Category
🗞
NewsTranscription
00:00Générique
00:12Bonsoir à tous, la course contre la montre est lancée à six jours de la date limite du dépôt des candidatures pour les législatives anticipées.
00:20Les informés ont plein d'infos sur les tractations en cours.
00:24On parle de l'UPRN, avec ou sans reconquête, à gauche où l'union est loin d'être gagnée dans la majorité chez les républicains.
00:30Et puis qu'espère réellement Emmanuel Macron avec ce pari de la dissolution qui avait tant coûté à Jacques Chirac en 1997.
00:38Nous irons aussi à Bruxelles, rejoindre l'un des correspondants de France Info, Fabien Cazot, au lendemain de ce scrutin européen,
00:44qui voit la droite et l'extrême droite se renforcer, comment est perçue également cette décision française de dissoudre.
00:52Autour de la table ce soir, pour parler de tout ça, nos informés Henri Vernet, rédacteur en chef adjoint au Parisien Aujourd'hui en France.
00:58Alexandra Schwarzbrot, directrice adjointe de la rédaction de Libération, auteure de Éclats, c'est votre dernier livre aux éditions Mercure de France.
01:06Antoine Marrette est là, journaliste au service politique spécialiste de l'extrême droite à France Culture.
01:12Et Benjamin Morel, politologue et maître de conférences en droit public à Paris 2, Panthéon Assas,
01:18auteur de La France en Miettes, Régionalisme, l'autre séparatisme, c'est aux éditions du CERF.
01:24Bonsoir et bienvenue à tous.
01:28Emmanuel Macron s'exprima à nouveau demain pour détailler les axes et les thèmes de la campagne du camp présidentiel
01:36avant les législatives anticipées du 30 juin et du 7 juillet, c'est une information du service politique de France Info.
01:42Mais peut-être d'abord la question que j'ai envie de vous poser, les informer.
01:48Comment vous comprenez le pari qu'a fait hier Emmanuel Macron ?
01:52Comment vous le qualifiez ? Comment est-il arrivé aussi à cette décision d'annoncer cette dissolution de l'Assemblée nationale qui se lance ?
01:58Alexandra Schwarzbrot.
02:00C'est assez irresponsable parce que le risque est énorme.
02:04Ça, c'est le pari de quelqu'un qui mise sur la peur, la peur que fait régner la perspective de voir le RN accéder à Matignon
02:16et qui appelle à faire barrage contre le RN, comme il l'a fait ces derniers temps.
02:22Sauf que ça a fonctionné, on le voit de plus en plus difficilement, je crois que les gens n'en peuvent plus.
02:28Et là, il y a quand même un énorme risque parce que le vote est quand même assez massif en faveur du RN.
02:38Et il n'y a pas beaucoup de temps pour faire campagne.
02:42Sur quel programme ? Quoi de nouveau par rapport à ce qui s'est passé ces derniers mois, ces dernières années ?
02:50J'ai très peur qu'Emmanuel Macron paye la réforme des retraites, l'assurance chômage.
02:56Est-ce qu'il a payé pour vous dans les urnes ?
02:58Evidemment, il a payé toute cette politique.
03:02La gauche du centre, si je puis dire, ne se déplacera pas pour voter pour Emmanuel Macron.
03:08C'est un pari extrêmement risqué.
03:14Antoine Marret.
03:15Peut-être qu'il voit les choses à plus long terme, 2027.
03:18C'est vrai qu'on entend beaucoup une petite musique chez beaucoup de personnes qu'on interroge.
03:22Le Rassemblement national, on n'a pas encore essayé.
03:25Donnons-lui sa chance.
03:27Peut-être que, dans l'esprit d'Emmanuel Macron, un des moyens de faire battre Marine Le Pen en 2027,
03:33c'est de lui donner le pouvoir avant.
03:35C'est un pari extrêmement risqué.
03:37Mais on sait que dans l'histoire de la Ve République,
03:40les cohabitations se sont souvent mal terminées pour les premiers ministres sortants
03:44quand ils étaient candidats à la présidentielle.
03:46C'est peut-être ce pari à long terme qu'Emmanuel Macron fait,
03:49parce que sa hantise, d'abord et avant tout, c'est de donner les clés d'Élysée à Marine Le Pen en 2027.
03:55Benjamin Morel.
03:56Pour moi, c'est un coup de poker avec une paire de deux.
03:58Si vous voulez, le premier deux, c'est qu'il n'y aura pas d'alliance à gauche.
04:01Et s'il n'y a pas d'alliance à gauche, la plupart des seconds tours seront majorité contre RN.
04:06Deuxième paire de deux.
04:07Entre tout le monde de cour, c'est ça ?
04:09C'est ça, c'est-à-dire qu'on va très très vite.
04:11Il n'y aura pas le temps de tenir.
04:12Les 20 jours pour la campagne électorale.
04:14Et donc, pas d'alliance à gauche.
04:15En tout cas, c'est ce qui est espéré.
04:17Ce n'est pas forcément ce qui va se passer.
04:18Donc, ça veut dire que les circos de la gauche deviennent tout à fait prenables pour la majorité.
04:23Ou en tout cas, sur un second tour qui opposerait la majorité présidentielle au RN.
04:27Deuxième deux.
04:28Il va y avoir une mobilisation anti-RN de l'électorat sur la base du Front républicain.
04:34Le problème, c'est que ça n'a pas marché au législatif de 2022.
04:37Où l'électorat de gauche ne s'est pas déplacé pour soutenir les centristes.
04:40Ça n'a pas vraiment marché dans l'électorat macronien.
04:42Alors que c'est ce qui lui a saigné depuis deux mois sur les élections européennes.
04:46C'est un électorat qui ne s'est pas surmobilisé pour faire bagerage à Jordan Bardella.
04:50Est-ce que ça marchera dans deux semaines ?
04:52Ce n'est pas évident.
04:53Henri Vernet.
04:55Je pense que je sais ce qui a été dit.
04:57Peut-être pas tellement quand même, malgré tout, le terme irresponsable.
05:00Parce qu'il s'agit de quoi ?
05:01Il s'agit quand même de retourner aux urnes.
05:04Ça a été d'ailleurs expliqué.
05:05Alors certes, il ne s'agit pas de rentrer dans le récit qui est fait par Macron et son camp lui-même.
05:10Néanmoins, c'est quand même ça l'idée.
05:11C'est de dire, c'est de constater qu'il y a une situation qui est assez bloquée avec une majorité
05:15qui est incapable en gros de passer des réformes vraiment d'importance
05:19sans recourir, comment dire, au 49-3, dans l'incapacité de monter des coalitions
05:26et donc sortir de ce blocage et malgré tout tirer les leçons quand même d'un revers électoral
05:31comme on en a assez rarement vu d'une telle ampleur à une élection intermédiaire.
05:36Donc non, ce n'est pas irresponsable dans ce cas-là de retourner aux urnes.
05:40Ce qui peut l'être le risque, bien évidemment.
05:42Le coup de poker, on l'a tous dit.
05:43On a beaucoup titré là-dessus.
05:44Ça, oui.
05:45Et le fait aussi qui est désagréable, c'est que ça vienne en quelque sorte
05:49en réponse à une injonction du Rassemblement national et de Bardella,
05:53qui lui-même avait fait de cette demande de dissolution une espèce de mantra.
05:57Donc ça, oui, ça, c'est le côté qui est en effet difficile à comprendre.
06:01Mais néanmoins, sur le fait vraiment d'y revenir.
06:03Mais après tout, ça fait partie du fonctionnement de notre République, de notre démocratie.
06:09C'est vrai que c'est une démocratie dont on a constaté désormais
06:12depuis l'instauration du quinquennat et surtout de l'alignement des deux élections,
06:17la présidentielle et législative, que cette démocratie, elle ne respire pas assez.
06:23Emmanuel Macron n'était pas le premier à en faire le constat.
06:26Donc ramenez un petit peu de souffle là-dedans.
06:29Pourquoi pas ?
06:30C'est vrai qu'en revanche, le moment, il est extrêmement risqué.
06:33C'est vrai que oui, le RN aujourd'hui…
06:35Qu'est-ce qu'il avait comme alternative ?
06:37C'est ça.
06:38En réalité, quand on fait, quand on essaie de faire le tour, il n'y en avait pas vraiment.
06:41Il n'allait pas rechanger de premier ministre.
06:43On voit bien que ça n'a aucun effet.
06:45Pourquoi pas ?
06:46Parce que d'abord, Gabriel Attal vient d'arriver.
06:49Il aura eu cinq mois.
06:51Il a proposé, semble-t-il, de partir.
06:54Oui, apparemment.
06:55Le président de la République.
06:56Oui, ça en effet, le bric a couru.
06:57Et apparemment, le président lui aurait dit mais non, tu n'es pas le fusible.
07:00C'est toi qui pourrais mener à la campagne.
07:02Bon, on a vu avec quel succès lui-même et le président en personne ont mené à la campagne.
07:07On a vu le désastre que la campagne européenne et le désastre auquel ça aboutit.
07:10Mais cette alternative, on voit bien que ça ne marche pas.
07:13Romain Niman, l'opinion y est assez indifférente.
07:17Qu'est-ce qu'il y avait d'autre ? Un référendum, pourquoi pas.
07:20Mais sur quoi ? Je vais laisser mes confrères.
07:22Mais je ne sais pas vraiment quelles alternatives il aurait pu y avoir.
07:25En dehors de laisser traîner les choses jusqu'en gros l'automne avec des motions de censure qui se profilaient sur le budget.
07:32Allez, on poursuit après le Philinfo.
07:3420h10, Sophie Tussaud.
07:37Tractation en politique avant les législatives.
07:39Du 30 juin et du 7 juillet, Jordan Bardella tend la main aux Républicains.
07:44Le président du RN qui s'est réuni aujourd'hui avec Marine Le Pen et Marion Maréchal.
07:49Pas d'accord pour le moment entre le Rassemblement National et Reconquête.
07:54Autre discussion à gauche.
07:56LFI, les communistes et les Verts se sont réunis au siège des écologistes.
08:01Objectif affiché, un nouveau front populaire.
08:04L'EPS s'est également joint aux discussions.
08:07Plus de 350 personnalités du monde politique, intellectuel et artistique appellent avant les législatives.
08:14Anticipées à une union des gauches et des écologistes, ils ont signé une tribune dans le journal Le Monde.
08:20La campagne pour ces législatives sera donc rapide, à peine trois semaines pour le premier tour.
08:26Le dépôt des candidatures devra se faire à partir de mercredi et jusqu'à dimanche soir à 18h.
08:33Les agitations politiques qui ont fait fléchir la bourse de Paris aujourd'hui.
08:38Le CAC 40 limite toutefois ses pertes et clôture ce soir en baisse de 1,35% à 7.893 points.
08:55On essaie d'imaginer ce qui est passé dans la tête du président de la République
08:59en annonçant hier cette dissolution de l'Assemblée Nationale.
09:02Henri Vernet est là pour le Parisien aujourd'hui en France, Alexandra Schwarzbrot pour Libération,
09:06Antoine Moret pour France Culture et Benjamin Moret le politologue.
09:10Parce que dans la majorité c'est vrai qu'il y a quelques nuances qui ont été exprimées.
09:16D'autres qui sont, vous allez nous le dire peut-être, pas dites publiquement mais ça secoue pas mal.
09:23Celle qui a parlé par exemple c'est Yael Brune-Pivet, la présidente de l'Assemblée Nationale
09:27qui était au 4 Vérités ce matin sur France 2.
09:30Je pense qu'il y avait un autre chemin qui était le chemin d'une coalition, d'un pacte de gouvernement.
09:36Le président de la République a estimé en conscience que ce chemin n'existait pas.
09:40Il a pris ses responsabilités et je prends acte de cette décision évidemment.
09:45Vous comprenez ? Quelqu'un a des infos particulières sur le fait qu'elle prenne cette liberté ?
09:51Cette décision est impopulaire fondamentalement dans la majorité pour au moins deux raisons.
09:55La Constitution de la Vème République, il faut bien le comprendre, a été pensée, construite pour gérer des majorités relatives.
10:00Michel Debré ne pensait jamais qu'il y aurait de majorité absolue.
10:02Ça n'avait jamais existé avant 1962.
10:05Or le suffrage universel à deux tours, on le pratique depuis le Second Empire.
10:08Donc on pouvait continuer à tenir comme ça du point de vue parlementaire.
10:12De l'autre côté, lorsque vous ne prévenez pas vos troupes et qu'il y a deux semaines de campagne,
10:16il ne faut pas oublier qu'il faut faire des emprunts pour pouvoir faire campagne.
10:19Il ne faut pas oublier qu'il faut trouver les candidats, qu'il faut essayer de labourer sa circonscription pour essayer d'être réélu.
10:24Ils n'ont pas été prévenus, ils n'ont pas eu le temps de se préparer.
10:26La pari politique n'est pas derrière.
10:28Donc on peut comprendre que des députés qui prennent le vent de face avec un RN à 30%
10:32et qui, qui plus est, n'ont pas eu le temps de préparer le terrain, ne soient pas particulièrement heureux de la décision du chef de l'État.
10:38C'est un peu ce que je voulais dire en qualifiant ça d'irresponsable.
10:42Parce qu'en effet, on voit bien que ça tangue, ça tangue dans son entourage.
10:47Je crois qu'il y en a assez de ce côté jupitérien où je prends, je décide et vous me suivez.
10:54On en a entendu beaucoup aujourd'hui.
10:57Jean-Louis Bourlange du côté du Modem, par exemple, dit qu'il n'y retournera pas.
11:01Vous en avez d'autres en tête ?
11:03On sent que pour l'instant, les gens ne s'expriment pas tous publiquement
11:08parce que l'heure est tellement grave que personne ne veut être considéré comme responsable d'une scission.
11:14Mais au fil des jours, on va voir de plus en plus de gens s'exprimer, de la majorité.
11:20Joël Giraud aussi s'arrête depuis renaissance.
11:22Et d'un mot, ça peut être une limite.
11:23Parce qu'admettons que le scénario rêvé d'Emmanuel Macron s'avère.
11:26Il a une majorité absolue demain.
11:28Mais il ne peut quand même pas se représenter.
11:29Et donc le député au renaissance de demain dans cette majorité absolue fictive
11:33n'aura qu'une envie, c'est de se trouver un nouveau candidat, un nouveau champion.
11:36Et avec une majorité qui lui en veut, avec une majorité en capilotade,
11:40il risque d'y avoir une assemblée tout aussi difficile à tenir et à gouverner
11:43que la précédente avec une majorité relative.
11:45Ce qui rend encore un peu plus aléatoire ce pari.
11:48Son pari, en fait, c'est de transformer le tous contre Macron en tous contre l'ERN.
11:53Le premier sondage qu'on a ce soir nous montre que ça va être compliqué.
11:59Ça va être compliqué, bien sûr.
12:00Parce qu'il donne en gros, je crois que c'est un Harris-Tolunay qui parle de 220 à 240.
12:06Le chiffre exact, la fourchette en ce moment à ce stade, c'est 235 à 265 sièges pour l'ERN.
12:12On va le rappeler à 88.
12:15La majorité, ensemble, est donnée entre 125 et 155.
12:20Ils en avaient pratiquement le double de 149 jusqu'ici.
12:25Et alors, ils ont sondé la NUPES dans l'état actuel de la NUPES,
12:29ce qui n'est pas forcément difficile à dire.
12:32Pour l'instant, ils étaient 153.
12:33Ils seraient entre 115 et 145.
12:35Donc, ils perdraient un peu.
12:36Quant aux LR associés aux divers droits, ça donne un total de 40 à 55 sièges.
12:40Oui, mais tout va bouger dans les jours et les sondages.
12:42Mais c'est des ordres de grandeur qui montrent en tout cas qu'une majorité absolue ERN,
12:47puisque c'est ça le but, en fait, ou pas.
12:50Je veux dire, non, mais c'est le but pour l'ERN.
12:52C'est le but pour l'ERN, mais c'est le but à éviter.
12:54Mais une majorité absolue ou une majorité plus trouvable, on va dire, pour la majorité actuelle, ça paraît illusoire.
13:01Ça paraît très difficile.
13:03Après, on voit bien aujourd'hui la dynamique à quel point elle souffle en faveur du ERN.
13:0832%, c'est quand même quasiment 32%.
13:12C'est quand même un niveau qui a été rarement atteint.
13:15Et puisque vous parliez de projections et de sondages,
13:17notre partenaire commun Ipsos avait fait des projections il y a quelques mois,
13:22donc bien avant qu'on soit vraiment dans ce souffle des européennes et qui n'écartait pas une possibilité.
13:28Alors, évidemment, ce n'était que des sondages comme celui-ci,
13:31mais qui n'écartait pas même une possibilité de majorité absolue pour l'ERN.
13:34Donc on voit à quel point c'est en effet un pari risqué pour le président.
13:38C'est-à-dire, c'est vrai, de transformer en quelque sorte le rejet de lui-même,
13:42qui est quand même puissant, puisque ce qui s'est passé hier,
13:45c'est largement un désaveu qui est porté à son endroit,
13:48puisqu'il a fait campagne au premier chef avec Gabriel Attal dans les derniers jours.
13:54Mais on voit mal comment cela pourrait se retourner.
13:58Alors on l'a évoqué tout à l'heure.
14:00C'est vrai qu'il y a ce pari aussi du front anti...
14:05Du barrage républicain, du front anti-ERN.
14:08Enfin, ça a été assez souligné ces dernières séchances électorales.
14:12Ça n'a pas fonctionné.
14:13Donc pourquoi est-ce que ce serait le cas sur ce coup-ci ?
14:17Non, c'est vraiment...
14:18C'est un pari risqué, mais c'est aussi après tout...
14:21En quelque sorte, le président, il joue...
14:23Alors peut-être s'illusionne-t-il totalement.
14:26Il joue sur le lien qu'il croit, malgré tout, avoir conservé avec les Français.
14:31Il veut revenir...
14:32C'était d'ailleurs assez dit hier par ses conseillers,
14:34qui ont débriefé un petit peu cette annonce totalement étonnante,
14:38même sidérante, en expliquant qu'après tout, En marche,
14:42les racines d'En marche, c'est l'audace.
14:44C'est vraiment...
14:45C'est justement donner la parole au peuple.
14:46D'ailleurs, je veux dire, ils n'étaient pas avares de référence
14:49en citant à coups, aux mains d'Est-France,
14:51qui serait l'un des modèles de Macron, avec justement ce recours au peuple.
14:55En citant également Raymond Aron, pour qui l'histoire était tragique.
14:58Ben oui, ça risque d'être le cas.
15:00Mais on voit où l'audace nous a menés.
15:04C'est quand même quelqu'un qui ne mesure pas,
15:07il n'entend pas le niveau de rejet...
15:10De colère.
15:11Manifestement, non.
15:12Il n'entend pas.
15:13C'est passé lors des élections européennes, pardon.
15:15C'est passé lors des élections européennes.
15:17Qu'est-ce qui explique le mauvais score de Valérie Ayé ?
15:19C'est pas tant que son électorat était voté Bellamy ou Glucksmann,
15:22c'est que les électeurs centristes, il faut y arriver,
15:24parce que c'est des électeurs très mobilisables aux élections intermédiaires.
15:26Ce sont des mobilisés.
15:27Ils n'ont pas envie de soutenir la majorité.
15:29Donc ça montre que dans le propre électorat d'Emmanuel Macron,
15:32il y a un élément de rejet et que l'effet barrage ne marche pas,
15:35y compris dans l'électorat de centre-droite et de centre-gauche.
15:38Et ça, c'est très révélateur.
15:39C'est un électorat qu'il n'a jamais abandonné depuis 2019.
15:42Donc aujourd'hui, en effet, il est assez probable
15:44qu'il s'illusionne sur sa capacité à remobiliser cet électorat.
15:48La période du grand débat où il n'y était pas revenu,
15:50semble passer et révolue.
15:52Je voudrais qu'on s'interroge dans quelle mesure
15:54il y a un mouvement de fond et d'adhésion,
15:57c'est ce que disaient beaucoup les sondeurs avant, au RN.
16:00On va écouter deux électeurs, brièvement,
16:02pris parmi beaucoup d'autres,
16:04mais qui illustrent peut-être,
16:06qui donnent déjà des éléments de réponse,
16:08et puis on en parle.
16:09Deux électeurs, une jeune femme en Bretagne
16:11et un avocat à Paris.
16:13Je veux retrouver ma France.
16:16Je veux revoir mon pays comme quand j'étais petite.
16:19De voir tous ces émigrés, moi, ça m'insupporte.
16:22Et tous ces délinquants,
16:24bon, il n'y a pas que les émigrés non plus,
16:25mais tous ces délinquants,
16:26ces parents qui ne savent pas gérer leurs gosses,
16:28réinstaurer un peu de l'ordre et du respect.
16:32Pas sur Plumelègue, mais surtout quand je regarde les infos,
16:35dans les grandes villes comme Paris.
16:37Avec mon mari, on a même arrêté de regarder les infos,
16:39tellement ça nous horripile tout ça.
16:41Est-ce que le Front National est un parti extrémiste ?
16:43Moi, je ne le pense pas, sincèrement.
16:45Je n'ai plus ce problème-là.
16:46Je n'ai jamais voté RN depuis la première fois.
16:47Pour voir ce que ça m'a changé,
16:48c'est ce qu'ils sont capables de faire.
16:49Parce que ça fait des années qu'on ne leur donne pas la chance.
16:51Mais là, franchement, j'ai envie de voir ce que ça va donner.
16:53C'est une curiosité, en fait, si vous voulez, intellectuelle.
16:55Moi, c'est ce qui me concerne.
16:56– Antoine Marais, vous qui suivez l'extrême droite depuis longtemps,
16:59pour France Culture,
17:00l'oral bowl est la curiosité, c'est ça ?
17:03– Oui, il y a un effet de curiosité.
17:05On se dit, tiens, on n'a jamais essayé,
17:07donc pourquoi pas essayer,
17:08pourquoi pas leur donner leur chance ?
17:10Ce qui est intéressant, les deux personnes qu'on a entendues,
17:13c'est un avocat à Paris,
17:14un avocat à Paris, à priori,
17:15ce n'est pas forcément quelqu'un qui sociologiquement
17:19ni géographiquement est amené à voter RN.
17:22Et puis, il y a cette dame également en Bretagne.
17:24Jusqu'à présent, la Bretagne avait plus ou moins été épargnée.
17:27– Les agents municipaux a plus ou moins accepté.
17:29– Voilà, la Bretagne était plutôt épargnée par le RN.
17:34Donc, est-ce que c'est un vote d'adhésion, un vote de rejet ?
17:38C'est plus qu'un vote de rejet maintenant,
17:40quand on fait la droite nationale,
17:42l'extrême droite, à peu près 40%,
17:44non, on n'est plus simplement dans le rejet,
17:46il n'y a pas 40% de Français qui rejettent.
17:49– Benjamin Morel ?
17:50– Quand vous regardez, on dit souvent l'électorat est plus à droite,
17:53ce n'est pas si évident.
17:54Quand vous prenez les enquêtes d'opinion,
17:56aujourd'hui, il y a surtout une désaffiliation politique de l'électorat.
17:58En revanche, si vous prenez les sujets identité et immigration,
18:01il y a clairement une droitisation.
18:02Sur les sujets sociaux, en revanche,
18:04prenez par exemple une enquête qui avait été faite par la FI
18:07un an avant les dernières présidentielles.
18:09La FI avait sondé tout par Harris.
18:11La FI avait sondé toutes les dispositions économiques de son programme.
18:16Résultat, 70% des Français sont d'accord avec les dispositions en question.
18:20Ça permettait à la FI d'aller sur les plateaux et de dire
18:23regardez, les Français sont d'accord avec nous,
18:25que sur les sujets économiques.
18:26Ça veut dire quoi ?
18:27Sur les sujets immigration, identité, l'électorat est très à droite.
18:30Sur les sujets sociaux, l'électorat est très à gauche.
18:33Marine Le Pen parle de social et d'immigration.
18:36Il y a une combinaison qui aujourd'hui, on peut le regretter,
18:38mais est majoritaire dans l'opinion.
18:40À ça, vous ajoutez que la diabolisation ne fonctionne plus.
18:43C'est ça que veulent dire ces enquêtes en réalité.
18:45L'électorat de centre droit, CSP+, retraités, etc.
18:48Aujourd'hui, le RN ne fait plus peur à des électorats
18:50qui, naguère, étaient des électorats très opposés au RN.
18:53Et crédibilisation, la stratégie de la cravate,
18:55elle a semblé amarchée depuis deux ans.
18:57Et donc l'idée que ce parti arrive au pouvoir,
18:59aujourd'hui, pour une partie de l'électorat,
19:01n'apparaît pas comme étant quelque chose de délirant.
19:03Et ce qui est très inquiétant, c'est qu'il y a beaucoup de jeunes.
19:06C'est le succès, et ça c'est l'effet Bardella sur TikTok.
19:09L'effet, en effet, costard-cravate,
19:12qui fonctionne à plein auprès des jeunes
19:15qui ont l'impression que c'est des gens qui ont réussi,
19:18qui arrivent, qui ont l'avenir devant eux.
19:20Et il y a ça, et le vote de tous ceux qui se sentent abandonnés,
19:25qui n'en peuvent plus du manque de profs,
19:28du manque de médecins, dans des endroits
19:31où il n'y a plus rien, il n'y a plus que des boîtes vocales.
19:34Et ça, les gens ne supportent plus.
19:36Et du coup, il y a toute cette colère-là, ce ras-le-bol-là,
19:38qui s'exprime aussi dans le vote erraine.
19:41Et ça, c'est quelque chose, malheureusement,
19:43qu'on sent monter depuis un moment,
19:45qu'on a tous, les uns et les autres, décrits
19:48sur les plateaux ou dans nos journaux, sur nos sites,
19:51et qu'Emmanuel Macron, que la majorité,
19:54n'a pas compris, n'a pas vu, n'a pas senti.
19:57– On va voir juste après le Fil info
19:59comment peuvent-ils espérer transformer ça en une majorité,
20:04avec quel type d'accord aussi ?
20:06Mais d'abord, le Fil info, puisqu'il est 20h23, Sophie Tussaud.
20:11– Les candidatures pour le premier tour des législatives, le 30 juin,
20:14devront être déposées à partir de mercredi et jusqu'à dimanche 18h.
20:18Les partis ont déjà commencé à s'organiser.
20:21Réunion, cet après-midi, au siège des écologistes,
20:24à Paris, de LFI, des communistes, des verts et des socialistes.
20:27Réunion également du côté de l'extrême droite.
20:30Pas d'accord, pour le moment,
20:32entre le Rassemblement national et Reconquête.
20:34Le président du RN se dit, en parallèle, prêt à discuter
20:37avec des personnalités qui ne sont pas issues de son mouvement.
20:41Dans le camp présidentiel, Emmanuel Macron s'exprimera demain
20:45pour détailler les axes et les thèmes de la campagne.
20:48Le président, qui était aujourd'hui à Tulle, en Corrèze et à Horadour-sur-Glane,
20:52il y a commémoré, au côté du président allemand,
20:54le 80e anniversaire des massacres de civils par les SS
20:57des 9 et 10 juin 44.
20:59Anthony Blinken doit rencontrer Benjamin Netanyahou ce soir à Jérusalem.
21:03Le secrétaire d'Etat américain est à nouveau au Broche-Orient
21:06pour défendre un plan de cesser le feu.
21:08Il était un peu plus tôt au Caire et à New York.
21:11Le conseil de sécurité de l'ONU doit voter ce soir
21:14sur un projet de résolution américaine qui soutient une proposition de trêve.
21:27On parle de ce succès du RN hier.
21:29On essaie de comprendre pourquoi.
21:30On essaie de comprendre la suite.
21:31Aussi d'imaginer la suite avec Henri Vernet, du Parisien Aujourd'hui en France,
21:35Alexandra Schwarzbrot de Libération.
21:37Benjamin Morel est là, maître de conférence en droit public à Paris 2.
21:41Et Antoine Marrette, qui suit l'extrême droite à France Culture.
21:45On entendait ces deux électeurs, ras-le-bol, curiosité.
21:49Et vous voulez réagir, Henri Vernet, sur ce que disait Benjamin Morel aussi.
21:54Oui, qui avait évoqué la notabilisation,
21:56qui avait marché en quelque sorte du RN en deux ans d'assemblée
21:59et qui a montré ce que vous avez appelé la stratégie de la cravate,
22:02qui en effet s'est tenu d'une certaine manière,
22:05de manière beaucoup plus civique,
22:07beaucoup plus responsable, pour reprendre un terme,
22:10à l'Assemblée que leur collègue de LFI,
22:12qui a été dans une stratégie totalement inverse
22:15de ce qu'on a appelé la bordélisation.
22:18Passez-moi le terme.
22:19Mais enfin, il a été employé.
22:20Et c'était une façon, justement, de provoquer et d'attirer.
22:23Et notamment dans la campagne très axée sur Gaza,
22:26sur la Palestine ces dernières semaines.
22:28Et c'est frappant de voir à quel point,
22:30aussi bien dans l'intervention d'Emmanuel Macron hier,
22:32en justifiant cette dissolution,
22:34que depuis, quand on entend les différents ténors
22:37de la Macronie, les ministres, etc.,
22:39enfin ténors, si on peut dire, de ce qu'il en reste en tout cas,
22:41qui viennent sur les plateaux et qui commencent la campagne,
22:44à quel point cette idée de restauration du civisme,
22:48de restauration de l'ordre,
22:50de restauration de quelque chose,
22:52comment dire, en quelque sorte d'une assemblée d'institutions,
22:56d'un système politique qui marcherait mieux,
22:58devient presque un argument de campagne,
23:00devient même vraiment un argument
23:02pour lequel il faut ramener cet ordre.
23:04Et donc, voilà pourquoi je dissous.
23:06Mais sauf que ça, c'est vraiment pas le problème du RN.
23:09Au contraire, eux sont presque devenus les garants,
23:12les tenants de cet ordre.
23:14Et donc, il n'y a aucune raison que ce soit un argument
23:17pour aller voter pour les candidats macronistes.
23:21Donc c'est peut-être là qu'il peut y avoir une erreur d'appréciation.
23:24Et quand on arrive au bout de ce raisonnement,
23:26en fait, on voit que le modèle de dissolution,
23:29c'est évidemment pas la dissolution totalement ratée, calamiteuse,
23:32l'expérimentation hasardeuse, comme avait dit Jean Seurat,
23:34de Chirac en 97.
23:36Non, c'est la dissolution du général De Gaulle en 68
23:40pour mettre fin à la chianlie.
23:42Et on voit ce qu'on avait appelé la chianlie,
23:44donc les gaullistes, c'est-à-dire mai 68,
23:46et tout ce qu'il y avait pu y avoir dans le pays.
23:49Et c'est vrai que cette dissolution-là,
23:51elle avait ramené une vague de députés gaullistes jamais vues.
23:56Et donc c'est un petit peu ça le modèle,
23:58mais sauf que là, en l'occurrence, il n'y a vraiment aucune raison
24:01que ça se passe de la même manière, cette fois-ci, pour le grand Macron.
24:05Alors, pour le RN, le sujet, c'est d'élargir encore.
24:10Ils ont fortement progressé dans les urnes,
24:14hier, et les projections qu'on donnait tout à l'heure
24:17du sondage de Theluna Harris Interactive pour Challenge
24:20et M6 le montrent, mais ils ne sont pas à une majorité absolue.
24:25Antoine Marrette, comment ça se passe, là, en ce moment ?
24:27Donc, il discute avec Reconquête, avec Marion Maréchal,
24:29qui était cet après-midi aussi à l'URN.
24:31— Pas avec Reconquête, avec Marion Maréchal.
24:33— Exact. Il faut expliquer la nuance.
24:35— Oui. Alors, il a été dit dès le départ que des discussions
24:38pourraient avoir lieu avec certaines personnes
24:40de bonne volonté, au sein de Reconquête, au sein de LR,
24:43mais pas de discussion ou d'accord de parti.
24:46Ça veut dire que ça va se jouer dans un certain nombre de circonscriptions.
24:49Il pourrait y avoir des accords.
24:51Parce que l'URN, qui ne s'attendait pas du tout
24:53à ce qu'il y ait une dissolution...
24:55Moi, j'étais hier au QG de Marine Le Pen et Jordan Bardella.
24:59Ils ont été les premiers surpris.
25:01Ils réclamaient la dissolution.
25:03— Ils ne pensaient pas que ça irait si vite.
25:05— Mais ils ne pensaient pas que ça irait si vite.
25:07Et donc, ils ont été surpris. Ils ont été un peu pris de court.
25:09D'ailleurs, Marine Le Pen a fait son discours
25:11après Emmanuel Macron, finalement,
25:13parce qu'elle ne s'attendait pas du tout à cette nouvelle.
25:15Maintenant, ils sont en train de se rendre compte
25:18qu'une majorité relative sans majorité absolue,
25:21ça risque d'être très compliqué.
25:23Parce que si vous avez moins de 289 députés
25:27et que vous êtes RN au gouvernement,
25:30ça veut dire que vous allez avoir des motions de censure sans arrêt
25:33qui peuvent être votées.
25:35Et là, on sera face à un problème majeur
25:38qui est non pas une majorité vraiment relative,
25:41mais une France complètement ingouvernable,
25:44une assemblée ingouvernable.
25:45— Alors, Louis Alliot, le maire RN de Perpignan,
25:48qui était sur France Info ce soir,
25:50dit qu'ils sont aussi, au cas par cas,
25:53en train de discuter avec quelques députés.
25:57Voyons, on va écouter comment il formulait tout ça
26:00sur France Info. Écoutez.
26:01— Bien sûr, ils dirigent des villes
26:03et leur parti politique fait 4,2% chez nous.
26:06Comment voulez-vous qu'ils continuent à gérer des villes
26:08alors qu'ils ne représentent pratiquement plus rien ?
26:10Donc nécessairement, ils vont...
26:13Ils commencent à discuter avec nous
26:15pour les élections à venir.
26:17Et c'est normal, parce que je sais qu'on ne gagnera pas,
26:19nous, seuls, dans toutes les circonstances,
26:22et notamment dans la vie politique locale,
26:25nous aurons besoin d'alliances pour gouverner
26:27des départements, peut-être des régions,
26:29et en tout cas des collectivités locales.
26:31Donc la porte est ouverte à toutes les négociations possibles
26:34à l'échelle locale, notamment avec un certain nombre
26:37de LR ou d'ex-LR, ou tous ceux qui, aujourd'hui,
26:39gèrent les collectivités.
26:41— Voilà. Et des députés sortant en LR, notamment,
26:43qui avaient voté la motion de censure
26:45contre la réforme des retraites.
26:46En fait, c'est un des critères, Benjamin Morel,
26:48qui permet d'en imaginer combien ?
26:50Enfin, c'est 2, 3, 4, il y en avait eu une vingtaine,
26:52dans ce qu'il y a, par exemple.
26:53— C'est très compliqué à dire.
26:54C'est-à-dire que c'est même paré, d'ailleurs,
26:55du côté de la majorité.
26:56Si jamais vous êtes isolé à une élection législative,
26:58on y reviendra sans doute quand on parlera de la gauche,
27:00mais vous êtes mort.
27:01Le mode de scrutin est fait pour favoriser les alliances.
27:03Et donc, si vous êtes un député LR et qu'il y a eu
27:05beaucoup de votes RN dans votre circo aux européennes,
27:07eh bien, vous avez un choix binaire.
27:09Soit vous cherchez du côté du RN et vous rentrez
27:12possiblement dans une stratégie d'alliance.
27:14Soit vous essayez de sauver les meubles avec la majorité.
27:16Dans tous les cas, vous êtes pris en étau.
27:18— Eh bien, on va réfléchir là-dessus.
27:20Le temps de laisser passer le point sur l'info,
27:23puisqu'il est 20h30 et on poursuit après.
27:25...
27:31— Et bonsoir, Thomas Giraudot.
27:33— Bonsoir, Bérengère. Bonsoir à tous.
27:356 jours, 6 jours pour trouver des accords, faire alliance
27:38et présenter des candidats communs aux législatives.
27:41La date limite de dépôt des candidatures, c'est dimanche.
27:44À l'extrême-droite, réunion dès aujourd'hui entre
27:46Marion Maréchal de Reconquête, Jordan Bardella et Marine Le Pen
27:49du Rassemblement national. Pas d'accord signé.
27:51Les discussions se poursuivent.
27:53Le président du RN élargit le spectre et dit avoir eu
27:56des discussions avec des cadres des Républicains.
27:59À gauche, les responsables des quatre partis
28:01qui ont formé la NUP en 2022 sont de nouveau réunis ce soir
28:04au siège des Verts après une rencontre informelle
28:06plus tôt dans la journée.
28:08Le premier secrétaire du PS, Olivier Faure,
28:10a notamment emboîté le pas du député LFI, François Ruffin,
28:13et évoque un nouveau front populaire.
28:15En Allemagne, le parti d'extrême-droite
28:17arrivait en deuxième position.
28:19L'AFD exclut de ses futurs eurodéputés au Parlement
28:21la tête de liste lors de la campagne Maximilian Kras
28:24suite à plusieurs scandales.
28:26Il a notamment estimé qu'un soldat SS
28:28n'était pas automatiquement un criminel.
28:30Dans le Var, un homme est mis en examen
28:32pour homicide volontaire.
28:33Sa femme est morte vendredi.
28:35Elle est tombée du deuxième étage de leur appartement.
28:37Les enquêteurs parlent d'un différent violent
28:39au sein du couple.
28:40Votre facture de gaz va augmenter
28:42de 10% en moyenne le mois prochain.
28:44Conséquence de la hausse des coûts de distribution,
28:46explique la commission de régulation de l'énergie.
28:49Si le tour de France Femmes partira de Bretagne
28:51l'an prochain, première étape au départ de Vannes,
28:53la deuxième ira de Brest à Quimper.
29:04En compagnie ce soir d'Alexandra Schwarzbrot,
29:06directrice adjointe de la rédaction de Libération,
29:09Antoine Marrette, qui suit l'extrême-droite
29:11au service politique de France Culture,
29:13Henri Vernet, rédacteur en chef adjoint
29:15au Parisien Aujourd'hui en France,
29:17Benjamin Morel, politologue et maître de conférences
29:19en droits publics à Paris 2,
29:21Panthéon, Assas.
29:22Sur les discussions en cours au RN,
29:24si on essaie d'être un peu précis pour ce qu'on en sait,
29:26Antoine Marrette, avec Marion Maréchal,
29:29ça a des chances d'aboutir ?
29:31Ça a des chances d'aboutir
29:33avec certaines personnes.
29:35Marion Maréchal, a priori, n'est pas candidate
29:37aux législatives, elle était aux européennes.
29:39Mais le but, très clairement,
29:41de la part du RN, c'est de tuer
29:43Reconquête en court-circuitant Éric Zemmour.
29:45Et c'est assez efficace.
29:47Vous avez eu, là, une mise en scène
29:49absolument extraordinaire.
29:51Vous voyez Marion Maréchal arriver
29:53devant les nuées de photographes.
29:55Ensuite, chacun,
29:57à leur tour, sort
29:59et puis fait une petite déclaration.
30:01Si les choses avaient été discrètes,
30:03les intentions auraient été
30:05sans doute autres et beaucoup plus stratégiques
30:07avec une vraie volonté d'alliance.
30:09Ils peuvent s'entendre sur les programmes,
30:11parce que dans tout ça, on ne parle jamais des programmes.
30:13Mais le RN, il n'y a aucun intérêt.
30:15D'abord parce que Reconquête
30:17permet de modérer l'image du parti
30:19au sein de l'électorat centriste.
30:21Et puis, deuxième élément, le RN n'a pas de problème
30:23de premier tour. Le problème de la gauche,
30:25c'est qu'elle a du mal à franchir le premier tour.
30:27Donc elle doit s'unir, le RN, dans les circos qu'il peut prendre
30:29et quasiment directement au premier tour.
30:31Il n'a pas intérêt à s'allier avec un parti
30:33avec qui il devrait faire des alliances
30:35et potentiellement à qui il devrait donner des circonscriptions.
30:37Donc le RN a plus besoin
30:39d'un Reconquête qui est à l'extérieur
30:41plutôt que toute stratégie d'alliance avec lui.
30:43Ils font semblant de discuter là ?
30:45Ils discutent avec Marion Maréchal.
30:47Ce qui permet à Marion Maréchal potentiellement
30:49de justifier une rupture avec Éric Zemmour.
30:51Mais ils ne discutent pas avec Éric Zemmour.
30:53C'est un calcul
30:55aussi peut-être entre Jordan Bardella
30:57et Marine Le Pen.
30:59C'est quelque chose qui se joue aussi de ce genre là ?
31:01On peut tout à fait imaginer
31:03que ce soit une volonté de Marine Le Pen
31:05de remettre en avant Marion Maréchal
31:07au détriment de Jordan Bardella
31:09qui commence à prendre beaucoup d'importance
31:11au sein du Rassemblement National.
31:13Henri Vernet, je vous vois au pied de la tête.
31:15Oui, parce que là pour l'instant...
31:17Alors c'est vrai, je suis entièrement d'accord
31:19que cette question-là, ce problème, va se poser.
31:21Parce que deux ans, c'est long, comme dirait l'autre.
31:23C'est même d'ailleurs trois ans
31:25jusqu'à la présidentielle.
31:27Donc bien sûr qu'il y a du tirage très sérieux
31:29entre les deux. Néanmoins, c'est un peu tôt.
31:31Parce que là, très clairement,
31:33Marine Le Pen, plus tard que les autres
31:35dans son parti, s'est quand même engagée
31:37et attention, celui que le RN veut mettre,
31:39veut placer à Matignon, c'est bien Jordan Bardella.
31:41Il y a partage des rôles, là, qui est déjà
31:43dessiné de manière assez claire.
31:45A elle, la candidature à l'Élysée, alors ce sera la quatrième.
31:47Donc ça veut dire que ce sera quand même
31:49une tâche assez ardue.
31:51Et à lui, Matignon, pour...
31:53Enfin si, évidemment, en cas de victoire
31:55aux prochaines législatives.
31:57Donc ça, c'est assez établi. Alors faire revenir Marion Maréchal,
31:59je pense que c'est plus de l'ordre du symbolique.
32:01C'est en effet, comme vous l'avez dit très bien,
32:03une façon de bien montrer, de tuer Zemmour
32:05et de le piétiner. Parce que là, c'est vrai qu'ils ont
32:07sauvé les meubles quand même, en obtenant
32:09cinq élus au Parlement européen.
32:11C'était pas forcément...
32:13C'était pas gagné d'avance.
32:15Et surtout, il y avait une espèce...
32:17La campagne entre eux avait été
32:19épouvantable. Les couteaux étaient sortis
32:21entre Zemmour
32:23et Marion Maréchal.
32:25Donc là, on a l'impression que c'est assez
32:27ironique. C'est un petit peu Marine Le Pen
32:29qui fait une OPA, et Bardella
32:31qui font une OPA sur
32:33leur conquête. Allez, on ramène tout ça
32:35à la maison. – Alexandra Schwarzbord.
32:37– Ce qui est terrible, c'est, vous l'avez évoqué il y a quelques
32:39secondes, mais on parle,
32:41on est là en train de parler de
32:43questions purement politiciennes, de querelles
32:45d'hommes, de troc.
32:47On est quand même dans un monde,
32:49dans un danger, mais presque vital.
32:51D'ailleurs, ça, pour une fois,
32:53Emmanuel Macron avait dit quelque chose de très juste
32:55quand il avait dit que l'Europe était mortelle.
32:57Et il y a un danger
32:59mortel pour l'Europe, et même
33:01pour, peut-être, je dirais presque l'Occident,
33:03qui est montré du doigt,
33:05qui est détesté par
33:07toute une partie du monde pour
33:09notamment son soutien à Israël.
33:11On est donc dans une période
33:13cruciale, extrêmement
33:15dangereuse, et on voit à quel point
33:17cette classe politique française
33:19est vraiment médiocre, n'est pas
33:21à la hauteur de la situation,
33:23de la situation mondiale, parce que là,
33:25on est en train de parler de petits
33:27arrangements entre amis ou entre ennemis,
33:29alors que la situation
33:31demanderait d'être beaucoup plus à la hauteur.
33:33Et pas du contenu et pas des programmes.
33:35Absolument pas des programmes, et d'ailleurs, il y a très peu
33:37de programmes, notamment au RN,
33:39et c'est là où les gens s'illusionnent
33:41en pensant que ça va être mieux avec le RN,
33:43parce qu'il y a très peu
33:45de programmes et d'ambitions
33:47et de
33:49projets viables.
33:51C'est très frappant, quand même, aussi,
33:53on peut passer à la gauche, parce que
33:55la problématique est un peu identique.
33:57On connaît quand même des accords
33:59entre les composantes PS,
34:01PC, LFI et VER
34:03de cette ancienne NUPES,
34:05de ce qu'on les a pointé,
34:07les différences d'approche, et là, ils rediscutent
34:09ensemble. Alors, on va écouter Raphaël Glucksmann
34:11qui était ce soir au 20h de France 2,
34:13qui pose ses conditions
34:15pour une éventuelle union à gauche.
34:17D'abord, moi, je le dis
34:19en tant que tête de liste
34:21qui a été nettement
34:23en tête à gauche. Eh bien, il faut
34:25un cap clair.
34:27On ne va pas refaire la NUPES, là.
34:29Il y a eu une inversion des rapports de force.
34:31Je suis en tête à gauche.
34:33Voilà les conditions. Elles doivent être
34:35remplies. D'abord,
34:37un soutien indéfectible à la
34:39construction européenne. Ensuite,
34:41un soutien indéfectible à la résistance
34:43ukrainienne, car l'avenir du continent ukrainien
34:45se joue en Ukraine en ce moment.
34:47Un rejet,
34:49une abrogation de la réforme des retraites,
34:51de la réforme de l'assurance chômage
34:53et de la loi immigration.
34:55Une accélération de la transition
34:57écologique et, enfin,
34:59un rejet de la brutalisation
35:01de la vie politique. Des insultes,
35:03des fake news, des calomnies.
35:05Et si ces conditions
35:07ne sont pas remplies, on ne fait pas ça.
35:09– Est-ce que la gauche
35:11va réussir à s'unir
35:13là où elle n'a pas réussi à le faire
35:15depuis…
35:17ça a été de plus en plus compliqué
35:19depuis deux ans. – Deux éléments.
35:21D'abord, Raphaël Luxman dirige Place Publique,
35:23pas le Parti Socialiste. Et Olivier Faure…
35:25– Il sort, il aurait un succès aux européennes.
35:27– Evidemment, mais il ne contrôle pas l'organisation.
35:29Et ce qui va compter, c'est les députés,
35:31et notamment les députés sortants, socialistes, écologistes,
35:33communistes. Deuxièmement, pas de NUP en 2022,
35:35pas de groupe PC, pas de groupe
35:37EELV, peut-être pas de groupe
35:39PS, un groupe la FI,
35:41mais tout mini. Donc, en réalité,
35:43la logique, c'est celle du mode de scrutin.
35:45On peut le regretter, mais c'est la logique du mode de scrutin.
35:47Si vous partez en ordre dispersé, vous n'atteignez
35:49encore une fois pas le second tour. Si vous n'atteignez pas
35:51le second tour, vous n'avez pas de députés.
35:53Cette condition, elle est vitale pour la gauche.
35:55La gauche fait moins en 2022,
35:57en termes de voix, qu'en 2017.
35:59Mais elle a beaucoup plus de députés parce qu'il y a l'alliance.
36:01Et donc, si vous êtes un député
36:03communiste, écologiste, socialiste,
36:05vous savez que vous allez devoir passer par
36:07cette stratégie d'alliance, aussi douloureux
36:09que ce soit, c'est une nécessité
36:11tactique, politique, et absolument pas programmatique.
36:13La question, ensuite, c'est est-ce que
36:15c'est aujourd'hui possible ? Est-ce que
36:17il y a un accord qui serait
36:19un accord qui pourrait être reconfiguré ?
36:21Parce qu'en 2022, l'accord se fait sur la
36:23base du score Jean-Luc Mélenchon. Et donc, l'AFI
36:25impose ces conditions. Là, les rapports
36:27de force ont un peu évolué. Du point de vue
36:29du dispatchage des circos, ça peut changer.
36:31Est-ce que l'accord, il est global ? Est-ce qu'il est que
36:33sur les circos des sortants ? Il y a des marges de
36:35négociation. Mais si la gauche
36:37y va en ordre
36:39dispersé, elle perdra une grande partie
36:41de ses députés. Et in fine, c'est plutôt le pari
36:43d'Emmanuel Macron qui parie sur une campagne courte
36:45pour éviter cette alliance.
36:47La question, c'est avec ou sans Jean-Luc Mélenchon.
36:49Il se passe un truc très intéressant en ce moment
36:51quand même avec le projet de front
36:53populaire de François Ruffin.
36:55Là, il y a un vrai projet.
36:57Il y a une vraie idée.
36:59Et qui ne met pas Mélenchon au centre.
37:01On le voit bien.
37:03C'est vraiment un projet porté par François Ruffin
37:05avec l'effrondeur, une partie
37:07de l'AFI, les écologistes,
37:09Olivier Faure.
37:11Alors, on voit bien,
37:13ce soir, quand on entend Glucksmann,
37:15on voit bien que Glucksmann n'est pas du tout chaud
37:17pour ce front populaire. Mais
37:19il reste quand même quelques jours.
37:21C'est vital pour la gauche. Si la gauche ne s'unit
37:23pas, c'est foutu.
37:25Non seulement la gauche est foutue,
37:27mais le pays. Parce que là,
37:29ça veut dire que c'est le RN
37:31qui est à Matignon
37:33le 8 juillet.
37:35Là, il y a vraiment une nécessité vitale
37:37de s'asseoir sur les égaux
37:39et de
37:41s'unir.
37:43Alors, évidemment, là, je pense que
37:45beaucoup... Mélenchon porte
37:47une grande responsabilité. Je pense que Mélenchon
37:49a le devoir de
37:51s'effacer. En tout cas,
37:53de ne pas vouloir prendre le lead
37:55de ce front populaire.
37:57Là, c'est une question de vie ou de mort
37:59pour la gauche. Donc là, après,
38:01on parlait de responsabilité ou d'irresponsabilité
38:03au début. Là, je pense
38:05que la gauche et lui-même
38:07en prend une grosse partie.
38:09On va continuer à parler de Jean-Luc Mélenchon
38:11et puis on va rajouter un mot sur le tapis.
38:13C'est Laurent Berger. C'est un nom que sort du chapeau
38:15Raphaël Glucksmann ce soir comme une proposition
38:17pour Matignon. Vous nous direz ce que vous en pensez
38:19juste après le fil info de 20h41.
38:21Sophie Tussaud.
38:23Pas d'accord.
38:25Acté entre le Rassemblement national
38:27et reconquête pour les législatives
38:29des 30 juin et 7 juillet, mais Marion Maréchal
38:31exprime le souhait ardent
38:33d'un rassemblement entre les deux parties.
38:35Une partie de la gauche
38:37de son côté veut un nouveau
38:39front populaire. Réunion cet après-midi
38:41entre les filles, les communistes
38:43et les verts. Le PS a également
38:45pris part à cette réunion
38:47en cas d'une victoire de la gauche.
38:49Raphaël Glucksmann propose ce soir
38:51l'ancien secrétaire général
38:53de la CFDT Laurent Berger au poste
38:55de Premier ministre. Réaction
38:57des syndicats après le score
38:59du Rassemblement national. La CFDT
39:01indique qu'elle mobilisera
39:03toutes ses forces pour que l'extrême droite
39:05n'accède pas au pouvoir. Le premier syndicat
39:07de France se réunit ce soir
39:09avec la CGT. La Russie
39:11revendique de nouvelles avancées
39:13dans le sud-est de l'Ukraine, des gains
39:15avant de sommets cruciaux
39:17pour le pays dont le G7
39:19qui débute jeudi en Italie.
39:21L'épidémie de choléra à Mayotte
39:23prend de l'ampleur 161
39:25cas ont été détectés.
39:27Selon l'Agence régionale de santé,
39:29c'est 23 de plus que lundi dernier
39:31et près de la moitié
39:33des nouveaux malades sont potentiellement
39:35contagieux. Des millions de
39:37français vont voir leur facture de gaz
39:39augmenter à partir du 1er juillet
39:41une hausse de 11,7%
39:43en moyenne.
39:45France Info
39:4720h,
39:4921h, France Info
39:51les informés, Bérangère Bonte
39:53Autour de la table ce soir,
39:55Benjamin Morel, politologue, Antoine Marret,
39:57France Culture, Alexandre Achefard, Bloc de Libération
39:59et Henri Vernet du Parisien.
40:01En France,
40:03l'hypothèse de Laurent Berger qui surgit,
40:05puisqu'elle est mise sur la table par Raphaël Glucksmann,
40:07Henri Vernet.
40:09Sur le papier, ça paraît plutôt
40:11un coup tactique intéressant parce que
40:13Laurent Berger, il incarne vraiment quelque chose aux yeux des français.
40:15C'est l'homme qui s'est battu
40:17contre la réforme des retraites, qui a incarné
40:19cela et donc que d'ailleurs ça a été rappelé
40:21par Glucksmann dans son
40:23énumération.
40:25Qui pourra mettre tout le monde autour de la table ?
40:27Qui puisse mettre tout le monde sur la table ?
40:29En tout cas, certainement pas Mélenchon.
40:31Mélenchon, ça veut donc dire LFI.
40:33C'est quand même une composante, qu'on le veuille ou non,
40:35importante de cette gauche, même si
40:37en effet aujourd'hui, elle n'a pas la dynamique
40:39qu'a su trouver Glucksmann
40:41pour PS-Place publique.
40:43Quoique, à la fin de la campagne,
40:45la manière dont LFI
40:47sort avec un petit 10%,
40:49c'est quand même plus que ce qui
40:51leur était promis
40:53par les sondages.
40:55Là, on dirait quand même
40:57que cette sortie
40:59de Raphaël Glucksmann, qui veut
41:01avant tout vraiment couper l'herbe
41:03sous le pied, a un Mélenchon qu'on voit revenir.
41:05Parce que Mélenchon, pour lui,
41:07il serait hors de question de renoncer à la NUPS
41:09qu'il a quand même créée, qu'il a fondée.
41:11Rappelez-vous d'ailleurs, à un moment, il avait
41:13même voulu que tout cela
41:15soit réuni en un même groupe, qu'il n'y ait pas de différents
41:17groupes correspondant PS, OPC,
41:19AELV, etc. Il voulait vraiment que...
41:21Et sur les affiches, pendant la campagne électorale
41:23de 2022, il s'était bien mis
41:25en candidat Premier ministre,
41:27ce qui était là encore du jamais vu.
41:29Donc, on ne voit pas pourquoi, aujourd'hui,
41:31il renoncera à ça. Donc, il fera tout
41:33pour peser sur cette entité d'union.
41:35Évidemment, Raphaël Glucksmann
41:37tente ce coup-là. Là où c'est
41:39peut-être prématuré, c'est que... Et notamment
41:41avec un Laurent Berger, qui a quand même toujours
41:43donné l'image de quelqu'un de très responsable,
41:45on parle d'abord des idées,
41:47des programmes, des mesures qu'on va avancer
41:49avant de juste brandir
41:51une image comme cela. – C'est une cartouche qui est grillée,
41:53c'est un peu le risque.
41:55– Je pense qu'il a fait une erreur. – L'histoire ne dit pas, d'ailleurs,
41:57si Laurent Berger
41:59est d'accord et connaissant le bonhomme,
42:01pas sûr que ça lui plaise.
42:03– Je pense que Raphaël Glucksmann a fait une vraie erreur
42:05en balançant le nom de Laurent Berger.
42:07Enfin, en balançant. C'est trop tôt.
42:09Là, on n'est pas là-dedans.
42:11Là, il faut d'abord que la gauche
42:13s'unisse d'une façon ou d'une autre.
42:15Et ensuite, il sera
42:17toujours temps de penser à Laurent Berger
42:19ou à un autre. Laurent Berger est quelqu'un de très bien
42:21et quelqu'un qui a montré
42:23qu'il était tout à fait responsable,
42:25qui a su laisser sa place.
42:27Ils sont suffisamment rares,
42:29les personnages
42:31de pouvoir,
42:33de laisser leur place quand ils sentent
42:35que c'est le moment. Donc, il a plein de qualités.
42:37Mais là, on n'est pas…
42:39Ce n'est pas le moment, en ce moment. C'est trop tôt.
42:41Et j'ai peur que, du coup,
42:43ça grille, cette cartouche-là.
42:45– Qui, en soi, pouvait être une bonne idée.
42:47– Alors que, là, c'est le moment
42:49de l'union. Et il y a plein de
42:51tractations dans tous les sens. Il faut se réunir.
42:53Encore une fois, c'est une question de vie ou de mort.
42:55En six jours, qui croit
42:57raisonnablement qu'ils peuvent réussir à s'entendre ?
42:59– C'est une question de vie ou de mort pour eux.
43:01– Il y a plusieurs PS, maintenant, on est d'accord.
43:03Il y a le Malefort.
43:05Il y a le groupe Mélenchon
43:07et une autre partie des Insoumis.
43:09Il y a les communistes et les écologistes qui ne sont pas d'accord entre eux non plus.
43:11– Ce qui compte, c'est quand même les députés.
43:13Et les députés sont quand même une forme d'instinct de survie.
43:15Ce qui induit, possiblement, une alliance.
43:17– Et c'est un point essentiel, parce que tout à l'heure, vous évoquiez
43:19est-ce que le problème n'est pas Jean-Luc Mélenchon ?
43:21Il ne peut pas se faire sans Jean-Luc Mélenchon.
43:23– Pourquoi ? – Parce que, comme vous l'avez bien dit,
43:25la France Insoumise, c'est Jean-Luc Mélenchon.
43:27Il y a certes quelques députés dissidents. Ils sont minoritaires au sein du groupe.
43:29Par ailleurs, la France Insoumise est une structure très centralisée.
43:31Vous avez besoin d'argent pour faire campagne.
43:33– Et ça, ça ne serait pas sans Jean-Luc Mélenchon ?
43:35– Exactement. L'argent est tenu par le parti, par Jean-Luc Mélenchon.
43:39Donc, pas de Jean-Luc Mélenchon, ça veut dire, dans chaque circo,
43:47que vous avez par définition une la France Insoumise
43:49qui ne rentre pas dans l'affaire.
43:51– Un mot à Antoine Marais, et puis on file à Bruxelles,
43:53parce qu'on a beaucoup d'éclairages intéressants aussi à entendre de là-bas.
43:55– Six jours pour trouver un accord, c'est colossal.
43:57On se souvient en 2022 que la NUPES avait mis beaucoup plus de temps.
44:01Là, il n'y a plus que six jours avant de trouver les candidats.
44:05Et depuis, il y a eu des dissensions fortes au sein de la gauche,
44:09qui n'existaient pas avant. Il y a eu l'Ukraine, bien sûr.
44:11Alors, il y avait déjà le conflit en Ukraine en 2022.
44:15Mais là, les choses se sont enquistées.
44:18Il y a eu la stratégie de bordélisation, pour reprendre ce mot pas très joli,
44:24de LFI au sein de l'Assemblée nationale.
44:27On voit dans les déclarations de Glucksmann que ça pose problème.
44:31Et donc, les désaccords sont beaucoup plus importants et le temps est moins grand.
44:35– Tout ce qui s'est passé autour d'Israël, Gaza…
44:37– Exactement, évidemment, c'est fondamental.
44:39Mais oui, ce serait quand même un peu un déshonneur
44:41de passer aussi vite sur des différends aussi existentiels, aussi profonds.
44:44Et enfin, qui ont quand même marqué.
44:47– Bonsoir Fabien Cazot.
44:49– Bonsoir Bérangère, bonsoir à tous.
44:51– En direct de Bruxelles, vous prenez vos marques,
44:53puisque c'est vous qui allez succéder à Angélique Bouin
44:56comme correspondant de Radio France sur les questions européennes.
45:00Choses vues, entendues, analyses, aujourd'hui, à Bruxelles,
45:04au lendemain de ces élections européennes,
45:06notamment comment la droitisation et la poussée populiste en particulier sont perçues.
45:10Dites-nous.
45:11– J'ai envie de vous dire que ce qui me frappe ici,
45:13c'est une réaction finalement assez ambivalente.
45:17Alors évidemment, la France est un pays qui compte en Europe,
45:19c'est le deuxième pays qui a envoyé le plus de députés européens hier soir au Parlement.
45:24Sa vie politique est toujours scrutée de très près.
45:26Mais en même temps, ici à Bruxelles,
45:29les rapports de force traditionnels au Parlement, au niveau européen,
45:33sont respectés dans tout ce que la coalition peut avoir de stable
45:38entre le Parti populaire européen, les sociodémocrates et Renew,
45:42les centristes qui sont le troisième groupe.
45:44À E3, ils ont 400 sièges sur 720,
45:47donc la majorité absolue en coalition est assurée pour eux
45:52pour voter sur des textes parlementaires,
45:55comme ça a été le cas pendant les cinq dernières années.
45:57Donc il y a aussi une certaine stabilité qui ressort de tout ça au niveau européen.
46:01Alors après, une stabilité ou peut-être une sérénité apparente dans la mesure
46:07où il y a quand même beaucoup de questions,
46:09notamment ce groupe Renew dans lequel siègent les représentants macronistes.
46:13Ils sont troisième, mais ils sont maintenant talonnés par le groupe eurosceptique ECR,
46:18piloté par les partisans de Jurgen Miloni.
46:21Il y a encore 100 députés européens non inscrits,
46:24évidemment que les groupes vont courtiser,
46:27notamment les Allemands de l'AfD et les Hongrois de Viktor Orban aussi vers l'extrême droite.
46:32Et puis la question de ce cordon sanitaire,
46:35elle est quand même très floue ici à Bruxelles,
46:37jusqu'où il va falloir aller ou ne pas aller pour construire des majorités
46:41et faire avec le poids grandissant des formations eurosceptiques.
46:45Fabien Cazot, vous restez avec nous.
46:47On passe par le fil info puisqu'il est 20h50 et on revient à Bruxelles dans un instant.
46:51Sophie Tussaud.
46:54À la gauche, en quête d'une union,
46:56le PS s'est joint à la réunion de LFI, des communistes et des verts.
47:01En vue des législatives anticipées en quête d'une victoire de la gauche,
47:04Raphaël Glucksmann refuse une nouvelle nupèce
47:07et propose l'ancien secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger,
47:10au poste de Premier ministre.
47:11À l'extrême droite, pas d'accord pour le moment
47:14entre le Rassemblement National et Reconquête,
47:16le RN qui cherche l'élargissement et tend la main aux Républicains.
47:20Marine Le Pen se dit ce soir prête à ne pas présenter de candidats RN
47:24face à des candidats LR.
47:26Les candidatures pour le premier tour des législatives du 30 juin
47:30devront être déposées à partir de mercredi et jusqu'à dimanche 18h.
47:35Dans l'actualité, une policière en garde à vue dans la Manche
47:39pour homicide volontaire.
47:41Elle a tiré hier soir sur un jeune homme de 19 ans
47:43qui tentait de fuir un contrôle de police pour vitesse excessive.
47:46Deux autres personnes se trouvaient dans le véhicule.
47:49Un a été arrêté, l'autre est en fuite.
47:51Le défilé du 14 juillet, en version réduite cette année
47:54en raison des JO de Paris,
47:56sera organisé sur l'avenue Foch et non sur les Champs-Élysées.
47:59Le défilé qui mettra à l'honneur l'olympisme et les 80 ans de la libération.
48:13Alexandra Schwarzbrot est là pour Libération.
48:15Henri Vernet pour Le Parisien, aujourd'hui en France.
48:17Antoine Marraite pour France Culture.
48:19Benjamin Morel, le politologue, et en direct de Bruxelles, Fabien Cazot.
48:22Fabien, on a envie aussi de ce que vous nous disiez.
48:24Comment a été perçue la dissolution décidée par Macron
48:28l'européen, je mets des guillemets,
48:30mais est-ce que c'est vu comme un risque pour l'Europe ?
48:34Cette dissolution n'est pas très bien comprise ici,
48:38voire elle est même très critiquée.
48:40On entend dans les couloirs du Parlement
48:42des parlementaires centristes ou écologistes
48:46s'interroger sur cette stratégie potentiellement très dangereuse
48:51pour une majorité relative en France
48:54autour d'Emmanuel Macron.
48:56Certes relative mais qui a toujours été très pro-européenne.
48:59Donc il y a ce côté, on s'inquiète un petit peu
49:01de la politique de terre brûlée,
49:05ou en tout cas la déflagration de cette dissolution
49:08et l'impact qu'elle pourrait avoir dans la construction européenne.
49:11Il faut aussi se projeter dans la suite
49:15et à Bruxelles c'est un saut dans l'inconnu,
49:17car en cas de victoire du Rassemblement national,
49:20cela voudrait dire par exemple que ce sont des ministres
49:24Rennes qui participeront désormais
49:26au Conseil des ministres thématiques en Europe.
49:28Ce sont des interlocuteurs ici qui ne sont pas connus
49:32pour l'essentiel à Bruxelles.
49:33Et donc il y a beaucoup d'interrogations
49:35sur ce saut dans l'inconnu que pourrait représenter
49:38une victoire du Rennes à l'issue des législatives.
49:40Et un affaiblissement peut-être de cette pièce centrale
49:44de l'Europe qu'est la France.
49:46Ici je comprends bien, sachant que les Allemands,
49:50Olaf Scholz lui-même a souffert dans ses élections hier.
49:54Oui et c'est le couple franco-allemand
49:56qui est de nouveau en question.
49:57C'est un couple qui ne va pas toujours aussi bien
50:00qu'il allait dans le passé.
50:02Il y avait de fortes dissensions sur des sujets
50:04comme l'énergie, sur des sujets techniques
50:06entre la France et l'Allemagne tout au long
50:08des derniers mois.
50:09Mais quel sera le rôle moteur de la France
50:13dans la construction européenne avec un Rennes majoritaire
50:17aux prochaines élections ?
50:18Et de l'autre côté, un partenaire allemand
50:21où on a aussi un chancelier qui est très affaibli
50:23puisque sa coalition et son parti social-démocrate
50:27n'arrivent que troisième derrière la droite allemande
50:30qui fait un très gros score à 30%
50:32et derrière l'AfD, l'extrême droite,
50:34qui les devance aussi en nombre de sièges.
50:37Merci beaucoup Fabien Cazot.
50:39Merci d'avoir été en ligne de Bruxelles.
50:42Et on vous retrouvera régulièrement dans Les Informés
50:45pour tous ces éclairages européens.
50:46Henri Vernet, ce nouveau Parlement européen
50:49même si effectivement tous les groupes ne sont pas constitués,
50:52la Commission a fortiori n'est pas votée,
50:55n'est pas élue, on va dire, désignée.
50:59Mais qu'est-ce qu'on peut dire de ce que ça modifie
51:05et de ce que ça risque de modifier sur les grands projets européens ?
51:08Je pense au Green Deal, je pense au soutien à l'Ukraine notamment.
51:10Certains de ces projets peuvent être sinon stoppés
51:13ou radicalement changés.
51:15Ils peuvent être quand même pas mal infléchis.
51:17Vous venez de citer le Green Deal.
51:19Avant même cette élection, on voit bien que le Green Deal
51:21en avait pris un coup dans l'aile.
51:23A commencé d'ailleurs de la part de la présidente de la commission sortante,
51:26Ursula von der Leyen, qui d'ailleurs concourt pour rester dans son fauteuil,
51:30parce que tout simplement la colère des agriculteurs,
51:33le raidissement de sa famille politique, le PPE,
51:36donc la droite européenne, ont amené à amodier
51:41vraiment la transition écologique.
51:43Ce que ça dit aussi, c'est qu'en effet,
51:45ça a été dit par votre correspondant,
51:47il y a une vraie droitisation de ce Parlement.
51:49Les familles eurosceptiques d'extrême droite
51:52qui ont été évoquées ont progressé,
51:54que ce soit le groupe ID,
51:56donc Identité et Démocratie,
51:58dont faisait partie Marine Le Pen.
52:01Parce qu'aujourd'hui, on ne sait plus très bien,
52:03comme il y a des dissensions entre l'AFD et l'ERN,
52:05qui en plus revient en position de force.
52:07On ne sait pas bien comment va se faire la recomposition
52:10de la famille d'extrême droite.
52:12L'ECR, en effet, qui est le groupe où il y a Giorgia Meloni,
52:15qui devient vraiment une des principales protagonistes
52:19de l'Europe aujourd'hui.
52:21Or, elle vient de la famille nationaliste
52:23de l'extrême droite.
52:24Elle pourra aussi donner le la.
52:26D'ailleurs, on voit bien que Mme von der Leyen
52:28a tendance à se rapprocher d'elle,
52:30à chercher son alliance.
52:31Et ça, évidemment, ça crée beaucoup de remous
52:33dans le reste du camp républicain,
52:35si l'on peut dire, en Europe.
52:36Est-ce que la dissolution en France,
52:38l'hypothèse que l'ERN arrive au pouvoir,
52:41ne les rend pas un peu plus...
52:43Est-ce que Giorgia Meloni ne les regardera pas,
52:45peut-être, d'un œil plus bienveillant ?
52:48On sait que Mme von der Leyen avait tendu la main,
52:50et que, pour l'instant,
52:52Giorgia Meloni ne saisissait pas cette main.
52:54Est-ce que ça peut...
52:56Il y a quand même des différences de fond entre les deux.
52:58Absolument.
52:59Giorgia Meloni, qui est plus atlantiste que Marine Le Pen,
53:01qui est plus proche de la Russie.
53:03Et puis, il y a des questions aussi économiques.
53:05Giorgia Meloni est libérale.
53:07Et puis, il y a des questions également sociétales,
53:10contre le mariage homosexuel,
53:12ou des choses comme celles-là.
53:14Donc, il y a quand même des différences de fond entre les deux.
53:17L'approche du dossier ukrainien, aussi.
53:19Oui, bien sûr.
53:20Giorgia Meloni est favorable à la division,
53:22là où, évidemment, Marine Le Pen ne l'est pas.
53:25En deux mots, on parlait des projets européens
53:28qui pourraient être freinés.
53:30Les projets français, il y en a un certain nombre
53:32qui sont stoppés par la dissolution, là.
53:34Oui, notamment le projet de loi sur la fin du virus, par exemple.
53:36Oui.
53:37Là, ça va être suspendu.
53:39Louis Alliot disait sur France Info, ce soir,
53:42encore une fois, au cas où il aurait la majorité,
53:45qu'il suspendrait probablement le texte en l'état.
53:49Mais, en se concentrant sur...
53:53En tout cas, le projet reprendrait,
53:55pourrait reprendre le projet, mais sur la partie soin palliatif.
53:57Pas du tout.
53:58Je parle en juriste, pour le coup.
53:59Mais, en fait, le projet, il est dissous.
54:01Comme l'Assemblée.
54:02Autrement dit, tout ce qui était en discussion à l'Assemblée
54:04n'existe plus.
54:05Si demain, il y a un projet fin de vie,
54:06il faut le reprendre depuis le début.
54:07Conseil d'État, Conseil des ministres,
54:08et re-examen.
54:09Donc, là, il faut bien entendre qu'on n'a plus d'Assemblée
54:12et que tout ce qui a été fait,
54:14idem pour audiovisuel public, etc.,
54:16n'existe plus.
54:17Et, quoi qu'il arrive,
54:18on imagine que la Macronie,
54:19même si elle gardait une majorité relative,
54:21ne pourrait pas y revenir,
54:22ne faire comme si rien ne s'était passé.
54:23Après tout...
54:24Il pourrait, mais il devrait recommencer du début.
54:26Ensuite, avoir les majorités,
54:27les courants dans l'opinion.
54:29J'avais un oeil aux unes, peut-être.
54:31Libération demain matin, Alexandra Schwarzbord ?
54:33Faire front populaire.
54:36Et Adélène Duparisien, Henri Vernet ?
54:38Le grand vertige, sur fond de Assemblée, au bon vide.
54:42Eh bien, ça fait deux unes qu'on lira, évidemment, avec attention.
54:46On vous écoute sur France Culture,
54:48bien sûr, Antoine Marret et Benjamin Morel,
54:51dans Les Informés, dès que possible.
54:53Avec plaisir.
54:54Merci à tous les quatre.
54:56Demain, Les Informés, c'est à 9h,
54:57avec Salia Braklia et Renaud Dely.
54:59Et nous, on sera là dès 20h.
55:00Bonne soirée.