Alliance et ruptures répétées avec LFI : comprenez vous la stratégie du PS ?

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Transcript

00:00Les Vraies Voix Sud Radio, 17h-19h, Philippe David, Cécile de Ménibus.

00:07Les Vraies Voix tous les jours de 17h à 19h, merci en tout cas de nous accompagner.

00:11Philippe Bilger est avec nous, Françoise Degoy, François Puponi aussi.

00:15Et vous, au 0826-300-300, tout de suite le coup de projecteur des Vraies Voix.

00:19Les Vraies Voix Sud Radio, le coup de projecteur des Vraies Voix.

00:24C'est les filles qui, pour l'instant, en tout cas, donnent le sentiment d'être à côté de l'aventure.

00:29Et moi, je n'ai pas compris pourquoi ils ne venaient pas au rendez-vous à l'Elysée.

00:32Je continue à avoir l'espoir qu'il n'ait pas l'appétit d'aller au bout de cette démarche, qu'il n'entre pas au gouvernement.

00:39Ils affaiblissent la gauche quand ils font ça.

00:41Et donc, à chaque fois qu'ils font la politique de la chaise vide, malheureusement, ils affaiblissent le collectif que nous formons.

00:47Qu'ils ne détruisent pas le front que nous avons constitué.

00:50Et donc, aujourd'hui, il faut effectivement bouger.

00:53Je parle au nom de millions de gens, de toutes opinions, mais aussi de socialistes, de communistes, d'écologistes,

00:59qui ne veulent pas participer à cette mascarade.

01:02Plus Jean-Luc Mélenchon crie, moins on l'entend.

01:07Et c'est l'une des amabilités lancées ce matin par Olivier Faure à propos de son ancien allié insoumis.

01:13Le premier secrétaire du PS prend ses distances.

01:15Il reproche à LFI d'affaiblir la gauche et de passer à côté de l'aventure dans des discussions sur le futur gouvernement.

01:21Alors, parlons vrai, est-ce que la position du PS peut durer encore longtemps s'il va au gouvernement ?

01:26Est-ce la fin du nouveau front populaire ?

01:28Et à cette question, Alliance et Ruptures répétaient avec LFI, comprenez-vous la stratégie du PS ?

01:33Vous dites non à 82%, vous voulez réagir le 0826 300 300.

01:37Cette stratégie du j'y vais, j'y vais pas, j'y vais, j'y vais pas, Philippe ?

01:42Même quand on n'est pas socialiste et qu'on s'intéresse à la politique,

01:46j'ai l'impression qu'Olivier Faure, qui est un homme très estimable, donne tout de même une forme de torticolis intellectuel et politique.

01:57Parce que par moment, je trouve qu'il dit des choses juste pertinentes,

02:03notamment lorsqu'il se dissocie peu à peu de LFI et parfois, immédiatement après,

02:11il y a des choses qui sont étonnantes où il rattrape par une forme d'orthodoxie et de rigidité la liberté qu'il avait prise avant.

02:21Donc François, je l'aime beaucoup et j'ai été naturellement tenté de trouver que cet homme avait de grandes qualités,

02:31mais je suis parfois gêné. Je ne le sens pas rectiligne, mais peut-être n'est-ce pas une qualité ?

02:39Je le sens tout à fait rectiligne. Je pense que ce qui est en train de se passer, c'est l'émergence de quelqu'un, en fait.

02:44Jamais le débat ne s'est fait autour de ce qu'a dit Olivier Faure.

02:47Je ne sais pas si vous réalisez ce que ça représente en réalité aujourd'hui.

02:50Tout se fait autour du Parti Socialiste depuis une semaine.

02:53Ça, c'était inimaginable. Je me souviens des moqueries avant le mois de juillet,

02:57les tombereaux sur le PS, d'ailleurs des amis de l'intérieur, etc.

03:02La réalité, c'est qu'il y a 66 députés et que c'est aujourd'hui la clé de ce gouvernement,

03:07on va le voir ce soir et probablement demain.

03:09C'est ce que dira le Parti Socialiste, avant toute chose.

03:12On ne peut pas taper sur Olivier Faure en le trouvant trop timoré par rapport à Jean-Luc Mélenchon

03:17et au moment, Tom, où c'est très important d'être clair,

03:21lui en vouloir d'être aussi dur avec Jean-Luc Mélenchon.

03:24Il ne fait que répondre aux agressions de Jean-Luc Mélenchon.

03:27Hier, il était dans le bureau avec Emmanuel Macron et avec l'ensemble des parlementaires.

03:31Jean-Luc Mélenchon menaçait sur les circonscriptions en disant

03:34il n'y a pas un député qui sera élu sans moi.

03:37Et ce à quoi Olivier Faure l'a répondu ce matin et vice-versa.

03:40Donc, je veux dire, à un moment donné, on ne peut pas vouloir tout et son contraire.

03:44Moi, je trouve qu'Olivier Faure, en tout cas pour le Parti Socialiste et la social-démocratie,

03:48aujourd'hui, joue parfaitement le coup.

03:50On verra demain si ça aboutit, mais en tout cas, il joue très bien l'affaire.

03:54– Et on a un ancien député socialiste avec lui.

03:56– Je suis un peu moins optimiste que Françoise.

04:00Je pourrais l'entendre... – Je ne suis pas optimiste en ce temps.

04:03– Je pourrais l'entendre s'il avait tenu ce discours-là après les européennes

04:07et le lendemain de la dissolution.

04:09En disant, on n'a rien à faire avec ces gens-là.

04:11Mélenchon, on le connaît. On sait de quoi il est capable.

04:15On sait la campagne proche de l'antisémitisme

04:17que lui et ses camarades m'ont mené pendant les élections,

04:20les propos qu'il a tenus.

04:22Et donc, après le score de Glucksmann aux européennes à 14%,

04:26il pouvait dire, nous y allons seuls.

04:29Nous n'allons pas nous fourvoyer avec sa nuit.

04:31– Pas sur les européennes, ce n'est pas possible.

04:33Et en plus, il n'a même pas eu le temps.

04:35– Non mais après les européennes, le PS faisait 14%,

04:38il pouvait dire, on y va seuls.

04:40Bon, pour sauver leur poste,

04:42ils se sont associés à la France insoumise.

04:44– C'est pas sauver leur poste, c'est...

04:46– Non mais ça s'appelle une coalition pour gagner,

04:49pour retrouver de la force politique.

04:51– Une coalition avec des gens qui ont des propos antisémites.

04:53Tout ça pour empêcher l'extrême droite d'arriver,

04:55qui serait antisémite. Enfin voilà, il faut être capable.

04:57Alors maintenant, si effectivement, c'est une vraie stratégie de dire,

05:00on s'est trompé, on s'éloigne de Jean-Luc Mélenchon,

05:03on se rapproche du Bloc central, et on le fait durablement,

05:06et il n'y aura pas d'accord électoraux avec El-Effi dans un an...

05:08– Mais il y en aura avec En Marche, donc c'est très bien.

05:10– Non mais il n'y en aura pas avec El-Effi dans un an.

05:12Alors là oui, mais si dans six mois, Olivier Faure nous explique

05:15que pour les mairies, on fait une alliance avec El-Effi...

05:18– Ou après la dissolution.

05:20– Je voulais juste dire que...

05:22– C'est là où moi, je suis très sceptique.

05:25– Julien Dray a annoncé qu'il allait reprendre sa carte au PS.

05:28Et il l'a annoncé sur Sud Radio d'ailleurs.

05:30– Ce n'est pas si mal que Julien Dray.

05:32Moi, vous savez, je suis un peu une fan de Julien Dray,

05:34même si à partir d'un certain moment, d'une heure de discussion avec lui,

05:37on ne sait même plus à quel niveau de manipulation il est.

05:39Mais ça reste, pour moi, une intelligence politique assez hors du commun, Julien Dray.

05:44Après, s'il veut reprendre sa carte au PS,

05:46je suppose que c'est pour faire la peau à Olivier Faure,

05:48mais aussi Julien Dray...

05:49Oui, mais Julien, il change aussi.

05:51Vous savez très bien, il fait le salto arrière, salto avant.

05:54Moi, j'entends ce que vous dites, François.

05:57Mon sentiment, quand même, pour bien connaître un peu les entrailles,

06:00comme vous, et de la gauche, et de l'ensemble des...

06:03Je vois quand même ce qui est en train de se passer.

06:05Il est en train de se passer que le PS est en train d'entraîner Europe Écologie,

06:09la Social-Écologie classique.

06:11François Hollande gagne en 2012 comme ça, avec le PS, le PC et les Verts.

06:16Voilà, le PS est en train de...

06:18Il a reconstitué ses forces.

06:20Il entraîne l'écologie et les communistes dans une coalition.

06:25Et Mélenchon s'isole tout seul.

06:27Donc, il y a quelque chose, pour moi, qui est tout à fait durable.

06:30C'est ce qu'on appelle un effet cliquet.

06:32Et si l'attelage, éventuellement, je ne sais pas lequel sortira,

06:36peut tenir et voler au-delà de la dissolution,

06:39et voler pendant 30 mois, le grand perdant sera Jean-Luc Mélenchon.

06:43Si, effectivement, le PS fait son adjournement vis-à-vis de LFI, bravo.

06:48Qu'il dure !

06:50Ça lui coûtera sûrement des municipalités,

06:52mais c'est le risque à prendre et c'est le prix à payer.

06:54Moi, je dis bravo.

06:56Si, malheureusement, c'est uniquement une stratégie à court terme, maintenant,

06:59et que dans 6 mois, on y retourne,

07:01là, la crédibilité d'Olivier Faure, c'est quand même l'infantement engagé.

07:04– Je réponds immédiatement, pardon Philippe Bigère,

07:08mais je pense que quand on monte aussi haut,

07:10quand on est dans des mots aussi durs,

07:13tu sais très bien, tu connais, vous connaissez parfaitement Olivier Faure,

07:16ce n'est pas un type qui casse la vaisselle.

07:18Quand il est aussi dur, parce qu'il est agressé hier,

07:21il est agressé par Mélenchon toute la journée.

07:23– Comment pouvait-il en être autrement ?

07:25– Non, non, non, ce n'est pas vrai. Enfin, je veux dire, ce n'est pas le sujet.

07:28– Nous, on savait quand Mélenchon allait traiter le PS après.

07:30– Non, mais on sait très bien.

07:31Mais lui aussi, ce n'est pas naïf.

07:33Mais quand vous êtes dans le bureau du Président de la République

07:35et que vous avez les alertes AFP qui tombent,

07:37avec Mélenchon qui dit on va vous plier.

07:39Non, mais vous comprenez bien qu'il y a une manière de faire et faire.

07:41On connaît tous très bien Mélenchon.

07:43Quand on monte aussi haut dans la réponse pour Olivier Faure,

07:47pour une personnalité aussi maîtrisée qu'Olivier Faure,

07:49c'est que généralement, c'est un effet cliquet dont on n'en vient pas.

07:51– Il n'est pas question pour moi de défendre Jean-Luc Mélenchon,

07:55pour qui on connaît mon sentiment et mon opinion.

07:58– Même s'il est très bon, bien sûr.

08:00– Mais je me mets un peu à la place de Mélenchon,

08:02parce qu'il a entendu aussi Olivier Faure en disant,

08:05rien que l'ANFP et toute l'ANFP, on n'ira jamais seul.

08:10– Il ne va pas gouverner, là, Olivier Faure.

08:13– Non, mais quand on voit Olivier Faure aller tout seul voir Macron…

08:17– Il n'y va pas tout seul, il y va avec les verts et les écologistes.

08:20– Non, au début, il y allait seul.

08:22– Mais pas du tout, mais absolument faux.

08:24– Est-ce que le fait que François Hollande soutienne Olivier Faure,

08:30en quelque sorte en décrétant qu'en effet, maintenant l'EPS se sépare de l'FI,

08:36est-ce que c'est un plus, à votre avis ?

08:38– Il ne soutient pas, il ne soutient pas François Hollande.

08:40– Si, j'ai dit, il a dit, maintenant l'EPS quitte.

08:43– Mais François Hollande veut tuer Olivier Faure, c'est sa principe.

08:46– Oui, mais n'empêche qu'il a fait une cité de dissocier…

08:50– Mais parce qu'il est à la remorque.

08:52– Oui, mais d'accord François, mais ça n'est pas neutre,

08:55pour que cette ancien président, qui n'aime pas Olivier Faure, le congratule.

09:01– Il veut essayer de récupérer le truc, parce qu'il se dit,

09:03qu'est-ce qui est en train de se passer ?

09:05C'est qu'il y a une forme de mépris de classe sur Olivier Faure depuis des années,

09:08genre il est débile, c'est le crétin, il affecte Sciences Po, blablabla.

09:11Moi, ce que je vois d'Olivier Faure, c'est qu'il a gagné d'abord tous ses votes,

09:14et que surtout, il est passé d'un député à 66.

09:17Mais maintenant, ils se disent, tiens, voilà Olivier Faure,

09:20il va peut-être réussir parce que c'est lui le moteur.

09:22Donc tout le monde veut se greffer sur quelque chose qui peut peut-être marcher.

09:25C'est uniquement ça, vous savez, les mouches en main, les mouches en jambes.

09:28– Oui, mais on l'a recherché longtemps, qui ne voulait plus d'Allianz,

09:31qui ne voulait plus de LFI.

09:33– Ça fait 25 ans que François Hollande et Jean-Luc Mélenchon nous embêtent,

09:37et nous empestent la vie avec leurs bagarres, c'est bon.

09:39– Mais l'un est meilleur que l'autre.

09:41– Merci beaucoup les amis, merci beaucoup Philippe Bilger,

09:43merci Françoise de Gouin, merci beaucoup François Puponi.

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