• il y a 6 mois
Lundi 27 mai 2024, SMART BOURSE reçoit Christian Parisot (Président, Altaïr Economics) , Xavier de Buhren (Directeur des investissements, Otea Capital) et Alain Pitous (Senior Advisor ESG)

Category

🗞
News
Transcription
00:00 [Musique]
00:10 Trois invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
00:13 Christian Parizeau nous accompagne, économiste et président d'Altair Economics.
00:17 Bonsoir Christian.
00:18 Bonsoir.
00:19 Merci d'être là, merci à Xavier de Buren d'être avec nous également.
00:21 Bonsoir Xavier.
00:22 Bonsoir Grégoire.
00:23 Vous êtes directeur des investissements chez OTA, Capital et Alimpi Tous.
00:26 Nous accompagne également. Bonsoir Alain.
00:28 Bonsoir.
00:29 Vous êtes senior advisor ESG.
00:31 Parlons du VIX.
00:32 Alain, c'était votre suggestion.
00:34 Non mais ça va tout à fait dans mon sens puisque depuis quelques jours j'essaye de décrire ce calme sur les marchés.
00:41 Alors est-ce un calme de surface ? Est-ce un calme apparent ? Est-ce le calme à la tempête ? C'est toute la question.
00:46 Mais oui le VIX fait partie de ces mesures de volatilité du marché action américain en l'occurrence
00:51 qui suggèrent quand même une forme de grand calme aujourd'hui sur les marchés
00:55 puisqu'on retrouve des niveaux sous les 12 qui nous ramènent quand même à des niveaux au plus bas depuis la pandémie de Covid.
01:04 Oui alors il y a une première raison qui est fondamentale et on le constate régulièrement,
01:10 c'est que quand les marchés sont bien orientés, la volatilité a tendance à baisser
01:14 parce que vous êtes vendeur d'options à la vendeur de call, vendeur de put.
01:18 Les put se déprécient quand le marché monte forcément et les call voient leur volatilité baisser.
01:24 Donc vous pouvez, quand vous avez vendu des call qu'on appelle un peu en dehors de la monnaie,
01:28 vous gagnez de l'argent de cette manière là.
01:30 Donc quand les marchés sont bien orientés, la volatilité baisse, ça c'est un phénomène assez structurel
01:34 et ça devrait nous amener la volatilité vers 14-15.
01:37 Après il y a deux facteurs plus techniques et un peu plus ponctuels on va dire,
01:42 enfin qui durent maintenant depuis quelques mois.
01:43 Le premier c'est que les vendeurs de volatilité, les market makers, les grandes banques d'investissement
01:48 gagnent beaucoup d'argent depuis la période dont vous avez parlé.
01:51 Quand la volatilité est au-dessus de 25-30, les vendeurs de volatilité, quand la volatilité baisse,
01:57 gagnent beaucoup d'argent.
01:58 Et comme c'est une volatilité, comme c'est un prix qui est remis en cause tous les mois,
02:03 grosso modo, mois, trois mois, les échéances d'options, régulièrement ils gagnent,
02:07 ils ont accumulé un capital important, donc ils peuvent se permettre de prendre des risques
02:11 et ils peuvent se permettre également de prendre une perte de temps en temps
02:16 quand les marchés, la volatilité monte très fortement sur une ou deux journées.
02:19 Ils sont habitués à gérer et à prendre une petite perte sur quelques semaines.
02:22 Ce n'est pas très grave, parce qu'ils vont recommencer à ce moment-là
02:24 quand la volatilité va remonter à faire ça.
02:26 Ça c'est le premier facteur technique qui dure depuis longtemps.
02:30 C'est quelque chose qu'on constate depuis un moment.
02:31 Et puis il y en a un autre qui est un peu plus récent, qui a été enclenché grosso modo en 2022.
02:36 C'est des produits, ce qu'on appelle ETF Covered Call, c'est-à-dire que vous avez un panier
02:40 qui constitue le socle de l'ETF et puis le promoteur de l'ETF vend des calls sur ce panier.
02:48 Et mécaniquement ça fait baisser la volatilité.
02:51 C'est à force, vu les montants en jeu, ce qu'on est quand même grosso modo aujourd'hui.
02:55 J'ai regardé, j'avais des chiffres à début 2024, on était grosso modo à 60 milliards.
03:00 C'est des fonds qui collectent beaucoup parce que les gens cherchent,
03:02 enfin les investisseurs cherchent des produits de rendement.
03:04 C'est une manière de faire du rendement supplémentaire au-delà du dividende.
03:09 Donc mécaniquement ça pèse sur la volatilité.
03:12 Parce que quand vous avez une cinquantaine de grandes valeurs qui subissent des ventes de calls,
03:19 la volatilité baisse sur ces calls.
03:21 Les market makers peuvent se couvrir d'une autre manière sur les indices en même temps.
03:26 Donc il y a un phénomène comme ça.
03:28 D'écrasement général.
03:30 Après il faut avoir à l'esprit deux choses.
03:33 C'est-à-dire que, effectivement, le contrarian va vous dire, et je regarde beaucoup la volatilité,
03:38 c'est un indicateur que j'aime bien regarder pour être un peu contrarian par rapport au marché,
03:43 acheter de la volatilité parce qu'elle se fait écraser, ça vous coûte très cher depuis très longtemps.
03:48 Donc être contrarian sur la vente de vol et se dire que c'est pas cher et donc il faut se mettre à couvrir,
03:55 je crois que c'est pas la peine.
03:57 C'est un peu un jeu assez vain.
03:59 A contrario, quand la volatilité explose, bien souvent ça veut dire que vraiment il a peur s'est installé sur le marché.
04:05 Et shorter de la volatilité à ce moment-là ?
04:08 Ou carrément acheter des titres.
04:10 Acheter quelque chose en face de cette volatilité.
04:12 Moi je pense que le bon indicateur, c'est très vieux schnock, excusez-moi.
04:16 Les vieilles recettes pour jeunes parfois.
04:19 Au-delà de 40, qui est vraiment un signe de...
04:21 Ça fait un moment qu'on ne l'a pas vu 40.
04:23 En avril on a dû remonter au max à 19 sur le VIX.
04:26 Mais 40 c'est des événements comme en Éviter en Ukraine,
04:29 Covid on a dû peut-être aller à...
04:31 Oui, Covid, oui.
04:32 C'est les derniers gros hachements.
04:34 Je parlais de ma situation.
04:35 L'Eman C80, c'est ça, de vol de VIX.
04:38 Là, effectivement, quand c'est comme ça, c'est un peu comme quand sur l'autoroute il y a un accident et on vous dit ralentir.
04:45 Non, c'est avant l'accident qu'il faut ralentir.
04:46 Parce que quand l'accident a eu lieu, vous pouvez ralentir pour éviter qu'il y en ait un autre derrière.
04:50 Mais c'est un peu ça le problème.
04:52 Le VIX, au-dessus de 40, c'est un peu ralentissé, il y a eu un accident derrière vous.
04:56 Oui, ben voilà, il a eu lieu l'accident.
04:59 Donc c'est un peu tous ces facteurs-là.
05:01 Là, vous dites quoi ? C'est un État qui peut durer ?
05:03 C'est la question que posait dans les échos le CIO d'Amundi.
05:08 On lui demande si c'est de l'exubérance irrationnelle de la part des marchés d'avoir les indices au sommet, la vol au plus bas.
05:14 Lui, il parle d'un cynisme rationnel.
05:16 Il ne met pas d'irrationalité dans la situation de la marche aujourd'hui.
05:20 Encore une fois, qui est-ce qui vend ces options qui fait baisser la vol ?
05:23 C'est des gens qui sont préparés à énormément d'événements qui ne sont pas pu découvrir.
05:27 Qui pourraient se couvrir.
05:29 On l'évoquait avant l'émission, il y a ce qu'on appelle aussi la courbe de volatilité.
05:34 Désolé, ça commence à faire un peu technique.
05:36 Mais c'est une manière aussi...
05:37 On peut regarder les points de volatilité dans le temps devant nous.
05:39 C'est aussi comme ça qu'ils se couvrent.
05:41 C'est-à-dire qu'en fait, ils vendent de la vol à court terme qu'ils vont encaisser à la fin du mois ou à la fin du trimestre.
05:47 Et puis, ils achètent de la vol pour se couvrir un peu au-delà, si jamais il arrive quelque chose qu'ils n'auraient pas prévu.
05:52 Mais si vous voulez, aujourd'hui, pratiquement, je suis assez épaté de ça.
05:57 C'est-à-dire que tous les investisseurs sont au courant de toutes les informations quasiment tous en même temps.
06:02 Il n'y a pas de prime à connaître.
06:04 Il n'y a pas de surprise.
06:05 Il faut vraiment un événement très fort.
06:07 Covid, guerre en Ukraine.
06:09 Qui change le scénario.
06:10 Le Man, qui ne s'est pas arrivé en un seul jour.
06:12 Et ça, ça surprend beaucoup.
06:14 Et là, par contre, quand ça va dans l'autre sens, il y a eu des spikes.
06:19 C'est vol maguédon, comme on disait. Février 2018, vol maguédon.
06:23 Ça passe à 5 ans en quelques heures.
06:25 Parce que là, c'est un événement qui n'était pas prévu.
06:27 Les algos se mettent en route.
06:29 Donc, c'est quand même finalement assez rare.
06:32 Donc, se mettre contrariant par rapport à ça, c'est un jeu dangereux.
06:36 Par contre, ça veut aussi dire, quand même, je pense, qu'aller prendre des risques aujourd'hui, c'est aussi quelque chose...
06:41 Il faut l'avoir à l'esprit.
06:42 Se dire, s'il se passe quelque chose, le marché peut perdre 10% en quelques heures.
06:46 Donc, si vous avez gardé un peu de cash, prenez des bénéfices.
06:49 C'est une manière de gérer, de ne pas être contrariant, de ne pas acheter de la volatilité à fond perdu.
06:54 Mais de se dire, voilà, je vends des actions, j'allège un peu mes portefeuilles pour garder un peu de cash.
06:59 Au cas où, puisque personne n'anticipe un accident.
07:01 Donc, quand personne n'anticipe un accident, c'est le moment où il peut se passer quelque chose.
07:05 Oui, oui, c'est sûr.
07:06 Les records de faiblesse de volatilité, je crois qu'on l'a vu sous 10, le VIX, effectivement,
07:10 avant ce fameux vol maguédon de février 2018,
07:13 tous les vendeurs de volatilité ont été prêts à revers.
07:16 Et la remontée a été spectaculaire et douloureuse pour beaucoup.
07:19 Que vous inspire cet état de marché ?
07:21 Le VIX est au plus bas, même sur le marché obligataire.
07:24 La volatilité tend à se réduire un petit peu, Christian,
07:28 par rapport aux incertitudes qu'on a pu connaître en matière de politique monétaire
07:32 ces dernières années et ces derniers trimestres encore.
07:35 Alors, je ne vais pas dire qu'on a un chemin lisible de la part de toutes les banques centrales aujourd'hui.
07:39 On va pouvoir en discuter.
07:40 Mais visiblement, le marché, il trouve un peu plus son compte aujourd'hui.
07:45 Oui, alors, il y a plusieurs éléments.
07:46 Alors là, si j'enlève les aspects purement techniques, mais si je devais raisonner purement en fondamental,
07:50 si vous prenez aujourd'hui un investisseur, quel est vraiment le pire des scénarios ?
07:54 La Fed monte ses taux ? Ce n'est quand même pas le scénario le plus probable aujourd'hui.
07:58 Donc après, est-ce qu'elle baisse de 25 en septembre, en décembre ?
08:02 Franchement, est-ce que ça vous fait peur ?
08:03 Est-ce que vous allez dire le S&P va baisser de 25 % parce qu'elle baisse les taux qu'en décembre plutôt qu'en septembre ?
08:09 Tant qu'elle baisse les taux et tant qu'il y a un signal qu'ils vont baisser les taux, je ne vois pas le marché paniquer énormément.
08:14 Et plus que ça, on sait même qu'en cas d'accident, on a assez peu de doute sur la capacité de la Fed à aller assez vite et plus vite que ce qu'on imagine aujourd'hui.
08:23 L'aspect taux ne fait pas énormément peur.
08:25 Alors après, c'est juste une question sur le disant américain.
08:28 Est-ce qu'on va réagir ? Est-ce qu'il y a un peu de volatilité sur le disant américain avec l'approche des élections américaines ?
08:32 On pourra en reparler.
08:33 Mais globalement, pour l'instant, il n'y a pas véritablement de chat noir au niveau de la politique monétaire.
08:38 On est quand même plutôt dans une perspective de baisse.
08:41 L'économie, on a prévu les dix dernières récessions qui ne sont pas arrivées.
08:45 Donc moi le premier, je balaie devant chez moi aussi.
08:49 Mais c'est vrai qu'on ne s'attendait pas à une économie américaine aussi solide.
08:53 C'était légitime d'avoir ce scénario en tête, en tout cas dans les réflexions économiques qu'il fallait avoir.
08:58 Aujourd'hui, si je vous dis qu'il y a une récession, plus personne n'y croit.
09:01 Au pire, on va parler d'un ralentissement de l'économie américaine, d'un essoufflement du consommateur américain.
09:06 Mais est-ce que ça change la donne pour le marché d'action ?
09:08 Si vous avez une économie américaine qui croit de 1% à 0,5% pendant un ou deux trimestres,
09:14 le temps qu'elle reprenne son souffle et qu'elle redémarre, ce n'est pas une récession.
09:17 Les fric-à-chaud des entreprises seront encore bons.
09:20 Et donc, ils vont continuer à racheter leurs actions et ils vont continuer à verser les dividendes.
09:23 Ce n'est pas le scénario dramatique.
09:25 Un vrai scénario dramatique, c'est d'un seul coup que l'économie américaine tombe en récession
09:29 avec dégradation du marché de l'emploi, des Américains qui ne remboursent pas le crédit à consommation.
09:33 Mais on y est quand même très très loin aujourd'hui. Il faut vraiment en vouloir pour mettre en avant ce sujet.
09:38 Et puis, dernier élément que je veux mettre en avant, c'est que les risques géopolitiques, on en a tous parlé,
09:42 on s'est tous inquiétés.
09:43 Alors, je dis ça du point de vue purement business, naturellement, pas pour l'aspect moral,
09:47 mais sur l'aspect purement business, ça n'a pas perturbé énormément les chaînes d'approvisionnement.
09:51 On a eu peur à un moment donné, dans la guerre au Proche-Orient, qu'il y ait un problème sur le commerce mondial.
09:56 On a vu que finalement, l'impact a été relativement modéré.
09:59 On n'a pas eu un impact si fort que ça.
10:02 L'Ukraine, la Russie, hélas, ça dure, mais c'est pas...
10:05 C'est installé.
10:06 C'est installé, c'est pas une nouvelle qui va faire que demain, vous allez avoir des faillites d'entreprises massives.
10:11 Donc, globalement, c'est vrai qu'on a tendance à se dire des politiques budgétaires qui restent expansionnistes.
10:16 On sent que les politiques ne sont pas prêtes à rapidement réduire les déficits publics.
10:21 Donc, globalement, c'est vrai, je comprends les marchés, ils se disent, voilà, il n'y a pas véritablement de risque,
10:27 pour l'instant, qui justifierait qu'on panique.
10:29 Il y a un pragmatisme rationnel avec Vincent Mortier, qui dit cynisme,
10:33 mais il y a quand même une prise en compte pragmatique des choses.
10:36 On peut imaginer une baisse de la bourse de quelques pourcents parce que c'est cher, parce que plein de choses.
10:39 On a une mauvaise nouvelle sur l'intelligence artificielle, mais même ça,
10:41 ça ne va pas forcément remettre en cause totalement les résultats de Nvidia derrière.
10:45 Donc, voilà, c'est juste des éléments qui peuvent faire un peu de volatilité,
10:49 mais pas suffisamment pour avoir un bear market.
10:51 Xavier, vos commentaires sur cet état de marché.
10:55 Est-ce que les entreprises et les résultats d'entreprises ont apporté également,
11:00 alors cet optimisme, en tout cas cette bonne tenue sur les actifs risqués,
11:07 les marchés actions ces dernières semaines ?
11:09 Le marché, il a fait le choix de la reprise de la croissance en Europe,
11:14 plus que les problématiques sur les taux.
11:16 Et on le voit, les niveaux, les belles performances des marchés d'actifs risqués,
11:23 notamment des marchés actions depuis le début de l'année, c'est justifié par quoi ?
11:26 C'est d'abord justifié par une macro qui est bonne.
11:29 On a parlé de la très très bonne résilience de l'économie américaine.
11:33 Encore, les estimations pour le T2, c'est 3,5% de croissance annualisée.
11:38 Donc, c'est bien au-dessus de la croissance potentielle des États-Unis.
11:42 On voit, on assiste, elle est confirmée à la reprise en Europe.
11:47 C'est un élément qui est extrêmement important.
11:49 Plus aussi, une reprise chinoise qui a mis du temps à se manifester,
11:53 mais qui là, selon les dernières données, se manifeste.
11:57 Donc ça, c'est un premier élément.
11:59 Ensuite, ces niveaux de marché sont justifiés également par l'aspect microéconomique,
12:04 et notamment par les très bonnes publications de résultats qu'on a vues pour le premier trimestre de cette année.
12:10 Ou si on prend le stock 600, qui représente, c'est l'indice qui regroupe les 600 plus grandes entreprises européennes,
12:17 eh bien, on a plus de 60% des entreprises qui ont battu les attentes au niveau des bénéfices par action.
12:24 C'est encore plus fort aux États-Unis, 80%.
12:26 Alors, c'est des données réglées.
12:27 Alors, évidemment, il y a Nvidia et autres.
12:30 Oui, il y a quelques blockbusters qui...
12:31 Bien sûr.
12:32 Mais globalement, la tendance est quand même très bonne,
12:36 quand on sait que la moyenne historique sur ces 10 dernières années,
12:39 pour les 600 premières entreprises européennes, c'était plutôt 1 sur 2.
12:42 Et là, on est à 6 sur 10.
12:45 Donc ça, c'est des éléments qui sont vraiment favorables.
12:48 Et comme je le disais, les investisseurs se concentrent là-dessus, sur la croissance des bénéfices par action.
12:55 Et on l'a vu à la suite de ces publications, c'est que le consensus s'est mis à réviser à la hausse ses attentes pour l'année.
13:01 Ça, c'est un élément qui est absolument fondamental.
13:03 C'est nouveau, ça. On ne l'avait pas vu sur les quelques trimestres précédents ?
13:06 On commençait à le voir.
13:07 D'accord.
13:08 On arrivait peut-être à un point bas, et là, c'est confirmé.
13:11 Si on regarde historiquement, le consensus qui commence l'année en jantier,
13:15 en disant "j'attends entre 8 et 10% de croissance des bénéfices pour l'année",
13:18 et puis ensuite, au fur et à mesure que les publications arrivent, ça termine vers zéro.
13:23 Là, on voit, à partir de la suite des publications de ce premier trimestre,
13:27 qu'on a des révisions qui sont positives, et ça, c'est un élément qui est fondamental.
13:32 Pourquoi ? C'est qu'aujourd'hui, si on regarde d'un point de vue macro,
13:37 on a une inflation qui est maîtrisée, on l'a vu, elle baisse et elle converge
13:42 vers les niveaux cibles, notamment en Europe.
13:45 On a des niveaux de taux, alors ça va baisser de 25 ou de 50,
13:48 qui sont sur des niveaux qui sont raisonnables,
13:50 puisque ça n'impacte pas les décisions d'investissement des ménages,
13:54 et en tout cas des entreprises.
13:56 Et on a un environnement qui est favorable pour les entreprises
14:00 et pour leur capacité à croître.
14:02 Et ça souligne quoi ? Ça souligne, je pense, l'incroyable capacité
14:07 qu'a eue notamment l'économie européenne à absorber ce choc
14:10 de remontée des taux extrêmement forte, et pour les entreprises,
14:14 à pouvoir s'adapter à ce nouvel environnement, qui est encore une fois,
14:17 je le dis souvent, mais qui est une normalisation d'une situation
14:20 qui n'était pas normale depuis 15 ans.
14:22 Donc ça, c'est des éléments qui sont très favorables,
14:24 et on le retrouve aussi sur les petites et moyennes capitalisations,
14:27 mais on aura certainement l'occasion d'en parler.
14:29 - Oui, mais si, il faut enchaîner.
14:31 Est-ce que ce que vous décrivez là, justement,
14:34 alors déjà, est-ce que ça plaide ou est-ce que ça renforce
14:37 le cas d'investissement européen, je pense notamment pour un investisseur en dollars ?
14:41 Est-ce que de voir l'Europe qui redécolle un peu,
14:44 le momentum bénéficiaire, est-ce que ça peut amener des flux
14:47 d'investisseurs internationaux ?
14:49 Et est-ce que ça plaide également pour aller chercher
14:52 des tailles de capitalisation inférieures à ce qui a été
14:55 la contribution à la performance, à savoir quand même
14:58 plutôt les large cap jusqu'à présent ?
15:00 - Dans les faits, si on regarde la collecte,
15:02 alors c'est Morningstar qui publie ça,
15:04 qui suit une centaine de fonds "PEA" entre guillemets
15:07 sur les petites et moyennes capitalisations,
15:09 et on voit enfin qu'on a une dynamique de collecte
15:13 qui est positive depuis le début de l'année.
15:15 C'est 275 millions d'euros qui ont été investis
15:18 sur cette centaine de fonds.
15:20 C'est 116 millions pour le mois d'avril,
15:23 on n'a pas encore les chiffres du mois de mai,
15:25 mais on voit bien que cette dynamique est là.
15:27 Alors, 275 millions de collecte depuis le début de l'année,
15:29 on pourrait dire que c'est super,
15:31 il faut savoir qu'il y a 2 milliards d'euros
15:33 qui sont sortis de ces mêmes fonds
15:35 encumulés en 2022 et 2023.
15:38 Mais on voit bien, c'est une tendance qui est importante
15:41 puisque c'est le cinquième mois consécutif
15:43 de collecte sur ces supports-là.
15:45 On avait vu qu'il y avait eu de temps en temps
15:47 quelques petits pics, etc.
15:49 Mais là, c'est sur la tendance.
15:51 - Il y a une série de points mensuels
15:53 qui confirment quand même l'idée d'un réamorçage de la tendance.
15:55 - Et si on revient sur les publications de résultats du T1,
15:57 sur ce segment des petites et moyennes capitalisations,
15:59 on voit là aussi qu'il y a eu
16:01 plus d'une entreprise sur deux
16:03 de petites et moyennes capitalisations
16:05 qui a battu les attentes au T4.
16:07 C'était une sur trois.
16:09 Donc, il n'est passé de une sur trois
16:11 à plus d'une sur deux.
16:13 Et ça, c'est un élément qui est favorable aussi
16:15 parce que publication après publication,
16:17 on voit que ce segment-là continue
16:19 à délivrer de la croissance,
16:21 de la croissance rentable,
16:23 qui se voit au niveau des bénéfices par action,
16:25 et aidé par une valorisation
16:27 qui reste
16:29 vraiment faible et vraiment attractive.
16:31 - Ah oui, bien sûr. Là, on a vu le CAC Small
16:33 revenir à hauteur du CAC 40 large, mais effectivement,
16:35 par rapport à une bonne paire d'années
16:37 de sous-performance majeure, comme vous disiez,
16:39 Xavier, et le retour de la dynamique
16:41 bénéficiaire qu'on peut attendre de ces entreprises.
16:43 Parce que pendant quelques temps,
16:45 il faut dire aussi que la croissance bénéficiaire,
16:47 elle a été amplifiée pour des
16:49 grandes entreprises mondialisées,
16:51 capables d'aller chercher la tech,
16:53 etc. Et que, dans ce
16:55 moment-là,
16:57 l'argument un peu structurel sur les small et mid-cap,
16:59 c'est-à-dire qu'ils ont une croissance bénéficiaire
17:01 x fois supérieure au large cap,
17:03 cet argument-là, il avait perdu aussi un peu
17:05 de pertinence à un moment. - Bien sûr,
17:07 mais il faut que
17:09 tout se réajuste et qu'il y ait un retour
17:11 à la moyenne, et là, on peut peut-être,
17:13 on l'espère, qu'on va pouvoir
17:15 continuer à gagner de l'argent. Mais ce qui est
17:17 important sur le fait que les investisseurs
17:19 se concentrent sur les bénéfices par action, c'est que
17:21 ça veut dire qu'on a un environnement
17:23 qui est favorable, et la baisse de la
17:25 volatilité l'illustre aussi. C'est-à-dire qu'on
17:27 s'inquiète plus des éléments qui peuvent
17:29 venir perturber la vie des entreprises.
17:31 - Je ne vais pas dire que la politique monétaire passe au second plan,
17:33 parce que là, je me couperais un peu
17:35 la branche.
17:37 Mais oui,
17:39 c'est intéressant de dire qu'au-delà du
17:41 débat permanent et de la conversation permanente sur
17:43 les politiques monétaires, il y a aussi des fondamentaux
17:45 d'entreprises qui reprennent le dessus.
17:47 On n'est plus en 2022 ou
17:49 2023 avec une incertitude maximum
17:51 sur ce que vont faire les banques centrales
17:53 demain, après-demain, le mois prochain,
17:55 etc. Est-ce que tout ça
17:57 plaide, renforce le cas d'investissement
17:59 européen ? Et quand on réfléchit au
18:01 schéma de marché,
18:03 tout ne change pas à chaque trimestre ou à chaque semestre,
18:05 mais est-ce que là, il y a un point d'inflexion
18:07 de quelque chose ? Est-ce qu'on voit sous la surface
18:09 des rotations se
18:11 mettre en œuvre ? Est-ce qu'un investisseur
18:13 en dollars peut être tenté d'aller investir
18:15 un peu en dehors de sa zone
18:17 de prédilection ? Et si oui, qu'est-ce
18:19 que ça donne pour nous en Europe ?
18:21 - Reste question. Moi, je
18:23 dirais que...
18:25 Le point positif dans tout ce qui vient d'être
18:27 dit aussi, c'est que je trouve que
18:29 quand il y a des résultats,
18:31 je ne parle pas des boîtes qui sont
18:33 en perdition ou des segments qui sont
18:35 en perdition, un pays émergent
18:37 qui se rencontrera avec une inflation monstrueuse
18:39 qui n'arrive pas à résoudre le problème,
18:41 mais on l'a vu sur la Chine,
18:43 on l'a vu sur les bancaires, on l'a vu sur les
18:45 small mids. Quand il y a des résultats,
18:47 parfois, il faut attendre longtemps,
18:49 mais ça finit par repartir
18:51 parce que le marché se rend
18:53 compte à un moment donné que la valorisation
18:55 est vraiment trop basse par rapport à des perspectives de résultats
18:57 qui sont tangibles. Donc ça,
18:59 je crois que c'est quand même sain pour les marchés aussi de se dire
19:01 que tout n'est pas
19:03 condamné ad vitam. Donc,
19:05 ça vaut aussi un peu pour un investisseur américain
19:07 pour l'Europe. C'est-à-dire qu'il y a des résultats,
19:09 alors ce n'est pas uniforme,
19:11 tout n'est pas simple,
19:13 mais globalement, et ça aussi, je trouve que c'est plutôt bien
19:15 pour le métier de la gestion,
19:17 on parlait des boîtes qui ont annoncé,
19:19 qui ont plutôt bien annoncé,
19:21 les 4 qui restent qui ont été
19:23 un peu en dessous des attentes, ce n'est pas dramatique.
19:25 Par contre, celles qui ont annoncé pas terrible
19:27 avec des perspectives nettement
19:29 moins bonnes, alors c'est peut-être un peu moins vrai en Europe,
19:31 mais aux Etats-Unis, ça a quand même fait très mal.
19:33 - Oui, il n'y a pas de place pour la déception dans ces marchés-là.
19:35 - Non, la sanction est sévère, et ça veut dire aussi que
19:37 les investisseurs, ils ne font pas n'importe quoi.
19:39 On n'est pas dans une période où,
19:41 il y a une histoire des mêmes stocks, mais ça dure 2 jours,
19:43 et puis ça c'est un peu de l'humour, mais
19:45 putain de temps, il y a des résultats
19:47 annoncés mauvais, ça baissait pendant 5 minutes,
19:49 puis derrière ça repartait parce qu'on se disait que
19:51 par rapport à machin, ça allait repartir.
19:53 Donc ça c'est plutôt sain,
19:55 et donc effectivement, dans ce schéma
19:57 de reprise
19:59 progressive des marchés,
20:01 parce que malgré tout, c'est que progressif,
20:03 parce qu'on est haut, mais
20:05 il y a encore un peu de marge,
20:07 il y a de la place pour
20:09 aller faire un peu d'Europe,
20:11 je dis "Europe",
20:13 parce que même la Grande-Bretagne,
20:15 qui a été pendant très longtemps un peu dévissée,
20:17 se retrouve également avec des boîtes qui ont de beaux résultats,
20:19 qui repartent également.
20:21 - Et avec une situation politique, visiblement,
20:23 qui ne trouble pas plus
20:25 les investisseurs que depuis
20:27 le Brexit, et depuis ce qu'ils ont connu.
20:29 - Ça devient une opportunité, je pense.
20:31 - Ça devient même une opportunité, vous dites, Christian ?
20:33 - Oui, le marché joue justement le chantement.
20:35 - Et ça ne fait pas peur ?
20:37 - Non, surtout, il pourrait atténuer le Brexit.
20:39 C'est-à-dire qu'il pourrait être
20:41 beaucoup plus favorable dans les négociations
20:43 avec l'Europe, et donc atténuer assez nettement
20:45 les éléments qui pèsent
20:47 aujourd'hui. - Mettre un peu d'huile dans les rouages.
20:49 - Voilà, donc le discours
20:51 sera en tout cas beaucoup moins violent que les conservateurs.
20:53 - Même la situation politique au Royaume-Uni
20:55 est vue aujourd'hui comme un adoucisseur
20:57 potentiel pour le cadre d'investissement
20:59 britannique. - C'est pour ça que la livre est montée
21:01 sur les annonces des élections
21:03 anticipées. - Oui.
21:05 - Donc il y a un peu de place pour l'Europe ? - Oui, il y a un peu de place pour l'Europe.
21:07 Alors après, moi je pense, techniquement,
21:09 le marché est quand même mûr pour une petite correction,
21:11 mais bon, après, ça ne change pas la vision
21:13 à long terme. - Parfois on l'a vu en avril, quoi.
21:15 - Oui, c'est ça, c'est 5%.
21:17 - Citrouillère. - C'est ce que je disais tout à l'heure.
21:19 - Mais ça, c'est la vie normale. - Mais il faut s'en contenter.
21:21 - Mais ça, c'est la vie normale. Je veux dire, c'est pas...
21:23 On ne peut pas en faire un phénomène de marché.
21:25 - Non, non, non. Par contre, ce qui... Alors, encore une fois,
21:27 pour l'investisseur patient, long, l'investisseur...
21:29 Les gros fonds de pension,
21:31 ils ne sont pas en train de jouer ça.
21:33 Beaucoup d'investisseurs très longs ne jouent pas ce genre de choses.
21:35 Nous, on peut se permettre, par moments, de se dire
21:37 "Voilà, il y a peut-être une petite opportunité".
21:39 Et moi, je pense que d'ici la fin
21:41 d'été, hein, la fin d'été, c'est le 21 septembre,
21:43 on pourra acheter un peu mieux qu'aujourd'hui.
21:45 - D'accord. - Voilà, mais c'est...
21:47 Enfin, c'est un peu du...
21:49 - Du fine-tuning ? - Oui, puis ça peut pendre des parières.
21:51 - On en est là, on en parle tous les jours.
21:53 - Il faut essayer, exactement. - C'est bien pour avoir des indications un peu tactiques.
21:55 - Il faut essayer, exactement. - Effectivement.
21:57 Bah tiens, à propos de période estivale,
21:59 donc là, on va terminer le printemps,
22:01 le fin juin, et donc on aura eu
22:03 cette première baisse de taux de la BCE
22:05 entre-temps, comme promis, j'ai envie de dire,
22:07 Christian. Bon, les derniers éléments
22:09 sont apportés par le chef économiste de la Banque
22:11 Centrale Européenne, Philippe Leyn, qui est
22:13 une personnalité, évidemment, qu'il faut
22:15 écouter, peut-être plus que
22:17 d'autres, d'ailleurs, au sein de l'institution.
22:21 Sur la marche à suivre après le 6 juin,
22:23 on sent bien quand même
22:25 que, j'allais dire,
22:27 l'attitude de prudence va continuer
22:29 de dominer, toutes choses égales par ailleurs,
22:31 en tout cas pour la BCE.
22:33 - Bah, ça fait plusieurs mois qu'il nous envoie, même plusieurs
22:35 semaines, quand même, plusieurs mois, j'exagère,
22:37 mais plusieurs semaines en tout cas, qu'il nous envoie le message que
22:39 ce n'est pas le début d'un cycle de baisse
22:41 des taux. C'est un petit ajustement.
22:43 Alors pourquoi ? Tout simplement parce que
22:45 l'inflation a beaucoup baissé. Quand l'inflation
22:47 baisse, vos taux directeurs réels augmentent.
22:49 Et donc, vous pesez encore plus sur l'activité.
22:51 Donc, la question que se pose aujourd'hui la BCE,
22:53 est-ce que c'est nécessaire de peser encore plus
22:55 sur l'activité alors que l'inflation a quand même
22:57 baissé ? Donc, on peut commencer à ajuster
22:59 les taux directeurs réels,
23:01 mais on n'est pas dans un cycle
23:03 d'assouplissement monétaire.
23:05 Et surtout pas dans un cycle où on va
23:07 revenir dans une politique monétaire ultra
23:09 accommodante. Donc, ça, c'est clairement
23:11 le message qu'il nous envoie depuis plusieurs mois.
23:13 Alors, ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'au maximum,
23:15 on va avoir peut-être 50 points de base de baisse
23:17 cette année au maximum. Donc, ça veut dire
23:19 une fois en juin, peut-être
23:21 une deuxième fois à court ou moyen
23:23 long terme, mais d'ici la fin d'année.
23:25 Mais il ne faut pas s'attendre à des mouvements très violents
23:27 et très importants, parce qu'ils seront assez
23:29 prudents. Alors, qu'est-ce qui les inquiète ? Il y a plusieurs
23:31 éléments qui les inquiètent. Même si
23:33 les salaires ont
23:35 tendance à ralentir. Alors, on peut parler du dernier
23:37 indicateur de la BCE qui n'était pas
23:39 très bon, mais qui était lié quand même à des faits un peu
23:41 techniques. Et si on prend l'indicateur
23:43 Indeed, que prend
23:45 beaucoup... - On est à moins de 3,5 ?
23:47 On est à 3,3,5, c'est ça ? - Oui, même le dernier
23:49 point qu'on a eu, là, on est à 3. - 3 en avril.
23:51 - Voilà, on est redescendu à 3 en avril.
23:53 Donc, c'est un indicateur
23:55 que parle beaucoup Madame Lagarde. Donc, c'est pour ça que
23:57 je le dis. Ce n'est pas
23:59 un petit indicateur comme ça. Et donc,
24:01 cet indicateur montre en tout cas que sur le marché du travail,
24:03 aujourd'hui, les offres d'emploi montrent un
24:05 net ralentissement des salaires. Le seul problème,
24:07 c'est que la productivité du travail est négative.
24:09 Donc, même à 3,
24:11 ce n'est pas beaucoup, mais ça veut dire que
24:13 il y a un coût qui augmente pour les entreprises.
24:15 - 2% d'inflation, ça marche s'il y a 3% de croissance des salaires,
24:17 1% de gain de productivité. - Voilà, il ne faut pas...
24:19 - Là, il manque les gains de productivité.
24:21 - Voilà, il manque les gains de productivité. Alors, c'est pour ça que
24:23 la BCE est si focalisée en disant "la productivité
24:25 va redémarrer", mais pour l'instant, ils ne le voient pas.
24:27 Donc, ça, c'est un petit point qui
24:29 incite à être un petit peu prudent.
24:31 Pas forcément pessimiste, mais prudent. Parce
24:33 qu'ils disent "il ne faudrait pas que...". Voilà,
24:35 si le coût peut peser un peu sur les marges des entreprises,
24:37 on absorbe ce choc, mais
24:39 après, est-ce que ça ne va pas inciter les entreprises à relever
24:41 beaucoup plus leurs prix, notamment dans le secteur des services ?
24:43 Donc, ils sont prudents sur cet élément-là.
24:45 Deuxième élément, c'est qu'il y a quand même encore pas mal
24:47 de volatilité sur les prix des matières premières
24:49 et on sait que le mouvement de désinflation lié
24:51 aux biens va quand même être beaucoup moins
24:53 fort dans les prochains mois. - Oui, c'est un fait, oui, bien sûr.
24:55 - Je ne parle pas de reprise de l'inflation, mais en tout cas
24:57 de mouvement de l'inflation qui sera forcément beaucoup plus...
24:59 - L'inflation sur les biens, elle est revenue à zéro. - Voilà.
25:01 Donc, elle ne peut que rebondir un petit peu, même si c'est
25:03 un petit peu, donc ça veut dire que ce ne sont vraiment que les services.
25:05 Et on voit que les services, bon, c'est un petit peu...
25:07 En avril, on a eu plutôt une bonne surprise,
25:09 à confirmer en mai, mais on voit que les services
25:11 ont beaucoup de mal à reculer.
25:13 Donc, tout ça explique la grande prudence
25:15 de la BCE parce qu'ils ne veulent pas faire du stop-and-go.
25:17 C'est-à-dire que le pire des scénarios,
25:19 ce serait de commencer à baisser, d'avouer
25:21 au marché qu'on s'est trompé et que l'inflation repart
25:23 et de remonter les taux. Donc, c'est en grande partie
25:25 pourquoi ils seront prudents et ils maintiendront
25:27 durablement une politique monétaire restrictive.
25:29 Le premier mouvement, c'est quand même là aussi
25:31 le plus important. Alors, je sais qu'on peut débattre
25:33 du timing, que ce soit juin, juillet, septembre,
25:35 on s'en fiche, mais
25:37 le premier mouvement, il faut quand même avoir la stratégie
25:39 qui va derrière parce qu'effectivement, c'est quand même
25:41 une tendance qu'on donne au marché. Sur la productivité,
25:43 qu'est-ce que vous dites et qu'est-ce que disent les entreprises ?
25:45 C'est vrai qu'il y a eu cette croissance
25:47 spectaculaire de la productivité américaine
25:49 sur quelques trimestres, encore une fois.
25:51 A valider, à vérifier
25:53 si ça s'installe dans le temps, si c'est structurel.
25:55 Ça n'en fait pas une tendance structurelle pour l'instant.
25:57 Mais quand même, il y a eu cet espoir
25:59 qu'on n'a pas vu en Europe. Et l'ABC
26:01 surestime en permanence dans ses hypothèses
26:03 qu'elle remet à jour tous les trois mois,
26:05 surestime en permanence les gains de productivité
26:07 devant nous. Donc, elle est obligée à chaque fois
26:09 de redescendre et de réabaisser ses hypothèses
26:11 le trimestre suivant. Alors, la productivité,
26:13 il y a deux choses. Soit on est sur des gains de productivité
26:15 structurels, ça signifie
26:17 que vous avez structurellement
26:19 des gens qui sont beaucoup plus productifs. Alors, ça peut être
26:21 la révolution de l'intelligence artificielle,
26:23 ça peut être plein d'éléments
26:25 qui font que vous êtes beaucoup plus structurel.
26:27 Donc, ça veut dire que ce n'est pas sensible à la conjoncture.
26:29 Et vous avez ce qu'on appelle la productivité conjoncturelle.
26:31 Et le gros problème, aujourd'hui,
26:33 c'est que je pense qu'on a un gros problème de productivité
26:35 conjoncturelle. Alors, je m'explique,
26:37 c'est qu'avant, on avait ce qu'on appelait le cycle de productivité.
26:39 C'est-à-dire que j'ai
26:41 une forte croissance, j'embauche beaucoup
26:43 les gens, les gens travaillent en plein temps,
26:45 donc je suis très productif. D'un seul coup,
26:47 ça ralentit, mais je ne licencie
26:49 pas tout le monde immédiatement.
26:51 La productivité s'effondre. J'ai toujours le même personnel,
26:53 mais je produis un peu moins.
26:55 Il y a une croissance très forte. Et puis,
26:57 à un moment donné, je dis, ça y est,
26:59 ça a tellement ralenti que je licencie.
27:01 Et donc, à ce moment-là, il y a la productivité qui repart.
27:03 Vous voyez bien qu'il y a une grosse partie qui est liée à ça.
27:05 Ce qui se passe actuellement, et depuis le Covid,
27:07 c'est que les entreprises ne veulent pas licencier.
27:09 Parce qu'elles disent, c'est difficile de recruter,
27:11 c'est difficile de licencier. Donc, quand vous avez
27:13 une économie qui accélère, c'est parfait.
27:15 Les gens ont travaillé, alors j'exagère,
27:17 je ne dis pas que c'est la vérité, mais les gens ont travaillé...
27:19 - On comprend l'idée.
27:21 - On comprend l'idée. Si vous avez un BTP35 qui ne travaille que 30 heures,
27:23 d'un seul coup, l'activité repart, vous travaillez 35 heures.
27:25 Vous n'avez embauché personne.
27:27 La productivité explose. Mais le problème,
27:29 c'est qu'on a traversé en Europe une stagnation.
27:31 Et les entreprises auraient dû licencier,
27:33 normalement. Elles auraient dû réduire
27:35 leurs effectifs pour améliorer la productivité.
27:37 Et ça, elles ne l'ont pas fait.
27:39 Alors, si c'est que ça, et si c'est que
27:41 conjoncturel, il faut espérer qu'avec
27:43 le retour de la croissance, avec l'amélioration
27:45 de la conjoncture, à ce moment-là,
27:47 on verra mécaniquement la productivité, mais on n'aura pas
27:49 une croissance qui se fera
27:51 par l'amélioration du marché de l'emploi.
27:53 Ça sera une croissance qui se fera sans embauche.
27:55 Mais, en tout cas, on aura cette amélioration de la productivité
27:57 et ça, ça rassurera la BCE. Sinon,
27:59 si c'est un vrai problème structurel,
28:01 et qu'on a vraiment un problème de sous-investissement
28:03 des entreprises, de problèmes
28:05 peut-être d'inefficacité
28:07 des moyens de production,
28:09 un choc qui a touché l'Allemagne, parce que
28:11 l'Allemagne avait, dans ses gains de productivité,
28:13 mais qui n'étaient pas forcément que salariaux,
28:15 mais dans ses gains, dans ses facteurs de production,
28:17 que c'était de l'énergie pas chère, et que c'était un gain
28:19 de compétitivité pour l'Allemagne, et qu'aujourd'hui,
28:21 elle l'a perdue, parce qu'elle payera durablement
28:23 plus cher son gaz que quand elle l'a jetée à la Russie,
28:25 si ce sont ces vrais facteurs-là
28:27 qui rentrent en jeu, et qui sont vraiment
28:29 beaucoup plus structurels et durables, c'est-à-dire que
28:31 l'Allemagne ne va pas exploser en exportation,
28:33 l'Allemagne ne va pas redémarrer, et là, vous allez
28:35 avoir un vrai problème de fonds qui est
28:37 beaucoup plus durable. Donc, il y a encore un gros débat.
28:39 - Oui, et il ne sera pas tranché le 6 juin.
28:41 - Il ne sera pas... La partie structurelle ne sera pas
28:43 tranchée le 6 juin, c'est sûr. - On aura toute la
28:45 mise à jour, quand même, des projections économiques
28:47 faites par le staff de l'ABC à l'occasion
28:49 de la prochaine réunion. Qu'est-ce que ça change
28:51 pour un gérant action, Xavier ?
28:53 La perspective d'avoir, quand même,
28:55 un signal, et plus qu'un signal,
28:57 de baisse de taux en zone euro.
28:59 Une, et moi je me dis que s'il y en a une,
29:01 il n'y en a pas une sans deux, donc il y en aura
29:03 forcément une deuxième. Et puis,
29:05 le marché, la Banque Centrale Européenne
29:07 reste aussi ouverte à l'idée qu'il puisse y en avoir
29:09 une troisième. Philo Roig-Gallaud le dit aujourd'hui.
29:11 Il y a de la place pour recalibrer
29:13 la politique monétaire européenne.
29:15 À quel rythme, combien de temps ça prendra,
29:17 etc. C'est tout le débat. Mais il y a quand même de la marge,
29:19 partant d'un taux de dépôt à 4.
29:21 Qu'est-ce que ça change pour des marchés actions
29:23 et un gérant action comme vous, Xavier ?
29:25 Déjà, le premier point, c'est que la première baisse
29:27 de taux est parfaitement anticipée par le marché.
29:29 Donc l'impact ne devrait pas être très, très,
29:31 très, très visible là-dessus.
29:33 Le deuxième point, également,
29:35 c'est de dire...
29:37 Il n'y a rien aujourd'hui dans la situation
29:39 des entreprises et dans la situation
29:41 de l'économie, notamment européenne,
29:43 qui justifierait d'avoir des baisses
29:45 de taux massives.
29:47 Je vous rappelle les anticipations
29:49 de début d'année où on anticipait
29:51 6 voire 7 baisses de taux.
29:53 On revenait sur des...
29:55 Il fallait qu'il y ait une récession très marquée
29:57 pour qu'on y arrive.
29:59 Ça ne peut intervenir que dans un scénario économique très dégradé.
30:01 Là, ce n'est pas le cas.
30:03 Alors, d'un point de vue sélection
30:05 d'actions, les baisses
30:07 de taux qu'on pourrait anticiper,
30:09 évidemment, ça va jouer
30:11 favorablement sur
30:13 les actions à duration longue,
30:15 qui avaient pas mal souffert et qui ont même
30:17 beaucoup souffert pour certaines de cette très
30:19 forte remontée des taux
30:21 lors du resserrement mené
30:23 par la Banque centrale européenne.
30:25 Donc ça, c'est un élément sur lequel on pourrait
30:27 se repositionner en disant
30:29 "Baisse des taux qui signifie,
30:31 pour les actifs à duration longue,
30:33 retour à meilleure fortune, on va dire."
30:35 Ensuite, vous avez, on en a parlé,
30:37 les petites et moyennes capitalisations.
30:39 Donc tout, je dirais,
30:41 un certain pan de la cote qui était
30:43 en retard et qui a des niveaux
30:45 de valorisation, comme on le disait,
30:47 qui sont peu justifiables aujourd'hui
30:49 compte tenu de ce qu'elles arrivent à faire
30:51 et dérouler, il faudra se montrer peut-être
30:53 un petit peu contrariant ou un petit peu en avance
30:55 sur ce segment-là qui pourrait
30:57 profiter des baisses des taux.
30:59 Il y a notamment l'immobilier coté qui a déjà
31:01 mal regrondi. Et on l'a vu d'ailleurs
31:03 sur les deux derniers mois de l'année dernière
31:05 où le mouvement a été extrêmement fort,
31:07 le secteur a repris quasiment 50%.
31:09 Ça s'est calmé avec les taux qui sont remontés
31:11 mais on voit bien que ça, c'est un secteur
31:13 très volatile et très corrélé
31:15 au niveau des taux.
31:17 Donc il y a pas mal de petits ajustements
31:19 ou en tout cas de positions qu'on pourrait prendre
31:21 dans les portefeuilles actions pour jouer
31:23 cette baisse de taux et cette dynamique
31:25 et surtout ces niveaux de valorisation.
31:27 Et l'autre point, qui est là d'un point de vue
31:29 plus allocation, il faut
31:31 profiter des taux de rendement
31:33 aujourd'hui actuels
31:35 du marché obligataire
31:37 pour prendre des
31:39 positions et je dirais cranter
31:41 des rendements qui sont très attractifs.
31:43 Aujourd'hui sur l'investment grade, vous êtes
31:45 quasiment aux alentours de 4-4,5%
31:47 voire 6%
31:49 sur le magnitude. - Avec moins de 2,5% d'inflation aujourd'hui
31:51 en zone euro. - Donc c'est franchement
31:53 ça vaut la peine aujourd'hui de prendre
31:55 des positions et favoriser le portage
31:57 sur la partie obligataire. - Sur un secteur
31:59 clé comme le secteur bancaire et quand je dis
32:01 clé, pas uniquement pour le côté
32:03 systémique des banques en Europe
32:05 bien sûr, mais pour la performance qu'il a pu apporter
32:07 depuis ce début d'année
32:09 mais y compris à travers 2023.
32:11 Ça fait quand même un moment que le secteur bancaire
32:13 en zone euro se comporte bien et très bien en termes
32:15 de prix. Qu'est-ce que
32:17 ça change d'avoir une banque centrale européenne
32:19 qui va renverser la course des taux
32:21 au moins jusqu'à un certain point ?
32:23 - Je pense que la
32:25 très bonne performance du secteur bancaire
32:27 c'était effectivement lié à la remontée des taux
32:29 qui a été très rapide, très forte on l'a dit. Mais c'était
32:31 aussi parce que le secteur avait atteint des niveaux
32:33 de valorisation qui étaient historiquement
32:35 bas. On était revenus sur les niveaux de la
32:37 grande crise financière qui était absolument
32:39 injustifiable compte tenu de tout l'effort
32:41 qui a été fait par le secteur bancaire pour se
32:43 réformer tant en termes de
32:45 capitaux que de
32:47 recentrage sur leurs activités cœur.
32:49 Il y a un aimant qui a été très favorable aussi
32:51 pour le secteur bancaire, c'est le niveau
32:53 de rendement et de dividend yield
32:55 qui est extrêmement élevé parce que vous avez
32:57 c'est pas rare de voir des banques
32:59 qui distribuent entre 9 et 10%, voire certaines
33:01 qui se sont engagées à distribuer
33:03 plus de la moitié de leur capitalisation sur les 5
33:05 prochaines années. C'est quand même très attractif
33:07 pour un secteur et pour des banques qui se
33:09 sont beaucoup dérisquées
33:11 ces dernières années.
33:13 Donc on va voir effectivement
33:15 des baisses de taux, mais si c'est des baisses de taux de 25
33:17 ou 50% par rapport
33:19 à 50 % de base, pardon. - Ça change pas ?
33:21 - Par rapport à la très
33:23 forte hausse des taux qu'on a eu et qui a
33:25 permis aux banques de retrouver des marges
33:27 de manœuvre et de la rentabilité sur ces activités-là,
33:29 ça devrait pas changer grand-chose.
33:31 - C'est ça parce que c'est le secteur leader en Europe.
33:33 - C'est la meilleure performance
33:35 depuis le début de l'année, effectivement.
33:37 Mais c'est normal, valorisation attractive,
33:39 du rendement, ils génèrent de la trésorerie
33:41 qui rend aux actionnaires
33:43 et ils ont retrouvé de la marge de manœuvre
33:45 en termes de profitabilité.
33:47 - Ça a commencé en octobre 2022, c'est ça ce grand
33:49 mouvement sur les banques.
33:51 - En plus, pour les banques, maintenant,
33:53 je dirais, une baisse des taux n'est pas forcément une mauvaise nouvelle.
33:55 Pourquoi ? Parce que d'une part,
33:57 ça vous permet de débloquer la distribution de crédit,
33:59 donc si vous produisez plus de crédit, parce que c'est bien
34:01 de faire des marges, d'avoir des marges.
34:03 - Ça, ça m'intéresse, mais si il n'y a pas de nouveau crédit,
34:05 si il n'y a pas de nouveau crédit, si il n'y a pas de nouveau crédit,
34:07 si il n'y a pas de nouveau crédit, si il n'y a pas de nouveau crédit,
34:09 si il n'y a pas de nouveau crédit, si il n'y a pas de nouveau crédit,
34:11 si il n'y a pas de nouveau crédit, si il n'y a pas de nouveau crédit,
34:33 si il n'y a pas de nouveau crédit, si il n'y a pas de nouveau crédit,
34:53 si il n'y a pas de nouveau crédit, si il n'y a pas de nouveau crédit,
35:13 si il n'y a pas de nouveau crédit, si il n'y a pas de nouveau crédit,
35:39 si il n'y a pas de nouveau crédit, si il n'y a pas de nouveau crédit,
35:43 si il n'y a pas de nouveau crédit, si il n'y a pas de nouveau crédit,
35:45 si il n'y a pas de nouveau crédit, si il n'y a pas de nouveau crédit,
35:47 si il n'y a pas de nouveau crédit, si il n'y a pas de nouveau crédit,
35:49 si il n'y a pas de nouveau crédit, si il n'y a pas de nouveau crédit,
35:51 si il n'y a pas de nouveau crédit, si il n'y a pas de nouveau crédit,
35:53 si il n'y a pas de nouveau crédit, si il n'y a pas de nouveau crédit,
35:55 si il n'y a pas de nouveau crédit, si il n'y a pas de nouveau crédit,
35:57 si il n'y a pas de nouveau crédit, si il n'y a pas de nouveau crédit,
36:21 si il n'y a pas de nouveau crédit, si il n'y a pas de nouveau crédit,
36:23 si il n'y a pas de nouveau crédit, si il n'y a pas de nouveau crédit,
36:25 si il n'y a pas de nouveau crédit, si il n'y a pas de nouveau crédit,
36:27 si il n'y a pas de nouveau crédit, si il n'y a pas de nouveau crédit,
36:29 si il n'y a pas de nouveau crédit, si il n'y a pas de nouveau crédit,
36:31 si il n'y a pas de nouveau crédit, si il n'y a pas de nouveau crédit,
36:33 si il n'y a pas de nouveau crédit, si il n'y a pas de nouveau crédit,
36:35 si il n'y a pas de nouveau crédit, si il n'y a pas de nouveau crédit,
36:37 si il n'y a pas de nouveau crédit, si il n'y a pas de nouveau crédit,
37:01 si il n'y a pas de nouveau crédit, si il n'y a pas de nouveau crédit,
37:03 si il n'y a pas de nouveau crédit, si il n'y a pas de nouveau crédit,
37:05 si il n'y a pas de nouveau crédit, si il n'y a pas de nouveau crédit,
37:07 si il n'y a pas de nouveau crédit, si il n'y a pas de nouveau crédit,
37:09 si il n'y a pas de nouveau crédit, si il n'y a pas de nouveau crédit,
37:11 si il n'y a pas de nouveau crédit, si il n'y a pas de nouveau crédit,
37:13 si il n'y a pas de nouveau crédit, si il n'y a pas de nouveau crédit,
37:15 si il n'y a pas de nouveau crédit, si il n'y a pas de nouveau crédit,
37:17 si il n'y a pas de nouveau crédit, si il n'y a pas de nouveau crédit,
37:43 si il n'y a pas de nouveau crédit, si il n'y a pas de nouveau crédit,
37:45 si il n'y a pas de nouveau crédit, si il n'y a pas de nouveau crédit,
37:47 si il n'y a pas de nouveau crédit, si il n'y a pas de nouveau crédit,
37:49 si il n'y a pas de nouveau crédit, si il n'y a pas de nouveau crédit,
37:51 si il n'y a pas de nouveau crédit, si il n'y a pas de nouveau crédit,
37:53 si il n'y a pas de nouveau crédit, si il n'y a pas de nouveau crédit,
37:55 si il n'y a pas de nouveau crédit, si il n'y a pas de nouveau crédit,
37:57 si il n'y a pas de nouveau crédit, si il n'y a pas de nouveau crédit,
37:59 si il n'y a pas de nouveau crédit, si il n'y a pas de nouveau crédit,
38:23 si il n'y a pas de nouveau crédit, si il n'y a pas de nouveau crédit,
38:25 si il n'y a pas de nouveau crédit, si il n'y a pas de nouveau crédit,
38:27 si il n'y a pas de nouveau crédit, si il n'y a pas de nouveau crédit,
38:29 si il n'y a pas de nouveau crédit, si il n'y a pas de nouveau crédit,
38:31 si il n'y a pas de nouveau crédit, si il n'y a pas de nouveau crédit,
38:33 si il n'y a pas de nouveau crédit, si il n'y a pas de nouveau crédit,
38:35 si il n'y a pas de nouveau crédit, si il n'y a pas de nouveau crédit,
38:37 si il n'y a pas de nouveau crédit, si il n'y a pas de nouveau crédit,
38:39 si il n'y a pas de nouveau crédit, si il n'y a pas de nouveau crédit,
39:05 si il n'y a pas de nouveau crédit, si il n'y a pas de nouveau crédit,
39:07 si il n'y a pas de nouveau crédit, si il n'y a pas de nouveau crédit,
39:09 si il n'y a pas de nouveau crédit, si il n'y a pas de nouveau crédit,
39:11 si il n'y a pas de nouveau crédit, si il n'y a pas de nouveau crédit,
39:13 si il n'y a pas de nouveau crédit, si il n'y a pas de nouveau crédit,
39:15 si il n'y a pas de nouveau crédit, si il n'y a pas de nouveau crédit,
39:17 si il n'y a pas de nouveau crédit, si il n'y a pas de nouveau crédit,
39:19 si il n'y a pas de nouveau crédit, si il n'y a pas de nouveau crédit,
39:21 si il n'y a pas de nouveau crédit, si il n'y a pas de nouveau crédit,
39:47 si il n'y a pas de nouveau crédit, si il n'y a pas de nouveau crédit,
39:49 si il n'y a pas de nouveau crédit, si il n'y a pas de nouveau crédit,
39:51 si il n'y a pas de nouveau crédit, si il n'y a pas de nouveau crédit,
39:53 si il n'y a pas de nouveau crédit, si il n'y a pas de nouveau crédit,
39:55 si il n'y a pas de nouveau crédit, si il n'y a pas de nouveau crédit,
39:57 si il n'y a pas de nouveau crédit, si il n'y a pas de nouveau crédit,
39:59 si il n'y a pas de nouveau crédit, si il n'y a pas de nouveau crédit,
40:01 si il n'y a pas de nouveau crédit, si il n'y a pas de nouveau crédit,
40:03 si il n'y a pas de nouveau crédit, si il n'y a pas de nouveau crédit,
40:29 si il n'y a pas de nouveau crédit, si il n'y a pas de nouveau crédit,
40:31 si il n'y a pas de nouveau crédit, si il n'y a pas de nouveau crédit,
40:33 si il n'y a pas de nouveau crédit, si il n'y a pas de nouveau crédit,
40:35 si il n'y a pas de nouveau crédit, si il n'y a pas de nouveau crédit,
40:37 si il n'y a pas de nouveau crédit, si il n'y a pas de nouveau crédit,
40:39 si il n'y a pas de nouveau crédit, si il n'y a pas de nouveau crédit,
40:41 si il n'y a pas de nouveau crédit, si il n'y a pas de nouveau crédit,
40:43 si il n'y a pas de nouveau crédit, si il n'y a pas de nouveau crédit,
40:45 si il n'y a pas de nouveau crédit, si il n'y a pas de nouveau crédit,

Recommandations