Eliot Deval reçoit deux éditorialistes aux idées diamétralement opposées, dans #FaceaFace
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00:00Face à face, votre rendez-vous du dimanche soir, c'est un plaisir, un honneur aussi pour moi de vous accompagner pendant cette heure de débat avec Julien Dray et Gilles-William Golnadel.
00:10Bonsoir messieurs, ravi d'être avec vous.
00:13Si vous saviez les conseils qu'Eliott m'a donnés avant de participer et d'animer cette émission, je les garde pour moi pour l'instant.
00:19Il ne vous a pas tout dit.
00:20Mais il ne m'a pas tout dit.
00:21Vous serez encore surpris.
00:22On verra ça dans quelques instants lorsqu'on lancera les hostilités.
00:25D'abord, on fait un point complet sur l'information.
00:28À cette heure, avec vous Isabelle Piboulot.
00:30Bonsoir Isabelle.
00:31Bonsoir Thomas, bonsoir à tous.
00:32Dans l'affaire Samuel Paty, huit personnes comparaîtront demain devant la cour d'assises spéciales de Paris.
00:37Sept hommes et une femme sont soupçonnés d'être impliqués dans la campagne de haine et d'intimidation qui a précédé le drame à Conflans-Saint-Honorin.
00:45Le 16 octobre 2020, Samuel Paty a été décapité pour avoir montré des caricatures de Mahomet en classe.
00:52Ce procès durera jusqu'au 20 décembre.
00:55Un féminicide est survenu à Louvciennes dans les Yvelines la nuit dernière.
00:59Une femme a été étranglée à mort par son ex-conjoint, puis jetée dans la Seine.
01:04Un individu a indiqué à la police qu'un de ses amis lui aurait confié avoir fait une bêtise.
01:09Interpellé en état d'ébriété, un quinquagénaire a été placé en garde à vue.
01:13Il a avoué que son ancienne compagne n'était pas tombée dans l'eau par accident.
01:17Et puis, rien n'est joué dans la course à la Maison Blanche pour Kamala Harris et Donald Trump.
01:22Le résultat final sera déterminé par les votes dans les swing states,
01:25ces États clés qui peuvent tout faire basculer.
01:2875 millions d'électeurs ont déjà voté de manière anticipée.
01:32Je vous le rappelle, vous pourrez suivre notre édition spéciale sur le scrutin américain
01:36dans la nuit de mardi à mercredi.
01:39Merci beaucoup, chère Isabelle.
01:41Avant de lancer les débats, un mot sur ce livre qui va faire l'événement à n'en pas douter.
01:45Ça sort cette semaine.
01:46Qui est Mélenchon ? C'est signé Julien Dray.
01:49Vous allez nous donner tout le détail que vous savez du parcours de Jean-Luc Mélenchon,
01:54ce qui explique que vous étiez très proches et qu'aujourd'hui, tout vous oppose.
01:58Ça sort cette semaine, 7 novembre.
02:00Ça sort le 7, donc il faut précipiter dans la librairie pour le réserver,
02:03parce qu'il y en aura pour tout le monde, mais quand même, les premiers seront les mieux servis.
02:07Écoutez, c'est à la fois une histoire personnelle,
02:11puisqu'effectivement, il y a un compagnonnage qui a été long,
02:14de presque une vingtaine d'années.
02:16Et puis, il y a eu les ruptures.
02:18Et après, il y a eu pour moi, à partir du 7 octobre,
02:21la volonté de comprendre ce qui était devenu celui avec qui j'avais partagé tant d'années de combat
02:26et ce qu'étaient les combats qu'il avait menés ou les combats qu'il voulait mener aujourd'hui.
02:30Ça n'a pas été facile, parce qu'il y a une dimension personnelle.
02:35Et quand il y a une dimension personnelle, il y a toujours à la fois la colère à un moment donné,
02:39le règlement de compte.
02:40Et en même temps, il faut garder la distance pour essayer de donner l'argumentation.
02:44Mais voilà, je pense que c'est un moyen pour moi de permettre, d'abord que des bas lieux,
02:50mais surtout de faire qu'un certain nombre de gens,
02:52qui aujourd'hui sont totalement dépassés par ce qui est en train de se dérouler sous leurs yeux,
02:56retrouvent aussi un certain nombre de repères.
02:58Jérôme, évidemment, vous serez le premier lecteur de ce livre.
03:01Ça donne envie de le lire.
03:05L'examen objectif des choses m'intéresse et la subjectivité de son auteur tout autant.
03:10Messieurs, l'actualité nous amène à commenter malheureusement de nombreux drames qui se sont déroulés ce week-end.
03:16Il y a eu beaucoup de fusillades, de morts liées au narcotrafic.
03:20On va y revenir.
03:21Il y a une mort qui retient notre attention ce soir.
03:23C'est celle de Nicolas, 22 ans.
03:25Il était dans le même club de rugby que Thomas, tué il y a près d'un an jour pour jour à Crépole.
03:31Il a perdu la vie à la sortie d'une boîte de nuit, visé par une balle dans la tête.
03:36Son décès a été déclaré ce samedi.
03:38Avant d'en parler, écoutons le maire de cette toute petite commune, 7500 habitants,
03:43qui a été confronté à la mort ce week-end.
03:47On a toujours eu dans les communes des drames, des choses comme ça.
03:50Mais là, avec des armes à feu, des gens qui font irruption, qui tirent sur des jeunes qui attendent de venir s'amuser,
03:57c'est sûr que cette évolution est révélatrice d'une société qui ne va pas bien.
04:01Et nous, acteurs locaux, les élus locaux, les maires, on le ressent dans notre quotidien.
04:07C'est vrai que ça devient quand même très pesant et c'est inquiétant.
04:11Et je pense qu'on a tous besoin de se remettre en cause sur pourquoi, comment, et comment lutter contre ça.
04:17On a besoin de pouvoir en parler et de ne pas faire que constater, mais de trouver des solutions.
04:23Gilles William, de quoi cette violence est-elle le nom, au fond ?
04:26Je dois, à la vérité, vous dire qu'il y a une telle hécatombe, en ce moment,
04:32que je mélange, que je confonds les victimes, les endroits réellement.
04:38C'est maintenant plusieurs fois par jour.
04:41Je disais, je dis maintenant que nous sommes dans une manière de guerre civile larvée.
04:47J'ai le sentiment que l'explication qui n'est pas fausse par le narcotrafic édulcore le phénomène.
04:55Parce que lorsqu'on parle de... d'abord, il y a aussi des violences gratuites.
05:00Et dans le cas dont on parle là, on n'est pas encore certain que ce soit lié au narcotrafic.
05:04C'est peut-être même pas le cas.
05:05Le narcotrafic, si j'ose dire, l'explication par l'argent, par le commerce illicite, elle a souvent bon dos.
05:12Il y a des règlements de compte entre dealers, certes, mais il y a aussi des... voilà, on tire pour n'importe quoi.
05:19Je maintiens, même si ce n'est pas très agréable à dire et pas très élégant,
05:27que sous le narcotrafic, en France, en tous les cas, il y a l'immigration.
05:33L'immigration massive, l'immigration incontrôlée, l'immigration illégale, les migrants.
05:38Beaucoup de choses qui font qu'on ne peut pas expliquer le narcotrafic uniquement par l'impuissance d'État,
05:45qui est réelle, parce que les policiers sont totalement débordés.
05:51Et puis il y a un phénomène auquel nous sommes en train d'assister.
05:55C'est le phénomène de corruption.
05:57On va en parler juste après.
05:59Je m'arrête là, je vous ai dit ce que j'en pensais, mais je maintiens que nous sommes dans une guerre civile larvée.
06:05Je viendrai sur cette ultra-violence qui touche maintenant, et c'est aussi un des aspects de ce drame,
06:11des communes qui, jusque-là, n'étaient pas concernées directement par ces problématiques-là.
06:17Le terme exact, c'est gangstérisation de la société.
06:21Parce que derrière le trafic de stupéfiants, se sont désormais constitués des gangs.
06:27Et des gangs qui irriguent, je dirais, dans les grandes, les petites villes,
06:31qui recrutent dans les prisons, qui recrutent même des fois à la sortie d'un certain nombre d'établissements scolaires.
06:38Donc vous avez des gangs qui se sont installés, qui sont surpuissants,
06:43et dont d'ailleurs toute une partie des chefs ne résident même plus en France.
06:47Mais ont des résidences dans des émirats ou dans des états de la Méditerranée.
06:53Et c'est une puissance énorme, avec effectivement une capacité de corruption qui est considérable.
06:59Parce que les sommes, à un moment donné on disait entre 8 et 10 milliards le trafic de stupéfiants,
07:04je pense qu'on est beaucoup plus haut dans cela, et il y a une impuissance totale.
07:10Une impuissance totale parce que les armes qu'on utilise ne sont pas à la hauteur,
07:14le personnel est débordé et n'en peut plus, et après il y a effectivement tous ces phénomènes de société.
07:21Ça ne peut pas se réduire qu'à l'immigration, parce qu'il y a aussi tout le phénomène de l'argent facile.
07:26Parce que c'est ça le fond de l'affaire, c'est que pour toute une génération aujourd'hui,
07:31à quoi ça sert d'aller à l'école, à quoi ça sert de faire des études,
07:35si de toute manière on peut gagner 5, 10 fois, 15 fois plus ?
07:38Et puis on a un caïd.
07:40Donc il y a tout un système qui doit être repensé,
07:47et ce qui m'inquiète c'est qu'il y a la violence des mots, MOTS,
07:52il y a la violence des mots MAUX, mais il y a surtout l'impuissance de l'État.
07:57Parce que les ministres défilent les uns et les autres plein de bonnes intentions,
08:02ils annoncent, rappelez-vous ce qu'on nous avait dit sur Marseille, d'aller casser les choses.
08:06Finalement, on n'a pas cassé grand-chose.
08:09Ça veut dire que les moyens doivent être redéployés.
08:12Je vais vous donner un exemple, je finirai là-dessus.
08:15Je suis à peu près convaincu que laisser aujourd'hui des trafiquants de stupéfiants
08:18dans l'univers carcéral actuel est une faillite totale.
08:22La plupart du temps, ils ont des portables, ils ont des réseaux, y compris au sein de la prison,
08:27et ils continuent à diriger leur trafic comme si de rien n'était.
08:30Des fois même, ils se laissent emprisonner pour se protéger par rapport à la guerre des gangs qui est en train.
08:35Ça veut dire qu'il faudrait réfléchir à construire des endroits particuliers
08:39pour enfermer, contrôler l'ensemble.
08:43Parce que souvent, ces trafiquants recrutent même dans la prison.
08:47Ils recrutent les futurs gardes du corps, dealers, etc.
08:52Il y a le narcotrafic, il y a l'ensauvagement, ce que certains ont appelé l'ensauvagement.
08:56Dans le cadre de cette soirée, dans cette boîte de nuit,
08:59c'est une bagarre visiblement qui découle d'une fusillade en découle.
09:04L'affaire Thomas à Crépole, ce sont à peu près les mêmes faits.
09:08Les bagarres de fin de soirée, malheureusement, c'est commun.
09:11J'ai lu William Goldenelle, aujourd'hui, on a des individus qui reviennent armés.
09:15C'est là la grande différence.
09:16Et ça finit donc avec des drames, des morts.
09:18Ce qui n'était pas forcément le cas avant.
09:20Je n'invalide pas du tout l'analyse de Julien Drey.
09:24Je dis simplement, si on veut voir les choses, cette barbarisation de la société,
09:30cet ensauvagement de la société, ce communautarisme particulier
09:37a fait sauter beaucoup de verrous que nous avions,
09:42qui étaient le respect l'un de l'autre, le respect de la vie.
09:45Tout simplement le respect de la vie.
09:47Je maintiens malgré tout que sous ce que constate Julien Drey,
09:56il y a le nombre.
09:58Il y a quand même le nombre, la loi du nombre.
10:01Et à côté de la loi du nombre, la loi des caïds.
10:04Et l'un n'empêche pas l'autre, l'un explique l'autre.
10:07Mais c'est pour ça que je prends le terme gangsterisation.
10:10Gangsterisation, ça veut dire que vous avez des gangs,
10:13donc vous avez des armadas autour des chefs de gang.
10:16Et donc à partir de là, vous avez, en plus du trafic de stupéfiants,
10:20désormais aussi un trafic d'armes considérable.
10:23Et quand vous êtes dans les cités, dans un certain nombre de cités,
10:27partout, ça devient un must élémentaire, je dirais.
10:31Avant, quand j'étais parlementaire, ils avaient des flingues,
10:38mais ils n'avaient pas les balles.
10:40Et ils osaient pas tirer avec.
10:42Maintenant, ils ont les flingues, les balles, et ils trafiquent avec.
10:45Et ils savent eux-mêmes, tous ces gens-là.
10:49Et donc dans ces soirées-là, il y a toujours deux ou trois éléments
10:52qui appartiennent à des gangs.
10:54Ils viennent, la soirée dégénère, et eux, ils vont à ce moment-là
10:58se comporter comme tels.
11:00– Autre illustration de cet ensauvagement de la société, c'est à Rennes.
11:04Une fusillade a là aussi éclaté la semaine passée,
11:07avec un enfant de 5 ans qui a été victime collatérale de cette fusillade.
11:11Il est toujours à ce stade entre la vie et la mort.
11:13Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, s'est rendu sur place.
11:16C'était vendredi.
11:17Il a pu échanger avec les habitants de ce quartier gangréné
11:21par le trafic de stupéfiants, ce qui a donné lieu notamment à cet échange.
11:27– On n'est plus en sécurité.
11:28On sort par obligation pour aller voir le médecin.
11:30Les courses, on ne les fait plus au centre commercial, malheureusement.
11:33On perd notre centre commercial, notre quartier.
11:35– C'est ce qu'on disait tout à l'heure.
11:36Je viens d'avoir eu une réunion avec un présentant d'association.
11:38Il me disait désormais que les commerces ne voyaient plus grand monde
11:41parce que les gens n'osaient même plus, dans la journée,
11:43aller faire leurs courses sur place.
11:45– Je ne suis même pas sûre qu'ils vont refaire leurs courses.
11:47Un soir, je fais un manger, j'entends une rafale de mitraillettes.
11:50Vous vous rendez compte ?
11:51Je croyais que c'était la télé.
11:52J'appelle au mari, j'ai répondu.
11:53Ça criait, j'ai dit non, c'est ici.
11:56– Et à partir de quand vous avez vu la situation se dégrader ?
11:58– Ça fait six mois que ça n'arrête pas.
11:59Ça fait depuis six mois que ça n'arrête pas.
12:01Je sors une fois, il y avait des gens avec des machettes hautes comme ça
12:04qui sont sortis d'une voiture.
12:06– Julien Drez, ce témoignage, il est bouleversant
12:08et ça nous montre à nouveau, s'il y avait besoin de le rappeler,
12:11que les premières victimes de cet ensauvagement, de ce narcotrafic,
12:14ce sont les habitants des quartiers les plus modestes.
12:17– Oui, ils sont d'ailleurs pris en otage en général.
12:19Et c'est aussi la loi du silence.
12:21Vous savez, après il y a toutes les nourrices.
12:23Vous savez ce que c'est que les nourrices ?
12:25Ceux qui… les familles qui sont associées au trafic
12:29parce qu'elles gardent la drogue qu'on va après…
12:32Voilà, donc il y a une économie qui s'est installée
12:35et il y a les pauvres gens qui ne peuvent pas quitter ces cités-là
12:38et qui baissent la tête parce que la seule possibilité qu'ils ont
12:41c'est de baisser la tête, de se faire le plus discret possible
12:43avec un mince espoir à un moment donné de pouvoir se sauver de ces cités-là.
12:47Mais moi ce qui me désole, ce qui me met en colère,
12:52c'est que vous voyez cette séquence-là, on en a vu déjà plein.
12:56Et à chaque fois on a des nouveaux ministres qui disent
12:58« Ah oui, ah oui, oui, c'est terrible, ça s'est passé depuis quand ? »
13:02Et bon sang, à un moment donné, ils vont faire quelque chose
13:07ou ils sont à ce degré d'impuissance.
13:09C'est la question que je me pose.
13:12Est-ce qu'on est arrivé à ce degré d'impuissance ?
13:15On peut difficilement reprocher à M. Retailleau
13:19qui arrive aux affaires, une quelconque responsabilité
13:25et que dirait-on s'il n'allait pas constater au moins des visus sur place,
13:30l'état des choses.
13:32Mais vous voyez bien que quand cette dame décrit
13:35les balles qui sifflent autour d'eux et qu'elle n'ose pas sortir de chez elle,
13:39c'est une civile, l'expression d'état de guerre civile
13:43que j'emploie à dessein n'a rien d'outrancier.
13:46La réalité, elle est là.
13:48Et je maintiens que l'État a été expulsé de ses quartiers
13:53pour des raisons aussi de communautarisation
13:56et parce que le policier français est vu comme un étranger
14:01à l'intérieur de ses quartiers.
14:03On rappelle qu'à peine Bruno Retailleau était parti de Rennes
14:06que d'autres drames ont eu lieu, c'était dans la journée de samedi.
14:09Bruno Retailleau...
14:10Regardez, c'est toujours le même problème.
14:12Il est parti, on annonce l'arrivée de 50 CRS supplémentaires.
14:15Les 50 CRS vont rester un mois.
14:18Pendant un mois, vous savez, les dealers, les trafiquants,
14:22maintenant ils s'adaptent parfaitement.
14:23Pendant un mois, ils savent que cette partie de territoire-là,
14:25il ne faut pas trop la fréquenter.
14:27Donc on va déplacer simplement les points de deal, les points de vente, etc.
14:30Dans un mois, ils partiront et ils reviendront.
14:32Entre-temps, d'ailleurs, il y aura un ou deux gangs
14:34qui auront commencé à regarder ce territoire-là
14:36en se disant peut-être qu'on peut le conquérir.
14:38Ça veut dire que si vous n'avez pas une mobilisation
14:41des forces de police permanentes, avec une police judiciaire de qualité
14:44et avec des magistrats derrière qui soutiennent à fond les policiers
14:48et des lieux de rétention particuliers pour ces trafiquants,
14:52j'insiste là-dessus, on n'arrivera pas, on n'avancera pas.
14:55L'un des aspects qui a été souligné par Bruno Retailleau
14:57lors de cette visite, c'est la corruption.
14:58Vous avez commencé à en parler.
15:00Je crois que c'est la première fois de ma vie que j'entends
15:02un ministre de l'Intérieur de surcroît parler de la corruption
15:07qui gagne certaines administrations. On l'écoute.
15:11Ce que je vois, moi, c'est une toile de la corruption
15:14qui s'étend dans diverses administrations.
15:17Ce que je vois, c'est que sur le territoire national,
15:21il y a des enclaves, des narco-enclaves qui sont en train de se créer,
15:26qui sont en train de se soustraire à la souveraineté nationale,
15:31à la loi de la République et à l'état de droit.
15:35Il y a un certain nombre d'infiltrations,
15:38parce qu'on a des milliards qui sont en jeu.
15:41Ce sont des puissances financières qui parviennent à corrompre,
15:45y compris jusque dans l'administration de l'État.
15:48Je n'en dis pas plus. Il y a eu déjà un certain nombre d'affaires.
15:52Vous aviez commencé à en parler, Gilles-Louis Hammeux, de cette corruption.
15:56C'est aussi, d'une certaine manière, ce qui nous sépare encore
15:59de certains pays d'Amérique centrale et d'Amérique du Sud.
16:02Je crains que nous soyons obligés de parler à l'imparfait.
16:06Dieu sait si j'étais sévère déjà avec la justice française,
16:11mais au moins je reconnaissais qu'il n'y avait pas de corruption.
16:16Elle commence à arriver notamment dans le sud français.
16:20C'est l'argent. Il y a toujours eu de l'argent chez les délinquants.
16:28C'est une des conséquences de la faiblesse d'État.
16:33On connaissait déjà cette corruption dans les milieux policiers.
16:38On arrive maintenant à l'apercevoir dans les milieux judiciaires.
16:43C'est encore plus grave et ce n'est pas seulement un résultat de la cupidité
16:47ou de la baisse de la morale publique, mais également de la peur,
16:51parce que les gens qui corrompent, ils ont dans la main gauche de l'argent,
16:56mais ils ont dans la main droite un couteau.
16:59Et donc à tout prendre, il vaut mieux prendre la carotte que le bâton.
17:03Je viendrai sur cet aspect de la corruption.
17:05On avait entendu les magistrats de Marseille en parler.
17:08Cette fois, c'est le premier flic de France qui alerte là-dessus.
17:12Oui, je ferai simplement remarquer que M. Retailleau est dans la continuité d'un gouvernement
17:17et que les propos qu'il tient sont à peu près similaires à ceux que tenait Gérard Collomb
17:21quand il a pris le pouvoir.
17:23Et donc on est en droit de se dire que de temps perdu quand même.
17:26Et il y a quand même une responsabilité politique.
17:28Alors, je ne la mets pas sur M. Retailleau en particulier parce qu'il arrive,
17:31mais quand même sur un pouvoir qui, sur cette question-là, a un très mauvais bilan,
17:37je dirais même un bilan totalement négatif.
17:39C'est-à-dire qu'il y a eu des tas de discours, mais une inefficacité totale.
17:43Après, sur la corruption, vous savez, pourquoi j'ai dit gangsterisation ?
17:46Je tiens à mon terme.
17:48Parce que, par exemple, les gangs maintenant sont en capacité de recruter
17:53des gens qu'ils vont envoyer dans les administrations.
17:56Il y a aujourd'hui, par exemple, un certain nombre de concours de la fonction publique
18:00où des gens vont parce qu'ils sont mandatés par les gangs pour se présenter à ces concours.
18:05Je ne désigne pas telle ou telle administration parce que pour l'instant j'ai du respect pour elle,
18:09mais il y en a plusieurs où les choses se passent.
18:11Et donc après, ce sont des relais.
18:13Donc ce que vous voyez à l'époque dans les films de série B américaine,
18:19vous les avez désormais au sein de la société française.
18:22Et donc la vraie question qu'on est en droit de se poser, c'est
18:25est-ce qu'on est déjà en faillite ou est-ce qu'il y a la capacité d'un sursaut ?
18:29Et c'est sur ce sursaut que les choses doivent maintenant se jouer.
18:33On va passer, messieurs, à un autre sujet, sujet aussi inquiétant.
18:38Et c'est vous, d'ailleurs, Julien Dray, qui m'avez alerté
18:40parce que c'est vrai que ça a été assez peu relayé dans les médias
18:42sur l'immeuble dans lequel vivait Mireille Knoll
18:46et dans lequel une enquête a désormais été ouverte
18:49parce que des inscriptions antisémites ont été découvertes.
18:52Vous voyez là, il faut une réaction sécuritaire, dit le fils de Mireille Knoll.
18:57Et vous vouliez en parler ce soir.
18:58Je pense que c'est très important aussi de montrer ce qui se passe dans cet immeuble.
19:05J'allais dire dans l'indifférence.
19:06Heureusement non.
19:07Malheureusement, dans une forme de sous-médiatisation aussi.
19:09Alors, ce qui est intéressant, c'est de voir les déclarations là encore une fois.
19:14Vous allez avoir l'ensemble du personnel politique qui va dire l'antisémitisme, etc.
19:18Nous sommes aux côtés de la population juive, de la communauté juive, etc.
19:21Et vous avez là, ce n'est pas n'importe quoi.
19:24On est dans l'immeuble dans lequel est morte, a été assassinée Mireille Knoll.
19:28Et ce sont ses voisins, et notamment des familles juives
19:31qui encore vivent dans cet immeuble-là,
19:34qui sont en permanence sous les insultes, les tags, les dégradations.
19:40Et Paris, je crois que c'est Paris Habitat qui gère cet immeuble,
19:44dit oui, on va voir, on va voir.
19:46Voilà, la faillite de l'administration.
19:47Normalement, je dirais que ça aurait dû être une priorité du bailleur social.
19:52Il aurait dû, s'il faut, parce qu'ils peuvent le faire,
19:54embaucher une société privée avec des gardiens.
19:57Tout ça n'est pas fait.
19:59Et donc, qu'est-ce qui va se passer ?
20:00Ces gens-là ne peuvent pas se sauver.
20:02Parce qu'ils n'ont pas les moyens.
20:04Et donc, ils subissent, ils baissent la tête.
20:06Et certains me disent, donc on n'a plus notre place en France.
20:10Gilles Bouilliam.
20:11Habituellement, je n'aime pas beaucoup réagir par rapport aux tags.
20:15On ne sait pas qui les a écrits,
20:17donc je ne mentirais en disant que je suis très réactif par rapport à ça.
20:22Seulement, ceux-là m'ont beaucoup touché
20:25parce que moi, je suis l'avocat de la famille Knoll.
20:29Je peux vous dire que je ne suis pas prêt d'oublier,
20:34après l'assassinat, lorsqu'on a fait la reconstitution de cet assassinat,
20:39le tout petit appartement dans lequel la vieille dame vivait.
20:44C'est eux.
20:45Ils expliquaient les meurtriers antisémites qu'on a fait condamner pour antisémitisme.
20:50Ce sont des islamistes.
20:53C'était aussi pour prendre de l'argent aux Juifs.
20:56Il faut voir le petit appartement dans lequel elle vivait
21:01et les pauvres meubles brûlés.
21:04Elles-mêmes avaient été en partie tentées de la brûler.
21:07Donc le fait qu'après son assassinat
21:11et après le 7 octobre de triste mémoire,
21:16il peut y avoir encore des gens qui, à l'intérieur de cet immeuble,
21:20commettent cela,
21:21je vous avoue que ça me touche, c'est tout.
21:25On parle de la faillite de l'institution, je vais vous donner un autre exemple.
21:28Il y a un jeune qui a été assassiné, découpé en morceaux.
21:33Les avocats au début me disaient
21:35« Non, il ne faut pas trop le médiatiser, on n'est pas sûr.
21:37Mais attends, la justice, etc. »
21:39On sait maintenant que c'est un crime antisémite.
21:41Et la maison de ce monsieur a été mise sous séquestre.
21:46Allez voir l'état de la maison dans laquelle elle est aujourd'hui.
21:49La justice a mis des scellés et est partie.
21:52C'est-à-dire qu'il y a un double meurtre.
21:55On a tué cette personne qui au départ était généreuse,
21:57elle avait accueilli quelqu'un qui est venu et qui l'a découpé en morceaux.
22:01Et en plus, l'immeuble, le pavillon qu'il avait est devenu un champ de ruines.
22:06Et personne n'a rien dit.
22:09Et vous imaginez les frères, les sœurs
22:11qui n'ont même pas eu accès à la maison de leur frère.
22:14Et la justice, je ne sais pas où elle est.
22:17Voilà la réalité.
22:18C'est un sentiment d'abandon, si je vous comprends bien, messieurs,
22:22pour ces familles, pour ces familles de victimes aussi parfois,
22:26qui, en fait, vous l'avez dit,
22:28entendent les discours et dans les actes, il ne se passe rien.
22:31On viendra peut-être au cas par cas pour étudier le phénomène antisémite.
22:37Mais entre le nombre d'islamistes,
22:40la démission de l'État, commencé par celui qui a sa tête,
22:45l'huile gauchiste que verse la France insoumise sur le feu islamiste,
22:55effectivement, il y a beaucoup de raisons
22:57qui expliquent la hausse exponentielle de l'antisémitisme.
23:01Ça, il n'y a pas de doute.
23:03Où que je tourne mon regard, je ne vois que démission, abandon et désolation.
23:09Et vous pointez la responsabilité, y compris du chef de l'État, dans ce phénomène.
23:13Écoutez, je ne sais pas quelle tête de chapitre vous voulez voir,
23:19mais quelqu'un qui en est à ne rien dire contre le Hezbollah,
23:25quelqu'un qui ne veut pas marcher derrière l'antisémitisme,
23:29mais qui court derrière M. Mélenchon, dont on parlait tout à l'heure,
23:34pour expliquer que l'État juif isolé, agressé, est un État barbare,
23:42pardon de vous dire que j'ai du mal à contenir ce qui est maintenant une colère.
23:48J'ai beau ne pas prêter attention tellement à ce qu'il dit,
23:52pardon, mais ça fait six ans qu'il est là.
23:58Entre M. Macron et M. Mélenchon,
24:02on a peu de cause, lorsqu'on a à cœur le sort des juifs français,
24:07de se réjouir et de regarder l'avenir avec optimisme, ça c'est sûr.
24:12On va marquer une courte pause, messieurs,
24:14puis on revient pour aborder d'autres sujets de débat dans Face à Face.
24:17A tout de suite.
24:22De retour dans Face à Face avec Julien Dray et Gilles-William Golnadel.
24:26On va parler de cette image qui est en train de faire le tour du monde,
24:30qui devient virale, devient aussi symbolique du combat des femmes en Iran.
24:34C'est une étudiante, vous le voyez, qui s'est dévêtue en signe de protestation.
24:39Elle avait été malmenée par la milice islamique
24:44qui avait reproché à cette étudiante de ne pas porter correctement son voile.
24:48En réaction, elle a donc décidé de retirer ses vêtements dans la rue.
24:52Elle a évidemment, vous vous en doutez, été arrêtée, malmenée là encore par les autorités.
24:59On n'a pas de nouvelles de cette étudiante depuis.
25:03D'abord, avant de voir les réactions et les controverses qu'elles ont suscitées,
25:07que vous inspirent ces images, ce courage de cette femme qui est en train de faire le tour du monde ?
25:13Son portrait est en train d'être relayé massivement.
25:17Gilles-William ?
25:19Je suis très impressionné par son courage.
25:25Très curieusement, il y a des gens qui la croisent et ne la regardent pas.
25:30Je suis un peu étonné.
25:32Ça m'a marqué aussi.
25:34Très sincèrement. Je suis épaté. C'était poustouflant.
25:38Mais en même temps, je n'ai pas vu beaucoup, une fois de plus,
25:43la réaction des féministes gauchistes qui sont très dures envers le mâle blanc,
25:50mais très molles envers les molas.
25:53La réalité, elle est là, si vous voulez.
25:55Mais ça avance quand même.
25:58J'ai l'impression que l'État iranien, la République islamique, a quand même, si j'ose dire, du plomb dans l'aile.
26:05Je voudrais quand même attirer votre attention sur le fait que l'un des seuls pans
26:10sur lequel, malgré tout, le monde veut bien être critique envers la République des molas,
26:17c'est justement son attitude envers les femmes.
26:20Mais son attitude envers les hommes n'est pas meilleure.
26:25Ils les pendent, ils les brutalisent, ils les enferment.
26:31On pend les homosexuels, on pend les opposants.
26:35Je veux dire, la dictature iranienne ne reçoit pas le dixième, le vingtième de la condamnation
26:45qu'elle devrait mériter.
26:46Accessoirement, je rappelle que c'est un pays qui veut en détruire un autre.
26:52C'est quand même pas un point de détail, si j'ose dire.
26:55Regardez les condamnations de l'ONU.
26:58L'Iran fait partie du Conseil des droits de l'homme.
27:01Il entretient de bons rapports avec M. Guterres.
27:05Donc la réalité, ça se traduit surtout par l'impunité.
27:09Mais enfin bon, on avance, j'ai l'impression.
27:12C'est un symbole fort, je vous dirais, cette étudiante.
27:15Ça fait pourrait agir.
27:18Il y a un point de similitude, en regardant ces images, avec cet étudiant chinois
27:22qui au moment de la place Tiananmen s'était approché des tanks.
27:27Les tanks s'étaient arrêtés, je ne savais pas.
27:29D'abord, elle est extrêmement courageuse.
27:32Elle a été arrêtée, elle a été malmenée et elle est internée en hôpital psychiatrique.
27:36Parce qu'ils expliquent que si elle a fait ça, c'est qu'elle est dérangée, etc.
27:41Donc c'est un acte de courage.
27:44Il y a une interpellation que j'ai, c'est une forme d'indifférence autour d'elle.
27:48Est-ce que l'indifférence est liée à la peur ?
27:51Je n'ai pas eu le temps d'en discuter avec mes amis de l'opposition iranienne.
27:55C'est peut-être aussi tout le problème de la société iranienne.
27:59C'est-à-dire qu'il y a une partie qui est en révolte brutale et qui accepte le défi.
28:04Puis il y en a une autre qui baisse la tête et finalement se laisse entraîner par le régime des Mollahs.
28:09Mais ce qui est important, c'est qu'il y a cet acte-là.
28:12Et cet acte-là, il est soutenu massivement aujourd'hui par toute une génération.
28:16Mais qui, pour certains, ne réagissent pas publiquement.
28:19J'ai lu, William, vous le disiez, il y a des représentants plutôt de la gauche qui se font très discret sur le sujet.
28:24Il y a beaucoup de réactions quand même, il faut aussi le signaler, de la part d'élus,
28:28notamment à l'Assemblée nationale, dont Sandrine Rousseau.
28:31On disait ce matin qu'elle n'avait pas encore réagi.
28:34Elle l'a désormais fait.
28:36Voilà ce qu'elle poste, Sandrine Rousseau.
28:38Notre corps et tout ce que l'on met, ou pas, pour le vêtir, nous appartient.
28:42Force aux Iraniennes, aux Afghanes, à toutes celles qui subissent l'oppression.
28:46Message qui ne passe pas, qui suscite la controverse.
28:49Tout réside dans ce « ou pas » que poste Sandrine Rousseau.
28:54Féministe ou pas, voilà la question que nous posons nous.
28:59Dans la pure tradition gauchisante des soi-disant féministes,
29:05le voile n'est pas pour Dame Rousseau une marque d'asservissement.
29:11Elle est là, donc c'est une condamnation en demi-teinte.
29:16Il y a un malaise chez une partie de la gauche, des féministes de gauche,
29:22à dénoncer le combat des femmes, à parler du combat des femmes en Afghanistan, en Iran.
29:27Vous êtes pudique, moi je ne pense pas qu'il y ait un malaise, il y a une complicité.
29:31Oui, il y a une complicité.
29:33À partir du moment où, d'un côté, en Occident, on mène le combat total, etc.,
29:37et que de l'autre, alors qu'on est là, dans la confrontation directe,
29:41et que c'est tout le statut de la femme qui est en cause, et qu'on regarde ailleurs,
29:44ou qu'on essaye de trouver des explications, ou qu'on ménage,
29:47régulièrement, il y a une forme de complicité.
29:49Ça, ça porte un nom, ça, voilà.
29:52Et le décalage est terrible, parce que, quelle est la réalité ?
29:55La réalité, c'est de se dire qu'il ne faut pas trop en faire,
29:58parce que ces régimes-là sont sous la tutelle, peut-être des forces islamistes,
30:02mais que les forces islamistes, en même temps, c'est compliqué,
30:04parce qu'il y en a une partie qui lutte contre l'impérialisme américain,
30:06donc ça peut être nos alliés, nos amis.
30:08On revient, voilà, au débat actuel.
30:11Et ça, c'est terrible.
30:12Ça n'est pas ma vision.
30:14Ça fait partie, sans doute, des divergences que j'ai avec M. Julien Dray.
30:19Moi, ma vision, c'est que dans l'inconscient un peu dégénéré gauchisant d'aujourd'hui,
30:29il y a une vraie détestation envers l'État occidental, l'État des mâles blancs,
30:35et une manière de bienveillance, indulgence, envers les non-blancs.
30:42Raison pour quoi, d'ailleurs, les féministes gauchistes n'ont pas pleuré leurs sœurs israéliennes,
30:51pas seulement parce qu'elles étaient juives, certainement pas,
30:56parce qu'elles étaient blanches, et surtout parce qu'elles avaient été violées par des mâles non-blancs,
31:03qui ne pouvaient pas être totalement détestables,
31:05parce que peut-être dans leur inconscient dégénéré, ils s'encore vécu comme des victimes.
31:11La réalité, elle est là, dans le creux de ce que je viens de vous dire.
31:14On a un débat depuis maintenant des semaines et des semaines.
31:17Je n'aime pas le terme blanc, parce que je pense que c'est sur les valeurs que ça se joue,
31:21ce n'est pas sur la couleur de la peau, et qu'il y a dans les dames, les femmes,
31:25qui ont été maltraitées par les islamistes, il n'y avait pas que des blanches.
31:29Je veux dire, elles étaient très mélangées,
31:31parce que le paradoxe, c'est que la société israélienne, c'est une société multiculturelle.
31:35D'ailleurs, ils s'en prennent encore plus maintenant.
31:39Par exemple, si par hasard des soldats de couleur, des soldats falachas,
31:43tombent dans les mains des islamistes, leur sort est terrible.
31:46Le mouvement féministe a perdu une partie de son âme,
31:52en n'étant pas aux côtés des femmes qui se battent contre les molas,
31:58contre ce qui se passe en Afghanistan.
32:00Et il y a plus grave encore dans le monde, en ce moment, et personne n'en parle, c'est le Soudan.
32:06Au Soudan, vous avez aujourd'hui des milliers de femmes qui se suicident
32:09parce qu'elles ont été violées et qu'elles n'en peuvent plus.
32:12Et là, je me demande où est l'ONU ?
32:14Où est la commission des droits de l'homme de l'ONU ?
32:16Où est M. Guterres ?
32:17Où sont tous ces grands parleurs ?
32:20Et les journaux eux-mêmes ?
32:22Ça passe complètement inaperçu, vous avez tout à fait raison.
32:24On parlait d'Israël, ça nous mène justement à notre prochain thème.
32:27Louis Boyard, député de la France Insoumise,
32:30qui s'est prononcé la semaine dernière pour l'interdiction,
32:34en tout cas l'annulation du match de football entre la France et Israël,
32:39prévu le 14 novembre prochain au Stade de France.
32:42On rappelle qu'il y avait un débat autour de la tenue ou non de ce match
32:45parce que des pays comme la Belgique, par exemple,
32:48avaient décidé de délocaliser la rencontre qu'ils avaient opposée à l'équipe israélienne.
32:53En France, ce match sera maintenu, assurent les autorités,
32:56notamment le ministre de l'Intérieur,
32:58mais certaines voix réclament encore une annulation de cette rencontre de football.
33:04Qu'est-ce que ça vous évoque, messieurs ?
33:06Je ne suis plus surpris par les réactions des membres de la France Insoumise,
33:11que je considère comme un parti antisémite,
33:13pas seulement par intérêt électoraliste,
33:16mais aussi maintenant par conviction et pour les raisons que je viens de vous indiquer aussi,
33:20de dégénérescence de l'intelligence.
33:24Donc la dernière sortie...
33:26Ils en font quand même beaucoup, les Insoumises.
33:29Chaque jour, on a le droit à une sortie.
33:31Donc la dernière sortie de M. Boyard, c'est qu'il veut.
33:35Je ne veux pas.
33:37C'est extraordinaire dans l'expression déjà.
33:39Je ne veux pas qu'il y ait ce match entre la France et l'Israël.
33:45La Belgique n'a pas voulu, c'est qu'elle n'a pas pu.
33:49C'est que la Belgique, c'est encore pire que la France,
33:51c'est qu'elle n'est plus capable d'organiser un match Belgique-Israël en Belgique,
33:56compte tenu d'une partie de la population.
33:58La réalité, elle est là.
34:00C'est la France de demain, si on ne fait rien.
34:02Donc là, M. ne veut pas que ça se passe,
34:05mais en plus, ça doit se passer à Saint-Denis.
34:09C'est ce que je vous dis, le feu gauchiste,
34:12l'huile gauchiste sur le feu islamiste.
34:14Vous imaginez une partie de la population de Saint-Denis,
34:18lorsqu'on brandit justement ce brûlot.
34:21Donc, ce n'est pas de l'irresponsabilité.
34:26C'est volontairement qu'on veut que les choses se passent mal.
34:31Et je dois, à la vérité de vous dire,
34:34que je suis inquiet pour la manière dont les choses vont se passer à Saint-Denis,
34:40qui est une ville quand même aujourd'hui assez particulière.
34:43Il y aura beaucoup de forces de l'ordre, on l'imagine, autour du Stade de France.
34:47Il y a une équipe municipale de qualité à Saint-Denis.
34:50Je pense qu'elle saura prendre tous les moyens nécessaires pour apaiser les tensions,
34:55en tout cas chercher à les apaiser.
34:57Mais c'est vrai que la manière dont M. Boyard se comporte,
35:00c'est qu'on a l'impression que, sur le fond, ce qu'il souhaite, c'est qu'il y ait des incidents.
35:04Ce qu'il souhaite, c'est qu'il y ait des affrontements.
35:06Et donc, il crée les conditions.
35:07Vous savez, quand vous commencez à dire,
35:09je veux que le match soit interdit, mais il n'est pas interdit,
35:11donc on va faire une manifestation pour demander l'interdiction.
35:13On va même aller devant le stade, etc.
35:15Il est en train de faire ce qu'on appelle l'agit-prop,
35:18dans les termes gauchistes, pour créer les conditions d'un affrontement
35:22qui n'a pas lieu d'être, parce que c'est une manifestation sportive.
35:25Mais ce qui est intéressant, c'est ce qui s'est passé en Belgique.
35:28En Belgique, il y a des forces qui ont demandé l'interdiction.
35:31Et il y a aujourd'hui des forces en Belgique qui disent
35:33« Désormais, notre objectif, c'est de prendre le pouvoir.
35:35Et l'objectif, c'est d'instaurer un califat en Belgique. »
35:38Et vous avez, aux dernières élections municipales,
35:40des forces qui ont fait 10, 12, 13 %
35:43et qui se revendiquent de la construction d'un califat
35:45à Bruxelles et dans la Belgique francophone.
35:49Voilà, donc c'est ça aussi ce qui est en train de se passer.
35:52C'est-à-dire que M. Boyard fait la jonction avec des forces
35:55qui, elles, ont un objectif politique.
35:57Et là, ce n'est plus la question simplement du peuple palestinien
36:00qui est en cause.
36:01C'est la question aussi de la domination du monde
36:03au travers de ce qu'on appelle le djihad.
36:05La raison pourquoi je dis que le nombre, c'est quelque chose d'important.
36:09Et le nombre, il est quand même issu, il n'est pas tombé du ciel.
36:12Il est venu de la mer et il est issu de l'immigration invasive
36:16et souvent illégale.
36:18Pardon de vous le dire, mais ça crève les yeux aujourd'hui.
36:22Oui, mais là, c'est là le paradoxe.
36:25Ceux qui vont être derrière M. Boyard
36:28ne sont pas des gens qui sont en situation irrégulière.
36:32Ceux que mobilise M. Boyard,
36:36d'ailleurs, c'est un des éléments qui nous interpellent,
36:39ce sont souvent des jeunes français de la quatrième génération
36:43et qui, tout d'un coup, revendiquent une identité
36:47qui n'a plus rien à voir avec leur parcours politique,
36:49leur parcours personnel.
36:51Et c'est en ce sens-là aussi qu'il y a quelque chose qui s'est installé,
36:54qui est une forme de danger.
36:56Et nos universités, parce que c'est là que ça se passe,
36:59c'est plus que dans les quartiers d'ailleurs,
37:01c'est dans les universités, dans les écoles.
37:03Donc c'est une jeunesse assez cultivée qui suit M. Boyard.
37:06Pardon, mais ça n'est pas tombé du ciel, Julien.
37:08Les parents ou les grands-parents, peut-être même,
37:11se sentaient plus français qu'eux ne se sentent français.
37:14Donc la question qui est posée, c'est...
37:16Entre-temps, il y a eu un véritable lavage de cerveau
37:21où l'extrême-gauche a expliqué à ces mômes-là
37:24que les français étaient des salauds,
37:26qu'ils n'avaient aucune chance dans l'existence.
37:29Maintenant, ce sont les Israéliens et les Juifs qui sont des ordures.
37:32Ça n'est pas tombé du ciel.
37:34Pardon, j'en veux beaucoup plus.
37:36À ceux qui leur ont mis ça dans la tête qu'à eux-mêmes.
37:39La réalité, elle est là.
37:40Je suis d'accord.
37:41Donc on voit bien que ce n'est pas qu'un phénomène migratoire.
37:43C'est aussi une forme de congrès.
37:45Il faut bien...
37:46Si on avait moins, le problème serait moins crucial, Julien.
37:49C'est quand même une forme de congrès idéologique
37:51qui s'est installée dans une partie du paysage politique
37:54et qui s'est installée aussi au cœur de notre système scolaire et universitaire
37:59et qui pose énormément de problèmes.
38:01Je veux dire, je m'excuse,
38:03mais quand les plus grandes écoles françaises
38:05se permettent de dénoncer des accords de coopération avec des universités...
38:09Vous parlez de l'UPET Strasbourg.
38:10Voilà.
38:11Là, on est en train de franchir tout ça
38:13parce qu'un syndicat croupion,
38:15qui représente 0,05 % des étudiants,
38:19a déposé une motion dans un conseil d'administration
38:21et qu'il n'y a pas eu le courage dans le conseil d'administration
38:23de dire, écoute, dehors.
38:25Il nous reste un peu plus de cinq minutes.
38:27Je vous propose d'aller vite sur quelques thèmes.
38:29Un autre comportement d'un député de la France insoumise
38:31qui nous a alerté cette semaine, c'est celui de Thomas Portes,
38:33qui a été pris la main dans le sac
38:36en train d'insulter, menacer,
38:38un député du Rassemblement national,
38:40en l'occurrence, Philippe Lotiot.
38:42On vous a monté cette séquence.
38:44Regardez.
38:46Condamnez-vous le communiqué du CRIF
38:49qui, en attaquant le président de la République,
38:51crée sciemment une confusion entre critique légitime de...
38:55C'est la colonisation, un génocide
38:57et la généralisation du conflit au Liban.
39:00Serez-vous plus clair
39:02que les soutiens inconditionnels
39:04qui prétendent ne pas savoir
39:06à quoi Emmanuel Macron fait allusion ?
39:09Vous avez donc un député de la France insoumise
39:11qui dit à un autre député,
39:13Rassemblement national en l'occurrence,
39:15on va s'occuper de toi, on va aller dehors,
39:17on va s'expliquer, voilà où on en est maintenant dans l'hémicycle.
39:19Écoutez, c'est la France insoumise d'aujourd'hui,
39:21avec, sur fond, toujours,
39:24de détestations d'Israël, etc.
39:26C'est toujours le même carburant,
39:28mais avec un langage de petites frappes.
39:30La réalité, elle est là,
39:32avec des menaces comme on en voit.
39:34Voilà, c'est pas loin,
39:36c'est pas loin de ce que je vous parlais
39:38de la guerre civile larvée.
39:40Mais réellement, se pose maintenant
39:42le problème de l'impunité de la France insoumise.
39:46À ce degré de perversion intellectuelle et politique,
39:50il y a un problème d'impunité.
39:52Un jour c'est Portes, le lendemain c'est Boyard,
39:54ensuite c'est Ritchie
39:56qui explique que la police française,
39:58c'est la police de Pétain.
40:00C'est Ritchie Thibault, collaborateur
40:02de la députée Ursula Soudé.
40:04Qui est elle-même du meilleur mieux
40:06avec le FPLP terroriste.
40:08Vous avez l'autre,
40:10dont le nom m'échappe,
40:12qui achète un dealer mineur.
40:16On dit Kerbrad.
40:18Kerbrad, la drogue,
40:20alors même que la veille,
40:22il déclarait la guerre.
40:24Je vous le dis franchement,
40:26si c'était un parti de droite,
40:28mais ça c'est le privilège rouge,
40:30si c'était un parti de droite,
40:32la question de la dissolution
40:34au moins serait posée.
40:36Là, on proteste à peine.
40:38Je n'ai rien vu,
40:40je n'ai rien vu sur France Inter
40:42à propos des déclarations
40:44de Boyard et de Portes.
40:46Je ne crois pas l'avoir lu non plus
40:48dans le journal Le Monde.
40:50Il y a, je vous dis,
40:52l'impunité de la France insoumise
40:54se pose maintenant
40:56avec acuité.
40:58Il y a toujours eu des invectives.
41:00Est-ce que là, on n'est pas en train
41:02de passer un cap quand même ?
41:04On dit on va s'expliquer dehors,
41:06il y a une menace.
41:08Il y a toujours eu des moments
41:10où nos mots dépassaient.
41:12En général, ça se finissait
41:14à la buvette calmement
41:16et la réconciliation était immédiate.
41:18La différence qu'il y a désormais,
41:20c'est qu'il n'y a pas de réconciliation.
41:22Et ça, ça change tout.
41:24Ce n'est pas simplement un emportement.
41:26Il y a une haine.
41:28Ils sont tellement enfermés
41:30dans leur logique de lutte
41:32et de détenteur de la vérité
41:34contre le monde entier
41:36qu'ils haïssent tout le monde.
41:38C'est cette haine-là
41:40qui me fait peur moi
41:42et qui me fait d'autant plus peur
41:44que même dans la gauche maintenant,
41:46il y a une forme de terrorisme.
41:48Et personne ne leur répond.
41:50Et comme personne ne leur répond,
41:52ils vont aller de plus en plus loin.
41:54Et quand on va arriver,
41:56dans les semaines à venir,
41:58où vont commencer à se préparer
42:00les élections municipales,
42:02je sens déjà le climat de terreur
42:04qu'ils veulent faire régner
42:06dans un certain nombre de villes.
42:08Donc la question qui va se poser,
42:10c'est quel est le cordon sanitaire
42:12qu'on met autour de cette force politique.
42:14Il n'y a pas que le langage.
42:16Je sais qu'il a des copains dans les banlieues.
42:18Et je veux bien le croire.
42:20Donc on a,
42:22ce n'est pas seulement un problème de démocratie.
42:24Il s'agit de nos vies.
42:26La réalité, elle est là.
42:28Il nous reste un peu moins de deux minutes, messieurs.
42:30On ne parlera pas malheureusement des élections américaines.
42:32Mais j'aimerais que vous nous donniez ce soir
42:34ce que vous retenez de la visite d'État
42:36d'Emmanuel Macron au Maroc.
42:38On l'a beaucoup commenté cette semaine.
42:40Il y a eu des controverses,
42:42la présence dans la délégation d'invités
42:44mais aussi la question de la mémoire.
42:46Emmanuel Macron a prononcé un discours.
42:48Il a parlé notamment de la période Al-Andalus.
42:50Il a ensuite rendu grâce
42:52à ce colonel
42:54qui avait été tué
42:56pour l'armée en Algérie
42:58pour la guerre d'indépendance de l'Algérie
43:00à l'occasion du 1er novembre.
43:02Qu'est-ce que vous retenez de cette visite d'État ?
43:04Il nous reste très peu de temps.
43:06En quelques mots chacun.
43:08L'art de tout gâcher.
43:10Il y avait une occasion formidable
43:12de retrouver le Maroc ami.
43:14Réellement.
43:16Et sur ce point-là,
43:18Macron a eu raison de reconnaître
43:20le Sahara marocain.
43:22Mais entre l'escorte
43:24de M.Bellatar
43:26d'une part
43:28et d'autre part,
43:30l'hymne à l'Andalouse
43:32c'est les conversions forcées,
43:34l'adhimitude des juifs et chrétiens
43:36et célébrer finalement
43:38la conquête par les musulmans
43:40d'un pays judo-chrétien.
43:42Il y a une magie macronienne
43:44de gâcher
43:46ce qui peut être merveilleux.
43:48Viendrait pour vous conclure.
43:50Il y a deux choses.
43:52Il était temps que la France considère le Maroc
43:54autrement qu'elle l'avait fait jusqu'à maintenant.
43:56De ce point de vue-là,
43:58cet aspect-là est positif.
44:00Au contraire, j'espère que les choses vont continuer.
44:02Après, on a un chef d'État
44:04qui se sent toujours obligé d'en rajouter
44:06parce qu'il a l'impression
44:08que la politique, c'est un jeu de balance.
44:10Si j'en ai fait un peu pour les uns,
44:12il faut que j'en fasse un peu pour les autres.
44:14Il mélange tout, il brouille tout
44:16et il gâche les bonnes choses.
44:18Voilà qui conclut notre émission.
44:20Merci messieurs.
44:22Ça a été un plaisir pour moi de vous accompagner
44:24ce dimanche.
44:26On va marquer une très courte pause.
44:28Je laisserai Eliott d'abord et je reviendrai
44:30si besoin en est.
44:32On se retrouve dans quelques minutes
44:34pour l'heure des pro 2.