Face à l'Info Été (Émission du 29/07/2023)

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Tous les soirs et pendant tout l'été, les chroniqueurs de #FacealinfoEte débattent de l'actualité du jour de 19h à 20h

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00:00 Bonsoir à tous, très heureux de vous retrouver dans Face à l'Info l'été.
00:05 Merci de votre fidélité, vous êtes de plus en plus nombreux à regarder Face à l'Info
00:09 l'été avec Régis Le Saumier, dans un instant que vous allez retrouver Nathan Devers également
00:15 et Philippe Guibert autour de cette table qui décrypteront l'actualité.
00:20 Mais tout de suite, on fait un point sur les dernières actualités avec vous Isabelle
00:24 Piboulot.
00:25 Bonsoir Isabelle.
00:26 Il y a eu du monde sur les routes pour le traditionnel chasse et croisée.
00:31 Entre les vacanciers de juillet et d'août, plus de 1000 km de bouchons ont été relevés
00:36 à la mi-journée par Bison Futé.
00:38 Ce samedi était classé rouge dans le sens des départs au niveau national.
00:41 Le trafic sera plus fluide demain sur tout le territoire.
00:45 Ce dimanche est classé vert dans les deux sens de circulation.
00:48 A l'Elysée, Emmanuel Macron a présidé cet après-midi un conseil de défense et de sécurité
00:54 national concernant la situation au Niger.
00:57 Après le coup d'état militaire contre le président élu Mohamed Bazoum, la France
01:02 a décidé de suspendre toutes ses actions d'aide au développement et d'appui budgétaire
01:07 au Niger.
01:08 Paris demande le retour sans délai de l'ordre constitutionnel nigérien.
01:12 Et puis en Formule 1, la pluie ne l'a pas freinée.
01:16 Max Verstappen a remporté la course sprint du Grand Prix de Belgique.
01:20 Le Néerlandais, leader au championnat du monde, est parti en tête et s'est imposé
01:24 devant l'Australien Oscar Piastri.
01:26 Le Français, Pierre Gasly, troisième au volant de son Alpine.
01:29 Rendez-vous demain à 15h pour le départ du GP de Belgique à suivre sur Canal+.
01:35 Merci Isabelle.
01:37 Prochain point sur l'actualité, ce sera à 20h.
01:40 Face à l'info, l'été au sommaire ce soir.
01:42 La Méditerranée brûle et les écologistes en France regardent notre barbecue.
01:48 Alors que les îles méditerranéennes sont sous les flammes, la responsabilité des
01:52 consommateurs de viande est pointée du doigt par les Verts, notamment Sandrine Rousseau.
01:55 Et cela semble bien dérisoire et culpabilisateur.
01:59 Alors pourquoi cette posture ? Et pourquoi les écologistes ne prennent pas de la hauteur
02:04 pour s'emparer de ce sujet ? Philippe Guibert se penche sur ce constat dans un instant.
02:09 Elle a commencé début juin la contre-offensive de l'armée ukrainienne destinée à repousser
02:15 les forces russes, appuyées par de puissants équipements occidentaux.
02:19 Le président ukrainien a annoncé aujourd'hui s'être rendu sur la ligne de front après
02:23 des gains plutôt modestes.
02:25 Alors que comprendre de la situation, quelle perspective, il s'est rendu plusieurs fois
02:29 sur zone, il connaît bien la région.
02:31 L'analyse et les informations régissent le sommier.
02:35 Et puis Emmanuel Macron a présidé cet après-midi un conseil de défense après le coup d'état
02:41 au Niger.
02:42 Le Niger, dernier allié de Paris dans la région du Sahel où se trouvent 1500 soldats.
02:46 Que peut faire la France ?
02:47 Peut-on craindre une situation similaire à celle du Mali où notre pays a démantelé
02:52 ses bases ?
02:53 Quelles conséquences ?
02:54 On va y revenir dès 19h30 avec Régis Le Sommier.
02:58 Et puis cette avancée qui soulève des questions majeures.
03:02 Des scientifiques ont fait revivre un verre gelé il y a 46 000 ans dans le permafrost
03:08 sibérien.
03:09 Une véritable prouesse pour les chercheurs allemands qui ne connaissent pas encore l'espèce.
03:13 Mais qu'est-ce qu'on peut en savoir plus ?
03:19 C'est ce que nous dira l'écrivain Nathan Devers en fin d'émission.
03:24 Des décryptages passionnants.
03:27 Perspective des décryptages pour prendre de la hauteur.
03:29 Régis Le Sommier, Philippe Guivert, Nathan Devers.
03:31 Ça commence dans un instant.
03:32 Bonsoir Régis Le Sommier.
03:48 On va revenir sur la guerre en Ukraine.
03:54 Bonsoir Philippe Guivert.
03:55 La parole à vous.
03:56 Dans un instant on va parler écologie.
03:58 Nathan Devers, bonsoir.
03:59 On a très envie d'en savoir plus sur ce verre retrouvé 46 000 ans après.
04:05 Il était congelé.
04:06 Il est en vie.
04:07 C'est Hibernatus.
04:08 Énormément d'interrogations.
04:09 Vous nous dites tout.
04:10 On va commencer, je vous le disais avec ce tweet de Sandrine Rousseau.
04:14 Il a fait beaucoup réagir cette semaine.
04:16 Le député écologiste, la députée écologiste a établi une corrélation entre consommation
04:22 de viande et les incendies qui touchent le pourtour méditerranéen.
04:26 La consommation de viande est une des causes.
04:28 Vous voyez de ce qui se passe en Algérie, Espagne, Grèce, Chine, Arizona.
04:31 Et parti Philippe Guivert.
04:33 En somme, la Méditerranée brûle et les écologistes sont en train de regarder cet été notre
04:39 barbecue.
04:40 Oui Olivier, c'était il y a presque 21 ans, en septembre 2002, au sommet de la terre
04:46 de Johannesburg que Jacques Chirac avait eu cette formule frappante, reprise souvent depuis
04:52 "notre maison brûle et nous regardons ailleurs".
04:55 Jacques Chirac ne faisait pas référence seulement au réchauffement climatique, mais
05:00 il faisait bien référence aussi, dénonçant notre indifférence et notre surconsommation
05:06 et l'indifférence en particulier de nombreux grands pays, dont les Etats-Unis, à juste
05:11 titre.
05:12 Il ajoutait dans son discours "on ne pourra pas dire que nous ne savions pas".
05:17 Et en effet, on ne peut pas ignorer que quelque chose cloche dangereusement dans le modèle
05:22 économique et social de la globalisation depuis plusieurs décennies.
05:27 C'était il y a 20 ans, Philippe, 20 ans après.
05:30 Qu'est-ce qui se passe ?
05:31 20 ans après, qu'est-ce qui se passe ? C'est que notre maison brûle en effet.
05:34 Et la Méditerranée a brûlé cette semaine comme d'autres régions du monde, mais je
05:39 m'attarde sur la Méditerranée.
05:41 Or, parce que pour nous, Européens et pour nous, Français, la Méditerranée c'est un
05:45 peu notre maison, de Jérusalem pour les religions, pardonnez-moi, jusqu'à Athènes pour la
05:54 philosophie et les sciences, et à Rome pour le droit et la politique, c'est le berceau
06:00 de notre civilisation européenne.
06:02 C'est ainsi que Paul Valéry la définissait.
06:03 C'est ce qui s'est passé en Grèce, on en a beaucoup parlé, mais aussi en Sicile,
06:09 sur laquelle je voudrais insister parce qu'on en a un petit peu moins parlé, est en effet
06:13 dramatique.
06:14 À Palerme, où il a fait jusqu'à 47 degrés lundi, où il y a 700 000 habitants et des
06:21 joyaux de l'art baroque, de la contre-réforme catholique, et des joyaux de l'art bonormand
06:27 qui n'existent qu'en Sicile, Palerme, donc cette ville merveilleuse, a été cernée
06:32 par les flammes.
06:33 Une de ses plus anciennes églises et couvents ont brûlé.
06:37 Plusieurs morts sont à déplorer.
06:40 Un peu plus loin, sur l'île, un temple grec qui est unique presque au monde, même
06:46 en Grèce on n'en trouve pas des comme ça, a été gravement menacé.
06:49 Le feu s'est vraiment arrêté à quelques mètres du temple.
06:52 La Sicile est pourtant habituée aux très fortes chaleurs depuis très longtemps.
06:57 Elle est même habituée aux incendies sporadiques l'été, qui parfois sont d'origine criminelle.
07:04 Il y a une économie clandestine en Sicile.
07:06 Mais là, dans la seule journée de lundi dernier, plus de 350 incendies se sont déclarés
07:13 et l'aéroport de Palerme a failli être brûlé avec ces touristes qui arrivaient
07:19 ou qui repartaient.
07:20 Comme dans plusieurs îles grecques, comme dans le nord de l'Algérie, il faut bien
07:26 regarder cette realité quand même en face.
07:28 La Méditerranée, ses pourtours et ses îles risquent de devenir, dans les années qui
07:33 viennent, difficilement habitables, au moins une partie de l'année, la partie la plus
07:39 estivale.
07:40 Et je ne parle pas des animaux et de la végétation, ni du patrimoine considérable qu'on trouve
07:44 en Sicile et ailleurs, et qui eux ne pourront pas s'échapper de la fournaise.
07:49 Alors effectivement, Philippe, vous vous rappeliez ces mots de Jacques Chirac, "le monde brûle
07:52 et nous regardons ailleurs".
07:54 Mais aujourd'hui, nous, où regardons-nous finalement ?
07:58 Eh bien oui, c'est une question finalement qui a été assez peu abordée dans l'actualité
08:04 et dans le débat politique.
08:05 Donc je suis allé voir du côté de nos amis écologistes, censés mieux regarder les réalités
08:11 climatiques que les autres, et censés regarder a priori au bon endroit, puisque c'est leur
08:16 spécialité.
08:17 Et je constate que pendant que la Méditerranée brûle, comme vous l'avez dit, les écologistes
08:22 ont regardé notre barbecue, ce qui m'a laissé perplexe.
08:26 Sandrine Rousseau, qui est leur porte-drapeau médiatique, a en effet déclaré sur Twitter,
08:32 on l'a vu tout à l'heure donc je le répète très rapidement, la consommation de viande
08:36 est une des causes de ce qui se passe en Algérie, en Espagne, etc.
08:39 Se prendre en photo avec un morceau de viande aujourd'hui, c'est cracher à la figure
08:44 de celles et de ceux qui fuient brûlés morts de chaleur, comme si ceux qui fuient cette
08:50 chaleur n'avaient jamais consommé de viande.
08:52 Elle ajoute dans un tweet suivant qu'il faudrait dire de 70 à 80% rien que ça, notre consommation
09:00 de viande s'en trouve se préoccuper et des consommateurs et de leur choix, et de la
09:05 filière de l'élevage.
09:06 Alors un petit décryptage de ce tweet.
09:09 La première phrase en soi de ce tweet est assez peu contestable.
09:13 Oui, la production de viande est bien une des causes de nos émissions de gaz à effet
09:19 de serre, lesquelles contribuent au réchauffement climatique, lequel contribue largement à
09:25 amplifier les incendies qu'on observe en ce moment.
09:30 Mais il faudrait ajouter, si Sandrine Rousseau était honnête, que cette production est
09:35 loin d'être la cause la plus importante.
09:38 Elle arrive loin derrière la production d'électricité quand cette électricité n'est pas nucléaire,
09:43 ce que les écologistes ont un peu de mal à regarder.
09:46 Ce nucléaire qui permet à la France d'être parmi les pays les moins producteurs de gaz
09:52 à effet de serre, ce que les écologistes aussi ne regardent pas vraiment, loin derrière
09:57 de nos consommations de pétrole, de gaz, et ne parlons même pas du charbon.
10:01 En fait, ce sont les combustibles fossiles, le charbon, le pétrole, le gaz, qui sont
10:06 responsables, ce sont les chiffres mondiaux, de 75% des émissions de gaz à effet de serre.
10:14 L'élevage de bovins et d'ovins, c'est simplement 14%.
10:18 Et dans ces 14%, la part la plus importante est liée au fait que dans certains pays,
10:25 et pas principalement en France ni en Europe, l'élevage produit de la déforestation,
10:31 qui a des effets indirects très importants sur le fait qu'on émet plus de gaz à effet
10:36 de serre, puisque ce sont les forêts qui absorbent ces gaz à effet de serre, ce qui est le cas,
10:41 pour ne pas le nommer, par exemple du Brésil.
10:42 14% ce n'est pas rien, mais enfin ce n'est pas essentiel.
10:46 Et pourquoi donc la question se pose ?
10:49 Effectivement, Philippe Guibert, parce que là vous venez de poser un constat travaillé,
10:58 des chiffres vérifiés, c'est ce qu'on attend des écologistes, puisque finalement
11:04 c'est leur raison d'être.
11:06 Mais pourquoi cette focalisation des écologistes, en particulier de Sandrine Rousseau, sur la
11:12 déforestation ? Vous l'avez répété, l'élevage c'est 14% qui contribue à la déforestation,
11:19 dans certains pays ce n'est pas grand chose au fond.
11:21 En fait, la réponse à votre question est de nature purement idéologique.
11:27 Sandrine Rousseau n'est pas écologiste, c'est une écoféministe, et pour elle, le
11:32 mal est le mal.
11:34 Et le mal est le prédateur tout à la fois des femmes et de la nature.
11:39 Et ces mâles, pas encore déconstruits, s'affirment comme mâles prédateurs, notamment à travers
11:45 la consommation de viande rouge.
11:47 Je crains que le problème de Sandrine Rousseau ne soit pas d'abord le changement climatique.
11:51 Sa préoccupation, en fait, c'est d'abord son féminisme, qui voit dans les hommes de
11:57 nombreux vices de construction, messieurs, et veut absolument dénoncer leur rôle dans
12:01 le réchauffement climatique, c'est la convergence des luttes, quitte à travestir la hiérarchie
12:08 des causes de ce réchauffement climatique, attitude typiquement idéologique qui consiste
12:13 à tordre le réel, à le modifier en fonction de sa thèse.
12:16 Si son problème à Sandrine Rousseau était vraiment le réchauffement climatique, elle
12:22 regarderait autant du côté du nucléaire, sinon plus, que du côté de nos barbecues.
12:28 D'autant que notre consommation de viande rouge en France, en particulier, est en baisse
12:33 assez nette que depuis quand même de nombreuses années.
12:36 Regarder du côté du nucléaire, c'est ce qu'a fait d'ailleurs courageusement
12:41 Greta Thunberg.
12:42 Celle-ci a changé d'avis sur le nucléaire et a dit que dans le cadre de l'urgence
12:48 climatique, il fallait utiliser l'électricité nucléaire, ce que les écologistes français
12:54 se refusent absolument à faire.
12:56 Vingt ans après le discours de Jacques Chirac, nous regardons trop souvent, par trop souvent
13:01 des biais, de biais, les réalités climatiques parce que nous sommes, et les écologistes
13:06 en premier, remplis de biais idéologiques.
13:09 C'est un biais, chez eux, qui est quasiment intégriste.
13:12 Il s'agit de façon inquisitoriale de culpabiliser et d'excommunier, ici les êtres masculins
13:20 qui sont parmi leurs cibles favorites, pour mieux leur faire expier leur péché.
13:25 C'est sans doute la raison pour laquelle, malgré un réchauffement qui s'accélère,
13:29 comme on le constate, dont on voit toutes les conséquences, les écologistes ne décollent
13:33 pas vraiment dans l'opinion et durant les élections.
13:37 La radicalité sociétale est bien une malédiction pour l'écologie.
13:42 Elle empêche de regarder la réalité en face.
13:45 Elle se contente de dénoncer des électeurs et pendant cent ans, notre maison, la Méditerranée,
13:51 brûle.
13:52 Effectivement, Philippe Guibert, peut-être une réaction à cette réflexion de Philippe
13:57 Guibert, Nathan Devers, finalement les écologistes, ce qui devrait changer avant tout, c'est
14:01 leur nom, les écologistes.
14:02 – Philippe, parler des biais et des biais idéologiques ou cognitifs face aux causes
14:07 du réchauffement climatique, il y a un exemple, me semble-t-il, qui est extrêmement parlant.
14:10 On entend beaucoup, alors je ne veux pas caricaturer, mais on entend beaucoup un certain nombre
14:15 d'écologistes nous dire qu'une des urgences face au réchauffement climatique, c'est
14:19 l'aviation.
14:20 Et ils nous le disent souvent d'ailleurs en faisant des tweets.
14:22 Et ils le font sur Twitter ou par mail ou sur les réseaux sociaux, etc.
14:25 Il y a beaucoup d'études, là je vérifiais, mais par exemple en 2021 ou en 2022, qui nous
14:31 montrent que la pollution numérique, par exemple, donc c'est-à-dire pollution qui
14:34 est liée aux mails, aux réseaux sociaux, au streaming, à Internet, etc.
14:38 Et ça dépend des années, mais par exemple 2021 ou 2022, supérieure à la pollution
14:43 aéronautique.
14:44 Or, par exemple, ça c'est une chose, on voit bien que si on prend chez un certain
14:49 nombre d'écologistes, pas tous, mais si on prend le temps de parole qu'ils consacrent
14:53 à la pollution numérique ou à l'aéronautique, on voit bien qu'ils parlent très peu de
14:57 la pollution numérique et que d'ailleurs certains parmi eux ont une utilisation massive
15:00 des réseaux sociaux.
15:01 Vous parliez de Sandrine Rousseau, elle tweet énormément.
15:03 Alors pourquoi, si vous voulez, par exemple, là, il s'attaque massivement à l'avion
15:07 et il s'attaque si peu au numérique ? Et je pense que là, il y a un autre biais qui
15:11 n'est pas exactement celui que vous disiez.
15:12 Là, c'est par exemple qu'une partie des écologistes veulent un monde de l'enracinement,
15:16 un monde où on ne peut plus voyager et que donc le numérique est compatible avec ce
15:19 monde.
15:20 Ce que je voudrais dire juste très rapidement, c'est qu'il me semble que c'est une chose
15:24 de critiquer parfois le simplisme des déclarations de Sandrine Rousseau, mais ce qu'il faut
15:27 se demander aussi, c'est qu'est-ce qu'il a rendu possible ? Or, il faut quand même
15:30 remarquer que Sandrine Rousseau a été universitaire pendant plus de dix ans, qu'elle tenait un
15:34 discours très mesuré sur le même, le même positionnement politique, mais un discours
15:39 mesuré, un discours complexe, un discours entre guillemets d'universitaire et que personne
15:42 ne l'écoutait.
15:43 Autrement dit, Sandrine Rousseau a compris que dans le débat public aujourd'hui, si
15:47 on veut être entendu, si on veut qu'on puisse être commenté, être contesté et être
15:51 au cœur de l'attention, il faut dire des bêtises, il faut dire les choses de la manière
15:54 la plus simpliste possible.
15:55 Et je suis certain que quand parfois certains se moquent du simplisme de Sandrine Rousseau,
15:59 ils ne voient pas que derrière ce "simplisme" il y a une très très grande intelligence
16:03 au sens de compréhension de comment fonctionne le débat public aujourd'hui.
16:07 - Alors, Réis Le Saumier, avant de parler de la guerre en Ukraine...
16:09 - C'est quand même très contestable puisqu'on va aborder ce sujet du Niger tout à l'heure
16:14 et justement du fameux Conseil de défense et là je lis le tweet de Sandrine Rousseau
16:18 à propos du Niger qui dit "le Niger fournit à la France l'uranium indispensable aux
16:23 centrales nucléaires".
16:24 C'est vrai que l'uranium est indispensable aux centrales nucléaires, d'où le Conseil
16:27 de défense.
16:28 Rappel, le nucléaire ne permet pas du tout l'indépendance énergétique.
16:31 En réalité, si elle avait travaillé ces dossiers, elle saurait que le Niger n'est
16:35 plus qu'un fournisseur secondaire de la France qui prend beaucoup plus d'uranium au Kazakhstan
16:40 ou dans d'autres pays et que d'abord on a à peu près 10 ans de stock d'uranium en
16:45 France.
16:46 Donc ce n'est pas du tout ce qui motive le Conseil de défense d'Emmanuel Macron en ce
16:50 moment.
16:51 Donc là encore une fois, soit elle est idiote, ce que je ne crois pas puisque vous l'avez
16:55 décrite comme étant extrêmement intelligente, mais elle essaye justement de faire des espèces
16:58 de raccourcis comme ça pour accréditer une thèse à laquelle visiblement même Greta
17:03 Thunberg ne croit plus.
17:04 Voilà.
17:05 - En tout cas, mon cher Régis, le monde secoué par les fortes chaleurs et les incendies,
17:09 Guybert nous le rappelait, le monde aussi toujours secoué par la guerre en Ukraine,
17:13 les combats se poursuivent.
17:14 L'armée russe a affirmé aujourd'hui avoir frappé la veille un centre de commandement
17:18 de l'armée ukrainienne à Dnipro, c'est dans le centre-est de l'Ukraine, alors que l'armée
17:23 ukrainienne, elle continue sa contre-offensive débutée début juin, le 4 juin.
17:28 Alors il est très compliqué, mon cher Régis, d'avoir des informations sur le terrain.
17:32 Vous êtes, vous allez sur place, vous connaissez bien la région, les téléspectateurs le
17:37 savent.
17:38 On peut affirmer non moins que pour le moment, les gains de l'armée ukrainienne restent
17:43 assez modestes.
17:44 - Alors je vais vous donner un chiffre qui a été communiqué hier lors d'une audition
17:49 devant les parlementaires par le directeur de la DRM, c'est-à-dire la direction du
17:54 renseignement militaire, Jacques Langlade de Mongrot, le général Jacques Langlade de
18:00 Mongrot, et qui, selon ses estimations, pense que depuis le 4 juin, l'armée ukrainienne
18:06 a repris 70 km².
18:08 - Donc ce qui est rien du tout.
18:10 - Alors lui, il dit "nous nous en réjouissons", mais il explique qu'on est dans une situation
18:16 de blocage, c'est-à-dire qu'il y a eu, c'est très intéressant d'ailleurs, j'encourage
18:21 nos téléspectateurs à aller regarder son tweet où il explique qu'il y a un compte
18:27 Twitter qui s'appelle Opex News, qui narre un petit peu ce qu'a dit le témoignage du
18:33 général, et si vous voulez, je ne vais pas me baser uniquement là-dessus pour ce que
18:36 je vais vous dire sur la guerre en Ukraine en ce moment, mais globalement, ce que pense
18:41 le général, c'est qu'il n'y aura pas d'armes qui vont être ce qu'on appelle des "game
18:45 changers".
18:46 Vous savez, quand on a parlé des Léopards à un moment, on a dit "ça y est, ces chars
18:51 lourds vont changer les choses".
18:53 On a parlé au départ, et il prend l'exemple justement des drones turcs au début de la
18:58 guerre qui avaient un réel impact, qui s'appellent les Beraktars, et il dit "les Russes ont
19:02 absolument trouvé toute la parade nécessaire pour les anéantir, donc les Beraktars ne
19:07 sont plus intéressants".
19:08 Et il explique comment cette guerre est une adaptation permanente entre deux adversaires
19:14 dont le but, et il les compare à deux boxeurs, est de mettre KO l'autre, mais que pour le
19:19 moment ils sont toujours debout sur le ring, et que finalement leur marge de progression,
19:24 elle est moindre.
19:25 Alors, elle s'établit dans quel domaine ? Si vous voulez, vous avez à peu près 1000
19:30 kilomètres de front en ce moment en Ukraine.
19:32 L'effort principal des forces ukrainiennes a été sur le sud, la zone de Zaporozh'
19:39 et notamment, c'est-à-dire, en fait, c'est au nord de Mélitopol et au nord de Mariupol,
19:46 le but des Ukrainiens étant de percer pour arriver jusqu'à la mer Azov.
19:50 Pour le moment, ils n'y sont pas parvenus.
19:52 Ils ont perdu beaucoup, beaucoup de blindés.
19:55 Pour donner un exemple des fameux blindés, des fameuses armes que les américains leur
20:00 ont données, les véhicules de transport de troupes Bradley, qui sont extrêmement performants,
20:06 parce que c'est des véhicules qui, même quand ils sautent sur une mine, et le danger
20:09 principal pour les ukrainiens, ce sont les mines placées par les russes, eh bien, vont
20:13 blesser quelques personnes à l'intérieur, mais ça permet aussi, il y a énormément,
20:17 le blindage est extrêmement bien fait.
20:19 Environ un tiers des 100 véhicules Bradley donnés par les américains sont hors de combat
20:24 aujourd'hui.
20:25 Donc, si vous voulez, on peut considérer qu'entre 15 et 20% de tout l'armement qui
20:29 a été donné par les alliés est hors de combat depuis le 4 juin.
20:34 Donc, 70 km², 15 à 20% de l'armement hors de combat.
20:39 Des unités de réserve ont déjà été employées par les ukrainiens, parce que ce qui se passe,
20:45 c'est quand les ukrainiens essayent de percer, vous savez, il y a à peu près trois points
20:48 dans lesquels ils cherchent à percer.
20:50 Ce fameux point au sud, à l'est, dans l'oblaste de Donetsk, dans la ville pas loin de la localité
20:56 d'Andrivka, ils essayent aussi d'avancer vers l'est, et puis ils essayent toujours
21:00 de scramponner à Bakhmout et de reprendre Bakhmout aux russes.
21:03 Et les russes, eux, dans le même temps, ont déclenché une contre-offensive, eux aussi,
21:07 au nord, du côté de Kupiansk, dans la zone aussi forestière de Kremina, là où j'étais,
21:14 et là j'ai eu des infos fraîches que je peux vous donner, dans la zone de Kremina
21:17 où j'étais en janvier, les russes, les troupes russes ont à peu près avancé de trois kilomètres.
21:22 Voilà.
21:23 Donc si vous voulez, autant vous dire que par rapport au mois de janvier, quand je regarde
21:27 la carte du front aujourd'hui, quasiment pas de changement, malgré des combats extrêmement
21:34 intenses et qui, pour les ukrainiens, sont terribles parce que, vous savez, dans la zone
21:38 où ils font leur contre-offensive, alors Zaporozhe, c'est à l'est, dans cette zone-là,
21:45 la végétation, le relief est absolument plat.
21:48 Donc ce qui se passe, comme ils doivent faire leur contre-offensive, comme ils doivent avancer,
21:52 ils avancent en colonne et les russes n'ont absolument aucun problème pour les détecter,
21:57 pour les repérer, pour lancer sur eux leur drone, en particulier le drone Lancet, qui
22:02 a une capacité qui coûte très peu cher et qui est extrêmement destructeur pour les
22:06 blindés et il arrive parfois qu'une colonne entière, comme ça, se fasse anéantir en
22:11 race campagne et après il y a une autre vague qui arrive, donc on imagine ce que ça peut
22:16 faire.
22:17 Dans un Bradley, il y a huit hommes, donc quand un Bradley est anéanti, je vous dis,
22:21 il est plus résistant que les autres, mais quand vous avez un BPM ou un BTR, qui sont
22:26 de fabrication russe plus archaïque, là ce sont des véritables cimetières sur roues.
22:32 Donc voilà, une contre-offensive dont on n'a pas de chiffre au niveau des morts, mais
22:38 qui est extrêmement meurtrière, qui se développe aussi avec des attaques dans la profondeur.
22:43 Les russes l'ont fait depuis très longtemps, s'attaquant aux réseaux électriques d'abord
22:48 de l'Ukraine et ensuite à plein d'infrastructures.
22:51 Les ukrainiens aussi tentent de faire la même chose, ils ont attaqué le pont de Kerch, on
22:55 le sait, pour un objectif plus symbolique qu'autre chose, mais qui permet quand même
22:59 le ravitaillement des troupes russes, notamment sur le front sud, grâce à sa voie de chemin
23:05 de fer.
23:06 Donc à chaque fois, l'un comme l'autre essaye, mais c'est la pure guerre d'attrition, où
23:13 chaque adversaire, et pour finir sur les propos du général Langlade, lui considère que
23:19 c'est une guerre qui pourrait aller jusqu'en 2024, voire 2025, et qu'on n'en a pas fini.
23:25 Merci pour ce point de situation Régis Le Saumier, on va marquer une très courte pause
23:31 et effectivement la question qui pourra se poser ce sont les conséquences diplomatiques.
23:34 Vous disiez une situation militaire figée, on pourra effectivement s'interroger sur
23:39 les conséquences diplomatiques.
23:41 On va marquer une très courte pause et rester avec nous, puisque dans un instant on va revenir
23:45 sur ce verre ramené à la vie après 46 000 ans dans le permafrost sibérien.
23:51 Alors c'est une découverte scientifique inédite qui interroge, qui pose beaucoup de questions.
23:58 Alors si c'est vrai que dit comme ça, ça étonne et on passe à autre chose, et bien
24:01 non, non, et ça c'est Nathan Devers qui va nous l'expliquer dans un instant.
24:05 On fera un point sur le Niger aussi, que peut faire la France ? Régis Le Saumier, spécialiste
24:10 des questions internationales, nous dira tout dans un instant.
24:12 Restez avec nous, Face à l'Info, été, ça revient dans un instant.
24:16 De retour sur le plateau de Face à l'Info, été, bienvenue si vous nous rejoignez autour
24:25 de ce plateau, les décryptages de Régis Le Saumier, Philippe Guibert et Nathan Devers.
24:30 Nathan Devers, dans un instant, qui va nous parler de ce verre ramené à la vie après
24:33 46 000 ans dans le permafrost sibérien.
24:36 Et finalement, beaucoup de questions qui se posent, beaucoup de réflexions.
24:40 Vous allez nous en dire plus dans un instant.
24:41 Mais avant, l'une des actualités de la journée, c'est la question du Niger.
24:45 On va s'interroger avec vous Régis Le Saumier, que peut faire la France, puisque tout juste
24:50 rentré d'Océanie, Emmanuel Macron, il vient de présider cet après-midi un conseil de
24:54 défense et de sécurité nationale consacré justement au Niger.
24:58 Alors cette question, que peut faire la France, Régis, au Niger, autrement dit, d'être
25:04 mise devant le fait accompli de ce coup d'État ?
25:07 Oui, alors cet après-midi, il y a eu une décision.
25:10 Elle n'a pas été extrêmement commentée parce que c'était un peu dans la logique
25:15 de la posture qu'avait choisie la France vis-à-vis et face à ce coup d'État.
25:19 C'est la suspension de toutes les actions d'aide au développement et d'appui budgétaire.
25:24 Voilà ce qui a été décidé cet après-midi.
25:26 La France a demandé à la jeune au pouvoir de réinstaurer le président Mohamed Basoum
25:35 dans ses fonctions et de rétablir la constitution.
25:38 Ce que le colonel Tchiana, le chef de la garde républicaine qui a pris le pouvoir hier,
25:44 a décidé de suspendre.
25:45 Donc en fait, il y a deux parties qui ne se parlent pas.
25:49 Il faut dire que la France réaffirme son soutien au président.
25:54 Elle n'est pas la seule. L'ONU également, partie de la communauté internationale.
25:59 La Maison-Blanche aussi a demandé à ce que le président Basoum soit libéré.
26:03 Elle a aussi conditionné la poursuite de l'aide américaine au Niger au maintien de la démocratie,
26:10 par la voix d'Antonin Blinken.
26:11 Mais les Américains sont un peu plus prudents et un peu moins catégoriques que les Français.
26:17 Il faut dire que les Américains ont deux bases et une partie de leurs opérations antiterroristes en Afrique de l'Ouest basées au Niger.
26:26 Donc voilà, nous, on est toujours dans une situation où on a pris cette décision,
26:34 mais ce ne sont quelque part que des mots.
26:38 On sent très bien que le président Macron, un samedi, décrète ce conseil de défense.
26:49 C'est quand même qu'il y a quelque chose qui a quand même le feu au lac.
26:52 Alors pourquoi ? La question qu'on peut se poser, c'est...
26:54 On peut le dire clairement, mon cher Régis, ce coup d'État n'arrange pas la France.
26:59 Pas du tout.
26:59 Alors vraiment, pas du tout. Mais pourquoi, au fond ?
27:01 Il ne l'arrange pas parce que c'est un petit peu le coup de grâce d'une époque où la France a mené un combat.
27:10 Et c'est un coup de grâce quelque part avant que ce combat soit terminé.
27:15 Ce qui s'est passé, c'est que d'abord, il y a eu deux poutches qui ont précédé celui du Niger.
27:21 Je ne vais pas revenir sur les poutches, j'en avais parlé hier.
27:23 Mais ceux-là, en particulier celui au Mali, avaient consacré le retrait de l'armée française sur le Niger.
27:32 Alors au Niger, actuellement, se trouvent 1500 de nos soldats.
27:35 Ils sont sur une base aérienne à côté de l'aéroport.
27:39 Mais aujourd'hui, on le voit au nord, il y a le Tchad.
27:45 Et le Tchad, c'est là où se trouve le commandement de nos opérations au Sahel.
27:50 Mais le Niger, c'est véritablement la plaque tournante, c'est l'essentiel de nos activités dans la région.
27:55 Et en particulier celles qui sont liées au contre-terrorisme dans la zone des Trois Frontières.
27:59 La zone des Trois Frontières, elle est un petit peu au-dessus de Niamey.
28:03 On voit Niamey au centre.
28:05 Elle est évidemment entre le Mali, le Burkina Faso et le Niger.
28:08 Alors on peut bien comprendre ce qui est en train de se passer.
28:10 C'est que la troisième pièce de l'édifice français dans cette zone est en train de se retirer.
28:16 C'est-à-dire qu'on n'est pas encore chassé du Niger.
28:20 Les nouvelles autorités n'ont pas demandé que les militaires français s'en aillent.
28:24 Mais souvenons-nous de ce qui s'est passé au Mali.
28:26 Effectivement, Régis O'Mahli, cela avait commencé de la même manière.
28:31 Deux ans plus tard, les Français quittaient le pays.
28:35 Est-ce que ça peut se reproduire au Niger ? C'est la question qu'on se pose ce soir.
28:38 Ce qui est assez terrible, c'est qu'il y avait eu les mêmes condamnations.
28:42 Il y avait eu le même coup d'État.
28:45 Il était parti du camp militaire de Kati.
28:47 Il s'agissait de colonels, en particulier le colonel Goïta, qui aujourd'hui est le chef de l'agente au pouvoir au Mali.
28:56 Une série de colonels.
28:57 On était vraiment dans une situation similaire avec le président que la France avait soutenu,
29:02 qui s'appelait Ibeka, Ibrahim Boubacar Keïta, qui était en poste depuis 2013.
29:10 Et donc depuis 2013, c'est-à-dire depuis le début de l'intervention, l'opération Serval.
29:14 Et donc c'était notre allié.
29:15 Et donc ce qui s'est passé au Mali, c'est qu'au début, il y a eu condamnation.
29:21 Et puis après, comme l'édifice de Barkhane se trouvait extrêmement engagé au Mali,
29:26 avec des emprises sur tout le territoire, à Thessalit, à Kidal, à Gao, à Menaka, à Gossy,
29:33 tout le territoire a été quadrillé par des bases dans lesquelles nous avions investi
29:36 des centaines de millions d'euros pour construire ces bases pour lutter contre le terrorisme.
29:42 Eh bien, nous avons vu progressivement les tensions arriver à leur paroxysme
29:50 jusqu'à ce qu'Emmanuel Macron déclare la fin, en juin 2021, la fin de l'opération Barkhane.
29:55 Et là, le Premier ministre malien, lui, répond à la tribune de l'ONU en disant
30:00 « la France nous abandonne en plein vol ».
30:03 C'est un abandon en plein vol.
30:04 Et là, depuis, la France progressivement est partie jusqu'en août 2022,
30:11 où elle a quitté la dernière emprise, c'est-à-dire cette fameuse base historique de Gao,
30:15 là même où François Hollande avait été plébiscité pour être intervenu au Mali.
30:21 Donc, si vous voulez, ce retrait suivi ensuite par le coup d'État au Burkina Faso,
30:26 qui a donné à peu près la même chose, mais si vous voulez,
30:30 on est allé vers une accélération de ce mouvement.
30:33 Et on ne voit pas ce qui pourrait être différent au Niger,
30:37 parce que finalement, le sentiment anti-français a été stimulé depuis pas mal de temps.
30:42 Il est aujourd'hui récupéré par les Russes, mais ça, les Russes voient l'opportunité.
30:47 Mais en réalité, ce sentiment, il est dû à une présence peut-être trop importante.
30:52 Moi, mon sentiment, c'est qu'en 2013, quand nous, journalistes, accompagnions les troupes,
30:58 moi, je m'en souviens très bien.
30:59 Oui, c'est ça, parce qu'on a l'avantage de vous avoir.
31:01 Le Mali, vous le connaissez bien.
31:04 Qu'est-ce qui reste de l'action de la France aujourd'hui ?
31:07 Je vais vous donner deux exemples.
31:08 Le 2013-2014, nous arrivions dans les villages, les enfants hurlaient François Hollande.
31:13 Il y avait le sentiment que la France était venue au chevet du Mali,
31:17 qu'elle l'avait sauvée d'un mal terrible.
31:19 C'est-à-dire ces colonnes de toits règues accompagnées avec des miliciens libyens
31:23 qui fonçaient sur Bamako, qui ont établi des califats à Tombouctou.
31:29 On se souvient, les livres qui ont failli être brûlés.
31:31 Enfin bref, il y avait une terreur islamique qui s'était répandue dans le pays
31:34 et une menace pour la capitale.
31:36 Et la France s'était intervenue.
31:38 Donc la France était dans une position de sauveur du Mali.
31:41 Eh bien, ce qui s'est produit, c'est que progressivement, de sauveur,
31:44 la France a été jugée comme une puissance d'occupation,
31:47 une puissance qui n'a pas su régler les problèmes sociaux,
31:51 les problèmes de délitement de l'État.
31:53 Le Mali est aujourd'hui un État quasiment failli.
31:55 C'est un État qui ne contrôle pas une partie de ses provinces.
31:58 Et ça, ça s'est fait sous supervision française.
32:00 Alors, il faut voir aussi, mais moi, je ne peux pas être injuste
32:03 avec l'armée française dans son action, parce que je l'ai accompagnée
32:07 et j'ai vu toute la difficulté qu'elle a eue à travailler.
32:10 L'armée française a éliminé la totalité des chefs djihadistes au Sahel
32:15 pendant ses huit ans de présence.
32:17 Le problème des chefs djihadistes, c'est que, une fois qu'on en élimine un,
32:20 il y en a toujours un deuxième qui arrive et ainsi de suite.
32:22 Mais elle a véritablement mené ce combat.
32:25 Elle a essayé de mener cette action de guerre,
32:29 mais elle n'a pas mené de contre-insurrection,
32:31 comme les Américains avaient pu le faire en Irak, par exemple,
32:34 avec un certain succès.
32:35 On n'a pas réussi à recoller les morceaux.
32:38 Les Peuls, par exemple, qui est une ethnie nomade,
32:41 sont partis avec les djihadistes, alors qu'au départ,
32:43 c'était un peuple pratiquant un islam relativement modéré,
32:47 matinée d'animisme, etc.
32:49 Et qui est devenu le terreau aujourd'hui de l'EIGS,
32:54 qui est l'État islamique au Grand Sahel, donc de Daech.
32:57 Donc, si vous voulez, au nord du Mali,
32:59 s'est développé donc ACMI et au sud, l'EIGS.
33:03 Et ça, ça s'est fait sous notre supervision.
33:05 Et la population nous a rendu responsables en partie.
33:09 Et en fait, de plein de mots dont nous n'étions pas forcément responsables,
33:13 mais il aurait fallu peut-être trouver une solution,
33:15 peut-être qu'une médiation internationale
33:18 ou une formation multiple aurait permis de ne pas faire de la France,
33:23 parce que c'est ça le problème et c'est ce qu'utilisent les Russes aujourd'hui.
33:27 De ne pas laisser de la France l'idée que nous étions encore une puissance coloniale.
33:31 Peut-être cette dernière interrogation, Régis.
33:33 Est-ce que vous pensez que ce scénario, le scénario malien que vous venez de nous décrire,
33:38 eh bien, il pourrait éventuellement se reproduire au Niger,
33:41 après l'actualité chaude, la situation compliquée sur place ?
33:45 C'est sûr que c'est un...
33:47 Je pense que c'est un élément qui a été débattu cet après-midi
33:51 pendant ce Conseil de défense.
33:53 Je veux dire, entre les autorités des affaires étrangères
33:58 et le ministère de la défense, pour savoir comment on va faire,
34:01 parce que quand on a quitté le Mali, on s'est replié sur le Niger.
34:06 Cette base, ce que nous avons au Niger,
34:08 elle continue ses activités antiterroristes.
34:12 C'est là où sont situés les mirages qui vont frapper les cibles.
34:15 C'est là où sont situés les drones, d'où décollent les drones
34:19 qui vont chercher le renseignement dans cette zone immense
34:21 de plusieurs millions de kilomètres carrés.
34:23 C'est là aussi que se trouve une partie des effectifs américains,
34:28 y compris leur capacité de surveillance de la zone.
34:32 Donc, si vous voulez, le cœur névralgique de l'action antiterroriste,
34:35 il est sur la base aérienne de Niamey,
34:39 qui est aujourd'hui au cœur de la tourmente,
34:42 parce que quelles vont être les relations avec les autorités ?
34:45 Et cette collaboration va-t-elle pouvoir se produire ?
34:48 Aujourd'hui, ça paraît difficile.
34:50 Merci beaucoup Régis Le Somy.
34:51 On va bien entendu suivre de très près
34:53 l'évolution de la situation au Niger.
34:55 Philippe Guybert, situation inquiétante.
34:58 Et la France, qui va devoir redoubler finalement de diplomatie
35:03 pour faire face à cette situation.
35:04 Oui, mais il n'y a pas d'exemple, qu'ils soient français, américains,
35:08 russes ou d'autres puissances d'occupation,
35:10 qu'une intervention militaire d'une puissance occidentale
35:14 ou en tout cas européenne,
35:16 n'ait pas abouti à une forme de révolte politique
35:19 contre cette occupation quand elle se prolonge.
35:22 Il n'y a pas d'exemple.
35:23 Les Américains l'ont connu au Vietnam,
35:26 l'ont connu évidemment en Irak,
35:28 les Russes l'ont connu en Afghanistan il y a 40 ans,
35:32 ils l'ont connu ailleurs.
35:35 Et la France est en train de le connaître dans cette partie de l'Afrique
35:38 où elle est restée, à mon sens, de façon trop longue.
35:43 Moi, j'étais directeur du service d'information du gouvernement
35:45 quand l'intervention au Mali s'est déclenchée.
35:48 Et dans les réunions internes,
35:49 c'est 10 ans après, je peux lever ce petit secret,
35:53 le discours était, on y est pour 3, 4 mois, 6 mois.
35:56 On y est resté 8 ans.
35:58 Et je trouve que là, il y a des questions à se poser sur notre intervention.
36:01 Effectivement, interrogation sur nos relations avec l'Afrique,
36:03 on aura l'occasion d'en reparler, bien évidemment.
36:06 On va parler d'un tout autre sujet à présent.
36:09 Je vous propose de revenir sur cette découverte scientifique avec vous,
36:13 Nathan Devers. Alors, cette découverte, c'est quoi ?
36:16 C'est qu'un ver a été ramené à la vie après 46 000 ans
36:20 dans le permafrost sibérien.
36:23 Alors, vous souhaitiez en parler ce soir.
36:27 J'ai envie de vous interroger.
36:28 Pour quelle raison ?
36:29 Qu'est-ce qu'il y a derrière, de si important derrière cette découverte ?
36:33 Déjà, ça fait partie des découvertes, quand on les lit dans le journal,
36:36 qui peuvent susciter un effet un peu étonnant.
36:38 On peut se demander si on ne lit pas en train de lire un article de Gorafi
36:41 ou un texte de science-fiction.
36:42 Ça fait penser un petit peu, il y a un côté hibernatus
36:44 de nous dire qu'un être vivant,
36:46 alors en l'occurrence, ce n'est pas un être vivant aussi développé
36:49 que vous ou nous,
36:51 mais en tout cas, un être vivant a pu traverser comme ça
36:54 des dizaines de milliers d'années dans un état de congélation
36:56 et revenir à la vie.
36:57 Et en traversant, j'y reviendrai tout à l'heure,
36:59 la frontière entre la préhistoire et l'histoire,
37:01 c'est ça qui est le plus troublant.
37:02 On a l'impression que c'est de la science-fiction.
37:03 Et en fait, ce n'est absolument pas de la science-fiction.
37:05 Alors, c'est un article scientifique qui a été publié il y a deux jours
37:08 dans une revue qui s'appelle PLOS Genetics,
37:10 mais sur une étude qui a été faite en fait dès 2018.
37:14 Ce sont des chercheurs qui ont étudié le pergélisol sibérien,
37:18 c'est-à-dire une partie du sol de sédiments
37:21 qui est gelée pendant au moins deux ans.
37:23 Donc c'est-à-dire qui est dans un état
37:25 où la température est glacée de manière durable,
37:28 ce qui fait que ça peut avoir une conservation
37:30 d'un certain nombre d'êtres vivants
37:32 qui sont capables de résister à ces températures-là.
37:34 Et en l'occurrence, là, ça faisait beaucoup plus de deux ans
37:37 que ce sédiment était gelé.
37:40 Et donc c'est dans ce contexte-là,
37:42 ils étaient en train d'étudier ces sédiments,
37:43 et à 40 mètres de profondeur environ,
37:46 ils tombent sur une nouvelle espèce de verre non répertorié
37:49 et qui était en cryptobiose.
37:51 Alors je vais revenir sur ce que signifie ce mot.
37:53 Vous allez nous l'expliquer.
37:54 Je vais vous l'expliquer bien sûr,
37:55 mais déjà pour dire de manière très sommaire,
37:57 ils étaient congelés depuis des millénaires
37:58 dans un état qui était un peu intermédiaire
38:00 entre la vie et la mort, mais j'y reviens tout à l'heure.
38:02 Et juste en les déshydratant,
38:05 donc c'est-à-dire à la fois sur place
38:07 et puis surtout en laboratoire,
38:08 ils ont pu les ramener à la vie,
38:10 donc les faire revivre.
38:11 Et puis après, avec une datation radiocarbone,
38:13 ils ont découvert que ces verres étaient congelés
38:16 depuis environ 46 000 ans,
38:18 soit l'époque du Pléistocène,
38:21 c'est-à-dire une époque où la Terre était habitée
38:23 par des mammouths, par des tigres à dents de sabre,
38:26 par des élans géants,
38:27 c'est-à-dire une époque qui appartient à la préhistoire.
38:31 En quelque sorte, Hibernatus,
38:32 vous nous disiez "cryptobiose".
38:34 Qu'est-ce que ça signifie ?
38:35 Oui, qu'est-ce que la cryptobiose ?
38:36 Alors dit comme ça, ça peut sembler un peu étonnant
38:38 de se dire un concept scientifique
38:40 qui veut que si on nous congèle,
38:41 on peut rester en état de semi-vie
38:44 pendant très très longtemps et revenir à la vie.
38:46 Alors la question que ça pose tout de suite,
38:47 est-ce que ça peut arriver à vous, à Régis Sommier ?
38:50 Non, alors manifestement, en tout cas,
38:52 pour l'instant...
38:52 Très bien, pour les générations futures !
38:54 Je ne l'expecte pas.
38:56 Pour l'instant, non.
38:57 Et c'est un concept qui remonte
38:59 au moins à Claude Bernard,
39:01 le grand biologiste,
39:02 qui, quand il fonde la biologie moderne, disons,
39:06 se rend compte qu'un des critères
39:07 qui distingue le vivant de l'inerte,
39:10 c'est la différence entre ce qu'il appelle
39:12 le milieu extérieur et le milieu intérieur.
39:14 C'est-à-dire qu'un être vivant,
39:16 il a à la fois une situation de dépendance
39:18 par rapport au milieu extérieur,
39:19 pour rester en vie, on a besoin de nourriture,
39:21 on a besoin de lumière,
39:22 on a besoin de chaleur, etc.
39:24 Et que cette dépendance-là
39:25 nous place en situation de grande faiblesse.
39:28 C'est-à-dire qu'à supposer
39:30 que le milieu extérieur ne présente pas
39:32 les conditions de viabilité,
39:33 eh bien, je ne peux plus vivre
39:35 et donc je m'éteins.
39:36 Donc, ce qui caractérise
39:39 pour Claude Bernard le processus du vivant,
39:42 c'est que entre moi,
39:43 entre guillemets, et le monde extérieur,
39:45 va se constituer un milieu intérieur.
39:47 C'est-à-dire que mon organisme
39:48 va pouvoir présenter des conditions d'équilibre
39:51 pour un certain nombre de données
39:52 qui me permettent de rester en vie.
39:53 Par exemple, la chaleur, par exemple,
39:56 la composition en oxygène, etc.
39:58 Et c'est dans cette distinction-là
40:00 entre milieu intérieur et milieu extérieur
40:02 que dans les leçons au phénomène de vie commun
40:04 aux végétaux et aux animaux,
40:06 ils distinguent trois types de vie.
40:07 Et c'est un peu de là
40:09 que vient le concept de cryptobiose.
40:10 Alors, le premier type de vie,
40:11 c'est ce qu'il appelle la vie latente.
40:13 Donc, c'est entre guillemets,
40:14 pour les êtres vivants les moins développés,
40:16 ceux qui sont dans une dépendance totale
40:18 au milieu extérieur
40:20 et qui sont incapables de présenter
40:21 un milieu intérieur.
40:22 Donc, vous avez besoin de nourriture,
40:23 de chaleur, etc.
40:25 Mais si le monde extérieur
40:26 ne vous présente pas ces conditions-là,
40:27 eh bien, vous ne pouvez plus vivre.
40:29 Et alors, c'est alors que certains organismes,
40:31 donc qui ont entre guillemets
40:33 une vie très primaire
40:34 ou très peu développée biologiquement,
40:36 parviennent dans ces conditions-là,
40:37 donc par exemple,
40:38 quand ils sont dans un état gelé,
40:39 à faire en sorte de stopper
40:42 leur processus vitaux,
40:43 mais sans mourir pour autant.
40:44 Alors, très concrètement,
40:45 ça veut dire quoi ?
40:45 Ça veut dire fin du métabolisme.
40:47 Ça veut dire protection
40:48 des membranes cellulaires.
40:50 Ça veut dire, en quelque sorte,
40:51 déshydratation aussi de tout l'organisme,
40:53 de toutes les cellules, etc.
40:55 Et c'est ce qui permet
40:56 à ces vivants, en quelque sorte,
41:00 de rester comme ça longtemps,
41:03 dans cet état d'indécidabilité.
41:05 Alors, juste pour vous donner un exemple,
41:07 la cryptobiose,
41:08 ce n'est pas la première fois
41:09 qu'on découvre ça.
41:10 C'est un phénomène qui est très connu.
41:11 Je peux vous donner un exemple.
41:12 Il y a des organismes
41:13 qui s'appellent les tardigrades.
41:14 C'est des micro-organismes
41:16 qui vivent dans des milieux très humides.
41:18 Et de la même manière,
41:18 quand ce sont des milieux
41:20 qui sont gelés,
41:21 eh bien, ils restent dans cet état-là,
41:23 entre guillemets, d'indécidabilité.
41:25 Et j'ai envie de vous poser cette question.
41:27 Donc, mon cher Nathan,
41:27 qu'est-ce qu'il faut retenir ?
41:28 Qu'est-ce qu'on peut retenir,
41:30 conclure, en tout cas, de cette étude ?
41:33 Alors, la première chose,
41:34 le premier paradoxe,
41:35 c'est que quand on pense à la préhistoire,
41:36 je vous ai parlé tout à l'heure
41:37 de mammouths, d'élans géants, etc.
41:39 Et c'est de se dire que la seule chose
41:41 qui peut traverser cette frontière
41:43 des millénaires
41:45 et de la frontière préhistoire-histoire,
41:47 ce sont paradoxalement
41:48 les êtres les moins développés,
41:49 les êtres les moins autonomes,
41:51 les êtres les moins complexifiés.
41:52 Ça, c'est le premier paradoxe.
41:54 Le deuxième paradoxe,
41:55 c'est qu'en fait, là, ce à quoi on assiste,
41:57 c'est un petit peu comme si nous avions
41:58 un fossile vivant.
42:00 Vous savez, il y a le philosophe
42:01 Quentin Meillassoux,
42:02 qui a fondé un concept récemment,
42:03 le concept d'archifossile.
42:04 L'archifossile, selon lui,
42:05 ça désigne une trace matérielle
42:07 qui indique la présence d'une terre
42:10 et d'une matière
42:10 avant l'apparition de l'existence humaine.
42:13 Là, ce à quoi on assiste
42:15 n'est pas exactement cela.
42:16 C'est plutôt une archivie,
42:18 c'est-à-dire une vie vivante
42:20 qui indique l'existence d'une vie
42:22 antérieure à l'histoire.
42:23 La grande frontière entre la préhistoire
42:25 et l'histoire, normalement,
42:25 on la date à environ 5000,
42:27 3000 ans avant notre ère,
42:28 c'est-à-dire l'apparition de l'écriture.
42:30 Qu'est-ce que l'écriture ?
42:31 C'est précisément ce qui permet à la vie
42:33 de laisser une trace.
42:34 C'est précisément la possibilité d'une trace.
42:36 Or là, le fait qu'un organisme vivant
42:39 puisse voyager de la frontière
42:40 de la préhistoire à l'histoire,
42:42 ça veut dire qu'il dépasse
42:43 cette logique-là même de la trace.
42:45 Et donc, on assiste à une reviviscence
42:47 de la préhistoire,
42:48 non pas une trace,
42:48 mais presque, en un sens,
42:50 une résurrection.
42:51 Alors, la question, évidemment,
42:52 qu'on laisse ouverte, c'est est-ce que,
42:54 plus tard, des formes de vie
42:56 plus complexes, éventuellement des humains,
42:58 pourraient connaître
43:00 ce genre de résurrection-là ?
43:02 Pour l'instant, évidemment, absolument non.
43:03 Mais en tout cas, un certain nombre
43:04 de gens futuristes,
43:05 notamment dans la Silicon Valley,
43:07 essayent de réfléchir là-dessus.
43:09 Merci beaucoup, Nathan Devers.
43:11 Passionnant. Une autre interrogation aussi,
43:12 c'est est-ce que des virus
43:14 peuvent naître de ce type de découverte ?
43:16 Ça, on le verra.
43:18 Non mais, c'est ce qu'il faut retenir.
43:20 Par contre, on ne peut pas,
43:21 on ne pourra pas voyager dans l'espace,
43:23 par exemple, en subissant un phénomène
43:25 de cryptobiose, c'est ça ?
43:26 Non.
43:27 De cryobiose.
43:28 Non, non.
43:28 Ça, c'est pas possible.
43:29 Cryptobiose, on sera d'autres à voir.
43:31 Je retiens que là, un nouveau...
43:32 Non, mais parce qu'on voit ça
43:33 dans les films de science-fiction,
43:35 mais ça ne peut pas exister pour le moment.
43:37 Mais c'est ça qui est très intéressant.
43:38 On ne peut pas aller dans le procédus de ce verre.
43:40 On ne peut pas, nous-mêmes,
43:42 dire pour voyager dans le temps,
43:43 on va se...
43:44 On va se congeler.
43:45 On va se congeler.
43:46 Ça supposerait cette capacité
43:47 de se mettre en état, entre guillemets, de sous-vie,
43:49 qu'on n'a pas.
43:50 Arrêter le métabolisme, etc.
43:51 Ce n'est pas...
43:52 La grande leçon pour moi,
43:53 c'est que c'est la vie latente,
43:54 la moins développée,
43:55 qui permet de tenir le plus longtemps.
43:57 Ce qui est quand même inquiétant,
43:58 si on y réfléchit 10 secondes.
44:00 De quoi sera fait demain ?
44:01 En tout cas, merci.
44:03 Ce petit pas de côté, très, très intéressant.
44:05 Ce verre ramené à la vie
44:07 d'après 46 000 ans
44:08 dans le permafrost sibérien.
44:10 Si vous voulez réécouter
44:12 les explications de Nathan Devers,
44:14 c'est sur notre site
44:15 www.cnews.fr/info/été
44:18 C'est terminé pour ce soir.
44:20 Un grand merci Révis Le Sommier.
44:21 Merci Philippe Guibert.
44:22 Merci Nathan Devers.
44:24 On vous retrouve demain,
44:25 me semble-t-il.
44:26 Pour la plupart,
44:27 ce sera avec Florian Tardif.
44:29 En tout cas, l'actualité continue
44:30 sur notre antenne.
44:32 Dans un instant,
44:32 c'est l'excellent Gauthier Lebret.
44:34 L'heure des pro 2.
44:36 Restez avec nous sur CNews.
44:38 Excellente soirée sur notre antenne.
44:40 Un grand merci à tous les trois.
44:41 Bonne soirée.
44:41 ♪ ♪ ♪

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