• il y a 18 heures
Avec Adélie Curtet, Fondatrice de sa marque de bijoux "Nébuleuses"

Retrouvez C'est Ça La France avec Nathalie Schraen-Guirma tous les dimanches à 13h30.

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##C_EST_CA_LA_FRANCE-2025-01-12##

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News
Transcription
00:00Le réseau des chambres de métier de l'artisanat, artisans de la nouvelle économie, présente
00:06Sud Radio Cessa la France, Nathalie Schrengerma
00:09Bonjour à tous et bienvenue dans Cessa la France, l'émission du savoir-faire français. On aime vous faire découvrir des parcours
00:16d'entrepreneurs et aujourd'hui c'est une femme qu'on va vous présenter, Adélie Curté, une jeune femme de 26 ans qui a fondé une marque de bijoux d'oreilles
00:25nébuleuse que l'on reçoit au micro de Sud Radio. On va parler de son parcours, de ce qui lui a donné envie de se lancer dans l'entrepreneuriat.
00:33Sud Radio Cessa la France. Bonjour Adélie. Bonjour. Une jeune femme de 26 ans, comme je viens de le dire,
00:41qui a abandonné entre guillemets ses études pour se lancer dans l'entrepreneuriat.
00:45C'est vrai que c'est pas commun, c'est-à-dire qu'en France on n'est pas toujours encouragée comme ça aussi jeune.
00:50Non, ça c'est sûr. Oui, j'ai tout de suite voulu me lancer dans l'entrepreneuriat
00:54parce que dans mes études on n'est pas forcément poussé à
00:58entreprendre.
01:00Voilà, l'université c'était pas trop ce qui me plaisait.
01:03Moi j'avais au fond de moi cette envie de créer quelque chose donc je me suis lancée. Alors qu'est-ce qui vous a
01:09donné envie de créer cette marque nébuleuse ? Expliquez-nous justement ce qu'il y a derrière.
01:15Qu'est-ce que vous proposez concrètement ?
01:18Donc Nébuleuse c'est une marque de bijoux d'oreilles
01:21à accumuler. Donc l'idée c'est de créer ses propres compositions, acheter ses bijoux à l'unité.
01:26Et donc comment c'est venu ? C'est que j'étais étudiante à cette époque et j'étais percée aux oreilles.
01:32J'avais deux problèmes. C'est que le premier, j'avais vraiment du mal à cicatriser. J'avais des infections.
01:38Je vous passe les détails.
01:39Et puis le deuxième c'est que les bijoux qu'on m'avait posé, donc c'était les bijoux de première pose, sont vraiment pas élégants,
01:45pas esthétiques. C'est-à-dire que c'est des bijoux, vous savez, tout simple.
01:49Mais en général, c'est pas plutôt de l'or plaqué ou de l'argent plaqué ?
01:52Non, c'était des bijoux soit en titane, soit en acier chirurgical, mais c'est
01:56couleur vraiment acier. C'est très très brut. Et moi je rêvais de créer mes propres compositions de bijoux dorés, un petit peu scintillants, etc.
02:04Et donc voilà, je ne trouvais absolument pas mon bonheur sur le marché français.
02:08Ni dans les centres perceurs, ni dans les boutiques, ni en ligne. Je passais beaucoup de temps aussi en ligne sur mon ordinateur.
02:15Et sinon, il y avait des très beaux bijoux qui existaient
02:20brillants en or et en diamant, mais évidemment je ne pouvais pas me les offrir.
02:23Là, c'est un peu autre chose. C'est un autre niveau.
02:25Voilà, exactement.
02:27Mais ça c'est étonnant. C'est-à-dire qu'en fait, en bijoux percing, au niveau de l'oreille et du lobe, c'est vrai qu'il n'y avait pas de proposition intéressante, en fait un peu coquette, quoi.
02:35Exactement, c'est des bijoux soit bruts, comme je vous le disais au départ, donc tout simple, tout standard.
02:41Ou alors, évidemment, c'était l'ancien style un peu gothique, un peu rock, tête de mort, flamme, etc.
02:46Et donc bon, ce n'est pas trop mon style.
02:48Ce n'est pas trop ce que je cherchais.
02:50De là à créer une entreprise, parce que l'étudiante classique va se dire, bon, ça n'existe pas.
02:54Bon, tant pis, je vais mettre autre chose.
02:56Et vous, non, vous avez créé le produit.
02:58Je me suis dit, c'est fou qu'on était en 2019.
03:00Et en fait, il n'y a pas si longtemps que ça.
03:02Et je disais, c'est fou qu'en 2019, il n'existe pas encore de marque qui propose ça, parce que c'est quand même, il y a une grosse demande.
03:09Et j'ai demandé aussi à mes copines qui étaient percées également.
03:11Où est-ce que vous trouvez vos bijoux ?
03:13Elles me disaient tout, mais en fait, on n'en trouve pas.
03:15Et je me dis, bon, si personne ne le fait, moi, j'ai envie de me lancer.
03:19En plein Covid.
03:21C'était juste avant le Covid.
03:23Mais effectivement, le Covid nous a beaucoup aidé, parce qu'on a commencé en ligne, sur une boutique en ligne.
03:27Donc ça nous a beaucoup aidé.
03:29On s'est lancé sur les réseaux sociaux, moi qui étais beaucoup sur Instagram aussi à l'époque.
03:32Ça a commencé comme ça.
03:34Alors justement, vous avez l'idée.
03:36Après, il faut le fabriquer, il faut le designer.
03:40Quelles ont été les parties les plus compliquées pour mener à bien cette entreprise ?
03:50Quand on crée une entreprise, c'est quoi le plus compliqué ?
03:54C'est se lancer.
03:56Vraiment se lancer, se dire qu'on en est capable.
03:58Moi, je viens d'une famille, pas du tout entrepreneur, mais vraiment pas.
04:02Ma maman était conseillère d'orientation.
04:04Pour elle, il fallait que je continue les études.
04:07Ce n'était pas du tout ce qu'elle me suggérait de faire.
04:10Et du coup, c'était vraiment se lancer.
04:14Surtout que moi, j'ai vraiment pas un parcours scolaire très...
04:19J'ai redoublé mon bac.
04:21J'étais en écogestion, mais un peu comme ça.
04:24En me disant, je vais peut-être finir par trouver ce que je veux faire plus tard.
04:29Je me suis dit, en fait, j'avais tout à perdre.
04:34A ne pas tenter l'aventure.
04:36Vous n'étiez pas faite pour les études longues.
04:39Pas spécialement envie de travailler comme salariée dans une entreprise.
04:42Du coup, il y avait tout à gagner.
04:44J'ai envie de créer la marque de mes rêves.
04:47Après, il faut le dire, vous avez trouvé la bonne association.
04:50Vous êtes associée avec une personne qui avait un profil très différent de vous.
04:53Ça, c'est aussi important.
04:55Mon associé, Mike Wilkins, il a un profil beaucoup plus entrepreneur, plus ingénieur.
05:00Lui, il a continué ses études.
05:02On a commencé, on avait le même âge.
05:04Il a continué ses études.
05:05Il a fait un double diplôme ingénieur business aux Mines de Saint-Etienne.
05:09Moi, j'ai arrêté pour me vouer à 100% dans la marque.
05:12Heureusement, parce que sinon, on n'aurait jamais eu le temps de tout développer.
05:15Mais effectivement, on a une très belle symbiose entre nous deux.
05:18C'est-à-dire que moi, j'ai un profil plus créat, plus produit, marque et client.
05:22Et lui, c'est plus business, grosse, comment développer tous les projets.
05:27En fait, il y a un peu la rêveuse et le réaliste.
05:29Donc, on contrebalance beaucoup entre nous deux.
05:32Après, il a fallu créer ses bijoux.
05:34C'est vous qui les avez designés ?
05:36Oui.
05:37Ils ne sont pas fabriqués en France.
05:39Vous avez commencé par une fabrication en Asie.
05:42C'est ça.
05:43Pourquoi ne pas avoir privilégié le territoire français ?
05:45Est-ce que vous les avez tentés ou même pas du tout ?
05:47Alors, j'ai effectivement fait mes recherches pour développer.
05:51Parce qu'en fait, on me propose de l'argent.
05:53Donc, c'est possible de fabriquer des bijoux en argent en France.
05:56Après, il faut voir le coût de revient, évidemment.
05:58Mais je voulais aussi proposer des piercings.
06:00Donc, il y a soit la scie inoxydable, soit le titane.
06:03Et il n'y a absolument aucune usine française capable de produire ces bijoux avec une telle finesse.
06:11Et en plus, avec d'aussi gros volumes.
06:13Parce qu'on a beaucoup de clients, on fait beaucoup de commandes.
06:16Donc, ça nécessite une production en grand.
06:22Et en France, ce n'est vraiment pas possible du tout.
06:25J'ai aussi regardé un petit peu l'Europe.
06:27Et pareil, il n'y a pas encore d'usine capable de soutenir une telle production.
06:33Et alors, une fois qu'on a l'idée de finalement produire en Asie,
06:36en se disant que voilà, ils pourront répondre à ma demande,
06:39ont des coûts de revient qui seront plus simples pour moi pour commencer.
06:42Et puis surtout faire des gros volumes.
06:46On commence à faire des recherches sur les réseaux, sur Internet.
06:50À distance, on doit se déplacer sur le territoire.
06:52Comment vous avez fait pour trouver les bons partenaires ?
06:54Avoir confiance aussi, être sûr de...
06:56On a testé plusieurs usines.
07:00On a fait des demandes, on a envoyé des dessins.
07:03On a aussi sélectionné sur leur catalogue.
07:05Souvent, les usines ont chacun un peu leur catalogue de produits déjà fini.
07:09Donc, on a demandé des échantillons, on a fait des tests, etc.
07:12Et puis, on a trouvé notre usine avec laquelle on continue de travailler aujourd'hui.
07:16Ça fait cinq ans.
07:17Il y a une vraie réactivité.
07:18C'est-à-dire qu'en fait, vous faites des demandes et puis assez rapidement,
07:20vous avez des prototypes.
07:21À partir de là...
07:22C'est vraiment la communication est excellente.
07:24C'est vraiment un bonheur de travailler avec eux.
07:27C'est terrible parce qu'on a souvent des entrepreneurs qui nous disent
07:30que parfois quand ils sont jeunes,
07:32ils ont du mal à convaincre sur le territoire français.
07:35Parce que quand on est jeune...
07:37J'ai eu beaucoup de non-réponses aussi.
07:39On voit comme des rêveurs, en fait, avec ce projet qui paraît un petit peu fou.
07:42Alors aujourd'hui, la gamme s'est étouffée.
07:45C'est ça au fil des années.
07:46Vous en êtes où aujourd'hui ?
07:48Parce que c'était lancé en 2019.
07:50Exactement.
07:51On est en 2024.
07:52Alors, quel bilan vous dressez maintenant ?
07:54Donc, ça fait plus de quatre collections par an.
07:58Donc, à peu près 12 références par collection.
08:01Ça fait déjà un paquet.
08:03Et puis, oui, ça fait beaucoup de commandes.
08:07En chiffre d'affaires ?
08:08C'est un chiffre d'affaires croissant.
08:09Aujourd'hui, vous êtes à combien de chiffres d'affaires en moyenne annuelle ?
08:11Aujourd'hui, on a fait 10 millions cette année, en 2024.
08:1410 millions, c'est un beau chiffre.
08:16À partir de...
08:17En général, c'est régulier ou c'est comme on a pu l'évoquer régulièrement ?
08:22À Noël, à Pâques, au moment de la Saint-Valentin...
08:25Est-ce qu'il y a des moments forts comme ça dans la vie d'un bijoutier ?
08:28Oui, là, on est en plein dedans.
08:30Ce fameux Q4 de l'année où tous les commerçants attendent cette période.
08:35Effectivement, toute la période octobre, décembre, il y a les fêtes.
08:40Il y a Halloween, il y a les Black Friday, il y a Noël.
08:43Ça, c'est une grosse, grosse période pour nous.
08:45Et puis sinon, c'est assez linéaire.
08:48En fait, on lance une collection par saison.
08:50À chaque fois, les collections sont attendues.
08:52Celles d'hiver, celles de printemps...
08:54Mais comment on fait pour constamment se renouveler ?
08:56C'est vous qui les créez.
08:57Il faut tout le temps s'inspirer.
08:59Absolument.
09:00La création d'une collection, ça prend à peu près six mois.
09:03Et j'essaye d'avoir deux collections d'avance, au moins dans ma tête,
09:06pour commencer à les préparer et ne pas être en retard pour les prochaines.
09:11Qu'est-ce qui vous plaît le plus dans cette nouvelle vie ?
09:13Enfin, nouvelle vie depuis 2019 maintenant, mais en tant qu'entrepreneur.
09:17C'est la liberté de créer ce que je veux.
09:20C'est vraiment la liberté d'entreprendre des nouveaux projets.
09:24Là, on a ouvert la première boutique en juin.
09:26C'est vraiment ce que j'aime, c'est de constamment apprendre.
09:30C'est vraiment tout le temps apprendre de nouvelles choses,
09:33mettre une nouvelle casquette à chaque étape, déléguer, mettre une nouvelle casquette...
09:37Parce que là, c'est encore un autre pas de franchi.
09:40Il a créé sa première boutique à Paris, c'est ça ?
09:43Oui, dans le Marais.
09:44Et Paris, c'était important pour vous ?
09:46Puis le Marais, j'imagine que c'était vraiment le coin de Paris le plus intéressant
09:50par rapport à ce que vous offrez.
09:52Absolument.
09:53Oui, c'était un rêve d'ouvrir sa propre boutique,
09:56surtout qu'on a maintenant l'occasion de rencontrer nos clients.
09:59Et puis en plus, on perce dans la boutique, donc on a un salon de percing.
10:02On accueille les clients, les mamans avec leurs enfants.
10:04C'est vraiment génial.
10:07Et c'est quoi la prochaine grande étape alors ?
10:10La deuxième boutique en avril.
10:13Toujours à Paris ? Dans un autre quartier ?
10:14Dans le sixième.
10:16Et puis plein d'autres collections qui vont arriver.
10:19Et est-ce qu'il y a une envie de pouvoir exporter aussi ?
10:24Oui, pas dans un court terme parce que je pense qu'il y a encore beaucoup de choses à faire en France.
10:29J'aime bien connaître ma cible.
10:32D'ailleurs, votre cible, c'est quoi le profil type des personnes qui vont acheter vos produits ?
10:38J'imagine féminin.
10:40Étant donné que quand j'ai créé Nébuleuse, je me ciblais moi parce que je me cherchais des bijoux.
10:45Tous les bijoux que je dessine, c'est ce que vraiment je porterais moi.
10:50C'est vraiment des jeunes filles entre 18-35 ans,
10:54jeunes femmes, étudiantes, jeunes cadres qui ont envie de s'amuser, de se faire plaisir.
10:59C'est vraiment des cadeaux qu'on se fait à soi-même à la recherche de nouvelles tendances.
11:04Et comment votre entourage a suivi cette évolution ?
11:09Vos parents qui n'étaient absolument pas entrepreneurs, ils ont réagi comment face à ce beau succès ?
11:14Une entreprise qui s'installe, première boutique, bientôt une deuxième.
11:19Ils sont très fiers.
11:21Au début, forcément, mes parents ont eu très peur quand j'ai arrêté mes études.
11:25Pour ma maman, c'était important que je finisse mes études.
11:29Attention, concert d'orientation !
11:32Ils ont eu très peur, mais je pense que j'ai acquis leur confiance.
11:36Ils m'ont laissé faire, ils ne me parlaient pas trop, ils ne me posaient pas trop de questions.
11:40Ils ont vu que j'avais fait le bon choix, que je suis passionnée, que ça se voit.
11:45Tout ce qu'ils souhaitaient pour moi, c'est que je sois heureuse dans mon travail.
11:49Maintenant, ils voient qu'il n'y a aucun regret de m'avoir laissé prendre mon envol.
11:54Dernière petite question, le conseil que vous donneriez à une jeune fille comme vous,
11:58qui a envie de se lancer, mais qui hésite à faire le grand saut ?
12:03Il ne faut pas hésiter.
12:06Quand on a tout à perdre, qu'on a tout à gagner, il faut se lancer.
12:11Il faut vraiment croire en nous, parce que si on n'y croit pas, à la moindre difficulté, on abandonne.
12:16Donc il faut croire en nous, bien s'entourer aussi, avoir des bons conseils autour de nous.
12:21Il ne faut pas attendre, il faut se lancer.
12:26Merci beaucoup Adélie d'avoir partagé avec nous cette belle expérience.
12:31Je rappelle que vous avez créé la marque Nébuleuse, et vous en êtes déjà la première, bientôt deuxième boutique.
12:39Merci encore Adélie Kurte.
12:46Les artisans de la nouvelle économie présentent
12:49Sud Radio Cessa la France, Nathalie Schrengerma.
12:53Nous voilà de retour dans Cessa la France, l'émission du savoir-faire français.
12:57Et il est temps de partir en balade avec Thibaut, notre french trotter.
13:02Sud Radio Cessa la France, avec Thibaut le french trotter.
13:06Et cette semaine Thibaut, vous avez décidé de mettre à l'honneur deux artisans de talent.
13:11Deux artisanes d'ailleurs !
13:13Des femmes, attention !
13:14Et oui Nathalie, deux artisanes, deux personnalités dans deux univers différents,
13:18que j'ai croisées lors du dernier salon du MIF, le salon du Made in France.
13:22Outre leurs talents, ce qui les réunit, c'est leur ancrage local très fort dans leurs régions respectives,
13:27et aussi leurs itinéraires qui sont singuliers, car elles ont toutes les deux choisi à un moment donné de changer de vie.
13:33La première s'appelle Juliette May, elle est couturière,
13:36et elle s'est spécialisée dans des créations en lin, une matière dont elle est passionnée.
13:40Écoutez son parcours.
13:42Cette entreprise est née d'une reconversion professionnelle.
13:44J'étais chercheure en neurosciences initialement.
13:47J'ai eu un accident assez grave qui a un peu remis en question mes perspectives de carrière,
13:52et donc j'ai décidé de créer une activité qui me permettait de travailler à mon rythme,
13:56et dans un cadre privilégié.
13:57Je suis partie m'installer en Corrèze.
13:59Donc à Mémac, c'est ça ?
14:00À Mémac, sur le plateau de Millevaches, un endroit fabuleux.
14:03Pourquoi le lin, coup de foudre matière, ça c'est sûr.
14:06C'est pour ça que j'aime que les gens viennent me voir, viennent me rencontrer et viennent toucher les matières,
14:10parce que je pense que c'est hyper intéressant.
14:13Surtout au jour d'aujourd'hui où on vend beaucoup de choses textiles dans différents matériaux,
14:19dont des dérivés pétrochimiques, ça n'a rien à voir.
14:23Et le tombé, et le drapé que ça offre.
14:27Des vêtements agréables à porter aussi.
14:29Exactement.
14:30Extrêmement agréables à porter quand les températures montent, l'été, etc.
14:34C'est vraiment fabuleux.
14:35Le lin, ça a tout bon.
14:36Ces thermorégulateurs, ça laisse respirer.
14:40Les odeurs ne marquent pas sur les vêtements.
14:43On sent votre passion pour cette matière.
14:45C'est une matière formidable.
14:46Et à travailler, c'est un plaisir.
14:47J'aime beaucoup travailler avec les couleurs brodées.
14:50Ça laisse libre cours à la créativité en tout genre, mais je prends beaucoup de plaisir.
14:54Vous êtes labellisée ?
14:55Je suis labellisée, oui, au régime Corrèze.
14:57Ça regroupe tout un type d'artisanat,
15:00aussi bien de la création textile que de la poterie,
15:04de la production de charcuterie ou de miel.
15:08L'entièreté du processus de fabrication a lieu sur le territoire.
15:12Et donc, ça a été créé pour mettre à l'honneur le travail de notre région.
15:17Est-ce qu'il y a un savoir-faire textile en Corrèze ?
15:19Alors, pas à ma connaissance.
15:23Mais on est là pour...
15:25Il y a des couturiers.
15:27On est là comme à Lyon, avec les Tisserands, ou dans le nord de la France.
15:32Donc, voilà.
15:33C'est nouveau.
15:35On est là pour apporter la nouveauté.
15:37C'est une émulation et d'autres entreprises vont suivre vos pas.
15:40Et c'est déjà génial aussi de pouvoir...
15:43C'est l'occasion, ce label en plus, de rencontrer les différents artisans
15:46et de créer un peu une émulsion.
15:48On voit beaucoup...
15:50On est chauvin, vous allez dire.
15:52Mais du coup, c'est vrai qu'en fait, ça donne envie aussi
15:55de s'ouvrir à ce qui se fait autour de nous.
15:57Et ça crée aussi une micro-économie circulaire qui est super intéressante.
16:00Enfin, voilà, il y a plein de choses.
16:02Il y a cette mise en lumière dans le cadre du socialant aussi qui tombe à poil.
16:05Oui, oui, carrément.
16:07Alors, quels sont les perspectives de développement de Juliette May ?
16:09Alors, de développement, c'est assez particulier
16:11parce qu'en fait, moi, je n'ai pas l'intention de me développer
16:14dans le sens actuel, on l'entend, pour les entreprises.
16:16Il n'y a pas de perspective ou de croissance particulière.
16:20Le but, c'est que j'arrive à dégager, moi, un salaire décent pour vivre.
16:24Et en toute transparence, je me suis dit que si j'arrivais à me sortir le SMIC,
16:28c'était déjà hyper bien.
16:30Donc, j'ai lancé en avril, il y a un an et demi.
16:32Et si dans un an et demi, je peux me sortir 1 200 euros,
16:35je suis très heureuse.
16:37Mais sachant que je suis dans un cadre qui le permet,
16:39que la vie en Corée, ça n'a rien à voir avec le rythme de vie parisien, etc.
16:42Mais voilà, et si j'arrive à continuer à faire ce qui me plaît, surtout,
16:46vivre de ma passion, j'aurai la plus belle vie.
16:50Et cette passion, on la sent vraiment à vous entendre parler.
16:53C'est gentil. En tout cas, oui, je l'ai.
16:55Après, j'espère... Ce que j'aime, c'est que les gens s'arrêtent,
16:58et comme ça, touchent les matières...
17:00Enfin, un peu transmettre ça, quoi.
17:02Et les belles matières, on a la chance de la produire en France.
17:06En plus, on est les premiers producteurs mondiaux, quand même, en Normandie.
17:09Pourquoi aller acheter... Et puis, ça demande rien comme entrant.
17:12Y a pas besoin d'arrosage. Bref, le lin, c'est quand même formidable.
17:15— Absolument. Merci beaucoup à vous. — Merci à vous.
17:17— Et bon salon. — Merci beaucoup.
17:19Et pour découvrir les créations de Juliette, il y a un site.
17:21Ça, c'est la bonne nouvelle, Thibaut.
17:23Eh ben oui. Le site, c'est tout simplement son nom.
17:26juliette2te.com
17:31Il faut le dire, ce salon du Made in France,
17:33qui s'est clôturé il y a quelques jours, quelques semaines,
17:37a été un franc succès. On a eu une influence record, cette année.
17:40C'est ça. Plus de 110 000. Ils étaient à peu près à 100 000 visiteurs l'année dernière.
17:45110 000. On peut imaginer, l'année prochaine, battre encore des records.
17:49On s'intéresse vraiment à la production locale.
17:51Enfin, moi, je l'ai senti, à la production Made in France.
17:54Et puis, il faut le rappeler, c'est toujours juste avant les fêtes de fin d'année.
17:56Donc, c'est important, là aussi.
17:58C'est toujours aux alentours de ce fin octobre, début novembre.
18:02Oui, la semaine de novembre, autour du 11 novembre.
18:05Et pour les artisans qui sont présents, pour les entreprises,
18:09c'est un moment qui est très important.
18:12On sait bien, la majorité des Français font leurs achats de Noël à cette période-là.
18:16Oui, c'est le fameux Q4, quatrième trimestre.
18:19Alors, quelle est cette deuxième artisane qui a changé de vie et que vous avez rencontrée ?
18:24Alors, elle s'appelle Camille Hadé.
18:26Elle, elle est installée dans le Tarn, à la Brugière.
18:28Et elle fabrique et elle rénove des abat-jour.
18:31Alors, j'ai découvert cette artisanale d'abat-jour.
18:34Et on va l'écouter. Elle va nous raconter comment elle a découvert.
18:37J'ai un secret. J'étais bijoutière joaillière pendant 15 ans avant de me reconvertir dans les abat-jour.
18:45Et c'est vraiment en décorant ma maison que j'ai découvert ce métier.
18:49Et je me suis dit, ce n'est pas possible, il y a des techniques pour fabriquer des abat-jour.
18:53Et je me suis formée avec un maître artisan d'art.
18:55Il y en a encore beaucoup des maîtres artisans d'art abat-jouristes ?
18:59Il commence à y en avoir un petit peu.
19:02Il faut 10 ans de pratique pour devenir maître artisan d'art.
19:06Cette dame, elle, elle est proche de la retraite, celle qu'il m'a formée.
19:10Aujourd'hui, je fais partie d'un réseau. On est 200.
19:13Et on espère vraiment refaire découvrir ce métier.
19:17Parlez-moi de vos créations. On est en face d'un abat-jour.
19:20Je crois que ça mélange de tulle et de tissu, c'est ça ?
19:22Tout à fait. Donc là, c'est un double abat-jour.
19:27Vous avez la partie supérieure qui est en dentelle avec un fil d'or,
19:32ce qui lui donne déjà de la luminosité par lui-même.
19:36Mais je l'ai travaillé tout en transparence avec un tulle à l'intérieur.
19:42Vraiment pour qu'il soit très éclairé.
19:45Et la partie basse de l'abat-jour, elle est en mousseline de soie.
19:49Et c'est elle qui nous cache la lumière pour, bien sûr, abattre le jour.
19:53L'abat-jour abat la lumière pour dévoiler juste la transparence.
19:57Est-ce qu'on peut parler de sa forme très particulière ?
19:59Oui, alors une double tulipe, on pourrait dire.
20:02Je l'ai voulu vraiment vers le haut, comme une fleur qui éclot.
20:06Et ça va vraiment, dans une pièce, éclairer un mur
20:11et donner vraiment une ambiance feutrée.
20:13Chaque pièce est unique ?
20:14Oui, tout à fait, c'est quelque chose auquel je tiens, de ne pas faire de série.
20:18Mon but est vraiment de faire des formes nouvelles.
20:21Et donc ça la demande de la pièce unique et du travail sur mesure.
20:25Vous venez du Tarn, votre atelier se situe où ?
20:27A La Bruguière, dans le Tarn.
20:29C'est en dessous d'Albi.
20:31On est vraiment perdus dans la campagne,
20:34mais on a quand même Toulouse qui est proche.
20:36Et aujourd'hui, on travaille très très bien à distance.
20:39Est-ce que c'est important pour vous d'être ancrée dans un territoire ?
20:42Oui, c'est important parce qu'on a des acteurs qui nous suivent.
20:48Aujourd'hui, j'ai mon président de la chambre des métiers de l'artisanat du Tarn qui est présent,
20:53qui soutient mon parcours.
20:55Et ça aussi, c'est très important de ne pas se sentir seule.
20:59Et quand on est dans un petit territoire, du coup, on se connaît peut-être un peu mieux.
21:03En tout cas, c'est ce que je veux croire.
21:05Donc, c'est ce qui est bien.
21:08Vous vous attachez à votre territoire.
21:10Alors, où peut-on trouver vos créations ?
21:13Alors là, vraiment, pour l'instant, ce sont des expositions éphémères.
21:19Là, j'ai des projets pour 2025.
21:21Il faut me suivre sur les réseaux ou sur mon site Internet
21:25pour savoir les endroits où je vais exposer puisque c'est la pièce unique.
21:29Et après, tout le sur-mesure se fait vraiment en partenariat avec mon client.
21:33Donc, n'hésitez pas à me contacter à l'atelier pour travailler ensemble.
21:39Merci beaucoup Camille et bon salon.
21:42Merci beaucoup, au revoir.
21:43Et pour être complet, Thibault, Camille AD, elle aussi a son site.
21:47Elle aussi, donc c'est tout simple.
21:49Camille, comme Camille.
21:51AD, les lettres AD.com, tout attaché.
21:54Et il faut le dire, vous avez eu beaucoup de mal à faire votre choix encore cette année.
21:57C'est tellement riche, on a envie de parler de tellement de monde.
22:00Et puis les gens sont disponibles, les exposants sont passionnants et passionnés.
22:03C'était un plaisir d'aller à ce Salon du Mythe 2024.
22:06Et puis des secteurs très variés, ça aussi, c'est important de le dire.
22:09Voilà, de gastronomie, artisanat, tech, bien sûr.
22:13D'ailleurs, on rappelle l'opération Les Jours Tricolores,
22:16qui normalement ont lieu jusqu'au 2 décembre et qui pourrait être encore plus décalée
22:21parce qu'il y a une envie de la part de toutes ces marques françaises,
22:24elles sont 300 en tout, à valoriser ce Made in France,
22:27à faire en sorte qu'il n'y ait pas que cette période du Salon du Made in France,
22:31où il y a cette effervescence et cette dynamique,
22:33qui est très agréable pour tous ces entrepreneurs,
22:35mais que ça puisse se reproduire tout au long de l'année.
22:38Merci encore Thibault.
22:39On se retrouve la semaine prochaine pour de nouvelles découvertes.
22:41Une petite idée de là où on va aller ?
22:43Je pense qu'on va prendre un grand bol d'air dans une très belle région.
22:47Quoi ? Pas du côté du Tarn encore ?
22:49Non, non, non.
22:50Sa région de cœur, on tient à le dire.
22:51Non, de Gers.
22:52Ah oui, c'est le Gers, pardon.
22:53C'est de la majesté, le Gers.
22:55Merci beaucoup Thibault.
22:57Sud Radio, c'est ça la France.
22:59Avec Thibault, le French Trotter.
23:01On arrive déjà à la fin de cette émission.
23:02Merci à vous, chers auditeurs.
23:03On se retrouve la semaine prochaine pour découvrir ensemble
23:06de nouveaux parcours, de nouveaux talents.
23:08Merci d'être toujours aussi nombreux.
23:11Bonne journée à vous, bon dimanche à tous.
23:13Et donc rendez-vous la semaine prochaine, même jour, même heure,
23:15et même radio, et surtout d'ici là, portez-vous bien.
23:18Le réseau des chambres de métier et de l'artisanat,
23:20chaque jour aux côtés des artisans, vous a présenté...
23:23Sud Radio, c'est ça la France.

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