'est impossible. - Bono Cotteres, comment vous... - Bien sûr, c'est impossible.
51:33 C'est à la fois
51:35 les paradoxes d'un monde incroyablement
51:37 ouvert, depuis 20 ou
51:39 30 ans, les possibilités
51:41 de se déplacer pour
51:43 aller visiter le reste du monde
51:45 se sont démultipliées
51:47 de manière fantastique
51:49 et en même temps, ça a créé
51:51 de nouveaux comportements
51:53 potentiellement
51:55 difficiles pour
51:57 la préservation des sites,
51:59 la préservation de la nature, la préservation
52:01 de la planète, et on voit
52:03 toutes ces contradictions. On a pensé, par exemple,
52:05 qu'un des legs du Covid,
52:07 ça serait de baisser le nombre
52:09 de voyages en avion, et puis
52:11 on voit que les chiffres des compagnies aériennes sont
52:13 revenus... - sont repartis. - sont repartis.
52:15 - On a dépassé le niveau de la population. - Ils sont revenus à ce qu'ils étaient, donc
52:17 il est très difficile d'expliquer aux populations
52:19 que nous vivons dans un monde ouvert
52:21 avec des fermetures. Au fond, c'est un peu
52:23 ça le problème, donc
52:25 il faut agir sur les deux autres leviers, le levier
52:27 de la quantité, effectivement,
52:29 limiter, on voit
52:31 effectivement sur des codes françaises qu'on est obligés
52:33 effectivement, là aussi,
52:35 de limiter,
52:37 d'empêcher que les gens même se mettent en danger
52:39 au bord des falaises. Et puis,
52:41 la question de la qualité, c'est la répartition
52:43 dont parlait Claire Planchard,
52:45 qui est qu'effectivement, de ne pas avoir cette surconcentration
52:47 sur quelques lieux
52:49 touristiques emblématiques, c'est un enjeu
52:51 très important du développement
52:53 d'un tourisme de qualité dans des parties
52:55 des pays qui sont moins exposés.
52:57 Ça ne veut pas dire qu'il faut transformer partout
52:59 et tout le monde en grand centre
53:01 touristique, ça serait alors là un autre effet
53:03 complètement pervers de ça.
53:05 Mais on voit, voilà, c'est
53:07 un paradoxe de ce monde complètement ouvert
53:09 et en même temps qui doit
53:11 de ce fait-là davantage protéger
53:13 ses sites et sa nature.
53:15 - Ça peut être un symbole, Venise, un déclencheur
53:17 de quelque chose, quand même ça va marquer les esprits.
53:19 Si Venise y vient
53:21 à cette question du surtourisme,
53:23 est-ce que ça peut déclencher
53:25 quelque chose de façon à une prise de conscience
53:27 un peu plus large ? - Oui, je pense. Après Venise, Rome,
53:29 puis après,
53:31 évidemment, tous les lieux touristiques.
53:33 Voilà, mais bon.
53:35 Après, il faut aussi éduquer
53:37 les gens. Ça, c'est un vaste programme.
53:39 Éduquer les gens
53:41 à la protection
53:43 et puis à, voilà,
53:45 garantir la beauté, quoi.
53:47 - François Cotteres ?
53:49 - Ce qu'il ne faudrait pas, c'est que ça commence
53:51 à 5 euros et que dans
53:53 quelques années, le tarif soit multiplié par 4,
53:55 5, parce que là,
53:57 ça poserait d'autres problèmes qui seraient
53:59 le problème d'infiltrage social
54:01 parce que si on a une famille
54:03 de 4, 5 personnes,
54:05 5 euros, ça peut commencer à représenter.
54:07 Par contre, si ça donnait 10 euros,
54:09 15 euros, là, ça va être un problème.
54:11 - Si on part dans la fiction, on pourrait se dire aussi,
54:13 il ne faut pas que ça devienne comme la grotte de Lascaux.
54:15 Si vous voulez, maintenant, la grotte de Lascaux, il y a 4 grottes de Lascaux
54:17 et la dernière, donc, est numérique
54:19 et complètement virtuelle. - Il faudrait une reconstitution
54:21 pour Venise. - Il ne faudrait pas une Venise virtuelle
54:23 qui soit à 10 kilomètres
54:25 du Venise réel
54:27 qui devienne inaccessible.
54:29 - Allez, dites-nous ce qui fait la Une du Point
54:31 - La Une du Point, c'est une grande
54:33 longue interview passionnante
54:35 d'Elisabeth Badinter
54:37 qui sort un nouveau livre
54:39 qu'a interrogé longuement
54:41 Valérie Thoragnan, la directrice de la rédaction
54:43 du Point, donc sur
54:45 Hommes, Femmes, la Défiance.
54:47 Le livre d'Elisabeth
54:49 Badinter,
54:51 c'est, messieurs, encore un effort,
54:53 3 petits points.
54:55 - Votre 2 livres, Après la nuit,
54:57 c'est Chrétien qui ont reconstruit
54:59 la France et l'Europe, je le rappelle,
55:01 c'est chez Calman Levy. Claire Planchard
55:03 à la Une des grands quotidiens
55:05 de l'Est de la France, du groupe Hébra, demain.
55:07 - Et on va parler de l'exploitation du lithium en France
55:09 à tel de l'avenir, puisqu'on en a parlé,
55:11 le code minier a été simplifié pour essayer
55:13 d'accélérer ça et ça concerne les zones
55:15 du groupe Hébra, donc on revient dessus.
55:17 - Merci à tous, merci à Bruno Cotteres
55:19 du Célipe Off, demain les informés
55:21 c'est à 9h avec
55:23 Jean-Rémi Baudot et Renaud Dely.
55:25 Nous on sera là dès 20h. Bonne soirée.
55:27 ...

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