• il y a 4 mois
Pendant tout l'été, les invités de CNEWS débattent des grands thèmes de l'actualité de la journée dans #SoirInfoEte

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00:00:00Bonsoir à tous, bienvenue dans Soir Info Été.
00:00:04On est ensemble jusqu'à minuit pour décrypter toute l'actualité de la journée,
00:00:09une actualité qui va nous emmener notamment aux Jeux Olympiques et au Club France,
00:00:12où on va se rendre d'ici quelques instants.
00:00:14Le temps pour moi de vous présenter mes invités du soir.
00:00:16Amine Elbahi, restez avec nous.
00:00:18Bonsoir Thomas.
00:00:19Bonsoir Amine.
00:00:20Je vous rappelle que vous êtes juriste, auteur également.
00:00:23Merci beaucoup d'être avec nous.
00:00:24Joseph Touvenel également est avec nous, directeur de la rédaction de Capital Social.
00:00:27Bonsoir Joseph.
00:00:28Oui, bonsoir Thomas.
00:00:29Merci de m'accueillir.
00:00:30Je suis venu parce que comme il pleut dehors maintenant.
00:00:32Vous êtes venu pour réfugier.
00:00:33Je me suis bien abri.
00:00:34Vous avez bien raison.
00:00:35Très bien.
00:00:36Vous avez bien raison Joseph Touvenel.
00:00:37Comme je vous le disais, on va commencer avec les Jeux Olympiques.
00:00:39C'est l'actualité qui nous occupe en ce moment,
00:00:41avec de nouvelles très belles performances de nos Français, notamment en judo.
00:00:45Maxime Lavandier est au Club France.
00:00:47Bonsoir Maxime.
00:00:48Vous avez suivi, je l'imagine, la très belle performance,
00:00:51la médaille d'or de notre équipe française de judo en compagnie des spectateurs présents.
00:00:55Racontez-nous comment ils ont vécu ces exploits de Teddy Riner et de l'équipe de France.
00:01:04Bonsoir Thomas.
00:01:05C'était une ambiance exceptionnelle, vraiment.
00:01:07Le mot, je ne peux pas en dire autant,
00:01:10puisque toute la foule qui avait réuni le drapeau en main,
00:01:14qui scandait le nom de Teddy Riner et de ses coéquipiers,
00:01:17surtout qu'il y a eu une remontada de l'équipe de France.
00:01:21C'était le golden score, la dernière partie où Teddy Riner a été sélectionné.
00:01:26Tout le monde a vibré et été tendu jusqu'à la fin, où il a réussi à gagner.
00:01:31Et là, ça a eu une explosion de joie de tous les Français.
00:01:34On a pu voir cette communion, cette ferveur des gens de la Marseillaise.
00:01:39Ils ont été cantonnés après ça.
00:01:40De la musique a été mise.
00:01:42C'était vraiment incroyable.
00:01:43Ça nous a même donné des frissons, à nous ici qui sommes là depuis 15 heures.
00:01:48Mais il y a eu également, juste avant ça, les médailles au cyclisme,
00:01:51de Valentin Madouas et de Christophe Laporte,
00:01:53la médaille d'argent et de bronze.
00:01:56Juste avant ça, il y a quelques minutes,
00:01:58où il y a eu Maxime Grousset pour le 100 mètres papillon,
00:02:01qui malheureusement a fini 5e.
00:02:03Mais ici, tout le monde scandait son nom, tout le monde l'a porté.
00:02:06Malgré ça, malgré cette 5e place,
00:02:10les gens sont au rendez-vous, les supporters sont au rendez-vous.
00:02:13Et comme vous pouvez voir sur les images d'Audrey,
00:02:15la pluie est au rendez-vous.
00:02:17Mais elle n'a pas refroidi les ardeurs des Français,
00:02:20qui, certains, bravent la pluie avec leur parapluie,
00:02:23se sont mis devant l'écran.
00:02:24Ou justement, le match de l'équipe de France féminin de football entre la France et le Brésil va commencer.
00:02:30D'autres se sont mis à l'abri et le regardent plutôt sur leur téléphone.
00:02:34Mais je pense que surtout, il y a un moment que tout le monde attend.
00:02:37C'est 22h. Pourquoi ?
00:02:38Parce que le roi Léon, Léon Marchand, lui, va commencer son épreuve
00:02:42pour, pourquoi pas, glaner une 5e médaille d'or.
00:02:45Merci beaucoup, Maxime Lavandier.
00:02:47Merci également à Audrey Legray qui vous accompagne.
00:02:49On reviendra vous voir, justement, après cette course du relais masculin,
00:02:53non, du relais masculin ou mixte, je ne sais plus, en natation.
00:02:56Ce sera tout à l'heure.
00:02:57On viendra vous voir pour savoir comment, justement,
00:02:59les spectateurs auront vécu cette course.
00:03:02On va revenir, messieurs, sur les performances sportives de nos Français
00:03:06avec ces 12 médailles d'or.
00:03:08Rendez-vous compte, 12 médailles d'or.
00:03:09On est largement au-dessus de ce qu'on a eu à Tokyo.
00:03:11Mais d'abord, je voulais vous soumettre ce communiqué
00:03:13qui vient de nous être transmis, communiqué,
00:03:15qui est signé par le Vatican,
00:03:17qui a donc transmis ces informations.
00:03:21C'est au sujet de la cérémonie d'ouverture.
00:03:24On est une semaine, donc, après la cérémonie d'ouverture.
00:03:26Et vous voyez ce communiqué du Saint-Siège.
00:03:28« Le Saint-Siège a été attristé par certaines scènes
00:03:31de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris
00:03:34et ne peut que se joindre aux voix qui se sont élevées
00:03:37ces derniers jours pour déplorer l'offense
00:03:39faite à de nombreux chrétiens et croyants d'autres religions.
00:03:43La liberté d'expression, qui évidemment n'est pas remise en cause,
00:03:46trouve sa limite dans le respect des autres. »
00:03:49Première communication du Vatican depuis la cérémonie d'ouverture
00:03:52qui avait provoqué un certain émoi,
00:03:54notamment auprès de la communauté chrétienne, Joseph Touvenel.
00:03:57Surprenant d'abord au niveau du timing.
00:03:59Sur le fond, en revanche, c'est assez conforme
00:04:01à ce qu'on pouvait imaginer de la perception
00:04:03qui a été celle des croyants chrétiens de cette cérémonie.
00:04:05Alors, surprenant pour nous.
00:04:06Oui, mais pour le Vatican, non.
00:04:08La diplomatie vaticane, c'est la plus vieille diplomatie au monde
00:04:12et elle a l'habitude de prendre son temps,
00:04:14de jamais réagir dans l'immédiateté.
00:04:18D'abord parce que le Vatican, ce sont des palpeurs
00:04:21dans tous les pays du monde.
00:04:23Ils prennent la température, ils voient les remontées,
00:04:26ils les analysent et à partir de là,
00:04:28ils prennent une décision et ils communiquent.
00:04:30Ça, c'est pour la forme.
00:04:31Pour le fond, le Vatican, à mon sens, a entièrement raison.
00:04:34La limite de la liberté d'expression, c'est le respect de l'autre.
00:04:37À quoi cela sert-il de faire une cérémonie en mondiaux vision
00:04:42qui va choquer ?
00:04:44Alors, les chrétiens, c'est un tiers des habitants de la planète.
00:04:48Mais ça n'a pas choqué que les chrétiens,
00:04:50puisque quand on regarde, par exemple, la carte de l'Afrique,
00:04:53le nombre de pays qui ont coupé, notamment des pays musulmans,
00:04:56ce n'est pas neutre.
00:04:57Aux Etats-Unis, une des chaînes les plus importantes,
00:04:59c'est la première chaîne de diffusion des Jeux olympiques aux Etats-Unis
00:05:03a coupé aussi.
00:05:05À quoi ça servait ?
00:05:06À rien, si ce n'est à une petite minorité parisienne
00:05:10de se faire plaisir en se faisant croire
00:05:12qu'ils étaient de glorieux et grands révolutionnaires
00:05:15alors qu'ils étaient dans la doxa officielle.
00:05:18C'est un côté pathétique, malsain et regrettable
00:05:23parce que l'ensemble de la cérémonie était superbe.
00:05:26Réussite technique, réussite aussi avec les délégations,
00:05:32mais il y avait aussi beaucoup de poésie.
00:05:34Il y a eu des chants magnifiques.
00:05:36Ce piano qui descendait la scène avec Imagine,
00:05:40c'était superbe.
00:05:41Je ne parle même pas de la fin.
00:05:44Il y avait de très belles choses.
00:05:45C'est dommage que ça ait été gâché
00:05:47parce que certains n'ont pas veillé à ne pas choquer
00:05:49inutilement et gratuitement.
00:05:50Vous le voyez à l'écran, le Saint-Siège a été attristé
00:05:53par certaines scènes de la cérémonie d'ouverture.
00:05:55On imagine qu'ils font référence notamment
00:05:57à cette reproduction de la scène,
00:05:59reproduction dont se défendent les auteurs de cette cérémonie.
00:06:02On a vu une ressemblance à Minel Baye.
00:06:04Je sais ô combien, évidemment, le Vatican,
00:06:07mais aussi toute la communauté chrétienne,
00:06:09a pu être heurtée par cette cérémonie des Jeux olympiques.
00:06:13Mais je trouve que cette cérémonie des Jeux olympiques
00:06:18n'est que la continuité de ce qu'est devenue
00:06:23la société française.
00:06:25Une société qui, en réalité, aux yeux d'autres minorités,
00:06:29est devenue une société décadente.
00:06:32Voyez-vous, le vrai problème de notre pays,
00:06:36c'est le recul du sacré.
00:06:39Ce n'est pas les musulmans qui ont déserté les églises,
00:06:42c'est en particulier les chrétiens,
00:06:44mais aussi la société française qui a renoncé au sacré,
00:06:47qui a abandonné la messe dominicale,
00:06:49qui a laissé une église, par exemple, détruite
00:06:53ou vandalisée tous les 15 jours en France.
00:06:55Voyez-vous, face à cet état de fait,
00:06:59comment voulez-vous ne pas laisser place
00:07:02au consumérisme, au wokeisme,
00:07:05qui ont finalement remplacé un terrain déserté ?
00:07:09Déserté parce que le christianisme pouvait apporter,
00:07:14en particulier sur le plan culturel,
00:07:17au-delà du culturel, bien évidemment.
00:07:19Et donc, je trouve très sincèrement
00:07:22que cet attristement que je partage
00:07:26ne relève finalement que d'une indignation de façade.
00:07:30Le vrai problème de fond, c'est de reconquérir le sacré.
00:07:34Et voyez-vous, moi je le dis avec un regard
00:07:38un peu plus excentré,
00:07:40mais je comprends parfois une partie
00:07:43de nos compatriotes musulmans
00:07:45qui peuvent regarder la société française
00:07:47comme une société décadente qui a renoncé à ce qu'elle est,
00:07:49qui a renoncé à 2000 ans d'histoire chrétienne quand même,
00:07:51et qui a renoncé aussi à revitaliser son patrimoine.
00:07:55J'entendais par exemple l'ancienne ministre Roselyne Blachelot
00:08:00dire que finalement ce n'était pas si grave.
00:08:02Bien sûr que c'est grave.
00:08:03C'est toute une histoire qui est en jeu.
00:08:06C'est la nation française qui se retrouve ici abîmée.
00:08:09C'est l'identité française.
00:08:11C'est la marque France qui est abîmée.
00:08:13Tout ça, voyez-vous, nous aurions dû le reconstruire,
00:08:17mais depuis maintenant dix ans.
00:08:20Et donc si nous ne bâtissons pas demain
00:08:22une nouvelle société construite autour de la préservation
00:08:26de son patrimoine culturel chrétien,
00:08:28alors oui, effectivement, je crois demain,
00:08:31nous risquons de rentrer droit dans le mur.
00:08:35Droit dans le mur.
00:08:37On va écouter ce que disait Emmanuel Macron.
00:08:39Il a été interrogé hier justement au sujet de la cérémonie
00:08:42et plus généralement des critiques qui ont été émises
00:08:46contre les auteurs et les concepteurs
00:08:49de cette cérémonie d'ouverture.
00:08:50Écoutez le chef de l'État.
00:08:51On en parle juste après.
00:08:52Moi, je suis scandalisé et triste de cela,
00:08:57de ce qu'il a subi.
00:08:59Je veux lui redire tout mon soutien
00:09:00et avec lui tous les artistes et tous ceux qui l'ont suivi.
00:09:04Je pense que les Français, le monde entier,
00:09:06ont été très fiers de cette cérémonie d'ouverture.
00:09:08Elle nous a rendus très fiers.
00:09:10Je pense que la France a donné le visage de ce qu'elle est,
00:09:15c'est-à-dire du récit de son histoire
00:09:17et de l'aventure qu'elle représente.
00:09:19Elle a montré son audace.
00:09:21Après, elle l'a fait avec la liberté artistique qui convient.
00:09:25Je pense que c'est ça qui est important.
00:09:27Donc moi, en tant que président,
00:09:29je n'ai pas à dire si j'aime ceci, cela ou non.
00:09:31J'ai à préserver le cadre pour qu'un artiste qu'on a choisi
00:09:35puisse exprimer librement les artistes avec lui.
00:09:38Il n'y a rien qui justifie qu'on menace un artiste.
00:09:40Ce n'est pas ça la France.
00:09:41J'ai relevé une phrase, une expression du président de la République.
00:09:45Le monde entier a été très fier de cette cérémonie d'ouverture.
00:09:48C'est factuellement faux.
00:09:49C'est-à-dire que vous avez tout à l'heure rappelé,
00:09:51Joseph Tounel, qu'il y a des parties du monde,
00:09:53des pays qui ont décidé de ne pas diffuser
00:09:55telle ou telle partie de la cérémonie.
00:09:57Et puis, vous avez maintenant le Vatican, le Saint-Siège,
00:09:59qui a pu bien communiquer pour se dire attristé
00:10:02de l'offense qui a été faite aux chrétiens.
00:10:05C'est bien qu'il y a un sujet.
00:10:07On a au début dit que ce sont des vilains fachos.
00:10:09On avait employé Marine Tondelier,
00:10:11ceux qui n'ont pas aimé la cérémonie.
00:10:12Non, ceux qui aimaient des critiques,
00:10:13ce sont aussi des représentants de plusieurs communautés
00:10:16et de plusieurs pays.
00:10:17Si on cherche une explication aux échecs successifs
00:10:20de la diplomatie française,
00:10:21on l'a.
00:10:22Visiblement, le président est très mal renseigné.
00:10:24Il n'est même pas au courant
00:10:25que la moitié de l'Afrique a coupé la télévision,
00:10:27qu'aux États-Unis, on l'a coupé,
00:10:28que des millions de personnes ont réagi.
00:10:32Voilà, il y a un problème d'information.
00:10:34Quand je dis ça, non.
00:10:35Il s'enferme.
00:10:36Il est dans une doxa.
00:10:38Il s'enferme dans sa doxa.
00:10:39Voilà quelqu'un qui ne veut pas reconnaître
00:10:41qu'il a eu tort.
00:10:43Pas sur l'ensemble de la cérémonie.
00:10:45Encore une fois, cette cérémonie,
00:10:46elle a été très, très belle.
00:10:48Il y a eu de très, très beaux moments.
00:10:50Il y a eu des moments pleins de poésie.
00:10:51Il y a eu des moments artistiques.
00:10:52Il y a eu des moments de communion.
00:10:53Mais malheureusement,
00:10:54il y a eu quelques tableaux
00:10:56dont on aurait pu se passer.
00:10:57Sauf pour les partisans de la peine de mort.
00:11:00Vous parlez du tableau qui fait la Révolution.
00:11:02Oui.
00:11:03Ça aussi, c'est choquant.
00:11:04Le tableau s'appelait Liberté.
00:11:07Et on présente la tête de Marie-Antoinette décapitée.
00:11:10C'est ça, la liberté ?
00:11:12C'est la terreur de 1793 ?
00:11:14Non.
00:11:15La liberté, c'est 1789.
00:11:17Et je ne comprends pas qu'on ait laissé faire.
00:11:19Alors, la responsabilité du président de la République,
00:11:21elle existe.
00:11:22Parce que, si ce n'est lui qui a directement choisi,
00:11:25en tout cas, il a dit oui pour les concepteurs.
00:11:29Et les concepteurs, notamment au niveau historique,
00:11:31on a M. Boucheron.
00:11:32M. Boucheron, c'est quand même un historien célèbre.
00:11:36C'est celui qui nous parle de la Révolution française
00:11:38en mettant des images de la Révolution 1830.
00:11:42C'est le XIXe siècle, mais il nous dit que c'est la Révolution française.
00:11:45Très bien.
00:11:46Mais c'est surtout celui qui parle d'assassinat politique
00:11:49quand il y a les attentats islamistes de 2015.
00:11:52Vous faites référence à une interview qu'il a accordée
00:11:54au Grand Continent.
00:11:55Absolument.
00:11:56Dont s'est obfusqué Philippe Valle, notamment récemment,
00:11:58dans les colonnes du Figaro, en disant que l'expression
00:12:00assassinat politique, en parlant des attentats de novembre 2015,
00:12:04de même janvier 2015.
00:12:06C'est-à-dire qu'on fait le massacre du Bataclan.
00:12:09Quand on tue des gens dans la rue au terrasse de café,
00:12:12c'est un assassinat politique pour M. Boucheron.
00:12:14M. Boucheron, il a eu l'accord du Président de la République
00:12:17pour préparer cette cérémonie.
00:12:19Alors, il ne faut pas s'étonner qu'à certains moments, ça dérape.
00:12:22Et on voit, pendant que vous parlez, une des citations
00:12:24de cet entretien de M. Boucheron à nos confrères
00:12:27du Grand Continent, la scène.
00:12:29Il parle de la scène, le protagoniste le plus éloquent
00:12:31de notre scène, les monuments de Paris.
00:12:33Il revient également sur la notion de révolution.
00:12:36Je précise aussi, parce qu'on sait que ça a été
00:12:38beaucoup le cas, que Thomas Joly a été victime
00:12:40d'une campagne de cyberharcèlement,
00:12:42qu'il a déposé plainte.
00:12:44Et évidemment, en aucun cas, il est acceptable
00:12:46que dans notre société, des gens se soient harcelés.
00:12:48Je crois qu'ici, et particulièrement ici,
00:12:51parce que moi, je suis frappé par le nombre
00:12:53d'intervenants qui viennent sur CNews,
00:12:55qui sont sous protection policière.
00:12:57Non, mais bien sûr.
00:12:58Et donc, particulièrement ici, on est sensible
00:13:00à ce que personne ne soit poursuivi
00:13:03par les réseaux sociaux, que personne
00:13:05ne soit insulté, que personne ne soit menacé.
00:13:08On l'a particulièrement à cœur.
00:13:10Mais c'est important de le rappeler,
00:13:11parce qu'il est aujourd'hui victime
00:13:13de cyberharcèlement.
00:13:15Autant à cœur. Moi, je condamne totalement
00:13:17les cyberharcèlements dont vous venez de parler.
00:13:19Totalement. Mais j'aimerais que de l'autre côté,
00:13:21ils aient les mêmes réactions
00:13:23quand c'est des gens qui sont sur CNews
00:13:25ou ailleurs qui se font cyberharceler.
00:13:27Vous savez, cette cérémonie des Jeux Olympiques,
00:13:30elle a été organisée
00:13:32par les mêmes
00:13:34qui, à l'époque,
00:13:36aux côtés de Charbes et Cabu,
00:13:38vous voyez la référence à Charlie Hebdo,
00:13:40riaient effectivement des dessins de Walensky.
00:13:42En réalité,
00:13:44c'est toujours le même débat qui revient.
00:13:48C'est celui du droit au blasphème.
00:13:50Vous voyez le débat auquel je fais référence.
00:13:52Au-delà de pour être Charlie,
00:13:54le véritable problème,
00:13:56c'est que
00:13:59le droit au blasphème trouve effectivement sa limite.
00:14:01Et le droit au blasphème est devenu
00:14:03et s'est érigé en devoir
00:14:05de blasphème. Et parfois, voyez-vous,
00:14:07on peut effectivement se moquer
00:14:09des religions.
00:14:11Il n'y a pas de débat là-dessus.
00:14:13Sans pour autant heurter les croyants.
00:14:15Sans pour autant heurter
00:14:17les personnes. Sans pour
00:14:19autant atteindre
00:14:21les individus dans leur chair.
00:14:23Et je ressens
00:14:25l'immense tristesse.
00:14:27Je la partage. Je la comprends.
00:14:29L'immense tristesse du Vatican, bien sûr,
00:14:31mais aussi de la communauté catholique
00:14:33qui
00:14:35a pu se sentir
00:14:37heurtée, on l'a vu à travers
00:14:39effectivement les scènes.
00:14:41Mais si nous
00:14:43allons même plus loin, au-delà
00:14:45même du catholicisme. On parlait de
00:14:47diplomatie tout à l'heure.
00:14:49Moi, je vais vous faire une confidence ce soir.
00:14:53Je vais vous dire pourquoi je n'ai pas assisté à la cérémonie
00:14:55sur la Seine.
00:14:57Parce qu'en fait,
00:14:59sur
00:15:01au même endroit,
00:15:03le 17 octobre
00:15:051964...
00:15:071961, pardonnez-moi.
00:15:09Mon
00:15:11arrière-grand-père, qui s'appelait Abdellah
00:15:13Bougoufala, qui était
00:15:15français, franco-algérien,
00:15:17a été noyé dans la Seine
00:15:19par la police de Maurice Papon,
00:15:21qui était évidemment
00:15:23ancien préfet
00:15:25d'extrême droite.
00:15:27Évidemment, en replaçant le contexte,
00:15:29au cours de la guerre d'Algérie.
00:15:31Et cette question n'a pas été
00:15:33résolue. Si bien que,
00:15:35si vous avez pu constater ce soir-là,
00:15:37la délégation alchérienne
00:15:39avait jeté des roses
00:15:41sur la Seine pour justement
00:15:43appeler, d'abord
00:15:45rendre hommage à ses
00:15:47victimes, victimes
00:15:49dont mon arrière-grand-père
00:15:51maternel faisait partie,
00:15:53mais aussi, peut-être,
00:15:55lancer un message politique
00:15:57à l'heure
00:15:59où, effectivement, les tensions
00:16:01se ravivent au Maghreb,
00:16:03où une visite d'État
00:16:05entre le président de la République algérienne
00:16:07et une rencontre
00:16:09avec Emmanuel Macron était prévue et qui a dû
00:16:11être annulée, compte tenu du
00:16:13contexte international. – En tant que chef officiel, je le crois,
00:16:15mais vous avez raison, ça risque d'être reporté. – Qui risque d'être reporté.
00:16:17Voyez-vous,
00:16:19cette cérémonie des Jeux olympiques
00:16:21aurait pu être organisée
00:16:23autrement, peut-être
00:16:25sous un autre lieu, et
00:16:27en faisant en sorte de
00:16:29réunir tout le monde, en respectant tout le monde
00:16:31autour de notre histoire,
00:16:33autour de nos cultures, et autour
00:16:35de nos traditions. Et
00:16:37je n'ai pas senti que ce soir-là, nous
00:16:39avons été au rendez-vous
00:16:41de ce défi historique. – Moi, je n'ai
00:16:43pas apprécié ce qu'a fait la délégation algérienne.
00:16:45C'était la trêve olympique.
00:16:47Et on aurait dû respecter,
00:16:49et on devrait respecter. – Mais c'était la trêve olympique nationale.
00:16:51C'était pas la trêve olympique internationale.
00:16:53– Non, mais d'avoir un geste, après, je ne comprends
00:16:55pas l'arabe, je ne sais pas ce qui a été raconté,
00:16:57après, il faudrait revenir sur
00:16:59cette période de l'histoire
00:17:01qui est particulièrement dure. Je rappellerai
00:17:03qu'il y a eu beaucoup d'assassinats de policiers
00:17:05avant ce drame.
00:17:07– Mais sans revenir, effectivement.
00:17:09– On ne va pas refaire le débat, évidemment.
00:17:11C'est important, vous n'avez pas apprécié,
00:17:13pour vous, ça n'avait pas sa place, ce geste-là de la délégation algérienne.
00:17:15Ça n'a pas sa place.
00:17:17Ce que je peux dire sur cette période,
00:17:19c'est que ceux qui se sont réellement battus
00:17:21ont le respect
00:17:23entre combattants.
00:17:25Ça, c'est très intéressant à observer.
00:17:27– Enfin, ce soir-là, c'est des civils.
00:17:29– Je dis bien ça parce que la guerre d'Algérie,
00:17:31quand on en parle et on discute avec des gens
00:17:33qui l'ont vécue dans leur chair, dans leur camp,
00:17:35il y a le respect de ceux qu'on battut.
00:17:37Je note que ceux qui ont pris le pouvoir
00:17:39ensuite en Algérie
00:17:41n'étaient pas ceux qui avaient combattu.
00:17:43– On s'écarte un petit peu du sujet.
00:17:45– J'aimerais juste qu'on finisse cette partie-là sur le Vatican.
00:17:47Je rappelle à ceux qui viennent de nous rejoindre
00:17:49que le Vatican a publié un communiqué,
00:17:51le Saint-Siège, dans lequel le Vatican se dit
00:17:53attristé par l'offense
00:17:55qui a été, pour déplorer l'offense
00:17:57faite à de nombreux chrétiens et croyants d'autres religions.
00:17:59On parle évidemment de la cérémonie des Géos.
00:18:01Juste pour conclure sur cet aspect-là,
00:18:03Joseph Tounel, moi ce qui me marque aussi,
00:18:05c'est que lorsque la cérémonie d'ouverture
00:18:07a eu lieu, on a été très nombreux
00:18:09à saluer la beauté,
00:18:11l'aspect grandiose de cette cérémonie
00:18:13parce que ça l'a été.
00:18:15Mais ceux qui ont émis quelques critiques,
00:18:17quelques réserves, ont très vite été
00:18:19pointés du doigt, comme s'ils n'avaient pas le droit de le faire.
00:18:21Aujourd'hui on voit que plus les jours passent,
00:18:23d'abord on a eu les excuses de la directrice
00:18:25de communication de Paris 2024,
00:18:27un certain nombre de représentants de certains pays
00:18:29qui ont fait part de leurs critiques,
00:18:31Jean-Luc Mélenchon qui a fait part d'un certain nombre de critiques
00:18:33et désormais le Vatican. C'est bien qu'il y ait un sujet,
00:18:35c'est bien qu'il y a eu des personnes qui ont été heurtées
00:18:37et c'est important de pouvoir l'exprimer
00:18:39mais aussi au-delà du contenu des arguments
00:18:41qui sont utilisés, le fait de pouvoir
00:18:43contester un certain nombre de tableaux,
00:18:45c'est important de pouvoir le dire sans être tout de suite taxé
00:18:47de je ne sais quoi.
00:18:49Il y a plusieurs choses qui sont très irritantes.
00:18:51La première des choses, c'est que ceux qui nous disent
00:18:53à tout bout de champs « liberté d'expression »
00:18:55ne la reconnaissent pas aux autres bien souvent.
00:18:57Là, eux s'expriment très bien,
00:18:59s'expriment avec nos impôts,
00:19:01d'autres s'expriment gratuitement en disant
00:19:03« ça nous a choqués, c'est pas bien »,
00:19:05on leur dit « non, vous devez vous taire ».
00:19:07En fait, ce sont des gens qui sont globalement lâches
00:19:09parce que, dans un premier temps,
00:19:11ils nous ont dit « c'est notre droit au blasphème,
00:19:13c'est notre droit, nous, artistes, de choquer ».
00:19:15Et comme ça prend de l'ampleur,
00:19:17non, on n'a pas voulu choquer,
00:19:19c'est pas du tout la scène, c'est pas ce qu'ils ont écrit.
00:19:21C'est même pas ce qu'ils ont dit,
00:19:23ils l'ont écrit que c'était la scène, c-e-n-e.
00:19:25Vous faites référence à des publications sur les réseaux sociaux,
00:19:27notamment, qui ont été supprimées depuis.
00:19:29Oui, qu'ils ont supprimées depuis.
00:19:31Donc on voit qu'en plus, ils sont lâches,
00:19:33ils n'arrivent même pas à tenir.
00:19:35Et en fait, qu'est-ce que c'est ?
00:19:37On a l'impression d'une bande d'adolescents boutonneux
00:19:39qui veulent choquer leurs grands-parents
00:19:41et qui rentrent dans les beaux quartiers
00:19:43où ils habitent, chez papa, maman
00:19:45et chez les grands-parents, en disant des gros mots
00:19:47dans le salon, en se disant « on fait la révolution ».
00:19:49Non, les amis, la révolution, c'est pas ça.
00:19:51D'abord, la révolution, ça peut être très triste,
00:19:53mais une vraie révolution, ça passe aussi
00:19:55par le respect des autres. C'est tout ce que dit le Vatican.
00:19:57La limite de la liberté d'expression,
00:19:59c'est le respect de l'autre.
00:20:01Et d'ailleurs, le Vatican donne pas des règles précises
00:20:03qui vont fermer la liberté d'expression.
00:20:05Il dit à chacun, en fait,
00:20:07vous avez une conscience, vous avez une morale,
00:20:09même si vous êtes des artistes,
00:20:11utilisez votre conscience et votre morale
00:20:13pour ne pas choquer inutilement.
00:20:15On va revenir à l'aspect un peu plus sportif,
00:20:17Amine Elbahi, si vous voulez bien.
00:20:19On reviendra évidemment sur ce communiqué du Vatican
00:20:21qu'on vient de recevoir,
00:20:23mais sur l'aspect un peu plus sportif.
00:20:25Un mot pour finir là-dessus.
00:20:27Un mot pour finir là-dessus.
00:20:29C'est simplement lancer un message
00:20:31responsable politique à ceux qui nous dirigent,
00:20:33à ceux qui nous gouvernent.
00:20:35Moi, je peux vous en témoigner.
00:20:37J'ai écrit un livre pour lequel
00:20:39j'ai proposé d'inscrire dans la Constitution
00:20:41non pas les racines,
00:20:43mais l'héritage culturel chrétien.
00:20:45Vous savez, toutes ces églises,
00:20:47ces cathédrales
00:20:49qui aujourd'hui pourrissent,
00:20:51alors qu'il existe des fonds publics.
00:20:53Et le problème,
00:20:55c'est pas l'existence des fonds,
00:20:57c'est l'attribution des fonds.
00:20:59C'est le moment de créer un budget
00:21:01et de réinvestir massivement
00:21:03l'entretien de notre patrimoine culturel chrétien.
00:21:05Et j'ajoute pour cette information
00:21:07qu'un certain nombre de maires
00:21:09ont à leur charge
00:21:11l'entretien des églises,
00:21:13en particulier les églises qui ont été construites
00:21:15avant 1905 et qui appartiennent
00:21:17au patrimoine des communes.
00:21:19Et qui, au lieu de donner
00:21:21à coups de subventions pour acheter la paix sociale
00:21:23des subventions à des clubs de football
00:21:25dans les quartiers populaires,
00:21:27doivent quand même prévoir un petit budget
00:21:29pour pouvoir effectivement
00:21:31rénover ce précieux patrimoine.
00:21:33Parce que c'est pas uniquement du culturel,
00:21:35c'est aussi demi-dans d'histoire chrétienne.
00:21:37Est-ce que, oui ou non, vous renoncez
00:21:39à votre identité et à votre histoire ?
00:21:41C'est ça aussi le débat
00:21:43et c'est ça qui devrait faire nation et faire front demain.
00:21:45Je vous le disais,
00:21:47on va revenir maintenant à l'aspect un peu plus sportif
00:21:49de ces Jeux Olympiques. On a eu beaucoup de réussites sportives
00:21:51depuis le début de la semaine.
00:21:53Si le compte est bon, on a 12 médailles d'or,
00:21:55ce qui est nettement supérieur à ce qu'on a déjà eu
00:21:57sur le total de
00:21:59les Jeux Olympiques de Tokyo.
00:22:01C'était en 2021. Et il y a une personnalité
00:22:03qui n'en a pas loupé une miette, c'est Emmanuel Macron
00:22:05qui était présent à presque
00:22:07toutes les remises de médailles
00:22:09qui se sont déroulées vendredi.
00:22:11On va voir quelques images.
00:22:13Emmanuel Macron qui a notamment été
00:22:15à la rencontre de Teddy Riner,
00:22:17champion olympique,
00:22:19hier, pour la troisième fois,
00:22:21si je ne dis pas de bêtises.
00:22:23Teddy Riner qui a donc reçu la visite
00:22:25d'Emmanuel Macron. C'était quelques secondes seulement
00:22:27après la fin de son
00:22:29combat. Emmanuel Macron qui est également
00:22:31allé voir les champions
00:22:33de BMX, le podium
00:22:35100% français du BMX.
00:22:37Je crois qu'il était aussi à la natation.
00:22:39Bref, Emmanuel Macron était partout
00:22:41ce vendredi.
00:22:43Est-ce que c'est son rôle, Joseph Tounel, on comprend,
00:22:45qui s'associe à la victoire de nos tricolores ?
00:22:47Là, on peut dire qu'il fait
00:22:49plus que le service minimum. Il est strictement
00:22:51partout, le chef de l'État.
00:22:53Emmanuel Macron, son talent, c'est la communication.
00:22:55Donc,
00:22:57il en profite. Je crois
00:22:59que n'importe quel président de la République
00:23:01à sa place irait aussi.
00:23:03La France
00:23:05fait nation, pour reprendre
00:23:07ce que vient de dire Amine.
00:23:09C'est quand même très intéressant de voir que dans un pays fracturé,
00:23:11là, on se rassemble
00:23:13sur un certain nombre de valeurs. On se rassemble
00:23:15sur une réussite et le président de la République
00:23:17en profite pour se montrer. À la limite,
00:23:19j'allais dire que c'est son boulot.
00:23:21Moi, ça ne va pas me choquer. Ce qui me choque,
00:23:23c'est que, dans le même temps,
00:23:25nous n'ayons pas de gouvernement depuis.
00:23:27Et ça, je pense que la priorité, ça serait là.
00:23:29Il devrait être en train de bosser sur un nouveau
00:23:31gouvernement ? Oui, qu'il aille voir, qu'il aille
00:23:33se montrer. Au nom de la France,
00:23:35parce que c'est le président de la République,
00:23:37qu'il aille féliciter nos médaillés
00:23:39et qu'il aille féliciter nos athlètes,
00:23:41c'est normal.
00:23:43Dans le même temps, puisque
00:23:45lui aime bien, justement,
00:23:47dans le même temps, on n'a pas l'impression
00:23:49qu'il fasse un travail acharné pour trouver un gouvernement
00:23:51et penser au budget de la France.
00:23:53Ça, c'est infiniment regrettable. Et puis,
00:23:55quelquefois, dans l'expression, on a pu le voir,
00:23:59il me fait penser
00:24:01à un adolescent un peu énervé. Quand je le vois,
00:24:03il me dit, non, c'est le président de la République
00:24:05française. Il doit sans doute rester
00:24:07avec une certaine retenue parce qu'il n'y a pas que
00:24:09ses proches qui le regardent.
00:24:11Le monde entier le regarde dans ces cas-là.
00:24:13Et encore une fois, le monde entier,
00:24:15selon les usages, selon
00:24:17la culture, on va demander
00:24:19à un responsable et à un responsable politique
00:24:21d'avoir une certaine tenue.
00:24:23Et ça, Emmanuel Macron, je ne lui reproche pas
00:24:25d'aller voir Teni Riner et tous les autres.
00:24:27Après tout, à sa place, je ferais
00:24:29certainement la même chose. Je lui reproche
00:24:31un certain manque de tenue et de ne pas
00:24:33travailler suffisamment sur le gouvernement de la France.
00:24:35Un président de la République, Amine El Bayy, n'a pas le droit
00:24:37de s'enthousiasmer sur les performances
00:24:39de nos Français. Il doit aussi
00:24:41montrer qu'il est à la tâche. On comprend.
00:24:43À sa place, on ferait, comme vous le dites,
00:24:45on ferait sans doute pareil. Mais bon, malgré tout,
00:24:47il y a ces images et cette surcommunication peut-être
00:24:49aussi du président de la République.
00:24:51Je ne ferais pas le procès du président de la République.
00:24:53Simplement constater qu'il a
00:24:55à ses côtés un gouvernement démissionnaire,
00:24:57que le terrain est libre et qu'effectivement,
00:24:59comme n'importe quel autre président de la République,
00:25:01il lui revient la tâche
00:25:03et le soin de
00:25:05féliciter nos athlètes qui se sont
00:25:07quand même bien préparés pour aller chercher
00:25:09le plus de médailles possible. Enfin, quand même.
00:25:11Parlez aussi d'une forme de surexploitation.
00:25:13Évidemment, de l'image
00:25:15de nos athlètes. Je vais
00:25:17prendre l'exemple de cette judocate
00:25:19très charmante qui a
00:25:21tout donné, qui s'est investie.
00:25:23C'est Romane Dicot,
00:25:25judocate, qui malheureusement
00:25:27a perdu son combat.
00:25:29Une médaille de bronze, finalement.
00:25:31Alors, médaille de bronze, finalement,
00:25:33elle aurait pu aller chercher l'or.
00:25:35On voit Romane Dicot
00:25:37perdre
00:25:39sa demi-finale
00:25:41et immédiatement, le président
00:25:43de la République vient pour essuyer ses larmes.
00:25:45Enfin, à la place de Romane Dicot,
00:25:47vous voyez bien que perdre
00:25:49chez soi dans le pays hôte
00:25:51qui organise les Jeux Olympiques,
00:25:53vous attendez à tout, sauf au président de la République
00:25:55qui vient sécher vos larmes. Vous voulez
00:25:57du temps pour vous, vous voulez pouvoir
00:25:59vous réfugier dans le vaisseur, aller pleurer,
00:26:01aller serrer vos proches dans vos bras. Enfin, vous n'attendez
00:26:03pas forcément le président de la République
00:26:05pour une image. Moi, je trouve quand même ce jeu
00:26:07malsain.
00:26:09Malsain parce que, en réalité, derrière
00:26:11cette politique de l'image, le président de la République
00:26:13en a beaucoup joué ces derniers temps,
00:26:15il y a la réalité sociale
00:26:17que peuvent vivre nos athlètes. Vous savez que
00:26:19depuis les Jeux Olympiques de Rio,
00:26:2150% des athlètes,
00:26:2350% de ceux
00:26:25qui participent aux Jeux Olympiques
00:26:27et qui font la fierté de la France,
00:26:29la fierté de la nation,
00:26:31vivent avec moins
00:26:33de 500 euros par mois. C'est
00:26:35beaucoup moins que le seuil de pauvreté.
00:26:37Et
00:26:39ces athlètes, ils n'attendent pas forcément une photo
00:26:41du président de la République ou un bisou magique.
00:26:43Ils attendent des moyens.
00:26:45Ils attendent des moyens concrets.
00:26:47Et depuis 2015, rien n'a
00:26:49changé. On voit que
00:26:51beaucoup d'athlètes, et beaucoup d'ailleurs,
00:26:53je le vois dans certains quartiers populaires
00:26:55de jeunes boxeurs, ont dû par exemple
00:26:57renoncer à la préparation des Jeux
00:26:59Olympiques à l'INSEP parce qu'ils
00:27:01n'avaient pas les moyens.
00:27:03Emmanuel Macron vient récorder les fruits
00:27:05d'un travail qui n'est pas forcément bien
00:27:07mené par l'État. Si je résume votre
00:27:09pensée. Écoutez, Emmanuel Macron, justement, il s'est exprimé,
00:27:11c'était encore hier,
00:27:13il rencontrait les bénévoles près de l'Esplanade
00:27:15des Invalides sur la question à la fois
00:27:17de l'héritage des Jeux Olympiques et de la
00:27:19manière avec laquelle les Français vivent ces Jeux.
00:27:21Écoutez.
00:27:22D'abord, il faut vivre ces Jeux pleinement.
00:27:24Ce que font beaucoup de Français.
00:27:26C'est pour ça que je tenais à remercier tous ces volontaires venant de
00:27:28la France, mais du monde entier.
00:27:30Il faut célébrer nos athlètes.
00:27:32Et il faut retenir
00:27:34tout ce qui est positif et d'ailleurs
00:27:36ce qu'on peut aussi améliorer de ces Jeux
00:27:38et de ces sept années.
00:27:40Il y a beaucoup de choses qu'on va garder. La bénéabilité
00:27:42de la Seine et de la Marne, le sport à l'école,
00:27:44le sport santé.
00:27:46Et cet engagement autour
00:27:48du sport, je pense qu'il faut aussi garder
00:27:50à en tirer quelque chose. Et peut-être
00:27:52que la Vasque aussi fera partie de l'héritage. Je ne sais pas
00:27:54vous le dire aujourd'hui. Et puis d'abord, ce n'est pas une décision
00:27:56d'une seule personne. Il faut
00:27:58le concerter, le réfléchir.
00:28:00Moi, je suis très heureux. Je ne crois pas
00:28:02du tout que ce soit un temps suspendu.
00:28:04Le temps des Jeux olympiques, puis des Jeux paralympiques.
00:28:06Je pense que c'est un moment que les Français ont
00:28:08mérité.
00:28:10C'est important ce que dit Emmanuel Macron parce qu'il dit
00:28:12je ne veux pas que ce soit un temps suspendu.
00:28:14Sous-entendu que cette ferveur,
00:28:16que cette unité nationale,
00:28:18ce dépassement de soi continue
00:28:20après les Jeux olympiques. Parce que ce sera
00:28:22sans doute l'un de nos sujets un peu plus tard sur
00:28:24l'aspect sécuritaire. Où là, il y a eu
00:28:26beaucoup d'efforts de fait pour la période des JO. On se dit
00:28:28que ce serait pas mal que ça dure aussi
00:28:30après la période olympique. Emmanuel Macron,
00:28:32lui, ne veut pas de trêve, pas de temps
00:28:34suspendu. Il veut que ça dure dans le temps.
00:28:36Une forme d'héritage aussi, on comprend
00:28:38à travers ses mots.
00:28:40Il ne va pas organiser les Jeux olympiques en permanence.
00:28:42On est exactement
00:28:44dans les reproches qu'on peut faire à Emmanuel Macron.
00:28:46Il fait des phrases.
00:28:48Au temps suspendu au vol. Oui, magnifique.
00:28:50Mais concrètement,
00:28:52concrètement, les volontaires
00:28:54vont rentrer chez eux.
00:28:56Ils ont fait un travail admirable.
00:28:58Ils ont rendu de grands services.
00:29:00C'est normal de les remercier.
00:29:02Mais on ne peut pas dire que tout ça doit continuer
00:29:04comme ça.
00:29:06Il y a des réalités qui nous rattrapent.
00:29:08Il y a des réalités économiques. Il y a des réalités sociales.
00:29:10Il y a une fracturation du pays.
00:29:12Emmanuel Macron n'est pas pour rien dans cette
00:29:14fracturation. Il y a des choses à faire.
00:29:16Amine en a parlé. Effectivement,
00:29:18on a vu ce perchiste français
00:29:20qui a échoué à être en finale.
00:29:22Qui pensait y être
00:29:24parce qu'il passe normalement
00:29:26la barre et là, il a un échec.
00:29:28D'abord, il était effondré
00:29:30en disant, j'ai honte.
00:29:32Il n'a pas à avoir honte. Ça arrive, un échec.
00:29:34Il a stressé.
00:29:36Mais il a ajouté
00:29:38et puis, j'ai dépensé
00:29:40beaucoup financièrement pour faire venir
00:29:42ma famille, pour que ma famille puisse être là.
00:29:44Vous vous rendez compte ?
00:29:46Quelqu'un qui est
00:29:48sélectionné aux Jeux Olympiques, qui fait partie de l'équipe
00:29:50de France d'athlétisme, qui
00:29:52aurait pu avoir une médaille, qui a un échec.
00:29:54Il a
00:29:56financé lui-même.
00:29:58C'est exactement
00:30:00ce que tu disais, Amine.
00:30:02Là, on a un vrai sujet.
00:30:04Le président de la République, plutôt que de faire
00:30:06des phrases, devrait s'intéresser à ces vrais
00:30:08sujets. Ces vrais sujets,
00:30:10moi, j'ai discuté, comme d'autres,
00:30:12avec beaucoup de volontaires.
00:30:14Ce sont des gens qui font des petits boulots.
00:30:16Il y a des retraités, etc.
00:30:18Des gens qui font des petits boulots, ce sont
00:30:20des gens qui sont peu payés.
00:30:22Sans doute, si le président de la République
00:30:24veut que cette bonne ambiance continue,
00:30:26il faut peut-être s'intéresser aux conditions de travail
00:30:28et au salaire de ceux qui ont les métiers
00:30:30les plus difficiles.
00:30:31Vous le ramenez à la réalité politique, alors qu'on le voit.
00:30:33Et sociale.
00:30:35Alors qu'on le voit, le gouvernement, justement,
00:30:37veut s'enfermer
00:30:39dans cette parenthèse enchantée
00:30:41des Jeux Olympiques. C'est le cas d'Emmanuel Macron.
00:30:43On l'a vu, qui veut poursuivre cet élan des Jeux Olympiques.
00:30:45C'est le cas aussi de la plupart
00:30:47des ministres démissionnaires.
00:30:49Et trois d'entre eux, Gabriel Attal,
00:30:51Gérald Darmanin, Amélie Oudéa-Caster.
00:30:53L'héritage que nous laisserons
00:30:55en termes de sécurité, c'est plus de caméras
00:30:57de vidéo-protection qui resteront.
00:30:59C'est des nouveaux commissariats qui resteront.
00:31:01C'est des effectifs supplémentaires
00:31:03qui resteront. Et c'est aussi, je crois,
00:31:05une délinquance, notamment une lutte contre la drogue
00:31:07ou contre la contrebande de tabac
00:31:09qui sera un héritage pour l'ensemble
00:31:11des communes de l'Île-de-France.
00:31:13Quand on voit aujourd'hui l'image de Paris,
00:31:15l'image de la France qui est renvoyée dans le monde
00:31:17avec des sites olympiques
00:31:19qui sont en plus au cœur de la ville,
00:31:21sous la tour Eiffel, sur la Seine,
00:31:23dans des lieux absolument somptueux,
00:31:25on peut s'attendre évidemment à de très fortes retombées
00:31:27en matière touristique et donc économique
00:31:29dans les années à venir.
00:31:31Toutes nos infrastructures, la manière dont on construit la nation sportive,
00:31:33le fait que tous les équipements qui sont utilisés
00:31:35pour les Jeux olympiques en ce moment par nos champions
00:31:37bénéficiera en recyclage
00:31:39vers le mouvement sportif, les clubs,
00:31:41le sport amateur. Donc cet état d'esprit-là
00:31:43de laisser des traces visibles,
00:31:45durable, oui, c'est exactement
00:31:47ce que nous faisons.
00:31:49On entend, c'est très important pour les membres du gouvernement
00:31:51de montrer qu'il va y avoir un héritage, un après-JO
00:31:53qui sera tout aussi bénéfique
00:31:55et enchanté que cette période sportive.
00:31:57Alors si on parle d'héritage, on va parler
00:31:59de la première personnalité
00:32:01politique importante qui a travaillé pour les JO,
00:32:03c'est pas du tout Emmanuel Macron,
00:32:05c'est son prédécesseur.
00:32:07C'est François Hollande. Et j'entends peu
00:32:09puisqu'il faut remercier,
00:32:11on n'apprécie pas la politique de François Hollande,
00:32:13mais j'entends pas grand monde rendre hommage
00:32:15à François Hollande. Ni François Hollande lui-même d'ailleurs.
00:32:17Ni François Hollande, mais il a peut-être oublié.
00:32:19Il était à la cérémonie d'ouverture, d'ailleurs la météo s'en rappelle.
00:32:21J'espère bien qu'il va rester quelque chose.
00:32:23J'espère bien que
00:32:25les 1,4 milliards
00:32:27qui ont été mis pour la Seine,
00:32:29c'est pas de l'eau
00:32:31qui a filé sous les ponts et qui va servir à rien
00:32:33et pourtant là j'ai des craintes. J'entends
00:32:35Gérard Darmanin, pas ministre démissionnaire,
00:32:37ministre démissionné.
00:32:39Le seul démissionnaire, c'est le Premier ministre.
00:32:41Donc le ministre démissionné de l'intérieur
00:32:43qui nous parle caméra,
00:32:45qui nous parle commissariat, d'accord,
00:32:47et il nous parle des moyens humains
00:32:49qui vont rester.
00:32:51Mais non,
00:32:53il peut pas s'engager
00:32:55et je trouve très choquant ces gens
00:32:57qui engagent l'avenir alors qu'ils
00:32:59ne seront plus aux affaires,
00:33:01qu'ils aient un peu plus de modestie, ça fera du bien à tout le monde.
00:33:03Peut-être que l'héritage qu'on peut leur demander,
00:33:05rester modeste.
00:33:07Le message est passé de la part de Joseph Touvenel.
00:33:09On marque une pause messieurs,
00:33:11on revient dans quelques instants, on abordera
00:33:13un autre aspect de l'actualité, l'actualité internationale,
00:33:15la situation au Proche-Orient notamment,
00:33:17où la crainte d'un embrasement
00:33:19est redoutée par un certain nombre
00:33:21de diplomaties internationales.
00:33:23On en parle dans quelques instants, à tout de suite
00:33:25dans Soir Info Été.
00:33:29Soir Info Été
00:33:31avec Joseph Touvenel
00:33:33et Amine Elbahi.
00:33:35On ouvre la partie internationale de notre émission,
00:33:37on va parler de la situation
00:33:39au Proche-Orient. On a eu des
00:33:41communications de la part des diplomaties
00:33:43américaines et britanniques
00:33:45qui ont appelé leurs ressortissants
00:33:47à quitter le Liban le plus
00:33:49rapidement possible. Les Etats-Unis
00:33:51qui estiment
00:33:53même dans ce communiqué
00:33:55encourager ceux qui souhaitent
00:33:57quitter le Liban à réserver n'importe
00:33:59quel billet disponible, même si
00:34:01ce vol ne part pas immédiatement
00:34:03ou ne suit pas l'itinéraire de leur choix.
00:34:05On sent l'urgence
00:34:07dans les propos qui sont employés par
00:34:09la diplomatie américaine.
00:34:11D'abord Joseph Touvenel,
00:34:13on va parler de la situation et des risques
00:34:15qui sont en train d'être encourus
00:34:17en ce moment au Proche-Orient, mais le communiqué
00:34:19des Etats-Unis, les termes employés,
00:34:21n'importe quel billet possible,
00:34:23sans doute les autorités ont des
00:34:25informations sur
00:34:27des problèmes imminents qui pourraient se poser
00:34:29pour leurs ressortissants. On peut supposer que les
00:34:31Etats-Unis ont effectivement des informations
00:34:33déléguées.
00:34:35On voit très bien que
00:34:37le Hezbollah étant
00:34:39mis en cause,
00:34:41il y a un risque. Je pense au Liban,
00:34:43cette ex-Suisse du Moyen-Orient,
00:34:45un pays où les populations
00:34:47vivaient en paix
00:34:49jusque dans les années
00:34:5170-75.
00:34:53Cette population qui souffre,
00:34:55la population libanaise aujourd'hui
00:34:57souffre, mais c'est
00:34:59terrible. Il n'y a plus les moyens
00:35:01d'aller chez le médecin, il n'y a pas les moyens
00:35:03de scolariser les enfants, sauf exception.
00:35:05Il y a beaucoup de mal à se nourrir,
00:35:07etc., et ils risquent de reprendre
00:35:09un conflit sur leur sol.
00:35:11C'est absolument
00:35:13terrible, mais
00:35:15si l'information est donnée par les Américains
00:35:17et les Anglais en disant fuyez, fuyez,
00:35:19c'est qu'il y a véritablement
00:35:21un énorme risque. Pour justifier
00:35:23du même appel à quitter
00:35:25le Liban, le chef
00:35:27de la diplomatie britannique dit que la situation
00:35:29pourrait se détériorer rapidement.
00:35:31Là aussi, on imagine qu'ils ont des éléments
00:35:33assez concrets pour
00:35:35appuyer et justifier leur demande
00:35:37et leur appel à quitter le Liban.
00:35:39Oui, je crois que les États occidentaux ont des informations que nous n'avons
00:35:41pas, avec un risque
00:35:43de désescalade
00:35:45imminent, et surtout
00:35:47un risque d'affrontement militaire.
00:35:49Mais
00:35:51j'attire par ailleurs
00:35:53votre attention sur le fait que
00:35:55c'est un nouveau front ici pour Israël.
00:35:57Alors, plusieurs questions
00:35:59vont se poser dorénavant. D'abord,
00:36:01qu'elle sort pour les
00:36:03otages israéliens,
00:36:05et en particulier
00:36:07les deux otages franco-israéliens restants
00:36:09dans la bande de Gaza ?
00:36:11Et réciproquement,
00:36:13qu'elle sort
00:36:15pour les populations civiles
00:36:17palestiniennes,
00:36:19qui elles-mêmes sont coincées dans la bande de Gaza,
00:36:21entre d'une part
00:36:23le Hamas, qui en fait un bouclier humain,
00:36:25et d'autre part, évidemment,
00:36:27la riposte militaire israélienne,
00:36:29qui a longtemps été critiquée
00:36:31comme disproportionnelle.
00:36:33Donc, sur ce sujet,
00:36:35voyez-vous,
00:36:37il y a un risque. Il y a un risque
00:36:39humanitaire, une fois de plus,
00:36:41un risque sécuritaire,
00:36:43et dès ce soir,
00:36:45moi, je m'interroge
00:36:47sur le sort des Français
00:36:49qui vivent au Liban. Vous avez beaucoup de
00:36:51franco-libanais qui
00:36:53chaque jour viennent en aide
00:36:55à leurs familles qui vivent au Liban.
00:36:57Vous savez qu'au Liban, c'est d'autant plus compliqué
00:36:59qu'on ne peut pas retirer de l'argent à la banque.
00:37:01Donc, il faut faire un déplacement physique, remettre
00:37:03de l'argent en espèces, et tout fonctionne
00:37:05en espèces. Vous avez beaucoup de Français
00:37:07qui, actuellement, sont
00:37:09au Liban, et qui sont priés
00:37:11de quitter le Liban.
00:37:13Saluer, en ce qui concerne ce travail,
00:37:15les agents du ministère
00:37:17de l'Europe et des Affaires étrangères,
00:37:19et en particulier, le centre de crise
00:37:21du Quai d'Orsay, qui est joignable
00:37:2324h sur 24, 7 jours
00:37:25sur 7, ce sont des fonctionnaires
00:37:27français qui effectuent
00:37:29ce travail, et qui sont à la disposition
00:37:31de chaque Français en situation
00:37:33de détresse dans le monde. – Et on rappelle qu'on a des forces militaires
00:37:35aussi qui sont déployées, des forces militaires françaises
00:37:37déployées au Liban. – 700 casques
00:37:39bleus français qui sont déployés…
00:37:41– Dans le cadre de la Fidule, c'est ça ? – Oui, c'est ça.
00:37:43Ça s'appelle l'opération Amman,
00:37:45je crois, mais c'est dans le cadre de la Fidule.
00:37:47– Et ils sont toujours, là où on se parle,
00:37:49sur le terrain au Liban. On va rejoindre
00:37:51en direct Maxime Pérez
00:37:53qui est avec nous, ancien correspondant au Proche-Orient,
00:37:55spécialiste des questions de défense.
00:37:57Bonsoir, merci d'être en direct avec nous
00:37:59pour nous éclairer sur la situation au Proche-Orient.
00:38:01D'abord, une réaction
00:38:03peut-être sur ces appels à la fois
00:38:05des États-Unis, du Royaume-Uni,
00:38:07pour leurs ressortissants
00:38:09de quitter le Liban.
00:38:11Surtout, ce qu'on retient, c'est l'urgence
00:38:13de ces appels en disant, prenez n'importe
00:38:15quel billet d'avion, mais vraiment, il faut
00:38:17quitter le Liban.
00:38:19– Bien sûr, c'est un sentiment de panique
00:38:21très manifestement qui est exprimé
00:38:23par plusieurs chancelleries
00:38:25occidentales et qui prouve
00:38:27que ce basculement
00:38:31dans un nouveau cycle de violence au Proche-Orient
00:38:33est imminent. On parle évidemment
00:38:35de cette riposte iranienne,
00:38:37mais la raison pour laquelle
00:38:39les chancelleries occidentales
00:38:41s'agitent également, c'est qu'elles redoutent
00:38:43une contre-attaque
00:38:45israélienne, autant le 16 avril
00:38:47dernier, quand l'Iran avait tiré
00:38:49simultanément 300 drones et missiles
00:38:51sur le territoire israélien,
00:38:53les Américains avaient dissuadé Israël
00:38:55de répondre pour ne pas mettre en péril
00:38:57l'alliance qui avait été bâtie
00:38:59à ce moment-là pour faire bouclier autour d'Israël,
00:39:01notamment avec l'implication
00:39:03d'un certain nombre de pays arabes comme
00:39:05la Jordanie et
00:39:07l'Arabie saoudite qui avaient
00:39:09pris part à l'interception d'un certain
00:39:11nombre de projectiles tirés depuis
00:39:13le territoire iranien, autant cette fois,
00:39:15Israël ne peut pas se permettre une seconde
00:39:17fois de laisser son
00:39:19territoire, voire son territoire
00:39:21pilonner sans réaction, parce que
00:39:23vous le savez, au Moyen-Orient,
00:39:25c'est le langage de la force qui prime,
00:39:27c'est ça qui permet de déterminer
00:39:29la force
00:39:31de dissuasion et évidemment
00:39:33l'image d'Israël
00:39:35et cette image de forteresse
00:39:37imprenable est ébranlée depuis le 7 octobre
00:39:39et plusieurs fois
00:39:41dans le pays, aussi bien au niveau politique
00:39:43que militaire, disent que cette fois,
00:39:45il ne faudra rien laisser passer
00:39:47et que la perspective
00:39:49même de frappe préventive
00:39:51dans les prochaines heures, dans les prochains jours,
00:39:53doit être très sérieusement envisagée.
00:39:55Il existe même vraisemblablement
00:39:57des plans prêts à être déployés à tout instant.
00:39:59Alors, on va revenir quand même
00:40:01sur ce qui a provoqué aussi la colère
00:40:03des gardiens de la révolution en Iran,
00:40:05c'est évidemment l'élimination du
00:40:07chef du Hamas, Ismail Haniyeh, ça s'est produit
00:40:09à Téhéran par un projectile
00:40:11à courte portée, disent maintenant
00:40:13les gardiens de la révolution, c'est l'armée
00:40:15idéologique de la république islamique d'Iran,
00:40:17une opération que l'Iran
00:40:19évidemment impute à Israël
00:40:21et désormais, ils disent, il y aura une réponse.
00:40:23Israël recevra certainement la réponse
00:40:25à ce crime au moment, au lieu
00:40:27et de la manière appropriée,
00:40:29disent les gardiens de la révolution. Quelle lecture
00:40:31vous faites de ces déclarations ?
00:40:33Est-ce qu'une attaque de l'Iran
00:40:35contre Israël est inéluctable,
00:40:37est imminente ?
00:40:39Oui, ça me paraît très clair,
00:40:41même s'il y a une part de guerre psychologique
00:40:43dans l'ensemble des déclarations
00:40:45qui sont faites à la fois par
00:40:47les responsables iraniens mais également
00:40:49par leurs alliés régionaux,
00:40:51le Hezbollah, les Houthis au Yémen,
00:40:53les milices chiites irakiennes,
00:40:55il faut s'attendre à une réponse
00:40:57coordonnée de l'ensemble
00:40:59de ces forces qu'on appelle communément
00:41:01en Iran l'axe de la résistance,
00:41:03ce front du refus qui
00:41:05continue de combattre
00:41:07Israël, son existence,
00:41:09par tous les moyens possibles,
00:41:11c'est la raison d'exister de l'Iran,
00:41:13c'est la raison en tout cas de ce régime
00:41:15depuis 1979, c'est la raison
00:41:17pour laquelle l'Iran s'est
00:41:19employé depuis maintenant
00:41:21une trentaine d'années à déployer
00:41:23autour d'Israël une ceinture de feu
00:41:25à travers des organisations
00:41:27qu'elle finance et qu'elle arme
00:41:29et qui permettent
00:41:31d'estabiliser les frontières
00:41:33nord, sud
00:41:35ou est d'Israël,
00:41:37on pense notamment à la Jordanie
00:41:39qui depuis plusieurs semaines
00:41:41fait face à un certain nombre de tentatives
00:41:43d'estabilisation de la part
00:41:45de milices irakiennes qui ont
00:41:47mobilisé des milliers d'hommes
00:41:49et qui ne rêvent que d'une chose,
00:41:51c'est de pouvoir traverser
00:41:53la frontière jordanienne pour aller
00:41:55combattre contre Israël.
00:41:57Donc la riposte, elle aura lieu,
00:41:59elle sera sans doute plus
00:42:01virulente que celle
00:42:03qui s'est déroulée le 16 avril dernier,
00:42:05ce qui rendra évidemment
00:42:07la mission plus difficile pour Israël
00:42:09et les américains qui seront sans doute engagés
00:42:11dans la riposte et la
00:42:13neutralisation de ces missiles.
00:42:15Oui, parce qu'on comprend bien avec ce que
00:42:17vous nous dites qu'habituellement l'Iran
00:42:19utilise ce qu'on appelle des proxys
00:42:21pour mener une guerre indirecte
00:42:23ou directe à Israël, cette fois-ci
00:42:25on pourrait avoir une confrontation vraiment directe entre les deux pays.
00:42:27D'un mot pour conclure,
00:42:29quels sont les pays qui peuvent
00:42:31jouer le rôle peut-être
00:42:33d'intermédiaires
00:42:35entre Israël et l'Iran ?
00:42:37Est-ce qu'il y a encore des pays qui peuvent
00:42:39peut-être dissuader les uns
00:42:41et les autres d'arriver à cette fameuse
00:42:43escalade qui est redoutée par le monde entier ?
00:42:45Alors
00:42:47autant avec le Hamas et un certain
00:42:49nombre de factions palestiniennes, il existe des
00:42:51canaux de discussion, des intermédiaires
00:42:53connus comme le Qatar bien sûr,
00:42:55l'Egypte, les Etats-Unis
00:42:57dans une certaine mesure, la Turquie
00:42:59même, ça s'est déjà prouvé
00:43:01par le passé, autant avec l'Iran
00:43:03c'est plus difficile parce que l'Iran est isolé
00:43:05sur la scène internationale,
00:43:07parce que l'Iran fait l'objet de
00:43:09sanctions, qu'elle défie également l'Occident
00:43:11en poursuivant son programme
00:43:13nucléaire avec évidemment des doutes
00:43:15sur la finalité
00:43:17de ce programme, les Israéliens
00:43:19redoutent en particulier
00:43:21que très vite
00:43:23ils passent d'un programme nucléaire
00:43:25civil à un programme militaire
00:43:27avec la production d'Ogive,
00:43:29donc tout ça rend très compliqué
00:43:31d'éventuelles
00:43:33discussions, négociations pour
00:43:35apaiser les choses parce qu'il y a une méfiance
00:43:37réciproque extrêmement forte et parce que
00:43:39l'orgueil joue, et en l'occurrence
00:43:41les Iraniens sont
00:43:43extrêmement blessés
00:43:45et humiliés par ce qui s'est
00:43:47produit il y a
00:43:49quelques jours sur leur territoire
00:43:51à Téhéran même, dans
00:43:53le cœur du pouvoir, dans un
00:43:55bâtiment ultra sécurisé
00:43:57du régime qui a été vraisemblablement
00:43:59infiltré ou dans lequel
00:44:01les services israéliens ont pu
00:44:03sans doute recruter des informateurs
00:44:05actionner, activer des cellules
00:44:07dormantes, donc il y a
00:44:09là une volonté de la part
00:44:11des Iraniens de réparer cette affront
00:44:13c'est pour ça que je vois difficilement
00:44:15comment on peut à ce stade
00:44:17envisager un scénario de désescalade.
00:44:19Merci beaucoup Maxime Pérez d'avoir été
00:44:21en direct avec nous, je rappelle que vous êtes
00:44:23ancien correspondant au Proche-Orient, spécialiste
00:44:25des questions de défense
00:44:27merci beaucoup pour votre éclairage
00:44:29Joseph Tounel, beaucoup de choses très intéressantes
00:44:31dans ce que nous dit Maxime Pérez, mais c'est vrai qu'il y a cette
00:44:33question peut-être de l'orgueil
00:44:35des autorités iraniennes
00:44:37qui ont été humiliées
00:44:39d'avoir été
00:44:41le théâtre, Téhéran a été le théâtre de l'élimination
00:44:43d'Ismail Agneh, et que
00:44:45c'est inéluctable, ils vont apporter une réponse
00:44:47la seule question maintenant c'est quelle sera
00:44:49l'intensité de cette réponse ?
00:44:51Effectivement personne n'aime
00:44:53perdre la face
00:44:55et encore moins dans une société
00:44:57comme la société iranienne
00:44:59donc ils ont perdu la face
00:45:03et ils ne veulent pas perdre le pouvoir
00:45:05le pouvoir iranien c'est pas un pouvoir
00:45:07aujourd'hui très très solide
00:45:09le président vient d'arriver
00:45:11le président c'est pas lui qui pèse le plus
00:45:13mais on nous dit
00:45:15que c'est un plus libérable
00:45:17un réformateur
00:45:19c'est le terme qui a été employé
00:45:21un réformateur, on n'a pas vu encore
00:45:23les réformes mais la rue
00:45:25bouge, pourquoi la rue bouge ?
00:45:27parce que la rue a faim
00:45:29c'est aussi simple que ça, les gens souffrent
00:45:31avec une inflation considérable
00:45:33avec un chômage
00:45:35qui ne fait que croître
00:45:37en même temps une révolte
00:45:39d'une autre partie de la population
00:45:41qui sont notamment
00:45:43les femmes avec des hommes très très courageuses
00:45:45n'oublions pas qu'il y a
00:45:47des iraniennes qui refusent de porter le voile
00:45:49et qui se font tabasser
00:45:51pour ça, qui se font emprisonner
00:45:53certaines ont été
00:45:55tuées, certaines sont pendues
00:45:57et ça ça marque profondément
00:45:59aussi la société iranienne
00:46:01et donc ce pouvoir n'est pas aussi solide
00:46:03qu'il y paraît, du coup la réponse
00:46:05souvent d'un pouvoir qui est en difficulté
00:46:07c'est d'aller vers la guerre parce que
00:46:09quand il y a la guerre j'assure
00:46:11je verrouille mon pouvoir, et puis en interne
00:46:13vous avez évoqué
00:46:15effectivement
00:46:17la partie
00:46:19de ceux de la révolution
00:46:21les gardiens de la révolution
00:46:23mais ils ne sont pas seuls
00:46:25et il y a en ce moment une tension
00:46:27assez importante entre l'armée
00:46:29et les gardiens de la révolution
00:46:31donc il y a aussi des courants internes
00:46:33qui s'affrontent au delà des aspirations extérieures
00:46:35la conséquence quand on voit tout ça
00:46:37c'est qu'effectivement il va y avoir
00:46:39une riposte sur Israël
00:46:41maintenant, est-ce que ça sera
00:46:43sur Israël, le territoire
00:46:45mais ça ne sera peut-être pas
00:46:47que sur le territoire israélien, ça sera aussi
00:46:49peut-être sur des intérêts israéliens
00:46:51n'oublions pas que l'Iran
00:46:53celui qui a été, à juste titre
00:46:55pour moi, éliminé
00:46:57c'était un terroriste
00:46:59vous parlez d'Ismail Haniyeh
00:47:01et donc l'Iran finance des mouvements terroristes
00:47:03et donc ces mouvements terroristes
00:47:05comme le nom l'indique, peuvent faire régner
00:47:07la terreur dans le monde entier
00:47:09des intérêts israéliens malheureusement
00:47:11dernier mot quand même là-dessus
00:47:13je pense qu'à l'heure où nous parlons
00:47:15la marine française est en train de se mettre
00:47:17en position pour aller éventuellement
00:47:19évacuer nos ressortissants
00:47:21parce que n'oublions pas, les américains pensent aux avions
00:47:23mais le Liban, il y a la mer
00:47:25et Chypre n'est pas loin
00:47:27et je pense qu'on est en train de travailler
00:47:29pour, s'il faut
00:47:31évacuer des ressortissants, que la marine nationale
00:47:33qui a un très grand savoir-faire
00:47:35en la matière, puisse intervenir
00:47:37sur les mouvements maritimes aussi américains
00:47:39un mot Amine Elbaye sur cette situation
00:47:41cet embrasement redouté, on le voit par toutes
00:47:43les chancelleries occidentales
00:47:45qui paraît, à l'heure où on se parle, inéluctable
00:47:47on le redoute surtout
00:47:49d'abord, il faut dire que 6 jours avant
00:47:51l'assassinat d'Ismail Haniyeh
00:47:53qui est le chef du Hamas
00:47:55le ministre sortant
00:47:57des renseignements iraniens
00:47:59Ismail Khatib a fait cette déclaration
00:48:01qui quand même restera dans les annales
00:48:03de la communauté mondiale
00:48:05le démantèlement
00:48:07du réseau d'infiltration du Mossad
00:48:09en Iran est la plus grande
00:48:11réussite de mon mandat
00:48:13pas de bol, il a évidemment
00:48:15perdu son
00:48:17pari, mais au-delà de ça
00:48:19c'est que l'élimination
00:48:21ici du chef du Hamas
00:48:23n'aurait jamais
00:48:25été possible
00:48:27sans la contribution au moins
00:48:29de gardiens de la révolution, ici c'était pas
00:48:31une attaque par drone, c'était
00:48:33un colis piégé
00:48:35qui se trouvait dans la résidence
00:48:37d'accueil du chef du Hamas en Iran
00:48:39on imagine
00:48:41bien ici peut-être
00:48:43une certaine
00:48:45complaisance ou en tout cas
00:48:47le fait que des agents aient pu être détournés
00:48:49au service du
00:48:51renseignement israélien
00:48:53ce constat étant posé
00:48:55le vrai sujet c'est aujourd'hui
00:48:57l'ampleur de la menace
00:48:59effectivement
00:49:01cette menace aujourd'hui a atteint
00:49:03son cap maximal
00:49:05parce qu'ici il ne s'agit plus d'un conflit
00:49:07de territoire
00:49:09il s'agit de deux puissances nucléaires
00:49:11et le risque demain
00:49:13c'est que les victimes civiles
00:49:15ne se comptent plus en dizaines
00:49:17mais en centaines voire en milliers
00:49:19ou en dizaines de milliers
00:49:21c'est évidemment ce qui est redouté, c'est pour cette raison
00:49:23qu'on imagine qu'en coulisses
00:49:25dans le secret
00:49:27ça s'agit en ce moment au niveau
00:49:29de l'échancerie occidentale, les américains notamment
00:49:31a priori même si c'est pas avoué
00:49:33on sait qu'Israël a la bombe et la capacité
00:49:35de l'envoyer
00:49:37a priori l'Iran aurait la capacité de l'envoyer mais ne l'a pas encore
00:49:39espérons surtout qu'on n'en arrive pas
00:49:41à ce stade parce que ce serait absolument
00:49:43dramatique, voilà ce qu'on pouvait dire
00:49:45sur cette situation au Proche-Orient, on y reviendra
00:49:47dans le courant de cette émission mais on marque
00:49:49une nouvelle pause et on revient avec mes invités
00:49:51pour la suite de Soir Info
00:49:53été, à tout de suite sur CNews
00:49:55Soir Info
00:49:59été, il est presque 22h
00:50:01je vous représente mes invités
00:50:03si vous nous rejoignez à l'instant, Joseph Touvenel
00:50:05Amine Elbaïe, nous avons été rejoints par Eliott Mamann
00:50:07Bonsoir Eliott, merci
00:50:09Un point pour Eliott, c'est qu'il n'a pas la cravate
00:50:11et il n'a pas la veste pour la première fois
00:50:13donc je pense qu'il a un message à nous faire passer
00:50:15Est-ce que vous êtes du côté
00:50:17de Darmanin peut-être ? Vous avez suivi l'épisode de Gérald Darmanin
00:50:19Non, il n'est pas vraiment politique mais simplement je n'étais pas
00:50:21prévu ce soir, je suis venu à la dernière minute
00:50:23Je suis vraiment désolé
00:50:25Merci en tout cas d'être avec nous
00:50:27On va revenir notamment sur les Jeux Olympiques
00:50:29Il y en a un, il a le costume
00:50:31et la cravate, c'est Simon Guillin
00:50:33Bonsoir Simon Guillin, c'est à vous
00:50:35pour un point sur l'actualité
00:50:41Bonsoir Thomas
00:50:43et bonsoir à tous, les Français ont une nouvelle fois
00:50:45brillé aujourd'hui aux Jeux Olympiques
00:50:47Au bout du suspense, Teddy Riner a offert
00:50:49à l'équipe de France de judo la médaille d'or
00:50:51en compétition par équipe
00:50:53Historique aussi les deux médailles d'argent et de bronze
00:50:55de Valentin Madouas et de Christophe Laporte
00:50:57en cyclisme, la France n'avait plus
00:50:59remporté de médaille sur l'épreuve de course en ligne
00:51:01depuis 1956
00:51:03Plus d'une semaine après la cérémonie
00:51:05d'ouverture des JO, une réaction
00:51:07qui va certainement être commentée
00:51:09celle du Vatican qui a pu bien communiquer ce samedi soir
00:51:11Le Saint-Siège se dit
00:51:13attristé par certaines scènes
00:51:15et se joint aux voix qui se sont élevées ces derniers jours
00:51:17pour déplorer donc l'offense faite
00:51:19de nombreux chrétiens
00:51:21Et puis l'ambassade américaine au Liban appelle ses ressortissants
00:51:23à quitter le pays le plus rapidement possible
00:51:25en prenant je cite
00:51:27n'importe quel billet d'avion disponible
00:51:29Une décision prise face aux craintes d'une guerre totale
00:51:31entre Israël et le Hezbollah libanais
00:51:33Londres appelle également de son côté
00:51:35ses ressortissants à quitter le Liban
00:51:37le plus rapidement possible
00:51:39Merci beaucoup Simon et rendez-vous dans une heure
00:51:41pour un nouveau point sur l'actualité
00:51:43Gardez votre costume surtout
00:51:45Toujours, tous les jours
00:51:47On pourra pas me le reprocher
00:51:49A tout à l'heure Simon
00:51:51On va faire un point dans un instant
00:51:53sur l'ambiance au Club France
00:51:55parce que évidemment c'est une journée
00:51:57à nouveau en or
00:51:59pour les français, judo par équipe
00:52:01Est-ce que vous avez suivi le judo par équipe ?
00:52:03Qui ici a suivi le judo par équipe ?
00:52:05Moi j'ai suivi uniquement la dernière étape
00:52:07c'est-à-dire le magnifique Ypon
00:52:09Teddy Riner bien évidemment
00:52:11Teddy Riner, 3ème médaille d'or
00:52:133 médailles d'or en individuel
00:52:15et donc là une médaille d'or par équipe
00:52:17C'est absolument sensationnel
00:52:19On va peut-être voir les images
00:52:21parce qu'on attend peut-être une autre médaille
00:52:23Vous voyez les images en direct du Club France
00:52:25on attend une éventuelle médaille
00:52:27offerte par la natation
00:52:29qui jusque-là nous a plutôt régalé
00:52:31notamment Léon Marchand
00:52:33Un mot d'abord sur Léon Marchand
00:52:35Joseph Touvenel, c'est quand même une personnalité
00:52:37que peu de français connaissaient avant le début de ces Jeux Olympiques
00:52:39qui se révèle au grand public
00:52:41alors les spécialistes, les connaisseurs le connaissaient
00:52:43je ne vous insulte pas mais je parle vraiment du grand public
00:52:45et on découvre à la fois un immense champion
00:52:47et surtout quand il prend la parole
00:52:49une immense humilité aussi
00:52:51Moi le premier, j'ignorais quasiment tout
00:52:53son nom m'était venu
00:52:55en lisant en diagonale un article
00:52:57dans le journal
00:52:59Il est évidemment exceptionnel
00:53:03Alors maintenant il y a des études qui sont faites
00:53:05il y a des médecins qui nous disent
00:53:07oui il est exceptionnel, il est très bon, il s'entraîne, il travaille beaucoup
00:53:09mais en plus son corps est formaté
00:53:11pour aller sous l'eau, les fameuses coulées
00:53:13ça c'est indéniable
00:53:15je ne suis pas médecin mais c'est indéniable
00:53:17qu'il glisse très bien dans l'eau, sous l'eau, au-dessus, etc.
00:53:21C'est aussi, je crois que c'est aussi
00:53:23un groupe
00:53:25et il l'a dit, il a remercié
00:53:27son entraîneur et ses entraîneurs
00:53:29d'ailleurs, c'est là où il a beaucoup de
00:53:31simplicité, c'est qu'il reconnaît
00:53:33que s'il en est là c'est grâce à son travail
00:53:35grâce à son talent, grâce à ses efforts
00:53:37mais c'est aussi le talent, les efforts
00:53:39le travail de toute une équipe
00:53:41et cette reconnaissance qu'il a eue
00:53:43pour ses entraîneurs successifs
00:53:45moi je trouve ça très réjouissant, très beau
00:53:47voilà, très bien
00:53:49c'est très très agréable et puis voilà
00:53:51c'est des médailles françaises, vive la France
00:53:53dans une société qui est un peu fracturée
00:53:55ben là on se rassemble
00:53:57on se rassemble sur des victoires, alors on continue
00:53:59merci le judo, merci le cyclisme
00:54:01oui, deux médailles, l'argent et le bronze cet après-midi
00:54:03l'argent et le bronze, c'est quand même...
00:54:05et quand on les a vues à l'arrivée, parce qu'autant j'ai pas pu voir
00:54:07la finale de judo par équipe
00:54:09autant j'ai vu l'arrivée
00:54:11ce qui était très beau, c'est qu'ils sont tombés
00:54:13dans les bras les uns des autres
00:54:15y compris les français
00:54:17qui n'ont pas de place sur le podium
00:54:19mais on voit très bien qu'il y a un esprit d'équipe
00:54:21qu'il y a un esprit collectif
00:54:23et donc c'est à la fois la réussite individuelle
00:54:25et à la fois la réussite collective
00:54:27merci à ces JO de nous apporter tout ce bonheur
00:54:29et Lottoman, je vous ai pas encore vu depuis le début
00:54:31de ces JO
00:54:33vous aussi vous êtes gagné par la ferveur populaire
00:54:35avec la réussite de nos athlètes tricolores
00:54:37alors pour être honnête j'ai en effet quitté Paris
00:54:39quelques jours parce que
00:54:41vous craignez la vie sous J
00:54:43la vie sous J ne me plaisait pas particulièrement
00:54:45mais je dois reconnaître
00:54:47que je retrouve une ville
00:54:49qui me semble presque assagie
00:54:51et non assiégée, contrairement à ce que
00:54:53je pouvais craindre
00:54:55et qui en effet semble être atteinte
00:54:57d'un sentiment soudain très fédérateur
00:54:59autour de ces JO
00:55:01ce qui est plutôt une bonne nouvelle
00:55:03parce qu'il y a bien souvent de symboles
00:55:05qui peuvent unir la nation française
00:55:07je peux éventuellement regretter que
00:55:09seul le sport parvienne aujourd'hui à nous fédérer
00:55:11mais c'est un autre sujet
00:55:13et simplement d'un mot en effet pour dire que Léon Marchand
00:55:15pour être honnête, le sport est quelque chose qui ne m'intéresse
00:55:17vraiment pas, je ne comprends pas grand chose
00:55:19à ce qui est en train de se passer
00:55:21mais dans le bien des émissions de CNews
00:55:23je découvre cet univers auquel
00:55:25je commence à m'intéresser
00:55:27pour participer à vos émissions
00:55:29et il y a une chose qui me surprend à chaque fois
00:55:31que je vois Léon Marchand, une fois encore
00:55:33en tant que néophyte total, c'est que l'on voit
00:55:35à quel point il arrive toujours éminemment
00:55:37de toute évidence en premier
00:55:39il est beaucoup plus en avant
00:55:41que l'intégralité de ses concurrents
00:55:43et pourtant il réagit toujours avec une forme d'humilité
00:55:45à la fin de ses compétitions
00:55:47qui est véritablement remarquable
00:55:49d'autant qu'il attend que les résultats soient prononcés
00:55:51pour véritablement proclamer sa victoire
00:55:53et c'est quelque chose, cette forme d'attentisme
00:55:55malgré son talent
00:55:57qui est tellement évident, que je trouve
00:55:59assez touchant
00:56:01et l'un des symboles de cette humilité d'ailleurs
00:56:03c'est que Léon Marchand a gagné 4 médailles d'or en individuel
00:56:0530% des médailles d'or français
00:56:07et il concourt désormais
00:56:09dans le relais collectif
00:56:11on va prendre justement la direction du Club France
00:56:13Maxime Lavandier, Audrey Legray
00:56:15sont au Club France
00:56:17et vous voyez sur le visage des spectateurs
00:56:19qu'ils suivent avec attention le relais
00:56:21Maxime Lavandier, faites nous vivre ces dernières secondes
00:56:23est-ce que la France va l'emporter ?
00:56:26Alors Thomas
00:56:28il y a beaucoup de monde réuni là
00:56:30les gens sont concentrés, focus
00:56:32ils encouragent également
00:56:34les français et là on arrive
00:56:36bientôt à la fin, il reste 2 coureurs
00:56:38il me semble, mais comme vous voyez sur les images
00:56:40d'Audrey, tout le monde a les yeux rivés
00:56:42voilà, certains applaudissent
00:56:44des encouragements
00:56:46et on a entendu aussi une Marseillaise juste avant
00:56:48et bien sûr au nom de Marchand
00:56:50la coqueluche de ces Jeux Olympiques français
00:56:52et regardez l'ambiance
00:56:54c'est incroyable, en plus de ça
00:56:56la pluie s'est arrêtée quelques minutes
00:56:58avant
00:57:00les prénotations, peut-être un signe
00:57:02pour cette médaille, on espère
00:57:04en tout cas que la France va gagner
00:57:06cette médaille
00:57:08en tout cas je peux vous dire que
00:57:10l'ambiance est au rendez-vous ici
00:57:12Merci Maxime Lavandier, vous nous faites
00:57:14signe évidemment
00:57:16dès que vous avez le résultat
00:57:18de ce relais, Amine Elbahi
00:57:20je vous ai interrompu, mais je disais
00:57:22ce qui est aussi notable dans l'attitude
00:57:24de Léon Marchand, c'est qu'il gagne tout en individuel
00:57:26et il veut aussi mettre son talent
00:57:28au service du collectif, de l'équipe de France
00:57:30dans le cadre d'un relais, et ça rien ne l'y oblige
00:57:32rien ne l'y oblige, mais c'est aussi
00:57:34cet esprit d'équipe qui se construit
00:57:36avec
00:57:38les Jeux Olympiques et on le sent
00:57:40on ressent cette ferveur populaire
00:57:42on sent aussi cette transmission
00:57:44on voyait à l'instant le Club France
00:57:46on entendait aussi
00:57:48ces bruits d'ambiance, enfin
00:57:50enfin un consubstantiel
00:57:52commun, enfin un projet de nation
00:57:54voyez-vous, on a vécu ces
00:57:56derniers mois des moments
00:57:58tendus, avec une dissolution
00:58:00à l'Assemblée Nationale, avec
00:58:02des Français appelés à retourner une nouvelle
00:58:04fois aux urnes, là
00:58:06ce qui se passe aujourd'hui
00:58:08est quelque chose de magique, alors j'irai pas
00:58:10jusqu'à
00:58:12comparer les Jeux Olympiques
00:58:14avec la Coupe du Monde
00:58:16en 1998, comme d'habitude dans la République
00:58:18ou alors 2002
00:58:20avec ce magnifique doublé de Zinedine Zidane
00:58:22d'abord parce que c'est absolument pas le même contexte
00:58:24c'était absolument pas
00:58:26les mêmes trajectoires, ni les mêmes
00:58:28objectifs recherchés, aujourd'hui
00:58:30nous sommes
00:58:32à un moment de repos
00:58:34c'est l'été, les Français ont besoin
00:58:36de se reposer, et ce qu'on peut
00:58:38voir c'est que aussi bien dans la capitale
00:58:40parisienne que dans les petites villes
00:58:42que dans les métropoles
00:58:44Lille, Toulouse, Nantes
00:58:46on le voit également à Marseille, on le voit
00:58:48à Perpignan, on voit
00:58:50ces Français réunis
00:58:52dans leur centre-ville
00:58:54et soutenir
00:58:56partager quelques instants
00:58:58français, quelques instants
00:59:00autour du drapeau tricolore, chanter ensemble
00:59:02la marseillaise, soutenir ensemble
00:59:04nos athlètes et se rendre compte
00:59:06collectivement de la grandeur
00:59:08de notre pays, c'est ça aussi qui fait nation
00:59:10et je trouve que le sport contribue
00:59:12une fois de plus à rassembler les Français
00:59:14Je vous informe que nous n'avons malheureusement
00:59:16pas remporté de médaille au relais
00:59:18d'où la mine quelque peu déconfite
00:59:20les spectateurs que vous voyez en direct
00:59:22du Club France, la France arrive
00:59:24à la pire des places
00:59:26la quatrième place, c'est
00:59:28je ne dirais pas l'expression qui me vient en tête
00:59:30mais c'est la plus mauvaise des places, en tout cas
00:59:32pas de podium pour les relayeurs français
00:59:34mais qui nous auront fait vibrer
00:59:36notamment Léon Marchand
00:59:38on parlait tout à l'heure avec le président
00:59:40de la fédération française de natation qui nous disait
00:59:42qu'il avait un talent générationnel
00:59:44il l'avait repéré depuis 7, 8 ans
00:59:46il était dans les radars, tout le monde savait
00:59:48qu'il allait éclore un jour ou l'autre
00:59:50il faut noter que Léon Marchand a failli arrêter la natation
00:59:52il y a quelques années. Il l'a arrêté ?
00:59:54Il l'a arrêté. A un moment donné
00:59:56on sait maintenant
00:59:58ma science est toute récente
01:00:00ses parents étaient quand même des champions
01:00:02de natation
01:00:04lui, très jeune
01:00:06a été mis dans le bain
01:00:08et il n'a pas aimé ça
01:00:10il savait que l'eau, il avait froid
01:00:12et il a arrêté la natation
01:00:14et il l'a repris
01:00:16par la suite. Donc on voit très bien
01:00:18qu'à la fois son milieu l'a aidé
01:00:20et son milieu ne lui a pas imposé des choses
01:00:22que l'idée plaisait. Ça a été beaucoup d'intelligence dans son éducation
01:00:24de lui permettre de ne pas
01:00:26le dégoûter
01:00:28ce que j'aime bien maintenant
01:00:30c'est à cet âge-là, à l'âge de 7 ans
01:00:32c'était d'aller se baigner à la mer mais surtout pas
01:00:34de faire des allers-retours
01:00:36de ne pas faire des allers-retours
01:00:38c'est intéressant de voir que ce garçon qui a vécu dans ce milieu-là
01:00:40à un moment donné il a dit non, non
01:00:42et même plus tard, pendant la période du Covid ou quelques temps avant
01:00:44il a hésité à arrêter, il n'arrivait plus
01:00:46à aller à l'entraînement
01:00:48il a fait une dépression
01:00:50il a eu un préparateur mental qui est d'ailleurs toujours son
01:00:52préparateur mental dont le nom m'échappe actuellement
01:00:54mais qui a été très important pour la suite de sa carrière
01:00:56ce qui veut dire que tous ceux qui
01:00:58subissent un échec, qui à un moment donné se posent
01:01:00des questions, c'est aussi un beau
01:01:02message de leur dire
01:01:04allez, continuez, accrochez-vous
01:01:06et vous pourrez réussir, c'est aussi le message
01:01:08qu'il envoie. En tout cas donc pas
01:01:10de médailles pour le relais mixte en natation
01:01:12on a eu beaucoup de médailles, on a été gâté quand même rien qu'hier
01:01:14hier c'était une journée historique, on a eu je crois
01:01:169 médailles, notamment
01:01:18en or avec ce fameux podium du BMX
01:01:20podium 100% tricolore
01:01:22on continue de parler des Jeux Olympiques mais d'un autre aspect
01:01:24rappelez-vous Thomas
01:01:26ce pari qu'avait fait Eliott en disant
01:01:28si on dépasse 40 médailles j'enlève la veste
01:01:30et si on arrive à 45 médailles
01:01:32ou à 50, je ne sais pas ce
01:01:34Eliott va enlever, je suis assez agréable
01:01:36je vais garder la chemise Eliott
01:01:38aucun pari
01:01:40vestimentaire, merci
01:01:42on garde tous les vêtements sur ce plateau
01:01:44ne vous inquiétez pas. Parlons de la sécurité
01:01:46des Jeux Olympiques quand même parce que c'est un aspect
01:01:48très important, le dispositif des
01:01:50forces de l'ordre on le sait est très très conséquent
01:01:52on est monté je crois jusqu'à 50 000 membres
01:01:54des forces de sécurité intérieures
01:01:56notamment des gendarmes qui sont
01:01:58déployés, des gendarmes parfois qui viennent d'autres
01:02:00casernes, des gendarmes
01:02:02départementaux par exemple
01:02:04qui patrouillent dans Paris à proximité des
01:02:06sites olympiques, notre équipe
01:02:08Thibault Marchoteau en l'occurrence
01:02:10a pu suivre l'un d'entre eux
01:02:12une de ces patrouilles de gendarmerie, je propose
01:02:14de regarder ce reportage et puis on ouvre le débat
01:02:16sur la sécurité autour des Jeux Olympiques
01:02:18Pendant toute la période olympique
01:02:20ces gendarmes savoyards patrouillent aux alentours
01:02:22des sites sensibles, au total
01:02:2472 personnels de cette compagnie
01:02:26ont été dépêchés sur la capitale
01:02:28tous sont des volontaires
01:02:30C'est une chance formidable
01:02:32pour les gens qui ne connaissent pas Paris
01:02:34ou ceux qui connaissent Paris, travailler
01:02:36au sein de monuments historiques
01:02:38c'est une chance
01:02:40avec cette ambiance de Jeux Olympiques
01:02:42même en faisant une mission sérieuse
01:02:44on ressent quand même une ambiance
01:02:46sportive et festive
01:02:48Sécurisation aux alentours
01:02:50des sites olympiques, accueil du public
01:02:52ou encore recherche de colis suspects
01:02:54les objectifs de cette mission sont nombreux
01:02:56au coeur de cette patrouille
01:02:58c'est cet élève gendarme qui sort tout juste de l'école
01:03:00et qui a le privilège
01:03:02de faire partie du dispositif
01:03:04C'est ma première mission et en plus pour les Jeux Olympiques
01:03:06donc je réalise un peu la chance que j'ai
01:03:08que notre compagnie a été sélectionnée
01:03:10pour partir sur les JOI
01:03:12Cette compagnie reviendra sur Chambéry
01:03:14à la fin des Jeux Olympiques
01:03:16Pendant toute cette période, de nombreuses compagnies
01:03:18départementales sont mobilisées
01:03:20pour assurer le bon déroulement de l'événement
01:03:22Vous en parlez un petit peu
01:03:24Eliott Mamann
01:03:26Vous disiez que vous aviez quitté la capitale
01:03:28que vous êtes de retour depuis quelques heures
01:03:30et c'est vrai qu'on a tous le même constat
01:03:32nous qui sommes à Paris
01:03:34et qui voyons la situation dans la capitale
01:03:36il fait bon vivre
01:03:38il a sécurité
01:03:40en tout cas la délinquance a baissé
01:03:42c'est ce que nous a dit Gérald Darmanin
01:03:44alors la question qu'on se pose c'est
01:03:46est-ce que ça peut durer cette situation
01:03:48En tout cas ce qui est intéressant
01:03:50et qui peut être encourageant pour la suite
01:03:52avant d'apporter quelques éléments de critique
01:03:54c'est que les français n'ont pas peur
01:03:56lorsqu'ils sont au contact d'un policier
01:03:58au contraire ils ont un respect
01:04:00absolument
01:04:02à l'égard de l'uniforme
01:04:04qui permet de pacifier les relations sociales
01:04:06dans la capitale
01:04:08mais il n'y a pas de débordements
01:04:10qui sont créés par les policiers
01:04:12d'ailleurs ni d'un côté ni de l'autre
01:04:14c'est-à-dire que pas davantage de français
01:04:16qui s'opposeraient à la présence de policiers
01:04:18au coin de leur rue
01:04:20au contraire il semble plutôt que tout le monde
01:04:22serait renforcé et pas non plus de policiers
01:04:24qui s'en seraient injustement pris
01:04:26à des passants
01:04:28alors naturellement que certains
01:04:30camps politiques auraient pu nous expliquer
01:04:32que renforcer la présence policière
01:04:34était en réalité renforcer l'insécurité
01:04:36dans l'espace public
01:04:38donc c'est tout de même un constat intéressant pour la suite
01:04:40néanmoins il ne faut pas oublier en effet
01:04:42que les moyens qui ont été déployés
01:04:44pour assurer la sécurité dans la capitale
01:04:46au cours de ces jeux ne sont par définition
01:04:48que des moyens exceptionnels
01:04:50des policiers qui sont mobilisés dans la capitale
01:04:52et qui sont issus des villes de province
01:04:54je crois que cela représente environ 15.000 policiers
01:04:56sur les 45.000 policiers
01:04:5845.000 lors de la cérémonie d'ouverture
01:05:00ce qui a été allégé à 30.000
01:05:02probablement selon les jours
01:05:04Très bien mais en tout cas il y a d'importants
01:05:06contingents issus de provinces
01:05:08qui assurent la sécurité dans la capitale
01:05:10de fait ça ne pourra pas perdurer
01:05:12donc il y aura aussi une question matérielle
01:05:14combien même y aurait-il une volonté politique
01:05:16de continuer à assurer la sécurité
01:05:18de cette manière là avec une présence
01:05:20policière renforcée
01:05:22il ne sera pas possible d'un point de vue
01:05:24matériel que par rapport aux effectifs qui sont déployés
01:05:26de prolonger la situation et donc c'est aussi
01:05:28sur cette base là qu'il va nous falloir faire des choix
01:05:30à savoir voudrait-on renforcer
01:05:32les moyens policiers
01:05:34augmenter les embauches peut-être également
01:05:36penser à un changement quant à la doctrine
01:05:38du maintien de l'ordre dans le cadre municipal
01:05:40on sait que rares sont les polices municipales
01:05:42à disposer d'armes
01:05:44ce n'est d'ailleurs pas le cas à Paris, faudrait-il changer
01:05:46cet élément là, ce sont des débats
01:05:48pleinement idéologiques dans lesquels il faudra tout de même
01:05:50assumer de s'engager à l'issue de cette période
01:05:52olympique. Je vous donne la parole dans un instant
01:05:54d'abord écoutez le ministre de l'intérieur
01:05:56démissionnaire Gérald Darmanin
01:05:58qui nous parle justement de l'héritage de la sécurité
01:06:00à Paris. L'héritage
01:06:02que nous laisserons en termes de sécurité
01:06:04c'est plus de caméras de vidéo protection
01:06:06qui resteront, c'est des nouveaux commissariats
01:06:08qui resteront, c'est des effectifs
01:06:10supplémentaires qui resteront et c'est aussi
01:06:12je crois une délinquance notamment
01:06:14contre la drogue ou contre la contrebande
01:06:16de tabac qui sera un
01:06:18héritage pour l'ensemble des communes de l'île
01:06:20de France.
01:06:22Il y aura un héritage nous dit Gérald Darmanin
01:06:24cette situation
01:06:26idyllique diront certains en matière de
01:06:28sécurité dans la capitale
01:06:30elle va se poursuivre, c'est ce que nous dit
01:06:32en sous-titre le ministre de l'intérieur
01:06:34démissionnaire. Le déploiement
01:06:36sécuritaire à Paris appelle
01:06:38à mon sens à faire preuve d'humilité
01:06:40Pourquoi ? D'abord
01:06:42parce que pour assurer la sécurité
01:06:44des parisiens mais aussi
01:06:46des touristes du monde entier et nous leur devons
01:06:48dans le cadre de l'accueil
01:06:50des épreuves, des jeux olympiques
01:06:52et bien nous avons déshabillé les petites
01:06:54villes, nous avons déshabillé
01:06:56les campagnes de leurs gendarmes
01:06:58et nous avons déshabillé aussi
01:07:00les villes, les métropoles et les quartiers populaires
01:07:02de leurs policiers nationaux pour assurer
01:07:04et effectivement renverser Paris. Donc autrement
01:07:06dit nous avons déshabillé
01:07:08Pierre pour
01:07:10rhabiller Jacques. Bon
01:07:12le véritable problème
01:07:14est le suivant, c'est que dans les métropoles
01:07:16mais aussi dans les campagnes
01:07:18désormais les forces de l'ordre doivent choisir
01:07:20entre intervenir pour
01:07:22faire de la prévention autour du cambriolage
01:07:24ou intervenir pour
01:07:26sauver cette ville. On n'a pas d'éléments
01:07:28sur une hausse éventuelle d'une délinquance
01:07:30dans les villes qui auraient été démunies
01:07:32par des forces de l'ordre. Bien sûr parce que la situation
01:07:34sécuritaire des petites villes
01:07:36n'intéresse personne et aujourd'hui
01:07:38le déploiement sécuritaire
01:07:40à Paris
01:07:42ne doit pas détourner
01:07:44le regard des Français
01:07:46sur la réalité de l'insécurité
01:07:48en France. Et on le voit
01:07:50on voit que les
01:07:52faits de droit commun
01:07:54continuent et explosent dans un certain nombre
01:07:56de quartiers populaires. En particulier on en parlait
01:07:58également ce matin, dans la matinale à Marseille
01:08:00et puis j'ajouterai
01:08:02enfin un dernier point, c'est que
01:08:04quand on parle d'héritage
01:08:06sécuritaire, n'oublions pas
01:08:08que alors que
01:08:10Paris a vu les moyens
01:08:12augmenter, et bien
01:08:14tous les sujets à risque
01:08:16ont déserté. D'abord les Parisiens
01:08:18ne sont plus à Paris, soit ils sont en vacances
01:08:20soit ils sont amenés à télétravailler
01:08:22et les profils
01:08:24à risque, en particulier par exemple
01:08:26les
01:08:28camps de migrants qui sont sujets
01:08:30notamment aux addictions,
01:08:32en particulier un certain nombre d'étrangers
01:08:34en situation irrégulière, ont
01:08:36évidemment fui Paris à la vue des forces de l'ordre
01:08:38mais ont été répartis dans
01:08:40les campagnes, ils ont été répartis dans d'autres
01:08:42territoires. C'est là-bas
01:08:44qu'il faut regarder la situation d'insécurité, c'est pas
01:08:46à Paris. Vous savez très bien que
01:08:48les forces de l'ordre ne resteront pas
01:08:50et si vous
01:08:52me parlez d'héritage, le seul héritage
01:08:54qui est éventuellement discutable
01:08:56c'est les caméras de vidéosurveillance
01:08:58avec un traitement donné algorithmique.
01:09:00Alors là, ça c'est vous et votre conscience. Est-ce que
01:09:02oui ou non, vous acceptez de venir à la Chine ?
01:09:04Ça c'est un autre débat. Mais je précise
01:09:06qu'on n'a pas à ce stade, à ma connaissance
01:09:08de données sur une
01:09:10éventuelle hausse de la délinquance
01:09:12dans d'autres villes. Peut-être que ça
01:09:14s'avérera le cas et on découvrira ces données.
01:09:16À ce stade, nous n'avons pas
01:09:18ces informations-là. Joseph Tounel sur
01:09:20l'héritage quand même, ça montre aussi
01:09:22d'une certaine manière que la volonté
01:09:24politique, alors ça passe par beaucoup
01:09:26de moyens, ça passe par 45 000 policiers
01:09:28et gendarmes, des caméras de vidéosurveillance,
01:09:30des QR codes pour accéder à certains endroits,
01:09:32je l'admets, mais ça montre aussi qu'avec
01:09:34de la volonté politique, on peut mettre
01:09:36fin à l'insécurité dans certains quartiers.
01:09:38Là, on a eu une démonstration. Alors
01:09:40évidemment, ce n'est pas ce que nous avait dit Gérald Darmanin
01:09:42il y a quelques temps, où c'était
01:09:44l'insécurité,
01:09:46on en était à zéro. Non, on n'en
01:09:48n'est pas là. Il y a encore des vols, il y a encore
01:09:50des cambriolages. Il y a eu des interpellations
01:09:52d'ailleurs, Gérald Darmanin en a parlé. D'accord.
01:09:54Mais ça a énormément
01:09:56baissé. Ça veut dire que
01:09:58effectivement, quand on fait le choix de mettre
01:10:00des moyens, mais a-t-on les moyens
01:10:02d'assurer ces moyens à la durée ?
01:10:04C'est une autre question. Quand on fait le choix de mettre des moyens
01:10:06mais pas que des moyens de police
01:10:08qui sont nécessaires sur le terrain,
01:10:10il y a les moyens de la justice.
01:10:12On a vu qu'on a renforcé
01:10:14les moyens de la justice, notamment
01:10:16dans le 93,
01:10:18où ils traitent beaucoup d'affaires
01:10:20qui se passent sur la banlieue
01:10:22et sur Paris.
01:10:24Ils ont renforcé le nombre de magistrats,
01:10:26ils ont renforcé le nombre de greffiers,
01:10:28ils ont renforcé. Et donc,
01:10:30c'est police
01:10:32plus justice. Ça veut dire
01:10:34aussi que ce sont des choix
01:10:36budgétaires.
01:10:38Et je rappellerai que nous n'avons pas de gouvernement
01:10:40et qu'on a un budget à présenter
01:10:42normalement à la rentrée. Et que ça a l'air
01:10:44de n'intéresser personne. Ça n'intéresse Bruno
01:10:46Le Maire, visiblement, qui a fait quelques sorties
01:10:48médiatiques là-dessus. D'ailleurs, ça a...
01:10:50Oui, les sorties médiatiques de Bruno Le Maire, je me rappelle
01:10:52que la Russie est à genoux.
01:10:54Bon, voilà.
01:10:56En référence à une phrase qu'avait prononcée Bruno Le Maire
01:10:58au moment des sanctions contre la Russie. Absolument. Donc, au-delà
01:11:00des sorties médiatiques, il y a
01:11:02les faits. Donc, effectivement,
01:11:04il y a eu une insécurité en baisse, et c'est tant mieux.
01:11:06On le voit dans les transports. C'est très agréable
01:11:08pour ceux qui voyagent
01:11:10et qui vont notamment en banlieue. On a
01:11:12des forces de police, des forces de sécurité, des forces
01:11:14de gendarmerie qui sont très présentes.
01:11:16Ça apaise
01:11:18l'atmosphère. Il y a beaucoup moins
01:11:20d'angoisse, beaucoup moins... C'est vrai.
01:11:22Pourvu que ça dure. Et quand les forces
01:11:24de l'ordre ne sont pas sur le terrain
01:11:26à nous protéger, elles sont parfois sur les terrains de sport.
01:11:28Beaucoup des athlètes qui participent
01:11:30à ces Jeux Olympiques sous les couleurs de la France
01:11:32sont gendarmes, policiers,
01:11:34militaires. C'est le cas, par exemple,
01:11:36de Lisa Barbelin, qui a été
01:11:38médaillée de bronze
01:11:40aujourd'hui en tir à l'arc.
01:11:42D'ailleurs, je crois que c'était la première médaille
01:11:44individuelle au tir à l'arc
01:11:46depuis un moment, si ce n'est depuis
01:11:48toujours. Et donc, vous la voyez, Lisa Barbelin,
01:11:50qu'on voit d'habitude avec son arc,
01:11:52en tenue de gendarme. Elle n'est pas la seule.
01:11:54Il y a beaucoup de personnes qui sont aussi
01:11:56gendarmes. Clarisse Abgenenou,
01:11:58la judoka, est également gendarme.
01:12:00Je pourrais inciter d'autres. 40% de nos
01:12:02athlètes français au JO sont
01:12:04des militaires. Gendarmerie,
01:12:06armée de l'air, armée de terre...
01:12:08C'est énorme. C'est gigantesque.
01:12:10Il y a même des policiers, des policières,
01:12:12même plus précisément Anaïs Bourgoin.
01:12:14Elle est championne d'athlétisme.
01:12:16Elle concourt pour le 800 m. Elle est de la BAC.
01:12:18Et elle est de la BAC du 18e arrondissement.
01:12:20Absolument. Et voilà la question qui lui a été posée.
01:12:22Elle concourt au Stade de France,
01:12:24sur la piste d'athlétisme.
01:12:26Avez-vous conscience d'être la policière de la BAC la plus applaudie
01:12:28en Seine-Saint-Denis ?
01:12:30Voilà sa réponse. C'est pas mal. Je courrais derrière
01:12:32les voleurs porte de Saint-Ouen. Aujourd'hui,
01:12:34je cours au Stade de France.
01:12:36J'espère qu'ils me verront et qu'ils comprendront pourquoi
01:12:38je les rattrapais tout le temps.
01:12:40Sympa, comme sortie de la part
01:12:42d'Anaïs Bourgoin. C'est effectivement un magnifique
01:12:44clin d'œil. C'est également
01:12:46l'occasion de faire aussi
01:12:48un clin d'œil à tous nos athlètes de l'ombre.
01:12:50C'est-à-dire nos policiers et gendarmes qui, au quotidien,
01:12:52courent derrière les voleurs.
01:12:54Courent derrière tous ceux qui
01:12:56s'en prennent à l'uniforme de la République.
01:12:58Tous ceux qui, effectivement, portent
01:13:00atteinte au bien ou son hauteur
01:13:02d'agression envers les personnes. Merci.
01:13:04Merci à nos policiers. C'est aussi
01:13:06la démonstration que
01:13:08ces Jeux Olympiques,
01:13:10c'est finalement un 2e 14 juillet.
01:13:12Je le disais tout à l'heure.
01:13:14A mon sens, c'est aussi la meilleure façon
01:13:16dont les Français peuvent rendre hommage
01:13:18à ces policiers, à ces gendarmes,
01:13:20à nos militaires. Ne les oublions pas non plus.
01:13:22Dans le cadre de l'opération
01:13:24Sentinelle, notamment. Dans le cadre de l'opération Sentinelle,
01:13:26ils sont aguerris
01:13:28et ils sont surtout mobilisés
01:13:30matin, midi et soir,
01:13:32même la nuit, pour
01:13:34répondre à la menace terroriste,
01:13:36pour assurer la sécurité
01:13:38partout sur le territoire, y compris
01:13:40dans les petites villes en France, pour
01:13:42faire face à tous
01:13:44les risques. Merci à eux
01:13:46parce qu'ils se sont associés
01:13:48à travers leur acte de dévouement
01:13:50et leur acte de bravoure à ce récit
01:13:52commun, ce récit national
01:13:54autour d'un projet,
01:13:56c'est les Jeux Olympiques, autour des
01:13:58valeurs du sport. Nous ne pouvons que les
01:14:00féliciter et nous
01:14:02réjouir collectivement ce soir.
01:14:04Je remercie
01:14:06Joseph Touvenel et Amine Elbahi,
01:14:08les médaillés d'or de SoirInfo
01:14:10et ce soir, merci de m'avoir accompagné
01:14:12pendant une heure et demie. Eliott Mamann,
01:14:14vous restez avec nous, on a de nouveaux invités
01:14:16qui arrivent, médaille d'argent pour l'instant,
01:14:18mais attention, vous pouvez concourir pour l'or
01:14:20dans la prochaine édition.
01:14:22Merci en tout cas à tous les deux, on marque une pause
01:14:24et puis on revient dans SoirInfo
01:14:26été avec de nouveaux invités
01:14:28et de nouveaux thèmes de débat. A tout de suite.
01:14:30Merci.
01:14:34SoirInfo été, dernière
01:14:36ligne droite avec de nouveaux invités.
01:14:38Eliott Mamann est resté avec
01:14:40moi ce soir pour débriefer, décrypter
01:14:42l'actualité. Nous avons été rejoints par
01:14:44Nathan Devers. Bonsoir Nathan, merci beaucoup
01:14:46d'être avec nous. Vendrie de
01:14:48Gerpel également. Bonsoir Thomas. Bonsoir,
01:14:50journaliste chez Valeurs Actuelles. Et Mona Jaffarian,
01:14:52bonsoir, vous êtes cofondatrice du collectif
01:14:54Femmes Azadi. Avec vous, on va beaucoup parler
01:14:56de la situation au Proche-Orient.
01:14:58On va d'ailleurs démarrer avec cette
01:15:00situation, ce risque d'embrasement qui
01:15:02inquiète de plus en plus, notamment
01:15:04les chancelleries occidentales.
01:15:06Nous avons eu des communiqués qui ont été publiés par
01:15:08la diplomatie américaine, la diplomatie britannique
01:15:10qui appellent leurs ressortissants
01:15:12à quitter le Liban. Alors d'abord
01:15:14la diplomatie française, le Quai d'Orsay
01:15:16qui parle là du territoire iranien. L'ensemble du
01:15:18territoire iranien est placé en rouge
01:15:20sur la carte des conseils aux voyageurs.
01:15:22Ils demandent aux Français qui sont de
01:15:24passage en Iran de quitter le pays.
01:15:26Et vous voyez là les Etats-Unis
01:15:28qui encouragent ceux qui souhaitent quitter le
01:15:30Liban à réserver n'importe quel billet disponible
01:15:32même si ce vol ne part pas
01:15:34immédiatement, on ne suit pas l'itinéraire de leur choix
01:15:36et on comprend bien dans ce message l'urgence
01:15:38de la situation.
01:15:40Et vous voyez là la diplomatie britannique
01:15:42qui a publié un message similaire. On va peut-être
01:15:44d'ailleurs pouvoir écouter les détails
01:15:46de notre correspondante au Royaume-Uni
01:15:48Sarah Meunier justement
01:15:50sur cette déclaration
01:15:52des autorités britanniques.
01:15:54Quelques jours après la mort du leader
01:15:56politique du Hamas, Ismaël Hanié,
01:15:58Londres suit Washington et Paris
01:16:00et demande à tous ses ressortissants de quitter
01:16:02immédiatement le Liban. Ce sont les mots
01:16:04du chef de la diplomatie britannique
01:16:06David Lamy. Tant qu'il reste
01:16:08encore des vols commerciaux entre nos deux
01:16:10pays, mon message aux ressortissants britanniques
01:16:12au Liban est clair, quittez le
01:16:14pays dès maintenant. On estime
01:16:16qu'il y aurait environ 2000 ressortissants
01:16:18britanniques actuellement au Liban et
01:16:20Londres craint donc une escalade du conflit
01:16:22au Proche-Orient.
01:16:24Voilà donc l'inquiétude des autorités
01:16:26britanniques. Je me tourne vers vous Mona Jaffarian.
01:16:28Il y a véritablement
01:16:30une inquiétude très forte, on le sent surtout
01:16:32ces dernières heures de la part des chancelleries occidentales
01:16:34qui appellent leurs ressortissants à
01:16:36quitter à la fois le Liban mais aussi
01:16:38l'Iran en ce qui concerne la France.
01:16:40Oui parce que d'autant plus qu'on ne sait pas quand
01:16:42est-ce que va avoir lieu cette riposte.
01:16:44On est sûr qu'il va y avoir riposte.
01:16:46On ne connaît encore ni l'ampleur
01:16:48ni la date. Certains
01:16:50avancent 48 heures, d'autres
01:16:52donnent des dates plus symboliques
01:16:54par rapport aux prochaines fêtes juives
01:16:56qui doivent avoir lieu. Donc c'est vrai
01:16:58qu'il y a un peu cette opacité et je ne suis pas sûr
01:17:00que quelqu'un puisse aujourd'hui clairement
01:17:02définir un jour pour cette riposte.
01:17:04Maintenant les déclarations de la
01:17:06République islamique et du Hezbollah sont
01:17:08limpides, il y aura riposte.
01:17:10Maintenant il reste à voir de quelle ampleur.
01:17:12Pour vous ça ne fait aucun doute, c'est sûr qu'il y aura riposte.
01:17:14On vous fait référence notamment aux déclarations des gardiens
01:17:16de la Révolution qui, je les cite,
01:17:18disent que Israël recevra
01:17:20certainement la réponse à ce crime.
01:17:22Ils parlent de l'élimination d'Ismaïl Hanier.
01:17:24Ce crime au moment, au lieu et de la manière
01:17:26appropriée. La question maintenant c'est de savoir comment
01:17:28va se dérouler cette riposte.
01:17:30Oui, puisqu'on a beaucoup de hauts diplomates
01:17:32iraniens qui ont été très clairs sur le fait que ce sera
01:17:34beaucoup plus puissant
01:17:36que les frappes du 13 avril.
01:17:38Maintenant on sait aussi que
01:17:40la République islamique
01:17:42sait très bien qu'elle n'a pas les capacités militaires
01:17:44d'affronter ni Israël
01:17:46ni les Etats-Unis. D'autant plus
01:17:48qu'on voit un déploiement massif
01:17:50du côté américain, notamment avec des
01:17:52porte-avions très importants. Donc là on estime
01:17:54même entre 300 et 500 avions
01:17:56de chasse déployés
01:17:58tout autour. Donc c'est vrai qu'on sait
01:18:00aussi que la République islamique doit répondre
01:18:02puisque là il y a clairement une
01:18:04violation du territoire. Donc il
01:18:06doit y avoir riposte, d'autant que c'est une humiliation
01:18:08suprême pour eux.
01:18:10Il y a eu 20 haut-gradés du corps
01:18:12des gardiens de la révolution islamique qui ont été arrêtés
01:18:14à Téhéran.
01:18:16Parce qu'ils sont soupçonnés d'avoir des liens
01:18:18peut-être avec les services secrets israéliens.
01:18:20C'est ça en fait l'idée
01:18:22sur laquelle ils ont été écartés.
01:18:24D'autant qu'il y a aussi deux
01:18:26personnes qui sont directement des forces
01:18:28de protection rapprochées des hautes personnalités
01:18:30du corps des gardiens. Donc c'est ce qu'on appelle
01:18:32la brigade Ansar al Mahdi.
01:18:34Et donc on sait que
01:18:36le Mossad, officieusement, puisqu'Israël
01:18:38n'a encore rien reconnu et ne le reconnaîtra
01:18:40certainement pas, mais qui ont infiltré
01:18:42les plus haut-gradés du corps des gardiens.
01:18:44Et ça pour Khamenei et son
01:18:46image dans le monde arabe et auprès de ses
01:18:48proxys terroristes, c'est une humiliation
01:18:50flagrante. C'est important cet aspect d'humiliation
01:18:52à temps de verre, parce que c'est ce qui motive
01:18:54les autorités iraniennes
01:18:56à imaginer une riposte. Et c'est pour ça que vous dites
01:18:58et vous avez sans doute raison, qu'il y aura
01:19:00une riposte de manière inéluctable.
01:19:02Parce qu'il y a un sentiment orgueilleux
01:19:04et d'humiliation aussi pour les Iraniens.
01:19:06Oui, et je pense qu'il faut prendre la mesure de ce que veut dire
01:19:08cette humiliation. Il est clair
01:19:10que l'élimination
01:19:12de M.Anié, comme les opérations
01:19:14précédentes qui étaient tout aussi spectaculaires,
01:19:16qui ont eu lieu en Iran et qui étaient signées de la patte
01:19:18des services israéliens,
01:19:20signifie qu'il y a une infiltration
01:19:22importante des services secrets
01:19:24israéliens, non seulement dans
01:19:26la société civile iranienne,
01:19:28mais dans des sphères assez élevées
01:19:30de l'État, celles que vous avez citées
01:19:32ou des appareils scientifiques
01:19:34nucléaires en l'occurrence.
01:19:36Et ça, ça signifie quoi ? Ça signifie
01:19:38qu'il y a, si c'était dans un pays normal,
01:19:40une ou deux personnes qui appartient
01:19:42au service d'un État et qui
01:19:44travaillent pour les services d'un autre pays, ennemis,
01:19:46ce serait de la haute trahison.
01:19:48Mais là, ça signifie surtout qu'il y a un décalage
01:19:50très très important entre
01:19:52une partie très conséquente de la société civile
01:19:54en Iran et le régime
01:19:56qui est totalitaire
01:19:58depuis 1979.
01:20:00Et je pense, on ne salue pas
01:20:02d'ailleurs assez, ni en France, ni en
01:20:04Europe, ni en Occident, le courage
01:20:06héroïque, avant tout,
01:20:08des civils iraniens. Et quand je dis
01:20:10des civils, c'est avec un E, c'est essentiellement des femmes.
01:20:12Et je suis ravi de partager ce plateau
01:20:14avec vous, parce que vous faites partie des gens
01:20:16qui apportent en France cette
01:20:18parole-là, de saluer l'héroïsme.
01:20:20On est dans une époque où il y a très très peu d'héroïsme.
01:20:22Et il faut voir que depuis quelques années,
01:20:24il y a un héroïsme central,
01:20:26majeur, épique, d'un
01:20:28certain nombre de femmes et d'hommes,
01:20:30mais surtout de femmes, qui en Iran,
01:20:32retirent le voile, luttent contre la théocratie,
01:20:34luttent contre le totalitarisme
01:20:36et le régime autoritaire iranien. Et évidemment
01:20:38que derrière cela, il y a le désir
01:20:40de renouer avec ce qui est la ligne
01:20:42historique de l'Iran,
01:20:44à savoir une ligne qui est très amie, non seulement
01:20:46des Juifs, mais de l'Occident,
01:20:48mais des autres cultures, qui est très tolérante.
01:20:50Je rappelle qu'il n'y a aucun conflit, ni territorial,
01:20:52ni historique, ni même
01:20:54entre guillemets métaphysique, entre le peuple
01:20:56israélien ou juif et le peuple iranien.
01:20:58Je vous donne la parole un instant, Vendredi de Gerpel.
01:21:00Écoutez ce que disait Maxime Pérez,
01:21:02il est ancien correspondant au Proche-Orient
01:21:04et spécialiste des questions de défense, justement,
01:21:06sur la réponse à venir de l'Iran.
01:21:08Il y a une part
01:21:10de guerre psychologique dans l'ensemble
01:21:12des déclarations qui sont faites
01:21:14à la fois par les responsables iraniens,
01:21:16mais également par leurs alliés
01:21:18régionaux, le Hezbollah,
01:21:20les Houthis au Yémen, les milices chiites
01:21:22irakiennes. Il faut s'attendre à
01:21:24une réponse coordonnée de l'ensemble
01:21:26de ces forces qu'on appelle
01:21:28communément en Iran l'axe
01:21:30de la résistance, ce front du refus
01:21:32qui continue
01:21:34de combattre
01:21:36Israël, son existence, par tous
01:21:38les moyens possibles, c'est la raison
01:21:40d'exister de l'Iran, c'est la raison
01:21:42en tout cas de ce régime depuis 1979,
01:21:44c'est la raison pour laquelle
01:21:46l'Iran s'est employé depuis
01:21:48maintenant une trentaine d'années
01:21:50à déployer autour d'Israël
01:21:52une ceinture de feu à travers des organisations
01:21:54qu'elle finance
01:21:56et qu'elle arme et qui
01:21:58permettent de
01:22:00déstabiliser les frontières
01:22:02nord, sud ou
01:22:04est d'Israël. On pense notamment
01:22:06à la Jordanie qui, depuis
01:22:08plusieurs semaines, fait face à
01:22:10un certain nombre de tentatives de déstabilisation
01:22:12de la part de milices
01:22:14irakiennes qui ont mobilisé
01:22:16des milliers d'hommes et qui ne rêvent
01:22:18que d'une chose, c'est de pouvoir traverser
01:22:20la frontière
01:22:22jordanienne pour aller combattre
01:22:24Israël. Donc la riposte
01:22:26aura lieu, elle sera sans doute
01:22:28plus virulente
01:22:30que celle qui s'est déroulée le 16 avril
01:22:32dernier, ce qui rendra évidemment
01:22:34la mission plus difficile
01:22:36pour Israël et les américains qui seront sans doute
01:22:38engagés dans la
01:22:40riposte et la neutralisation de ces missiles.
01:22:42Henri de Kerpel, Maxime Pérez
01:22:44parlait de ceinture de feu, il faisait référence
01:22:46notamment aux proxys qui sont
01:22:48utilisés par l'Iran pour nuire à
01:22:50l'état d'Israël. Là, ce que l'on redoute, c'est un peu
01:22:52comme au mois d'avril, une attaque directe de l'Iran
01:22:54contre Israël. Oui, évidemment,
01:22:56cette élimination d'Ismail Haniye
01:22:58a été vécue comme une humiliation
01:23:00pour l'Iran parce qu'Israël
01:23:02a réussi à montrer qu'elle pouvait frapper
01:23:04parce qu'on a appris que c'était avec une arme de courte portée
01:23:06qu'elle pouvait frapper, cibler au sein
01:23:08même de l'Iran, au sein même du territoire
01:23:10iranien et aussi qu'elle a réussi
01:23:12à déployer ses réseaux au sein même de la société civile
01:23:14et on le disait tout à l'heure aussi
01:23:16au sein même des instances plus
01:23:18politiques et militaires peut-être.
01:23:20Donc, là-dessus,
01:23:22Israël a montré
01:23:24ses capacités et puis aussi, il faut noter
01:23:26la fragilité de l'Iran, effectivement, du régime iranien
01:23:28qui est loin de faire consensus
01:23:30en Iran, c'est le cas de le dire
01:23:32et un pays fragile et un pays aussi
01:23:34qui est plus enclin à s'engouffrer dans une guerre
01:23:36qu'elle ne maîtrise pas
01:23:38et effectivement, on pense que
01:23:40cette escalade peut vite tomber
01:23:42dans un embrasement, on a vu notamment les Etats-Unis
01:23:44qui ont déployé des forces
01:23:46pour donner
01:23:48plus de soutien
01:23:50à ces troupes
01:23:52qui sont au Proche-Orient.
01:23:54Et surtout, ce que l'on observe aussi, il y a l'Ottoman, c'est qu'on a l'impression
01:23:56qu'il y a peu de pays qui peuvent
01:23:58aujourd'hui jouer les intermédiaires, là où autrefois
01:24:00on avait des forces
01:24:02politiques et géopolitiques qui arrivaient parfois à faire baisser
01:24:04la tension, en l'occurrence, dans la situation
01:24:06que l'on a face à nous, on a du mal
01:24:08à voir qui pourrait faire redescendre
01:24:10la pression et c'est pour ça qu'on a
01:24:12l'impression que cette réponse de l'Iran
01:24:14sera inéluctable. Oui, absolument, d'autant que
01:24:16du côté des Etats-Unis, en effet, la réponse a surtout
01:24:18été un renforcement des
01:24:20aides et de l'envoi d'armes
01:24:22notamment défensives et offensives
01:24:24envoyées à Israël.
01:24:26On peut d'ailleurs tout de même saluer Joe Biden
01:24:28qui, malgré une campagne électorale
01:24:30particulièrement compliquée pour lui et qui
01:24:32va notamment se jouer sur
01:24:34un Etat pivot, celui du Michigan,
01:24:36où une forte population anti-sioniste
01:24:38pourrait faire basculer
01:24:40l'élection en faveur du candidat républicain
01:24:42et malgré ce contexte-là, Joe Biden a tout
01:24:44de même décidé de communiquer il y a deux jours
01:24:46sur le renforcement des aides militaires
01:24:48à Israël, donc c'est plutôt une bonne nouvelle.
01:24:50Peut-être une précision tout de même sur ce
01:24:52qu'il s'est passé. Les gardiens de la révolution
01:24:54ont en effet diffusé une fausse information
01:24:56puisqu'ils ont prétendu qu'Israël
01:24:58avait touché, grâce
01:25:00à un missile, le bâtiment
01:25:02dans lequel Ismail Agneh a été
01:25:04assassiné, alors qu'il a été plus ou
01:25:06moins prouvé, bien que naturellement aucune
01:25:08des deux parties n'ait confirmé l'information, mais
01:25:10la presse a fait son travail et il semble tout à
01:25:12fait fiable. En réalité,
01:25:14il s'agit de deux membres
01:25:16corrompus des gardiens de la révolution,
01:25:18comme vous venez de l'expliquer, qui ont
01:25:20installé des bombes il y a deux mois
01:25:22dans le bâtiment où Ismail Agneh
01:25:24allait, selon les services secrets israéliens
01:25:26séjourner en Iran,
01:25:28et c'est à ce moment-là que,
01:25:30à distance, c'est-à-dire il y a deux jours,
01:25:32à distance, les deux gardiens de la révolution
01:25:34corrompus qui, entre-temps, ont
01:25:36fui le pays, ont pu activer la bombe.
01:25:38Donc il n'y a pas eu une attaque aérienne d'Israël
01:25:40à l'égard de l'Iran. On comprend
01:25:42naturellement pourquoi l'Iran prétend
01:25:44que Israël a pénétré
01:25:46son territoire de manière illégitime
01:25:48puisque, d'un point de vue, au regard du
01:25:50droit international, cela change totalement
01:25:52la dimension et les
01:25:54répercussions que peut avoir
01:25:56cette attaque, alors même, naturellement,
01:25:58que l'Iran a bien compris, de manière générale,
01:26:00que l'une de ses forces, parce que c'est
01:26:02l'une de ses caisses de résonance
01:26:04les plus frappantes dans l'opinion
01:26:06occidentale, notamment, c'est de
01:26:08s'appuyer sur le droit international
01:26:10pour combattre Israël. On sait que
01:26:12la plupart des activistes antisionistes
01:26:14cherchent autant que faire se peut à donner une base
01:26:16juridique et légaliste
01:26:18à leur discours. Et donc, c'est naturellement
01:26:20pour cela que l'Iran a eu
01:26:22intérêt de renforcer et d'aller
01:26:24très en avant sur cette désinformation
01:26:26qui, d'ailleurs, a très bien pu pénétrer
01:26:28l'espace médiatique
01:26:30français puisque, dans les premières heures
01:26:32qui ont suivi l'attaque, on entendait plutôt
01:26:34parler d'une frappe
01:26:36aérienne d'Israël envers l'Iran
01:26:38alors que, de toute évidence, cela n'a pas été le cas.
01:26:40Il est admis, d'ailleurs, maintenant que c'était bien
01:26:42un projectile
01:26:44à courte portée, c'est le terme qui a été employé par
01:26:46les gardiens de la Révolution ce samedi qui admettent
01:26:48désormais cette théorie-là. Cela dit
01:26:50aussi beaucoup, Mona Jafarian, de
01:26:52l'état d'esprit d'une partie
01:26:54des personnalités en Iran.
01:26:56C'est-à-dire qu'il y a aussi, vous parliez de ces
01:26:58fameuses 20 personnes qui ont été
01:27:00écartées par le régime. Est-ce que
01:27:02vous diriez qu'il y a une forme de
01:27:04rébellion interne au régime
01:27:06iranien ou est-ce encore un peu trop
01:27:08faible pour parler véritablement
01:27:10de remise en question de ce régime ?
01:27:12Alors, des dissensions au sein
01:27:14même du corps des gardiens de la Révolution. On assiste
01:27:16depuis de nombreux mois à des conflits
01:27:18internes, mais là, on a quand même dépassé
01:27:20un cap, puisque là, on a
01:27:22carrément une complicité avec l'ennemi
01:27:24numéro un de la République islamique
01:27:26pour commettre l'élimination
01:27:28du numéro un du Hamas.
01:27:30Donc là, on a quand même, et surtout,
01:27:32il faut savoir que quand on est sous un régime
01:27:34dictatorial, la paranoïa est
01:27:36déjà très présente. Donc, ça
01:27:38affaiblit considérablement
01:27:40aussi Khamenei, qu'on voit de plus en plus,
01:27:42même dans ce bunker, entouré de
01:27:44plusieurs gardes qui vérifient constamment
01:27:46que rien ne passe au-dessus
01:27:48de sa tête. Donc, on sent vraiment qu'on est dans un autre
01:27:50état d'esprit. Mais si je peux me permettre, j'aimerais bien
01:27:52revenir sur ce que vous aviez dit sur
01:27:54Joe Biden, parce qu'effectivement, vous parliez de
01:27:56force de négociation, et il faut savoir que jusqu'aujourd'hui,
01:27:58c'était les Etats-Unis, cette force de
01:28:00négociation, puisque même après le 7 octobre,
01:28:02les négociations secrètes,
01:28:04pseudo-secrètes, entre la République
01:28:06islamique et Joe Biden,
01:28:08n'ont jamais cessé. Et même si Oman a
01:28:10un tampon entre les deux, il y a toujours eu
01:28:12ces négociations-là. Joe Biden avait
01:28:14deux objectifs, le cesser le feu à Gaza,
01:28:16et rasseoir
01:28:18la République islamique à la table des négociations
01:28:20sur le nucléaire. C'est aussi un échec
01:28:22cuisant pour lui, puisqu'il avait promis
01:28:24au Hezbollah qu'il n'y aurait pas de frappe sur
01:28:26Beyrouth, et le numéro 2 du Hezbollah
01:28:28a été éliminé. Donc, c'est pour ça aussi que
01:28:30Hassan Nasrallah, dans son discours,
01:28:32vise surtout les Américains. Parce que
01:28:34oui, il répond à Israël, mais il menace
01:28:36aussi directement les Américains, puisqu'ils se sentent trahis.
01:28:38Il faut savoir aussi que si les dirigeants
01:28:40du Hamas sont aujourd'hui au Qatar, c'est à la
01:28:42demande des États-Unis, puisque
01:28:44pour eux, ils sont encore sous contrôle
01:28:46en étant là-bas. Alors que si on les déplace
01:28:48en Iran, ils deviendraient complètement
01:28:50hors de contrôle. Donc, si vous voulez,
01:28:52il y a aussi un échec de la politique américaine
01:28:54qui a toujours été, depuis le 7 octobre,
01:28:56finalement, d'aller un peu dans le sens
01:28:58des ayatollahs, en se disant « on va calmer le jeu ».
01:29:00Donc, c'est pour ça qu'on a pu voir, un mois après
01:29:02le 7 octobre, Joe Biden débloquer 10 milliards
01:29:04de dollars à la République islamique.
01:29:06Donc, c'est vrai que c'est des signaux qui ont été
01:29:08très mal vécus par le peuple
01:29:10iranien qui se sentait trahi, mais
01:29:12il se disait « allons dans leur sens,
01:29:14et finalement, on arrivera à calmer le jeu ».
01:29:16Et on voit bien, 10 mois après, que c'est un échec
01:29:18total sur toute la ligne
01:29:20décidée par l'administration Biden.
01:29:22Il y a encore des contacts, là ? Alors, pas officiellement,
01:29:24on l'a bien compris, mais entre les Américains
01:29:26et les représentants iraniens ?
01:29:28Écoutez, le ministère des Affaires étrangères
01:29:30de la République islamique a fait savoir, via un
01:29:32de leurs diplomates, et je pense que c'est un message
01:29:34adressé directement à l'administration
01:29:36Biden, que toute tentative de négociation
01:29:38cette fois-ci, et d'efforts diplomatiques
01:29:40seraient vains. Donc, c'est aussi une
01:29:42manière de leur dire « finalement, tout ce que vous aviez promis,
01:29:44ça n'a pas été tenu. On a été
01:29:46humiliés mondialement, et surtout
01:29:48auprès des populations arabes et des
01:29:50proxys terroristes, parce qu'ils n'ont aucun soutien
01:29:52au sein de la population ». Donc, ça, c'est très
01:29:54important de le signifier, c'est que le premier
01:29:56régime de la République islamique, c'est le peuple iranien.
01:29:58Mais par contre, là où ils arrivent à tenir,
01:30:00c'est justement grâce à leurs
01:30:02proxys terroristes, et au soutien des rues
01:30:04arabes, qui les voient un peu comme
01:30:06les sauveurs de cet axe de la résistance.
01:30:08Donc là, ils se retrouvent affaiblis sur le
01:30:10plan intérieur, mais aussi sur le plan
01:30:12extérieur, puisque leur premier soutien
01:30:14sont les premiers aujourd'hui à leur dire « vous n'avez pas été
01:30:16capables de protéger Ranier ». Et en plus,
01:30:18les négociations avec les Etats-Unis n'ont mené
01:30:20à rien, puisqu'Israël a fait
01:30:22ce qu'il estimait devoir faire pour sa survie.
01:30:24C'est assez sidérant de
01:30:26voir qu'il n'y a plus aucun lien,
01:30:28en tout cas officiel, alors peut-être qu'il y en a toujours,
01:30:30mais quand même, on voit une dégradation
01:30:32des liens qui pouvaient exister entre
01:30:34des représentants américains et des représentants iraniens,
01:30:36ce qui nous fait nous dire qu'on ne voit pas d'issue
01:30:38à cette situation, une issue
01:30:40si ce n'est diplomatique en tout cas,
01:30:42qui nous éviterait une escalade et un embrasement.
01:30:44Oui, vous avez raison.
01:30:46La dernière fois, quand cette nuit
01:30:48d'avril, où l'Iran avait bombardé
01:30:50Israël, ils avaient prévenu avant
01:30:52aussi bien la Jordanie que
01:30:54apparemment l'ambassade suisse à Téhéran,
01:30:56en leur disant de faire passer aux Etats-Unis,
01:30:58ce qui avait permis d'intercepter
01:31:00un certain nombre d'Israëls.
01:31:02Et là, il ne faut pas oublier aussi que cette frappe
01:31:04qui a eu lieu à Téhéran, c'est juste après
01:31:06le long et marquant voyage de M. Netanyahou
01:31:08aux Etats-Unis, où il a rencontré
01:31:10un certain nombre de gens, il n'est pas exclu
01:31:12de pouvoir faire un lien et se dire
01:31:14que ce n'est peut-être pas le fruit du hasard
01:31:16que rentrant de Washington,
01:31:18il décide de cette frappe.
01:31:20Mais cela signifie aussi
01:31:22qu'en dehors des Etats-Unis,
01:31:24un certain nombre de pays du Moyen-Orient
01:31:26vont devoir
01:31:28clarifier encore plus leur position,
01:31:30intensifier leur position.
01:31:32Quand l'Iran a bombardé Israël en avril
01:31:34dernier, il s'est passé quelque chose
01:31:36je pense d'important, c'est qu'un pays comme
01:31:38l'Arabie Saoudite a décidé de se tenir
01:31:40du côté d'Israël,
01:31:42avec la Jordanie, avec d'autres pays,
01:31:44et ça c'est un événement évidemment majeur.
01:31:46Prenez le cas de l'Arabie Saoudite.
01:31:48Avant le 7 octobre, ils étaient sur
01:31:50la direction, tout le monde le disait,
01:31:52d'envisager de
01:31:54faire la paix avec Israël,
01:31:56d'avoir des accords presque d'amitié.
01:31:58Des accords d'abras, normalisation.
01:32:00Pour une raison qui est simple,
01:32:02c'est que le MBS
01:32:04a un projet de construire
01:32:06une ville majeure, une énorme métropole
01:32:08à 50 km des frontières
01:32:10israéliennes. Il ne peut pas le faire dans un contexte
01:32:12d'inimitié avec Israël.
01:32:14Et en même temps, ils avaient signé cet accord
01:32:16avec l'Iran, sous l'égide
01:32:18de la Chine. Donc ils étaient dans une position
01:32:20où ils avaient un dialogue avec les deux
01:32:22parties du pays.
01:32:24Je pense que dans cette situation,
01:32:26quelle va être l'attitude de l'Arabie Saoudite ?
01:32:28C'est un sujet central. Est-ce qu'ils vont être
01:32:30dans une logique de médiation ? Ce qu'on pourrait comprendre.
01:32:32Est-ce qu'ils vont être dans un parti très clair
01:32:34du côté des Etats-Unis et d'Israël
01:32:36contre l'Iran ? Tout cela serait intéressant à voir.
01:32:38De la même manière, c'est très intéressant
01:32:40d'observer ce qui se passe en tant que Français.
01:32:42C'est quand même éhallucinant
01:32:44qu'après la mort de M. Agnier,
01:32:46une députée de la République,
01:32:48comme Mme Chikirou, rende hommage
01:32:50à M. Agnier. Je précise qu'on n'a pas
01:32:52pu authentifier ses postes. Je vois
01:32:54très bien à quoi vous faites référence.
01:32:56Cela a été repris sur les réseaux sociaux.
01:32:58Je suis obligé de dire qu'on n'a pas
01:33:00pu vérifier l'authenticité de ses publications
01:33:02et donc qu'on ne peut pas les prendre
01:33:04pour... Vous avez raison de le dire. Mais en tout cas,
01:33:06ce qu'on peut dire, c'est qu'un certain nombre de gens
01:33:08très importants du PS ont dit que là,
01:33:10c'était la goutte de trop et qu'ils allaient quand même
01:33:12commencer à réfléchir, de se dire...
01:33:14Parler de cordon sanitaire, notamment, à remettre en place.
01:33:16M. Meier-Rossignol, par exemple,
01:33:18numéro 2 du PS, qui a dit
01:33:20peut-être que c'est allé un peu trop loin,
01:33:22cette alliance. Quand J.-M. Le Pen
01:33:24tenait des propos insupportables
01:33:26il y a quelques décennies, à droite,
01:33:28tout le monde estimait qu'il fallait faire une digue
01:33:30contre lui, un barrage républicain absolu.
01:33:32On n'a pas attendu, si vous voulez, cette goutte de trop
01:33:34parce qu'il y en a eu plein, des gouttes de trop, déjà.
01:33:36Mais peut-être qu'aussi, ça devrait nous faire réfléchir
01:33:38parce que ce qui se passe maintenant, c'est l'affrontement
01:33:40entre deux modèles de société. Israël,
01:33:42on peut avoir un regard archi-critique, et je suis le premier
01:33:44à le faire, sur la politique israélienne,
01:33:46qui a des parts d'iniquité aussi, ou en tout cas de zones
01:33:48d'ombre, qui sont évidemment comme dans toutes les démocraties.
01:33:50Mais on ne peut pas renvoyer
01:33:52dos à dos Israël et l'Iran, à savoir
01:33:54une démocratie avec toutes les vices qu'il peut y avoir
01:33:56versus une théocratie,
01:33:58et on peut encore moins estimer qu'entre les deux,
01:34:00le modèle préférable est le modèle
01:34:02de la République islamique d'Iran, à moins
01:34:04de tordre le coup, si vous voulez,
01:34:06à toute promesse républicaine, et évidemment
01:34:08à tout idéal de gauche.
01:34:10On voit, en tout cas, à Vendredi de Gerpel, qu'il y a
01:34:12non seulement des liens rompus entre les États-Unis
01:34:14et l'Iran, mais en plus, et vous en parliez déjà
01:34:16un petit peu, des mouvements aussi
01:34:18de troupes américaines, alors si ce n'est
01:34:20des troupes, en tout cas des navires,
01:34:22qui sont en train d'arriver
01:34:24pas très loin de cette zone-là, ce qui nous
01:34:26indique, là encore, rien de bon.
01:34:27Oui, oui, parce que l'Occident,
01:34:29il faut aussi constater qu'il se prépare à un embrasement,
01:34:31ce qui est dommage. D'ailleurs, en fait,
01:34:33tous les pays d'Europe,
01:34:35vous avez cité la France, mais aussi
01:34:37la Grande-Bretagne et les États-Unis avaient appelé
01:34:39à ce que ces ressortissants prennent
01:34:41le premier billet d'avion, peu importe
01:34:43où il va, pour quitter le territoire iranien.
01:34:45Moi, j'aimerais bien rebondir sur
01:34:47certains élus de gauche qui, justement,
01:34:49continuent
01:34:51à tomber dans
01:34:53la honte
01:34:55en n'arrivant pas
01:34:57à qualifier
01:34:59la masse d'organisations terroristes.
01:35:01Hier matin, Antoine Léaument,
01:35:03invité de la matinale de CNews,
01:35:05disait que c'était des organisations avec lesquelles on n'est pas toujours
01:35:07d'accord. Il y a
01:35:09un besoin de clarification,
01:35:11ne serait-ce que pour ces électeurs
01:35:13qui ont vu le nouveau frot populaire
01:35:15arriver largement en tête aux dernières législatives,
01:35:17forcés de constater que
01:35:19ces parties de gauche ont réussi à se mettre d'accord,
01:35:21à faire un accord d'appareil,
01:35:23mais qui ne sont pas d'accord sur l'essentiel.
01:35:25Et je trouve qu'il va falloir
01:35:27un cap clair là-dessus.
01:35:29– Quand vous regardez, justement, quand vous observez,
01:35:31Mona Jafarian, l'opinion en France
01:35:33sur les questions du Proche-Orient,
01:35:35et quand vous le mettez en parallèle, vous disiez tout à l'heure
01:35:37la société civile en Iran,
01:35:39qui déteste le régime,
01:35:41et pourtant on a l'impression qu'il y a, si ce n'est une bienveillance,
01:35:43il y a un regard de l'opinion
01:35:45qui est crucial et très important,
01:35:47et qui est presque manipulé parfois
01:35:49sur cette question-là.
01:35:51Comment vous observez tout cela ?
01:35:53– La première chose qu'on observe, c'est que déjà les gens qui vivent
01:35:55sous des régimes théocratiques islamiques
01:35:57sont bien plus objectifs sur la réalité
01:35:59de ce qu'ils ont en face d'eux,
01:36:01et les Iraniens sont très clairs.
01:36:03D'abord, Ismail Haniyeh
01:36:05est détesté en Iran,
01:36:07dans la rue, quand les gens manifestaient en Iran,
01:36:09il scandait
01:36:11« Ni Gaza, ni Liban, je donne ma vie pour l'Iran ».
01:36:13Alors, on ne s'est pas spécialement visé les civils,
01:36:15mais c'était vraiment pour dire « assez du financement
01:36:17des organisations terroristes ».
01:36:19Et nous, c'est vrai qu'avec notre œil de franco-iranienne,
01:36:21quand on voit certains partis
01:36:23pris de certains politiques
01:36:25en France, déjà, un, c'est une irresponsabilité
01:36:27totale, parce que pour être
01:36:29sur le terrain, on sait à quel point la menace
01:36:31terroriste aujourd'hui est importante,
01:36:33donc chaque mot
01:36:35pèse, et quand on voit, par exemple,
01:36:37Rima Hassan qui tweet
01:36:39« On va aller pour prendre TF1,
01:36:41et puis ensuite, on va
01:36:43prendre l'Elysée, et ensuite,
01:36:45vous paierez cher votre... »
01:36:47On n'a pas dit ça précisément comme ça, je me fais l'avocat du diable,
01:36:49elle a eu des mots, évidemment, qu'on peut condamner,
01:36:51mais elle n'a pas dit ça précisément de cette façon-là.
01:36:53Et aussi à l'encontre de l'eurodéputé
01:36:55François-Xavier Bellamy, qui a porté plein de contrées.
01:36:57On est vraiment dans un contexte
01:36:59explosif, où les services
01:37:01de renseignement, les services de police sont mobilisés,
01:37:03parce que le risque terroriste
01:37:05est vraiment élevé, je ne sais pas si les gens
01:37:07en réalisent, donc on est vraiment dans un contexte
01:37:09où on a besoin d'apaisement,
01:37:11notamment de nos élus, et des positions
01:37:13claires. Et moi, ce que je déplore, c'est qu'effectivement
01:37:15on a appelé
01:37:17les Français à faire barrage,
01:37:19au nom du NFP, et aujourd'hui
01:37:21il y a des lignes rouges qui sont franchies
01:37:23par LFI quasi-quotidiennement,
01:37:25et c'est vrai qu'on a l'impression
01:37:27que le parti socialiste est un peu
01:37:29la victime passive
01:37:31des sorties de route répétées
01:37:33de LFI,
01:37:35et il n'y a pas de condamnation claire.
01:37:37Et dans un contexte comme celui d'aujourd'hui,
01:37:39les conséquences peuvent être très graves.
01:37:41Qu'est-ce qu'on peut redouter
01:37:43sur le terrain du Proche-Orient ?
01:37:45Parce qu'on a parlé du fait qu'il n'y avait plus de dialogue possible,
01:37:47que finalement chacun campait sur ses positions,
01:37:49et que l'Iran allait procéder
01:37:51à une riposte, c'est inélectable.
01:37:53Et concrètement, comment, alors on ne va pas
01:37:55être des voyants, on n'est pas
01:37:57personne ici des voyants, mais en tout cas, si on doit se projeter sur
01:37:59concrètement les scénarios auxquels
01:38:01nous sommes confrontés, ou nous pourrions être confrontés,
01:38:03Eliott Mamann, quels sont-ils ?
01:38:05Ce qui fait peur, en effet, c'est un possible
01:38:07affermissement de cet axe
01:38:09russo-chiite, qui aujourd'hui
01:38:11fait peser une menace extrêmement puissante
01:38:13sur les équilibres politiques
01:38:15du Moyen-Orient, plus largement d'ailleurs
01:38:17les Etats-Unis, qui depuis longtemps
01:38:19ont des navires, notamment en mer
01:38:21méditerranée, lorsque la situation
01:38:23l'impose, ils peuvent également intervenir en mer
01:38:25noire, c'est-à-dire dans les
01:38:27endroits où, par exemple, les proxys
01:38:29de l'Iran, notamment
01:38:31les outils yéménites, peuvent
01:38:33faire peser une tension claire
01:38:35sur l'ordre mondial, les Etats-Unis
01:38:37interviennent, ils entreposent
01:38:39également des navires, tout simplement parce qu'ils
01:38:41représentent au quotidien
01:38:43un enjeu
01:38:45existentiel pour
01:38:47les besoins
01:38:49anti-missiles israéliens, qui
01:38:51à eux seuls ne peuvent pas
01:38:53garantir la survie d'Israël, puisqu'on
01:38:55ne le rappelle pas suffisamment, mais Israël est attaqué
01:38:57presque chaque jour par des missiles venus
01:38:59soit du Liban, à l'époque de
01:39:01Gaza, parfois également du Yémen
01:39:03et parfois, en effet, le Dôme de Fer
01:39:05ou les systèmes Haro, dont
01:39:07Israël est propriétaire, ne suffisent pas
01:39:09à défendre Israël, c'est pour cela que les Américains
01:39:11ont également des navires sur place
01:39:13et en réalité, cela démontre le fait
01:39:15que, d'une manière générale,
01:39:17c'est également une forme de débat
01:39:19de clivage entre la démocratie libérale
01:39:21et occidentale et d'autres
01:39:23types de régimes qui se présentent
01:39:25à l'heure actuelle au Moyen-Orient. Juste peut-être
01:39:27encore un mot sur la situation iranienne
01:39:29Abnous Chalmany a une très belle formule
01:39:31elle dit qu'il y a une décorrelation
01:39:33totale entre les
01:39:35équilibres institutionnels iraniens
01:39:37et ce qu'il se passe dans la base intellectuelle
01:39:39de la société civile
01:39:41et d'ailleurs, on peut en effet rappeler que
01:39:43les quelques enquêtes d'opinion dont on dispose
01:39:45sur la société iranienne montrent que
01:39:47l'antisionisme n'est certainement pas le premier
01:39:49sentiment des Iraniens et que d'ailleurs
01:39:51avant le régime des Mollahs
01:39:53l'Iran était une nation qui entretenait
01:39:55des relations plutôt apaisées
01:39:57avec Israël et c'est aussi peut-être un élément
01:39:59à rappeler sur cette prise en otage
01:40:01d'un certain nombre de pouvoirs
01:40:03dictatoriaux sur des populations du Moyen-Orient
01:40:05qui ne sont pas toujours
01:40:07nécessairement représentées par des
01:40:09responsables politiques qui
01:40:11iraient dans le sens de leurs opinions à eux
01:40:13c'est tout de même quelque chose qu'il faut souligner.
01:40:15C'est quelque chose dont vous avez déjà parlé justement
01:40:17de ce sentiment de la société iranienne
01:40:19vis-à-vis d'Israël qui n'est pas celui
01:40:21que les gens peuvent imaginer justement, est-ce que vous pouvez
01:40:23nous en redire un mot ?
01:40:25Je pense que la meilleure preuve a été
01:40:27les nouvelles mesures juridiques qu'a été obligée de mettre
01:40:29en place la République islamique
01:40:31puisqu'ils ont été obligés de mettre
01:40:33en place de nouvelles sanctions et de nouvelles
01:40:35lois pour punir les Iraniens
01:40:37s'ils continuaient à montrer du soutien à la population
01:40:39israélienne
01:40:41et quand il y a des frappes
01:40:43israéliennes pour éliminer des membres
01:40:45du corps des gardiens de la révolution islamique
01:40:47ou du Hamas ou du Hezbollah
01:40:49ces frappes sont particulièrement
01:40:51applaudies en Iran et d'ailleurs
01:40:53après la mort de Haniyeh, les gens
01:40:55déposaient des boîtes de
01:40:57pâtisseries iraniennes dans les rues
01:40:59avec des petits mots collés au mur pour dire
01:41:01servez-vous, fait-on sa mort.
01:41:03C'est très paradoxal parce que
01:41:05quand on regarde ce qui se passe en Occident
01:41:07on voit des jeunes qui glorifient
01:41:09finalement les bourreaux
01:41:11des peuples du Moyen-Orient
01:41:13et quand on regarde dans la région, on se rend compte
01:41:15qu'il y a une véritable lucidité sur la réalité
01:41:17du terrain et que les bourreaux
01:41:19du peuple iranien sont clairement
01:41:21les ayatollahs et qu'ils ont bien compris
01:41:23qu'Israël n'est pas leur ennemi
01:41:25et qu'aujourd'hui leur ennemi est celui
01:41:27qui les massacre et qui finance le terrorisme
01:41:29sont bien leurs propres dirigeants.
01:41:31C'est très intéressant de vous entendre parler
01:41:33de cette décorrélation entre
01:41:35ce que l'on peut imaginer parfois de l'opinion iranienne
01:41:37sans forcément de savoir de quoi on parle
01:41:39et de la réalité des choses.
01:41:41L'antisémitisme n'existe pas comme on pourrait
01:41:43j'ai l'impression d'avoir plus d'antisémitisme
01:41:45aujourd'hui en France qu'il n'y en a en Iran
01:41:47et l'histoire du peuple iranien
01:41:49et du peuple juif c'est plus de
01:41:513000 ans d'histoire. Donc si vous voulez
01:41:53ce lien n'a jamais été brisé de la même
01:41:55manière que la république islamique d'Iran
01:41:57n'a jamais réussi à endoctriner
01:41:59le peuple iranien qui a toujours
01:42:01continué à garder ses traditions
01:42:03zoroastriennes, sa manière de vivre, sa culture
01:42:05son histoire et c'est peut-être ce qui fait
01:42:07aujourd'hui la particularité de ce pays
01:42:09qui en fait un peu un ovni dans la région
01:42:11pour tous ses voisins.
01:42:13Oui je pense que c'est extrêmement important
01:42:15ce que vous dites parce que ça ne se produit
01:42:17pas beaucoup dans l'histoire des nations
01:42:19un pays qui vit 40 ans
01:42:21de régime autoritaire
01:42:23voire totalitaire
01:42:25de propagande, de menaces de torture
01:42:27d'arrestation
01:42:29et avec une société qui reste fidèle
01:42:31à des idéaux de liberté
01:42:33pendant plus de 40 ans
01:42:35c'est historique et c'est incroyable
01:42:37et qui le fait avec
01:42:39je reviens là-dessus parce que je pense que c'est un fait majeur
01:42:41avec un héroïsme
01:42:43qui doit tous nous obliger
01:42:45et quand on voit la manière dont en Occident
01:42:47on peut s'émouvoir de plein de causes
01:42:49qui sont intéressantes
01:42:51je trouve qu'on n'a pas assez
01:42:53d'admiration pour cette jeunesse-là
01:42:55d'autant que la jeunesse occidentale
01:42:57en tout cas une partie de cette jeunesse
01:42:59et celle qui hurle le plus son attachement
01:43:01aux idéaux de liberté
01:43:03n'a pas toujours beaucoup de scrupules
01:43:05à se retrouver instrumentalisés
01:43:07par le pouvoir iranien
01:43:09je repense par exemple à cette interview de Rima Hassan
01:43:11où un de vos confrères lui demandait sur une autre chaîne
01:43:13ça ne vous dérange pas d'être reprise
01:43:15par l'ayatollah Khomeini
01:43:17et elle disait je ne le connais pas, je ne le suis pas sur Twitter
01:43:19je ne sais pas qui c'est, etc.
01:43:21donc il y avait une forme d'immense lâcheté dans cette réaction
01:43:23en dehors d'Israël
01:43:25ce qu'il faut défendre
01:43:27c'est une certaine vision du Moyen-Orient
01:43:29on parle beaucoup en France, en Europe
01:43:31de la diversité, du vivre ensemble, etc.
01:43:33le Moyen-Orient c'est une autre école du vivre ensemble
01:43:35qui ne passe pas par l'assimilation
01:43:37qui ne passe pas, en tout cas avant l'aventure coloniale
01:43:39et la tragédie coloniale
01:43:41par la frontière nationale, etc.
01:43:43mais qui est aussi une aventure
01:43:45de vivre ensemble, vivre ensemble entre les chiites
01:43:47et les sunnites, vivre ensemble entre les chrétiens
01:43:49et les musulmans, vivre ensemble entre les juifs
01:43:51et tout ce monde là, entre les hommes et les femmes
01:43:53etc.
01:43:55et ce qu'il faut quand même constater, en dehors d'Israël
01:43:57c'est que depuis 20 ans
01:43:59l'impérialisme iranien
01:44:01a sabordé ces possibilités-là
01:44:03de leur existence dans beaucoup de pays
01:44:05en Irak, en Syrie, mais ce soir je pense
01:44:07que nos pensées doivent avant tout se tourner
01:44:09vers le peuple libanais
01:44:11qui a vécu mille et une tragédies
01:44:13et des tragédies terribles, je ne parle même pas
01:44:15des guerres des années 80, pensons
01:44:17uniquement à l'explosion de Beyrouth
01:44:19pensons à la crise économique, pensons à la corruption
01:44:21du peuple, de la classe politique
01:44:23à la répression de leur révolte, etc.
01:44:25et qui s'apprête malheureusement
01:44:27et c'est tragique peut-être à vivre
01:44:29dans les mois qui viennent, dans les semaines, dans les jours
01:44:31qui viennent, des moments d'épreuve encore
01:44:33terribles. Le Liban a été
01:44:35un merveilleux exemple de coexistence
01:44:37entre les peuples et voilà un des pays
01:44:39qui a été malheureusement attaqué, attaqué
01:44:41de l'intérieur dans son modèle politique
01:44:43par l'impérialisme iranien. Et donc tout ça doit
01:44:45aussi nous faire réfléchir en dehors seulement de
01:44:47l'affrontement Iran-Israël.
01:44:49Voilà ce qu'on pouvait dire sur la situation au Proche-Orient
01:44:51c'était passionnant de vous entendre
01:44:53tous les quatre, on marque une pause en faisant un point
01:44:55sur l'actualité avec Simon Guillin qui vient de nous rejoindre
01:44:57Rebonsoir cher Simon.
01:45:01...
01:45:03...
01:45:05Bonsoir cher Thomas et bonsoir à tous ceux qui nous rejoignent
01:45:07ce soir sur CNews. Les Français
01:45:09ont encore brillé ce samedi aux Jeux Olympiques
01:45:11Au bout du suspense, Teddy Riner
01:45:13a offert à l'équipe de France de judo la médaille d'or
01:45:15de la compétition par équipe
01:45:17Historique aussi les deux médailles d'argent et de bronze
01:45:19de Valentin Madouas et Christophe Laporte
01:45:21en cyclisme. La France
01:45:23n'avait plus remporté deux médailles sur l'épreuve
01:45:25de course en ligne depuis 1956
01:45:27Ce drame près de Lyon
01:45:29un homme a été tué par arme blanche
01:45:31à Saint-Priest la nuit dernière. Une personne
01:45:33a immédiatement été placée en garde à vue dans cette affaire
01:45:35L'enquête a été confiée à la direction
01:45:37interdépartementale de la police du Rhône
01:45:39et selon les tout premiers éléments
01:45:41de cette enquête, l'homme aurait été tué
01:45:43par une femme qu'il connaissait
01:45:45Et puis l'ambassade américaine au Liban
01:45:47appelle ses ressortissants à quitter le pays le plus rapidement
01:45:49possible en prenant je cite
01:45:51n'importe quel billet d'avion disponible
01:45:53actuellement. Une décision prise face
01:45:55aux craintes d'une guerre totale entre Israël
01:45:57et le Hezbollah libanais
01:45:59Londres de son côté appelle également ses ressortissants
01:46:01à quitter le Liban le plus rapidement possible
01:46:03Merci beaucoup
01:46:05Simon Guillain pour toutes
01:46:07ces précisions et ce point complet sur
01:46:09l'actualité. J'aimerais qu'on s'attarde maintenant un peu
01:46:11sur la campagne présidentielle américaine
01:46:13Donald Trump va être en meeting
01:46:15dans quelques minutes depuis
01:46:17Atlanta dans l'état de Géorgie
01:46:19Avant lui c'est Kamala Harris qui a été en meeting
01:46:21cette semaine devant dix mille personnes
01:46:23Kamala Harris qui vous le savez a pris
01:46:25la place de Joe Biden pour être la
01:46:27candidate démocrate, elle était elle aussi
01:46:29en Géorgie dans cet état
01:46:31clé évidemment pour le scrutin
01:46:33du mois de novembre et après
01:46:35le retrait de Joe Biden, la confusion qui
01:46:37a suivi désormais c'est la ferveur
01:46:39et l'espoir qui renaient dans le camp démocrate
01:46:41c'est ce que nous raconte Maxime Lavandier
01:46:47Des pancartes à son nom, une salle
01:46:49qui affiche complet
01:46:51c'est devant une foule galvanisée par le
01:46:53nom de la rappeuse Megan Thee Stallion
01:46:55soutien de Kamala Harris que la démocrate
01:46:57fait son entrée
01:47:05Il ne s'agit pas seulement de nous
01:47:07opposer à Donald Trump, en réalité
01:47:09cette campagne porte sur deux
01:47:11visions très différentes de notre nation
01:47:17L'une est axée sur l'avenir
01:47:19l'autre sur le passé
01:47:23Le retrait de Joe Biden a placé
01:47:25la vice-présidente actuelle comme seule
01:47:27candidate possible chez les démocrates
01:47:29et si cela n'a pas encore été officialisé
01:47:31par son camp, elle fait cependant
01:47:33renaître l'espoir chez ses partisans
01:47:37Je pense que cette soirée a été très
01:47:39exaltante, le discours était génial
01:47:41elle a abordé tous les points principaux
01:47:43qui intéressent vraiment les américains
01:47:47Elle est douée pour toutes ses politiques
01:47:49qu'il s'agisse de l'avortement, des soins, de santé
01:47:51j'aime tout
01:47:53Elle a une chance incroyable face à Trump
01:47:55elle est intelligente, elle est sage
01:47:57son dossier est en règle
01:47:59je ne peux pas en dire autant de Trump
01:48:03Une ferveur sur laquelle Kamala Harris
01:48:05compte bien capitaliser
01:48:07à moins de 100 jours du scrutin présidentiel
01:48:11Moins de 100 jours du scrutin présidentiel
01:48:13ce sera le 5 novembre prochain
01:48:15et on voit quand même
01:48:17on va parler du fond, on va parler des idées
01:48:19Kamala Harris lors d'un meeting en Géorgie
01:48:21on ne peut pas s'empêcher
01:48:23de penser à Joe Biden
01:48:25qui était en grande difficulté
01:48:27il y a encore quelques semaines
01:48:29On se dit qu'au moins de ce point de vue là
01:48:31les démocrates ont quand même eu raison
01:48:33de changer de candidat
01:48:35Sur la forme, Kamala Harris
01:48:37essuie de nombreuses critiques
01:48:39de la part de l'appareil républicain
01:48:41notamment parce que précisément en Géorgie
01:48:43qui est un état du sud, il s'avère que Kamala Harris
01:48:45a un peu changé son accent et a pris l'accent du sud
01:48:47ce qui est quand même surprenant
01:48:49et c'est d'ailleurs quelque chose qui lui a été régulièrement reproché
01:48:51au cours de sa carrière politique
01:48:53c'est d'adapter ses convictions et sa posture
01:48:55au contexte dans lequel elle s'inscrivait
01:48:57peut-être plus que d'autres responsables politiques
01:48:59On a vu elle prendre l'accent marseillais
01:49:01quand il était à Marseille en ce qui nous concerne
01:49:03Dans les deux cas on peut tout de même le remarquer
01:49:05et simplement toujours sur la forme
01:49:07sur la manière de faire campagne
01:49:09il faut tout de même reconnaître une chose
01:49:11c'est que Kamala Harris n'a pas beaucoup changé
01:49:13les logiques qui avaient été instituées par Joe Biden jusqu'ici
01:49:15puisque sa campagne se limite à des meetings
01:49:17à des discours qui sont écrits à l'avance
01:49:19elle lit un prompteur
01:49:21elle n'a pas encore donné d'interview en face à face
01:49:23avec des journalistes
01:49:25elle n'a pas encore eu de moment où elle improvisait
01:49:27alors que naturellement Donald Trump
01:49:29c'est d'ailleurs l'un de ses éléments de campagne
01:49:31il est véritablement quelqu'un qui peut assurer
01:49:33une forme de spectacle au cours d'un meeting
01:49:35que l'on trouve cela d'ailleurs louable
01:49:37s'agissant de quelqu'un qui prétend
01:49:39pouvoir présider les Etats-Unis ou pas
01:49:41puisqu'en effet on ne sait pas exactement
01:49:43si le rôle d'un président américain
01:49:45est d'être humoriste
01:49:47néanmoins, quoi qu'il en soit, cette vivacité
01:49:49qui était un argument que Donald Trump
01:49:51était parvenu à fomenter à l'encontre de Joe Biden
01:49:53se tient toujours à l'encontre de Kamala Harris
01:49:55dont la campagne manque sincèrement de spontanéité
01:49:57Vendredi de Guerpel, c'est vrai
01:49:59l'exercice médiatique Kamala Harris
01:50:01n'est pas forcément la plus à l'aise du monde
01:50:03lorsqu'elle était vice-présidente
01:50:05il y a eu des séquences qui sont restées un peu dans les mémoires
01:50:07et qui sont ressorties aujourd'hui à dessein par les Républicains
01:50:09où on la voit un peu en difficulté parfois
01:50:11Oui, mais là Kamala Harris semblait vraiment avoir le vent en poupe
01:50:13je suis tombé sur un sondage qui disait
01:50:15qu'au sein même de son camp
01:50:1788% des sympathisants démocrates
01:50:19disaient que c'était elle qui allait gagner
01:50:21alors qu'au sein des Républicains
01:50:23et du camp de Trump, ça descendait
01:50:25à 82%
01:50:27Ils sont plus confiants dans les démocrates
01:50:29Ils sont plus confiants de leur candidat
01:50:31Effectivement
01:50:33Ce qui va être intéressant de voir aussi
01:50:35c'est dans quelle mesure le fait qu'elle ait le vent en poupe
01:50:37dans les States Wings se traduit
01:50:39et puis aussi
01:50:41Donald Trump, il semble aussi vouloir se venger
01:50:43par rapport à sa dernière défaite
01:50:45et puis la tentative d'assassinat
01:50:47qu'il a essuyée, semble avoir aussi
01:50:49réveillé l'animal politique
01:50:51qui sommeillait en lui
01:50:53Oui, peut-être que le principal adversaire de Donald Trump
01:50:55c'est Donald Trump lui-même
01:50:57et ils auront l'occasion de croiser le fer, ce sera au mois de septembre
01:50:59la date n'est pas encore totalement arrêtée
01:51:01En tout cas, l'idée d'un débat est actée
01:51:03et ça, ça nous promet
01:51:05des débats peut-être sur le fond aussi
01:51:07Ce qu'on reprochait à la confrontation
01:51:09entre Donald Trump et Joe Biden, c'est que ça s'arrêtait
01:51:11à la forme, à dire qu'en clair, Joe Biden
01:51:13n'était plus capable d'être président
01:51:15Là, au moins, on va aller sur le fond un peu
01:51:17Oui, et justement, je pense que c'est la première fois
01:51:19que Donald Trump fait une erreur stratégique
01:51:21qui sera peut-être pas vénielle
01:51:23mais qui lui coûtera peut-être sa vie politique
01:51:25On peut dire ce qu'on veut de Donald Trump
01:51:27c'est un excellent stratège
01:51:29et il avait pris cette décision en juin dernier
01:51:31de faire un débat avec Joe Biden
01:51:33un débat qui avait été décidé avec les équipes de Joe Biden aussi
01:51:35Qui a sans doute précipité le départ de Joe Biden
01:51:37Exactement, et c'était une bêtise absolue
01:51:39Dans la vie politique américaine, en général
01:51:41les débats avant une élection présidentielle
01:51:43ont lieu plutôt en septembre-octobre
01:51:45et c'est-à-dire en juin
01:51:47Et là, je pense que Donald Trump a été un peu pressé
01:51:49de se dire, je vais montrer
01:51:51que mon adversaire n'est pas, si vous voulez
01:51:53c'est même pas une question pas haut niveau
01:51:55il n'est pas compétent, enfin il n'est pas capable intellectuellement
01:51:57physiquement, médicalement d'être président
01:51:59mais il l'a fait beaucoup trop tôt
01:52:01et donc il y a eu la possibilité pour une solution
01:52:03de substitution qui n'aurait pas eu
01:52:05s'il avait fait le débat avec Joe Biden
01:52:07en septembre ou en octobre
01:52:09et donc je pense que là, dans la
01:52:11joie un peu viriliste
01:52:13de mater son adversaire
01:52:15de le mettre à nu
01:52:17et de le puncher
01:52:19de manière vraiment, comme dans un combat
01:52:21et bien il ne s'est pas rendu compte que
01:52:23parfois, on gagne à avoir tel ou tel adversaire
01:52:25et qu'il faut, ça c'est très Nietzschean
01:52:27mais qu'il faut prendre soin de ses adversaires
01:52:29il faut les admirer
01:52:31il faut les apprécier
01:52:33il faut presque les protéger
01:52:35et il n'a pas fait ça, et c'est une erreur je pense
01:52:37presque d'immaturité politique
01:52:39qui peut lui coûter sa victoire
01:52:41tout peut arriver encore, mais pour l'instant
01:52:43c'est pas exclu que ça la lui coûte
01:52:45en tout cas on le voit, il a vraiment sorti
01:52:47les armes contre Kamala Harris
01:52:49en ayant contre elle des propos
01:52:51très durs, elle répond aussi
01:52:53elle dit, il y a deux visions de l'Amérique
01:52:55Donald Trump c'est le passé, moi c'est l'avenir
01:52:57est-ce que vous pensez que ça peut être efficace ?
01:52:59Je vais me conduire sur ce que vous avez dit, d'ailleurs on l'a très bien vu
01:53:01qu'elle a compris tout de suite l'erreur stratégique
01:53:03puisque une des premières choses qu'elle va dire publiquement
01:53:05une fois qu'elle s'autonome
01:53:07au départ, c'est
01:53:09Joe Biden, Donald Trump, prépare-toi
01:53:11il va falloir que t'assumes un débat
01:53:13contre moi, donc si vous voulez, elle arrive
01:53:15en pleine position de force, et on a vu dans les sondages
01:53:17que l'écart s'est réduit, donc on voit
01:53:19que l'impact a été immédiat, et finalement
01:53:21cette ferveur des démocrates
01:53:23qui se sentent revivre avec elle
01:53:25fait aussi qu'on oublie un peu
01:53:27la tentative d'assassinat qui avait créé
01:53:29et maintenant tout le monde parle de
01:53:31Kamala Harris, de ce retour en force
01:53:33et effectivement je pense qu'il a fait une très grosse erreur stratégique
01:53:35de vouloir se montrer
01:53:37aussi fort, aussi rapidement dans la campagne
01:53:39parce qu'aujourd'hui il a
01:53:41un adversaire de taille en face de lui
01:53:43L'un des aspects de ce duel
01:53:45c'est ce que les Américains appellent
01:53:47le storytelling, la manière dont ils vont faire le récit
01:53:49de leur campagne électorale, c'est presque aussi
01:53:51important que les idées aux Etats-Unis
01:53:53de ce point de vue-là, Kamala Harris
01:53:55Bon, Donald Trump avait évidemment avec sa tentative d'assassinat
01:53:57le côté miraculé qui a
01:53:59fait parler, mais c'est vrai on en parle beaucoup moins
01:54:01depuis quelques jours, Kamala Harris
01:54:03elle peut imprimer un autre récit aussi
01:54:05un autre narratif, pour tenter
01:54:07de s'imposer aussi, parce que l'électorat
01:54:09qui est visé ce sont les indécis
01:54:11parce que les démocrates vont voter démocrate, les républicains
01:54:13vont voter républicain, il reste
01:54:15un certain pourcentage d'indécis
01:54:17La trentaine de pourcents du tiers parti
01:54:19ou d'acquis à RFK
01:54:21vous savez Robert Kennedy Jr
01:54:23qui est un candidat
01:54:25à l'Occra actuel, indépendant à cette élection
01:54:27présidentielle, on ne sait pas quand est-ce qu'il se retirera
01:54:29peut-être deux choses, d'abord
01:54:31pour expliquer aux téléspectateurs cette notion
01:54:33d'état pivot dont on parle souvent s'agissant
01:54:35de l'élection présidentielle américaine
01:54:37c'est intéressant que vous ayez mis en miroir
01:54:39ces deux images de Kamala Harris et de
01:54:41Joe Biden et de Donald Trump
01:54:43l'un et l'autre en Géorgie
01:54:45la Géorgie est en effet un état pivot s'il en est
01:54:47c'est-à-dire qui de manière incertaine peut basculer
01:54:49tant du côté républicain que démocrate
01:54:51par exemple sur la question de l'avortement
01:54:53qui est une des questions les plus centrales
01:54:55de la campagne de Kamala Harris
01:54:57la Géorgie depuis le renversement
01:54:59de cette jurisprudence de la Cour suprême
01:55:01américaine qui contraignait
01:55:03l'intégralité des états américains
01:55:05même ceux qui s'y opposaient à pratiquer
01:55:07des avortements jusqu'à six mois
01:55:09jusqu'au sixième mois de grossesse, depuis le renversement
01:55:11de cette jurisprudence, la Géorgie
01:55:13pratique toujours des avortements mais seulement jusqu'à
01:55:15douze semaines, là où par exemple
01:55:17la Californie pratique des avortements jusqu'à huit mois
01:55:19je ne dis absolument pas que la majorité
01:55:21des avortements a lieu aussi tard dans la grossesse
01:55:23d'ailleurs ce n'est absolument pas le cas mais simplement c'est une possibilité
01:55:25légale, donc c'est intéressant d'abord pour voir
01:55:27à quel point, pour comprendre à quel point
01:55:29l'Amérique est clivée et polarisée d'un point de vue
01:55:31idéologique mais également pour comprendre
01:55:33comment est-ce qu'un certain nombre d'états
01:55:35plus modérés dont la sociologie électorale
01:55:37est plus incertaine peut
01:55:39en effet avoir un effet véritablement
01:55:41pivot dans une élection présidentielle
01:55:43une autre chose dans les images que vous diffusez
01:55:45à côté de nous c'est intéressant parce que...
01:55:47Je précise que c'est en direct à Atlanta en Géorgie
01:55:49Juste avant...
01:55:51On attend Donald Trump qui va arriver sur scène
01:55:53on ne vous fera pas vivre le meeting en direct
01:55:55mais on verra l'image de Donald Trump
01:55:57sur scène, je précise aussi qu'il sera
01:55:59avec celui qui est le candidat à sa vice-présidence
01:56:01Gene Evans. Pardonnez-moi parce que alors
01:56:03juste avant que vous basculiez sur le flux en direct
01:56:05vous diffusiez d'autres images
01:56:07des images de Kamala Harris dans son meeting à Atlanta
01:56:09et d'autres images de Donald Trump qui
01:56:11dans une intervention également improvisée
01:56:13On a remis les images, vous voyez
01:56:15Voilà, très bien
01:56:17Donald Trump qui débattait avec
01:56:19trois journalistes représentants de
01:56:21l'association des journalistes noirs américains
01:56:23Oui, on est aux Etats-Unis
01:56:25les associations selon les couleurs de peau existent
01:56:27et au cours de cette
01:56:29intervention il a notamment
01:56:31questionné l'appartenance de
01:56:33Kamala Harris à la communauté
01:56:35afro-américaine puisqu'il a dit que selon lui
01:56:37qu'il n'était pas sûr que Kamala Harris était
01:56:39noire, ce qui est véritablement la déclaration
01:56:41la plus stupide que l'on puisse imaginer
01:56:43La moitié indienne par sa mère
01:56:45et la moitié africaine par son père
01:56:47Néanmoins on ne peut pas nier
01:56:49qu'elle appartient de toute évidence à une minorité ethnique
01:56:51Et c'est véritablement
01:56:53débile parce qu'il a en un sens
01:56:55mis une pièce dans la campagne de Kamala Harris
01:56:57qui cherche à cliver
01:56:59cette élection entre d'un côté
01:57:01une Amérique ultra-protestante
01:57:03blanche qui serait
01:57:05représentée par Donald Trump et de l'autre
01:57:07l'Amérique du progrès
01:57:09qu'elle entend incarner. Je ne dis pas que
01:57:11l'une de ses deux conceptions
01:57:13est meilleure que l'autre mais simplement
01:57:15Donald Trump en effet commence à multiplier
01:57:17des erreurs de campagne
01:57:19qui étaient inimaginables face à Joe Biden
01:57:21puisque face à Joe Biden il n'avait pas à faire campagne
01:57:23Il avait simplement à dire de Joe Biden
01:57:25qu'il était un boiteux tandis que
01:57:27Kamala Harris renvoie Donald Trump sur des questions
01:57:29politiques, sur des questions idéologiques
01:57:31si vous voulez. Et il y a
01:57:33enfin un véritable débat sur la question des
01:57:35mesures politiques à mettre en oeuvre aux
01:57:37Etats-Unis qui est en train d'avoir
01:57:39lieu dans cette campagne présidentielle et donc c'est
01:57:41tout de même quelque chose de louable même si de toute évidence
01:57:43les deux camps commettent des erreurs assez invraisemblables
01:57:45Moi ce que je trouve passionnant Vendredi
01:57:47de Gerpel c'est aux Etats-Unis on s'adresse à des
01:57:49segments de la population. On parlait là donc
01:57:51des journalistes
01:57:53afro-américains
01:57:55lorsque Donald Trump va dans le Michigan il parle
01:57:57aux ouvriers de l'industrie
01:57:59minière notamment. En Géorgie
01:58:01encore un autre électorat. C'est très
01:58:03segmenté. On n'en est pas là nous en France mais
01:58:05de notre point de vue de français on peut toujours s'étonner
01:58:07de cette segmentation des électorats à chaque fois
01:58:09Oui il y a un rapport à l'électorat qui est complètement
01:58:11différent que chez nous en France
01:58:13et d'ailleurs c'est intéressant de voir il y a
01:58:15quelques jours Donald Trump a réagi à la cérémonie d'ouverture
01:58:17des Jeux Olympiques et il s'était
01:58:19adressé aux chrétiens en disant que
01:58:21parce qu'il y a 70%
01:58:23de chrétiens aux Etats-Unis qui se revendiquent chrétiens
01:58:25et donc il disait que oui il avait trouvé ça
01:58:27honteux et que lui s'il était au pouvoir
01:58:29il se rassurait qu'il n'y aurait pas ça sous son
01:58:31mandat. Donc
01:58:33effectivement il va s'adresser à des
01:58:35à des segments de l'électorat
01:58:37qui est couplé aussi avec ces
01:58:39states wings, justement ces états pivots
01:58:41dont on parlait tout à l'heure. Et c'était le cas dans le Michigan
01:58:43Nathan Devers lorsque
01:58:45Gene Evans qui est donc celui qui
01:58:47pourrait être le vice-président
01:58:49de Donald Trump en cas de victoire
01:58:51s'adressait aussi à une autre partie de la population
01:58:53les classes moyennes
01:58:55oubliées vraiment de l'Amérique
01:58:57des états du Midwest
01:58:59notamment. Là aussi on s'adresse
01:59:01véritablement à une partie de la population et c'est
01:59:03très étudié. Le parti
01:59:05républicain, le parti démocrate, ils ont
01:59:07district par district le pourcentage
01:59:09de la population parce que les statistiques sont
01:59:11reines aux Etats-Unis.
01:59:13Oui et c'est
01:59:15à mon avis tout le problème
01:59:17de ce que devient la société américaine
01:59:19on fait cette distinction en philosophie
01:59:21politique qui est centrale que Rousseau fait
01:59:23dans le contrat social au livre 2 entre
01:59:25la volonté de tous et la volonté
01:59:27générale. Quand on vote
01:59:29c'est pas si vous voulez chacun
01:59:31qui dit ce qu'il pense être
01:59:33le mieux pour son pays pour lui
01:59:35vous quand vous votez vous votez pour quels sont
01:59:37vos intérêts, moi pour les miens et à la fin
01:59:39on fait la somme de ça. Non c'est pas ça
01:59:41c'est quand on vote on fait abstraction de qui
01:59:43on est et on se dit
01:59:45quel serait l'intérêt général de mon
01:59:47pays indépendamment de mes intérêts personnels
01:59:49indépendamment de ma vision
01:59:51des choses. Autrement dit le vote devrait
01:59:53se fonder sur ce que John Rawls appelle
01:59:55un voile d'ignorance. A un moment j'oublie qui
01:59:57je suis. J'oublie que je suis blanc, j'oublie que je suis
01:59:59noir, j'oublie que je suis juif, que je suis un homme, que je suis une femme
02:00:01etc. Et de manière théorique
02:00:03je me dis voilà le modèle de société
02:00:05pour lequel je veux signer
02:00:07quelle que soit mon identité, quelle que soit
02:00:09ma position. Si on se met à dire
02:00:11je ne vote que pour ce qui vient
02:00:13conforter mon identité
02:00:15vécue comme une sorte de rétrécissement
02:00:17parce que si on me dit que mon identité contient
02:00:19en elle-même une position politique, contient
02:00:21en elle-même un bulletin de vote c'est plus
02:00:23une identité dans quelque chose d'intéressant
02:00:25à vivre, d'aventureux, d'ouvert
02:00:27de questionnant. C'est juste quelque chose
02:00:29d'absolument fermé. Donc si on vous dit
02:00:31votre identité c'est une
02:00:33communauté fermée qui
02:00:35va vous donner telle ou telle position
02:00:37politique, comment voulez-vous construire
02:00:39un peuple dans ces conditions ? C'est tout
02:00:41le problème. Et à mon avis je pense que nous
02:00:43devons vraiment en tant que français
02:00:45résister à la dynamique
02:00:47américanisante en quelque sorte de la société
02:00:49dans laquelle on voit le monde commun s'effriter
02:00:51sous nos yeux. Il faut quand même
02:00:53considérer qu'une partie très importante des républicains
02:00:55non seulement estiment qu'ils n'ont pas
02:00:57les mêmes idées que les démocrates, c'est très bien, c'est le principe
02:00:59de la démocratie, mais ils estiment
02:01:01qu'ils ne vivent pas dans le même monde. Ils vivent dans un monde
02:01:03où le président élu,
02:01:05Joe Biden, est un président illégitime.
02:01:07Qui aurait triché, qui aurait manipulé les résultats.
02:01:09Comment voulez-vous construire un peuple
02:01:11dans des conditions pareilles ?
02:01:13C'est vrai qu'on a vu nous aussi des fractures apparaître, on n'en est pas
02:01:15à ce stade-là heureusement, mais c'est vrai que rien que
02:01:17les images de l'Assemblée nationale, de ces députés
02:01:19qui refusaient de serrer la main à d'autres, on avait
02:01:21déjà cette impression de
02:01:23voir les fractures américaines
02:01:25parce qu'elles sont nettement plus profondes.
02:01:27J'aimerais juste qu'on aille sur le fond des idées, notamment
02:01:29celle de Kamala Harris. Elle a été en charge
02:01:31de l'immigration lorsqu'elle a été vice-présidente
02:01:33en tout cas au départ, et on peut dire que son bilan
02:01:35est contrasté, c'est un euphémisme.
02:01:37Elle a été très critiquée à ce sujet.
02:01:39J'aimerais aussi qu'on s'intéresse à sa position
02:01:41sur la scène internationale.
02:01:43Kamala Harris, on l'a vu
02:01:45envoyer un certain nombre de signaux
02:01:47à destination d'une partie
02:01:49de l'électorat démocrate, les jeunes notamment
02:01:51dans les universités pour tenter
02:01:53de les faire revenir dans le camp démocrate
02:01:55parce que beaucoup disaient qu'ils ne souhaitaient plus
02:01:57voter pour Joe Biden. Comment vous percevez-vous
02:01:59ces signaux qui sont envoyés à la fois
02:02:01sur la scène internationale, sur le dossier
02:02:03de l'immigration, sur le dossier de l'avortement dont vous parliez ?
02:02:05Bien, alors
02:02:07sur la scène géopolitique,
02:02:09si on ne prend vraiment que l'aspect géopolitique,
02:02:11il y a clairement une rupture
02:02:13dans sa manière de se comporter puisque rien
02:02:15que le fait qu'elle n'ait pas été présente au moment où Netanyahou
02:02:17est venu a été quand même
02:02:19un signal très fort qu'elle envoyait finalement
02:02:21aux étudiants américains et à tous ces
02:02:23mouvements de rue pour leur dire « je suis différente
02:02:25et je serai celle qui sera ferme
02:02:27face à lui ».
02:02:29Elle a eu de nombreuses déclarations également
02:02:31en ce sens. Maintenant pour ce qui est de la politique
02:02:33intérieure, je pense qu'on a vraiment deux visions
02:02:35diamétralement opposées
02:02:37des États-Unis qui s'affrontent
02:02:39et d'ailleurs cette phrase
02:02:41qu'elle dit en plein meeting « We won't
02:02:43go back » et qui va certainement je pense
02:02:45devenir un de ses slogans de campagne
02:02:47montre finalement
02:02:49complètement ce
02:02:51Donald Trump très conservateur, très dans le
02:02:53passé, très redneck si on peut dire
02:02:55et finalement
02:02:57Kamala Harris qui est la voix
02:02:59du féminisme, de la mesure
02:03:01et aussi qui donne l'image
02:03:03d'une femme forte qui est en rupture
02:03:05même avec certaines positions
02:03:07de Joe Biden et qui se différencie.
02:03:09On a l'impression aussi qu'ils s'enferment chacun
02:03:11respectivement dans
02:03:13leur carcan idéologique, c'est-à-dire que
02:03:15parfois Kamala Harris va s'adresser aux étudiants
02:03:17des universités qui sont peut-être les plus
02:03:19radicaux dans leur manière de penser
02:03:21et de la même manière Donald Trump va s'adresser aux républicains
02:03:23parfois les plus radicaux
02:03:25aussi dans l'interprétation qu'ils peuvent faire
02:03:27des différents événements qui se déroulent
02:03:29aux États-Unis alors qu'on aurait pu se dire
02:03:31que pour une campagne électorale le but c'est quand même de séduire
02:03:33ceux qui sont au milieu de tout ça, qui sont un peu
02:03:35indécis. Oui c'est certain et d'ailleurs il faut
02:03:37tout de même souligner que les deux camps
02:03:39s'accusent mutuellement d'être des menaces existentielles
02:03:41pour l'ordre politique américain.
02:03:43Les démocrates expliquent que si Donald Trump est élu
02:03:45il s'agira de la dernière élection présidentielle
02:03:47puisque Donald Trump restera au pouvoir
02:03:49à vie. Il est une menace pour la démocratie
02:03:51et il dit j'ai pris une balle pour la démocratie
02:03:53c'est ça, mais les démocrates
02:03:55accusent Donald Trump d'être une menace existentielle
02:03:57pour la démocratie. D'ailleurs
02:03:59l'un de leurs arguments de campagne est de s'appuyer
02:04:01sur le dit projet 2025
02:04:03qui est une espèce de
02:04:05manifeste écrit par des membres ultra
02:04:07conservateurs d'associations proches du
02:04:09parti républicain du Heritage
02:04:11Institute qui en
02:04:13réalité n'est absolument pas soutenu par
02:04:15Donald Trump et dont Donald Trump s'est à de
02:04:17nombreuses reprises départi puisque c'est vrai
02:04:19que ce programme est
02:04:21très radical. Pourtant les démocrates
02:04:23s'opposent à Donald Trump en
02:04:25prenant acte du fait qu'il aurait
02:04:27lui-même encouragé
02:04:29et revendiqué l'écriture
02:04:31de ce programme. Donc c'est tout de même problématique
02:04:33tandis que les républicains eux
02:04:35estiment que les démocrates représentent
02:04:37une menace pour la continuité
02:04:39historique et occidentale des Etats-Unis
02:04:41ce qui là aussi est une
02:04:43position extrêmement radicale
02:04:45et qui assurément
02:04:47tente à radicaliser les rhétoriques politiques.
02:04:49Peut-être d'ailleurs un mot
02:04:51pour dire que si les Etats-Unis
02:04:53semblent d'un point de vue politique
02:04:55clivés par diverses identités
02:04:57c'est aussi tout de même parce qu'on oublie parfois
02:04:59avec nos lunettes jacobines françaises
02:05:01que les Etats-Unis sont traversés
02:05:03par 50 réalités politiques
02:05:05et économiques différentes.
02:05:07Par exemple lorsque
02:05:09Donald Trump s'adresse aux
02:05:11travailleurs en col bleu de la Rust Belt
02:05:13il s'adresse à des gens qui ont subi
02:05:15une désindustrialisation
02:05:17que d'autres Etats démocrates n'ont
02:05:19pas vécu puisque au contraire ils ont été
02:05:21les plus en avant s'agissant des
02:05:23nouvelles technologies
02:05:25de l'ubérisation de la société
02:05:27qu'ils n'ont pas subi mais qu'ils ont représenté
02:05:29et qu'ils ont créé. Donc il y a aussi cette différence
02:05:31là. Et enfin un mot pour dire que
02:05:33les démocrates sont tout de même parfois un peu malhonnêtes
02:05:35lorsqu'ils accusent Donald Trump d'être le plus
02:05:37réactionnaire de tous les représentants républicains
02:05:39puisqu'en un sens il est presque
02:05:41le plus modéré. Je m'explique
02:05:43Judy Vance et Donald Trump incarnent une ligne extrêmement
02:05:45nouvelle au sein de l'établissement républicain
02:05:47puisqu'ils incarnent une ligne qui est très populiste
02:05:49mais par exemple sur la question de l'avortement
02:05:51ils ne sont de loin pas les plus radicaux
02:05:53puisqu'il y avait de nombreux adversaires de Donald Trump
02:05:55qui réclamaient l'établissement
02:05:57d'une interdiction fédérale
02:05:59totale de l'avortement.
02:06:01C'est une proposition qui a été totalement
02:06:03écartée par Donald Trump. Il y a d'autres
02:06:05exemples sur lesquels Donald Trump
02:06:07se différencie en réalité par des positions
02:06:09plus modérées malgré une rhétorique outrancière.
02:06:11Et il faut tout de même parvenir
02:06:13à différencier ces deux notions
02:06:15aujourd'hui qui prennent en tenaille la vie
02:06:17politique américaine tant du côté démocrate
02:06:19que du côté républicain.
02:06:21Un mot sur cette campagne américaine
02:06:23et après on passera à un autre sujet.
02:06:25Je pense aussi que du côté démocrate
02:06:27il y a eu un grand changement par rapport
02:06:29au temps de Barack Obama.
02:06:31Tant par rapport à la scène internationale
02:06:33qu'en politique intérieure.
02:06:35Barack Obama, pour revenir sur la question
02:06:37du Proche-Orient, la grande vision
02:06:39qui était la sienne, il l'avait fixée dans son discours du CAIR
02:06:41juste après son élection,
02:06:43d'ailleurs qu'il avait valu le prix Nobel,
02:06:45qui était un discours magnifique, où il appelait
02:06:47à l'érection d'un État palestinien
02:06:49à côté de l'État palestinien. Il le faisait au CAIR,
02:06:51à l'université Al-Azhar, etc.
02:06:53Mais il avait une condamnation
02:06:55inconditionnelle, intransigeante
02:06:57de la violence et de l'usage
02:06:59de la violence. Et il disait
02:07:01voilà quelle doit être la parole américaine.
02:07:03Je pense que ce genre de parole,
02:07:05cette parole-là, dans une partie
02:07:07de l'électorat démocrate,
02:07:09elle a changé.
02:07:1115 ans plus tard, on a vu depuis le 7 octobre
02:07:13une partie de l'électorat
02:07:15de Joe Biden changer de position
02:07:17sur la question du recours à la violence
02:07:19et en l'occurrence du recours à la violence terroriste
02:07:21chez les Palestiniens
02:07:23et en l'occurrence au Hamas.
02:07:25Deuxièmement, en politique intérieure,
02:07:27vous aviez chez Barack Obama
02:07:29une grande obsession politique qui remonte à ses premiers livres
02:07:31« Les rêves de mon père », etc.
02:07:33qui était le décalage entre l'idéal américain
02:07:35de liberté, d'égalité, d'assouvissement
02:07:37des possibles, et la réalité.
02:07:39Réalité de racisme, de ségrégation, etc.
02:07:41Mais enfin, Barack Obama a toujours critiqué
02:07:43la réalité, mais pour préserver
02:07:45l'idéal américain. Et on a vu aussi
02:07:47dans une partie de l'électorat
02:07:49démocrate, et chez certains
02:07:51intellectuels, compagnons de route du parti démocrate,
02:07:53certains dirent, après
02:07:55« Black Lives Matter », finalement, l'idéal américain,
02:07:57non. C'est aussi
02:07:59un idéal d'aliénation, cette histoire
02:08:01d'un pays de la liberté, d'un
02:08:03pays de tous les possibles, ça c'est de la propagande,
02:08:05notre pays n'est qu'un pays de ségrégation,
02:08:07d'aliénation, etc. Donc il n'y a que ce réel-là,
02:08:09d'inégalité, et l'idéal, on l'oublie.
02:08:11Et donc je pense que, de ce décalage-là,
02:08:13le parti démocrate d'aujourd'hui doit composer
02:08:15avec un électorat qui est différent.
02:08:17Et c'est un peu, en miroir,
02:08:19ce qui n'est pas d'ailleurs la position de Joe Biden et de Kamala Harris,
02:08:21qui croient en un idéal américain,
02:08:23qui croient en une condamnation de la violence
02:08:25comme Barack Obama. Mais leur électorat
02:08:27peut leur jouer des tours sur ce terrain-là.
02:08:29On va maintenant aborder
02:08:31la situation au Royaume-Uni, où là aussi
02:08:33les fractures se font voir au grand jour
02:08:35depuis plusieurs jours, justement.
02:08:37Depuis l'attaque au couteau
02:08:39qui a coûté la vie à trois fillettes,
02:08:41c'était en début de semaine, lundi, à Southport,
02:08:43dans une ville au nord-ouest
02:08:45de l'Angleterre. Et depuis,
02:08:47on assiste à des mouvements de contestation
02:08:49qui se transforment en émeutes
02:08:51des violences dans le pays,
02:08:53dans plusieurs villes. Je vais vous montrer
02:08:55des images. Vous allez voir des images.
02:08:57Ça se produit dans plusieurs villes
02:08:59de l'Angleterre, notamment
02:09:01à Sunderland, mais pas seulement.
02:09:03Et vous voyez ces images
02:09:05de manifestants qui font face
02:09:07aux forces de l'ordre.
02:09:09Donc ça, c'était à Nottingham, hier.
02:09:11Il y a eu des dégradations tout au long de la journée.
02:09:13Les autorités
02:09:15font part de dégradations
02:09:17à Nottingham, à Belfast,
02:09:19à Hull, à Londres, à Liverpool.
02:09:21Des policiers ont été blessés,
02:09:23notamment à Liverpool, c'est ce qu'a indiqué
02:09:25la police du Merseyside.
02:09:27Alors, ce qui se passe,
02:09:29pour ceux qui n'auraient pas suivi cette situation,
02:09:31c'est qu'à la suite de ce
02:09:33meurtre
02:09:35de trois fillettes par un jeune homme
02:09:37de 17 ans, il y a eu un certain nombre de rumeurs
02:09:39qui ont circulé, des mouvements
02:09:41de soutien qui se sont donc transformés
02:09:43en mouvements de colère.
02:09:45Les autorités accusent des groupuscules
02:09:47d'extrême droite d'être à la manœuvre.
02:09:49Certains s'en défendent,
02:09:51mais en tout cas, il y a eu des preuves
02:09:53à priori sur l'investissement de ces
02:09:55groupes d'extrême droite. Et donc, on a ces scènes
02:09:57terribles depuis plusieurs jours
02:09:59et qui ne se calment pas, surtout qui font
02:10:01tâche d'huile. Vendredi de Garpelle,
02:10:03on voit que
02:10:05ce qui était initialement
02:10:07un mouvement de colère
02:10:09très spontané et très localisé
02:10:11est en train de se transformer en mouvement
02:10:13quasi politique au Royaume-Uni
02:10:15et dont les autorités ne savent pas
02:10:17comment y répondre.
02:10:19Oui, ce qui se passe au Royaume-Uni, c'est un peu
02:10:21la crispation identitaire
02:10:23et le sentiment de dépossession
02:10:25qui traverse un peu tous les pays d'Europe.
02:10:27On l'a vu avec les résultats des dernières européennes.
02:10:29Dans toute l'Europe,
02:10:31il y a eu une montée du nationalisme
02:10:33et de l'extrême droite, en tout cas
02:10:35en nombre de sièges au Parlement européen.
02:10:37D'ailleurs, je vois quand même là-dessus le livre
02:10:39de Charles Sapin qui a fait le tour
02:10:41des pays d'Europe pour essayer
02:10:43de comprendre pourquoi ce nationalisme
02:10:45monte.
02:10:47En réalité,
02:10:49et puis la Grande-Bretagne,
02:10:51il y a aussi un contexte qui est assez
02:10:53compliqué parce qu'il y avait eu
02:10:55cette loi immigration qu'ils ont votée
02:10:57le 19 juillet dernier.
02:10:59Après plusieurs semaines de blocage,
02:11:01il y a un ras-le-bol
02:11:03de la population. Alors évidemment,
02:11:05les manifestations
02:11:07et les violences sont à condamner
02:11:09mais ça dit quand même quelque chose
02:11:11de ce que l'Europe traverse
02:11:13en termes de crispations identitaires et de sentiments de dépossession
02:11:15parce que même si
02:11:17on ne connaît pas
02:11:19la volonté du tueur,
02:11:21en tout cas les motivations,
02:11:23le fait est que c'est un enfant
02:11:25d'immigrés rwandais.
02:11:27Donc oui, il y a une crispation identitaire.
02:11:29– Et le Premier ministre
02:11:31britannique, Keir Starmer,
02:11:33qui vient d'arriver
02:11:35au pouvoir il y a peu de temps,
02:11:37a dit que les manifestants
02:11:39anti-immigration, anti-musulmans
02:11:41n'ont aucune excuse.
02:11:43Voilà l'expression qu'il a employée.
02:11:45Alors il y a une tentative de réponse
02:11:47par la force, par l'autorité
02:11:49des forces de l'ordre pour calmer les manifestants
02:11:51et l'otmamane, ça ne sera pas suffisant.
02:11:53On voit que là il y a une aspiration
02:11:55d'une partie de la population britannique
02:11:57visiblement à un changement.
02:11:59Alors quel changement ? Sous quelle forme ?
02:12:01On a du mal à le savoir pour l'instant
02:12:03parce que ce sont des manifestations spontanées et sporadiques.
02:12:05Malgré tout, il y a aussi
02:12:07des fractures qui apparaissent,
02:12:09qui étaient déjà là mais qui apparaissent à nouveau.
02:12:11– Oui, d'autant que j'ai tout de même peur que ces déclarations
02:12:13de Keir Starmer puissent alimenter une forme de ressentiment
02:12:15dans la très large partie non violente
02:12:17de l'électorat conservateur
02:12:19britannique notamment,
02:12:21puisqu'on le sait, le Royaume-Uni a connu
02:12:23des manifestations extrêmement violentes
02:12:25notamment de factions pro-palestiniennes
02:12:27sur son territoire.
02:12:29– Ce qui s'est passé d'ailleurs cet après-midi, il y a eu des confrontations
02:12:31visiblement dans certaines rues de Londres
02:12:33entre les deux types de manifestations.
02:12:35Par rapport à ce qui s'est passé dans les mois qui ont précédé,
02:12:37la répression politique
02:12:39ou du moins la condamnation politique
02:12:41et la répression policière au cours de ces manifestations
02:12:43pro-palestiniennes
02:12:45avaient été assez maigres.
02:12:47Pourtant, il y avait un point entre
02:12:49certains de ces manifestants pro-palestiniens
02:12:51et ces manifestants
02:12:53vraisemblablement d'extrême droite,
02:12:55à savoir que l'un et l'autre
02:12:57considéraient que la violence pouvait être employée
02:12:59à des fins politiques.
02:13:01Et je pense qu'on tombe dans quelque chose
02:13:03d'extrêmement problématique lorsque l'on est
02:13:05hémiplégique quant à la condamnation de la
02:13:07violence politique. Lorsque l'on explique
02:13:09que dès lors qu'elle provient de l'extrême droite
02:13:11elle représente une menace existentielle
02:13:13mais que lorsque d'autres parties
02:13:15du spectre politique se servent de la violence
02:13:17pour faire avancer leurs revendications,
02:13:19on échoue à les condamner
02:13:21de manière aussi ferme et
02:13:23on n'oppose pas à eux des policiers
02:13:25qui sont aussi répressifs
02:13:27qu'au cours des manifestations que l'on a vues ces dernières heures.
02:13:29Il y a tout de même quelque chose qui peut
02:13:31ensuite alimenter un ressentiment
02:13:33alors même que ces manifestations
02:13:35prennent déjà pour prétexte
02:13:37précisément un ressentiment
02:13:39à la suite, de manière avérée ou non,
02:13:41de ces horribles meurtres
02:13:43qui ont été commis il y a quelques jours.
02:13:45Donc je crois qu'il y a tout de même quelque chose
02:13:47d'extrêmement problématique dans la réponse politique
02:13:49à l'heure actuelle apportée au Royaume-Uni.
02:13:51Je précise quand même que le parti travailliste
02:13:53et notamment Keir Starmer a fait le ménage
02:13:55au sein de son parti pour éliminer
02:13:57les antisémites, Jérémy Corbyn notamment
02:13:59naturellement.
02:14:01Mais la position morale d'une partie
02:14:03des philosophies politiques
02:14:05de gauche, si vous voulez,
02:14:07qui visent à employer le même signifiant
02:14:09extrême droite pour
02:14:11dénoncer de réalité en réalité bien
02:14:13différentes, à savoir d'un côté
02:14:15des aspirations conservatrices tout à fait légitimes
02:14:17bien qu'on puisse ne pas les partager, et de l'autre
02:14:19des gens véritablement d'extrême droite
02:14:21qui emploient la violence à des fins
02:14:23politiques, si vous voulez,
02:14:25dépassent largement
02:14:27les personnes qui peuvent être simplement antisémites.
02:14:29C'est aussi une posture morale que l'on entend régulièrement
02:14:31et qui manifestement est déployée en l'occurrence
02:14:33par le parti travailliste.
02:14:35Quand vous voyez ces images de très vive tension,
02:14:37ça en dit long aussi sur
02:14:39les fractures qui traversent nos démocraties
02:14:41occidentales aussi. On parlait des Etats-Unis
02:14:43où les fractures sont nombreuses.
02:14:45Au Royaume-Uni, visiblement, il y a un malaise
02:14:47aussi qui s'exprime par
02:14:49la violence qui n'est jamais acceptable
02:14:51et qui s'exprime aussi par une partie de la population.
02:14:53Ça en dit long sur l'état d'esprit
02:14:55d'une partie de la population sans doute conservatrice
02:14:57dont parlait Eliott Maman.
02:14:59Je pense que c'était totalement prévisible
02:15:01parce qu'on a eu quand même plusieurs manifestations
02:15:03avant ces violences-là
02:15:05massives d'Anglais.
02:15:07On qualifiait d'ultra-droite,
02:15:09d'extrême droite, parfois de conservateur.
02:15:11Mais on avait quand même vu des dizaines
02:15:13de milliers d'Anglais dans les rues
02:15:15de Londres, justement
02:15:17pour contrer ces manifs pro-palestiniennes.
02:15:19Pas parce qu'elles étaient pro-palestiniennes
02:15:21mais justement parce qu'on voyait des soutiens
02:15:23au terrorisme, qu'il y avait des
02:15:25slogans islamistes qui étaient scandés
02:15:27et je pense aussi que l'Angleterre est en train de
02:15:29payer une politique laxiste vis-à-vis
02:15:31de la liberté d'expression
02:15:33qui avait bon dos puisque finalement
02:15:35on avait quand même des slogans qui étaient particulièrement choquants
02:15:37qui étaient scandés.
02:15:39On voyait souvent des drapeaux de la République
02:15:41islamique, du Hamas, du Hezbollah,
02:15:43des portraits et finalement
02:15:45c'est vrai que nous ce qu'on voyait
02:15:47depuis la France, c'est que de plus en plus
02:15:49d'Anglais étaient en colère en disant
02:15:51ça se fait que face à l'apologie du terrorisme
02:15:53à la glorification
02:15:55de mouvements islamistes, il n'y a
02:15:57aucune réponse étatique
02:15:59et donc on arrive à une situation dramatique
02:16:01elle est d'autant plus dramatique qu'en plus
02:16:03il y a eu de nombreux policiers qui ont été
02:16:05blessés et que les violences sont
02:16:07terribles actuellement et qu'on
02:16:09voit aussi maintenant des milices islamistes
02:16:11s'organiser pour contrer les milices
02:16:13d'extrême droite donc on est en train de
02:16:15vivre une situation de chaos qui est
02:16:17très difficile à gérer mais qui
02:16:19était malheureusement prévisible.
02:16:21Ce qui est particulièrement terrible dans cette affaire
02:16:23c'est que ces mouvements partent d'une affaire
02:16:25d'un drame, d'un homme
02:16:27de 17 ans qui poignarde trois fillettes
02:16:29de 6 à 7 ans
02:16:31on ne sait rien du profil
02:16:33de cet homme si ce n'est comme vous avez dit que ses parents
02:16:35sont grandet, il a été
02:16:37arrêté, on n'a aucune information
02:16:39sur ses motivations. C'est d'ailleurs peut-être cet
02:16:41élément, cette absence d'éléments justement
02:16:43qui alimente aussi la rumeur
02:16:45et donc les fantasmes peut-être
02:16:47de certains. Vous avez tout à fait raison, ce sont
02:16:49des mouvements de vautours, de charognards
02:16:51qui utilisent une méthode qui est terrible
02:16:53qui consiste à capitaliser
02:16:55sur des horreurs parce que quelqu'un
02:16:57qui poignarde et qui tue des enfants
02:16:59personne ne va défendre ça et donc quand
02:17:01des démocrates, des républicains, des gens
02:17:03qui sont attachés à l'état de droit leur disent
02:17:05mais vos comportements à ces mouvements
02:17:07d'extrême droite, vos comportements sont inqualifiables
02:17:09sont juste insupportables en fait
02:17:11et bien ils répondent ah mais vous êtes du côté des crimes
02:17:13vous cautionnez ça, ça ne vous dérange pas qu'on tue des
02:17:15enfants, etc. Je précise qu'on a eu ça en France
02:17:17on n'a pas eu des violences à ce point-là
02:17:19mais on a eu des groupuscules qui se comportent
02:17:21exactement de la même manière, ça veut dire qu'ils repèrent
02:17:23chaque fois qu'il y a une affaire sordide
02:17:25impliquant des morts d'enfants, etc.
02:17:27impliquant quelqu'un qui est lié de près ou de loin à l'immigration
02:17:29hop, ils achètent les noms de domaine sur
02:17:31internet, ils sortent les drapeaux, etc.
02:17:33ils font des manifestations en fleuve, il n'y a pas forcément
02:17:35de violence sur des policiers mais le
02:17:37processus est le même. La récupération politique
02:17:39de faits divers, Nathan, elle n'est pas la panache
02:17:41que d'une partie du spectre politique
02:17:43on a vu ça aussi dans d'autres affaires
02:17:45vous avez bien sûr raison, la récupération
02:17:47politique raciste de
02:17:49faits divers, ça veut dire qu'on attend que
02:17:51quelqu'un soit lié à l'immigration
02:17:53et on va acheter immédiatement
02:17:55le nom de domaine, on va faire des campagnes
02:17:57numériques massives, on va organiser
02:17:59des manifestations, on a vu des musémauriens faire ça
02:18:01c'est pour ça que je le cite, c'est
02:18:03un phénomène insupportable. Quand Norbert Elias
02:18:05parlait de décivilisation, enfin il n'emploie pas le mot
02:18:07dans son oeuvre comme tel, mais
02:18:09il y a un passage dans Les Allemands où il emploie une idée qui est proche
02:18:11il ne parlait pas du tout de la montée de l'insécurité
02:18:13comme semblait l'avoir mal compris
02:18:15le président Macron, il parlait précisément
02:18:17de ça, il parlait du moment où
02:18:19une partie de la bourgeoisie décide
02:18:21de rentrer dans cette spirale
02:18:23qui la mène, qui l'a menée en Allemagne
02:18:25fin du 19ème siècle
02:18:27l'Allemagne est le sommet de la civilisation, de la rationalité
02:18:2940 ans plus tard c'est le sommet du totalitarisme
02:18:31c'est précisément ça
02:18:33et notamment le poisson pourri par la tête
02:18:35notamment parce que la bourgeoisie allemande
02:18:37s'est comportée comme ça, en faisant
02:18:39exactement pareil, en traquant
02:18:41les faits racistes, etc.
02:18:43en traquant des faits avec des instrumentalisations
02:18:45racistes, donc quand Norbert Elias
02:18:47parle d'une forme de décivilisation qui est à l'oeuvre
02:18:49dans les sociétés, il faut bien voir qu'il parle
02:18:51aussi de ce genre de phénomène
02:18:53et qu'il faut prêter énormément d'attention
02:18:55à ce qui est en train de se jouer
02:18:57et ça ne veut absolument pas dire
02:18:59qu'il n'y a pas de problème avec l'insécurité
02:19:01ou de dire qu'on ne peut pas avoir un débat sur l'immigration
02:19:03bien sûr qu'on peut avoir un débat sur l'immigration
02:19:05mais dans un contexte républicain
02:19:07est-ce qu'il ne paye pas aussi le Royaume-Uni
02:19:09son modèle d'intégration, le communautarisme
02:19:11qui est en vogue ?
02:19:13Oui, peut-être
02:19:15mais il y a aussi, pour rebondir à ce que disait Nathan
02:19:17il y a aussi un phénomène
02:19:19qui est assez insupportable, c'est de dire
02:19:21et de crier à la récupération politique
02:19:23tout le temps, en fait, combien est-ce que de faits divers
02:19:25il faut pour qu'on en fasse
02:19:27un fait de société ? En réalité
02:19:29c'est toujours la même chose
02:19:31c'est toujours la même musique médiatique, c'est de dire d'abord
02:19:33on va essayer de ne pas en parler parce que ça gêne
02:19:35après certains politiques vont essayer de parler
02:19:37justement, pointer du doigt, l'insécurité
02:19:39et l'immigration, qui on le sait, sont
02:19:41souvent liées, et après
02:19:43on va crier à la récupération politique, regardez
02:19:45comment l'extrême droite, comment la droite
02:19:47et les autres espaces politiques
02:19:49qui vont faire parler de cette affaire
02:19:51vont dire, ils font de la récupération politique
02:19:53c'est pas bien, ils utilisent des drames, etc.
02:19:55En fait, c'est aussi parce que certains
02:19:57espaces politiques attendent aussi des
02:19:59réponses fortes politiques des gouvernements
02:20:01que ce soit en France comme au Royaume-Uni, etc.
02:20:03Sur la
02:20:05particularité du Royaume-Uni
02:20:07il y a peut-être aussi un seuil de tolérance
02:20:09qui a été atteint
02:20:11sans parler de cette affaire précisément, parce qu'encore une fois
02:20:13on ne sait quasiment rien du profil
02:20:15de ce jeune homme de 17 ans
02:20:17mais l'affaire a après été utilisée
02:20:19et elle active des ressorts qui existaient
02:20:21déjà, donc il y a visiblement
02:20:23un malaise d'une partie
02:20:25de la population sur ces questions d'insécurité
02:20:27sur ces questions d'immigration, on le voit en fait.
02:20:29Oui absolument, d'ailleurs il y a
02:20:31deux choses, parce qu'il est vrai que le
02:20:33gouvernement, les autorités administratives
02:20:35britanniques ont peut-être une forme de responsabilité
02:20:37quant à la non-communication au sujet
02:20:39des premiers éléments rassemblés
02:20:41sur l'enquête, qui a en effet
02:20:43laissé un vide qui, et c'est mon
02:20:45deuxième élément, a peut-être été comblé
02:20:47c'est du moins ce qui ressort dans certains
02:20:49articles qui ont été publiés au cours de cette
02:20:51journée par la presse américaine
02:20:53qui a peut-être été comblé par des
02:20:55puissances étrangères qui pourraient avoir
02:20:57intérêt à déstabiliser
02:20:59la démocratie britannique, notamment
02:21:01en effet, en donnant
02:21:03une forme de motivation. Vous voulez dire qu'il pourrait y avoir
02:21:05une forme de tentative de déstabilisation
02:21:07étrangère, ça a été démontré ?
02:21:09En tout cas, il semble en effet que sur certains réseaux
02:21:11les
02:21:13potentiels motifs
02:21:15et si vous voulez, le mobile
02:21:17du crime commis
02:21:19par cette immigrée
02:21:21ont été créatifs
02:21:23Il est né au Royaume-Uni. Exactement,
02:21:25pardonnez-moi.
02:21:27Vous avez entièrement
02:21:29raison. Mais simplement, certains réseaux
02:21:31en effet, ont pu trouver des motifs qui en
02:21:33réalité n'ont pas été confirmés par la moindre
02:21:35source officielle. Et c'est vraisemblablement
02:21:37sur ces rumeurs-là
02:21:39que ces manifestations se sont
02:21:41ensuite matérialisées. Donc, il y a deux
02:21:43responsabilités peut-être qui s'opposent puisque
02:21:45en premier lieu, il aurait tout de même fallu que
02:21:47les autorités britanniques communiquent
02:21:49et fassent preuve d'une forme de transparence
02:21:51quant au déroulé de l'enquête, sachant naturellement
02:21:53le ressort émotionnel sur lequel
02:21:55ensuite cet événement
02:21:57pouvait s'appuyer. Par ailleurs,
02:21:59une autre chose qui est en fait dramatique
02:22:01c'est de voir que tout le monde est victime
02:22:03d'une forme de grande confusion puisqu'il y a
02:22:05en effet des mosquées qui sont injustement
02:22:07prises pour cible en ce moment au Royaume-Uni
02:22:09alors que de toute évidence
02:22:11il n'y a pas de corrélation entre ce qu'il s'est
02:22:13passé et la volonté
02:22:15de prendre pour cible des mosquées, tandis
02:22:17que les manifestants
02:22:19de manière générale sont également tous
02:22:21confondus dans cet
02:22:23amalgame qui vise à démontrer que
02:22:25l'intégralité des personnes qui mettraient ces préoccupations
02:22:27là sur le devant de l'agenda médiatique
02:22:29serait d'extrême droite, puisque
02:22:31le gouvernement britannique
02:22:33a notamment annoncé qu'ils allaient se servir
02:22:35de moyens numériques, de
02:22:37reconnaissance faciale, afin
02:22:39d'accélérer une forme de
02:22:41surveillance des manifestants. Alors
02:22:43naturellement je ne prétends pas que le Royaume-Uni
02:22:45est la Chine, mais je pense par exemple
02:22:47que mon voisin pourrait être particulièrement
02:22:49critique quant à la volonté
02:22:51immédiate de ce gouvernement
02:22:53de se servir de moyens numériques
02:22:55pour surveiller des manifestants
02:22:57alors même, par ailleurs, que
02:22:59la police britannique a tout de même, et je m'arrête là,
02:23:01une expérience de longue date
02:23:03sur la gestion de foules
02:23:05qui sont motivées par un instinct grégaire
02:23:07qui semble insurmontable. On le sait notamment
02:23:09grâce au Hooligan. Donc peut-être aurait-il plutôt
02:23:11fallu d'abord se reposer sur ses compétences
02:23:13depuis longtemps acquises
02:23:15avant d'en venir à ces moyens de surveillance
02:23:17numériques. Avant de refermer
02:23:19l'émission, j'aimerais qu'on revienne sur les Jeux Olympiques
02:23:21on n'en a pas encore parlé tous les 5
02:23:23évidemment on est tous très
02:23:25heureux de la façon avec laquelle se
02:23:27déroulent ces Jeux Olympiques
02:23:29mais il y a une polémique qui, on pensait,
02:23:31était derrière nous, mais elle est revenue, et oui Nathan
02:23:33elle est revenue cette polémique sur la cérémonie d'ouverture
02:23:35parce que tout simplement le Vatican a communiqué
02:23:37c'est la première fois, une semaine après
02:23:39cette cérémonie d'ouverture, un communiqué
02:23:41de presse a été publié par le Saint-Siège
02:23:43on va le découvrir à l'image
02:23:45le Saint-Siège évidemment qui s'offusque
02:23:47d'une partie de la cérémonie
02:23:49qui se dit attristée par
02:23:51la cérémonie des JO
02:23:53qui, dit le Saint-Siège, a offensé
02:23:55une partie des croyants
02:23:57des chrétiens, mais pas seulement des croyants
02:23:59des autres religions, et voilà on découvre le texte
02:24:01le Saint-Siège a été attristé par certaines scènes
02:24:03de la cérémonie d'ouverture des JO de Paris
02:24:05et ne peut que se joindre aux voix
02:24:07qui se sont élevées ces derniers jours pour déplorer
02:24:09l'offense faite à de nombreux chrétiens
02:24:11et croyants d'autres religions
02:24:13la liberté d'expression qui évidemment
02:24:15n'est pas remise en cause, trouve sa limite
02:24:17dans le respect des autres
02:24:19on pensait à cette polémique derrière nous
02:24:21mais finalement, non
02:24:23et d'ailleurs une semaine après, c'est
02:24:25le Vatican qui décide de communiquer
02:24:27et surtout ceux qui osaient dire qu'ils ont été
02:24:29choqués et humiliés par cette scène
02:24:31étaient traités de pisse-froid
02:24:33de grincheux et de rabat-joie
02:24:35ou voire de fachos
02:24:37alors qu'en réalité
02:24:39c'était humiliant, ce n'était pas nécessaire
02:24:41de faire cette scène, parce que le but
02:24:43des JO, c'est d'abord de rassembler
02:24:45et au nom de l'inclusivité
02:24:47on a exclu aussi certains
02:24:49je le rappelle, il y a un milliard
02:24:51de catholiques dans le monde et 2,4 milliards
02:24:53de chrétiens, donc ceux-ci ont été heurtés
02:24:55et puis même d'autres croyants
02:24:57ont été heurtés
02:24:59qui ne sont pas de la religion chrétienne
02:25:01et je suis retombé sur le discours de Macron au Bernardin
02:25:03vous savez en avril 2018
02:25:05devant le collège des évêques de France
02:25:07et il disait, mais aujourd'hui dans ce moment
02:25:09de grande fragilité sociale, quand l'étoffe même
02:25:11de la nation risque de se déchirer
02:25:13je considère de ma responsabilité de ne pas
02:25:15laisser s'éroder la confiance des catholiques
02:25:17à l'égard de la politique et des politiques
02:25:19je ne puis me résoudre à cette déprise
02:25:21et je ne saurais laisser s'aggraver
02:25:23cette déception, et bien force est de constater
02:25:25qu'Emmanuel Macron a réussi à s'éroder la confiance
02:25:27des catholiques, puisque au sein
02:25:29d'une cérémonie d'ouverture des JO
02:25:31qui est quelque chose d'officiel, payée par les impôts de tout le monde
02:25:33y compris des chrétiens, il a réussi
02:25:35à humilier, peut-être que
02:25:37ce n'était pas la volonté de Thomas Joly
02:25:39à la base, mais ça c'est le
02:25:41problème de l'art, on y interprète
02:25:43ce qu'on a envie d'interpréter
02:25:45C'est intéressant ce que dit
02:25:47Vendredi de Garpelle, parce que finalement
02:25:49que le Vatican soit
02:25:51attristé de cette offense
02:25:53ce n'est pas véritablement une surprise
02:25:55mais ce qui est intéressant c'est de
02:25:57noter que lorsque certains ont osé
02:25:59émettre des réserves, voire des critiques
02:26:01contre la cérémonie d'ouverture, très vite ils ont été taxés
02:26:03de tous les noms, vous en avez parlé
02:26:05finalement depuis on s'aperçoit que non seulement
02:26:07certains pays n'ont pas diffusé l'intégralité
02:26:09de cette cérémonie d'ouverture, la directrice
02:26:11de la communication de Paris 2024
02:26:13a dû présenter ses excuses
02:26:15une partie des retransmissions qui étaient
02:26:17en ligne ont été retirées, Jean-Luc
02:26:19Mélenchon lui-même a émis
02:26:21des réserves et maintenant le Vatican en attente d'ouvert
02:26:23ça veut bien dire qu'il y a pour
02:26:25une partie de la population
02:26:27française, voire mondiale, un souci
02:26:29avec certains passages de cette cérémonie
02:26:31et ils ont tout à fait le droit de le dire
02:26:33Oui bien sûr, alors sur la
02:26:35scène en question, la scène en tous les sens
02:26:37du mot, comment on l'écrit avec un C
02:26:39ou un C, sur cette scène-là
02:26:41d'abord je ne suis pas sûr à 100%
02:26:43qu'on puisse dire que c'est une référence à la scène
02:26:45du Christ, Philippe Catherine
02:26:47à quel personnage des évangiles correspond-il
02:26:49Mais cette scène-là a apparu avant
02:26:51la présence de Philippe Catherine
02:26:53Il y a une sorte d'équivoque entre le Dionysos et le Christ
02:26:55première chose, deuxièmement, parmi ceux
02:26:57qui s'en sont indignés, c'est vrai que
02:26:59il y a beaucoup de gens, moi j'ai pu voir, je ne vais pas citer
02:27:01des noms, mais des éditorialistes qui sont les
02:27:03premiers à défendre Charlie Hebdo quand
02:27:05il se moque de l'islam, et là
02:27:07à estimer par contre qu'il ne fallait surtout pas se moquer
02:27:09du christianisme, j'ai vu qu'il y avait parfois
02:27:11une forme de deux poids deux mesures là-dedans. Maintenant sur le
02:27:13fond des choses, moi je ne suis pas favorable au blasphème
02:27:15Je ne pense pas qu'il y en avait forcément dans cette
02:27:17cérémonie, mais fermons la parenthèse, je ne suis pas
02:27:19forcément favorable à cela. Les grands défenseurs
02:27:21du blasphème, Caroline Forest a écrit un livre qui s'appelait
02:27:23Éloge du blasphème, son argument était de dire
02:27:25la différence entre le blasphème et
02:27:27le racisme, c'est que dans le racisme
02:27:29on insulte des gens, par exemple on va insulter
02:27:31les musulmans, les catholiques, voilà. Dans le blasphème
02:27:33on insulte un idéal, une religion
02:27:35une croyance. Bon, très bien. Imaginons
02:27:37que demain, je ne sais pas, la Russie
02:27:39fasse une cérémonie où ils brûlent
02:27:41liberté, égalité, fraternité. On le prendrait
02:27:43mal en tant que français, en tant que démocrate.
02:27:45On serait blessés. Ce serait une certaine forme de
02:27:47sacralité pour nous. Et je pense que ce n'est pas très très
02:27:49difficile de comprendre qu'il y a d'autres
02:27:51manières de critiquer
02:27:53des idéaux, des religions, etc.
02:27:55qu'en les tournant en dérision,
02:27:57en les désacralisant
02:27:59et en les moquant. Maintenant, et d'ailleurs
02:28:01j'apprécie la position du Vatican,
02:28:03ils disent qu'ils sont blessés, ils ne disent pas plus.
02:28:05Ils ne disent pas des... Il y avait aussi parfois
02:28:07une dimension un peu homophobe dans les critiques
02:28:09qu'on a pu entendre sur cette scène. Elle n'apparaît pas du tout
02:28:11dans le communiqué. Vous vouliez répondre ?
02:28:13Oui, je voulais répondre sur l'argument de dire que
02:28:15beaucoup défendaient la une de Charlie Hebdo
02:28:17et puis après s'offusquaient de cette scène.
02:28:19En réalité, c'est complètement différent
02:28:21parce que Charlie Hebdo, on n'est pas obligé
02:28:23d'aller acheter Charlie Hebdo,
02:28:25on n'est pas obligé non plus d'aller
02:28:27à des spectacles de blasphème, etc. Donc on sait
02:28:29à quoi s'attendre quand on va acheter Charlie Hebdo
02:28:31ou alors quand on va dans des
02:28:33spectacles de blasphème.
02:28:35Alors que là, ce qui était dérangeant
02:28:37c'est le fait que ce soit institutionnalisé,
02:28:39que cette scène
02:28:41soit institutionnalisée et que
02:28:43j'imagine que l'exécutif a eu un droit de regard
02:28:45et puis ce qui est intéressant de voir aussi, c'est la sémantique
02:28:47et l'argumentaire
02:28:49des organisateurs des Jeux Olympiques
02:28:51qui disaient d'abord...
02:28:53Au tout début ils disaient oui, c'est du blasphème, etc.
02:28:55Cette scène est légendaire, on a vu le tweet de France Télévisions
02:28:57et puis après ils sont revenus sur leur position
02:28:59suite au tollé, etc.
02:29:01Donc il y a un manque aussi de courage.
02:29:03En gros, Mona Jafarian,
02:29:05comment vous avez observé cette cérémonie d'ouverture ?
02:29:07On arrive au terme de cette émission mais est-ce que vous avez vous aussi
02:29:09été heurtée peut-être
02:29:11par certains passages ? Alors moi je n'ai pas été heurtée
02:29:13parce qu'étant franco-iranienne, je connais le poids
02:29:15de ce que peut valoir une condamnation
02:29:17pour inimiter envers Dieu.
02:29:19Donc c'est pour ça que pour moi il faut faire preuve d'une certaine
02:29:21mesure. Maintenant je comprends tout à fait que ça est
02:29:23heurté. Je comprends que ça ait pu mettre
02:29:25mal à l'aise et je comprends que ça ait pu blesser.
02:29:27Maintenant ce que je déplore, c'est l'ampleur que ça
02:29:29prend. Parce que quand on entend quand même
02:29:31les personnes impliquées aujourd'hui
02:29:33menacées de mort, de viol,
02:29:35de torture, etc.
02:29:37Ça me rappelle de
02:29:39douloureux souvenirs, donc j'aimerais bien qu'on ne bascule
02:29:41pas là-dedans. Parce qu'effectivement
02:29:43le blasphème peut blesser et peut
02:29:45provoquer, mais attention
02:29:47de ne pas lui donner trop d'importance
02:29:49parce qu'on a vu que ça n'apporte jamais rien de bon
02:29:51pour aucune société,
02:29:53même la plus démocratique.
02:29:55Le mot de la fin avec vous et l'autre maman en 20 secondes.
02:29:57On ne s'est pas vu depuis les JO, je le disais tout à l'heure.
02:29:59Vous avez été heurté par
02:30:01cette cérémonie ou alors au contraire vous faites partie de ceux
02:30:03qui vont adorer ? Ou les deux peut-être d'ailleurs.
02:30:05Pour être honnête, j'ai vécu quelque chose d'assez particulier
02:30:07parce que je me suis informé depuis l'étranger
02:30:09donc j'ai entendu vos débats sur cette cérémonie
02:30:11sans l'avoir vue dans un premier lieu.
02:30:13Donc c'était un peu
02:30:15particulier. Simplement une chose,
02:30:17je pense que le blasphème c'est quelque chose
02:30:19qui s'oppose à ce qui fait consensus
02:30:21dans un état social. Il faut tout de même dire
02:30:23qu'aujourd'hui le christianisme est une cible
02:30:25plutôt facile, surtout dans le milieu artistique
02:30:27qui a organisé
02:30:29cette cérémonie. Donc ce qui aurait été
02:30:31véritablement blasphématoire aurait par exemple été
02:30:33de se moquer du courant de la décroissance
02:30:35dans l'économie politique ou d'autres
02:30:37trop néoprogressifs.
02:30:39C'est un peu technique, je n'aimerais pas voir votre cérémonie d'ouverture.
02:30:41Ça n'a même pas envie, on se moque
02:30:43de la décroissance.
02:30:45Malgré les critiques
02:30:47que l'on peut adresser contre cette cérémonie d'ouverture,
02:30:49rien ne justifiera jamais le harcèlement que subissent
02:30:51certains des artistes et des concepteurs
02:30:53de cette cérémonie d'ouverture.
02:30:55Merci à tous les quatre, c'était absolument passionnant de vous écouter
02:30:57ce soir dans le Soir Info été.
02:30:59Dans quelques instants vous retrouverez
02:31:01l'édition de la nuit présentée par
02:31:03Simon Guillain. Je remercie
02:31:05très fortement Habiba qui m'a
02:31:07aidé à préparer cette émission.
02:31:09A très vite sur l'antenne de CNews.