Retrouvez Les Vraies Voix avec Cécile de Ménibus et Philippe David du lundi au vendredi de 17h à 20h sur #SudRadio.
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##LE_GRAND_DEBAT_DES_VRAIES_VOIX-2025-05-05##
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NewsTranscription
00:00Les vraies voix sud radio, le grand débat du jour.
00:04Bruno Retailleau, le ministre de l'Intérieur a détaillé sa circulaire envoyée hier sur des demandes de naturalisation.
00:10Nous allons donc créer à partir du 1er janvier un examen civique qui permettra de connaître auprès du demandeur sa connaissance de notre histoire, sa connaissance de la culture civique.
00:23Je demande au préfet de s'assurer de l'exemplarité du demandeur de la naturalisation avec une insertion professionnelle sur 5 ans et une maîtrise de la langue française.
00:32Il ne peut pas être plus facile d'obtenir une carte d'identité française qu'une carte de résident en France.
00:40Bruno Retailleau durcit les conditions d'obstention de la nationalité française.
00:44Dans une circulaire au préfet, le ministre de l'Intérieur leur demande de rehausser les exigences sur la maîtrise de la langue, l'adhésion aux valeurs de la République et les ressources financières.
00:53Alors parlons vrai, faudrait-il, tant qu'on y est, revoir le code de la nationalité ?
00:57Et à cette question, Retailleau a-t-il raison de durcir les conditions de naturalisation ?
01:02Vous dites oui à 93%.
01:03Voulez réagir au délai vraie voix ?
01:06Attendez vos appels au 0826 300 300.
01:09J'ai envie de demander à Philippe Bijat, mais je sais à peu près sa réponse. Est-ce que vous êtes d'accord ?
01:15Oui, ma chère Cécile, je vais évidemment répondre immédiatement à l'interrogation de Sud Radio.
01:22Ce sont des mesures de bon sens.
01:25Mais une fois que j'ai dit cela, on voit bien à quel point la politique de Bruno Retailleau,
01:32aujourd'hui, est limitée dans l'invention qu'elle devrait avoir et dans la profondeur qu'elle devrait élaborer.
01:40C'est une évidence. À l'heure actuelle, Bruno Retailleau est presque condamné à aménager des mesures, des dispositions qui ont déjà peu ou prou été prises.
01:53Il les durcit. Certes, il a raison, il les rend plus difficiles.
01:58Mais en même temps, je regrette, et ce n'est pas de sa faute, qu'il n'invente rien.
02:03Il ne met pas en œuvre un projet parfaitement autonome, d'abord parce qu'il est évidemment battu en brèche par, parfois, des initiatives présidentielles,
02:15par des juridictions. Je pense à cette excellente disposition qui prévoyait le fichage des étrangers en garde à vue,
02:23qui a été rejeté par la juridiction administrative.
02:26Donc, il y a un certain nombre d'obstacles qui ne lui permettent aujourd'hui que de paraphraser en plus dur des dispositions existantes.
02:36D'abord, il n'a pas le pouvoir de décider tout seul dans son coin.
02:39Donc, en plus, il n'a pas une majorité.
02:41Et moi, je trouve ça très bien qu'il n'ait pas le pouvoir de décider dans son coin.
02:45Je pense que tous les gens qui parlent de ça ne connaissent pas le sujet.
02:48On n'imagine pas à quel point il est difficile d'obtenir sa nationalité française.
02:52Moi, j'ai accompagné beaucoup de gens, et pas parce qu'on est un Algérien, des Japonais.
02:56Je ne pense pas que ça soit trouble à l'ordre public.
02:59C'est dix ans pour obtenir la nationalité française.
03:02Là, quand Bruno Retaille fait son cinéma, parce que c'est du cinéma,
03:06on a l'impression que la nationalité française, vous arrivez sur un coin de table, au bout de deux ans, vous l'avez.
03:10Ça n'est pas vrai.
03:11Est-ce que vous avez déjà été à une cérémonie de naturalisation française ?
03:15Moi, j'y étais rue des Ursins à plein de reprises.
03:18Eh bien, c'est extraordinaire, parce que vous avez des Maliens, des Thaïlandais, etc.
03:22Tout le monde chante la Marseillaise.
03:23Le film qui est projeté est magnifique.
03:25La plupart des gens parlent quand même français.
03:28Donc, moi, ça me révolte que Bruno Retailleau, qui est quand même un personnage que, paradoxalement,
03:33alors je vous avais dire, je suis oxymorique,
03:35j'aime bien Bruno Retailleau.
03:36Je trouve qu'il y a un côté assez gentilhomme chez lui, assez...
03:40Il y a quelque chose de républicain quand même.
03:41Que lui, sans faire pour des raisons purement électorales,
03:46nous vende l'idée qu'il est facile de devenir français,
03:49ça n'est pas vrai, ça n'est pas facile de devenir français.
03:52Il y a déjà des conditions drastiques pour devenir français.
03:55Donc, ça n'a aucun sens, c'est de la démago pure, ça ne m'intéresse pas en fait.
03:59Monette Jeffarion, qui je crois a été naturalisée.
04:01Eh bien, je suis naturalisée, moi.
04:02Donc, je peux vous dire comment ça se passe.
04:04Je suis arrivée en France, j'avais 18 mois.
04:06Ah oui, c'était classe biberon, là.
04:08J'ai toujours étudié en France, et quand j'ai voulu devenir française,
04:12donc déjà, obtenir une carte de séjour, même en étant arrivée bébé,
04:16c'est le parcours du combattant.
04:18Et une fois que vous vous demandez à être français,
04:21je peux vous dire que j'ai dû sortir mes certificats scolaires depuis la maternelle,
04:24que j'ai dû prouver que je parlais français,
04:26que j'ai subi un interrogatoire de plus de deux heures sur
04:31est-ce que je me sens vraiment française, est-ce que je suis vraiment française,
04:33pourquoi est-ce que je suis là, etc.
04:34Ça a été très dur psychologiquement, ça a duré plus de deux ans,
04:38et je venais de terminer mon école de commerce,
04:40donc j'étais diplômée Bac plus 5,
04:42et je n'avais pas encore le travail,
04:44donc j'étais un entre-deux, et on me l'a refusé,
04:46alors que j'étais là depuis mes 18 mois,
04:49et j'ai dû attendre d'avoir un CDI,
04:51et de pouvoir prouver, pour ensuite obtenir la nationalité française.
04:54Donc, tout ce qu'il dit, c'est du bon sens.
04:56Je peux vous poser une question ?
04:57Sous quel motif on voulait refuser ?
04:59Parce que, justement, j'étais un entre-deux.
05:01Donc, j'avais beau expliquer que je venais de finir 5 ans d'études supérieures,
05:04et que je n'avais pas encore un travail,
05:06et que forcément, il fallait me laisser le temps,
05:08et m'ont dit, vous reviendrez quand vous aurez un travail.
05:10Donc, c'est très compliqué,
05:11et je peux vous dire que j'en ai pleuré,
05:13parce que quand on arrive à 18 ans, on se sent française.
05:16Et quand on parle d'assimilation,
05:17je crois qu'on ne peut pas faire plus assimilé que moi, en France.
05:20Je confirme, c'est clair.
05:21Il y a beaucoup de gens dans le cas de Mona,
05:23enfin, je veux dire, c'est même la quasi-majorité.
05:25C'est vraiment le parcours du combattant,
05:27donc c'est du bon sens, sauf que c'est déjà appliqué.
05:29C'est déjà appliqué, moi, ma mère, elle a voulu devenir française.
05:32Pendant 40 ans, elle était en France,
05:34elle a produit de la richesse,
05:35et je peux vous jurer qu'elle payait vraiment beaucoup,
05:37beaucoup d'impôts en France.
05:39Et elle a même été interrogée par les services de police françaises,
05:43pour être sûre qu'elle était là,
05:44qu'elle n'avait rien à cacher, etc.
05:46Donc, vous voyez, c'est déjà compliqué.
05:47Et votre mère a pu se faire naturaliser aussi ?
05:48C'est bon, c'est fait aussi.
05:50C'est intéressant, parce que...
05:53Attendez, pas tous en même temps.
05:54Ce que vous dites, Mona,
05:55sur ce point-là, je peux le confirmer,
05:59je connais un médecin iranien
06:01qui est dans des dispositions absolues d'intégration pour avoir,
06:06et qui ne l'a pas encore.
06:07Donc, voilà.
06:08Et alors, on parle des Iraniens,
06:09ça pourrait prêter parce qu'il y a un régime particulier, etc.
06:12Si on raisonne de façon tordue...
06:15Moi, je parle de pays ultra développés comme le Japon,
06:1810 ans pour devenir...
06:19En plus de ça, vous avez la double peine quand vous êtes japonais,
06:21parce que vous êtes obligés d'abandonner la nationalité japonaise
06:24pour devenir français.
06:24C'est des gens qui, pendant 10 ans, 15 ans, ont des restaurants,
06:28sont professeurs au Collège de France, moi j'en connais,
06:30et qui payent des impôts en France,
06:32qui n'ont pas le droit de voter,
06:3310 ans, et vous allez faire, avec vos bacs plus 5, plus 6,
06:36Mona doit le savoir,
06:37la queue Rumiolis, à l'époque, derrière l'UNESCO,
06:40pour aller...
06:42Moi, j'ai fait des...
06:43J'ai donné, moi, en tant que journaliste,
06:46des garanties et des certificats de bonne conduite à des gens.
06:49Donc, qu'on ne vienne pas m'expliquer
06:51qu'on rentre en France comme dans un mouleur,
06:54et surtout, qu'on devient français en claquant des doigts.
06:57Ça n'est pas vrai.
06:58Par contre, la cérémonie rue des Ursins,
07:01que j'ai faite plein de fois, en tout cas,
07:03à la préfecture, dans le quatrième arrondissement,
07:06eh bien, il y a quelque chose qui est très beau.
07:07Vous avez les gens qui chantent à Marseillaise.
07:09Le film qui est projeté est super beau.
07:12Il est très beau. Bienvenue dans la communauté nationale.
07:14Moi, ça me met la chair de poule.
07:16Parce qu'en réalité, nous, les Français
07:18qui accompagnons les gens qui deviennent français...
07:20On n'a jamais vu ça.
07:21Non, d'abord, on ne l'a jamais vu.
07:22Et la plupart des gens qui deviennent français,
07:24ils sont peut-être plus cocardiers, en fait, que nous.
07:27Parce qu'ils connaissent par cœur
07:29pas simplement le premier couplet de la Marseillaise.
07:30C'est comme les gens qui se convertissent à une religion.
07:32C'est-à-dire qu'ils sont plus religieux que les autres.
07:34Pas simplement le premier couplet de la Marseillaise,
07:35mais le deuxième et le troisième.
07:36Eh bien, liberté, liberté, chérie.
07:38Il n'y a quasiment personne qui sait chanter ce couplet-là.
07:41Moi, c'est pour ça que ça m'horripile, en réalité,
07:44que Bruno Retailleau donne là-dedans.
07:46Vous avez été naturalisé.
07:47Vous avez trouvé que c'était trop difficile
07:48ou au contraire, ça s'est passé très facilement pour vous.
07:51Venez témoigner au 0826 300 300.
07:55Les exemples de naturalisation...
07:56Non, allez-y, allez-y.
07:58Les deux naturalisations que vous donnez, évidemment,
08:01sont tout à fait convaincants.
08:03Mais je me demande si on ne fait pas référence aussi,
08:07François, à cette multitude de gens
08:09qui deviennent français de manière purement administrative
08:13et qui, en réalité, n'ont pas du tout l'amour de la France au cœur.
08:17Mais on ne va pas recommencer.
08:18Vous savez, c'est Jean-Marie Le Pen,
08:19le premier qui a sorti les Français de papier.
08:21Ça fait 40 ans.
08:22Je suis désespéré de voir que la droite républicaine
08:27ressort ce vocabulaire.
08:29Alors que, mais ça n'est pas vrai !
08:31Mais nous sommes dans un pays de 67 millions d'habitants.
08:35Sur 67 millions d'habitants,
08:37vous avez une minorité qui fait des racailles,
08:40qui joue à la racaille,
08:41qui se convertit.
08:42On ne peut pas...
08:44C'est impossible.
08:45Imaginez aujourd'hui un musulman
08:46qui est en face d'un musulman.
08:49Je dis musulman parce que c'est ça qui pose problème.
08:51Tout le monde est faux-cul et personne ne le dit.
08:53Non, non, mais moi, ça ne me pose pas de problème.
08:55Mais eux, en tout cas, c'est ça leur ligne.
08:57Et imaginez, quand vous êtes un musulman,
08:59votre famille est là depuis deux générations.
09:01Toute la journée, vous allumez la télé et la radio.
09:03Toute la journée, vous entendez ce genre de conneries.
09:06Mais vous seriez musulmans, Philippe Bigel.
09:07Mais ce sont eux qui nous revoient le problème.
09:10Mais c'est eux, eux, ils ne vous renvoient rien du tout.
09:11La plupart de mes amis et de nos amis musulmans
09:13sont des gens, ça pose zéro problème.
09:15Ils sont devenus français,
09:16ils chantent la Marseillaise,
09:18ils ne sont plus cocardiers que vous et moi.
09:19ils adorent boire du pif et ils...
09:22Alors, ils ne sont plus musulmans.
09:23Comment ?
09:23Ils ne sont plus musulmans.
09:24Non, mais bien sûr, ils ne pratiquent pas.
09:26Excusez-moi, combien de musulmans pratiquent en France ?
09:29Sur les 7 millions de musulmans, combien pratiquent ?
09:32C'est comme sur les 10 millions,
09:3430 millions de catholiques,
09:35combien vont à la messe ?
09:36Vous comprenez ?
09:37On peut classer...
09:37Moi, je suis classé catholique.
09:38Excusez-moi, je ne vais à la messe
09:39que pour les enterrements et pour les mariages.
09:41Donc, il ne faut pas...
09:42Ce n'est pas parce que vous n'allez pas à la messe
09:43que vous êtes pratiquant.
09:45Non, mais justement,
09:46je ne suis pas pratiquante du catholicisme,
09:48pas du tout.
09:49Et pourtant, je suis classée, moi,
09:50dans les fichiers INSEE,
09:51comme catholique.
09:52Je ne crois pas en Dieu.
09:53Je suis baptisée, etc.
09:54Je ne suis pas...
09:55Je ne suis ni pratiquante ni rien.
09:57Combien vous avez de musulmans comme ça ?
09:59Combien vous avez de juifs comme ça ?
10:01Totalement laïcisés.
10:02Moi, la moitié de mes copains juifs
10:03ne mettent jamais un pied,
10:04même pour qu'ils pourrent à la synagogue.
10:06C'est tout à fait possible, franchement.
10:07Et donc, où est le sujet ?
10:08Mais ça n'est pas contradictoire
10:10avec ce que j'ai dit.
10:11Allez, s'il vous plaît.
10:13Ça réagit beaucoup au 0826 300 300.
10:17Bonsoir, Wojtek.
10:19Bonsoir.
10:20Bonsoir, Wojtek.
10:21Wojtek, vous avez un prénom polonais.
10:24Et vous, vous avez été naturalisé, c'est ça ?
10:27Oui, absolument.
10:28Moi, j'ai quitté ma Pologne natale
10:31à l'époque communiste encore.
10:34J'ai obtenu la nationalité française.
10:36Dans les années 90, j'en suis très fier.
10:40Ah, très bien.
10:42Vous avez mis combien de temps à l'obtenir ?
10:45Je ne me rappelle plus exactement.
10:47C'était de deux ans, je crois.
10:49Deux ans.
10:50Et vous étiez arrivé en quelle année ?
10:53Dans les années 90.
10:55D'accord.
10:56Et vous avez été naturalisé en quelle année ?
10:57Parce que la Pologne n'était peut-être pas encore rentrant l'Europe.
11:00C'est quoi ? C'est un interrogatoire ?
11:01Parce que François a dit que c'était l'Europe,
11:02peut-être qu'elle n'était pas encore rentrant l'Europe.
11:03Non, mais c'est la zone.
11:04Même si ce n'est pas l'Europe.
11:05C'est la zone Europe.
11:09Je crois que je suis arrivé en France en 85.
11:14J'ai fait la demande au début des années 90.
11:19Deux ou trois ans après, j'ai obtenu la nationalité.
11:24Et comme je disais, j'en suis très fier.
11:26Ça a été compliqué pour vous ?
11:29Vous parliez français à l'époque ?
11:32Très peu.
11:34Je suis arrivé en France parce que j'avais une invitation pour faire une exposition de photo.
11:39Je suis photographe.
11:41Ça a peut-être facilité un tout petit peu les démarches.
11:44C'est à l'époque où j'ai déjà eu deux enfants.
11:47D'accord.
11:48Oui, et puis c'était dans les années 90, on le redit, c'était beaucoup plus facile.
11:51C'est les années 90, c'était plus simple.
11:53Parce que moi, c'était dans les années 2000.
11:55Et on a un test de français écrit et oral.
11:58où il faut avoir la moyenne pour pouvoir être admissible et que le dossier soit accepté.
12:04Ça, c'est tout de suite déjà depuis très longtemps.
12:07Une question.
12:08Qu'est-ce que vous aimez, maintenant que vous êtes français, de cette France, Voïtek ?
12:13Écoutez, j'ai toujours été fasciné par la richesse de la culture française.
12:20Sa langue, sa littérature, son art, ainsi que par les valeurs fondamentales.
12:28Voilà, en demandant la nationalité, je voulais non seulement m'intégrer pleinement à la société française,
12:36mais aussi, c'est ce qui était important pour moi, participer activement à sa vie citoyenne.
12:43Et contribuer, à ma manière, mais évidemment à son avenir.
12:47C'est beau.
12:47Quel bel exemple, on adore.
12:48Quel bel exemple.
12:49Bien sûr, tu auras l'idée.
12:51Thomas.
12:52Une dernière question, très rapide.
12:53Être le compatriote de Françoise Degouin, vous êtes très enthousiard, ça ne vous pose pas de problème.
12:57Ah, il est méchant, il est méchant.
13:01Je peux vous dire aussi que je suis très content que ce débat ait lieu actuellement.
13:07Ah bah merci beaucoup.
13:08Et pourquoi vous dites ça ?
13:10Je trouve qu'il est important de revaloriser la nationalité.
13:15Ah oui ?
13:16Ça ne devrait pas être simplement un statut administratif, mais pour moi, un engagement réel.
13:21Mais ça ne l'est pas.
13:23Non, non, Françoise, merci beaucoup, Vojtech.
13:26Françoise, merci beaucoup, Vojtech.
13:28Il y a beaucoup d'appels au 0826 300 300.
13:31Thomas, Thomas, Thomas.
13:32Thomas, notre vraie voix du jour.
13:33Et après, un autre appel.
13:35Oui, les vraies voix, bonsoir.
13:36Bah écoutez, moi, je suis tout à fait d'accord avec votre ami Vojtech.
13:39Pour moi, les mesures de Bruno Rotailleau, du moins ce qu'il annonce, c'est ni plus ni moins que du bon sens.
13:46Si on veut être français, si on veut accueillir la nationalité française, je pense qu'il faut, comme Vojtech, parler correctement le français.
13:52Quand on est français, on a des droits et des devoirs.
13:55On a le devoir de respecter la loi.
13:57Donc, si on veut accueillir la nationalité française et qu'on ne respecte pas la loi, pour moi, c'est net.
14:04On ne doit pas devenir français.
14:06Et puis, après, si on regarde un peu aussi aux alentours, vous avez aussi de devenir suisse.
14:11Vous savez que c'est compliqué de devenir suisse.
14:13Il faut utiliser la langue, écrire, parler.
14:18C'est facile de parler, mais suisse.
14:21Parce que ça ne parle pas trop longtemps.
14:22Et puis, surtout, il y a aussi un conseil communal, avec des questions propres à la commune, propres au canton.
14:30Bien sûr.
14:32Et du coup, ce conseil se prononce ou non sur l'obtention de la nationalité.
14:36Donc, je pense que redonner un petit peu de valeur à l'obtention de la nationalité, comme disait Vojtech, ça fait sens.
14:44Oui, mais vous avez raison, ce n'est pas le conseil communal, pardon de vous le dire, mais c'est le ministère de l'Intérieur.
14:48Non, mais sérieusement.
14:49J'ai entendu, oui, mais je vous faisais un parallèle avec ce qui se passe en France et ce qui se passe en Suisse,
15:06en disant que l'obtention de la nationalité suisse pouvait être beaucoup plus dure que ce qu'on peut faire en France.
15:12C'est très dur en France, bien sûr.
15:14Bougez pas, Thomas.
15:15Yacine est avec nous.
15:16Bonsoir, Yacine.
15:17Bonsoir, Yacine.
15:18Ils nous appellent de Franconville.
15:19Dans le Val d'Oise.
15:21Exactement.
15:22Bonsoir, vous m'entendez ?
15:23Oui, très bien, très bien, bienvenue.
15:25Très bien, parfait.
15:26Alors, merci.
15:27En fait, je vais raconter mon histoire.
15:29Je vais raconter la nationalité française de la nationalité française de l'année l'année dernière.
15:34Tout s'est bien passé.
15:35Il n'y avait pas de problème particulier.
15:38Avec Bruno Rotaillou, je suis d'accord sur le principe, mais pas sur la méthode.
15:43Sur le principe que la nationalité, ce n'est pas un droit.
15:50On est honoré d'être français.
15:52Mais sur la méthode, ce que je reproche à Bruno Rotaillou, c'est le fait qu'il ne catégorise pas les gens.
16:00Mais en fait, on applique la mémoire sur tout le monde sans prendre en considération la valeur ajoutée de la personne à la nation française.
16:08Voilà.
16:08Je comprends bien, mais est-ce que d'une certaine manière, ça n'est pas ce qu'on fait tout de même, Yacine, si vous le permettez ?
16:18On accepte de naturaliser, après un processus dont je constate qu'il n'est pas superficiel,
16:25des personnalités dont on constère qu'elles vont honorer la nation française.
16:31Qu'est-ce que vous semblez discuter de ce point-là ?
16:35Oui, moi, je le discute aussi.
16:36En fait, mon point de vue est très simple.
16:40Si on veut être français, il faut qu'on apporte la valeur ajoutée.
16:42Si on est patriote, si on veut être français, il faut qu'on ajoute quelque chose à la nation.
16:48Donc, pour accéder à ce point-là, il faut le mériter.
16:52Il faut avoir des diplômes, il faut avoir de l'insertion professionnelle, il faut avoir quelque chose à apporter à la nation.
16:57Donc, sur le principe, je suis entièrement d'accord avec Louis, mais sur la méthode, non.
17:01Moi, je trouve ça dangereux de dire la valeur ajoutée.
17:05Pardon, Yacine, je m'inscris en faux là-dessus.
17:09Tout être humain a une valeur.
17:10En réalité, quand vous arrivez, que vous êtes...
17:13Tout le monde n'a pas une valeur ajoutée, c'est similaire.
17:17Est-ce que je peux aller jusqu'au bout ?
17:20Tout le monde a une valeur ajoutée, bien sûr que si...
17:23Mais excuse-moi, quelqu'un qui rentre, qui est terroriste, il n'a pas de valeur ajoutée, excusez-moi.
17:27Non, mais écoutez, Philippe, arrêtez de partir, de faire des raisonnements par l'absurde, évidemment.
17:31Vous étiez un braqueur, ce n'est pas une valeur ajoutée.
17:32Mais évidemment, quand on ne parle pas de ça, on parle des gens qui arrivent.
17:35Vous n'êtes pas obligés d'avoir un bac plus 5 pour être nationalisé, pour être naturalisé.
17:40Vous avez de la valeur ajoutée, vous créez de la richesse dans ce pays aussi.
17:43Si vous êtes un menuisier, si vous êtes un ébéniste, vous n'êtes pas obligés de naturaliser que des médecins.
17:50Donc, ça voudrait dire quoi ?
17:51Parce que si on part sur la valeur ajoutée, ça voudrait dire qu'il y a une catégorie d'élite et tout le reste qui ne vaut rien.
17:58Mais moi, quelqu'un, un boulanger marocain qui me sert son pain, il a autant de valeur pour moi qu'un écrivain marocain.
18:04Oui, mais quelqu'un qui vient, qui ne travaille pas et qui touche des aides sociales.
18:08Est-ce que lui, il a une valeur ajoutée ?
18:10C'est ce que dit Yacine.
18:11Mais il n'aura pas la nationalité, il ne l'aura pas la nationalité.
18:15La réalité, c'est qu'elle est là.
18:16Ça ne veut rien dire, sauf si se marie et qu'il la part en mariage, etc.
18:18Ça, c'est aussi le cas, il faut le dire, ce que dit Yacine.
18:21Ça arrive très peu de souvent.
18:23Je vous assure que vous ne mesurez pas qu'est-ce que c'est l'obtention de la nationalité française aujourd'hui.
18:27Non, mais vous l'avez bien compris.
18:29Vous ne le mesurez pas, sinon vous ne poseriez pas des questions comme ça.
18:31Non, mais ce qu'a dit Yacine, j'avais l'impression que tout le monde, en effet, comme le dit Philippe, n'apporte pas une valeur ajoutée sur le plan professionnel.
18:43Je ne suis pas d'accord, déjà, il apporte des impôts, il apporte des impôts qu'il paye, il apporte du transfert de l'argent qu'il fait.
18:48Vous savez combien l'État français touche sur le transfert d'argent qui est fait par l'ensemble des populations ?
18:54Il y a l'hypocrisie générale des États, idem en Italie, tous les gens qui travaillent ici, qui sont bien naturels.
19:00Mais le principe, ce n'est pas de rapporter de l'argent, le principe, c'est d'apporter quelque chose à la communauté.
19:05Les deux, mon capitaine, une valeur ajoutée, ce n'est pas financier.
19:09Vous avez, mais c'est ce que je dis aussi, j'ai dit exactement la même chose, vous apportez votre être.
19:12Non, vous parlez d'argent, là.
19:13Non, Cécile, ne soyez pas de mauvaise foi, il y a trois minutes, j'ai dit autre chose.
19:18J'ai dit, vous apportez votre savoir-faire, vous apportez tout votre être.
19:22Ce que vous êtes, c'est merveilleux, vous voulez rajouter.
19:26C'est Aimé Césaire qui disait ça, qui disait, la réalité de la vie et de la République, c'est je m'additionne.
19:30Ben voilà, on s'additionne avec les gens.
19:32Mais pas avec n'importe qui.
19:34Mais pas avec n'importe qui, on n'est pas obligé d'être caricatural.
19:37On n'est pas obligé de parler de...
19:38Mais on n'est pas.
19:39Mais vous me dites, un décalé d'un bris, je trouve être un raccord.
19:40Mais excusez-moi, moi c'est ça où je ne suis pas du tout caricatural.
19:44Si vous l'êtes.
19:45Non mais vous permettez que je termine ce coup-là.
19:47C'est que moi, je ne pense pas que l'immigration, c'est sublime ou je ne pense pas que l'immigration, c'est désastreux.
19:51Mais personne ne dit ça.
19:52Mais vous permettez que je termine.
19:53Je pense qu'il y a de bons immigrés qui peuvent devenir le parfait français.
19:57Et je pense qu'il y en a qui ne sont pas bons.
19:58Voilà, c'est tout.
19:59Et c'est le bon droit de le penser.
20:00Je pense que Mohamed Merah n'a pas été quelqu'un qui est rentré en France et qui a fait que du bien.
20:05Vous voyez ce que je veux dire.
20:06Mais Mohamed Merah, ce n'est pas le sujet.
20:07Mais non, il vous dit que vous, si on est contre, c'est qu'on est un ringard ou un raciste.
20:11Je n'ai pas dit ça.
20:11Excusez-moi, Philippe, je n'ai absolument pas dit ça.
20:17On va jusqu'au bout de l'explication.
20:18Je parlais d'Yacine qui disait quelle est la valeur ajoutée.
20:21Vous pouvez avoir une valeur ajoutée.
20:22Eh bien, exemple, Merah, il n'a pas eu de valeur ajoutée pour la France.
20:24D'accord, ok, mais parce qu'il a mal tourné.
20:26Mais Merah, il est né en France, en fait.
20:27Non, non, il était né en Algérie.
20:28Eh bien, il est né en Algérie et il a immigré avec des parents.
20:31Quel est le problème ?
20:32Eh bien, il n'a pas eu de valeur ajoutée.
20:33Écoute, d'accord, mais ça, tu le sais après.
20:35Mais ce que je veux te dire par là, c'est que si tu commences,
20:38quels sont tes critères pour dire que tu as une valeur ajoutée ?
20:40C'est quoi tes critères ?
20:41Si je peux me permettre, je vais faire redescendre la réalité.
20:46La réalité, c'est que pendant le processus de naturalisation,
20:51les services français mènent des enquêtes
20:52sur les personnes qui demandent la nationalité.
20:55Et dans les réponses qu'on doit donner au moment des 2h, 3h d'entretien,
21:00je pense que l'agent qui est en face de nous doit aussi déterminer
21:03si on est vraiment en harmonie avec les valeurs françaises, etc.
21:07Après, forcément, il peut y avoir des ratés.
21:10Mais je pense que sur des cas comme ceux que vous mentionnez,
21:14il y a des enquêtes pour permettre justement
21:17de limiter le nombre de naturalisations sur ce type d'individu.
21:21En tout cas, on verra si on naturalise Françoise au qui sait qui qu'il a dit.
21:25Je vais aussi ou pas.
21:27On va lui faire un entretien de 3h avant de répondre.
21:30C'est ça, c'est ça, c'est ça.
21:31En tout cas, merci Yacine, merci Voitech, bien entendu.
21:34On regarde Thomas, le qui sait qui, qu'il a dit dans un instant.
21:37Pardon, on est un petit peu en retard.
21:38A tout de suite.
21:39Sud Radio, votre attention est notre plus belle récompense.
21:43Bonjour Liliane.
21:44Bonjour, je vous remercie pour vos invités si intéressants
21:48et puis les discussions qui en découlent.
21:50Sud Radio, parlons vrai.