Olivier Benkemoun revient sur la journée d'infos et de débats traités sur l'antenne de CNEWS dans #lemeilleurdelinfo
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00:00 Bonsoir, bonsoir à tous !
00:04 J'aime la cornemuse, en France, on dit que j'hésite.
00:09 C'est pas vous, moi, j'hésite.
00:11 Ça me fait quelque chose, une backpipe, comme on dit,
00:14 qui a retentit aujourd'hui à Omaha Beach pour les commémorations des 80 ans du débarquement.
00:19 La cornemuse était non pas une arme, mais un élément de motivation des troupes anglaises, vous le saviez ?
00:25 6 juin 1945, Sword Beach, c'est là qu'il y avait un célèbre
00:29 joueur de cornemuse, sous un déluge de bombes et d'artillerie,
00:35 au milieu des cris et des éclats, un soldat écossais, Bill Milan,
00:38 avait joué ce 7er qui m'a donné les poils cet après-midi,
00:44 qui a servi de remontant aux troupes britanniques qui débarquaient.
00:49 Bonsoir, Hans-Lewis Gisbert, vous êtes journaliste, écrivain.
00:52 Vous aviez écrit il y a quelques années "L'Américain" où vous racontiez le débarquement de votre père.
00:58 Qui était un GI américain.
01:00 Et on reparlera de ça.
01:01 Qui a fait un débarquement dans le pire endroit, celui où il ne fallait pas aller, c'était Omaha Beach.
01:05 Vous avez vu la photo, celle de Kappa ? On reviendra sur cette série de 11.
01:10 Les 11 magnifiques, je crois qu'on les surnomme comme ça.
01:12 Tatiana, bonsoir, Johan, bonsoir.
01:14 Bonsoir Olivier.
01:15 On va commencer par revoir évidemment toutes les images fortes de cette journée de commémoration.
01:20 On va voir aussi de quelle manière le 6 juin sert, les dessins politiques des uns et des autres.
01:25 On va voir la superstar du jour, la superstar du jour.
01:28 Celui qui a eu droit à la collade, la grande collade d'Emmanuel Macron.
01:31 Qui a été probablement le plus applaudi, Volodymyr Zelensky.
01:36 Il a été très très applaudi parce qu'il a pris ce tapis rouge, il y avait des écrans géants.
01:40 Je ne sais pas si on entend bien les applaudissements.
01:42 Les images étaient retransmises partout en direct.
01:45 Et applaudi également lorsqu'il a pris la pause avec des vétérans.
01:49 Vous voyez ici, il est resté avec quelques-uns comme ça.
01:53 On va reparler de lui tout à l'heure.
01:55 Il y a eu en fait quatre séries d'hommages aujourd'hui.
01:57 D'abord l'hommage aux soldats britanniques avec le roi Charles.
02:01 Le voilà.
02:03 C'est lui qui a ouvert le bal des déclarations politiques.
02:05 Si l'on veut aujourd'hui Charles a rendu hommage évidemment aux résistants français.
02:09 Mais aussi a rappelé qu'il fallait s'allier contre les tyrannies, la tyrannie moderne.
02:13 C'est évidemment Volodymyr Poutine qui était dans le viseur. On l'écoute.
02:19 Nous ne manquerons jamais de rendre hommage au courage et au sacrifice incroyable des hommes et des femmes de la résistance française.
02:30 Mais nous devons rappeler ainsi qu'à tous ceux qui servent en ce moment critique,
02:37 la leçon qui nous a été donnée à maintes reprises au cours des décennies.
02:41 A savoir que les trois nations libres ont dû s'unir pour s'opposer à la tyrannie.
02:46 Nous devons nous unir pour opposer la tyrannie.
02:49 Charles qui parlait évidemment en partie en français mais la partie politique il l'a faite en anglais pour être très précis et très bien compris.
02:57 Le général de Gaulle quand il est allé en Allemagne il parlait allemand.
03:01 Et puis Macron parle anglais mais enfin c'est pas le seul président à parler anglais.
03:06 C'est vrai qu'Emmanuel Macron lorsqu'il s'est adressé tout à l'heure lors de son hommage il a parlé anglais.
03:11 Deuxième temps politique c'était au moment où a été rendu le deuxième hommage de la journée aux soldats canadiens tombés pour la France.
03:20 Là c'est Gabriel Attal qui était en charge du discours parce que je crois qu'il est allé récemment au Québec.
03:24 Oui il a fait un voyage officiel effectivement il est allé rencontrer Justin Trudeau qui était là aujourd'hui évidemment.
03:28 Et Gabriel Attal lui a dit le besoin d'une Europe importante, forte pour lutter contre l'envahisseur mais aussi contre la montée des extrêmes.
03:39 Je suis né en 1989. J'appartiens à une génération qui n'a jamais connu la guerre.
03:46 Une génération dont les parents n'ont jamais connu la guerre.
03:49 Une génération qui a grandi sous le signe de la liberté et de la démocratie.
03:54 Une génération qui parfois oublie combien elles sont fragiles, combien la liberté se gagne, se conquiert.
04:02 Nous devons entendre et écouter l'histoire car les passions tristes reviennent à la charge.
04:07 Les passions tristes du rejet, du repli qui déjà nous ont conduit à l'esprit de défaite, à la soumission, à l'abîme.
04:15 Comment vous recevez, vous analysez ces passions tristes ? Quelles sont les passions tristes dont parle Gabriel Attal ?
04:22 C'est la vérité non ? On ne va pas se cacher derrière nos petits doigts.
04:25 Il y a beaucoup de passions tristes en ce moment, que ce soit en Europe, en France aussi particulièrement.
04:30 On les entend toujours et je vais vous dire parmi les passions tristes, moi ce qui m'a choqué pas mal
04:35 c'était tout le discours, toutes les polémiques autour des commémorations.
04:38 Parce qu'il y a une chose qui est sûre quand on regarde la commémoration d'aujourd'hui,
04:42 il y en a eu beaucoup avant, puis il y a des obsèques nationales régulièrement etc.
04:45 Ça c'est un peu la marque Macron, ça commence avec Mitterrand ça surtout, c'est un petit copiage de Mitterrand.
04:51 Mais la vérité c'est que c'est quand même très réussi, c'était extraordinaire.
04:55 Vous parlez de Mitterrand, mais c'était tout petit à côté, là c'était une superbe production en montagne.
05:00 C'est puissance 1000, c'est-à-dire on est arrivé à quelque chose et vraiment, je cherche la faute, je cherche l'erreur,
05:09 il n'y en a pas, il n'y a pas de faute de goût et c'est parfait.
05:12 Je vais vous dire un truc, quand le jour où il n'est plus président, il faut le garder pour faire une commémoration.
05:17 Tatiana Yohann.
05:20 Oui, il est vrai que les discours à la fois du président de la République et du Premier ministre sont des discours très alarmistes.
05:27 J'entends certains dire qu'ils veulent nous faire peur, qu'ils jouent sur les peurs,
05:31 mais il est vrai que le monde n'a jamais été aussi dangereux qu'aujourd'hui.
05:34 Les périls auxquels nous sommes confrontés sont aujourd'hui des périls qui sont bien réels.
05:38 Alors il y a un péril imminent pour la France qui est le péril islamiste,
05:41 il faut lutter contre l'islamisme qui est en train de gagner du terrain dans le pays, mais pas seulement.
05:45 Ça il n'en a pas été question aujourd'hui.
05:47 J'en parle moi, mais il n'en a pas été question.
05:50 Les paroles de Gabriel Attal, on peut penser qu'il y pense aussi.
05:54 Mais c'est une menace immédiate. Et puis dans le monde, il est vrai, regardez la guerre en Ukraine, la Russie, l'Iran aujourd'hui qui est une menace énorme,
06:01 une menace très très importante. On a ce qui se passe en Chine avec Taïwan, la Corée du Nord qui se fait de plus en plus agressive.
06:07 Donc il est vrai que le monde n'a jamais été aussi dangereux qu'aujourd'hui.
06:10 Tatiana, peut-être d'abord un mot sur le barnum réussi.
06:14 On va voir en même temps les images de l'arrivée de Joe Biden.
06:17 Ça c'était aussi génial, il y avait deux superstars en plus de Joe Biden et de son épouse.
06:21 Il y avait Tom Hanks et Steven Spielberg.
06:24 Vous savez que vous allez parler de ça.
06:25 Bien sûr, évidemment.
06:26 C'est Zolda Raya, c'est le départ qu'il faut faire.
06:28 Les gens de plus en plus, c'est pas mal aussi quand même.
06:30 J'ai trouvé que c'était une cérémonie extrêmement émouvante, d'autant plus émouvante que c'est peut-être d'ailleurs sûrement la dernière fois qu'on voit tous ces vétérans réunis.
06:39 Il y avait une scène qui m'a émue en particulier, c'est celle où on voit Zelensky qui est face à un vétéran.
06:45 Il prend la main, il baisse la main et enlève sa casquette pour lui saluer cette liberté qui a été tant nommée, citée aujourd'hui tout au long de la journée.
06:55 Et puis ce qui m'a frappée, c'est le paralyse des formes entre le discours de Joe Biden,
06:59 qui a un peu du coup j'ai l'impression remusclé le discours d'après d'Emmanuel Macron,
07:03 parce qu'Emmanuel Macron a vraiment repris presque mot pour mot parfois certains passages de ce discours
07:07 sur l'importance de la liberté, le prix de la liberté, la démocratie qui est en danger aujourd'hui
07:12 et nous ne nous poncherons pas ou nous ne laisserons pas tomber en parlant de l'Ukraine.
07:16 Donc j'ai trouvé que c'était deux discours extrêmement forts.
07:19 Joe Biden, lui, il a été le plus clair de tous en réalité.
07:24 Il vise un tyran, c'est Vladimir Poutine. On va l'écouter Joe Biden.
07:28 Nous connaissons les forces obscures que ces héros ont combattues il y a 80 ans.
07:37 Elles ne s'effacent jamais. L'agressivité et la cupidité, le désir de dominer et de contrôler,
07:45 de modifier les frontières par la force, elles reviennent toujours.
07:49 La lutte entre la dictature et la liberté est sans fin.
07:52 Ici, en Europe, nous avons un exemple fort, l'Ukraine, qui a été envahie par un tyran.
08:00 Les Etats-Unis, l'OTAN et une coalition de plus de 50 pays soutiennent l'Ukraine.
08:07 Nous n'abandonnerons pas.
08:09 Alors moi j'ai remarqué qu'on n'avait pas vu l'image qu'on attendait tous,
08:15 c'était Biden et Zelensky ensemble.
08:17 On a eu Zelensky avec Macron, évidemment, on a eu Biden avec Macron,
08:21 mais cette image-là qu'on attend, l'homme de médias sait qu'on fabrique des images.
08:29 Ça sera pour demain.
08:31 Je crois que c'était prévu, il y aura certainement à un moment donné une rencontre.
08:34 On voit bien que Biden, c'est pas pour être désagréable,
08:38 parce qu'il a absolument toute sa tête, moi je le maintiens.
08:41 Quand il fait des lapsus, il en faisait déjà il y a 40 ans, tout le temps, même sans arrêt.
08:46 Je le voyais à l'époque, jeune journaliste, c'était même incroyable.
08:50 C'était un festival de lapsus.
08:52 De son point de vue, ça ne change rien, mais il est quand même à mobilité réduite.
08:55 Ça se voit quand il marche.
08:56 Cela dit, moi j'ai trouvé que c'était extrêmement offensif.
08:58 Moi je m'attendais à quelqu'un de très affaibli, j'ai trouvé qu'il était vraiment très offensif.
09:01 Son discours était vraiment péchu.
09:03 Il est en direct à la Maison Planche.
09:06 À qui s'adresse son discours ?
09:09 C'est très important, à qui s'adresse ?
09:10 À ses électeurs ?
09:12 C'est un président en campagne, à Vladimir Poutine et à ses électeurs, évidemment.
09:15 Ce qui se passe aujourd'hui, c'est le ralliement de la plupart des dirigeants à la célèbre théorie de Sun Tzu,
09:21 c'est-à-dire la meilleure façon de gagner une guerre, c'est de ne pas la faire.
09:26 Donc il faut impressionner Poutine.
09:29 C'est le jeu que joue Biden, que joue Macron, etc.
09:33 Tous ceux qui vous expliquent qu'ils sont en train de préparer la guerre, qu'ils veulent la guerre, c'est évidemment stupide.
09:37 C'est-à-dire, c'est l'avendanté de faire plier Poutine en montrant une détermination.
09:42 C'est ça, et c'est comme ça qu'on empêche la guerre.
09:44 Regardez, tous les journalistes vous expliquaient que Reagan c'était un rat en guerre,
09:48 et simplement il a fait de la musculation, et puis à un moment donné l'Empire russe était à terre,
09:52 et à ce moment-là Reagan a tendu la main et ils ont fait la paix.
09:55 Alors Emmanuel Macron aussi est offensif ce soir, il a donné cette interview sur TF1 et France 2,
10:00 il annonce des choses très offensives ce soir.
10:02 Oui, et effectivement, je rejoins tout à fait l'analyse de Franz-Tolietz Gisberg,
10:06 il est évident que quand Emmanuel Macron dit "nous ne sommes pas en guerre avec la Russie", c'est vrai,
10:11 et il n'a pas l'intention d'engager une guerre avec la Russie.
10:15 Mais il annonce l'envoi de Mirage 2000.
10:17 Oui, l'envoi de Mirage 2000, des livraisons de Mirage 2000, la formation des pilotes,
10:22 la formation de 4500 soldats ukrainiens, en partie sur le sol ukrainien,
10:27 ça c'est quelque chose qui est complètement nouveau, évidemment.
10:30 Ce n'est pas lui tout seul qui prend cette décision, il faut examiner le coalition.
10:34 Et ça ne se passe pas dans le cadre d'une coalition, c'est ça qui est intéressant,
10:37 parce que l'opposition dit "nous avons en France un président, va t'en guerre",
10:40 moi je ne partage pas du tout cette avis-là.
10:42 On écoute Emmanuel Macron.
10:43 Ce sont l'opposition poutinolâtre, parce qu'il faut bien dire les choses,
10:47 tous les poutinistes, évidemment, nommez-les un par un.
10:51 Qui sont ces poutinistes ?
10:52 Les filles, j'ai vu le discours de Lyon, de Mélenchon tout à l'heure,
10:56 "excusez-moi", il annonce la guerre, etc.
10:58 C'est comme si c'était la panique.
11:00 Non, il n'est pas question de ça, il est question d'affirmer sa force,
11:04 pour justement éviter que dans la foulée, parce que c'est quand même ça aussi,
11:09 on voit l'inquiétude de la Pologne, la Pologne sous prétexte qu'elle a été
11:12 sous domination russe pendant deux siècles, c'est la même histoire pour l'Ukraine,
11:16 c'est vrai qu'elle est inquiète, elle a raison.
11:18 Et les Pays-Bas sont également très inquiets, alors ils sont allemands,
11:21 d'origine allemande quand même plutôt, mais le père Poutine aimerait bien la récupérer.
11:27 Emmanuel Macron, sur l'envoi de troupes françaises sur le sol ukrainien,
11:31 enfin de formateurs français exactement.
11:33 Demain, nous allons lancer une nouvelle coopération
11:37 et annoncer la cession de Mirage 2000-5, qui sont des avions de combat français,
11:42 qui permettront à l'Ukraine de protéger son sol, son espace aérien.
11:48 Et donc dès demain, nous allons lancer un programme de formation des pilotes,
11:52 et puis de cession de ces avions.
11:54 Ce qui est le facteur dimensionnant, c'est le temps de formation des pilotes.
11:57 Et donc on va proposer au président Zelensky que les pilotes puissent être formés dès cet été,
12:01 il faut normalement 5 à 6 mois, et donc que d'ici la fin de l'année,
12:04 ils puissent avoir pilotes et avions.
12:06 Formés en France ou là-bas ? En France ou en Ukraine ?
12:08 C'est en France que nous formerons les pilotes.
12:10 Ce que nous proposons, c'est de former 4500 soldats ukrainiens,
12:14 et donc de les équiper, de les entraîner.
12:17 Il y aura des formateurs français sur le sol ukrainien ?
12:20 Moi, je pense qu'il ne doit pas y avoir de tabou sur ce sujet.
12:23 Le sol ukrainien est souverain, il ne s'agit pas d'aller former sur la zone de combat.
12:27 Mais au moment où l'Ukraine a un défi, on doit y répondre comme on l'a fait à chaque fois.
12:31 Là, il y a un défi capacitaire, il faut aller beaucoup plus vite,
12:34 la masse est plus importante.
12:36 Et c'est pourquoi le président ukrainien, son ministre de la Défense,
12:41 a appelé l'ensemble des alliés il y a 48 heures,
12:45 par une lettre officielle, en disant "Nous avons besoin que vous nous aidiez à former plus vite,
12:49 et que vous veniez le faire sur notre sol."
12:51 Donc ça, ça veut dire qu'il y a une demande.
12:53 Chaque fois qu'il y a une demande, on la regarde, puisqu'on veut aider.
12:55 La deuxième chose qu'on doit se demander, c'est est-ce que c'est quelque chose qui est un facteur d'escalade ?
13:00 La réponse est non.
13:01 Aller former quelqu'un dans la zone ouest, qui est une zone libre en Ukraine, ça n'est pas agressif.
13:06 Alors, ce n'est pas agressif, c'est intéressant ce qu'il dit.
13:09 C'est de l'attaque non agressive, en quelque sorte.
13:12 On est loin quand même, on se souvient quand même de Macron,
13:16 il a laissé le panneau d'oute sur l'envoi éventuel de troupes au sol, déjà.
13:19 Donc il y a une précision là.
13:20 Moi, c'est pas ça, je trouve, qui pose question.
13:22 Ce qui pose question, c'est le passage d'après,
13:24 où il explique en fait qu'il y a des zones de lancement en Russie pour attaquer l'Ukraine,
13:30 et que donc on pourrait se permettre d'aller détruire pour le coup ces zones stratégiques qui sont sur le sol russe.
13:35 Et là, pour le coup, pour moi, c'est une ligne rouge.
13:37 Parce que Joe Biden lui-même a mis le limite.
13:40 Ce serait pas nous, ce serait notre matériel.
13:42 Bien sûr, notre matériel, évidemment.
13:44 Les Ukrainiens sont attaqués par les Russes, par des missiles qui tirent directement depuis leur territoire,
13:52 et le président français estime que c'est logique que les Ukrainiens puissent riposter à ces attaques,
13:57 précisément à cet endroit-là.
13:59 Et donc, avec des armes françaises, il l'autorise.
14:01 Il faut préciser que le président Macron n'est pas le seul sur cette ligne.
14:05 L'ensemble des dirigeants des pays occidentaux sont en train d'autoriser l'Ukraine à frapper la Russie sur son sol.
14:11 Joe Biden dit qu'il faut limiter.
14:14 Il faut limiter, naturellement.
14:15 À la zone de Kharkiv.
14:16 À la zone de Kharkiv, mais parce que si jamais les Russes tirent des missiles depuis leur frontière,
14:22 à 300 km à l'intérieur de leur frontière, il est évident qu'il faut que l'Ukraine puisse se défendre,
14:26 sinon elle n'est plus en capacité de se défendre.
14:28 C'est l'absence des Ukrainiens.
14:29 C'est absurde.
14:30 Alors l'absence du jour.
14:31 Ça me paraît tout à fait logique.
14:33 L'absence du jour, la Russie s'est invitée, alors on fait un petit pas de côté,
14:38 mais s'est invitée d'une autre manière.
14:39 En tout cas, Moscou a annoncé ce soir, je ne sais pas si vous êtes au courant,
14:42 l'arrestation d'un Français qui est présenté comme un espion.
14:45 Un ressortissant suspecté d'avoir collecté des informations sur les activités militaires russes.
14:50 C'est l'agence de presse russe TASS qui annonce que la commission d'enquête russe,
14:53 qui s'occupe des crimes graves, a précisé qu'une affaire pénale a été ouverte contre ce Français
14:58 arrêté pour violation d'une loi russe sur les agents étrangers.
15:01 Bon, ça ressemble évidemment à une intimidation.
15:03 Ce soir, Emmanuel Macron en a parlé dans son interview,
15:05 a indiqué qu'en fait, il s'agissait d'un Français qui travaillait pour une ONG suisse,
15:09 en aucun cas ne travaillait pour la France, mais qui aurait droit à toutes les aides consulaires s'il fallait.
15:14 Mais ça ressemble encore une fois à une intimidation.
15:17 Mais c'est pas curieux, mais voilà de quelle manière la Russie s'invite aujourd'hui dans ses célébrations.
15:25 C'est toujours comme ça qu'elle fait.
15:27 On va avoir d'autres, sans doute, on va découvrir d'autres espions,
15:29 soi-disant espions français dans les jours qui viennent, certainement.
15:35 Poutine s'est invité hier dans les célébrations en expliquant qu'il se permettait de donner des armes
15:40 à des pays ennemis des pays occidentaux si jamais on l'attaquait.
15:43 Le fait de l'entendre.
15:47 Il y a simplement une chose, moi je trouve, qui manquait là.
15:50 Parce que c'est vrai qu'il y a un problème, nous avons tous en Europe un problème avec Poutine,
15:55 mais nous n'avons aucun problème avec le peuple russe.
15:57 Et moi ce que j'ai regretté, c'est qu'à un moment donné,
16:00 il n'y avait pas une touche qui aurait pu être faite avec un grand musicien,
16:04 comme jouer du Shostakovich.
16:06 Il a été question des Russes, il a été rappelé.
16:09 Je pense que ça aurait été utile d'avoir un peu l'esprit russe, un peu d'âme russe dans ces célébrations.
16:15 Ça manquait de slave, l'esprit slave.
16:17 Mais on dit que c'est la Russie qui n'a pas été conviée à ces commémorations, c'est faux.
16:22 Ce n'est pas la Russie qui n'est pas invitée, c'est Vladimir Poutine.
16:25 C'est le régime de Poutine qui n'est pas invité aux commémorations.
16:28 La Russie, elle, évidemment, il y avait toute sa place,
16:30 mais c'est celui qui a déclenché cette guerre qui n'est pas invité.
16:33 Vladimir Poutine, je m'étonne quand même qu'on ait découvert seulement
16:36 il y a quelques mois ou deux ans que Vladimir Poutine était l'ennemi de la France et l'ennemi de l'Europe.
16:41 Je crois que les dirigeants ont quand même fait preuve de beaucoup de naïveté.
16:43 Parce que Vladimir Poutine, ça fait des années, des années de patience, mais de naïveté quand même.
16:48 Parce que compte tenu de ce qu'il a fait, notamment en Afrique,
16:51 où il a nourri, exacerbé un sentiment anti-français depuis des années,
16:55 avec les conséquences que l'on connaît naturellement,
16:57 on sait depuis très très longtemps qu'il y a des ingérences qui sont absolument inqualifiables
17:01 et qui sont inacceptables.
17:03 Eh bien, nous avons accepté cela de manière assez étrange.
17:06 Je crois que les dirigeants n'ont pas fait preuve de suffisamment de fermeté.
17:09 Emmanuel Macron le fait aujourd'hui.
17:11 Il est ferme. Moi, je crois que c'est une bonne chose.
17:13 C'est la seule manière d'empêcher la guerre.
17:15 Naturellement.
17:16 C'est vraiment parce qu'à un moment donné,
17:18 s'il avance, parce que c'est toujours pareil,
17:21 l'appétit vient en mangeant chez les dictateurs, chez les tyrans.
17:24 Et s'il avance en Ukraine, je pense qu'il sera tenté par les Pays-Bas d'un côté.
17:31 On sait que les Pays-Bas ne sont pas russes.
17:33 Il sera tenté, parce que d'ailleurs, il y a une panique aujourd'hui
17:37 dans une partie des Pays-Bas, en tout cas.
17:39 Et puis, regardez la Pologne aujourd'hui.
17:41 Je ne dis pas qu'elle évade en guerre, mais elle a peur.
17:43 Elle a raison.
17:44 Sur les ingérences et sur la possibilité d'une guerre,
17:48 je ne sais pas si Gabriel Attal vous a écouté,
17:50 mais en tout cas, la même analyse, il la faisait ce matin sur France 2.
17:54 Ces ingérences, c'est un poison.
17:59 C'est un poison qui cherche à manipuler l'opinion publique,
18:01 qui cherche à nous diviser, qui cherche à atteindre notre sécurité
18:04 avec une nouvelle forme, une forme hybride.
18:06 On a vu ses mains rouges sur le mémorial de la Shoah.
18:09 On a vu ses étoiles de David taguées sur des murs.
18:12 On a vu encore récemment les cercueils, les faux cercueils
18:14 qui ont été déposés sous la tour Eiffel.
18:16 Je le dis, ces ingérences, ça peut être notre nouvelle guerre mondiale.
18:19 Ces ingérences, c'est peut-être notre prochaine guerre mondiale.
18:23 Les mots sont forts.
18:25 D'abord, ce n'est pas nouveau.
18:26 Depuis la guerre froide, c'est quand même une méthode en cours.
18:30 Cela dit, il y a une volonté de fracturation de la société française
18:34 et de chaos, et de montrer à quelques semaines maintenant des JO
18:38 qu'on a un pays chaotique.
18:40 Que ce soit avec les ingérences, avec ces fameux relents de sémitisme
18:44 avec les croix gammées ou avec les mains rouges,
18:46 que ce soit même quelque chose qui a l'air anecdotique,
18:49 mais les punaises, c'est une façon vraiment de mettre le doute,
18:54 d'insinuer le doute dans la tête des Français
18:57 et de fracturer un peu plus une société qui l'est déjà largement assez comme ça.
19:00 Mais il faut quand même rappeler toujours, parce qu'on l'oublie,
19:04 Poutine a tellement mal géré la Russie depuis qu'il est au pouvoir
19:09 que c'est un PIB, c'est-à-dire une richesse nationale,
19:12 qui est légèrement supérieure à celle de l'Italie,
19:14 avec une population beaucoup plus nombreuse,
19:16 le plus grand territoire de la planète,
19:18 et énormément de ressources naturelles
19:20 qui sont bien entendu pillées par les oligarques.
19:23 Et c'est pour ça d'ailleurs qu'il est d'une certaine manière
19:26 toujours obligé d'avancer, de donner à manger aux nationalistes russes,
19:30 pour leur montrer qu'il avance et qu'il fait des choses,
19:33 parce qu'en même temps il pille le pays.
19:35 C'est pour ça qu'il est obligé de continuer,
19:38 et c'est pour ça que nous devons tenir tête avec fermeté,
19:44 et c'est comme ça qu'on empêchera la guerre.
19:46 - On va revenir sur Emmanuel Macron,
19:49 sur son avancé, il a fait un peu de politique quand même.
19:51 - Oui, un peu !
19:53 - Son champ de parole sera décompté.
19:55 - Énormément je pense.
19:57 - La moitié de son intervention, c'était "Allez voter".
20:01 - Non, un peu moins, j'ai raté.
20:03 - Les messages qu'il a passés, c'était "Allez voter,
20:07 votez bien, votez pour nous", en quelque sorte.
20:10 En tout cas ne votez pas pour les extrêmes,
20:12 si vous votez pour le REN,
20:16 c'est pas le fait de voter pour le REN,
20:18 mais que tout le monde fait la même chose en Europe,
20:20 et on aura des coalitions qui ne nous protégeront plus,
20:23 selon lui, son analyse du Covid par exemple,
20:25 et on aura que des... il a simplifié au maximum,
20:28 on aura le vaccin Spoutnik et la chloroquine.
20:31 - Oui, parce que c'est-à-dire que la crainte d'Emmanuel Macron
20:34 et d'un certain nombre de dirigeants européens,
20:36 c'est que l'extrême droite dans son ensemble
20:38 parvienne à obtenir une minorité de blocage
20:40 au Parlement européen.
20:42 À ce moment-là, ça compliquerait évidemment les choses,
20:44 notamment du président Macron.
20:46 Il est évident qu'Emmanuel Macron est en guerre contre cela,
20:50 j'utilise ce terme, il n'est pas très approprié,
20:53 mais il est en guerre véritablement contre le RN.
20:56 C'est vraiment face à face un duel en réalité, cette élection,
20:59 parce que le président de la République, effectivement,
21:01 considère que s'il y a cette minorité de blocage,
21:04 l'Europe, qu'il juge très protectrice,
21:06 ne pourra plus protéger les Européens,
21:08 et donc par conséquence les Français.
21:10 - Oui, mais c'est toujours le même truc,
21:12 c'est-à-dire qu'on nous sort le chiffon rouge du RN,
21:15 et puis d'ailleurs de LFI, d'un autre côté,
21:17 mais enfin LFI n'a même pas besoin de sortir le chiffon rouge,
21:19 parce qu'on le voit tous les soirs à la télé,
21:21 mais on nous sort ce chiffon rouge pour voter.
21:25 Mais je pense que ça ne va pas forcément se passer comme ça,
21:28 même si c'est vrai que c'est une intention lourde,
21:30 parce qu'en plus elle est très bonne,
21:32 parce qu'il était très bon, il faut dire les choses,
21:34 mais bon, et après, si vous voulez,
21:37 je pense quand même que quand les gens réfléchiront deux minutes,
21:41 ils vont se dire "bon, c'est vrai qu'il a été très bon,
21:43 mais en même temps, c'est une conclusion,
21:47 il faut voter Valérie Ahier, c'est pas évident".
21:49 - Lui est très bon, mais quand c'est Valérie Ahier
21:52 qui utilise cet argument, ça fait flop.
21:54 - Non mais l'argument est énorme, quand même,
21:57 "votez pour nous pour ne pas voter pour RN",
22:00 ça fait quand même, Mitterrand a commencé,
22:03 c'est un vieux truc que tous les politicards,
22:06 je pense que ça s'est usé, avec le temps, ça marche plus.
22:10 - Le grand drame d'Emmanuel Macron,
22:13 c'est de ne pas avoir pu faire lui-même la campagne,
22:15 de ne pas avoir pu faire le débat avec Marine Le Pen,
22:18 c'était son grand drame, et donc aujourd'hui,
22:20 quelque part, il se rattrape, si j'ose dire,
22:23 avec cette séquence émotion, il table tout sur ses trois jours
22:26 de commémorations, qui sont quand même extrêmement importants
22:28 en termes d'image, on est maintenant à trois jours de l'élection,
22:31 cela dit, je pense que le petit problème,
22:34 c'est que demain, il va y avoir un gros rattrapage
22:36 de la part des autres candidats, c'est-à-dire de Jordan Bardella
22:38 et de Raphaël Glucksmann, et donc c'est peut-être
22:41 un peu aussi une erreur stratégique, cela dit...
22:43 - Ça sera peut-être écrasé par William Zelensky
22:46 à l'Assemblée nationale, par ces séquences-là,
22:48 par les séquences avec Joe Biden...
22:50 - Oui, d'accord, mais il y aura un grand temps de parole
22:52 pris aujourd'hui, avec ce JT ce soir.
22:54 Cela dit, il table tout sur l'émotion, parce que la vérité,
22:56 c'est que dans le camp macroniste, on a le bras dans les chaussettes,
22:58 c'est-à-dire qu'Emmanuel Macron, et même,
23:00 je vais aller un peu loin, mais c'est vraiment
23:02 ce que les gens vous disent en offre,
23:04 et même un peu le boulet de la macronie aujourd'hui,
23:06 les députés de la majorité considèrent qu'en fait,
23:08 c'est un problème pour eux aujourd'hui.
23:10 Et un exemple, par exemple, pendant cette campagne,
23:12 les tracts qui étaient distribués avec Satate et Valériaillet
23:14 étaient jetés, alors que quand on a changé les tracts
23:17 et qu'on a mis Gabriel Attal, on s'est rendu compte
23:19 que ça faisait un carton. Et c'est un peu son drame,
23:21 c'est qu'aujourd'hui, il voit que son Premier ministre,
23:23 c'est un peu lui en fait, il y a quelques années, un jeune,
23:25 plein de talent, plein d'ambition, il prend aujourd'hui
23:27 toute la lumière. - Alors les jeunes...
23:29 - Mais c'est pour ça qu'ils ne vont pas forcément le garder très longtemps.
23:31 - On va écouter un autre extrait d'Emmanuel Macron.
23:33 Alors ça concerne le message qu'il adresse à ceux qui sont
23:38 aujourd'hui qui défilent dans les rues et qui sont pro-palestiniens.
23:41 Il disait tout à l'heure, je comprends, je comprends
23:44 qu'on soit pour la population palestinienne,
23:47 il y a de quoi être ému, mais peut-être qu'il y a
23:51 une petite manipulation derrière, au somme de l'eau.
23:53 On va écouter.
23:55 - Moi quand je vois la jeunesse qui est touchée par Gaza,
23:58 je la comprends, mais quand être touchée par Gaza
24:03 ou manifestée pour la paix se retourne en devenant
24:06 la justification d'actes antisémites, d'empêcher tel ou tel étudiant
24:09 parce qu'il est juif ou parce qu'il est juif de rentrer
24:11 dans une université, d'endommager, d'être violent,
24:15 être irrespectueux à l'égard des institutions,
24:17 ça n'est plus la même chose.
24:19 Donc oui, en quelque sorte, à la passion du débat politique,
24:23 oui, à l'émotion parce que nous le vivons parfois dans nos chaires,
24:26 mais ça doit se faire dans un cadre respectueux.
24:28 - Dans cet extrait, il ne parle pas de LFI, mais il le pense, je pense, très fort.
24:34 - Il est évident que la France insoumise a instrumentalisé d'abord
24:38 ces manifestations et ces mobilisations étudiantes,
24:41 parce que, soyons clairs, tout le monde est touché
24:43 par ce qui se passe à Gaza.
24:44 Si vous ne l'êtes pas, c'est que vous n'avez pas de cœur
24:46 ou que vous ne réfléchissez pas comme tout le monde.
24:47 Ça n'est pas possible.
24:48 Tout le monde est touché par ce qui se passe là-bas.
24:50 Néanmoins, que cela se transforme en vague d'antisémitisme,
24:53 ça, évidemment, c'est incompréhensible.
24:55 C'est incompréhensible, mais le président de la République
24:57 a utilisé un mot, moi, qui m'a un peu heurté.
24:59 Il dit "c'est inexplicable".
25:01 Il dit "la montée de l'antisémitisme est inexplicable".
25:05 Il a utilisé ce mot-là.
25:06 Non, pardon, on l'explique et on l'explique très facilement.
25:08 On l'explique notamment par des propos,
25:10 des propos de responsables politiques de la France insoumise
25:13 qui a alimenté, j'en suis convaincu, cet antisémitisme
25:16 et l'antisémitisme dans le pays qui est latent.
25:18 Il a éclaté aux yeux de tout le monde le 7 octobre,
25:20 mais il est là depuis des années.
25:22 On l'explique aussi par la montée de l'islamisme.
25:24 Pardon, mais c'est proportionnel.
25:25 Plus l'islamisme progressera dans ce pays,
25:27 plus l'antisémitisme augmentera.
25:29 Ça, il n'en parle pas, le président de la République.
25:31 Non, pire que ça. Il dit "c'est inexplicable".
25:33 Je vous passe le micro, mais juste je vous montre le sondage
25:36 parce qu'il est intéressant pour compléter ses idées.
25:38 Ces formations politiques contribuent-elles
25:40 à la montée de l'antisémitisme en France ?
25:42 Les Juifs de France pensent à 92%
25:46 que LFI participe, contribue à la montée de l'antisémitisme
25:52 contre seulement 53% de l'ensemble de la population.
25:56 La réalité des choses, c'est vrai que je suis tout à fait d'accord
26:02 avec ce qu'il dit et la façon de le dire, il ne va pas au bout.
26:05 Et le bout, c'est quoi ?
26:06 C'est qu'aujourd'hui en France, il y a un parti qui joue l'antisémitisme.
26:09 Il l'a joué électoralement, bien entendu.
26:12 C'est une forme de démagogie, en se disant
26:14 "je vais ramasser des électeurs dans les quartiers", etc.
26:16 Et puis ça marche de meilleur en mieux.
26:18 Et puis je pense qu'il faut dire les choses,
26:20 il y a aujourd'hui des députés LFI qui tiennent des propos antisémites.
26:25 Vraiment bas de gamme, à la dieudonnée.
26:28 C'est-à-dire que quand vous avez David Guiraud
26:30 qui traite un député LR d'origine juive, Meir Habib, de porc,
26:34 ce qui est une insulte antisémite quasi,
26:36 il aurait pu le traiter de pauvre con, d'abouti.
26:39 Non, non.
26:40 Il dit "porc".
26:41 Demain, ce sera "ponc".
26:42 Demain, ce sera toutes les insultes qu'on trouve chez les nazis.
26:45 C'est très étrange.
26:46 Donc on a dépassé un cap.
26:48 Je cite cet exemple, il y en a plein d'autres.
26:50 Il y en a plein d'autres.
26:51 Et c'est une sorte de...
26:52 Oui, c'est un antisémitisme, l'antisémitisme des années 30,
26:56 le primaire des années 30.
26:57 Mais moi je trouve que ça, aujourd'hui...
26:59 On est passé de l'antisionisme, vous voulez,
27:01 carrément à l'antisémitisme.
27:02 Ça, aujourd'hui, ça n'a pas été beaucoup rappelé, je trouve,
27:04 dans ces commémorations.
27:06 Ça aurait pu l'être.
27:07 La raison pour laquelle on s'est battus, c'est ça.
27:10 C'est le nazisme, c'est l'antisémitisme, et c'est évidemment...
27:14 C'était comme une vieille un peu.
27:15 Oui, ça a été rapidement autour d'Emmanuel Macron,
27:18 notamment, oui, il y a eu un passage là-dessus.
27:20 Quand même, quand même.
27:21 Il y a eu un passage là-dessus.
27:22 Il y a eu beaucoup aussi de clins d'œil,
27:24 sur justement cette montée de l'extrême droite,
27:26 aujourd'hui, en Europe.
27:27 Emmanuel Macron l'a beaucoup sous-entendu,
27:29 dans plusieurs phrases.
27:30 Cela dit, moi je trouve qu'il n'est pas très clair par rapport à ça.
27:35 Je pense qu'il y a aussi une stratégie électorale qui est de...
27:37 S'il va taper sur Elfi, du coup, il ne tape plus sur le RN.
27:40 Et donc c'est compliqué pour lui,
27:41 parce qu'évidemment, aujourd'hui, on ne peut pas les taper
27:43 d'un côté et pas de l'autre.
27:44 Tout à fait.
27:45 Voilà, évidemment, il y a un choix à faire.
27:47 Cela dit, ce que je remarque quand même,
27:49 quand on voit les derniers sondages là,
27:51 c'est que LFI, malgré tout, ne dévise pas tant que ça.
27:53 C'est-à-dire que Manon Aubry ne dévise pas tant que ça dans les sondages.
27:55 Donc ça, ça pose quand même une question.
27:57 Et quand Emmanuel Macron, ce soir, dit "moi, c'est paix et unité à la maison",
28:01 c'est assez clair.
28:02 Et la jeunesse, quand il parle de la jeunesse,
28:03 il a quand même adouci son discours.
28:05 Souvenez-vous des mots qu'il avait il y a quelques jours,
28:06 ou semaines, par rapport à Sciences Po.
28:08 Il a adouci aussi, parce que, pardon, il ne faut pas se plaire,
28:10 il y a un vote jeune aussi, qui est aujourd'hui préempté,
28:13 capté par tous les candidats à quelques jours des européennes.
28:16 Mais attendez, il y a quand même une phrase qu'il a prononcée hier,
28:19 qu'on va réécouter, qui a de quoi faire réfléchir la jeunesse.
28:22 Peut-être qu'il nous prépare, il prépare cette jeunesse
28:25 à un futur conflit mondial.
28:27 Ça, c'était hier.
28:28 Il a parlé de sacrifice.
28:31 C'était hier en Bretagne.
28:33 Alors que les périls montent,
28:37 vous rappelez que nous sommes prêts à consentir au même sacrifice
28:41 pour défendre ce qui nous est le plus cher,
28:44 notre terre de France et nos valeurs républicaines.
28:49 Je sais notre pays, fort d'une jeunesse audacieuse,
28:55 vaillante, prête au même esprit de sacrifice que ses aînés.
29:01 Ça, ça a de quoi faire réfléchir.
29:05 Franchement, il ne faut pas exagérer là-dessus.
29:07 C'est toujours, je le répète, la stratégie de l'art de la guerre,
29:11 le général Sun Tzu, 6e siècle avant Jésus-Christ,
29:14 général chinois, qui disait notamment
29:17 "parvenir à battre son adversaire sans l'avoir affronté
29:21 est la meilleure conduite".
29:23 Donc, je crois que tout ça procède de la même stratégie.
29:26 Je pense que Emmanuel Macron,
29:28 qui a été mauvais au début du conflit avec l'Ukraine,
29:30 a compris ça.
29:31 Il a compris que c'est en...
29:33 - En bombant le torse ?
29:35 - En bombant...
29:36 - En jouant le général ?
29:38 - Après, il faut un peu d'esprit de finesse.
29:40 Il ne faut pas aller au bout, il ne faut pas aller trop loin.
29:43 - Parfois, il est parti seul aussi.
29:45 - Il ne peut pas se convaincre.
29:47 Il partait seul en apparence,
29:49 parce que derrière, il y a un peu une sorte de concours.
29:51 Il part seul parce que Scholz n'est pas au courant.
29:53 Il prend une décision sans s'en parler à Scholz.
29:56 Évidemment, Scholz dit qu'il est contre.
29:58 Il faut qu'il apprenne ça.
30:00 - Vous souvenez l'image ?
30:02 Il y a quelques jours, quand il annonce
30:04 qu'effectivement l'Ukraine va pouvoir utiliser
30:06 des armes françaises pour aller taper les Russes,
30:09 vous avez vu comment Scholz ne dit rien.
30:12 Il est décomposé.
30:14 - Et pourtant, tout le monde est sur cette ligne-là aujourd'hui.
30:16 Vous voyez que ça ne préfigure rien en réalité.
30:18 - Non, non, c'est pas... Exactement.
30:20 - Mais on parlait de la jeunesse.
30:22 - Ce ne sont pas des vraies divergences.
30:24 - Naturellement.
30:25 Quand ils disent cela, d'abord, il est vrai
30:27 que l'ensemble des pays occidentaux se préparent
30:29 à d'éventuelles guerres d'haute intensité,
30:31 comme on les appelle.
30:32 Ce n'est pas pour rien que les budgets militaires
30:34 augmentent dans l'ensemble des pays, y compris en France.
30:36 Mais quand ils disent cela, ils s'adressent évidemment
30:38 aux militaires de métier.
30:40 C'est une armée professionnelle à laquelle ils s'adressent.
30:43 Mais quand ils parlent de cette jeunesse générale...
30:46 - Il faudra être prêts à des sacrifices.
30:48 - ...de génération entière, quand il dit
30:50 "je sais que la jeunesse d'aujourd'hui est prête
30:52 à consentir aux mêmes sacrifices que leurs aînés",
30:55 pardonnez-moi, là, je crois qu'en réalité,
30:57 il se trompe. J'ai une divergence profonde
30:59 avec lui sur ce point. Est-ce que la jeunesse
31:01 qui s'est livrée à des exactions dans les rues de France
31:04 lors des émeutes de l'été dernier est prête
31:06 à se battre pour la France ?
31:08 - Il ne parle pas à cette jeunesse-là.
31:10 - Mais la question, c'est quelle est la jeunesse de France.
31:13 Est-ce que ces jeunes-là, ils ne font pas partie de la France ?
31:17 - Je diverge un peu de vos analyses à tous les deux
31:20 parce que je trouve que dans le discours
31:22 du président de la République et dans le discours de Biden,
31:24 il y a eu quand même cette volonté non seulement
31:26 de transmission mémoriale, mais aussi
31:28 de responsabilité de la nouvelle génération
31:30 et de prise de conscience que, non,
31:32 la guerre était à nouveau à nos portes
31:34 et que, non, ce n'était plus jamais la guerre.
31:36 Il fallait préparer les esprits de nouvelles générations à venir
31:39 pour l'éventualité d'une guerre.
31:41 Je trouve qu'il y avait même dans le discours de Biden
31:43 un discours de chef de guerre, c'est-à-dire qu'on préparait vraiment,
31:46 je trouve, les générations qui arrivent à cette guerre.
31:49 Je divergerais un peu dans la parole de mes collègues.
31:52 - Je suis d'accord avec vous.
31:53 De toute façon, on revient toujours à cet extraordinaire discours
31:55 d'Alexandre Solzhenitsyn à Harvard en 1973,
31:58 où il dit que le grand problème de l'Occident,
32:01 c'est le courage. L'Occident n'a plus de courage.
32:03 Et là, on a effectivement des dirigeants
32:05 qui essaient de redonner du courage.
32:07 - Tous les discours ont été là-dessus cet après-midi.
32:08 Le courage, l'honneur, les valeurs, bien sûr.
32:10 - On marque une pause.
32:11 Ça va être mon seul courage, c'est de vous couper ce soir.
32:13 On marquait la pause et on revient dans un instant.
32:15 On parlera notamment de votre papa, du débarquement des vétérans.
32:18 - Votre papa, oui.
32:19 - A tout de suite.
32:20 (musique)
32:30 - Il faut que je la prenne à mon fils.
32:31 - Le chant des partisans, vous êtes très émus tous par ce chant.
32:34 Moi aussi d'ailleurs.
32:36 J'aimais bien la corne de muse tout à l'heure.
32:39 Mais le chant des partisans, peut-être qu'on aurait dû...
32:42 - Les paroles sont magnifiques.
32:44 - Ah oui, elles sont peut-être meilleures que celles de la Marseillaise.
32:48 - Alors écoutez, là c'est pour vous.
32:50 - Signé Maurice Druyon et Joseph Kessel.
32:51 - Regardez, ça c'était les avions, la parade aérienne.
32:54 Je ne sais pas, vous attendez...
32:57 Vous vouliez des mirages ?
32:58 - Non, des rafales.
32:59 - Vous vouliez des rafales.
33:00 - Les rafales, le rafale il fait 10 tonnes.
33:02 On dirait un avion en papier quand il fait ses caméras.
33:06 - Regardez, on a des gros avis.
33:07 - C'est magnifique.
33:08 - On a quand même des avis.
33:09 - Je vous assure, on croit en la France.
33:11 Ce qui est merveilleux dans ces moments-là,
33:13 avec ces commémorations d'ailleurs,
33:15 c'est qu'il y a la petite voix lointaine et familière de la France qui nous parle.
33:19 Ça fait renaître notre patriotisme.
33:21 - Ça c'est très réussi.
33:22 - C'est Charles Péguy, ce n'est pas moi qui ai dit ça,
33:25 mais c'est très beau ça.
33:26 - Moi je vais vous l'attribuer facilement.
33:28 - Oui, mais si, mais c'est Charles Péguy.
33:30 - Alors moi, chacun sa obsession, moi c'est le Chemin des partisans,
33:33 parce que je trouve qu'il y a des vraies valeurs de solidarité,
33:36 ce qui se perd tellement de nos jours.
33:38 Les paroles sont absolument magnifiques
33:40 et je trouve que c'est vraiment inculquer des valeurs,
33:42 justement à nos enfants, de cette solidarité,
33:45 de cette unité dans le combat,
33:47 ce qui aujourd'hui n'est plus toujours de mise.
33:49 - Ce qui a été très touchant, très franchement,
33:51 ça a été la parole des vétérans.
33:53 On sait que, c'est sans doute la dernière fois,
33:56 peut-être une année, peut-être deux ans.
33:57 - Vous savez qu'il y a même un vétéran qui est mort dans l'avion,
33:59 c'est très triste, qui est mort en venant aujourd'hui.
34:01 - Il y en a un qui s'est marié aussi.
34:03 Il y a là aussi une belle histoire.
34:05 Alors on va écouter Achille Muller, 99 ans,
34:07 interrogé par Pascal Praud.
34:09 Un commandier français vivant, ayant participé
34:11 au débarquement de Normandie.
34:13 Et Pascal l'a interrogé pour Europe 1.
34:15 - Quand est-ce que vous, précisément,
34:19 vous touchez le sol de France, monsieur Muller ?
34:21 - Eh bien, le 4 août, parce que je faisais partie
34:25 de l'escadron de Jeep armé.
34:27 Et nous étions les cavaliers du bataillon.
34:30 Et les cavaliers sont partis les derniers.
34:34 Ce qui, pour nous, était très, très dommageable.
34:37 Mais le colonel nous a dit ensuite
34:39 qu'il aurait été impossible de circuler en Bretagne
34:42 avec une Jeep armée.
34:44 Donc il fallait attendre que le plus gros soit fait
34:47 avant qu'on ne nous larde par planeur.
34:50 - Et quel est le premier geste que vous avez fait
34:52 lorsque vous êtes revenu sur le sol de France ?
34:55 - Je sais que vous le savez.
34:57 Alors j'ai sauté de ma Jeep et j'ai embrassé
34:59 le sol de France.
35:01 Et je vous garantis que j'étais ému.
35:03 J'ai fait mon devoir.
35:05 J'ai réussi à en sortir vivant.
35:07 C'est ça qui est curieux.
35:09 Quand je vois tous ces camarades
35:11 que nous avons laissés en chemin,
35:13 et je suis toujours vivant.
35:15 Nous, nous téléphonions, les anciens,
35:18 vers le 1er de l'an chaque année.
35:20 Et on se disait, lequel de nous sera le dernier des Mohicans ?
35:24 Eh bien, vous avez au bout du fil le dernier des Mohicans.
35:27 - Il y a toute la tête.
35:29 Les souvenirs sont là.
35:31 C'est incroyable.
35:33 Votre papa, alors ?
35:35 - Mon papa a fait le débarquement d'Idel,
35:38 6 juin, dans les premières vagues.
35:40 Et là où il ne fallait pas aller, c'était Omaha Beach.
35:43 - Le pire.
35:45 - Le pire, parce qu'en fait, vous savez,
35:47 il y a toute cette scène qui est racontée
35:49 dans le livre qu'il faut lire,
35:51 "Le jour le plus long",
35:53 d'ailleurs ce qui a servi à faire le film,
35:55 de Cornelius Ryan,
35:57 où on lit le général Bradley
35:59 qui commande la première vague.
36:01 Et le général Bradley qui commande la première armée
36:03 est en train de se dire,
36:05 "Mais est-ce qu'on ne va pas battre en retraite ?
36:07 Est-ce qu'il ne faut pas battre en retraite ?
36:09 Parce que c'est une boucherie infernale."
36:11 Et mon père, on ne se parlait pas beaucoup,
36:13 parce que mon père était...
36:15 Bon, enfin bref, on avait des relations épouvantables.
36:17 Il est devenu de la guerre violent, ténébreux.
36:19 Enfin bon, bref,
36:21 les rapports étaient très compliqués
36:23 avec ma mère, avec moi, etc.
36:25 Bon, pas avec tous les enfants.
36:27 Mais mon père,
36:29 il ne s'est pas fait utiliser de la guerre, tout simplement.
36:31 Pourquoi ? Ben ils sont touchements dans sa section.
36:33 C'était le survivant. Vous savez, la culpabilité du survivant,
36:35 ce que c'est.
36:37 Parce que voilà, il s'en voulait beaucoup.
36:39 En plus, il avait son meilleur ami,
36:41 enfin disait-il,
36:43 qui était un pianiste
36:45 à Brooklyn,
36:47 qui a perdu un bras et qui allait supplier
36:49 de l'aider à continuer à avancer.
36:51 Et mon père a suivi les ordres.
36:53 C'est-à-dire, il fallait aller à la dune, vite, vite, vite.
36:55 Et on leur avait dit, de toute façon,
36:57 on va suivre, mais personne ne suivait, parce que de toute façon,
36:59 je dis, la mer était rouge.
37:01 Et je sais que moi, j'ai entendu mon père,
37:03 il ne parlait pas à moi,
37:05 il racontait qu'il avait tiré
37:07 un bras et que
37:09 il n'y avait rien.
37:11 C'était ça, quoi.
37:13 Et la mer était rouge, de sang.
37:15 - L'une des particularités de Miami Beach,
37:17 contrairement aux autres places de débarquement,
37:19 c'est qu'il n'y a pas eu les bombardements aériens,
37:21 on ratait.
37:23 Les défenses allemandes étaient là, complètement là.
37:25 - Il y avait une division qui n'était pas prévue et qui était là.
37:27 Une division allemande.
37:29 - Ils ont laissé un tout petit peu avancer les soldats,
37:31 avant de les carnarder.
37:33 Ça a été un carnage.
37:35 Et un autre témoignage que je voulais vous faire écouter, celui de Gwenaël Bolloré,
37:37 qui est disparu en 2001, mais qui a été
37:39 le plus jeune membre des commandos Kieffer.
37:41 Il avait 18 ans. On a ressorti ce matin une archive.
37:43 - C'est ici, il y a 25 ans, que les commandos français ont débarqué.
37:49 - Vous étiez combien ?
37:51 - Nous étions 177.
37:53 De toutes les parties de la France,
37:55 mais il y avait à peu près la moitié de Breton.
37:57 - Vous avez quel âge ?
37:59 - 18 ans.
38:01 - Qu'est-ce que vous avez ressenti ?
38:03 - Les impressions, quand nous avons échoué,
38:05 à vrai dire, nous avions
38:07 des choses très importantes à faire,
38:09 et nous n'avions pas eu beaucoup d'émotions.
38:11 Nous avions notre travail.
38:13 A tel point d'ailleurs, que quand nous sommes rentrés dans l'eau,
38:15 en descendant des barges, nous avions d'eau jusqu'à la poitrine,
38:17 et aucun de nous n'a eu le sentiment d'être mouillé.
38:21 Nous sommes restés avec ces costumes-là pendant plusieurs jours.
38:23 La véritable impression,
38:25 très émouvante,
38:27 c'est quand la flotte est arrivée,
38:29 nous étions à fond de cal,
38:31 et au petit jour, on nous a fait monter sur le pont,
38:33 il y avait un silence absolu,
38:35 et alors là, nous avons vu,
38:37 à l'horizon, la terre de France.
38:39 Et ça, ça a été pour nous tous,
38:41 vraiment quelque chose de très poignant.
38:43 - Ça, c'était l'oncle Vincent Bolleré, le créateur d'une grande maison d'édition,
38:45 qui s'appelle "La Table Ronde".
38:49 Et son témoignage est très...
38:51 Mais alors, lui, il était super préparé.
38:53 Il a été préparé,
38:55 le commando Kieffer, ça a été des années,
38:57 des années de préparation dures.
38:59 C'est des super commandos,
39:01 et les gens qui ont débarqué étaient des super soldats.
39:03 C'était le cas de votre père ?
39:05 - Non. Parce que c'était très jeune, mon père,
39:07 c'était avec ses copains, ils avaient 20 ans, 20 ans et quelques,
39:09 mon père, je crois, à l'époque, il avait 24 ans,
39:11 23 même.
39:13 Et il découvrit la guerre,
39:15 il n'aimait pas la guerre,
39:17 il est venu pour gagner.
39:19 Et surtout...
39:21 - Ce que je veux dire, c'est que là, on a quand même affaire
39:23 à des gens qui étaient hyper préparés.
39:25 Et en général, dans les fictions,
39:27 dans le soldat aérien, et d'autres films,
39:29 on a affaire à des militaires
39:31 qui sont prêts au combat.
39:33 - Non mais, par exemple, ce matin, un vétéran racontait
39:35 "Nous, on n'avait jamais connu,
39:37 on ne nous avait jamais expliqué, on n'a jamais été préparé
39:39 à ce qu'on a connu ce jour-là,
39:41 lorsqu'on a débarqué sur la plage."
39:43 - Mon père était dans des programmes en Afrique,
39:45 comme ça...
39:47 - Oui, bien sûr, ils sont tombés là-dedans,
39:49 et de toute façon, c'était le système
39:51 américain d'autrefois, vous savez, c'était la masse.
39:53 On envoie, on envoie, on envoie,
39:55 c'est de la chair à canon,
39:57 et puis à un moment donné, on va finir par passer.
39:59 C'est comme ça que ça s'est déroulé, d'ailleurs.
40:01 Avec l'espèce de panique,
40:03 ça, mon père racontait, j'entendais ça,
40:05 l'espèce de panique des jeunes
40:07 qui sautaient les uns après les autres,
40:09 dans une mer rouge, au milieu des bras,
40:11 des têtes, enfin, des trucs, absolument.
40:13 Donc, effectivement, parce que là,
40:15 ils sont tombés dans un piège à Mahabitch.
40:17 C'était dur ailleurs, parce qu'il y a eu des tirs partout,
40:19 mais c'est vrai qu'à Mahabitch,
40:21 ça reste vraiment
40:23 le charnier du débarquement.
40:25 - Si je peux me permettre, ce que je trouve très touchant
40:27 dans votre récit personnel, c'est qu'en fait,
40:29 ça fait écho... Tous les Français, en fait, sont dans leur famille,
40:31 des histoires personnelles,
40:33 soit d'hommes qui sont tombés à la guerre,
40:35 lors de cette guerre, soit
40:37 d'hommes qui sont revenus des camps de prisonniers,
40:39 ou pas, d'ailleurs, avec des traumas,
40:41 avec, justement, des conséquences
40:43 importantes pour les familles, et ça reste
40:45 dans notre histoire, dans nos chers,
40:47 dans nos familles, dans nos générations,
40:49 et je trouve que c'est ça aussi, aujourd'hui,
40:51 qu'on revivait, quelque part, au-delà de tout ce drame,
40:53 au-delà de ce pan d'histoire
40:55 absolument incroyable. - Et je pense que ça a été
40:57 très réussi.
40:59 Emmanuel Macron, en fait, sait faire ce genre de choses.
41:01 - Oui, bien sûr.
41:03 C'est un exercice qu'il apprécie particulièrement,
41:05 être le chef d'orchestre de ce genre de commémorations.
41:07 On n'a jamais autant commémoré que depuis 2017,
41:09 en réalité. - Demain, on commémore encore.
41:11 En même temps, c'était une réussite, quoi.
41:13 - C'était une réussite.
41:15 - On commémore encore demain, ou pas ?
41:17 Il y a encore d'autres commémorations, demain ?
41:19 - Il y a d'autres commémorations, demain, bien sûr.
41:21 - Et attention, il y aura aussi des objectifs nationals de je ne sais qui,
41:23 en quelque temps, parce qu'il fait ça aussi,
41:25 mais ça, c'est bien.
41:27 - On a fini. Merci, monsieur Gisbert,
41:29 d'être venu, ça a fait très plaisir.
41:31 Je remercie Véronique Réaquin,
41:33 Adrien Fontenot et Alexandre Déril, qui m'ont aidé
41:35 à préparer cette émission.
41:37 Et à Joanne Tatiana. - Et Viviane.
41:39 - Merci beaucoup. Je voulais qu'on se quitte.
41:41 Maureen Vidal, dans un instant, pour l'édition du soir.
41:43 Julien Pasquet pour Assoir Info, évidemment.
41:45 Je voulais juste qu'on se quitte avec des images de vétérans britanniques
41:47 qui étaient à Romange et qui ont
41:49 entonné une chanson écossaise
41:51 qui s'appelle "Whole Long Scene",
41:53 plus connue chez nous par
41:55 "Ce n'est qu'un au revoir".
41:57 ...
42:17 (acclamations)