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00:00Générique
00:0620h, 21h, Les Informés, Agathe Plamberay, Jean-Rémi Baudot.
00:11Bonsoir à tous, bienvenue dans Les Informés, votre rendez-vous tous les soirs à 20h à la radio et sur le canal 27 de la TNT,
00:18Les Informés du soir qui font leur grande rentrée avec une nouvelle formule, une heure de débat, de regards croisés sur les grands sujets d'actualité.
00:24Une heure avec nos informés, journalistes de grande rédaction pour vous permettre de vous faire un avis sur l'actualité.
00:30Une heure avec vous, Agathe Plamberay. Bonsoir, Agathe.
00:32Bonsoir.
00:33De quoi parle-t-on ce soir ?
00:34Eh bien de la France qui n'a toujours pas de nouveau Premier ministre.
00:38Qu'est-ce qui coince ? Que cherche vraiment Emmanuel Macron deux mois après les législatives ?
00:43Une piste a émergé aujourd'hui.
00:45Le président du Conseil économique, social et environnemental Thierry Baudet,
00:49cet inconnu du grand public pourrait-il être l'oiseau rare du président ?
00:54Et l'option Bernard Cazeneuve dans tout ça, tient-elle toujours la corde ?
00:59Que révèle-t-elle aussi de l'État de la gauche ?
01:01Enfin, quel que soit le futur Premier ministre, quel dossier urgent attend le nouveau gouvernement ?
01:07Tout ça, on va parler jusqu'à 21h et pour en parler, Les Informés.
01:10Corinne Laïc, journaliste à l'Opinion, auteur notamment de Président cambrioleur chez Fayard.
01:16Alexandra Schwarzbrot, directrice adjointe de la rédaction de Libération.
01:20Et Stéphane Vernet, directeur de la rédaction de Ouest France à Paris.
01:23Merci beaucoup et plus tard nous rejoindra Mathieu Plan, économiste à l'OFCE.
01:29Bienvenue aux Informés, à tout de suite.
01:33Et on commence, Agathe, avec cette question. Pourquoi n'a-t-on toujours pas de Premier ministre ?
01:36Oui, pourtant le grand défilé politique s'est poursuivi aujourd'hui à l'Élysée.
01:41Emmanuel Macron a reçu notamment deux ex-présidents, deux potentiels premiers ministres,
01:47Bernard Cazeneuve et Xavier Bertrand, mais toujours pas d'annonce.
01:51Ce soir, le Premier ministre démissionnaire Gabriel Attal est bien en place.
01:54Pourquoi est-ce si long ? Que cherche vraiment Emmanuel Macron ?
01:58Est-ce que tout ça, c'est le signe d'un Président qui ne voudrait pas lâcher la rampe ?
02:02Alors on va poser évidemment cette question, on va essayer d'y voir clair.
02:05Corinne Laïc, journaliste à l'Opinion, pourquoi ça traîne selon vous ?
02:09Vous avez écrit deux livres sur le Président. Il n'est pas pressé ? Il met du temps à choisir ?
02:14Quelle est votre lecture de ce qui se passe actuellement ?
02:16Traditionnellement, les périodes de nomination sont toujours très longues chez Emmanuel Macron.
02:20Je vous rappelle la nomination du successeur de Gérard Collomb en 2018 qui a pris 15 jours
02:25au point qu'Édouard Philippe, Premier ministre, a été obligé d'assurer l'intérim du ministre de l'Intérieur.
02:30Vous imaginez que dans la situation politique actuelle, sans majorité absolue,
02:35avec personne ne pouvant en constituer, ça prend encore beaucoup plus de temps.
02:41C'est vrai que la situation objective est politiquement complexe parce qu'on a trois blocs.
02:45Un qui est arrivé en premier mais qui n'a pas de majorité absolue.
02:48Bon, ça je crois qu'on se le dit depuis des semaines et des semaines.
02:51Donc c'est objectivement difficile.
02:53S'ajoute à cela le fait qu'Emmanuel Macron ne veut pas de vraie cohabitation.
02:58Depuis le début, l'Elysée donne comme élément de langage qu'il veut un parfum de cohabitation.
03:03Et plus le temps passe, plus on est sur le parfum et moins sur la cohabitation.
03:07Et donc tout le problème d'Emmanuel Macron, c'est de trouver un Premier ministre
03:11à qui il est censé donner les pouvoirs d'un Premier ministre, à savoir composer son gouvernement
03:16et définir et conduire la politique de la nation, comme le dit l'article 20 de la Constitution.
03:21Et tout le problème c'est de l'accepter, d'accepter que ça se traduise dans les faits.
03:25Donc ces deux raisons font que ça prend beaucoup de temps.
03:27Quelles sont les raisons de ce blocage selon vous Stéphane Vernet ?
03:30Je suis tout à fait d'accord avec ce que vient de dire Corinne sur le sujet.
03:36Moi je pense qu'en fait, le narratif qui a été construit par l'Elysée, c'est de dire
03:40le Président est garant des institutions, on est dans la stabilité des institutions,
03:45on est dans une situation tout à fait inédite, ce qui est vrai,
03:49et il faut trouver un Premier ministre qui ne fera pas l'objet d'une motion de censure
03:54et qui puisse construire un gouvernement qui ne sera pas démis, à peine installé.
03:58Moi ça je peux comprendre, je comprends le discours, je comprends l'histoire.
04:03Ce que je ne comprends pas, c'est ce sur quoi on est en train d'assister aujourd'hui.
04:07Parce que finalement, en fait, si vous voulez, on avait l'impression qu'on était arrivés au bout du bout
04:11avec un Bernard Cazeneuve qui coche toutes les cases.
04:14Ça c'est l'Elysée qui le disait, dans l'ourage du Président, le disait lui-même la semaine dernière.
04:22Bernard Cazeneuve coche toutes les cases.
04:24Et puis finalement, aujourd'hui, on découvre que ce sera probablement ou peut-être Thierry Baudet.
04:29Donc on repasse, on rebascule sur l'hypothèse d'un Premier ministre
04:34et d'un gouvernement technique plus que politique.
04:38Et à l'arrivée, on est en droit de se demander si, en réalité, tout ça ne relève pas de la pure manœuvre
04:44et que l'intention du Président, c'est juste d'avoir un Premier ministre
04:47qui prolonge la politique qui est la sienne depuis le début,
04:51sans tenir compte du résultat législatif et de ne surtout pas entrer en cohabitation.
04:56Alexandra Schwarzbrot de Libération, vous pensez qu'elle sert à quoi toutes ces tractations ?
05:01On a dit qu'il y avait peut-être des leurres, que le nom de Bernard Cazeneuve était peut-être un leurre.
05:05Est-ce que peut-être le nom de Thierry Baudet est aussi un leurre ?
05:07Enfin, on est tous dans le brouillard en réalité ?
05:09Non, je crois aussi qu'il faut un Premier ministre qui ne fasse pas d'ombre à Emmanuel Macron.
05:13C'est surtout ça. Emmanuel Macron veut garder le pouvoir.
05:17Il veut être celui qui continue à décider.
05:21Et surtout, il ne veut surtout pas d'un Premier ministre qui détricote ce qu'il a fait depuis sept ans.
05:27Et notamment, évidemment, on pense à la fameuse réforme des retraites.
05:31Alors ce qui est intéressant, c'est que petit à petit, on commence à dire, même dans la majorité,
05:35qu'en effet, peut-être, il faudrait revoir certains éléments de cette réforme des retraites
05:39qui a fait énormément de mal à Emmanuel Macron.
05:42Je pense que la colère qui s'est exprimée dans les urnes au printemps
05:45est beaucoup due à cette réforme des retraites qui a été mal ficelée et mal acceptée par les Français.
05:51Donc, ça, ça va être un gros dossier.
05:53Et donc, voilà, l'idée d'avoir un gouvernement technique pour Emmanuel Macron,
05:58ce serait la possibilité de garder la main, de garder la main sur le pouvoir,
06:02garder la main sur les dossiers, à peu près.
06:04Et puis surtout, de ne pas donner l'impression de revenir en arrière.
06:09Parce que Bernard Cazeneuve, c'est quand même un sacré retour en arrière
06:13et un retour au vieux monde qu'Emmanuel Macron a voulu pulvériser quand il est arrivé au pouvoir.
06:18Non, mais effectivement, il y a au minimum deux choses.
06:21Déjà, Édouard Philippe, ancien Premier ministre, a toujours reproché à Emmanuel Macron
06:25de vouloir présider et gouverner à la fois.
06:28On est en plein dans le cœur de ce sujet.
06:30Emmanuel Macron, en 2022, n'a pas eu la majorité absolue, mais n'en a pas vraiment tiré les conséquences.
06:36Aujourd'hui, sa majorité est encore plus relative.
06:39Et à mesure que le temps passe, effectivement, on a l'impression que tout se fait comme si les macronistes l'avaient emporté.
06:47Yael Broun-Pivet est redevenue présidente de l'Assemblée nationale.
06:51Les ministres des missionnaires sont toujours en place.
06:54Et pour Emmanuel Macron, l'enjeu, c'est « pourra-t-il continuer les trois années à venir à présider et gouverner en même temps ? »
07:01Et c'est sûr qu'un Premier ministre technique, un techno, pas un politique madré,
07:07pourrait être plus facile à manipuler pour le chef de l'État qui veut avoir son mot à dire,
07:12notamment sur certains ministères, les ministères les plus importants.
07:15Il veut pouvoir les nommer.
07:16Le défaut des noms qui étaient sortis jusqu'à présent, notamment celui de Bernard Cazeneuve,
07:20c'est que Bernard Cazeneuve a dit « Moi, je mènerai une politique de gauche, ce sera une vraie cohabitation avec moi. »
07:25Or, Emmanuel Macron ne veut pas, en réalité, entendre parler de cohabitation.
07:29C'est pour ça que l'Élysée, à ce néologisme, il parle de « coalitation »,
07:32un mix entre une coalition et une cohabitation.
07:35Mais ça n'existe pas, ça n'existe pas ce mot.
07:38– Stéphane Vernet, quand Alexandra dit qu'Emmanuel Macron ne veut pas détricoter ce qu'il a fait,
07:44sauf qu'en fait les urnes ont parlé, là on est un peu dans un paradoxe démocratique, politique ?
07:49– Non mais alors, les urnes, on ne va pas refaire le sujet,
07:52mais les urnes ont parlé, mais elles n'ont pas parlé franchement.
07:55– Donc il n'y a pas de majorité ?
07:56– Mais bien sûr qu'il n'y a pas de majorité.
07:58– Et elles n'ont pas parlé pareil au Premier et aux Contours, c'est ça aussi.
08:01– En fait, si vous voulez, on fait dire plein de choses aux Français,
08:05les Français pensent que, les Français veulent que,
08:07les Français auraient passé tel et tel message.
08:09Il ne s'est passé que deux choses pendant ces législatives.
08:11Un, c'est un message clair qui dit qu'on ne veut plus de la Macronie au pouvoir,
08:17ou en tout cas on ne veut plus qu'il y ait une mainmise totale et entière du Président Macron.
08:21– Ça c'est un premier message quand même ?
08:23– Oui, ça c'est un premier message, ça c'est un fait.
08:26Le feu de la majorité présidentielle a clairement perdu ses élections.
08:30Un, ça c'est une certitude.
08:31Et deux, le deuxième message qui a été envoyé par les électeurs,
08:35c'est qu'on ne veut pas que le Rassemblement National exerce le pouvoir dans ce pays,
08:40ou en tout cas pas maintenant.
08:41Pour le reste, je suis désolé,
08:43mais les électeurs n'ont pas choisi le nouveau Front Populaire et son programme,
08:47ils n'ont pas choisi Lucie Castex, ce n'est pas vrai.
08:49La majorité de la gauche coalisée, elle est très, très relative.
08:54En fait, on a la même Assemblée qu'avant la dissolution qui devait tout clarifier,
08:57mais en pire.
08:58Et donc on est dans un contexte où rien n'est évident.
09:00Avant les cohabitations précédentes, sous la Ve République,
09:04les choses étaient extrêmement claires.
09:06Vous aviez une force politique qui n'était pas celle du Président de la République,
09:09qui arrivait clairement en tête, qui avait la majorité absolue de l'Assemblée,
09:12et donc évidemment que ça allait très vite pour désigner un Premier ministre.
09:16Et là, vous avez trois blocs qui sont inconciliables, irréconciliables,
09:19et qui ne veulent pas s'entendre.
09:21Donc effectivement, ça pose question.
09:24Le problème, c'est que l'idée qui consistait à dire
09:29qu'on va quand même nommer quelqu'un qui vienne de la gauche,
09:32on sera dans une vraie position de cohabitation,
09:35mais il y a quelques lignes rouges qu'il ne faut pas détricoter.
09:38Ce parfum de cohabitation dont on parlait tout à l'heure.
09:41Cet équilibre-là, il pouvait avoir du sens.
09:44Et on sait quelles sont les lignes rouges qui sont fixées par le pouvoir.
09:47Vous avez parlé de la réforme des retraites.
09:49Il n'y a pas que la réforme des retraites.
09:51Il y a la question du SMIC à 1 600 euros, qui était une question fondamentale.
09:55Et la troisième, c'est les finances publiques.
09:58On est dans un pays dans lequel les caisses de l'État sont vides.
10:01L'État des finances publiques est désastreux.
10:03Donc vous ne pouvez pas vous permettre...
10:05On va en parler des dossiers.
10:07Il y a une quatrième question qu'on oublie souvent de poser,
10:10qui est la question de la sécurité et de l'immigration,
10:13qui est posée quand même principalement par les acteurs du Rassemblement national,
10:16qu'on oublie un petit peu,
10:18parce que ce sont des thèmes qui ne sont pas repris par les autres.
10:22On les oublie, mais c'est 10 millions d'électeurs.
10:25Et donc ce thème-là aussi doit être pris en considération.
10:29D'où la difficulté, indépendamment de la volonté d'Emmanuel Macron
10:33de ne pas avoir détricoté sa politique économique,
10:35de la difficulté de trouver quelqu'un qui puisse marcher sur ces deux jambes-là.
10:41Et on va le voir peut-être quand on va parler de Thierry Baudet.
10:44C'est quelqu'un qui, sur la jambe de l'immigration-sécurité,
10:47sera peut-être moins puissant qu'un Bernard Cazeneuve.
10:52Justement, parce que Bernard Cazeneuve, lui, ancien ministre de l'Intérieur,
10:56de gauche, mais pas NFP,
10:59c'est vrai qu'il coche pas mal de cases,
11:01de gauche, mais pas NFP,
11:03et surtout ancien ministre de l'Intérieur,
11:05avec une image de quelqu'un qui aime plutôt l'ordre.
11:09Du coup, c'est vrai qu'il coche pas mal de cases.
11:13Il aurait pu parler à ses électeurs de droite.
11:15Absolument.
11:16Non, mais c'est pour ça que cette hypothèse est toujours envisagée avec sérieux,
11:19par Emmanuel Macron, et c'est pour ça qu'il se tâte,
11:22parce que ça pourrait coller pas mal.
11:25Sauf que, je pense que psychologiquement,
11:28nommer Bernard Cazeneuve, alors que justement, lui,
11:32il a voulu faire table rase de tout ce quinquennat Hollande,
11:37de tous ces gens qu'il considérait comme dépassés,
11:40et lui, c'est plutôt la start-up nation,
11:43Bernard Cazeneuve, on est très loin de la start-up nation,
11:45donc ça veut dire quand même, quelque part,
11:47reconnaître un certain échec pour Emmanuel Macron,
11:50et ça, on sait que les échecs, il aime pas du tout les reconnaître.
11:53Bon, et il reste à savoir la question de l'incarnation,
11:55on a parlé des noms qui ont circulé,
11:57on a parlé de Bernard Cazeneuve,
11:58mais il y a un nouveau nom qui a émergé aujourd'hui,
12:00on en a commencé à en parler un petit peu,
12:02c'est le nom de Thierry Baudet,
12:04qui est inconnu du grand public,
12:06peut-être l'oiseau rare, comme disait Agathe tout à l'heure,
12:08on en parle dans un instant, les informés,
12:10on se retrouve juste après, le fil info,
12:12il est 20h15, Stéphane Milhomme, c'est tout de suite.
12:15Benjamin Netanyahou demande pardon
12:17pour ne pas avoir pu sauver les otages israéliens
12:20retrouvés morts à Gaza ce week-end,
12:22déclaration du Premier ministre
12:24après une journée de grève générale dans le pays,
12:27pour réclamer la libération de ceux encore détenus par le Hamas.
12:31Depuis quelques heures, le nom de Thierry Baudet
12:34circule parmi les prétendants à Matignon,
12:36c'est l'actuel président du Conseil économique,
12:38social et environnemental.
12:40La réaction sur France Info d'Olivier Faure,
12:42le premier secrétaire du Parti Socialiste,
12:44reconnaît que son CV n'est pas contestable,
12:46mais il ne sait pas les options politiques
12:49que Thierry Baudet défend.
12:51Dite 33 comme 33 médailles pour la France
12:53aux Jeux Paralympiques,
12:55et c'est de l'or décroché par Lucas Mazur
12:57en simple de badminton,
12:59en début de journée, il avait déjà obtenu
13:01la médaille de bronze en double mixte.
13:03Et puis les Pyrénées Atlantiques et Hautes-Pyrénées
13:05en France Orange, une précaution en cours
13:07jusqu'à minuit par Météo France,
13:09qui redoute des orages violents en plaine
13:11comme en montagne.
13:23En retour sur le plateau des informés avec Agathe Lambret,
13:25Corinne Laïc de l'Opinion, Alexandre Ashford
13:27de Libération et Stéphane Vernet de West France.
13:29Agathe, on va parler de ce deuxième thème
13:31et surtout de ce nouveau nom qui est sorti
13:33un peu du chapeau aujourd'hui.
13:35Oui, exactement, de ce brouillard.
13:37Ce nom qui est revenu avec insistance
13:39toute la journée, celui du président
13:41du Conseil économique, social et environnemental
13:43Thierry Baudet, ex-enseignant,
13:45un homme issu de la société civile,
13:47réputé proche des partenaires sociaux,
13:49réputé homme de dialogue, mais sans aucune
13:51expérience politique.
13:53Est-ce un profil de nature à rassembler
13:55les oppositions ? Ecoutez ce qu'en disait
13:57tout à l'heure sur France Info le patron
13:59du parti socialiste Olivier Faure.
14:01Thierry Baudet n'est pas contestable. Vous venez de rappeler
14:03ses états de service et donc
14:05j'entends ce qu'il est,
14:07je le connais très peu, mais
14:09surtout je ne sais pas
14:11quelles sont les options politiques qu'il défend.
14:13On veut depuis des jours
14:15et des jours tourner autour de la question
14:17du qui. Et la réalité c'est que
14:19les Français s'intéressent essentiellement
14:21à pourquoi faire. Moi je n'ai pas de
14:23raison particulière de dire, de faire le procès
14:25a priori de Thierry Baudet,
14:27simplement je constate une chose, c'est que je ne connais
14:29pas en fait son projet, quel est le projet
14:31sur lequel il viendrait à Matignon,
14:33je ne sais pas qui sont ses soutiens,
14:35il n'a pas été soutenu par une coalition
14:37et donc à partir de là, c'est très
14:39compliqué de donner une réponse.
14:41Olivier Faure, on le voit, moins dur
14:43au passage avec Thierry Baudet qu'avec certains
14:45profils politiques à gauche,
14:47on ne s'en est échappé à personne. Alors maintenant, est-ce que
14:49ce profil Thierry Baudet
14:51réussirait dans la période à manœuvrer
14:53au Parlement, à faire preuve d'autorité
14:55et est-ce qu'il aurait les mains libres
14:57à Matignon, ou c'est
14:59effectivement le profil qui permettrait
15:01à Emmanuel Macron de rester maître du jeu ?
15:03On va revenir sur son profil, mais Corine Leïc,
15:05vous avez publié un article tout à l'heure sur
15:07cette hypothèse, vous avez même dit qu'il avait
15:09déjà accepté le poste, alors là il va falloir nous expliquer.
15:11Oui, il s'est passé la chose suivante,
15:13c'est qu'Emmanuel Macron l'a appelé jeudi,
15:15pendant qu'il était en Serbie, pour lui
15:17demander s'il acceptait le poste, et il a dit
15:19oui. Dans l'article
15:21que nous publions demain dans l'Opinion, nous racontons
15:23qu'il avait auparavant testé Laurent Berger,
15:25qui est vraiment le graal
15:27que tous les politiques veulent décrocher.
15:29Et c'était une suggestion de Raphaël Glucksmann.
15:31Bien sûr, absolument, il le suggérait comme Premier ministre.
15:33Et donc, ils ont eu une discussion
15:35politique avec Laurent Berger, dans laquelle...
15:37Ça a dû être assez fort, notoirement
15:39qu'ils ne sont pas très...
15:41Non, mais Berger lui a dit, moi si je viens, c'est pour
15:43rediscuter la réforme des retraites,
15:45pour parler de la taxation
15:47du capital
15:49sur les ultra-riches,
15:51et pour avoir un mode de gouvernance où je
15:53serais un Premier ministre autonome,
15:55et pas dans une cohabitation.
15:57Et sur la réforme des retraites, sur la fiscalité
15:59du capital, Macron ne s'est pas montré
16:01très ouvert, et donc finalement
16:03Berger a dit non. Donc Baudet, c'est un peu
16:05une sorte de Berger au petit pied,
16:07parce qu'ils se connaissent bien tous les deux,
16:09ils sont très proches,
16:11et Baudet vit...
16:13C'est pas un techno, Baudet, attention.
16:15C'est pas un gouvernement technique, s'il était nommé.
16:17C'est plutôt quelqu'un de la société civile.
16:19C'est quelqu'un qui a été à la Mutualité
16:21Française, qui est au CESE, donc il sait très bien
16:23ce que c'est que le dialogue social, la négociation
16:25avec le patronat et les syndicats.
16:27Il a des positions en matière sociétale
16:29qui sont extrêmement libérales, et qui peuvent
16:31plaire bien davantage à la
16:33gauche qu'à la droite. Il a
16:35manifesté contre la loi immigration
16:37en janvier 2024.
16:39C'est quelqu'un
16:41qui a un profil qui...
16:43Bon, Olivier Faure ne le
16:45connaît pas, mais qui peut plaire davantage
16:47au NFP que au LR,
16:49et surtout au RN,
16:51parce qu'en juin, il a pris position
16:53en tant que président du CESE,
16:55en disant que si le RN venait au pouvoir,
16:57ça serait
16:59contre, évidemment, les syndicats
17:01et tous les corps intermédiaires.
17:03Donc, c'est un personnage qui n'a
17:05aucune expérience politique. Je pense que les
17:07seules assemblées qu'il connaît, ce sont celles
17:09de la Mutualité Française et celles du CESE.
17:11Donc, face à Mathilde Panot
17:13ou à Louis Boyard à l'Assemblée Nationale,
17:15on l'imagine assez mal.
17:17Et comme, pour le moment, on ne sait pas
17:19exactement ce qu'il ferait,
17:21et Olivier Faure a raison d'insister sur ce point,
17:23on a le sentiment
17:25que si Macron est allé le chercher,
17:27c'est plutôt pour faire une politique qui ressemblerait
17:29à celle de Macron, et que c'est
17:31l'espèce de mouton à cinq pattes qui pourrait
17:33empêcher Macron de vivre une cohabitation
17:35dure.
17:36Il se dit que ce serait un grand négociateur,
17:38quelqu'un qui aime faire du compromis, Stéphane
17:40Vernet de Ouest-France.
17:42Thierry Bollet, c'est quelqu'un de grande valeur.
17:44C'est un fervent partisan
17:46de la démocratie participative.
17:48C'est quelqu'un qui a une très grande expérience
17:50du dialogue social en tant que président du CESE.
17:52Quand Olivier Faure
17:54dit son CV est indiscutable,
17:56il ne se trompe pas.
17:58C'est quelqu'un qui
18:00sait négocier,
18:02discuter avec les partenaires sociaux, etc.
18:04Qui, depuis des années,
18:06cherche des voies et moyens de donner la parole
18:08aux citoyens et
18:10d'innover, de rénover.
18:12Oui, les conventions citoyennes, mais pas que.
18:14Et donc,
18:16je pense que là-dessus,
18:18c'est incontestable. C'est quelqu'un
18:20de valeur et d'intéressant.
18:22Par contre, la question, c'est
18:24qu'elle serait,
18:26on va parler conditionnel, son degré d'autonomie
18:28par rapport à un président de la République
18:30qui, décidément,
18:32n'est pas prêt
18:34de lâcher le manche, qui reconnaît
18:36aujourd'hui sa défaite.
18:38Mais, en fait, on voit
18:40qu'il n'a pas du tout l'intention
18:42de voir sa politique infléchir. Et vous allez voir
18:44que, immédiatement, il va y avoir
18:46l'instruction d'un procès
18:48vis-à-vis de Thierry Baudet,
18:50qui consistera à dire, c'est une marionnette
18:52d'Emmanuel Macron, on va avoir
18:54la même politique qui sera prolongée
18:56et, finalement,
18:58au bout du bout, on va chercher
19:00à nous enfumer. Donc, moi, je vois
19:02pas bien comment...
19:04Enfin, je pense que, si c'était
19:06Thierry Baudet, et je pense que ce serait quelqu'un
19:08de très bien à ce poste, encore une fois,
19:10mais je pense que, si c'était Thierry Baudet,
19:12je vois pas très bien comment il éviterait
19:14une crise politique
19:18rapide et majeure,
19:20où on aura l'ensemble
19:22du Nouveau Front Populaire,
19:24qui va continuer à entonner
19:26la chanson qu'il a développée
19:28cet été, qui consistera à dire, c'est Lucie Castex
19:30ou rien, et c'est le programme
19:32du Nouveau Front Populaire, rien que le programme
19:34du Nouveau Front Populaire, tout le programme du Nouveau Front Populaire.
19:36Est-ce que vous dites que ça vient contredire
19:38dans le narratif de l'Élysée, qui, depuis le début,
19:40expliquait que l'idée,
19:42c'était de nommer
19:44la personne la plus consensuelle possible,
19:46celle qui n'aurait pas
19:48de motion de censure
19:50contre elle. Alors, on entendait Corine Laïc
19:52tout à l'heure, Thierry Baudet, c'est pas
19:54franchement quelqu'un qui parle
19:56au Rassemblement National ou à la droite.
19:58La ceinture de sécurité anti-motion de censure,
20:00elle est moins
20:02chez Thierry Baudet que chez Bernard Cazeneuve.
20:04Exactement. Donc, Thierry Baudet...
20:06C'est un peu incompréhensible, en fait.
20:08Finalement, ça peut
20:10se comprendre totalement si on pense
20:12qu'Emmanuel Macron choisit Thierry Baudet
20:14uniquement pour avoir les mains libres et pour conserver
20:16son pouvoir. Finalement, celui qui cochait toutes
20:18les cases, c'était plutôt...
20:20Il tourne autour
20:22de l'hypothèse de ce type
20:24de profil depuis un certain moment, puisque, souvenez-vous,
20:26il y a, je pense que c'était
20:28il y a une quinzaine de jours, on parlait
20:30du patron de la Maïf.
20:32On a surtout
20:34parlé de Jean-Dominique Sénard.
20:36Le patron de Renault, qui est
20:38moins...
20:40Le profil mutualiste, le dialogue social,
20:42c'est quelque chose qui le
20:44suit de près, Macron.
20:46Je pense que le côté patron du CAC 40
20:48a éliminé son profil.
20:50On n'a pas forcément envie d'aller dans le point bleu.
20:52Derrière tout ça, il y a quand même un point, parce que
20:54un peu plus tôt, sur France Bleue Occitanie,
20:56Carole Delgade se dit étonnée qu'on puisse
20:58penser à Thierry Baudet qui n'a jamais eu de mandat électoral.
21:00Et Lucie Castex non plus.
21:02En fait, quand on n'a pas d'expérience politique,
21:04est-ce que c'est un plus ou est-ce que c'est un moins ?
21:06Carole Delgade ne voulait pas de Lucie Castex
21:08non plus.
21:10Est-ce que c'est un plus ou est-ce que c'est un moins de ne pas avoir d'expérience politique ?
21:12Parce qu'il y a un moment, il faut bien tenir les ministères,
21:14jouer les...
21:16Dans la configuration actuelle,
21:18parlement extraordinairement complexe,
21:20éclaté, avec de fortes personnalités,
21:22je pense qu'avoir
21:24l'expérience de la politique,
21:26parce que, par exemple, Castex
21:28n'avait pas cette expérience
21:30de la politique. Il a été maire.
21:32Mais il était sous une situation de majorité
21:34absolue. Il n'avait pas la même
21:36assemblée face à lui. Je pense que là,
21:38avoir quelqu'un qui a usé
21:40ses pantalons ou ses jupes
21:42sur les bancs de l'Assemblée nationale, c'est pas inutile.
21:44Il était quand même élu local, Castex.
21:46Oui, il avait quand même aussi l'expérience
21:48des ministères. Mais c'est vrai que dans cette
21:50étudière qu'est l'Assemblée nationale, on voit pas bien
21:52quelqu'un comme ça, qui n'a aucune expérience politique
21:54arriver... Thierry Baudet, il a
21:56l'expérience des assemblées, etc.
21:58Mais le CESE, c'est très poli,
22:00c'est très policé. Aujourd'hui,
22:02on est face à une assemblée où vous avez un certain
22:04nombre de députés qui sont là, qui théorisent
22:06le chaos, qui sont là pour mettre le souk
22:08en permanence. Donc,
22:10effectivement, c'est ce que disait Corine tout à l'heure,
22:12ou Agathe, je sais plus,
22:14mais sur le côté...
22:16à Thierry Baudet, au
22:18perchoir, c'était pour un discours de politique
22:20générale. Si, en face, il a
22:22des boyards, des panneaux
22:24qui vocifèrent debout
22:26en agitant je-ne-sais-quoi,
22:28ça va être un peu compliqué. Enfin, je suis pas sûr...
22:30Ou des élus du RN,
22:32aussi. Ou des élus du RN,
22:34parce qu'il fait un procès d'inaptitude
22:36à gérer une assemblée, il a 62 ans...
22:38Non, non, non, c'est parce qu'il est prof !
22:40Il a tenu des classes ! Pardonnez-moi, il a tenu des classes !
22:42Il est instituteur de formation, il l'a exercée comme instituteur
22:44au départ, etc. Et encore une fois,
22:46le CV de Thierry Baudet... C'est peut-être plus dur que tenir un gouvernement.
22:48Tout à fait. Et encore une fois, je reviens à ce que disait
22:50Olivier Faure, que je partage,
22:52le CV de Thierry Baudet,
22:54il n'y a rien à redire. C'est quelqu'un de grande valeur.
22:56Qu'on ne s'y trompe pas.
22:58Mais encore une fois, moi, ce que je ne comprends pas
23:00dans cette histoire, c'est que
23:02on est dans une situation quand même très
23:04compliquée, voire critique,
23:06parce que derrière, il y a l'horloge qui tourne aussi.
23:08Vous avez une échéance
23:10qui est fondamentale, dont on n'a pas
23:12encore parlé, c'est celle du budget. Le budget, on en parlera
23:14avec Mathieu Plann dans quelques instants. On en parlera peut-être après,
23:16mais si vous voulez,
23:18ça va être compliqué.
23:20Et moi, ce que je ne comprends pas, vraiment,
23:22je ne comprends pas, c'est que tout le discours
23:24de l'Elysée la semaine dernière, c'était de dire
23:26qu'il faut absolument qu'on choisisse quelqu'un qui ne fera pas l'objet
23:28d'une motion de censure. Moi, je ne suis pas sûr
23:30que Thierry Baudet, malgré toutes ses qualités,
23:32etc., passe la barre.
23:34Parce que je pense
23:36que vous pouvez très bien avoir le RN,
23:38l'ensemble du RN et l'ensemble
23:40du Nouveau Front Populaire
23:42qui, pour des raisons
23:44diamétralement opposées,
23:46décident de se coaliser pour le faire tomber
23:48d'emblée. — Rien ne dit que ce serait
23:50un profil consensuel comme celui de Bernard Cazeneuve
23:52qui pouvait parler à une partie
23:54de la gauche. Et d'ailleurs, l'entourage de Bernard Cazeneuve
23:56était persuadé que, progressivement,
23:58la gauche viendrait à lui.
24:00Bernard Cazeneuve qui pouvait aussi
24:02plaire à la droite. Avec Thierry Baudet,
24:04c'est absolument pas garanti.
24:06Par ailleurs, effectivement, son profil
24:08qui est très respectable,
24:10mais on est dans une période où il faudra trancher,
24:12il faudra avoir de l'autorité.
24:14Est-ce qu'il en sera capable ? On ne sait pas.
24:16Alors, peut-être qu'il va se révéler dans la fonction
24:18qu'il était nommé, mais on n'en sait rien.
24:20Et Emmanuel Macron prend des risques, et finalement,
24:22c'est lui-même qu'il met en danger. Parce que si
24:24Thierry Baudet était censuré, la responsabilité
24:26incombera uniquement au chef
24:28de l'État. Et peut-être que dans un second temps,
24:30il serait contraint de faire tout ce qu'il a cherché
24:32à éviter depuis le début, finalement, de nommer
24:34un Premier ministre beaucoup plus politique.
24:36— Après, là, on est dans la politique-fiction.
24:38Demain, on apprendra que c'est Ségolène Royal
24:40qui est le nouveau Batignon. — Elle a fait œuvre de candidature,
24:42comme souvent.
24:44On va voir ça dans un instant. En tout cas,
24:46dans un instant, ce qu'on va voir, c'est qu'il y a un autre nom
24:48qui a circulé. C'est Bernard Cazeneuve
24:50qui avait l'air quand même de tenir la corde
24:52pendant plusieurs jours. On va essayer de comprendre
24:54pourquoi ça pourrait ne pas être lui.
24:56Et puis ce qui va se jouer aussi
24:58sur les dossiers, les prochains dossiers
25:00sur la table
25:02de ce futur Premier ministre, de ce futur
25:04gouvernement, quels sont les dossiers urgents.
25:06On sera rejoints par l'économiste
25:08Mathieu Plan, qui nous expliquera
25:10notamment cette question urgente que vous citiez,
25:12Stéphane, sur la question du budget.
25:14On se retrouve dans quelques instants
25:16les informer après un nouveau point
25:18sur l'information.
25:20Ce sera dans quelques instants.
25:22Peut-être on peut commencer à parler
25:24d'un petit peu de Bernard Cazeneuve, si on a encore
25:26un petit peu de temps, Agathe.
25:28— C'est toute la question. Est-ce que
25:30le Président envisage toujours de nommer
25:32Bernard Cazeneuve ?
25:34— Ce soir, à la course des petits chevaux,
25:36la cote de Bernard Cazeneuve
25:38était en train de remonter.
25:40— Ah, voilà.
25:42— C'est ce que je peux vous dire.
25:44— C'est un sketch, en fait.
25:46— Ça ne préjuge de rien.
25:48Je vous rappelle quand même l'épisode qu'on a connu
25:50en mai 2022, où tout le monde pensait...
25:52Catherine Vautrin
25:54avait quasiment été nommée.
25:56Elle avait visité son bureau.
25:58Elle avait eu un rendez-vous
26:00avec Jean Castex pour qu'il lui explique
26:02un petit peu le travail.
26:04Et en un week-end, la Macronie de gauche
26:06est montrée au créneau pour empêcher
26:08la nomination d'une femme de droite, au profit
26:10d'Elisabeth Porne. — C'est pour ça qu'avec Emmanuel Macron,
26:12le fait que Thierry Godet ait accepté
26:14le poste, ça ne signifie pas qu'il deviendrait
26:16la Première ministre. On est d'accord. — Je pense que c'est un choix
26:18privilégié par Macron, parce que c'est pour lui
26:20un choix confortable.
26:22Mais il l'a choisi. Il ne va peut-être pas
26:24le nommer. C'est la différence.
26:26— C'est un jour sans fin. C'est Bill Murray.
26:28— Chaque jour, on se réveille.
26:30Et puis, en fait, c'est peut-être, quand même, aujourd'hui,
26:32Bernard Cazeneuve. — Et le problème, c'est que pendant ce temps-là,
26:34il y a plein de dossiers en souffrance.
26:36Ce matin, dans l'IBE,
26:38on a fait un grand papier sur la rentrée scolaire.
26:40Et il y a plein de dossiers
26:42qui restent coincés... — Et on va en parler.
26:44— ...à cause de ça.
26:46Et donc, c'est presque... C'est le quotidien
26:48des Français qui est concerné par ça.
26:50Donc ça fait des ravages terribles
26:52dans l'opinion publique.
26:54Et je pense que ça va se payer
26:56très cher, tôt ou tard. — Les informés.
26:58On se retrouve dans quelques instants pour parler notamment,
27:00effectivement, de Bernard Cazeneuve et pour parler aussi
27:02des dossiers qui attendent ce futur gouvernement.
27:04On y reviendra juste après un nouveau point de l'actualité
27:06avec Sophie Echelle.
27:20En Argentine, le parquet de Mendoza
27:22autorise les rugbymen Hugo Oradou et Oscar Gégou
27:24à quitter le pays pour rentrer en France.
27:26La décision doit être validée
27:28ou non lors d'une audience prévue demain.
27:30Les deux joueurs du 15 de France sont accusés de viol.
27:32Eux, ni les faits.
27:34Les avocats de La Plaignante ont de leur côté demandé
27:36une récusation des procureurs chargés de l'enquête.
27:38Ils dénoncent un manque d'objectivité.
27:40Le procès d'idée viol de Mazan
27:42s'est ouvert ce matin devant la cour criminelle
27:44d'Avignon, en public.
27:46La demande de huis clos ayant été rejetée
27:48sur le banc des accusés, Dominique Pellicot
27:50est poursuivi pour avoir drogué sa femme
27:52dans le but de la faire violer par plus de
27:5450 inconnus recrutés sur Internet.
27:56Le tout pendant 10 ans.
27:58Ce sera une épreuve physique hors normes
28:00après plusieurs problèmes de santé ces dernières années.
28:02Le pape François s'est envolé aujourd'hui
28:04pour une tournée de 12 jours entre
28:06l'Asie du Sud-Est et l'Océanie,
28:08avec une première étape en Indonésie.
28:10A partir de demain, ce sera son plus long
28:12et lointain déplacement depuis son arrivée
28:14au Vatican en 2013.
28:16En France, pour la troisième année consécutive,
28:18l'été a été marqué par des températures
28:20bien au-dessus des normales de saison.
28:22C'est le mois d'août qui a été particulièrement chaud
28:24selon Météo France, avec deux périodes
28:26de canicule. Et puis déjà,
28:287 médailles pour l'équipe de France Paralympique
28:30aujourd'hui, dont 4 en or. La dernière
28:32est signée Lucas Mazur en para-badminton.
28:34Et pourquoi pas une autre, tout à l'heure,
28:36toujours en para-badminton, avec le français Charles Nox.
28:38À partir de 21h10.
28:50Retour sur le plateau des informés
28:52avec Agathe Lambret,
28:54Corinne Laïc de l'Opinion,
28:56Alexandre Ashforth de Libération
28:58et Stéphane Vernet de Ouest France.
29:00En quelques instants. Merci d'être en plateau
29:02avec nous. On vous entendra aussi Mathieu Plan, économiste,
29:04directeur adjoint du département analyse
29:06et prévision de l'OFCE. On va,
29:08malgré tout, avant d'aller sur les
29:10grands dossiers qui attendent le gouvernement,
29:12on va essayer de comprendre ce qui se passe autour de Bernard Cazeneuve.
29:14Agathe, on a commencé en en parlant un petit peu.
29:16Oui, Bernard Cazeneuve, Emmanuel Macron,
29:18envisage-t-il toujours de le nommer ?
29:20Oui, selon Corinne Laïc.
29:22Sa cote remonterait ce soir,
29:24selon vous.
29:26Rien n'est tranché, bien sûr,
29:28mais c'est toujours envisagé.
29:30Bernard Cazeneuve, ce n'est pas absurde,
29:32il a été élu local, député, plusieurs fois
29:34ministre, premier ministre. C'est un homme de gauche,
29:36mais qui est attaché à l'ordre, à la laïcité.
29:38Bref, est-ce qu'il n'a pas, tout simplement,
29:40le profil idéal pour assembler
29:42de la droite à la gauche modérée
29:44ou est-ce que le PS
29:46l'a tué politiquement ? Je voudrais qu'on écoute
29:48la députée du Nouveau Front Populaire,
29:50Clémentine Autain, à Blois, ce week-end.
29:52L'idée que Bernard Cazeneuve
29:54ou d'autres, Karim Ouamran
29:56ou d'autres,
29:58puissent accepter
30:00d'être premier ministre dans ces conditions
30:02pour non pas assurer
30:04la stabilité du pays, mais pour assurer
30:06la continuité de la politique
30:08d'Emmanuel Macron. Eh bien moi, je vous le dis,
30:10ça, ce n'est pas acceptable
30:12et nous ne l'accepterons pas.
30:14Et vous ne l'accepterez pas.
30:16Voilà, on voit ce procès,
30:18a priori, fait par la gauche,
30:20à cet homme de gauche, devant le premier secrétaire
30:22du Parti Socialiste, Olivier Faure.
30:24On voit cette fracture
30:26à gauche et si c'était
30:28l'objectif du Président,
30:30ça pourrait être aussi ce qui
30:32empêchera Bernard Cazeneuve
30:34d'être nommé à Matignon.
30:35Juste à cas, peut-être, tout à l'heure, vous avez reçu
30:37à 18h30 sur France Info, Olivier Faure
30:39qui, sur cette séquence, dit
30:41qu'en fait, c'est complètement sorti de son contexte.
30:43On voit quand même très bien sur les images,
30:45Olivier Faure, il ne moufte pas, il est sur scène,
30:47il laisse quand même des personnalités de gauche se faire huer.
30:49Voilà, juste pour revenir un petit peu sur ce qu'a dit
30:51tout à l'heure, Olivier Faure.
30:53Donc, ce serait toujours une option sérieuse,
30:55si on en croit Corine.
30:57Est-ce que vous pensez qu'un
30:59Bernard Cazeneuve, ça pourrait
31:01fracturer la gauche, Alexandra Schwarzenberg ?
31:03Ah ben, je pense, oui, ça va être compliqué
31:05pour le PS, notamment.
31:07Pour, bon, pour Elle et Fille,
31:09je pense que c'est tout bénef.
31:11Elle et Fille, en fait,
31:13portent quand même une grosse responsabilité
31:15dans la situation
31:17de blocage dans laquelle on est.
31:19Parce que c'est vrai que Jean-Luc Mélenchon
31:21n'a rien fait pour aider
31:23à la cohésion du NFP.
31:25Et donc, voilà.
31:27Simplement, le PS, lui,
31:29va être tiraillé, parce qu'il y a
31:31un moment où il faut sortir de cette situation
31:33de blocage. Certes,
31:35Lucie Castex était, je pense
31:37que, comme Emmanuel Macron
31:39aurait dû la nommer, parce que
31:41c'est quand même, il y a trois forces
31:43de gauche qui se sont unies
31:45pour proposer un nom. Ils ont bossé,
31:47ils ont fait le taf. Il fallait y aller.
31:49Il fallait essayer.
31:51Quitte à ce que ça se casse la figure
31:53au bout de quelques semaines ou quelques mois.
31:55Ou pas, d'ailleurs.
31:57Puisqu'on l'a dit, on l'a redit,
31:59les Français ont demandé à essayer quelque chose
32:01d'autre. Ça, c'est clair.
32:03Maintenant, c'est niait.
32:05Il faut sortir de cette situation de blocage.
32:07Donc, en effet,
32:09Bernard Cazeneuve,
32:11est-ce qu'il va
32:13obéir le petit doigt
32:15sur la couture du pantalon d'Emmanuel Macron ?
32:17Je ne pense pas non plus. Je pense que c'est quelqu'un
32:19qui va vouloir porter sa marque
32:21et qui va vouloir quand même
32:23s'attaquer à quelques dossiers chers à la gauche.
32:25Donc,
32:27en effet, ça va être
32:29difficile pour les socialistes
32:31d'être totalement hostiles à Bernard Cazeneuve.
32:33Donc, ça, la fracture de la gauche,
32:35elle va être immédiate
32:37si Bernard Cazeneuve
32:39est nommé. Ça, c'est clair.
32:41La fracture de la gauche, en fait, on la verra
32:43au moment d'une éventuelle motion de censure.
32:45Et ça sera une fracture des votes
32:47à l'Assemblée nationale, qui sont
32:49les députés PS qui voteront
32:51la motion de censure et ceux qui ne la voteront pas.
32:53Je pense qu'actuellement, le principal problème
32:55de Bernard Cazeneuve s'appelle
32:57Emmanuel Macron. C'est-à-dire qu'ils sont
32:59rentrés dans une discussion
33:01où sont en question
33:03la composition du gouvernement
33:05et la ligne et ce que
33:07va faire Cazeneuve sur le fond
33:09parce que, par tempérament, par conviction,
33:11par nécessité politique,
33:13Bernard Cazeneuve veut mener une politique
33:15de gauche, ou qui est un parfum de gauche
33:17assez prononcé. Et l'autre aspect,
33:19c'est sur la nomination des ministres, parce que
33:21Emmanuel Macron veut avoir la main sur
33:23la désignation des ministres du domaine réservé,
33:25à savoir les affaires étrangères
33:27et les armées, ce qui peut se défendre
33:29si j'ose dire, mais il veut aussi avoir la main
33:31sur la nomination du ministre de l'Intérieur
33:33et sur Bercy.
33:35Et évidemment, Cazeneuve ne veut pas. Donc ça, c'est un des
33:37éléments qui,
33:39jusqu'à ce week-end, étaient
33:41un élément qui
33:43coinçait entre les deux hommes.
33:45Et depuis plusieurs jours, Bernard Cazeneuve essaye à la fois de donner
33:47des gages aux socialistes, en insistant sur
33:49le fait qu'il mènerait une politique de gauche
33:51et que ce serait une vraie cohabitation, et en même temps
33:53de ne pas trop braquer Emmanuel Macron.
33:55J'ai constaté dans l'entourage de Bernard Cazeneuve,
33:57en tout cas, que le discours a un peu
33:59changé ces dernières heures, qu'on est moins
34:01intrangistes, notamment sur la réforme
34:03des retraites. L'entourage de Bernard Cazeneuve
34:05ne parle pas d'abrogation pure et dure
34:07de la réforme, mais ils disent qu'il y aurait
34:09une concertation de plusieurs mois
34:11et qu'ensuite, avec
34:13les syndicats, on verrait ce qu'on en fait.
34:15L'Elysée insiste beaucoup sur le fait que
34:17Bernard Cazeneuve a été ministre des Affaires
34:19Européennes et ministre du budget,
34:21ce qui prédispose au sérieux.
34:23Exactement, au sérieux budgétaire. En revanche,
34:25il coche toutes les cases, sauf, et on l'esquissait
34:27tout à l'heure, le fait que Bernard Cazeneuve
34:29et c'est d'ailleurs son point
34:31faible aux yeux des socialistes, mais également
34:33aux yeux du Président. Bernard Cazeneuve,
34:35c'est le dernier Premier Ministre de François Hollande.
34:37Et ça, pour les socialistes,
34:39c'est une haine, c'est
34:41le déchirement du PS,
34:43la chute du PS, la mort du PS.
34:45Et pour Emmanuel Macron, c'est tout ce qu'il a
34:47voulu fuir depuis le début. Il s'est construit
34:49en rupture avec François Hollande.
34:51Est-ce que, pour Emmanuel Macron,
34:53aller chercher ce symbole
34:55d'un monde qu'il a tout fait pour tuer,
34:57c'est possible aujourd'hui ? Est-ce qu'il en est
34:59capable ? J'en doute.
35:01Parce que, que ce soit
35:03Bernard Cazeneuve ou bien Xavier Bertrand,
35:05qu'on a un petit peu oublié, mais qui a quand même
35:07été dans le casting, même si
35:09du côté motion de censure, il a moins d'atouts
35:11que Bernard Cazeneuve, ils incarnent
35:13cette vieille politique contre laquelle
35:15Emmanuel Macron a été élu. Et qu'il vienne
35:17aujourd'hui à la rescousse, et qu'il lui
35:19fasse vivre une cohabitation, alors
35:21qu'il a un mandat qui se termine dans
35:23trois ans et qu'il n'a pas la possibilité de se
35:25représenter, contrairement aux
35:27trois cohabitations précédentes que nous avons vécues,
35:29c'est un vrai problème pour Emmanuel Macron.
35:31Avant de parler des sujets qui vont
35:33être sur la table de
35:35ce futur gouvernement, peut-être Stéphane Vernet,
35:37on se dit
35:39qu'on est évidemment dans la politique fiction,
35:41puisqu'on attend, on attend évidemment la décision
35:43du Président de la République, cette fameuse fumée blanche
35:45au-dessus de l'Elysée, mais
35:47est-ce qu'on a la sensation, est-ce que peut-être
35:49dans des reportages dans Ouest-France,
35:51on sait un petit peu ce que les Français attendent ?
35:53Comment ils observent ça ?
35:55Est-ce que nos auditeurs, nos téléspectateurs
35:57ne se disent pas ? Tout ça quand même c'est
35:59de la flûte et que
36:01tout ça est très flou
36:03et très théorique ?
36:05Écoutez, je pense qu'il y a une vraie
36:07trêve olympique et une vraie trêve estivale
36:09et je pense que les Français,
36:11encore une fois, je disais tout à l'heure, on leur fait
36:13dire beaucoup de choses, j'ai pas envie de parler en leur nom, mais je pense
36:15qu'il y a beaucoup de gens qui avaient d'autres
36:17chiens à fouetter pendant ces
36:19vacances que de savoir qui serait
36:21Premier ministre ou pas, et qu'en fait la
36:23trêve elle est passée crème.
36:25C'était pas la préoccupation majeure
36:27de
36:29des bons citoyens
36:31de notre pays.
36:33Là, on est arrivé, on arrive
36:35au moment de la rentrée, ça fait plus de 50
36:37jours qu'on est en attente
36:39et je pense qu'il y a une musique qui monte
36:41aussi, qui consiste à se dire
36:43où on va ?
36:45Qu'est-ce qui se passe ? Et là,
36:47je pense que c'est en train de monter et ça peut monter
36:49fort parce que c'est pas notre culture.
36:51On n'arrête pas de
36:53parler de nos voisins en disant
36:55les Belges, il leur a fallu plus
36:57de deux ans pour avoir un gouvernement, etc.
36:59Oui, tout ça est vrai, mais nous,
37:01c'est totalement inédit.
37:03Ça nous est jamais arrivé. C'est pas notre
37:05histoire, c'est pas notre culture et je pense que là
37:07il y a une
37:09inquiétude qui commence à monter et cette
37:11inquiétude, elle est aussi
37:13justifiée par le fait qu'on a un certain nombre de sujets
37:15dont le budget dont on parle.
37:17Ce ne sont pas des petits sujets.
37:19Voilà une transition toute trouvée, Agathe Lambret,
37:21toujours pas de gouvernement, mais beaucoup
37:23de sujets brûlants. Oui, à l'image
37:25déjà de cette rentrée scolaire inédite,
37:27100 ministres de l'éducation de plein exercice,
37:29que vont devenir les réformes engagées,
37:31le choc des savoirs notamment,
37:33le budget, la France réussira-t-elle
37:35à le boucler ? Attends, quels sont
37:37les enjeux ? Quelles mesures
37:39concrètes aussi pour répondre
37:41à la demande très forte qui s'est exprimée
37:43aux élections, la demande de pouvoir d'achat ?
37:45Écoutez, François Asselin, patron de la
37:47CPME, les petites entreprises,
37:49invité de France Info tout à l'heure, il se montre
37:51ouvert à une mesure pour les
37:53petits salaires.
37:55Qu'on retravaille sur l'échelle des exonérations,
37:57pourquoi pas ? On avait commencé d'ailleurs ce
37:59travail avec une mission,
38:01diligentée par l'Élysée. Et donc les concentrer
38:03sur les bas salaires ? Alors les concentrer sur
38:05les bas salaires, pourquoi pas ? Ce qu'il faut faire très
38:07attention, c'est de maîtriser notre coût du travail.
38:09Bien évidemment, commencer avec 1400
38:11euros net en France, c'est pas
38:13évident de tenir les deux bouts de la ficelle.
38:15L'objectif, c'est d'augmenter les salaires.
38:17Eh bien, regardons effectivement comment on peut le faire
38:19sur l'échelle des exonérations, comment
38:21on peut améliorer les choses. Par contre, le faire
38:23à iso-coût, ça sera extrêmement complexe.
38:25Quel que soit le Premier ministre, il n'échappera
38:27pas à cette question. Mathieu Plane, comment on fait
38:29pour redonner du pouvoir d'achat aux Français ?
38:31Justement, c'est la vraie question.
38:33On voit que, comme vous l'avez dit,
38:35les dossiers sont assez brûlants.
38:37Et j'allais dire, ils sont des fois antagonistes.
38:39C'est-à-dire qu'on veut
38:41chercher, en tout cas, il y a des mesures
38:43pour essayer de redonner du pouvoir d'achat,
38:45mais on n'a pas encore les combinaisons de tout ça.
38:47En même temps, il faut redresser les comptes
38:49publics, qui est aussi
38:51une des priorités qu'aura certainement
38:53ce gouvernement. En même temps, il y a la
38:55question toujours des entreprises, de la
38:57fiscalité, de la compétitivité.
38:59Et pour le moment, on ne voit pas vraiment la recette
39:01de tout ça. Il y aura des choix politiques à faire,
39:03mais qui ne vont pas tous dans le même sens.
39:05Et en même temps, il y a une attente
39:07forte des Français pour du changement.
39:09On a parlé de la question des salaires et du pouvoir d'achat.
39:11Mais aujourd'hui,
39:13les caisses sont vides et on est sous
39:15procédure de déficit excessif.
39:17Et ça, on le met un peu de côté, mais ça veut dire qu'on est
39:19plutôt face aux difficultés à venir
39:21qu'avec des marges de manœuvre.
39:23Et donc, c'est comment répondre à cette attente,
39:25à la fois du côté des ménages,
39:27des citoyens, du pouvoir d'achat, des entreprises,
39:29tout en redressant les comptes publics.
39:31Ça serait s'il y avait une méthode facile.
39:33Parce qu'en fait, pour réduire le déficit, il y a deux solutions.
39:35Soit on augmente les impôts, soit on réduit les dépenses publiques.
39:37Exactement. Alors, il y a la troisième
39:39solution, mais qui ne marche pas bien, c'est la croissance.
39:41Sur laquelle le gouvernement est
39:43beaucoup misé, qui est finalement
39:45plus ou moins au rendez-vous. Elle n'est pas si moelle
39:47cette croissance, mais elle sera insuffisante
39:49pour combler les déficits. Quelles sont les prévisions de croissance, là,
39:51sur les prochains mois ? Alors, c'était 1% pour cette année.
39:53C'est 1% et elle sera à peu près
39:55confirmée. Ce qui est plutôt
39:57bien, d'ailleurs, dans un environnement notamment
39:59européen. Voilà, ce qui est plutôt
40:01pas mal comme résultat. Finalement, c'est pas si
40:03mal, mais ce qu'on voit dans les chiffres
40:05aujourd'hui, c'est qu'il y aurait peut-être 10 milliards de plus
40:07de déficit que prévu, déjà
40:09pour 2024. Et on commence à être
40:11un peu, j'allais dire,
40:13le pays mauvais élève
40:15de la zone euro sur cette question des déficits.
40:17Et donc, c'est vrai qu'un gouvernement,
40:19aujourd'hui, risque d'être assez
40:21technique et de reconduire un budget sans
40:23prendre de décision. Donc, ça va, ça marche pour quelques
40:25mois, mais au bout d'un moment, ça peut créer de l'incertitude,
40:27y compris pour les entreprises,
40:29pour un certain nombre d'investisseurs.
40:31Et ça, c'est beaucoup de questions qui ne sont pas résolues.
40:33Donc, on parle beaucoup des noms de nomination
40:35européenne, mais c'est quoi le programme
40:37de l'année dernière qui pourrait passer ?
40:39Le nouveau Front Populaire, Mathieu Plan, pour lui, c'est beaucoup
40:41moins compliqué que pour vous. Ils ont une
40:43mesure phare, notamment l'augmentation
40:45du SMIC à
40:471600 euros mensuels.
40:49Est-ce que ça, c'est la martingale
40:51pour redonner du pouvoir d'achat ?
40:53Alors, ça ne peut pas être une martingale absolue,
40:55sinon on l'aurait fait depuis longtemps.
40:57C'est-à-dire qu'il y a une question de pouvoir d'achat, de bas salaire,
40:59qui est évidente. Elle a été, d'ailleurs, évoquée
41:01par François Asselin, là.
41:03Elle est évoquée par la gauche, elle est évoquée aussi par les entreprises,
41:05qu'il faut à la fois pouvoir redonner du pouvoir d'achat,
41:07mais aussi que les entreprises l'absorbent,
41:09cette augmentation de salaire,
41:11sans détruire des emplois.
41:13Et puis, il y a une question qui est fondamentale, c'est
41:15qu'est-ce que vous faites de toute la grille des salaires au-dessus du SMIC ?
41:17C'est-à-dire que si vous augmentez fortement le SMIC, qu'est-ce que vous faites
41:19pour les gens qui sont juste au-dessus du SMIC,
41:21qui ne voudraient pas être réabsorbés par
41:23les gens SMIC ? Donc ça, c'est des vraies questions.
41:25Si vous compensez cette hausse pour les entreprises,
41:27ça coûte cher aux finances publiques.
41:29Donc voilà, la vraie question, c'est que
41:31peut-être ça sera une augmentation du SMIC glissée
41:33sur plusieurs années. C'est peut-être de dire
41:35dans une discussion, les 1004 à 1006, c'est pas possible
41:37d'un coup, peut-être possible sur 3 ans, 4 ans,
41:39mais ça veut dire ouvrir des discussions
41:41qui aujourd'hui, qu'on ne connaît pas
41:43et on ne voit pas vraiment le consensus autour de ces choses-là.
41:45Mais le SMIC, il a malgré tout augmenté
41:47ces derniers mois, grâce notamment à l'inflation,
41:49on a suivi de l'inflation, l'inflation qui est plutôt
41:51en repli.
41:53Finalement, les salaires, certains
41:55disent que finalement,
41:57on va se retrouver dans la situation où finalement l'inflation
41:59va baisser, les salaires vont continuer à augmenter
42:01un petit peu et finalement, le pouvoir d'achat, il sera en rendez-vous.
42:03Alors, au rendez-vous, en tout cas, il se rétablit,
42:05on va dire modestement, mais les salaires
42:07augmentent désormais plus vite que l'inflation.
42:09C'est vrai que le SMIC a été
42:11plutôt protégé de l'inflation parce qu'il a
42:13augmenté comme l'inflation. Et la vraie question,
42:15aujourd'hui, elle est pour les salaires qui sont juste
42:17au-dessus, ceux qui étaient 10, 20% au-dessus du SMIC.
42:19Je rappelle qu'on est passé de 12%
42:21de personnes au SMIC à 17%
42:23en l'espace de 2 ans. Donc c'est vrai que si vous augmentez
42:25fortement le SMIC, alors c'est bien pour les gens
42:27au SMIC, ça pose la question des entreprises,
42:29la capacité des PME à absorber cette augmentation.
42:31Mais il y a une vraie question dont on ne parle pas,
42:33c'est tous les salaires qui sont juste au-dessus.
42:35Et est-ce qu'elle pourrait être la diffusion
42:37de ces hausses de salaire ? Voilà, un des dossiers
42:39importants et une fois de plus, l'attente
42:41est forte chez nos concitoyens.
42:43Mais je ne suis pas sûr qu'il y ait de recettes miracle.
42:45On va en continuer à en parler.
42:47Les informés, on se retrouve dans un instant, juste après le fil
42:49info de Stéphane Milhomme. Il est
42:5120h46 sur France Info.
42:53Et on l'apprend à l'instant,
42:55EDF a reçu le feu vert
42:57pour la première réaction nucléaire
42:59de l'EPR de Flamanville.
43:01Le raccordement au réseau,
43:03lui, est retardé à la fin
43:05de l'automne prochain.
43:07Karen Delgas dit étonnée qu'on puisse
43:09penser à Thierry Baudet
43:11qui n'a jamais eu de mandat électoral.
43:13La présidente socialiste de la région Occitanie
43:15le dit sur France Bleue.
43:17Conclusion d'une journée consultation à l'Elysée.
43:19Une nouvelle hypothèse apparaît
43:21pour Matignon. Thierry Baudet,
43:23président du Conseil économique, social et environnemental.
43:25Il a 62 ans et un profil
43:27plutôt technique.
43:29En Argentine, le parquet recommande
43:31le retour en France des rugbymen
43:33inculpés de viols depuis deux mois.
43:35La décision sera rendue demain.
43:37Quelques jours après,
43:39depuis quelques jours, Hugo Auradou et
43:41Oscar Gégou sont libres
43:43mais doivent rester dans leur pays.
43:45L'Argentine, donc les avocats de la plaignante
43:47demandent la récusation des procureurs
43:49pour manque d'objectivité.
43:51La France est quatrième
43:53aux Jeux paralympiques avec 33 médailles
43:55dont 10 en or et une deuxième
43:57médaille dans la même journée pour Lucas Mazur.
43:59Il conserve son titre en simple de badminton.
44:01Et puis les Etats-Unis annoncent
44:03avoir saisi un avion du président
44:05vénézuélien Nicolas Maduro.
44:07Mesures de rétorsion en raison
44:09de violations présumées de sanctions
44:11américaines. C'est le dernier épisode
44:13en date de fortes tensions entre ces
44:15deux pays.
44:17France Info
44:1920h21
44:21Les Informés
44:23Agathe Lambret,
44:25Jean-Rémi Baudot.
44:27Retour sur le plateau des Informés avec Corinne Laïc de L'Opinion,
44:29Alexandra Schwarzbrod de Libération,
44:31Stéphane Vernet de West France
44:33et on est aussi avec vous Mathieu Plann, économiste
44:35directeur adjoint du département analyse et prévision
44:37de l'OFCE.
44:39On est évidemment autour de la table avec vous
44:41Agathe Lambret et on voit bien que
44:43le pouvoir d'achat c'est LE sujet politique.
44:45Oui et qu'il fracture aussi,
44:47mais en tout cas il y a différentes lignes même
44:49au sein de la majorité. Le pouvoir d'achat c'était
44:51l'une des priorités des Français pour
44:53les Européennes et on est dans un moment
44:55où même certains patrons
44:57et même des hommes politiques de droite ou
44:59certains au gouvernement reconnaissent
45:01qu'il faudrait faire quelque chose. Par exemple Gérald Darmanin
45:03sur le SMIC au lieu de balayer cette
45:05proposition du SMIC à 1600€ qui était
45:07portée haut et fort par la France Insoumise,
45:09il a dit c'est pas absurde, il faut la prendre en compte,
45:11il faut s'y pencher. Gabriel Altal
45:13à l'inverse a dit qu'il ne fallait pas faire ça
45:15c'est pour ça que ça coûterait beaucoup d'emplois.
45:17Mais en tout cas on voit que
45:19certains politiques sont aussi
45:21là où on ne les attendait pas et certains patrons
45:23parce que c'est un vrai sujet que personne ne pourra y échapper.
45:25Maintenant on voit bien
45:27qu'il y a une incertitude énorme
45:29sur la façon d'y arriver
45:31et il n'y a pas de consensus.
45:33Le vrai problème,
45:35le pouvoir d'achat, ça dépend
45:37des salaires versés par
45:39les entreprises.
45:41Et que depuis des années,
45:43les entreprises ne pouvaient pas
45:45ou ne voulaient pas verser suffisamment de salaires,
45:47ça a été l'État,
45:49qui par le biais de différentes primes,
45:51le dernier avatar c'est la prime d'activité,
45:53augmenter cette espèce de prise en charge
45:55par l'État pour compenser les salaires trop bas.
45:57Et on a atteint les limites
45:59parce que cette prime d'activité a beaucoup
46:01d'effets pervers, il y a des seuils
46:03à partir desquels on ne la touche plus, etc.
46:05Et c'était un chantier qui avait été ouvert
46:07par Elisabeth Born.
46:09Ce chantier est horriblement technique,
46:11complexe, et quand les politiques s'en mêlent,
46:13c'est extrêmement compliqué, parce que la revendication
46:15de pouvoir d'achat, elle est particulièrement
46:17légitime, c'est pas l'État qui peut
46:19y répondre, c'est vraiment un problème de fonctionnement
46:21global d'économie, je parle
46:23sous le contrôle de Mathieu Plante,
46:25c'est-à-dire qu'il faut que les entreprises soient productives,
46:27il faut qu'il y ait de la croissance, il faut que la productivité
46:29augmente pour qu'on puisse la redistribuer sous forme
46:31de salaire, c'est pas
46:33un coup de
46:35baguette magique
46:37qui va augmenter le pouvoir d'achat. Et le drame,
46:39c'est que tous les politiques
46:41s'enferrent dans cette question du pouvoir d'achat
46:43et que c'est difficile de ne pas
46:45y céder, c'est comme ça qu'on voit un Gérald
46:47de Darmanin dire « Pourquoi ne pas augmenter
46:49le SMIC ? » Or, ça comporte
46:51énormément d'effets pervers que Mathieu Plante
46:53a très bien décrit. – Il y a une forme de grand bluff, Stéphane
46:55Vernet, sur la question des salaires,
46:57la gauche qui dit « On va augmenter à 1600 euros » ?
46:59– Non, c'est une divergence
47:01radicale sur la méthode à suivre,
47:03en fait, si vous voulez, quand vous prenez le son
47:05de François Asselin qui dit « Mais moi,
47:07on a déjà commencé à y travailler », etc.,
47:09il faut qu'on regarde la problématique
47:11des petits salaires. En fait, ce qu'il faut comprendre,
47:13c'est qu'il y a eu beaucoup de créations d'emplois
47:15dans notre pays ces dernières années,
47:17suivant la politique de l'offre qui a été mise en place par
47:19François Hollande à la fin de son quinquennat, qui est inspirée
47:21d'Emmanuel Macron et qui l'a poursuivie.
47:23Quelque part, elle marche. Le problème, c'est qu'il y a énormément
47:25de créations d'emplois, ce qui sont des emplois
47:27avec des salaires très bas au SMIC
47:29et donc on a une véritable
47:31problématique de pouvoir d'achat, comme vous l'aviez dit.
47:33Et après, cette rhétorique-là…
47:35Et les temps passés subis pour les femmes.
47:37Et on n'arrête pas d'en parler.
47:39On en a beaucoup parlé au moment de la réforme
47:41des retraites, on en a beaucoup parlé
47:43avant les élections. Il y a tout le discours sur la
47:45« dé-smicardisation », cette espèce de mot
47:47barbare qui a été porté par le gouvernement
47:49qui consiste à dire…
47:51Il faut qu'on trouve des leviers pour permettre aux gens
47:53qui ont des petits salaires,
47:55qui ont été embauchés au SMIC, de ne pas y rester.
47:57Mais cette idée
47:59de dé-smicardisation, c'est trouver des leviers
48:01pour que ce ne soit pas que les entreprises
48:03qui supportent cette augmentation
48:05des salaires, qui est nécessaire et qu'il faut faire.
48:07Donc là-dessus, tout le monde est d'accord.
48:09Le problème, c'est comment on fait ? Et quand vous avez
48:11le nouveau Front Populaire qui dit « c'est pas compliqué,
48:13nous on arrive, on prend les commandes et on passe
48:15le SMIC à 1600 euros », ça, c'est quelque chose
48:17que ne pouvait pas,
48:19que ne peut pas accepter Emmanuel Macron
48:21et le pouvoir.
48:23Et c'est aussi pour ça
48:25qu'ils ont joué la montre et qu'ils n'ont pas…
48:27Je vous explique simplement.
48:29Si Lucie Castex avait été nommée
48:31Première Ministre par décret, elle pouvait décider
48:33de passer le SMIC à 1600 euros.
48:35Mais c'est un piège terrible
48:37parce que ça veut dire que les entreprises
48:39supportent cette augmentation et sont les seules
48:41à les supporter d'un coup. Donc ça veut dire
48:43des entreprises qui n'ont pas
48:45prévu, qui ne peuvent pas soutenir le choc,
48:47soit qu'ils licencient, soit qu'ils mettent la clé
48:49sous la porte, soit qu'ils augmentent
48:51le prix de leur
48:53produit ou de leur service.
48:55Ça a très bien été dit par Mathieu Plante
48:57qui a parlé de ce gros mot.
48:59C'est un inflationnisme que vous créez.
49:01C'est un choc. Parce que les gens qui sont…
49:03Mais Stéphane Vernet, le Nouveau Front Populaire a passé des semaines
49:05à dire que ça n'aurait aucun impact sur
49:07les prix et l'emploi.
49:09Non mais ça c'est…
49:11Je ne suis pas certain que ça fonctionne.
49:13En tout cas, ce dont je suis sûr,
49:15c'est que ce que le gouvernement voulait éviter,
49:17c'est ça. Et c'est pour ça qu'ils ont joué la montre.
49:19Et c'est pour ça qu'ils n'ont pas nommé Lucie Castex
49:21Castex à Matignon.
49:23Parce que politiquement,
49:25si elle, elle avait passé
49:27le SMIC à 1600
49:29et qu'un mois après, son gouvernement tombe
49:31une fois que vous reprenez,
49:33que vous faites la rentrée par le front de terre,
49:35c'est impossible. Politiquement, vous ne pouvez pas dire aux gens
49:37« Bon ben alors finalement, on a essayé de vous payer
49:39à 1600 mais on va repasser à 1400. »
49:41C'est un vrai piège.
49:43Du coup, vous ne faites rien, vous ne faites rien.
49:45Ils vont le faire autrement. Je ne dis pas qu'ils ont la bonne méthode
49:47mais toute cette histoire de désmicardisation,
49:49etc.
49:51Je suis d'accord, c'est un vrai problème.
49:53Pour augmenter les bas salaires,
49:55il faut prendre le bureau par les cordes
49:57et essayer de
49:59compenser autrement et d'organiser
50:01les choses.
50:05Le SMIC
50:07est quand même un enjeu assez fort
50:09dans le débat public. C'est vrai que c'est
50:11une des rares variables sur lesquelles
50:13le gouvernement peut directement jouer sur les salaires.
50:15Parce que ce n'est pas le gouvernement qui fixe les salaires dans l'entreprise
50:17si ce n'est le niveau du SMIC.
50:19Donc c'est important. Deuxièmement, il n'y a pas
50:21de mesure fiscale derrière. Parce que c'est les entreprises
50:23qui payent la hausse de salaire. Donc la question, c'est
50:25est-ce que les entreprises peuvent l'absorber ou pas ?
50:27Réellement, et comment ça peut se diffuser sur toute l'échelle
50:29des salaires ? C'est le premier point.
50:31Mais c'est vrai qu'aujourd'hui, les réponses là-dessus
50:33sont beaucoup plus techniques.
50:35Et t'as taxé les grandes entreprises pour financer ça ?
50:37Comment le financer ? C'est-à-dire qu'il faudrait
50:39trouver une espèce de compensation
50:41sur des hausses de salaire, sur des exonérations
50:43de cotisations qui existent déjà.
50:45On a des allègements de cotisations patronales
50:47qui sont pratiquement intégrales
50:49au niveau du SMIC. Il y a toute une
50:51réflexion sur la pantification, ce qu'on appelle
50:53les exonérations de cotisations. Aujourd'hui, il y a un travail là-dessus
50:55pour éviter ce qu'on appelle les trappes à bas salaire.
50:57Le problème, il n'est pas que le SMIC. C'est que les gens restent
50:59collés au niveau du SMIC après. Et qu'il y a peu d'évolutions
51:01de carrière. Et ça, on en parle assez peu.
51:03Donc la réponse du SMIC, elle est assez symbolique. Elle va toucher
51:05bien sûr les bas salaires. Mais par contre
51:07elle ne permet pas de répondre à une question plus fondamentale
51:09qui sont la dynamique de carrière,
51:11les évolutions tout au long de la vie.
51:13Tout au long de la vie, avec notamment à la fin
51:15évidemment les retraites. Autre sujet
51:17sur la table de
51:19ce futur gouvernement.
51:21Évidemment, on voit bien que
51:23chacun a ses méthodes et chacun a ses propositions.
51:25Oui, alors cette réforme,
51:27elle a été tellement douloureuse
51:29pour Emmanuel Macron qu'il n'est pas prêt
51:31de laisser quelqu'un la détricoter tout de suite.
51:33Mais c'est le sujet
51:35et qui est aujourd'hui assez populaire.
51:37Alors moi, la question que je me pose, mais je ne sais pas,
51:39c'est est-ce que les Français
51:41qui aujourd'hui réclament l'abrogation de la réforme des retraites
51:43veulent vraiment cette abrogation
51:45de la réforme des retraites ? Parce que quand on regarde les chiffres,
51:47c'est une réforme qui ne réduit pas tout,
51:49qui ne résout pas tout.
51:51Mais selon l'Institut Montaigne, ce serait
51:5350 milliards d'euros de revenir dessus.
51:55Selon le Nouveau Front Populaire, ce serait environ
51:5725 milliards d'euros de revenir dessus.
51:59On peut abroger cette réforme,
52:01mais qu'est-ce qu'on fait ensuite ?
52:03D'ailleurs, c'est du jamais vu de revenir sur une réforme des retraites
52:05à part sous François Mitterrand.
52:07François Hollande, on s'en souvient,
52:09avait promis, répété, mais des dizaines
52:11de fois qu'il reviendrait sur la réforme
52:13Wörth, qui passait l'âge de la retraite
52:15de 60 à 62 ans, et finalement,
52:17François Hollande n'a rien fait.
52:19Il n'a pas rien fait, il a amélioré le dispositif
52:21pour les carrières longues.
52:23Oui, il a aussi accéléré le rythme
52:25de l'allongement de la durée de cotisation.
52:27Mais elle a été mal ficelée, cette réforme des retraites.
52:29En tout cas, il avait promis qu'il le ferait,
52:31il ne l'a pas fait. Est-ce qu'aujourd'hui,
52:33on n'assiste pas aux mêmes
52:35promesses, finalement, qu'il engage que ceux
52:37qui les tiennent ? Mathieu Plan ?
52:39Alors, tout est possible.
52:41On peut avoir une nouvelle séquence politique là-dessus.
52:43C'est vrai que ça paraît assez compliqué.
52:45Cette réforme est très très mal passée.
52:47Auprès de l'opinion publique, ça c'est clair.
52:49La question qui pourrait être sur la table,
52:51c'est de dire, écoutez, on revient sur la réforme,
52:53mais par contre, il faut trouver l'équivalent du financement.
52:55C'est-à-dire, le manque à gagner serait
52:57de 14 à 15 milliards, à peu près,
52:59si jamais on revenait sur cette réforme.
53:01Et dire, voilà, est-ce que les modalités
53:03doivent passer uniquement par l'âge légal ?
53:05Est-ce que c'est par la durée de cotisation ? Est-ce que c'est par des systèmes
53:07de décote ? Et là, vous ouvrez une négociation.
53:09C'est ce qu'avait commencé Édouard Philippe
53:13lors de la première réforme des retraites, où il avait mis en place
53:15une conférence de financement.
53:17Donc les pensions pourraient baisser, par exemple ?
53:19Tout peut être sur la table. Là, il y a juste
53:21une sorte de cotisation et d'âge légal qui avaient été
53:23mis en place, mais on n'a pas parlé du niveau de cotisation,
53:25des niveaux de pension, des systèmes de décote.
53:27Et donc, il peut y avoir d'autres modalités.
53:29On peut jouer sur, mais ça c'est un tabou
53:31absolu pour la droite, l'indexation
53:33des pensions de retraite. La droite en fait
53:35une de ses lignes rouges pour censurer ou pas
53:37un gouvernement. Et Emmanuel Macron,
53:39le 12 juin, dans sa conférence de presse
53:41annonce de la dissolution, s'engage
53:43à maintenir l'indexation
53:45des retraites sur les prix.
53:47Au même rythme que les prix.
53:49Il a été question un peu dans le débat
53:51public à un certain moment de revenir là-dessus,
53:53parce que c'est plusieurs milliards d'euros.
53:55Je n'ai plus le chiffre en tête, mais c'est beaucoup d'argent.
53:57Mais Emmanuel Macron s'est engagé
53:59à ne pas y toucher. Est-ce qu'on peut
54:01revenir là-dessus ?
54:03Je conseille à personne de
54:05le faire. Augmenter les cotisations,
54:07est-ce qu'on augmente les impôts ?
54:09Agir sur
54:11d'autres leviers, c'est très compliqué.
54:13En tout cas, voilà de
54:15beaux débats à venir dans Les Informés.
54:17Merci beaucoup, Les Informés. Corinne Laïc, journaliste
54:19à l'Opinion, auteur notamment du Président
54:21cambrioleur chez Fayard. Quelle est la une de l'Opinion
54:23demain ? Matignon.
54:25Macron teste le scénario de la société
54:27civile. Merci beaucoup Corinne.
54:29A vos côtés, Stéphane Vernet, de Ouest-France.
54:31Quelle est la une demain ? Une surprise à Matignon.
54:33Point d'interrogation.
54:35Alexandre Aschefrasbon, de
54:37Libération. Quelle est la une demain ? Contre
54:39Netanyahou, la colère.
54:41Autre sujet. Merci beaucoup, Les Informés. Merci Mathieu
54:43Plan, économiste, directeur adjoint du
54:45département analyse et prévision de l'EFCE.
54:47Agathe, on se retrouve demain
54:49dès 18h30 à la radio et dès 20h
54:51pour Les Informés. Les Informés qui reviennent
54:53dès demain matin à 9h avec
54:55Salia Brachlia et Renaud Delis. Merci beaucoup.

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