• il y a 6 mois

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00:00Générique
00:0820h21, France Info, Les Informés, Benjamin Sportouch.
00:13Bonsoir à tous et bienvenue dans Les Informés de ce samedi soir.
00:17On parlera essentiellement politique bien sûr à huit jours maintenant
00:20du premier tour des élections législatives anticipées
00:23avec comme chaque samedi le regard décalé, distancié
00:26de trois correspondants de la presse étrangère
00:28et ça nous sera très précieux en ces temps plutôt chamboulés.
00:32Alors à mes côtés, je salue Anna Navarro-Pedro pour la presse portugaise.
00:35Bonsoir Anna.
00:37Richard Verly, correspondant France-Europe du quotidien suisse blic.
00:39Bonsoir à vous Richard.
00:40Et Juan José Dorado.
00:42Bonsoir Juan José, vous êtes en France pour la presse espagnole.
00:45Buenas tardes.
00:46Merci donc à tous les trois d'être ici ce soir avec nous.
00:49Donc parlerons de ce dernier sondage Ipsos pour Radio France.
00:53C'est le parisien qui nous est parvenu ce soir avec des tendances inchangées.
00:57Le Rassemblement national et les LR qui l'ont rallié
01:00restent devant avec 35,5% des suffrages.
01:04Le Nouveau Front populaire deuxième à 29,5%
01:07et enfin le parti présidentiel à 19,5%.
01:10Alors est-ce la photo finit ?
01:11Tout semble figé, on en parlera ici.
01:14On reviendra aussi sur les principales déclarations de ces dernières 24 heures.
01:18Celle notamment d'Emmanuel Macron hier à la fête de la musique.
01:20Le chef de l'État a de nouveau justifié sa dissolution.
01:24Quant à Marine Le Pen, elle a de nouveau évoqué la possibilité
01:27d'une démission d'Emmanuel Macron.
01:29Et puis l'entre-deux-tours est déjà dans toutes les têtes.
01:32Et Raphaël Glucksmann a déjà appelé à retirer les candidats Front populaire
01:36en cas de risque d'élection d'un candidat Rassemblement national.
01:40Alors le Front républicain est-il, peut-il encore fonctionner ?
01:44Voilà, de tout cela nous allons parler maintenant.
01:50C'est le sondage, je le disais du jour, une enquête Ipsos
01:53pour Radio France et Le Parisien.
01:54À huit jours du premier tour, le RN et ses alliés de LR Tendance,
01:58Éric Ciotti, arrivent en tête des intentions de vote.
02:00Ils sont crédités de 35,5% des voix devant le Front populaire,
02:05la gauche alliée qui s'est réunie après les élections européennes.
02:08Le camp présidentiel arrive donc en troisième position à 19,5%.
02:12Loin derrière le trio de têtes, les candidats républicains
02:15qui sont opposés à l'alliance avec le RN sont donnés à 7% des intentions de vote.
02:20Richard Verly, on est à maintenant huit jours, ça va très vite.
02:22La campagne expresse de ces élections législatives anticipées,
02:25eh bien ça semble figé tout de même.
02:27Est-ce que c'est votre sentiment aussi ?
02:29Est-ce que les choses peuvent encore bouger vraiment ?
02:31Moi, je pense que les choses peuvent encore bouger.
02:33D'abord, il faut le dire et le répéter, ces estimations,
02:37elles ne tiennent pas compte de la particularité du système majoritaire français
02:41puisqu'il faudrait arriver à nuancer cela avec chaque implantation,
02:46dans chaque circonscription des candidats.
02:48Il est évident qu'un candidat de la majorité sortante
02:50bien implanté dans sa circonscription,
02:53allez, on pense à Gabriel Attal, par exemple, dans le Haut-de-Seine,
02:55a plus de chances d'être réélu qu'un nouveau candidat de la majorité
02:59dans une circonscription où la France insoumise
03:02ou le RN disposent d'un sortant.
03:04Donc là, je n'y vois pas clair.
03:05Mais ce qui est sûr, c'est que moi, j'en retiens deux enseignements.
03:09La dynamique du RN ne s'est pas arrêtée
03:13avec l'appel à la clarification d'Emmanuel Macron.
03:16Et le pari d'Éric Ciotti d'accompagner le RN,
03:20eh bien, ça fait grossir le flot.
03:22Donc ça prouve bien qu'il y a une partie des Français de droite
03:25qui approuve ce pari.
03:26Ça, c'est le premier enseignement.
03:27Et le deuxième enseignement, c'est que pour l'instant,
03:30malgré la dramatisation du propos par Emmanuel Macron,
03:33il a recommencé à la fête de la musique,
03:34eh bien, on a l'impression que son électorat
03:38n'arrive pas à rassembler au-delà, j'allais dire, de son cercle naturel,
03:4220-25 %.
03:43C'est à peu près l'étiage qu'a toujours eu Emmanuel Macron depuis 2017.
03:48Et moi, j'attribue ça notamment au fait,
03:51je suis allé sur le terrain, je suis allé dans la région niçoise,
03:53notamment, les candidats Macronis sont assommés.
03:57Ils sont assommés par cette décision qui les a complètement pris de court.
04:00Ils sont ressaisis, comme beaucoup de Français l'ont été.
04:02Et là, on voit que Gabriel Attal, lui, s'est ressaisi,
04:05mais le temps de la campagne est tellement court que ça va être difficile.
04:09Ana Navarro-Pedro, quel est votre sentiment ?
04:10Est-ce que tout dépend aussi de la participation ?
04:12Un chiffre que je n'ai pas donné.
04:13Elle est estimée à 62 % dans notre sondage,
04:16soit une participation en très nette hausse par rapport aux élections européennes,
04:20qui était un tout petit peu au-dessus de 50 %, et aux législatives de 2022.
04:23Il faut se souvenir qu'aux législatives de 2022 post-présidentielles,
04:26c'était en dessous de 50 % de participation.
04:28Donc, ça sera quand même un arbitre, cette participation.
04:30Et ce sera un arbitre.
04:31Et on voit par là, si elle se confirme, qu'effectivement,
04:35tout le monde est assommé en France par cette décision du président de la République,
04:38mais que les Français se ressaisissent et qu'ils prennent bien conscience de la gravité du moment.
04:43Parce que là, ils vont partir, et c'est en vacances.
04:45On est en pleine vacances aussi.
04:47Et effectivement, la dynamique dont parlait Richard,
04:50elle est imbattable parce que la dynamique,
04:52trois semaines après les élections européennes,
04:53c'est impossible de casser une dynamique.
04:55On n'a pas le temps du débat.
04:57On n'a pas le temps de la réflexion.
04:59On n'a pas le temps de finir les positions et les programmes.
05:03Donc, on va rester sur ces positions.
05:06Et ceux qui étaient écœurés par la politique et qui ne votaient plus,
05:08c'est les abstentionnistes qui vont faire la différence là.
05:11Mais dans quel sens ?
05:12Apparemment, d'après les sondages,
05:14effectivement, on ne casse pas la dynamique des Européennes,
05:17mais c'était impossible à faire aussi.
05:21Donc, on va voir ce qui va se passer maintenant.
05:23Pas trop, c'est Dorado.
05:24En même temps, on a l'impression que les Français ont en effet intégré
05:27quelque chose qui est la cohabitation.
05:29Voilà.
05:31Ils l'ont intégré.
05:31Je pense tout simplement que là, on va assister à un vote utile,
05:36très important par rapport...
05:37De le premier tour où vous l'étiez ?
05:38De le premier tour.
05:39Je pense qu'effectivement, votre sondage le prouve en quelque sorte.
05:43Il y a une dynamique qui est celle du Rassemblement national.
05:45On voit que les pourcentages bougent très peu à une petite semaine.
05:48Ça ne va pas bouger énormément hormis faits exceptionnels.
05:52On peut se rappeler ce qui s'était passé avec le Capillon lors des présidentielles
05:56où effectivement, il a dû rénoncer par la suite
05:59puisqu'il ne pouvait pas y aller.
06:01Mais ce que je veux dire par là,
06:02c'est qu'effectivement, les Français tout simplement vont voter utile.
06:06Dès là, le fait que les Républicains soient aussi bas.
06:11Dès là aussi, que Macron ne soit pas très haut.
06:13Tout simplement aussi parce qu'on oublie que chez Macron,
06:16il y a un vote des gauches qu'il a récupéré ces dernières années
06:20et que maintenant, va revenir à la gauche.
06:23Et ça, c'est une réalité.
06:24Donc, le vote utile va effectivement malmener Renaissance
06:29et la majorité présidentielle.
06:31En même temps, 62 %, vous dites que c'est beaucoup plus.
06:35C'est vrai.
06:35Mais vu le moment qu'on vit en France, 62 %, ça me paraît bas.
06:39J'espère effectivement qu'il va y avoir un mouvement du côté des électeurs français
06:44et que ces 62 % vont aller vers plutôt un 70, un 68, un 69.
06:48Parce que ça, par contre, ça pourrait changer les choses.
06:51Alors, on en reparle dans quelques instants.
06:52On poursuit notre conversation.
06:53Il est 20h10 sur France Info.
06:56Un petit point sur l'actualité tout de même avec Sophie Dussault.
07:03Le Rassemblement national en tête des intentions de vote
07:06pour le premier tour des législatives.
07:08Il est crédité avec ses alliés de l'aile LR, Eric Ciotti, de 35,5 %.
07:14C'est ce que révèle notre sondage réalisé par l'Institut Ipsos
07:18pour Radio France et le Parisien.
07:20Le nouveau Front populaire est crédité quant à lui de 29,5 %,
07:24suivi du camp présidentiel avec 19,5 %.
07:28Christian Thyn, le chef de la CCAT, va être placé en détention provisoire.
07:32En métropole, à Mulhouse, d'autres militants indépendantistes
07:35seront incarcérés à Dijon ou en Corium.
07:38Décision du juge à Nouméa après la mise en examen
07:42des 11 personnes interpellées mercredi
07:44à la suite des troubles qui ont récemment secoué la Nouvelle-Calédonie.
07:48Les chefs de mise en examen n'ont pas été précisés.
07:51Le chef de la diplomatie européenne, Joseph Borrell, réclame une enquête
07:55après qu'un bureau du Comité international de la Croix-Rouge
07:59a été touché par des tirs israéliens à Gaza.
08:01Au moins 24 personnes sont mortes dans la frappe
08:04selon des sources médicales palestiniennes.
08:07La décrue est en cours sur la commune de Saint-Christophe en Oisan, en Isère.
08:12Près de 100 personnes ont été évacuées depuis hier
08:16après que la route principale du Hamo a été coupée par une inondation.
08:21Le maire de la commune a fait savoir sur France Info
08:24que la demande d'arrêter de catastrophes naturelles sera faite dès lundi.
08:28Et puis le Portugal, qualifié pour les 8e de finale de l'Euro,
08:31deux footballs et billets gagnés après avoir dominé la Turquie, 3 buts à zéro.
08:47On poursuit notre conversation autour de ce sondage
08:50que nous avons publié ce soir à 18h sur les élections législatives.
08:55Et tout de même, vous disiez, Juan José Dorado pour la presse espagnole,
08:58qu'Emmanuel Macron, avec le camp présidentiel, était en 3e position.
09:02Mais tout de même, je voudrais juste vous faire remarquer
09:04qu'ils sont au-dessus de leur score aux Européennes.
09:07Quand même, ils ont gagné 5%.
09:08Alors écoutez tout d'abord, Brice Tinturier, délégué général d'Ipsos,
09:12qui a fait ce sondage. Voilà son explication.
09:15Ils les obtiennent parce que, justement,
09:17ils captent environ trois points d'électeurs
09:20qui avaient voté plutôt pour Glucksmann ou pour les écologistes aux Européennes
09:25et qui ne se retrouvent pas dans cette alliance,
09:27notamment à cause de la France insoumise.
09:29Donc, vous voyez que pour le bloc de gauche,
09:31certes, c'est en 2e position et quand même assez loin derrière le bloc du RN,
09:36mais surtout, c'est un peu en dessous de ce qu'on avait aux Européennes.
09:39Richard Verly, il y a un épouvantail LFI pour une partie,
09:43alors pas énorme, mais tout de même, de la gauche
09:46qui vient gonfler les rangs d'électorat d'Emmanuel Macron,
09:49qui approche les 20%.
09:50Oui, je pense qu'il y a ça, il y a cet épouvantail LFI,
09:53ce sentiment que des électeurs du centre-gauche, disons,
09:56ne se reconnaissent pas dans le programme, dans l'attitude, surtout,
10:01et dans ce qui s'est passé au Parlement depuis deux ans
10:03de la part des députés de la France insoumise,
10:05en gros, ce qu'Emmanuel Macron a lui-même appelé la bordélisation.
10:09Ça, sûrement.
10:10Il y a autre chose, quand même.
10:12Glucksmann avait réussi à incarner une alternative
10:16à la majorité présidentielle sur le débat européen.
10:19On le sait, il n'y avait pas tellement de différence entre les deux,
10:22mais on avait d'un côté une candidate, Valérie Haillet,
10:24qui était peu connue, qui avait peu réussi à émerger,
10:28et Glucksmann qui, sur sa personne, avait cristallisé un appétit européen.
10:32Eh bien, moi, je trouve ça assez logique.
10:34À partir du moment où lui, en plus, il a quelques problèmes,
10:38Raphaël Glucksmann, avec cette alliance, on sent bien qu'il est mal à l'aise,
10:42qu'une partie de ses électeurs se décroche
10:44pour retourner dans leur groupe originel,
10:46c'est-à-dire ce bloc centriste, je ne suis pas surpris.
10:49On ne sait pas non plus si, effectivement,
10:51tout le monde est derrière Macron dans ce bloc centriste qui s'appelle Ensemble, c'est ça ?
10:54Ensemble, oui.
10:57Aussi, effectivement, il y a plutôt une partie d'adhésion à Horizons,
11:01d'Édouard Philippe et au modèle de François Bayeux,
11:03parce qu'il n'y a pas de décompte dans le sondage.
11:06Il y a 80 députés qui partent sous les couleurs d'Horizons.
11:08Et on va en parler tout à l'heure, en effet, vous avez raison,
11:11parce que c'est vrai qu'on sent qu'au sein de la Macronie, ça bouge beaucoup
11:15et que le président de la République est désavoué par une partie de ses troupes.
11:17Je peux vous dire qu'au Portugal, beaucoup, beaucoup d'articles d'opinion
11:20disent que le macronisme est mort, que la Macronie est morte.
11:23Parlez-nous de ce qui se passe dans votre pays.
11:26Ça nous intéresse, nous, justement, de savoir si cette élection, elle intéresse.
11:29Anna, poursuivez.
11:32Est-ce que, par exemple, vous, vous faites beaucoup plus de papiers ?
11:35Est-ce que vous vous êtes sollicitées davantage ?
11:37Est-ce que c'est une élection qui passionne aussi au Portugal ?
11:40Elle préoccupe surtout.
11:41Je pense qu'un néologisme français qui est de l'intranquillité,
11:45qui est venu d'une traduction d'un livre de Fernando Pessoa,
11:49qui en portugais, c'est le livre de Zezo Sego.
11:51Qui est un des plus grands auteurs portugais.
11:53Et l'intranquillité a été introduite par Christophe Bourgois.
11:56Et je pense que, Christian, pardon, Bourgois,
11:58je crois que c'est le mot qui convient pour,
12:01qui donne la tonalité de l'inquiétude qu'il y a au Portugal concernant la France en ce moment.
12:07Ce n'est pas l'intranquillité, c'est l'anxiété, on est anxieux, on est préoccupé.
12:11Mais on n'est pas dans le désordre, on n'est pas dans l'énervement.
12:16Pourtant, vous avez eu des élections récemment,
12:17après un scandale de corruption tout de même chez vous.
12:19Oui, absolument.
12:21Donc l'inquiétude, vous connaissez aussi l'inquiétude.
12:24On peut faire un petit parallèle, c'est que nous avons deux blocs à peu près à force égale.
12:29Et que notre grande peur, c'est que l'instabilité politique au Parlement s'installe au Parlement,
12:33notamment sur le vote de la loi de finances.
12:36Et qu'ensuite, nous ayons des problèmes sur les marchés financiers internationaux.
12:39Et nous voyons ce problème en miroir sur la France.
12:42Wendro, c'est Dorado en Espagne.
12:45Alors comment ça se passe ?
12:46Est-ce que là aussi, il y a un intérêt, une curiosité ?
12:49Qu'est-ce qu'on dit d'Emmanuel Macron ?
12:51Est-ce qu'il est jugé sévèrement ?
12:52Est-ce qu'on se dit, mais qu'est-ce qu'il a fait ?
12:53On ne comprend pas la même interrogation qui a surpris les Français.
12:57On a les mêmes interrogations.
12:59En Espagne, on n'arrive pas à comprendre ce qu'il a fait.
13:01Et encore, nous avons établi assez rapidement,
13:03quand il a annoncé la dissolution, un parallélisme.
13:05Puisque vous savez que le 23 juillet de l'année dernière,
13:09on a eu des élections en Espagne,
13:10qui ont été convoquées par le président Sanchez.
13:12Le lendemain d'avoir perdu les élections municipales et régionales,
13:17où la gauche socialiste avait été battue à pleine couture en Espagne.
13:21Et il a, entre guillemets, réussi à partir de son pari.
13:24Oui, après une alliance avec les indépendantes.
13:26Mais il est arrivé douzième après les conservateurs.
13:30Mais il a réussi, avec un gouvernement minorité, à continuer à gouverner.
13:34Donc on se dit, il essaie de faire comme Sanchez.
13:37On dissout tout de suite, on appelle.
13:38Sauf que Sanchez s'était donné trois mois pour pouvoir organiser une campagne.
13:43Et là, effectivement, on ne casse pas une dynamique en à peine trois semaines.
13:47Peut-être aussi parce que Emmanuel Macron pensait impensable
13:51qu'il y ait une alliance des gauches.
13:53Et c'est là où il s'est retrouvé un peu coincé.
13:55Mais il y a un autre chiffre que vous donnez dans votre sondage,
13:59qui est intéressant, et c'est le souhait des victoires.
14:02Et là, quand on voit les souhaits des victoires,
14:05on voit que ces 39% sont pour le Rassemblement national.
14:10Ça veut dire que le Rassemblement national a encore de la marge
14:13pour pouvoir augmenter son pourcentage.
14:17Donc c'est là où je suis plus attristé, si vous voulez,
14:20parce que ça montre que cette dynamique n'est pas cassée.
14:22Et il y a un recevoir des votes qui est toujours là.
14:25Et c'est très important, il faut le dire, dans un sondage,
14:28le souhait d'une victoire, parce que ça peut entraîner une dynamique
14:31en lieu à ceux qui nous écoutent et qui nous regardent.
14:33C'est très important pour les sondeurs,
14:34parce que quelque part, les gens se disent,
14:35eh bien, puisqu'ils ont la possibilité de gagner,
14:37je peux apporter mon vote et je me place du côté du vainqueur.
14:40Ce qu'on appelle un effet d'entraînement.
14:42Richard Verly, en Suisse, dites-nous, est-ce que là aussi,
14:46vous êtes plus sollicité, vous nous disiez que vous étiez allé à Nice.
14:48Qu'est-ce qui surprend le plus ?
14:50C'est cette alliance avec les LR, par exemple, puisque vous étiez à Nice ?
14:54Alors l'intérêt, d'abord l'intérêt incontestable,
14:57évidemment, plutôt en Suisse francophone, pour des raisons de proximité.
15:00Mais globalement, on regarde avec beaucoup d'attention,
15:03voire de passion, ce qui se passe en France.
15:05On a l'habitude de dire en Suisse que le spectacle politique français
15:09révèle toujours de nouveaux épisodes et de nouveaux suspens.
15:12Alors là, celui-là, il est vraiment particulièrement dramatique,
15:15avec un grand suspens.
15:17Non, deux éléments.
15:19Premier, on ne comprend pas, je résume,
15:21comment quelqu'un de présumé aussi intelligent,
15:24aussi brillant qu'Emmanuel Macron,
15:27a pu prendre cette décision dont personne ne comprend la cohérence.
15:32L'appel à la clarification.
15:33Donc à la fois, on se félicite parce que la Suisse reste la Suisse,
15:36pays de démocratie directe.
15:38On se félicite du retour au peuple.
15:40Donc ça, tout le monde dit bravo, c'est démocratique.
15:44Mais on ne comprend pas les conditions dans lesquelles ça s'est fait.
15:47On n'arrive pas à comprendre la cohérence.
15:48Donc il y a une interrogation sur ce président qui continue
15:51d'avoir une très belle image en Suisse.
15:52Je rappelle qu'il était venu en novembre 2023
15:56et que ça s'était tout à fait bien passé.
15:58Et la deuxième chose, c'est qu'on a une inquiétude parce que
16:01on voit bien que dans toutes les régions frontalières,
16:03mais c'est vrai aussi pour les régions pourtant prospères frontalières de la Suisse,
16:06le rassemblement national est en pleine expansion.
16:08Et là, comment vous l'expliquez ?
16:10Un vote d'égoïsme.
16:11Un vote d'égoïsme de départements qui sont plutôt bien fortunés,
16:16qui profitent, je dirais notamment des frontaliers qui viennent travailler en Suisse,
16:19mais qui ne veulent pas partager cette richesse,
16:22qui se sentent en situation d'insécurité alors que pourtant ils vont bien,
16:27mais qui, je dirais, étant à la frontière d'un autre pays,
16:31finalement, ont peut-être un réflexe identitaire encore plus fort.
16:34On voit ça en Alsace notamment, on voit ça en Lorraine.
16:39Et ça, c'est nouveau, c'est nouveau.
16:40Non, mais ça, c'est nettement accentué.
16:43C'est-à-dire qu'en gros, vous aviez ce qu'on appelle en Suisse la France voisine
16:46des départements comme l'Ain, comme la Haute-Savoie,
16:49qui traditionnellement étaient départements où la droite traditionnelle était très présente.
16:53Et on voit qu'ils sont prêts à basculer du côté du rassemblement national.
16:5620h20 sur France Info, on fait un point sur l'actualité avec Sophie Tussaud.
17:02Plusieurs responsables indépendantistes calédoniens
17:04vont être placés en détention provisoire en métropole.
17:07Parmi eux, Christian Thyn, le chef de la CCAT,
17:10soupçonné d'avoir orchestré les récentes émeutes en Nouvelle-Calédonie.
17:14Il sera, lui, incarcéré à Mulhouse.
17:16Les 11 personnes arrêtées mercredi ont toutes été présentées à un juge aujourd'hui à Nouméa.
17:21Les chefs de mise en examen n'ont pas été précisés.
17:26À huit jours du premier tour des législatives,
17:28le rassemblement national en tête des intentions de vote selon notre sondage.
17:33Réalisé par Ipsos pour Radio France et en partenariat avec Le Parisien,
17:36il est crédité avec ses alliés LR proches d'Eric Ciotti de 35,5%
17:41devant la gauche du nouveau Front Populaire à 29,5%
17:46et le camp pérésidentiel 19,5%.
17:49Deux militaires impliqués dans une Rix au couteau à Paris
17:52durant la fête de la musique hier soir.
17:55La bagarre a éclaté après que les deux soldats ont abordé une femme.
17:58Quatre personnes ont été placées en garde à vue.
18:01Une autre est gravement blessée.
18:03Une enquête pour tentative d'homicide volontaire est en cours.
18:07L'Ukraine accuse la Russie d'avoir mené dans la nuit une attaque massive
18:11contre ses infrastructures électriques.
18:14Autre frappe à Kharkiv.
18:15Selon les autorités ukrainiennes, au moins trois personnes ont été tuées,
18:19une quarantaine d'autres blessées.
18:21Et puis en Formule 1, le britannique Lando Norris partira demain
18:25en pole position sur Marc Larenne pour le Grand Prix d'Espagne.
18:39Juste pour vous dire qu'Anna Navarro-Pedro est ravie
18:41parce que bien sûr le Portugal s'est qualifié pour les huitièmes de finale.
18:45Arrête pas de nous le dire, même hors antenne,
18:46on sent qu'elle a la mine réjouie, on est très content pour vous.
18:48Le capteur !
18:50Alors on en revient aux législatives.
18:52Vous disiez, Richard Verly, qu'Emmanuel Macron ne comprenait pas en Suisse
18:55pourquoi il avait fait ce choix de la dissolution.
18:57Eh bien le président de la République n'en démore pas.
18:59Il estime avoir fait le bon choix avec cette dissolution de l'Assemblée.
19:02Il l'a redit hier lors de la fête de la musique célébrée à l'Elysée.
19:06Ce qui s'est passé dimanche dernier a été un coup de tonnerre.
19:10Près de 50% de nos compatriotes ont voté pour les extrêmes.
19:14On avait déjà le désordre et les extrêmes étaient là.
19:16La certitude que, contrairement à ce qu'ils disent,
19:18l'un n'est pas le rempart de l'autre,
19:20ils votent ensemble l'émotion de censure.
19:23Et donc, j'ai pris une décision qui est une décision de confiance
19:27dans le peuple, c'est-à-dire vous, nous.
19:32Et donc, il ne faut pas avoir peur pour le 30 juin prochain.
19:35Il faut aller voter, il faut convaincre et il faut voter en responsabilité.
19:40Juan José Dorado, avant d'en venir sur le fond,
19:42je voudrais vous entendre sur la forme.
19:44Est-ce que ça vous a surpris que le président de la République
19:46prenne la parole comme ça lors d'une fête de la musique ?
19:48Il est à l'Élysée, certains ont dit que ce n'est pas le moment.
19:51Qu'est-ce que vous en pensez ?
19:52Ce n'est pas le moment, mais on est en campagne électorale.
19:54Il y a une petite semaine des élections.
19:55Vous imaginez la même chose en Espagne, à Madrid, par exemple,
19:58un Premier ministre qui vienne comme ça ?
20:00Le Premier ministre espagnol parle tout le temps et à tout endroit.
20:04Il n'y a pas de distinction, il n'y a pas de différence.
20:07Donc, à ce niveau-là, il n'y a pas vraiment de différence.
20:11J'ai été plutôt choqué, entre guillemets, par les propos,
20:14parce que c'est un vote de confiance.
20:16J'ai confiance en vous, il faut aller voter.
20:19Mais surtout, ne laissez pas passer les extrêmes.
20:21Oui, qu'est-ce qui vous surprend le plus ?
20:23C'est qu'il les renvoie deux à deux ou c'est quoi ?
20:24Il les renvoie deux à deux.
20:26Mais moi, quand je vois que ce président, qui arrive en 2017,
20:32nous dit qu'on réussit à faire exploser la gauche,
20:38à faire exploser la droite, et que ses propos de campagne,
20:43je vais terminer avec le Front National,
20:46et on termine avec un Front National à pratiquement 35-36% dans votre sondage,
20:52ce qu'il a complètement raté, c'est ce qu'il a essayé.
20:55Donc, qu'il ait ses propos hier soir, ça ne m'étonne pas.
21:00Il est dans son rôle.
21:01Mais en même temps, le premier responsable,
21:04pratiquement le seul responsable de ce qui se passe aujourd'hui en France,
21:08c'est lui, parce qu'il a encarné sa présidence.
21:12La présidence, c'est lui.
21:13Oui, mais en même temps,
21:14le président de la République, il le dit à nouveau là,
21:17il dit qu'il se mettait ensemble bientôt pour voter des motions de censure.
21:21Et c'est vrai qu'on l'a vu dans le passé.
21:22Donc voilà son argument.
21:23Il y a à un moment donné une forme de coalition des oppositions
21:26et que ça allait de toute façon aboutir avec la dissolution.
21:30C'est une frappe préventive alors ?
21:31Est-ce qu'elle rentre dans la doctrine militaire française,
21:34aux politiques françaises ?
21:35Je n'en sais rien du tout.
21:36Tant que ce n'est pas arrivé, ce n'est pas arrivé.
21:39Vous le trouvez ?
21:41Je pense qu'il avait... Pardon, allez-y.
21:43Je me dis, est-ce qu'il est désespéré,
21:44quand vous l'entendez, ou combatif, le président de la République ?
21:46Qu'est-ce que ça vous inspire ?
21:47Quand on revient beaucoup, ça se justifie beaucoup sur une décision,
21:50c'est qu'il y a un petit doute sur la décision qu'on a prise.
21:52Ça, je parle par moi-même.
21:53Donc on peut parler par nous-mêmes, nous tous, je pense.
21:56Deuxièmement, je ne sais pas si c'est hier ou peut-être avant-hier
21:59qu'Emmanuel Macron avait rajouté une couche.
22:01Je crois que c'était en parlant avec quelqu'un dans la rue,
22:03en disant que je l'ai pris personnellement,
22:05cet effet, le résultat des Européennes.
22:10Eh bien, s'il l'a pris personnellement,
22:11c'est qu'il a peut-être la peau trop fine pour faire de la politique.
22:14Vous savez, ça me rappelle... Pourquoi je dis cela ?
22:16Parce que ça me rappelle...
22:17Ça m'a immédiatement rappelé une très vieille histoire.
22:20Je crois que c'était avec le président Lyndon Johnson, aux États-Unis,
22:24où ses collaborateurs expliquaient aux étudiants de Harvard,
22:27de la Université de Harvard, lors d'une conférence,
22:30que c'était merveilleux parce qu'il exigeait des synthèses,
22:34des notes sur les sujets les plus complexes
22:35et que tout devait tenir sur deux paragraphes sur une seule page.
22:38Et il y a un étudiant de Harvard qui s'est levé et il a dit
22:40« Oui, c'est très intéressant, mais je l'en tirerais personnellement
22:43plus rassuré si on avait un président capable de lire plus que deux paragraphes. »
22:48Et ça m'a fait penser à cela, quand le président a dit
22:51« Je le prends personnellement ».
22:53Ben oui, mais s'il le prend personnellement,
22:55est-ce que sa réaction, sa dissolution de l'Assemblée nationale
22:59était une décision pensée ou une décision personnelle, épidermique, quasiment ?
23:05La question se pose.
23:06En Espagne aussi, après une élection, il y a eu des élections législatives
23:11parce que Sánchez l'a pris aussi trois mois après.
23:13Mais le gouvernement est sorti plus faible,
23:17puisque d'une minorité, passer à une minorité en coalition
23:20et le besoin d'avoir une dizaine de partis à côté...
23:23Il a pris aussi pour lui, il a pris la 7D.
23:25Oui, sans aucun doute.
23:28Mais là, c'est vrai que le cas d'Emmanuel Macron est très particulier.
23:30Quand on le regarde depuis l'Espagne, on a du mal à comprendre
23:33comment il a pris cette décision, d'autant plus effectivement
23:37que c'est lui qui a poussé le Front national depuis ces dernières années,
23:41faisant de lui vraiment son adversaire primordial.
23:44Richard Verli, mais en même temps, je rebondis sur ce que disait Ana Navarro-Pedro.
23:48Il l'a pris personnellement, mais en même temps,
23:51c'est très intéressant de regarder la manière dont il a construit sa carrière,
23:54c'est-à-dire seul.
23:55Et il y a un édito dans Le Monde de Solène de Royer,
23:58que je vous invite à lire, qui dit au fond,
24:00« Emmanuel Macron terminera son mandat comme il l'a commencé, c'est-à-dire seul. »
24:02Personne n'a cru à sa victoire en 2017.
24:05Il a été élu, il a été réélu, et puis il a fait le débat au moment des Gilets jaunes.
24:09Donc il se dit, à la limite, voilà, jusqu'ici, j'ai pris des bonnes décisions.
24:15J'ai pu rebondir et je ne peux compter que sur moi-même.
24:17Donc oui, j'estime à ce moment-là que c'est personnellement
24:20que ce vote m'a été adressé, donc je réagis.
24:23Oui, c'est pour ça que je disais que moi, je défends le caractère démocratique
24:28de la décision d'Emmanuel Macron.
24:30C'est revenir au peuple souverain, puisque c'est le terme qu'il a employé,
24:33un terme qu'on connaît très bien en Suisse.
24:36Donc je trouve que ça, c'est bien, on ne peut pas lui faire ce reproche.
24:39Vous allez vous dire, la solidarité, il est habitué, en quelque sorte.
24:42Absolument, et il y a l'autre reproche qu'on ne peut pas lui faire, c'est le pari politique.
24:46Cet homme aime l'audace, il aime le risque.
24:49Donc ça, il faut le reconnaître.
24:51Après, les deux questions qui sont posées maintenant
24:53et auxquelles on a beaucoup de peine à répondre,
24:56c'est est-ce qu'il est tout à fait démocratique d'avoir mis le pays
24:59dans une campagne électorale de 20 jours, c'est-à-dire la plus courte possible,
25:03dans un moment de grande tension, à la veille en plus de ce grand rendez-vous qu'est les Jeux Olympiques ?
25:08Ça, j'ai quelques interrogations.
25:10Je pense que la démocratie, elle a aussi besoin de calme,
25:13pas toujours d'urgence et de tension.
25:15Ça, je pense qu'on peut ouvrir le débat là-dessus.
25:17Et la deuxième chose, c'est que s'il a pris personnellement la défaite européenne,
25:22c'est aussi parce que lui-même s'était beaucoup investi
25:25et peut-être qu'il n'avait pas non plus choisi la bonne tête de liste.
25:29Valéry Heillet n'était pas connu, donc il en avait rajouté dans le risque politique.
25:33Il me semble qu'il y avait d'autres figures plus connues
25:35qui auraient pu incarner cette liste européenne
25:37et peut-être qui auraient eu plus de succès.
25:41On continue de parler de tout ça dans quelques instants
25:44parce qu'il va bientôt être 20h30 sur France Info et ça sera l'heure du journal.
25:59Bonsoir à tous, merci d'être avec nous.
26:01Si vous nous rejoignez, il est 20h.
26:03Dans l'actualité ce soir, à J-8 du premier tour des législatives,
26:06un tout dernier sondage Ipsos pour Radio France et Le Parisien
26:10montre que le Rassemblement national allié aux Républicains siotistes
26:13est toujours en tête dans les intentions de vote, 35,5%.
26:17L'Alliance de gauche pointe-t-elle à 29,5%.
26:21Quant au camp présidentiel,
26:24ensemble pour la République, il culmine, vous le voyez sur ces images, à 19,5%.
26:29Je rappelle que cette enquête a été réalisée sur 2000 personnes sur Internet
26:34et il existe des marges d'erreur, bien évidemment.
26:37Tout sondage est donc à prendre avec beaucoup de prudence.
26:42Dans l'actualité également ce soir,
26:43Christian Thin, chef indépendantiste calédonien à la tête du CCAT,
26:47doit être incarcéré à Mulhouse en métropole.
26:50Il est soupçonné d'avoir orchestré les émeutes en Nouvelle-Calédonie.
26:53D'autres figures indépendantistes vont être aussi placées en détention provisoire.
26:57Leurs avocats se disent abasourdis, Séverine Laroui.
27:01Après sa mise en examen à Nouméa,
27:04Christian Thin sera placé en détention provisoire en métropole,
27:07avant d'être jugé.
27:09Interpellé mercredi,
27:10le chef du mouvement indépendantiste sera incarcéré à Mulhouse.
27:14C'était la surprise, la stupeur.
27:17Donc nous avons déjà fait appel de la décision.
27:21Personne ne détenait l'information préalable
27:24que la destination serait la métropole.
27:26Dix autres personnes soupçonnées par les autorités
27:28d'avoir orchestré les émeutes en Nouvelle-Calédonie
27:31ont été interpellées le même jour.
27:34Une des autres mise en cause doit être placée en détention à Dijon.
27:38Je suis extrêmement choqué et abasourdi par la décision qui a été rendue aujourd'hui.
27:43Brenda Wanabo-Ipezé est anéantie.
27:46Il faut avoir conscience que c'est une femme qui est militante.
27:50Elle n'a jamais appelé à la violence sur le territoire de la Nouvelle-Calédonie.
27:54Frédérique Mulyava, directrice de cabinet du président du Congrès de Nouvelle-Calédonie,
27:59doit être, elle, incarcérée à Rion, près de Clermont-Ferrand.
28:04C'est une décision qui est particulièrement choquante
28:07et particulièrement éprouvante aussi pour elle.
28:10C'est une mère de famille, c'est une personne du territoire
28:14qui a voué toute sa carrière et toute sa vie aussi à ce territoire.
28:18Donc c'est très difficile.
28:20Ces décisions interviennent six semaines après le début des violences
28:23qui ont fait neuf morts en Nouvelle-Calédonie.
28:28Il y a une semaine, tout juste, une jeune fille de 12 ans de confession juive
28:31se faisait violer très brutalement dans un hangar.
28:34Désaffectée, de courbe voix, l'émotion est toujours très vive.
28:38Une semaine après, un nouveau rassemblement doit avoir lieu demain dans la ville.
28:42Les deux avocats de cette enfant se sont exprimés sur notre antenne ce midi.
28:47Ils dénoncent un crime antisémite.
28:49Écoutez.
28:50Cet enfant a été touché parce que juive, a été ciblé parce que juive,
28:53a été humilié, battu, violé, injurié, séquestré, rançonné parce que juive
29:02et parce qu'elle l'avait caché.
29:05L'actualité à l'étranger en Iran, un soulagement en tout cas temporaire
29:09pour le rappeur Thomas Saléhi, emprisonné depuis un an et demi.
29:12À moins d'une semaine de l'élection présidentielle,
29:14la Cour suprême a décidé d'annuler sa condamnation à mort.
29:18Mais un nouveau procès doit avoir lieu.
29:22Voilà, c'est la fin de cette édition.
29:23Restez avec nous, tout de suite les informer.
29:49France Info, les informer, Benjamin Sportouche.
30:06Avec à mes côtés trois informés correspondants de la presse étrangère à Paris,
30:10Ana Navarro-Pedro pour la presse portugaise,
30:12Richard Verly pour le quotidien suisse Blic,
30:14et Juan José Dorado pour la presse espagnole.
30:17Alors le second tour est déjà dans toutes les têtes de ces élections législatives.
30:20Les stratégies s'échafaudent.
30:22Déjà, Raphaël Glucksmann, pour le Nouveau Front populaire,
30:25a ainsi appelé les candidats de gauche à se retirer
30:28s'ils arrivent troisième en cas de triangulaire
30:31et de menace d'élection d'un candidat à Rassemblement national.
30:34Mais cette position, pour l'instant,
30:35ne fait pas complètement l'unanimité dans son camp.
30:38Pour Manon Aubry de La France Insoumise,
30:39ce sera davantage du cas par cas.
30:41On va écouter l'eurodéputée Manon Aubry de LFI.
30:44Je vais tout faire.
30:45Non seulement nous dirons qu'il ne faudra pas une voix
30:48pour le Rassemblement national,
30:49mais nous allons tout faire pour faire en sorte qu'il soit battu.
30:52Donc, nous allons voir la situation et le rapport de force.
30:55Et donc, peut-être qu'il faudra, dans certaines circonscriptions,
30:58se désister, dans certaines circonscriptions, faire des appels clairs.
31:01Je ne sais pas l'état des lieux très clair,
31:03mais je pense qu'en termes de mots d'ordre politique,
31:05je ne peux pas être plus clair que cela.
31:07Il faudra tout faire pour battre le Rassemblement national.
31:10Alana Voreau-Pedro, ce Front républicain,
31:13est-ce que vous pensez qu'il peut encore tenir et fonctionner ?
31:16On va voir, on va voir.
31:18Nous, on est moins surpris que vous en France et peut-être en d'autres pays
31:21de cette unité de la gauche qui est si désunie habituellement
31:25et qui avait donné des signes presque de clivage insurmontable
31:29pendant les européennes,
31:30parce que nous avons eu une expérience au Portugal avant,
31:33où pendant huit ans quasiment,
31:37le Parti socialiste a pu gouverner dans une alliance contre nature
31:41avec les partis beaucoup plus à gauche, l'extrême gauche.
31:44Et c'était une alliance parlementaire et non pas gouvernementale
31:49et basée sur un programme commun où tout le monde a fait des compromis.
31:53Mais un programme qui s'est fait en si peu de temps aussi ?
31:55Il s'est fait en si peu de temps parce qu'en fait,
31:58le Parti socialiste était minoritaire au bout des législatives en 2015,
32:03mais il voyait qu'avec les autres partis de gauche,
32:05ils étaient majoritaires et il fallait trouver une plateforme.
32:08Et donc on appelait ça le machin au Portugal.
32:11Mais ça a marché ce machin, ça a marché pendant cinq ans au minimum.
32:15Et donc on a été moins surpris, si on veut on peut,
32:18mais le problème c'est effectivement qu'il y a vraiment des conceptions
32:23de la gauche insurmontables entre ces partis-là aussi.
32:26Richard Verli, c'est quoi justement ces conceptions qui sont insurmontables ?
32:30Parmi les sujets extrêmement difficiles, d'abord il y a l'Europe.
32:34On en parle assez peu au sein de la gauche,
32:36mais de facto, vous avez une gauche, celle de la France insoumise,
32:40qui est quand même très hostile à tout ce qui est l'orthodoxie budgétaire
32:45exigée par Bruxelles et par la monnaie unique,
32:47parce que c'est quand même ça qu'il y a derrière,
32:48c'est les contraintes de la monnaie unique.
32:50Donc premier sujet, l'Europe.
32:51Et puis le deuxième sujet, c'est évidemment tout ce qui a trait à Gaza
32:54et les outrances qui ont eu lieu à l'occasion,
32:57après l'assaut du 7 octobre et le déclenchement de la guerre à Gaza.
33:00À mon avis, c'est ça les deux sujets très forts.
33:02Alors est-ce que s'il n'y avait pas eu la guerre à Gaza,
33:05posons-nous quand même la question, est-ce qu'il y aurait eu moins d'outrances
33:09et est-ce qu'il y aurait eu moins de propagation de cet antisémitisme problématique ?
33:14– Ça, ça surprend en Suisse, justement, cette importation du conflit israélo-palestinien ?
33:18– Oui, ça surprend, ça surprend surtout de la part d'élus,
33:22dont on attend, côté Suisse, plus de responsabilité.
33:26Au fond, ce qui vraiment étonne, c'est que des élus,
33:30en l'occurrence des députés, qui ne le sont plus maintenant
33:32puisque l'Assemblée a été dissoute,
33:33aient importé ce conflit au sein de l'hémicycle.
33:36Que le conflit se soit importé au sein des deux communautés,
33:40la communauté juive d'une part et la communauté musulmane,
33:43j'avoue que ça n'est pas surprenant.
33:44La France a les deux, je crois, plus importantes communautés,
33:47juives et musulmanes, d'Europe.
33:48Mais que des députés aient choisi de l'importer dans l'hémicycle,
33:52avec en plus des propos extrêmement durs, ça, oui, ça a surpris,
33:56parce qu'à ce moment-là, vous enflammez le débat politique
33:58et vous rendez impossible le compromis indispensable
34:01et surtout, vous portez atteinte à la dignité des gens.
34:05Juan José Dorado, en Espagne, ça a peut-être moins surpris,
34:07j'allais vous dire, parce qu'il y a une mobilisation
34:10pro-palestinienne très forte au plus haut sommet de l'État,
34:13puisqu'il y a une reconnaissance de l'État de Palestine par l'Espagne.
34:16Ce n'est pas le débat importé dans la politique nationale qui surprend.
34:19Ce qui surprend quand on regarde la France,
34:21c'est le positionnement du gouvernement français considéré pro-israélien
34:26par rapport au gouvernement espagnol et à la société espagnole,
34:29qui est plutôt pro-palestinienne.
34:31Et ça, au-delà des différences de différents partis,
34:34qu'elles soient des droites ou des gauches,
34:36je parle de la société espagnole.
34:37Donc, effectivement, le regard se porte sur le positionnement du gouvernement
34:42et pas sur le fait qu'on débatte de ça,
34:44justement parce que les deux communautés les plus importantes en Europe
34:47se trouvent en France.
34:49Mais après, ce qui surprend le plus, si vous voulez,
34:52c'est cette histoire d'appel, des consignes de vote,
34:56parce que dans un pays où il n'y a...
35:00ce qui existe, c'est les élections législatives à un seul tour,
35:04il n'y a pas de consignes de vote.
35:06Ce n'est pas du tout dans la tradition espagnole.
35:08– Vous, vous n'avez qu'un tour.
35:09– Un seul tour, à la proportionnelle.
35:12– Et vous aussi au Portugal, en Suisse également.
35:15– Résultat, effectivement, ce qui nous appelle, interpelle,
35:18c'est les consignes de vote qui sont données en France.
35:22Pour le reste, c'est vrai, que ce soit le conflit israélo-palestinien,
35:26que ce soit le positionnement de la France par rapport à l'Europe
35:30ou par rapport à l'extrême droite
35:32ou par rapport à d'autres sujets importants qui intéressent l'Espagne.
35:35C'est vrai qu'on n'est pas si critiques qu'ils peuvent l'être peut-être d'autres pays.
35:39– Oui, c'est vrai que la majorité n'a pas encore dit clairement
35:41ce qu'elle ferait en cas de triangulaire.
35:43Des triangulaires qui peuvent être très importantes,
35:45elles sont attendues comme étant très nombreuses,
35:47alors que ce ne fut pas le cas aux dernières élections législatives
35:50où il y avait eu seulement huit triangulaires.
35:52Eh bien, cette fois, elles pourraient être par dizaines.
35:54Ana Navarro-Pedro, chez vous aussi,
35:56donc ça surprend cette idée de consignes de vote
35:58qui pourraient émaner d'un parti ou d'un autre.
36:01– Oui, et puis ça ressemble un peu à la manipulation des électeurs,
36:06une sorte d'infantilisation des électeurs aussi.
36:08– Certes, mais en même temps, c'est de là aussi que vient la stabilité du régime.
36:11Quelque part, on disait que ces deux tours
36:13permettaient d'avoir une majorité stable en France.
36:14– Et vous voyez, la Ve République,
36:16qui semblait être une ceinture de chasteté contre la tranquillité.
36:21– Je vais t'inspirer ce soir, Ana.
36:22– Contre la stabilité, excusez-moi, on est très fatigués.
36:26Contre la stabilité parlementaire en France et gouvernementale en France,
36:30elle ne l'est plus.
36:31– Alors, Richard Verly, là-dessus,
36:33c'est vrai que les triangulaires, elles sont attendues en grand nombre.
36:37Et Gabriel Attal, je vais vous dire ce qu'il a dit.
36:39Des candidats l'ont interpellé, en ce sens, ce mercredi soir,
36:42en visioconférence pour savoir ce qu'ils devraient faire,
36:44dans ce cas de triangulaire.
36:45Eh bien, le Premier ministre leur a dit, c'est un piège.
36:48Il ne faut pas répondre du risque de fragilité à propre candidature.
36:51Il ne faut pas rentrer dans ce débat maintenant.
36:53Mais je laisse là votre sagacité pendant quelques instants
36:56parce qu'il est 20h40 sur France Info.
36:58Et c'est l'heure du Fil Info avec Sophie Tussaud.
37:01– Vers l'état de catastrophe naturelle en Isère,
37:04il sera demandé dès lundi, c'est ce qu'a annoncé sur France Info,
37:07le maire de Saint-Christophe-en-Oisen,
37:10100 personnes ont dû être évacuées par hélicoptère
37:13après d'importantes inondations.
37:14La décrue est à présent en cours.
37:17En Suisse, 3 personnes sont toujours portées disparues
37:20après l'effort cru dans le sud-est de la Confédération.
37:22Hier, une femme a été retrouvée vivante dans des éboulis de roches
37:26dans le canton des Grisons.
37:28Les recherches se poursuivent.
37:30Le Rassemblement national en tête des intentions de vote
37:33pour le premier tour des législatives.
37:35Selon notre sondage réalisé par Ipsos pour Radio France
37:38en partenariat avec Le Parisien,
37:40il est crédité avec ses alliés LR proches d'Eric Ciotti de 35,5%
37:46devant la gauche du nouveau front ponctulaire à 29,5%.
37:50Et le camp présidentiel, 19,5%.
37:53En Iran, la Cour suprême annule la condamnation à mort
37:56de Toumach Salehi et ordonne un nouveau procès.
37:59Le rappeur est emprisonné depuis plus d'un an et demi
38:02pour son soutien au mouvement de protestation de 2022
38:05à la suite de la mort de Marsa Amini.
38:08Elle est sanction du gouvernement égyptien.
38:10Après la mort de plus de 1100 personnes à la Mecque,
38:13notamment de nationalités égyptiennes,
38:16il ordonne la révocation des licences de 16 agences de voyage
38:19pour fraude pour avoir fait voyager des pèlerins illégalement.
38:23Premier sacre national pour Juliette Labousse.
38:26A 34 jours, Dégio, la coureuse de l'équipe néerlandaise DSM Firmnich,
38:32devient championne de France de cyclisme.
38:34Elle a dominé ses rivales de l'équipe FDJ Suez.
38:43France Info, les informés, Benjamin Sportouche.
38:47Richard Verly, je vous ai laissé un petit peu de temps de réflexion.
38:51Je rappelle sur quoi portait la dissertation.
38:54C'est Gabriel Attal qui a répondu à des candidats.
38:56Il a été interpellé mercredi soir en visioconférence.
38:59Ils lui ont demandé mais qu'est-ce qu'on doit faire dans le cadre triangulaire
39:02si jamais notre candidat arrive en troisième position
39:04et qu'il y a un risque d'élection du Front du Rassemblement National ?
39:06Eh bien, Gabriel Attal a dit c'est pas le moment d'en parler parce que c'est un piège.
39:10Eh bien, je vais rendre ma copie.
39:13Il a raison, mais c'est pas tenable.
39:15Il a raison, effectivement, ce serait dévastateur pour les candidats de la majorité sortante
39:20aujourd'hui de commencer à évoquer les possibles scénarios de retrait
39:24entre le premier et le second tour.
39:25Là, il a raison.
39:26Tactiquement, on ne fait pas ça si on veut maximiser ses chances
39:29et si on se présente pour gagner devant les électeurs.
39:31Mais c'est absolument intenable parce que bien sûr que la question va se poser
39:35et bien sûr qu'elle va être extrêmement douloureuse pour les candidats de la majorité.
39:38Oui, mais est-ce qu'il faut en parler maintenant ?
39:40Bon, on a joué 12 sur 20, je suis pas complètement convaincu.
39:43Il a raison de ne pas en parler, mais je répète, c'est pas tenable.
39:45Et les autres, écoutez, les deux extrêmes, ou en tout cas les deux autres forces politiques
39:51vont bombarder la majorité là-dessus.
39:54Oui, c'est notre rôle, mais ils ne sont pas obligés de répondre non plus, Juan José Dorado.
39:58Je vais copier sa réponse.
40:01Il a raison, mais c'est pas tenable.
40:02Mais je ne suis pas d'accord pour les mêmes raisons.
40:04C'est pas tenable tout simplement parce que d'autres leaders de cette majorité
40:07ont commencé à lâcher le président de la République, que ce soit Édouard Philippe,
40:11que ce soit le ministre de l'Intérieur, Darmanin, quand il annonce que le soir même,
40:15s'ils ne sont pas au gouvernement, ils quittent le gouvernement.
40:17En fait, la majorité, déjà, les leaders de la majorité,
40:21pensent déjà au présidentiel qu'ils vont suivre derrière.
40:24Oui, mais ils n'ont pas dit qu'ils allaient se prononcer pour tel ou tel...
40:27Oui, mais justement, ce que vous dites, c'est qu'ils doivent le faire maintenant.
40:29Voilà, ils devraient le faire, mais ils se projettent sur une défaite.
40:33Et donc, ils se positionnent déjà sur cette nouvelle majorité qu'il va falloir reconstruire.
40:39Sinon, comment comprendre, effectivement, les positionnements d'Édouard Philippe
40:44ou encore de Gérald Darmanin, quand il annonce qu'il va quitter le gouvernement
40:49du soir même, s'il ne gagne pas ?
40:51Mais alors, Luxman, à tort de déjà prévoir pour le deuxième tour
40:55un désistement éventuel d'un candidat du Front Populaire ?
40:59Là, sincèrement, je crois que Manon Henvry, à ce niveau-là, était beaucoup plus intelligente,
41:03elle a dit, on verra au deuxième tour.
41:04Et vous avez raison, quand vous parlez des triangulaires,
41:07qui vont être certainement beaucoup plus nombreuses cette année.
41:10Je ne suis pas tout à fait d'accord avec le fait qu'on va devoir se désister,
41:15parce qu'il faut aussi compter au cas par cas.
41:19Et ces candidats qui arrivent en troisième et qui voient qu'ils peuvent peut-être réussir,
41:24réussir là où personne n'avait réussi avant.
41:27Donc là, sincèrement, ça va être vraiment au cas par cas et attendant
41:32le lendemain de ce 30 juin pour voir.
41:36– Et la vie politique va tellement vite aussi qu'on ne sait pas ce que feront
41:39ces électeurs du candidat qui se sera retiré, est-ce qu'ils vont rester chez eux ?
41:44C'est pour ça qu'on se disait, le Front Républicain,
41:45est-ce qu'il fonctionne encore ? On se posait cette question.
41:48– Il y a les votes, vous parlez du vote utile, parce que dans votre sondage,
41:52il y avait une autre information, 59% des sondés considèrent
41:56que c'est le Front de Rassemblement des Nations qui va gagner.
41:59C'est-à-dire que parmi ces votants-là, il y a beaucoup qui vont dire,
42:04on n'y va pas, puisque de toute façon, c'est le Rassemblement national,
42:07donc on n'y va pas.
42:09– Oui, ça peut consolider un vote.
42:10– Ça peut consolider.
42:11– Certains sondages vous disent ça.
42:12Alain Laveau-Piedrouve, c'est vous qui en parliez tout à l'heure,
42:14et c'est vrai qu'il faudrait y revenir, on a l'impression qu'il est lâché
42:16par les siens, Emmanuel Macron.
42:18Alors, je ne sais pas, ça aussi, si on en parle,
42:20et si vous en parlez dans la presse portugaise, mais Edouard Philippe a dit,
42:24je le cite, Macron a tué la majorité.
42:26Le Premier ministre n'est pas sur les affiches de campagne et Gabriel Attal
42:29semble aussi prendre ses distances en demandant aux Français, je cite,
42:32de le choisir comme Premier ministre.
42:34Alors ça, j'avoue que moi, les bras m'en sont tombés,
42:36parce que je me suis dit, tout de même, il est normalement nommé
42:38par le gouvernement de la République, et voilà qu'il demande à être choisi.
42:41Donc c'est pareil, tout comme d'ailleurs, pardon,
42:43Jean-Luc Mélenchon a demandé aux électeurs en 2022 de l'élire Premier ministre.
42:50– Il y aurait-il comme qu'un souhait d'une sixième République parlementaire
42:54et plutôt présidentielle ?
42:56– Peut-être.
42:57– Avoir ?
42:57– Chez nous, oui, chez nous, c'est l'analyse,
42:59c'est qu'effectivement, il a tué Emmanuel Macron,
43:03mais pas que par la décision de la dissolution,
43:05c'est pas une série de mesures aussi prises auparavant,
43:10et des compréhensions de manque d'écoute du pays ou d'une partie du pays.
43:14De cette partie du pays qui est désignée par un analyste indien,
43:22Prachad, Vijay Prachad, qui dit que nos économies capitalistes occidentales
43:28ont créé des cultures de cruauté vis-à-vis une partie de la population de ces pays,
43:35ce qui justifie à ses yeux le populisme qui progresse dans nos…
43:38Donc c'est un regard extérieur au monde occidental qui est très très intéressant,
43:42et c'est peut-être ces cultures, ces poches où les gens se sentent victimes
43:47d'une culture de cruauté qui aussi prennent leur revanche
43:49ou veulent dire qu'ils existent aussi et qu'ils veulent autre chose.
43:53Mais effectivement, on pense qu'Emmanuel Macron a tué le macronisme,
43:58mais ce qui nous inquiète le plus, c'est que quand même,
44:00il reste un européiste convaincu, le Portugal est un pays très pro-européen,
44:05et ce qui nous inquiète beaucoup, c'est le manque de la France,
44:07le manque d'Emmanuel Macron…
44:08– L'affaiblissement de l'Europe parce que la France serait peut-être divisée
44:12au sein de son exécutif.
44:13– Soit parce que le Rassemblement national peut arriver à Matignon,
44:17et s'ils ont assez de pouvoir, pourront mettre en place leur programme,
44:19et une partie de leur programme, c'est l'affaiblissement de l'Europe à Bruxelles,
44:23c'est déjà diminuer la contribution de la France au budget européen,
44:28et puis ensuite la diminution d'un certain nombre de programmes européens,
44:32et c'est aussi parce que la France, l'Europe, Bruxelles,
44:36c'est vraiment l'épicentre du compromis politique par essence au monde,
44:42et la voix de la France et la position de la France est très importante,
44:45et elle est absente là.
44:45– Alors, on a bien compris que vous ne croyez pas un sursaut
44:47en faveur de la majorité d'Emmanuel Macron.
44:50Ah, Richard Verly ?
44:52– Le sursaut qui le conduirait à gagner ces élections, non,
44:56mais le sursaut qui au fond aboutirait à une forme de match nul
45:00entre les trois formations qui seraient, je dirais, dans des eaux
45:03un petit peu entre 150 et 200 députés chacun, il y en a 577, moi je ne l'exclus pas.
45:10– Mais ce qui rendrait la France ingouvernable, non ?
45:12– Et alors ?
45:13– Est-ce que ce n'est pas à ce moment-là ?
45:15– C'était l'apanage de nos amis belges, bon, on peut le partager.
45:18– Mais rappelez-vous ce qui s'est passé,
45:19moi j'étais correspondant en Belgique à ce moment-là auprès de l'Union Européenne,
45:23il y a eu cette longue période de gouvernement technicien
45:26et que les Belges ont plutôt apprécié,
45:28ils n'en ont pas tenu rigueur à leur dirigeance.
45:29– Alors, c'est-à-dire, vous dites, pourquoi pas la France pourrait se retrouver
45:32avec un gouvernement technicien pendant une année ?
45:34– L'Italie l'a fait, il n'y a pas très longtemps.
45:37– Avec Romano Prodi, c'est cela ?
45:39– Je m'interroge et j'en finis par me demander
45:41si ce n'est pas au fond ça que veut Emmanuel Macron,
45:44j'ai bien dit que je m'interroge, je n'ai pas la réponse.
45:47– Ce n'est pas exclu, mais n'oubliez pas qu'en France,
45:49les techniciens c'est essentiellement les énarques
45:51qui n'ont pas très bonne réputation.
45:52– Donc les politiques alors, en fait, on en revient aux politiques quelque part,
45:55c'est ce que vous nous dites.
45:56Alors, vous dites, l'ORN fait toujours quand même la course en tête dans les sondages,
46:01on l'a vu avec notre sondage, Maison Radio France, Ipsos, le Parisien,
46:05et Marine Le Pen a de nouveau évoqué la possibilité d'une démission du chef de l'État.
46:11On va l'écouter tout de suite, c'était un déplacement hier en Pas-de-Calais.
46:14– Je n'appelle pas Emmanuel Macron à démissionner,
46:16je suis respectueuse des institutions.
46:17Je note juste que quand il y a un blocage politique,
46:21quand il y a une crise politique, il y a trois possibilités,
46:24il y a le remaniement, il y a la dissolution ou il y a la démission du président.
46:30Le remaniement, pour le coup, dans cette circonstance,
46:33ne m'apparaîtrait pas extrêmement utile.
46:35La dissolution vient d'être opérée, elle n'est plus possible pendant un an.
46:38Il ne restera donc au président que la démission
46:42pour sortir potentiellement d'une crise politique.
46:44C'est un constat, ce n'est pas une demande.
46:47– Crohn-Ross et Dorado, très rapidement, mais on va y revenir juste après les titres.
46:51Est-ce que vous évoquez, vous, cette possibilité d'une démission
46:55dans les papiers que vous faites pour la presse espagnole ?
46:56– Bien sûr qu'on évoque ça, parce que le système espagnol
46:59fait que le président devrait démissionner.
47:01Et donc, on se pose la question, va-t-il le faire, aura-t-il le courage ?
47:04Et donc Marine Le Pen qui reste quand même assez prudente dans ses propos,
47:08surtout pas des faux pas.
47:09– On en continue d'en parler après le Fil info de Sophie Tussaud,
47:13il est 20h50 sur France Info.
47:16– Des sacres pour les Bleus de bonne augure.
47:18À 34 jours des Jeux de Paris, les sabreuses et les épéistes français
47:22sont couronnés champions d'Europe dans leurs catégories respectives.
47:26Championnat qui se déroule à Balles, en Suisse.
47:29La décision d'incarcérer le chef Canac à 17 000 kilomètres de sa famille
47:33est une dramatique erreur politique.
47:36Réaction sur le réseau social X de Jean-Luc Mélenchon
47:39après qu'un juge à Nouméa a décidé le placement en détention provisoire
47:43à Mulhouse de Christian Tain, le chef de la CCAT,
47:46soupçonné d'être à l'origine des troubles en Nouvelle-Calédonie.
47:50D'autres militants indépendantistes seront également placés
47:52en détention provisoire en métropole.
47:54Les 11 personnes interpellées mercredi ont été mises en examen aujourd'hui.
47:59Le RN en tête des intentions de vote pour le premier tour des législatives
48:03selon notre sondage Ipsos pour Radio France et Le Parisien.
48:06Le parti d'extrême droite et ses alliés LR, proches d'Éric Ciotti,
48:10sont crédités de 35,5% devant la gauche du nouveau Front populaire
48:14qui recueille 29,5%.
48:16Le camp présidentiel arrive en troisième position
48:19avec 19,5% des intentions de vote.
48:22Une manifestation contre l'extrême droite à Nantes.
48:25Aujourd'hui, quelques milliers de personnes ont foulé le pavé
48:28avec en tête de cortège plusieurs centaines de femmes
48:30craignant que les droits des femmes comme l'IVG soient bafoués
48:34en cas de victoire du RN aux législatives.
48:36L'Euro de football, le Portugal s'impose largement 3 à 0 face à la Turquie
48:42et file en huitième de finale.
48:43Prochain match à suivre, Belgique-Roumanie dans moins de 10 minutes.
48:49À présent, c'est à 21h.
48:58Benjamin Sportouche.
49:01On a entendu juste avant les titres Marine Le Pen
49:04qui a donc de nouveau évoqué la possibilité d'une démission de chef de l'État.
49:06D'ailleurs, elle précise, je ne la réclame pas.
49:09Elle est possible.
49:10On sent tout de même qu'il y a un glissement.
49:12Comment vous l'expliquez-vous, Richard Verli?
49:15La prudence de Marine Le Pen, d'abord parce qu'elle veut absolument
49:18apparaître respectueuse des institutions.
49:20C'est au fond ce que le Rassemblement national a fait à l'Assemblée nationale
49:23ces deux dernières années.
49:24Ils ont été presque, j'allais dire, parfaits.
49:27Alors que d'autres parties semaient davantage de pagaille.
49:31Ensuite, la démission.
49:32Évidemment que dans nos articles, dans ceux que j'écris, on pose cette question
49:36parce qu'il est logique de la poser.
49:38Si la situation actuelle aboutit à une crise de régime
49:42au-delà de la crise politique, c'est-à-dire un pays qui serait
49:45complètement ingouvernable, effectivement, tout le monde se retournera
49:49vers Emmanuel Macron et lui dira, vous devez assumer de tirer les conséquences
49:53du cataclysme dans lequel vous avez placé la France.
49:56Alors moi, je continue de penser qu'il y a une option qui est possible.
49:59C'est comme je le disais, celle d'un gouvernement qui serait plus technique.
50:03Ça ne veut pas dire apolitique.
50:05Mais vous ne pensez pas à une hypothèse, en revanche, d'une majorité plurielle,
50:08hétéroclite, avec ensemble, avec une partie de la gauche et les LR
50:12qui sont restés dans la mouvance traditionnelle ?
50:15Je ne l'exclus pas, mais dans ce cas, la dissolution n'aura servi à rien
50:19puisqu'il était possible de faire ça avant.
50:20Si, j'allais vous dire que oui, mais ça n'était pas advenu quelque part.
50:24Emmanuel Macron n'avait pas réussi à le réaliser.
50:25La dissolution l'aurait donc provoqué.
50:26Il y en a qui disent que c'est impossible, que c'est une chimère.
50:29Est-ce que, franchement, c'est de l'intérêt de différentes forces politiques,
50:32disons, centristes ou attirées vers le centre, de faire ce pacte maintenant,
50:36alors que le président ne peut pas se représenter dans deux ans ?
50:39J'ai quand même l'impression que là, il y a une contradiction.
50:41Je pense qu'Emmanuel Macron était mieux armé pour faire ça
50:45il y a deux ans, en 2022, suite à son élection présidentielle.
50:48Et il a choisi de ne pas le faire.
50:50Alors que tout le monde autour de cette table, notamment les correspondants
50:53de l'étranger, ont pensé que la France allait enfin apprendre le parlementarisme.
50:56C'est vrai. Et les coalitions de gouvernement à l'Union européenne.
50:59Je voudrais juste vous poser une question, tout de même,
51:02sur la possibilité d'une victoire du RED.
51:04Est-ce que, dans votre pays, par exemple,
51:06on sait qu'il y a un parti d'extrême droite, le Chega, et aussi en Espagne ?
51:09Et je vous poserai la question aussi à vous, Juan José.
51:11Est-ce qu'on se dit, si ça arrive ici,
51:14ça veut dire que ça peut advenir plus rapidement aussi chez nous ?
51:17Est-ce qu'il y a cette inquiétude-là ou pas ?
51:19Parce qu'il y a une sorte de banalisation aussi qui peut aider l'extrême droite.
51:22Il peut y avoir effectivement une sorte de phénomène d'entraînement.
51:29Parce que la question se pose déjà au Portugal.
51:31Est-ce que la droite au pouvoir, qui a une courte majorité de députés,
51:35devrait ou pas faire alliance avec l'extrême droite ?
51:37La question se pose avec Chega ou avec l'extrême droite ?
51:39Elle se pose depuis les élections législatives.
51:42Et elle va continuer à se poser.
51:44Donc, effectivement, ça pourrait ouvrir une digue
51:47si la France, effectivement, avait un gouvernement d'extrême droite.
51:52Donc, la France est la France.
51:55C'est un des très grands pays de l'Union européenne, effectivement.
51:57Donc, si les électeurs français allaient dans ce sens,
52:01oui, ça pourrait avoir un impact en Europe.
52:03– Point de recet, Dorado, et chez vous.
52:05Parce que Vox a quand même progressé aux dernières élections législatives,
52:10ou je me trompe ?
52:11– Non, il n'a pas progressé aux dernières élections législatives.
52:14Il est aujourd'hui, au niveau de l'Assemblée nationale espagnole,
52:17autour des 11-12 %, il était à 15 %,
52:19donc il a perdu des députés, une vingtaine de députés,
52:22par rapport aux dernières élections.
52:24Mais par contre, la question se pose dans le sens où
52:30l'extrême droite espagnole, elle gouverne déjà,
52:33elle gouverne avec les conservateurs dans certaines régions espagnoles.
52:39Et vous savez que les régions espagnoles ont un pouvoir énorme.
52:42– Oui, beaucoup plus fort qu'en France.
52:43– Beaucoup plus fort qu'en France.
52:45Et donc, elle gouverne déjà.
52:46La question se pose dans un futur gouvernement de droite
52:49qui n'aurait pas la majorité absolue,
52:50d'être gouvernée avec Vox.
52:52La question se pose.
52:54Mais la seule différence par rapport à la France,
52:56et ce n'est pas une petite différence,
52:58c'est que Vox représente 12 % en Espagne,
53:03et en France, elle est beaucoup plus forte.
53:06C'est la première force politique.
53:08– La question, c'est peut-être un jeu de domino entre Mélanie,
53:12Bardella, éventuellement Marine Le Pen, et la suite.
53:15C'est ça qu'on entend ?
53:16– Oui, alors nous, on est dans un système très différent.
53:20Mais en Suisse, cela fait maintenant 20 ans
53:22que le parti d'extrême droite, l'UDC, est au gouvernement.
53:26Et il gouverne avec les socialistes.
53:28Donc, nous sommes un exemple d'un pays qui peut être gouverné
53:32par une coalition qu'on appellerait en France, Union Nationale.
53:35Alors, dans le cas de la Suisse, c'est obligé,
53:38puisque le gouvernement fédéral est composé de représentants
53:42des principaux partis au Parlement.
53:43C'est une forme de coalition française.
53:44– Certains d'entre vous diraient ce que vous nous dites ce soir.
53:46– Mais ce que je voudrais juste dire, c'est qu'il peut être possible
53:51de monter une coalition, même avec des partis a priori extrêmes,
53:55s'ils ont le sens de l'intérêt national.
53:58Sauf qu'en France, derrière, il y a l'élection présidentielle.
54:01Et tout le monde y pense.
54:02Et que si vous gouvernez, si vous faites l'Union Nationale,
54:06vous préjugez de vos chances, quelque part, à la prochaine bataille.
54:10Et c'est ça, la difficulté.
54:11Et c'est pour ça que moi, l'Union Nationale en France,
54:14et la capacité de gouverner ensemble, j'y crois peu,
54:16que je crois davantage, effectivement, à une éventuelle neutralisation
54:20du débat politique, si, et ce serait la condition seulement,
54:23s'il y avait une forme de match nul à l'issue de ces élections.
54:26Et ce n'est pas ce que nous indiquent les sondages.
54:28– Eh bien, vous n'allez pas finir d'écrire des papiers et des reportages.
54:30Est-ce que, d'ailleurs, Anna Navarro-Pedro,
54:32vous travaillez sur quoi, là, vous, en ce moment ?
54:33Sur quel angle, comme on dit dans notre jargon journalistique ?
54:37– Sur la question de l'extrême droite.
54:39– Sur la question de l'extrême droite.
54:40– Et l'impact européen.
54:41– Et l'impact européen.
54:42Eh bien, on vous lira, et enfin, en tous les cas, vous nous lirez,
54:45parce que moi, je ne parle pas le portugais.
54:46Donc, vous me ferez une traduction, s'il vous plaît, Anna Navarro-Pedro.
54:48– Enlevez-vous l'espagnol.
54:49– Je parle un peu mieux l'espagnol.
54:51Merci à tous les trois, Anna Navarro-Pedro pour la presse portugaise,
54:54Juan José Dorado pour la presse espagnole,
54:56et Richard Verli pour le quotidien Suisse Blic d'avoir été avec nous
54:58dans ces informés.
54:59Il est 20h58 sur France Info.

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