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Eliot Deval reçoit deux éditorialistes aux idées diamétralement opposées, dans #FaceaFace

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Transcription
00:00Quasiment 19h sur CNews, merci d'être avec nous pour le face à face Julien Drey, Eric Revelle, bonsoir à tous les deux.
00:09Chers Julien, chers Eric, bonsoir.
00:11Bonsoir, Elliot, bonsoir M. Drey.
00:12Bonsoir, monsieur.
00:13Vous allez bien ?
00:14Très bien et vous ?
00:15Et ça va bien se passer. Le point sur l'information.
00:18Non, parce que j'ai tellement l'habitude de voir J.Williams que d'un coup...
00:20Et il vous manque déjà ?
00:21Ah, il me manque tout le temps.
00:22Tout le temps, je le savais, je le savais.
00:25Le point sur l'information, c'est avec Isabelle Fiblo.
00:29Bonsoir, Elliot, bonsoir à tous.
00:30Un an après la mort de Thomas à Crépole, l'enquête patine.
00:35L'auteur du coup fatal n'a toujours pas été identifié.
00:38L'adolescent de 16 ans a été poignardé à la sortie d'un bal dans la nuit du 18 au 19 novembre 2023.
00:44Une douleur ravivée récemment par la mort de Nicolas, 22 ans, rugbyman, dans le même club que Thomas.
00:50Les joueurs de Romand-sur-Isère l'auront rendu hommage hier sur leur terrain.
00:54Trois suspects arrêtés en Israël après l'incident survenu près de la résidence privée de Benyamin Netanyahou.
01:00Hier soir, deux fusées éclairantes ont atterri devant le domicile du premier ministre israélien qui n'était pas sur place.
01:06Aucune information n'a filtré sur l'identité des suspects ou sur leur motivation.
01:11La justice a ordonné une interdiction de publication d'informations sur l'enquête pendant une période de 30 jours.
01:18Afin d'alerter sur la persécution des chrétiens, l'association AED, Aide à l'église en détresse, organise la nuit des témoins.
01:26L'événement débute aujourd'hui et durera jusqu'à vendredi.
01:29Mercredi, Notre-Dame de Paris sera illuminée en rouge, tout comme le Sacré-Cœur ou le Sanctuaire de Lourdes.
01:35Des veillées de prière vont également être organisées dans plusieurs villes de France.
01:40Merci chère Isabelle pour le point sur l'information.
01:43Dans un instant, on va parler du procès de Marine Le Pen.
01:45Avant cela, puisque Emmanuel Macron a pris la parole il y a quelques minutes,
01:51je vais vous proposer une de ses déclarations.
01:54Emmanuel Macron qui n'exclut pas de reparler à Vladimir Poutine,
02:00mais quand je le cite, le contexte s'y prêtera.
02:03Emmanuel Macron considère que Vladimir Poutine ne veut pas la paix et n'est pas prêt à la négocier.
02:11C'est cette formule qui est quand même surprenante.
02:14Emmanuel Macron qui n'exclut pas de reparler avec le président russe,
02:19mais qui va déterminer quand le contexte sera le bon.
02:23Comment décoder cette phrase ?
02:25Est-ce que vous y voyez par exemple une forme d'arrogance ?
02:27Je vous sens un peu ironique.
02:28Pas du tout.
02:29Je suis très factuel, j'ai lu les dépêches de l'agence France-Presse et j'ai écouté le président de la République.
02:34La citation est la bonne, vous avez raison.
02:36Le président de la République n'exclut pas de parler à Vladimir Poutine.
02:39Cela sous-entend que tout serait à son initiative.
02:42On n'exclut pas par exemple que Vladimir Poutine ne souhaite pas parler au président de la République.
02:48Par exemple, on ne peut pas l'exclure.
02:50Ce qui doit être terrible dans ce jeu, parce qu'Olaf Scholz a appelé Vladimir Poutine,
02:57Zelensky a dit que c'était terrible,
03:00je pense que le président de la République ne veut pas être largué dans ce qu'il lui reste de pouvoir diplomatique
03:05en disant que je n'exclus pas de parler à Poutine.
03:07Mais est-ce que vous vous souvenez de la dernière fois où, au début de la guerre,
03:10le président de la République avait parlé au président russe
03:14et la façon dont il s'était mis en scène dans une vidéo où on le voit à son bureau de l'Elysée
03:19en train de parler avec Vladimir Poutine de choses forcément importantes.
03:24Et là, on a l'impression qu'il est lui-même surpris du spectacle dans lequel il est acteur
03:30et qu'il a besoin de faire partager ce spectacle au plus grand nombre.
03:33Je pense qu'un président de la République, je viendrai, ne devrait pas faire ça.
03:37Vous voyez, ça vous rappelle quelque chose.
03:38Un président de la République ne devrait pas faire ça.
03:40Quand vous avez, sur des questions aussi importantes qu'une guerre,
03:44une discussion avec un de vos homologues, vous n'en faites pas profiter les réseaux sociaux.
03:49Enfin, ça me semble une évidence.
03:52Non, je vais être honnête avec vous.
03:54J'ai essayé de réfléchir à ce que c'était la politique diplomatique d'Emmanuel Macron.
03:59Donc, je cherchais quelle était la formule qui résume le plus.
04:03Et en fait, c'est le Rubik's Cube.
04:05Vous savez, il y a des gosses, qu'on essaye de trouver, mais on n'arrive jamais.
04:08L'alignement des couleurs parfaites, etc.
04:11Donc, si quelqu'un ne vous souffle pas à comment faire, vous ne trouvez pas en général.
04:14Avec Emmanuel Macron, c'est un peu la même chose.
04:17Eh bien, justement, ça nous permet d'aller vers une dernière...
04:19La vérité est autre, si vous me permettez, après cette remarque.
04:22La vérité, c'est qu'Emmanuel Macron court après le résultat de l'élection américaine
04:26parce qu'il a compris que les choses étaient en train de bouger.
04:29Il a compris que M. Zelensky, lui-même, était en mouvement.
04:33Et donc, il essaye de se redonner un rôle.
04:36Mais c'était toujours en même temps...
04:38Vous savez que la traduction dans les films, quand il y a un décalage...
04:42C'est très désagréable, donc vous arrêtez de regarder le film.
04:45Parce qu'en fait, si vous voulez, ce film devient illisible.
04:49Et c'est peut-être l'expression que vous cherchiez pour la politique étrangère du président de la République.
04:55Un président illisible sur les questions étrangères.
04:58Le président ukrainien n'exclut pas, lui, que par voie diplomatique,
05:01la paix soit installée entre son pays et la Russie en 2025.
05:04Vous avez vu sa déclaration.
05:05Mais évidemment, c'est pour ça que...
05:06Personne n'exclut rien.
05:07Et Julien a raison.
05:08Depuis l'élection de Trump, en vrai dire, depuis le triomphe de Trump,
05:11qui a tout raflé aux Etats-Unis...
05:13Les choses bougent.
05:14Évidemment.
05:15Les choses bougent.
05:16Et peut-être que la France, et le président de la République, a donc un temps de retard.
05:23Avec une remarque.
05:24Parce qu'il y a quand même des gosses, des jeunes qui meurent tous les jours dans ce combat.
05:29Et donc là, on a des grands jeux diplomatiques.
05:31Mais la guerre continue.
05:32Elle est terrible.
05:33Et peut-être que les grands de ce monde pourraient, de temps en temps aussi,
05:37ne pas oublier qu'il y a des gens qui meurent.
05:39Et que c'est des enfants.
05:40Des jeunes.
05:41Avec des frappes aériennes, hier soir, hallucinantes.
05:43Avec des frappes aériennes russes, hier soir, hallucinantes sur l'Ukraine.
05:46Mais cette déclaration d'Emmanuel Macron,
05:49il faut peut-être la mettre en parallèle à la déclaration de Gérard Larcher.
05:53Toujours sur Emmanuel Macron.
05:55Toujours sur les questions de politiques étrangères.
05:58Non pas sur le conflit ukrainien.
06:00Mais sur le conflit au Proche-Orient.
06:03Et Gérard Larcher réagit dans les colonnes du JDD.
06:06La question c'est, considérez-vous que le président de la République
06:09porte une part de responsabilité dans la dégradation du climat
06:12au vu de ces déclarations sévères à l'endroit de Benjamin Netanyahou ?
06:15Il y a un problème de cohérence.
06:18Nous sommes passés d'une grande coalition contre le Hamas
06:21à ce que cessent les livraisons d'armes à Israël
06:23et enfin que le Premier ministre israélien ne doit pas oublier
06:26que son pays a été créé par une décision de l'ONU,
06:28ce qui est un contresens.
06:30Alors, il y a l'illisibilité.
06:32Il y a peut-être aussi la cohérence chez Emmanuel Macron
06:35dans sa politique étrangère, Julie André.
06:39Est-ce un président cohérent ?
06:41Le problème c'est qu'il est d'autant moins cohérent
06:45qu'il a quand même fait quelques fautes d'expression publique,
06:48notamment concernant la création de l'état d'Israël par exemple
06:51ou les responsabilités des uns et des autres.
06:53Là aussi, il y a un conflit.
06:55Là aussi, il y a des enfants, des familles, des jeunes qui meurent.
06:58Et là aussi, on aimerait bien que la France,
07:00parce que c'est ça la question qui est posée,
07:02prenne des initiatives politiques,
07:04qu'elles ne soient pas simplement spectatrices.
07:06Or, autant sur l'Ukraine, ce n'est pas facile,
07:09autant sur le Proche-Orient, il y a un jeu particulier de la France,
07:13notamment au Liban, où la France existe
07:18parce qu'elle a une histoire dans ses relations avec ce pays
07:22et il pourrait se passer des choses.
07:24Éric ?
07:25Oui, la façon dont le deuxième personnage de l'état,
07:30président du Sénat, égrène les têtes à queue d'Emmanuel Macron
07:36sur le dossier israélien, c'est juste
07:39et c'est d'une cruauté absolue pour le président de la République.
07:42Pardonnez-moi, mais effectivement, vous vous souvenez de cette histoire
07:46de coalition contre le Hamas,
07:48comme les pays occidentaux s'étaient mobilisés contre Daech.
07:51Deux jours plus tard, en race campagne, si j'ose dire,
07:55il plie la Canadienne et il va faire du camping ailleurs.
07:58Et il a une autre sortie.
08:00En fait, non seulement sa politique dans cette région du monde
08:04est totalement illisible, mais je pense qu'en plus,
08:07elle affaiblit considérablement la position historique de la France.
08:11Dans cette région du monde, on a toujours eu une politique
08:17parfois équidistante entre les pays arabes et Israël.
08:20Mais là, si vous voulez, c'est tellement illisible
08:23qu'en fait, on se met tout le monde à dos,
08:25sans avoir le poids qui n'était pas énorme,
08:30mais qui était quand même considéré, le poids de la France
08:32dans cette région du monde, sans plus avoir aucun poids.
08:35Donc, c'est dangereux pour la diplomatie française.
08:38Et puis, c'est dangereux aussi pour Israël.
08:41C'est dangereux pour Israël.
08:43Et d'une certaine manière, on assiste à tous les mouvements
08:47qu'on a décrits en France, la montée de l'antisémitisme.
08:50On aurait pu rajouter que le président de la République
08:52avait refusé de se rendre à cette grande marche
08:56contre l'antisémitisme, vous vous en souvenez.
08:58Et le même président de la République, il va quand même
09:00au stade de France pour assister en soutien.
09:03Mais on en parlera un peu plus tard de ça.
09:05On parlera justement des personnalités politiques
09:08qui étaient présentes au stade de France.
09:10Parlons de l'actualité judiciaire et politique,
09:13puisque l'avenir politique de Marine Le Pen est suspendu
09:15à la décision des juges, après le réquisitoire
09:17de la procureure dans l'affaire des assistants parlementaires.
09:20Cinq ans de prison requis, 300 000 euros d'amende,
09:23et cinq ans d'inéligibilité avec exécution provisoire.
09:27Première question d'abord, qui est peut-être la plus importante,
09:30dans ce procès-là, à qui la faute ?
09:32Est-ce la faute de Marine Le Pen ?
09:36Ou est-ce la faute des législateurs ?
09:39Ou est-ce la faute des juges ?
09:41C'est la faute des politiques d'abord.
09:43Et c'est la faute des politiques depuis plus de 20 ans.
09:45Parce qu'il y a deux choses différentes,
09:47et on a mêlé la justice à des choses
09:49qui sont complètement différentes.
09:51Et elle ne sait plus où elle en est.
09:53Je vais vous expliquer pourquoi.
09:55Ce qu'on appelle un emploi fictif,
09:57c'est quand quelqu'un ne travaille pas,
09:59ne fournit aucun travail,
10:01et là, il y a détournement de fonds publics,
10:03enrichissement personnel, etc.
10:05Ça existait dans le temps.
10:07Un peu moins aujourd'hui.
10:09Mais il y a eu, dans le cadre des collaborateurs,
10:11ce qu'on appelait des emplois fictifs.
10:13C'est-à-dire des gens qui ne travaillaient jamais.
10:15Et là, effectivement, il fallait sanctionner.
10:17Des fois, ça s'est sanctionné, y compris par des démissions.
10:19Je vous rappelle, il y avait même un ministre
10:21qui avait démissionné parce qu'on avait découvert que...
10:23Voilà, ses enfants, je crois.
10:25Ça, c'est une première chose.
10:27La deuxième chose, c'est une confusion
10:29parce qu'on est en train
10:31de faire des procès dans un dispositif
10:33qui est un dispositif politique.
10:35Et je ne vois pas comment
10:37la justice peut s'en sortir.
10:39Pourquoi ?
10:41Quand j'avais, par exemple, des collaborateurs,
10:43l'Assemblée nationale me donnait
10:45trois contrats, et c'était moi
10:47qui étais responsable de mes collaborateurs.
10:49Et je peux vous dire, pour être honnête,
10:51qu'ils ne faisaient pas 35 heures.
10:53Mais qu'ils faisaient
10:55tout ce dont ils avaient besoin
10:57ensemble.
10:59Ça veut dire qu'il y avait une complémentarité
11:01entre mon travail politique,
11:03en tant que responsable politique,
11:05et mon travail parlementaire.
11:07L'un alimentait l'autre.
11:09Et qui peut, à partir de là, déterminer
11:11que ça, c'est trop politique et c'est pas parlementaire,
11:13et ça, c'est trop parlementaire et c'est pas politique ?
11:15C'est impossible.
11:17Alors c'est d'autant plus impossible
11:19qu'à aucun moment tout ça n'avait été codifié
11:21par la loi, par les textes.
11:23Et ce n'est pas codifié. Pourquoi ?
11:25Parce que si c'est très compliqué,
11:27l'Assemblée nationale va codifier le travail
11:29de mes collaborateurs.
11:31Et c'est plus mes collaborateurs
11:33à ce moment-là.
11:35Et quelle est mon indépendance en tant que parlementaire
11:37si l'Assemblée nationale a une autorité
11:39qui vient contrôler le travail de mes collaborateurs ?
11:41Donc vous voyez,
11:43il y a eu superposition des deux choses.
11:45Et là maintenant, on ne sait plus
11:47où on en est. Et donc vous avez des procès
11:49qui n'ont plus aucun sens.
11:51Alors après, il y a eu une erreur qui a été commise,
11:53qui a compliqué. C'est que ceux qui avaient fait
11:55des vrais emplois fictifs,
11:57ils ont essayé de faire croire
11:59que ce n'étaient pas des emplois fictifs.
12:01Donc ils ont fabriqué des fausses preuves.
12:03Alors là, oui, c'est vrai. À partir du moment
12:05où il y a un emploi fictif constaté,
12:07ça ne sert à rien d'aller faire des rapports bidons
12:09et de faire croire que ces rapports
12:11ont été fabriqués.
12:13Mais en l'espèce, là,
12:15la confusion est totale.
12:17Je pense que les avocats
12:19de Marine Le Pen,
12:21mais je n'aurais pas fait du tout
12:23cette défense-là.
12:25Comment vous pouvez juger
12:27qui fait quoi ?
12:29À partir de quoi ? À partir de quel moment ?
12:31Est-ce que ces gens
12:33travaillaient ? Oui, ils travaillaient.
12:35Ça, personne ne remet en cause.
12:37Ah, ils faisaient de la politique. D'accord.
12:39Mais quand on est parlementaire, on ne fait pas de politique.
12:41– Éric Revelle, est-ce que vous partagez cette réflexion ?
12:43– Pour prolonger la réflexion, je dirais quand même
12:45que quand vous êtes assistant parlementaire
12:47européen à Strasbourg,
12:49quand vous servez votre député
12:51européen à Strasbourg,
12:53quand le député européen, qui ne l'oublions jamais,
12:55représente
12:57une circonscription dans son pays d'origine,
12:59quand ce député européen revient
13:01dans sa circonscription d'origine
13:03en France,
13:05il continue à travailler pour
13:07son député.
13:09Donc oui, la frontière est extrêmement ténue.
13:11Et c'est, à mon avis,
13:13pas à la justice de trancher.
13:15Maintenant, Marine Le Pen, il y a une loi
13:17qui s'appelle la loi Sapin 2.
13:19D'ailleurs, Marine Le Pen, d'une certaine manière,
13:21est la victime collatérale de Jérôme Cahuzac,
13:23ministre du budget socialiste
13:25qui était chargé de lutter
13:27contre la fraude fiscale et qui avait des comptes cachés.
13:29Pourquoi c'est une victime collatérale ?
13:31Parce qu'en réalité, la loi Sapin 2…
13:33– Ce sont deux affaires complètement différentes.
13:35– C'est que la loi Sapin 2, elle a été mise en place
13:37précisément, bien sûr, précisément
13:39avec cette fameuse
13:41peine de 5 ans
13:43d'inéligibilité.
13:45Si on poursuit un peu quand même le raisonnement,
13:47ça va poser un drôle de problème
13:49quand même démocratique si Marine Le Pen
13:51est empêchée de se présenter
13:53en 2027. C'est un drôle de problème.
13:55– Alors on y vient. Au cœur de cette polémique,
13:57c'est la peine d'inéligibilité
13:59avec exécution provisoire.
14:01Marine Le Pen parle de peine
14:03de mort politique si les réquisitions
14:05sont suivies. Et ce livre,
14:07ce dimanche dans le JDD,
14:09elle dit que c'est une ingérence politique insupportable
14:11dans le processus démocratique.
14:13C'est un immeuble qui s'écroule
14:15sur vous, surtout quand on se sait
14:17innocent.
14:19Est-ce que ce réquisitoire
14:21est un réquisitoire politique ?
14:23Julien Dray.
14:25– Quand vous allez dans un procès de cette nature-là,
14:27vous avez forcément un réquisitoire qui est politique.
14:29C'est impossible
14:31de croire que ce réquisitoire
14:33n'est pas politique.
14:35– Vous me faites peur là, ça veut dire quoi ?
14:37Que le juge prend une décision
14:39en fonction de ses idées
14:41plutôt que des faits ?
14:43– Le terme politique ne vous renvoie pas forcément tout de suite
14:45à une identification idéologique.
14:47– Vous avez raison. Est-ce que c'est un réquisitoire
14:49partisan ?
14:51– Vous y mettez à deux maintenant ?
14:53– Non, la question est mal posée.
14:55Est-ce que c'est partiel ou partisan ?
14:57– Je veux dire par là que c'est légitime
14:59le sentiment que le juge,
15:01que le réquisitoire est politique
15:03et elle le dit.
15:05Alors après, moi je pense qu'on est dans
15:07une situation qui est ubuesque
15:09parce que résultat,
15:11plein de politiques maintenant vont être obligées d'intervenir
15:13pour dire mais c'est antidémocratique,
15:15mais la justice se substitue
15:17à la politique, etc.
15:19C'est pour ça que tout ça marche sur la tête.
15:21Voilà, si vous voulez mon avis.
15:23– Moi je pose la question quand même de la légitimité
15:25parce qu'imaginez que Marine Le Pen soit empêchée,
15:27les réquisitions sont confirmées
15:29par les juges
15:31et par le tribunal en février 2025
15:33ou en mars, je ne sais plus.
15:35– C'est février ou mars.
15:37– C'est quand même un problème de légitimité
15:39pour celui ou celle qui serait élu, me semble-t-il.
15:41Parce que si vous mettez de côté
15:43les 11 ou 12 millions d'électeurs
15:45qui ont voté Rennes en l'absence
15:47de leur championne,
15:49eh bien celui ou celle qui serait élu,
15:51à mon avis, aurait un problème.
15:53Alors vous allez me dire peut-être que…
15:55Alors, il y a des choses
15:57qui se murmurent.
15:59On dit par exemple qu'on pourrait,
16:01si Marine Le Pen était empêchée, avoir un ticket.
16:03Vous voyez, un ticket Bardella-Le Pen
16:05avec Le Pen premier ministre,
16:07par exemple, d'un Bardella
16:09qui serait candidat.
16:11Mais si elle est empêchée,
16:13imaginez qu'il y ait une dissolution.
16:15Imaginez qu'il y ait une dissolution
16:17en juin prochain.
16:19Elle est condamnée, donc ça veut dire
16:21qu'elle ne peut plus se présenter non plus à la députation.
16:23– Si l'exécution provisoire est appliquée.
16:25– En fait, c'est une bombe à fragmentation,
16:27cette affaire de justice.
16:29Mais encore une fois,
16:31la loi s'applique à tout le monde.
16:33Moi, ce qui me choque le plus,
16:35ce n'est pas qu'on applique cette loi post-Jérôme Cahuzac,
16:37ce qui me choque le plus,
16:39c'est le codicil
16:41avec exécution immédiate de la peine.
16:43Ça veut dire que, dans le meilleur des cas,
16:45elle ne pourra pas, ou très compliqué,
16:47aller devant une cour de cassation.
16:49Donc en fait, on priverait 12 ou 13 millions d'électeurs
16:51d'un choix qu'ils ont fait,
16:53qu'ils ont alimenté,
16:55qu'ils ont fait grossir,
16:57parce qu'il y aurait cette décision.
16:59Eh bien, ça pose une drôle de question
17:01de légitimité politique pour le prochain élu.
17:03Et ça pose une question, simplement,
17:05de démocratie dans le pays.
17:07On pense qu'on veut du RN,
17:09mais quand vous gagnez les élections européennes,
17:11quand vous faites un premier tour
17:13quasiment qui vous offrirait
17:15un second majoritaire,
17:17ça pose une drôle de question majoritaire.
17:19– Marine Le Pen ?
17:21– Moi, je pense que…
17:23– Allez-y, pardonnez-moi.
17:25– En tant que parlementaire,
17:27j'ai eu un maître,
17:29M. Mazot disait
17:31quand on légifère dans l'urgence,
17:33on ne fait que des mauvaises lois.
17:35Et l'amendement en question
17:37a été fait dans l'urgence,
17:39sans réfléchir.
17:41Parce qu'on est dans une situation
17:43où pour faire bien par rapport à l'opinion publique,
17:45on sort un texte,
17:47on sort un amendement,
17:49et on ne réfléchit pas à ce qui va se passer.
17:51Et c'est quand on est face au mur
17:53que tout d'un coup on se dit
17:55c'est ce qui est en train de se passer.
17:57Il est aberrant.
17:59Parce que cet amendement détruit
18:01un des principes fondamentaux
18:03du droit français, qui est l'appel.
18:05À partir du moment où
18:07il y a une décision,
18:09il n'y a plus de droit d'appel,
18:11donc ce n'est pas possible.
18:13Or l'appel, c'est justement pour faire
18:15comme disait Napoléon,
18:17l'eau chaude, vous la passez dans une tasse,
18:19dans une autre, pour arriver à un jugement équilibré.
18:21Et on n'est pas dans cette situation-là.
18:23Donc on a fait une mauvaise loi,
18:25parce que la vérité c'est qu'on a fait une mauvaise loi,
18:27faite dans l'urgence pour donner à l'opinion
18:29le sentiment qu'on faisait quelque chose.
18:31Et maintenant que tout d'un coup
18:33quelqu'un dit, je ne suis même pas certain
18:35que tous les avocats avaient bien vu
18:37la réalité de ce dispositif-là.
18:39Et maintenant tout le monde est en panique.
18:41Et alors on se retrouve dans une situation.
18:43C'est pour ça que je dis qu'on marche sur la tête.
18:45On est en train d'expliquer.
18:47Mais il faudrait que les politiques soient au-dessus de la loi
18:49parce que vous comprenez, comme ils ont une légitimité démocratique,
18:51ce qui n'est pas faux d'ailleurs,
18:53c'est n'importe quoi.
18:55– Et vous voyez que ça embarrasse une partie de la classe politique.
18:57Je vous conseille de lire l'excellent livre de Julien Dray
18:59sur le cas Mélenchon.
19:01Parce que Mélenchon,
19:03peut-être qu'il essaie de récupérer une partie du vote populiste aussi,
19:05ce n'est pas impossible.
19:07Darmanin, tous ces gens-là…
19:09– Je reste comme ça jusqu'à la fin de l'émission.
19:11– Tous ces gens-là disent leur malaise devant…
19:13Ce qui ne manque pas de sel quand même.
19:15Alors Darmanin, sans doute qu'il a des petites visées politiques.
19:17Vous avez une intersection commune
19:19entre le vote et les filles,
19:21et les filles parfois et le vote RN au second tour.
19:23Donc tout ça n'est pas dénué d'arrière-pensée politique.
19:25Mais quand même,
19:27ça crée un malaise dans la classe politique
19:29à l'extrême-gauche,
19:31à la droite,
19:33même chez certains journalistes
19:35que j'entends sur des chaînes mainstream,
19:37vous voyez, où d'habitude on tape
19:39à bras raccourcis sur les fascistes du RN.
19:41Là, tout le monde est un peu emmerdé.
19:43– Vous voulez dire que certains journalistes
19:45dits mainstream font de la politique,
19:47avec Revel ? Je ne sais pas de quoi vous parlez.
19:49– Je vous remercie d'avoir monté.
19:51– Mais attendez, je vais même le remontrer,
19:53mais on va surtout en parler.
19:55Il y a un président de la République qui en a parlé.
19:57Je ne dis rien, on verra ça dans cette émission.
19:59– Non, mais moi j'ai des électrices
20:01et des lecteurs auxquels je tiens
20:03qui me disent qu'il est bien écrit,
20:05notamment dans des villes qui me sont attachées.
20:07C'est pour ça que je fais une petite vanne.
20:11J'ai perdu le fil de prononcer.
20:13– Moi j'ai une question pour vous, Julien Drey.
20:15– Non, ce que je veux dire par là,
20:17je reprends les choses.
20:19Regardez bien le moment dans lequel on est.
20:21On est dans un moment où plus personne
20:23ne sait comment s'en sortir.
20:25La vérité c'est ça, c'est un moment politique
20:27parce que le président de la République
20:29quand il va interpeller, il va dire
20:31il faut que la justice, les femmes et les hommes politiques…
20:33– Mais la justice est indépendante.
20:35– La justice est indépendante.
20:37Tout le monde va dire, dépendant de mon œil,
20:39tu parles des juges, pourquoi ils ont fait ça.
20:41C'est-à-dire que c'est la justice
20:43qui est prise en otage, de fait.
20:45– La procureure n'était pas obligée
20:47de faire ce réquisitoire.
20:49– Vous allez finir ma phrase,
20:51la justice dans son autorité,
20:53pas dans ses individus, dans son autorité
20:55qui est prise en otage parce que c'est n'importe quoi.
20:57– Vous n'avez pas répondu,
20:59et ce sera la dernière question
21:01sur le procès Marine Le Pen,
21:03elle parle de peine de mort politique.
21:05Est-ce que selon vous,
21:07s'il y a exécution de ce réquisitoire,
21:11l'avenir de Marine Le Pen,
21:15l'avenir politique est terminé, fini ?
21:19C'est une peine de mort politique.
21:21– Écoutez, ce n'est pas la peine de mort au sens,
21:23mais c'est vrai qu'elle est éliminée,
21:25voilà c'est tout, les choses sont claires.
21:27Alors qu'elle est potentiellement présidentiable,
21:29et même elle peut gagner,
21:31c'est tout ce que disent les sondages,
21:33sa disparition poserait énormément de problèmes.
21:37Et moi, si vous voulez,
21:39autant je combats le Front National,
21:41le Rassemblement National,
21:43sur un certain nombre de ses idées,
21:45mais ça me gênerait qu'on se serve
21:47de la justice pour les éliminer.
21:49C'est les électrices et les électeurs
21:51qui doivent décider,
21:53et je pense que tout subverfuge
21:55n'est pas bon pour la démocratie,
21:57parce qu'évidemment,
21:59ça va créer des frustrations,
22:01ça va créer des colères,
22:03c'est des polémiques insupportables.
22:05– Lisez dans le JDD de dimanche,
22:07il y a une très bonne interview
22:09de ce chercheur du CNRS qui dit
22:11que ça peut avoir l'effet contraire.
22:13Vous savez, un peu à la Trump,
22:15c'est-à-dire qu'à force de vouloir
22:17empêcher les gens, vous ne faites que
22:19grossir le flux de votes pour des gens
22:21qu'on estime être éjectés par l'establishment
22:23du suffrage populaire.
22:25Puis puisque vous citiez Pierre Mazot
22:27tout à l'heure, vous avez un autre mentor,
22:29François Mitterrand, qui disait
22:31les juges ont tué la monarchie,
22:33ils tueront la République.
22:35La publicité, on revient dans un instant,
22:37on parlera de Crépole,
22:39car voilà, un an, jour pour jour,
22:41que Thomas a été tué
22:43de coups de couteau.
22:45On parlera d'Éric Coquerel,
22:47qui compare Bruno Rotailleau
22:49et un fichier S, Jean-Luc Mélenchon,
22:51les grèves SNCF.
22:53On partira en Iran également
22:55et peut-être qu'on parlera, tiens,
22:57du 15 de France. Vous savez qu'à 20h,
22:59Max Guasini sera l'invité de l'heure des pros.
23:01– Max, la légende du stade français.
23:03– La légende du rugby, c'est…
23:05– Il a redressé le stade français.
23:07– Il est énergique.
23:09– Je pense que c'est le père fondateur
23:11de la professionnalisation du rugby
23:13et du sens de la fête.
23:15– Il a joué un rôle majeur.
23:17– Je lui dirai à 20h, mais avant cela,
23:19le débat, la deuxième partie,
23:21c'est dans un instant, à tout de suite.
23:25– Quasiment 19h30 sur CNews
23:27pour la suite du Face à Face, toujours avec Eric Revelle.
23:29Et Julien Dray, je ne vous ai pas dit,
23:31Julien, mais je trouve que vous avez
23:33de très belles lunettes aujourd'hui.
23:35– Non, ça va.
23:37– J'ai trouvé deux paires de lunettes.
23:39– C'est ma fête, là, ou quoi ?
23:41– Il paraît que vous perdez vos lunettes.
23:43– Oui, j'ai perdu deux paires de lunettes
23:45en une semaine.
23:47– Vous avez perdu votre idéologie.
23:49– La dernière fois, c'était mon chien
23:51qui mangeait les branches,
23:53et le résultat, j'ai perdu,
23:55et la deuxième, j'ai perdu.
23:57Peut-être que c'est Alzheimer,
23:59mais tout va bien, ne vous inquiétez pas, Julien Dray,
24:01et on parlera de votre ouvrage dans un instant.
24:03Je me disais, et on en parlait pendant la publicité,
24:05on est toujours en toute transparence
24:07avec les téléspectateurs,
24:09et on parlait du rugby, on parlait également du football.
24:11Ce qui est vrai, c'est qu'on a vécu quelque chose
24:13d'extraordinaire hier soir,
24:15avec un moment de sport,
24:17de patriotisme, de fraternité
24:19au Stade de France,
24:21et cette victoire du 15
24:23contre la Nouvelle-Zélande,
24:25victoire 30 à 29,
24:27au-delà de l'aspect sportif,
24:29c'est ce qu'on a vécu.
24:31Une Marseillaise a sans casser la voie.
24:33On a vécu un AK
24:35dans un silence de cathédrale dans le stade.
24:37Un Stade de France plein
24:39à craquer, alors que 48 heures plus tôt,
24:41il était rempli
24:43avec 16 000 spectateurs pour 80 000
24:45potentiels et le foot,
24:47et donc en fait, les Français
24:49s'identifient à
24:51ce 15 de France, et peut-être
24:53ces deux dernières années,
24:55les Bleus en foot
24:57en 2018 et même en finale 2022,
24:59il y avait un amour pour cette équipe,
25:01mais depuis deux ans, s'identifient
25:03beaucoup moins. Alors qu'est-ce qui se passe ?
25:05Pourquoi aujourd'hui,
25:07on adore ce 15 de France et on aime
25:09moins cette équipe de France de foot ?
25:11À mon avis, il y a plein de raisons.
25:13Il y a la raison factuelle
25:15que l'équipe de France, elle est
25:17en pleine transition générationnelle,
25:19nos grands champions sont partis, Griezmann,
25:21Mbappé, on ne sait pas trop ce qu'il fait,
25:23Giroud, qu'on vilipendait
25:25parce qu'il faisait une prière, lui, quand il
25:27rentrait sur un terrain, ça, ça ne plaisait pas,
25:29donc en fait, on est dans un crux générationnel,
25:31à mon avis. Mais il y a autre chose, qui est à mon avis
25:33plus fort, c'est que finalement, est-ce que le rugby
25:35n'incarne pas
25:37les valeurs que l'on peut chérir ?
25:39Même s'il y a
25:41de l'argent dans le rugby, bien sûr,
25:43de l'effort, du collectif,
25:45du jouer
25:47et gagner ensemble, alors que le foot
25:49ne l'incarne plus. Puis je vais vous dire autre chose,
25:51c'est que, quand vous voyez des joueurs
25:53de l'équipe de France de football, qui arrivent
25:55à Clairefontaine, leur centre d'entraînement,
25:57déguisés en mannequins de
25:59marque de luxe, comment est-ce que vous voulez que
26:01le supporter de
26:03football, j'allais dire moyen,
26:05qui ne gagne pas forcément des mines et des cents,
26:07puisse s'identifier à des gens qui arrivent avec
26:09des sacs machins ou des pantalons trucs ?
26:11Et puis, il y a les résultats, pardonnez-moi,
26:13il y a les résultats, le rugby a connu cette période
26:15difficile pendant 10 ans, on est un crux générationnel,
26:17mais cette équipe-là, elle est flamboyante,
26:19et puis là, sur les images que vous avez montrées
26:21tout à l'heure, il y a un type qui est absolument
26:23hallucinant, on parle beaucoup d'Antoine Dupont,
26:25mais il y a cet Elie-Louis
26:27Biel-Biarré, vous savez, le type
26:29qui a le casque rouge, qui marque cet essai,
26:31qui court à 34 km heure,
26:33en pointe, 34 km heure,
26:35qui a une moyenne de
26:379 essais sur 13 matchs, c'est un phénomène !
26:39D'accord, mais moi je ne veux pas aller sur l'aspect sportif,
26:41Mais non, mais pas sur l'aspect sportif,
26:43le rugby incarne des
26:45valeurs qui finalement sont
26:47en train de nous quitter,
26:49et que des gens
26:51de ma génération ne veulent pas voir partir
26:53ces valeurs, voilà !
26:55Est-ce que c'est une question de valeurs, Julien Dray ?
26:57Alors, il y a une question de valeurs,
26:59parce que dans les valeurs du rugby, il y a toujours eu cette...
27:01en ce sens-là, je trouvais que c'était un sport,
27:03d'après moi, qui avait plus de valeurs
27:05que le football, parce qu'il y a toujours cet
27:07esprit de combat, de solidarité,
27:09d'engagement,
27:11il y a toujours cette ambiance,
27:13et puis ces 3e mi-temps, ça existe aussi,
27:15ce sont des vrais 3e mi-temps de fraternité,
27:17voilà, il n'y a pas de haine
27:19comme il peut y en avoir,
27:21je dirais, dans le football.
27:23Je pense que le football ne fait plus rêver.
27:25Et c'est ça la question.
27:27Trop d'argent, trop d'histoire,
27:29trop de gens démotivés,
27:31parce que, porter,
27:33je veux dire, c'est du sport,
27:35on a l'impression que c'est des businessmen,
27:37et maintenant,
27:39en plus, il y a des businessmen qui commencent à faire de la politique,
27:41je joue ce match, je ne joue pas ce match,
27:43et puis c'est les prises de paroles
27:45en conférences de presse pendant l'Euro,
27:47peut-être en Juin, qui ont créé un fossé
27:49entre les joueurs de l'équipe de France de foot,
27:51et le public,
27:53cet été, pendant les JO,
27:55il n'y avait pas qu'il y en a un bappé et qu'on sort,
27:57et on a vécu des moments extraordinaires de sport,
27:59avec le bobbinton, la natation,
28:01Léon Marchand, on l'a vu à l'image
28:03pendant la rencontre hier,
28:05il a été ovationné,
28:07les gens hurlaient
28:09quand ils l'ont vu, c'était un
28:11beau moment, un grand moment
28:13de sport et de fraternité.
28:15J'avais une autre question.
28:17Il y a aussi
28:19des fédérations, et ça, ça joue.
28:21Je m'excuse de le dire,
28:23la fédération française de football,
28:25elle ne s'est plus...
28:27La fédération française
28:29de rugby, elle s'est remise en cause.
28:31Elle s'est profondément remise en cause.
28:33Et après, elle a choisi aussi des équipes
28:35d'encadrement. Moi, je vous dis une chose,
28:37j'adore cet entraîneur,
28:39ce personnage, l'entraîneur de l'équipe de France.
28:41Moi, à chaque fois que je le vois,
28:43je trouve que quand il parle, je comprends
28:45ce qu'il dit, mais en même temps, c'est un personnage,
28:47c'est une personnalité forte.
28:49Je ne mets pas en cause Deschamps,
28:51qui a un nom par la masse,
28:53mais qui gère.
28:55Mais qui gère, excusez-moi.
28:59En tous les cas, ce qui a été saisissant,
29:01c'est par exemple
29:03la Marseillaise qui a été chantée
29:05jeudi soir,
29:07et la Marseillaise
29:09qui a été chantée hier soir,
29:11entre les joueurs de foot de l'équipe de France
29:13et la puissance qu'il y avait
29:15avec les joueurs de rugby.
29:17Si je vous dis ça, c'est parce que
29:19beaucoup ont réagi, ont fait le parallèle.
29:21J'aurais rêvé
29:23vous montrer les deux séquences pour qu'on les voit
29:25à l'image, sauf qu'on a
29:27demandé à TF1 si on avait les droits.
29:29Je n'ose même pas vous dire,
29:31l'ancien directeur général que vous étiez,
29:33combien il voulait pour nous
29:35proposer qu'on puisse présenter
29:37juste...
29:39Là, pour l'hymne,
29:41l'hymne national,
29:43qui devrait être gratuit,
29:45quand on présente un hymne national,
29:47ça devrait être gratuit.
29:49Là, ça a coûté très cher.
29:51Je n'ose même pas dire le chiffre.
29:53Il y a ça, et il y a autre chose que vous avez souligné tout à l'heure,
29:55c'est que les All Blacks commencent toujours
29:57par un AK, il y en a plusieurs,
29:59ils commencent par un AK,
30:01et vous avez raison de le souligner,
30:03les supporters de foot ne l'auraient pas
30:05respecté de cette manière.
30:07Le AK, les 80 000 personnes
30:09au Stade de France respectent
30:11l'émanation culturelle
30:13d'un peuple qui vient de loin et qui déclame
30:15son AK. Pas un sifflet !
30:17Pas un sifflet !
30:19Silence de cathédrale.
30:21Pendant que jeudi, et j'étais présent au Stade de France
30:23pour le match de l'équipe de foot
30:25contre Israël, la sono
30:27du Stade de France était à fond
30:29au moment de l'hymne israélien,
30:31pour éviter qu'on entende
30:33l'EU dans le stade.
30:35C'était un climat
30:37complètement différent.
30:39Il y a un contexte politique particulier.
30:41Il ne faut pas comparer les choses.
30:43Les deux matchs n'étaient pas de la même nature,
30:45à cause de la signification politique.
30:47J'entends, mais simplement vous aviez un Stade de France
30:49bunkerisé jeudi, et vous aviez
30:51hier un petit coin de paradis.
30:53Voilà, c'est aussi simple.
30:55Mais ça ne veut pas dire que les Français sont plus attachés
30:57aux valeurs qu'incarne le rugby
30:59ou à celles qu'incarne le football.
31:01C'est peut-être ça qu'on est en train de vivre.
31:03Peut-être que c'est aussi conjoncturel,
31:05si je dis que c'est conjoncturel,
31:07parce que Didier Deschamps
31:09a permis à cette équipe de France
31:11de retrouver ce lien avec le public,
31:13qu'il récupère une équipe de France de foot
31:15en 2012, où les gens ne voulaient plus
31:17entendre parler de cette équipe,
31:19et qu'il l'a portée au plus haut sur le coin du monde
31:21en 2018, mais pas que les résultats.
31:23Je parle du lien.
31:25Vous avez parlé de Giroud, vous avez parlé de Griezmann,
31:27c'est des gens qui sont appréciés.
31:29Pas que les résultats.
31:31Le seul bémol, peut-être,
31:33et avançons, vous voulez faire une petite parenthèse, ça dure 10 minutes.
31:35Il y a aussi des états d'esprit.
31:37On a là
31:39une génération en rugby
31:41qui est au top niveau
31:43et qui porte.
31:45Je veux dire, Antoine Dupont, il ne peut pas laisser indifférent.
31:47Et on sera avec Max Oisigny
31:49en ouverture de l'heure des pros
31:51à 20h.
31:53Peut-être le seul bémol hier,
31:55c'est qu'il y aurait pu,
31:57il y aurait peut-être dû,
31:59avoir une minute de silence
32:01pour, ou un hommage du moins,
32:03pour Thomas, joueur de rugby,
32:0516 ans, tué il y a un an
32:07jour pour jour,
32:09et pour Nicolas.
32:11Joueur de rugby.
32:13Mais je crois que l'équipe de France l'avait fait dans des matchs précédents.
32:15Non, c'était sur les clubs de top 14.
32:17Je ne suis pas sûr que l'équipe de France l'avait fait.
32:19Mais là on était un an, jour pour jour,
32:21on aurait pu peut-être avoir
32:23un hommage pour Thomas.
32:25Peut-être que la fédération française de rugby devrait vous consulter avant.
32:27Il y a un an,
32:29il y a un an,
32:31mais je l'aurais fait avec grand plaisir,
32:33mais ce n'est pas mon rôle.
32:35Vous avez un physique de pilier rugby, c'est vrai.
32:37Écoutez, on est deux dans ce cas-là.
32:39Il y a un an,
32:41mais c'est bien de sourire parce que
32:43cette actualité va être...
32:45L'actualité va être lourde puisqu'on va parler
32:47évidemment de Crépole.
32:49Les politiques médias ont voulu présenter ce drame
32:51comme un fait divers.
32:53Mais sur place, vous avez des témoignages,
32:55vous avez des responsables politiques
32:57qui ont refusé cela.
32:59Je pense à Marie-Hélène Thoraval,
33:01mais pas que la mère de Romand Sureser.
33:03Je vous propose une séquence.
33:05On est dix jours après le drame et la mort de Thomas,
33:07tué lors d'un bal de village.
33:09C'est un homme qui s'appelle André.
33:11C'est un français comme un autre qui...
33:13C'est quoi un français comme un autre ?
33:15C'est-à-dire que c'est un français normal
33:17qui fait partie de ces Frances oubliées,
33:19un peu, qui souffre
33:21et qui, pour la première fois,
33:23va peut-être être face à des gens
33:25qui sont en responsabilité
33:27puisque c'est Olivier Véran
33:29qui va venir dix jours après le drame
33:31et va lui dire tout haut
33:33ce que l'ensemble des Français
33:35ou une grande majorité des Français pensaient tout bas.
33:37Hum ?
33:39Ah !
33:41Vous avez quoi ?
33:43Honte à vous !
33:45Honte !
33:47Honte !
33:49Vous avez honte !
33:55Vous avez honte !
34:01Moi, j'ai des enfants,
34:03des petits-enfants.
34:05J'ai d'ailleurs ma fille qui habite là, Romain, à côté.
34:07Je ne veux pas qu'ils finissent comme ça.
34:09Mon gendre fait du rugby, c'est pareil.
34:11Je connais ce monde-là.
34:13Nous, on fait partie de ce territoire.
34:15J'aurais voulu dire que tout ça,
34:17c'est écrit depuis longtemps.
34:19On sait ce qui va arriver.
34:21Les prochains, ce ne sera pas avec des couteaux qui viendront.
34:23Ce sera à l'arme automatique.
34:25Ce ne sera pas comme ça.
34:27Le verdict du procès, on le sait déjà.
34:29On le connaît déjà.
34:31Qu'est-ce que ça va faire ?
34:33Il aura quoi, l'assassinat de Thomas ?
34:35Vous le savez comme moi.
34:37Il aura huit ans et le procès aura lieu dans trois ans.
34:39Ce sera déjà apaisé.
34:41On aura oublié Thomas, comme d'habitude.
34:43Il aura huit ans et il sortira au bout de quatre ans.
34:45Un an après,
34:47que reste-t-il, Éric Revel ?
34:49Et il avait raison, ce monsieur,
34:51puisque André avait totalement raison.
34:53La prochaine fois, c'est avec des armes automatiques.
34:55Un an plus tard, Nicolas tombait en sortie de boîte de nuit
34:57Ardècheoise, tué justement d'une balle.
34:59Oui.
35:01Il reste deux choses. Je ne vais pas vous cacher.
35:03J'ai appelé tout à l'heure Marie-Hélène Thoraval,
35:05la maire de Romain-sur-l'Isère, qu'on voit sur ces images.
35:07D'abord, pour lui dire que l'émotion
35:09était quand même intacte.
35:11C'est un message qui a été envoyé par Nicolas,
35:13qui faisait partie du même club de rugby
35:15et qui est mort devant une boîte de nuit
35:17Ardècheoise,
35:19il y a quelques semaines.
35:21Il y a deux choses qui restent.
35:23L'une qui montre
35:25cette France que vous décriviez
35:27très bien oubliée, qui souffre en silence
35:29ou qui souffrait en silence depuis des années.
35:31C'était sur la salle des fêtes
35:33où a lieu le drame,
35:35quand cette épopée équipée,
35:37meurtrière, vient tuer Thomas.
35:39C'était une petite affichette.
35:41C'était une soirée organisée
35:43par des amis et c'était
35:45entrer 5 euros.
35:47Vous entrez pour vous amuser
35:49et vous donnez cet au bol de 5 euros.
35:51C'est cette France-là
35:53qui n'a pas beaucoup de moyens,
35:55qui essaie d'être
35:57dans la convivialité ensemble
35:59qu'on a assassiné.
36:01La deuxième chose que je conserve,
36:03et j'ai vérifié auprès de Mme le maire de Romain-sur-l'Isère,
36:05c'est qu'en fait, on ne sait rien de l'enquête.
36:07On ne sait rien de l'enquête.
36:09Il y a encore quelques personnes qui sont derrière les barreaux.
36:11On n'est même pas sûr d'ailleurs
36:13que le meurtrier de Thomas soit
36:15celui qui est encore
36:17derrière les barreaux.
36:19Et vous voyez ce qu'il y a de plus troublant
36:21et qui donne encore plus de force au témoignage d'André,
36:23là, à l'instant, c'est que ça se trouve,
36:25c'est pas dans 3 ans qu'il sera condamné à 8 ans.
36:27Ça se trouve, il ne sera jamais condamné
36:29parce qu'on ne trouvera rien
36:31ou parce qu'on ne voudra pas
36:33trop creuser
36:35au risque de provoquer
36:37d'autres drames.
36:39Et bien ça, ça reste aussi.
36:41Que reste-t-il de l'assassinat de Thomas
36:43au niveau de l'enquête judiciaire ? Toujours rien.
36:45Que reste-t-il au niveau de cette province
36:47qu'on aime et qui souffre en silence ?
36:49Cette petite affichette, 5 euros l'entrée.
36:53Je suis assez gêné par la manière
36:55dont vous essayez de présenter les choses.
36:57C'est toute la France qui souffre.
36:59Aujourd'hui, c'est toute la France qui souffre
37:01des violences.
37:03C'est toute la population française.
37:05Il n'y a pas une catégorie qui souffrirait
37:07et une autre qui en profiterait.
37:09Pourquoi vous voulez diviser la France
37:11en disant qu'il y a une France qui souffre
37:13et qu'il y en a une autre
37:15qui vit bien ?
37:17Ce n'est pas la France.
37:19Ceux qui vivent bien, c'est les voyous.
37:21C'est autre chose.
37:27Ou ceux qui commettent des délits.
37:29Je ne parlais pas des voyous.
37:31Je parlais des déologues
37:33qui refusent de voir que c'est un fait de société
37:35mais plutôt un fait divers.
37:37Je vous parle.
37:39Je vous parle.
37:41Si vous me permettez.
37:43Vous m'interpellez.
37:45Comme je vous interpelle,
37:47laissez-moi finir mon interpellation.
37:49Merci.
37:51Je ne découpe pas la France
37:53en sous-ensemble.
37:55Aujourd'hui, il y a une montée de la violence
37:57sur toute la population française.
37:59Elle touche même des populations
38:01d'origine étrangère
38:03qui vivent en toute tranquillité.
38:05Je pense que c'est une erreur
38:07de commencer à hiérarchiser.
38:09Le meurtre d'un enfant,
38:11le meurtre d'un ami,
38:13ça touche tout le monde.
38:15Personne ne peut s'en réjouir.
38:17A partir de là,
38:19je comprends parfaitement
38:21la colère de ce monsieur.
38:23Je pense que
38:25la population française,
38:27dans son immense partage,
38:29vous êtes face à une réalité
38:31qui est simplement
38:33que vous avez une montée de la violence
38:35et un système judiciaire
38:37et un système de répression
38:39aujourd'hui qui n'est plus du tout adapté.
38:41Regardez ce qui est en train de se passer.
38:43Vous me parlez de Crépole,
38:45mais je peux vous dire
38:47que c'est quasiment toutes les semaines
38:49et tous les jours.
38:51Il ne meurt pas que dans les petites villes françaises.
38:53Il meurt aussi dans les grandes villes.
38:55Julien Dray, la parole de cet homme,
38:57mais comme beaucoup de Français,
38:59en fait, ils n'en peuvent plus d'entendre.
39:01Mais ce qui s'est passé, c'est un fait divers.
39:03C'est malheureusement
39:05la triste réalité
39:07de drames anecdotiques.
39:09Et vous avez des gens qui ont dit
39:11stop, ce qui s'est passé
39:13à Crépole est un fait de société.
39:15Parce que cet
39:17ensauvagement de la société,
39:19elle peut toucher
39:21les petites villes
39:23comme les grandes communes, comme les quartiers populaires.
39:25C'est donc dans l'idéologique
39:27que ces gens voulaient que ça change.
39:29Pardonnez-moi, mais
39:31je pense que
39:33ces Français
39:35dont André est un peu le porte-drapeau,
39:37ces Français des régions
39:39qui ont été oubliés pendant des années.
39:41Vous parlez des quartiers difficiles dans les grandes villes.
39:43Mais eux, ils ont été abreuvés
39:45de plans.
39:47Oui, de plans.
39:49D'argent aussi.
39:51Or, ces Français
39:53de la province,
39:55qui souvent ont des pouvoirs d'achat et des salaires
39:57beaucoup plus bas,
39:59on les a laissés
40:01souffrir en silence.
40:03La gauche les a laissés souffrir en silence.
40:05D'ailleurs,
40:07je voulais bien la construction.
40:09D'abord, on commence par dire
40:11qu'il y a une France qui souffre.
40:13Ils vous ont abandonnés dans les urnes.
40:15Les élections, ça va, ça vient.
40:17Ne criez pas trop vite victoire.
40:19Moi, je ne crie pas victoire du tout.
40:21Je ne suis pas un homme politique.
40:23D'accord, mais moi, ce que je voulais vous dire,
40:25c'est que la souffrance, elle est partout.
40:27Je pense que c'est une erreur
40:29de vouloir la hiérarchiser et d'essayer
40:31d'opposer une catégorie de Français
40:33à une autre.
40:35Quand une mère de famille dans une cité
40:37perd son fils parce qu'il a
40:39pris une balle perdue il y a trois ans,
40:41c'est un drame équivalent au drame de Crépeau.
40:43On est les premiers à le croire.
40:45Est-ce qu'on a créé une agence nationale
40:47de rénovation urbaine ?
40:49Est-ce qu'on a créé une agence de la même manière
40:51pour toutes ces régions qui sont en souffrance
40:53depuis des années ?
40:55Est-ce qu'on s'est intéressé aux gens dans les régions
40:57de la même manière qu'on s'est intéressé
40:59aux quartiers difficiles ?
41:01On pourra en discuter.
41:03On peut discuter de la politique de la ville,
41:05des effets d'annonce et de la réalité.
41:07On peut discuter de tous ceux qui ont été abandonnés
41:09par cette politique de la ville.
41:11C'est pas la peine d'aller chercher.
41:13Je vous invite
41:15à considérer que le peuple
41:17est temps et que tout le monde
41:19souffre de cela.
41:21Je ne veux pas essayer
41:23d'assumer qu'on essaye
41:25de dire qu'il y a une catégorie qui souffre plus que d'autres.
41:27En tous les cas,
41:29parlons des territoires parce que
41:31Crépeau, c'est aussi
41:33une ville de la ruralité.
41:35Marie-Hélène Thoraval
41:37disait par exemple
41:39que ces territoires-là
41:41c'était symptomatique aussi d'une chose.
41:43Ce sont des territoires qu'on a souvent
41:45oubliés au profit d'autres
41:47territoires. Et d'ailleurs, elle parle
41:49des quartiers dissensibles.
41:51Si vous prenez un certain
41:53nombre de lignes de RER
41:55très tôt le matin dans la région parisienne,
41:57vous me direz qu'on ne les a pas oubliées.
41:59Il n'y a aucun problème. On peut y aller ensemble.
42:01Vous avez entièrement raison. Même à 10 minutes d'ici,
42:03il y a déjà.
42:05Prenez le RER.
42:07Ils desservent aujourd'hui un certain nombre.
42:09Comment qualifier
42:11ces territoires ?
42:13Comment qualifier
42:15ces territoires ?
42:17Nous usons,
42:19nous usons en permanence
42:21de périphrases. Quartier sensible.
42:23Sensible à quoi ? A qui ? Personne n'est en
42:25mesure de répondre. Au quartier prioritaire
42:27de la ville. Prioritaire de quoi ? Par rapport
42:29à qui ? En matière d'intervention ?
42:31Lesquels ? Et la supercherie ultime,
42:33ce sont les quartiers populaires.
42:35Plus récemment, nos quartiers populaires
42:37ont été remplacés par des quartiers
42:39communautaires. Et notre réponse
42:41a toujours été la même. Acheter une
42:43paie précaire par la distribution
42:45de subventions avec l'échec
42:47que nous constatons.
42:49Et un peu plus loin, elle ne parle plus de quartiers
42:51précaires, ni de quartiers communautaires,
42:53mais de quartiers ethniques.
42:55Est-ce que vous partagez cette
42:57analyse ? Julien Dray.
42:59Madame Toraval aurait dû lire un rapport
43:01parlementaire en 1992.
43:031992.
43:05Il s'appelait un rapport sur la violence des jeunes dans les banlieues.
43:07Elle verrait qu'il y avait déjà un parlementaire de gauche
43:09qui disait qu'il y a une dérive mafieuse des
43:11quartiers. Et qui disait qu'il y a des armes
43:13en banlieue. Voilà. Vous voyez ?
43:15Donc elle n'a rien inventé.
43:17Maintenant, la question qui est posée, c'est
43:19qu'est-ce qui s'est passé depuis 1992 ?
43:21Pourquoi, face à une situation qui est
43:23constatée, il y a
43:25une inefficacité totale ?
43:27Parce que, d'abord, on a inventé un monstre
43:29qui s'appelait la politique de la ville. Il a fallu
43:31attendre M. Borloo pour qu'il y ait un peu
43:33d'ordre qui soit remis là-dedans.
43:35Après, il y a
43:37une ghettoïsation qui s'est installée.
43:39Des offices de HLM qui ont joué
43:41à fond la ghettoïsation. Parce que ça les
43:43arrangeait. Vous avez des élus qui ont
43:45accepté cette ghettoïsation. Parce que, sur
43:47le fond, de bon en mal en,
43:49ils y trouvaient leur compte. C'est un
43:51processus politique.
43:53Je vous rappelle qu'un Président de la République avait été élu
43:55sur l'idée d'un plan Marshall pour les banlieues.
43:59Il s'est passé pendant
44:01des décennies. Jusqu'à présent,
44:03on a affaire à la lâcheté politique.
44:05Pardonnez-moi le constat.
44:07Je viendrai à raison de le rappeler. 1992,
44:09ce rapport, je cherchais le nom du député,
44:11je ne l'ai pas trouvé. Mais peu importe.
44:13Très bien. Mais qu'est-ce qu'on a fait depuis ?
44:15Rien du tout. En fait, on met de la poussière sous le tapis.
44:17En disant, on traitera ça plus tard.
44:19Le problème, c'est qu'il y a ça de poussière, maintenant,
44:21et qu'on ne peut plus marcher sur le tapis.
44:23Et qu'on craint une explosion généralisée. C'est ça, la réalité.
44:25C'est ça, la réalité.
44:27Il va falloir, à un moment donné,
44:29si vous voulez, aller jusqu'au bout.
44:31Moi, mon idée personnelle, c'est qu'on sera obligés
44:33de détruire un certain nombre de quartiers.
44:35Parce qu'on ne pourra plus faire ce qu'on a essayé
44:37de faire, de restaurer, de faire du rafistolage.
44:39Il faut redéployer tout ça. C'est-à-dire que c'est
44:41un énorme effort.
44:43Merci à tous les deux.
44:45Qui est Mélenchon, Julien Dray ?
44:47On attend le retour de Gilles-William Colnadel
44:49pour passer au crime.
44:51Je veux saluer mon premier lecteur
44:53qui m'a dit que mon livre était intéressant.
44:55Il habite à Rouen.
44:57Vous avez bien fait de le saluer.
44:59Vous auriez pu saluer François Hollande
45:01qui a parlé de votre livre.
45:03C'est peut-être pas les mêmes lecteurs.
45:05On revient dans un instant.
45:07Max Guasini sera notre invité dans l'heure des pros.
45:09A tout de suite.