Les Vraies Voix avec Jean Garrigues, historien spécialisé dans l’histoire politique, président de la Commission internationale d’histoire des assemblées.
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##LE_GRAND_DEBAT_DES_VRAIES_VOIX-2024-09-19##
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NewsTranscription
00:00Les vraies voix Sud Radio, le grand débat du jour.
00:04Michel Barnier va-t-il renoncer ?
00:07Il n'arrive pas à composer une équipe gouvernementale.
00:11Il est hors de question que nous puissions rentrer dans un gouvernement
00:14ou que nous puissions soutenir à l'Assemblée Nationale
00:16puisque je vais redevenir député,
00:18un gouvernement qui augmente les impôts.
00:20Une possible hausse d'impôts et la surreprésentation
00:24des LR, des Républicains, au gouvernement.
00:26On comprend qu'il soit exaspéré.
00:27Là, le temps ne joue pas pour lui
00:29mais contre lui, c'est quand même une grande différence.
00:31Il va jeter l'éponge, il ne va pas y arriver,
00:33il va renoncer.
00:35Nul ne peut dire, et sans doute pas Michel Barnier lui-même,
00:37s'il choisira de partir ou de rester.
00:42Visiblement, finies les consultations sur le futur gouvernement Félix Mathieu.
00:46Une info qui vient de tomber.
00:48On se dirige vers la formation d'un gouvernement Barnier.
00:50Finalement, ça a fonctionné, cette réunion de la dernière chance
00:53avec Emmanuel Macron qui va recevoir le Premier Ministre en début de soirée.
00:57On a Gabriel Attal qui est désormais chef des gouvernements macronistes
01:01qui le confirme.
01:02Il dit avoir obtenu une garantie sur le fond.
01:05Vous savez que le point d'achoppement, c'était le budget,
01:07les questions budgétaires, augmenter ou pas les impôts.
01:09A priori, selon Gabriel Attal,
01:11Michel Barnier a promis qu'il n'y aurait pas de hausse d'impôts
01:14pour les classes moyennes.
01:16On se dirige donc vers la formation d'un gouvernement
01:18auquel participeraient les macronistes.
01:21Michel Barnier envisage un gouvernement de 38 ministres
01:24dont 16 de plein exercice, selon Gabriel Attal.
01:27On va en parler bien sûr tout au long de cette édition
01:31avec Jean Garrigue qui sera avec nous, historien,
01:34qui est là d'ailleurs, président de la commission internationale
01:37d'histoire des assemblées.
01:39La question du jour c'était, Philippe, est-ce qu'il va jeter l'éponge ?
01:42Il peut toujours jeter l'éponge.
01:43Il peut toujours jeter l'éponge.
01:44Théoriquement, ça ne se fera pas parce qu'on est arrivé à un accord.
01:48Est-ce que c'est un accord, pour vous, in extremis, Philippe Bilger ?
01:51Oui, et je n'imaginais pas que les vrais voix
01:55pouvaient avoir une influence aussi décisive sur la vie politique
01:59puisqu'il a suffi qu'elles posent la question
02:02sur la possibilité pour Michel Barnier
02:06de jeter l'éponge pour qu'immédiatement
02:09un gouvernement probablement soit formé.
02:12Mais pour rester sérieux, je m'en réjouis bien sûr,
02:15mais il n'empêche qu'à un moment donné
02:19on pouvait légitimement s'interroger
02:21sur le fait que Michel Barnier,
02:24confronté à ce que François-Olivier Gisbert
02:27dit très joliment de point
02:29la tyrannie de l'habileté,
02:31jette l'éponge parce qu'il ne parvenait pas à satisfaire tout le monde
02:35et d'abord pas le Président de la République.
02:38Et j'ose espérer que le gouvernement qui va sortir
02:42dans peu de temps, mon cher Philippe,
02:44vous n'avez pas été informé, c'est assez scandaleux,
02:47ne répondra à nos espérances.
02:49Sébastien Ménard.
02:51Non, moi, à la question qui nous était posée aujourd'hui,
02:54je n'imaginais pas une seconde
02:57que Michel Barnier, nommé Premier ministre il y a peu,
03:01puisse jeter l'éponge.
03:03La réalité, c'est moins un problème de casting
03:06qu'un problème de ligne.
03:08À la limite, le casting, on s'en fout un peu.
03:10Le tout, c'est quelle est la ligne politique
03:13qu'il va décider de tenir.
03:16Est-ce que cette ligne politique va détricoter
03:19ce que la Macronie a pu faire depuis 2017 ?
03:25C'est ça, la vraie question.
03:27En matière d'immigration,
03:30en matière de sécurité,
03:32en matière de la réforme des retraites,
03:36en matière de fiscalité.
03:38Donc le sujet, c'est ça.
03:40Je pense qu'effectivement,
03:42comme d'ailleurs l'a laissé fuiter assez habilement Michel Barnier,
03:45en disant qu'il n'avait pas les moyens de sa politique
03:49sauf à augmenter les impôts.
03:51C'était le teasing qu'il a proposé à toutes les rédactions
03:55et qu'il a fait infuser sur de nombreux plateaux.
03:57Et la réponse effectivement des macroniens,
03:59c'était de dire,
04:01comment une famille politique
04:03qui a perdu toutes les élections depuis 2012,
04:05qui est composée de 47 députés,
04:07peut-elle, elle, sur un coup de dé,
04:09remporter Matignon et augmenter les impôts ?
04:12C'est ça, je caricature un petit peu,
04:14mais c'est ça, le sujet.
04:16Donc là, on va avoir un casting,
04:18mais je pense que la ligne, désormais,
04:20est un petit peu plus proche des attentes du Président.
04:23Et les attentes du Président, c'est évidemment les attentes des Français.
04:26Farid Temsamani ?
04:27Oui, moi, je n'ai jamais cru au fait que Michel Barnier
04:30jette l'éponge, effectivement.
04:32Il l'a tellement rêvé,
04:34il a tellement souhaité devenir Premier ministre,
04:37que dorénavant, il n'allait pas.
04:39La réalité, on l'a évoqué,
04:41Philippe, tout à l'heure,
04:43tu évoquais notamment le fait qu'on était
04:45dans une réalité constitutionnelle,
04:47en tout cas une réalité institutionnelle
04:49qui s'apparente potentiellement à une crise.
04:51Qu'il forme ou non un gouvernement,
04:53en réalité, si ce n'est qu'on a gagné du temps
04:56avec cette fameuse rentrée parlementaire
04:58du 1er octobre, si je ne dis pas de bêtises,
05:00la réalité, c'est qu'on est à la même situation.
05:02C'est ingouvernable, en réalité.
05:04Donc, on n'aura pas vraiment de vraies
05:06propositions de loi assez lourdes.
05:08On va voir s'il va être habile ou pas habile
05:10à satisfaire un peu tout le monde.
05:12Et à tout moment, il peut être sujet
05:14à censure, à mon avis,
05:16par une partie du gouvernement.
05:18Le président de la République n'a toujours
05:20pas compris, selon moi, qu'il avait
05:22perdu les élections.
05:24En tout cas, son parti, en tout cas,
05:26ce qu'il en est devenu, a perdu les élections.
05:28Et on a l'impression qu'il veut toujours
05:30manager, toujours contrôler
05:32d'une certaine manière. Et à côté de ça,
05:34vous avez des LR, dont la famille politique
05:36de Michel Barnier, qui, eux,
05:38reviennent au gouvernement comme si de rien n'était,
05:40alors qu'ils n'ont, à mon sens, pas du tout
05:42gagné les élections.
05:44Jean Garrigue, aujourd'hui, ça y est,
05:46c'est constitué.
05:48Effectivement, vous êtes, j'imagine, comme les autres,
05:50à penser que le
05:52Premier ministre n'aurait pas, en tout cas,
05:54déposé, enfin, décidé de
05:56stopper l'aventure. Aujourd'hui,
05:5838 ministres. D'abord, ça me
06:00semble beaucoup, par rapport aux
06:02ministres, en tout cas, au gouvernement précédent.
06:04Est-ce que ça veut dire
06:06quelque chose, d'avoir autant de ministres ?
06:08Ça veut dire qu'il faut satisfaire beaucoup de gens ?
06:10Oui, à priori.
06:12L'équation pour
06:14Michel Barnier, c'est déjà compliqué.
06:16En temps normal, il faut
06:18satisfaire les clans
06:20de tel ou tel parti, les
06:22alliés, les différentes
06:24composantes régionales, les
06:26hommes et les femmes. Mais là,
06:28en plus de cette complexité,
06:30il est demandé
06:32à Michel Barnier, et je dirais à la classe
06:34politique française, de
06:36faire une sorte de
06:38révolution culturelle. Est-ce que
06:40j'ai l'impression que beaucoup de gens
06:42n'arrivent pas à comprendre ou font semblant de ne pas
06:44comprendre ? C'est-à-dire que nous sommes dans
06:46une situation politique qui
06:48ressemble beaucoup à celle de la Troisième
06:50ou de la Quatrième République, mais avec
06:52des institutions, plutôt des pratiques
06:54institutionnelles, qui sont celles de la Cinquième.
06:56Alors, évidemment que
06:58Michel Barnier,
07:00il est confronté à une situation difficile,
07:02que c'est beaucoup plus compliqué,
07:04que ça prend beaucoup plus de temps,
07:06mais je veux dire que derrière, il y a
07:08l'intérêt national, si vous voulez.
07:10Et je ne suis pas du tout sûr que Michel Barnier ait rêvé
07:12de devenir Premier ministre.
07:14Connaissant
07:16sa trajectoire, son parcours, c'est pas
07:18tellement cette idée-là. Je pense
07:20que Michel Barnier, il faut lui reconnaître
07:22ce
07:24dévouement. Il s'est dit, bon,
07:26là, il faut que quelqu'un y aille et essaye
07:28de... Essaye quoi ?
07:30Essaye non seulement de régler
07:32les problèmes, essaye justement de faire
07:34cette révolution culturelle,
07:36mais surtout, essaye
07:38de donner une
07:40orientation et de sauver
07:42un petit peu ce paquebot
07:44France qui est un peu à la dérive. Donc vous voyez,
07:46on est dans une situation où
07:48il faut sauver les choses.
07:50C'est pas... C'est plus
07:52l'heure des calculs, même si en réalité,
07:54effectivement, les calculs,
07:56ils sont partout, parce que derrière tout ça,
07:58il y a l'élection présidentielle
08:00de 2027. Vous pensez que ça va être
08:02un gouvernement comme la quatrième, alors les plus
08:04courts de la quatrième ont duré deux jours, ou vous pensez
08:06que ça va durer comme sous la cinquième
08:08plus longtemps ? Venez nous donner votre avis
08:10au 0826 300 300
08:12Philippe Bilger. Mon cher Jean,
08:14vous avez une voix un peu
08:16enrouée à la Bonnie Tyler,
08:18ça nous va très bien, mais
08:20je vais vous poser une question. Est-ce
08:22qu'au fond, les choses n'auraient pas été
08:24plus simples si,
08:26comme le président de la République
08:28l'a répété en permanence
08:30à Michel Barnier, on avait
08:32pu tirer les conséquences
08:34du fait que l'Assemblée
08:36nationale était en trois parts,
08:38inégales certes,
08:40mais en trois parts qui auraient
08:42mérité d'avoir une représentation
08:44gouvernementale,
08:46et que le drame aujourd'hui,
08:48c'est qu'il y a une part, je dirais
08:50même deux, par certains côtés,
08:52qui ne peuvent pas et ne veulent
08:54pas y venir ?
08:56Je suis complètement d'accord
08:58comme souvent avec
09:00mon éminent ami Philippe Bilger
09:02et sa voix qui est
09:04renommée sur tous
09:06les continents.
09:10On est dans une situation
09:12effectivement qui est complètement inédite. Vous avez
09:14trois forces politiques à peu près
09:16égales, et l'histoire
09:18d'en avoir une qui a gagné,
09:20l'autre qui a perdu, non, ça ne fonctionne
09:22pas comme ça. La démocratie,
09:24c'est d'entendre tout le monde,
09:26tous les électeurs. Ce qui est
09:28regrettable, au fond, c'est de ne pas
09:30avoir eu, à un moment donné, peut-être
09:32dès 2022,
09:34l'idée d'un gouvernement, je vais lâcher le mot,
09:36d'union nationale.
09:38Et même un gouvernement, quand je parle d'union
09:40nationale, qui aurait pu s'adresser
09:42à toutes les composantes de la vie politique,
09:44et j'y inclue la France insoumise
09:46et le Rassemblement national.
09:48Parce que là, on aurait été au plus près
09:50de l'attente démocratique.
09:52Alors vous me direz,
09:54c'est quelque chose qui est totalement contre-intuitif
09:56par rapport aux institutions
09:58de la Ve République. Mais la situation
10:00et le rapport des forces politiques,
10:02il est complètement inédit
10:04sous la Ve République. Et donc, moi,
10:06je considère qu'effectivement,
10:08la meilleure
10:10des solutions eût été
10:12d'essayer de tenter cette solution.
10:14Et à défaut, il me semble
10:16qu'il y avait une autre solution qui pouvait
10:18être un peu plus viable, qui était
10:20la solution Bernard Cazeneuve.
10:22Parce qu'elle avait le mérite
10:24de reconnaître que
10:26le nouveau Front populaire était la force
10:28qui était arrivée en tête. Mais comme
10:30vous le savez, la France insoumise et socialiste
10:32n'en ont pas voulu.
10:34Juste avant de prendre Sandra en ligne,
10:36Félix Mathieu, une petite info supplémentaire.
10:38Oui, une petite info donnée par
10:40Gabriel Attal, toujours à la sortie de cette réunion,
10:42sur la composition du futur gouvernement
10:44Barnier. On a eu une petite idée
10:46du nombre de postes, en tout cas
10:48pour ce qui est des gros ministères, des ministères
10:50de plein exercice, c'est-à-dire qu'on ne parle pas
10:52des ministres délégués ou des secrétaires d'Etat.
10:54Dans ce gouvernement Barnier, il y aurait
10:56donc, parmi ces ministres de plein exercice,
10:587 macronistes,
11:003 LR, 2 Modem,
11:021 Horizon et puis 1 UDI.
11:04Voilà, c'est la précision de Gabriel Attal.
11:06Donc, 7 macronistes tout de même,
11:08plus que de LR, 3.
11:10Et un divers gauche.
11:12M'envoie-t-on par SMS ?
11:14Ah bon ? Peut-être. C'est peut-être une info supplémentaire.
11:16Exactement. Sandra qui était avec nous
11:18au 0826 300 300.
11:20Sandra, vous vouliez réagir ?
11:22Alors, oui. Moi, je ne
11:24ne craignais pas non plus que M. Barnier
11:26lâche
11:28l'affaire, si je peux me permettre de parler
11:30comme ça. Par contre, ma crainte,
11:32c'était celle que je vois arriver,
11:34c'était le... Après, en même temps de
11:36Macron, on a eu en même temps
11:38façon Barnier. C'est-à-dire que
11:40on a perdu les élections législatives
11:42mais en même temps on est ministrables.
11:44Il y a une catastrophe
11:46budgétaire mais en même temps
11:48on va augmenter les impôts.
11:50Je crains que
11:52ça soit compliqué de composer
11:54pour lui. Et je le plains
11:56d'ailleurs. Farid Damsamani,
11:58peut-être, voulait réagir.
12:00Pardon, Sébastien.
12:02Non, non, mais je veux
12:04juste dire à notre auditrice que
12:06malheureusement ou heureusement,
12:08le monde est fait de en même temps.
12:10Quand on regarde
12:12Mélanie en Italie,
12:14c'est en même temps
12:16une réponse à la crise migratoire
12:18et en même temps,
12:20je dirais, des avancées sociales.
12:22Regardez ce qu'il se passe en Allemagne. C'est à la fois
12:24un pays qui a longtemps accueilli
12:26d'Europe, un très grand pays d'Europe
12:28qui a tendu la main sur les questions
12:30migratoires à des millions
12:32de naufragés, des millions de migrants
12:34pour revenir aujourd'hui à une
12:36condition différente. Donc, le en même temps,
12:38j'ai envie de dire, c'est pas
12:40une doxa macronienne, c'est pas une vue
12:42de l'esprit macroniste. Le monde est
12:44fait comme ça. Le monde est fait comme ça.
12:46En Allemagne, c'est pas du en même temps.
12:48C'est un retour en arrière. C'est pas exactement
12:50la même chose, il me semble.
12:52Néanmoins, ce qui est assez choquant, je trouve,
12:547 ministres macroniens
12:56quand on a perdu...
12:58Si on met deux modems et un horizon, ça fait 10.
13:00Je vois pas qu'est-ce qu'il change
13:02finalement par rapport au précédent
13:04gouvernement.
13:06Jean Garrigue, est-ce que c'est pas quand même...
13:08Jean Garrigue a levé le doigt. Alors, je lui pose pas de questions,
13:10il a quelque chose à dire. On vous écoute.
13:12Oui, je pense que c'est une grossière
13:14erreur, cette composition
13:16du gouvernement.
13:18Elle est relativement conforme
13:20au rapport de force
13:22au sein du groupe
13:24central, en ajoutant les
13:26républicains, qui est
13:28au pouvoir.
13:30Sur le plan arithmétique, au fond, on respecte
13:32à peu près les équilibres. Mais par rapport
13:34à la demande sociale, c'est-à-dire
13:36à ce que l'opinion attend.
13:38Je rappelle que dès 2022, l'opinion publique
13:40demandait à Emmanuel Macron
13:42une cohabitation.
13:44Les macronistes ont gagné
13:46de peu les élections
13:48législatives de 2022, mais on
13:50savait, les enquêtes le montraient, les Français
13:52attendaient un gouvernement
13:54qui soit un contre-pouvoir face au président
13:56de la République. Et là, vous donnez l'impression
13:58au président de la République,
14:00et plutôt, vous donnez l'impression
14:02à l'opinion que rien ne s'est passé
14:04et qu'au fond, on reproduit
14:06une majorité de macronistes
14:08au sein du gouvernement.
14:10Je pense que par rapport à l'opinion publique,
14:12c'est une erreur.
14:14Tout dépend des gens.
14:16Jean Garrigue, une question. A priori, dans l'accord
14:18qu'il y aurait, c'est pas d'augmentation
14:20d'impôts pour les classes moyennes,
14:22mais là, j'ai du mal à comprendre comment on va faire.
14:24Parce que si on rétablit l'ISF,
14:26etc., à mon avis, c'est un
14:28cas de guerre pour les macronistes, et on va pas
14:30dire qu'on va augmenter massivement les impôts
14:32pour les plus pauvres. Est-ce que faire ce budget,
14:34c'est pas là-dessus que le gouvernement
14:36va échouer comme le Titanic sur l'iceberg ?
14:38Vous avez vu que...
14:40Enfin, je veux pas monopoliser
14:42la parole, mais simplement,
14:44vous avez vu que... Non, c'est pas votre genre.
14:46Michel Barnier
14:48laissait entendre que
14:50on irait vers plus de justice
14:52fiscale. Alors,
14:54ce qu'on entend, est-ce que
14:56c'est vrai ou pas, c'est qu'on irait plutôt
14:58vers la taxation des super-riches,
15:00des profits financiers,
15:02etc. Ce qui, compte tenu
15:04de la réalité des enrichissements
15:06extraordinaires
15:08des très, très riches,
15:10depuis quelques années, notamment pendant la période
15:12du Covid, etc., ne serait pas
15:14un scandale, et pourrait être reçu
15:16positivement par les Français. En revanche,
15:18une augmentation de la fiscalité
15:20pour les classes moyennes, ça,
15:22c'est un interdit absolu.
15:24Mais vous voyez, les macronistes
15:26vous disent, surtout pas d'impôts.
15:28Essayons de mettre un peu d'eau dans son vin.
15:30Et réfléchissons, là encore,
15:32à ce qu'a été la réalité
15:34de l'évolution économique et financière
15:36depuis quelques années,
15:38et à ce qu'attendent les Français.
15:40Qu'on leur aille ou non, les Français,
15:42ça leur plaît bien qu'on tape sur les super-riches.
15:44Jean, sur ce que vous dites,
15:46c'est une erreur de mettre beaucoup de macronistes,
15:48mais si aucun membre
15:50de la gauche veut y aller,
15:52on fait comment ? On fait avec qui ? C'est ça le problème ?
15:54Mais, il aurait,
15:56à la limite,
15:58était peut-être plus cohérent,
16:00dans la mesure où
16:02M. Michel Barnier,
16:04pardon, était...
16:06J'ai cru qu'il allait dire
16:08M. Barnier.
16:10Peut-être sera-t-il au fond du gouvernement.
16:12Dans la mesure où M. Barnier
16:14représente une famille politique
16:16avec un certain nombre d'idées,
16:18d'idées fluctuantes sur
16:20beaucoup de points,
16:22pourquoi ne pas lui donner
16:24une priorité ? Moi, ce n'est pas mon idéal,
16:26parce que, je le répète, mon idéal,
16:28c'était autre chose.
16:30Peut-être même un gouvernement
16:32très clairement d'experts,
16:34derrière M. Barnier,
16:36qui aurait permis de déconnecter, justement,
16:38de ces rapports de force politique.
16:40Mais s'il choisit de faire un gouvernement
16:42avec des politiques,
16:44autant le faire avec les Républicains
16:46pour marquer tout simplement
16:48que ce n'est pas la politique du président
16:50de la République. C'est, à mon sens,
16:52très important, psychologiquement,
16:54symboliquement, pour les Français.
16:56Merci beaucoup, Jean Garrigue,
16:58d'avoir accepté notre invitation.
17:00Président de la Commission internationale
17:02d'Histoire des Assemblées. Dans un instant,
17:04Sandra, face à tous ces hommes...
17:06La meute !
17:08Vous calmez déjà ?
17:10Sandra, tout va bien ?
17:12Vous êtes confiante ?
17:14Oui, vous êtes confiante.
17:16Vous allez rétamer, comme on dit dans le milieu.
17:18On fait une petite pause
17:20et on revient dans un instant.
17:22En tout cas, on est ravis de vous retrouver avec Philippe David
17:24et nos vrais voix du jour. On est ensemble jusqu'à 19h.