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Jean-Marc Morandini et ses chroniqueurs décryptent l'actualité des médias dans #MorandiniLive

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00:00:00Jeudi 26 septembre 2024, Morandini Live, numéro 1504 sur CNews, première chaîne Info de France à 10h35.
00:00:11Bonjour et bienvenue en direct.
00:00:13À la une, une question. Qui, qui est responsable du meurtre sauvage de Philippines ?
00:00:19Et la question n'est pas neutre car au-delà de la peine, il faut maintenant tenter de comprendre ce qui s'est passé.
00:00:24Et surtout, pourquoi cet homme, déjà condamné pour viol sous OQTF, pourquoi était-il libre ?
00:00:30Pourquoi la France avait accepté de lui payer une chambre d'hôtel où il n'est jamais allé ?
00:00:35Pourquoi n'était-il pas surveillé ?
00:00:37Alors, qui est responsable et pourquoi, une fois de plus sans doute, personne n'assumera cette responsabilité ?
00:00:44Tout le monde s'interroge sur les OQTF depuis hier.
00:00:47Tout le monde sauf Sandrine Rousseau, ce matin sur France Inter, qui estime que les OQTF, ce n'est pas le problème.
00:00:54Je suis inquiète du fait que l'extrême droite utilise quelques faits divers comme ça et en font un sujet de société.
00:01:05Et moi, quand j'entends que le sujet c'est l'OQTF, je m'inquiète quand même du fait que nous n'ayons aucune espèce de considération
00:01:11sur le fait que ce type est dangereux, manifestement, puisqu'il a tué Philippine, et que s'il était dans un autre pays,
00:01:17il est tout aussi dangereux et il met tout autant en danger d'autres femmes.
00:01:21On fait des OQTF à tour de bras sans se préoccuper finalement de l'applicabilité des mesures que l'on prend.
00:01:28Donc en fait, on se fait plaisir d'une certaine manière, on se donne bonne conscience, on se dit,
00:01:32ben voilà, on a fait des OQTF, des OQTF, et puis à la fin, ça ne résout rien.
00:01:36Toujours le même discours de Sandrine Rousseau. Le problème, ce n'est pas les OQTF, c'est l'extrême droite qui instrumentalise tout ça.
00:01:41On va y revenir, bien évidemment, dans cette émission. En tout cas, Philippine, elle, avait grandi à Montigny-les-Bretonneux,
00:01:47où résident ses parents, et c'est justement dans cette ville que devait se rendre la jeune fille dans quelques jours pour rejoindre sa famille.
00:01:53Nous sommes allés sur place et les habitants sont bien sûr sous le choc pour savoir ce qui s'est passé.
00:01:59Je trouve que c'est horrible. Bien sûr, ça m'a choqué parce que j'ai des enfants aussi.
00:02:03C'est, je pense, les parents. C'est très dur pour les parents.
00:02:07C'est vrai que c'est saisissant de savoir que dans une petite ville entre guillemets comme Montigny, une famille puisse être endeuillée de cette sorte.
00:02:17C'est une jeune femme qui a perdu la vie dans des circonstances épouvantables et toute la famille doit être dans les larmes à l'heure actuelle.
00:02:24Alors qu'on aurait pu éviter ça, je pense.
00:02:27Voilà, on aurait pu éviter ça. Nous allons y revenir longuement dans cette émission, bien évidemment.
00:02:32L'horreur encore dans le Cher cette fois où Simon, un jeune homme de 21 ans, a été poignardé à plusieurs reprises à la sortie d'une discothèque.
00:02:39Un jeune homme qui est décédé sous les yeux de ses camarades qui ont pourtant tenté de l'aider.
00:02:44Le papa de ce jeune homme appelle au calme.
00:02:47Samedi soir, Simon sortait de la discothèque lorsqu'une bagarre impliquant son ami a éclaté.
00:02:53Il est alors intervenu pour lui venir en aide. Ses agresseurs l'ont poignardé.
00:02:57Je me suis battu avec eux et quand je me suis fait mal à l'épaule, Simon a voulu prendre ma défense et ils ont attrapé Simon.
00:03:04Ils ont commencé à le frapper contre le grillage et après je ne vois plus la scène.
00:03:10A 40 kilomètres des lieux du drame, le café tenu par ses parents, devant lequel des dizaines de personnes y ont déposé des fleurs en hommage à Simon.
00:03:18Son père, sous le choc, appelle au calme les jeunes qui pourraient avoir un esprit de vengeance.
00:03:24J'ai un sentiment d'avoir mal pour mon fils et en même temps il faut que je dise aux autres, ne faites pas ça.
00:03:29Il ne faut pas avoir des actes de vengeance, ça ne sert à rien. Il ne faut pas faire de mal aux gens, au contraire.
00:03:35Je crois qu'il faut que les gens veuillent qu'il y ait un monde qui attend de tourner pas dans le bon sens et qu'on essaie de le mettre dans le bon sens.
00:03:41Cinq personnes de 17 à 22 ans ont été interpellées dans cette affaire. Une enquête pour homicide volontaire a été ouverte.
00:03:49A Rouen, cette fois, c'est un couple d'étudiants qui a été très violemment agressés par cinq individus alors qu'ils faisaient simplement le plein à une station service.
00:03:58Et on a vraiment frôlé le pire, d'autant que l'un des agresseurs avait une arme qui l'a pointé sur la jeune fille.
00:04:05C'est dans cette station service que les faits ont eu lieu. Vers 22 heures, un couple d'étudiants fait le plein des sens comme tout un chacun.
00:04:13Ils sont soudainement attaqués par un groupe de cinq individus qui tentent de voler leur voiture.
00:04:18Le jeune homme s'interpose. Il subit alors une agression brutale.
00:04:23Ils m'ont frappé, étranglé et j'ai perdu connaissance. Ils m'avaient mis une veste sur la tête. Je ne savais plus où j'étais.
00:04:29La jeune fille, de son côté, tente d'appeler la police. Elle est menacée avec une arme sur la tête.
00:04:34Le pire a pu être évité grâce à l'arrivée d'automobilistes qui ont fait fuir les assaillants.
00:04:40Transportés tous les deux au CHU de Rouen, le jeune homme souffre d'une fracture au nez, des hématomes sur le corps et au moins 15 jours d'arrêt de travail.
00:04:49Et puis hier, je vous parlais de ces trois familles qui terrorisent plusieurs personnes à Mazamé et dont les enfants auraient agressé Paul, un jeune homosexuel, simplement parce qu'il est homosexuel.
00:04:59Hier, dans Morandini Live, vous entendiez le maire de Mazamé qui nous faisait part de son impuissance face à ses familles.
00:05:05Ce matin, écoutez Paul, le jeune garçon de 17 ans qui a été agressé et qui raconte à quel point cette violence était gratuite.
00:05:12Et là, je me retourne et je vois trois personnes courir vers moi en m'insultant de sales pédés.
00:05:19Ils ont commencé à me porter des coups. Ensuite, c'est le groupe de dix personnes environ qui s'est mis aussi.
00:05:25Emma, elle a fait ce qu'elle pouvait. Elle m'a pris dans ses bras pour me protéger au maximum des coups que j'ai reçus.
00:05:31Elle s'en est pris aussi. Ils ont osé la frapper. Du coup, c'est ce fameux passant qui a tout arrêté.
00:05:39Sans lui, je pense qu'à l'heure qu'il est, je ne serais peut-être pas ici. Je le redis. Je ne serais peut-être pas rentré chez moi vivant.
00:05:45Vers la fin, avec le recul, je pensais quand même que ça n'allait pas en finir. Donc voilà.
00:05:51– Ils se sont déchaînés sur toi ? – Ah oui, vraiment. J'ai reçu entre 15 et 30 coups, je dirais.
00:05:55Donc après, une fois que cette personne leur a hurlé dessus, en leur disant que ce n'était pas normal, ils sont tous partis en courant.
00:06:03– Voilà. Et ces jeunes ont été interpellés par les forces de l'ordre.
00:06:07Ils ont été relâchés dans l'attente de leur procès.
00:06:10La politique avec cette séquence sur Alice qui a été postée par Paul Laroutourou sur X.
00:06:14Le journaliste de TF1 est allé à interroger Antoine Armand.
00:06:17Vous savez, c'est le ministre de l'économie qui s'est fait remettre en sa place par le Premier ministre
00:06:21pour avoir affirmé qu'il ne parlerait pas avec le Rassemblement national mais avec LFI.
00:06:26Un ministre de l'économie qui a perdu la parole.
00:06:28Soudain, vous allez le voir, il ne répond pas aux journalistes.
00:06:31Il tourne la tête, il fuit les questions.
00:06:33– Est-ce que vous pensez que le Rassemblement national est dans l'arc républicain ?
00:06:38– Monsieur Armand, est-ce que vous tournerez désormais cette fois votre langue dans votre bouche
00:06:43avant de parler dans une matinale de radio ?
00:06:46– Est-ce que vous considérez avoir fait une erreur ou pas du tout ?
00:06:53Est-ce que Marine Le Pen contrôle Michel Barnier ?
00:06:57– Ça, ça me dirait un sketch.
00:06:59Dans l'actualité média, on a appris cette week le premier épisode de la série
00:07:03High Potential, le remake américain de la série française de TF1 HPI avec Audrey Fleureau.
00:07:09Cette série aux Etats-Unis a été suivie par 3,5 millions de personnes sur la chaîne ABC.
00:07:14Un score correct, mais il faut ajouter plus de 8 millions de personnes sur les plateformes américaines.
00:07:19Alors, à quoi ressemble le remake américain ? On a les images, regardez.
00:07:44– Qui a changé notre planète ? Qui a fait ça ?
00:07:51– Qui est-ce que c'est ?
00:07:55– Voilà, c'est vraiment très proche de la série française,
00:07:58c'est calqué dessus pour une fois qu'on inspire les Américains.
00:08:00Il faut le noter, l'étape et les flocs d'audience d'hier soir, c'est avec Mister Audience.
00:08:03Alias Kevin, va-t'en.
00:08:07– Hier soir en accès, c'est une nouvelle progression pour Nagui sur France 2
00:08:10qui s'impose une nouvelle fois leader à plus de 2 millions 8.
00:08:13Avec 400 000 téléspectateurs de moins, le feuilleton de TF1 demain nous appartient.
00:08:17Et le 19-20 de France 3 sont à égalité. Sur France 5, c'est avoué stable à 1 million 2.
00:08:25À 20h hier soir, si le journal d'Anne-Sophie Lapix sur France 2
00:08:28est repassé au-dessus de la barre des 4 millions,
00:08:30il a toujours du mal à s'imposer face à Gilles Boulot sur TF1 qui reste fort à 5 millions 4.
00:08:35La quatrième place est pour Quotidien sur TMC dont la deuxième partie est à 1 million 4.
00:08:41À 21h hier soir, TPMP et Quotidien ont tous les deux réalisé de belles audiences à plus de 2 millions.
00:08:46C'est Quotidien de Yann Barthez qui est arrivé en tête avec un score très haut à 2 millions et demi,
00:08:50battant ainsi son record.
00:08:53En prime hier soir, personne n'a dépassé les 3 millions.
00:08:56France 2 est arrivé petit leader à 2 millions 9 avec le téléfilm À l'épreuve.
00:09:00Sur TF1, la série Good Doctor enregistre un score très moyen à 2 millions 2,
00:09:04suivi du magazine de France 3 Des Racines et des Ailes qui n'est pas très loin derrière.
00:09:08Quant à la nouvelle émission de Dating pour Seigneur d'Emsis, le Golden Bachelor, c'est la cata.
00:09:13Le programme est très faible à moins de 800 000 et surtout a été battu par le film de C8 Rambo 2 La Mission.
00:09:19Reste à savoir si Emsis ne va pas déprogrammer sa nouvelle émission si les audiences ne décollent pas rapidement.
00:09:24Mister Audience vous dit à demain.
00:09:26Allez, je vous présente mes invités qui vont m'accompagner en direct jusqu'à midi.
00:09:30Garen Chelanokian, bonjour.
00:09:31Merci d'être avec nous, journaliste et éditeur réaliste chez Frontières Médias.
00:09:34Maître Laure Alice Bouvier, bonjour.
00:09:36Claude Butin, bonjour.
00:09:37Merci d'être avec nous.
00:09:38Vous êtes magistrat et vice-président du tribunal judiciaire de Rouen.
00:09:41Justement, c'est intéressant de vous avoir vu la situation actuelle et c'est pour ça que j'ai voulu que vous soyez sur ce plateau.
00:09:46D'autant que vous avez écrit ce livre qu'on voit l'image de la dépendance de la justice quand les juges sont les dindons du pouvoir.
00:09:52Audition Baudelaire, tout un programme.
00:09:54Et puis Mathias Leboeuf, bonjour.
00:09:55Bonjour.
00:09:56Merci également d'être avec nous, journaliste et docteur en philosophie.
00:09:59On va bien évidemment commencer en parlant de Philippines et ce drame qui s'est déroulé, qui pose beaucoup de questions.
00:10:06On vous propose tout de suite de partir en direct à Versailles où vont avoir lieu demain les obsèques de Philippines.
00:10:11On rejoint sur place Anne-Isabelle Thollé qui est avec les bambagailles sur place.
00:10:16Anne-Isabelle, c'est en effet demain que doivent se dérouler ces obsèques.
00:10:23Absolument, Jean-Marc.
00:10:24C'est dans cette cathédrale Saint-Louis de Versailles, cette église baroque qui date du 18e siècle,
00:10:29que d'ordinaire les grands événements du diocèse de Versailles ont lieu.
00:10:34Et précisément, vous le disiez, les obsèques de Philippines vont avoir lieu demain ici à 13h.
00:10:39L'office sera orchestré par le curé de la paroisse de Philippines, le curé de la paroisse l'abbé Grosjean,
00:10:48qui viendra ici pour célébrer cette messe.
00:10:51Une messe qui est très attendue et dont on peut déjà vous dire qu'il y aura de nombreux membres du gouvernement,
00:10:57puisque j'ai pu m'entretenir avec le curé de cette paroisse,
00:11:00qui ne souhaite pas témoigner et qui est débordée par l'organisation de cette messe soudaine dans cette cathédrale Saint-Louis.
00:11:08Mais je vais vous montrer à l'intérieur, Jean-Marc.
00:11:10Déjà, cette messe a été annoncée pour les fidèles,
00:11:16puisqu'il est indiqué sur cette affiche que vous allez voir, justement,
00:11:22que les obsèques de Philippines vont avoir lieu ici, Philippines, 19 ans, 27 septembre 2024,
00:11:31dans la cathédrale Saint-Louis de Versailles, qui va accueillir plus de 600 fidèles ici.
00:11:36Merci beaucoup, Anne-Isabelle Thollé.
00:11:39C'est vrai que c'est émouvant d'entrer dans cette église où demain vont avoir lieu ces obsèques.
00:11:43Merci beaucoup d'avoir été avec nous, avec Bamba Gueye.
00:11:46C'est intéressant ce qu'elle nous disait, Garenne,
00:11:48puisqu'elle nous expliquait que plusieurs membres du gouvernement seront présents aux obsèques,
00:11:52ce qu'on ne savait pas jusque-là.
00:11:53C'est une information que vient de nous donner Anne-Isabelle.
00:11:55Ce qui veut dire qu'il y a la prise de conscience du choc que représentent cette mort et ce meurtre.
00:12:01C'est bien, les coupables vont à l'enterrement.
00:12:03N'exagérez pas.
00:12:05Les coupables n'exagéreront pas.
00:12:09Pour chacun de ces crimes, l'État français est coupable.
00:12:12Pour chacun de ces crimes, la gauche immigrationniste est coupable.
00:12:16La droite qui a laissé faire est coupable.
00:12:18Les juges qui relâchent des clandestins violents sont coupables.
00:12:21Non, non, les juges ne sont pas coupables.
00:12:23Excusez-moi.
00:12:24Et quand ça va arriver à nouveau, parce que ça ne va pas encore arriver,
00:12:28tous ces gens seront encore coupables.
00:12:31Claude Butin, ça va vous faire agir ?
00:12:33Je pense qu'il faut remettre les choses dans l'ordre.
00:12:35Le juge y rend une décision.
00:12:37Où il peut y avoir des problèmes, des difficultés, c'est au niveau de l'exécution de la décision.
00:12:42C'est de l'application.
00:12:43Le juge y rend une décision.
00:12:45Et ensuite, c'est à l'administration, à la force publique, au procureur,
00:12:49à l'administration pénitentiaire, aux services sociaux d'exécuter la décision.
00:12:53Sauf que dans ce cas précis, c'est le juge qui a laissé ressortir.
00:12:56Il a laissé ressortir.
00:12:58Il a rendu une ordonnance motivée d'une page.
00:13:01Il faut laisser au juge la liberté d'apprécier.
00:13:04En vue de la loi, des faits, de la gravité des faits, je suis d'accord,
00:13:08et de la personnalité du prévenu,
00:13:11le juge prend sa décision en toute connaissance de compte.
00:13:14Il en a marre de limiter la liberté d'appréciation du juge.
00:13:17Qu'est-ce que vous voulez ? Vous voulez juger par un ordinateur ?
00:13:20Le juge a dit, au vu de cette condamnation pénale pour viol,
00:13:23et de la situation personnelle de l'intéressé qui ne justifie ni d'un logement,
00:13:26ni d'une insertion sociale et professionnelle, et n'a aucun revenu,
00:13:29le risque de réitération des faits délectués et donc la menace à l'ordre public
00:13:33ne peut être exclu, et il l'a remis en liberté.
00:13:36Il l'a remis en liberté au bout de 80 jours, si j'ai bonne mémoire.
00:13:40Vous savez que le délai maximum dans les CRA, c'est 90 jours.
00:13:43Et il l'a relâché plus tôt, il l'a lâché 15 jours avant.
00:13:46Bon, il a pris sa décision en toute connaissance de cause.
00:13:49Moi, je pense qu'il faut faire confiance au juge.
00:13:51La preuve, on lui a fait confiance, cette fille est morte, Philippine est morte.
00:13:54Oui, mais Philippine est morte.
00:13:56Vous savez, on vit dans une société, le juge n'est pas responsable.
00:14:00Le juge fait avec les lois.
00:14:02Mais qui est responsable ? Excusez-moi.
00:14:04Jamais personne n'est responsable dans ces histoires.
00:14:07Mais la société, c'est personne.
00:14:11Mais tout le monde, ça veut dire personne.
00:14:13Vous savez bien que quand on dit...
00:14:15Pourquoi cet homme qui était sous OQTF n'est-il pas renvoyé dans son pays ?
00:14:21Ça, c'est une question.
00:14:23Pourquoi est-ce qu'on l'a remis en liberté ?
00:14:26On l'a remis en liberté parce qu'il y avait les conditions légales
00:14:30qui imposaient au juge de...
00:14:32Cet homme-là avait des obligations, il ne respecte pas ses obligations.
00:14:38On lui paye un hôtel.
00:14:40Mon argent, votre argent, notre argent à tous, a servi à payer un hôtel,
00:14:44une chambre d'hôtel à ce mec-là.
00:14:46Excusez-moi.
00:14:48Non, mais clairement, il ne respecte pas ses obligations,
00:14:51on lui paye une chambre d'hôtel, il n'y va pas.
00:14:53Enfin, il y a un truc qui ne va pas.
00:14:55C'est ce qu'il faut regretter, mais ce n'est pas de la fausse gueule.
00:14:57Mais parce qu'il fallait le remettre en prison, ce mec-là.
00:14:59Il fallait le remettre en prison.
00:15:01Vous oubliez un petit détail.
00:15:03Enfin, pas mon camarade à côté de moi.
00:15:06Vous oubliez un détail.
00:15:08C'est qu'il y a des décisions qui sont motivées par le droit.
00:15:11Et que tout ça est encadré par le droit.
00:15:13Il est condamné à 7 ans en prison, il en fait 5.
00:15:16Déjà, il y a un truc qui ne va pas.
00:15:18Mais oui, mais arrêtons.
00:15:20Je peux finir.
00:15:22Jusqu'à présent, je n'ai pas dit grand-chose.
00:15:24Est-ce que la justice est laxiste ?
00:15:26En l'occurrence, il fait 50 prisons sur 7.
00:15:30Je peux vous garantir que la justice n'est pas laxiste.
00:15:32Je suis d'accord avec ça.
00:15:34Je peux vous dire que la justice n'est pas laxiste.
00:15:36Ça dépend du point de vue où on se place.
00:15:38Du côté de la victime, évidemment, on trouve que ce n'est pas assez.
00:15:40Et du côté du prévenu, on trouve que c'est trop sévère.
00:15:42Je vais dans votre sens.
00:15:44Vous allez dans mon sens.
00:15:46Donc, vous avez le droit de parler.
00:15:48Allez-y, Mathias.
00:15:50Il sort de prison. Il n'est pas remis en liberté.
00:15:52Il va dans un centre de rétention.
00:15:54Dans ce centre de rétention, par 3 fois, la rétention est reconduite.
00:15:58Mais pas la quatrième fois.
00:16:00J'attends.
00:16:02Pourquoi elle est reconduite ?
00:16:04Parce qu'on attend un laissé-passer consulaire du Maroc, qui ne vient pas.
00:16:08Il arrive 3 jours après sa remise en liberté.
00:16:10C'est ça.
00:16:12C'est ça la chose qui est un peu étonnante.
00:16:16En revanche, le juge des libertés anticipe.
00:16:18Et il fait une anticipation qui est mauvaise.
00:16:22Il anticipe le fait que le laissé-passer consulaire n'arrivera pas.
00:16:26Et il libère, de façon un peu anticipée, cet individu.
00:16:30Mais le juge n'est pas responsable du clôt de mutin.
00:16:32Alors, qui est responsable ?
00:16:34Le juge n'est pas responsable.
00:16:36S'il avait partagé une justice, il ne serait pas mort.
00:16:38Il n'aurait pas pu rester jusqu'au bout déjà ?
00:16:40Est-ce qu'il n'aurait pas pu déjà rester jusqu'au bout ?
00:16:42La société comprenne ça.
00:16:44Le juge, c'est un homme comme les autres, qui a une vie, qui a des problèmes.
00:16:52Que le juge fasse partie de la société civile.
00:16:56Qu'il soit confronté.
00:16:58Il a des pensions alimentaires, des loyers à payer.
00:17:00Il a une femme à gérer, etc.
00:17:02Mais excusez-moi, clôt de mutin.
00:17:04Ce mec était un danger pour la société.
00:17:06Ce mec était un violeur.
00:17:08Ce mec était en situation illégale en France.
00:17:10Ce mec était sous OQTF.
00:17:12Pourquoi on le remet en liberté avant les 15 jours ?
00:17:14Pourquoi ?
00:17:16Le juge a le droit de tromper dès lors qu'on lui laisse la liberté.
00:17:18Donc il s'est trompé.
00:17:20Il a le droit de le tromper.
00:17:22Maître Bouvier qui n'a pas parlé encore.
00:17:24Moi je pense qu'il faut quand même rester pragmatique dans cette situation.
00:17:28C'est-à-dire qu'on est dans une situation d'urgence.
00:17:30Les problèmes, on les connaît.
00:17:32Maintenant, il va falloir avoir des actes.
00:17:34Et c'est ce qu'on attend de ce nouveau gouvernement.
00:17:36Aller chercher les coupables un peu partout.
00:17:38Qui est coupable ? Et se renvoyer la balle.
00:17:40Ça ne sert absolument à rien.
00:17:42Il ne faut pas que ça se reproduise.
00:17:44Merci.
00:17:46On est dans une situation dans laquelle on a une insécurité vraiment globale.
00:17:48Autant au niveau de la justice
00:17:50qu'au niveau même budgétaire.
00:17:52Bref, on est dans une situation qui est dramatique.
00:17:54Dans cette situation-là, ici,
00:17:56on est face à un système
00:17:58dans lequel, et je rejoins M. le vice-président,
00:18:00on a un juge
00:18:02qui a rendu une décision parce que ce monsieur
00:18:04est allé au bout de sa peine.
00:18:06Non, il a fait 5 ans sur 7.
00:18:08Excusez-moi.
00:18:10Je sais que ça arrange tout le monde de dire qu'il est allé au bout de sa peine
00:18:12parce qu'il a eu le remise des peines.
00:18:14Et je sais que légalement, on dit qu'il est allé au bout de sa peine.
00:18:16Mais ce n'est pas le cas, je suis désolé.
00:18:18Je termine. Je ne le justifie pas.
00:18:20Ce que je constate
00:18:22et ce que je déplore, c'est qu'en France,
00:18:24nous avons une bureaucratie
00:18:26qui est psycho-rigide.
00:18:28C'est les 12 travaux d'Astérix, la maison qui rend fou,
00:18:30le formulaire A38, c'est exactement ça.
00:18:32On a, couplé à ça, une hyper-réglementation
00:18:34Mathieu, s'il vous plaît,
00:18:36qui fait qu'on a besoin
00:18:38de changer ces règles-là.
00:18:40Pourquoi est-ce qu'on n'y arrive pas ?
00:18:42Tout simplement parce qu'on a des problèmes
00:18:44administratifs qui se couplent au reste.
00:18:46On a un manque de transparence.
00:18:48Mais vous vous rendez compte que c'est notre vie qui est en jeu ?
00:18:50C'est la vie des enfants.
00:18:52C'est leur vie qui est en danger.
00:18:54Et vous êtes là à me parler du formulaire A38.
00:18:56Je m'en fous du formulaire A38.
00:18:58Qui a remis cet homme en liberté ?
00:19:00Qui est responsable ?
00:19:02Excusez-moi.
00:19:04Qui est responsable ?
00:19:06Est-ce que quelqu'un sur ce plateau peut me dire
00:19:08qui est responsable ?
00:19:10La situation bureaucratique actuelle.
00:19:12On a un système qui manque de transparence.
00:19:14Donc c'est personne.
00:19:16La préfecture.
00:19:18Il y a un manque de communication.
00:19:20La Cour des comptes, d'ailleurs, dans son rapport de janvier 2024,
00:19:22elle l'a bien noté, il y a un manque de communication
00:19:24entre les ministères.
00:19:26Donc vous allez aller voir la famille de Philippines
00:19:28et vous allez lui expliquer à la famille de Philippines
00:19:30que le responsable c'est l'administration.
00:19:32Vous oserez faire ça ?
00:19:34Vous oserez faire ça les yeux dans les yeux ?
00:19:36Dire à la famille, aux parents de Philippines qui ont perdu leur fils,
00:19:38c'est l'administration ?
00:19:40C'est le système qu'on a ? Non.
00:19:42On a un système bureaucratique, psycho-rigide
00:19:44qui ne fonctionne pas bien.
00:19:46À partir du moment où on manque de transparence,
00:19:48à partir du moment où on manque de communication,
00:19:50on ne peut pas avoir un système qui fonctionne.
00:19:52Je crois qu'il faut chercher des solutions.
00:19:54Je voulais vous poser une question.
00:19:56Pour avoir des solutions, il faut comprendre les problèmes.
00:19:58Et là, vous m'envoyez tous des tartes à la crème en disant
00:20:00que c'est l'administration.
00:20:02Juste une chose.
00:20:04On est en train de discuter
00:20:06sur la responsabilité du juge.
00:20:08Est-ce que vous ne croyez pas
00:20:10que ce genre de décision
00:20:12devrait plutôt être une décision collégiale,
00:20:14peut-être de trois juges,
00:20:16plutôt que de ne reposer que sur une seule personne
00:20:18qui effectivement peut commettre...
00:20:20Là, on va attaquer des débats de fond.
00:20:22Rendre des décisions en collégialité,
00:20:24on sait que depuis 15 ans,
00:20:26on a créé le juge unique
00:20:28parce qu'on avait des problèmes de personnel et de magistrats.
00:20:30Est-ce que ce n'est pas une erreur ?
00:20:32Non, ce n'est pas une erreur, c'est une question de moyens aussi.
00:20:34Et maintenant, le juge unique a une compétence
00:20:36très étendue qui peut juger
00:20:38des affaires qui en courent des peines
00:20:40jusqu'à 7 ans de prison.
00:20:44Excusez-moi, je crois qu'on ne comprend jamais mieux
00:20:46la justice que quand on parle de cas précis.
00:20:48On va rester sur ce cas-là.
00:20:50Claude Butin, vous êtes magistrat,
00:20:52vice-président du tribunal judiciaire de Rouen.
00:20:54Est-ce que vous trouvez normal
00:20:56que ce jeune,
00:20:58condamné à 7 ans de prison,
00:21:00n'en fasse que 5 ?
00:21:02C'est au niveau de l'exécution des peines.
00:21:04C'est une question claire. Est-ce que vous trouvez ça normal ?
00:21:06Non, c'est normal, mais quand on suit
00:21:08la logique d'une procédure...
00:21:10Si vous voulez vivre dans une société
00:21:12de droit, il faut quand même...
00:21:14Le droit, c'est qu'il est condamné à 7 ans.
00:21:16Le droit, c'est qu'il est condamné à 7 ans.
00:21:18Est-ce que vous trouvez normal
00:21:20qu'il n'en fasse que 5 ?
00:21:22Le droit doit évoluer, les remises de peines doivent évoluer.
00:21:24Il a fait de la détention provisoire
00:21:26qui a été calculée dans le quantum de la peine qu'il a effectuée.
00:21:28Il est sorti de prison.
00:21:30Croyez-moi que quand on sort de prison,
00:21:32quand il a fait 7 ans,
00:21:34il devait être pris en charge.
00:21:36Il a été l'objet d'une
00:21:38OQTF qui lui a été signifiée,
00:21:40enfin notifiée par le préfet.
00:21:42Et ensuite de ça,
00:21:44il a été
00:21:46contraint, assigné à résidence,
00:21:48si je ne connais pas le dossier.
00:21:50Et là, maintenant, 3 jours après,
00:21:52il a commis cet acte. Mais attendez,
00:21:54le responsable, c'est quoi ? Parce qu'on attendait
00:21:56le laisser passer du marron, qui est arrivé 3 jours plus tard.
00:21:58Là, à ce niveau-là, il y a...
00:22:00Il aurait pu rester 15 jours de plus.
00:22:02Excusez-moi, excusez-moi.
00:22:04Il devait rester 15 jours de plus. Le juge a estimé
00:22:06que ce n'était pas la peine de le garder 15 jours
00:22:08de plus dans un centre de rétention. Pourquoi ?
00:22:10Pourquoi ? Pourquoi est-ce que ce mec
00:22:12est dangereux ? Pourquoi est-ce que ce mec
00:22:14est dangereux ? On le fait sortir en
00:22:16disant en plus qu'il y a un risque de récidive.
00:22:18Vous vous rendez compte ?
00:22:20Il explique...
00:22:22Excusez-moi.
00:22:24Il explique
00:22:26qu'il y a un risque de récidive. Et il le remet dehors.
00:22:28Est-ce que c'est logique ?
00:22:30C'est ce que le juge dit. Il écrit.
00:22:32Le juge l'écrit.
00:22:34Je maintiens que
00:22:36les juges sont amenés dans des conditions difficiles,
00:22:38des fois seuls,
00:22:40à rendre des décisions.
00:22:42Attendez,
00:22:44le juge veut rester sur ma question.
00:22:46Est-ce que vous trouvez normal qu'un juge
00:22:48dise, cet homme, il y a un risque
00:22:50de récidive, il est dangereux,
00:22:52et on le remet dehors ? Est-ce que vous trouvez ça
00:22:54normal ? Je ne sais pas.
00:22:56Non, mais il attendait le laisser passer
00:22:58du maroc qui n'est pas... Mais il le remet dehors 15 jours avant.
00:23:00On pouvait le garder 15 jours de plus.
00:23:02Une assignation
00:23:04résidence.
00:23:06Il ne respecte même pas...
00:23:08Ce n'est pas une question de moyens, c'est une question de choix ici.
00:23:10Moi je rejoins tout à fait ce que dit Mathias, c'est-à-dire que
00:23:12il faudrait des décisions comme ça, qui sont
00:23:14des décisions lourdes, ne devraient pas être
00:23:16laissées à l'appréciation d'une seule personne, parce que ça manque
00:23:18de nuances nécessairement. Une personne,
00:23:20elle peut être influencée par sa propre expérience,
00:23:22elle peut être influencée par... Elle peut faire une erreur aussi.
00:23:24Elle peut faire une erreur aussi exactement.
00:23:26On a besoin d'avoir un système qui soit plus cadré.
00:23:28La seule différence peut-être,
00:23:30et on en parlera tout à l'heure, mais la seule différence peut-être, c'est que
00:23:32nous tous ici, quand on fait des erreurs, on rend des comptes.
00:23:34Mais les juges aussi rendent des comptes.
00:23:36À qui ils rendent des comptes ?
00:23:38À qui ils rendent des comptes les juges ?
00:23:40Sur la responsabilité personnelle, vous voulez dire ?
00:23:42Depuis 2010, tout justiciable
00:23:44qui se plaint
00:23:46du comportement d'un magistrat peut saisir
00:23:48le conseil supérieur d'un magistrat. Avec quelles sanctions
00:23:50pour les juges ? Des sanctions disciplinaires
00:23:52et je suis bien placé pour le savoir
00:23:54des sanctions disciplinaires.
00:23:56Donc les parents de Filippine peuvent porter plainte contre le juge ?
00:23:58Pas pour la décision qu'il leur a prise.
00:24:00Ah !
00:24:02Il y a des voies de recours normales aujourd'hui.
00:24:04Le justice peut être
00:24:06soumis...
00:24:08On va faire le CNews Info.
00:24:10On va continuer à en parler après. On sera avec un psy
00:24:12aussi, parce que moi ça m'intéresse également
00:24:14d'essayer de comprendre comment on définit quelqu'un
00:24:16et risque de récidiver, puisque c'est ce que disait le juge.
00:24:18Donc comment est-ce qu'un psy arrive à
00:24:20définir comment quelqu'un peut récidiver ?
00:24:22On va en parler dans un instant. Le CNews Info, il est signé
00:24:24Sommeil à la Bidi.
00:24:28On passe de 4 à 6
00:24:30départements en vigilance orange pluie
00:24:32et inondation ce jeudi, une journée qui sera
00:24:34marquée par un épisode pluie intense
00:24:36et d'importants cumuls de pluie, prévient d'ores
00:24:38et déjà Météo France.
00:24:40Deux syndicats de la
00:24:42SNCF annoncent le dépôt d'un préavis
00:24:44de grève pour le mardi 1er octobre.
00:24:46Ils dénoncent, je cite, la nomination
00:24:48d'un gouvernement de droite
00:24:50avec l'aval du RN, mais aussi l'annonce
00:24:52d'un futur budget austéritaire.
00:24:54Et puis, vous découvrez
00:24:56les images de l'arrivée d'Emmanuel Macron
00:24:58sur le perron de la demeure de son
00:25:00homologue canadien, Justin Trudeau,
00:25:02pour un dîner en tête à tête entre les deux
00:25:04hommes à Ottawa, au menu de
00:25:06cette deuxième visite du chef d'État,
00:25:08francophonie et intelligence artificielle.
00:25:1211h04 sur CNews,
00:25:14merci d'être en direct avec nous. On continue
00:25:16évidemment à parler de ce meurtre
00:25:18terrible de Philippines et
00:25:20on va essayer de comprendre
00:25:22comment on peut définir que quelqu'un peut récidiver
00:25:24puisque, vous le savez, on vous le disait
00:25:26tout à l'heure, quand il a été remis en liberté, le juge a dit
00:25:28il y a un risque de récidive
00:25:30et moi ça m'interpelle ce qu'a dit
00:25:32ce juge. On est avec le docteur Thierry Delcourt.
00:25:34Bonjour docteur, vous êtes psychiatre, merci d'être
00:25:36en direct avec nous. D'abord,
00:25:38comment est-ce qu'un psy peut
00:25:40définir qu'une personne risque de
00:25:42récidiver un viol, par exemple ?
00:25:44Dans les situations
00:25:46de crimes sexuels, on part
00:25:48du principe qu'il y a toujours un risque de récidive.
00:25:50De toute façon, la question
00:25:52c'est d'évaluer le degré de
00:25:54risque de récidive et ça,
00:25:56c'est quelque chose qui peut se moduler
00:25:58au fil de
00:26:00l'incarcération parce qu'il y a
00:26:02deux éléments qui sont importants,
00:26:04c'est le suivi psychiatrique
00:26:06en milieu judiciaire, en milieu pénitentiaire
00:26:08et le
00:26:10chemin que cette personne a parcouru.
00:26:12Autrement dit, tant
00:26:14qu'on n'est pas du tout certain
00:26:16qu'il y a un vrai
00:26:18travail psychothérapique et un vrai
00:26:20suivi psychiatrique, il n'y a aucune
00:26:22raison de laisser sortir quelqu'un
00:26:24avant la fin de sa peine.
00:26:26C'est très important.
00:26:28Dans ce cas, c'est un peu particulier
00:26:30mais sinon, il y a une obligation de soins
00:26:32qui doit se poursuivre ensuite.
00:26:34En général, ces obligations de soins
00:26:36s'étalent entre 5 et 8 ans
00:26:38et en milieu hospitalier
00:26:40de façon à contrôler ce risque
00:26:42de récidive chez la personne.
00:26:44C'est intéressant, ce que vous me dites, c'est que
00:26:46à priori, si quelqu'un décèle un risque
00:26:48de récidive, normalement, il doit faire sa peine
00:26:50en entier.
00:26:52Bien sûr.
00:26:54La seule exception,
00:26:56c'est que si quelqu'un a eu un suivi
00:26:58psychiatrique de qualité
00:27:00et qu'il a fait un vrai chemin,
00:27:02ça peut
00:27:04être pris en compte.
00:27:06J'entendais tout à l'heure cette question d'une collégialité.
00:27:08Autant de collégialité
00:27:10de la part des psychiatres, experts,
00:27:12avant sa sortie, que de la
00:27:14collégialité des juges. Ça, c'est vraiment important.
00:27:16Et nous sommes sollicités, justement,
00:27:18au moment de cette question de la sortie,
00:27:20moi, je n'y suis plus parce que je ne suis plus expert
00:27:22judiciaire, mais nous sommes sollicités
00:27:24pour évaluer, effectivement, le risque
00:27:26à la sortie de
00:27:28cette question de la récidive.
00:27:30Docteur, question suivante qui est
00:27:32vraiment liée au cas de Philippine. On a un juge
00:27:34qui dit, cette personne-là, il y a un risque
00:27:36de récidive. Est-ce qu'on peut
00:27:38soigner cette personne ? Qu'est-ce qu'il faut
00:27:40faire avec ? C'est par décacher ?
00:27:42Il faut l'enfermer ? Qu'est-ce qu'il faut faire
00:27:44quand on est médecin ? Je parle en tant que médecin, bien
00:27:46évidemment. Alors,
00:27:48vous le savez, c'est extrêmement compliqué
00:27:50qu'effectivement, il y a des
00:27:52possibilités sur le plan
00:27:54médical,
00:27:56mais c'est même pas sûr que ça fonctionne.
00:27:58C'est-à-dire qu'effectivement,
00:28:00on neutralise les pulsions
00:28:02sexuelles, mais avec des
00:28:04effets, et on a constaté que
00:28:06parfois, on le faisait et que quand même, il y avait
00:28:08une récidive. Et puis, effectivement,
00:28:10c'est des gens où simplement la psychothérapie
00:28:12peut suffire. Mais on est toujours
00:28:14sur des œufs
00:28:16par rapport à ça. Et
00:28:18il y a un vrai risque. Et donc, c'est
00:28:20toute l'importance du suivi socio-judiciaire
00:28:22et psychiatrique
00:28:24quand quelqu'un sort
00:28:26à la fin de sa peine. Parce que je pense que
00:28:28on revient à cette question des peines planchées
00:28:30par rapport au crime sexuel
00:28:32et par rapport à certaines
00:28:34autres situations où il faut vraiment
00:28:36respecter
00:28:38cette peine. Il n'y a aucune raison
00:28:40de réduire cette peine
00:28:42sauf exception
00:28:44quand il y a un vrai travail.
00:28:46Vous savez, j'ai des tas de situations
00:28:48où on pensait que finalement, les choses pouvaient s'arranger
00:28:50et puis finalement, la personne sort et
00:28:52les choses recommencent. Donc, on est dans une
00:28:54situation extrêmement compliquée par rapport à ça.
00:28:56Moi, je note, parce que c'est très
00:28:58fort ce que vous nous dites, docteur, quand même. Vous nous dites
00:29:00qu'une personne est dans cette situation avec un risque de récidive.
00:29:02Il n'y a aucune raison
00:29:04de réduire sa peine. Or,
00:29:06les juges le font.
00:29:08C'est ça que j'ai du mal à comprendre.
00:29:10C'est que moi, excusez-moi, mais la personne que
00:29:12j'écoute, c'est vous, c'est le médecin.
00:29:14Si le médecin me dit...
00:29:16Oui, mais c'est pas le médecin qui juge, mais le juge devrait
00:29:18écouter le médecin. Excusez-moi,
00:29:20Claude Butin, le médecin,
00:29:22le juge devrait écouter le médecin.
00:29:24C'est pas l'expert.
00:29:26Mais si l'expert vous dit qu'il peut recommencer,
00:29:28vous n'allez pas le remettre dehors ?
00:29:30Attendez, Thierry Dufour,
00:29:32allez-y. Nous sommes convoqués
00:29:34en tant qu'experts, justement,
00:29:36en fin de peine par rapport à cette
00:29:38question du
00:29:40risque de récidive. Et si
00:29:42il y a un risque de récidive, il n'y a aucune raison de
00:29:44réduire sa peine. Je pense que c'est tout à fait
00:29:46inconséquent de dire à la fois qu'il y a un risque de récidive
00:29:48et de laisser sortir quelqu'un
00:29:50sans, en plus, qu'il y ait une vraie
00:29:52préparation de cette sortie et un
00:29:54vrai suivi. On pourrait imaginer qu'il soit
00:29:56sorti, effectivement, pour aller en milieu
00:29:58psychiatrique. Pourquoi pas, effectivement,
00:30:00dans une évaluation, dans
00:30:02un centre fermé. Ça, c'est possible.
00:30:04C'est des choses qui sont tout à fait possibles. Mais
00:30:06dans des situations graves comme ça, il n'y a
00:30:08aucune raison de laisser sortir quelqu'un
00:30:10si, en même temps, on associe ça à un risque
00:30:12de récidive. – C'est très clair, Claude Butin
00:30:14n'est pas d'accord avec vous, visiblement.
00:30:16– Non, c'est pas la psychiatrie qui va réduire
00:30:18le nombre de récidivistes. – Non, vous dites
00:30:20à le laisser sortir. – Oui, mais le laisser sortir, c'est pas
00:30:22l'expert qui décide, c'est le juge qui décide,
00:30:24dans toute connaissance de cours. Il faut lui laisser
00:30:26la liberté d'appréciation. Mais qu'est-ce que
00:30:28vous voulez qu'on en fasse de ces gars-là ?
00:30:30Qu'on rouvre les bagnes à Cayenne ?
00:30:32– Oui, il vous dit qu'il aille jusqu'au bout
00:30:34de sa peine, c'est ça, ce qu'il vous dit ? – Jusqu'au bout de sa peine,
00:30:36il aurait fait les mêmes faits s'il avait...
00:30:38– Mais lui, il aurait dû être excisé.
00:30:40– Non, pas tous en même temps,
00:30:42s'il vous plaît. – Je dis simplement qu'il faut
00:30:44revoir, peut-être, les procédures des
00:30:46communications, ça se règle sur le plan diplomatique
00:30:48avec les consulats. – Mais vous partez ailleurs.
00:30:50Vous partez ailleurs pour vous déresponsabiliser.
00:30:54– En tant qu'experts,
00:30:56nous sommes auxiliaires de justice.
00:30:58Et les juges
00:31:00savent nous appeler
00:31:02pour nous poser la question du degré
00:31:04de risque de récidive.
00:31:06Et pourquoi ne pas s'accompagner
00:31:08de cette... – Oui, beaucoup s'appellent
00:31:10le parapluie de l'expert, etc. – Bien sûr, c'est pas l'expert judiciaire
00:31:12qui va juger. Bien sûr, mais l'expert judiciaire
00:31:14est là quand même pour pouvoir, à un moment donné,
00:31:16éclairer le juge sur sa décision.
00:31:18– Merci docteur, merci docteur Thierry Delcourt,
00:31:20psychiatre, merci d'avoir été avec nous.
00:31:22Claude Butin, pour qu'on comprenne bien, vous, vous me dites
00:31:24on est dans un procès, on a
00:31:26un expert, attendez, on a un expert qui vient
00:31:28comme ce docteur, puisqu'il a été expert
00:31:30judiciaire, il vient
00:31:32et il vous dit, moi je vous dis, cet homme-là
00:31:34il y a un gros risque de récidive. Et vous jugez...
00:31:36– Qu'est-ce que c'est que ça ? – Attendez, et vous jugez
00:31:38c'est ce que vous étiez en train de nous dire quand même, vous dites
00:31:40oui mais c'est moi qui décide, donc moi je veux le remettre
00:31:42en liberté. C'est-à-dire que vous faites venir un expert
00:31:44qui vous dit attention, il y a un danger, mais vous le remettez
00:31:46en liberté. – Moi j'avais une pratique
00:31:48quand je jugeais quelqu'un, d'abord la personne était
00:31:50présente, on ne jugeait pas par caméra interposée
00:31:52mais
00:31:54j'enterrinais pas forcément
00:31:56le rapport de l'expert. – Et pourquoi vous faites venir
00:31:58un expert alors ? – On fait venir pour avoir un avis.
00:32:00La mission de l'expert c'est pour avoir
00:32:02un avis. Mais si, bon,
00:32:04écoutez, on se discute, il y a des débats contradictoires
00:32:06il y a des avocats, il y a l'accusation
00:32:08d'un procureur qui est là, on peut
00:32:10rendre une décision. C'est vrai qu'on peut
00:32:12se tromper, on peut des fois se tromper, mais il y a des voies
00:32:14de recours qui sont prévues. – Mais Claude Butin
00:32:16je ne comprends pas, excusez-moi, alors moi je dois être
00:32:18un peu neuneu, excusez-moi, parce que je ne vois pas
00:32:20d'autres solutions, je ne comprends pas. Vous avez un expert
00:32:22qui vient vous dire, la personne qui est là,
00:32:24qui est dans le box, elle risque de recommencer.
00:32:26Et vous, juge, vous dites
00:32:28ouais mais moi je le libère.
00:32:30– Mais écoutez, non, c'est pas ce que j'ai dit.
00:32:32Je ne pratique,
00:32:34j'ai siégé pendant des années
00:32:36dans les affaires correctionnelles, criminelles,
00:32:38etc. Et par exemple,
00:32:40en matière d'expertise graphologique,
00:32:42mais je veux dire, on est en plein délit.
00:32:44– C'est pas pareil, c'est pas pareil.
00:32:46Restez sur cet exemple.
00:32:48Restez sur cet exemple. L'expert vient vous dire,
00:32:50il va recommencer, vous vous le libérez ?
00:32:52– Non, c'est pas ce qu'il a dit.
00:32:54– Le juge a dit qu'il y avait un risque de récidive
00:32:56et il l'a libéré.
00:32:58– Je vous répète que je n'ai pas vu.
00:33:00– Effectivement, la motivation
00:33:02de la décision du juge, elle est un peu difficile
00:33:04à comprendre, même quand on est
00:33:06de gauche, entre guillemets.
00:33:08Moi je trouve.
00:33:10Il y a quand même
00:33:12des choses qui sont simples et qui pourraient
00:33:14être appliquées de façon simplement. On a parlé de la
00:33:16collégialité des magistrats, première chose.
00:33:18Deuxième chose, ce type qui est sous
00:33:20eQTF, qui est libéré,
00:33:22je ne veux pas revenir sur la décision du juge,
00:33:24mais qui est libéré, parce que
00:33:26le laissé-passer consulaire du Maroc
00:33:28n'arrive pas. Comment se fait-il qu'il soit dans
00:33:30la nature qu'il ne soit pas sous bracelet électronique ?
00:33:32Puisqu'il est sous eQTF.
00:33:34– Il n'y a rien qui va dans cette histoire.
00:33:36– On aurait pu le localiser.
00:33:38– La police a fait un travail.
00:33:40– Non, parce qu'à partir du moment où il n'a pas pointé,
00:33:42parce qu'il avait une obligation,
00:33:44s'il était sous bracelet électronique,
00:33:46il ne pointe pas, on sait où il est.
00:33:48Et ça, ce n'est pas compliqué à exécuter.
00:33:50– Excusez-moi, mais il n'y a rien qui va dans cette histoire.
00:33:52Je trouve qu'il n'y a rien
00:33:54qui va, et encore une fois, moi je suis
00:33:56désolé, Claude Butin, je suis sidéré par ce que vous me dites.
00:33:58Je suis sidéré.
00:34:00Je suis sidéré.
00:34:02Je ne remets pas en cause
00:34:04votre insidérité, mais je suis sidéré
00:34:06d'entendre un magistrat qui, sur ce plateau, vient me dire
00:34:08quand l'expert me dit
00:34:10que cet homme peut récidiver, moi je peux
00:34:12décider de le relâcher. Vous vous rendez compte ?
00:34:14Est-ce que vous vous rendez compte de ce que vous êtes en train de dire
00:34:16sur le plateau ?
00:34:18– D'un point de vue général, je ne fais pas forcément confiance aux experts.
00:34:20– Mais vous faites confiance à qui ? A vous ? A votre sentiment ?
00:34:22A savoir si vous avez bien dormi la nuit précédente ?
00:34:24C'est quoi ?
00:34:26– À mon expérience, en la nature humaine.
00:34:28– Ah oui, mais la nature humaine…
00:34:30– Vous y croyez encore ?
00:34:32– Même quand on est philosophe, parfois la nature humaine, ça fait roche.
00:34:34– Moi je préfère que la justice soit rendue par des hommes comme tout le monde
00:34:36que par des ordinateurs.
00:34:38– Mais vous vous rendez compte ?
00:34:40– Il y a quelqu'un qui est mort !
00:34:42Il y a une jeune femme qui est morte !
00:34:44– Maître Bouvier, tranquillement, on l'écoute.
00:34:46– Tout à fait, je pense qu'il faut vraiment
00:34:48tirer les leçons de cette situation, c'est-à-dire que là,
00:34:50on s'aperçoit aussi qu'on a une situation
00:34:52dans laquelle on tape sur un peu partout,
00:34:54on essaie de trouver un coin. Bon, on a une loi,
00:34:56la loi, elle uniformise, c'est-à-dire que
00:34:58la loi, elle ne prend pas en compte les particularités,
00:35:00on a des remises de peine
00:35:02qui sont automatiques quand quelqu'un arrive en détention,
00:35:04ça ne devrait pas être le cas,
00:35:06on ne devrait pas uniformiser,
00:35:08on devrait spécifier, c'est-à-dire qu'il devrait y avoir
00:35:10des prises en compte des différents cas.
00:35:12Par ailleurs,
00:35:14je pense qu'il faut prendre en compte aussi
00:35:16ce que disent les experts,
00:35:18parce que chacun a son métier, si on fait appel à des experts,
00:35:20effectivement, c'est aussi pour ça que…
00:35:22– Mais c'est un avis !
00:35:24– Non mais il est grave l'avis !
00:35:26Juste, maître, parce que vous aussi,
00:35:28vous êtes dans les tribunaux, donc vous voyez ce qui se passe.
00:35:30Moi par exemple, Claude Butin, moi je comprends
00:35:32ce que vous dites, l'expert vient me dire, cet homme est dangereux,
00:35:34je ne suis pas obligé de le croire,
00:35:36mais dans ce cas-là, on demande une seconde expertise,
00:35:38je suppose, mais ce n'est pas vous
00:35:40qui décidez tout à coup…
00:35:42– Les experts se contredisent…
00:35:44– Là, ce n'est pas le cas,
00:35:46le juge est convaincu que ce mec-là est un danger.
00:35:48– Moi, je parle d'un point de vue général,
00:35:50ce n'est pas l'affaire.
00:35:52– C'est pour ça aussi que la colonialité, encore une fois,
00:35:54elle est très importante, et dernier point aussi…
00:35:56– Alors là, il va falloir embaucher Magistrat.
00:35:58– Justement, c'est vrai qu'il y a un problème
00:36:00et on en a besoin, je pense, à ce stade-là.
00:36:02Et puis, dernier point aussi,
00:36:04il faut qu'aujourd'hui,
00:36:06on fasse tout ce front
00:36:08face à ces dangers,
00:36:10face à ces situations,
00:36:12il faut que les ministères prennent leurs responsabilités,
00:36:14il faut que le ministère des Affaires étrangères
00:36:16travaille en cohésion avec le ministère de la Justice,
00:36:18avec le ministère de l'Intérieur,
00:36:20ça suffit les guéguerres entre Retailleau et Migaud,
00:36:22ce n'est pas le problème.
00:36:24– Ils n'ont pas commencé la guéguerre encore,
00:36:26ils échangent sur le sujet.
00:36:28– Les médias les mettent en concurrence.
00:36:30Mais ce qu'il faut ici,
00:36:32c'est qu'on ait des communications par ailleurs,
00:36:34des personnes en situation irrégulière,
00:36:36et bien souvent,
00:36:38il y a également des…
00:36:40elles apparaissent dans les procédures migratoires,
00:36:42donc il faut aussi des accords
00:36:44avec les autres pays,
00:36:46il faut qu'on ait des informations suffisantes
00:36:48qui soient données,
00:36:50autant sur le plan intérieur également,
00:36:52c'est-à-dire que les ministères doivent…
00:36:54Vous savez, la Cour des comptes
00:36:56a rendu un rapport en janvier 2024
00:36:58et elle a noté que sur les 5 dernières années,
00:37:00le nombre d'OQTF a augmenté de 60%,
00:37:02alors que les effectifs
00:37:04dans les préfectures
00:37:06sur ces questions-là
00:37:08ont augmenté de 9%.
00:37:10Donc on a un problème aussi administratif,
00:37:12c'est-à-dire qu'on n'est pas des bons gestionnaires,
00:37:14on alloue quoi ? On alloue les budgets ?
00:37:16– Juste, on va prendre un témoignage,
00:37:18on va prendre un témoignage en direct,
00:37:20si vous voulez bien, c'est celui de Claire,
00:37:22Claire qui a été victime d'un viol
00:37:24par un OQTF en novembre 2023.
00:37:26Bonjour Claire.
00:37:28– Bonjour. – Merci beaucoup d'être en direct avec nous.
00:37:30Juste d'abord un mot plus personnel,
00:37:32peut-être, comment vous réagissez
00:37:34à ce drame de Philippines ?
00:37:36Vous, je suppose que ça doit remuer
00:37:38beaucoup de choses en vous, puisque vous-même
00:37:40vous avez été victime d'un viol par un OQTF.
00:37:42– Oui, bien sûr, déjà merci
00:37:44beaucoup pour l'invitation, je tiens vraiment
00:37:46à soutenir en tout cas la famille
00:37:48de Philippines, parce que je sais ce que c'est
00:37:50d'avoir une famille
00:37:52où la fille a été violée, malheureusement pas tuée
00:37:54et c'est vrai que ça remue
00:37:56beaucoup de choses, d'autant également
00:37:58pour mes proches
00:38:00et en soi,
00:38:02pour moi aussi, c'est vrai que
00:38:04aujourd'hui, ça
00:38:06remet un peu beaucoup de choses en question
00:38:08sur le fait que ça fait un an
00:38:10que j'ai été agressée par un homme
00:38:12qui était également sous OQTF et qui au final
00:38:14on voit qu'il n'y a rien
00:38:16qui a évolué dans la justice malheureusement.
00:38:18– Vous avez été agressée
00:38:20le 11 novembre 2023
00:38:22dans l'huitième arrondissement de Paris, cet homme était sous OQTF
00:38:24depuis 2011,
00:38:26il était toujours en France, il n'avait pas été
00:38:28expulsé.
00:38:30C'est quoi, c'est un peu de la lassitude que vous ressentez ?
00:38:32Vous vous dites voilà, vous avez eu le courage
00:38:34de venir sur les plateaux à visage découvert,
00:38:36de témoigner et c'est une force
00:38:38quand on a été victime comme vous l'avez été
00:38:40et merci encore d'être avec nous aujourd'hui
00:38:42mais vous vous dites en fait ça ne sert à rien
00:38:44tout ça, parce que personne ne comprend la réalité,
00:38:46personne ne bouge.
00:38:48– J'ai l'impression que oui, personne ne bouge,
00:38:50j'ai essayé de faire
00:38:52des appels au gouvernement, au final
00:38:54il n'y a rien qui a bougé au bout d'un an,
00:38:56je pense que le problème c'est qu'il va falloir
00:38:58encore combien de filles
00:39:00comme Lola, comme Philippine ou comme moi
00:39:02pour qu'il y ait quelque chose
00:39:04qui se réveille alors peut-être que c'est une bonne opportunité
00:39:06pour le nouvel gouvernement
00:39:08de pouvoir faire quelque chose, Bruno Rotaio j'espère
00:39:10qu'il va pouvoir prendre ça et ce sujet
00:39:12à cœur et pouvoir en tout cas
00:39:14améliorer on va dire la condition des femmes
00:39:16en France.
00:39:18– Vous aimeriez quoi en fait, puisque vous parlez
00:39:20d'améliorer la condition des femmes,
00:39:22au passage on peut noter, alors ça c'est
00:39:24peut-être un peu plus polémique mais que toutes les associations
00:39:26féministes on ne les entend pas sur cette affaire,
00:39:28il y a un silence
00:39:30des associations féministes qui ne sont pas montées au créneau
00:39:32on a entendu des associations de droite
00:39:34mais on n'entend pas beaucoup les associations féministes
00:39:36Sandrine Rousseau elle dit que ce n'est pas un problème d'OQTF
00:39:38ça aussi ça va vous faire réagir quand même ?
00:39:40– Bien sûr,
00:39:42Sandrine Rousseau pour le coup elle elle a pu
00:39:44se taper sur le rien qu'autre chose
00:39:46alors oui bien sûr elle a apporté son soutien
00:39:48mais c'est vrai que ça fait quand même un petit choc
00:39:50de se dire qu'au final il y a beaucoup de féministes
00:39:52qui se prônent la sororité alors qu'en fait
00:39:54ce n'est pas du tout le cas et moi je l'ai vraiment senti
00:39:56également dans mon histoire, il y a beaucoup de féministes
00:39:58justement lorsque j'ai
00:40:00parlé de mon agresseur
00:40:02j'ai exposé les faits comme quoi il était sous l'OQTF
00:40:04que les féministes
00:40:06n'étaient pas du tout présentes
00:40:08pour moi et je trouve ça dommage qu'il n'y ait pas du tout
00:40:10cette sororité présente en tout cas en France.
00:40:12– Vous avez décidé d'organiser
00:40:14un rassemblement pour Philippines
00:40:16expliquez-moi.
00:40:18– En gros
00:40:20on a voulu rendre
00:40:22hommage à Philippines du coup on a organisé
00:40:24un rassemblement
00:40:26à 15h
00:40:28dimanche, place d'enfer
00:40:30pour rendre hommage
00:40:32et justement porter la voix à toutes ces victimes
00:40:34qui ont été victimes aussi d'OQTF
00:40:36rendre hommage à Philippines
00:40:38et vraiment on veut que ça porte énormément
00:40:40donc essayez de venir nombreux
00:40:42parce que c'est très important je pense pour Philippines
00:40:44et pour la sécurité des femmes aujourd'hui en France
00:40:46il y a encore beaucoup de choses à faire.
00:40:48– Quel message vous voulez faire passer dans ce rassemblement
00:40:50au-delà de l'émotion bien évidemment après le drame
00:40:52vécu par Philippines mais vous-même
00:40:54quel message vous avez envie de faire passer ?
00:40:56– Un message d'alerte
00:40:58je pense comme quoi aujourd'hui
00:41:00il faut qu'on
00:41:02prenne en main vraiment la sécurité
00:41:04des femmes en France, qu'il faut peut-être qu'on
00:41:06exécute beaucoup mieux les OQTF, aujourd'hui
00:41:08avec 7% des OQTF qui sont exécutés
00:41:10c'est très peu
00:41:12que ce genre de viols peuvent être
00:41:14évités, contrairement aux viols conjugaux
00:41:16comme les féministes de gauche
00:41:18par exemple peuvent avancer
00:41:20comme sujet, c'est des viols
00:41:22qui peuvent être évités donc
00:41:24faire quelque chose en tout cas pour que les choses bougent
00:41:26et qu'enfin on puisse se promener
00:41:28tranquillement en France. – Un dernier mot
00:41:30sur votre affaire à vous
00:41:32l'enquête elle a avancé
00:41:34l'homme est jugé, on en est où ?
00:41:36– Alors malheureusement
00:41:38la justice est très lente
00:41:40donc en fait on est toujours en phase d'instruction
00:41:42j'ai toujours pas eu de confrontation
00:41:44en tout cas avec mon agresseur
00:41:46donc je pense que le procès sera d'ici
00:41:482 à 5 ans, on ne sait pas vraiment
00:41:50en plus de ça on est deux sur le procès parce que pour le rappel
00:41:52il avait violé une jeune fille
00:41:54une heure avant moi
00:41:56donc la justice est encore très lente et c'est
00:41:58aussi un énorme problème pour les victimes parce que
00:42:00les victimes ont beaucoup de mal à se reconstruire
00:42:02ça ne met pas du tout de point final quand il n'y a pas de procès
00:42:04très rapidement. – Et l'homme
00:42:06il est en prison aujourd'hui ?
00:42:08– Oui il est en prison, heureusement la police avait fait un travail
00:42:10incroyable comme dans
00:42:12l'affaire de Philippine où ils avaient retrouvé
00:42:14l'agresseur une heure après
00:42:16mon agression.
00:42:18– Merci beaucoup Claire, je rappelle que
00:42:20la manifestation que vous organisez ce sera le
00:42:2229 septembre place d'enfer à 15h
00:42:24à Paris, on voit l'affiche avec
00:42:26cette photo
00:42:28de Philippine, photo qui a été
00:42:30mise en avant, merci beaucoup Claire d'avoir été avec nous, merci pour
00:42:32votre courage aussi et votre témoignage
00:42:34merci d'avoir été avec nous.
00:42:36Maître Laurellis, je tourne vers
00:42:38vous et j'ai presque envie de dire en tant que femme
00:42:40voilà, ce témoignage il est bouleversant
00:42:42parce qu'elle se dit, voilà, je viens dans
00:42:44les médias, je parle, j'ai été
00:42:46violée par un OQTF qui avait violé quelqu'un
00:42:48une heure avant, mais rien ne bouge
00:42:50ça ne sert à rien tout ça. – Elle a
00:42:52beaucoup de courage, je salue vraiment son courage
00:42:54pour venir s'exprimer aussi sur ces questions
00:42:56là parce que ce n'est pas du tout évident pour les victimes
00:42:58et elle montre très bien
00:43:00elle explique très bien en fait la situation
00:43:02c'est qu'aujourd'hui on a besoin d'une stratégie
00:43:04quand on a un système qui manque
00:43:06de transparence, un système
00:43:08hyper complexe, un système dans lequel
00:43:10on a des délais
00:43:12qui ne tiennent pas la route
00:43:14dans lequel on a
00:43:16un manque d'organisation
00:43:18administrative, enfin encore une fois
00:43:20la préfecture ici
00:43:22l'expulsion
00:43:24elle est dans les tuyaux
00:43:26le Maroc avait donné son accord
00:43:28on a quand même un problème de communication
00:43:30c'est à dire qu'ici
00:43:32on a effectivement des cas
00:43:34moi je défends beaucoup de cas
00:43:36de violences faites aux femmes
00:43:38et faites aux enfants
00:43:40et je constate que
00:43:42malheureusement on a un système
00:43:44encore une fois bureaucratique
00:43:46hyper rigide
00:43:48avec une hyper réglementation
00:43:50qui complexifie énormément
00:43:52les choses, qui dit système hyper complexe
00:43:54dit transparence, dit lenteur, dit délai
00:43:56dit difficulté, dit erreur de procédure
00:43:58enfin bref, c'est à dire qu'on a
00:44:00quelque chose qui est totalement opaque
00:44:02et qui du coup ne fonctionne pas bien
00:44:04et c'est normal que les victimes ne comprennent pas
00:44:06tout comme il est normal que les victimes ne comprennent pas
00:44:08non plus que ce monsieur soit sorti au bout de 5 ans
00:44:10au lieu de 7 ans parce que
00:44:12notre réglementation encore une fois
00:44:14n'est pas non plus la bonne et ne devrait pas
00:44:16uniformiser toutes ces situations
00:44:18Mais Claire a eu la chance parce que
00:44:20bien évidemment quand je dis elle a eu la chance
00:44:22je veux dire parce qu'elle est vivante
00:44:24je dis elle a eu la chance, c'est ce que je veux dire
00:44:26même si le mot est sans doute maladroit
00:44:28je le retire, mais en tout cas
00:44:30elle s'en est sortie vivante, on voit les images
00:44:32de Philippines qui elle
00:44:34est morte
00:44:36alors moi je veux bien que sur les plateaux on dise
00:44:38ah oui mais c'est la faute de la société
00:44:40ah mais oui mais au fond
00:44:42personne n'est responsable
00:44:44il y a ce visage, regardez bien ce visage
00:44:46regardez-le ce visage
00:44:48à un moment donné il va falloir
00:44:50que quelqu'un soit responsable
00:44:52il y a des responsabilités
00:44:54attendez attendez
00:44:56Claude Butin
00:44:58le témoin a dit quelque chose d'intéressant tout à l'heure que je retiens
00:45:00elle a rappelé
00:45:02c'est une vérité qu'il n'y a que 10%
00:45:04des OQTF qui sont exécutés
00:45:06est-ce que c'est un problème
00:45:08d'exécution, le juge n'y est pour rien à la fois
00:45:10c'est un problème d'exécution
00:45:12alors c'est à ce niveau là qu'il faut
00:45:14mais là n'empêche pas, le juge peut avoir
00:45:16une responsabilité, il peut aussi y avoir
00:45:18ce qui me gêne dans votre discours Claude Butin
00:45:20c'est que sans arrêt vous dites
00:45:22le juge n'y est pour rien
00:45:24excusez-moi donc
00:45:26la responsabilité elle est partagée
00:45:28mais il y a une responsabilité
00:45:30le juge est motivé sur une page
00:45:32c'est quand même mieux
00:45:34ce qui est motivant en disant il est dangereux
00:45:36c'est quand même mieux que les motivations faites par ordinateur
00:45:38quand on colle une page
00:45:40à vous entendre
00:45:42rédiger avec un stylo
00:45:44qui a l'air de l'avancer
00:45:46il y a quand même quelque chose
00:45:48je voulais vous poser une question
00:45:50parce qu'il y a quand même quelque chose qui est étrange à vous entendre
00:45:52c'est qu'on a l'impression que en fait
00:45:54il n'y a rien à changer
00:45:56et que ça fait partie
00:45:58des pertes des profits
00:46:00qu'est-ce qu'il faudrait changer
00:46:02alors pour que ça ne se reproduise plus
00:46:04le juge rend une décision
00:46:06c'est pas lui quand il condamne une personne à la peine de prison
00:46:08c'est pas lui qui va prendre sa voiture
00:46:10quand il la libère c'est lui
00:46:12quand il la libère c'est lui
00:46:14il libère parce que la loi le lui permet
00:46:16on peut faire appel
00:46:18il y a des voies de recours en France
00:46:22personne ne voit l'éléphant dans la salle
00:46:24philippine a été tuée par un clandestin
00:46:26marocain
00:46:28en août 2022 Lola se fait torturer
00:46:30et assassinée par une algérienne sous OQTF
00:46:32en août 2021
00:46:34le père Olivier Maire est assassiné par un rwandais
00:46:36sous OQTF
00:46:38en mai 2021 une retraitée de 69 ans
00:46:40à Palizo est violée et cambriolée
00:46:42par deux algériens sous OQTF
00:46:44en septembre 2020 une étudiante de 20 ans
00:46:46est séquestrée
00:46:48frappée et violée par un kosovar
00:46:50Laura et Morane
00:46:5222 ans et 20 ans
00:46:54assassinée à la gare Saint-Charles
00:46:56par un clandestin tunisien
00:46:58bien sûr
00:47:00une seconde s'il vous plaît
00:47:02imaginez que vous viviez dans un pays moderne
00:47:04avec des infrastructures modernes
00:47:06mais qu'il y aurait dans la rue des tigres
00:47:08qui tueraient des gens au hasard
00:47:10les habitants deviendraient fous
00:47:12si on a l'état d'intervenir, de faire quelque chose
00:47:14et bien c'est exactement ce qu'on vit
00:47:16aujourd'hui en France
00:47:18aujourd'hui on est un pays qui envoie des gens dans l'espace
00:47:20on a des centrales nucléaires de dernière génération
00:47:22et on peut se faire tuer
00:47:24et violer le vendredi
00:47:26après-midi par un clandestin
00:47:28du Tchermont au bois de Boulogne
00:47:30à 15 minutes de l'Elysée et de l'Assemblée nationale
00:47:32mais en plus
00:47:34on n'a pas le droit de se plaindre
00:47:36il faut arrêter à écouter
00:47:38combien de français
00:47:40vont être massacrés et violés
00:47:42sur l'autel du vivre ensemble
00:47:44ça suffit, il faut renvoyer
00:47:46tous les clandestins
00:47:48qui sont en France
00:47:50il faut renvoyer tous les étrangers
00:47:52qui ont commis un crime ou un délit grave
00:47:54il faut mettre fin
00:47:56à toute l'immigration extra-européenne
00:47:58qui arrive en France, le jeu n'en vaut pas la chandelle
00:48:00l'immigration aujourd'hui
00:48:02tue des français
00:48:04on en a marre de finir
00:48:06attention à la généralité
00:48:08vous êtes issus de l'immigration
00:48:10on en a marre de venir
00:48:12toutes les semaines ici pour pleurer
00:48:14sur la mort de jeunes filles
00:48:16ou jeunes hommes qui sont assassinés
00:48:18par des étrangers en France
00:48:20il va falloir tout changer
00:48:22juste une chose
00:48:24arrêtez d'essentialiser l'immigration
00:48:26vous en êtes issus de l'immigration
00:48:28donc arrêtez de dire
00:48:30que l'immigration tue
00:48:32que vous avez tué personne
00:48:34juste une chose
00:48:36donc arrêtons d'essentialiser
00:48:38et de dire que
00:48:40potentiellement les immigrés sont des tueurs
00:48:42c'est honteux de dire ça
00:48:44c'est honteux
00:48:46écoutez-vous
00:48:48moi je ne veux pas faire de base politique
00:48:50sur cette question-là
00:48:52et sur la mort d'une jeune femme
00:48:54je ne veux pas ça
00:48:56il y a une chose qui est évidente
00:48:58tu parlais d'éléphant dans la pièce
00:49:00c'est qu'une OQTF qui n'est pas exécutée
00:49:02elle ne sert à rien
00:49:04c'est absurde
00:49:06sur le niveau de l'exécution
00:49:08il faut passer au SAC
00:49:10s'il y a 90% des OQTF
00:49:12qui ne sont pas exécutées
00:49:14ils sont exécutés
00:49:16les regards peuvent se tourner aussi vers le ministre de la justice
00:49:18parce que moi je me pose une question
00:49:20où est le ministre de la justice dans cette affaire
00:49:22est-ce que vous l'avez entendu
00:49:24le ministre de l'intérieur peut-être pour l'exécution
00:49:26le ministre de l'intérieur il a parlé
00:49:28Bruno Rotailleau hier il a dit
00:49:30il va sans doute falloir changer des choses
00:49:32le ministre de la justice on ne l'entend pas
00:49:34Thomas Bonnet bonjour
00:49:36merci d'être avec nous, journaliste politique de CNews
00:49:38il est où le ministre de la justice ?
00:49:40c'est une bonne question
00:49:42Jean-Marc
00:49:44on n'a aucune nouvelle de Didier Migaud depuis
00:49:46cette affaire
00:49:48alors en fait depuis qu'il a pris ses fonctions de ministre de la justice
00:49:50Didier Migaud il s'est exprimé à trois reprises
00:49:52d'abord à la passation de pouvoir puis une interview à la télévision
00:49:54et puis lors d'un déplacement
00:49:56à la prison de la santé
00:49:58et ce qu'on remarque dans les prises de parole de Didier Migaud
00:50:00c'est qu'il est teinté de l'idéologie
00:50:02de gauche, il a parlé
00:50:04du fait qu'il n'y avait pas à ses yeux
00:50:06de laxisme de la justice
00:50:08il a également parlé de Bruno Rotailleau
00:50:10et puis c'est passé assez inaperçu
00:50:12mais lors de sa passation de pouvoir
00:50:14Didier Migaud a parlé des pas
00:50:16de ses prédécesseurs, il a cité trois noms
00:50:18Monsieur Badinter, Madame Taubira
00:50:20et Madame Belloubet
00:50:22donc ça en dit aussi un petit peu sur son état d'esprit
00:50:24parce que finalement on a assez peu de garantie
00:50:26de la part de Didier Migaud sur ce qu'il pense
00:50:28et ce qu'il compte faire au ministère
00:50:30de la justice, il faut rappeler que Didier Migaud
00:50:32c'est plutôt quelqu'un qui est habitué
00:50:34des cabinets, gérer le budget
00:50:36il a été président de la cour des comptes
00:50:38il n'a jamais eu des fonctions
00:50:40sur la justice, donc on a assez peu
00:50:42d'idées de ce qu'il pense
00:50:44de la situation mais la réalité
00:50:46c'est que le discours, l'idéologie
00:50:48de Didier Migaud, elle se heurte
00:50:50une nouvelle fois à la réalité
00:50:52il faut dire les choses, Didier Migaud
00:50:54il a été nommé ministre de la justice
00:50:56par Emmanuel Macron parce qu'il fallait une personnalité
00:50:58de gauche, sans doute aussi
00:51:00pour contrebalancer
00:51:02la présence de Bruno Retailleau au ministère
00:51:04de l'intérieur, sauf que la réalité
00:51:06elle se heurte désormais
00:51:08au discours de Didier Migaud
00:51:10parce qu'il disait encore il y a quelques heures, il n'y a pas de laxisme
00:51:12de la justice, il disait vouloir
00:51:14apporter de la pédagogie aux français sur
00:51:16le fonctionnement de la justice, il y a beaucoup de questions
00:51:18autour de cette affaire, autour du drame
00:51:20autour de la mort de Philippine
00:51:22beaucoup de questions et aucune réponse
00:51:24à ce stade de la part de Didier Migaud
00:51:26Thomas, moi j'ai une question assez claire à vous poser
00:51:28qui va définir la politique
00:51:30qui va être mise en place par ce ministère
00:51:32de la justice, qui va définir la politique
00:51:34est-ce que c'est le garde des Sceaux lui-même
00:51:36est-ce que c'est Didier Migaud, est-ce que c'est
00:51:38Michel Barnier, est-ce que c'est Emmanuel
00:51:40Macron, parce que Didier Migaud on ne sait pas
00:51:42vous nous l'avez expliqué très bien, on ne sait pas
00:51:44il n'a jamais eu ce type de fonction, on ne sait pas
00:51:46ce qu'il pense, Michel Barnier on sait à peu près
00:51:48ce qu'il pense, on sait à peu près de quelle famille
00:51:50politique il vient
00:51:52mais qui va décider ?
00:51:56Alors dans un monde idéal ce serait le Premier
00:51:58ministre à qui on donnerait toute la latitude
00:52:00pour mettre en place sa feuille de route
00:52:02mais vous savez bien que la réalité
00:52:04la vérité est plus compliquée que ça
00:52:06mais il y a un exemple très précis que je voudrais
00:52:08vous soumettre pour illustrer justement ce sujet
00:52:10Michel Barnier
00:52:12a prôné, et prône peut-être toujours
00:52:14d'ailleurs, les peines planchées, ça fait même
00:52:16partie du pacte législatif qui a été
00:52:18proposé par la droite au Parlement
00:52:20à l'Assemblée Nationale par Laurent Wauquiez
00:52:22les peines planchées qui avaient été mises en place
00:52:24rappelez-vous sous Nicolas Sarkozy en 2007
00:52:26à l'époque Didier Migaud
00:52:28avait voté contre, il était député
00:52:30socialiste et comme l'ensemble de ses
00:52:32partenaires socialistes il avait voté contre
00:52:34est-ce que si aujourd'hui les peines planchées
00:52:36venaient à être appliquées, en tout cas
00:52:38à revenir dans le débat, quelle serait la position
00:52:40de Didier Migaud et puis qui aurait gain de cause
00:52:42et que penserait d'ailleurs le Président de la République
00:52:44il y a encore beaucoup de questions, on ne sait pas
00:52:46quelle sera la feuille de route en matière de justice
00:52:48en matière pénale de ce
00:52:50gouvernement, c'est véritablement un mystère
00:52:52encore à ce stade.
00:53:19C'est-à-dire que vous voulez tout décider tout seul
00:53:21vous ne voulez aucun contrôle, je suis magistrat
00:53:23je décide ce que je veux comme je veux
00:53:25c'est ça que vous êtes en train de m'expliquer
00:53:27Il faut admettre dans notre société que
00:53:29des fonctions
00:53:31créent des
00:53:33décisions qui sont
00:53:35prises par un homme
00:53:37avec la loi
00:53:39vous voulez tout réglementer
00:53:41les peines planchées
00:53:43il faut mettre les peines planchées, il y en a marre
00:53:45que des gens arrivent avec 25 arrestations
00:53:47devant le juge et qu'ils ne mettent jamais les peines planchées
00:53:49Non mais c'est très intéressant ce que vous dites Claude Butin
00:53:51je ne veux pas de peines planchées parce que je veux avoir
00:53:53ma liberté totale de décider quelle peine
00:53:55je mets. Bien sûr, il faut laisser la liberté
00:53:57au juge de décider quand même
00:53:59Et on l'enterre, les Philippines, elle est là
00:54:01Ben oui, écoutez
00:54:03La peine de mort existe en France
00:54:05mais la peine de mort c'est que pour les victimes
00:54:07Alors il va falloir rendre la justice par ordinateur
00:54:09Et là, ce sera très bien
00:54:11Maitre Laurelis, vous viens
00:54:13on fait la pause après
00:54:15On va remettre un peu l'église au milieu du village
00:54:17c'est-à-dire qu'on reproche aussi à Didier Migaud
00:54:19de ne pas parler, il faut parler
00:54:21c'est facile, faire des promesses c'est facile
00:54:23ce qu'il faut c'est des actes, à un moment donné là
00:54:25il y a eu une urgence, cette jeune fille tout à l'heure
00:54:27elle nous l'a dit aussi, il y a eu une urgence
00:54:29et elle a tout à fait raison, il y a eu une urgence à agir
00:54:31parce que pendant qu'on se déchire, pendant que tout le monde s'engueule
00:54:33pendant que tout le monde cherche un coupable
00:54:35on a des victimes qui meurent en silence
00:54:37et on a ce genre de fait qui se reproduit
00:54:39donc ce dont on a besoin
00:54:41on a besoin d'agir, les problèmes on les connait
00:54:43et on a besoin aussi que nos ministères
00:54:45de pragmatisme et pas d'idéologie
00:54:47exactement, il faut être pragmatique
00:54:49tout à fait, on a besoin que
00:54:51tout le monde travaille ensemble
00:54:53tout le monde travaille de front, il faut revoir les textes
00:54:55parce que les textes ne vont pas
00:54:57les textes ils sont pas mauvais les textes, c'est une question d'application
00:54:59non, c'est interprétable un texte
00:55:01le juge est là pour ça
00:55:03il veut tous les pouvoirs
00:55:05le juge est là pour ça
00:55:07vous avez bien compris ce qu'il vous explique
00:55:09il veut tous les pouvoirs, il veut décider seul
00:55:11c'est ça, c'est ce qu'il nous explique
00:55:13il veut décider seul
00:55:15il dit j'ai le pouvoir
00:55:17je décide seul, venez pas m'embêter
00:55:19il répond
00:55:21quelle est la fonction du juge ?
00:55:23c'est d'appliquer la loi
00:55:25quand elle est bien faite, si elle est mal faite
00:55:27il a l'obligation de l'interpréter
00:55:29et là il va rechercher l'esprit du législateur
00:55:31ensuite il va considérer les faits
00:55:33dans leur globalité, peut-être qu'il demandera
00:55:35un avis d'un expert
00:55:37qui peut écouter ou ne pas écouter
00:55:39et ensuite il va avoir la personne face à lui
00:55:41il va la regarder dans les yeux
00:55:43et pas par caméra interposée
00:55:45et là, en toute connaissance de cause
00:55:47avec l'expérience, il va rendre une bonne décision
00:55:49et si on n'est pas content, on fait la peine
00:55:51allez, on va faire une pause
00:55:53on continue à en parler juste après
00:55:55on fait une pause, on fait la pub
00:55:57le CNews Info, à tout de suite en direct
00:56:05vous découvrez les images de l'arrivée
00:56:07du pape François au Luxembourg
00:56:09le Saint-Père qui s'est dit, je cite
00:56:11fatigué, est attendu ensuite à Bruxelles
00:56:13jusqu'à dimanche, au coeur de ses déplacements
00:56:15plusieurs rencontres
00:56:17avec les fidèles des deux pays
00:56:19constat sans appel
00:56:21de notre sondage CSA pour CNews Europe 1
00:56:23et le JDD, près de 7 personnes
00:56:25interrogées sur 10 se sont pour engagées
00:56:27des poursuites judiciaires contre les représentants
00:56:29politiques qui dénigrent les forces
00:56:31de l'ordre, et dans le détail
00:56:33la mesure est unanimement saluée
00:56:35les électeurs de droite et rejetés
00:56:37par ceux de gauche
00:56:39et puis c'est l'embrasement au Proche-Orient
00:56:41Israël et l'OSBOL à Libanais poursuivent
00:56:43leur frappe, l'armée israélienne qui dit se préparer
00:56:45à une possible offensive terrestre
00:56:47alors que Paris et Washington
00:56:49exhortent un cessez-le-fout temporaire
00:56:51de 21 jours
00:56:5511h36 sur CNews, on continue
00:56:57à parler ce matin, et je vous l'ai dit
00:56:59c'est passionnant parce qu'on a un magistrat avec nous
00:57:01qui nous explique comment il rend les décisions
00:57:03c'est la liberté et il veut, donc on va continuer à en parler
00:57:05mais d'abord l'émotion
00:57:07après la mort de Philippine
00:57:09bien évidemment, je vous propose de partir
00:57:11à Montigny, le bretonneux
00:57:13c'est de là dont est issu
00:57:15et c'est de là d'où vient Philippine
00:57:17où habitent ses parents également
00:57:19rejoints sur place
00:57:21Godric B pour CNews
00:57:23avec les images de Pierre-François Altermat
00:57:25Godric, en effet
00:57:27là-bas l'émotion est très forte
00:57:29Oui, Jean-Marc, Philippine a grandi
00:57:31dans une famille catholique
00:57:33avec ses 5 frères et soeurs
00:57:35elle avait l'habitude de se rendre
00:57:37dans cette paroisse de Saint-Pierre-du-Lac
00:57:39à Montigny, le bretonneux
00:57:41c'était une catholique
00:57:43engagée et dynamique
00:57:45puisqu'elle faisait partie des scouts et guides de France
00:57:47où elle a exercé plusieurs responsabilités
00:57:49notamment celle de chef d'aine
00:57:51Philippine se rendait également
00:57:53à des groupes de prière
00:57:55et puis venait régulièrement à la messe
00:57:57dans cette paroisse où elle avait ses habitudes
00:57:59depuis qu'elle était toute petite
00:58:01alors pour la communauté chrétienne
00:58:03de Montigny, le bretonneux
00:58:05ça a été un bouleversement lorsqu'ils ont appris
00:58:07la nouvelle du décès
00:58:09d'une de leurs paroissiennes
00:58:11alors depuis dimanche de nombreuses messes
00:58:13ont été célébrées partout en France
00:58:15pour le repos de son âme
00:58:17et puis pour venir en soutien à la famille
00:58:19c'était le cas hier matin
00:58:21dans cette paroisse et puis une veillée de prière
00:58:23a également eu lieu hier soir
00:58:25une cagnotte a également été ouverte
00:58:27pour aider la famille
00:58:29à financer les frais de justice
00:58:31et puis pour organiser les obsèques
00:58:33qui vont avoir lieu demain
00:58:35à 13h à Versailles dans la cathédrale Saint-Louis
00:58:37Merci beaucoup Goderic
00:58:39pour ces informations
00:58:41justement les réactions sur place à Montigny, le bretonneux
00:58:43on est allé à la rencontre des habitants
00:58:45Depuis la mort de Philippine
00:58:47beaucoup d'étudiants de l'université
00:58:49Dauphine ressentent de la peur
00:58:51et pour beaucoup d'entre eux
00:58:53la famille du suspect arrêté hier en Suisse
00:58:55pose question
00:58:57Le mec n'avait même pas à être là
00:58:59et qu'on aurait dû être protégé
00:59:01d'une personne qui a déjà fait
00:59:03ces erreurs-là avant
00:59:05En tant que fille, c'est compliqué
00:59:07de savoir qu'à 5 minutes
00:59:09il y a quand même quelqu'un
00:59:11qui a tué une de nos camarades
00:59:13Du côté du bois de Boulogne
00:59:15où le corps de l'étudiante a été retrouvé
00:59:17les sportifs ont repris leurs activités
00:59:19le drame reste dans l'esprit de chacun
00:59:21On ne peut pas s'arrêter de faire tout ce qu'on fait de base
00:59:23parce qu'il y a eu ça
00:59:25C'est perturbant
00:59:27c'est pas juste
00:59:29et je ne sais pas ce qu'on peut faire
00:59:31parce que le bois il est grand
00:59:33La vie c'est aussi une crise de risque
00:59:35on va passer un peu le temps de sortir
00:59:37mais effectivement c'est très pratique
00:59:39L'émotion est telle que des internautes
00:59:41ont créé une cagnotte en ligne afin de venir
00:59:43en aide à la famille de Philippine
00:59:45Cette dernière devra prendre en charge les obsèques de la jeune femme
00:59:47Plus de 500 personnes y ont déjà participé
00:59:49L'émotion est partout
00:59:51Vous l'avez compris, à la fois où elle vivait
00:59:53à la fac où elle a travaillé
00:59:55Mathias Leboeuf, vous vouliez interpeller
00:59:57Claude Butin, magistrat
00:59:59Il y a quelque chose qui me tire le pin
01:00:01dans votre discours, Claude
01:00:03et j'ai l'impression qu'il y a une contradiction
01:00:05Vous revendiquez une liberté totale pour le juge
01:00:07une liberté de décision, une forme d'omnipotence
01:00:09de pouvoir absolu
01:00:11et en même temps
01:00:13vous ne voulez pas qu'on engage la responsabilité du juge
01:00:15plus on a de pouvoir, plus on a de responsabilité
01:00:17on ne peut pas revendiquer
01:00:19un pouvoir absolu pour le juge
01:00:21un pouvoir de décision, une liberté de décision
01:00:23totale et solitaire
01:00:25et en même temps dire, oui mais il n'est responsable de rien
01:00:27je ne comprends pas cette contradiction
01:00:29Oui, il sait dire que le juge
01:00:31s'abrite derrière un code
01:00:33code civil, code pénal
01:00:35derrière un arsenal législatif
01:00:37à partir de là, il prend sa décision
01:00:39et il faut lui laisser, ce que je maintiens
01:00:41la liberté de décider en son âme et conscience
01:00:43en fonction des faits dont il est saisi
01:00:45en fonction de la réglementation
01:00:47et en fonction de la personnalité
01:00:49de la personne qu'il a à juger
01:00:51maintenant, il rend sa décision
01:00:53mais il rend sa décision
01:00:55si il se trompe
01:00:57il est responsable
01:00:59quand on est mort, on ne fait pas appel
01:01:01quand on est mort, on ne peut pas faire appel
01:01:03et quand on est mort
01:01:05même si la famille fait appel
01:01:07à quoi ça sert de faire appel
01:01:09il y a un moment donné
01:01:11on ne doit pas pouvoir arriver à ces extrémités là
01:01:13il doit y avoir des procédures
01:01:15qui doivent empêcher ça
01:01:17Voilà, vous venez de donner la réponse
01:01:19il faut des procédures, il y a des voies de recours etc
01:01:21mais le juge ne peut pas être responsable de tout
01:01:23de tous les désordres que la société connait
01:01:25Non, il n'est pas responsable de tout
01:01:27mais il est responsable de ses décisions
01:01:29Claude Butin, je ne comprends pas
01:01:31que le juge soit la seule personne
01:01:33qui n'est pas responsable de ses décisions
01:01:35moi quand je fais quelque chose, je suis responsable
01:01:37de ma décision, le juge
01:01:39quand il se trompe sur une décision
01:01:41je pense qu'il n'est pas responsable
01:01:43parce qu'il faut assumer
01:01:45il faut assumer que des gens
01:01:47prennent des décisions
01:01:49mais on en prend tous tous les jours
01:01:51quand vous avez un autre métier, vous prenez des décisions
01:01:53il faut que des gens
01:01:55des magistrats
01:01:57des décisions, j'en ai rendu des milliers
01:01:59c'est le discours que tenaient les médecins
01:02:01il y a très longtemps en disant
01:02:03on n'est pas responsable
01:02:05c'est pour ça qu'il faut faire évoluer les textes
01:02:07on est dans un contexte qui change
01:02:09je suis d'accord avec vous, vous avez dit qu'on ne peut pas faire
01:02:11plein de textes en fonction des circonstances
01:02:13c'est vrai, mais on a quand même
01:02:15besoin de faire évoluer
01:02:17ces textes en fonction de la situation
01:02:19du monde dans lequel on est
01:02:21la maison elle brûle
01:02:23est-ce que pour vous un juge doit être responsable de ses décisions ?
01:02:25vous qui êtes avocat
01:02:27laissez répondre l'oraliste
01:02:29moi je pense qu'il faut une collégialité
01:02:31parce que je pense qu'un juge tout seul
01:02:33ne peut pas prendre des décisions sur des sujets aussi graves
01:02:35et je pense qu'il faut justement
01:02:37qu'il puisse en discuter avec d'autres personnes
01:02:39avec d'autres juges, qu'il puisse avoir
01:02:41plusieurs avis, parce que forcément
01:02:43est-ce qu'il doit être responsable de ses décisions ?
01:02:45il peut devoir être responsable
01:02:47de ses décisions, oui
01:02:49Jean-Marc, je vais jusqu'au bout
01:02:51de votre résumé
01:02:53allez, allons-y, je suis d'accord
01:02:55le juge est responsable, qu'est-ce que vous faites
01:02:57avec le juge ?
01:02:59qu'est-ce que vous faites
01:03:01avec le juge responsable ?
01:03:03qu'est-ce que vous en faites ?
01:03:05une meuf à ses décisions est susceptible
01:03:07d'une voix de recours
01:03:09oui mais une voix de recours c'est pas pareil
01:03:11excusez-moi, attendez
01:03:13oui mais une voix de recours c'est pas pareil
01:03:15le juge est responsable de la mort de Philippine
01:03:17s'il avait pas relâché
01:03:1915 jours trop tôt
01:03:21c'est au niveau de l'exécution
01:03:23c'est le juge qui a relâché
01:03:25la préfecture aussi
01:03:27attendez
01:03:29tout le monde parle en même temps, on n'entend rien
01:03:31juste d'un mot, Claude Butin, donc vous, vous me dites
01:03:33que le juge a pas à être responsable de ses décisions
01:03:35c'est ça
01:03:37la décision qu'il prend, mais il sait que derrière
01:03:39il y a des voix de recours
01:03:41c'est pas un problème de recours
01:03:43si vous estimez qu'il est responsable, quelles sanctions
01:03:45vous allez appliquer au juge ?
01:03:47on peut le suspendre
01:03:49on peut le suspendre au minimum
01:03:51il faudra une autorité supérieure
01:03:53le peuple
01:03:55la monarchie
01:03:57ou le roi
01:03:59pas tous en même temps
01:04:01c'est le peuple normalement
01:04:03excusez-moi Claude Butin, vous me dites
01:04:05donc clairement, le juge est la seule
01:04:07personne qui n'a de compte à rendre
01:04:09dans une société, oui, il y a des fois où il y a une personne
01:04:11qui décide, et moi j'aime les gens qui décident
01:04:13qui prennent sa responsabilité
01:04:15mais vous croyez qu'un chef d'entreprise, il prend pas sa responsabilité
01:04:17vous croyez qu'un médecin, il prend pas
01:04:19ses responsabilités, même le médecin
01:04:21il a des comptes à rendre aujourd'hui, un médecin il rend
01:04:23des comptes quand il prend une décision parce que la vie des gens sont en jeu
01:04:25un juge c'est pareil
01:04:27si vous voulez que le peuple ait confiance en la justice
01:04:29il faut que le juge soit indépendant
01:04:31il faut qu'il soit
01:04:33mais quand un juge fait une connerie, il faut qu'il soit sanctionné
01:04:35pour qu'on ait confiance en la justice
01:04:37rendre une décision c'est pas une connerie, il y a des voies de recours
01:04:3980% des français n'ont plus confiance dans la justice
01:04:4180% des français n'ont plus confiance dans la justice
01:04:43allez, un dernier mot
01:04:45je pense qu'il faut quand même avoir
01:04:47je pense qu'il faut quand même avoir de la nuance
01:04:49c'est-à-dire qu'un juge qui serait sanctionné
01:04:51pour une décision qu'il a prise
01:04:53il faut pareil, il faut avoir de la nuance, il faut pas uniformiser non plus
01:04:55un juge qui par exemple a pris une décision
01:04:57alors qu'il était complètement saoul, admettons
01:04:59ou qu'il était complètement en dépression
01:05:01il faut prendre ça en considération
01:05:03Maître Laurel-Espouvier, moi je vais pas si loin que vous
01:05:05je vais dans un exemple très clair
01:05:07écoutez-moi, je vous donne un exemple très clair
01:05:09un exemple très clair
01:05:11un exemple clair
01:05:13vous avez un expert qui vient là-bas
01:05:15je reprends l'exemple de tout à l'heure
01:05:17et qui vient vous dire cet homme est dangereux, il peut récidiver
01:05:19le juge le libère, excusez-moi
01:05:21le juge il est responsable
01:05:23le juge il a fait une erreur
01:05:25mais il y a aussi l'indépendance de la justice
01:05:27mais l'indépendance de la justice avec ça
01:05:29les juges si jamais ils se disent qu'ils vont devoir nécessairement faire appel
01:05:31et bien ils font plus attention
01:05:33ils disent qu'il faut s'appeler plusieurs experts
01:05:35il y a besoin d'une collégialité d'experts
01:05:37on ne peut pas faire plus d'experts
01:05:39juste une chose, on ne peut pas faire non plus des experts
01:05:41et en particulier des experts en psychiatrie
01:05:43les juges, c'est-à-dire que
01:05:45les experts ne peuvent pas
01:05:47mais vous écoutez qui alors ?
01:05:49justement, c'est pour ça qu'à mon avis
01:05:51expert, ça veut dire ce que ça veut dire
01:05:53la psychiatrie ce n'est pas une science exacte
01:05:55vous en prenez deux, vous en prenez trois alors
01:05:57pour connaître un peu
01:05:59le domaine de la psychiatrie
01:06:01je m'en méfie aussi, juste une chose
01:06:03c'est pour ça qu'à mon avis, une collégialité
01:06:05de juge permettrait de corriger
01:06:07les dérives ou les excès
01:06:09mais il resterait irresponsable
01:06:11non, pas forcément
01:06:13je vous parlais, je travaillais pendant des années
01:06:15en collégialité, je sais comment ça se passe
01:06:17au délibéré
01:06:19alors écoutez, en pratique, il faut
01:06:21réaliser, vous êtes dans les hausses
01:06:23non, je vous ai donné un exemple précis
01:06:25je vous ai donné un exemple clair et précis
01:06:27mon exemple, il est clair et précis
01:06:29on a l'habitude de travailler ensemble
01:06:31Claude, on a quand même l'impression, vous écoutez
01:06:33que le juge, c'est le pape
01:06:35c'est infaillible
01:06:37c'est infaillible
01:06:39il y a une bulle d'infaillibilité
01:06:41chez les juges
01:06:43je voudrais qu'on parle d'un autre drame qui s'est déroulé dans le Cher
01:06:45cette fois, je voudrais qu'on parle de ce qui s'est passé
01:06:47parce que ça m'a interpellé également ce drame
01:06:49qui s'est déroulé dans le Cher puisqu'il y a un jeune garçon
01:06:51qui a été poignardé à plusieurs reprises
01:06:53et qui est mort, ça s'est passé ce week-end à 5 morts
01:06:55Simon, un jeune homme de 21 ans
01:06:57est mort devant la discothèque samedi soir
01:06:59c'était une bagarre et les jeunes
01:07:01l'ont attaqué, ils étaient 5
01:07:03ils ont sorti un couteau et ils l'ont tué, les faits
01:07:05samedi soir
01:07:07Simon sortait de la discothèque
01:07:09lorsqu'une bagarre impliquant son ami a éclaté
01:07:11il est alors intervenu pour lui venir en aide
01:07:13ses agresseurs l'ont poignardé
01:07:15je me suis battu avec eux
01:07:17et quand je me suis fait mal à l'épaule
01:07:19Simon a voulu prendre ma défense
01:07:21et ils ont attrapé Simon
01:07:23ils ont commencé à le frapper contre le grillage
01:07:25et après
01:07:27je ne vois plus la scène
01:07:29à 40 km des lieux du drame
01:07:31le café tenu par ses parents
01:07:33devant lequel des dizaines de personnes
01:07:35y ont déposé des fleurs en hommage à Simon
01:07:37son père, sous le choc, appelle au calme
01:07:39les jeunes qui pourraient avoir un esprit de vengeance
01:07:41j'ai un sentiment
01:07:43d'avoir mal pour mon fils
01:07:45il faut que je dise aux autres
01:07:47ne faites pas ça
01:07:49il ne faut pas avoir des actes de vengeance
01:07:51ça ne sert à rien, il ne faut pas faire de mal aux gens
01:07:53au contraire, je crois qu'il faut que les gens
01:07:55veuillent qu'il y ait un monde qui attend de tourner
01:07:57dans le pas dans le bon sens
01:07:59et il faut qu'on essaye de le mettre dans le bon sens
01:08:015 personnes de 17 à 22 ans ont été interpellées
01:08:03dans cette affaire, une enquête pour homicide volontaire
01:08:05a été ouverte
01:08:07la dignité de ce papa
01:08:09qui a perdu son fils et qui appelle au calme
01:08:11il faut la noter, Axel Ronde, bonjour, merci d'être avec nous
01:08:13du syndicat CFTC Police
01:08:15on a l'impression
01:08:17d'une forme de banalisation
01:08:19de l'usage du couteau
01:08:21c'est-à-dire qu'aujourd'hui, on se dispute
01:08:23à la sortie d'une discothèque, on sort un couteau
01:08:25il y a une banalisation
01:08:27de cet acte, et puis
01:08:29des morts, comme ce jeune homme de 21 ans
01:08:31et oui, malheureusement
01:08:33on a affaire à des jeunes
01:08:35de plus en plus déterminés à tuer
01:08:37l'autre personne pour finalement rien du tout
01:08:39pour une petite bagarre
01:08:41vous connaissez les bagarres
01:08:43de sortie de discothèque où on utilisait des points
01:08:45là, on utilise les couteaux
01:08:47d'ailleurs, sur les réseaux sociaux
01:08:49il y a un videur de boîte de nuit
01:08:51le Jarl, qui est responsable d'une boîte de nuit
01:08:53à Rennes, montre souvent
01:08:55des images de bagarres
01:08:57ou montre aussi souvent des couteaux
01:08:59qu'il retrouve sur des individus
01:09:01la dernière vidéo, l'individu
01:09:03avait 4 couteaux sur lui, que venait faire
01:09:05cet individu avec 4 couteaux en discothèque
01:09:07il y a vraiment
01:09:09un gros problème
01:09:11de sécurité et finalement
01:09:13d'individus
01:09:15qui finalement veulent passer à l'action
01:09:17parce que quand on a 4 couteaux sur soi
01:09:19c'est vraiment pour les utiliser, j'imagine bien
01:09:21on se promène
01:09:23maintenant avec des couteaux comme si
01:09:25on se promenait
01:09:27avec une baguette de pain, donc ça devient
01:09:29extrêmement compliqué parce que
01:09:31finalement on a affaire à des drames, à des
01:09:33jeunes qui meurent
01:09:35finalement pour rien
01:09:37des futilités
01:09:39apparemment cet individu
01:09:41sur cette affaire
01:09:43que vous parlez
01:09:45était déjà connu des services de police
01:09:47était déjà sous contrôle judiciaire
01:09:49pour une tentative de meurtre
01:09:51donc on voit bien qu'il y a aussi un problème
01:09:53de réponse judiciaire, de réponse pénale
01:09:55dans notre pays qui ne dissuade
01:09:57plus finalement
01:09:59les personnes, les individus
01:10:01qui se sentent
01:10:03complètement impunis
01:10:05qui sont surpuissants et peuvent
01:10:07ôter la vie comme cela à n'importe
01:10:09quel moment sur notre territoire
01:10:11ça devient très inquiétant
01:10:13Petite question rapide quand même
01:10:15on a des individus qui se promènent avec
01:10:17des couteaux, j'ai vu que la loi
01:10:19avait été un peu durcie là dessus visiblement
01:10:21c'est une amende, quand on se promène
01:10:23dans la rue avec un couteau, est-ce que vous trouvez
01:10:25qu'on sanctionne assez, parce que moi
01:10:27je dois vous dire que je suis assez surpris que
01:10:29quand on se promène dans la rue avec un couteau, sauf
01:10:31si on vient de l'acheter, enfin voilà, il y a 2 ou 3 exceptions
01:10:33mais globalement, ou si on va faire un pique-nique
01:10:35mais globalement il n'y a aucune raison
01:10:37de se promener dans la rue avec un couteau
01:10:39on a juste une amende, c'est surréaliste
01:10:41quand même non ?
01:10:43Alors oui il y a une amende mais
01:10:45il y a aussi si l'individu
01:10:47va l'utiliser
01:10:49dans quelles circonstances le contrôle sera réalisé
01:10:51si l'individu est déjà connu des services
01:10:53de police, il sera bien évidemment
01:10:55mis en garde à vue
01:10:57on va l'interroger pour ses motivations
01:10:59il va y avoir du discernement
01:11:01par rapport à ses transports
01:11:03de couteaux sur la voie publique
01:11:05on voit bien que si c'est monsieur Tout-le-Monde
01:11:07qui va faire un pique-nique et qu'il y a un opinel sur lui
01:11:09il ne sera pas verbalisé
01:11:11à moins que les policiers...
01:11:13Mais une simple amende quand on se promène dans la ville avec un couteau
01:11:15excusez-moi, je trouve ça surréaliste
01:11:17Oui c'est surréaliste
01:11:19maintenant il faut quand même
01:11:21une réponse
01:11:23c'est vrai que judiciariser
01:11:25tout ce n'est pas possible
01:11:27on voit bien que les parquets
01:11:29les tribunaux ne suivent plus
01:11:31ne suivent pas pour des grosses affaires
01:11:33alors imaginez-vous pour un simple couteau
01:11:35sur soi, oui alors
01:11:37le législateur a essayé de trouver une solution
01:11:39en mettant une amende
01:11:41alors c'est imparfait
01:11:43bien sûr, mais
01:11:45il va falloir peut-être revoir surtout
01:11:47les échelles des sanctions et réaliser
01:11:49les peines de prison réellement
01:11:51quand il y a une peine de prison prononcée
01:11:53ça c'est la question qu'on évoque en effet
01:11:55depuis le début. Merci beaucoup Axel Ronde
01:11:57pour avoir été avec nous, porte-parole du syndicat
01:11:59CFTC Police. Merci à tous de nous avoir suivis
01:12:01dans un instant c'est Sonia Mabrouk
01:12:03qui sera avec vous, nous on se retrouve demain à 10h35
01:12:05Claude Hutin, il faut que vous reveniez parce qu'on a plein de choses à vous dire
01:12:07à demain et d'ici là
01:12:09soyez prudents