Eliot Deval reçoit deux éditorialistes aux idées diamétralement opposées, dans #FaceaFace
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00:00William Golnadel, vous êtes un génie.
00:03Pourquoi ?
00:04Parce que vous avez réussi à purger Machiavel, à purger Julien Drey.
00:13Mais qu'est-ce qui se passe ?
00:15Qu'avez-vous fait ? Qu'avez-vous fait William Golnadel ?
00:19Je lui inspire une crainte légitime.
00:23D'ailleurs vous avez tweeté il y a deux heures.
00:26Qu'est-ce que j'ai dit ?
00:27Vous avez dit le retour triomphal.
00:29Parce que la semaine dernière, vous n'étiez pas là.
00:31Du chevalier blanc héroïque contre le baron noir machiavélique.
00:35Mais Machiavel, c'est vous Gilles-William Golnadel.
00:38Mais vous jouez tout sourire, sympa, en coulisses.
00:41Ah ! Pot de banane !
00:43Vous pensez que la fourberie est mienne ?
00:45Elle est plus à ce qu'à pas, mais elle peut être vôtre également.
00:48Le point sur l'information, c'est avec Isabelle Piboulot.
00:51C'est un plaisir de vous retrouver William.
00:52Partagé.
00:53Puisque vous étiez absent.
00:54Monsieur prend des vacances au mois de novembre.
00:57Allez-y Isabelle pour le point sur l'information.
01:00Bonsoir Elliot.
01:01Bonsoir à tous.
01:02Le Hezbollah a tiré 160 projectiles en direction d'Israël
01:05et dit avoir détruit 6 chars israéliens dans le sud du Liban.
01:09Dans le même temps, les autorités libanaises déplorent au moins 29 morts
01:13dans le centre de Beyrouth après une frappe israélienne.
01:16Présent dans la capitale libanaise,
01:17le chef de la diplomatie de l'Union européenne a appelé un cessez-le-feu immédiat.
01:22Jean-Noël Barreau s'est exprimé dans le JDD.
01:25Le ministre des Affaires étrangères a réitéré son soutien à l'Ukraine
01:29où il n'exclut pas d'envoyer des troupes françaises.
01:32« Notre sécurité est en jeu », a-t-il déclaré.
01:35Jeudi, la ville de Dnipro a été frappée par un missile balistique russe inédit.
01:40Et puis dans un contexte social difficile en France,
01:43la cote de popularité d'Emmanuel Macron stagne comme en octobre
01:46avec 22% de Français satisfaits.
01:49Son niveau le plus bas depuis 2017 selon un sondage IFOP pour le JDD.
01:54C'est un peu mieux pour le Premier ministre Michel Barnier
01:56qui obtient ce mois-ci 36% des sondés satisfaits.
02:00Merci Isabelle Piboulot. Je vous ai vu sourire sur cette dernière information.
02:04Vous qui avez une cote de popularité assez forte, dirons-nous.
02:08Quel conseil vous donneriez à Emmanuel Macron ?
02:13Alors il stagne ce mois-ci.
02:15C'est vrai que c'est difficile de creuser un peu plus quand on est déjà à 22% de satisfaits.
02:22A ce stade d'impopularité, je ne peux plus rien faire pour lui.
02:25Donc maître Golnadel, lâche l'affaire ?
02:28Oui, mais je lui recommanderais une certaine discrétion.
02:31C'est déjà une information importante.
02:34Julien Dray va arriver dans un instant,
02:36mais on va évidemment commencer par cette actualité majeure,
02:40à savoir ce tollé provoqué par la France insoumise.
02:44Puisque la France insoumise a déposé une proposition de loi
02:47pour abroger le délit d'apologie du terrorisme du code pénal.
02:50C'est une loi de 2014.
02:53Une personne en cours jusqu'à 5 ans de prison, 75 000 euros d'amende.
02:59Je rappelle également que 273 Français sont morts dans des attaques terroristes depuis 2012.
03:08Ça peut aller jusqu'à 7 ans de prison si les faits sont commis en ligne.
03:12Et d'ailleurs, c'est notamment en ligne que l'apologie du terrorisme aujourd'hui explose,
03:16et notamment depuis le 7 octobre.
03:18Je rappelle également que plusieurs élus de la France insoumise
03:22sont visés par une plainte pour apologie du terrorisme,
03:25que Rima Hassan et Mathilde Panot ont été convoqués par la police.
03:29Je vous propose d'écouter Bruno Retailleau qui parle de honte,
03:33et Mathilde Panot qui tente de se justifier ce midi.
03:39Cette proposition de loi, elle est ignoble.
03:42Alors que les actes d'antisémitisme ont triplé depuis le 7 octobre dernier,
03:48je ne tolérerai rien, je ne laisserai rien passer.
03:52Cette proposition de loi déposée sur le bureau de l'Assemblée nationale
03:57est une honte, une honte pour celles et ceux qui l'ont déposée.
04:01Il se trouve qu'avant 2014, avant la loi qui a mis dans le code pénal l'apologie du terrorisme,
04:07avant cela, c'était dans le droit de presse,
04:10comme c'est d'ailleurs le cas pour l'apologie de crime de guerre.
04:13Et ce que nous dénonçons, c'est justement que ce soit dans le code pénal
04:17et non plus dans le droit de presse.
04:19Donc nous n'abrogeons pas le délit d'apologie du terrorisme,
04:22nous le remettons dans le droit de presse, comme c'est le cas pour l'apologie de crime de guerre.
04:26Avant de vous donner la parole, William, je salue Julien Dray
04:29qui nous rejoint sur le plateau, cher Julien.
04:32Plutôt que de le saluer, vous devriez le morigéner.
04:35Moi je pense qu'il faut morigéner ceux qui ont mis le périphérique à 50 à l'heure.
04:38Alors à ce moment-là, je pense que vous avez la ligne directe.
04:41C'est toujours la faute des autres.
04:43C'est classique ça.
04:45Je pense qu'il est le seul à avoir le numéro de téléphone de madame Hidalgo ?
04:49Non, je n'ai pas le portable.
04:50Bon, ben essayez.
04:51Mais si je l'ai, je vais lui dire que...
04:53Ça devient compliqué.
04:54J'ai pris un quart d'heure de plus maintenant.
04:55Revenons sur notre actualité.
04:56Pourquoi la France Insoumise veut abroger cette loi ?
04:59Alors Mathilde Panot tente de s'expliquer en disant
05:02qu'on ne veut pas supprimer cette loi,
05:04on veut la remettre dans le code de la presse.
05:07C'est-à-dire revenir à ce qui se passait depuis 1881.
05:11Pourquoi ?
05:12C'est peut-être la question la plus importante.
05:14Ordinairement, le parti des Insoumis se croit tout permis.
05:19Mais là, il a un vrai problème.
05:21C'est qu'une kyrielle de ses membres,
05:24en ce qu'ont pris de nombreux députés,
05:28ont commis ce délit d'apologie du terrorisme,
05:33en rendant hommage au Hamas,
05:35en se félicitant du 7 octobre.
05:38Bref, l'ignominie la plus totale.
05:41Alors qu'est-ce qu'ils voudraient,
05:42ces gens-là qui se croient tout permis
05:44et qui ont un problème judiciaire ?
05:46C'est retirer cette loi-là et la rendre plus petite.
05:51C'est-à-dire un simple délit de presse
05:53qui se prescrit par trois mois
05:56et dans lequel il n'arrive jamais aujourd'hui des peines de prison.
06:01Sauf que, justement, parce qu'il s'agit d'un délit grave,
06:07le législateur a prévu que ça ne serait pas un délit de presse.
06:12Et on peut effectivement encourer une peine de prison.
06:15Donc là, comme il y a un avocat sans frontières que je préside,
06:19je ne compte plus les membres des Insoumis que nous poursuivons,
06:24y compris des députés.
06:25Donc là, ils ont peur parce que l'Insoumis joue les braves,
06:29mais l'Insoumis est craintif malgré tout.
06:32Ce n'est pas un grand courageux.
06:33Ils l'opprouvent, l'Insoumis.
06:34Ils sont forts en nombre ou en gueule,
06:37comme M. Porte à l'Assemblée nationale,
06:39pour menacer, pour insulter, etc.
06:42Mais là, ils ont un problème.
06:44Enfin, entre nous, soit dit.
06:46C'est naïf, c'est puéril,
06:49d'espérer par cette motion qui n'obtiendra jamais la majorité,
06:55se ressortir.
06:56Ils sont quand même assez spéciaux.
06:58Pourquoi, Julien Dray, selon vous,
07:01la France insoumise veut remettre le délit d'apologie du terrorisme
07:04dans le code de la presse et plus dans le code pédophile ?
07:06D'abord, pour faire parler d'eux, comme d'habitude.
07:08Deuxièmement, pour faire le buzz,
07:10parce que c'est comme ça que ça fonctionne.
07:12Et troisièmement, par stupidité.
07:14Parce que si on avait changé le dispositif législatif,
07:19c'est à la suite des attentats.
07:21C'est à la suite des attentats que l'Assemblée nationale
07:24a corrigé le dispositif pour durcir la législation
07:27pour tous ceux qui pouvaient faire l'apologie de ces attentats-là.
07:31Donc, c'était une volonté politique de marquer quelque chose
07:34dans le code pénal.
07:36Et d'en faire, effectivement, un élément clé.
07:39Et donc là, si on revient au droit de la presse,
07:41ça veut dire qu'on veut relativiser
07:43ceux qui font l'apologie du terrorisme.
07:46Et si on veut relativiser ceux qui font l'apologie du terrorisme,
07:49c'est parce qu'on cohabite, sur le fond,
07:53avec des gens qui pratiquent le terrorisme
07:55et qu'on considère que cette pratique-là
07:57est une forme de lutte politique.
07:59Voilà. C'est tout. C'est pas plus simple.
08:01Mais c'est aussi un aveu.
08:03Parce que ces gens-là, il y a encore quelques mois,
08:05niaient complètement faire l'apologie du Hamas,
08:09faire l'apologie du terrorisme.
08:11Ils devraient être décontractés.
08:13Ils devraient être tranquilles, puisque, parait-il,
08:15ils ne font pas l'apologie du terrorisme.
08:17C'est quand même étrange. Ça vaut aveu.
08:19– Mais parce que c'est intéressant d'ailleurs d'analyser
08:21ce qui s'est passé tout au long de l'année.
08:23On voit bien qu'on est dans une...
08:25Alors, est-ce que c'est totalement maîtrisé ?
08:28Oui, je pense. De la part de Mélenchon, j'en suis sûr.
08:31Je ne crois pas aux initiatives spontanées.
08:35On voit bien qu'on est dans la construction de quelque chose.
08:37Et la construction, c'est effectivement cette alliance,
08:40désormais fondée.
08:42Au début, après 7 octobre, on pouvait se dire,
08:44bon, il y a une forme de solidarité anti-impérialiste, etc.
08:47Maintenant, c'est clair, c'est une alliance politique
08:50avec les forces islamistes.
08:51Et comme ces forces islamistes pratiquent le terrorisme,
08:54il faut leur envoyer l'ascenseur.
08:56– Je voudrais qu'on revienne sur le fond aussi
08:58de la proposition de loi, parce qu'ils nous invitent
09:00à lire le texte.
09:01Ils expliquent, ils motivent la volonté d'abroger
09:05cette loi en expliquant que la Cour européenne
09:09des droits de l'homme, la CEDH, de manière constante,
09:11considère que la liberté d'expression n'est pas faite
09:13seulement pour les idées et les informations
09:15qui sont inoffensives ou accueillies avec ferveur,
09:17mais aussi pour les idées et informations
09:20qui heurtent, choquent ou inquiètent l'État
09:23ou une fraction quelconque de la population.
09:26La tolérance, l'ouverture de la société, le pluralisme
09:28est l'élément nécessaire à toute société démocratique.
09:32Mais William Golnadel, les mêmes qui plaident aujourd'hui
09:35la liberté d'expression, entendent censurer, bloquer,
09:39baïonner, fermer des chaînes d'informations.
09:43– Oui, alors là, je rends hommage à votre perspicacité.
09:47C'est ce que j'appelle, et c'est vraiment consubstantiel
09:51à l'extrême gauche, la morale à sens unique.
09:55C'est-à-dire qu'eux, ils ont tous les droits,
09:59la liberté d'expression est totale,
10:02mais par contre, dès l'instant où il y a des idées
10:05qui les dérangent, même lorsqu'elles sont inoffensives,
10:08ils foncent.
10:09Madame Soudé m'a dénoncé à l'ARCOM
10:12pour des propos totalement anodins.
10:14Moi, je n'ai pas le droit de parler.
10:16Mais la liberté d'expression de Madame Soudé,
10:19qui est souvent un tout petit peu particulière
10:22pour ne pas être offensant…
10:23– Ah non, vous avez le droit.
10:26– La liberté d'expression, c'est aussi les propos qui heurtent,
10:30qui choquent.
10:31– Ils ne sont pas à une contradiction.
10:33– Elle a signé, Madame Marcellin.
10:35– Mais vous avez raison, ces gens-là ont salué la fermeture,
10:41la décision de fermer C8.
10:44S'ils pouvaient fermer Twitter, ils le feraient volontiers.
10:51Il n'y a pas de limite à leur esprit inquisitorial.
10:54Sauf appliqué à eux-mêmes.
10:57– Ce qui est certain, c'est que dans leur comportement,
11:01il y a une attitude qui est de plus en plus sectaire, voire totalitaire.
11:05Et ils ne supportent pas, effectivement,
11:07tout ce qui peut, à un moment donné ou à un autre, les contester.
11:10Je prends un exemple, ils envoient des groupes dans les librairies
11:13pour faire pression que les livres qui les gênent
11:17ne soient pas affichés.
11:19– Par exemple, le vôtre ?
11:20– Le mien, mais moi, ce n'est pas très important.
11:22– Si c'est important, ça me permet de le préciser.
11:25Julien Dray, qui est Mélenchon…
11:27– Plusieurs libraires m'ont dit, on ne veut pas d'incident.
11:30Donc on ne prend plus tous ces livres politiques.
11:33Ça a été le cas pour M. de Villepin…
11:35– M. de Villiers, excusez-moi.
11:38Voilà, c'est ça le tolérance.
11:41– Oui, mais là encore une fois, c'est la censure à sens unique.
11:46Vous avez 80 librairies qui ont décidé de ne plus vendre
11:51les livres de la Maison Bolloré.
11:53C'est ainsi, ça va loin.
11:55Non mais, je veux dire, la sainte inquisition d'extrême gauche
12:04va très loin aujourd'hui.
12:06Ces gens qui, en 68, interdisaient d'interdire
12:10sont maintenant les plus farouches censeurs
12:14des idées qui leur déplaient.
12:16– Oui, parce que ces gens-là n'étaient pas là en 68,
12:18ils ne sont en rien les héritiers des combats…
12:20– Je n'ai pas dit ça, vous prenez tout de suite la mouche.
12:22– Mais toujours, toujours.
12:24Je suis vigilant, mais parce qu'ils usurent…
12:26Pourquoi je prends la mouche ?
12:28Parce qu'ils usurent une identité.
12:30Ils usurent l'identité de ce qu'a pu être
12:32les mouvements de libération, les mouvements de démocratie, etc.
12:36M. Mélenchon, désormais, n'est plus un démocrate.
12:38La vérité.
12:40Faites le point de tous les régimes qu'il soutient.
12:43Citez-moi une seule démocratie qui est soutenue par Jean-Luc Mélenchon.
12:47Aucune.
12:48C'est le champion.
12:50– Je n'ai pas vu une évolution particulière.
12:54– Si, parce qu'il fut un temps, quand il avait des bonnes fréquentations,
12:58il était quand même dans les combats anti-totalitaires.
13:00– Je crois qu'il aimait bien déjà M. Castro et Guevara.
13:03– Oui, mais M. Guevara, c'est différent.
13:06On ne va pas polémiquer.
13:07Mais sur Castro, c'est vrai qu'il y avait un débat,
13:09mais c'est une réalité qui s'est installée.
13:13– Mais à travers cette proposition de loi
13:15qui est signée de la main d'Hugo Bernalicis,
13:17vous y voyez la patte, Jean-Luc Mélenchon ?
13:19– Vous croyez qu'un député peut déposer une loi de cette nature-là
13:22sans qu'il en ait référé à son groupe ?
13:24Franchement, si ça veut dire que ça serait le centralisme des bonaires,
13:28c'est M. Mélenchon.
13:30Et je ne crois pas qu'on soit dans le centralisme des bonaires le concernant.
13:33– Alors, on reviendra dans un instant sur cette proposition de loi,
13:36mais de toute façon, ce sujet est intimement lié
13:39à celui que je vais vous proposer à l'instant.
13:41Et je pense qu'il est même plus important
13:43que la proposition de loi en elle-même.
13:46Il s'avère que Hugo Bernalicis est la plume de cette proposition de loi.
13:51Je le disais tout à l'heure, et vous l'avez très bien rappelé Gilles William,
13:54plusieurs députés LFI sont actuellement visés
13:57par des enquêtes pour apologie du terrorisme.
13:59Où était M. Bernalicis ce week-end ?
14:02Il était à Lille, non pas pour le marché, non pas pour un peu de repos,
14:07mais parce qu'il y avait le congrès du syndicat de la magistrature.
14:11Et lisez attentivement son message, parce que c'est le baiser de la mort.
14:15« Je suis présent au congrès du syndicat de la magistrature qui se réunit à Lille.
14:19Je partage beaucoup de leurs combats et de leurs inquiétudes
14:23sur les attaques de plus en plus importantes
14:25menées contre l'État de droit par l'extrême droite
14:28et son marchepied centre macroniste.
14:31Je répète, je partage beaucoup de leurs combats et de leurs inquiétudes
14:34sur les attaques de plus en plus importantes
14:36menées contre l'État de droit par l'extrême droite
14:38et son marchepied l'extrême centre macroniste. »
14:41Il a même fièrement publié des photos.
14:44Il y a le fascicule « jugé sous l'extrême centre ».
14:47On y voit Emmanuel Macron grimé en quelque sorte en savant.
14:52Savant fou, pourquoi pas.
14:54M. Bernalicis qui fièrement est photographié en train de prendre la parole.
15:01Toujours à ce même congrès.
15:04Donc je pense aux Français qui nous regardent,
15:07à ceux qui se disent « mais c'est possible qu'il y ait encore une justice impartiale ? »
15:11« Que se passe-t-il ? »
15:13Votre étonnement m'étonne.
15:15Je veux dire que la présence de M. Bernalicis
15:18au congrès du syndicat de la magistrature,
15:21le syndicat du mur des cons,
15:23qui épingle les opposants sur un mur.
15:26Il a fallu que j'aille devant la cour de cassation
15:29pour faire condamner Mme Marc la présidente
15:32parce que le parquet de la République s'y opposait.
15:35Il faut quand même le faire.
15:37Alors même qu'on épinglait les parents de petites victimes d'assassins.
15:41Mais ce qui est terrible, ce n'est pas tellement le syndicat de la magistrature,
15:45c'est le fait que ce syndicat de la magistrature,
15:48c'est 30% des magistrats syndiqués.
15:52Ce n'est pas rien.
15:54Je ne veux pas du tout faire un lien dans ce que je vais vous dire,
15:57mais je ne peux pas non plus l'exclure.
15:59Quand on a une décision de la justice totalement inédite,
16:04mais totalement inédite,
16:06qui décide de prononcer l'exécution provisoire
16:10de l'inégibilité d'une possible candidate à la magistrature suprême
16:15et qu'un procureur dans la même audience
16:19explique qu'il n'a rien contre telle prévenue,
16:22mais que ça lui ferait trop mal de réclamer la relaxe,
16:25si vous voulez, ça fait peur.
16:28qui décide d'annuler la décision du président de Sciences Po
16:33qui avait interdit la présence de Rima Hassan
16:38avec ses états de service que vous connaissez à Sciences Po.
16:41Moi, je ne dirais rien.
16:43Je ne dirais rien parce que je suis, peut-être même à l'excès,
16:46partisan de la liberté d'expression et de réunion,
16:51mais à condition que ça ne soit pas à son cynique.
16:54Or, je collectionne, si je vous dire,
16:57les réunions ou les manifestations où non pas Rima,
17:01mais Éric, Florian ou Marine se sont vues interdites
17:07et sans que le juge y trouve à redire.
17:09Il y a toute une collection de décisions de justice
17:12qui m'interroge, liées ou pas au syndicat de la magistrature.
17:16On a le droit d'avoir l'esprit chagrin
17:18quand vous avez un syndicat assez représentatif.
17:21Ça va plus loin que le chagrin ou l'inquiétude.
17:25C'est-à-dire, pour revenir à cette volonté
17:29d'abroger l'apologie du terrorisme dans le code pénal,
17:33on pourrait se demander si la stratégie n'est pas payante.
17:36Puisqu'il y a visiblement, selon Hugo Barnalicis,
17:40qui est donc le bienvenu à ce congrès,
17:42des magistrats qui, toujours selon lui,
17:45partagent beaucoup de leurs combats.
17:47Apparemment, les magistrats ont des combats
17:49et de leurs inquiétudes.
17:51Donc peut-être que, idéologiquement,
17:54certains magistrats pourraient demain juger,
17:58mais partager les mêmes idées que Hugo Barnalicis
18:01sur l'apologie du terrorisme, Julien Dray.
18:05Moi, je ne fais pas de procès d'intention.
18:07Que le syndicat de la magistrature invite des députés
18:10de toute tendance politique, pourquoi pas ?
18:13La question qui est posée, c'est comment ils s'en démarquent.
18:16C'est ça la vraie question.
18:18C'est-à-dire comment il dit, j'ai donné la parole à ces députés,
18:21mais le président du syndicat de la magistrature, dans ces cas-là,
18:24doit montrer les spécificités qu'il a
18:27et se démarquer d'un certain nombre de prises d'opposition.
18:30S'il ne le fait pas, et ça n'a pas été fait au congrès,
18:33j'ai été attentif, ça n'a pas été fait,
18:35ils n'ont pas marqué leur différence,
18:37ils n'ont pas marqué leur distance,
18:39alors ça veut dire que, d'un certain point de vue,
18:41ils marquent une sympathie particulière.
18:43Et s'ils marquent une sympathie particulière,
18:45c'est contraire à l'esprit syndical.
18:47Parce que l'esprit syndical,
18:49il est marqué par ce qu'on appelle la charte d'Amiens,
18:52c'est-à-dire l'indépendance des organisations syndicales
18:54par rapport aux partis politiques.
18:56Donc déjà, c'est contraire à nos principes syndicaux.
18:59Et deuxièmement, c'est une faute qui va leur coûter très cher,
19:02parce qu'effectivement, ils avouent ainsi un positionnement politique.
19:06Or un magistrat n'a pas à avouer un positionnement politique.
19:09Julien, franchement, j'envise votre fraîcheur d'esprit.
19:13Ça se sentit, ça.
19:14Très sincèrement, je le dis au premier degré.
19:16Vous pensez que les gens, les magistrats aujourd'hui,
19:18qui votent pour le syndicat de la magistrature,
19:21ils ignorent ces positions extrémistes depuis le temps qu'ils existent ?
19:25Je veux dire, je ne me suis peut-être pas fait comprendre.
19:30Ils ont le droit d'inviter.
19:32Je veux dire, s'ils avaient invité, par exemple, Marine Le Pen,
19:36on aurait pu imaginer, ils invitent Marine Le Pen,
19:38puisqu'elle représente une force politique.
19:41On aurait pu les critiquer s'ils ne s'étaient pas démarqués.
19:46Mais ce syndicat, au contraire, avant les élections législatives,
19:51a au contraire demandé à ce qu'on ne vote pas pour le RN.
19:55C'est un syndicat totalement politisé.
19:58Que ça soit son droit ou pas, on n'en est plus là, mais c'est un fait.
20:02Et moi, je vais vous dire, je n'exclus pas le risque.
20:06Je n'exclus pas le risque, parce que M. Bernalicis,
20:12je pense que sa motion va passer à la trappe.
20:16Mais n'insultez pas l'avenir, M. Bernalicis.
20:18Mais il y a un risque quand même, qu'il ait la chance de tomber
20:22sur un membre du syndicat de la magistrature,
20:28ou bien qui partage cette idéologie d'extrême-gauche
20:32et qui considérera que finalement, le délit n'est pas constitué.
20:36Vous savez déjà, dans mon système à sens cynique,
20:39on a considéré par exemple que de dire que Mme Marine Le Pen
20:46était une salope fasciste n'était pas injurieux.
20:52Alors qu'au contraire, certains jugements appliqués
20:55à des personnalités de droite ne reçoivent pas la même clémence.
21:00D'ores et déjà, je suis mortifié en tant qu'avocat de le dire,
21:06le système juridique français actuel,
21:10avec une certaine idéologie de certains magistrats,
21:14ne confère pas aux justiciables une sécurité juridique totale.
21:19Moi, je pense que par ce type d'attitude politique,
21:25le syndicat de la magistrature fragilise la justice
21:28et fragilise l'autorité de la justice.
21:31Parce que résultat, effectivement, désormais,
21:34toute une série de décisions qui pourraient peut-être
21:37être des décisions naturelles du point de vue de notre code pénal
21:40vont être suspectées.
21:42Et donc, il crée l'air du soupçon.
21:44A chaque étape, on va se poser la question
21:46est-ce que c'est une position liée à l'application de notre code pénal,
21:51notre code de procédure pénale,
21:53ou est-ce que c'est une prise de position politique ?
21:55Et en ce sens-là, ça tourne le dos à ce que doit être
21:58la question fondamentale, l'indépendance de la justice.
22:01Il est 19h20, on reste en direct.
22:03On va voir une image depuis la convention nationale du CRIF.
22:08Puisque dans un instant, c'est Bruno Retailleau qui va prendre la parole,
22:12alors qu'actuellement, Yonatan Harfi, depuis la maison de la chimie à Paris,
22:16est en train de prendre, lui aussi, la parole, juste après.
22:21Ce sera le ministre de l'Intérieur et des Cultes,
22:24nous poursuivons la discussion.
22:26Quand je vous posais la question, est-ce que, finalement,
22:29la stratégie La France Insoumise est payante ? Pourquoi ?
22:33Parce que j'ai souvenir du sondage Cevipof-Ipsos en août 2024.
22:39La France et les Français portent un jugement très critique sur La France Insoumise.
22:4374% estiment qu'il s'agit d'une formation d'extrême-gauche.
22:47C'est une progression de 9 points par rapport à l'enquête réalisée en 2023.
22:5372% estiment qu'elle attise la violence.
22:56C'est une augmentation de 12 points par rapport à la même année.
22:59Et 69%, 12 points également en plus, que c'est un parti dangereux pour la démocratie.
23:05Vous pourrez me dire, l'ensemble des Français considère effectivement
23:09et marginalise, en quelque sorte, La France Insoumise.
23:12Il ne le lit pas comme ça, Jean-Luc Mélenchon.
23:14Oui, mais parce que j'allais vous demander.
23:16Oui, allez-y.
23:17Il ne le lit pas 74%.
23:19Il y a 26% de gens qui pensent que je suis normal.
23:24Il y en a 28% qui pensent que je n'attise pas la violence.
23:28Et il y en a 31% qui pensent que je ne suis pas un parti dangereux pour la démocratie.
23:32Si vous faites ça, c'est son calcul politique.
23:36C'est son bloc central pour le premier tour.
23:38Mais vous avez entièrement raison, Julien Dray.
23:40Et c'est exactement ce que j'allais vous dire.
23:42Parce que les jeunes, et notamment les 18-24 ans,
23:45moins de 50% seulement estiment que La France Insoumise est dangereuse pour la démocratie.
23:50Et seulement 51% qu'elle attise la violence.
23:52Et chez les Français musulmans, chez ces derniers,
23:55les jugements sont positifs.
23:5775% considèrent qu'elle n'attise pas la violence.
24:0076% qu'elle n'est pas dangereuse pour la démocratie.
24:0370% qu'elle est proche de leurs préoccupations.
24:06Vous avez dit que c'est un coup de communication, c'est un peu naïf.
24:09Non, mais je n'ai pas la même lecture que Julien.
24:13Je pense que sur le plan politique,
24:16l'extrémisme des Insoumis est tel aujourd'hui
24:22que je ne redoute pas du tout au deuxième tour,
24:25même avec ce socle-là au premier,
24:27qu'un Insoumis soit élu.
24:30Par contre, je pense qu'il a une vision sociétale des choses.
24:35Et ce monsieur, avec une jeunesse assez forte,
24:39les banlieues islamisées espèrent un jour le grand soir.
24:44Il est dans cette optique-là.
24:47Ce n'est pas contradictoire avec ce que je dis.
24:50Quel est son calcul ?
24:53Son calcul, c'est de stabiliser un bloc
24:55et de lui permettre d'être au deuxième tour.
24:57Il ne pense pas une seule seconde désormais
24:59qu'il va gagner le deuxième tour.
25:01Par contre, il pense qu'il va être obligé,
25:03que ça va obliger un certain nombre d'électeurs de gauche
25:06qui ne pourront pas faire autrement à voter pour lui.
25:09Et à partir de là, ça lui donnera le statut nécessaire
25:12pour effectivement promouvoir une contestation des résultats,
25:16à la Trump, un appel à la mobilisation populaire des quartiers, etc.
25:21C'est comme ça.
25:23Ça me permet, si vous avez deux secondes,
25:25de revenir sur la discussion qu'on a eue auparavant.
25:28Parce que je cherche depuis plusieurs heures
25:31les prises de position d'un certain nombre
25:33de grands dirigeants politiques de la gauche.
25:35On va y venir, ne vous inquiétez pas.
25:37Parce qu'on décode cette proposition de loi
25:40et cette loi du silence, notamment à gauche.
25:43Mais avant d'aller à gauche, on va aller au centre-gauche.
25:46On va aller voir Gabriel Attal.
25:48Et on va se poser une question.
25:50Est-il toujours crédible, Gabriel Attal ?
25:52Scandalisé, il demande aux autres groupes
25:54du Nouveau Front Populaire de se positionner
25:56parce qu'il considère que cette proposition de loi est gravissime.
26:00Il a même écrit et publié, se communiqué,
26:03cette lettre hier sur les réseaux sociaux.
26:06Mais a-t-il oublié, Gabriel Attal, que cinq mois plus tôt,
26:09il était l'avocat du Front Républicain
26:11et qu'il disait, le 3 juillet 2024,
26:14appelant à faire barrage au RN,
26:17même avec un bulletin LFI.
26:19Et donc, on a mis les deux informations collées.
26:21Il y a cinq mois qu'il s'épargne ces deux informations.
26:23Je reprends ma question.
26:25Est-ce que Gabriel Attal est encore crédible,
26:27à vos yeux, William Golnadel ?
26:30A mes deux yeux personnels, non.
26:33Je ne suis ni amnésique, ni indulgent.
26:37Je n'oublie pas que M. Attal,
26:39qui, il y a quelques mois encore,
26:41considérait les Insoumis comme le plus grand danger,
26:44a, au contraire, favorisé l'élection
26:47de dangereux Insoumis à l'Assemblée nationale
26:50en considérant, en changeant compétence de camp,
26:53que c'était le RN, le plus grand danger,
26:56qu'il fallait favoriser le Front républicain.
26:59En ce qui me concerne, il n'y aura ni excuses, ni pardon.
27:01Je vous donne la parole, juste après l'allocution
27:04de Bruno Retailleau, le ministre de l'Intérieur et des Cultes,
27:07qui intervient à la 14e Convention nationale du crime.
27:10Des représentants d'État qui sont avec nous,
27:12qui veillent d'ailleurs sur votre sécurité.
27:14Je voudrais saluer, bien sûr,
27:16le préfet de la région Île-de-France.
27:18Je veux saluer le préfet de police.
27:20Je veux saluer...
27:22Il y a beaucoup de succès.
27:26Je veux saluer le directeur général de la police nationale.
27:29Je veux saluer le représentant du directeur général
27:32de la Gendarmerie nationale,
27:34monsieur le major général.
27:37Je veux saluer, bien évidemment,
27:40tous les parlementaires, ils sont nombreux,
27:42députés, sénateurs aussi, que j'aperçois dans cette salle.
27:45Je veux saluer tous les élus,
27:47les élus notamment locaux, maires aussi.
27:50Et je veux saluer, bien évidemment,
27:52le grand rabbin de Paris.
27:54Je veux saluer le président du consistoire central.
27:57Je veux saluer, bien entendu aussi,
27:59le président du fonds social juif unifié.
28:02Mais, avant toute chose,
28:04je veux vous féliciter, cher Jonathan Harfi,
28:07vous et vos équipes, pour l'organisation
28:09et la réussite de cette 14e Convention nationale du crime.
28:14Applaudissements
28:18La richesse, la richesse
28:20des thèmes qui ont été abordés,
28:22mais également la qualité de tous les intervenants
28:25que vous avez réunis témoignent de votre attachement
28:28à cette passion si française pour le débat.
28:32Ces débats, j'aurais aimé y assister,
28:34mais je ne le pouvais pas,
28:36car j'étais ce matin, vous le savez,
28:38en Vendée, sur la tombe de Georges Clemenceau,
28:41pour commémorer le 95e anniversaire
28:45de la mort de ce grand Vendéen et de ce grand Français.
28:49C'est une bonne excuse, je crois.
28:51Applaudissements
28:54Et, si j'évoque cet hommage,
28:56c'est parce qu'il n'est pas étranger
28:58au message que, ce soir, je veux vous adresser,
29:02à l'heure où, plus que jamais,
29:04l'Etat doit être aux côtés
29:06de nos compatriotes de confession juive.
29:09Car on l'oublie trop souvent,
29:11mais avant de devenir le père de la victoire,
29:14Clemenceau fut aussi un grand réfusard.
29:18Celui qui voyait dans l'antisémitisme,
29:20je le cite,
29:22un cri de mort, comme il disait.
29:24Celui qui ouvrit les colonnes de son journal,
29:28l'Aurore, au fameux jacuzzi de Zola.
29:32Et c'est d'ailleurs, vous le savez,
29:34Clemenceau qui trouva ce titre magnifique,
29:38désormais entré dans l'histoire de France.
29:41Ce titre qui claque comme une réplique française
29:45à toutes les lâchetés.
29:47Et bien, je crois qu'aujourd'hui,
29:49alors que, de nouveau, ce cri de mort antisémite
29:52se fait entendre,
29:53nous avons besoin de nouveaux jacuzzis.
29:56Oui, nous avons besoin de nouveaux jacuzzis
29:59pour désigner le nouvel antisémitisme,
30:02pour démasquer les nouveaux antisémites.
30:06Car c'est sous une forme radicalement nouvelle
30:09que ressurgit l'antisémitisme d'aujourd'hui.
30:12Nouvelle en intensité, d'abord.