L'Heure des Pros Été (Émission du 10/08/2024)

  • il y a 2 mois
Tous les matins et pendant tout l'été, les invités de #HDProsEte débattent des grands thèmes de l'actualité 

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00:00:00Il est 9h, bonjour, soyez les bienvenus, je suis très heureux de vous retrouver, 9h-11h, c'est votre heure des pros, saison été.
00:00:07Je vous présente l'équipe qui m'accompagne en ce samedi, dans quelques instants, mais tout de suite, on va faire le tour de l'info avec le marathonien de l'information, évidemment, Mathieu Neves.
00:00:16Bonjour Thierry, bonjour à tous, et on commence avec ce drame au Brésil où un avion de ligne s'est écrasé hier à Sao Paulo.
00:00:23Le bilan est terrible, au moins 61 personnes sont mortes. Le président Lula a décrété trois jours de deuil national après, je cite, le tragique accident dont les causes ne sont pas encore définies.
00:00:34Les épreuves du marathon olympique se tiennent ce week-end. La plus vieille épreuve des JO vient clôturer cette quinzaine riche en émotions.
00:00:41Le départ a été donné à 8h aujourd'hui pour les hommes, ce sera demain pour les femmes et un nouveau défi sécuritaire, 10 000 policiers et gendarmes chargés donc de sécuriser les épreuves.
00:00:51Enfin, direction Londres où l'artiste Banksy a dévoilé une nouvelle œuvre dans les rues de la ville.
00:00:55On y voit deux pélicans qui attrapent du poisson sur la façade d'un restaurant de fish and chips.
00:01:00Et oui, ça ne s'invente pas, c'est déjà la cinquième œuvre réalisée par l'artiste britannique en cinq jours.
00:01:06Une frénésie inhabituelle pour Banksy qui espace habituellement de plusieurs semaines, voire plusieurs mois, ses réalisations.
00:01:15Merci Mathieu.
00:01:17Vous ne participez pas au marathon à tout hasard Mathieu ?
00:01:20Non, on m'a demandé de nager déjà dans la Seine le marathon aujourd'hui.
00:01:23C'est pour ça que je fais l'info.
00:01:27C'est une autre forme de marathon, vous avez raison. Merci, on se retrouve dans une demi-heure, c'est bien ça ?
00:01:31Avec plaisir.
00:01:32A tout à l'heure mon cher Mathieu.
00:01:33Avec moi pour commenter cette actualité en ce samedi, Noemi Allioua.
00:01:36Journaliste, soyez bienvenue.
00:01:37Ravie d'être avec vous.
00:01:38Ravie, plaisir partagé.
00:01:39Paul Sujit.
00:01:40Bonjour Thierry.
00:01:41On n'est pas souvent ensemble.
00:01:43Ben non, on se découvre.
00:01:44On se découvre, voilà, on a deux heures.
00:01:46C'est très excitant.
00:01:47Mais généralement ça devrait bien se passer.
00:01:49Fidèle de chez Fidèle.
00:01:50Vous pouvez poser la question à Vincent Roy ou à Noemi.
00:01:52Vincent Roy.
00:01:53Fidèle de chez Fidèle.
00:01:54Oui, en effet. Bonjour Thierry.
00:01:56Rassurez Paul.
00:01:57Oui, non, tout va bien se passer.
00:02:00Généralement quand on dit cette phrase, il faut s'inquiéter.
00:02:02Oui, c'est ça.
00:02:03Elle est connotée.
00:02:04Oui, ça va bien se passer madame.
00:02:06Tout va bien se passer.
00:02:07On attend normalement Geoffroy Lejeune qui devrait être avec nous.
00:02:10Mais peut-être qu'il court le marathon.
00:02:12Oui, peut-être qu'il court le marathon ou peut-être que comme moi, ça n'a pas été simple pour venir.
00:02:17Moi j'habite à Meudon, ça a été difficile.
00:02:18La rue des Gardes, vous savez, c'est le couloir du marathon.
00:02:22Allez les amis, on va commencer en prenant la direction du Royaume-Uni.
00:02:27On en a beaucoup, mais beaucoup parlé évidemment.
00:02:29Et c'est bien logique.
00:02:30Après les émeutes qui ont secoué le pays, les Anglais sont évidemment très inquiets.
00:02:34Direction Rotterdam dans le nord du Royaume-Uni.
00:02:37La ville a été le théâtre de manifestations anti-migrants.
00:02:40Un hôtel qui héberge des demandeurs d'asile a été saccagé.
00:02:43Les autorités sont sur le qui-vive.
00:02:45On fait le point avec Thibaut Marcheteau qui est notre envoyé spécial.
00:02:48Et on ouvre le débat avec mes invités du samedi.
00:02:51Ici à Rotterdam, une ville au centre de l'Angleterre.
00:02:53Le débat de l'immigration est encore dans toutes les discussions.
00:02:57Notamment parce qu'un centre d'hébergement a été saccagé la semaine dernière par des manifestants anti-immigration.
00:03:04Ces images ont fait le tour du pays et ont ému, ou en tout cas interpellé de nombreuses personnes ici.
00:03:11J'ai pu discuter avec certaines personnes.
00:03:13Je vous propose de les écouter.
00:03:16Ils disent que c'est une manifestation pacifique.
00:03:19Mais quand on regarde ce qu'il s'est passé dans l'hôtel,
00:03:21ils ont tenté d'y mettre le feu, de chasser des personnes en dehors de la ville.
00:03:24Ça sonne un peu barbare.
00:03:29Je trouve qu'il y a trop de migrants qui viennent dans notre pays.
00:03:34Je trouve que c'est irrespectueux, choquant et ça ne devrait pas arriver.
00:03:38Vous le voyez, les habitants de Rotterdam ont des avis divergents quant à ce débat de l'immigration.
00:03:43En tout cas, la plupart pensent que ce n'est pas la violence qui résoudra tous les problèmes.
00:03:47J'ai pu discuter avec des personnes qui ont participé à ces manifestations, qui ont dégénéré.
00:03:52Eux m'ont affirmé ne pas avoir participé directement à ces violences.
00:03:55Ils voulaient manifester leur mécontentement quant à la politique anglaise sur l'immigration.
00:03:59Mais ils ne souhaitent pas participer à de nouvelles manifestations parce que, selon eux,
00:04:04la sanction pénale que promet le gouvernement pour toutes les personnes qui participeraient à ces manifestations
00:04:09est tellement forte qu'ils préfèrent rester chez eux et ne pas ressortir dans la rue pour manifester ce mécontentement.
00:04:16En tout cas, de nouvelles manifestations sont attendues ce samedi matin ici en Angleterre.
00:04:21Thibault Marcheteau, notre envoyé spécial au Royaume-Uni.
00:04:24On le voit Noemi, il y a deux camps qui s'opposent.
00:04:26Il y a déjà les Anglais qui sont profondément choqués parce qu'il ne faut pas l'oublier.
00:04:31Le point de départ, c'est la mort de trois petites filles.
00:04:34Et puis il y a la reprise aussi un peu plus politique, évidemment,
00:04:39avec cet échec peut-être d'un système anglais sur la politique de l'immigration.
00:04:44Mais il y a très clairement deux camps qui s'opposent, Noemi.
00:04:47Oui, deux camps qui s'opposent.
00:04:48C'est d'ailleurs le principe du multiculturalisme, si vous voulez,
00:04:51ce modèle qui existe dans les pays anglo-saxons, contre lequel d'ailleurs le modèle républicain français s'est dressé.
00:04:58Mais peut-être, avant de commencer, il faut évidemment dénoncer toutes les violences.
00:05:03Parce qu'il y a des violences racistes.
00:05:05Ça, c'est une évidence.
00:05:06Il faut pouvoir dénoncer cela.
00:05:08Il y a eu des agressions, des manifestations de xénophobie.
00:05:12Et tout ça, il faut commencer par dire que cela doit être dénoncé.
00:05:16Le problème, c'est qu'on voit la petite musique médiatique qui se met en marche
00:05:22et qui a tendance à mettre toutes ses revendications dans le même sac.
00:05:26Et tous ces manifestants sont assimilés à des violences racistes.
00:05:31Or, ce n'est pas le cas.
00:05:32Il y a aussi quelque chose qui s'exprime là, dans tous ces manifestants,
00:05:37qui s'exprime pacifiquement, car ils existent aussi.
00:05:40Il n'y a pas que des casseurs.
00:05:41Il n'y a pas que des racistes.
00:05:42Il y a aussi des gens qui manifestent une angoisse.
00:05:45Vous savez, c'est ce que Laurent Bouvet appelait à l'époque l'insécurité culturelle.
00:05:49Et qu'on retrouve aussi en France, dans ceux qui votent pour une part le Rassemblement National.
00:05:55C'est-à-dire cette angoisse de disparition, ce malaise identitaire,
00:05:59cette idée qu'il y a une submersion migratoire qui met en péril son identité propre.
00:06:04Et ça, ça s'exprime aussi dans ces manifestations.
00:06:07Et il faut pouvoir l'entendre sans forcément accuser tout le monde de racisme.
00:06:11Car il y a aussi des nuances, si vous voulez, dans ce qui est en train de s'exprimer là, depuis le début.
00:06:17Maintenant, sur effectivement le fait qu'il y a deux camps qui s'affrontent,
00:06:20j'ai envie de vous dire, il y a surtout un camp qui est celui de la violence
00:06:23et un camp qui est celui des pacifiques et qui a envie de faire entendre sa voix,
00:06:27quelle que soit sa voix. Et donc ça, il faut pouvoir l'entendre aussi.
00:06:31– Vincent Roy.
00:06:32– Oui, quand on va voir par exemple les comparutions immédiates,
00:06:35qu'on voit des profils dans les comparutions immédiates, c'est assez frappant.
00:06:39On y découvre des pauvres gens, des gens qui sont en rupture de banc,
00:06:45des gens qui ont des grosses difficultés sociales.
00:06:48Donc je ne dédouane absolument pas le fait que l'ultra-droite ait été active
00:06:55durant ces émeutes, il n'y a aucun problème.
00:06:59Mais ce que je veux dire d'abord, c'est qu'elle n'était pas seule,
00:07:02il n'y avait pas que de l'ultra-droite dans ces émeutes
00:07:05et qu'il y avait aussi des gens tout à fait désespérés
00:07:09et qui sont dans des difficultés sociales importantes.
00:07:13Il y a les deux composantes de ceci, n'empêchant pas effectivement
00:07:17que l'ultra-droite ait voulu récupérer le mouvement
00:07:20et a par conséquent libéré de bas instincts, ça c'est une certitude.
00:07:24Le constat, Paul Sujit, c'est que Keir Starmer a été pris sur le feu,
00:07:30à peine arrivé, c'est une crise du jamais vu depuis X années.
00:07:36Sa solution, c'était de taper fort tout de suite,
00:07:40c'est ce qu'il a essayé de faire évidemment.
00:07:43Et il a eu raison, parce que je crois que les faits ont plutôt donné raison
00:07:47encore une fois à cette réponse sécuritaire massive
00:07:49qui pouvait être peut-être critiquable par certains aspects
00:07:52pour le deux poids, deux mesures.
00:07:54J'ai découvert cette expression britannique à cette occasion,
00:07:56on dit le tout tiers au Royaume-Uni, le fait de traiter différemment
00:08:00par exemple ces émeutiers et puis ceux qui, la semaine précédente,
00:08:03avaient créé là aussi des émeutes en s'en prenant très violemment à la police
00:08:07suite à l'intervention des services sociaux.
00:08:10Je ne sais pas si vous vous souvenez de cette histoire
00:08:11qui avait embrasé une banlieue britannique
00:08:13au moment où les services sociaux avaient récupéré
00:08:15quelques enfants dans une famille de Roms
00:08:17et ça avait enflammé la colère de la communauté.
00:08:19Bon, mais passé ce deux poids, deux mesures,
00:08:21le constat que je fais est le suivant,
00:08:22c'est-à-dire que la réponse sécuritaire très forte
00:08:24et dont on voit bien qu'elle est dissuasive,
00:08:26c'est votre reporter lui-même qui le dit,
00:08:28a permis au fond de pacifier et en même temps de politiser aussi le mouvement.
00:08:32Pour des raisons que Vincent a très bien décrites,
00:08:33on a eu au début de ce mouvement de contestation
00:08:36un magma assez confus d'accumulation entre des contestations politiques
00:08:43qui s'exprimaient de manière complètement désordonnée, violente
00:08:48et puis en même temps aussi beaucoup d'opportunisme,
00:08:50on a vu les casseurs, on a vu les pilleurs
00:08:52qui d'émeute en émeute, quelles qu'en soient les causes à l'origine,
00:08:55se retrouvent généralement dans ces mouvements de foule
00:08:58pour commettre l'effet de délinquance que ces mouvements permettent.
00:09:01Et puis petit à petit, à travers cette réponse sécuritaire,
00:09:04ces comparutions immédiates, ces menaces aussi de sanctionner
00:09:07tous ceux qui sur les réseaux sociaux participeraient aussi à l'émeute
00:09:10simplement en relayant des messages qui lui sont favorables,
00:09:13ça a permis de polisser petit à petit un mouvement qui s'est structuré,
00:09:16qui est devenu plus clair dans ses objectifs,
00:09:18c'est un mouvement de lutte et de protestation contre l'immigration,
00:09:21pas seulement l'immigration clandestine mais toutes les formes d'immigration,
00:09:24mouvement de ras-le-bol généralisé d'une société britannique
00:09:26qui dit stop, nous n'avons plus les moyens d'accueillir
00:09:29toute la misère du Commonwealth ou même d'ailleurs sur notre sol.
00:09:33Et ce mouvement s'organise autour de manifestations,
00:09:36cette fois pacifiques, alors qui sont généralement tendues
00:09:38parce qu'elles font face à des contre-manifestants,
00:09:40tout ce que le Royaume-Uni compte d'antifa
00:09:42ou de personnes voulant lutter contre l'extrême droite
00:09:44s'est retrouvé dans les rues à Rotterdam ou ailleurs
00:09:47pour dire aussi leur refus de s'associer à ce mouvement
00:09:50et de dire que ce mouvement n'exprime pas forcément l'opinion
00:09:52de tous les britanniques.
00:09:53Mais vous voyez au moins ces manifestations pacifiques
00:09:55permettent de clarifier le message, de structurer le mouvement
00:09:58et finalement on sort peut-être du cadre de la crise sécuritaire
00:10:02pour rentrer proprement dans une crise politique
00:10:04et celle-ci ça va être une autre paire de manches pour Keir Starmer
00:10:06d'autant que ses positions ne sont pas si évidentes
00:10:10puisqu'il a fait, il faut bien le rappeler,
00:10:12il a fait campagne aussi sur le ras-le-bol migratoire
00:10:15en voulant être très ferme sur le refus de l'immigration clandestine
00:10:18notamment à la traversée de la Manche
00:10:20en quoi il ne se distingue évidemment pas beaucoup
00:10:22de ses prédécesseurs Tories
00:10:24mais par ailleurs il a aussi fait campagne sur des thèmes
00:10:26qui nous sembleraient délirants en France
00:10:28il a prôné par exemple la préférence nationale
00:10:30dans les entreprises britanniques
00:10:32dire qu'il faut embaucher en priorité des travailleurs
00:10:34qui ont la nationalité britannique
00:10:36on n'imagine évidemment pas la gauche dire la même chose en France
00:10:38mais vous voyez que ça le met dans une situation
00:10:40qui est pour lui probablement un petit peu embarrassante
00:10:42puisqu'il se retrouve avec à sa gauche
00:10:44des personnes qui s'inquiètent
00:10:46de la montée de l'extrême droite et du sentiment anti-migrants
00:10:48sentiment qu'il a lui-même voulu en partie
00:10:50embrasser dans sa campagne en ayant bien conscience
00:10:52que majoritairement l'opinion britannique
00:10:54attend des décisions fermes sur ce sujet
00:10:56et avec maintenant aussi cette pression
00:10:58plus cohérente, plus structurée, plus pacifique
00:11:00qui se trouve dans la rue pour lui dire
00:11:02maintenant c'est le moment où il faut
00:11:04prendre des décisions claires qui permettent de tracer un cap
00:11:06et qui permettent au fond de ne plus subir
00:11:08une immigration face à laquelle
00:11:10nous n'avions jusqu'ici pas de prise.
00:11:12Et d'ailleurs Tony Blair lui a fortement conseillé
00:11:14de regarder avec une grande, grande, grande
00:11:16attention ce dossier ô combien
00:11:18important au Royaume-Uni évidemment.
00:11:20Faut-il ajouter que
00:11:22il vient juste d'arriver au gouvernement
00:11:24Oui, il y a un mois. Cet abadène du feu
00:11:26dont il se serait bien passé.
00:11:28Mais que sur le départ de l'affaire
00:11:30le gouvernement est resté dans un flou
00:11:32absolument terrible
00:11:34tout à la fois sur l'identité
00:11:36de l'individu
00:11:38qui a égorgé les trois fillettes
00:11:40on ne donnait pas son âge parce qu'il n'avait pas
00:11:42tout à fait 18 ans
00:11:44Tout est parti sur des rumeurs sur les réseaux sociaux
00:11:46on en a parlé au long et large
00:11:48Et comme le gouvernement est resté
00:11:50dans le flou sur cette affaire
00:11:52ça a augmenté d'une certaine façon la colère
00:11:54qui est beaucoup plus ancienne que ce que vous voyez là
00:11:56puisque ce que vous voyez là c'est la goutte d'eau
00:11:58qui a fait des bordels vases. Mais la colère
00:12:00elle est beaucoup, beaucoup plus ancienne en Angleterre.
00:12:02Noémie
00:12:04Cette semaine on est allé à Calais justement
00:12:06prendre la température parce qu'ils sont en première loge à Calais
00:12:08est-ce qu'on peut penser que potentiellement
00:12:10et c'est ce que disaient les habitants de Calais
00:12:12que nos équipes sont allées rencontrer
00:12:14en disant mais nous on est là quoi
00:12:16et ce qui se produit en Angleterre ça peut se produire chez nous ?
00:12:18Oui et puis
00:12:20il faut s'imaginer aussi que sur la question
00:12:22de l'immigration ces images font
00:12:24le tour du monde. Donc c'est aussi
00:12:26un message qui est envoyé à
00:12:28ceux qui seraient des candidats pour
00:12:30pour immigrer. Souvenez-vous Georgia Melloni
00:12:32elle avait elle-même aussi
00:12:34fait des vidéos pour s'adresser directement
00:12:36aux migrants pour leur dire ne venez pas chez nous
00:12:38parce que nous ne pourrons pas vous accueillir
00:12:40nous ne vous donnerons pas ce dont vous avez besoin
00:12:42ou ce que vous voulez. Et donc là c'est aussi
00:12:44une image qui est renvoyée
00:12:46à ces migrants. C'est une façon de leur dire
00:12:48il y a une partie de la population
00:12:50qui ne veut pas d'une immigration encore plus massive
00:12:52il y a déjà des problèmes
00:12:54identitaires. Vous ne serez pas forcément bien
00:12:56accueillis. Il y a en tout cas une partie de la population
00:12:58qui refuse
00:13:00une nouvelle immigration qui s'ajouterait
00:13:02à celle qui est déjà assez massive
00:13:04en Angleterre. Et c'est un message qui est aussi envoyé.
00:13:06Et vous vous souvenez, elle avait tenu
00:13:08une réunion à laquelle les Français n'avaient pas
00:13:10tenu s'associer.
00:13:12Paul Sujit, une réaction. Sur la question de l'image c'est très intéressant
00:13:14parce qu'on a découvert dans la presse britannique que
00:13:16dans les derniers mois du gouvernement conservateur précédent
00:13:18il y avait une campagne
00:13:20de communication assez massive
00:13:22avec beaucoup de moyens qui lui avaient été alloués
00:13:24qui était faite à destination des pays de départ de l'immigration
00:13:26pour justement désinciter
00:13:28à venir au Royaume-Uni. C'était assez inédit
00:13:30les pays européens découvraient un peu
00:13:32cette nouvelle façon de procéder qui était encore une fois
00:13:34de s'adresser directement aux migrants comme Giorgia Meloni
00:13:36a pu le faire aussi en Italie en disant
00:13:38ça n'est pas dans votre intérêt.
00:13:40Au fond, évidemment que
00:13:42pour des raisons qui lui sont propres et qui sont propres
00:13:44à son discours idéologique, la gauche
00:13:46britannique aujourd'hui a d'autres façons d'agir
00:13:48mais elle se retrouve avec finalement le même résultat
00:13:50c'est-à-dire une image donnée du pays
00:13:52cette fois-ci une image éruptive qui n'est pas
00:13:54contrôlée par des communicants
00:13:56qui sont des habitués de la chose
00:13:58mais une image qui passe par les caméras du monde entier
00:14:00qui est peut-être plus déplorable encore
00:14:02pour l'image du pays mais qui finalement
00:14:04va peut-être avoir les mêmes effets en tous les cas
00:14:06qui va progressivement installer dans l'idée que
00:14:08le Royaume-Uni, pour des raisons qui sont propres
00:14:10aux équilibres politiques et sociaux qui se jouent
00:14:12à l'intérieur de son territoire
00:14:14n'est peut-être plus la destination d'accueil
00:14:16rêvée que les migrants, y compris
00:14:18ceux d'ailleurs qui passent par la France seulement pour y transiter
00:14:20ont de ce pays
00:14:22qui était vu comme l'un des eldorados
00:14:24de l'immigration
00:14:26et on peut targuer que la France sera de moins en moins
00:14:28le pays rêvé
00:14:30pour les migrants qui voudraient venir
00:14:32raison pour laquelle la gauche
00:14:34a peu de chances de progresser
00:14:36encore, vous avez eu raison de dire
00:14:38qu'il y a une différence fondamentale
00:14:40entre ce parti travailliste là
00:14:42qui réussit à arriver au pouvoir
00:14:44et nous, notre gauche dite radicale en France
00:14:46qui justement n'a pas fait ce travail
00:14:48qu'a fait le parti travailliste
00:14:50je rappelle que le parti travailliste c'est justement
00:14:52coupé de sa branche radicale
00:14:54souvenez-vous de toute l'époque Jérémy Corbyn
00:14:56Jérémy Corbyn qui avait été
00:14:58pointé pour antisémitisme
00:15:00pour radicalité, pour accointance
00:15:02extrême avec une sorte
00:15:04d'immigrationnisme radical
00:15:06le parti travailliste s'est coupé de toute cette branche là
00:15:08et aujourd'hui il est arrivé au pouvoir
00:15:10vous avez raison, il y a un mois
00:15:12ce serait peut-être aussi un message
00:15:14pour une gauche dite radicale
00:15:16qui pourrait peut-être comprendre qu'elle pourrait
00:15:18se couper elle aussi de ce qu'elle a
00:15:20de plus sulfureux pour peut-être
00:15:22accéder un jour au pouvoir
00:15:24en tout cas c'est sûr que c'est pas dans sa...
00:15:26en France on en a pas très très loin
00:15:28mais vous avez dans le programme du
00:15:30NFP est parfaitement
00:15:32immigrationniste
00:15:34alors que le parti travailliste, vous l'avez dit aussi Paul
00:15:36le parti travailliste s'est positionné pour
00:15:38la préférence nationale contre l'immigration
00:15:40illégale, c'est des choses qu'on a du mal à imaginer
00:15:42c'est effectivement
00:15:44des différences fondamentales entre la gauche
00:15:46qui a su évoluer en Angleterre et qui est
00:15:48encore je pense...
00:15:50ça nous renvoie aussi à la situation politique en France
00:15:52qui de fait crée mécaniquement aussi une course aux extrêmes
00:15:54puisqu'on a bien vu la façon dont le
00:15:56président de la République depuis le début de son premier
00:15:58mandat a voulu recréer un pôle politique
00:16:00central, ça a poussé mécaniquement
00:16:02ses oppositions à se réfugier
00:16:04dans les valeurs refuges idéologiques
00:16:06qui sont chères à leur camp et c'est ce qui fait
00:16:08que c'est pas demain la veille qu'on a une gauche qui va se repositionner
00:16:10sur un ton plus social-démocrate
00:16:12et plus réaliste. La gauche aujourd'hui n'est de toute
00:16:14façon pas incitée au pragmatisme puisque
00:16:16plus elle se démarque
00:16:18d'Emmanuel Macron sur ses positions
00:16:20et plus elle va apparaître comme en force
00:16:22pour essayer de représenter
00:16:24une alternative à sa politique. C'est ce qui fait que
00:16:26sur la loi immigration qui
00:16:28tout en étant encore relativement
00:16:30nuancée dans ce qu'elle pouvait avoir de ferme
00:16:32la gauche s'est précipitée dans une posture morale
00:16:34pour dire mais comment, comment pouvez-vous
00:16:36renforcer le contrôle républicain
00:16:38sur les personnes nouvellement immigrées
00:16:40prévoir des conditions plus souples
00:16:42d'expulsion lorsque ceux-ci commettent des crimes et délits
00:16:44tout ceci leur paraissait
00:16:46une insulte au pacte républicain
00:16:48d'autres pays n'ont heureusement pas
00:16:50les mêmes précautions lorsqu'il s'agit
00:16:52à un moment d'adopter une posture encore une fois non pas
00:16:54idéologique mais pragmatique. Et c'est ce qui fera
00:16:56son plafond de verre sans doute. Sans doute.
00:16:58Puisqu'on parle de l'Italie avec vous ma chère Noemi
00:17:00Gérald Darmanin il se félicite de beaucoup
00:17:02de choses en ce moment. Je ne sais pas si vous avez remarqué
00:17:04mais parfois il met la cravate, parfois il ne met pas la cravate
00:17:06mais en tous les cas il est content
00:17:08Il est dans l'héritage.
00:17:10L'héritage. Vous savez
00:17:12j'en ai marre de ce terme en fait.
00:17:14Je sais qu'il n'y a pas une émission
00:17:16où on ne parle pas de l'héritage.
00:17:18D'autant comme je le répète souvent
00:17:20le problème
00:17:22c'est que l'héritage est connexe
00:17:24de droits de succession à payer.
00:17:26C'est ça. Alors justement
00:17:30La note finale. Il y a toujours une note
00:17:32à payer. Il y a toujours une note à payer.
00:17:34Plus sérieusement il se
00:17:36félicite cette fois de l'immigration irrégulière qui est en
00:17:38haie de baisse. On parlait de l'Italie avec
00:17:40les frontières italiennes.
00:17:42Dans les Alpes-Maritimes comme sur l'ensemble du
00:17:44territoire, les efforts pays pour faire respecter
00:17:46nos frontières d'Itil baissent de 22%
00:17:48des franchissements
00:17:50irréguliers cet été. Les forces
00:17:52de l'ordre ne font pas qu'assurer la sécurité
00:17:54des Jeux Olympiques.
00:17:56Voilà. Fin de citation.
00:17:58Il parle de l'immigration clandestine. C'est formidable
00:18:00les chiffres de l'immigration clandestine parce que précisément
00:18:02comme l'immigration est clandestine, ça veut dire qu'elle est difficile
00:18:04à mesurer. Je ne remets pas
00:18:06absolument pas en cause les chiffres qui sont donnés
00:18:08mais je voudrais connaître la méthode de calcul.
00:18:10Paul. Sur la méthode de calcul,
00:18:12en l'occurrence effectivement, on a ici un
00:18:14biais comme dans beaucoup de statistiques produites par Beauvau
00:18:16et par définition que le biais policier. Ce sont des statistiques
00:18:18sur les
00:18:20interventions des policiers.
00:18:22Donc en l'occurrence effectivement ici,
00:18:24les franchissements irréguliers, on ne peut par définition
00:18:26mesurer que ceux qui sont passés sous
00:18:28le nez de la police et donc pas ceux qui
00:18:30ont échappé. Mais enfin,
00:18:32tout cela n'empêche pas qu'il y a
00:18:34effectivement un effort remarquable
00:18:36qui a été fait par Gérald Darmanin sur
00:18:38la protection de certaines frontières intérieures.
00:18:40Gérald Darmanin n'a pas eu au moins...
00:18:42On ne peut pas lui enlever ça. On ne peut pas lui enlever ça ? Non.
00:18:44Il n'a au moins pas eu la pudeur de se réfugier derrière
00:18:46les règles de l'espace Schengen
00:18:48et de son éventuelle protection par une
00:18:50police aux frontières européennes dont
00:18:52on sait très bien quelles sont par ailleurs
00:18:54les failles. Et donc effectivement,
00:18:56il a réinstallé des forces
00:18:58de police aux frontières intérieures et notamment
00:19:00avec les pays par lesquels l'immigration clandestine
00:19:02transite le plus comme l'Italie,
00:19:04l'Espagne aussi, sur les bords des Pyrénées, la partie
00:19:06la moins montagneuse des Pyrénées où les franchissements
00:19:08de frontières sont les plus faciles.
00:19:10Et ça doit être mis à son crédit.
00:19:12Je crois par ailleurs qu'il y a pour lui un exercice
00:19:14alors avec ou sans chemise, avec ou sans polo,
00:19:16un exercice de communication qui est très important.
00:19:18Comme nous sommes nous les gens, ils sont un peu taquins, on remarque.
00:19:20C'est lui qui l'a théorisé cela dit.
00:19:22On commenterait moins s'il n'avait pas fait d'enlever
00:19:24sa cravate. Un fait politique
00:19:26majeur de l'exercice
00:19:28de ces derniers mois. Il l'a théorisé
00:19:30sur des plateaux de télévision. Non mais Gérald Darmanin
00:19:32aujourd'hui a un défi.
00:19:34La France va bien depuis quelques jours.
00:19:36C'est quand même assez rare. On voit ça tous les jours
00:19:38sur ce plateau. La France va bien parce
00:19:40qu'il y a une présence policière, on l'a suffisamment dit,
00:19:42qui est extrêmement abondante. En fait
00:19:44quasiment tous les policiers et les gendarmes de ce pays ont renoncé
00:19:46à leurs vacances pour être dans les rues,
00:19:48pas seulement de Paris, mais de toutes les villes
00:19:50de l'Olympique et au-delà.
00:19:52Et la France
00:19:54va bien. C'est-à-dire qu'on se rend compte que finalement, la police
00:19:56ce n'est pas si mal et que la vie est tranquille
00:19:58lorsque la main à chaussée inspecte
00:20:00les faubourgs. Attention au réveil.
00:20:02Attention au réveil. Le problème c'est que
00:20:04Gérald Darmanin sait que si dès l'instant
00:20:06où les Jeux Olympiques se terminent, la situation
00:20:08revient à son point initial d'il y a deux semaines,
00:20:10ça va être évidemment insupportable
00:20:12pour les Français qui se diront
00:20:14mais quel scandale, on a protégé
00:20:16ce pays tant que les touristes étaient à l'intérieur
00:20:18de nos frontières pour sauver
00:20:20finalement notre image, mais nous notre vie quotidienne
00:20:22intéresse moins le gouvernement. Donc c'est pour ça qu'à Beauvau
00:20:24et j'en ai discuté d'ailleurs avec
00:20:26les conseillers de Gérald Darmanin, il y a ce sujet
00:20:28de dire comment est-ce que l'on va pérenniser
00:20:30cet effort sécuritaire, il y a un enjeu
00:20:32même budgétaire. Si Gérald Darmanin
00:20:34arrive à faire entendre que finalement quand on met
00:20:36des moyens dans la police, quand on leur verse des primes,
00:20:38quand on arrive à mettre des effectifs supplémentaires
00:20:40à la fin ça marche et ça paye,
00:20:42forcément il fait aussi un travail de long terme
00:20:44pour que le ministère obtienne les crédits qui lui
00:20:46étaient jusqu'ici refusés pour justement
00:20:48augmenter encore une fois les moyens alloués aux forces de sécurité
00:20:50intérieures. Donc il y a vraiment cet enjeu de communication
00:20:52de dire regardez, on ne protège
00:20:54pas que les épreuves
00:20:56de beach volley et de natation mais ça profite
00:20:58à tout le monde. C'est ce qu'il a dit aussi en Seine-Saint-Denis
00:21:00lorsqu'il a annoncé qu'un certain
00:21:02nombre de dispositifs allaient être pérennisés.
00:21:04De dire voilà, nous sommes pas seulement au service
00:21:06des athlètes et des touristes
00:21:08et des supporters mais au service de tous
00:21:10les français et cet effort nous espérons
00:21:12qu'il soit le plus durable possible, ça va être
00:21:14vraiment encore une fois cet enjeu, comme vous dites
00:21:16attention au réveil, qu'il n'y ait pas de gueule de bois au lendemain
00:21:18des Jeux Olympiques. Dieu vous
00:21:20entende. Je le crains. Dans l'actualité
00:21:22ce qui m'intéressait également
00:21:24c'est l'ONU qui met en garde
00:21:26contre des attaques terroristes en Europe, il ne faut pas
00:21:28l'oublier, et l'organisation s'inquiète
00:21:30du renforcement de la branche afghane du groupe
00:21:32d'État islamique. On voit tout cela avec Donia Tangour
00:21:34et je vous fais réagir sur le sujet. Écoutez bien.
00:21:38Dans plusieurs rapports publiés
00:21:40récemment, l'ONU tire la sonnette
00:21:42d'alarme concernant la branche afghane
00:21:44de l'État islamique, l'EIK
00:21:46soupçonné d'être derrière l'attentat
00:21:48de Moscou en mars dernier.
00:21:50L'Organisation des Nations Unies
00:21:52met en évidence une menace réelle
00:21:54pour l'Europe.
00:21:56La menace posée par l'État islamique
00:21:58du Khorassan a entraîné une augmentation
00:22:00des niveaux de menace en Europe.
00:22:02Le groupe est considéré comme la plus grande menace
00:22:04terroriste extérieure pour le continent.
00:22:06Basé initialement en Asie centrale,
00:22:08l'État islamique au Khorassan
00:22:10grossit ses rangs en recrutant
00:22:12notamment des djihadistes russophones.
00:22:14Il y a en Europe des milliers et des milliers
00:22:16de réfugiés tchétchènes
00:22:18ou de soi-disant réfugiés tchétchènes.
00:22:20Bien entendu, tous ne sont pas des terroristes
00:22:22mais c'est en priorité dans les rangs
00:22:24de cette diaspora tchétchène
00:22:26que l'État islamique au Khorassan
00:22:28recrute en Europe.
00:22:30Les coups de filet contre cette branche
00:22:32de l'État islamique se sont multipliés
00:22:34dernièrement en Europe.
00:22:36Il y a eu depuis maintenant plus d'un an
00:22:38plusieurs réseaux de l'EIK
00:22:40qui ont été démantelés
00:22:42en Europe de l'Ouest.
00:22:44Le dernier, c'est en fin de semaine
00:22:46dernière à Vienne
00:22:48la police viennoise et les services viennois
00:22:50ont empêché un attentat contre un
00:22:52concert de Taylor Swift.
00:22:54C'est un groupe qui est très présent en Europe
00:22:56qui est très agressif et qui ne cache pas
00:22:58sa volonté de réussir un attentat
00:23:00massif en Europe comme c'était le cas
00:23:02Moscou en mars.
00:23:04L'ONU a demandé à ses États membres de s'unir
00:23:06pour empêcher l'Afghanistan de redevenir
00:23:08un foyer de terrorisme.
00:23:10J'accueille avec beaucoup de plaisir
00:23:12en ce samedi matin Geoffroy Lejeune.
00:23:14Soyez le bienvenu Geoffroy.
00:23:16Vous savez qu'il y a une petite cagnotte.
00:23:18J'ai mis ça en place.
00:23:20Vous le direz à Pascal quand il sera de retour
00:23:22de vacances, il y a une petite cagnotte
00:23:24quand on est un petit peu en retard.
00:23:26C'est le marathon peut-être.
00:23:28On ne peut plus accuser Anne Hidalgo maintenant.
00:23:30Avant c'était facile.
00:23:32Là c'est vraiment autre chose.
00:23:34Je vous confirme.
00:23:36J'ai mis quasiment...
00:23:38Vous avez fait combien de temps alors ?
00:23:40Moins ou plus de 4 heures sur le marathon ?
00:23:42J'ai mis trois quarts d'heure.
00:23:44Pas mal, un record.
00:23:46Attention la cloche va sonner.
00:23:48J'étais à trois roues.
00:23:50J'ai pas de mérite.
00:23:52C'était une galère absolue.
00:23:54C'est bien bloqué.
00:23:56On en parlera d'ailleurs.
00:23:58Merci en tous les cas.
00:24:00Vous êtes totalement pardonné.
00:24:02Vous ne mettrez pas deux ou trois petits euros
00:24:04dans la cagnotte.
00:24:06Je me sens coupable quand même.
00:24:08Renons à notre sujet, cette menace.
00:24:10On l'a vu avec le concert de Taylor Swift.
00:24:12Il ne faut pas l'oublier.
00:24:14On comprend bien que l'islamisme
00:24:16est une idéologie.
00:24:18Elle survit même si vous détruisez
00:24:20une partie des infrastructures
00:24:22de l'Etat islamique.
00:24:24Donald Trump s'était félicité
00:24:26d'avoir assassiné al-Baghdadi,
00:24:28l'ancien chef de l'Etat islamique,
00:24:30comme un chien selon ses mots.
00:24:32Il y a eu une décapitation
00:24:34de la chefferie de l'Etat islamique.
00:24:36Il y a eu un certain nombre d'infrastructures
00:24:38qui ont été détruites.
00:24:40Elle continue de sévir
00:24:42et de se structurer de façon terroriste.
00:24:44C'était dit un peu dans le sujet
00:24:46juste avant.
00:24:48Pourquoi cet islamisme continue
00:24:50de s'insérer
00:24:52avec de nouvelles recrues ?
00:24:54C'est aussi parce qu'en Europe,
00:24:56nous avons des sources
00:24:58avec une jeunesse sensible
00:25:00à cette idéologie et prête
00:25:02à rentrer
00:25:04dans ces bataillons.
00:25:06Nous avons aussi un problème
00:25:08parce que nous sommes perméables
00:25:10à cette idéologie-là.
00:25:12De cette façon-là, peut-être qu'il faut regarder
00:25:14le problème. Ce n'est pas
00:25:16une organisation au fin fond
00:25:18du Moyen-Orient qui est en train
00:25:20de prospérer.
00:25:22Elle continue de sévir
00:25:24sur notre sol.
00:25:26Là, on parlait d'une branche qui provient
00:25:28de l'Afghanistan, mais c'est une branche
00:25:30qui, il y a quelques mois, en mars dernier,
00:25:32s'était attaquée à la Russie.
00:25:34L'attentat de Moscou,
00:25:36c'était cette branche-là
00:25:38de l'État islamique qui provient
00:25:40de l'Afghanistan.
00:25:42Il continue d'avoir des réserves
00:25:44et de la force
00:25:46parce que nous sommes faibles.
00:25:48Paul, deux mots avant de partir en pub.
00:25:50Sur des sujets comme
00:25:52l'État islamique afghan,
00:25:54une vie d'érudition ne suffirait pas à épuiser
00:25:56tout ce qu'il y a à connaître de complexité,
00:25:58notamment territoriale, qui permet aussi
00:26:00de mieux comprendre les logiques
00:26:02qui sont à l'oeuvre de ce groupe
00:26:04terroriste, et je ne voudrais surtout pas
00:26:06fâcher ceux parmi nous qui nous regardent, et ils sont nombreux,
00:26:08qu'ils connaissent bien mieux que moi. Ce que l'on sait,
00:26:10notamment depuis l'attentat de Moscou, c'est qu'il y a une double logique.
00:26:12C'est-à-dire qu'à la fois, l'État islamique afghan
00:26:14obéit
00:26:16à une logique terroriste-islamiste
00:26:18mue par un fondamentalisme religieux
00:26:20dont on ne connaît malheureusement que trop bien les termes,
00:26:22et que par ailleurs, en plus, il est mue par des logiques
00:26:24de rivalité territoriale qui, notamment,
00:26:26expliquent sans doute en partie
00:26:28l'attaque de Moscou et qui font qu'il est
00:26:30une menace aussi par rapport, notamment,
00:26:32à l'État qui l'entoure le plus immédiatement.
00:26:34Et que nous, nous avons en Europe,
00:26:36des répliques plus lointaines aussi de
00:26:38son agressivité, avec encore une fois,
00:26:40ça a été souligné, l'importante
00:26:42population d'origine tchétchène qui leur fournit
00:26:44évidemment de la chair à canon facile
00:26:46sur nos sols.
00:26:48C'est d'ailleurs assez curieux
00:26:50que Moscou,
00:26:52ce soit à l'occasion de l'attentat qui a endeuillé
00:26:54la salle de spectacle dont on se souvient au printemps,
00:26:56se soit enfermée dans une logique
00:26:58si rapidement
00:27:00isolationniste alors que,
00:27:02en réalité, sur des sujets comme celui-ci mais sur d'autres,
00:27:04nous avons avec la Russie
00:27:06encore des ennemis communs et bien des sujets
00:27:08sur lesquels de la coopération en termes de
00:27:10renseignements et de sécurité intérieure serait
00:27:12évidemment bénéfique.
00:27:14La pub, les amis. On se retrouve dans quelques
00:27:16instants. On prendra la direction des États-Unis.
00:27:18Ah, c'est plus compliqué pour Trump.
00:27:20C'est plus compliqué. On pensait qu'il allait
00:27:22directement dans la Maison Blanche et qu'Amal Aris
00:27:24lui donne du fil à retordre.
00:27:26Et puis, il y a un débat, je crois que c'est le 10 septembre
00:27:28qui est déjà prévu. Et on l'a vu l'autre jour.
00:27:30On l'évoquait, je crois que vous étiez là, Geoffroy,
00:27:32au cours de sa conférence de presse. On l'a vu avec
00:27:34le drapeau américain mais il avait
00:27:36une petite mine. Pas aussi conquérante
00:27:38qu'après sa tentative
00:27:40d'assassinat où cette image
00:27:42a fait le tour du monde. Là, on l'a vu avec le drapeau
00:27:44américain mais, bon, il n'est plus
00:27:46aussi fringant. Donc, on en parlera avec vous.
00:27:48Je vous attends sur le sujet et
00:27:50je vous donne la parole en premier, Geoffroy. Je vous laisse récupérer
00:27:52évidemment de votre périple. Allez,
00:27:54on se retrouve dans quelques instants. A tout de suite.
00:27:58Il est un peu plus
00:28:00de 9h30. Soyez-les bienvenus.
00:28:02C'est l'heure des pro-été.
00:28:04Jusqu'à 11h. Je vous présente mon équipe du samedi
00:28:06dans quelques instants. Mais tout de suite,
00:28:08on fait un nouveau tour de l'information avec Mathieu Devese.
00:28:1010 jours après le début des émeutes
00:28:12au Royaume-Uni, Charles III sort
00:28:14enfin du silence. Le souverain
00:28:16britannique dénonce les violences d'un petit
00:28:18nombre et appelle au respect mutuel.
00:28:20Près de 500 personnes ont été arrêtées.
00:28:22Environ 150 ont été inculpées.
00:28:24En France, les éleveurs
00:28:26ne cachent pas leur inquiétude. Après un
00:28:28troisième foyer de fièvre catarhalovine
00:28:30confirmée, une maladie mortelle
00:28:32pour les moutons mais pas transmissible
00:28:34à l'être humain. Dans ce contexte, le
00:28:36ministère de l'Agriculture
00:28:38a décidé d'avancer de deux jours
00:28:40la campagne de vaccination. Elle commencera
00:28:42dès lundi. Enfin,
00:28:44un nouvel épisode de canicule s'étend
00:28:46dans le sud-est du pays. Météo France
00:28:48a ainsi placé 16 départements en
00:28:50vigilance orange canicule, des températures
00:28:52maximales souvent supérieures à
00:28:545 degrés le long de la Garonne et du Rhône
00:28:56ainsi que des pointes supérieures à 38
00:28:58degrés en Languedoc-Roussillon.
00:29:00Allez Mathieu, après
00:29:02votre marathon de l'info, je vous conseille de prendre votre
00:29:04caleçon de bain et partir immédiatement
00:29:06au bord de la mer.
00:29:08Allez, à tout à l'heure.
00:29:10Avec moi pour commenter cette
00:29:12actualité en ce samedi, Noémie Allioua,
00:29:14Geoffroy Lejeune, Vincent Roy et Paul
00:29:16Sujit. Les amis, je vous amène, chose
00:29:18promis, chose due, direction les Etats-Unis.
00:29:20On va parler de la situation politique évidemment.
00:29:22Les choses sont un petit peu plus
00:29:24complexes pour Donald Trump puisque
00:29:26Kamala Harris mobilise, c'est le moins qu'on puisse dire.
00:29:28Elle mobilise également les finances.
00:29:30Je crois qu'elle a même dépassé
00:29:32le seuil des finances
00:29:34de Trump dans cette
00:29:36campagne. On va faire le point avec notre
00:29:38correspondante Elisabeth Guedel et on en parle
00:29:40ensemble juste après.
00:29:42Donald Trump assure
00:29:44ne pas avoir changé de stratégie depuis
00:29:46que Kamala Harris a remplacé Joe Biden
00:29:48sur le ticket démocrate. Mais les derniers
00:29:50sondages ont de quoi l'inquiéter.
00:29:52Les deux candidats sont désormais au coude-à-coude
00:29:54au niveau national. La vice-présidente
00:29:56est même légèrement en tête dans certains
00:29:58Etats-clés comme la Pennsylvanie,
00:30:00le Michigan, le Wisconsin, des Etats
00:30:02où elle s'est rendue cette semaine avec
00:30:04son colistier Tim Walz. Kamala
00:30:06Harris a donné un nouveau souffle à la
00:30:08campagne démocrate, créé une nouvelle dynamique.
00:30:10Plus d'un million trois cent mille
00:30:12électeurs se sont inscrits pour assister
00:30:14au meeting depuis qu'elle est la candidate,
00:30:16rapporte le Washington Post. Elle a aussi
00:30:18donné un coup de jeûne à 78 ans.
00:30:20L'ancien président est devenu
00:30:22le candidat le plus âgé de
00:30:24l'histoire politique des Etats-Unis.
00:30:26Donald Trump a tenu une conférence
00:30:28de presse jeudi pour tenter de reprendre
00:30:30la main, d'occuper le terrain médiatique.
00:30:32Il a promis de multiplier
00:30:34les meetings dans deux semaines
00:30:36après la convention démocrate.
00:30:38En attendant, son équipe de campagne assure
00:30:40qu'il s'occupe d'une priorité,
00:30:42collecter de l'argent. Alors
00:30:44qu'il devançait largement Joe Biden
00:30:46côté levée de fonds, il est
00:30:48maintenant distancé par Kamala Harris
00:30:50qui a reçu 310 millions
00:30:52de dollars de dons le
00:30:54mois dernier, deux fois plus que le
00:30:56candidat républicain.
00:30:58Et oui, les choses changent mon cher Geoffroy.
00:31:00Et c'est vrai qu'il y a un argument qu'il ne pourra plus utiliser,
00:31:02c'est l'âge. Puisqu'il
00:31:04critiquait l'âge de Biden et là aujourd'hui,
00:31:0678 ans et elle a 59
00:31:08ans Kamala Harris. Et c'est lui
00:31:10l'ancien entre guillemets. Quel scénario
00:31:12quand même. Quand j'ai
00:31:14regardé il y a quelques années la série House of Cards
00:31:16qui était la série qui racontait en gros
00:31:18la vie politique américaine, qui suivait le parcours
00:31:20d'un politicien qui devenait président
00:31:22et qui n'avait ni foi
00:31:24ni loi. On me disait que c'était évidemment
00:31:26une fiction très exagérée etc. Je pense
00:31:28honnêtement qu'en termes de scénario de rebondissement,
00:31:30on est un peu dans les mêmes eaux là en ce
00:31:32moment. C'est assez sidérant
00:31:34et surtout quand on imagine les conséquences même pour nous,
00:31:36les conséquences pour le monde, notamment sur
00:31:38la question de la guerre en Ukraine mais pas uniquement, le Moyen-Orient
00:31:40etc. On se dit qu'on est en train de jouer à pile
00:31:42ou face parce que c'est un peu le sentiment que ça donne
00:31:44l'avenir d'une partie importante
00:31:46des zones de conflit du monde
00:31:48en ce moment. C'est assez sidérant
00:31:50et moi ce qui me frappe aussi, c'est que je connais mal
00:31:52la politique américaine. J'ai compris les enjeux
00:31:54du remplacement de Joe Biden
00:31:56évidemment, ça on le voyait à l'œil nu.
00:31:58Je comprends aussi que
00:32:00Donald Trump est en retard chez les femmes,
00:32:02qu'il y a beaucoup de choses qui sont en train
00:32:04de bouger à ce niveau là.
00:32:06Mais si vous voulez, ce qui me fascine c'est que
00:32:08il y a trois semaines on disait que
00:32:10les choses étaient pliées et en fait on voit les choses
00:32:12être mises en cause assez rapidement
00:32:14avec des conséquences potentiellement, y compris pour nous Européens
00:32:16assez importantes. Donc c'est
00:32:18assez vertigineux, c'est passionnant
00:32:20évidemment. Par contre de là où je suis
00:32:22j'ai le sentiment que les démocrates
00:32:24ont vraiment fait le bon choix de remplacer
00:32:26leur candidat qui était objectivement
00:32:28qui avait l'air sur un toboggan.
00:32:30C'était patinable, la situation était patinable.
00:32:32Bien sûr, mais si vous voulez, avant qu'il soit remplacé
00:32:34on se disait tous que ça n'est jamais arrivé
00:32:36ou très peu.
00:32:38On entendait que Kamala Harris
00:32:40serait une pire candidate que lui également,
00:32:42qu'elle avait des moins bonnes intentions de vote,
00:32:44qu'il faudrait faire appel à Michel Obama pour sauver
00:32:46les démocrates. Rien de tout ça s'est passé.
00:32:48Donc c'est assez
00:32:50sidérant. Et même sur les dons,
00:32:52je le disais, c'était incroyable
00:32:54parce que ça freinait pour Biden, on ne va pas
00:32:56se mentir, ça freinait.
00:32:58On comprenait qu'il y avait un certain doute qui s'était
00:33:00instauré. Et l'autre
00:33:02fait marquant aussi c'est qu'elle a
00:33:04choisi son colistier qui est plutôt
00:33:06un bon choix, alors que le
00:33:08colistier de Trump est lui-même
00:33:10très, très critiqué.
00:33:12C'est devenu un problème au moment où Biden s'est retiré.
00:33:14C'est-à-dire qu'on disait
00:33:16c'est son successeur, c'est malin,
00:33:18c'est un très bon choix, etc. Et à la seconde où Biden
00:33:20n'était plus là, le colistier de Trump
00:33:22est devenu un problème. Il y a aussi autre chose,
00:33:24c'est qu'après la tentative d'attentat,
00:33:26l'assassinat manqué de Donald Trump,
00:33:28moi j'ai lu beaucoup d'analyses
00:33:30disant que Donald Trump
00:33:32allait maintenant changer de ton, allait se faire plus rassembleur,
00:33:34allait être le président de l'Amérique.
00:33:36C'était le cas juste après.
00:33:38Et en fait, on n'est pas certain
00:33:40que ce soit la bonne stratégie pour lui.
00:33:42Ça ne colle vraiment pas avec le personnage, avec ce qu'on en connaît.
00:33:44Pour toutes ces raisons, les cartes
00:33:46ont été largement rebattues.
00:33:48C'est passionnant ce qui se passe. Vincent.
00:33:50Juste une remarque, moi je suis
00:33:52un peu étonné parce que je trouve que
00:33:54stratégiquement, entre
00:33:56Biden et Kamala Harris,
00:33:58la campagne démocrate
00:34:00n'a pas beaucoup changé.
00:34:02Kamala Harris fait des meetings
00:34:04mais elle continue exactement
00:34:06comme le faisait Joe Biden, de ne pas s'adresser
00:34:08directement à la presse, à l'inverse
00:34:10de ce que fait
00:34:12Donald Trump.
00:34:14Elle n'est pas très spontanée.
00:34:16Moi je pensais,
00:34:18sans doute naïvement, que
00:34:20la structure même de la campagne changerait
00:34:22entre
00:34:24Kamala Harris et Joe Biden.
00:34:26Et en fait, je vois qu'elle utilise exactement les mêmes méthodes
00:34:28que Biden. Elle est très
00:34:30discrète. Je veux dire, elle n'est pas du tout
00:34:32spontanée. Elle ne s'adresse pas à la presse.
00:34:34Elle ne lance pas une conférence de presse.
00:34:36C'est meeting, meeting, meeting.
00:34:38On reste dans les clous.
00:34:40C'est la première remarque. Et puis la deuxième remarque
00:34:42qu'il faut faire tout de même, c'est que
00:34:44et
00:34:46Donald Trump insiste beaucoup là-dessus.
00:34:48C'est l'un de ses chevaux de bataille.
00:34:50Il n'arrête pas de répéter que Kamala Harris
00:34:52est une femme. Est-ce qu'aux Etats-Unis,
00:34:54on est prêt à avoir une femme
00:34:56présidente de la République ? Pour l'instant,
00:34:58elle a un demi-point ou un point d'avance
00:35:00sur Trump dans un certain nombre
00:35:02de... Et évidemment,
00:35:04elle est devant dans un certain nombre d'États
00:35:06très importants, les fameux États-clés
00:35:08qui font le... Mais
00:35:10ça n'est que pour l'instant.
00:35:12Quant à Trump, lui, il y va
00:35:14au bazooka. C'est-à-dire que dans
00:35:16sa dernière... Comme le disait Jean-François, il s'est calmé
00:35:18juste après la tentative d'assassinat.
00:35:20Juste après. Il avait fait montre...
00:35:22Il marchait sur l'eau
00:35:24après l'attentat. Il faisait montre d'ouverture.
00:35:26Et là, ces vieux démons le reprennent.
00:35:28Ce n'est pas ces vieux démons. C'est la raison pour laquelle
00:35:30il est aimé. Il ne va pas se dédier
00:35:32du jour au lendemain. Il ne va pas changer de visage.
00:35:34Il ne va pas devenir quelqu'un d'autre. Donald Trump
00:35:36est un personnage truculent, excessif.
00:35:38Et c'est pour ça qu'il est apprécié.
00:35:40Oui, mais
00:35:42malgré tout, sa radicalité
00:35:44explique aussi la façon dont on l'apprécie
00:35:46et dont c'est... D'ailleurs, ses supporters,
00:35:48on va les appeler des supporters. Vous voyez,
00:35:50à chaque fois qu'il va à un meeting, on a l'impression que c'est
00:35:52presque un concert de rock.
00:35:54Tellement qu'il est apprécié. Il a des fans.
00:35:56Vous les voyez qui sont
00:35:58là à essayer de lui serrer la main.
00:36:00Ils lui mettent les enfants dans les bras.
00:36:02C'est une star pour les gens qui votent pour lui.
00:36:04Donc, il n'y a aucune raison qu'il change aujourd'hui.
00:36:06Mais c'est vrai que ce qui est intéressant, c'est que par contraste,
00:36:08le ticket démocrate paraît extrêmement,
00:36:10on pourrait dire, respectable.
00:36:12En tout cas modéré. Celui qui a été
00:36:14choisi le colistier de Kamala Harris,
00:36:16lui, c'est tout l'inverse. Il pèse
00:36:18ses mots. Il est relativement
00:36:20modéré. Et donc, forcément,
00:36:22par effet de contraste,
00:36:24Donald Trump paraît
00:36:26respectueux de ce qu'il est.
00:36:28Il continue de parler à
00:36:30une fange de la population
00:36:32qui l'écoute.
00:36:34Et Kamala Harris,
00:36:36elle, peine
00:36:38parce qu'elle est considérée
00:36:40comme clivante, parce qu'elle est considérée comme
00:36:42élitiste. Elle peine quand même
00:36:44à parler à cette population.
00:36:46Elle a peur de cliver. C'est pour ça qu'elle
00:36:48n'improvise pas. Elle a peur de dire un mot travers.
00:36:50Elle n'improvise rien. Et moi, je pensais justement
00:36:52qu'à l'inverse de Biden,
00:36:54elle irait plus franchement, avec beaucoup plus de spontanéité.
00:36:56On parlait du mot héritage. Elle s'inscrit
00:36:58complètement dans l'héritage de Joe Biden.
00:37:00Et ce qui va être intéressant, puisque
00:37:02je le disais, le débat, la date
00:37:04est fixée. Parce qu'il y a eu trois propositions de date.
00:37:06C'est le 10 septembre sur ABC, si je
00:37:08m'abuse. Ce qui va être intéressant, c'est la confrontation.
00:37:10Parce que Kamala Harris,
00:37:12ce n'est pas Biden. Quand on voit le passé
00:37:14de Kamala Harris, procureur,
00:37:16etc., ce n'est pas la même
00:37:18façon de s'exprimer. Ça ne va pas être aussi simple
00:37:20que ça. Procureur dur.
00:37:22Vous avez raison de le rappeler. Mais c'est vrai
00:37:24que ça va être aussi un problème majeur.
00:37:26Et on sait que souvent, les campagnes
00:37:28se jouent souvent à la télévision.
00:37:30Souvent.
00:37:31Elles se jouent à la télévision et elles se jouent aussi,
00:37:33n'oublions pas cela, dans les dernières
00:37:35minutes, les derniers mètres du marathon.
00:37:37Puisqu'on file la métaphore
00:37:39olympique depuis ce matin. Et je crois
00:37:41que c'est une des rares choses qui met la plupart
00:37:43des spécialistes des Etats-Unis d'accord.
00:37:45On reconnaît un spécialiste au fait
00:37:47qu'il essaie toujours de ne pas dire la même chose que son voisin.
00:37:49Mais je crois que, notamment au lendemain
00:37:51de la tentative d'assassinat manquée
00:37:53sur la personne de Donald Trump,
00:37:55au moins une chose sur laquelle tous ou presque convenaient,
00:37:57c'est qu'en réalité, lorsque l'on
00:37:59est à 4 ou 5 mois des élections
00:38:01présidentielles américaines, on ne peut
00:38:03pas faire de pronostic décisif,
00:38:05quand bien même un fait majeur d'actualité
00:38:07aurait tendance à
00:38:09paraître emporter le suffrage
00:38:11des Américains. Et en même temps,
00:38:13il faut résister. C'est presque un combat
00:38:15contre soi-même, lorsque l'on essaie de faire l'analyse
00:38:17de ce qui se joue dans cette campagne qui a commencé depuis bien longtemps
00:38:19déjà. Il faut résister à la tentation
00:38:21de confondre
00:38:23l'écume et le mouvement sous-marin
00:38:25des courants qui, finalement, s'expriment
00:38:27vraiment à travers cette campagne. Parce que
00:38:29de l'écume, il y en a beaucoup. C'est le propre des
00:38:31Etats-Unis. C'est une société bruyante. C'est une société
00:38:33du spectacle. Rappelez-vous, lorsque
00:38:35Donald Trump se retrouvait confronté
00:38:37à cette ancienne actrice pornographique
00:38:39qui, finalement, l'a humiliée
00:38:41sous l'œil des journalistes
00:38:43du monde entier au tribunal,
00:38:45tout le monde disait « c'est plié pour lui ».
00:38:47Deux mois plus tard, une
00:38:49balle qui lui faisait saigner l'oreille
00:38:51a failli mettre un terme à ses jours
00:38:53et les mêmes analystes disaient
00:38:55« ça y est ». Et puis l'image derrière
00:38:57de Donald Trump qui se relevait tel
00:38:59Capitaine America infaillible,
00:39:01impossible à éliminer,
00:39:03on se disait « ça y est, c'est le héros dont l'Amérique rêvait,
00:39:05il a gagné ». Et puis Kamala Harris
00:39:07arrive et on se dit « ça y est, il a perdu ».
00:39:09Et je gage que sur ce plateau, d'ici
00:39:11le jour de l'élection, on a encore
00:39:13beaucoup de « il a gagné » et de « il a perdu ».
00:39:15Et donc, de fait, la société
00:39:17américaine est ainsi faite que, plus
00:39:19peut-être que dans d'autres démocraties, les électeurs
00:39:21ont la mémoire très, très courte.
00:39:23C'est vraiment sur les derniers mètres que se jouent
00:39:25des campagnes et c'est aussi sur
00:39:27des mouvements de fond qui parfois échappent là encore
00:39:29à l'observation seulement de l'écume.
00:39:31Pour des raisons
00:39:33qui ont déjà été abondamment commentées,
00:39:35Donald Trump a su se faire élire
00:39:37la première fois, enfin lors de sa première
00:39:39campagne, sur le mécontentement
00:39:41souterrain, latent, en partie
00:39:43silencieux, de toute une partie de l'Amérique
00:39:45travailleuse qui se sentait oubliée
00:39:47des politiques publiques conduites sous
00:39:49Barack Obama. Bon,
00:39:51vous voyez que ce mouvement n'avait finalement pas été
00:39:53perçu par les commentateurs parce qu'il ne faisait pas de bruit.
00:39:55Et donc, encore une fois,
00:39:57le bruit et la fureur qui se déchaînent dans cette société
00:39:59américaine sont parfois aussi un
00:40:01trompe-l'œil. Et
00:40:03par contre, ça n'enlève pas la difficulté que vous avez
00:40:05très bien soulignée et que
00:40:07Vincent et Geoffrant ont su constater
00:40:09de cet adversaire nouvel,
00:40:11Kamala Harris, qui bénéficie d'un
00:40:13avantage en particulier par rapport à Donald Trump
00:40:15qui, lorsqu'il connaissait encore
00:40:17le nom de son adversaire précédent, pouvait faire
00:40:19campagne beaucoup plus en se repliant
00:40:21sur ses fondamentaux qui sont des
00:40:23propositions radicales avec une façon
00:40:25tempétueuse de les formuler. Kamala Harris,
00:40:27elle, aurait pu
00:40:29devoir passer par la case de la
00:40:31campagne primaire, c'est-à-dire devoir faire
00:40:33campagne au sein de son propre parti
00:40:35pour emporter notamment
00:40:37le soutien du camp démocrate. Ce qui
00:40:39l'aurait conduite à devoir, là aussi, se replier
00:40:41sur des valeurs plus clivantes qui sont
00:40:43encore une fois capables de faire la différence au sein de la
00:40:45gauche américaine, mais qui sont peut-être moins
00:40:47audibles dans une campagne où on s'adresse à tout le monde,
00:40:49y compris d'abord à ceux qui ne sont pas d'accord avec soi
00:40:51et dont il faut emporter l'opinion.
00:40:53Kamala Harris ayant évité la primaire, elle a
00:40:55pu directement faire une campagne de
00:40:57rassemblement sans rentrer dans ce
00:40:59jeu du clivage que les primaires
00:41:01souvent savent créer. Et donc,
00:41:03dire que directement, elle a su se situer
00:41:05sur une hauteur de vue et sur un discours
00:41:07de consensus qui est beaucoup plus
00:41:09capable de faire l'unanimité
00:41:11et donc forcément, ça lui donne un avantage
00:41:13par rapport à Donald Trump qui, lui,
00:41:15a du mal à se sortir, encore une fois, du tribun
00:41:17de son propre camp, mais qui
00:41:19on le voit bien, peine
00:41:21auprès des américains indécis.
00:41:23C'est vrai que, je le redis, il paraissait
00:41:25choqué l'autre jour
00:41:27au cours de sa conférence de presse,
00:41:29très loin de l'image qu'il avait donnée.
00:41:31Oui, il y avait une chose intéressante
00:41:33dans la conférence de presse, outre le fait
00:41:35qu'il a comparé le retrait
00:41:37des troupes en Afghanistan
00:41:39en 2021 à la chute de
00:41:41Saïgon en 1975. Bon, ça, c'est
00:41:43l'outrance de Trump.
00:41:45Simplement, à la fin, on lui dit
00:41:47quand même, les élections, finalement,
00:41:49à la fin, ça devrait bien se passer. Vous n'allez pas
00:41:51contester le résultat. Et il dit
00:41:53non, il n'y aura pas de problème,
00:41:55à condition que, quand même, tout ça soit légal.
00:41:57Donc, il y a
00:41:59quand même, à chaque fois...
00:42:01C'est ce que disait Jean-Paul,
00:42:03c'est Trump.
00:42:05On le connaît pour ça.
00:42:07Il y a quand même un arrière-goût.
00:42:09Lorsqu'il dit ça, il ne désarme
00:42:11jamais. Ce qu'il a dit aussi,
00:42:13je vous redonne la parole, Paul, c'est qu'en fait, s'il avait été
00:42:15élu président, il n'y aurait pas eu tout ce qui s'est
00:42:17passé, notamment le 7 octobre, etc.
00:42:19Oui, oui. Bien sûr.
00:42:21Ça ne se ferait pas passer comme ça.
00:42:23Évidemment, mais il ne faut pas le prendre au mot, Donald Trump.
00:42:25Encore une fois, c'est un personnage.
00:42:27Il faut comprendre les grandes lignes de ce qu'il dit.
00:42:29Il ne faut pas le regarder au millimètre.
00:42:31Je ne fais que relayer.
00:42:33Il ne faut pas le prendre au mot, mais il y a quand même
00:42:35un élément aussi à ajouter, peut-être parmi
00:42:37les bonnes choses, en tout cas
00:42:39vis-à-vis de son électorat qu'il a fait.
00:42:41On a cité son colistier,
00:42:43J.D. Vance. J.D. Vance, certes, il est
00:42:45très critiqué, notamment sur ses positions sur l'avortement,
00:42:47mais J.D. Vance, il est extrêmement populaire
00:42:49auprès d'un certain électorat dont
00:42:51Trump a besoin. J.D. Vance,
00:42:53vous savez, on l'appelle le Barack Obama
00:42:55de la classe ouvrière blanche.
00:42:57C'est un électorat qui lui est acquis d'office.
00:42:59Oui, qui lui est acquis d'office, mais qui va renforcer et dont il a besoin
00:43:01quoi qu'il arrive.
00:43:03Oui, mais encore une fois, ce n'est pas sur cet électorat-là que la campagne se jouera.
00:43:05Oui, mais ce n'est pas forcément un mauvais choix qui a été fait.
00:43:07C'est un choix qui va aussi,
00:43:09certes, dans son sens, mais qui déjà va
00:43:11conforter son électorat.
00:43:13En tout cas, il continue
00:43:15d'être extrêmement pédicité parmi...
00:43:17Il est assez contesté quand même.
00:43:19Il est contesté par ses positions sur l'avortement,
00:43:21par des gens qui, de toute façon, n'auraient pas voté pour
00:43:23Donald Trump.
00:43:25Eh bien, ce n'est pas si sûr, justement.
00:43:27Cette question de l'avortement que Kamala Harris a remise au coeur de la campagne,
00:43:29en en faisant pratiquement l'un de ses seuls sujets
00:43:31au moment où elle a pris la relève,
00:43:33cette question, elle est difficile
00:43:35à comprendre.
00:43:37En fait, il y a eu aussi un basculement de l'opinion
00:43:39parce que le reflux
00:43:41du droit à l'avortement dans un certain nombre
00:43:43d'États républicains a aussi
00:43:45choqué une partie de l'électorat
00:43:47de Donald Trump, conservateur, pour qui c'était
00:43:49initialement une bonne chose et qui,
00:43:51avec un certain nombre de protestations dans la rue,
00:43:53confronté à la critique du monde entier, confronté peut-être à des remords moraux
00:43:55qui sont de l'ordre de l'intime,
00:43:57eh bien, c'est finalement dit,
00:43:59ce n'était peut-être pas le sujet majeur,
00:44:01ce sur quoi d'abord il fallait conduire
00:44:03une politique. De fait, aujourd'hui,
00:44:05on voit bien que l'adhésion d'un certain nombre
00:44:07d'Américains à des sujets de société extrêmement
00:44:09clivants, c'est-à-dire l'acceptation ou le rejet
00:44:11de l'immigration, le souci
00:44:13de contrer l'avortement
00:44:15ou au contraire d'en faire une liberté pour toutes les femmes,
00:44:17ce sont des sujets sur lesquels l'opinion est mouvante.
00:44:19On l'a vu avec l'immigration, parce que
00:44:21Joe Biden, quand il avait fait un de ses sujets
00:44:23en disant que le discours
00:44:25de Donald Trump sur la frontière mexicaine, par exemple,
00:44:27était scandaleux, Joe Biden a été finalement
00:44:29contraint, par sa propre opinion au sein
00:44:31même du camp démocrate, à prendre
00:44:33des mesures extrêmement fermes,
00:44:35notamment de refoulement
00:44:37des migrants à la frontière mexicaine,
00:44:39après d'ailleurs avoir laissé à Kamala Harris
00:44:41la responsabilité d'une politique
00:44:43finalement plus flottante, dont elle aura
00:44:45à répondre pendant la campagne,
00:44:47elle incarne, à tort ou à raison,
00:44:49une certaine idée du laxisme en matière
00:44:51d'immigration. Vous voyez donc que c'est sur ces sujets-là
00:44:53et donc de fait, l'avortement au sein du camp républicain,
00:44:55on voit que c'est un sujet qui faisait relativement consensus
00:44:57il y a encore quelques années, les républicains étaient
00:44:59tous conservateurs, aujourd'hui ce n'est plus si sûr,
00:45:01ce sont des sujets qui sont mouvants
00:45:03et qui montrent aussi qu'il y a des forces qui trahissent cette société
00:45:05américaine et qui rendent d'autant plus incertains
00:45:07les résultats des élections.
00:45:09Et pour en finir avec le colisier de Donald Trump,
00:45:11c'était quelqu'un qui était un excellent choix
00:45:13dans une campagne de clivage,
00:45:15on se dirige probablement vers une campagne
00:45:17où c'est le candidat qui sera le plus rassemblé,
00:45:19qui sera en mesure de l'emporter
00:45:21et à ce moment-là, effectivement, ce choix
00:45:23est peut-être un handicap pour Donald Trump.
00:45:25Et Noemi, je me tourne à vous, puisque vous êtes
00:45:27très sensible à ce qui se passe au Proche-Orient,
00:45:29c'est un enjeu majeur aussi pour la situation du Proche-Orient
00:45:31parce qu'on est dans une situation de tension
00:45:33extrême, ne sachant pas à quel moment
00:45:35l'Iran va répliquer ou pas
00:45:37et quelle que soit également
00:45:39la personne qui occupera
00:45:41le poste, ça peut avoir des répercussions
00:45:43directes et immédiates
00:45:45parce que la stratégie n'est pas du tout la même.
00:45:47C'est intéressant parce que Kamala Harris, elle s'inscrit aussi complètement
00:45:49dans l'héritage de Joe Biden là-dessus.
00:45:51Joe Biden, c'est peut-être le président le plus
00:45:53sioniste des Etats-Unis qu'on ait jamais vu.
00:45:55Alors oui, Donald Trump a fait les accords d'Abraham,
00:45:57Donald Trump était très proche de Benjamin Netanyahou,
00:45:59mais regardez ce qu'a fait
00:46:01Joe Biden ces dernières semaines.
00:46:03Là, ces derniers jours, il a déplacé
00:46:05dans le Moyen-Orient, dans le Golfe Persique,
00:46:07dans la mer Méditerranée, des avions
00:46:09de chasse, des navires de guerre,
00:46:11il a renforcé les armées,
00:46:13il a fait, je veux dire,
00:46:15les Etats-Unis aujourd'hui protègent Israël
00:46:17comme jamais dans l'histoire, parce qu'ils savent
00:46:19aussi que la menace de l'Iran est existentielle.
00:46:21Donc Joe Biden, à partir
00:46:23du moment où il a vu qu'Israël pouvait être en danger
00:46:25existentiel, il a fait en sorte
00:46:27et toute l'administration américaine,
00:46:29avec Antony Blinken notamment,
00:46:31ils se sont déployés
00:46:33pour la protection d'Israël comme jamais
00:46:35dans l'histoire. Alors bien sûr,
00:46:37Donald Trump se dit lui aussi très
00:46:39proche d'Israël,
00:46:41mais il n'est pas certain
00:46:43dans la mesure où
00:46:45Donald Trump ne veut
00:46:47pas d'une nouvelle guerre, et donc
00:46:49s'il arrive au pouvoir demain,
00:46:51eh bien, il pourrait
00:46:53ne pas aller aussi loin
00:46:55dans sa protection d'Israël que Joe Biden.
00:46:57Ça peut changer la donne.
00:46:59Je ne sais pas si on pourrait vraiment,
00:47:01Noemi l'a un peu dit, mais si on pourrait vraiment différencier
00:47:03la politique étrangère, notamment sur la
00:47:05question d'Israël, de Biden et Trump, parce qu'il y avait
00:47:07aussi le déplacement de l'ambassade américaine
00:47:09qui avait été un
00:47:11vrai geste fort à Jérusalem,
00:47:13qui était
00:47:15quelque chose d'attendu depuis des décennies
00:47:17et que Trump avait annoncé et qu'il a fait.
00:47:19Je ne suis pas sûr que ça
00:47:21changera grand-chose. En revanche, ce dont je suis
00:47:23certain, c'est que Trump, président des Etats-Unis
00:47:25entre 2016 et 2020, a été
00:47:27un des présidents américains les plus pacifistes qu'on ait connu.
00:47:29C'est-à-dire qu'il n'y a pas d'intervention extérieure
00:47:31des Américains à ce moment-là. Tout à l'heure,
00:47:33Vincent parlait du retrait des troupes d'Afghanistan
00:47:35qui n'était pas sous son
00:47:37mandat, mais c'est quelqu'un qui a...
00:47:39On l'a accusé d'être
00:47:41isolationniste et de se replier,
00:47:43mais pour le bien de certaines régions du monde.
00:47:45C'est-à-dire que le jour où les Américains arrêtent de se soucier de ce qui se passe
00:47:47partout loin de chez eux, tout va mieux.
00:47:49Et donc, la question qui m'intéresse, évidemment,
00:47:51Israël, ça nous préoccupe énormément,
00:47:53mais c'est de savoir ce que
00:47:55son éventuelle victoire pourrait changer
00:47:57sur la question de l'Ukraine. Et pour le coup,
00:47:59tout ce qu'il a annoncé pour l'instant dans cette campagne,
00:48:01tout ce qu'on lui connaît comme position par le passé,
00:48:03indique que sa victoire
00:48:05pourrait changer quelque chose pour nous. Et là, pour le coup,
00:48:07on n'est pas loin de nos frontières.
00:48:09Et on est très impactés. Et donc, je pense que ça pourrait
00:48:11changer un peu la face
00:48:13de l'Europe et la manière dont on gère
00:48:15ce conflit. Paul ?
00:48:17C'est là qu'il faut faire aussi la différence entre les discours et la réalité.
00:48:19C'est-à-dire que, notamment, l'émergence
00:48:21du phénomène Trump aux États-Unis a fait
00:48:23prendre conscience, en miroir, de l'existence
00:48:25d'un État profond, d'une administration américaine
00:48:27qui a finalement ses propres codes et ses propres
00:48:29lignes directives, et qui est en mesure d'avoir aussi
00:48:31une influence très importante sur la
00:48:33politique, notamment étrangère, du pays.
00:48:35Et c'est vrai qu'on a vu un Donald Trump qui avait fait campagne
00:48:37sur l'America First, sur l'isolationnisme,
00:48:39et qui, malgré tout, n'a pas hésité à avoir le doigt
00:48:41sur la gâchette lorsqu'il fallait tirer des tomahawks
00:48:43pour calmer la situation aussi
00:48:45en Syrie, par exemple. Vous voyez,
00:48:47finalement, qu'il s'est lui-même dédié de ses propres
00:48:49politiques. Un Joe Biden plus
00:48:51offensif, mais qui, en même temps, conduit le retrait
00:48:53des troupes en Afghanistan. Et finalement,
00:48:55comme vous l'avez assez bien dit, un équilibre
00:48:57trouvé qui fait qu'il y a une continuité
00:48:59assez nette entre la politique étrangère
00:49:01de Donald Trump, de Joe Biden,
00:49:03par-delà même les différences qui les opposaient sur le discours.
00:49:05Donc, en réalité aussi,
00:49:07il ne faut peut-être pas dramatiser,
00:49:09je crois, à outrance
00:49:11l'impact qu'aura cette élection présidentielle
00:49:13américaine sur le reste du monde, car
00:49:15il y a aux Etats-Unis des logiques aussi de continuité
00:49:17qui sont très fortes, et qui font que
00:49:19le président américain n'a pas finalement
00:49:21la main mise sur toutes les décisions qui seront prises derrière
00:49:23par son administration. Je crois que ce qui va
00:49:25se jouer d'abord pour
00:49:27l'élection présidentielle américaine sont des sujets intérieurs.
00:49:29Comme ça a été le cas précédemment, parce qu'au fond,
00:49:31les grandes décisions que Donald Trump a prises
00:49:33et qui ont rebasculé un petit
00:49:35peu les cartes, ça a été les nominations à la Cour suprême.
00:49:37C'est d'ailleurs probablement, je ne veux pas reprononcer
00:49:39le mot interdit, mais l'un des seuls
00:49:41héritages qui lui est vraiment survécu, c'est ça.
00:49:43Ce sont les nominations des juges à la Cour suprême qui ont
00:49:45été amenées à statuer différemment
00:49:47de la composition précédente sur des sujets de société
00:49:49qui ne concernent que les Américains. Alors, c'est déjà beaucoup,
00:49:51mais c'est des choses qui ne concernent que
00:49:53la vie intérieure aux Etats-Unis. D'autre part,
00:49:55les décisions prises sur aussi
00:49:57la répartition économique du modèle
00:49:59social, le remboursement des dépenses de santé,
00:50:01etc. Ce sont des choses qui sont
00:50:03finalement d'abord concernantes
00:50:05pour les Américains, pour la
00:50:07marche et du reste du monde. On peut
00:50:09gager aussi qu'il y ait quand même une forme de continuité
00:50:11manifeste, malgré les discours
00:50:13d'un président à l'autre.
00:50:15Je ne rejoins pas les jaufrois
00:50:17sur l'idée qu'il n'y aura peut-être pas de
00:50:19grandes différences en termes de politique étrangère,
00:50:21énormément sur la question du Moyen-Orient,
00:50:23entre Donald Trump et Kamala Harris. Là où
00:50:25il peut y avoir une fracture qui va se jouer
00:50:27dans les années qui viennent, c'est au sein du Parti démocrate
00:50:29parce qu'on sait que Kamala Harris
00:50:31c'est la ligne des démocrates
00:50:33d'hier, alors que celle de demain,
00:50:35celle d'Ilhan Omar, celle
00:50:37d'Alexandria Ocasio-Cortez,
00:50:39c'est-à-dire la jeune génération des démocrates,
00:50:41elle est extrêmement différente, elle est très radicale,
00:50:43elle est antisioniste
00:50:45et c'est une nouvelle génération
00:50:47qui, elle, va avoir
00:50:49une politique extrêmement différente vis-à-vis d'Israël
00:50:51que celle qu'on a connue avec Joe Biden et Kamala Harris.
00:50:53Merci pour cette
00:50:55analyse. On referme la page
00:50:57internationale, on va marquer une pause,
00:50:59c'est l'habitant. Vous savez, Paul,
00:51:01il y a deux cagnottes. Il y a une cagnotte quand on arrive en retard
00:51:03et il y a une deuxième cagnotte que j'ai décidé de lancer,
00:51:05c'est quand on prononcera le mot héritage.
00:51:07Et je le lance
00:51:09à l'instant même, voilà. Et vous êtes le premier
00:51:11à contribuer à cette cagnotte. Allez,
00:51:13on marque une pause, on se retrouve dans quelques instants
00:51:15pour la deuxième partie et on ira
00:51:17à Montpellier où on a assisté à une scène
00:51:19totalement lunaire incroyable dans le tramway
00:51:21de Montpellier. On en parlera
00:51:23et on réagira évidemment, je ne vous dis
00:51:25rien, mais c'est
00:51:27comme une image qu'on aimerait ne plus voir.
00:51:29A tout de suite.
00:51:33Merci de nous accueillir.
00:51:35C'est la deuxième mi-temps de l'heure des pro-été.
00:51:37On se retrouve dans quelques instants avec mes invités,
00:51:39mais tout de suite on fait un nouveau tour de l'information
00:51:41avec Mickaël Devese.
00:51:43Mathieu Devese, cher Thierry, pas loin.
00:51:45Je suis prévenu.
00:51:47Michael De Santos.
00:51:49Et je vous connais.
00:51:51Je vous connais par cœur en plus, mon cher Mathieu.
00:51:53Et on commence, cher Thierry, avec ce drame au Brésil.
00:51:55Un avion de ligne s'est écrasé hier
00:51:57à Sao Paulo. Le bilan est terrible.
00:51:59Au moins 61 personnes sont mortes.
00:52:01Le président Lula a décrété trois jours
00:52:03de deuil national après le tragique accident
00:52:05dont les causes ne sont pas encore
00:52:07définies. Kamala Harris
00:52:09continue sa tournée électorale à travers les
00:52:11Etats-Unis en meeting dans l'Arizona.
00:52:13Hier, la candidate démocrate a
00:52:15éclaté Donald Trump sur l'immigration.
00:52:17Selon elle, il y a quelques mois,
00:52:19nous avions l'opportunité de faire passer la loi
00:52:21sur la sécurité à la frontière la plus dure
00:52:23depuis des décennies, mais Donald Trump
00:52:25a fait capoter l'accord parce qu'il pensait
00:52:27que ça l'aiderait à gagner l'élection.
00:52:29Fin de citation. Enfin,
00:52:31le Japon redoute un méga-séisme.
00:52:33Pour la première fois depuis la création d'un
00:52:35nouveau système d'alerte, l'agence
00:52:37japonaise a émis un avertissement sur la
00:52:39possibilité d'un
00:52:41méga-séisme. Au sud-est de la
00:52:43péninsule, l'alerte survient au lendemain
00:52:45d'une secousse de magnitude 7,1
00:52:47qui a fait huit blessés.
00:52:49Merci beaucoup,
00:52:51mon cher Mathieu. Je vous autorise à m'appeler Pierre.
00:52:53Merci beaucoup.
00:52:55Je vous présente mon équipe qui m'accompagne
00:52:57ce samedi. Naomi Hallyu,
00:52:59Geoffroy Lejeune, Vincent Roy et Paul Sujit.
00:53:01Mes amis, on va prendre la direction de
00:53:03Montpellier avec une séquence incroyable,
00:53:05totalement lunaire dans un tramway,
00:53:07une séquence scandaleuse que l'on n'a moyen de plus voir,
00:53:09de plus entendre, évidemment. Je me répète,
00:53:11mais malheureusement, nous sommes en 2024
00:53:13et on assiste encore à ce genre
00:53:15de scène. Un passager et son ami ont été
00:53:17brutalement pris à partie pour un individu.
00:53:19Regardez cette séquence.
00:53:42Range tes mains.
00:53:44Reste là. Range tes mains.
00:53:47Mais ça va pas.
00:53:51Mais oui, j'ai reçu de l'alcool chez moi.
00:53:57C'est bon. Descends de là.
00:54:00Mais ça va pas.
00:54:02Non, allez. Non. Non. C'est bon.
00:54:04C'est bon. C'est bon.
00:54:06Oh putain de merde.
00:54:08Oh putain de merde.
00:54:10Oh putain de merde.
00:54:12Où t'as vu que j'étais juif, connard ?
00:54:14Et mes réponses ?
00:54:16Ça se dépassait à Montpellier
00:54:18dans un tramway. C'est totalement
00:54:20incroyable. Donc je précise que l'agresseur présumé
00:54:22a été rapidement interpellé.
00:54:24Et il sera jugé, a priori, ce lundi
00:54:26en comparaison immédiate, pour violence
00:54:28en raison de la race ou de la
00:54:30religion. Vincent.
00:54:32J'espère que la justice va être absolument implacable.
00:54:34Là, il faut
00:54:36faire un exemple, s'il tentait qu'on
00:54:38puisse faire un exemple. Mais là, il faut vraiment taper
00:54:40très fort. Très fort. C'est ignoble.
00:54:42C'est ignoble. Frapper les gens
00:54:44sous le prétexte qu'ils sont juifs.
00:54:46Et en plus, dans la séquence,
00:54:48la chose qui est tout à fait extraordinaire, c'est qu'à priori,
00:54:50ce qui ressort des
00:54:52premiers éléments, ce que j'ai pu lire dans la presse,
00:54:54c'est que la victime portait une casquette,
00:54:56qu'on la soupçonnait d'avoir sous sa casquette
00:54:58une kippa, et on lui demande
00:55:00si elle est de confession juive ou pas.
00:55:02Et la victime n'est pas de confession juive,
00:55:04mais dit tout de même, oui,
00:55:06je suis juif.
00:55:08Et deuxième élément tout à fait
00:55:10incroyable dans cette séquence, c'est
00:55:12qu'il y avait à priori
00:55:14des hommes dans le tramway.
00:55:16Personne ne bouge.
00:55:18Mais en revanche, on filme.
00:55:20Il y a quand même
00:55:22des choses très étonnantes dans cette affaire.
00:55:24Alors, on filme, on ne tire pas la sonnette
00:55:26d'alarme pour prévenir le chauffeur qu'il se passe
00:55:28quelque chose. Et quand
00:55:30le tramway s'arrête
00:55:32et que
00:55:34l'agresseur descend,
00:55:36on ne prévient personne.
00:55:38Il y a quand même, sur cette séquence-là,
00:55:40des effets.
00:55:42Ça vous étonne vraiment ?
00:55:44Sincèrement, ça vous étonne ?
00:55:46Ça vous étonne ?
00:55:48On peut jouer les blasés, mais oui, ça m'étonne, oui.
00:55:50Oui, quand même, ça m'étonne.
00:55:52Ça m'étonne que le premier réflexe, lorsqu'on
00:55:54assiste à une scène comme celle-ci, c'est de sortir son téléphone.
00:55:56Oui, ça m'étonne.
00:55:58Absolument, ça m'étonne.
00:56:00Vraiment, ça m'étonne ensuite quand
00:56:02la vie... Alors, admettons que l'on ait
00:56:04peur, ce qui est... Vraiment, la peur, ça prend
00:56:06au ventre et je peux tout à fait
00:56:08comprendre. Pas qu'on sorte son téléphone, mais
00:56:10qu'on n'agisse pas à la limite,
00:56:12je peux comprendre, mais qu'on ne tire pas la sonnette d'alarme.
00:56:14Et quand l'agresseur
00:56:16descend du bus, qu'on ne prévienne
00:56:18personne, oui, ça m'étonne. Oui, vraiment,
00:56:20ça m'étonne. Noemi et Geoffroy et Paul.
00:56:22Je vais vous dire, ce type d'agression a lieu
00:56:24tous les jours. Seulement, ce n'est pas filmé.
00:56:26Seulement, on n'a pas les images sur les réseaux sociaux.
00:56:28Je vous invite à aller
00:56:30dans n'importe quelle communauté juive et à interroger les gens.
00:56:32Ils vont vous raconter tous des histoires
00:56:34comme ça, tous les jours.
00:56:36Et on en parle, on a les chiffres.
00:56:38On sait qu'il y a une épuration
00:56:40ethnique qui a lieu dans certains quartiers
00:56:42puisque les juifs sont partis.
00:56:44On sait qu'il n'y a plus de juifs dans les écoles
00:56:46de Seine-Saint-Denis. Souvenez-vous,
00:56:48les travaux de Georges Bensoussens
00:56:50de 2002, les territoires perdus de la République.
00:56:52Épuration ethnique, le terme est peut-être un peu
00:56:54fort quand même, non ? C'est le terme qu'utilise Georges Bensoussens.
00:56:56C'est un historien, je lui fais confiance.
00:56:58Et lorsque vous voyez des
00:57:00quartiers entiers,
00:57:02dit des quartiers populaires, où il y avait
00:57:04des importantes communautés juives qui sont
00:57:06parties, pourquoi est-ce qu'ils sont partis ?
00:57:08Ces gens, pourquoi est-ce
00:57:10qu'ils ont été forcés à l'exil ?
00:57:12Parce qu'ils considéraient qu'ils étaient en danger,
00:57:14qu'ils ne pouvaient plus continuer leur vie
00:57:16à aller à l'école, à aller au travail,
00:57:18à prendre les transports en commun, parce que s'ils portaient une kippa,
00:57:20parce que si on voyait qu'ils étaient juifs,
00:57:22pour tout un tas de raisons,
00:57:24ils risquaient ce dont on est en train de voir ici,
00:57:26parce qu'encore une fois, ça arrive tous les jours,
00:57:28seulement on n'a pas les images.
00:57:30Donc oui, c'est un terme qui est utilisé. Moi, vous savez, j'ai écrit
00:57:32un livre, Enquête sur la ville de Sarcelles,
00:57:34une ville dans laquelle j'ai grandi,
00:57:36où la communauté juive était prospère.
00:57:38Elle était très importante, c'était l'une des plus importantes
00:57:40d'Europe. Aujourd'hui,
00:57:42elle s'est réduite à peau de chagrin.
00:57:44Et donc, j'ai interrogé les gens, j'ai été voir les grand-mères,
00:57:46les gens qui étaient à l'école,
00:57:48que vous ne voyez pas sur les plateaux télé,
00:57:50les petites gens, parce que quand on habite Sarcelles,
00:57:52on ne gagne pas des milliers d'essences,
00:57:54on n'est pas tous les jours à la télévision.
00:57:56Et bien, eux, ils vous racontent leur vie.
00:57:58Ils vous disent à quel point c'est difficile au quotidien.
00:58:00Et oui, c'est très compliqué, ça existe.
00:58:02Ce sont des situations qui, malheureusement,
00:58:04auxquelles on s'est habitués, avec ces chiffres
00:58:06de l'antisémitisme qui augmentent,
00:58:08avec ces chiffres des juifs qui sont forcés à l'exil,
00:58:10parce que c'est ça, l'Alia, pour un certain
00:58:12nombre de gens qui partent parce qu'il y a une explosion
00:58:14de l'antisémitisme. Ce n'est pas un choix,
00:58:16le choix d'aller vivre en Israël,
00:58:18pour certains d'entre eux, en tout cas.
00:58:20Donc, il y a toutes ces problématiques. Là, on voit cet événement,
00:58:22mais encore une fois, il y en a beaucoup.
00:58:24Maintenant, juste quelque chose, quand on parle d'antisémitisme,
00:58:26il faut le qualifier.
00:58:28Ça aussi, c'est Georges Bensoussan qui le dit à chaque fois.
00:58:30C'est quelqu'un que je respecte infiniment intellectuellement.
00:58:32Ce n'est pas un antisémitisme normand
00:58:34ou basque, c'est un antisémitisme
00:58:36islamiste, qui a été importé avec
00:58:38l'immigration, et c'est cet antisémitisme-là
00:58:40qu'il faut qualifier pour pouvoir
00:58:42ensuite, si vous voulez,
00:58:44le combattre.
00:58:46C'est un antisémitisme qui se base
00:58:48pour une partie sur des textes religieux.
00:58:50Il y a une haine très profonde que vous voyez
00:58:52s'exprimer là, et qui a des racines
00:58:54aussi très profondes, qui vient même des pays
00:58:56du Maghreb, dans lesquels les Juifs et les Musulmans vivaient
00:58:58ensemble, et qui a expliqué qu'aussi, une partie
00:59:00des Juifs aujourd'hui, en Europe, sont séfarades,
00:59:02parce qu'ils proviennent du Maghreb, où il y avait exactement
00:59:04ces mêmes problèmes-là.
00:59:06Malheureusement, vous avez raison, il faut toujours être
00:59:08surpris, mais moi, qui ai travaillé sur
00:59:10ces questions, j'ai écrit même un deuxième
00:59:12livre sur l'antisémitisme, sur l'affaire Saralimi,
00:59:14une femme qui a été massacrée
00:59:16chez elle, au cri d'Al-Akbar.
00:59:18C'était pendant la campagne présidentielle de
00:59:202017, c'était une affaire qui avait été
00:59:22un peu passée sous silence. Malheureusement,
00:59:24ça ne me surprend pas.
00:59:25C'est la raison pour laquelle les chiffres que donne
00:59:27M. Darmanin, en parlant d'augmentation
00:59:29des actes
00:59:31antisémites, ce chiffre-là, il est
00:59:33connexe de la montée d'un islamisme radical.
00:59:35Monsieur, Geoffroy Lejeune, une réaction
00:59:37sur cette scène.
00:59:38Un peu comme Noemi, moi, ce qui
00:59:40m'a frappé, c'est qu'en fait, depuis
00:59:42pas mal de temps, quelques années
00:59:44et encore plus, depuis le 7 octobre, je
00:59:46demande à tous les juifs que je rencontre de me raconter
00:59:48leur quotidien, leurs angoisses, leur stress.
00:59:50La vérité, c'est qu'ils redoutent tous de vivre
00:59:52cette scène-là. Là, en l'occurrence,
00:59:54personne n'est mort,
00:59:56mais il arrive parfois, en effet,
00:59:58on se souvient de Saralimi, mais
01:00:00Mireille Knoll, etc., il y a parfois
01:00:02des morts, parfois des violences
01:00:04plus importantes.
01:00:06Et moi, tous les juifs avec qui j'ai discuté
01:00:08depuis maintenant presque 8,
01:00:109 mois, me disent tous qu'ils
01:00:12vivent avec l'idée que ça peut arriver, et donc
01:00:14ils s'adaptent. Et donc, ils sont
01:00:16clandestins dans leur propre pays,
01:00:18ils cachent leur kippa. Là, en l'occurrence, on est en train
01:00:20de parler d'une potentielle kippa cachée
01:00:22sous une casquette. Ils changent le nom
01:00:24quand ils prennent un taxi ou quand ils
01:00:26commandent de la nourriture chez eux.
01:00:28Ils planquent la mézouza chez eux
01:00:30pour ne pas être dénoncés. Enfin, c'est un climat
01:00:32qui est quand même très, très,
01:00:34très particulier. Et donc, je pense
01:00:36que quand on voit cette scène-là, tous les juifs
01:00:38que je connais se disent « et quand est-ce que ça va m'arriver
01:00:40à moi ou à mes enfants ? ». C'est la première chose
01:00:42et je trouve ça tragique.
01:00:44Et la deuxième, je prie, moi,
01:00:46je prie tous les jours pour, si je suis
01:00:48en présence d'une telle scène, avoir le courage de réagir.
01:00:50C'est ça qui est des personnes.
01:00:52Ça, ça doit nous interroger.
01:00:54Dans un monde normal, dans un monde civilisé,
01:00:56le type qui fait ça
01:00:58devrait se faire rosser par
01:01:0015 personnes qui se lèvent d'un coup et qui lui
01:01:02administrent une correction, pas pour
01:01:04le laisser pour mort, c'est pas le sujet,
01:01:06mais pour qu'il comprenne. Et c'est une forme
01:01:08de réflexe qui devrait être naturel
01:01:10et qui ne l'est pas du tout, en fait.
01:01:12Parce que tout le monde est tétanisé, parce qu'on se demande si...
01:01:14Je me projette, moi, dans ce tramway
01:01:16et on se dit « est-ce qu'il a un couteau ?
01:01:18Est-ce que c'est un islamiste ? »
01:01:20Et en fait, on vit, nous aussi, avec cette idée-là.
01:01:22Et donc, moi, j'espère
01:01:24que si ça m'arrive demain, si je suis témoin
01:01:26de cette chose-là, je serai capable de réagir.
01:01:28Je suis absolument pas capable de dire
01:01:30si ce sera le cas, mais de réagir, d'empêcher
01:01:32ce qui se passe et surtout de mettre
01:01:34hors d'état de mire cette personne
01:01:36qui ne mérite rien d'autre que de se faire corriger.
01:01:38La justice le fera, mais en fait, avant ça,
01:01:40il aurait dû tomber sur une réaction.
01:01:42Ce qu'il y a de pratique, c'est qu'on le voit.
01:01:44On le voit à l'image, il n'y a rien.
01:01:46Peut-être aussi, quand même,
01:01:48par honnêteté, et pour rappeler aussi
01:01:50qu'on n'est pas non plus complètement dans un pays de lâches,
01:01:52dire que ça n'a malheureusement pas été le cas
01:01:54dans ce tram, mais que dans beaucoup de situations
01:01:56d'insécurité ordinaire, voire d'actes terroristes,
01:01:58avec ce terrorisme de basse intensité,
01:02:00c'est-à-dire celui qui porte des coups de couteau gratuitement
01:02:02ou n'importe où, beaucoup de courageuses anonymes,
01:02:04alors on a beaucoup parlé de ce cher Henri Danselme
01:02:06qui à Annecy a été filmé,
01:02:08donc on a vu son geste d'héroïsme,
01:02:10mais beaucoup d'autres héros anonymes
01:02:12ont aussi su s'interposer,
01:02:14parfois maladroitement, parce que parfois
01:02:16les gens essayent de le faire, prennent des risques pour eux,
01:02:18des risques parfois inutiles, parfois n'ont pas
01:02:20la bonne réponse, et je vais en parler dans un instant,
01:02:22peut-être qu'il serait d'ailleurs temps de se poser aussi des questions
01:02:24par rapport à ça, mais parfois aussi, ça a permis
01:02:26de désarmer une personne, de retarder.
01:02:28Je crois que c'était l'attaque qui avait eu lieu sur les
01:02:30scènes un peu au-dessus d'ici, la verbe irakème,
01:02:32des personnes qui sont intervenues, qui ont retardé
01:02:34aussi, et probablement sauvé des vies, parce qu'ils ont
01:02:36finalement, en empêchant
01:02:38l'auteur des coups de couteau mortels,
01:02:40ils l'ont probablement
01:02:42empêché de faire d'autres victimes avant d'être interpellé par la police.
01:02:44Donc dire aussi que nous sommes
01:02:46dans un pays confronté à un contexte
01:02:48d'insécurité ordinaire, c'est ce que je voulais dire aussi,
01:02:50le mobile antisémite rend cette
01:02:52agression encore plus insupportable,
01:02:54mais quand bien même cet homme n'aurait pas
01:02:56cherché à tuer des juifs, mais qu'il aurait
01:02:58cherché à s'en prendre à n'importe qui,
01:03:00c'est de toute façon des scènes auxquelles
01:03:02on ne veut pas assister, et qui sont malheureusement
01:03:04tristement quotidiennes. Donc cette
01:03:06insécurité ordinaire à laquelle nous sommes
01:03:08confrontés, crée aussi
01:03:10en réponse des
01:03:12situations où tout un chacun
01:03:14qui n'aurait pas dû se retrouver
01:03:16confronté à une telle violence, eh bien, doivent
01:03:18faire des choix, et parfois font des choix courageux
01:03:20et héroïques. Et je crois que
01:03:22ce que dit Geoffroy avec beaucoup d'humilité, et que je rejoins
01:03:24tout à fait, parce que je suis moi-même hanté par la question
01:03:26de savoir comment est-ce que je pourrais réagir si je me retrouvais
01:03:28confronté à une telle situation,
01:03:30est en fait une réflexion
01:03:32que chaque Français devrait pouvoir se faire,
01:03:34et peut-être qu'il serait temps d'admettre
01:03:36que, dans le contexte dans lequel nous vivons,
01:03:38d'une société qui n'est pas tranquille,
01:03:40je sais que notre cher garde des Sceaux
01:03:42nous avait expliqué que la France n'était pas un coupe-gorge,
01:03:44mais l'actualité lui donne chaque jour
01:03:46un peu plus tort, peut-être qu'il serait temps
01:03:48aussi que l'on se demande comment est-ce que l'on peut
01:03:50– j'en prie un autre mot
01:03:52interdit pour mettre une pièce dans la cagnotte –
01:03:54rendre la société un peu plus résiliente
01:03:56face justement à ce mal qui l'arronge de l'intérieur.
01:03:58Est-ce qu'il ne serait pas temps d'envisager
01:04:00que dans les écoles on puisse
01:04:02commencer à apprendre
01:04:04aux jeunes gens
01:04:06comment réagir, que dans les entreprises on puisse faire
01:04:08des cours d'autodéfense. Il ne s'agit pas de rendre
01:04:10la société plus violente qu'elle ne l'est,
01:04:12il ne s'agit évidemment pas d'armer les personnes, de se faire justice
01:04:14soi-même, il s'agit de rendre les citoyens
01:04:16confrontés à la possibilité
01:04:18malheureusement quotidienne
01:04:20de se faire agresser ou d'être témoins
01:04:22de scènes d'agression avec
01:04:24des armes, avec des personnes
01:04:26qui sont menaçantes, de les rendre
01:04:28capables de réagir. Moi par exemple,
01:04:30j'aime beaucoup le colonel
01:04:32le réserve Michel Goya qui étient un blog
01:04:34sur des questions tout à fait diverses
01:04:36liées à la géostratégie, l'armée, etc.
01:04:38Remarquable, j'en conseille à tous la lecture
01:04:40qui s'appelle « La voie de l'épée ». J'ai lu un texte
01:04:42qu'il avait écrit aussi sur la question de
01:04:44l'autodéfense, que faire quand on est
01:04:46témoin d'une agression. Rien qu'en ayant
01:04:48lu ce texte, j'ai compris un certain nombre de
01:04:50réflexes à avoir, au contraire de mauvaises
01:04:52attitudes à chasser et qui permettent
01:04:54alors ça prend peut-être deux heures de formation
01:04:56quelqu'un dont c'est le métier qui vous explique par exemple
01:04:58que la première chose à faire lorsque vous êtes agressé
01:05:00c'est de crier pour attirer l'attention vers vous
01:05:02pour faire en sorte que d'un coup les regards
01:05:04se tournent vers vous
01:05:06un certain nombre de gestes aussi
01:05:08qui, même sans forcément chercher à rendre les coups
01:05:10permettent de tenir en respect
01:05:12la personne. Ça ne
01:05:14profitera malheureusement pas à tout le monde mais ça peut parfois
01:05:16changer des vies et il serait temps
01:05:18qu'on reconnaisse que c'est maintenant une
01:05:20nécessité vitale pour la nation
01:05:22nous devons apprendre à composer
01:05:24avec cette violence ordinaire
01:05:26ce terrorisme de basse intensité
01:05:28dont nous pouvons tous, à tout moment, être
01:05:30les victimes. Il y a longtemps qu'on s'est habitué, quand je
01:05:32vous parlais du garde des Sceaux à l'instant qui parle
01:05:34d'un sentiment d'insécurité, rendez-vous compte où nous en sommes
01:05:36dans ce pays, à Noël
01:05:38et à Pâques, on est obligé de surveiller les églises
01:05:40c'est-à-dire de protéger les gens qui vont prier
01:05:42pour ce qui est des grandes fêtes
01:05:44juives, on est obligé de mettre
01:05:46notamment rue de la Victoire
01:05:48par exemple, on est obligé
01:05:50de mettre de la police
01:05:52devant les synagogues pour que les gens puissent
01:05:54aller prier
01:05:56et alors on est tous à se dire
01:05:58finalement tout ça, enfin vous vous rendez compte
01:06:00on est obligé de mettre de la police
01:06:02pour que les gens aillent
01:06:04à une messe. J'ai deux réactions
01:06:06puisqu'on évoque ce qui s'est passé
01:06:08à Montpellier, deux
01:06:10réactions au fait à goûter, on parle du ministre
01:06:12de l'Intérieur, Gérald Darmanin, qui était
01:06:14hier rue des Rosiers à Paris
01:06:16et ça fait sens par rapport au sujet
01:06:18qu'on vient d'évoquer, évidemment
01:06:20le ministre de l'Intérieur a rendu
01:06:22hommage aux victimes de l'attentat terroriste
01:06:24perpétué, c'était le 9 août
01:06:261982, personne évidemment n'a
01:06:28oublié dans le quartier juif du Marais
01:06:30qui avait fait six morts, écoutez-le
01:06:32et ensuite on écoutera
01:06:34Yonatha Arfi, président
01:06:36du conseil représentatif des institutions
01:06:38juives de France et vous verrez
01:06:40ça fait totalement sens justement par rapport
01:06:42au sujet qu'on vient d'aborder. D'abord
01:06:44Gérald Darmanin.
01:06:46Les actes antisémites en France ont été multipliés
01:06:48par trois depuis l'automne dernier
01:06:50et 887 faits
01:06:52ont été recensés rien que dans ce premier
01:06:54semestre. Depuis le 7 octobre
01:06:56et alors que les otages
01:06:58sont toujours prisonniers
01:07:00comment ne pas entendre le cri des juifs
01:07:02qui se sentent menacés
01:07:04dans leur chair
01:07:06et dans leur existence.
01:07:08L'antisémitisme
01:07:10qui a toujours existé
01:07:12désormais ne se cache plus.
01:07:14Il est
01:07:16une insulte aux morts,
01:07:18aux blessés, aux humiliés
01:07:20et à notre histoire
01:07:22et comment des hommes politiques
01:07:24peuvent considérer qu'il est résiduel.
01:07:26Depuis le 7 octobre
01:07:28au lieu de rencontrer une vague
01:07:30d'empathie, les juifs
01:07:32ont au contraire affronté un antisémitisme
01:07:34décomplexé et galvanisé.
01:07:36Dans notre pays
01:07:38malgré
01:07:40cher Gérald Darmanin, cher Laurent Nunez
01:07:42la mobilisation des forces de police
01:07:44dans notre pays comme dans
01:07:46tant d'autres, jamais depuis qu'ils
01:07:48sont décomptés, il n'y a eu autant
01:07:50d'actes antisémites que depuis le 7 octobre.
01:07:54Vous comprenez pourquoi je voulais vous faire écouter
01:07:56ces deux extraits ?
01:07:58Oui, je connais un peu
01:08:00Jonathan Arfi
01:08:02je ne le rejoins pas complètement
01:08:04sur cette idée qu'il n'y a pas d'empathie.
01:08:06Il y a effectivement cette vague d'antisémitisme
01:08:08dont on a parlé, mais il y a aussi une vague
01:08:10d'empathie sur cette chaîne
01:08:12notamment il y a une
01:08:14sensibilité à ces questions peut-être qu'on n'avait
01:08:16jamais vu auparavant.
01:08:18Il y a aussi un certain nombre de nos concitoyens
01:08:20qui comprennent très bien ce qui est en train de se jouer.
01:08:22D'ailleurs les sondages sont très intéressants
01:08:24là-dessus, les sondages qui ont été faits
01:08:26auprès des citoyens français après le 7 octobre
01:08:28montrent qu'une majorité
01:08:30de nos compatriotes
01:08:32ont compris qu'Israël avait été attaqué
01:08:34et sont globalement, les français ne sont pas antisémites.
01:08:36Donc voilà,
01:08:38c'est juste une question de proportion.
01:08:40Il y a une part d'antisémitisme en France extrêmement radicale
01:08:42qui est nourrie par
01:08:44un islamisme, un islamisme qui déteste
01:08:46aussi la France.
01:08:48Et il y a aussi la majorité de nos concitoyens
01:08:50qui ne sont pas antisémites et qui comprennent
01:08:52ces enjeux-là.
01:08:54Geoffroy.
01:08:56En fait, à chaque fois que j'écoute Jonathan Arfi,
01:08:58je ne le connais pas personnellement, mais je l'ai beaucoup croisé ici
01:09:00et je l'ai beaucoup écouté dans les médias,
01:09:02j'ai un peu envie de poursuivre la discussion
01:09:04avec lui sur les causes. En réalité, Noémie le disait tout à l'heure
01:09:06en début de débat,
01:09:08mais sur les causes
01:09:10et sur le fait que, finalement,
01:09:12les enquêtes d'opinion le montrent,
01:09:14la majorité des...
01:09:16une grande
01:09:18majorité de la haine antisémite
01:09:20dans ce pays vient de, en gros, ce qu'on pourrait appeler
01:09:22des islamo-raqaïs.
01:09:24En gros, c'est des gens qui sont entre la délinquance
01:09:26et le début
01:09:28de l'islamisme, c'est-à-dire pas des terroristes,
01:09:30pas des gens qui se forment pour aller rejoindre
01:09:32l'État islamique, mais par contre des gens qui baignent
01:09:34dans cette culture de détestation
01:09:36des juifs.
01:09:38Et en fait, ces gens-là agressent les juifs
01:09:40en premier, mais c'est la grande théorie,
01:09:42vous savez, après le samedi, le dimanche, détestent aussi
01:09:44un peu tout ce que nous sommes, c'est-à-dire qu'en gros,
01:09:46ils détestent les forces de l'ordre, c'est une forme de...
01:09:48et ils détestent ce pays.
01:09:50Et donc,
01:09:52Jonathan Arfi est très
01:09:54convaincant quand il défend les juifs,
01:09:56mais il est un peu moins quand il dénonce les agresseurs des juifs.
01:09:58Et donc, il y a un problème
01:10:00de prise de conscience sur une partie de l'échiquier
01:10:02politique. C'est quelque chose, je trouve,
01:10:04qui saute aux yeux, qui pour moi m'a sauté aux yeux depuis
01:10:06très longtemps, qui depuis le 7 octobre est devenu
01:10:08vraiment indubitable. On ne peut plus mettre en cause
01:10:10maintenant la cause de l'antisémitisme,
01:10:12quand on regarde
01:10:14les manifestations pro-palestiniennes, notamment pendant
01:10:16la campagne des européennes, quand Rima Hassan claquait des doigts
01:10:18et réunit ses 3000 personnes en bas de la tour de TF1
01:10:20pour venir faire pression sur une
01:10:22interview de Benjamin Netanyahou qui a été
01:10:24diffusée à ce moment-là. On les connaît,
01:10:26on voit qui c'est. Maintenant, il faut juste se battre. Il faut leur montrer
01:10:28peut-être, leur opposer une résistance,
01:10:30leur montrer qu'ils sont minoritaires,
01:10:32qu'ils sont contestés.
01:10:34C'est un peu métaphoriquement comme se
01:10:36lever dans un bus ou dans un tram quand il y a une
01:10:38agression et dire stop, c'est fini. En fait, ça ne se passe pas comme ça chez nous.
01:10:40Là, c'est un peu la même chose. Et aujourd'hui,
01:10:42je pense que
01:10:44si vous prenez l'échiquier
01:10:46politique ou l'échiquier politico-médiatique,
01:10:48il y a quand même une grande partie, je mets de côté l'extrême-gauche,
01:10:50qui a une stratégie
01:10:52vraiment assumée de soutien
01:10:54à ces gens-là. Il y a une grande partie de gens
01:10:56qui sont encore un peu naïfs, qui sont encore un peu...
01:10:58qui continuent à affirmer
01:11:00benoîtement qu'il y a plusieurs antisémitismes, etc.
01:11:02C'est vrai historiquement, c'est faux présentement.
01:11:04Il y a des cas concrets. Paul,
01:11:06vous êtes d'accord avec ce que vient de dire Geoffroy ?
01:11:08Je suis à 100% d'accord,
01:11:10effectivement. De fait, le 7
01:11:12octobre et les événements
01:11:14qui s'en sont suivis ont importé
01:11:16en France un conflit qui n'est pas seulement religieux,
01:11:18parce que j'entendais aussi Noémie dire qu'il y a une dimension
01:11:20islamiste. Malheureusement,
01:11:22à cette dimension religieuse islamiste
01:11:24se superpose un conflit territorial
01:11:26que nous vivons aujourd'hui
01:11:28sur notre sol, avec une identification
01:11:30de ces islamo-raquais que Geoffroy a très bien
01:11:32décrites, qui se sentent solidaires
01:11:34du peuple palestinien en guerre
01:11:36contre... enfin, en tout cas,
01:11:38dont les responsables politiques et militaires
01:11:40sont en guerre contre Israël,
01:11:42que le peuple palestinien, lui, se retrouve aussi instrumentalisé
01:11:44par cette logique de conflit
01:11:46qui, elle-même, est en plus
01:11:48en partie manipulé par
01:11:50l'Iran, évidemment,
01:11:52qui tire les ficelles au Moyen-Orient.
01:11:54Et donc, nous avons tout ce que
01:11:56le pays comporte d'immigration
01:11:58arabo-musulmane,
01:12:00qui s'identifie aux
01:12:02palestiniens sous les bombes à Gaza
01:12:04et qui donc, en essentialisant,
01:12:06c'est-à-dire que
01:12:08l'israélien devient le juif,
01:12:10chaque juif est comptable de la politique de Netanyahou,
01:12:12se retrouve à cibler
01:12:14les juifs partout où ils se trouvent. Et donc,
01:12:16ce conflit, eh bien, il s'est
01:12:18importé en France. Peut-être que,
01:12:20là, mon souci n'est pas du tout
01:12:22de pinailler
01:12:24sur les chiffres de l'antisémitisme,
01:12:26mais peut-être qu'on gagnerait aussi, ça permettrait d'éclairer
01:12:28un certain nombre de choses, de donner
01:12:30plus de détails, parfois, lorsque l'on parle
01:12:32des manifestations de violence ou de
01:12:34haine anti-religieuse en France.
01:12:36Depuis de très nombreuses années, la communauté,
01:12:38c'est bien normal, c'est aussi la plus représentée dans le pays,
01:12:40qui fait le plus l'objet
01:12:42d'actes de haine ou de violence,
01:12:44c'est la communauté chrétienne, mais essentiellement
01:12:46parce que, notamment, le tapis d'église
01:12:48qui recouvre notre pays
01:12:50est très souvent l'objet de dégradations volontaires,
01:12:52etc. Ce qui est manifeste
01:12:54dans les actes antisémites,
01:12:56c'est leur violence, pas leur violence
01:12:58symbolique, c'est-à-dire que
01:13:00ce ne sont pas seulement des tags, ce ne sont pas seulement
01:13:02des dégradations, ce sont des violences
01:13:04contre les personnes. C'est ça qui fait, je crois,
01:13:06vraiment la singularité
01:13:08des actes antisémites,
01:13:10contrairement à la plupart des autres
01:13:12agressions ou des autres faits
01:13:14anti-religieux, que ce soit dirigés contre les musulmans,
01:13:16contre les chrétiens, qui sont tous aussi insupportables,
01:13:18bien sûr, autant qu'ils soient. Mais vraiment,
01:13:20il y a une violence physique
01:13:22contre les juifs en France
01:13:24qui, encore une fois, n'est pas seulement une logique
01:13:26de détestation entre communautés, etc.
01:13:28mais qui est vraiment de l'ordre d'une
01:13:30manifestation à moindre intensité, d'une guerre
01:13:32qui se joue aussi sur notre territoire.
01:13:34Mais Paul, pour le père Hamel,
01:13:36c'était une violence physique aussi.
01:13:38Bien sûr, je dirais qu'elle existe.
01:13:40Il y a aussi des violences physiques.
01:13:42Et il n'y a pas...
01:13:44Oui, Geoffroy disait, il faut combattre...
01:13:46Parce que, moi, je veux bien,
01:13:48je ne veux pas être critique contre
01:13:50M. Darmanin. Tout ce qu'il dit
01:13:52est exact.
01:13:54Mais il faut combattre,
01:13:56disait Geoffroy,
01:13:58sur le plan des idées,
01:14:00et notamment, vous faisiez référence
01:14:02à LFI, j'imagine.
01:14:04Le problème, c'est que LFI,
01:14:06on s'en sert pour des raisons électorales.
01:14:08C'est-à-dire que le NFP,
01:14:10on s'en est bien servi pour le fameux acte républicain
01:14:12et pour résister au RN.
01:14:14Donc, d'un côté, on nous tient
01:14:16à des discours, effectivement, où il faut
01:14:18à toute force combattre
01:14:20toutes idées antisémites.
01:14:22On tacle, j'ai vu
01:14:24dans le même discours,
01:14:26on tacle M. Mélenchon en disant
01:14:28que l'antisémitisme n'est pas résiduel.
01:14:30Mais dès qu'il y a une élection, si on peut s'en servir
01:14:32effectivement pour faire barrage au RN,
01:14:34on s'en sert aussi. Alors, vous voyez, tout ça est très équivoque.
01:14:36Je ne vois pas bien
01:14:38comment on peut devenir
01:14:40à la fin des fins, totalement crédible.
01:14:42Tenez bon sur ce sujet, Novi.
01:14:44Non, et puis oui, cet instrumentalisme
01:14:46des instruments politiques, vous en avez parlé
01:14:48brièvement, Geoffroy. Mais on se souvient
01:14:50que lorsque Sofia Shikero a
01:14:52publié sur sa page Instagram
01:14:54qu'elle a repartagé
01:14:56un éloge à Ismail Lannier,
01:14:58le chef de l'équipe du RN,
01:15:00qui a été éliminé
01:15:02à Téhéran,
01:15:04il y a toute une partie du Parti socialiste
01:15:06qui a été
01:15:08extrêmement choquée, comme s'il découvrait
01:15:10avec qui il s'était allié. Donc oui, il y a
01:15:12cet attelage, si vous voulez, de la gauche sociale
01:15:14démocrate avec la gauche
01:15:16plus radicale
01:15:18qui s'est associée
01:15:20pour les élections, mais qui ne s'est pas
01:15:22rendue compte qu'il s'est aussi associé à ses idées
01:15:24et qui leur a donné une légitimité.
01:15:26Allez les amis, on va marquer une pause.
01:15:28La dernière dans cette
01:15:30heure des pros. On va parler des JO,
01:15:32mais sous l'aspect politique.
01:15:34Qui, parmi les politiques, a la médaille d'or,
01:15:36la médaille d'argent ou la médaille de bronze ?
01:15:38La médaille en chocolat !
01:15:40Ou la médaille en chocolat !
01:15:42Parce qu'évidemment, tout le monde veut
01:15:44sa part du gâteau,
01:15:46la part de la médaille, parce que
01:15:48ça marche. On risque d'avoir encore une médaille
01:15:50aujourd'hui,
01:15:52et on en a eu beaucoup. Mais les politiques se disent
01:15:54« Ah, on est là, on était présents,
01:15:56c'est peut-être grâce à nous ». On en parle.
01:15:58Ça va être intéressant de vous écouter
01:16:00et d'écouter
01:16:02vos analyses aussi. A tout de suite.
01:16:08Il est 10h27, merci de nous accueillir.
01:16:10C'est la dernière ligne droite pour l'heure des pros.
01:16:12On va retrouver tout de suite
01:16:14Mathieu Devesse. J'ai bien dit Mathieu, vous voyez ?
01:16:16Effectivement, bravo Thierry.
01:16:18Allez, dix jours après le début des émeutes
01:16:20au Royaume-Uni, Charles III sort
01:16:22enfin du silence. Le souverain
01:16:24britannique dénonce, je cite, « les violences
01:16:26d'un petit nombre et appel au respect mutuel ».
01:16:28Près de 500 personnes ont été
01:16:30arrêtées, environ 150 ont été
01:16:32inculpées. En France,
01:16:34les éleveurs ne cachent pas leur inquiétude après un
01:16:36troisième foyer de fièvre catarale
01:16:38ovine confirmée, une maladie mortelle
01:16:40pour les moutons, mais pas transmissible
01:16:42à l'être humain. Et dans ce contexte, le
01:16:44ministère de l'Agriculture a décidé
01:16:46d'avancer de deux jours la campagne de vaccination.
01:16:48Elle commencera dès lundi.
01:16:50Enfin, un nouvel épisode de canicule
01:16:52s'étend dans le sud-est du pays.
01:16:54Météo France a ainsi placé 16 départements
01:16:56en vigilance orange canicule,
01:16:58des températures maximales souvent supérieures
01:17:00à 35 degrés le long de la Garonne
01:17:02et du Rhône, ainsi que des pointes supérieures
01:17:04à 38 degrés en Languedoc-Roussillon.
01:17:06Merci
01:17:08Mathieu. A tout à l'heure.
01:17:10Avec moi, pour cette dernière Ligne droite,
01:17:12Noemi Allioua, Geoffroy Lejeune, Vincent
01:17:14Roy et Paul Sujit. Les éleveurs parlent.
01:17:16Il est bien ce Robert Devese.
01:17:18Oui, il est pas mal ce Robert Devese.
01:17:20Il a du talent.
01:17:22Je pense qu'il va aller loin.
01:17:24Oui, vraiment.
01:17:26On va parler des Jeux olympiques.
01:17:28Vous vouliez parler de breakdance ?
01:17:30J'aurais adoré qu'on ait un débat.
01:17:32La vraie question qui se pose,
01:17:34c'est est-ce que le breakdance
01:17:36a vraiment sa place dans les disciplines olympiques ?
01:17:38Vous voulez qu'on en fasse un débat ?
01:17:40Non, je plaisante.
01:17:42Il y a des sports qui ont disparu, comme le karaté,
01:17:44et qui ont été remplacés par d'autres sports.
01:17:46Des sports qui sont plus proches
01:17:48de la performance artistique.
01:17:50C'est comme ça que c'est jugé.
01:17:52On a évalué la gestuelle.
01:17:54On est sur autre chose qu'une compétition d'athlétisme.
01:17:56C'est le premier qui franchit la ligne qui a gagné.
01:17:58C'est un des sports plus simples.
01:18:00Je suis un journaliste moderne.
01:18:02J'essaie de m'adapter.
01:18:04J'ai essayé normalement de comprendre
01:18:06quelles étaient les règles.
01:18:08Il faudrait quand même que Paul Suffit
01:18:10aille jusqu'au bout.
01:18:12Vous êtes pour ou contre ?
01:18:14Vous lancez un débat et vous attendez
01:18:16que les autres répondent.
01:18:18Si on n'a pas la médaille d'or,
01:18:20vous vous en tirez par une pirouette.
01:18:22Comme beaucoup de Français,
01:18:24je me suis pris à cet enthousiasme olympique
01:18:26avec peut-être même plus de bienveillance
01:18:28que ce que mon naturel
01:18:30m'aurait dicté d'habitude.
01:18:32J'ai accueilli avec une forme
01:18:34de bonhomie toute particulière
01:18:36ces épreuves.
01:18:38J'avoue que le breakdance n'a pas été
01:18:40complètement convaincu.
01:18:42Le skateboard, c'est beaucoup plus intéressant.
01:18:44Là, on est vraiment sur de la performance.
01:18:46Pour être plus humble,
01:18:48on va voir davantage comment fonctionne
01:18:50une épreuve olympique de skateboard.
01:18:52À la fin d'une épreuve de breakdance,
01:18:54je suis toujours incapable de comprendre
01:18:56pourquoi c'est l'une ou l'autre des candidates
01:18:58qui a gagné.
01:19:00J'essaierai d'apprendre et peut-être
01:19:02je m'inscrirai en club.
01:19:04Si vous avez craqué pour les JO,
01:19:06on ne cesse de le dire sur nos plateaux.
01:19:08C'est un véritable succès.
01:19:10Ce sont les hommes politiques.
01:19:12On les voit partout.
01:19:14Emmanuel Macron a eu un peu de mal au départ.
01:19:16Ensuite, il a été omniprésent.
01:19:18On va vous montrer quelques petites séquences.
01:19:20Mais il n'est pas le seul.
01:19:22Tout le monde veut tirer.
01:19:24Il est le seul à toucher autant.
01:19:26À chaque fois, il faut qu'il touche,
01:19:28qu'il palpe.
01:19:30Peut-être qu'il se croit doté
01:19:32d'un caractère saumaturge.
01:19:34Par conséquent, il va guérir
01:19:36les blessures des sportifs.
01:19:38En posant les mains,
01:19:40peut-être qu'il est capable
01:19:42de soigner une épaule,
01:19:44de repousser le mal.
01:19:46Peut-être une sorte de rebouteux de génie.
01:19:48Arrêtez d'être comme ça.
01:19:50Arrêtez.
01:19:52Ce n'est pas complètement délirant.
01:19:54À la fin de la première année de son mandat,
01:19:56il y avait eu un long papier dans Le Monde.
01:19:58C'était en 2018.
01:20:00Un conseiller anonymement cité
01:20:02disait d'Emmanuel Macron
01:20:04que c'est un roi saumaturge et qu'il guérit les écrouelles.
01:20:06Il le disait sérieusement au premier degré.
01:20:08C'est vrai ?
01:20:10On voit quelques images.
01:20:12Je vous assure.
01:20:14Lisez-le.
01:20:16On voit quelques images
01:20:18d'Emmanuel Macron.
01:20:24On peut les commenter.
01:20:26Bravo pour l'attraite olympique.
01:20:28Il a demandé à tous ses adversaires politiques
01:20:30de ne pas faire de politique.
01:20:32Qu'est-ce qu'il fait là ?
01:20:34On peut les commenter avec Eddie Reiner.
01:20:36Ce n'est de la communication.
01:20:38Voilà.
01:20:40On a quelques photos.
01:20:42Après,
01:20:44il est dans son rôle.
01:20:46Il y a une chose qui est évidente.
01:20:48Si le président de la République avait passé
01:20:50l'intégralité des Jeux olympiques à Brégançon
01:20:52à faire de la plongée sous-marine
01:20:54avec ses gardes du corps,
01:20:56on lui aurait évidemment reproché.
01:20:58De fait, il aurait été un absent remarqué.
01:21:00Il est tout à fait dans son rôle pour encourager
01:21:02les sportifs français, d'autant plus
01:21:04parce que c'est la France qui est le pays hôte.
01:21:06Sa place était vraiment dans les tribunes.
01:21:08Je pense que ça ne souffre aucun débat.
01:21:10Ensuite, dans l'attitude
01:21:12et notamment l'expression gestuelle
01:21:14d'une forme d'affectivité très tactile
01:21:16du président de la République,
01:21:18on ne le découvre pas.
01:21:20On l'avait déjà vu lorsqu'il avait consolé Kiki
01:21:22au Qatar après la défaite
01:21:24de la France en finale.
01:21:26On l'a vu à de nombreuses reprises,
01:21:28même hors du cadre sportif.
01:21:30Emmanuel Macron aime bien toucher les gens.
01:21:32Ça fait partie de sa personnalité.
01:21:34Ça fait partie de sa conception
01:21:36un peu aussi animale de la politique.
01:21:38Je dois reconnaître que je suis partagé.
01:21:40Je trouve qu'il y a quelque chose
01:21:42pour moi d'assez insupportable
01:21:44de voir le président de la République
01:21:46faire tomber si rapidement toutes les barrières
01:21:48qui devraient garantir, je crois,
01:21:50une forme de préstance, de prééminence
01:21:52de sa personne.
01:21:54Encore une fois, je crois qu'il y a des codes
01:21:56auxquels les Français sont très attachés.
01:21:58Ils n'aiment pas qu'on abaisse
01:22:00la fonction présidentielle.
01:22:02Je vais vous dire, je trouve ça plus grave
01:22:04lorsqu'il s'agit de faire mumuse avec des influenceurs
01:22:06sur les réseaux sociaux qui font venir à l'Élysée
01:22:08pour se livrer à des joutes un peu gaguesques.
01:22:10Dans la façon un peu animale
01:22:12que Emmanuel Macron a
01:22:14de pratiquer la politique
01:22:16avec une façon d'engager
01:22:18toute sa corporalité,
01:22:20ça me choque un petit peu moins
01:22:22parce que j'apprécie aussi que la politique
01:22:24soit une affaire de corps
01:22:26et pas seulement d'esprits abstraits
01:22:28qui flottent un petit peu au-delà
01:22:30de la réalité des choses.
01:22:32Je crois que la politique est une affaire d'hommes et de femmes,
01:22:34pas seulement d'hommes, mais c'est une affaire
01:22:36où la personne humaine est toute engagée.
01:22:38Les personnes politiques qui ont marqué
01:22:40l'histoire, chacune à leur façon,
01:22:42l'ont faite avec leur corps.
01:22:44Le corps du roi, puisque la métaphore monarchique
01:22:46a été employée au début déjà de cette discussion,
01:22:48avait une symbolique alors tout à fait différente
01:22:50avec la distance que la monarchie imposait
01:22:52mais en même temps c'était une distance relative.
01:22:54Je ne vais pas vous refaire vos cours d'histoire
01:22:56sur la façon dont la cour
01:22:58se disputait les billets pour assister
01:23:00à l'épreuve olympique du lever ou du coucher du roi.
01:23:02Il y a toujours eu ce rapport
01:23:04singulier avec, encore une fois,
01:23:06la présence physique du chef
01:23:08de la nation. Emmanuel Macron
01:23:10a sa façon propre de
01:23:12l'incarner. Elle est peut-être critiquable
01:23:14dans ce qu'elle peut avoir d'abaissement,
01:23:16de côté un peu horizontal,
01:23:18mais en même temps je préfère ça
01:23:20plutôt qu'un président de la République
01:23:22complètement en retrait, qui finalement
01:23:24ne cherche pas à incarner
01:23:26son personnage politique.
01:23:28La politique n'est pas qu'affaire de beaux esprits.
01:23:30Mais c'est vrai qu'on s'est étonnés au début.
01:23:32On voyait davantage Gabriel Attal ou les autres
01:23:34ministres sur les compétitions plutôt que lui
01:23:36et d'un seul coup, il a assisté à
01:23:38il y a une journée, il a assisté
01:23:40à toutes les victoires.
01:23:42Tous les gens qui nous regardent
01:23:44auront remarqué la mauvaise foi de Paul Sujit.
01:23:46Comme il n'a pas été médaillé d'or
01:23:48en breakdance et que
01:23:50le président de la République n'est pas venu
01:23:52le serrer dans ses bras,
01:23:54maintenant il se permet de critiquer.
01:23:56Ça ne va pas plus loin.
01:23:58Il n'est pas le seul, on parlait d'Emmanuel Macron
01:24:00mais il y a également Anne Hidalgo
01:24:02qui a réagi.
01:24:04On va voir sa réaction,
01:24:06on va la lire.
01:24:08Regardez ce qu'elle a déclaré.
01:24:10« Paris a retrouvé sa place dans le cœur des parisiens
01:24:12et rayonne aux yeux de la planète entière. »
01:24:14dit Anne Hidalgo.
01:24:16Pour une fois qu'elle n'est pas vulgaire,
01:24:18c'est formidable.
01:24:20La semaine dernière c'était « fuck, fuck, fuck ».
01:24:22Le modèle de la communication n'est pas un modèle d'élégance.
01:24:24C'est le moins qu'on puisse dire.
01:24:26J'aurais été à la place de ses conseillers.
01:24:28En plus, c'est une méconnaissance de l'anglais
01:24:30parce qu'en anglais on écrit plus volontiers « fuck off ».
01:24:32Bon, réaction.
01:24:34Il y a Attal, Emmanuel Macron, Anne Hidalgo.
01:24:36Qui va être le gagnant ?
01:24:38Rapidement sur Anne Hidalgo, quand elle dit
01:24:40« Paris a retrouvé sa place », ça veut dire qu'elle avoue
01:24:42que Paris avait perdu sa place.
01:24:44Je vous reconnais bien.
01:24:46Je suis très sérieux.
01:24:48Ensuite, Paris a retrouvé sa place en appliquant
01:24:50toutes les méthodes dont Anne Hidalgo ne veut pas.
01:24:52Il y a de la sécurité partout.
01:24:54C'est une présence policière
01:24:56qu'Anne Hidalgo n'a jamais appelée de ses voeux
01:24:58et qu'elle n'a jamais mise en place.
01:25:00C'est la propreté, on avait oublié ce que c'était
01:25:02mais ce n'est pas grâce à elle et on est en train de le vivre.
01:25:04C'est la ville qui s'est vidé de la moitié de ses habitants
01:25:06donc de la circulation,
01:25:08à part ce matin, mais de la circulation
01:25:10qui est un peu plus...
01:25:12C'est vraiment l'inverse du programme d'Anne Hidalgo
01:25:14appliqué pendant trois semaines et on redécouvre
01:25:16le paradis.
01:25:18J'espère qu'elle va s'en inspirer.
01:25:20Ensuite, pour essayer de répondre à votre question sur à qui ça va profiter,
01:25:22je vais parler très personnellement
01:25:24mais moi je suis le prototype du français
01:25:26qui vit cette trêve politique, cette trêve olympique
01:25:28avec le plus grand bonheur.
01:25:30Normalement, dans un monde normal, je suis
01:25:32un passionné de politique, c'est mon métier,
01:25:34je parle de ça toute la journée
01:25:36et donc du coup, la séquence des élections
01:25:38européennes jusqu'aux élections législatives
01:25:40devait être
01:25:42le sommet culminant de l'année
01:25:44pour moi. J'ai vécu ça d'ailleurs,
01:25:46c'était très intéressant, j'étais très content de pouvoir couvrir
01:25:48ces événements, mais quand ça s'est arrêté,
01:25:50j'ai été tellement heureux, tellement heureux
01:25:52et je pense que globalement, les français vivent
01:25:54à peu près ça. J'ai le sentiment,
01:25:56c'est l'espèce de sentiment de tourner une page
01:25:58de cette classe politique. On ne va pas entendre parler de vous
01:26:00pendant quelques semaines, ça va nous faire beaucoup de bien.
01:26:02Je dis juste que Emmanuel Macron,
01:26:04c'est particulier, il a
01:26:06quelque chose de très urtiquant dans son personnage
01:26:08et on constate d'ailleurs que les français
01:26:10je pense, commencent à en avoir un peu soupé.
01:26:12Il s'est festifié au début.
01:26:14Ça, il ne faut pas du tout fermer les yeux là-dessus.
01:26:16Mais même les autres, en réalité.
01:26:18Le Nouveau Front Populaire qui est en campagne permanente
01:26:20pour revendiquer une victoire qu'il n'a pas eue, avec des gens qui sortent
01:26:22de la cuisse de Jupiter
01:26:24en disant c'est moi qui suis Premier Ministre.
01:26:26Ces gens sont fatigants, au-delà d'être ridicules
01:26:28et au-delà du fait que je ne suis pas d'accord avec eux.
01:26:30Ils sont fatigants, très fatigants.
01:26:32La droite, pardonnez-moi, je viens plutôt de cette famille politique.
01:26:34Je les ai trouvés
01:26:36consternants en réalité dans leur
01:26:38manière de mal gérer cette campagne
01:26:40législative, de ne pas trouver d'accord.
01:26:42La gauche réussit à trouver un accord en 48 heures.
01:26:44La droite part complètement séparée.
01:26:46Ils sont censés se retrouver de manière sûre
01:26:48et certaine à Matignon. En fait, non.
01:26:50Je suis très heureux de ne plus entendre parler
01:26:52de ces gens-là. Ils sont en vacances, moi aussi.
01:26:54Il me semble que celui
01:26:56qui sort très bien de cette séquence,
01:26:58je réfléchissais à ça avant
01:27:00hier, je ne sais plus pourquoi,
01:27:02il me semble que Gabriel Attal,
01:27:04qu'on a vu...
01:27:06Je voulais qu'on en parle.
01:27:08Oui, mais je trouve qu'il
01:27:10se sort de la séquence.
01:27:12Lui aussi, il voulait prendre
01:27:14la lumière, c'est normal. Il veut bénéficier.
01:27:16Mais je trouve que
01:27:18il est bien, propre sur lui.
01:27:20Tout ça me
01:27:22paraît... Je ne sais pas.
01:27:24Je sens
01:27:26qu'il est dans
01:27:28une bonne séquence.
01:27:30C'est un peu le tour de stade final
01:27:32des gladiateurs qui ont terminé le combat
01:27:34et qui savent que dans quelques jours, quelques semaines,
01:27:36ils vont quitter l'arène.
01:27:38De fait, Gérald Darmanin
01:27:40aussi sort renforcé de cette séquence,
01:27:42on l'a dit, pour la réussite sécuritaire de ces Jeux olympiques.
01:27:44Bruno Le Maire s'offre la possibilité
01:27:46d'une dernière petite estocade
01:27:48en disant qu'il faudrait, mais il laisse la responsabilité
01:27:50à son successeur, défiscaliser les primes
01:27:52des médaillés olympiques.
01:27:54Ça n'engage à rien.
01:27:56Il s'engage en disant
01:27:58quelle est sa position, mais on sait qu'effectivement, ça ne sera pas lui
01:28:00qui va conduire les arbitrages sur le budget. Surtout, ça sera une assemblée
01:28:02dont on ne sait pas très bien ce qu'il va pouvoir advenir
01:28:04qui va devoir le voter, ce budget. Dans tous les cas,
01:28:06il va au moins exprimer sa position qui semble rencontrer
01:28:08manifestement celle de la plupart des Français.
01:28:10Donc, vous voyez, c'est un peu ce gouvernement
01:28:12qui, il faut le reconnaître, a participé
01:28:14à la préparation de ces Jeux olympiques depuis
01:28:16longtemps et qui aujourd'hui,
01:28:18avec plus ou moins de discrétion selon les ministres,
01:28:20selon leur personnalité, mais s'offre
01:28:22un petit peu à cette tournée finale,
01:28:24ce plaisir final de dire
01:28:26on va laisser le pays en des mains
01:28:28inconnues. Souvent, d'ailleurs, ils en profitent pour régler
01:28:30un peu leur compte avec le président de la République
01:28:32qu'ils a mis au pied du mur. Mais enfin,
01:28:34reconnaissez que ce n'était pas si mal.
01:28:36Mais du coup, ça m'amène à
01:28:38répondre à une question qui nous
01:28:40hante depuis quelques jours, depuis que des éditorialistes
01:28:42ont plus ou moins maladroitement voulu la poser
01:28:44en se demandant si, au fond, les Jeux olympiques,
01:28:46ça rejoint plutôt la sensibilité des Français
01:28:48de gauche plutôt que la sensibilité des Français de droite.
01:28:50Bon, est-ce que c'est de droite ou de gauche ?
01:28:52Grande question. Mais elle n'est pas si bête, cette question.
01:28:54Même si je la formule en étant volontairement
01:28:56aussi provocateur, elle n'est pas si bête.
01:28:58Et notamment parce que, ne me flattez pas,
01:29:00notamment parce qu'en fait, les Jeux olympiques
01:29:02divisent la gauche.
01:29:04Et ça, c'est très intéressant. On a parlé d'Anne Hidalgo
01:29:06qui veut s'attirer le mérite de ses Jeux olympiques.
01:29:08Geoffroy a très bien résumé les raisons pour lesquelles
01:29:10elle va un peu vite en besogne. Il n'empêche que
01:29:12Anne Hidalgo a toujours été la grande supporter
01:29:14des Jeux olympiques. Elle était pour
01:29:16qu'ils se produisent à Paris. Elle les a toujours
01:29:18accompagnés, elle s'en est toujours vantée.
01:29:20Ça n'est pas aussi manifeste
01:29:22au sein de toute la gauche. Daniel Simonet,
01:29:24qui était la candidate de la France insoumise
01:29:26à la mairie de Paris en 2020, faisait campagne sur
01:29:28l'annulation des Jeux olympiques.
01:29:3030 ans avant, les écologistes ont toujours
01:29:32dit leur opposition à la candidature de
01:29:34Paris 2024. Et ils sont, à l'heure où on se parle,
01:29:36toujours opposés à ce qu'on accueille les Jeux olympiques
01:29:38d'hiver dans les Alpes françaises en 2030.
01:29:40Il y a une partie de la gauche qui est contre les Jeux olympiques.
01:29:42Alors, ils ne sont pas contre le sport. Ils sont
01:29:44contre les grands événements comme les Jeux olympiques.
01:29:46On ne les entend pas trop sur les médailles.
01:29:48Parce que ça les confronte à ce dilemme.
01:29:50C'est-à-dire qu'à la fois la nation olympique
01:29:52est fière d'elle-même. Et en même temps,
01:29:54elle est fière de performances,
01:29:56de mérites, d'efforts,
01:29:58autant de valeurs qu'elle a, semble-t-il,
01:30:00abandonnées depuis bien longtemps. Elle est fière
01:30:02en plus d'agiter les drapeaux françaises,
01:30:04qui a un côté chauvin parfaitement insupportable
01:30:06aux yeux des idéologues de gauche,
01:30:08pour qui l'olympisme devrait être
01:30:10la dissolution des nations. Alors qu'au contraire,
01:30:12ça les réhabilite peut-être, sous l'angle sportif,
01:30:14avec ces supporters qui agitent les drapeaux
01:30:16de leur pays avec une forme de ferveur patriotique
01:30:18dont la gauche se sent bien incapable
01:30:20et dont elle ne veut pas entendre.
01:30:22Vous voyez bien qu'il y a, au fond,
01:30:24beaucoup de paradoxes pour la gauche. Même si,
01:30:26une fois, le sport, c'est indubitable,
01:30:28est une valeur qui peut réunir tout le monde.
01:30:30Et je crois qu'on assiste aussi,
01:30:32peut-être, à l'émergence de certaines
01:30:34figures de gauche qui, sur un ton plus
01:30:36raisonnable, plus pragmatique, plus populaire,
01:30:38ont su faire aussi
01:30:40des Jeux Olympiques un beau moment
01:30:42d'égalité,
01:30:44qui répond à des valeurs portées par la gauche.
01:30:46Je pense, par exemple, au président du département
01:30:48de la Seine-Saint-Denis, le socialiste Stéphane Troussel,
01:30:50qui, lui, a toujours eu à cœur de faire en sorte que,
01:30:52par exemple, il y ait, attention la cagnotte,
01:30:54un héritage des Jeux Olympiques.
01:30:56Ça va beaucoup déchirer cette émission.
01:30:58Vous aurez tout à voir après l'émission.
01:31:00Un héritage pour tout son département
01:31:02qui, certes, n'est pas en liste.
01:31:04Le peuple ne concourt pas aux Jeux Olympiques.
01:31:06Ce sont seulement les meilleurs. C'est le principe
01:31:08de l'olympisme. Ce sont les meilleurs de chaque discipline
01:31:10qui vont s'affronter. Mais que, derrière,
01:31:12tout le monde puisse profiter
01:31:14des installations sportives, des équipements,
01:31:16qui est vraiment, encore une fois, une retombée populaire.
01:31:18Voilà une gauche que l'on aimerait entendre davantage
01:31:20et à la fois est capable d'applaudir les meilleurs
01:31:22et, en même temps, de vouloir que
01:31:24ce qui est bon pour les meilleurs profite à tous.
01:31:26Je crois que c'est un discours
01:31:28qu'un certain nombre d'insoumis, d'écologistes,
01:31:30encore une fois, qu'on entend peu et qui sont
01:31:32assez discrets dans cette ferveur olympique,
01:31:34un discours qu'ils sont incapables de tenir
01:31:36peut-être parce qu'ils n'ont pas compris quel était le vrai sens
01:31:38de cette quinzaine de Jeux Olympiques.
01:31:40Et en préparant cette émission, ce matin, en faisant
01:31:42Marui de presse, je ne sais plus dans quel quotidien,
01:31:44puisqu'on est toujours sans Premier ministre,
01:31:46toujours pas de...
01:31:48On en a, mais il est démissionnaire.
01:31:50Et quelqu'un disait
01:31:52« Et pourquoi pas Tony Estanguet ? »
01:31:54« Pourquoi pas Tony Estanguet, Premier ministre ? »
01:31:56Plantu a fait un dessin là-dessus.
01:31:58Ah oui, Plantu a fait un dessin là-dessus.
01:32:00Bien sûr, il a montré Emmanuel Macron
01:32:02avec tous les médaillés...
01:32:04Léon Marchand, Teddy Riner...
01:32:06Teddy Riner, Léon Marchand, tous les champions,
01:32:08Antoine Dupont, etc. En disant « Voilà, c'est bon, j'ai mon gouvernement. »
01:32:10Allez, Noémie, je ne vous ai pas écouté sur le sujet.
01:32:12Non, mais ils ont tous capitalisé
01:32:14quelque part sur cet événement.
01:32:16On l'entendait tout à l'heure,
01:32:18on lisait Anne Hidalgo.
01:32:20Mais souvenez-vous de la cérémonie d'ouverture.
01:32:22Les experts sécuritaires nous disaient
01:32:24que c'était impossible de sécuriser
01:32:26les abords de la Seine,
01:32:28que ce serait extrêmement difficile.
01:32:30Et pourtant, ça a été fait et ça a été réussi.
01:32:32Donc, évidemment, qu'ils capitalisent tous dessus.
01:32:34Alors, Anne Hidalgo,
01:32:36ça me fait sourire, parce qu'évidemment qu'elle est heureuse.
01:32:38C'est un Paris sans Parisien.
01:32:40C'est un Paris avec des touristes.
01:32:42C'est un Paris sans famille. Donc, évidemment, c'est parfait pour elle.
01:32:44C'est ce qu'elle veut,
01:32:46avec toutes les politiques anti-voiture,
01:32:48avec toutes les politiques qu'elle met en place
01:32:50au nom de l'écologie.
01:32:52C'est une ville pour touristes.
01:32:54Donc, quelque part,
01:32:56c'est la ville dont elle rêve.
01:32:58Justement, puisque vous faites la transition
01:33:00très facilement, ma chère Noémie,
01:33:02on va voir ces touristes qui sont
01:33:04très nombreux dans la capitale,
01:33:06plutôt très heureux de découvrir Paris sous son meilleur jour.
01:33:08On en parle. Ça ne va peut-être pas durer.
01:33:10On voit ça avec Pierre Crépy.
01:33:12Un siècle après ses premiers jeux,
01:33:14Paris est toujours le centre du monde
01:33:16et le moins que l'on puisse dire,
01:33:18c'est que la capitale française
01:33:20n'a pas déçu les foules.
01:33:22En mettant en avant son patrimoine culturel riche,
01:33:24la ville de l'amour a conquis
01:33:26de nombreux spectateurs.
01:33:28Je pense que Paris a réussi à marier
01:33:30la tradition et la modernité. C'est vraiment génial.
01:33:32Je pense qu'ils ont fait du bon travail.
01:33:34Avec un dispositif sécuritaire bien organisé
01:33:36et des compétitions qui se déroulent
01:33:38dans la bonne humeur, la foule n'a pas tardé
01:33:40à envahir les rues.
01:33:42Les arrivées de touristes dans la capitale sont en hausse
01:33:44de 10% par rapport à 2023
01:33:46et les hôtels remplis à plus de 80%
01:33:48de leur capacité depuis le début des Jeux.
01:33:50Une performance qui sera difficile à concurrencer
01:33:52en 2028, en témoignent
01:33:54ces spectateurs américains impressionnés.
01:33:56Nous en parlions depuis le début.
01:33:58Elle vient de Los Angeles
01:34:00et ils organisent les prochains Jeux olympiques.
01:34:02Nous nous disions que Los Angeles n'a aucune chance
01:34:04d'arriver à un tel résultat.
01:34:06C'est vraiment un site extraordinaire.
01:34:08Je suis d'accord pour dire que c'est spectaculaire.
01:34:10En attendant les Jeux Paralympiques
01:34:12qui débuteront le 28 août prochain,
01:34:14la Ville Lumière fermera le rideau ce dimanche
01:34:16avec le sentiment de la mission largement accomplie.
01:34:20Moi, en regardant ce reportage,
01:34:22je me dis que si les Américains eux-mêmes disent
01:34:24qu'ils seront moins bons que nous,
01:34:26si ça peut être le cas au basket,
01:34:28moi qui suis basketteur, je veux bien la médaille d'or.
01:34:30Vous êtes toujours basketteur ?
01:34:32Oui, toujours.
01:34:34Vous n'avez pas l'air d'y croire.
01:34:36Je joue basketteur toujours.
01:34:38Moi, je suis supporter.
01:34:40Si, je joue au basket.
01:34:42Est-ce que vous avez été basketteur ?
01:34:44Ou est-ce que vous continuez de jouer au basket ?
01:34:46Je vous montre le geste pour tirer.
01:34:48Je voudrais vous voir en tenue.
01:34:50Les basketteurs
01:34:52les regardent,
01:34:54savent que c'est comme ça.
01:34:56Je vous défie.
01:34:58Tenez, voici mon gant.
01:35:00Paul.
01:35:02C'était aux Olympiades de Seigneuse.
01:35:04Les Américains nous ont habitués
01:35:06à avoir une vision assez romantique de Paris.
01:35:08Vous savez, c'était la série Million Paris
01:35:10qui avait en partie créé ça,
01:35:12qui a créé par effet de miroir une déception
01:35:14puisqu'un certain nombre de touristes américains
01:35:16qui venaient voir le Paris des Million Paris
01:35:18se retrouvaient confrontés au Paris d'Anne Hidalgo
01:35:20qui n'était pas exactement le même.
01:35:22On était heureux que pendant cette parenthèse enchantée
01:35:24les deux Paris, celui rêvé et celui réel
01:35:26se soient un peu plus rapprochés l'un de l'autre.
01:35:28Je crains comme chacun de nous
01:35:30que ça ne soit pas durable.
01:35:32Je l'espère de tout mon cœur.
01:35:36En regardant votre reportage,
01:35:38je me faisais aussi une réflexion.
01:35:40Vous avez quelqu'un qui a dit
01:35:42qu'on s'avait allié au fond tradition et modernité.
01:35:44En réalité, le Paris 2024 n'a pas grand-chose
01:35:46de différent du Paris 1924
01:35:48et c'est ce qui en fait tout le charme.
01:35:50Je constate d'ailleurs que
01:35:52ni Beaubourg ni la Tour Montparnasse
01:35:54n'ont fait partie des spots qui ont été considérés
01:35:56comme étant des jolis panoramas
01:35:58à offrir pour des épreuves de Jeux Olympiques.
01:36:00On est resté devant la Tour Eiffel,
01:36:02on est resté devant le Grand Palais,
01:36:04on est resté Place de la Concorde,
01:36:06on est resté dans un Paris monumental
01:36:08dont d'ailleurs l'utilisation qui a été faite
01:36:10par Thomas Joly et ses équipes lors de la cérémonie d'ouverture
01:36:12sur la Seine était assez paradoxale.
01:36:14On avait l'impression que c'était une cérémonie
01:36:16qui était censée, notamment sous l'influence
01:36:18de l'historien Patrick Boucheron,
01:36:20nous ouvrir vers le progrès, le futur
01:36:22et de dire qu'il ne faut jamais figer l'histoire
01:36:24et que ce qui compte au fond c'est la période actuelle
01:36:26et celle de l'avenir.
01:36:28On s'appuyait sur les décors du passé
01:36:30en reconnaissant implicitement
01:36:32que l'on n'avait pas réussi à faire mieux
01:36:34à part peut-être, exception notable,
01:36:36cette pyramide du Louvre
01:36:38qui était le décor spectaculaire
01:36:40de la toute fin du relais de la flamme
01:36:42avant que la Vasque olympique,
01:36:44là aussi une réussite contemporaine
01:36:46qui doit beaucoup à l'excellence française
01:36:48notamment d'EDF qui l'a réalisé.
01:36:50C'est marrant parce que c'était un débat
01:36:52qui avait fait rage, pas seulement
01:36:54chez les connaisseurs de l'art et les défenseurs du Louvre
01:36:56mais aussi chez les constructions.
01:36:58Certains invités réguliers des plateaux de CNews
01:37:00en avaient fait aussi leur cheval de bataille.
01:37:02Elle a été finalement très acceptée.
01:37:04C'est peut-être une des rares
01:37:06créations architecturales contemporaines
01:37:08qui est finie par faire consensus
01:37:10et dont la beauté a illuminé
01:37:12cette cérémonie d'ouverture.
01:37:14Pour le reste, Paris était aussi beau
01:37:16il y a un siècle qu'aujourd'hui.
01:37:18C'est malheureusement un message
01:37:20aussi qui est assez désespérant
01:37:22pour la capacité qu'à notre époque
01:37:24à relever le défi de celles qui l'ont précédé.
01:37:26On a commencé
01:37:28avec Paris criagé mais Paris libéré
01:37:30et aujourd'hui tout le monde
01:37:32est heureux
01:37:34et tout le monde chante Cocorico.
01:37:36Paul a raison, ce qui était surprenant
01:37:38durant la cérémonie d'ouverture, pour y revenir
01:37:40dix secondes, c'est qu'on nous a
01:37:42présenté une France
01:37:44qui débutait non même pas
01:37:46en 1789 mais en 1794.
01:37:48Et en fond, le décor
01:37:50était un décor purement
01:37:52dix-huitièmes
01:37:54avec les colonnades du Louvre.
01:37:56Alors on nous présentait
01:37:58un discours
01:38:00et puis un décor
01:38:02qui ne collait pas, comme s'il ne s'était
01:38:04rien passé grosso modo en France, pour que je sois
01:38:06encore plus clair, avant la terreur.
01:38:08Ce qui les captivait c'était évidemment la terreur.
01:38:10Alors on a eu droit après à tout
01:38:12c'est-à-dire à la tête de Marie-Antoinette
01:38:14mais avant il ne s'est rien passé.
01:38:16La France n'existait pas sans doute.
01:38:18Heureusement qu'on a eu l'équitation
01:38:20à Versailles, dans les jardins
01:38:22du château de Versailles, avec en plus
01:38:24la geste aristocratique de l'équitation
01:38:26qui est quelque chose aussi
01:38:28à quoi nous sommes évidemment
01:38:30très attachés, une forme d'esthétique
01:38:32qui je crois célèbre ce qu'il y a
01:38:34de meilleur dans la France d'avant 1789.
01:38:36J'en profite aussi pour dire qu'on
01:38:38n'est pas certain qu'à l'avenir ces épreuves d'équitation
01:38:40puissent être maintenues. Vous avez vu qu'il faut rincer des dents
01:38:42chez les défenseurs les plus virulents des causes animales
01:38:44qui en viennent à se demander
01:38:46s'ils montaient un cheval sans son consentement explicite
01:38:48des contrats actuels
01:38:50avec une signature en exemplaire
01:38:52ça n'est pas au fond de la maltraitance voire de l'esclavage.
01:38:54On va terminer par un sujet
01:38:56qui s'enchaîne parfaitement justement
01:38:58quel est l'objet qui est le plus
01:39:00manipulé et qu'on sort à tout moment
01:39:02et bien c'est le fameux drapeau tricolore.
01:39:04Regardez ça.
01:39:08Des drapeaux tricolores fièrement
01:39:10brandis dans les stades et accrochés sur les immeubles.
01:39:12Ce drapeau représente la fierté nationale
01:39:14mais aussi la joie de recevoir cet événement
01:39:16mondial qui réunit les petits et les grands.
01:39:18Dans les stades on voit les couleurs
01:39:20ça fait joli.
01:39:22C'est l'occasion de le montrer.
01:39:24La fierté, je suis heureuse de voir autant de gens
01:39:26fiers de son pays
01:39:28de voir tout le monde réuni pour la fête
01:39:30en métro aussi tout le monde se sourit
01:39:32parce qu'on a les drapeaux français
01:39:34même les autres pays on sait qu'on va tous aux JO
01:39:36qu'on est tous réunis pour une chose
01:39:38et c'est hyper cool de voir tout le monde comme ça.
01:39:40Je suis trop fière parce que je le montre avec mon drapeau.
01:39:46A l'occasion des jeux, il fait l'unanimité
01:39:48dans les stades et les fan zones.
01:39:50Ici, pas de règlement de pompes mais plutôt
01:39:52l'enthousiasme collectif passe aux victoires
01:39:54de nos champions tricolores.
01:39:56Ça rassemble en effet pas mal de monde
01:39:58et je pense que ça apaise aussi pas mal l'esprit
01:40:00et il y a un collectif qui se soude
01:40:02donc c'est un esprit qui en effet se ressent partout
01:40:04donc c'est super.
01:40:06Ce sentiment patriotique se traduit aussi
01:40:08par le nombre de français assistants aux épreuves olympiques.
01:40:10Selon l'office de tourisme de Paris
01:40:12sur les 15,1 millions de visiteurs
01:40:141,9 sont France. De quoi mettre à l'honneur
01:40:16la France et ses couleurs.
01:40:18Ah oui, c'est bien aussi d'être
01:40:20fier de ses couleurs, non Noémie ?
01:40:22Oui, ça arrive trop peu.
01:40:24Vous savez, il y a un seul jour dans l'année
01:40:26où on peut se permettre ce genre de choses.
01:40:28Le seul jour d'ordinaire
01:40:30dans l'année où on peut se permettre
01:40:32cet élan de patriotisme, c'est le 14 juillet.
01:40:34Le 14 juillet, c'est peut-être le seul jour
01:40:36où vous sortez les drapeaux, où vous chantez la marseillaise
01:40:38où vous avez le droit d'aimer la France.
01:40:40Et là, si vous voulez, ça fait du bien
01:40:42de voir que ça peut exister.
01:40:44Alors oui, c'est certes,
01:40:46c'est pour le sport, mais malgré tout,
01:40:48on aimerait que cet élan continue,
01:40:50qu'il puisse effectivement perdurer.
01:40:52Je me pose une question, je me demande
01:40:54quelle est la France qui a participé, sur le plan sociologique,
01:40:56qui a participé au JO ? Je ne sais pas,
01:40:58je n'ai pas la réponse pour l'instant. J'attends avec
01:41:00impatience les analyses dans quelques semaines
01:41:02ou quelques mois de Jérôme Fourquet,
01:41:04Christophe Guillu, etc. Mais je pense qu'il y a
01:41:06vraiment quelque chose à aller chercher.
01:41:08Savoir si c'était toute la France, ou si les gens qui ont participé
01:41:10au JO représentaient la France,
01:41:12ou si c'était une partie peut-être plus aisée, ou moins aisée.
01:41:14Je n'en sais rien. Mais en attendant,
01:41:16ce qu'on a vu, c'était magnifique. C'est-à-dire des gens
01:41:18qu'on n'a pas besoin de beaucoup les pousser pour qu'ils
01:41:20applaudissent leurs champions, qu'ils aient le sourire.
01:41:22Les gens sont souriants, vous vous rendez compte. Ça fait tellement
01:41:24longtemps qu'on n'a pas vu ça. On voit du bleu-blanc-rouge partout,
01:41:26on entend de la marseillaise. C'est sublime.
01:41:28Tout à l'heure, Paul expliquait à quel point
01:41:30il y a quand même beaucoup de choses qui
01:41:32ne sont pas vraiment dans le logiciel de gauche.
01:41:34Moi, je suis content que
01:41:36de manière spontanée, et en fait
01:41:40les gens aient massivement
01:41:42participé à ça. Ça donne beaucoup d'espoir pour la suite.
01:41:44Oui. Pourvu que ça dure.
01:41:46Oui. Pourvu que ça dure. Vincent.
01:41:48Oui, pareil. Je trouve que
01:41:50cette ferveur,
01:41:52en plus, elle est palpable
01:41:54à Paris. Lorsqu'on prend le métro,
01:41:56on voit aussi beaucoup de gens avec
01:41:58des drapeaux français, etc.
01:42:00Et puis, on les voit effectivement
01:42:02heureux.
01:42:04On les voit heureux de participer
01:42:06de l'événement. On les voit heureux d'aller aux
01:42:08compétitions. On peut parfois saisir
01:42:10des conversations entre les gens.
01:42:12Ils sont enthousiastes.
01:42:14Ils sont passionnés. Et ils sont là
01:42:16pour célébrer tous
01:42:18les athlètes. Pas simplement
01:42:20les athlètes français. Alors évidemment, en priorité
01:42:22les athlètes français. Cocorico.
01:42:24Mais aussi les autres. Et puis,
01:42:26comme je le disais hier soir
01:42:28sur cette antenne, ça emmerde
01:42:30tellement un certain nombre
01:42:32de gens de gauche
01:42:34que je suis content que ça les emmerde.
01:42:36Ah ben voilà.
01:42:38Tout s'était bien passé. L'émission
01:42:40touche à sa fin. Et c'était
01:42:42Vincent Roir. Paul de...
01:42:44On découvre une société dont
01:42:46un certain nombre de blocs politiques antagonistes
01:42:48essayent de se disputer le
01:42:50monopole. En disant pour les uns
01:42:52la France est de gauche ou d'extrême-gauche.
01:42:54La France, non, non, est rationnelle et centriste. Non, non,
01:42:56la France est de droite et patriote. Bon. On découvre
01:42:58une société, en tous les cas, sur laquelle un certain nombre
01:43:00d'évidences sont apparues.
01:43:02Une société qui aime l'ordre et qui
01:43:04n'exclut pas du tout que pour cela,
01:43:06il faille éloigner de façon préventive
01:43:08ceux dont les services administratifs
01:43:10identifient des risques potentiels.
01:43:12Une société qui accepte même l'évacuation
01:43:14manu militari des camps de personnes mal logées
01:43:16en disant que ce n'est pas le moment, lorsque les caméras du monde entier
01:43:18nous regardent, de commencer à faire
01:43:20des manifestations politiques place de la Bastille.
01:43:22Donc une société qui accepte finalement des conditions
01:43:24sécuritaires assez lourdes, même
01:43:26en termes de privation de liberté.
01:43:28Une société qui aime le mérite,
01:43:30l'excellence, qui aime que l'on récompense
01:43:32ceux qui gagnent, et tant pis pour les perdants.
01:43:34Une société même qui accepte de façon
01:43:36très légitime que les primes qui sont
01:43:38reversées à ces meilleurs, aux athlètes médaillés,
01:43:40puissent être exemptées
01:43:42de fiscalité. Donc une société aussi
01:43:44qui admet qu'à un moment, la part du mérite
01:43:46ne doit pas être volée en grande partie
01:43:48par l'État fiscal. Vous voyez, une société
01:43:50qui au fond consente à des valeurs qui, si elles ne sont pas
01:43:52de droite, je ne sais pas ce qu'elles sont.
01:43:54Messieurs, madame,
01:43:56c'était un plaisir de vous avoir à mes côtés.
01:43:58Alors moi, je mets dans la cagnotte parce que je suis
01:44:00toujours en retard dans les émissions, donc à la régie,
01:44:02ils me disent, ben voilà, toi-même, chaque fois qu'il y a un
01:44:04déclin de l'eau froide, tu vas devoir essayer
01:44:06également de payer et contribuer.
01:44:08Où est-ce que les téléspectateurs peuvent vous voir jouer au basket ?
01:44:10Au revoir, merci Vincent.
01:44:12Merci à vous tous
01:44:14de m'avoir accompagné.
01:44:16Merci à l'équipe qui m'a entouré.
01:44:18On ira vous supporter.
01:44:20Voici mon gant, je vous dis.
01:44:22Je remercie Tania Thiaulet.
01:44:24Je remercie mon équipe.
01:44:26Leur para,
01:44:28Julien Durou, David Brunet.
01:44:30Merci à la programmation, Francisca Bamele.
01:44:32Merci aux équipes en régie et à la réalisation, c'était Thibaut.
01:44:34Au son, c'était Greg.
01:44:36Et à la vidéo, c'était Rémi qui me dit, ça va te coûter très cher.
01:44:38On peut revivre cette émission sur notre site
01:44:40cnews.fr. Tout de suite, ce sont
01:44:42les belles figures de l'histoire.
01:44:44Et puis, à 12h, c'est l'excellente
01:44:46LOD Huchard pour mini-news.
01:44:48Week-end, moi je vous dis bye-bye. Passez une belle journée.
01:44:50Je vous retrouve ce soir pour la partie 2
01:44:52de L'Ordre des Pros.
01:44:54C'est à 20h. A tout à l'heure.

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