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Jean-Marc Morandini et ses chroniqueurs décryptent l'actualité des médias dans #MorandiniLive

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00:00:00Jeudi 28 novembre 2024, Morandini Live, numéro 1547 sur CNews, première chaîne Info de France.
00:00:10Bonjour et bienvenue en direct à la Une.
00:00:13Cette histoire, sans doute symbole d'une nouvelle défaite face aux dealers.
00:00:17À Nîmes, une médiathèque entièrement rénovée depuis 4 ans pour 1 million d'euros va être détruite car elle a été prise par les dealers.
00:00:25Et je pèse mes mots car la description faite par nos confrères du Midi Libre est suraliste.
00:00:30Le toit de la médiathèque est transformé en vigie pour les dealers.
00:00:33Les trafiquants de drogue y font carrément leur grillade.
00:00:36Les agents municipaux sont terrorisés et ne veulent plus y travailler.
00:00:40Des points de contrôle et de deal ont été installés autour du bâtiment.
00:00:44Certains évoquent des palpations effectuées par les dealers pour laisser ou pas les gens passer.
00:00:50Le maire lui-même parle de « checkpoints » mis en place.
00:00:53En quelques jours, plusieurs agressions ont été enregistrées.
00:00:56Un employé, un journaliste d'M6 qui réalisait un reportage et même un pasteur ont été agressés.
00:01:02Résultat, cette médiathèque toute neuve qui n'a jamais servi va être détruite.
00:01:07L'État recule, les dealers ont gagné.
00:01:10Il y a quelques mois, Rudi Mana, porte-parole d'Allianz Sud, nous expliquait pourquoi la situation était en train de dégénérer à Nîmes.
00:01:18Ce qu'on vit à Nîmes aujourd'hui, c'est ce qu'on a vécu à Marseille il y a encore 2 ans.
00:01:22C'est une marseillisation de la ville de Nîmes, tout simplement.
00:01:25Parce qu'à Marseille, le ministre de l'Intérieur, Gérard Darmanin, a mis le paquet pour lutter contre ces trafics de stups.
00:01:32Il a affecté plus de 300 policiers en 3 ans.
00:01:35De manière très claire, on tape tous les jours dans ces quartiers, on interpelle des trafiquants.
00:01:41C'est vrai qu'ils se reconstituent, mais quand même, ça les ennuie véritablement.
00:01:45Parce qu'on saisit la marchandise, on saisit des armes, on les présente aux magistrats et au bout d'un moment, parfois, ils vont en prison.
00:01:50Donc ça les ennuie.
00:01:51Alors qu'est-ce qu'ils font ces mecs-là ?
00:01:52Ils vont aller dans des endroits où il y a moins de policiers, de manière tout à fait logique.
00:01:57Puisque Nîmes, c'est une ville beaucoup plus petite que Marseille.
00:01:59Alors ils vont à Nîmes, ils vont à Avignon, ils vont à Cavaillon.
00:02:02Voilà, on y revient dans un instant avec cette médiathèque toute neuve, détruite parce qu'elle est aux mains des dealers.
00:02:08À Valence, une jeune fille de 14 ans a été agressée par des gamines de son âge.
00:02:12Vous voyez les images, le tout a été filmé, la vidéo a été diffusée sur les réseaux sociaux.
00:02:17Une scène violente, son papa a accepté de témoigner.
00:02:20Vous l'entendrez en entier dans Morandini Live.
00:02:24Elle est choquée, elle est marquée physiquement, moralement, psychologiquement.
00:02:28C'est un choc pour elle, vraiment.
00:02:31Rouer de coups par des filles qu'elle, en partie, connaissait pour une raison qui n'est pas valable.
00:02:37C'est compliqué, c'est compliqué.
00:02:39Très beaucoup pour elle, énormément pour elle.
00:02:41Violence encore à Strasbourg cette fois.
00:02:43L'extrême-gauche s'est attaquée à des journalistes qui couvraient la séance de dédicaces de Jordane Bardella.
00:02:48Outre la manifestation que les antifas ont organisée, ils ont frappé un journaliste de Frontières.
00:02:55Alors en fait, ce qui se passe, c'est que je suis à la dédicace de Jordane Bardella à Strasbourg
00:02:58et j'entends « Tiamo tutti antifascisti », vous savez, leur célèbre slogan qu'ils font partout.
00:03:04Donc je me rends vers eux et ils sont escortés par les CRS.
00:03:08Donc en fait, ils faisaient leur slogan en allant à contre-sens de la dédicace de Jordane Bardella,
00:03:13tout simplement parce qu'ils ont été dégagés.
00:03:15Et il s'est passé quoi ? Je commence à les filmer.
00:03:17Ils sont sur l'espace public, ils font une sorte de manifestation.
00:03:20Qu'est-ce que je fais ? Je filme.
00:03:21Au bout de deux secondes, on me dit « Pourquoi tu filmes-toi ? »
00:03:25Du coup, forcément, je me tourne vers la personne.
00:03:28Voilà, on entendra la suite tout à l'heure.
00:03:30Et David Halem va nous raconter en direct dans un instant
00:03:32quelle est l'ambiance autour de ces dédicaces de Jordane Bardella
00:03:35dont le succès énerve visiblement beaucoup les antifas.
00:03:38Hier, je vous parlais de cette attaque au couteau à Saint-Etienne, à proximité du marché de Noël.
00:03:42L'homme a été neutralisé.
00:03:43Mais il faut rendre hommage aussi aux anonymes qui ont tenté d'arrêter cet individu
00:03:47comme ce restaurateur qui nous a raconté ce qui s'est passé.
00:03:51En fin d'après-midi, je devrais entre mes deux restaurants
00:03:54quand j'ai vu qu'il se passait quelque chose sur la place, une certaine effervescence.
00:03:57Et j'ai vu rentrer une dame avec son enfant, se réfugier plutôt dans mon restaurant.
00:04:01C'est à ce moment-là que j'ai été la voir et je lui ai demandé qu'est-ce qui se passait.
00:04:04Elle m'a répondu qu'il y avait un homme qui se baladait sur la plage d'Anjouresse
00:04:07et vers le marché de Noël avec des couteaux dans les mains.
00:04:10Donc bien sûr, je l'ai rassuré et je lui ai dit qu'elle pouvait rester à l'abri dans mon restaurant.
00:04:13Et c'est au moment où je suis sorti dans la rue que j'ai entendu attraper le, rattraper le
00:04:17et que j'ai vu l'individu avec les couteaux dans les mains, effectivement, courir direction la rue Maringo.
00:04:22À ce moment-là, c'est vrai que j'ai tout posé ce que j'avais dans les mains et je lui ai couru après.
00:04:27J'ai essayé de le rattraper tout ce que j'ai pu.
00:04:29Le kangou de la police m'a rattrapé, m'a devancé.
00:04:32Et c'est vrai que j'ai pu assister à la fin de la scène où le policier a fait feu sur l'individu.
00:04:38Le tribunal correctionnel de Paris va rendre sa décision cet après-midi à 13h30
00:04:42concernant l'affaire de la mort d'Antoine Allénaud, le fils du chef Yannick Allénaud.
00:04:46C'était le 8 mai 2022.
00:04:48Une peine de huit ans de prison avec mandat de dépôt ainsi qu'une annulation du permis de conduire
00:04:54et une interdiction de prendre le volant pendant dix ans avait été requis contre le principal suspect.
00:04:59Depuis, l'affaire a été mise en délibéré.
00:05:01Le jugement est donc attendu cet après-midi.
00:05:03On va y revenir.
00:05:04Et justement, hasard des drames, un jeune garçon de 13 ans a, lui, été renversé par un chauffard.
00:05:09Ça s'est passé à Maison-Alfort.
00:05:11Un garçon qui est aujourd'hui dans le coma.
00:05:13Et si le chauffard est retrouvé, c'est grâce au bon réflexe du témoin qui s'est confié à notre micro.
00:05:20J'ai vu un gamin qui était au sol.
00:05:22C'est l'histoire d'un délit routier, de son héros anonyme.
00:05:26Vendredi à Maison-Alfort, quand ce motard constate l'accident et la fuite de son auteur,
00:05:31il n'a plus qu'un objectif, interpeller l'individu.
00:05:34J'ai fait demi-tour instinctivement.
00:05:36J'ai fait demi-tour et j'ai poursuivi la moto.
00:05:39J'étais entre 80, même voire 100, pour pouvoir le rattraper.
00:05:42Donc, il roulait vraiment à vive allure et d'une manière très dangereuse.
00:05:46Je peux prendre la plaque d'immatriculation.
00:05:49Et là, il se lale entre les voitures et réussit à me semer.
00:05:54Et c'est là où je l'ai perdu de vue.
00:05:57Une plaque d'immatriculation qui permet l'identification du suspect.
00:06:00Afed Bey, 36 ans, déjà condamné pour des délits routiers.
00:06:04Cette nouvelle attaque de confoyeurs de fond, cette fois, ça s'est passé à Saint-Pierre-le-Maune.
00:06:09Deux hommes armés ont attaqué un convoyeur de fond qui sortait d'un établissement
00:06:13et lui ont dérobé plus de 400 000 euros.
00:06:16Explication.
00:06:19Technique, la technique dit choc, feu, mouvement.
00:06:23On va attaquer un fourgon avec un véhicule, le bloquer.
00:06:27Ou bien, comme ça a été le cas sur l'affaire dont on parle,
00:06:32où un duo de malfaiteurs a préparé forcément cette attaque,
00:06:41a monté une équipe, a fait des repérages,
00:06:45a ciblé la société qui transporte ces métaux
00:06:48et a décidé d'une attaque où, cette fois, on est au contact physique,
00:06:54où on a attaqué les convoyeurs sous la menace d'une arme,
00:07:00où on s'est saisi du butin et où on a pris la fuite.
00:07:03Vous avez été nombreux à réagir hier après le témoignage exclusif
00:07:07de ce médecin d'un Morandini Live,
00:07:08médecin littéralement massacré par un patient mécontent de ses remboursements par la Sécu.
00:07:13Et ces cas se multiplient partout en France.
00:07:16Médecin est en train de devenir un métier à risque.
00:07:21Un médecin roué de quadrancies, loin d'être un cas isolé.
00:07:24Si 2024 n'est pas fini, les chiffres des années précédentes sont alarmants.
00:07:29Entre 2020 et 2023, le nombre d'incidents enregistrés contre les médecins a augmenté de 66%.
00:07:36Un chiffre minoré par le silence de certains professionnels de santé.
00:07:40Nous sommes conscients qu'en fait, les déclarations ne sont que la face visible de l'iceberg.
00:07:46Et souvent, le médecin qui est dans l'empathie de son patient,
00:07:50pense toujours qu'il va pouvoir arranger les choses, qu'il va pouvoir discuter avec son patient.
00:07:54Et il n'a pas la volonté, si vous voulez, de porter plainte,
00:07:59pensant que porter plainte contre le patient,
00:08:01c'est une manière de ne pas s'occuper de la manière qu'il faudrait de celui-ci.
00:08:07À l'approche des fêtes, les arnaques se multiplient sur les réseaux sociaux,
00:08:10et en particulier, arnaques sur les parfums.
00:08:13Faux parfums qui sont en vente à des prix cassés sur les réseaux sociaux.
00:08:16Et très souvent, ils viennent de l'étranger, et les douanes sont sur le qui-vive.
00:08:21Offrir un parfum pour les fêtes de fin d'année, oui, mais à quel prix ?
00:08:26Les promotions pullulent sur les sites en ligne, mais garent aux arnaques.
00:08:30Audrey Ganac traque avec ses équipes des douanes les contrefaçons.
00:08:34Ce sont des contrefaçons de parfums qui reprennent des grandes marques bien connues du grand public,
00:08:39comme Chanel, Louis Vuitton, Garlin, et beaucoup d'autres.
00:08:43On ne peut pas savoir si les produits sont les mêmes,
00:08:45et quand on fait des analyses laboratoires, on se rend compte que,
00:08:47bien souvent, sur des contrefaçons de parfums,
00:08:50il y a des substances qui sont dangereuses pour le consommateur et sa santé.
00:08:53Des dangers pour la santé du consommateur, mais pas seulement.
00:08:56Acheter une contrefaçon vous expose à une condamnation.
00:08:59La contrefaçon, c'est un délit.
00:09:02Et la contrefaçon, c'est extrêmement dangereux, extrêmement coûteux.
00:09:06Vous risquez à la fois la confiscation de la marchandise de fraude,
00:09:09vous risquez une amende, mais vous risquez également des poursuites judiciaires.
00:09:13L'an passé, plus de 642.000 contrefaçons de parfums ont été saisies en France.
00:09:19Un chiffre en constante augmentation, 6 fois plus en 3 ans.
00:09:24Voilà, et ça sent bon aussi du côté des audiences.
00:09:26Les tops et les flops d'audience hier soir, c'est avec Mister Audience.
00:09:28Aynaz Kévin, va-t'en !
00:09:33Hier soir, un accès à Cinec a conservé la place de leader.
00:09:36Il n'est pas parvenu à dépasser les 3 millions en étant à 2,8 millions.
00:09:40Le 19 avril de France 3 est deuxième.
00:09:42Le code aux feuilletons de TF1 Demain nous appartient.
00:09:44Il reste relégué à la 3e place, à 2,5 millions.
00:09:47Sur France 5, C'est à vous est à 1,2 million.
00:09:52À 20h, Gilles Boulot est resté largement en tête,
00:09:55en affichant toutefois une baisse d'audience à 5,1 millions.
00:09:58En face, le journal De France 2, présenté par Anne-Sophie Lapix,
00:10:01n'a toujours pas dépassé les 4 millions.
00:10:03TPMP sur C8 est en forme et 4e à 1,5 million.
00:10:08À 21h, c'est une égalité parfaite entre Cyril Hanouna et Yann Barthez.
00:10:13Les VMP sur C8 et Quotidien sur TMC sont dans leur moyenne haute à 2,1 millions.
00:10:20En prime, personne n'a dépassé les 3 millions.
00:10:23CM6 qui est arrivé petit leader à 2,8 millions,
00:10:26avec la France un incroyable talent.
00:10:28Sur France 2, c'était le lancement de la nouvelle série Ça, c'est Paris.
00:10:31Mais c'est un démarrage très moyen, avec à peine plus de 2 millions de personnes.
00:10:35Nouvelle déception pour Esprit Criminel sur TF1,
00:10:38qui peine à trouver son public à seulement 1,9 million.
00:10:40Le magazine De France 3, secret d'histoire,
00:10:42a du mal à s'imposer à seulement 1,5 million.
00:10:45Mister Audience vous dit à demain.
00:10:48Je vous présente mes invités qui vont m'accompagner en direct jusqu'à midi.
00:10:50Jeune Laurence, bonjour.
00:10:51Bonjour Jean-Marc.
00:10:52Merci d'être avec nous, rédacteur en chef à Frontières Média.
00:10:55Christine Kelly, bonjour.
00:10:56Enchantée.
00:10:56On adore vous avoir une fois par semaine ici.
00:10:58Journaliste et présentatrice de Face à l'info, bien sûr, sur CNews.
00:11:02Et puis votre livre qu'on voit, c'est « Destins qui ont fait l'histoire »
00:11:05aux éditions Lito Histoire.
00:11:07Numéro 1 des ventes.
00:11:08Ce n'est pas vrai ?
00:11:09Oui, oui, en quelques jours.
00:11:10Il est sorti le 4 novembre.
00:11:11On est tout fiers avec Marc Medan.
00:11:13Randal Schroeder, femme, qui est avec nous, va faire la tête alors.
00:11:15Parce que lui aussi, il sort un livre.
00:11:17Je vous félicite.
00:11:18On va partager la plateforme numéro 1.
00:11:20Je vous suis, je comprends tout à fait ce succès.
00:11:23Bon maître, merci d'être avec nous.
00:11:25Vous publiez « La loi, juste la loi, pas la morale » aux éditions Hugo Dock.
00:11:29On en parlera en fin d'émission.
00:11:30Mais je voulais que vous nous accompagniez tout au long de cette émission
00:11:32pour commenter l'actualité.
00:11:34Parce que vous allez voir que vous êtes concerné par beaucoup de sujets.
00:11:36Exactement.
00:11:38Et puis, Karima Khatib, bonjour.
00:11:39Merci également d'être là.
00:11:41Brune, désormais ?
00:11:41Brune.
00:11:42Ça vous voit très bien.
00:11:43Et les municipales au Blanc-Ménil, merci également d'être avec nous.
00:11:46Je voulais commencer avec cette histoire incroyable que j'ai découverte ce matin.
00:11:50C'est ce qui se passe à Nîmes.
00:11:52Et c'est sans doute le symbole d'une nouvelle défaite face aux dealers.
00:11:55À Nîmes, une médiathèque entièrement rénovée depuis 4 ans pour 1 million d'euros
00:11:59va finalement être détruite car elle a été prise par les dealers.
00:12:03Et je pèse mes mots car la description faite par nos confrères du Midi Libre est surréaliste.
00:12:08Le toit de la médiathèque est transformé en vigie pour les dealers.
00:12:12Les trafiquants de drogue font carrément des grillades.
00:12:15Les agents municipaux sont terrorisés, ils ne veulent plus venir travailler.
00:12:19Des points de contrôle et de deal ont été installés autour du bâtiment.
00:12:23Certains évoquent même des palpations effectuées par les dealers
00:12:26pour laisser ou pas les gens passer.
00:12:28En quelques jours, plusieurs agressions ont été enregistrées.
00:12:31On a vu un employé qui a été attaqué, un journaliste d'M6 qui était en train de réaliser un reportage
00:12:36et même un pasteur.
00:12:37Alors ça se passe dans la zone Pisse-Vin.
00:12:40C'est une zone, une ZUP, ce qu'on appelle une zone à urbaniser en priorité
00:12:44qui est sortie de terre dans les années 60.
00:12:47Mais à l'époque, ça devait être un quartier chic.
00:12:48Aujourd'hui, ça n'a plus rien de tout ça.
00:12:50La montée de la pauvreté, de l'insécurité et enfin des trafics de drogue ont eu raison de cette utopie.
00:12:55On va en parler avec un policier sur place dans un instant.
00:12:57Mais tout d'abord, je voudrais qu'on revienne dans ce quartier au mois d'août
00:13:00parce qu'au mois d'août, on nous apprend qu'il y a enfin un commissariat qui va ouvrir dans ce quartier.
00:13:04Tout le monde est content.
00:13:05Seul problème, la veille de son ouverture, il brûle.
00:13:11C'est dans cette boucherie en travaux, au sein du quartier Pisse-Vin à Nîmes,
00:13:14qu'un incendie s'est déclaré dans la nuit de mardi à mercredi.
00:13:18Vers 2h du matin, une explosion retentit.
00:13:21Le souffle arrache les rideaux métalliques et les baies vitrées du commerce
00:13:24qui devaient ouvrir en septembre prochain.
00:13:27Le nouveau commissariat, qui jouxte le magasin, a lui aussi été touché par des dégâts collatéraux.
00:13:33L'inauguration du poste de police était prévue pour lundi prochain.
00:13:37Selon le préfet du Gard, des experts ont été dépêchés sur place
00:13:40pour déterminer les circonstances de l'incendie.
00:13:43Il n'est pas possible à cette heure de savoir quelles sont les causes précises de l'incendie,
00:13:46si cet incendie est volontaire ou accidentel.
00:13:49Si cela relève d'une action volontaire, c'est une action qui est extrêmement condamnable.
00:13:53Pour ce syndicat de police, l'incendie du commerce qui a touché le commissariat
00:13:57n'est pas une simple coïncidence.
00:13:59Bien sûr qu'on s'oriente immédiatement sur la thèse volontaire.
00:14:06Cette explosion, cet incendie est quand même très suspect
00:14:10au lendemain de l'ouverture du bureau de police
00:14:14dans un établissement, dans un commerce qui est mitoyen à ce bureau de police.
00:14:18Une enquête judiciaire a été ouverte par la procureure de la République de Nîmes.
00:14:23Nous sommes en direct avec David Lerrault, secrétaire zonal sud d'Allianz Police.
00:14:28Bonjour, merci beaucoup d'être en direct avec nous.
00:14:31Est-ce que vous pouvez nous parler un peu de ce quartier Pisse-Vin ?
00:14:34Qu'est-ce qui se passe ?
00:14:35Et est-ce que ce sont vraiment les dealers qui ont pris le contrôle de ce quartier ?
00:14:40Oui, bonjour.
00:14:41Effectivement, ce quartier, malheureusement, fait parler de lui depuis plusieurs années.
00:14:46Le trafic de stups règne dans ces ruelles, dans ces passages, dans ces parkings.
00:14:53Les fusillades sont nombreuses avec des victimes collatérales, des victimes innocentes.
00:14:58Parfois, on sait très bien.
00:15:00Donc oui, c'est très compliqué d'exercer dans ce milieu urbain en particulier.
00:15:07Mais c'est assez surrealiste d'entendre que la médiathèque va être détruite alors qu'elle est toute neuve.
00:15:12Elle n'a quasiment jamais ouverte depuis les travaux.
00:15:15Il y a eu un million d'euros de travaux.
00:15:17Excusez-moi de vous poser la question comme ça,
00:15:18mais ça veut dire que les forces de l'ordre ne sont pas capables de sécuriser ce lieu ?
00:15:23Ils n'ont pas les moyens ?
00:15:24Ce qui est sûr et certain, c'est qu'on a eu des fusillades avec la mort d'un enfant.
00:15:30On a envoyé des CRS, on a envoyé des renforts,
00:15:33on a envoyé des enquêteurs pour mener à bien des opérations anti-stups.
00:15:36Mais nous n'avons pas, au quotidien, les policiers du quotidien,
00:15:40ils n'ont pas les moyens d'être à 8H24 sur le toit de la médiathèque,
00:15:46sur les différents accès et sur toutes les rues du quartier pour faire face au trafic de stups.
00:15:50Nous ne pouvons pas quadriller avec des véhicules de six policiers,
00:15:54chaque coin, chaque angle de rue,
00:15:56tant de la médiathèque que de l'ensemble du quartier de Pissenin.
00:15:58Ça, c'est illusoire.
00:16:00Par contre, effectivement, un million d'euros jetés,
00:16:03250 millions d'euros qui vont être injectés pour rénover le quartier,
00:16:07tout ça, c'est bien beau.
00:16:08Moi, je suis partisan de la culture, je suis partisan de la rénovation urbaine.
00:16:12Mais tant que vous ne réglez pas le problème,
00:16:15en tout cas que vous n'y portez pas des sérieux coups,
00:16:18le problème du trafic de stups,
00:16:19vous aurez beau installer une médiathèque, une salle de concert,
00:16:22peindre des arcs en ciel, vous ne résoudrez pas le problème,
00:16:26juste en mettant un coup de peinture, si je puis dire, sur la façade.
00:16:29– C'est ce que disent beaucoup d'habitants, d'ailleurs, dans le quartier.
00:16:32Ils disent, OK, on dit qu'on va détruire, mais est-ce que ça va vraiment changer les choses ?
00:16:35On dit qu'on va en reconstruire une autre.
00:16:37Alors, dans deux ans, dans trois ans, dans quatre ans,
00:16:40mais finalement, le vrai problème, c'est le trafic qu'il y a dans ce quartier.
00:16:44– Non, mais très clairement, je crois qu'il faut surtout,
00:16:47quand on parle de rénover un quartier,
00:16:48quand on parle d'améliorer la vie du quotidien, et notamment la sécurité,
00:16:52qui avec l'éducation et la santé sont évidemment des principes régaliens
00:16:57sur notre territoire, il faut avoir une vision globale.
00:17:00Vous ne pouvez pas juste dire, on investit 250 millions d'euros et tout va aller.
00:17:04Ce n'est pas vrai, ce n'est pas comme ça, c'est jeter de l'argent par les fenêtres.
00:17:07On le voit sur ce chantier de rénovation, à un million d'euros.
00:17:10Il faut penser global, éducation, prévention, sanctions,
00:17:14tant que vous n'amenez pas des réponses simples.
00:17:16Nous, on n'arrête pas de le dire, Alliance Police Nationale.
00:17:18Première infraction, le primo délinquant,
00:17:21écoutez, il part un mois dans un endroit un petit peu au milieu des bois,
00:17:24dans une structure simple et allégée,
00:17:26parce qu'il faut qu'il y ait une sanction immédiate, rapide et pédagogique.
00:17:29Quand vous attendez 20 fois qu'un jeune homme devienne délinquant
00:17:33et commette 20 fois des victimes,
00:17:35vous avez votre délinquant d'habitude, votre délinquant ancré.
00:17:39Donc, il faut amener des réponses,
00:17:40il ne faut pas juste injecter des millions, ce n'est pas suffisant.
00:17:42Et je le redis, c'est jeter de l'argent par les fenêtres
00:17:45à l'heure où on en a besoin pour mener cette guerre,
00:17:47à l'heure où on en a besoin, cet argent,
00:17:48pour aussi donner les moyens aux magistrats, aux enseignants, aux soignants,
00:17:52mais aussi évidemment aux policiers.
00:17:54Donner les moyens aux policiers de mener cette mission à bien,
00:17:57et que quand ils font une affaire,
00:17:59service d'investigation, service de loi publique,
00:18:02bien évidemment, les délinquants soient sanctionnés immédiatement.
00:18:06Immédiatement, on gagnera du temps, on gagnera de l'argent.
00:18:09Donc, arrêtons de jeter de l'argent par les fenêtres
00:18:10et dans le même temps de mettre trois jours de carence
00:18:13aux policiers, aux soignants, etc.
00:18:14Alors que dans le même temps, oui, on nous demande des efforts.
00:18:17Nous, on va nous prendre de l'argent
00:18:19et on en jette par les fenêtres inutilement sous nos yeux.
00:18:22– Juste, David Lerreaud, moi je voudrais vous poser
00:18:23une question un peu plus précise parce que je ne connais pas ce quartier,
00:18:27mais quand je lis la description qui est faite de ce qui se passe
00:18:29dans la médiathèque et autour de la médiathèque,
00:18:31on nous dit qu'elle est tenue par les dealers,
00:18:33on nous dit que les dealers sont sur le toit et sont des guetteurs,
00:18:37qu'ils font des grillades les dealers sur le toit
00:18:38et les chouffes qui guettent les policiers.
00:18:41Que pour arriver à cette médiathèque,
00:18:44il y a des palpations des gens qui sont faits,
00:18:46il y a des gens qui sont agressés.
00:18:47C'est la réalité, ça se passe vraiment comme ça ?
00:18:51– Alors ça arrive, évidemment, vous avez vu la situation
00:18:54de certains secteurs, de certains quartiers à Marseille.
00:18:57Écoutez, le même phénomène peut s'installer ailleurs,
00:19:00c'est-à-dire des guetteurs, des individus qui vous surveillent,
00:19:03qui vous observent, voire qui vous palpent
00:19:05quand vous approchez du lieu de deal, du lieu de transaction.
00:19:08Maintenant, on n'est pas encore dans la situation extrême,
00:19:12mais la situation est très grave, il faut prendre ce problème en compte.
00:19:15Oui, il y a de réels problèmes d'insécurité,
00:19:17ce n'est pas un sentiment, loin de là.
00:19:19Donc il faut des moyens, il faut une réponse pénale,
00:19:22il faut des structures adaptées.
00:19:24Sans cela, les centaines de millions d'euros que vous injecterez,
00:19:29vous allez les jeter, vous allez les perdre,
00:19:31alors qu'ils seraient parfaitement utiles ailleurs.
00:19:33Voilà notre position.
00:19:34– Merci beaucoup David Leroy,
00:19:35je précise que le personnel ne veut pas aller travailler
00:19:38parce qu'ils ont peur, donc c'est pour ça que cette médiathèque
00:19:40n'a pas ouvert pendant des semaines,
00:19:42et donc finalement il a été décidé de la détruire.
00:19:45Maître Randall Schroederfer, le problème c'est quoi ?
00:19:47C'est la justice dans toutes ces histoires ?
00:19:49– Non, le problème c'est la volonté politique,
00:19:51très clairement ça fait 20 ans qu'il n'y en a pas,
00:19:54pour mettre les moyens sur la lutte contre le narcotrafic.
00:19:57Il y a 164 tribunaux judiciaires en France,
00:20:00il n'y a pas de juridiction spécialisée pour la lutte contre les stupéfiants.
00:20:04On pourrait créer sans aucune difficulté un juge d'instruction,
00:20:07des juges d'instruction dédiés, ad hoc, spécialement,
00:20:11exclusivement pour la lutte contre le trafic de stupéfiants.
00:20:13On a créé l'EGIRS, juridiction interrégionale spécialisée,
00:20:17qui lutte contre toute la délinquance interrégionale et organisée.
00:20:20Mais on n'a pas créé une juridiction qui ne lutte que contre
00:20:24et spécialement contre les trafics de stupéfiants
00:20:26avec des policiers dédiés, avec des procureurs substituts du procureur dédié,
00:20:31et ça, ça demande des moyens.
00:20:33Donc on a un budget de la justice qui est très faible en France
00:20:37par rapport à nos voisins européens, il est à peu près entre 8 et 10 milliards.
00:20:42Il manque des postes de magistrats, c'est une évidence,
00:20:44et tant que vous n'aurez pas des professionnels qui ne feront que ça,
00:20:47comme les trafiquants de stupéfiants ne font que ça.
00:20:49– Oui mais ils ne risquent pas d'être menacés ces professionnels,
00:20:51parce qu'on nous parle de mexicanisation au Mexique,
00:20:54les juges sont sous la menace, sont sous protection.
00:20:57– Bien sûr, évidemment, mais vous croyez quoi ?
00:20:59Ils vont lutter contre le grand banditisme, le banditisme.
00:21:02Je vous rappelle que le juge Falcone, on a fait sauter 100 mètres d'autoroute
00:21:05à l'époque en Italie pour se débarrasser de ce type qui luttait contre la mafia.
00:21:09Mais ce n'est pas pour autant que les Italiens ont baissé les combats et ont arrêté.
00:21:12Quand vous choisissez d'être magistrat, policier,
00:21:14dans les métiers qu'on fait moi aussi, mais t'es arrivé d'être menacé,
00:21:17ça fait partie des choix que vous faites.
00:21:19Magistrat c'est un choix courageux, magistrat c'est un métier difficile
00:21:22et c'est la lutte pour le pénal, contre le banditisme, le grand banditisme.
00:21:26Donc ça implique des moyens.
00:21:27La police municipale aussi doit être associée à cette lutte.
00:21:30L'armement de la police municipale n'en déplaise aux esprits faibles de la République.
00:21:34Bien sûr qu'il faut armer les polices municipales,
00:21:36bien sûr qu'il faut associer la police municipale,
00:21:38et notamment dans des villes comme Nîmes,
00:21:39mais je veux aussi dans des villes tranquilles pour l'instant,
00:21:42ou paisibles pour l'instant, qui ne le seront plus bientôt.
00:21:44Nous on voit Besançon, il y a une évolution de la délinquance et de la violence.
00:21:49Avec une augmentation très nette de la violence liée au narcotrafic.
00:21:52Donc je pense que tant qu'on ne créera pas au niveau politique
00:21:56des juridictions spécialisées,
00:21:57tant qu'il n'y aura pas un vrai travail fait et des moyens mis,
00:22:00il a raison, 250 millions d'euros,
00:22:03vous voyez ce que vous financez comme nombre de magistrats,
00:22:05d'équipes de policiers et de substituts sur place dans des cellules spécialisées.
00:22:08Juste une petite chose,
00:22:10quand on travaille par exemple sur des affaires criminelles très importantes,
00:22:12on crée des cellules.
00:22:14L'INA, on a créé une cellule, on travaille que sur l'INA,
00:22:17jusqu'à ce qu'on ait résolu l'enquête.
00:22:19Si on ne crée pas des cellules spécialisées,
00:22:21vous savez le problème des juges d'instruction que je les vois,
00:22:23c'est qu'ils vont traiter des viols,
00:22:25ils vont traiter des meurtres,
00:22:26ils vont traiter des violences,
00:22:28ils vont traiter des problèmes financiers
00:22:31dans des sociétés, des abus de confiance et autres,
00:22:33et puis des trafics de stupéfiants.
00:22:35Et donc ils vont se retrouver certains avec, sur un gros trafic de stupéfiants,
00:22:3912 heures à consacrer à leur dossier d'instruction sur toute l'année.
00:22:42Ce n'est pas efficace.
00:22:43Donc il faut repenser efficace et surtout il faut repenser plus souple
00:22:46et il faut jumeler les systèmes pénaux qui existent
00:22:49entre l'enquête préliminaire et l'enquête de flagrance
00:22:52pour améliorer l'efficacité de l'action des policiers.
00:22:54– Gilles Laurence, en revenant un peu à ce qui se passe à Nîmes,
00:22:57cette médiathèque qui est obligée d'être détruite,
00:22:59parce qu'elle est tenue par les dealers,
00:23:01mais on est où dans ce pays ?
00:23:03Est-ce qu'on est encore en France quand on est obligé de détruire une médiathèque
00:23:06parce qu'on est incapable de la faire tourner ?
00:23:09– On voit que l'âgeté politique a des conséquences,
00:23:12elle a des conséquences sur les subventions,
00:23:14tout ce qui va être donné dans un quartier,
00:23:16elle a des conséquences sur les employés qui vont aller travailler,
00:23:18c'est-à-dire qu'ils sont 18 à recevoir des palpations
00:23:21avant de rentrer dans une médiathèque, c'est absolument incroyable.
00:23:24J'aimerais attirer l'attention sur, dans ce quartier de Pise 20,
00:23:27juste à côté de la médiathèque, il y a aussi une école,
00:23:29une école qui fait depuis longtemps aussi l'actualité,
00:23:31une école qui est prise au piège parmi les dealers,
00:23:34au cri évidemment de tout ce qui va avec le trafic de drogue.
00:23:37Et ça, c'est aussi une conséquence de l'âgeté politique,
00:23:39c'est-à-dire qu'il y a toute une génération d'enfants qui vont naître,
00:23:41qui vont grandir, qui vont aller à l'école, au milieu des dealers.
00:23:44Et je rappelle que dans cette école également,
00:23:46il y a des professeurs qui tous les jours se mettent en arrêt maladie
00:23:48parce qu'ils ne peuvent pas aller enseigner, parce qu'ils ont peur,
00:23:51parce qu'eux-mêmes sont soumis aux mêmes pressions, aux mêmes conséquences.
00:23:54Et tout ça, ces conséquences à Nîmes, elles sont aussi les conséquences
00:23:57du refus de traiter la délinquance et le trafic de drogue à Marseille,
00:24:01parce que les Marseillais aujourd'hui ont tellement pris d'influence
00:24:04qu'ils vont jusqu'à Nîmes pour justement avoir des nouveaux terrains.
00:24:07– C'est ce qu'expliquait un policier tout à l'heure,
00:24:08effectivement, c'est en train de se développer.
00:24:11Karima Khatib, on a perdu là, dans ce cas particulier,
00:24:15en tout cas, la culture a perdu, l'État a perdu, on a tous perdu.
00:24:21– C'est un échec, c'est un échec total.
00:24:23Une médiathèque, c'est quand même le socle de l'éducation
00:24:26dans un quartier dont apparemment, ils en ont besoin.
00:24:30Il y a une école juste à côté, comme vous le dites,
00:24:32il y a un projet d'urbanisation.
00:24:35Je ne suis pas d'accord avec les propos en disant
00:24:37c'est 250 millions jetés par les fenêtres.
00:24:40Non, mal distribués, ok, jetés par les fenêtres, non,
00:24:44parce que les habitants des quartiers populaires
00:24:46ont besoin aussi de vivre décemment et compagnie,
00:24:49mais il est nécessaire et il est urgent de revoir,
00:24:54de refonder cette police, de l'augmenter, de lui donner les moyens,
00:24:58de pouvoir aussi revoir cette justice.
00:25:00Moi, j'étais d'accord avec vos propos,
00:25:02d'avoir une justice totalement dédiée et spécialisée sur la question
00:25:08et surtout aussi de revoir les méthodes,
00:25:10parce que 56% de l'activité du policier,
00:25:14c'est de traquer la personne qui fume et non pas le dealer.
00:25:18Il y a toute une refonte à faire à ce niveau-là
00:25:21pour éviter aux mairies, justement, cet échec-là.
00:25:24Mais là, la priorité, c'est d'envoyer des troupes,
00:25:28c'est d'envoyer des policiers, c'est d'envoyer des gens
00:25:31pour tenir le quartier.
00:25:32Mais bien sûr, mais je sais bien.
00:25:33Juste, Christine Kelly, vous êtes la seule qui allait me comprendre
00:25:35parce que je dois faire le signe aux infos,
00:25:36donc on va faire une pause et vous parler.
00:25:38Juste après, on fait juste le signe aux infos
00:25:40et ensuite, on continue à parler de tout ça.
00:25:42Signe aux infos.
00:25:54Thomas Yalabidi, normalement, pour le signe aux infos.
00:25:56Alors voilà, c'est à vous.
00:25:58Je voulais juste, vous voyez le bandeau en bas,
00:26:00il y a écrit Nîmes, la culture vaincue par les dealers.
00:26:03C'est ça, en fait.
00:26:03C'est ce qui est en train de se passer à Nîmes.
00:26:05Je suis en train de me dire que si les dealers s'attaquent
00:26:07à la médiathèque, c'est que la médiathèque
00:26:09ne représente plus rien.
00:26:11C'est qu'est-ce qu'elle représente ?
00:26:12Que représente la culture aujourd'hui dans notre société ?
00:26:15Est-ce qu'elle représente un bastion
00:26:17qu'il faut absolument protéger ?
00:26:19Je veux bien qu'on puisse dire qu'il n'y a pas de moyens.
00:26:21Je veux bien qu'on puisse dire que c'est de la faute,
00:26:23comme disait monsieur, qu'on a eu aussi d'alliance
00:26:27tout à l'heure, qu'il manque des moyens.
00:26:30Qui pour la police ? Qui pour la justice ?
00:26:32Moi, je dis que même si on a 3 milliards de policiers sur place,
00:26:36si on les arrête, les dealers, s'ils ne sont pas condamnés
00:26:40fermement par la justice, ça va continuer.
00:26:43Et pour être condamné fermement par la justice,
00:26:45j'entends absolument ce que vous dites.
00:26:47Et vous avez raison dans le sens où il faut tout revoir
00:26:49le système de juridiction pour soulager les magistrats.
00:26:52Il n'empêche qu'on a déjà un code pénal suffisamment strict,
00:26:56suffisamment dur.
00:26:57Il n'y a pas besoin de changer le code pénal,
00:26:58je suis d'accord avec vous.
00:26:58Il n'y a pas besoin de changer.
00:27:00Et là, je trouve qu'aujourd'hui, il y a des choses à faire
00:27:03pour à la fois aider nos policiers,
00:27:05et quand j'entends monsieur d'alliance tout à l'heure
00:27:08qui disait qu'on n'a pas les moyens, on ne peut pas,
00:27:11le négatif qui revenait systématiquement,
00:27:13on sent qu'ils ont baissé les bras.
00:27:15Ils ont baissé les bras.
00:27:16On les comprend.
00:27:16Effectivement, il n'y a pas les moyens,
00:27:18mais même s'ils arrêtent les dealers,
00:27:21au bout du bout, ils sont ressortis au bout de trois jours.
00:27:23La police a baissé les bras, la mairie baisse les bras.
00:27:25Parce que la mairie, quand elle décide de détruire cette médiathèque,
00:27:29c'est une façon de baisser les bras.
00:27:30Et pourtant, au mois d'août dernier,
00:27:31on était allés avec les équipes de CNews là-bas,
00:27:34dans ce quartier qui entamait sa rénovation.
00:27:37Tout le monde y croyait.
00:27:39Regardez le reportage qu'on avait fait à l'époque sur CNews.
00:27:43Sous les coups des bulldozers,
00:27:44le quartier de Bisvins souhaite faire peau neuve.
00:27:47Objectif, redynamiser ce quartier
00:27:50qui a surtout fait couler de l'encre ces dernières années
00:27:53pour ces fusillades meurtrières entre bandes rivales
00:27:55sous fond de trafic de drogue.
00:27:57Il y aura plus de sécurité.
00:27:58On a vécu un été dernier douloureux,
00:28:01la mort d'un gamin de 10 ans.
00:28:03Donc c'est vrai qu'on a eu la CRS, on a eu les hélicoptères.
00:28:06Aujourd'hui, les gens aspirent à vivre en paix
00:28:08dans un quartier rénové, un quartier de la République.
00:28:10Depuis des années, les habitants de ce quartier
00:28:13se sentent démunis et abandonnés.
00:28:15Il était très bien avant.
00:28:17Et après, dans la délinquance, il est parti.
00:28:20Et grave, on ne pouvait même plus aller à la poste.
00:28:23Il fallait y aller entre 9 et 10.
00:28:26On va être agressés, j'ai été agressée deux fois moi.
00:28:28Les urbanistes ont travaillé avec la police
00:28:30pour faire disparaître les coins et recoins,
00:28:32terrain de jeu rêvé des trafiquants de drogue
00:28:35et cauchemar des habitants,
00:28:36notamment dans cette galerie commerçante.
00:28:38C'est symptomatique parce que la galerie Richard Wagner
00:28:41est la galerie qui centralise toutes les problématiques.
00:28:45Donc c'était une galerie, comme je le disais tout à l'heure,
00:28:47dans laquelle il y avait un nombre incalculable de commerces,
00:28:50de commerces de très très belle qualité.
00:28:52Aujourd'hui, vous allez voir, beaucoup de commerces sont fermés.
00:28:56Le trafic de drogue est très très présent.
00:28:59Plus de trois ans et demi de travaux
00:29:00et un budget de près de 270 millions d'euros
00:29:03sont prévus pour permettre la transformation du quartier
00:29:07avec démolition et réhabilitation de logements dégradés.
00:29:10Et les habitants espèrent tous que le quartier de Pissevins
00:29:13retrouvera une dose de mixité sociale et de sérénité avec ses travaux.
00:29:18Ce qui est intéressant dans ce reportage du maître Schoendorfer,
00:29:20c'est qu'on voit que finalement ça a gagné du terrain petit à petit.
00:29:24La dame qui était interrogée, c'était très intéressant
00:29:26parce qu'elle disait, ça a commencé, on ne pouvait plus sortir à toutes les heures.
00:29:29Finalement, on laisse ces gens-là gagner du terrain petit à petit
00:29:32et à la fin, ils prennent le pouvoir.
00:29:34Moi, je suis assez en faveur de ce qui se passait à New York
00:29:36il y a quelques années, quand Renaud Giuliani a pris le pouvoir.
00:29:40Il y avait énormément, à ce moment-là, d'insécurité
00:29:42et il a dit, dès le premier carreau cassé, on sanctionne.
00:29:46Et en fait, en France, on est peut-être un peu trop attentiste.
00:29:50Alors, il y avait, parce que tous les problèmes sont liés,
00:29:54en réalité, là, on ne parlait que de la justice, mais vous avez raison,
00:29:56tous les problèmes sont liés les uns aux autres.
00:29:58Il y a l'éducation, il y a l'instruction,
00:30:00mais il y a l'éducation aussi des parents, l'instruction, l'école, etc.
00:30:03Donc, il faudrait, il faut associer un peu tout le monde.
00:30:05Moi, je ne suis pas défaitiste, je pense qu'on peut changer les choses.
00:30:07Ce n'est pas une question d'argent aussi, c'est une question de volonté.
00:30:10Je pense qu'il n'y a pas de volonté.
00:30:11On a un partenaire, et vous parlez de Nîmes,
00:30:13il y a la 6e division légère blindée à Nîmes, par exemple.
00:30:16On a un partenaire militaire qui est tout à fait adapté pour récupérer les jeunes.
00:30:19Je vais vous dire ce que je vois, moi, en maison d'arrêt,
00:30:21avec des jeunes de 18, 19 ans, quand j'y vais, il n'y a pas d'horaire.
00:30:24Ils ont le droit de dormir jusqu'à 10h, 11h, midi, s'ils veulent.
00:30:27Il n'y a pas d'horaire, il n'y a pas de travail, il y a très peu d'enseignement.
00:30:30Donc, en fait, vous faites rentrer des jeunes en maison d'arrêt,
00:30:33ils en ressortent moins bien, voire pire.
00:30:36Je voyais que c'était Victor Hugo qui était sur la couverture de votre livre.
00:30:39Dieu sait que déjà, à l'époque, ils se sensibilisaient sur le fait
00:30:41que la prison doit éduquer, rééduquer, instruire.
00:30:44Et ça n'existe pas en France. Il faudrait associer le partenaire militaire.
00:30:47Vous parlez des jeunes aux Etats-Unis, ce qu'on appelle les bootcamps.
00:30:50Ça marche merveilleusement bien.
00:30:51Vous prenez des jeunes de 14 ans dont les parents sont dépassés,
00:30:54qui sont ingérables, qui considèrent que consommer du cannabis, c'est normal,
00:30:57que ne pas aller à l'école, c'est normal et qu'on n'a rien à leur dire et que tout le réduit.
00:31:01Vous mettez... Et c'est aux parents de faire le ménage et de faire leur lit
00:31:05et puis de s'occuper de tout et de pourvoir à tout.
00:31:07Vous les mettez pendant un mois dans un milieu militaire.
00:31:11On a la Légion étrangère, par exemple, mais c'est tout à fait adapté.
00:31:14La Légion, c'est un peu costaud, peut-être.
00:31:16Alors, ce qui n'est pas costaud, c'est l'apprentissage de la discipline.
00:31:20Le fait d'apprendre des horaires, de se lever, l'hygiène, etc.
00:31:23Et on se rend compte qu'on a des gens qui ne savent rien faire,
00:31:27qui ne sont absolument pas autonomes.
00:31:28La seule chose qu'ils savent faire, c'est rien être trafiqué.
00:31:30Ce n'est pas dur.
00:31:31Vous prenez un fauteuil, vous le posez devant la cage d'escalier.
00:31:34Vous vous asseyez et puis vous attendez que les clients viennent
00:31:38avec un guetteur qui vous signale si la police est là ou pas là.
00:31:40Voilà. Bon, ce n'est pas trop compliqué.
00:31:42On a les horaires qu'on veut.
00:31:42Sauf si vous êtes sanctionné.
00:31:44Sauf si vous êtes sanctionné.
00:31:45Mais on est d'accord que, effectivement, quand vous attrapez celui qui vend,
00:31:48en général, ce n'est pas celui qui est le plus sanctionné.
00:31:50Et puis, ça ne règle aucun problème.
00:31:51Par contre, c'est vrai que les changer, ça peut aussi donner une autre dynamique.
00:31:54Ça peut permettre à certains jeunes qui ne sont pas mauvais,
00:31:57qui sont simplement égards à un moment.
00:31:58Les jeunes dont vous parlez, qui sont à l'école d'à côté de cette médiathèque,
00:32:01ils sont influencés.
00:32:02Ils voient aussi des jeunes qui ne savent rien, qui gagnent beaucoup d'argent,
00:32:05ont des belles baskets, les trucs à la mode.
00:32:07Et ils se disent, parce que l'être humain est toujours un petit peu faible,
00:32:10bah tiens, c'est génial, moi aussi, je ferais bien ça quelques temps.
00:32:13Non. Et quand vous rééduquez, quand vous mettez d'autres valeurs,
00:32:16parce que vous parliez, Mme Kelly, des valeurs.
00:32:19C'est quoi la culture aujourd'hui ?
00:32:21Mais c'est quoi la France aujourd'hui ?
00:32:22C'est quoi la République aujourd'hui ?
00:32:23C'est quoi le travail aujourd'hui ?
00:32:25C'est quoi le fait de se lever le matin,
00:32:27de pouvoir payer son loyer, sa voiture et de se payer ses vacances
00:32:29avec son argent qu'on a gagné en déclarant ses impôts ?
00:32:32Bah, pour ces jeunes-là, ça n'existe pas.
00:32:33Ce n'est pas des valeurs.
00:32:34Alors, soit on ne leur a pas appris, soit ils n'ont pas voulu l'apprendre.
00:32:37Et je pense que le partenaire militaire, entre autres, il n'y a pas que ça,
00:32:40le partenaire militaire et le partenaire de l'éducation nationale et la justice
00:32:45doivent être associés dans un esprit positif, constructif.
00:32:48Jean-Laurence, vous voulez ajouter quelque chose ?
00:32:50Parce que moi, je suis assez d'accord avec tout ce que vous dites.
00:32:51Je dois avouer que je vous embauche.
00:32:54Je suis assez d'accord.
00:32:55Plus la sanction. Tout de suite, immédiat.
00:32:57Exactement.
00:32:57Pour pas minorer aussi un aspect,
00:32:59c'est celui de la haine de la police aussi dans ces quartiers.
00:33:03C'est-à-dire que la gauche a quand même infusé aussi cette haine.
00:33:06On sait, à Pise 20, par exemple, les émeutes ont été très fortes, ont été très dures.
00:33:10Il y avait notamment eu des coups de fusil à pompe dans une caméra.
00:33:14C'est des scènes qui ont choqué à l'époque.
00:33:15Et cette haine de la police, c'est-à-dire que...
00:33:17Non mais en quoi la gauche, elle a attisé cette haine de la police ?
00:33:20La gauche a quand même transmis cette culture de la haine de la police dans ces quartiers-là.
00:33:24Je ne suis absolument pas d'accord.
00:33:26Je combats cette haine dans les quartiers matin et le soir.
00:33:29Je sais, ma colonne vertébrale, les quartiers populaires,
00:33:33Est-ce que la France insoumise, par exemple, elle ne va pas idéologiser dans les quartiers ?
00:33:37Non, mais pas du tout.
00:33:39C'est de dire aussi, depuis 30 ans, on a 32 lois qui sont pondues.
00:33:44Aucun n'a fait de bilan avant de déposer une autre loi.
00:33:48Il y a une refonte.
00:33:49On parle souvent...
00:33:51Sur quoi ? Sur la volonté politique ?
00:33:52Eh bien justement, il y a une volonté politique.
00:33:54Lorsqu'on parle de refonte de la police, lorsqu'on dit qu'il faut leur donner les moyens,
00:33:58lorsqu'on dit qu'il ne faut pas non plus stigmatiser dans les quartiers...
00:34:01Non, mais les insoumis n'aiment pas la police.
00:34:03Juste ce que vous dit Jules Laurence...
00:34:05Je ne peux pas vous les dire.
00:34:07Je ne suis pas une exception.
00:34:09Je ne suis pas une exception, Jean-Marc.
00:34:11Juste ce que vous dit Jules, il a...
00:34:13Toutes les gouvernements qui sont passés depuis des années n'ont pas trouvé la solution.
00:34:19Excusez-moi, Karima.
00:34:21Effectivement, je me désolédarise de Jules Laurence quand il dit que c'est la gauche.
00:34:24Je pense que ce n'est pas la gauche, Jules.
00:34:27Je pense que c'est les insoumis.
00:34:29Les socialistes ne sont pas là-dedans, mais les insoumis détestent la police.
00:34:33Ils le disent, mais quand ils crient la police tue, qu'est-ce que ça veut dire ?
00:34:36Il ne crie pas la police tue, c'est militant.
00:34:38Il a dit que ça le faisait rire, les slogans que la police tue.
00:34:41Il l'a dit encore il y a quelques mois.
00:34:43Qu'est-ce que c'est, ça ?
00:34:45Ça alerte sur le fait qu'il y a une fracture entre la police et la police nationale.
00:34:49Ça alerte sur le fait qu'il y a...
00:34:51Mais ça fait des années qu'il parle de ça.
00:34:53Ça fait des années qu'il parle de refonte.
00:34:56Ça fait des années qu'il parle de fracture sociale entre la police et la population.
00:34:59Mais quand on dit la police tue, ça en fait des ennemis.
00:35:01Moi, des gens qui tuent les miens, c'est des ennemis.
00:35:04Si vous criez la police tue...
00:35:06Vous êtes en train de me déprendre l'image de Jean-Luc Mélenchon qui déteste la police,
00:35:10alors qu'il fait des colloques pour travailler sur le fait de rapprocher la police à la population.
00:35:14Mais arrêtez.
00:35:16Mais vous les voyez, ces députés insoumis ?
00:35:19C'est la haine qu'ils ont, ces députés insoumis ?
00:35:22C'est des gens qui sont haineux.
00:35:24Et s'ils avaient tenu de tels propos, ils auraient été condamnés par la justice.
00:35:28C'est eux qui ont attisé sur la pernelle.
00:35:30Ils ont créé la fracture.
00:35:32Ils ont politisé sur la pernelle.
00:35:34Ils ont soutenu les émeutes.
00:35:36Ils ont soutenu les émeutes sur ça.
00:35:38Vous vous dites que forcément, toute la racaille de ce pays soutient la France insoumise.
00:35:42C'est vos mots.
00:35:44C'est ce que vous propagez constamment.
00:35:47Mais il y a des hommes et des femmes, totalement républicains,
00:35:51qui suivent la France insoumise et qui adhèrent à ces idées.
00:35:54– Juste un dernier mot, Karim Akheti.
00:35:56Jean-Luc Mélenchon dit que la police tue.
00:35:58On est d'accord ?
00:35:59– Il dit que oui, une partie de la police tue.
00:36:01– Non, non, non, il dit la police tue.
00:36:03Il ne dit pas une partie.
00:36:04Il dit la police tue.
00:36:06J'ai un tweet de lui sous les yeux.
00:36:08Regardez, je vous le montre.
00:36:096 juin 2022.
00:36:10La police tue et le groupe factueux Allianz justifie des tirs et la mort
00:36:14pour refus d'obtempérer.
00:36:16La honte, c'est quand ?
00:36:17La police tue.
00:36:18– Quand il dit la police tue, il parle de la corporation.
00:36:21– Bien sûr, donc la corporation tue.
00:36:23Les policiers sont des tueurs.
00:36:24Les policiers sont des assassins.
00:36:26– Qu'est-ce qu'on fait de ces policiers ?
00:36:28– C'est un autre débat.
00:36:30Dites-moi qu'il y a certains policiers qui dérapent, ça je veux bien l'entendre.
00:36:35– Mais c'est une manière d'interpeller.
00:36:37– Non, la police tue, c'est insultant.
00:36:39– C'est une manière d'interpeller.
00:36:41– Mais de dire qu'il ne respecte pas la police.
00:36:43Il a un vrai programme.
00:36:45Il fait un travail de fond.
00:36:47– Comment ils grandissent ?
00:36:49Ils grandissent dans la haine de la police avec des discours comme les vôtres.
00:36:52– Je suis désolée, j'ai l'impression que Jean-Luc Mélenchon
00:36:55respecte plus la corporation policière que d'autres têtes de partis
00:37:01qui n'en parlent absolument pas.
00:37:04Marine Le Pen, par exemple.
00:37:06– Elle défend les policiers tout le temps.
00:37:08– Elle défend les policiers, mais qu'est-ce qu'elle propose ?
00:37:10– Ah d'accord, mais ça c'est différent.
00:37:12Il y a une différence entre propager la haine comme Jean-Luc Mélenchon
00:37:17et Marine Le Pen, il y a une différence.
00:37:19– 56% des activités des policiers sont consacrées à la fumette
00:37:23au lieu d'aller chercher les dealers.
00:37:25C'est les propos de quelqu'un qui déteste la police.
00:37:27– Ce n'est pas ça.
00:37:29– Lorsqu'il met le doigt sur des bavures policières,
00:37:31on fait de lui l'ennemi des policiers.
00:37:33– Mais vous, vous en faites un amalgame, ces bavures policières.
00:37:35– C'est vous qui faites de l'amalgame.
00:37:37– Vous dites que c'est vous qui n'avez pas rien de la police.
00:37:39– Oui, il y a des bavures policières et elles sont sanctionnées lourdement.
00:37:42La profession de policier est une des professions qui est la plus contrôlée
00:37:46et on condamne ces bavures policières.
00:37:48Mais on ne peut pas dire la police tue, voilà.
00:37:50On change de sujet et on va passer avec le tribunal correctionnel de Paris
00:37:55qui va rendre sa décision cet après-midi à 13h30
00:37:57concernant l'affaire de la mort d'Antoine Allénaud.
00:38:00Vous vous en souvenez, c'est le fils du chef Yannick Allénaud.
00:38:03On est en direct avec Célia Barotte qui est au tribunal judiciaire de Paris.
00:38:10Bonjour Célia.
00:38:11On peut peut-être rappeler quand même un peu les circonstances
00:38:14et qui est cet homme qui sera sans doute condamné cet après-midi à 13h30 ?
00:38:22– Eh bien Jean-Marc, les faits se sont déroulés sur une avenue parisienne
00:38:27lorsque Francky D et deux autres personnes de sa famille ont volé une voiture dans un restaurant.
00:38:39Ils ont ensuite emprunté une avenue parisienne
00:38:43et ils ont renversé Antoine Allénaud qui était sur son scooter avec une amie.
00:38:48Antoine Allénaud qui est décédé suite à ce drame.
00:38:518 ans de prison avec un mandat de dépôt a été requis
00:38:54à l'encontre de ce jeune homme de 27 ans.
00:38:57Il y a aussi 6 mois de prison ferme pour l'un des prévenus
00:39:01et 9 mois de prison avec sursis pour le dernier prévenu, le plus jeune.
00:39:06Une décision qui va être rendue à 13h30 ici au tribunal judiciaire de Paris.
00:39:10Pendant le procès, il y a quelques semaines,
00:39:13le procès qui avait duré longtemps avec de longs débats et d'émouvants témoignages,
00:39:18Francky D, le principal prévenu, a dit reconnaître,
00:39:21comme tout au long de la procédure, la majorité des faits,
00:39:24sauf les violences à l'encontre du voiturier.
00:39:27Il a donc reconnu la majorité des faits, mais il dit ne se souvenir de rien.
00:39:31Il se décrit comme un consommateur d'alcool occasionnel
00:39:35ou encore d'un amateur de voitures, d'automobiles, mais pas de vitesse.
00:39:39Il dit qu'il n'a pas eu de volonté de faire cet excès de vitesse.
00:39:46Il regrette, il y a eu beaucoup de larmes lors de cette audience qui s'est déroulée
00:39:50il y a quelques semaines, des témoignages émouvants,
00:39:52notamment de la part de la famille Allénaud qui était présente.
00:39:56Mais malheureusement, il n'y a pas eu d'explication concrète
00:40:01et c'est ce que regrette la famille Allénaud, puisque malgré les excuses
00:40:04du principal prévenu, il a été difficile pour lui de revenir sur ses motivations
00:40:09et sur ce qui l'a poussé à d'abord voler un véhicule,
00:40:12puis à renverser Antoine Allénaud et à ensuite faire un délit de fuite.
00:40:17– Merci beaucoup Célia Barotte, en direct du tribunal judiciaire de Paris
00:40:20avec les images d'Olivier Gangloff.
00:40:22On est avec Maître Michel Benezrat.
00:40:24Bonjour Maître, merci d'être avec nous.
00:40:25Vous êtes avocat spécialiste en droits routiers.
00:40:27Est-ce qu'il est symbolique ce procès ?
00:40:31Est-ce qu'il est symbolique de ce qui se passe aujourd'hui sur la route ?
00:40:34On sait que le combat du père d'Antoine Allénaud a été très médiatisé, a été très fort.
00:40:42En réalité, un magistrat, lorsqu'il va fixer une sanction,
00:40:46va s'orienter avec un casier judiciaire, avec les faits en particulier,
00:40:51avec les circonstances aggravantes.
00:40:53Et on voit que les réquisitions aujourd'hui ne sont pas à la hauteur
00:40:57des réquisitions qui sont habituellement sollicitées dans ce genre de dossiers
00:41:02qui malheureusement sont permanents dans les juridictions correctionnelles.
00:41:07– Qu'est-ce qu'on peut attendre en verdict ?
00:41:11– En verdict, si le magistrat suit la jurisprudence classique,
00:41:17forcément il n'ira pas vers ces réquisitions qui sont extrêmement élevées
00:41:20comparées à ce qu'on a d'habitude.
00:41:22Il faut savoir que traditionnellement, avec les mêmes circonstances,
00:41:25le même type de casier, sur les jugements,
00:41:28on est plutôt sur du 5 ans avec 2 ans fermes.
00:41:32Alors que les réquisitions, là aujourd'hui, c'est 8 ans.
00:41:37– 5 ans avec 2 ans fermes, ça veut dire qu'on ne va pas en prison ?
00:41:41– 3 ans sur 6.
00:41:42– Oui, mais ça veut dire qu'on ne va pas en prison ?
00:41:442 ans fermes, on ne va pas en prison ?
00:41:45C'est un bracelet ou on va en prison ?
00:41:47– La nouvelle loi aujourd'hui, c'est 1 an.
00:41:50C'est-à-dire qu'en dessous d'un an, on peut aménager,
00:41:53au-delà, il n'y a plus d'aménagement possible,
00:41:55donc effectivement, dès 2 ans, on doit réaliser cette condamnation à du ferme.
00:42:01– Est-ce qu'aujourd'hui, dans les tribunaux,
00:42:03on prend assez conscience des drames de la route ?
00:42:06– Je pense qu'on en a conscience.
00:42:08Après, on est face à un manque de moyens, il faut le dire.
00:42:11Les juridictions ne peuvent pas mettre tout le monde en prison,
00:42:14tout le monde en détention, parce que forcément, les prisons sont remplies.
00:42:18Soit on construit des prisons et on a les moyens de la politique,
00:42:21soit malheureusement, on n'a pas les moyens et les magistrats le savent.
00:42:24Donc forcément, ils vont adapter, et surtout dans ce type d'infraction
00:42:28qui, malgré tous les développements qu'il y a eu
00:42:32pour avoir un délit d'homicide routier, avec cette volonté,
00:42:35caractérisée, alors qu'aujourd'hui, on est sur un homicide involontaire,
00:42:39donc les magistrats font des choix avec des gens qui sont dangereux,
00:42:42avec des actions volontaires, et des gens qui, potentiellement,
00:42:45restent dangereux, mais restent tout de même sur des actions involontaires.
00:42:48L'homicide involontaire fait partie des actions involontaires.
00:42:51– Merci beaucoup Maître, merci d'avoir été en direct avec nous,
00:42:53juste avant de vous donner la parole sur ce sujet.
00:42:55C'est le hasard de l'actualité, il se trouve qu'il y a eu un drame,
00:42:58également, à nouveau, de la route, qui s'est produit à Maison-Alfort.
00:43:01Cette fois, c'est un garçon de 13 ans qui est aujourd'hui dans le coma,
00:43:05qui a été renversé par un chauffard, un chauffard qui a pris la fuite,
00:43:09ça s'est passé vendredi, on découvre que ce chauffard
00:43:11est déjà condamné 8 fois pour des délits routiers,
00:43:14conduite sans permis, conduite en état d'ébriété.
00:43:17Retour sur les faits.
00:43:18– J'ai vu un gamin qui était au sol.
00:43:21– C'est l'histoire d'un délit routier, de son héros anonyme.
00:43:25Vendredi à Maison-Alfort, quand ce motard constate l'accident
00:43:28et la fuite de son auteur, il n'a plus qu'un objectif, interpeller l'individu.
00:43:33– J'ai fait demi-tour instinctivement, j'ai fait demi-tour,
00:43:36et j'ai poursuivi la moto, j'étais entre 80, même voire 100,
00:43:40pour pouvoir le rattraper, donc il roulait vraiment à vive allure
00:43:43et d'une manière très dangereuse.
00:43:45Je peux prendre la plaque d'immatriculation,
00:43:48et là, il se lale entre les voitures, il réussit à me semer,
00:43:53et c'est là où je l'ai perdu de vue.
00:43:55– Une plaque d'immatriculation qui permet l'identification du suspect,
00:43:59à fait de B, 36 ans, déjà condamné pour des délits routiers.
00:44:03– Vendredi dernier, il n'aurait encore une fois pas dû conduire,
00:44:07puisqu'il avait bu 5 verres de whisky, c'est ce qu'il a expliqué à la police,
00:44:11qu'il avait fumé des joints, donc il était à la fois sous alcool
00:44:14et sous stupéfiant le jour des faits, et puis son scooter n'était pas assuré,
00:44:19la carte grise n'était pas à son nom, et puis il n'avait pas repassé
00:44:23la formation qui permettait de conduire un scooter de ce cylindrée,
00:44:27donc il était sur tous les points en tort,
00:44:29et donc on a affaire à un multirécidiviste, un multidélinquant de la route.
00:44:33– Un homme dangereux arrêté, mais pas un acte héroïque
00:44:36pour celui qui a permis l'interpellation.
00:44:38– Je ne cherche pas à tirer de gloire dans ça,
00:44:40parce qu'il n'y a pas de gloire à tirer dans ça,
00:44:42pour moi c'est normal de protéger, d'agir dans le bien,
00:44:47ce n'est pas un acte héroïque pour moi, pour moi c'est tout à fait normal.
00:44:51– Un geste normal, pour un homme qui a peut-être évité d'autres drames.
00:44:55– Bravo à ce monsieur, il dit que c'est un geste normal,
00:44:58oui, mais simplement aujourd'hui, pas grand monde le fait, donc vraiment bravo à lui.
00:45:02Christine Kelly, quand on voit le portrait de l'homme qui était le chauffard,
00:45:06délit de fuite, condamné déjà 8 fois pour des délits routiers,
00:45:09conduite sans permis, conduite en état d'ébriété,
00:45:11on voit son portrait, il a 36 ans, est-ce qu'il faut taper plus fort ?
00:45:16– Oui, je suis toujours sur la sanction, la sanction, la sanction, la sanction,
00:45:20c'est comme ça qu'on élève un enfant avec une certaine discipline, c'est comme ça.
00:45:23– Il a 36 ans, c'est plus un enfant.
00:45:25– Oui, mais je veux dire, dans l'éducation d'une famille,
00:45:27au sein d'une famille, on élève un enfant avec le non,
00:45:30avec l'apprentissage du non, de la même façon dans la société,
00:45:33on élève, on grandit, on fait grandir une société,
00:45:36avec des limites et en faisant respecter la justice.
00:45:38Je reviens sur le héros qui dit qu'il n'est pas un héros,
00:45:41revenons sur l'élian de Jean, c'est Guadeloupéen,
00:45:44qui a été tué justement parce qu'il faisait aussi, lui, un acte héroïque.
00:45:49Aujourd'hui, lorsqu'on fait un acte de protection de la société,
00:45:51on peut être tué, on risque sa vie en faisant un acte de protection,
00:45:55c'est quand même intéressant à souligner en passant.
00:45:59Et puis là, par exemple, pour Yannick Allénaud,
00:46:02moi je vois aussi ces deux Frances qui s'affrontent,
00:46:05à la fois, je pense aussi à Philippines, je vois ceux qui se,
00:46:08pas ceux qui se lèvent tôt, c'est un peu trop rébarbatif,
00:46:11mais ceux qui veulent avancer dans la vie, qui travaillent,
00:46:14qui cherchent à avoir un destin, qui font comme cet Antoine Allénaud
00:46:18qui avait un destin formidable entre ses mains,
00:46:21cette petite Philippine qui avait un destin formidable entre ses mains,
00:46:24et puis, abîmé, tué, viré de la société, à vie,
00:46:29cet enfant ne reviendra pas, ni Philippines, ni Antoine Allénaud.
00:46:34Et là, de quoi on parle ? De 8 ans ? De 3 ans ? De 2 ans ?
00:46:388 ans qu'a priori il n'aura pas, vous avez entendu l'avocate tout à l'heure
00:46:41qui nous dit qu'il aura peut-être 5, dont 3 avec sourcils.
00:46:44Et de quoi on parle ? Par rapport à la douleur, la douleur d'un père,
00:46:49d'une mère qui perd son enfant, un enfant qui n'a rien fait,
00:46:52un enfant qui était dans un scooter à un feu rouge,
00:46:56ou bien cet enfant de 13 ans qui était en train de traverser sur un passage protégé.
00:47:00Aujourd'hui, on en parlait la dernière fois, on enlève nos montres,
00:47:04aujourd'hui, on rallonge nos jupes, aujourd'hui, on ne va plus dans certains quartiers,
00:47:09aujourd'hui, on ne va plus à la médiathèque de Nîmes,
00:47:11aujourd'hui, on dit à son enfant, même sur le passage protégé,
00:47:15regarde, plusieurs fois, et on dit à son enfant, tu sais,
00:47:18lorsque il y a un chauffeur, il peut être drogué.
00:47:21Aujourd'hui, c'est quoi ? C'est ça la France, et c'est lamentable.
00:47:24Et c'est ça, ce qu'on voit aujourd'hui avec l'histoire d'Antoine Lalléno,
00:47:27révèle toute la société française d'aujourd'hui, en tout déliqué sens,
00:47:31pas de sanctions, et je reviens encore au début,
00:47:34et puis justement, tous les pans de la société qui sont en train de s'effondrer.
00:47:38Maître, ça m'intéresse, parce que beaucoup de vos confrères,
00:47:40quand ils sont sur ce plateau, et quand ils entendent un discours
00:47:42comme celui de Christine Kelly, disent, c'est pas vrai, la justice,
00:47:45elle est dure, la justice, elle est forte, la justice, elle sanctionne.
00:47:48Vous, vous vous positionnez comment ?
00:47:51Alors, c'est assez complexe comme débat, parce que c'est vrai que d'un côté,
00:47:55la justice sanctionne, la justice prononce des peines.
00:47:58Je n'ai jamais vu de magistrat ne pas envoyer en prison quelqu'un
00:48:02parce que la maison d'arrêt était pleine, ça, c'est pas une réalité.
00:48:05Par contre, le vrai problème, qui est beaucoup plus profond
00:48:09que simplement la sanction et simplement la décision du tribunal,
00:48:12aucune loi n'empêchera jamais ces comportements.
00:48:16Aucune loi.
00:48:17Même si la peine encourue, c'est, je crois, dans le cas de ce garçon,
00:48:21c'est 14 ans...
00:48:22C'est pas la loi, c'est l'application de la loi.
00:48:23Mais même aucune application de la loi n'empêchera quelqu'un
00:48:26de s'alcooliser, de prendre le volant, et d'aller tuer un enfant,
00:48:29et de faire un refus d'obtempérer pour ne pas être pris par la police.
00:48:33C'est un comportement.
00:48:34Et c'est là-dessus qu'il faut travailler.
00:48:36C'est comment éviter ce type de comportement.
00:48:38Moi, je pense, si vous permettez, que la sanction modifie le comportement.
00:48:43La sanction fait réfléchir.
00:48:45Madame Kelly, je suis d'accord.
00:48:46Sauf que le type qui fait ça...
00:48:47Pierre Palmade, par exemple, il va réfléchir, j'espère,
00:48:51en tout cas à deux fois avant de reprendre le volant après avoir
00:48:54construit du GameSec.
00:48:55Donc la sanction modifie le comportement.
00:48:57Madame Kelly, très souvent, celui qui fait ça,
00:48:59c'est pas la sanction qui va l'inquiéter pour ne pas faire.
00:49:04Je suis pas d'accord.
00:49:05Mais pourquoi on ne travaille jamais sur la sortie de la peine ?
00:49:08Une fois qu'il a pris...
00:49:09J'entends bien ce que vous dites, il n'y a pas de risque zéro.
00:49:16Il n'empêche qu'on peut, je pense, réduire,
00:49:19et je suis d'accord avec le comportement,
00:49:22il faut beaucoup agir sur le comportement,
00:49:26mais je pense que la sanction modifie justement le comportement.
00:49:29Je vous le dis quand même, je trouve que, en général,
00:49:31la justice répond présente dans ce type d'affaires.
00:49:34Le seul problème aussi, c'est qu'il y a une échelle des peines.
00:49:39On est sur un homicide actuellement qualifié d'involontaire par la loi.
00:49:43C'est d'où la volonté de changer cet homicide
00:49:46qui deviendrait un homicide routier volontaire,
00:49:48ce qui n'est pas la même démarche puisqu'aujourd'hui,
00:49:50on considère que la personne qui occasionne le décès ne l'a pas voulu.
00:49:54C'est la loi qui le considère.
00:49:55Donc à partir du moment où la loi évoluera,
00:49:57et le texte pour l'instant n'est pas encore fait,
00:49:59il y a eu le changement au niveau de l'Assemblée nationale.
00:50:03On verra, c'est toujours question de...
00:50:05Moi, j'ai été contacté par des députés aussi,
00:50:07des gens qui travaillent sur ce texte.
00:50:09À ce moment-là, effectivement, il y a aussi une répression
00:50:11qui doit évoluer et changer.
00:50:13Mais pour l'instant, il est appréhendé par la justice
00:50:15comme un homicide involontaire.
00:50:17Alors le juge ne peut pas le transformer en homicide volontaire.
00:50:19Les peines que certains aimeraient sont des peines
00:50:21qui correspondent à l'homicide volontaire.
00:50:23Juste attendez, je voudrais qu'on avance un petit peu sur les choses,
00:50:30justement sur l'ambiance dans la société.
00:50:32Je voudrais vous parler de ce qui s'est passé avec cette ado de 14 ans
00:50:36qui a été agressée à la sortie de son collège.
00:50:39Elle a été agressée, elle a été menacée de mort,
00:50:41rouée de coups par des filles de son âge.
00:50:4314 ans, par des filles de son âge.
00:50:45Des filles qu'elle connaissait.
00:50:47Je vous propose d'écouter son papa qui témoignait ce matin.
00:50:50Il était chez Romain Desarbres.
00:50:53Elle est choquée.
00:50:54Elle est marquée physiquement, moralement, psychologiquement.
00:50:58C'est un choc pour elle, vraiment.
00:51:01Rouée de coups par des filles qu'elle connaissait
00:51:04pour une raison qui n'est pas valable.
00:51:07C'est compliqué, c'est compliqué.
00:51:09Beaucoup pour elle, énormément pour elle.
00:51:11En fait, ma fille était déjà menacée depuis plusieurs mois
00:51:14par ce groupe de filles.
00:51:15Elle avait été déjà agressée une première fois,
00:51:17menacée une deuxième fois, menace de mort.
00:51:20Dans la soirée de mardi, si je ne me trompe pas,
00:51:24avec les jours, ça passe tellement vite maintenant,
00:51:26elle a été à la sortie du collège.
00:51:29On avait averti que quelqu'un voulait la frapper.
00:51:32On a essayé de l'avertir, mais malheureusement,
00:51:34dans le collège, ce qui est normal,
00:51:35elle n'a pas le téléphone portable.
00:51:37Elle est sortie.
00:51:39Au moment où elle sortait, elle a ouvert son message.
00:51:41Elle a vu qu'il ne fallait pas sortir, mais c'était trop tard.
00:51:43Il y a une fille qui lui a demandé de venir vers elle.
00:51:46En disant, viens, il faut qu'on te parle.
00:51:48Ils l'ont amenée à deux ou trois minutes,
00:51:50derrière le collège.
00:51:52Ils l'ont roué deux coups, mais ils l'ont tapée,
00:51:55ils l'ont mis par terre, ils lui ont donné des coups de poing
00:51:57et des coups de pied.
00:51:59Elle s'est retrouvée en sang.
00:52:01C'est une dame qui s'est relevée.
00:52:04Les filles sont parties, évidemment.
00:52:06Je vous passe le message.
00:52:09C'est une dame qui l'a amenée à la police.
00:52:12Les pompiers sont arrivés et directement au hôpital.
00:52:14Une d'entre elles est déscolarisée,
00:52:16les autres sont dans un collège,
00:52:18pas très loin, dans Relance.
00:52:20Ce sont des filles qui font peur
00:52:22à beaucoup de collégiennes.
00:52:25D'autres collégiennes ont été agressées
00:52:27par le même groupe de filles.
00:52:29Menacées de mort par le même groupe de filles.
00:52:32La police doit les connaître, j'imagine,
00:52:36mais elles sont mineures,
00:52:38les 14 et 16 ans sont mineurs.
00:52:40J'avais averti une des mamans en disant,
00:52:43parlez à votre fille, dites que ça s'arrête.
00:52:45Elle m'a dit, je vais parler à ma fille.
00:52:47Apparemment, elle a dû parler à sa fille,
00:52:49mais ça n'a servi à rien.
00:52:51Il se trouve qu'au final,
00:52:53c'est ma fille qui a subi les foudres
00:52:55et l'agression violente de ça.
00:53:01Vous allez voir les images de cette agression.
00:53:04Elles ont été postées sur les réseaux sociaux.
00:53:07Images hyper violentes.
00:53:09En plus, on se filme, on le met sur les réseaux sociaux.
00:53:11En plus, on est fiers de ça.
00:53:13On va juste vous le montrer une fois,
00:53:15parce que c'est très violent.
00:53:17Ça ne servira à rien de vous le mettre en boucle derrière.
00:53:19On voit à quel point c'est violent
00:53:21et à quel point cette jeune fille est massacrée.
00:53:23Karima Khatib, qu'est-ce qu'on fait avec ces...
00:53:25Ils ont 14 ans.
00:53:27C'est des filles de 14 ans.
00:53:29Qu'est-ce qu'on fait ?
00:53:31Il y a une vigilance à avoir au niveau des collèges.
00:53:33Il y a de moins en moins de surveillants.
00:53:35Je ne sais pas si vous êtes au courant.
00:53:37Là, c'est à l'extérieur.
00:53:39Elles terrorisent tout le monde.
00:53:41Il y a une vision à revoir
00:53:43au niveau de l'éducation de ces jeunes.
00:53:45Au niveau des quartiers,
00:53:47aussi des quartiers populaires,
00:53:49où il y a énormément...
00:53:51Ils sont dans un cadre
00:53:53constamment
00:53:55de violence.
00:53:57Il y a aussi le fait
00:53:59de leur donner les moyens, de faire de la prévention.
00:54:01Et ça, on n'en parle pas assez souvent.
00:54:03C'est vraiment
00:54:05de pouvoir mettre un temps
00:54:07au niveau des professeurs
00:54:09des collèges
00:54:11sur l'éducation,
00:54:13sur le vivre ensemble,
00:54:15sur la violence et les conséquences.
00:54:17Je trouve qu'on ne fait pas assez de prévention.
00:54:19Et je trouve ça
00:54:21totalement dommageable parce que
00:54:23déjà, on sait très bien qu'un mineur
00:54:25n'est pas condamné à hauteur
00:54:27d'une personne majeure.
00:54:29Je ne dis pas qu'il faut condamner les mineurs de la même façon.
00:54:31Mais avant d'arriver à ce stade-là
00:54:33où on sera amené
00:54:35à devenir de plus en plus sévère,
00:54:37je pense qu'il faut accompagner
00:54:39ces jeunes-là dans
00:54:41de la discussion, de la prévention
00:54:43et surtout les alerter sur...
00:54:45Mais ces jeunes-là, ils n'ont pas de cadre,
00:54:47ils n'ont pas d'éducation.
00:54:49En fait, ces jeunes-là, ils ont poussé...
00:54:51C'est un peu des herbes folles, si je puis faire cette comparaison.
00:54:53On les a laissés grandir.
00:54:55Jean-Marc, on peut...
00:54:57Les parents ont une responsabilité.
00:54:59Là, on en arrive.
00:55:01On arrive à ce titre-là.
00:55:03On peut avoir
00:55:05dans cette ribambelle de jeunes filles
00:55:07qui sont en train de mener
00:55:09un acte effroyable, avoir des parents
00:55:11qui mènent très très bien
00:55:13l'éducation de leurs enfants.
00:55:15Et pourtant, l'environnement extérieur
00:55:17ne favorise pas.
00:55:19Et vous avez aussi des parents,
00:55:21oui, certainement,
00:55:23qui ont émis un échec au niveau
00:55:25de l'éducation de leurs enfants.
00:55:27Il faut les reprendre en main, ces enfants.
00:55:29Vous savez, on va faire le signe aux impôts normalement.
00:55:31Si le parent a mené l'éducation...
00:55:33Juste, il y a une proposition qui a été faite ce matin
00:55:35par Nicolas Daragon, qui est ministre délégué
00:55:37chargé de la sécurité au quotidien.
00:55:39Il parle d'un encadrement militaire.
00:55:41À un moment donné, ça suffit, il faut mettre un encadrement militaire.
00:55:43On l'écoutera, vous me direz tous
00:55:45si vous êtes d'accord ou pas. Pour l'instant, la pub
00:55:47normalement, le CNews Info normalement
00:55:49et on se revoit après normalement.
00:56:03Sur l'électricité, objectif éviter
00:56:05une tempête économique et financière à la France,
00:56:07ce qui entraînerait, selon lui,
00:56:09la chute du gouvernement sans budget.
00:56:11Finalement, aucune trace
00:56:13de peste a été relevée après de nouveaux
00:56:15tests sur un courrier suspect.
00:56:17Une poudre de couleur blanche avait été
00:56:19retrouvée dans une enveloppe reçue par un centre
00:56:21de formation en Saône-et-Loire.
00:56:23Des analyses complémentaires ont donc permis de lever
00:56:25le doute et de confirmer un résultat négatif
00:56:27à la peste. Et enfin, le jugement
00:56:29du chauffard accusé d'avoir tué
00:56:31le fils du chef Alénaud a lieu aujourd'hui.
00:56:33Cette affaire relance la question
00:56:35de l'homicide routier. L'homme
00:56:37était ivre au volant d'une voiture de sport.
00:56:39Lors de l'audience fin octobre, le parquet
00:56:41avait requis 8 ans d'emprisonnement
00:56:43assorti d'un mandat de dépôt ainsi qu'une
00:56:45interdiction de conduire pendant 10 ans.
00:56:49Tous les soirs ? Oui, tous les soirs.
00:56:51Roger Trenti sur CNews, merci d'être en direct avec nous.
00:56:53Que faut-il faire avec les enfants délinquants ?
00:56:55On a vu cet exemple de jeune fille qui avait
00:56:5714 ans, qui ont passé à tabac une autre
00:56:59collègue. Et bien ce matin, sur CNews,
00:57:01face à Sonia Mabrouk, Nicolas Daragon,
00:57:03ministre délégué chargé à la sécurité du
00:57:05quotidien, pour l'instant, parce qu'on ne sait pas
00:57:07combien de temps le gouvernement va durer, mais pour l'instant il est en tout cas,
00:57:09il a expliqué qu'il l'était
00:57:11pour mettre en place un encadrement militaire.
00:57:13Écoutez. On voit le rajeunissement
00:57:15des auteurs, on voit aussi le
00:57:17rajeunissement des victimes, malheureusement.
00:57:19Donc, nous devons réviser
00:57:21l'excuse de minorité, la baisser
00:57:23forcément, on doit se conformer aux conventions
00:57:25internationales qui nous contraignent
00:57:27mais à la fois, on doit être là
00:57:29pour rappeler l'autorité, pour appliquer
00:57:31des sanctions et on doit cesser de se voiler
00:57:33la face. Les mineurs sont de plus
00:57:35en plus jeunes, de plus en plus délinquants,
00:57:37de plus en plus criminels, des meurtriers.
00:57:39Ils doivent être incarcérés, des mesures doivent
00:57:41être prises. Bruno Rotailleux, à juste titre, a même
00:57:43parlé d'encadrement militaire et je pense qu'il a
00:57:45totalement raison. Au premier
00:57:47délit, il doit y avoir une
00:57:49mise de côté, un encadrement militaire,
00:57:51un rappel des règles, pour l'enfant,
00:57:53mais pour la famille aussi, pour les parents.
00:57:55Jules Laurence, c'est la bonne solution ?
00:57:57Non, je ne suis pas du tout d'accord.
00:57:59Peut-être que ça va surprendre, mais déjà, quand on connaît l'armée,
00:58:01ce n'est pas du tout son rôle aujourd'hui de faire
00:58:03ça. Honnêtement, elle n'a pas du tout
00:58:05dans ses capacités, la possibilité d'aller
00:58:07encadrer. Ils sont déjà...
00:58:09Enfin, il y a eu le service militaire à une époque et ça
00:58:11marchait bien. Ce n'est plus la même armée, on n'a plus les mêmes dépenses,
00:58:13ce n'est plus du tout dans ses cordes
00:58:15et c'est vraiment, quand on n'a
00:58:17plus de solution, c'est l'armée qui va prendre en compte.
00:58:19C'est repousser le problème
00:58:21en disant ça. Mais qu'est-ce que vous voulez faire avec ces jeunes ?
00:58:23Le problème, je reviens plutôt sur la responsabilité parentale.
00:58:25Il faut responsabiliser les gens. C'est
00:58:27les parents qui doivent prendre en conséquence.
00:58:29Ils ne sont pas capables. Par contre, je suis d'accord sur le côté, il faut
00:58:31extraire le délinquant de son milieu.
00:58:33Ça, c'est vrai. Il faut réussir à le mettre
00:58:35hors de son écosystème délinquant.
00:58:37Mais par contre, ce n'est pas à l'armée
00:58:39d'aller récupérer les peaux cassées d'une
00:58:41politique qui n'a pas le courage d'aller mettre...
00:58:43Mais tout à l'heure, votre chef d'enfant nous parlait des bootcamps aux Etats-Unis
00:58:45et c'est un peu ça. C'est un peu plus dur peut-être
00:58:47les bootcamps, mais au moins...
00:58:49Ce n'est pas la même culture.
00:58:51On ne pourra pas rattraper
00:58:53tout le retard d'un processus.
00:58:55Effectivement, j'aime bien le mot d'Emmanuel Macron
00:58:57de décivilisation dans certains endroits,
00:58:59certains quartiers, en disant
00:59:01que c'est l'armée qui va devoir rattraper tout ça. C'est impossible.
00:59:03Ce n'est pas comme ça qu'on arrive à faire
00:59:05société. On fait société à la
00:59:07base par l'école, par les parents.
00:59:09On ne fait pas société en disant que
00:59:11tous les délinquants vont être rattrapés par l'armée.
00:59:13Oui, je pense que l'armée...
00:59:15J'avais reçu le ministre des armées qui disait
00:59:17que ce n'était pas le rôle de l'armée de faire
00:59:19parce qu'on appelle l'armée, on veut mettre l'armée
00:59:21un peu à toutes les sauces. Il n'empêche que
00:59:23lorsqu'on dit encadrement de l'armée, c'est-à-dire qu'on veut
00:59:25les valeurs de l'armée. Pour reprendre le mot valeur
00:59:27dont on parlait tout à l'heure, les valeurs de l'armée.
00:59:29L'autorité, la discipline...
00:59:31Ça peut être l'armée aussi. Moi, ça ne me choquerait pas que ce soit l'armée
00:59:33comme il y a eu le service militaire encore une fois.
00:59:35Quand il y avait le service militaire, tout le monde trouvait...
00:59:37Enfin, pas tout le monde trouvait...
00:59:39Ce sont des filles. Elles ont 14 ans.
00:59:41Oui, mais elles ont 14 ans.
00:59:43A quel âge on va faire l'armée ?
00:59:45Moi, je pense qu'à la fois, effectivement...
00:59:47C'est comme...
00:59:49Ce mot-là n'est pas bien choisi.
00:59:51Ce sont des lieux,
00:59:53ce sont des espaces
00:59:55où il y a un encadrement strict.
00:59:57On se lève à 6h du matin, on assiste
00:59:59à la montée du drapeau.
01:00:01Moi, je suis vraiment pour le drapeau, pour la marseillaise
01:00:03parce qu'il faut remettre les valeurs de ce qu'est la France.
01:00:05Comme font tous les pays du monde, sauf le nôtre.
01:00:07Nous, on a honte de ce qu'on est, de toute façon.
01:00:09Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
01:00:11Ça permet aussi aux parents qui n'y arrivent plus,
01:00:13qui n'y arrivent pas, parce que tous les parents ne sont pas démissionnaires,
01:00:15mais tous les parents n'y arrivent pas,
01:00:17d'envoyer volontairement un enfant,
01:00:19c'est la logique des boot camps aux Etats-Unis,
01:00:21pendant un mois, dans un encadrement militaire.
01:00:23C'est pas forcément des militaires d'actifs.
01:00:25Je vous rappelle qu'il y a tout un tas de militaires de réserve
01:00:27qui peuvent faire ce genre de choses.
01:00:29Et moi, j'y vois vraiment une vertu
01:00:31d'un point de vue de l'apprentissage des valeurs et de la discipline.
01:00:33Vous avez raison, c'est pas ça qui nous permet
01:00:37d'aller là-dessus, c'est un autre problème.
01:00:39Mais en partant de ce problème-là,
01:00:41je vous dirais que l'écueil a été
01:00:43la suppression du service militaire.
01:00:45Le socle dur en France.
01:00:47Mais certaines associations le font,
01:00:49comme l'association de Bruno Pommard avec les policiers.
01:00:51Vous savez, il y avait un brassage.
01:00:53Moi, dans mon gifle, par exemple, il y a un avocat guadeloupéen
01:00:55que je connais bien. Pourquoi il connaît Besançon ?
01:00:57Parce que son père a fait son service à Besançon.
01:00:59Et donc, on brassait tout le monde.
01:01:01Et les jeunes qui étaient dans des quartiers, clanifiés,
01:01:03ces jeunes-là qui ne sortaient pas du quartier,
01:01:05un jour, ils se retrouvaient dans les chasseurs alpins.
01:01:07Et puis, ils rencontraient un tel ou un tel.
01:01:09Écoutez Alain Delon, écoutez Bernard Tapie,
01:01:11tous ces gens qui ont fait l'armée, qui ont fait le service militaire,
01:01:13ont expliqué que ça a été une ouverture d'esprit,
01:01:15une ouverture sur les autres,
01:01:17une ouverture sur la France. Et puis,
01:01:19avant, on avait des valeurs communes. La religion, etc.
01:01:21Les mythes communs.
01:01:23Il y a Rari, on parle très très bien
01:01:25dans son livre de Sapiens.
01:01:27Maintenant, il n'y a plus rien. On avait l'armée.
01:01:29Et l'armée, ça a soudé les gens, et ça a déclanifié.
01:01:31Aujourd'hui, vous avez un jeune qui va naître
01:01:33dans un quartier,
01:01:35prenons le quartier de Nîmes, qui va grandir,
01:01:37aller à l'école dans ce quartier, à côté de la médiathèque,
01:01:39qui va grandir dans ce quartier,
01:01:41et qui ensuite, restera
01:01:43dans ce quartier, va y travailler, soit un vrai travail,
01:01:45soit un trafiqué.
01:01:47Oui, mais les parents ne peuvent pas tout faire.
01:01:49Ils sont à la base.
01:01:51Pour moi, l'armée, c'est pas une solution,
01:01:53mais un organisme
01:01:55ou quelque chose qui puisse les accompagner.
01:01:57Moi, j'ai toujours été dans l'accompagnement,
01:01:59la prévention.
01:02:01Si c'est à l'amour...
01:02:03C'est pas à l'amour, mais de toute façon,
01:02:05lorsque vous voulez rééduquer
01:02:07un enfant, de toute façon...
01:02:09C'est à la dure.
01:02:11Mais, tout en leur inculquant,
01:02:13il ne faut pas que ce soit non plus trop répressif,
01:02:15c'est un accompagnement.
01:02:17Moi, je dis oui. Ensuite, mettre ça sur le dos
01:02:19des parents constamment, vous pensez vraiment
01:02:21qu'un parent, qui lui-même voit son enfant
01:02:23à la dérive, si vous lui proposez une solution,
01:02:25il vous dira non, je préfère le laisser à la dérive.
01:02:27Non.
01:02:29Il montre qu'il n'est pas capable, donc il donne son enfant
01:02:31pour faire autre chose.
01:02:33Beaucoup de parents s'en fichent.
01:02:35Beaucoup de parents s'en fichent.
01:02:37La plupart des parents,
01:02:39je suis désolée, mais je ne sais pas
01:02:41de quels parents on parle.
01:02:43Beaucoup de parents s'en fichent.
01:02:45Les parents sont démissionnaires.
01:02:47Le père a essayé de les joindre, et il n'a pas réussi.
01:02:49Qu'est-ce qu'ils font, les parents ?
01:02:51Qu'est-ce qu'ils font, les parents ?
01:02:53On ne peut pas savoir, on ne peut pas parler à leur place.
01:02:55Pourquoi est-ce qu'ils ne préemptent pas la situation ?
01:02:57Peut-être qu'ils sont dépassés par la situation.
01:02:59Peut-être qu'ils ont besoin d'accompagnement.
01:03:01On ne peut pas savoir.
01:03:03Peut-être que ce n'est pas l'éducation qu'ils ont donnée à leur enfant,
01:03:05et que c'est peut-être l'éducation
01:03:07qu'elle a eue dans la rue qui l'a conduite
01:03:09à cette violence-là.
01:03:11Donc on ne peut pas tout remettre sur le donné parent.
01:03:13On ne peut pas laisser les enfants dehors et dire
01:03:15que c'est la rue qui les a élevés.
01:03:17Les enfants, ils rentrent à la maison après être allés à l'école.
01:03:19Et vous, vous aviez le même comportement à l'extérieur
01:03:21qu'à l'intérieur de votre foyer.
01:03:23On parle de moi déjà.
01:03:25Vous connaissez bien, Jules Laurence.
01:03:27On a vu qui vous étiez.
01:03:39Autre sujet.
01:03:41Ensuite, on parlera du livre de Randolph Waddorfer,
01:03:43La loi, juste la loi, pas la morale.
01:03:45Je voulais qu'on parle de ce qui s'est passé à Strasbourg,
01:03:47puisqu'un journaliste a été frappé par des antifas
01:03:49alors qu'il couvrait la séance de dédicace
01:03:51de Jordan Bardella.
01:03:53Ça s'est passé hier.
01:03:55C'est un exemple des séances de dédicace
01:03:57qui se déroulent, c'était hier.
01:03:59David Halem, bonjour, merci d'être avec nous.
01:04:01Vous êtes reporter à Frontière.
01:04:03Qu'est-ce qui s'est passé ?
01:04:05Qu'est-ce qui s'est passé à Strasbourg ?
01:04:09J'étais en train de couvrir la dédicace
01:04:11de Jordan Bardella
01:04:13et d'un coup, alors que la file d'attente
01:04:15était très longue, j'entends au loin
01:04:17Siamo tutti antifascisti.
01:04:19Donc de là, qu'est-ce que je fais ?
01:04:21Je vais voir, c'est à quelques mètres.
01:04:23Je cours et je vois des antifascistes,
01:04:25donc des militants d'extrême-gauche
01:04:27être exfiltrés par les CRS.
01:04:29Donc de là, je commence à sortir mon téléphone
01:04:31pour pouvoir filmer
01:04:33et tout est allé très vite.
01:04:35Il y a un antifasciste qui me lance
01:04:37« Toi, tu ne me filmes pas ».
01:04:39Il a mis un coup dans mon téléphone.
01:04:41Le téléphone est tombé au sol.
01:04:43Je l'ai récupéré, je l'ai relevé
01:04:45et un second militant d'extrême-gauche
01:04:47a remis une nouvelle fois un coup
01:04:49dans mon téléphone et une fois que je l'ai récupéré,
01:04:51il était tout simplement cassé.
01:04:53Heureusement, j'en avais un deuxième sur moi,
01:04:55celui de fonction aussi,
01:04:57ce qui m'a permis de pouvoir couvrir la dédicace.
01:04:59Mais comment ça se passe ?
01:05:01C'est la première dédicace d'Anne Bardella
01:05:03que vous couvrez ou ça se passe assez souvent comme ça ?
01:05:05Alors,
01:05:07moi, je couvre tous les meetings.
01:05:09Simplement, c'était effectivement
01:05:11la seconde dédicace.
01:05:13J'avais déjà été à Tonnins il y a un mois.
01:05:15Mais apparemment,
01:05:17à Bruxelles déjà, les antifas avaient été
01:05:19particulièrement virulents.
01:05:21Mais je n'étais pas sur place.
01:05:23Alors, certes, c'est la première fois que je fais une dédicace
01:05:25avec des antifascistes devant
01:05:27et ça n'aura pas plu.
01:05:29Après, ce n'est pas la première fois
01:05:31qu'un type personnel...
01:05:33Auparavant, j'ai déjà été en manifestation d'extrême-gauche.
01:05:35On m'a déjà menacé parce que j'étais
01:05:37identifié de Frontière et aussi occidentiste,
01:05:39qui est un média que j'ai créé.
01:05:41On m'avait déjà fait comprendre que je n'étais pas le bienvenu.
01:05:43Merci beaucoup David Halem
01:05:45pour ce témoignage reporter pour Frontière.
01:05:47De toute façon, quelle que soit la presse,
01:05:49on respecte la presse, quels qu'ils soient
01:05:51et quels que soient les médias, mais ça paraît tellement évident
01:05:53que je ne sais même pas pourquoi je le dis.
01:05:55Maître Schoendoerffer, vous publiez ce livre.
01:05:57Ce qui est intéressant, c'est quand les antifas
01:05:59deviennent eux-mêmes des fascistes.
01:06:01Mais vous savez que les antifas, c'est les fascistes d'aujourd'hui.
01:06:03La réalité, c'est ça.
01:06:05Cette violence, cette intolérance à la liberté d'expression
01:06:07des autres, ses caractéristiques.
01:06:09Dans votre livre, la loi, juste la loi
01:06:11qui paraît chez Hugo Docte,
01:06:13vous dites, j'ai aujourd'hui 54 ans,
01:06:15j'ai connu le monde d'avant, celui sans Internet,
01:06:17où il n'y avait que trois chaînes de télévision, télévision qu'on regardait
01:06:19en famille, dans le monde d'avant,
01:06:21la réflexion n'avait pas encore cédé la place
01:06:23à l'émotionnel.
01:06:25Ça a beaucoup changé. Je suis un peu perdu
01:06:27dans ce monde d'aujourd'hui.
01:06:29Je n'ai pas de boîte mail, je n'ai pas de réseaux sociaux.
01:06:31Je suis assez
01:06:33terrifié par le
01:06:35monde d'aujourd'hui en réalité
01:06:37et je trouve que
01:06:39Internet a certainement eu des
01:06:41vertus, mais ce qui est dévastateur,
01:06:43ce sont tous les réseaux sociaux notamment.
01:06:45Tout le monde commande tout.
01:06:47Je trouve qu'il y a beaucoup de violence, que l'anonymat
01:06:49sur les réseaux
01:06:51sociaux permet
01:06:53tous les harcèlements
01:06:55en toute impunité et permet
01:06:57une dérive des comportements.
01:06:59Il y a un très bon sketch d'Eboué sur le DD,
01:07:01l'idiot du village qui a rencontré
01:07:03l'autre DD grâce à Internet
01:07:05et tous les DD se sont mis ensemble.
01:07:07Aujourd'hui, les idiots sont ceux qui pensent que la Terre est
01:07:09ronde et pas ceux qui pensent que la Terre est plate.
01:07:11C'est un peu le résumé de l'analyse
01:07:13que j'ai aujourd'hui de cette
01:07:15facilité à surcommuniquer
01:07:17qui en même temps isole beaucoup parce qu'on se rencontrait
01:07:19plus, on communiquait
01:07:21plus, les gens intéressants
01:07:23s'exprimaient plus, on les écoutait plus
01:07:25et aujourd'hui je trouve que n'importe qui peut dire
01:07:27n'importe quoi et on s'y perd.
01:07:29Et alors, avec tout le respect,
01:07:31mais c'est un peu
01:07:33pour vous provoquer que
01:07:35je vais poser cette question-là, mais
01:07:37c'est pas un discours de vieux con ?
01:07:39Bien sûr que si !
01:07:41Je revendique le fait d'être
01:07:43un vieux con et je connais beaucoup d'autres vieux
01:07:45cons que moi, oui c'est vrai,
01:07:47c'est un discours de vieux con, c'est pas non plus
01:07:49le discours de dire avant tout était mieux.
01:07:51C'est pas ce que je veux dire mais je constate
01:07:53quand même des dérives dans une société
01:07:55aujourd'hui où il n'y a plus de lien,
01:07:57où il n'y a plus en fait
01:07:59d'idées, d'idéaux, si ce n'est
01:08:01la valeur matérielle,
01:08:03je ne suis pas qu'un consommateur,
01:08:05j'ai besoin de réfléchir,
01:08:07j'ai plus de spirituel dans cette société,
01:08:09on la naissait complètement, s'effondrait le spirituel,
01:08:11j'ai besoin d'avoir une réflexion
01:08:13sur ma vie, sur ma mort,
01:08:15sur les autres, sur mes rapports en société,
01:08:17sur mon travail, ce que je fais, la loi,
01:08:19l'application de la loi, sur la cohésion sociale,
01:08:21sur l'évolution de mes enfants,
01:08:23et je ne m'y retrouve plus.
01:08:25Je trouve que tous les sujets
01:08:27ne m'intéressent pas ou peu,
01:08:29on s'emballe, on rentre dans l'émotion
01:08:31sur parfois pas grand-chose,
01:08:33et puis, là-dedans,
01:08:35je me sens un peu perdu, donc je reviens sur
01:08:37des fondamentaux, et notamment
01:08:39par exemple la lecture.
01:08:41Et aujourd'hui, à 11h47, je m'aperçois que moi aussi, je suis un vieux con.
01:08:43Parce que je suis assez d'accord avec tout ce que vous dites.
01:08:45On est nombreux !
01:08:47On a le droit !
01:08:49Vous savez, vous avez vu le titre que j'ai fait
01:08:51en bas sur l'écran, j'ai fait
01:08:53Ronald Schwarzenegger, l'avocat qui ose.
01:08:55Et je trouve que vous osez parce que c'est très rare
01:08:57des gens qui critiquent MeToo.
01:08:59Et vous faites partie,
01:09:01dans ce livre, en particulier,
01:09:03une phrase, MeToo continue à faire des ravages,
01:09:05la doxa qui consiste à croire une femme
01:09:07quand elle accuse un homme, persiste.
01:09:09C'est totalement à contre-courant ce que vous dites.
01:09:11Totalement.
01:09:13Jean-Marc, pour être très clair, vous prenez le procès de Nicolas Bedos,
01:09:15deux mots.
01:09:17Si une femme avait fait ce que Nicolas Bedos
01:09:19a fait en boîte de nuit, une femme connue,
01:09:21mettre la main sur une cuisse d'un garçon
01:09:23et lui faire un bisou dans le cou,
01:09:25pensez-vous sérieusement que d'abord,
01:09:27on aurait pris la plainte de ce jeune homme s'il avait été victime ?
01:09:29De quoi, on ne sait pas.
01:09:31Et deuxièmement, qu'on aurait fait un procès,
01:09:33voire même qu'on aurait condamné cette femme.
01:09:35Il n'y aurait rien eu.
01:09:37Et c'est là où la morale est rentrée dans quelque chose de totalement excessif.
01:09:39Aujourd'hui, on fait de tout le monde une victime.
01:09:41MeToo, ça regarde, en réalité,
01:09:43beaucoup de célébrités,
01:09:45beaucoup de stars, qui se servent d'ailleurs, à mon sens,
01:09:47pour certaines, de MeToo pour régler des comptes.
01:09:49Et il y a une doxa qui dit
01:09:51à partir du moment où une femme accuse,
01:09:53on doit la croire.
01:09:55Et les juges ne sont pas là pour croire.
01:09:57Les juges sont là pour savoir.
01:09:59Donc il est très facile d'accuser quelqu'un,
01:10:01et tout de suite, la société fait le procès de cette personne
01:10:03avant qu'elle soit condamnée.
01:10:05Prenez l'affaire PPDA,
01:10:07vous prenez l'affaire,
01:10:09une multitude d'affaires qui sont en cours,
01:10:11l'affaire Gérard Depardieu, où je me suis exprimé d'ailleurs,
01:10:13attendez que la justice fasse son travail.
01:10:15Les femmes accusent, très bien, elles ont le droit,
01:10:17c'est la loi, c'est normal,
01:10:19il y a une enquête, et on verra ce que donnera le procès.
01:10:21Ne condamnez pas avant, ne sanctionnez pas avant,
01:10:23parce que derrière, il y a des innocents.
01:10:25Vous prenez Malouf, vous prenez d'autres affaires,
01:10:27ce joueur de football très connu,
01:10:29dont je parle aussi dans mon livre,
01:10:31qui a été acquitté pour les faits
01:10:33pour lesquels il a été accusé,
01:10:35et c'est un massacre
01:10:37organisé par MeToo actuellement.
01:10:39Il suffit d'être accusé
01:10:41pour être coupable aujourd'hui.
01:10:43Vous êtes d'accord
01:10:45ou pas avec ce qu'il dit ?
01:10:47Je suis d'accord avec ce qu'il dit,
01:10:49parce qu'on ne voit pas finalement les vraies victimes
01:10:51de viols, d'agressions,
01:10:53et là justement, on ne voit pas forcément
01:10:55les féministes. Et MeToo cache
01:10:57effectivement, cache
01:10:59les vraies victimes.
01:11:01Ça ne veut pas dire que MeToo ne sert à rien,
01:11:03ça ne veut pas dire que je suis contre MeToo.
01:11:05On voit par exemple Politis qui fait la une aujourd'hui avec Gérard Darmon,
01:11:07on ne sait pas ce que ça va donner,
01:11:09mais on voit comment la plupart des comédiens
01:11:11ou ceux qui sont dans le cinéma, ils arrêtent de travailler
01:11:13à partir du moment où on commence
01:11:15à les poursuivre.
01:11:17Donc oui, MeToo a une certaine
01:11:19dangerosité, parce que
01:11:21ça cache les vraies victimes des agressions.
01:11:23La loi, juste la loi, pas la morale chez Hugo Doc.
01:11:25Merci maître d'avoir été avec nous.
01:11:27Revenez quand vous voulez, moi je vous accueille dans l'émission quand vous voulez, c'était passionnant de vous avoir.
01:11:29Sonia Mabrouk, c'est dans un instant,
01:11:31on se retrouve demain en direct à partir de 10h35.
01:11:33Et d'ici là, soyez plus lourds !

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