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Regardez L'invité de RTL avec Amandine Bégot du 01 juillet 2024.

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00:00RTL 7h43, Amandine Bégaud vous recevez ce matin le coordinateur de la France Insoumise,
00:08membre du nouveau Front Populaire et réélu par ailleurs député, Manuel Bompard.
00:12Manuel Bompard, Jean-Luc Mélenchon l'a dit hier soir, vous étiez d'ailleurs juste derrière lui,
00:16le pays doit choisir ou bien le nouveau Front Populaire ou bien le Rassemblement National.
00:21Ça veut dire que vous appelez ce matin tous ceux qui n'ont pas voté pour vous à le faire,
00:25à faire barrage, comme on dit, contre le Front National ?
00:28Oui, bien évidemment que j'appelle tous ceux qui n'ont pas voté pour nous
00:32et de manière générale aussi tous ceux qui n'ont pas voté,
00:35parce que si effectivement hier une des bonnes nouvelles c'était quand même une mobilisation en hausse
00:42en termes de taux de participation par rapport à ce qu'on avait pu observer aux dernières élections européennes
00:46ou aux élections législatives de 2022,
00:49il y a encore plus de 30% des Françaises et des Français qui ne se sont pas déplacés
00:53aux urnes hier soir pour le premier tour de ces élections législatives.
00:56Et donc moi effectivement j'en appelle d'abord à eux, à celles et ceux qui ne se sont pas déplacés,
01:02en leur disant que vous avez en quelque sorte l'avenir du pays entre vos mains
01:06et puis j'appelle également effectivement ceux qui ont porté leur surfrage sur d'autres candidats
01:12et je leur dis des choses très simples, avec votre bulletin de vote
01:16vous pouvez à la fois empêcher l'arrivée au pouvoir de l'extrême droite
01:19et vous pouvez mettre au pouvoir un gouvernement du nouveau Front Populaire
01:23avec un programme que nous avons présenté, que nous avons chiffré
01:27et qui aura un impact immédiatement dès le mois de juillet sur la vie des Françaises et des Français.
01:31C'est l'abrogation de la réforme des retraites d'Emmanuel Macron par exemple
01:34qui a quand même été je crois un gros sujet de mobilisation l'année dernière.
01:38C'est l'augmentation des salaires, à commencer par le SMIC,
01:41c'est le blocage des prix sur les produits de première nécessité,
01:43bref c'est des mesures, des décisions qui vont changer immédiatement leur vie.
01:47Emmanuel Macron lui de son côté a appelé un large rassemblement
01:51clairement démocrate et républicain.
01:53François Bayrou a dit je n'ai aucun problème avec les candidats socialistes,
01:56les candidats écolos, les candidats LR.
01:58C'est avec les candidats LFI que ça coince.
02:00Est-ce que vous regrettez que le camp majoritaire, majorité présidentielle sortante
02:05ne soit pas plus clair ?
02:07C'est clair qu'il y a une forme de cacophonie dans les expressions
02:11puisqu'elles ne sont pas toutes les mêmes entre ce que dit Emmanuel Macron,
02:14ce que dit Monsieur Bayrou, ce qu'a dit Monsieur Philippe,
02:16ce qu'a dit Gabriel Attal lui-même.
02:19La première chose que je veux vous dire c'est que,
02:21hier soir et aujourd'hui encore davantage,
02:24Emmanuel Macron n'est pas en mesure d'appeler à quelque rassemblement que ce soit.
02:28Parce que s'il y a un premier défait dans cette élection législative,
02:33c'est bien lui.
02:34C'est-à-dire qu'il est hors-jeu d'après vous ? C'est fini ?
02:36Il n'y a pas à donner de consignes ?
02:37Non mais c'est-à-dire qu'il y a une hypothèse qui a été tranchée définitivement hier,
02:41c'est que Gabriel Attal ne sera plus Premier ministre
02:44et que le camp macroniste n'a pas la possibilité de disposer d'une majorité absolue.
02:49Donc je ne crois pas qu'il soit très bien placé pour appeler au rassemblement autour de lui.
02:53Mais quand on regarde les projections, pour l'instant,
02:56pas question non plus que le nouveau faux populaire ait une majorité absolue.
03:00Je voudrais qu'on comprenne bien la règle chez vous.
03:03Jean-Luc Mélenchon a dit « Retrait sans condition de tous les candidats LFI arrivés troisième ».
03:08Vous nous le confirmez ce matin ?
03:09Non, Jean-Luc Mélenchon a dit « Retrait sans condition
03:12de tous les candidats LFI arrivés troisième »
03:14dans l'hypothèse où le Rassemblement National est en tête
03:17et donc est en mesure d'emporter des sièges supplémentaires.
03:21Notre consigne, notre mot d'ordre, on va dire,
03:24parce que le terme de consigne, vous savez, les électrices et les électeurs font bien ce qu'ils veulent à la fin.
03:28Mais notre mot d'ordre, ce n'est pas une voix, pas un siège de plus pour le Rassemblement National.
03:33Pour être très concret, prenons par exemple la circonscription d'Elisabeth Borne dans le Calvados.
03:38L'ERN est arrivé premier, l'ancienne première ministre deuxième,
03:41et le candidat LFI troisième, il s'est retiré.
03:43Ça veut dire, Manuel Bompard, ce matin, que vous appelez à voter Elisabeth Borne,
03:47celle qui a porté la réforme des retraites.
03:48Non, ça ne veut pas dire ça.
03:49Attendez, attendez, que les choses soient très claires,
03:52ça veut dire pas une voix pour le candidat du Rassemblement National sur cette circonscription.
03:57Mais ça veut dire quoi ? Voter blanc alors ?
03:58Non, ça veut dire qu'après, les électrices et les électeurs feront ce qu'ils ont à faire,
04:03ce qui leur paraît le plus juste, entre les différentes hypothèses qui s'offriront à eux.
04:08Mais pardon, pas une voix, ça veut dire ?
04:10Ce que nous excluons, c'est celle de voter en faveur du Rassemblement National.
04:13Mais pas une voix, ça peut vouloir dire voter pour Elisabeth Borne,
04:15voter blanc ou ne pas aller voter ?
04:16Exactement.
04:17Et bien, chacune et chacun fera comme il le sent, comme il l'entend.
04:20Mais en tout cas, aucun d'entre eux, et nous le souhaitons,
04:23ne donnera sa voix au Rassemblement National.
04:26Mais vous savez que ce genre de propos ou d'attitude, ça peut faire perdre Elisabeth Borne, par exemple.
04:30Et donc, élire le candidat du Rassemblement National, si les gens ne vont pas voter ?
04:33Madame, moi, je ne suis pas propriétaire des électrices et des électeurs
04:37qui ont décidé de voter pour notre candidat, et je les en remercie d'ailleurs sur cette circonscription.
04:42C'est les électeurs et les électrices qui décideront, en connaissance de cause,
04:47quelle est la meilleure attitude à avoir.
04:49Mais en l'occurrence, la question que vous me posiez,
04:51c'est qu'est-ce que nous faisons vis-à-vis du candidat qui était en mesure d'être qualifié au second tour ?
04:57Et sur ce point-là, notre position est très claire.
05:00Il s'est retiré, il l'a annoncé,
05:02puisqu'il est en troisième position et que le Rassemblement National est en première position.
05:07S'il avait décidé de maintenir sa candidature,
05:09il laissait la possibilité pour le Rassemblement National d'emporter ce siège.
05:12Autre circonscription, celle de Gérald de Darmanin dans le Nord.
05:16Là aussi, le candidat de la France Insoumise est troisième, le RN deuxième,
05:19Gérald de Darmanin premier pour l'instant.
05:21Pas de retrait ?
05:22Non, puisque ce n'est pas le Rassemblement National qui est arrivé en tête dans cette circonscription.
05:26Mais ça risque d'être très serré et une triangulaire...
05:30C'est risqué, vous prenez un par...
05:32Je veux bien répondre à chacune des 577 circonscriptions.
05:36Non, mais c'est pour qu'on comprenne bien clairement quels sont les consignes.
05:39Je ne vous en fais pas le repas, je vous dis juste que notre principe est très simple,
05:42il est très clair. Si vous voulez, je le redis une deuxième fois.
05:45C'est très simple.
05:46Quand le Rassemblement National est en tête et donc en mesure de l'emporter,
05:50et quand nous arrivons en troisième position, nous prenons nos responsabilités.
05:54Et vous m'avez posé la question sur l'attitude, en quelque sorte,
05:58le comportement du camp macroniste.
06:00Et bien oui, je souhaite que le camp macroniste prenne ses responsabilités
06:03d'une manière aussi claire que la nôtre.
06:05Pour les candidats qui ont été exclus de la France Insoumise,
06:09je pense par exemple à Alexis Corbière en Seine-Saint-Denis...
06:11Ils n'ont pas été investis.
06:12Pas été investis.
06:13Ceux-là, quand ils sont arrivés en tête, ceux qui n'ont pas été investis,
06:17est-ce que le candidat LFI, investi, lui va se retirer ou pas ?
06:20Ça dépend des configurations.
06:21En l'occurrence, pour les personnes que vous citez,
06:24on est en phase de second tour qui vont opposer deux candidats de gauche.
06:29Donc en l'occurrence, le maintien de nos candidats...
06:32Ce n'est pas forcément le cas pour Daniel Simonnet, je crois.
06:34Si, si, c'est le cas pour Daniel Simonnet.
06:36Donc c'est deux candidats de gauche ?
06:38Donc il n'y a aucun risque, aucune menace,
06:41que ces circonscriptions puissent partir dans tel ou tel camp
06:45qui ne concourrait pas, en quelque sorte,
06:47à favoriser l'obtention d'une majorité absolue pour le nouveau front populaire.
06:52Maintenant, je dois dire sur ces candidats,
06:54qu'on a été confrontés quand même dans cette campagne,
06:57à des attitudes que je regrette profondément.
06:59Cette manière d'essayer, en quelque sorte,
07:01de faire croire qu'on était les candidats officiellement investis
07:04par le nouveau front populaire, alors que ce n'était pas le cas,
07:06je crois que ce n'est pas respectueux des électrices et des électeurs.
07:09Il y aura des sanctions à l'issue ?
07:11Ils feront partie de la France Insoumise ou pas à l'issue ?
07:14Non, puisqu'à partir du moment où ils se sont présentés
07:17contre les candidats investis officiellement par la France Insoumise,
07:21entendez qu'ils ne peuvent pas se revendiquer de cette étiquette.
07:24Ils en sont exclus donc ?
07:25Exclus, ça c'est...
07:27S'auto-exclus, c'est ce que vous nous dites ce matin ?
07:28Non, il y a des instances à la France Insoumise,
07:30elles seront amenées à se prononcer sur ce sujet,
07:32mais il y a une règle de base,
07:34elle n'est pas propre à la France Insoumise,
07:35elle s'applique sur l'ensemble des organisations politiques,
07:37c'est que si vous vous présentez contre le candidat
07:40officiellement investi par une organisation politique,
07:42généralement, vous ne pouvez plus en faire partie.
07:45Ça vaut aussi pour François Ruffin, ça ?
07:47Ah non, pas du tout, François Ruffin,
07:48il a été investi par la France Insoumise,
07:51donc bien évidemment, il n'est pas dans ce cas de figure,
07:53mais je crois, sans vouloir parler à sa place,
07:56qu'il a eu des propos, que je trouve assez regrettables d'ailleurs,
07:59la semaine dernière, dans lesquels il prenait ses distances
08:01de manière assez claire avec la France Insoumise.
08:03Donc lui non plus, demain, il n'en sera plus, sans doute ?
08:05C'est à lui qu'il faut poser la question.
08:07Il sera là demain matin, je lui poserai la question.
08:09Vous saluez l'attitude, pour le coup,
08:11du camp de la majorité présidentielle sortante,
08:14qui s'est désisté face à lui, cette nuit ?
08:16Je salue cette attitude et j'espère qu'elle se reproduira
08:20dans l'ensemble des circonscriptions
08:22dans lesquelles la même situation se présente.
08:25Et je dois dire qu'aujourd'hui, ce n'est pas le cas.
08:28Et quand j'ai entendu, par exemple,
08:30les propos d'Edouard Philippe hier,
08:32je trouve qu'il y a...
08:33Qui dit ni LF ni RN ?
08:34C'est totalement insupportable et inacceptable.
08:36Vous ne pouvez pas mettre sur le même plan
08:38une formation politique qui vise à,
08:40et qui a comme projet politique,
08:42de classer, en quelque sorte, les citoyens,
08:44en fonction de leur confession religieuse,
08:46de leur couleur de peau, de leurs origines,
08:48et une formation politique comme la France Insoumise,
08:50qui défend des principes d'égalité,
08:52des principes universels.
08:54Cette manière d'essayer de construire une symétrie
08:56entre ces deux formations est tout simplement insupportable.
08:58Manuel Bompard, Jean-Luc Mélenchon était le premier
09:00à prendre la parole hier soir au nom de la France Insoumise.
09:02Vous étiez juste derrière lui.
09:03Est-ce que vous nous confirmez ce matin
09:05que quel que soit le résultat, ce ne sera pas le Premier ministre ?
09:07Si il y a une majorité absolue
09:10du nouveau Front Populaire à l'Assemblée Nationale,
09:13nous désignerons les différentes composantes
09:16du nouveau Front Populaire à un candidat à Premier ministre.
09:18Et nous, depuis le début, nous disons que ce candidat
09:20à Premier ministre devra émaner
09:22de la formation politique.
09:24C'est comme ça que ça fonctionne dans toute coalition.
09:26Donc, mets les yeux dans les yeux ce matin.
09:28Vous ne pouvez pas me dire que ce ne sera pas lui.
09:29Imaginons qu'elle est fille.
09:30Les yeux dans les yeux, à mon avis.
09:32Les yeux dans les yeux, je vous dis exactement
09:34ce que Jean-Luc Mélenchon a dit.
09:36Je vous dis exactement ce que Jean-Luc Mélenchon a dit
09:38à plusieurs reprises la semaine dernière.
09:40Il a dit que je ne suis candidat à rien.
09:41Oui, mais vous, Manuel Bompard,
09:43si la France Insoumise est en tête
09:45de ce nouveau Front Populaire de gauche,
09:48c'est ce nom-là que vous pousserez ou pas ?
09:50Forcément, il peut y en avoir d'autres.
09:52Et vous ne me dites pas non ?
09:53Je ne l'exclus pas, je ne l'impose pas.
09:55Je dis exactement la même chose.
09:56Mais vous comprenez que ça fasse peur
09:57à un certain nombre d'électeurs de gauche, ça ?
09:58Non, je crois que les Françaises et les Français
10:01qui nous écoutent, ils veulent savoir
10:03qu'est-ce qu'on va faire concrètement,
10:05quel programme on va mettre en œuvre
10:07pour changer la vie des gens.
10:09Et les Françaises et les Français de gauche,
10:12comme vous dites, je vous rappelle
10:13qu'il y a deux ans de ça,
10:14ils ont été 22% des Françaises et des Français
10:17à voter en faveur de la candidature
10:19de Jean-Luc Mélenchon à l'élection présidentielle.
10:21Donc, excusez-moi de dire et de considérer
10:25qu'il a une certaine forme de légitimité.
10:27Mais ensuite, il faut écouter
10:29ce que dit Jean-Luc Mélenchon lui-même.
10:30Il dit, je n'ai pas l'intention de m'imposer
10:32et je ne suis candidat à rien.
10:34Donc, je crois que c'est des propos
10:35qui sont assez clairs.
10:36Mais si je dis, est-ce qu'il sera Premier ministre ?
10:38Vous pouvez dire peut-être, c'est ça.
10:40Mais si vous me posez la question de savoir si…
10:42Non, mais c'est simple.
10:43Oui, non, peut-être.
10:44Ben non, il peut y avoir plein d'autres réponses
10:46que oui, non, peut-être.
10:47Il peut y avoir probablement ou probablement pas,
10:49par exemple, si vous voulez…
10:50Alors, probablement ou probablement pas.
10:51Non, mais je ne vais pas parler
10:52à la place de Jean-Luc Mélenchon.
10:53Non, non, mais je vous demande,
10:54c'est vous le coordinateur de la France insoumise ?
10:56Vous avez raison, c'est moi le coordinateur
10:57de la France insoumise.
10:58C'est vous le chef ou pas ?
10:59Non, mais c'est vous le chef ou c'est lui ?
11:00Le chef, je ne sais pas,
11:01je suis le coordinateur de la France insoumise.
11:03Mais je crois qu'à la France insoumise,
11:05comme dans, j'espère, d'autres formations politiques,
11:07je ne décide pas seul.
11:08Donc, excusez-moi,
11:09mais je ne vais pas faire de la politique fiction.
11:11Pour l'instant, on est engagé dans un deuxième tour
11:13de ces élections législatives.
11:14Mon objectif, c'est de conquérir
11:16avec le nouveau Front populaire
11:17une majorité absolue de députés.
11:19Si nous y parvenons,
11:20alors il y aura un choix
11:21qui devra se faire en discussion
11:23les uns avec les autres,
11:24pour avoir un Premier ministre
11:26le mieux à même de pouvoir appliquer ce programme.
11:28Mais on l'a bien compris,
11:29vous ne dites pas non à Jean-Luc Mélenchon, Premier ministre.
11:31Merci beaucoup.

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