Retrait du permis sous consommation de drogues : une bonne mesure ?

  • l’année dernière
Parlons Vrai chez Bourdin avec Pierre Lagache, vice-président national de la 'Ligue contre les violences routières' et Maître Philippe Courtois, avocat spécialisé dans la défense des victimes des accidents de la route.

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Transcript
00:00 - Bien, donc, comme je le disais il y a quelques minutes, 12 points retirés sur le permis en cas de conduite sous l'emprise de stupéfiants.
00:09 C'est la proposition de Gérald Darmanin. Qu'en pensez-vous ? 0,826, 300, 300.
00:14 Nous allons en parler donc dans un instant avec deux invités. Pierre Lagage donc, qui est vice-président national de la Ligue contre les violences routières.
00:22 Vous êtes là Pierre Lagage, bonjour.
00:24 - Bonjour.
00:24 - Merci d'être avec nous, et Maître Philippe Courtois, avocat spécialisé dans la défense des victimes des accidents de la route, bonjour.
00:30 - Bonjour.
00:31 - Et merci d'être avec nous en studio. Alors, est-ce une bonne idée ou mauvaise idée Pierre Lagage ?
00:37 - Bah écoutez, c'est en tout cas, c'est un peu surprenant cette annonce de Gérald Darmanin,
00:44 puisque depuis des mois on observe quand même une politique nationale de la sécurité routière qui est plutôt au point mort.
00:50 On a observé des reculades successives sur le 90 km/h, sur le 110 km/h sur autoroute, sur le contrôle technique des motos, plus récemment sur les radars urbains.
01:05 Et donc, il aura fallu finalement qu'un accident dramatique, qui implique une personne connue,
01:12 pour que le ministre de l'Intérieur s'intéresse à nouveau à la sécurité routière.
01:16 Donc c'est notre première réaction quand même par rapport au contact.
01:19 - Bon. Mais ça, sur le fond, au-delà du commentaire, sur le fond, vous êtes favorable ou pas ?
01:26 - Bah si vous voulez, c'est un sujet quand même, le fait de constater...
01:32 - Oui, c'est un sujet, mais est-ce que vous êtes favorable ou pas ?
01:35 - On est favorable au renforcement des sanctions vis-à-vis des conducteurs ayant des comportements délinquants, déviants sur la route.
01:44 Oui, il faut renforcer les sanctions. Si la réponse est celle-là, bien évidemment.
01:49 Parce qu'on constate, notamment par les relations qu'on a avec les victimes, que les peines, finalement, qui sont prévues par la loi, sont importantes.
01:59 Puisque dans le cas présent, ça peut aller jusqu'à 10 ans de prison et 150 000 euros d'amende.
02:04 Ces peines ne sont jamais prononcées, y compris dans des cas où on a des comportements inacceptables.
02:11 Donc le fait que les sanctions soient renforcées auprès de ce type de conducteur, c'est plutôt une bonne chose.
02:19 Mais faisons en sorte que la loi soit davantage appliquée.
02:22 C'est le sens d'une démarche qui est menée actuellement par le sénateur Laurent Saumon,
02:28 qui travaille sur la notion de domicile routier et qui a fait une proposition de loi qui doit être examinée par le Sénat
02:36 pour faire en sorte que les indulgences, parce qu'il y en a encore trop, beaucoup,
02:40 les indulgences qui soient accordées dans le cadre d'aménagements de peines, ne soient plus d'actualité.
02:48 - Bien. Alors aujourd'hui, je me tourne vers vous, maître Courtois, aujourd'hui,
02:52 lorsque l'on conduit sous l'emprise de stupéfiants, on risque, si l'on est pris, 6 points au moins.
02:58 - Oui, tout à fait. - Bon, c'est 6 points et pas 12.
03:01 - Non, pas 12. - 12 points par manant, aujourd'hui c'est 6 points. - Tout à fait.
03:04 - Et jusqu'à prison, comme l'a rappelé Pierre Lagage, et si il y a accident, évidemment, très très forte indemnisation et amende.
03:14 - Oui, c'est vrai. Mais même la conduite avec de la drogue, il peut y avoir des sanctions importantes, mais elles ne sont jamais appliquées.
03:20 Il n'y a jamais des sanctions qui vont dans ce sens-là.
03:23 Ce qui est dommage avec ces annonces, c'est que c'est vraiment d'actualité.
03:25 On va parler de domicile routier parce qu'on en a parlé la semaine dernière.
03:28 On va parler de la drogue parce que le responsable avait de la drogue et on oublie tout le reste.
03:32 En fait, ce qui est dommage, c'est que je suis tout à fait d'accord avec M. Lagage, c'est qu'il y avait depuis plusieurs mois, plusieurs années,
03:37 une demande des associations pour qu'il y ait une réforme générale, complète, sur la prévention, sur les médicaments.
03:43 On n'en parle pas. Pourquoi M. Davardin ne parle pas des médicaments de classe 3 qui interdisent la conduite ?
03:48 Et on en a énormément. L'alcool, je vais arrêter d'en parler, puisque de toute manière, en France, si on enlève nos 0,5, ça ne va pas aller.
03:54 Donc autant les laisser, mais dans l'absolu, il y a plein de choses qui ne sont pas faites pour aller plus loin.
04:00 Non, mais là, vous soulevez plusieurs problèmes. Vous parlez du dépistage.
04:04 C'est vrai qu'il est plus facile au volant de dépister l'alcool que de dépister la prise de drogue.
04:09 Oui, enfin, c'est plus compliqué. C'est-à-dire qu'on n'a pas les moyens aujourd'hui.
04:12 On n'a pas les moyens, oui.
04:14 Mais ce que propose M. Darmanin, il va y avoir des problèmes juridiques. Le CBD et le cannabis.
04:18 On ne peut pas les différencier pendant le contrôle. On fait quoi ?
04:21 On va avoir des procédures où les confrères vont forcément arriver à faire tomber cette procédure pour le CBD.
04:26 Ce n'est pas la solution, honnêtement. Là, vraiment, c'est dommage, parce que ce sont des petites mesures qui ont été annoncées.
04:32 Alors qu'on a vu, avec cette affaire et ses affaires, on n'a parlé, on ne parle que de celle-ci, en janvier.
04:38 Qui a parlé des 200 et quelques morts sur nos routes ? Personne. Personne n'en a parlé.
04:42 Alors que toute la France s'est vue énervée, agacée, qu'on laisse une telle personne être sanctionnée.
04:48 La détention, personne n'a compris ce que ça voulait dire. Ce n'est pas la peine pénale.
04:52 M. Courtois, avant de revenir sur les dangers, évidemment, de conduire, parce qu'il faut toujours rappeler ça,
04:59 les dangers de conduire sous l'emprise de stupéfiants, le dépistage.
05:04 Regardez les chiffres. En 2022, 800 000 dépistages de drogue au volant. Salivaire ou sanguin.
05:09 Bon, combien pour l'alcool ? Beaucoup plus, j'imagine.
05:13 Pierre Lagage, beaucoup plus.
05:15 7 millions. Donc on est à 10 fois plus.
05:18 Voilà, 10 fois plus. Pourquoi ? Parce que c'est plus facile.
05:21 Pourquoi est-ce qu'on dépiste plus l'alcool ?
05:26 Ils sont faits en même temps, les dépistages.
05:28 Ils sont faits en même temps ?
05:29 Oui, forcément.
05:30 Alors pourquoi 800 000 d'un côté et 7 millions de l'autre ?
05:34 Non, non, non, non. Mais après, ce qu'il faut avoir en tête, c'est que finalement, ça peut paraître beaucoup,
05:40 même 7 millions de contrôles, ça peut paraître beaucoup, mais vous voyez, sur les stupéfiants,
05:46 aujourd'hui, on est à peu près à 800 000, donc on est à peu près à 18 contrôles par jour et par département.
05:54 Vous voyez ce que ça représente ?
05:55 Donc on passerait, avec le chiffre de 1 million annoncé, à 25 à peu près de contrôles par jour et par département.
06:03 On voit bien que le dispositif de contrôle n'est pas à la maille.
06:07 On ne peut pas non plus mettre un gendarme derrière chaque...
06:11 Bah oui, comment on fait ? La police et la gendarmerie ne vont pas passer leur temps à contrôler sur les routes.
06:17 Si vous voulez, je pense qu'il faut une approche un peu globale du sujet.
06:21 Il y a effectivement de la prévention à faire, ça c'est sûr.
06:24 Il faut sans doute renforcer l'action de prévention, notamment au niveau de nos jeunes, mais pas que.
06:30 Mais il y a souvent une sous-estimation du risque, notamment sur le cannabis.
06:35 Moi je l'observe assez régulièrement.
06:38 Donc il faut agir là-dessus.
06:40 Il faut créer les conditions pour qu'on ait davantage quand même de contrôles,
06:44 parce que pourquoi ne pas envisager un même niveau de contrôle entre l'alcool et les drogues ?
06:50 Je pense qu'il devrait y avoir un niveau de contrôle qui soit du même niveau.
06:56 Et ensuite, il faut aussi regarder l'ensemble du dispositif.
07:02 On sait par exemple qu'aujourd'hui les contrôles de police peuvent être signalés.
07:06 En France, aujourd'hui, signaler un contrôle de police sur un groupe Facebook, c'est autorisé.
07:11 Il peut y avoir d'autres systèmes aussi.
07:13 Dans d'autres pays, il y a des pays, notamment la Suisse, qui ont pas permis cela.
07:17 Donc si on met en place des contrôles et que les personnes contrevenantes ont les moyens d'échapper à ces contrôles,
07:25 vous voyez qu'il y a aussi là un sujet.
07:27 Donc c'est vraiment une approche très globale.
07:29 Et ensuite, il y a la question des peines.
07:32 Et là, c'est moins un problème de loi que de faire exécuter la loi.
07:38 - 12 points de permis en moins, on fait pas exécuter ou pas.
07:43 On a 12 points de permis en moins, on perd son permis.
07:46 - Rien n'empêche de conduire. On aura plus de personnes sur les routes sans permis qu'autre chose.
07:50 C'est un risque aussi.
07:52 - Mais d'accord. Mais oui, il y a toujours quand il y a sanction, il y a toujours risque.
07:56 Que la loi ne soit pas appliquée, à part ceux qui sont sanctionnés.
07:58 - Mais est-ce qu'elle est appliquée aujourd'hui ? C'est ça le problème.
08:01 Alors je sais, on va pas aimer, mais on prend juste M. Palmade, X arrestations, jamais de véritable sanction.
08:07 On fait quoi ?
08:08 - Non mais c'est vrai, vous êtes à l'aise.
08:09 - Et à chaque fois, il faut dans tous les décisions correctionnelles, vous avez toujours une personne.
08:12 Alcool stupéfiant, plusieurs arrestations.
08:15 Ah, j'ai enfin compris, parce que j'ai causé l'irréparable.
08:18 Ah oui, mais avant, on fait quoi ? On l'aide pas.
08:20 On va faire un petit stage de sensibilisation, parce que ça rentre dans l'état à quelques centaines de millions.
08:24 - Mais j'ai pas, il n'y a pas de visite médicale obligatoire.
08:26 - C'est un suivi, c'est un suivi pendant quelques mois, on va juste vous faire, pour vérifier que vous n'avez pas pris quelque chose.
08:31 Mais il n'y a rien du tout.
08:32 Et c'est vrai que c'est plus sur la prévention, la peur du risque.
08:35 Elle pourrait marcher si, quand vous n'êtes pas assuré, c'est le fonds de garantie,
08:39 et vous devez rembourser ce que le fonds de garantie paie aux victimes.
08:41 Là aujourd'hui, vous avez bu, fumé, enfin tout ce que vous voulez, l'assurance va payer.
08:45 Vous, ça ne vous coûte rien.
08:46 Sinon, on fait le même principe, et on dit voilà, si vous n'avez pas de permis, l'assurance est obligatoire.
08:51 Vous n'avez pas d'assurance, vous devez rembourser.
08:53 Vous devez rembourser, pas de permis, vous devrez rembourser votre propre assurance.
08:57 Je ne suis pas certain que ça fonctionne pas dans ce sens-là.
09:01 Ça pourrait être une bonne solution, pareil pour l'alcool, pareil pour les stupéfiants.
09:05 - Pour éviter la gâche.
09:06 - Non mais je crois qu'on sait qu'une bonne politique de sécurité autoritaire, c'est une politique équilibrée.
09:12 Donc certains prônent davantage de prévention, d'autres davantage de contrôle.
09:16 Il faut être présent sur tous les champs, si vous voulez.
09:18 Si on est vraiment beaucoup présent sur la prévention, mais pas assez sur le contrôle-sanction, ça ne fonctionne pas.
09:25 Et inversement.
09:26 Donc voilà, il faut vraiment appréhender les choses de façon très très globale.
09:31 Et puis peut-être aussi muscler le côté accompagnement finalement des populations avec addiction.
09:40 Ce n'est pas trop dans notre culture d'accompagner de façon très serrée ce type de politique.
09:46 Il suffit de constater par exemple les étilotestes anti-démarrage qui existent depuis très longtemps.
09:50 Ils sont très très peu développés en France aujourd'hui.
09:52 Très très peu.
09:53 Il suffirait d'une volonté politique et d'un peu de moyens mis en oeuvre pour que ces étilotestes soient mis en place pour les personnes...
10:00 - Ils ne sont pas obligatoires, toujours pas obligatoires.
10:03 Pourtant on avait dit qu'ils seraient rendus obligatoires ces étilotestes anti-démarrage.
10:08 - Pas du tout.
10:09 - Mais pourquoi ? Parce que les constructeurs rechignent ?
10:11 - Surtout parce qu'on a imposé les contrôles de vitesse qui ont été développés plutôt que le reste...
10:17 On va dire que la vie humaine en tant que telle n'a pas été préservée.
10:20 - Mais non, mais on a développé les contrôles de vitesse avant tout pour des questions financières.
10:23 - Oui tout à fait.
10:24 Mais je vous rappelle que tout ce qui était versé pour les radars automatiques devait revenir à la sécurité routière.
10:29 Une bonne partie n'est pas revenue à la sécurité routière. Rien n'a été fait.
10:31 - Pierre Lagache.
10:33 - Oui encore une fois il ne faut pas opposer les facteurs de risque.
10:37 Il y a des conduites à risque parce que consommation de drogue, consommation d'alcool, la vitesse est aussi un comportement à risque.
10:45 D'ailleurs la loi prévoit que quand on a un facteur lié à une vitesse excessive, les peines sont aussi augmentées.
10:55 Donc encore une fois c'est une approche globale.
10:58 On peut quand même constater au niveau des radars automatiques qu'ils ont eu un effet très très important depuis leur mise en place.
11:06 À l'époque on a divisé par deux le nombre de morts en un an.
11:10 - Ce n'est pas que grâce aux radars automatiques Pierre Lagache.
11:14 - À cette époque-là si, parce qu'il y a eu un effet vraiment très massif sur peu de temps.
11:19 Donc c'est beaucoup lié aux radars.
11:22 Mais encore une fois il ne faut pas opposer les choses.
11:25 La vitesse reste le premier facteur d'accident grave, mais pour autant il faut effectivement trouver des solutions sur l'alcool, sur les drogues.
11:33 Il faut une politique de sécurité routière.
11:35 Pour votre information, je signale que la France a signé un accord.
11:39 L'accord de Stockholm qui est un accord qui a été signé dans le cadre européen en 2020.
11:44 L'objectif est de diviser par deux la mortalité sur nos routes à l'horizon 2030.
11:50 Quelle est la feuille de route du gouvernement aujourd'hui ?
11:53 Nous ne le savons pas.
11:55 Nous sommes dans une situation où on est dans une politique action-réaction.
12:01 Ce n'est pas comme ça qu'on gère les choses. C'est une question de santé publique.
12:05 Il s'agit de protéger nos jeunes qui sont les premières victimes de la route.
12:08 Ce n'est quand même pas un sujet mince.
12:10 Donc ça mérite une politique structurée, réfléchie et qui s'instille dans la durée.
12:17 Et pas du coup par coup avec de la communication telle que ce à quoi on assiste aujourd'hui.
12:23 - Je rappelle quand on prend des stupéfiants et qu'on prend le volant ensuite.
12:28 Je rappelle les conséquences. Somnolence, ralentissement des mouvements,
12:31 du temps de réaction, faculté mentale perturbée, agressivité au volant,
12:35 erreur de jugement, perte de contrôle, etc.
12:38 On n'est pas apte à conduire. La chose est claire.
12:43 Sur ce que dit Pierre Lagache, vous êtes d'accord ?
12:46 - Je suis tout à fait d'accord.
12:48 On est tous d'accord pour dire "il faut, il faut, il faut".
12:51 On a tous des idées et on ne se rencontre jamais tous.
12:55 Maintenant il faut le faire. Ce n'est pas annoncer l'homicide routier, la drogue ou autre.
13:00 Il faut que tous les acteurs se retrouvent ensemble, assurances, victimes, avocats, juristes, magistrats aussi.
13:07 Pour qu'il y ait une solution qui soit trouvée.
13:09 Là on parle, je ne vous dis pas dans le vide, mais sincèrement,
13:11 sauf M. Lagache et moi-même, on peut connaître les projets de loi qui sont en cours,
13:14 mais sinon les autres ne le savent pas.
13:16 Il faut trouver dès il faut. Oui on a tous des idées.
13:19 Tous des idées c'est certain. On peut pour la prévention faire payer plus, on peut diminuer ça.
13:23 Mais si on ne fait rien, et si on n'est pas écouté,
13:26 je pense que toutes les associations sont allées dans le même sens.
13:28 On fait des projets, essaie d'insister, et il n'y a rien.
13:32 Là, ce dont j'ai peur, c'est qu'aujourd'hui on a des annonces,
13:35 et que dans quelques semaines on n'en parle plus.
13:37 Et que ça se termine. Il faudra attendre quoi ?
13:39 - Oui, Pierre Lagache, oui.
13:41 - Ça n'est pas un problème de structure, d'ailleurs la structure existe,
13:44 ça s'appelle le Conseil National de la Sécurité routière.
13:47 Et pourquoi les choses n'avancent pas ? Parce qu'il n'y a pas de volonté politique.
13:52 C'est tout. À partir du moment où il y a une volonté politique,
13:55 souvenez-vous de Jacques Chirac en son temps,
13:57 qui avait fait de la sécurité routière une priorité de son mandat,
14:01 les résultats ont été au rendez-vous.
14:03 Donc c'est une question de volonté politique.
14:05 Mais nous ce qu'on constate, c'est que de plus en plus,
14:08 l'État observe la sécurité routière au travers du baromètre de l'acceptabilité.
14:14 Vous savez la fameuse phrase de Pompidou en son temps,
14:18 "Il ne faut pas emmerder les Français",
14:20 elle est vigurement d'actualité.
14:22 Et le fond du problème il est là.
14:24 Évidemment, je n'ai pas de souvenirs d'une seule mesure en termes de sécurité routière
14:29 qui est faite d'unanimité, qui n'est pas fait l'objet d'un peu de rejet de la population,
14:33 parce que nécessairement c'est souvent vécu comme une contrainte supplémentaire,
14:38 une "perte de liberté" entre guillemets.
14:40 Donc il y a une volonté politique,
14:43 il y a un peu de courage pour avancer sur la question de la sécurité routière.
14:47 Nous n'avons pas aujourd'hui.
14:48 Il faut que le baromètre de l'acceptabilité soit changé,
14:52 il nous faut un baromètre de l'accidentalité.
14:54 C'est celui-là qu'il faut regarder.
14:56 Et celui-là il n'est pas obofix,
14:58 parce que depuis 2013, le nombre de morts sur nos routes a quasiment stagné.
15:02 Donc il y a à faire.
15:04 - Oui, mais je suis encore...
15:07 Encore une fois, je pense qu'on est tous d'accord de ce côté-là.
15:09 Il n'y a plus d'aide, enfin il n'y a aucune aide pour les victimes, on n'y arrivera pas.
15:13 On dit, on parle, il n'y a pas de volonté politique.
15:15 Maintenant, il faut prendre les devants.
15:17 Il faut exiger qu'il y ait des commissions, qu'il y ait quelque chose, sinon on n'en sortira pas.
15:21 Tout ce qui existe, quand j'entends les lois, elles existent, autant les appliquer.
15:26 Quand vous voyez ce que c'est que la loi,
15:27 il y a des obligations, interdiction de fréquenter les débits de boisson.
15:30 Vous avez déjà vu dans un bar ou dans un restaurant, un policier vérifier ?
15:33 Non.
15:34 Il y a obligation de payer, d'indemniser les victimes.
15:37 C'est faux.
15:38 Et la vitesse, je veux bien qu'on la retienne comme circonstance aggravante.
15:41 C'est au-delà de 50 km/h.
15:43 C'est particulièrement rare quand même.
15:45 Mais c'est vrai, dès qu'on retire une liberté aux Français,
15:47 on est tous pareils, on n'est pas content.
15:49 La semaine dernière, tout le monde hurlait au scandale pour la drogue,
15:52 pour tout ce qu'il avait fait cette personne.
15:53 Aujourd'hui, on annonce 12 points moins pour ça, pour ça.
15:56 On hurle au scandale.
15:57 Il faut arrêter, c'est quand même labérant.
15:59 On veut trouver une solution, mais on n'est pas d'accord pour qu'on nous enlève quelque chose.
16:03 Mais qu'on nous enlève des interdits, c'est-à-dire pas le droit de conduire.
16:07 Ça pourrait, je pense, permettre en tout cas à des personnes de,
16:11 non pas mieux dormir, mais de se dire,
16:13 et lorsqu'ils ont perdu un proche, on aurait pu l'éviter et allons plus loin.
16:17 Mais aujourd'hui, il n'y a aucune solution, ce qu'a proposé le ministre.
16:21 Ça aurait été mieux de nous dire, j'espère dans les prochains jours,
16:23 on va avancer, on va faire quelque chose.
16:26 Moi, je suis très étonné qu'ils avancent sur l'homicide routier.
16:28 Il y a plusieurs projets, moi je ne connais pas le leur.
16:30 Je suis très étonné, même là, personne ne s'est qu'à dedans.
16:33 - Bien, merci Maître Courtois, merci Pierre Lagache.
16:37 Merci d'être venu nous voir.
16:38 Évidemment, ça alimente les conversations et la circulation routière,
16:42 la prévention routière et la sécurité routière.
16:45 Nous aurons l'occasion d'en reparler ici même.
16:47 Et notamment parce que, mais Gérald Darmanin n'en parle plus,
16:52 il y avait la volonté de faire en sorte que,
16:55 lorsque l'on dépasse la vitesse de quelques kilomètres/heure,
16:59 les petits excès de vitesse, on enlèverait plus de points à ceux qui...
17:05 bon, à ceux qui ne dépasseraient la vitesse que de 5 km/h.
17:12 C'est ça, 5 km/h.
17:13 Bon, ça c'est un autre débat, on aura l'occasion de le rouvrir.
17:16 Merci d'être avec nous.
17:19 Tous les matins, André Bercoff.
17:21 [Musique]

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