Eliot Deval reçoit deux éditorialistes aux idées diamétralement opposées, dans #FaceaFace
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00:00Il est quasiment 19h et c'est un plaisir de vous retrouver pour le Face à Face.
00:05Vous êtes très nombreux à me poser la question, dans 7 jours très précisément, face à
00:11Philippe Devilliers reprendra donc, et Philippe Devilliers qui revient le vendredi 13 septembre.
00:17Avance là donc !
00:18Le vendredi 13 ?
00:19Un vendredi, oui, mais le 13, cher Julien Drey, ça peut être un jour porte-bonheur.
00:23Ah bon ?
00:24Ah bah oui.
00:25J'apprends ça alors.
00:26Mais moi j'apprends que vous avez eu un problème avec votre rasoir, vous n'êtes pas rasé.
00:29Pas du tout, j'ai un tas d'esprit qui fait que en ce moment je ne suis pas rasé.
00:33Vous êtes en colère ? C'est quoi ? C'est la nomination de M. Barnier ?
00:35Un univers.
00:36Un univers, un climat.
00:37Un univers, un climat.
00:38On se laisse un peu aller ?
00:39Non.
00:40Bon voilà.
00:41Mais vous allez...
00:42D'abord vous n'allez pas rentrer dans ma vie comme ça.
00:44Non, je ne rentrerai jamais dans votre vie, mais vous comptez la laisser pousser ?
00:48J'en sais rien.
00:49Ah, vous ne savez pas.
00:50Je n'ai pas eu envie de me raser, j'ai...
00:53Mais écoutez, même avec...
00:54Ah mais t'as le laisser aller, c'est bon.
00:55Ça vous va très bien.
00:56Moi je trouve que vous êtes très élégant.
00:58J'espère que d'autres le diront aussi.
00:59Éric Revelle est avec nous.
01:01Et moi ?
01:02Vous êtes toujours beau.
01:03Toujours beau.
01:04Et toujours très bon.
01:05Et surtout très bon.
01:06Et surtout très bon.
01:07Je comprends.
01:08Si j'ai les carambas dehors...
01:09J'ai une légère petite barbe, mais ça se voit pas, moi je suis plutôt blond, quoi.
01:12Messieurs, tout vient à point, à qui sait attendre ? 49 ans séparent son premier mandat
01:20en tant que conseiller général de la Savoie, de sa nomination à Matignon.
01:25Michel Barnier, nouveau chef du gouvernement, symbolise-t-il une nouvelle ère politique
01:31? Travail, sécurité, immigration, école, santé ? Il le promet, Michel Barnier, ce
01:36sera une politique de rupture.
01:37Écoutez.
01:38Mesdames et messieurs, il y aura aussi dans cette nouvelle page des changements et des
01:44ruptures.
01:45Un coup sûr, nous devons et nous allons davantage agir que parler.
01:52Pour trouver partout les solutions qui marchent.
01:59Et le gouvernement n'aura pas la prétention de croire que la science infuse vient seulement
02:07de lui.
02:08J'ai appris dans ma longue vie publique que les bonnes idées venaient de partout, d'ailleurs.
02:14Souvent des gens les plus modestes ou les plus simples, quand on prend le soin de les
02:18écouter.
02:19À qui s'adresse-t-il ?
02:21Il s'adresse à la personne qui est à sa droite, donc Gabriel Attal.
02:26Et puis il s'adresse aussi à Emmanuel Macron.
02:28Parce que là, en gros, il dit, moi, je vais jouer collectif.
02:32Je ne vais pas décider tout de manière verticale.
02:35Alors si vous n'avez pas posé la question, Eliott, vous avez parfaitement compris à
02:38qui il s'adresse.
02:39Alors il s'adresse aussi à Gabriel Attal, parce que vous avez vu, Gabriel Attal, il
02:44est heureusement qu'il n'est pas resté huit ans, parce qu'il nous a fait 20 minutes
02:47pour huit mois de bilan autoproclamé.
02:51Son discours a été plus long que celui du nouveau Premier ministre.
02:55Oui, oui.
02:56Bon, donc il s'adresse à ces macronistes, macroniens, qui pensent que seuls eux peuvent
03:03faire bouger les lignes, en fait.
03:06Donc c'est quand même, attendez.
03:07Donc ça veut dire quoi ? C'est un discours de Premier ministre de cohabitation ?
03:12Alors, officiellement, le terme, c'est coexistence.
03:15Non, non, mais moi, je veux savoir.
03:16Les Français, soyons sains.
03:17Alors moi, je pense...
03:18Cohabitation, oui ou non ?
03:19Alors, je ne sais pas si c'est un jeu de rôle avec le Président de la République,
03:20mais en tout cas, les mots qu'emploie Michel Barnier donnent le ton.
03:23On passe d'un Premier ministre youtubeur à un Premier ministre qui sent la pléiade.
03:28Vous voyez, ce n'est pas du tout la même France.
03:30C'est sympa.
03:31La pléiade, c'est de la qualité.
03:32C'est ce que je vous dis ?
03:33Oui.
03:34Oui, c'est comme ça que je juge l'expérience de Michel Barnier.
03:37Non.
03:38J'ai trop de respect pour la pléiade pour penser que...
03:40Ah oui, vous êtes très dur avec Michel Barnier.
03:42Oui, parce que, si vous voulez, moi, j'aime bien les gens qui viennent dire « j'écoute
03:45les gens d'en bas », etc.
03:46Mais vous allez me donner des références où Michel Barnier, il a écouté les gens
03:50d'en bas dans sa vie politique ?
03:52Moi, j'ai fait des débats avec lui.
03:53Je n'ai jamais eu le sentiment qu'il écoutait vraiment les gens d'en bas.
03:56Il écoutait plutôt les gens d'en haut avec un certain mépris.
03:59Oui, ça, c'est votre analyse, mais par exemple, vous prenez Barnier aux Jeux Olympiques avec
04:05Jean Cotilly, il a tous les bénévoles avec lui, c'est des gens d'en bas, c'est des gens
04:09modestes.
04:10Vous lui faites un procès d'intention, alors qu'il n'a pas commencé, je viendrai...
04:14Si vous ne me laissez pas finir, et il me met en démonstration, bon, je vous dis, quand
04:19vous faites les Jeux Olympiques, vous êtes très populaire, c'était en 92, quand l'État
04:22vous a aidé.
04:23Comme ce n'est pas permis, parce qu'excusez-moi, en 92, François Mitterrand, il a mis le chèque,
04:26et plus que le chèque.
04:27Demandez à Jean Glavani, il vous donnera les détails.
04:29Donc après, c'est facile de réussir les Jeux Olympiques.
04:32Voilà la vérité de ce qui s'est passé.
04:34Parce que François Mitterrand voulait qu'il soit totalement réussi à l'époque, etc.
04:39Moi, je trouve que le passage de témoin, il m'a choqué.
04:43Parce que j'ai trouvé l'arrogance d'un personnage que je connais, dans ses premières déclarations,
04:50forme de mépris en disant, petit jeune, tu ne vas pas me la faire à moi, qui a 70 ans
04:54d'expérience, de vie politique, etc., qui, depuis l'âge de 26 ans, ne fait que de la
04:58politique, donc ce n'est pas ce que c'est qu'une fiche de salaire.
05:01C'est comme ça la réalité.
05:03On pourrait dire la même chose de Gabriel Attal.
05:04Il n'a pas 70 ans.
05:05Il en a 35.
05:06Mais il n'a jamais eu une fiche de salaire.
05:09Mais moi, je ne mets pas en cause le fait qu'on ait soit une politique expérimentée,
05:14qu'on ait fait, etc.
05:15Je dirais même que ça m'intéresse, parce que je me dis que j'ai peut-être une chance.
05:18Il me reste encore 4 ans pour peut-être que je marque de candidature.
05:22C'était une question que j'allais vous poser un peu plus tard, parce qu'on parlera de la gauche dans un instant.
05:25Mais je ne trouve pas ça bien.
05:28Après, il a quand même grenouillé tous azimuts à chaque fois pour s'y trouver un poste.
05:32Commissaire européen, Premier ministre, etc.
05:36Selon vous, c'est un arriviste ?
05:38Non, parce que ça, c'est méchant.
05:39Moi, je ne suis pas un homme méchant.
05:41J'essaye de ne pas être méchant.
05:43Vous n'êtes jamais.
05:44Ça m'arrive de temps en temps d'être méchant.
05:46Non, je pense que c'est un vrai carriériste politique.
05:49C'est une vérité.
05:51Ça existe.
05:52Est-ce que c'est l'homme de la situation, Julien Dray ?
05:54Alors là, c'est un autre débat.
05:57Ce n'est pas lui que je m'en cause.
05:59Il ne faut même pas qu'il m'envoie un SMS ou qu'il essaye de me parler.
06:03Il y en a un qui fait un bras d'honneur, comme jamais personne ne l'a fait,
06:07et qui s'appelle Emmanuel Macron.
06:09Et je peux vous dire aujourd'hui que je lui en veux, mais durablement.
06:13Parce que, je m'excuse, mais on ne ment pas aux gens.
06:17Moi, j'ai une valeur cardinale dans ma vie.
06:20Peut-être que j'ai tort.
06:23Aux individus, comme au peuple.
06:26Je ne mens pas.
06:27Et en quoi il a menti ?
06:29Il a fait croire à tout le monde qu'il allait nommer Cazeneuve.
06:31Il a passé son temps envoyer des SMS aux uns et aux autres,
06:37pour dire que je suis au sein d'eux.
06:39Alors qu'en fait, la vérité, c'est qu'il était en train de passer un accord
06:42avec Nicolas Sarkozy pour nommer quelqu'un qui allait faire l'accord
06:45avec l'Europe nationale.
06:46C'est honteux.
06:47Julien Dray, si Bernard Cazeneuve n'est pas Premier ministre,
06:49il le doit au Parti socialiste.
06:52Vous avez raison.
06:54On avait peut-être la droite la plus bête du monde,
06:56mais maintenant on sait qu'on a la gauche la plus bête du monde.
06:58Bernard Cazeneuve, il a été tué.
07:00Il a été fusillé politiquement par vos camarades.
07:03Oui, avec une petite intox,
07:05faite par Emmanuel Macron lui-même.
07:07C'est pour ça que c'est le mensonge.
07:08C'est qu'Emmanuel Macron a fait savoir partout
07:11que soi-disant, François Hollande avait dit
07:14et avait fait dire qu'il censurait Bernard Cazeneuve.
07:16J'ai posé par tweet, sans faire de cadeau, vous pouvez le voir,
07:19j'ai posé la question.
07:20Et j'ai eu la réponse.
07:22Et je le crois.
07:23François Hollande m'a dit, je n'étais pas d'accord,
07:25mais jamais j'ai dit que je censurais Bernard Cazeneuve.
07:28Or, Emmanuel Macron l'a fait.
07:31Donc il a intoxiqué tout le monde.
07:33Je pense que ça va mal se finir.
07:35Parce que quand on ment au peuple comme ça,
07:37quand on fait un bras d'honneur comme ça,
07:39un moment donné ou l'autre, ça finit mal.
07:40Et puis surtout, il y a une chose que j'ai appris en politique
07:42et j'aurais fini,
07:43c'est quand c'est Nicolas Sarkozy qui est votre conseiller politique,
07:46en général ça ne va pas du tout.
07:47Pourquoi vous dites que c'est Nicolas Sarkozy ?
07:50Attendez, j'y reviendrai.
07:52Pardonnez-moi.
07:53Je ne voulais pas le citer.
07:56Je ne voulais pas le citer.
07:57Mais puisque vous l'avez cité...
07:58Vous êtes en train de défleurer tous les sujets.
07:59Non, je voulais parler de François Hollande.
08:01Vous parliez du mépris de Michel Barrier
08:03sur les gens qui ne regarderaient pas vraiment
08:06les gens d'en bas ou les gens modestes.
08:08Mais est-ce que j'aurais l'outrecuidance de vous rappeler
08:10que François Hollande parlait des sans-dents ?
08:13Il parlait des sans-dents.
08:15Vous savez comment ?
08:16Il parlait des sans-dents.
08:17Vous voyez, ça en forme de mépris.
08:18Je vous dis, vous avez le droit de ne pas aimer Hollande.
08:20Vous avez le droit de le critiquer.
08:21Je n'ai absolument pas dit ça.
08:23Je trouve qu'il est intelligent, plein d'humour.
08:25Mais dire que François Hollande est quelqu'un
08:27qui méprise les gens, ça ce n'est pas vrai.
08:29La preuve, sinon il n'aurait pas été réélu en Corrèze
08:31comme il a été réélu.
08:32Ce qui est intéressant, c'est que vous me parlez
08:34de François Hollande.
08:35On est en train de faire tous les sujets en un.
08:36Ça montre qu'évidemment, il y avait cette dévastatoire.
08:38Ça veut dire que vos questions sont bonnes.
08:40Vous parlez de François Hollande.
08:42Je ne vous liendrai jamais.
08:43Je ne vous liendrai jamais.
08:44Vous n'auriez tapé dans la main de la France insoumise
08:46pour un poste de député.
08:47Mais d'accord.
08:48Jamais vous ne serez allé à côté de Louis Boyard,
08:51M. Arnaud et consorts.
08:53Je vous ai dit qu'il y a une chose que je ne supporte pas,
08:55c'est le mensonge.
08:57Et la trahison.
08:58Et la trahison, encore moins.
08:59Ça m'a coûté cher.
09:00Mais c'est comme ça que je me suis comporté dans la vie.
09:03Et je continue.
09:04J'ai posé, y compris la question à François Hollande.
09:06J'ai dit, comment tu peux être candidat sur un programme
09:08qui est l'inverse de toi ?
09:09Lui, il m'explique que de toute manière,
09:11le programme, ce n'est pas important.
09:12Parce que ce qui est important, c'est la dynamique politique.
09:14C'est terrible ce que vous dites.
09:15C'est-à-dire que les électeurs votent pour des programmes
09:17et là, vous nous dites, François Hollande dit les programmes,
09:19ce n'est pas important.
09:20Vous êtes plus jeune que moi.
09:22Mais vous voulez que je vous raconte le nombre d'hommes politiques
09:24qui sont venus pour les temps ?
09:25Non, mais d'accord.
09:26Mais on ne pensait pas que la gauche était capable de Paris-Francfaitur.
09:29Malheureusement, la vie politique dans ces dernières années
09:33a souvent été cela.
09:34C'est-à-dire, je vous rappelle un candidat
09:36qui parlait de la fracture sociale.
09:38Ça, c'est Jacques Chirac.
09:39Voilà, je vous rappelle Nicolas Sarkozy
09:41qui fait une excellente campagne en 2007
09:43et qui tourne le doigt toute sa campagne après.
09:45Bon, demandez à Monsieur Guénon,
09:46il vous racontera mieux que moi tout ça.
09:47Essayons de revenir point par point sur ce qui s'est passé
09:49depuis maintenant 24 heures.
09:51Et même un peu plus tôt.
09:54Je vais revenir, et ce sera notre fil rouge,
09:56sur certaines déclarations de Michel Barnier
09:58avant qu'il soit, évidemment, Premier ministre.
10:008 décembre 2023, dans les colonnes du Figaro.
10:03Donc, on est six mois avant l'élection européenne.
10:05Voilà ce qu'il dit.
10:06La France est en état d'urgence.
10:08Les fractures sont profondes.
10:09Ainsi qu'un sentiment justifié d'injustice,
10:12d'abandon dans beaucoup de campagnes françaises
10:15et de quartiers urbains.
10:16Cet état d'urgence s'exprime dramatiquement
10:18par une montée insupportable de l'antisémitisme
10:21et de tous les racismes.
10:23Au moment où la situation justifierait
10:25une forme d'unité républicaine,
10:27de débat politique et d'une violence inédite.
10:30Est-ce que Michel Barnier pourrait être l'homme
10:34qui va rassembler l'homme du compromis ?
10:36Je ne sais pas si Julien Dray sera d'accord,
10:38mais le diagnostic est juste.
10:40Ce qu'il dit, Michel Barnier,
10:42n'importe quel homme politique doit pouvoir le dire.
10:44N'importe quel homme politique doit pouvoir le dire.
10:46Enfin, j'imagine.
10:47Ou alors, ils sont aveugles.
10:50Mais le diagnostic que fait Michel Barnier
10:53sur le racisme, l'antisémitisme, la violence,
10:56tout ça est complètement juste.
10:58Maintenant, ce qui me gêne un peu
11:00quand j'écoute Julien Dray depuis tout à l'heure...
11:02J'attends de voir sur le plan diplomatique.
11:06Alors, qui est un très pro-pro-européen.
11:08Sur le plan diplomatique, vous allez voir
11:10que le quai d'Orsay, là, va retrouver
11:12toutes ces lettres de noblesse,
11:14avec toutes ces turpitudes.
11:15Le quai d'Orsay, ce n'est pas rien
11:17dans la politique étrangère française.
11:19Ce qu'il faut quand même,
11:21même si ça a été long, même si c'est compliqué,
11:23même si le fiasco de la dissolution
11:25de l'Assemblée nationale a pesé,
11:27et à mon avis, rien ne sera plus jamais
11:29comme avant en matière politique
11:31depuis ce qui s'est passé depuis 50 jours.
11:33Quand même, quand j'entends Julien Dray
11:35qui ne laisse même pas l'ombre d'une chance
11:37à Michel Barnier d'essayer de développer,
11:39de former un gouvernement,
11:41et qu'il le condamne en disant
11:43ce type est un méprisant,
11:45donc il ne faut pas l'écouter, il faut le balayer,
11:47il faut le censurer tout de suite.
11:49Moi, je ne comprends pas Julien Dray.
11:51Je veux bien vous la jouer, bon camarade,
11:53en disant que je souhaite bonne chance.
11:55Non, non, mais pas obligatoire.
11:57Vous n'êtes pas obligé de commencer en disant
11:59qu'il est méprisant.
12:01Il va me surprendre, et je serai moi,
12:03vous le connaissez, si je me suis trompé,
12:05je serai le premier à venir vous dire
12:07je me suis trompé.
12:09Je me suis trompé, il va me surprendre, etc.
12:11Je le connais, pas bien,
12:13ce n'est pas la personne
12:15avec qui je vais aller passer une soirée,
12:17pour être clair.
12:19Une soirée,
12:21où on se comprenne bien,
12:23humainement parlant.
12:25Je l'ai vu,
12:27je l'ai confronté dans quelques débats,
12:29j'ai même vu la manière qu'il avait,
12:31souvent très méprisante,
12:33parce que je n'avais pas fait mes classes comme lui.
12:35Bon, ce n'est pas grave,
12:37j'ai l'habitude d'être...
12:39Je veux bien, si vous voulez,
12:41je vais faire cet exercice.
12:43Bonne chance M. Barnier,
12:45j'espère que pour la France, ça sera formidable.
12:47Parlons justement de cet aspect,
12:49parce qu'il y a eu une première polémique
12:51autour de Michel Barnier,
12:53on parlera des gens d'en bas dans un instant,
12:55même si vous l'avez déjà un peu abordé.
12:57Mais avant cela, il y a quand même eu un effet de surprise.
12:59Certains y ont vu
13:01un Michel Barnier qui remettait les pendules
13:03à l'heure de son
13:05cadet de 38 ans,
13:07à savoir Gabriel Attal.
13:11Et d'autres y ont vu, effectivement,
13:13une séquence un peu heurtante, en se disant
13:15c'est le vieux singe
13:17qui apprend
13:19à faire la grimace aux petits enfants
13:21qui partent du perron de Matignon.
13:23On voit la séquence, c'est au tout début
13:25de ses premiers mots en tant que
13:27Premier ministre, alors s'il dit
13:29j'ai bien aimé vos conseils, Gabriel Attal.
13:31J'ai bien aimé.
13:33J'ai bien aimé,
13:35cher Gabriel, la manière dont vous avez
13:37remercié ces équipes,
13:39les membres de votre gouvernement.
13:41J'ai bien aimé la manière dont
13:43vous m'avez donné des...
13:45non pas des leçons...
13:51Enfin, les enseignements,
13:53même si ça n'a duré que huit mois,
13:55que l'on apprend
13:57quand on est Premier ministre.
13:59C'est très utile.
14:01J'ai bien aimé aussi la manière dont vous m'avez dit
14:03que mon bureau...
14:07Je l'ai trouvé un peu vide tout à l'heure.
14:09Mais j'ai compris qu'il y avait
14:11des tas de projets de loi en suspens
14:13qui n'avaient pas pu être menés
14:15à bien. Vous me permettrez,
14:17bien sûr je vais les reprendre, il y en a plusieurs
14:19auxquels je tiens d'ailleurs,
14:21peut-être d'ajouter
14:23ma propre valeur ajoutée.
14:27On a parlé de l'expérience, etc.
14:29Est-ce qu'il vient, en quelque sorte,
14:31de dire, et je traduis peut-être vulgairement
14:33et grossièrement, que Gabriel Attal
14:35a été un Premier ministre
14:37si éphémère qu'on ne retiendra pas
14:39grand-chose ? Donc il faut peut-être éviter
14:41de faire des leçons à celui qui arrive.
14:43Non, je crois pas. Je crois qu'il marque son territoire d'entrée.
14:45Vous voyez bien qu'il y a deux styles
14:47complètement différents. Alors peut-être que
14:49Julien Drey trouvera que c'est une vieille France.
14:51Mais il y a deux styles complètement différents.
14:53Pourquoi je n'aurais pas adressé pour la vieille France ?
14:55Il n'a pas émis ma comparaison, Julien Drey, parce que
14:57c'est un peu un Premier
14:59ministre Youtuber face à un Premier ministre
15:01de la Pléiade. Non, c'était juste pour dire que
15:03vous voyez, il y a beaucoup de gens qui ne savent
15:05pas du tout ce que va faire Michel Barnier,
15:07qui sont de droite ou du centre, et qui disent
15:09ah, il incarne quelque chose
15:11qu'on n'avait pas vu depuis longtemps. La stature,
15:13le verbe.
15:15Vous le savez,
15:17Julien Drey, ça compte aussi
15:19beaucoup la forme en politique, puisque d'après
15:21ce que vous nous expliquiez, il ne faut pas croire trop au programme.
15:23Mais voyez...
15:25Ce que je veux dire,
15:27c'est que c'est
15:29deux styles totalement différents.
15:31Gabriel Attal, il l'a joué
15:33jeune cavalier fou,
15:35montant, chargeant le sabre au clair.
15:37Et d'une certaine manière,
15:39ça va encore moins plaire à Julien Drey,
15:41Barnier, il veut incarner une sorte de force
15:43tranquille. Il veut incarner une sorte de
15:45force tranquille. Le verbe,
15:47il est mesuré, il est ciselé.
15:49Alors peut-être que Julien va trouver ça méprisant.
15:51Mais il y a beaucoup de gens qui ont dit
15:53ah, enfin, une France politique de retour.
15:55On croyait que ça n'existait plus.
15:57Moi, si vous voulez,
15:59j'ai vécu cette séquence
16:01en étant mal à l'aise
16:03sur le plan républicain.
16:05Parce que quand un Premier ministre s'en va,
16:07on respecte son travail. On ne le méprise pas.
16:09Et on ne vient pas lui donner des leçons en disant
16:11excusez-moi l'expression petit con,
16:13tu ne vas pas me la faire à moi.
16:15On ne fait pas ça. Déjà, dans la forme,
16:17on ne fait pas ça.
16:19Mais vous avez vu ce qui s'est passé ?
16:21Pourquoi est-ce que Barnier dit ça ?
16:23Parce que Attal lui dit pendant 20 minutes
16:25qu'il a laissé plein de dossiers qu'il devra traiter
16:27lui, nouveau Premier ministre. Vous trouvez que ce n'est pas méprisant
16:29quand vous avez un Premier ministre qui arrive ?
16:31Vous avez été voir les bureaux
16:33que laissait M. Barnier quand il s'en allait,
16:35ils n'étaient pas vides. Il n'avait pas emmené les dossiers avec lui ?
16:37Il avait tout laissé en place avec les notes et tout ?
16:39Mais non, mais ce n'est pas ça que je dis.
16:41Je dis, vous trouvez ça méprisant
16:43que Barnier réagisse comme ça,
16:45mais Attal, dans son discours, dit
16:47mon cher Michel, je vous ai laissé quelques petits devoirs
16:49de vacances. Ça aussi, c'est du mépris.
16:51Je pense que cette séquence était préparée.
16:53Ce n'est pas du tout spontané,
16:55ce n'est pas de l'humour qu'il a eu comme ça, etc.
16:57Elle était préparée parce qu'on lui avait
16:59conseillé de prendre justement
17:01cette stature et de faire
17:03la leçon aux petits jeunes fous
17:05excités, etc., en montrant qu'eux
17:07ont l'impression, le reste, de la politique.
17:09Parce qu'il faut parler politique.
17:11Ce dont on parle pour l'instant, c'est que de la forme.
17:13La vérité,
17:15c'est que le maître du jeu
17:17désormais, c'est le Front National.
17:19Et qu'il est dans les mains du Front National.
17:21Et d'ailleurs,
17:23son directeur de communication
17:25porte un nom désormais, il s'appelle Sébastien Chenu.
17:27C'est très intéressant.
17:29C'est marrant parce qu'il y a eu,
17:31j'imagine, plusieurs millions de téléspectateurs
17:33devant et donc il y a plusieurs millions d'avis
17:35sur cette séquence.
17:37Certains n'y ont pas vu une séquence préparée
17:39d'autant qu'il avait préparé un discours.
17:41En général, vous savez, en communication.
17:43Je vais vous donner un petit exemple.
17:45J'ai pas vu ça
17:47comme quelque chose de préparé.
17:49C'est Jacques Pilan qui me l'avait expliqué quand j'étais jeune.
17:51Ce que vous pensez être le moins
17:53préparé du tout est le plus préparé.
17:55Je vais vous donner un exemple. Si vous pensez
17:57que François Mitterrand, quand il discute avec
17:59Yves Mourouji, a spontanément
18:01trouvé le terme câblé,
18:03et que vous dites, ah non, ça avait été préparé
18:05longtemps en avance. C'est toujours comme ça.
18:07Mais c'est pas grave.
18:09Et par ailleurs,
18:11il n'y a rien à reprocher à quelqu'un
18:13qui prépare les choses.
18:15Qu'est-ce que vous retenez de Gabriel Attal à Matignon ?
18:17J'ai pas soutenu Gabriel Attal.
18:19Qu'est-ce qu'on doit retenir de
18:21Gabriel Attal à Matignon ?
18:23Je ne suis pas là pour défendre Gabriel Attal.
18:25Je suis là pour vous dire qu'il y a des formes
18:27de respect auxquelles je tiens.
18:29Vous avez compris
18:31qui je suis. Je suis un homme qui aime la vérité.
18:33Je sais que des fois, c'est pas facile à dire,
18:35mais il faut toujours dire la vérité.
18:37Et je suis un homme qui aime le respect des autres.
18:39C'est une question cardinale pour moi.
18:41Et je l'ai appris à mes propres dépens
18:43parce qu'il est vrai que quand j'ai été jeune,
18:45j'ai parfois manqué de respect.
18:47Parlons justement du fond,
18:49et vous abordez un nouveau sujet, à savoir
18:51qui mène la danse, qui donne
18:53le tempo désormais ?
18:55Derrière la nomination de Michel Barnier,
18:57il y a peut-être l'ombre de Nicolas Sarkozy.
18:59Son interview la semaine dernière
19:01sur les colonnes du Figaro a peut-être été un tournant.
19:03Je rappelle aux téléspectateurs qu'il expliquait
19:05que la France penchait à droite,
19:07donc d'avoir un Premier ministre de gauche
19:09n'avait aucun sens et qu'il fallait que
19:11les LR mettent les mains dans le cambouis.
19:13Ces choses faites sept jours plus tard.
19:15Il y a aussi peut-être
19:17l'ombre du Rassemblement National.
19:19Et il y a peut-être l'ombre du Rassemblement National
19:21puisque le RN
19:23ne voulait absolument pas de Xavier Bertrand.
19:25Elle l'avait dit ouvertement en disant
19:27il y aura motion de censure si c'est Xavier Bertrand à Matignon.
19:29Écoutez Michel Barnier parce qu'il y a une petite séquence
19:31qui est intéressante là aussi
19:33dans ses premiers mots sur le perron de Matignon.
19:35Il dit il faut respecter tout le monde.
19:37Il faut parler avec tout le monde.
19:39J'ai bien dit tout le monde.
19:41Il faudra enfin
19:43beaucoup d'écoute,
19:45beaucoup de respect,
19:47d'abord du respect
19:49entre le gouvernement
19:51et le Parlement,
19:53du respect à l'égard
19:55de toutes les forces politiques,
19:57bien toutes les forces politiques
19:59qui y sont représentées
20:01et je vais m'y atteler dès ce soir,
20:03du respect aussi
20:05vis-à-vis des partenaires sociaux,
20:07des partenaires économiques
20:09et puis
20:11vis-à-vis des élus locaux
20:13qui font partie de ce tissu républicain
20:15qui est à notre honneur
20:17et à leur honneur
20:19sur le terrain.
20:21On a parlé de la forme au fond.
20:23Est-ce que c'est le RN qui désormais mène là-dedans ?
20:25C'est très clair
20:27ce qui s'est passé.
20:29Ça peut être considéré comme affligeant
20:31mais il y a 11 millions d'électeurs
20:33qui ont voté pour des candidats RN
20:35mais ce qui est vrai,
20:37le RN a été le faiseur de roi
20:39de Michel Barnier
20:41à Matignon.
20:43Maintenant ce qui est important
20:45dans ce que dit Barnier aussi,
20:47c'est la première fois depuis très longtemps
20:49que j'entends parler de partenaires sociaux
20:51et non plus de corps constitué.
20:53Julien Dray
20:55laisse sa chance aux produits.
20:57Ne haussez pas le sourcil.
20:59Je ne fais pas d'une naïveté confondante.
21:01Vous êtes un bon client.
21:03Même Amazon
21:05ils vont vous embaucher.
21:07Elliot nous demande d'analyser les mots.
21:09Les mots ont leur importance.
21:11Partenaires sociaux, ce n'est pas corps constitué.
21:13Là, il y a plein de sujets qui sont sur la table.
21:15Maintenant, vous savez le fonds
21:17et moi je ne le sais pas.
21:19Peut-être que Julien Dray le sait.
21:21Est-ce que Michel Barnier s'est engagé
21:23auprès d'Emmanuel Macron à ne pas revenir
21:25sur la réforme des retraites par exemple ?
21:27C'est un sujet.
21:29Est-ce que Michel Barnier s'est engagé
21:31à ne pas augmenter
21:33le salaire minimum ?
21:35C'est un sujet.
21:37Macron a un Premier ministre
21:39qu'il espère pouvoir driver
21:41même si officiellement l'Élysée a dit
21:43on laisse faire, on ne s'occupe plus de rien.
21:45En réalité, c'est sur ces sujets essentiels
21:47qu'il faudrait savoir.
21:49La position de Julien Dray,
21:51je la comprends un peu mieux au fur et à mesure
21:53que je l'entends depuis tout à l'heure sur Barnier,
21:55c'est qu'en fait la gauche est vexée.
21:57Mais on parlera de la gauche
21:59après la publicité.
22:01Il y a une sorte d'aigreur
22:03et je la comprends.
22:05Il y a une chose
22:07que simplement vous parlez de respect.
22:09Puisqu'on dit de respect, le premier respect
22:11qu'on doit c'est aux électrices et aux électeurs.
22:13Au deuxième tour, les électrices et les électeurs
22:15par-delà des différences majeures
22:17ils ont dit quelque chose
22:19par rapport au RN.
22:21Ils ont dit nous ne voulons pas
22:23qu'il gouverne le pays. C'est incontestable.
22:25Par-delà des différences majeures.
22:27D'ailleurs, même le RN
22:29lui-même a été surpris.
22:31Il ne s'attendait pas à ça, rappelez-vous.
22:33Donc le respect qu'on doit à ces millions de gens
22:35qui ont parfois transgressé
22:37des convictions très profondes,
22:39qui ont voté pour des gens
22:41qui franchement ça ne leur plaisait pas forcément.
22:43Là, on leur fait un bras d'honneur.
22:45Parce que c'est le RN.
22:47C'est le RN qui va mener.
22:49Mais ça va être intéressant, vous savez pourquoi ?
22:51Parce que le caractère populaire du RN,
22:53ce rassemblement qui nous dit
22:55qu'il défend les vraies françaises,
22:57les vrais français,
22:59qu'il est social.
23:01La première question qu'on lui posait
23:03est-ce qu'il va accepter ou non la réforme des retraites ?
23:05Est-ce qu'il va déposer une motion de censure
23:07sur la réforme des retraites ?
23:09Parce que si il ne le fait pas ça,
23:11il a donc trahi la parole
23:13qu'il a prise devant le peuple
23:15en déposant une motion de censure à l'époque
23:17contre la réforme des retraites.
23:19Et en annonçant qu'il renverserait
23:21et que si lui il gagnait, il reviendrait.
23:23Donc le premier rendez-vous il va être là.
23:25Et moi je connais à peu près la réponse.
23:27Quand j'ai entendu Sébastien Chenu ce matin,
23:29j'ai compris qu'elle avait été la réponse.
23:31Vous parlez des électeurs, je rappelle que
23:3311 millions de français ont déposé un bulletin RN dans l'urne
23:35et que ces 11 millions de français n'ont pas été écoutés,
23:37balayés depuis le 7 juillet dernier.
23:39Non, Eliott, je m'excuse.
23:41Vous avez raison et il ne faut pas mépriser.
23:43Mais après, dans une démocratie,
23:45il y a des choses qui se passent
23:47et la chose importante
23:49du deuxième tour de ces élections,
23:51c'est certes 11 millions, mais c'est aussi
23:53des millions de gens qui sont vus voter en disant
23:55qu'on ne veut pas prendre le risque
23:57que le RN dirige la France.
23:59Et résultat, il n'y a pas de majorité absolue.
24:01Il fallait trouver des compromis.
24:03D'accord, mais ça c'est un autre débat.
24:05C'est le débat
24:07qu'on peut avoir sur
24:09est-ce que la gauche a fait
24:11une énorme bêtise ?
24:13Je suis d'accord avec Karim Bouamram
24:15qui a fait une formidable déclaration
24:17en disant qu'on aurait pu avoir 50%,
24:19on a 0%.
24:21Je sens que vous avez envie de parler de la gauche.
24:23Vous avez eu une formule assez intéressante.
24:25Éric Revel,
24:27vous avez dit, on me dit souvent,
24:29qu'on a en France la droite la plus bête du monde.
24:31Est-ce qu'on a la gauche la plus bête du monde ?
24:33Ce sera la question juste après la publicité.
24:35A tout de suite.
24:39Un peu plus de 19h30 sur CNews,
24:41on poursuit le face-à-face
24:43avec Éric Revel
24:45et Julien Dray.
24:47On a parlé de Michel Barnier
24:49dans la première partie.
24:51La gauche qui crie au scandale
24:53démocratique.
24:55La droite qui respire en disant
24:57on a évité d'avoir l'extrême-gauche au pouvoir.
24:59Lucie Casté, la candidate NFP,
25:01ne sera pas la nouvelle pensionnaire
25:03de Matignon. Procédure de destitution.
25:05Manifestation demain
25:07et tournée des médias ce matin.
25:09Quelques florillages de déclarations
25:11ce matin du côté de l'extrême-gauche.
25:13Je crois que tout le monde a compris
25:15que c'est de la faute du président de la République
25:17qui a décidé de s'asseoir sur le résultat des élections législatives.
25:19Un homme de droite s'amène des politiques de droite.
25:21C'est quand même un peu piquant,
25:23presque baroque. Il y a eu une élection législative
25:25qui a eu lieu. Il y a un bloc cohérent
25:27qui s'est présenté devant les électeurs
25:29qui est arrivé en tête, c'est le nouveau Front Populaire.
25:31Il fait un choix d'aller choisir
25:33quelqu'un qui est lié au groupe qui fait 6%
25:35et qui est quasiment des plus petits groupes.
25:37Avouez que là, ça devient caricatural
25:39d'aller chercher ce qu'il y a
25:41de plus rejeté,
25:43si je puis dire, par les électeurs
25:45ou le moins soutenu.
25:47Je suis très en colère, comme je pense
25:49des millions d'électeurs français
25:51qui, je crois, se sentent trahis
25:53par la décision du président de la République.
25:55On a attendu 59 jours
25:57pour que le président de la République
25:59désigne Michel Barnier Premier ministre.
26:01Tout ça pour ça.
26:03Le nouveau Front Populaire a-t-il raison
26:05de crier au scandale démocratique ?
26:07Je rappelle
26:09qu'il n'y a aucune
26:11décision constitutionnelle
26:13qui oblige le président de la République
26:15à prendre comme Premier ministre
26:17un représentant du groupe
26:19qui est arrivé en tête à l'Assemblée Nationale.
26:21Mais il y a un esprit républicain.
26:23Là, pour le coup,
26:25et je me suis même exprimé
26:27sur les réseaux sociaux là-dessus,
26:29je pense qu'en revanche,
26:31si ça avait été avec beaucoup de cynisme,
26:33le président de la République aurait dû
26:35nommer un leader du NFP.
26:37Il aurait dû nommer un leader du NFP,
26:39me semble-t-il.
26:41Après, on me dit extrêmement dangereux.
26:43Ils auraient pris 3-4 décrets.
26:45Pourquoi il aurait dû nommer quelqu'un d'une NFP ?
26:47Parce que le NFP
26:49a eu le plus de députés
26:51à l'Assemblée Nationale.
26:53Et donc vous faites ça avec 190 députés ?
26:55Non, ce n'est pas ça que je dis.
26:57De manière cynique, en les nommant,
26:59c'est Machiavel et non Emmanuel Macron.
27:01Le machiavélisme cher aux Mitterrandiens, oui.
27:03Et ils ne sautaient qu'un jour après,
27:05trois semaines après.
27:07Mais pardonnez-moi, quand Alexis Corbière,
27:09il ne manque pas d'air dans ses déclarations,
27:11il dit « nous appartenons à un groupe cohérent ».
27:13Ben non, M. Corbière, pas du tout.
27:15Est-ce qu'il y a vraiment
27:17beaucoup d'intersections communes entre un député
27:19éléphiste, tel qu'on en voit certains
27:21et leurs déclarations, et un député
27:23socialiste républicain ?
27:25Ben non, ce n'est pas du tout un groupe cohérent.
27:27Il lui-même a été, si je n'abuse,
27:29purgé du groupe LFI.
27:31Depuis qu'il n'est plus à LFI, Alexis Corbière,
27:33il a un ton beaucoup plus mesuré.
27:35Ça dépend. Écoutez-le quand il parle de ses news
27:37et vous verrez qu'il retrouvera sa radicalité.
27:39Là, il est calme.
27:41Maintenant, pardon, je vais redire
27:43à Julien Dray, mais si Bernard Cazeneuve
27:45aujourd'hui n'est pas à Matignon,
27:47il faut que la gauche
27:49s'en prenne à elle-même, Julien Dray.
27:51Et c'est ce que pense justement Anne Hidalgo.
27:53On aurait pu avoir un Premier ministre de gauche
27:55répondant au vote des Français.
27:57Il y avait un nom, c'était Bernard Cazeneuve.
27:59Et c'est mon parti, l'EPS,
28:01qui a empêché sa nomination.
28:03Comment on a pu, à ce point,
28:05passer à côté de l'histoire ?
28:07Anne Hidalgo, elle ne tape pas comme vous
28:09sur Emmanuel Macron en disant
28:11qu'il a menti. Elle dit que c'est le Parti
28:13socialiste qui s'est planté.
28:15Je pense que si vous l'invitez et qu'elle vient,
28:17elle aura des propos
28:19sur Emmanuel Macron.
28:21Elle est en train de se baigner dans la Seine.
28:23Excusez-moi, vous pouvez vous foutre de sa gueule.
28:25Ah non, mais jamais, je me permettrais.
28:27Je pense qu'elle est en train de faire tomber.
28:29Dans ces cas-là, il vaut mieux faire un monde honorable
28:31par rapport à d'autres qui nous annonçaient des catastrophes
28:33qui ne sont pas arrivées sur les JO.
28:35Sur les questions sécuritaires, c'est aussi Gérald Darmanin.
28:37On ne va pas tout lui enlever.
28:39La vérité, c'est aussi de constater
28:41qu'on a annoncé pique-pente sur ces JO,
28:43qu'elle les a quand même réussies,
28:45elle et d'autres.
28:47Vous avez entièrement raison. C'est une grande réussite,
28:49les Jeux olympiques et paralympiques.
28:51C'est quand même plutôt bien pour le pays
28:53et pour la capitale.
28:55Ça, c'est la première chose. Deuxièmement,
28:57après ce qu'elle dit, moi je signe des deux mains.
28:59Elle a raison. Oui, c'est vrai.
29:01Je pense que, mais je l'ai dit ici,
29:03je pense qu'il fallait faire un compromis
29:05et dans ce compromis,
29:07on ne pouvait pas faire ce que demandait Mélenchon,
29:09c'est-à-dire mon programme, tout programme,
29:11rien que mon programme,
29:13parce qu'il y a une vieille phrase de Karl Marx
29:15qui dit un pas en avant
29:17vaut mieux que mille programmes.
29:19Le marxisme revient en force.
29:21Oui, mais il y a quand même aussi un pas en avant
29:23vaut mieux que mille programmes.
29:25Ça veut dire qu'il va aller mieux préserver.
29:27Moi, vous savez, quand on fait de la politique,
29:29il y a deux solutions.
29:31Soit on en fait pour faire carrière et pour briller,
29:33pour faire des manifs, pour demander des drapeaux rouges
29:35et se faire plaisir.
29:37Soit on l'a fait pour être utile
29:39pour ceux qu'on veut représenter.
29:41Et utile, ça voulait dire que quand on peut prendre un peu,
29:43et bien on le prend,
29:45parce que ça sert.
29:47Là, on est passé de 100% à 0%.
29:49Donc pour moi,
29:51je pense que c'est
29:53vraiment une faute majeure
29:55qui a été commise.
29:57Mais par qui, Julien?
29:59Mais par Mélenchon et ses copains.
30:01Ah, c'est seulement Jean-Luc Mélenchon.
30:03Non, attendez, si vous voulez que je vous dise que la direction du Parti socialiste
30:05a fait n'importe quoi et qu'elle s'est liée,
30:07mais on le sait depuis le début,
30:09j'ai ici dit qu'ils faisaient n'importe quoi,
30:11qu'ils ont raté, après l'élection européenne,
30:13la possibilité d'exister,
30:15qu'ils avaient créé, etc.
30:17Il n'y a aucun problème.
30:19Mais si vous voulez, je me permets de faire cette remarque et j'arrêterai là.
30:21Finalement, le meilleur allié
30:23de M. Macron, c'est M. Mélenchon.
30:25Parce que M. Mélenchon,
30:27il ne voulait surtout pas qu'il y ait un gouvernement de gauche.
30:29Parce que lui, ce qu'il veut, c'est le chaos,
30:31donc il veut les manifs.
30:33Et ce que veut M. Macron, c'est ça.
30:35Il veut pousser à l'affrontement.
30:37Parce qu'il pense qu'il va gagner cet affrontement.
30:39Parce qu'il pense que la rue
30:41ne pourra pas l'emporter.
30:43C'est ça qui joue. Et en ce sens-là, c'est extrêmement dangereux.
30:45Vous avez cette sensation,
30:47Éric Revelle, qu'Emmanuel Macron
30:49souffle sur les braises,
30:51lui aussi attend la confrontation.
30:53Non, mais que Mélenchon
30:55soit un allié objectif de Macron,
30:57oui, je suis assez d'accord.
30:59Oui, c'est assez vrai.
31:01Vous savez, le problème de gouverner, c'est que quand vous avez fait
31:03des promesses électorales,
31:05il faut les tenir ensuite, surtout quand vous avez une présidentielle
31:07dans la foulée. Donc effectivement,
31:09si la gauche était arrivée au pouvoir,
31:11bon courage pour mettre en place
31:13tout le programme, rien que le programme.
31:15L'économie française est déjà dans une situation
31:17pitoyable. Là, on aurait
31:19plongé. D'ailleurs, on a connu ça avec la gauche, je vous rappelle.
31:21François Mitterrand, il fait une politique
31:23de gauche pendant deux ans. Sur 14 ans,
31:25il fait deux ans de politique de gauche. C'est tout.
31:2780, 83. A partir de 83,
31:29on change de Premier ministre à gauche
31:31et on fait plutôt
31:33une politique économique libérale.
31:35De droite, vous voyez. Donc, la gauche
31:37a déjà été aux affaires. Donc, Mélenchon, il serait arrivé là
31:39avec un gouvernement. Mais en fait, il était
31:41planté pour 2027 parce que les gens auraient très
31:43bien vu qu'au-delà des promesses,
31:45des mots d'ordre,
31:47etc., il y avait très peu de choses qui se réalisaient.
31:49Donc oui, sur le point de départ, Mélenchon,
31:51il n'a pas intérêt à gouverner aujourd'hui.
31:53Donc oui, la gauche
31:55aujourd'hui a fait capoter l'initiative
31:57Bernard Cazeneuve et elle ne peut
31:59s'en prendre qu'à elle-même.
32:01Donc, quand j'entends les cris d'orfraie qui
32:03« Oui, on nous vole l'élection,
32:05on aurait dû... » Mes chers amis à gauche,
32:07vous auriez dû vous entendre. Pour désigner
32:09un candidat, vous avez mis 3 semaines.
32:11Vous avez mis 3 semaines pour désigner
32:13Lucie Castex.
32:15Moi, je trouve que cette dame est honorable. Il n'y a pas de
32:17problème. Mais vous trouvez que c'était un leader
32:19politique pour la gauche ?
32:21La réalité,
32:23il faut faire tous les reproches,
32:25Emmanuel Macron avait la possibilité
32:27et il avait eu
32:29bien des messages dans ce sens-là.
32:31Je ne trahis aucun secret.
32:33Bien des messages. Il avait la possibilité
32:35de dire « Je ne suis pas le front
32:37populaire sur tout ça, etc. »
32:39Mais il y a une sensibilité de gauche qui s'est exprimée dans cette élection.
32:41Donc, je prends une personnalité
32:43raisonnable, peut-être,
32:45mais plutôt de gauche. Et donc, je prends M.
32:47Cazeneuve.
32:49Il allait être censuré par vos amis du PS ?
32:51J'aurais aimé.
32:53Vous lisez mes tweets ?
32:55Vous avez vu le tweet que j'ai fait ?
32:57J'ai dit « J'attends de voir à l'Assemblée nationale
32:59les députés socialistes
33:01venir censurer. »
33:03D'ailleurs, parfois, je remarque
33:05que sur Twitter, vous les supprimez, vous les repostez.
33:07Oui, parce que des fois, comme je tape au 8,
33:09je fais des fautes.
33:11Bon, avançons. Parlons maintenant du fond.
33:13Parlons du fond.
33:15On a beaucoup parlé des questions d'immigration dans cette émission
33:17avec vous, Julien Dray. Et souvent,
33:19par exemple, sur la question migratoire, vous avez dit « Il faut une politique
33:21des quotas. » Vous savez qui est d'accord avec vous ?
33:23Michel Barnier.
33:25Il l'avait défendu en 2021.
33:27Le seul problème, c'est que quand il était commissaire européen,
33:29il ne savait pas ce que c'était que les quotas.
33:31Il est donc candidat à la primaire LR pour la présidentielle.
33:33C'est toujours intéressant de voir
33:35ce que pouvaient dire des
33:37personnalités politiques qui sont désormais
33:39à la manœuvre.
33:41On est le 25 novembre 2021.
33:43Il accorde un entretien à Valeurs Actuelles.
33:45Et voilà ce que dit Michel Barnier.
33:47Donc, il l'est pour la politique des quotas.
33:49Ensuite, il dit « Je suis le seul à présenter un projet global
33:51cohérent en indiquant précisément ce que je veux faire.
33:53Suppression des régularisations
33:55des clandestins. Suppression
33:57de l'immigration sociale. Réduction massive
33:59du regroupement familial. Réforme
34:01de l'asile. Toutes ces décisions pourront s'appliquer
34:03précisément parce qu'elles seront protégées par le
34:05bouclier constitutionnel qui sera proposé
34:07aux Français dès septembre
34:092022 par référendum.
34:11Le moratoire correspondant
34:13tant dont nous aurons besoin pour négocier
34:15au plan européen une vraie politique de l'immigration
34:17qui n'existe pas et pour
34:19revoir les accords bilatéraux avec
34:21les pays d'origine, en Afrique notamment.
34:23Est-ce que vous attendez que Michel Barnier,
34:25celui de 2021,
34:27soit le même
34:29qui est désormais à Matignon et qu'il applique
34:31ce souhait ?
34:33Ce que vous dites en creux, Eliott, c'est
34:35quand Michel Barnier annonce ça pour la primaire
34:37LR,
34:39s'il a des convictions, il a dû les
34:41emporter avec lui à Matignon.
34:43Mais je vais vous faire remarquer une chose, c'est que dans une primaire
34:45quel que soit le parti politique,
34:47vous êtes dans un sillon.
34:49Vous incarnez quelque chose
34:51que vos concurrents n'incarnent pas. Vous vous souvenez
34:53de la primaire ? Vous avez
34:55Xavier Bertrand qui incarne plutôt une droite sociale.
34:57Non mais c'est important
34:59ce que je vous dis.
35:01Julien Drey, opine du chef.
35:03Mais attendez, je termine
35:05mon raisonnement, ça veut dire quoi ? Je ne sais pas
35:07si Barnier va imposer un moratoire
35:09de l'immigration qui est un vrai sujet
35:11dans ce pays. Mais ce que je veux vous dire
35:13c'est que ne vous trompez pas. Quand vous êtes
35:15dans une primaire, vous incarnez
35:17ce que les autres n'incarnent pas pour avoir
35:19une chance de l'emporter. Ce qui n'a pas été le cas de Michel Barnier.
35:21Julien Drey, enfin je ne sais pas, vous avez plus
35:23Je me permets de faire une petite parenthèse
35:25parce que vous êtes très nombreux sur les réseaux sociaux.
35:27Juste petite parenthèse.
35:29Vous allez avoir la parole puisque vous aviez
35:31dit, j'attends de voir ce qu'ils vont faire sur la réforme
35:33des retraites, le Rassemblement National.
35:35Je rappelle que le 31 octobre, les députés RN
35:37proposeront l'abrogation de la réforme des retraites
35:39et ils verront justement si le NFP
35:41fait passer l'intérêt des Français avant ces postures
35:43politiciennes. C'était une déclaration de Laurent Jacobelli.
35:45Bon, on va voir. Si vous voulez
35:47moi, je veux bien
35:49la primaire, je suis absolument d'accord avec ce que dirait
35:51je connais à peu près, il fallait qu'il se fasse
35:53un créneau, il a pris ce créneau-là parce que
35:55je ne crois pas une seule seconde que tout ça va donner
35:57lieu à des décisions aussi importantes
35:59qu'il l'annonce, parce qu'il y a autre chose.
36:01C'est ça la vérité qui me pose problème.
36:03M. Barnier, c'est l'incarnation
36:05totale de la technocratie
36:07bruxelloise. C'est l'homme
36:09de Bruxelles. Et là-dessus
36:11vous pouvez monter, descendre, c'est
36:13l'homme de Bruxelles, c'est donc l'homme
36:15qui va, parce que c'est ça qui va se passer,
36:17qui va dans les semaines à venir
36:19appliquer une politique d'austérité
36:21terrible pour obéir à la Banque
36:23Centrale Européenne et réduire les déficits.
36:25C'est ça son travail.
36:27Un dernier mot, et on en a parlé en début
36:29d'émission, vous savez, alors c'est peut-être
36:31certains y voient une fausse polémique
36:33d'autres y voient un premier couac
36:35dans ce discours, il a parlé
36:37des gens d'en bas. Avant de vous
36:39le faire écouter, voilà ce qu'il avait dit
36:41en 2021 dans les colonnes du Point
36:43Nicolas Sarkozy a été un
36:45hyper-président, François Hollande un président normal
36:47Emmanuel Macron, Jupiter, quel chef d'Etat
36:49seriez-vous ? Parce qu'il était candidat à la présidentielle.
36:51Je vais être le président de la réconciliation des Français.
36:53Le président sortant a dit
36:55beaucoup de choses qu'il n'aurait pas dû dire.
36:57Les gens qui ne sont rien, les premiers
36:59de cordée, les illettrés, vous
37:01n'entendrez jamais dire ça.
37:03Vous ne m'entendrez jamais dire ça.
37:05Écoutez, c'était hier.
37:07Le gouvernement n'aura pas
37:09la prétention de croire que
37:11la science infuse vient seulement
37:13de lui. J'ai appris
37:15dans ma longue vie publique
37:17que les bonnes idées venaient
37:19de partout, d'ailleurs. Souvent des gens
37:21les plus modestes, les plus simples.
37:23Quand on prend le soin de les écouter.
37:25J'ai bien
37:27des exemples en tête de progrès
37:29petits ou grands qui ont été
37:31accomplis grâce
37:33à des idées, de bonnes idées,
37:35de bonnes solutions apportées
37:37par les gens d'en bas
37:39qu'il faut respecter.
37:41Les gens d'en bas,
37:43est-ce que ça vous a choqué,
37:45Julien Dray ?
37:47Est-ce que vous y voyez la même déclaration
37:49des gens qui ne sont rien ?
37:51Ou les premiers de cordée ?
37:53J'écoute simplement ce qu'il dit.
37:55Moi, vous ne m'entendrez jamais parler des gens d'en bas.
37:57Jamais.
37:59Si je le fais, vous aurez le droit de me mettre une baffe.
38:01Vous aurez le droit.
38:03Mais jamais vous ne m'entendrez...
38:05C'est une expression qui caractérise
38:07beaucoup de choses sur la manière
38:09dont on considère la réalité.
38:11Toute l'expression.
38:13Les gens...
38:15Les petites gens...
38:17Il y a des grands, des petits ?
38:19C'est qui les grands et les petits ?
38:21Éric ?
38:23C'est une expression maladroite.
38:25Votre démonstration est lumineuse.
38:27Elle est terrible.
38:29Je pense surtout que
38:31Michel Barnier...
38:33Est-ce que c'est plus choquant de parler des gens modestes ?
38:35Non, ce n'est pas choquant.
38:37Les gens modestes, ce n'est pas pareil que les gens d'en bas.
38:39C'est une réalité.
38:41Les gens d'en bas, ça veut dire une hiérarchie.
38:43Je vous regarde du haut.
38:45Ce que je pense, c'est qu'il a voulu
38:47continuer à développer son analyse.
38:49C'est-à-dire par rapport aux autres, aux macronistes.
38:51Moi, je ne suis pas dans une écoute verticale.
38:53Mais je vais m'occuper
38:55d'écouter tout le monde de manière horizontale.
38:57Il a essayé de développer.
38:59Il n'a pas trouvé peut-être d'autres synonymes à modestes.
39:01Il a passé 20 ans au conseil régional.
39:03Il connaît les élus locaux pendant des dizaines d'années.
39:05Vous avez raison.
39:07D'accord, mais dans ces cas-là, on ne dit pas les gens d'en bas.
39:09On dit les gens modestes.
39:11C'est ce qu'il dit au début.
39:13Vous savez comme moi.
39:15Ne vous faites pas plus bête les uns que les autres,
39:17comme dirait l'autre.
39:19Les gens d'en bas, c'est un contenu de classe.
39:21Ça vient d'un parigo parisien
39:23qui n'a jamais mis
39:25les pieds dans la terre.
39:27Peut-être que là,
39:29ça peut être hors temps.
39:31Quand c'est quelqu'un qui connaît la population,
39:33on a le droit d'avoir
39:35un rapport de classe avec les autres.
39:37Si ça s'appelle un rapport de classe,
39:39ça veut dire il y a les en haut
39:41et il y a les en bas.
39:43Lui, il est en haut et il regarde les en bas.
39:45C'est ça que ça veut dire.
39:47Il faudra lui poser la question.
39:49Il va se rattraper.
39:51Mais non, vous n'avez pas compris.
39:53Vous n'êtes pas naïf.
39:55Il est en colère ce soir.
39:57Je ne suis pas en colère.
39:59Je vous ai dit ce que je pensais.
40:01Vous avez le droit de dire que vous le trouvez maîtrisant.
40:03Vous l'avez dit en commençant.
40:05C'est pour ça que je vous ai rappelé la petite phrase de François Hollande
40:07sur les gens n'ont pas les leçons d'un jour.
40:09Je trouve que cette formule...
40:11Une passation, ça ne s'improvise pas.
40:13Ce n'est pas un truc
40:15dans la voiture, je discute avec mon conseiller.
40:17Surtout lui.
40:19Il est méthodique, il travaille ailleurs.
40:21On ne peut pas lui contester ça.
40:23La passation, elle était préparée.
40:25Très bien préparée.
40:27Ce n'est pas
40:29une faute de langage.
40:31C'est un lapsus
40:33significatif.
40:35Avançons.
40:37Il nous reste encore quelques instants.
40:39C'est un drame pour notre ville.
40:41Ce sont par ces mots que le maire
40:43de Saint-Omer réagissait à l'incendie volontaire
40:45de l'église de l'Immaculée Conception
40:47lundi. L'auteur est un multirécidiviste.
40:4926 condamnations à son actif.
40:51Il sortait à peine de prison
40:53le 27 août dernier.
40:55Il résidait dans un foyer.
40:57Ces images sont terribles.
40:59Pourquoi je vous les proposer ce soir ?
41:01Parce que ça s'est déroulé
41:03dans une sorte d'indifférence.
41:05Là aussi totale.
41:07Notre maison brûle
41:09et on regarde ailleurs.
41:11C'est notre maison, c'est notre patrimoine, c'est notre histoire
41:13qui est en train de s'effondrer.
41:15Ce n'est pas la première fois qu'on voit
41:17ces incendies d'église.
41:19Parfois ce sont des incendies volontaires.
41:21Parfois c'est parce qu'on n'entretient pas suffisamment bien
41:23nos églises en France.
41:25Eric Revelle,
41:27est-ce que vous en avez ras-le-bol aujourd'hui ?
41:29Est-ce qu'il faut qu'il y ait un plan d'urgence
41:31pour protéger notre patrimoine, notre histoire, notre culture ?
41:33Vous avez raison.
41:35C'est qu'on parle, et c'est normal,
41:37surtout vu le contexte actuel politique,
41:39beaucoup plus de l'explosion des actes antisémites.
41:41On parle aussi d'islamophobie,
41:43même si le terme est un terme des frères musulmans.
41:45Et on parle peu de ce qui touche
41:47les édifices religieux catholiques
41:49en France. Parce qu'il y a des incendies
41:51d'église, il y a aussi des dégradations,
41:53il y a des vols.
41:55L'Observatoire du patrimoine religieux,
41:57qui n'est pas du tout un observatoire catho,
41:59qui est cité largement par l'AFP,
42:01a chiffré le nombre
42:03d'églises qui ont été incendiées
42:05ou en partie, c'est près de 40
42:07en un an et demi,
42:092023 et les 6 mois de l'année 2024.
42:11Donc c'est pas rien.
42:13Tout ça se passe, vous avez raison, dans une sorte
42:15de silence assourdissant,
42:17alors que, oui, Clovis a été
42:19baptisé et que nous sommes une culture
42:21judéo-chrétienne.
42:23Tout ça se passe relativement sans
42:25que les médias s'y intéressent.
42:27Et ça, c'est un,
42:29à mon sens, un vrai sujet qui montre le
42:31dénigrement des valeurs,
42:33en tout cas pour certains, qui ont
42:35constitué ce pays depuis
42:37des siècles. Et ça, ça me semble extrêmement
42:39grave parce que, sans tomber dans
42:41la banalité, si
42:43vous n'avez plus de racines, vous ne pouvez pas
42:45continuer à grandir et à vous développer.
42:47Julien.
42:49C'est insupportable,
42:51inacceptable. Après,
42:53il y a un problème sur le patrimoine
42:55de l'église catholique et le patrimoine
42:57des églises. Il y a beaucoup d'églises en France
42:59qui sont mal
43:01entretenues,
43:03qui sont pas, le denier du culte,
43:05comme on dit, n'en rapporte pas assez d'argent
43:07pour pouvoir faire les travaux nécessaires.
43:09Je vous signale que beaucoup de régions ont trouvé
43:11même des moyens, parce que normalement on n'a
43:13pas le droit, mais pour restaurer
43:15les clochers, pour restaurer la sécurité,
43:17etc.
43:19Ça veut dire que vous avez
43:21de moins en moins, ces églises-là, il n'y a pas
43:23des systèmes de vidéosurveillance, il n'y a pas des systèmes de
43:25protection qu'elles devraient avoir pour être
43:27protégées comme des monuments de
43:29l'histoire de la France, etc. Ça ne justifie pas
43:31les actes. Et je veux dire qu'il y a un problème
43:33de moyens financiers
43:35dont, d'ailleurs, il y a un débat
43:37au sein de l'église. Visiblement, je me
43:39souviens qu'il y avait un certain nombre de gens
43:41à l'intérieur de l'église qui disaient qu'on ne met pas assez d'argent
43:43pour protéger les petites églises, etc.
43:45Ce qui est insupportable, c'est qu'il faut qu'elles brûlent, qu'elles soient attaquées
43:47ou qu'elles soient saccapées pour qu'on parle d'elles,
43:49quand on veut bien, quand on daigne en parler.
43:51Ce qui est insupportable, c'est aussi que ce débat n'ait pas été porté
43:53comme il l'aurait dû sur la manière dont
43:55toutes ces petites églises sont aidées.
43:57C'est terminé, déjà. On n'aura même pas
43:59eu le temps de parler de Père Noricar.
44:01C'est dommage.
44:03Oui, parce que c'est un bon sujet. On se le garde pour dimanche
44:05soir. C'est un bon sujet.
44:07Très bon sujet. Comme on disait avec Eric,
44:09nous, on a eu la chance de connaître un des dirigeants
44:11de Père Noricar. On peut saluer sa mémoire,
44:13Patrick Ricard, qui était un type exceptionnel.
44:15Eh bien, écoutez, merci à tous les deux. C'était un plaisir
44:17de vous avoir. Je remercie les téléspectateurs
44:19qui étaient très nombreux à réagir
44:21sur les réseaux sociaux. Incroyable, comme ça
44:23va vite. Vous savez que les gens d'en bas, par exemple,
44:25c'est une expression qui a été employée par qui, tiens ?
44:27François Ruffin, il parle des gens d'en bas.
44:29Eh bien, d'accord. Et alors ?
44:31C'est vrai, parce que quand il pleut,
44:33parce que c'est machin qui dit ça...
44:35Vous aviez tendance de dire « il fait beau quand il pleut »
44:37aujourd'hui. Ah non, non, non.
44:39Ça, c'est un jugement de valeur sur ce que je dis.
44:41Non, jamais. Si, si, si.
44:43Vous avez de la chance, vous avez échappé au jugement de classe.
44:45Non, jamais. Merci à tous les deux.
44:47L'info se poursuit sur CNews. Dans un instant,
44:49c'est l'heure des Pro 2. Tiens,
44:51qui n'a pas salué la nomination
44:53de Michel Barnier ?
44:55Vous savez ça ? Dans la classe politique ? Ouais, dans la classe politique.
44:57Méditez.
44:59À 20h, je vous donne la réponse.