Eliot Deval reçoit deux éditorialistes aux idées diamétralement opposées, dans #FaceaFace
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00:00Il est quasiment 19h sur CNews, c'est toujours un plaisir d'accueillir sur ce plateau Gilles-William Golnadel et Julien Drey.
00:08Mais il est vrai qu'il y a des dates à travers lesquelles je suis encore un peu plus heureux de vous retrouver.
00:15Même si, évidemment, c'est une actualité extrêmement lourde et qu'on va revenir sur les commémorations du 7 octobre.
00:21Cher William, bonsoir.
00:23Bonsoir.
00:24Julien Drey, bonsoir.
00:25Bonsoir.
00:26Commémorations d'abord avec Isabelle Piboulot et ensuite c'est à nous pour cette émission.
00:31Isabelle.
00:32Bonsoir Eliott, bonsoir à tous.
00:33Emmanuel Macron s'est entretenu avec Benjamin Netanyahou.
00:36Le temps du cesser le feu est désormais venu à Gaza et au Liban, a déclaré le chef de l'État.
00:41L'Élysée réitère par ailleurs l'engagement de la France pour la sécurité d'Israël est indéfectible.
00:47Le Premier ministre israélien, lui, dit s'attendre à un soutien de la France mais pas à des restrictions.
00:53Une réaction à l'embargo sur les armes utilisées à Gaza.
00:57A la veille des commémorations du 7 octobre en Israël, une attaque est survenue à Bir Shiva.
01:02Une femme de 25 ans est décédée des suites de ces blessures.
01:0510 autres personnes ont été blessées, touchées par balles ou poignardées.
01:09Le suspect, lui, a été neutralisé.
01:12On le rappelle, l'armée israélienne est en état d'alerte par crainte d'attentat.
01:16Et puis dans ce contexte, en France, plusieurs hommages ont eu lieu à Paris.
01:21Un rassemblement unitaire s'est tenu cet après-midi à proximité du siège de l'UNESCO.
01:26Une cérémonie organisée par le Fonds national juif en présence du chanteur Amir
01:31pour rendre hommage aux 1200 victimes de l'assaut mené par le ramas il y a un an
01:36et pour réitérer l'appel à libérer tous les otages.
01:39Merci beaucoup chère Isabelle pour le point sur l'information.
01:43Il y a un an, Julien et William ont été sur ce plateau.
01:47C'était un dimanche 8 octobre 2023, c'était 24 heures après les massacres du 7 octobre.
01:53Et à l'époque, à 19 heures, donc dimanche 8 octobre, on n'avait même pas encore le bilan.
01:59J'avais commencé cette émission en disant il y a pour le moment 700 civils
02:05qui ont été tués par les terroristes du Hamas.
02:09Un an donc s'est passé, un an comme une décennie peut-être vous me direz dans un instant,
02:15avec un bouleversement total de notre société, bouleversement idéologique,
02:20bouleversement politique, bouleversement sociétaux.
02:23Et la première question que je vous pose avant qu'on revienne sur les aspects clés de cette année,
02:30je voulais me tourner vers vous pour savoir à qui je m'adressais.
02:35Est-ce que par exemple Julien Dray est le même le 7 octobre 2024
02:40qu'il ne l'était au matin du 7 octobre 2023 ?
02:45De toute manière, le temps nous fait changer et évoluer.
02:49Vous savez, moi j'étais, pour répondre à votre question,
02:52parce qu'elle me trotte dans la tête, j'étais un juif de filiation et de tradition.
02:58Ça faisait partie de mon identité mais ça ne m'envahissait pas.
03:03Le 8 octobre, quelque chose effectivement, les jours d'après, s'est passé pour moi.
03:12Parce que j'ai ressenti une immense solitude.
03:16Une immense solitude qui m'a rattaché à une histoire qui me dépasse,
03:21l'histoire d'un peuple.
03:24Et cette histoire a recommencé.
03:26Et donc je me sens totalement partie prenante désormais de ce peuple.
03:30C'est-à-dire je ne suis pas simplement un juif de filiation,
03:33mais je suis un juif de volonté.
03:35Parce que j'ai la volonté d'être avec eux.
03:37Est-ce que ça remet en cause tout ce que j'étais auparavant ?
03:40Un français, un républicain, un combattant social, non.
03:43Ça lui apporte quelque chose de supplémentaire.
03:46Et dans ce moment-là, c'est des moments de vérité,
03:52avec soi-même mais aussi avec les autres.
03:54On perd beaucoup et on découvre d'autres.
03:58On perd des certitudes et on découvre aussi d'autres certitudes.
04:03On découvre et on travaille avec des gens avec qui on n'avait pas l'habitude de travailler,
04:07on fréquente des gens avec qui on n'avait pas forcément, spontanément le contact.
04:13C'est une énorme remise en cause qui a commencé, qui continue.
04:19Et évidemment, ceux qui sont avec vous, celles et ceux qui sont avec vous,
04:23dans ces moments-là, vous avez la recherche d'une sincérité.
04:27Parce que vous êtes obligés de dépasser les artifices.
04:31Si je vous pose aussi la question, c'est que je veux savoir si vous avez confiance en l'avenir.
04:35Vous avez dit, les jours qui ont suivi le 7 octobre, je me sentais seul.
04:40Est-ce qu'aujourd'hui, vous vous sentez un peu plus ou un peu moins seul ?
04:44Et est-ce que vous avez confiance en l'avenir ?
04:47L'avenir, c'est la volonté de combattre.
04:51L'avenir, c'est de se battre tout le temps.
04:54Et c'est ça aussi, cette histoire de 5000 ans.
04:58C'est que par-delà tout ce qui se passe, nous savons que nous sommes désignés.
05:04Et comme ça, c'est notre histoire, toujours, comme les responsables, les coupables.
05:08Mais nous ne sommes ni responsables, ni coupables.
05:11Et nous nous défendons.
05:13William Golnadel, j'ai le souvenir d'une discussion qu'on avait pu avoir quelques semaines après le 7 octobre.
05:18Je vous avais eu au téléphone, je ne trahirai pas notre échange privé,
05:22puisque j'ai le souvenir de l'avoir déjà dit en direct pendant cette année,
05:25et de l'avoir dit aux téléspectateurs.
05:27Mais un jour, je vous avais appelé en disant, comment vous vous sentez, William,
05:31trois semaines après le 7 octobre, et vous m'aviez dit, en trois semaines, j'ai pris dix ans.
05:35En un an.
05:36Je l'ai écrit, j'ai pris dix ans dans la tête depuis le 7 octobre.
05:39De toute manière, je ne serai plus jamais, je l'ai écrit aussi,
05:43la vie ne sera plus jamais la même depuis le 7 octobre.
05:47J'aurais attendu beaucoup, beaucoup d'années de me trouver dans cette situation d'inquiétude.
05:54Alors, c'est différent, mon expérience est différente de celle de Julien.
06:01Puisque moi, le 6 octobre et les jours qui les précédaient, j'étais déjà un juif de combat.
06:09Et j'étais déjà engagé résolument, totalement, contre l'extrême-gauche antisémite.
06:18Donc, ça ne m'a fait que de me fortifier dans mes convictions, dans ma résolution.
06:26La réalité, elle est là.
06:28Maintenant, depuis le 7 octobre, je navigue entre les joies et les peines.
06:34Il y a eu des peines immenses que l'on a connues.
06:40Et puis aussi, il faut reconnaître, il y a eu aussi...
06:44J'ai ressenti un sentiment terrible et injustifié d'humiliation avec le 7 octobre,
06:51et la fragilité d'Israël qui perdure.
06:54Et j'ai ressenti un sentiment tout aussi injustifié de fierté
07:00avec les histoires de Bipper et d'élimination du Nasrallah
07:06et du commandement général du Hezbollah.
07:09C'est tout aussi injustifié, je n'y suis pour rien.
07:12Je navigue entre ces deux sentiments.
07:15Et quant à l'avenir, vous savez, moi je ne brille pas par l'optimisme,
07:21mais c'est ainsi, je suis ainsi fait.
07:24Mais j'ai de l'inquiétude pour mes deux pays, pour Israël et pour la France.
07:31La réalité, elle est là.
07:33Mais contrairement aussi, il me semble, à Julien,
07:36je n'ai pas du tout ressenti ici un sentiment d'isolement, de solitude.
07:42Je me suis senti, nonobstant évidemment, la folie médiatique de certains journaux,
07:48et je pense notamment au Monde,
07:51totalement, totalement en harmonie avec le peuple français.
07:56Mais totalement, voilà.
07:58On oscillera dans l'émission entre des moments,
08:00on va revenir sur les temps forts de cette année,
08:02sur des séquences qui vont peut-être marquer nos téléspectateurs
08:06et aussi la situation géopolitique, et sur l'actualité brûlante.
08:09L'actualité brûlante, c'est l'histoire d'un appel entre Emmanuel Macron et Benjamin Netanyahou
08:15pour tenter de calmer une crise diplomatique qu'avait déclenchée hier Emmanuel Macron,
08:21en appelant à cesser la livraison d'armes de guerre pour l'armée israélienne.
08:30Voilà ce qu'il avait dit hier Emmanuel Macron,
08:33ne lutte pas contre le terrorisme et contre les terroristes en sacrifiant une population civile.
08:37Et je pense que nous ne sommes pas entendus.
08:39Je l'ai redit au Premier ministre Netanyahou,
08:41je pense que c'est une faute y compris pour la sécurité d'Israël de demain.
08:44Ce qui est en train de se passer, c'est au fond un ressentiment qui est en train de naître,
08:48une haine qui est nourrie.
08:50Je pense qu'aujourd'hui, la priorité c'est qu'on revienne à une solution politique.
08:54On cesse de livrer les armes pour les combats de Gaza,
08:56la France n'en livre pas.
08:58C'est maintenant notre priorité d'éviter l'escalade.
09:01Réponse quelques heures plus tard de Benjamin Netanyahou,
09:04honte, je cite le Premier ministre israélien,
09:07honte à Emmanuel Macron et tous les dirigeants qui pensent comme lui.
09:15Alors qu'Israël combat les forces de la barbarie menée par l'Iran,
09:18tous les pays civilisés devraient se tenir fermement aux côtés d'Israël.
09:22Pourtant, le président Macron et d'autres dirigeants occidentaux
09:25reflètent maintenant à des embargos sur les armes contre Israël.
09:28Ils devraient avoir honte.
09:29L'Iran impose-t-il un embargo sur les armes au Hezbollah, au Houthi, au Hamas
09:33et à ses autres mandataires ? Bien sûr que non.
09:36Cette axe de la terreur est unie.
09:38Mais les pays qui sont censés s'opposer à cette axe terroriste
09:41réclament un embargo sur les armes à destination d'Israël.
09:48Quelle honte !
09:49Permettez-moi de vous dire qu'Israël gagnera avec ou sans leur soutien.
09:53Notre honte perdurera longtemps après que la guerre aura été gagnée.
09:59Car en se défendant contre cette barbarie, Israël défend la civilisation
10:03contre ceux qui cherchent à nous imposer à tous une ère sombre de fanatisme.
10:07Soyez assurés qu'Israël se battra jusqu'à ce que la bataille soit gagnée
10:11pour notre bien et pour le bien de la paix et de la sécurité dans le monde entier.
10:18Après cette déclaration de Benjamin Netanyahou,
10:21on communique, on assure qu'Emmanuel Macron et la France
10:24sont des amis indéfectibles d'Israël.
10:27Il y a quelques instants, les deux hommes ont pu échanger.
10:30On découvre quelques citations depuis l'agence France Presse.
10:40Le président de la République française, Emmanuel Macron,
10:43explique que l'engagement indéfectible de la France
10:46est essentiel pour la sécurité d'Israël.
10:49Il insiste sur l'urgence d'un cessez-le-feu à Gaza et au Liban.
10:52Et puis, à la veille du premier anniversaire de l'offensive terroriste
10:55du Hamas contre Israël, il a exprimé la solidarité du peuple français
10:58avec le peuple palestinien.
11:01Comment vous décodez ce qu'il s'est passé depuis 24 heures ?
11:04Le maître des horloges a le sens du timing, William Golnadel.
11:08C'est sûr qu'à la veille de la commémoration du grand pogrom,
11:13il fallait le faire.
11:15Je suis relativiste parce que ça fait longtemps que j'ai cessé de décoder
11:18la parole présidentielle.
11:21Mais quand même, c'est le 7 octobre, le Hamas a attaqué Israël.
11:30Le 8 octobre, le Hezbollah a attaqué Israël.
11:36Vous avez d'un côté un État minuscule sur le plan géographique,
11:42sur le plan économique, sur le plan démographique.
11:46Et de l'autre côté, l'immensité et l'argent et le nombre.
11:52Alors là, pour le coup, une majuscule.
11:55Et vous avez un président français qui, dans ce contexte-là,
12:01veut désarmer Israël, cet État minuscule.
12:05Alors, pardon de vous le dire, mais ce sont des propos,
12:08alors pour le compte, désarmants.
12:11Et qui, en vérité, désarment plutôt celui qui les a prononcés.
12:17Je vous le dis franchement, je ne veux pas être inutilement blessant.
12:21Il y a sans doute le fait que, comme il a France Inter,
12:26il a tendance, comme un caméléon sur une toile cirée,
12:31si j'ose dire, à carreau, d'épouser, sans le savoir,
12:37la pensée de ses interlocuteurs.
12:41Mais il y a aussi, je pense, et là, pardon, je fais un peu de psychologie,
12:47voilà quelqu'un qui, en vérité, maintenant, est privé de fait de tout pouvoir.
12:54Et il n'a encore que ce domaine réservé.
12:58Et donc, de manière un peu narcissique et infantile,
13:02ça lui donne encore l'illusion d'exister.
13:06Je vais commencer par une remarque.
13:10La haine, c'est le 7 octobre.
13:14Parce que c'est des massacres festifs.
13:18C'est la joie de massacrer.
13:21La haine, elle est là.
13:23Elle n'est même pas dans la volonté de mener une lutte armée pour une libération.
13:28Elle est dans la volonté de détruire, d'humilier, de sacrifier.
13:34La nature du 7 octobre révèle beaucoup de choses.
13:39Et donc, on ne peut pas balayer le 7 octobre d'un revers de main en disant,
13:43bon, voilà, c'est un ressentiment, c'est un acte.
13:46Non.
13:48Parce que c'est un programme à l'échelle de notre histoire.
13:52Et ce n'est pas simplement des populations civiles qui ont été massacrées.
13:56Regardez la manière dont les choses sont passées,
13:58les récits qui reviennent aujourd'hui, à la fois des survivants et les témoignages.
14:03Donc, le président de la République, comment vous dire,
14:11même Daladier avait eu plus de courage que lui.
14:16Même Daladier.
14:18Parce que, comment peut-on, à la veille du 7 octobre,
14:24bon, venir là en disant, on ne va pas donner d'armes,
14:27d'autant qu'on sait que, de toute manière, ça n'a aucune influence
14:30parce que la France vend très peu d'armes à Israël.
14:33Donc, c'est une posture.
14:35C'est une posture pour faire plaisir à qui ?
14:38Vous savez, il y a une phrase de Lénine qui dit,
14:40quand l'ennemi dit du bien de moi, je me regarde dans la glace
14:44pour savoir quelle est la bêtise que j'ai dite.
14:48Quand la France insoumise a unanimement salué les déclarations d'Emmanuel Macron,
14:55comme elle l'a fait, comme ils l'ont fait,
14:58alors, il ferait bien de se poser des questions.
15:01Mais je n'attends rien.
15:03Vous savez, quand on a fait l'émission la dernière fois,
15:05des amis à moi m'ont dit, t'as été dur avec Emmanuel Macron quand même, etc.
15:09Mais non, je n'ai pas été dur, je dis simplement ce que j'avais sur le cœur.
15:13Et je dirais même que qui aime bien châtie bien.
15:17La comparaison entre Daladier et Emmanuel Macron est une comparaison…
15:22Très osée.
15:23Très osée.
15:24Oui, et je l'assume.
15:25Très forte.
15:26Parce que Daladier, quand il atterrit à l'aéroport du Bourget,
15:29il sait qu'il a été obligé de signer un accord qui n'est pas un bon accord.
15:33Il le sait, il le dit d'ailleurs à ses conseillers.
15:35Il croit qu'il va même être mal accueilli par la population.
15:38Et il dit, il se penche et il dit, allez con, il ne sait pas ce qui va se passer.
15:42Là, c'est autre chose.
15:43Là, c'est quelqu'un qui sait très bien qu'à la veille du 7 octobre,
15:46il porte un coup de poignard.
15:47Parce que moi, je veux bien, et je finis, je m'excuse,
15:50les tunnels, l'armement, ce qu'on découvre jour après jour,
15:55ça, c'était, ça faisait partie d'un combat pour la libération ?
15:59Non, ça faisait partie d'un combat qui n'avait qu'un objectif,
16:02détruire cet État et se donner tous les moyens nécessaires,
16:06y compris en emprisonnant les peuples qu'on est censé représenter.
16:11Non, mais Julien Dreyf fait allusion, à juste titre, à ses compliments,
16:17parce qu'il est M. Macron, a été très complimenté hier.
16:23Par Rima Hassan, par Mathilde Panot.
16:25Par la France insoumise au complet.
16:27Jusqu'à M. Porte, qui est outré par ses paroles.
16:31Tout d'un coup, il est arbitre des élégances, M. Porte.
16:34C'est lui qui a shooté dans un ballon de foot à l'effigie présidentielle,
16:39mais il est scandalisé par les propos du Premier ministre israélien.
16:43Mais au-delà de la sottise, réellement, ça n'est pas rien, quand même.
16:49Ce sont les baisers qui tuent, de la part de la France insoumise.
16:52Parce que je constate, sans vouloir mélanger Mélenchon et Macron,
16:59c'est qu'ils ont maintenant quelque chose en commun.
17:04Ce sont les deux leaders qui ont refusé de marcher contre l'antisémitisme
17:10et qui, d'une certaine manière, semblent courir derrière le Hezbollah.
17:15Ce n'est pas terrible.
17:16Est-ce que vous êtes en train de dire, et je ne veux pas résumer de manière simpliste ou simplette votre raisonnement,
17:21qu'entre Emmanuel Macron et la France insoumise, c'est le même combat ?
17:26Écoutez, je constate simplement...
17:28Parce que vous luttez fermement, par exemple, contre l'idéologie et les féminismes.
17:32Encore une fois, je ne les confonds pas.
17:36Mais je constate simplement que lorsque M. Macron a refusé de marcher contre l'antisémitisme,
17:42il craignait peut-être, effectivement, lire des banlieues.
17:47Et que lorsqu'il prononce ce genre de propos, lui qui est descendu...
17:52Non mais... Pardon ?
17:54Il n'est jamais descendu aussi bas au niveau du soutien français.
17:59Il est à 22 %, il est à 56, il est à 22 %.
18:03Peut-être qu'il se dit qu'en prononçant ce genre de propos, il ne peut que remonter.
18:09Allez savoir, moi je me perds en conjecture pour comprendre l'incompréhensible.
18:18Vous me permettez, pour compléter les choses,
18:22ce qu'on attend de la France, par exemple, aujourd'hui,
18:25c'est qu'au Liban, ça soit elle qui soit en pointe.
18:28Non pas pour sauver le Hezbollah,
18:30non pas pour essayer de sauver l'ancien système corrompu,
18:34mais pour permettre au Liban, enfin, de se libérer.
18:38Il a cette chance, le Liban, de se libérer de ce qu'a représenté l'oppression du Hezbollah,
18:44et donc de promouvoir un nouveau Liban, avec une nouvelle génération politique,
18:48avec une nouvelle constitution, de sortir des 50 ans qu'il vient de subir.
18:52Et le rôle de la diplomatie française, ça devrait être ça,
18:55c'est de dire maintenant, le Hezbollah doit déposer les armes,
18:58il doit disparaître, et le peuple libanais doit décider.
19:01Voilà, si la France était à cette initiative-là, elle servirait à quelque chose.
19:06Vous savez, dans cette attitude-là, c'est Israël le moins lésé.
19:09Ça ne changera strictement rien nos rapports de force,
19:12mais Julie André a encore raison.
19:15Il y a là, avec la chute du Hezbollah, une opportunité extraordinaire
19:21pour tenter de redonner vie au Liban, qui n'existe plus dans la réalité des choses.
19:28Il était totalement dominé.
19:30Donc voilà un président qui, il y a 15 jours,
19:33s'adresse aux Libanaises et aux Libanais à la suite de la mort de Nasrallah.
19:37Il n'a pas un mot sur le Liban et, en vérité, sur les 58 parachutistes français
19:45qui avaient été tués par ce même Nasrallah.
19:48Et plutôt que de tenter de faire quelque chose pour le Liban,
19:52il enfonce un petit peu Israël.
19:56Mais sur le plan politique, ça n'a aucun sens.
19:59Ce n'est pas juste pour mémoire, 30 secondes, que ce même président, il y a un an...
20:04Oui, je voulais vous montrer ça.
20:06Alors montrez-le.
20:07On est le 24 octobre et je pense, dites-moi si je me trompe, mais je pense que c'est ça.
20:12On est le 24 octobre 2023.
20:14Emmanuel Macron va tenir une conférence conjointe avec Israël
20:18et va appeler à ce qu'il y ait une coopération internationale.
20:22C'était ça, Julien ?
20:23À une coopération internationale.
20:25À une coalition internationale.
20:27Une coalition internationale similaire à celle qui était organisée contre le Daesh.
20:32Et de faire la même chose contre le Hamas pour que le Hamas soit éradiqué.
20:3624 octobre 2023.
20:38La France est prête à ce que la coalition internationale contre le Daesh,
20:44dans le cadre de laquelle nous sommes engagés pour notre opération en Irak et en Syrie,
20:50puisse lutter aussi contre le Hamas.
20:53Je propose à nos partenaires internationaux,
20:56je l'ai évoqué avec vous ce matin,
20:58que nous puissions bâtir une coalition régionale et internationale
21:02pour lutter contre les groupes terroristes qui nous menacent tous.
21:06C'est un réquisitoire, en fait, cette déclaration.
21:09Alors, imaginons que cette coalition internationale soit mise en place.
21:13Vous pensez qu'elle y aurait été avec des gants blancs ?
21:16Elle n'y est pas allée contre Daesh.
21:19Si, elle y a été à un moment donné.
21:21Oui, mais pas avec des gants blancs, c'est ça que je veux dire.
21:23Vous pensez qu'elle aurait fait dans la dentelle ?
21:25Vous pensez même qu'elle aurait pris le temps d'annoncer aux populations
21:30ce qu'allait se passer en leur demandant de quitter,
21:33de trouver les zones humanitaires ?
21:35Vous pensez même qu'elle aurait vacciné un million d'enfants contre Napoléon ?
21:39Vous pensez que cette coalition aurait fait ça ?
21:41Alors moi, je ne suis pas en train de glorifier l'armée israélienne en disant
21:45« je sais ce que c'est que la guerre, elle est terrible ».
21:47Et chaque vie est une honte pour notre humanité,
21:51chaque vie qui disparaît parce qu'on pleure.
21:53Mais quand même, quand même.
21:55Et c'est ça.
21:56Tout à l'heure, dans la discussion qu'on avait avec Gilles William,
21:59il disait « moi, je n'ai pas eu ce sentiment de solitude
22:02parce que j'ai eu l'impression que j'étais en phase avec bien des peuples ».
22:05Je le comprends.
22:06Mais moi, quand je faisais cette solitude, c'est par rapport à tous ces mensonges,
22:10à toutes ces dénégations, à toutes ces réécritures de l'histoire.
22:14Et la difficulté, dans le moment actuel,
22:17ne serait-ce que de rétablir des vérités élémentaires.
22:21Vous savez, je crois que, très certainement,
22:23la crédibilité du président Macron n'existe plus du tout.
22:27C'est pour ça que je relativise encore une fois ses propos.
22:32Vous voyez bien, il voulait monter une coalition internationale contre le Hamas.
22:36Vous avez raison, vous viendrez à parfaitement raison,
22:39de rappeler que lorsque la coalition s'est occupée de mater Daesh,
22:44les bombardements de Mossoul et de Raqqa n'y sont pas allés avec le dos de la cuillère.
22:49Ils ressemblaient aux bombardements alliés sur l'Allemagne hitlérienne
22:54ou sur la France occupée.
22:56Les civils, croyez-moi, ils mourraient par milliers,
22:59avec moins de précaution que ce que font,
23:01ce que tentent de faire autant que faire se peut,
23:03quand on utilise des boucliers humains, Israël.
23:06Et pour une partie de ces civils,
23:10ils ne méritaient pas le sort qui leur a été réservé,
23:12avec les bombes incendiaires à Dresde, par exemple.
23:15Mais je veux dire, la différence formidable, incroyable,
23:20c'est que chaque heure que Dieu ou le diable faisaient,
23:25vous n'aviez pas de bilan humain sur les morts civiles à Mossoul et Raqqa.
23:31Dans l'obsession de l'État d'Israël,
23:35vous avez des bilans invérifiables sur les morts civiles.
23:40Ça ne veut pas dire pour autant qu'ils n'existent pas.
23:42Comprenez-moi bien. Mais pardon de le dire.
23:45Pardon de le dire parce que je dis toujours ce que je pense.
23:47La faute repose sur le Hamas qui utilise ses boucliers civils.
23:53Dans l'alternative entre ne rien faire
23:57ou faire de manière désagréable ce qui a été fait,
24:00le moins diabolique, c'est de savoir se défendre pour sa vie.
24:03Vous savez, Golda Meir disait deux choses.
24:07Elle disait deux choses.
24:08Golda Meir disait je peux pardonner aux Arabes d'avoir tué mes enfants,
24:13mais je ne leur pardonnerai jamais de m'avoir obligé à tuer les leurs.
24:16Mais elle ajoutait, je préfère encore des condamnations à des condoléances.
24:21Voilà dans quelle tragédie se trouve le peuple israélien
24:25aujourd'hui engagé pour sa survie.
24:28Et comme si cela ne suffisait pas,
24:30il y a toute une partie de la classe médiatique et de la classe idéologique
24:34qui en plus encore une fois le diabolise et même le nazifie, pour dire la réalité.
24:39La publicité, on revient dans un instant.
24:43On a encore énormément de choses à voir.
24:45On a parlé du contexte politique, géopolitique du moins,
24:48évidemment sous tension.
24:50Je veux vraiment qu'on revienne sur ce qui peut se passer en France aujourd'hui
24:53et notamment dans les manifestations
24:55où désormais on appelle à l'intifada dans les rues de Paris.
24:59Ce n'est pas n'importe qui qui appelle à l'intifada.
25:02La pub, on revient dans un instant.
25:0719h30 sur CNews, on poursuit notre émission avec Gilles-William Golnadel et Julien Drey.
25:13Je vous disais en tout début d'émission que j'avais revu l'émission du 8 octobre 2023,
25:1824 heures après le massacre.
25:20Et j'avais commencé en disant, ravi de vous retrouver pour le face-à-face.
25:25Et vous, William, vous avez dit ce soir ce ne sera pas un face-à-face,
25:27ce sera un côte-à-côte pour décrypter les attentats du 7 octobre 2023.
25:35On a parlé du contexte géopolitique,
25:38je voudrais qu'on parle à présent du contexte politique en France
25:42et désormais se multiplient depuis septembre des appels à l'intifada.
25:46Et là aussi il y a une chronologie.
25:48Regardez très attentivement ce qui s'est passé.
25:50Alors déjà l'intifada, il faut rappeler la définition,
25:53la définition dans le Larousse, dans les pays arabes.
25:56Révolte populaire menée contre un régime oppresseur ou ennemi étranger.
25:59Il y a trois semaines, un certain Elias Mzallen, fondateur d'Islaminfo,
26:04va appeler à la révolte dans les rues de Paris, place de la nation.
26:08C'était il y a trois semaines, revoyons cette séquence.
26:12Est-ce qu'on est prêt à mener l'intifada dans Paris ?
26:15Oui !
26:17Dans nos banlieues ?
26:18Oui !
26:19Dans nos quartiers ?
26:20Oui !
26:21Bientôt Jérusalem sera libérée !
26:25Intifada donc, signalement au procureur,
26:27M. Mzallen est en garde à vue le 24 septembre dernier.
26:30Qui va au commissariat ?
26:32On va voir l'image, une certaine Hercilia Soudé, proche de M. Mzallen.
26:37Et à sa gauche, un jeune homme qui est en fait son assistant parlementaire,
26:41qui s'appelle Ritchie Thibault.
26:43Lorsqu'on avait vu cette image, personne n'avait été interloqué par son voisin de gauche.
26:49Il s'avère qu'hier, ce même Ritchie Thibault a pris la parole dans une manifestation
26:54et voilà ce qu'il a dit.
26:56Les amis, on va aller jusqu'au bout.
26:58Notre camarade Elias avait raison.
27:00Le seul chemin dans les rues de Paris, c'est l'intifada.
27:04Et il y a un nouveau signalement du procureur.
27:07Comment vous expliquez qu'aujourd'hui, on appelle à l'intifada,
27:11donc à cette révolte, dans les pays arabes, c'est la révolte.
27:15Comment vous le décryptez ?
27:17D'abord, un profond et peut-être légitime sentiment d'impunité.
27:22Ensuite, une rage.
27:26Une véritable rage.
27:28Ce sont des enragés.
27:30Ce qui ne veut pas dire que leur niveau intellectuel est en harmonie avec leur niveau de rage.
27:37Ça vole extrêmement bas.
27:39Ersilia Soudé, avant de porter secours à ce monsieur-là,
27:44est venue tenter d'arrêter l'expulsion d'une des grandes responsables du FPLP
27:52qui a participé, organisation classée terroriste,
27:56qui a participé au massacre du 7 octobre,
28:01qui détient des otages.
28:04C'est ça, madame Ersilia Soudé.
28:06Ersilia Soudé, raison pourquoi d'ailleurs avocat sans frontières,
28:09la poursuit pour intelligence avec organisation classée terroriste.
28:15Ça va très loin.
28:17Mais si vous m'interrogez sur le plan strictement politique,
28:20monsieur Mélenchon est passé de l'autre côté du miroir.
28:23Il est effectivement dans sa stratégie de conflictualisation,
28:28mais dans le cadre de cette stratégie-là,
28:30il fait alliance avec la partie la plus islamisée,
28:35la plus radicalisée des banlieues.
28:39Il pense qu'il va y avoir un grand soir
28:43et qu'il pourra effectivement, de ce point de vue-là, très sincère.
28:49Ne croyez pas que ce soit qu'électoraliste.
28:52Les élections, c'est une chose, mais il n'a pas que les élections en vue.
28:55Si ça ne marche pas du côté des élections, ça marchera du côté du grand soir.
28:59Il est d'un cynisme électoral total,
29:03mais également d'une sincérité politique totale,
29:06où il est dans la préférence pour l'autre,
29:10la délection pour l'altérité, la préférence pour l'autre
29:13et le mépris de ce que nous sommes.
29:15Vous savez bien que c'est quelqu'un qui ne veut pas vivre au milieu des Blancs.
29:19Il ne faut jamais perdre de vue que sous la Palestine,
29:23ici en France, il y a la détestation du français blanc.
29:27– Julien Dray, ces appels à l'intifada,
29:29est-ce qu'ils sont anecdotiques
29:31ou ils révèlent une mouvance inquiétante
29:35alimentée par des proches de la France insoumise ?
29:37– Vous savez, en 82, en somme itérante,
29:42au moment du débat sur ce qu'on appelait les missiles russes,
29:46c'était les SS-20 si je me souviens bien,
29:48il y avait eu cette formule assez caractéristique,
29:52il disait les pacifistes sont à l'ouest, mais les fusées sont à l'est.
29:58Et si je transpose la situation, je dirais les anti-impérialistes de Salon
30:03ou les petits bourgeois radicalisés sont chez nous,
30:07mais les sanguinaires islamistes sont face aux Juifs en Israël.
30:11C'est ça la réalité.
30:13Alors ils sont dans le romantisme,
30:15parce que c'est du romantisme révolutionnaire,
30:17je regardais Sciences Po, Le Rêve, voilà,
30:22mais tout ça d'abord n'est même pas sérieux,
30:24parce que sur le fond ça n'a même pas pris sur la réalité
30:27de l'immense majorité de la jeunesse de ce pays.
30:30Les Mali c'est toujours la même chose, les mêmes noyaux durs,
30:33ça ne veut pas dire qu'ils ne font pas de mal,
30:35ça ne veut pas dire qu'ils ne sont pas là,
30:36ça ne veut pas dire qu'ils ne s'aiment pas le désordre,
30:38mais pour l'instant, je m'excuse de le dire,
30:41l'heure antifasale ne prend pas.
30:42– Mais j'ai une nuance quand même,
30:44une nuance importante avec toi Julien là-dessus,
30:47c'est que quand même, en jetant de l'huile sur le feu,
30:52il y a aussi les sanguinaires islamistes,
30:55ils ne sont pas seulement du côté de la mer,
30:57ils sont aussi ici, ça peut arriver,
31:01demain matin à 9h, moi j'ai écrit le 8 octobre
31:06que je tiendrai pour personnellement responsable
31:09M. Mélenchon et les siens de tous 100 juifs versés en France
31:14à partir de cette date.
31:16– Mais pas que des Français de confession juive sur le sol français,
31:20rappelez-vous que depuis le 7 octobre,
31:22on a eu des attentats terroristes islamistes revendiqués
31:26et au nom de ce qui pouvait se passer du côté de Gaza.
31:31– Non mais je suis d'accord avec vous,
31:33évidemment que l'horreur s'exite et qu'y compris des esprits fragiles
31:36ou des esprits faibles, des esprits s'enferment dans ce romantisme
31:39et décident de passer à l'acte etc., ça je ne le conteste pas,
31:42je veux dire simplement que c'est facile,
31:45je pense dans la masse de ces gens,
31:48c'est facile de se draper dans un kéfier, de venir à Sciences Po,
31:52voilà, et ça fait partie du…
31:56après on va boire une bière avec les copains,
31:58puis on se raconte, on dit alors à nous on y a été, voilà.
32:01– Alors je repose ma question, est-ce que ce n'est pas plus profond ?
32:04– Je fais partie des divergences que j'ai avec Julien,
32:07moi je professe que depuis 20 ans,
32:11c'est la détestation par l'extrême gauche raciste du français blanc
32:17qui a entraîné des attentats contre les français
32:21et que cette détestation alimentée par l'extrême gauche,
32:25anti-sioniste, anti-sémite, elle fait des émules,
32:29pas seulement chez les bourgeois à Kéfier,
32:31elle fait aussi des émules chez les sanguinaires islamistes en France.
32:35– Il s'avère que Georges Bensoussan…
32:37– Attendez, je vous donne la parole.
32:38– Pour que l'on comprenne bien, je ne suis pas en train de dire
32:40qu'il fallait relativiser les choses,
32:43je dis simplement que la réalité des rapports de force tels qu'ils se constituent,
32:48il rêve de quelque chose qu'il n'a pas prise.
32:51Il rêvait, je vous rappelle, d'ailleurs ils ont recommencé
32:54de mettre le feu dans les universités françaises, dans les lycées français, etc.
32:59Ça n'a pas pris, ça ne veut pas dire qu'il ne va pas y avoir de l'agitation, etc.
33:03– Mais est-ce qu'on est qu'au début finalement d'une mouvance et d'un mouvement ?
33:07– Ça c'est autre chose.
33:08– Parce que ça ne fait que 3 semaines, depuis 3 semaines, les appels à l'intifada.
33:12Attendez, parce que c'est très important,
33:14les appels à l'intifada se multiplient depuis 3 semaines.
33:17– Mais ça fait déjà un certain temps qu'ils essayent d'appeler à la révolte…
33:20– Oui, mais c'est différent encore une fois.
33:22L'appel à l'intifada, ça a une connotation,
33:24c'est-à-dire que si vous appelez avec un terme arabe,
33:26c'est que vous considérez qu'il y a, entre guillemets, une rue arabe
33:29qui pourrait se révolter en France contre un État considéré comme un État oppresseur.
33:35– Ça, ça fait partie de leur calcul politique,
33:37il y a un calcul politique qui considère qu'aujourd'hui,
33:43la pointe avancée de la lutte contre l'impérialisme,
33:46c'est ces populations-là, ces peuples avec lesquels il faut s'allier
33:50et qu'ils seront évidemment, dans un deuxième temps,
33:53des alliés dans le combat social en France, etc.
33:57Oui, c'est évident, ça je ne le conteste pas.
34:00Mais dans ce qui s'est passé le 7 octobre,
34:02si vous me permettez, je voudrais juste faire une remarque
34:04parce que je trouve que l'expression est une bonne expression.
34:06Chloé Morin, dans une tribune libre, ce week-end, a dit
34:09qu'ils ont réussi, en parlant de LFI, à repasser le mysticerie de l'antisémitisme
34:14des mains de l'extrême droite aux mains de l'extrême gauche.
34:17– Moi, j'ai lu une autre tribune, celle de, du moins, un billet,
34:21celui de Pascal Praud, qui expliquait en quoi le 7 octobre pouvait être un tournant,
34:26c'est dans les colonnes du JDD, parce que pour la première fois
34:29dans notre ère moderne, un attentat n'est pas un attentat,
34:35un terroriste n'est pas un terroriste, et un islamiste n'est pas un islamiste.
34:40Et c'est peut-être ça la bascule prioritaire, majeure,
34:43le tournant historique du 7 octobre, c'est qu'en France,
34:47on ne parlait pas d'un attentat comme d'un attentat,
34:50d'un terroriste comme d'un terroriste, et d'un islamiste comme un islamiste.
34:54Est-ce que c'est une sorte de néo-négationnisme ?
34:57Oui, mais malheureusement, il n'y a rien de nouveau sous le soleil noir
35:04de l'idéologie d'extrême-gauche.
35:06D'ailleurs, ça tombe bien, l'extrême-gauche n'existe pas.
35:09Vous avez une extrême-droite fasciste, mais vous n'avez pas d'extrême-gauche.
35:14Donc l'antisémitisme n'existe forcément qu'à l'extrême-droite.
35:19Le racisme n'existe pas à l'extrême-gauche.
35:22Il n'y a pas de pogrom le 7 octobre.
35:26Tous les mots sont viciés, et partons de le dire,
35:31à la limite, c'est la France insoumise qui tient le micro.
35:37Elle tient le micro de l'audiovisuel de service public,
35:41et elle tient la plume de nombreux journalistes du monde.
35:44La réalité, elle est là.
35:46Mais pour autant, le miracle complet, si j'ose dire,
35:50c'est que ça n'a pas atteint en profondeur les Français.
35:53Si vous sondez encore les Français aujourd'hui,
35:56ils sont dans la grande majorité en faveur d'Israël.
36:00Par exemple, vous avez une étude de la Fondapol,
36:0314% des moins de 35 ans prouvent de la sympathie pour le Hamas.
36:08C'est vrai ?
36:09C'est pour ça que je vous ai parlé tout à l'heure d'une forme de romantisme,
36:15d'adhésion à ce romantisme, cette exaltation, etc.
36:18Ce sont des gens qui sont perdus.
36:20Ils ont besoin d'une boussole. Ils ont trouvé une nouvelle boussole.
36:23Ces boussoles se réduisent à une équation binaire.
36:26Il y a les bons et les méchants.
36:28Les méchants, c'est fortement les autres.
36:30Donc, eux, il faut qu'ils soient dans le camp des bons
36:33pour se donner une identité et se donner un rôle.
36:36Ils s'auto-attribuent ce rôle d'être les bons
36:39face à tous les autres qui sont forcément les méchants.
36:42Ça ne tombe pas aux arts.
36:44Le méchant, il est forcément occidental et blanc.
36:48On ne peut pas sortir de là.
36:50C'est là que nous avons une divergence.
36:52Je crois qu'ils ont une profonde haine, non pas du blanc,
36:54mais de la République et des Lumières.
36:56Alors, Joseph Ben Sousan, dans une tribune du Figaro,
36:59il dit que les Israéliens supportent le nombre d'intellectuels occidentaux
37:03parce qu'ils sont la preuve vivante de leur défaite morale.
37:06Ils se battent. Eux ne se battent plus.
37:08Ils constituent un État-nation.
37:10Eux vomissent la nation.
37:12Ils revendiquent une identité forte.
37:14Eux la criminalisent.
37:15L'existence d'Israël et sa défense opiniâtre
37:17sont comme un reproche vivant adressé à une partie des Occidentaux.
37:21Les Israéliens sont ceux qui nous regrettons de ne plus être
37:25pris dans la spirale de la transfrontière et des transgenres
37:29dans un univers d'indifférenciation qui évoque la Tohubouïe de la Genèse.
37:34Oui, je partage sans partager ce qu'a écrit très bien, d'ailleurs,
37:39mon ami Georges Ben Sousan.
37:41Moi, je reste sur ma propre grille d'explication.
37:44Ces gens-là détestent l'État-nation occidentale, blanc,
37:51de surcroît lorsqu'il est juif.
37:53Alors là, c'est pire que tout parce qu'ils adorent tellement
37:56le juif en pyjama rayé que dès l'instant où il a un uniforme kaki
38:00et qu'en plus, il se défend et qu'ils lui arrivent de tuer,
38:04d'une certaine manière, c'est la trahison du juif déporté
38:08que l'on aime plutôt mort.
38:10Moi, je pense que, bon, là, on a une divergence.
38:12Depuis le début, je pense qu'ils ont une haine d'eux-mêmes.
38:15La vérité, elle est là.
38:17Ils ont une haine d'eux-mêmes de ce qu'ils sont.
38:19Et comme ils ont cette haine d'eux-mêmes,
38:21et donc dans cette haine d'eux-mêmes, il y a une haine
38:23de ce que représente la République, de ce que représentent ses valeurs,
38:25de ce que représente donc le monde qui a créé ça,
38:28c'est le monde occidental, et bien, effectivement,
38:30ils basculent du côté de l'obscurité et des forces qui les représentent.
38:37Mais là où je suis d'accord avec Gilles William,
38:41je maintiens qu'une grande partie, y compris des populations des quartiers,
38:45même si je peux comprendre d'ailleurs, et c'est normal,
38:48a de la sympathie pour le peuple palestinien et pour ce qui se passe,
38:51et c'est normal qu'ils aient ce ressentiment,
38:53n'adhèrent pas à ces méthodes-là.
38:55– On a parlé de la situation diplomatique et géopolitique,
38:59on a parlé des conséquences politiques en France notamment,
39:04et il y a également des conséquences depuis un an
39:07sur le quotidien des Juifs et des Français de confession juive
39:11avec une explosion des actes antisémites.
39:14En un an, 1 600 actes antisémites en 2023,
39:19contre 436 en 2022, trois fois plus,
39:23et entre janvier et juin 2024, 887 actes antisémites.
39:29Dans ces actes, il y a parfois des actes d'horreur,
39:31c'est ce qui s'était passé à Courbevoie,
39:34avec une fillette, une enfant de 12 ans qui est violée
39:39et battue par ce que juive, c'était en juin dernier.
39:43Ces bourreaux avaient quasiment le même âge, 12, 13 et 14 ans.
39:47Ce drame a lui aussi bouleversé la France,
39:50mais c'était en juin seulement et on l'a déjà quasiment oublié.
39:54Je vous propose d'écouter le père de la victime qu'on avait interrogée.
39:58Le premier mot des agresseurs était effectivement d'injurier notre fille
40:05parce qu'elle était juive et de lui faire entendre
40:10que parce qu'elle était juive, elle serait forcément pour Israël.
40:14Elle a dit qu'elle était pour la paix, mais ils ne l'ont pas entendue.
40:187 octobre, un séisme donc avec des secousses
40:21qui touchent à quelques milliers de kilomètres une fillette de 12 ans, William.
40:26J'ai un peu honte à vous le dire, j'avais oublié.
40:30J'avais oublié ce drame, mais parce qu'un drame chasse l'autre
40:35et que je vous avoue très franchement,
40:37je ne pense pas être coupable d'être aveugle à la douleur juive,
40:43mais Thomas chasse Lola, ensuite c'est Philippine
40:51et la petite là est victime de la détestation d'être ce qu'elle est,
40:59pas seulement juive, française.
41:03Dans mon affliction, je mêle toutes les douleurs
41:10et tous les crimes que nous subissons aujourd'hui
41:13à peu près pour la même raison et de la part d'ennemis communs.
41:17Julien, qu'est-ce qui se passe en France
41:22pour que quelques mois après le 7 octobre,
41:24une fillette de 12 ans soit battue parce que juive,
41:28soit violée avec des bourreaux qui ont quasiment le même âge
41:33et qui lui reproche justement sa judéité
41:36et qui lui reproche ce qui se passe sur le sol Proche-Orient.
41:41Oui, tout à l'heure au début, quand j'ai commencé l'émission,
41:44j'ai dit solitude. Moi, je n'ai pas oublié.
41:46Je n'ai pas oublié surtout que ce qui m'a le plus touché,
41:50c'est quand j'ai découvert ces faits, je me suis dit
41:53alors là, c'est la goutte qui fait déborder le vase.
41:55Il va y avoir une mobilisation de l'opinion,
41:57il va y avoir une prise de parole,
41:59il va y avoir des gens qui vont dire voilà.
42:02En fait, c'est tombé dans le...
42:05On a parlé un petit peu.
42:07Je n'ai pas oublié ça parce que ça, ça renforce malgré tout
42:12que vous oubliez ou non le sentiment que j'évoquais au début.
42:15De solitude.
42:16Autre séquence, j'aurais pu en passer évidemment des dizaines.
42:20Je voulais qu'on vous parle des victimes du 7 octobre.
42:24Je pense à une des images qui avait marqué le monde
42:29avec le corps de Shanilouk qui est sur ce pick-up
42:32avec des terroristes qui hurlent de joie en arrivant à Gaza,
42:37en présentant fièrement le corps de Shanilouk,
42:41corps qu'on retrouvera quelques mois plus tard
42:43dans un tunnel dans la bonne de Gaza,
42:46Shanilouk qui avait seulement 22 ans.
42:49J'aurais pu également parler des otages
42:52qu'on a complètement oubliés, invisibilisés,
42:55des victimes françaises, il y en a plus de 40
42:58et il y a deux otages français
43:00qui sont toujours présents dans les tunnels de Gaza
43:03aux mains des terroristes.
43:05366e jour de détention au FER et au HAD.
43:08Et je voulais qu'on termine par une image.
43:10Ça s'est passé en mai,
43:12parce qu'on a parlé de la France,
43:13mais c'est l'Occident qui est frappé par cette vague antisémite,
43:16à l'Eurovision.
43:18Est-ce que vous vous souvenez de l'Eurovision de cette année
43:20avec la chanteuse israélienne Eden Le Golan
43:23qui était personne à nom de Grata,
43:25il y avait des grandes manifestations contre Eden Golan.
43:28Elle ne pouvait pas sortir de sa chambre d'hôtel
43:31sauf avec une armada de sécurité.
43:34Et rappelez-vous de cette séquence,
43:36c'est avant qu'elle prenne le micro,
43:38elle s'entraînait avec ses équipes,
43:40qu'il la huait,
43:42parce que c'est ce qu'elle allait vivre sur l'estrade.
43:45Regardez.
44:00Et donc on le disait, ça ne touche pas seulement,
44:02ça n'a pas touché depuis un an seulement la France,
44:04seulement Israël,
44:05mais ça a touché l'ensemble de l'Occident.
44:08Vous savez ce qu'il s'est passé dans l'Eurovision,
44:10c'est-à-dire que les responsables ont monté le son
44:12pour qu'on n'entende pas le chahut qu'il y avait dans la salle,
44:14parce qu'il y avait un chahut qui a lieu.
44:16Mais la plus belle des réponses,
44:18c'est qu'elle a failli gagner l'Eurovision.
44:20Julien.
44:21J'ai pas oublié du tout l'arrivée de la petite otage à Gaza
44:28et le fait qu'elle avait été battue par la foule quand elle arrive.
44:33Donc moi qui dis toujours ce que je pense,
44:36c'est que tous les civils de Gaza ne sont pas innocents,
44:39ce n'est pas la vérité,
44:40ce ne sont pas des épithètes qu'on doit obligatoirement accoler,
44:44même si quand c'est des enfants,
44:46ils sont forcément innocents.
44:48Quant à la petite de l'Eurovision,
44:52je crois qu'on s'habitue.
44:54On s'habitue d'une part à la détestation
44:57et c'est vrai que ça renforce d'une certaine manière.
45:01Les Juifs ne sont pas trop mal placés pour le confirmer,
45:04mais elle a gagné quand même,
45:06Julien le rappelait,
45:07elle a gagné sur le plan populaire.
45:09Elle a failli gagner complètement.
45:11C'était les jurés.
45:12C'est ce qui se passe en France.
45:14C'est le même phénomène.
45:15C'est-à-dire que le public avait voté pour elle.
45:18Je vous propose et je vous remercie pour cette émission
45:20qui est comme chaque dimanche passionnante.
45:22Et ce que je vous propose c'est qu'on se quitte.
45:25On a récupéré des photos de l'agence France Presse
45:27de sa prestation et de sa chanson
45:29et on salue les téléspectateurs qui nous regardent ce soir.
45:32On pense aux otages,
45:33on pense à toutes les victimes dans ce conflit
45:35et on se retrouve dans un instant sur l'heure des pros.
46:02J'ai perdu mon esprit tous les jours
46:06Je m'occupe de ce voyage mystérieux
46:11Danser dans la tempête, je n'ai rien à cacher
46:17Prends-le et laisse le monde derrière
46:23Baby, promets-moi que tu me tiendras encore
46:28J'ai toujours peur de ce huracan
46:33Ce huracan