90 Minutes Info du 06/04/2023

  • l’année dernière
Les invités de Nelly Daynac débattent de l'actualité dans #90minutesInfo du lundi au vendredi

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00:00:00 jusqu'au bout encore poser des journées de grève pour venir ici contester cette réforme des retraites.
00:00:05 Ils nous disent pour la plupart que deux ans c'est trop.
00:00:08 Quand je vous dis pour la plupart, c'est-à-dire que pour la plupart, ce sont des métiers souvent difficiles,
00:00:12 souvent pénibles, des personnes qui nous expliquent qu'elles ne se voient pas travailler encore deux années de plus.
00:00:17 Et puis vous avez aussi les manifestants qui, plus largement, viennent manifester,
00:00:21 protester contre la politique générale du gouvernement.
00:00:25 On voit beaucoup évidemment de pancartes avec beaucoup d'appels à la démission,
00:00:29 évidemment d'Emmanuel Macron, mais aussi du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
00:00:33 et du ministre du Travail, ainsi que de la Première ministre, Elisabeth Borne.
00:00:37 Le cortège en ce moment, vous le voyez sur les images, est arrêté.
00:00:41 À l'instant, un cortège qui a fourni, même si c'est évidemment toujours difficile de vous dire
00:00:46 exactement combien de personnes sont présentes ici.
00:00:48 Il faut noter que ces dernières semaines, la mobilisation a eu tendance à un petit peu s'essouffler.
00:00:53 La semaine dernière, 450 000 manifestants dans les rues de Paris, selon la CGT.
00:00:57 Un peu plus de 90 000 selon le ministère de l'Intérieur.
00:01:01 Les manifestants qui sont présents ici nous disent qu'ils espèrent que la mobilisation
00:01:05 va reprendre un nouveau souffle, qu'elle va de nouveau s'élancer.
00:01:07 Ils nous disent que ce n'est pas parce que le 49.3 a été déclenché,
00:01:10 ce n'est pas parce que cette réforme est sur le point d'être adoptée,
00:01:13 que nous allons baisser les bras.
00:01:16 Nous voulons continuer cette contestation jusqu'au bout.
00:01:19 Évidemment, les autorités aujourd'hui craignent de nouvelles violences en marge de ce cortège.
00:01:24 Mais pour le moment, la bonne ambiance et de rigueur est ici dans le cortège parisien.
00:01:28 Merci beaucoup à nos équipes sur le terrain.
00:01:31 Nous retournons dans le cortège parisien dans un petit instant
00:01:33 avec un nouveau plateau d'invités que je vous présente sans trop tarder.
00:01:36 Juste après, bien sûr, un rappel des titres.
00:01:38 Il est signé Somaïa Labidi aujourd'hui.
00:01:40 Les déclarations de Laurent Berger avant le départ du cortège parisien,
00:01:46 le numéro un de la CFDT, parlent d'une crise sociale et démocratique.
00:01:51 Il tire à boulet rouge sur l'exécutif.
00:01:53 L'exécutif qui, selon lui, ferait la sourde oreille
00:01:55 et qui est incapable de comprendre ce qui s'exprime,
00:01:58 c'est-à-dire la démocratie sociale.
00:02:00 Toutefois, il précise que le syndicat respectera la décision du Conseil constitutionnel.
00:02:06 Les réquisitions dans la raffinerie Total Energy de Gonfreville sont suspendues.
00:02:11 Le juge les référés a estimé que l'arrêté préfectoral
00:02:14 a porté une atteinte grave et manifestement illégale aux droits de grève.
00:02:19 Il ajoute que le confort des particuliers n'est pas l'ordre public,
00:02:22 qu'une décision saluée par le syndicat CGT de la raffinerie.
00:02:27 Et puis, face à l'inflation galopante,
00:02:29 l'Assemblée a adopté une série de mesures pour bloquer le prix de certains aliments.
00:02:33 Des mesures saluées comme des victoires par les députés écologistes,
00:02:37 même s'ils ont échoué à faire adopter leur proposition phare d'une prime alimentaire
00:02:42 pour aider les plus précaires à faire face à la hausse des prix.
00:02:46 Merci beaucoup Soumaya pour la 11e fois.
00:02:49 La 11e fois, ils battent le pavé aujourd'hui alors qu'ils n'ont rien obtenu d'Elisabeth Borne hier.
00:02:55 Rencontre Express, vous le savez, cela aura-t-il d'ailleurs relancé quelque peu le mouvement ?
00:02:59 Et puis, quid de l'après 14 avril ?
00:03:01 Parce que tout le monde a maintenant cette date en tête, la décision du Conseil constitutionnel.
00:03:06 On va en parler bien évidemment cet après-midi avec nos invités, Pascal Bito Panelli.
00:03:10 Bonjour, merci de nous rejoindre.
00:03:11 Vous allez nous être précieux pour commenter ce qui pourrait se passer
00:03:15 en matière de maintien de l'ordre au sein de ce cortège parisien
00:03:19 qui s'était lancé à 14h de la Place des Invalides pour rejoindre la Place d'Italie.
00:03:25 On est là sur ces images, grosso modo au carrefour de la rue de Rennes et du boulevard du Montparnasse.
00:03:30 Bonjour Sandra Buisson.
00:03:31 Bonjour.
00:03:32 Merci à vous d'être là.
00:03:33 Bonjour Jonathan Cixous.
00:03:35 Bonjour Nelly.
00:03:35 Bonjour Richard Coseur.
00:03:36 Alors, je ne sais pas si je peux montrer la une, mais la voici.
00:03:39 Allez hop, si vous pouvez recadrer juste.
00:03:40 Emporté par la foule.
00:03:41 Votre dernier numéro que vous nous avez apporté tout chaud, merci à vous.
00:03:44 Et bonjour Gauthier Lebray pour la partie politique.
00:03:48 Alors, ce cortège parisien, très encadré quand même, 4200 effectifs de force de l'ordre,
00:03:56 quoique dans une moindre mesure peut-être que lors des mobilisations passées,
00:03:58 on pourra peut-être en parler dans un instant.
00:04:00 On va aussi parler de ce qui va se jouer, Gauthier,
00:04:03 pour commencer avec les enjeux immédiats.
00:04:08 On a un peu coutume de dire c'est la mobilisation de la dernière chance,
00:04:13 on a toujours ces expressions un peu à l'emporte-pièce,
00:04:16 aujourd'hui tout se joue.
00:04:17 Semaine décisive aussi, ça marche très bien.
00:04:18 Semaine décisive, ça marche aussi.
00:04:20 Au bout de la 11e mobilisation, on ne sait trop que dire, à vrai dire.
00:04:24 Mais en tout cas, ce qui est sûr, c'est qu'hier les esprits se sont un petit peu échauffés à la sortie
00:04:28 et il n'y a rien qui vraiment n'a débouché de cette rencontre à Matignon.
00:04:33 Non, et le pari d'Elisabeth Borne c'était de diviser l'intersyndicale
00:04:36 en espérant garder plus longtemps Laurent Berger à la table des négociations
00:04:40 pour faire sortir la CGT plus rapidement.
00:04:43 Ce n'est pas ce qui s'est produit.
00:04:44 Effectivement, l'intersyndicale est resté uni et au bout de 55 minutes,
00:04:47 selon leur narratif, c'est Laurent Berger qui a dit à la Première Ministre
00:04:50 "on en reste là" et qui a fait effectivement cette déclaration
00:04:53 en espérant qu'aujourd'hui les cortèges soient plus fournis
00:04:57 grâce à l'échec des négociations hier avec Elisabeth Borne.
00:05:00 Pour le moment, ce n'est pas les retours qu'on a en région,
00:05:03 ça s'essoufflerait un petit peu.
00:05:04 On voit que les taux de grévistes sont moins importants à la RATP,
00:05:07 à la SNCF, chez les professeurs.
00:05:09 Donc il faut attendre ce soir, il faut être très prudent
00:05:11 pour avoir les chiffres définitifs,
00:05:13 mais on serait sur une journée d'essoufflement
00:05:15 comme ce qui s'est produit la semaine dernière.
00:05:17 Donc évidemment pour Emmanuel Macron, l'objectif c'est de tenir bon
00:05:20 jusqu'au 14 avril comme vous le disiez tout à l'heure.
00:05:22 Absolument. Bon, c'est un peu tôt, Jonathan Sixou, pour dire
00:05:25 c'est la der-des-ders.
00:05:27 Sans doute qu'on sera fixé ce soir avec les retours de terrain.
00:05:31 Ce n'est pas forcément non plus la fin des haricots pour l'intersyndicale
00:05:35 parce que certes, il va y avoir une sorte de trêve de Pâques,
00:05:37 mais on sait déjà qu'ils sont chauffés à blanc
00:05:40 pour reprendre mobilisation autour du...
00:05:43 même le 1er mai prochain.
00:05:44 Il y aura de toute façon cette date symbolique du 1er mai,
00:05:47 vous avez raison de le rappeler.
00:05:49 Il y a de toute façon, certes, vraisemblablement,
00:05:52 on aura les chiffres ce soir, un essoufflement,
00:05:55 ça fait aussi partie des termes qu'on emploie depuis quelques temps.
00:05:59 La mobilisation, elle va rester forte aussi
00:06:01 parce qu'on voit qu'il y a une radicalisation dans le discours,
00:06:03 notamment de Laurent Berger, à la CFDT,
00:06:05 on voit qu'il y a une sorte de bras de fer à distance
00:06:07 qui a été entamé avec Emmanuel Macron en personne.
00:06:12 Et c'est là où il y a quelque chose qui montre
00:06:15 qu'il y a une telle crispation qui s'est ancrée
00:06:18 dans l'esprit de l'intersyndicale,
00:06:20 que non, ce n'est pas fini.
00:06:22 Dans les rues, certes, il y a peut-être moins de monde qu'auparavant,
00:06:25 les gens ont besoin de travailler
00:06:26 et ne peuvent pas se permettre de faire grève.
00:06:29 En revanche, la radicalisation des idées,
00:06:32 elle, elle me semble bien établie.
00:06:35 Et on voit aussi, on le verra peut-être ou pas,
00:06:39 on ne le souhaite pas,
00:06:40 des violences émaillées aussi ces cortèges,
00:06:43 aussi bien à Paris que dans les villes de province.
00:06:46 Et là aussi, ça devient une sorte de mouvement parallèle,
00:06:50 comme ça l'avait été pour les Gilets jaunes.
00:06:51 Et en tout état de cause, les commerçants parisiens
00:06:54 ont pris leur disposition pour tenter d'éviter eux aussi.
00:06:57 Ils ont acquis entre-temps, malheureusement,
00:06:59 une certaine expérience du passage de ces cortèges
00:07:01 qui ont souvent d'ailleurs emprunté le même itinéraire
00:07:05 quand on était rive gauche, comme c'est le cas aujourd'hui,
00:07:07 ou rive droite, c'est peu ou prou le même itinéraire.
00:07:11 Vous êtes, on va rejoindre une de nos équipes dans ce cortège,
00:07:13 précisément pour parler de ces commerçants
00:07:15 qui maintenant ont aussi une longueur d'avance
00:07:19 pour tenter d'endiguer le phénomène de casse.
00:07:21 Oui, il semblerait que les commerces aient anticipé
00:07:27 les possibles violences aujourd'hui.
00:07:28 Écoutez en tout cas les recommandations
00:07:30 de la préfecture de police.
00:07:31 Vous voyez sur ces images,
00:07:33 ce commerce, ce magasin de vêtements,
00:07:35 s'est entièrement barricadé aujourd'hui.
00:07:37 Alors là, nous avons fait près de 2 km sur les 5 prévus.
00:07:40 Nous avons vu des dizaines de commerces fermés,
00:07:43 des floristes, des salons d'esthétique.
00:07:46 Alors, tout à l'heure, nous sommes passés devant
00:07:48 le ministère des Outre-mer, le ministère de Gérald Darmanin,
00:07:51 qui s'est entièrement barricadé.
00:07:53 Des plaques de bois ont été posées sur toutes les vitres.
00:07:57 Et puis, il y a quelques minutes à peine,
00:07:59 on a vu des individus encagoulés qui ont tagué
00:08:02 un crédit mutuel à l'avenue de l'arrivée
00:08:04 dans le 15e arrondissement.
00:08:05 Ces individus, ils étaient bêtus de noir
00:08:07 avec des parapluies pour se camoufler.
00:08:09 Ils écrivaient de nombreux messages
00:08:11 à l'encontre du gouvernement Borne et d'Emmanuel Macron.
00:08:14 Merci beaucoup. Direction Bordeaux maintenant
00:08:16 avec notre équipe de reporters.
00:08:19 Et là, on aperçoit quelques petites tensions
00:08:22 qui se font jour.
00:08:23 Est-ce que vous pouvez nous le confirmer
00:08:24 sur les images que vous apercevez ?
00:08:30 En ce moment, je ne sais pas si vous m'entendez,
00:08:32 on a brûlé une AskaGas depuis quelques instants
00:08:35 parce que de nombreux jets de gaz électromogènes
00:08:38 ont lieu sur les quais de Bordeaux.
00:08:40 La police essaye en ce moment de disloquer
00:08:44 le cortège des manifestations sauvages
00:08:46 qui s'est formé après la manifestation syndicale.
00:08:50 Et pour l'instant, ça semble fonctionner
00:08:52 parce que vous voyez, il y a une partie quand même
00:08:54 de ce cortège qui s'est isolé
00:08:57 par rapport à la ligne des quais
00:08:59 et les personnes que vous voyez tout au fond là-bas
00:09:03 se sont enfouies face aux gaz électromogènes
00:09:05 et aux forces de l'ordre qui sont très, très,
00:09:07 très nombreuses ici à Bordeaux aujourd'hui.
00:09:10 Beaucoup. Ça nous donne l'occasion évidemment,
00:09:12 Sandra Buisson, d'évoquer peut-être le dispositif
00:09:14 qui est en place aujourd'hui, globalement,
00:09:17 et puis à Paris, parce que c'est quand même le cortège
00:09:19 qui va le plus focaliser notre attention cet après-midi.
00:09:22 Oui, au National comme à Paris,
00:09:23 un dispositif légèrement moins important
00:09:25 que celui de la semaine dernière
00:09:27 pour la manifestation du 28 mars,
00:09:29 au total 11 500 policiers et gendarmes au National,
00:09:32 dont 4 200 à Paris.
00:09:33 On le rappelle, la semaine dernière,
00:09:35 c'était 13 000 au National
00:09:37 et 5 500 forces de l'ordre présentes
00:09:39 pour la manifestation parisienne.
00:09:41 Cette dernière manifestation du 28 mars
00:09:44 a finalement été moins tendue,
00:09:46 moins violente que ce que nous annonçaient les autorités,
00:09:49 notamment lors de la conférence de presse
00:09:51 de Gérald Darmanin qui s'était tenue la veille
00:09:53 et qui disait qu'il y aurait de fortes violences
00:09:56 avec plus d'un millier d'éléments radicaux,
00:09:58 violents attendus.
00:10:00 Au final, selon nos informations,
00:10:01 il y aura eu quelques 200 membres de l'ultra-gauche
00:10:05 qui ont commencé à perpétrer des dégradations
00:10:09 et des violences, des feux aussi,
00:10:12 à partir de 16h30 environ
00:10:14 et ça a duré une bonne heure.
00:10:16 Mais au final, ce sont des tensions
00:10:19 qui ont été quand même moins importantes
00:10:21 que ce qui a été craint par les autorités.
00:10:24 Aujourd'hui, on attend au niveau National
00:10:25 600 à 800 000 manifestants,
00:10:28 dont 60 à 90 000 à Paris.
00:10:30 Et au niveau des éléments à risque,
00:10:31 500 à 1 000 individus pourraient venir tenter
00:10:34 de faire dégénérer le cortège,
00:10:35 dont environ 150 militants d'ultra-gauche.
00:10:38 Et à l'heure actuelle, selon nos informations,
00:10:40 dans le cortège de tête,
00:10:41 donc devant le cortège syndical,
00:10:44 il y a environ 300 individus ultra-radicaux
00:10:48 qui sont rassemblés,
00:10:49 qui pour l'instant ne sont pas passés à l'acte.
00:10:51 Pascal Bitto-Panelli,
00:10:52 on suit semaine après semaine cette évolution
00:10:55 et cette présence des ultras dans les cortèges.
00:10:57 Est-ce que ce que nous dit Sandra,
00:10:59 c'est assez conforme à ce qu'on a pu apercevoir
00:11:01 dans le passé ?
00:11:02 On est sur le même ratio,
00:11:03 grosso modo, d'éléments à risque ?
00:11:05 Oui, oui, oui, tout à fait.
00:11:07 Ce que dit Sandra est très juste.
00:11:09 Bon, avec un dispositif un tout petit peu
00:11:11 moins important, mais quand même très quantitatif.
00:11:14 Parce que les services de renseignement
00:11:16 nous annoncent peut-être que de 500 à 1 000,
00:11:19 mais même que 500 Black Blocs
00:11:20 dans une manifestation,
00:11:22 ça peut faire beaucoup de dégâts,
00:11:23 ça peut être très explosif.
00:11:25 Il faut donc rester sous contrôle
00:11:27 en gardant toutefois les mêmes consignes
00:11:29 qui sont celles au départ de la mise à distance
00:11:31 de n'intervenir que si on n'a que de la violence
00:11:35 et des exactions.
00:11:36 Donc de ce que je vois depuis le début,
00:11:39 on a une sociologie des manifestants
00:11:41 que je trouve assez pacifique,
00:11:43 mais les radicaux sont là
00:11:45 et ça peut donc basculer à tout moment.
00:11:48 Vous voyez sur l'image qu'on a
00:11:49 à l'épreuve de l'instant,
00:11:51 vous voyez les forces de l'ordre
00:11:52 qui protègent la rentourne,
00:11:53 qui est un objectif assez symbolique
00:11:54 pour les ultra-violents
00:11:56 qui souhaitent faire dégénérer le cortège
00:11:57 et on voit les parapluies qui sont ouverts,
00:11:59 je ne sais pas si vous les voyez.
00:12:00 Voilà, ça c'est le pré-cortège,
00:12:02 vous voyez les parapluies,
00:12:03 en fait ce sont les individus ultra
00:12:05 qui les utilisent pour se cacher des caméras.
00:12:08 Ils sont cagoulés d'ailleurs.
00:12:09 Et voilà, et qui attendent le moment propice
00:12:11 pour passer à l'action.
00:12:12 Tandis que Karim Zeribi nous a rejoints,
00:12:13 c'est donc, on peut dire Karim,
00:12:15 le premier moment de tension de ce cortège
00:12:18 qui intervient, somme toute,
00:12:20 à peu près toujours au même moment,
00:12:22 à mi-parcours,
00:12:23 parfois autour de 15h,
00:12:25 mais là on est un petit peu,
00:12:26 surtout aux abords de Montparnasse,
00:12:28 dans une configuration qu'hélas,
00:12:30 on connaît déjà,
00:12:31 et précisément donc devant cette brasserie
00:12:34 très célèbre parisienne qu'est la Rotonde.
00:12:36 Oui, on sait que les Black Blocs
00:12:38 ont une stratégie d'infiltration
00:12:40 et d'intervention dans les manifestations
00:12:42 pour semer le désordre,
00:12:43 et notamment autour de lieux symboliques,
00:12:45 cela vient d'être dit,
00:12:46 la Rotonde en est un,
00:12:48 et effectivement c'est aussi dans ces moments-là
00:12:50 qu'ils sortent de leur coquille
00:12:53 pour s'attaquer aux forces de l'ordre
00:12:56 et tenter de s'attaquer à ces lieux symboliques.
00:12:59 Moi j'ai deux termes que j'ai entendus
00:13:01 en arrivant, avec lesquels je ne suis pas trop en phase,
00:13:02 c'est essoufflement et radicalisation
00:13:04 concernant cette manifestation.
00:13:06 Je crois qu'il faut tenir compte quand même,
00:13:08 pas simplement du seul critère
00:13:09 du nombre de personnes à la rue.
00:13:11 Le pouvoir d'achat des Français est atteint,
00:13:13 faire grève ça coûte de l'argent,
00:13:14 donc il y a moins de monde,
00:13:15 et ensuite il y a les violences.
00:13:16 Il y a un sondage qui dit que 59% des Français
00:13:18 ont peur d'aller manifester à cause des violences.
00:13:21 On va retourner dans le cortège
00:13:22 avec une de nos équipes qui est justement aux premières loges.
00:13:25 On va vous laisser la parole.
00:13:27 Qu'est-ce qui se passe là ?
00:13:27 On voit à la fois un attroupement
00:13:29 et puis un grand vide au milieu.
00:13:31 Oui Nelly, exactement.
00:13:35 Vous voyez sur nos images,
00:13:36 vous avez le restaurant de la Rotonde.
00:13:38 Sur la gauche, vous avez plusieurs dizaines à vue d'œil,
00:13:41 on peut peut-être même dire centaines de personnes
00:13:43 vêtues entièrement de noir,
00:13:45 de personnes qu'on peut appeler des éléments radicaux,
00:13:47 des casseurs qui sont venus ici
00:13:49 pour perturber ce cortège parisien.
00:13:51 On les a vus à l'instant tenter de dépaver la route
00:13:55 pour s'en servir de projectiles.
00:13:56 Il y a également des bouteilles en verre
00:13:57 qui sont en train d'être lancées contre ce restaurant.
00:14:01 Vous avez aussi les forces de l'ordre
00:14:02 qui sont positionnées tout autour,
00:14:04 comme l'art de chaque manifestation
00:14:06 qui passe ici devant ce restaurant,
00:14:08 évidemment symbolique.
00:14:10 Il y a à l'instant des pétards qui sont envoyés,
00:14:15 des cocktails qui sont fabriqués par ces éléments radicaux.
00:14:18 Pour l'instant, ils ne sont pas envoyés,
00:14:20 ces cocktails, contre les forces de l'ordre,
00:14:22 mais bien contre ce restaurant.
00:14:23 C'est délibérément cet établissement
00:14:25 qui est en ce moment visé, au moment où je vous parle,
00:14:28 par les casseurs qui sont présents ici
00:14:31 dans ce cortège parisien,
00:14:32 alors que pour l'instant,
00:14:34 les forces de l'ordre qui sont visibles,
00:14:35 très visibles, tout autour de cet établissement,
00:14:38 ne sont pas encore intervenues.
00:14:40 On peut dire qu'en ce moment,
00:14:41 il y a les premières tensions
00:14:43 qui sont en train d'apparaître ici.
00:14:45 Pascal Bito-Panelli, c'est un calme très précaire
00:14:47 avant la tempête.
00:14:48 On a quand même aperçu voiler cet écran
00:14:51 quelques gaz lacrymogènes qui ont déjà fusé.
00:14:55 Il faut s'attendre de toute façon
00:14:56 à ce qu'il y ait un face-à-face
00:14:59 à un moment ou un autre.
00:15:00 Oui, absolument, on le voit,
00:15:04 l'image est très parlante.
00:15:05 On a les unités qui sanctuarisent
00:15:07 un lieu hautement symbolique,
00:15:09 on va dire une cible très symbolique
00:15:11 des Black Blocs,
00:15:13 mais qui restent en barrage pour le moment
00:15:15 avec des unités qui étaient en profondeur,
00:15:17 qui sont remontées et qui vont attendre
00:15:20 que le niveau de violence monte.
00:15:22 Et ça va être malheureusement le cas
00:15:24 pour procéder à des interpellations
00:15:26 et à l'utilisation de grenades
00:15:28 pour mettre à distance,
00:15:29 en espérant qu'on pourra limiter
00:15:32 à une seule petite partie de la manifestation
00:15:35 qui, espérons-le, pourra pour le reste
00:15:38 se dérouler normalement.
00:15:39 Jonathan, si tu souhaites, un commentaire
00:15:40 sur ce que vous apercevez.
00:15:41 Oui, c'était un point de précision
00:15:44 pour rappeler pourquoi ce lieu est symbolique.
00:15:47 Il a déjà été incendié durant
00:15:50 l'une des manifs des Gilets jaunes.
00:15:52 La Rotonde n'a pas brûlé aussi souvent
00:15:54 que le Fouquet's Avenue des Champs-Elysées,
00:15:56 qui a brûlé plusieurs fois durant
00:15:57 les mouvements des Gilets jaunes.
00:15:59 La Rotonde, c'est un lieu où le couple présidentiel
00:16:02 avait ses habitudes avant l'élection d'Emmanuel Macron
00:16:04 et continue d'y avoir ses habitudes.
00:16:06 On le souvient surtout du soir du premier tour.
00:16:08 Oui, bien évidemment,
00:16:09 mais c'est le soir de l'entre-deux-tours de 2017
00:16:13 où Emmanuel Macron avait célébré
00:16:15 cette pré-victoire parce qu'évidemment,
00:16:19 tout le monde savait que face à Marine Le Pen,
00:16:21 quelques jours plus tard,
00:16:22 il serait élu président de la République.
00:16:25 Une réception très simple, dans les faits,
00:16:27 c'était des croque-monsieurs,
00:16:29 des petites choses comme ça
00:16:30 qui étaient servis à ses invités,
00:16:31 mais le symbole de voir le temps dégâts.
00:16:33 Ils avaient été critiqués quand même.
00:16:35 Ils l'ont immédiatement critiqué.
00:16:36 Le Fouquet's, c'était Sarkozy,
00:16:38 et la Rotonde, c'était lui.
00:16:39 Regardez s'il vous plaît ces images
00:16:40 parce que là, on est quand même en voie
00:16:43 de voir cette manifestation dégénérer.
00:16:46 Vous voyez, les premiers projectiles
00:16:48 sont quand même assez conséquents.
00:16:49 On a vu des pavés atterrir au pied
00:16:51 des boucliers des policiers.
00:16:54 Et vous voyez aussi d'autres types de projectiles
00:16:56 comme de la peinture.
00:16:58 Je ne sais pas ce que c'est,
00:16:59 c'est du paintball qu'on leur envoie ?
00:17:00 Oui, c'est ça.
00:17:01 Donc, ça prouve que non seulement
00:17:03 les radicaux sont là,
00:17:04 ils sont arrivés avec des objets,
00:17:06 des armes offensives.
00:17:08 Et là, ça vole.
00:17:09 On peut dire que c'est en renseignement.
00:17:11 On voit un barrage d'arrêt
00:17:12 des compagnies républicaines de sécurité
00:17:14 qui se protègent derrière le bouclier.
00:17:17 Regardez à leurs pieds
00:17:19 la diversité des projectiles
00:17:20 qui sont envoyés.
00:17:21 Donc, il est absolument impossible
00:17:23 dans ce contexte de ne pas passer
00:17:25 du simple maintien de l'ordre
00:17:28 au rétablissement de l'ordre.
00:17:29 Ça va forcément monter en puissance.
00:17:31 Et regardez ce mouvement,
00:17:32 mouvement de foule là, en ce moment même,
00:17:34 avec une de nos équipes
00:17:35 qui peut peut-être commenter
00:17:35 ces images en direct, s'il vous plaît.
00:17:37 Oui, tout à fait.
00:17:40 Alors, en fait, ce qui est en train
00:17:41 de se passer, Nelly,
00:17:42 c'est qu'il y a eu des éléments radicaux
00:17:45 qui ont visé la rotonde,
00:17:47 comme l'expliquait Jeanne
00:17:48 il y a quelques instants.
00:17:49 Et donc, en fait, là, il y a eu
00:17:51 donc les policiers qui se sont rapprochés
00:17:52 pour éviter ces projectiles,
00:17:55 pour éviter que ce restaurant
00:17:57 ne soit davantage ciblé.
00:18:00 Et donc, vous entendez ces tirs
00:18:01 depuis tout à l'heure.
00:18:03 On nous a conseillé de filmer discrètement
00:18:05 pour éviter les représailles
00:18:06 et les éléments radicaux.
00:18:08 Et puis là, il y a un immeuble
00:18:09 qui vient d'être ouvert.
00:18:11 Cet immeuble vient d'être ouvert
00:18:12 parce que des gens prennent peur,
00:18:14 des gens prennent la fuite
00:18:15 de peur de ce qui peut se passer.
00:18:17 Là, vous le voyez, c'est Force de l'ordre
00:18:18 qui essaie de disperser les manifestants
00:18:22 qui sont en train de duer face à cette situation.
00:18:25 Merci beaucoup à nos équipes.
00:18:28 Faites attention, on vous demande toujours
00:18:29 d'être hyper précautionneux.
00:18:31 On va voir peut-être commenter,
00:18:33 même si l'image, je dois le dire, bouge beaucoup.
00:18:35 Mais ça nous donne quand même un peu la mesure
00:18:38 du désordre qui est en train d'être semé
00:18:39 par ces individus.
00:18:41 Sandra, vous nous disiez à l'instant
00:18:42 que 300 personnes constituées,
00:18:45 comme vous dites, pour prendre votre expression
00:18:47 en blague bloc, c'est conséquent.
00:18:48 Oui, effectivement, ils sont,
00:18:50 comme à leur habitude
00:18:51 lors des précédentes manifestations,
00:18:53 ils se sont d'abord ramassés
00:18:54 dans le précortège, c'est-à-dire
00:18:56 avant même les têtes syndicales,
00:18:58 dans cette espèce de bloc
00:19:00 de plusieurs milliers de personnes.
00:19:01 Ce précortège, c'est ce qu'on appelle
00:19:05 souvent la nébuleuse, c'est-à-dire
00:19:06 que ce sont des individus qui ne sont pas
00:19:07 des manifestants classiques
00:19:09 et qui peuvent être assez tolérants
00:19:10 vis-à-vis de la présence de casseurs.
00:19:12 Et les individus les plus radicaux
00:19:15 ont réussi à constituer
00:19:16 ce qu'on appelle le blague bloc,
00:19:17 c'est-à-dire à se masser
00:19:20 au niveau de 300 individus en bloc,
00:19:22 c'est-à-dire très rapprochés,
00:19:23 tous masqués effectivement,
00:19:25 avec des projectiles.
00:19:26 Et on les a vus commencer à prendre
00:19:28 pour cible la rotonde et à lancer
00:19:30 des projectiles en direction
00:19:31 des forces de l'ordre.
00:19:32 300 individus dans un bloc,
00:19:34 c'est assez conséquent.
00:19:36 Il va falloir que les forces de l'ordre
00:19:37 réussissent à disloquer ce bloc.
00:19:40 On va voir comment ils vont
00:19:41 tenter d'y parvenir.
00:19:43 Alors, il y a deux images
00:19:44 qui m'ont interpellée à l'instant.
00:19:46 Je ne sais pas si Karim ou Pascal
00:19:47 veulent commenter ça.
00:19:48 On a beaucoup parlé de la brave M.
00:19:50 On en reparlera évidemment.
00:19:52 On a parlé aussi de ceux
00:19:54 qui souhaitent la dissoudre
00:19:55 ou l'avoir dissoute.
00:19:57 Là, on aperçoit quand même
00:19:58 sur ces images des gendarmes.
00:20:00 C'est la gendarmerie nationale.
00:20:01 On les reconnaît à leurs casques bleus.
00:20:04 Ce n'est pas un hasard
00:20:05 s'ils sont là de concert.
00:20:07 C'est peut-être aussi pour
00:20:08 calmer un peu l'attention
00:20:09 ou tenter de faire une sorte de tampon
00:20:12 ou ça n'a rien à voir ?
00:20:14 Alors, on est, vous savez,
00:20:16 sur un contexte opérationnel
00:20:18 qui est très formaté
00:20:19 avec un protocole d'emploi
00:20:21 défini par le schéma national
00:20:23 du maintien de l'ordre.
00:20:24 En France, il y a deux unités
00:20:26 très spécialisées en maintien de l'ordre.
00:20:29 La gendarmerie mobile créée en 1921
00:20:32 et les compagnies républicaines
00:20:33 de sécurité créées en 1944.
00:20:36 Ce sont les professionnels
00:20:38 du maintien de l'ordre.
00:20:39 À cela, et il a fallu
00:20:41 réinventer le maintien de l'ordre
00:20:43 après 2018, on a décidé,
00:20:47 d'après le contexte opérationnel
00:20:49 et des éléments à maintien de l'ordre
00:20:50 qui devenaient sauvages
00:20:52 et qui obligeraient à travailler
00:20:53 sur les flux et les espaces,
00:20:55 qu'il fallait en même temps
00:20:57 lier à ces modules lourds
00:20:59 de maintien de l'ordre
00:21:00 des unités d'interpellation
00:21:02 qui vont au contact,
00:21:03 que sont notamment les braves.
00:21:05 Karim, cette image, elle est incroyable.
00:21:07 Déjà parce qu'on voit la brave qui recule.
00:21:09 C'est la brave M.
00:21:10 M avec le casque,
00:21:13 effectivement, c'est un peu
00:21:13 signe distinctif.
00:21:14 On les voit en train de reculer
00:21:15 parce qu'évidemment,
00:21:16 ils sont en train là d'être
00:21:18 quand même un peu acculés
00:21:19 par ce qu'on imagine être
00:21:20 une horde assez conséquente en face.
00:21:22 Et puis, on voit les pompiers
00:21:23 qui les accompagnent,
00:21:23 sans doute pour éteindre ça.
00:21:25 Et là, les flamèches,
00:21:26 les petits incendies
00:21:28 qui sont en train de naître.
00:21:29 Mais cette image, elle est quand même
00:21:30 édifiante, moi, je trouve,
00:21:31 à ce stade de la manif.
00:21:32 Vous avez raison de souligner,
00:21:33 je crois qu'on a raison de souligner
00:21:35 que on a deux corps
00:21:36 qui sont des professionnels,
00:21:38 des experts, des spécialistes
00:21:39 du maintien de l'ordre.
00:21:40 C'est historique.
00:21:41 Et dans le monde entier,
00:21:42 on venait nous voir en France
00:21:44 pour s'initier à nos modes d'action.
00:21:48 On a ajouté des fonctionnaires de police
00:21:52 qui ont été formés,
00:21:53 mais qui ne sont pas formés
00:21:55 pour la même chose,
00:21:56 ni de la même manière.
00:21:57 Qui ont un objectif de mobilité
00:21:59 plus important que ces deux corps
00:22:01 que sont les gendarmes mobiles
00:22:02 et les CRS.
00:22:03 Là, on les voit reculer.
00:22:04 Moi, je pense,
00:22:05 alors peut-être qu'on ne partage pas
00:22:07 mon avis,
00:22:07 qu'il y a quand même eu des consignes
00:22:10 pour éviter de rentrer dans le tas
00:22:11 comme on a pu le faire
00:22:12 par le passé récent
00:22:14 dans des manifestations.
00:22:16 Je pense que le préfet de police
00:22:17 essaie d'éviter que l'on verse
00:22:18 dans les débats
00:22:19 sur les violences policières,
00:22:20 sur les exactions,
00:22:21 sur des images parfois dommageables
00:22:23 qu'on a pu voir
00:22:25 concernant la Braven.
00:22:26 Ce qui ne veut pas dire
00:22:27 qu'ils n'interviendront pas.
00:22:28 Mais je crois qu'il y a une volonté
00:22:30 d'intervenir avec mesure.
00:22:33 Et puis, on entendra peut-être
00:22:34 un petit peu plus tard aussi
00:22:35 ce policier qui disait,
00:22:36 juste pour reprendre sur ce que
00:22:37 vous venez de dire,
00:22:39 qui disait au fond,
00:22:40 maintenant, on ne peut plus rien faire
00:22:42 qu'utiliser les gaz lacrymogènes.
00:22:44 On aura sans doute l'occasion
00:22:46 d'en reparler.
00:22:46 Je peux bien préciser que c'est un policier
00:22:47 qui intervient en province.
00:22:50 Il ne parlait pas de Paris,
00:22:52 où effectivement,
00:22:53 les consignes de maintien à distance,
00:22:55 elles sont assumées effectivement,
00:22:57 notamment depuis l'arrivée
00:22:58 du préfet de police, Laurent Nunez,
00:23:00 qui explique que les forces de police,
00:23:02 et c'est ce qu'on voit vraiment
00:23:03 avec une différence
00:23:04 avec la précédente manifestation
00:23:06 contre les refraites de 2019,
00:23:08 où il y avait un précord,
00:23:09 il y avait des colonnes
00:23:12 de forces de l'ordre
00:23:12 qui étaient de chaque côté du cortège
00:23:15 et qui tenaient au plus près le cortège.
00:23:17 Là, à chaque fois,
00:23:18 elles sont dans les rues adjacentes,
00:23:19 plus loin, non visibles,
00:23:20 et interviennent quand
00:23:21 il y a des débordements.
00:23:22 Là, la BRAV-M, elle n'est pas en recul,
00:23:25 elle est présente.
00:23:26 Il y a des manœuvres tactiques,
00:23:27 des fois, ils font des bons offensifs,
00:23:29 ils reculent, mais elle est présente.
00:23:30 Donc, il n'y a pas eu de consignes
00:23:32 pour qu'ils n'interviennent pas.
00:23:33 Et on se rappelle...
00:23:33 Mais personne n'a dit ça, Sandra.
00:23:35 On n'a pas du tout dit ça.
00:23:37 Non, mais je...
00:23:38 Je ne vous ai pas signifié ça.
00:23:39 Je dis, je commente juste l'image
00:23:40 quand je les vois reculer,
00:23:41 mais je sais très bien
00:23:41 qu'ils ont l'habitude,
00:23:42 effectivement, de faire
00:23:43 des manœuvres tactiques,
00:23:44 reculer pour mieux repartir de l'avant
00:23:47 et aller interpeller en ciblant,
00:23:49 en effet, dans le cortège.
00:23:51 Une de nos équipes qui assiste
00:23:52 à ces images.
00:23:54 Que se passe-t-il en ce moment ?
00:23:56 Bien, Nelly, il y a quelques minutes,
00:23:59 on a assisté à des affrontements
00:24:01 assez tendus, justement,
00:24:02 entre ces casseurs
00:24:03 et les forces de l'ordre
00:24:04 qui protègent en ce moment
00:24:05 l'établissement de la Rotonde.
00:24:06 Il faut savoir que beaucoup de projectiles
00:24:08 ont été envoyés en direction des CRS,
00:24:11 particulièrement des morceaux de pavé
00:24:13 qui ont été arrachés de la route
00:24:15 et surtout des bouteilles en verre
00:24:16 qui ont été récupérées
00:24:17 dans les poubelles en verre
00:24:18 qui se trouvent ici,
00:24:19 boulevard du Montparnasse.
00:24:20 On peut parler de plusieurs centaines
00:24:22 d'éléments radicaux
00:24:23 qui se sont constitués en black box
00:24:25 pour à la fois s'en prendre
00:24:27 à ce restaurant, éminemment,
00:24:28 évidemment symbolique qu'est la Rotonde
00:24:30 et puis aussi les forces de l'ordre
00:24:31 qui sont visiblement présentes ici.
00:24:34 Depuis quelques minutes maintenant,
00:24:36 il n'y a pas eu des chauffureaux
00:24:37 et seulement des projectiles.
00:24:39 Il y a eu aussi différentes charges
00:24:40 qui ont été menées
00:24:41 par les forces de l'ordre
00:24:42 qui sont présentes ici,
00:24:43 qui ont également procédé,
00:24:45 sous nos yeux, à quelques interpellations.
00:24:47 Pour l'instant, ce qu'on peut vous dire,
00:24:49 c'est qu'en ce moment,
00:24:49 le cortège parisien,
00:24:51 il est comme souvent
00:24:52 lors de moments de tensions
00:24:53 scindées en deux parties.
00:24:55 Vous avez une partie du pré-cortège
00:24:57 qui est un petit peu devant nous,
00:24:59 seulement quelques centaines de personnes
00:25:00 et puis tout le grand cortège
00:25:02 qui désormais est à l'arrêt,
00:25:04 qui stagne en attendant
00:25:05 que les choses reviennent dans l'ordre.
00:25:07 C'est évidemment l'objectif
00:25:08 des forces de l'ordre,
00:25:09 maintenir l'ordre dans ce cortège parisien.
00:25:12 Alors qu'on peut dire maintenant
00:25:13 qu'après une heure et demie
00:25:14 de manifestations,
00:25:15 les premières tensions
00:25:16 ont éclaté ici à Paris.
00:25:17 Merci beaucoup, Jonathan Cixous.
00:25:19 Et pendant ce temps,
00:25:20 évidemment, on ne parle pas
00:25:21 du manifestant,
00:25:21 on ne parle pas du cortège.
00:25:23 C'est toujours la même histoire,
00:25:24 j'ai envie de dire.
00:25:25 Exactement.
00:25:26 Et comme ça a été dit,
00:25:27 je crois que c'est Karim
00:25:28 qui le précisait,
00:25:29 qui le rappelait tout à l'heure,
00:25:31 du fait de ces casseurs
00:25:33 venus en ombre,
00:25:34 eh bien, des manifestants pacifiques,
00:25:35 eux, ne vont pas dans la rue,
00:25:37 n'osent pas manifester
00:25:39 leur opposition à ce projet de réforme,
00:25:42 même si je pense que depuis un moment,
00:25:43 on a largement dépassé
00:25:45 la réforme en tant que telle.
00:25:48 Là, il vient de nous être dit
00:25:50 par votre envoyée sur le terrain
00:25:51 que le cortège a été coupé en deux.
00:25:53 Donc, la tête de cortège,
00:25:56 si je puis dire,
00:25:57 continue sa progression
00:25:59 au boulevard Montparnasse
00:26:00 en direction de la Place d'Italie.
00:26:01 L'autre est bloquée
00:26:01 entre Montparnasse et Invalides.
00:26:05 Non, mais je veux bien être correct.
00:26:06 Non, non, c'est pas du tout ça.
00:26:08 C'est en fait l'expression
00:26:09 qui a été utilisée
00:26:10 par la reporter sur le terrain
00:26:11 et pas tout à fait correct,
00:26:12 c'est qu'en fait,
00:26:13 le pré-cortège, c'est le pré-cortège
00:26:15 qui est là devant la rotonde.
00:26:16 Donc, la manifestation classique,
00:26:18 elle est derrière.
00:26:19 Elle n'a pas du tout commencé à...
00:26:20 C'est vrai.
00:26:20 D'accord.
00:26:21 Voilà.
00:26:21 C'est juste une articulation
00:26:23 un peu différente.
00:26:24 Bien sûr.
00:26:24 Non, non, mais c'est important
00:26:26 d'être précis.
00:26:27 Mais disons que ce que je voulais dire,
00:26:28 c'est qu'on en perd de vue, en fait,
00:26:30 les motifs de mobilisation,
00:26:32 les slogans qu'on pourrait entendre.
00:26:33 On pourrait tendre le micro
00:26:34 à des manifestants lambda
00:26:36 qui nous diraient, sans doute tout le mal,
00:26:38 qu'ils pensent de la réforme
00:26:39 et de ce qui s'est joué hier à Matignon.
00:26:41 Et c'est toujours un petit peu dommageable.
00:26:43 Je finis avec Jonathan
00:26:44 et bien sûr l'analyse de Gauthier.
00:26:46 C'est archi-dommageable, Nelly.
00:26:48 Mais on peut peut-être demander à un micro
00:26:50 de remonter le cours de la manif
00:26:52 pour avoir le pouls,
00:26:55 prendre le pouls des manifestants pacifiques.
00:26:57 On ne fera sans doute
00:26:57 d'entendre la promédie.
00:26:58 Ce serait vraiment intéressant,
00:26:58 effectivement, de l'avoir.
00:27:00 Mais de fait, c'est toujours
00:27:01 les violences qui priment
00:27:03 parce que c'est ça qui est scandaleux,
00:27:05 hors la loi.
00:27:06 Mais c'est plus que marquant.
00:27:09 Gauthier, une question.
00:27:10 À qui profite le crime ?
00:27:12 Eh bien, pas au gouvernement.
00:27:13 Pas au gouvernement
00:27:14 parce que selon les différentes enquêtes d'opinion,
00:27:15 plus de 60% des Français
00:27:17 continuent de soutenir,
00:27:19 c'était un sondage au Doxa pour le Figaro,
00:27:20 c'était vendredi dernier,
00:27:21 continuent de soutenir la mobilisation
00:27:24 et plus de la moitié
00:27:25 continuaient de soutenir la mobilisation
00:27:27 alors qu'ils s'attendaient à ce que le mouvement
00:27:28 soit de plus en plus violent.
00:27:29 Alors qu'effectivement,
00:27:30 le pari au départ du gouvernement,
00:27:32 avec le pourrissement,
00:27:33 avec les casseurs qu'on voit actuellement à l'écran,
00:27:35 avec les blocages qui auraient pu durer,
00:27:37 c'est qu'au bout d'un moment,
00:27:38 la lassitude des Français
00:27:40 entraîne un revirement de l'opinion,
00:27:42 non pas sur le fond de cette réforme,
00:27:43 mais que quelque part,
00:27:44 les Français se retournent vers la figure d'autorité
00:27:47 du chef de l'État
00:27:48 et vers le parti de l'ordre.
00:27:49 Ce n'est pas ce qui se passe jusqu'ici.
00:27:51 Et effectivement, on dit de ces casseurs
00:27:53 qu'ils sont les idiots utiles du pouvoir
00:27:55 puisque quelque part,
00:27:56 c'est utile pour le pouvoir qu'on parle des casses
00:27:58 plutôt que du fond de cette réforme.
00:28:00 Mais encore une fois,
00:28:01 ce n'est pas ce qui se passe dans l'opinion jusqu'ici.
00:28:02 Intéressant de voir que ce tassement
00:28:05 qu'on avait peut-être prédit
00:28:06 ne s'est absolument pas produit,
00:28:08 en tout cas dans les proportions
00:28:09 que vous pouvez imaginer.
00:28:10 Bien sûr, il y a un double phénomène
00:28:11 sur lequel tablait le gouvernement.
00:28:13 C'est à la fois,
00:28:14 je l'ai dit tout à l'heure,
00:28:15 les problématiques du pouvoir d'achat des Français
00:28:17 et donc largement moins de monde dans la rue.
00:28:22 Il y en a moins, certes, sur le plan comptable,
00:28:24 mais on voit bien quand même
00:28:25 qu'il y a quand même une mobilisation
00:28:27 au bout de la onzième manifestation.
00:28:29 Et tout ça, c'est de l'argent en moins
00:28:31 sur la fiche de paye des Français
00:28:32 qui manifeste, ne l'oublions pas,
00:28:33 dans des temps difficiles.
00:28:34 Et le deuxième élément
00:28:35 sur lequel tablait le gouvernement,
00:28:37 cela vient d'être dit,
00:28:37 c'est effectivement le pourrissement,
00:28:40 la guérilla urbaine
00:28:42 et le fait que les Français se lassent,
00:28:43 parce qu'on sait très bien
00:28:44 que les Français ne sont pas pour le chaos,
00:28:47 ils sont contre cette réforme,
00:28:48 mais ils sont républicains
00:28:49 dans leur immense majorité,
00:28:50 au sens noble du terme.
00:28:51 Et je pense que ce double phénomène,
00:28:54 finalement, le gouvernement
00:28:55 ne peut pas s'appuyer dessus.
00:28:56 Parce que malgré les problématiques
00:28:57 du pouvoir d'achat,
00:28:58 on voit qu'il y a du monde dans la rue,
00:28:59 certes, moins de monde sur le plan comptable,
00:29:01 mais du monde quand même.
00:29:02 Une intersyndicale toujours aussi soudée,
00:29:05 quoi qu'on en dise,
00:29:06 malgré la stratégie de diversion
00:29:08 de la Première ministre,
00:29:09 de les avoir accueillis,
00:29:10 elle pensait peut-être que la CDT
00:29:11 allait se démarquer de la CGT
00:29:12 à ce moment-là,
00:29:13 ça n'a pas été le cas.
00:29:14 Et de l'autre côté,
00:29:15 malgré le fait qu'il y ait des casseurs,
00:29:16 les Français soutiennent la contestation.
00:29:18 Alors, ils sont moins nombreux dans la rue,
00:29:20 ils sont 59% à dire
00:29:21 qu'ils ont peur des violences
00:29:22 et qu'ils diront peut-être pas à la manifestation.
00:29:24 Ils n'en demeurent pas moins
00:29:25 que dans leur esprit,
00:29:26 cette réforme, elle reste injuste
00:29:28 et il faut la retirer.
00:29:29 - Gauthier ?
00:29:30 - Oui, ce qui sert effectivement
00:29:30 le gouvernement,
00:29:31 même si dans les enquêtes d'opinion,
00:29:32 les Français continuent
00:29:34 à soutenir la mobilisation,
00:29:35 c'est qu'ils descendent moins dans la rue.
00:29:37 Et donc, comme ça,
00:29:37 on parle d'essoufflement.
00:29:38 Et c'est ça, évidemment,
00:29:39 qui aide le gouvernement.
00:29:40 Et l'intersyndicale,
00:29:42 unie jusqu'ici,
00:29:43 unie encore aujourd'hui,
00:29:44 le jour où elle va peut-être se désunir,
00:29:46 ça sera le 14 avril.
00:29:47 On connaît Laurent Berger,
00:29:49 il est très légitimiste,
00:29:50 donc il pourrait suivre
00:29:51 et acter la décision
00:29:52 du Conseil constitutionnel,
00:29:53 tandis que la CGT pourrait
00:29:55 faire le choix de se radicaliser.
00:29:56 - Avec d'autres modèles d'action
00:29:57 peut-être du côté de la CDT,
00:29:58 le référendum, le partage...
00:30:00 - Absolument, il faut que le Conseil constitutionnel
00:30:02 le valide.
00:30:02 - Mais on verra si une sorte de
00:30:04 premier schisme qui se révèle
00:30:06 au grand jour à ce moment-là.
00:30:07 Regardez ce qui se passe,
00:30:08 on est en train de mettre le feu
00:30:11 à la bâche de la Rotonde,
00:30:13 une de nos équipes
00:30:15 filme ça en direct,
00:30:17 et peut-être que vous pouvez
00:30:18 nous expliquer ce qui s'est passé.
00:30:19 On aperçoit cette fumée déjà
00:30:20 qui s'élève.
00:30:21 - Oui, tout à fait.
00:30:24 Alors, il y a des fumigènes
00:30:25 qui ont été...
00:30:26 Il y a des fumigènes qui ont été lancés
00:30:28 par des...
00:30:29 Il y a des fumigènes...
00:30:31 Il y a...
00:30:34 Il y a des fumigènes qui ont été lancés
00:30:36 par des...
00:30:37 par des éléments radicaux.
00:30:40 Donc là, vous voyez, les pompiers
00:30:41 sont en train d'éteindre ce feu.
00:30:44 Et donc, depuis tout à l'heure,
00:30:45 on voit ces éléments radicaux
00:30:46 en précortège qui lancent
00:30:48 des projectiles
00:30:50 sur les forces de l'ordre,
00:30:52 des bières, des morceaux de verre.
00:30:55 Il y a également aussi
00:30:57 des poubelles qui sont lancées
00:30:59 sur ces forces de l'ordre.
00:31:00 Et puis, on a vu du gaz lacrymogène.
00:31:03 Là, ils sont en train d'éteindre le feu
00:31:05 donc sur le restaurant de la Rotonde.
00:31:07 Et puis, il y a quelques instants,
00:31:09 on a assisté à plusieurs personnes
00:31:12 qui, eh bien, scandaient
00:31:13 "Tout le monde déteste la police".
00:31:15 Et ces personnes qui criaient,
00:31:17 qui scandaient en tout cas ces mots
00:31:19 étaient applaudies par ces éléments radicaux.
00:31:21 - Effectivement, on a vu aussi
00:31:24 quelqu'un tenter d'éteindre le feu
00:31:26 de l'intérieur, évidemment.
00:31:27 - Oui, alors, on n'a pas très bien vu
00:31:28 si c'était des pompiers, effectivement,
00:31:30 qui sont embarqués.
00:31:31 Vous l'avez remarqué tout à l'heure,
00:31:32 effectivement, à chaque manifestation
00:31:36 à l'arrière des Brave M,
00:31:37 c'est-à-dire que les Brave M
00:31:39 servent à emmener des policiers
00:31:41 d'un point A à un point B
00:31:42 pour qu'ensuite le passager descende
00:31:44 et aille s'occuper du maintien de l'ordre.
00:31:46 Et à chaque fois, il y a une moto
00:31:48 sur laquelle est monté un pompier
00:31:49 pour, effectivement, aller éteindre.
00:31:50 Donc, on ne sait pas si ce sont des pompiers,
00:31:53 des forces de l'ordre qui sont intervenus
00:31:55 pour... Vous voyez, voilà,
00:31:56 on voit quelqu'un avec un extincteur,
00:31:58 mais ça a tout l'air d'être des gens
00:31:59 qui travaillent dans la rotonde.
00:32:00 - Des restaurants, en fait.
00:32:01 On a l'impression que ce sont des employés
00:32:02 en effet, qui ont essayé de...
00:32:04 - En tout cas, l'image, d'ores et déjà,
00:32:06 est un peu désastreuse, quoi,
00:32:08 au jeune artistique souverain.
00:32:09 - L'image est désastreuse.
00:32:10 C'est l'objectif auquel voulaient
00:32:13 sûrement atteindre les auteurs de cela.
00:32:16 Rappelons tout de même qu'au-dessus
00:32:17 de la rotonde, c'est un immeuble
00:32:18 d'habitation avec des familles
00:32:19 qui habitent dedans.
00:32:21 Et en voyant de telles images,
00:32:22 je ne peux pas ne pas penser
00:32:23 au drame qu'on a frôlé
00:32:25 durant l'une des manifs
00:32:26 de Gilets jaunes,
00:32:28 Avenue Franklin, où une banque
00:32:29 a été incendie avec une femme seule
00:32:31 bloquée dans l'immeuble
00:32:32 avec son bébé dans les bras
00:32:33 et elle faisait des mouvements
00:32:34 à la fenêtre pour dire
00:32:35 aux manifestants d'arrêter.
00:32:37 Je ne peux pas ne pas penser
00:32:38 à ces images en voyant cela,
00:32:40 sachant qu'il y a des gens
00:32:41 qui habitent au-dessus de nous.
00:32:41 - Et y compris il y a quelques semaines,
00:32:42 quand il y a eu ces cortèges sauvages
00:32:43 dans les rues de Paris le soir,
00:32:45 dans le deuxième et le troisième
00:32:46 arrondissement parisien,
00:32:47 il y a eu effectivement
00:32:48 des départs de feux de vent,
00:32:49 des portes d'immeubles...
00:32:49 - Des portes d'immeubles qui déchaient
00:32:50 les façades des immeubles.
00:32:51 - Qui ont été éteints.
00:32:52 - Évacués par des policiers hors service.
00:32:53 - Absolument.
00:32:55 Pascal Bittopanelli, là,
00:32:56 on est quand même en train de basculer
00:32:58 dans quelque chose d'un peu plus...
00:32:59 C'est toujours impressionnant
00:33:00 d'un point de vue de l'image,
00:33:05 même si pour l'instant,
00:33:06 il n'y a pas d'échauffourée directe
00:33:07 et d'interpellations ciblées
00:33:10 comme on a pu en voir.
00:33:11 Mais là, on sent bien que les policiers,
00:33:13 ils restent retranchés en tout cas.
00:33:14 Ils tiennent ce carrefour.
00:33:16 - Pour les pompiers qui reviennent.
00:33:17 - Mais voilà, rien ne se passe
00:33:18 hormis l'intervention des pompiers
00:33:19 pour absolument circonscrire ce feu
00:33:21 avant que ça ne fasse trop de dégâts.
00:33:23 - Complètement.
00:33:24 Encore une image catastrophique.
00:33:26 C'est très difficile pour les forces de l'ordre
00:33:28 qui sont en statique piéton, bien sûr,
00:33:29 d'intervenir sur l'ensemble des projectiles.
00:33:33 Donc, ces commerçants,
00:33:34 quand ils sanctuarisent sur de tels établissements,
00:33:36 ils laissent quand même du personnel de sécurité,
00:33:39 de la sécurité privée
00:33:40 et des gens qui peuvent intervenir sur incendie.
00:33:42 Ce qu'essaye ce monsieur,
00:33:43 ce qui vient d'être dit est très juste.
00:33:45 En toute étape cause,
00:33:47 un maintien de l'ordre récurrent,
00:33:48 une situation de crise récurrente
00:33:51 donne une très mauvaise résonance
00:33:54 tant sur l'image de la France
00:33:56 que sur l'image des forces de l'ordre.
00:33:57 C'est le chaos, c'est la fumée,
00:33:59 c'est les impacts, c'est les bris de vitrine,
00:34:01 c'est le gaz lacrymogène,
00:34:02 c'est de la violence.
00:34:03 La violence appelle la violence
00:34:05 et très franchement,
00:34:06 sur l'image qui ressort, c'est catastrophique.
00:34:08 - Et on imagine que c'est peut-être un cocktail molotov
00:34:12 qui a été lancé et qui a mis...
00:34:14 - Récemment, on les a vus en fait
00:34:15 et qui commençaient à envoyer des bouteilles très tôt,
00:34:18 quand les premiers projectiles ont été envoyés
00:34:20 sur les forces de l'ordre et sur la Rotonde
00:34:22 et effectivement, ils visaient dès le départ le haut vent.
00:34:25 Et effectivement, on a vu une bouteille en verre
00:34:26 et c'est vraisemblablement ça qui a enflammé le haut vent.
00:34:29 - Avec toutes les conséquences désastreuses que ça peut avoir
00:34:31 et donc la responsabilité portée par ces ultra
00:34:33 qui ne réfléchissent pas.
00:34:35 - Qui sont irresponsables.
00:34:36 - Qui sont responsables de ce qui se passe aussi
00:34:38 pour ces riverains.
00:34:39 - Mais ils ne souhaitent que ces images, ces gens-là.
00:34:40 Ils n'attendent que ça.
00:34:42 Leur volonté, c'est effectivement de donner l'impression
00:34:44 qu'on est dans le chaos avec des forces de l'ordre en difficulté,
00:34:48 donc des magasins, des structures qui incarnent le capitalisme
00:34:54 mis à mal et donc un brouhaha et un chaos total
00:34:59 dans une manifestation qui se veut sociale,
00:35:02 qui se veut légitime, qui se veut calme et pacifiste à l'origine.
00:35:07 Donc ils arrivent et ce sont les perturbateurs professionnels
00:35:11 qui veulent semer le chaos.
00:35:12 Et voilà, ces images sont désastreuses.
00:35:15 Elles vont certainement faire aussi le tour du monde
00:35:17 parce qu'il y a des journalistes internationaux qui sont là,
00:35:21 de tous les pays.
00:35:22 Et voilà l'image que ça renvoie de notre pays,
00:35:25 un pays qui n'est pas stable, un pays qui est en colère,
00:35:28 un pays qui brûle ce qu'il a de plus beau
00:35:31 et qui peut être aussi le plus fier.
00:35:33 C'est-à-dire que ces infrastructures aussi de tourisme
00:35:36 qui font la grandeur et le rayonnement de la France
00:35:40 et de Paris en particulier, ne l'oublions pas.
00:35:42 Donc c'est leur objectif et il est en partie atteint
00:35:46 quand on a ces images désastreuses.
00:35:47 Le boulevard du Montparnasse et la Rotonde, la Coupole,
00:35:50 tous ces lieux qui sont quand même emblématiques,
00:35:52 qui sont certes fréquentés par les touristes
00:35:54 mais qui ont aussi en leur temps été fréquentés
00:35:56 par une certaine bourgeoisie intellectuelle de gauche d'ailleurs,
00:36:01 dans les années 50-60.
00:36:03 Il faut rappeler aussi ce que c'est que ce symbole Jonathan Sixo.
00:36:05 Ce n'est peut-être pas le hasard non plus
00:36:07 si on frappe là à chaque fois, au-delà même d'Emmanuel Macron.
00:36:11 Ce n'est pas un hasard.
00:36:13 Concernant la Rotonde, c'est vraiment lié à la personne du chef de l'État.
00:36:17 Le boulevard lui-même a plein d'autres lieux emblématiques.
00:36:23 Si c'est la Rotonde qui est visée, c'est à cause de son histoire
00:36:27 qui est liée avec le chef de l'État.
00:36:29 Si vous voulez un brin d'historique de Montparnasse,
00:36:31 je peux vous le faire en quelques secondes.
00:36:32 Allez-y, c'est bon, je me tournais vers vous d'ailleurs.
00:36:33 Avant d'être un quartier bourgeois de gauche,
00:36:39 gauche caviar, etc., comme vous le soulignez,
00:36:41 ça a été un quartier de peintres pauvres.
00:36:44 C'est toute l'école de Paris, etc., au début du siècle.
00:36:48 C'est au tournant du siècle dernier.
00:36:49 Toute une immigration, notamment juive et d'Europe de l'Est,
00:36:52 qui fuit la guerre, les pogroms, etc.
00:36:55 Et ça va faire le gros de tout ce qu'on appelle l'école de Paris.
00:36:59 Ce sont les sculpteurs, ce sont les peintres, etc.
00:37:02 Et qui se retrouvaient à l'époque à la Rotonde,
00:37:03 qui était, pourquoi à la Rotonde ?
00:37:05 Parce que c'était le moins cher et le plus miteux
00:37:07 des cafés de Montparnasse d'ailleurs.
00:37:08 - Ça a bien changé.
00:37:09 - C'est amusant de voir comment les choses évoluent.
00:37:11 Idem pour la Coupole qui est juste en face, etc.
00:37:14 Le quartier n'était pas aussi propret qu'il peut l'être
00:37:16 quand il n'est pas saccagé par de tels destructeurs.
00:37:20 Et ça a été vraiment un quartier de bohème
00:37:23 avant d'être un quartier de bourgeois bohème.
00:37:25 - Merci beaucoup.
00:37:26 Vous voyez, je savais que vous aviez une fibre historique.
00:37:30 On va retourner dans le cortège.
00:37:32 Sur les images que vous apercevez, on a la sensation,
00:37:35 et je crois que vous allez nous le confirmer,
00:37:37 sur le terrain, que le feu a pu être éteint,
00:37:40 maîtrisé assez rapidement quand même.
00:37:42 - Oui Nelly, le feu a été circonscrit assez rapidement.
00:37:47 Dans un premier temps, ce sont des personnels
00:37:49 du restaurant La Rotonde qui ont pris un extincteur
00:37:51 ou même des seaux d'eau pour envoyer sur cette bâche
00:37:54 qui commençait à prendre feu.
00:37:55 Et puis ce sont les pompiers qui sont arrivés,
00:37:57 évidemment pour que les pompiers puissent intervenir
00:38:00 dans un moment de tension comme celui-ci.
00:38:02 Il faut que les forces de l'ordre se mettent en place.
00:38:04 Et souvent à ce moment-là,
00:38:05 qu'elles essuient de nouveaux jets de projectiles.
00:38:07 Finalement, plusieurs pompiers ont pu atteindre le restaurant.
00:38:10 Il y en a certains qui sont même rentrés à l'intérieur
00:38:12 et qui ont fini par éteindre le feu avec des extincteurs
00:38:15 depuis la fenêtre.
00:38:16 Alors évidemment, vous le disiez,
00:38:17 cet établissement, il est très symbolique,
00:38:20 il est toujours visé d'ailleurs en ce moment par les Black Blocs
00:38:22 qui envoient toujours continuellement des projectiles,
00:38:25 particulièrement des morceaux de routes,
00:38:26 des morceaux de pavés qu'ils arrachent du trottoir.
00:38:30 En ce moment, il y a toujours une présence policière
00:38:32 évidemment extrêmement forte à certains endroits.
00:38:34 Le cortège qui est pour l'instant globalement à l'arrêt
00:38:38 et tout se concentre ici dans ce carrefour.
00:38:41 Et pour quand même la petite histoire,
00:38:42 c'est que tout à l'heure, avant qu'on s'élance,
00:38:44 on parlait avec les manifestants qui nous disaient "je prie",
00:38:46 ils nous disaient, je les cite,
00:38:47 "je prie pour qu'il n'y ait pas de violence,
00:38:49 pour qu'on soit vraiment enfin entendus par le gouvernement".
00:38:53 Mais malheureusement, on voit qu'après une heure et demie
00:38:55 à environ deux manifestations ici à Paris,
00:38:57 ce vœu n'a pas été exaucé.
00:38:59 C'est évidemment ce que redoutaient les forces de l'ordre
00:39:01 qui craignaient entre 500 et 1000 éléments radicaux
00:39:03 dans ce cortège parisien.
00:39:04 Et là, on peut vous parler de plusieurs centaines de personnes
00:39:08 entièrement vêtues de noir
00:39:09 qui ont constitué ici un Black Bloc sur le boulevard Montparnasse.
00:39:12 C'est un regret tabé.
00:39:14 Et on n'a pas besoin de zoomer d'ailleurs pour apercevoir
00:39:16 ces débris de projectiles qui jonchent littéralement le sol
00:39:20 et qui ont atterri au pied des forces de l'ordre.
00:39:22 Ça fait comme une sorte de rideau qui était bloqué
00:39:25 juste par leur simple présence et par leurs uniformes.
00:39:31 Et vous allez m'aider ?
00:39:33 J'ai déjà perdu le mot, j'ai un trou là.
00:39:35 Merci beaucoup, l'ordre bouclier.
00:39:37 Sandra, est-ce qu'on a une idée quand même du nombre d'interpellations
00:39:40 qui ont eu lieu d'ores et déjà ?
00:39:41 Alors, pas sur les interpellations qui ont eu lieu
00:39:44 depuis le début de la manifestation.
00:39:45 En revanche, on a le nombre d'interpellations
00:39:47 menées dans les contrôles en amont.
00:39:48 Vous savez que ce sont les contrôles menés dans les gares,
00:39:51 sur les routes qui mènent au trajet de la manifestation
00:39:53 pour voir s'il y a des gens qui ont des armes par destination sur eux.
00:39:57 Et donc à 15h, on était à 1330 contrôles en amont
00:40:00 et 8 interpellations.
00:40:01 C'est pas mal, déjà.
00:40:02 C'est pas mal, il faut attendre de voir le nombre d'interpellations
00:40:06 qu'il y aura au terme des violences,
00:40:09 si elles continuent, si elles se poursuivent.
00:40:11 Parce que le nombre de contrôles,
00:40:12 je crois que c'est une idée de Sandra,
00:40:13 est proportionnel aussi au nombre de manifestants.
00:40:15 Il y en avait eu 4000, il me semble-t-il,
00:40:17 il y a deux grandes manifestations de cela,
00:40:19 mais il y avait peut-être plus de monde dans la rue aussi.
00:40:20 Oui, oui, c'était peut-être plus conséquent.
00:40:22 Et toujours cette tentative de mettre le feu,
00:40:24 Pascal Bittopanelli, à des poubelles,
00:40:26 ou à tout ce qui peut tomber dans les mains de ces ultras,
00:40:32 qui veulent absolument que leur action soit visible.
00:40:35 Voilà, la préfecture police a toujours pour rôle de nettoyer,
00:40:41 si j'ose dire, le parcours, et de faire un avis commerçant,
00:40:43 c'est-à-dire la veille de saisir tous les commerçants
00:40:45 qui ont pour choix, déjà en étant informés, de se protéger.
00:40:49 Vous avez vu, beaucoup s'anctuarisent
00:40:52 et disparaissent littéralement sous des panneaux de bois ou métalliques.
00:40:55 Mais c'est très compliqué face à ce volume de radicaux
00:40:59 de pouvoir tout bloquer, vous en doutez,
00:41:01 avec une telle surface, de tels axes de fuite,
00:41:03 de tels axes de pénétration.
00:41:06 Et quand on peut douter que le travail des forces de l'ordre
00:41:09 est des fois difficile et compliqué à mener sur une journée de 15 heures,
00:41:13 il suffit de regarder ce qu'on voit là au pied des CRS
00:41:16 et on peut comprendre parfois certaines montées de tension.
00:41:19 Les Black Blocs ont acquis une certaine expérience
00:41:21 dans le processus même de mise à feu,
00:41:23 parce que là, vous le voyez, il y a eu deux barricades,
00:41:27 deux barrières qui se chevauchent,
00:41:30 et sous lesquelles on a pu, visiblement, installer un feu de fortune,
00:41:34 en tout cas de quoi mettre le feu à ces barrières.
00:41:36 Ce n'est pas donné à tout le monde non plus de savoir faire ça,
00:41:39 Jonathan Sixou.
00:41:40 Ça nécessite une petite maîtrise quand même.
00:41:42 Avec des liquides inflammables, ça se trouve partout.
00:41:45 C'est peut-être comme ça que, effectivement,
00:41:46 ce n'est pas un foyer qui aurait pris naturellement, si je puis dire,
00:41:49 puisque ce sont des barrières de chantier en métal.
00:41:53 Je pourrais peut-être ajouter une remarque quant au maintien de l'ordre,
00:41:55 ou plus exactement au rétablissement de l'ordre.
00:41:57 Je parle sous votre contrôle, Pascal.
00:41:59 On voit, manif après manif, un autre cortège grossir,
00:42:03 c'est celui de ces photographes.
00:42:05 Alors, vous avez des journalistes professionnels qui sont sur le terrain,
00:42:08 mais il y a beaucoup de personnes qui se mettent un brassard presse
00:42:11 ou qui s'écrivent "presse" sur le casque
00:42:13 et qui n'ont rien de journaliste professionnel.
00:42:14 Et ils travaillent pour qui alors ces journalistes ?
00:42:15 Ils travaillent, ils ont des blogs,
00:42:16 ils alimentent les réseaux sociaux de l'ultra gauche, etc.
00:42:21 Ils sont davantage des militants que des journalistes,
00:42:22 dans beaucoup de cas, malheureusement.
00:42:23 Pourquoi malheureusement ?
00:42:24 Parce qu'on voit très souvent qu'ils s'interposent physiquement
00:42:28 entre les forces de l'ordre qu'ils veulent photographier
00:42:31 et immortaliser, prouver une violence policière.
00:42:34 C'est aussi ça le but de leur surreprésentation, me semble-t-il,
00:42:37 dans l'espace public semaine après semaine.
00:42:39 Et les manifestants, encore une fois,
00:42:40 ceux dont on parlait tout à l'heure,
00:42:42 les manifestants pacifiques ou ceux qui pourraient être un peu plus violents
00:42:45 et qui empêchent donc les forces de l'ordre d'intervenir
00:42:47 pour empêcher des violences de se faire.
00:42:50 Et on voit très souvent, et je trouve qu'ils ont un sang-froid assez admirable,
00:42:54 qu'ils font du moins souligner,
00:42:56 aussi bien les CRS que les policiers déployés,
00:42:58 quand ils sont entourés parfois,
00:43:00 les images sont assez spectaculaires dans ce sens-là,
00:43:02 d'une nuée de tintins reporters.
00:43:05 C'est bien que vous le mentionniez,
00:43:06 parce qu'effectivement, c'est un phénomène nouveau,
00:43:09 car ils vous arrêtent bien, et on les voit carrément aussi aux premières loges,
00:43:13 ce qui veut dire qu'ils ne craignent pas le feu,
00:43:16 ils ne craignent pas d'aller au contact,
00:43:18 peut-être même veulent-ils capter le moment où la séquence
00:43:21 qui sera compromettante pour les policiers,
00:43:23 ce sont pour vous des activistes au même titre que les autres ?
00:43:26 – C'est vrai que c'est un point qu'on aborde rarement,
00:43:28 mais je pense qu'autant il est fondamental
00:43:31 que la presse puisse faire son travail et filmer la manifestation,
00:43:35 dans son déroulement, en nous donnant et en nous relatant les détails,
00:43:40 autant il faut aussi prendre en compte le fait,
00:43:42 et je crois que c'est vrai, il faut le dire,
00:43:45 que dans la cohorte de journalistes,
00:43:47 il y a aussi des gens qui ont peut-être pour volonté,
00:43:51 je vais le dire comme ça, alors est-ce de vrais journalistes ou pas,
00:43:55 à faire des images, peut-être qui mettent en défaut la police,
00:43:58 des images dont on ne voit pas la totalité souvent,
00:44:01 vous savez, ces morceaux d'images dont on parle souvent,
00:44:04 on ne dit jamais ce qui s'est passé en amont,
00:44:06 et on ne va pas toujours en aval au bout des choses,
00:44:09 on prend une séquence qui met à défaut et en difficulté les fonctionnaires de police,
00:44:14 et c'est viral après sur le digital, et on parle de violences policières,
00:44:18 or je pense qu'il n'y a pas que des gens sincères avec le brassard de presse,
00:44:23 moi je suis partisan, effectivement que les journalistes puissent suivre ça de près,
00:44:28 c'est très important, c'est fondamental pour la liberté de la presse,
00:44:31 la liberté, la démocratie, ça en fait partie,
00:44:33 après malheureusement je pense que certains entravent un petit peu le travail des forces de l'ordre.
00:44:39 – Tandis que vous le voyez d'ailleurs à Paris sur votre écran ce nombre,
00:44:43 400 000 manifestants à Paris selon la CGT, pour qu'on ait un ordre d'idée,
00:44:48 ils ont revendiqué combien la semaine dernière lors de la 10e mobilisation ?
00:44:52 – Alors la semaine dernière j'avais les chiffres pour le national,
00:44:57 c'était 700 000 manifestants en France,
00:45:00 chiffre donné par le ministère de l'Intérieur
00:45:04 alors que la CGT disait qu'ils étaient plus de 2 millions au national.
00:45:09 – Pascal Bitto Panelli, un mot sur cette avancée maintenant
00:45:13 des troupes de police et de gendarmerie qui sont mélangées sur cette image,
00:45:18 peut-être un commentaire sur ce qui se passe ?
00:45:20 – Voilà, on voit les unités qui sont en train de monter
00:45:24 sous une espèce de forme de vague de refoulement,
00:45:27 avec les unités de la BRAF qui sont en profondeur
00:45:31 et qui se rapprochent sans doute avant interpellation
00:45:35 d'éléments à risque qui ont été repérés.
00:45:38 – Une de nos équipes dans ce cortège parisien est à proximité des forces de l'ordre,
00:45:40 je vous laisse commenter cette image de la remontée
00:45:42 et de ce qui semble être un début d'action de la part des forces de l'ordre.
00:45:46 [Cris de la foule]
00:45:50 – Oui, les forces de l'ordre viennent tout juste d'avancer vers la coupole,
00:45:55 ils sont arrivés dans une rue parallèle, rue Vavin,
00:45:59 pour charger sur les manifestants,
00:46:01 des projectiles sont lancés à leur encontre
00:46:03 de la part de plusieurs groupes radicaux
00:46:05 qui se mélangent à la foule des manifestants plutôt calme au début,
00:46:08 nous avons pu aussi voir des écoliers
00:46:10 parce que c'est l'heure des sorties d'école et de collège plutôt paniquées,
00:46:13 ici les projectiles volent par tous les sens,
00:46:18 la police et les forces de gendarmerie ainsi que des agents de la BRAF-M
00:46:24 sont là pour agir et tenter de repousser les manifestants de la coupole,
00:46:29 mais pour l'instant la tension commence à monter vraiment d'un cran
00:46:32 et commence à prendre l'ensemble du cortège.
00:46:36 [Applaudissements]
00:46:37 – Merci beaucoup Gauthier, vous avez quelques chiffres à nous communiquer ?
00:46:40 – Alors, la CGT dit aujourd'hui 400 000 à Paris,
00:46:42 elle disait 450 000 la semaine dernière et la police disait 90 000,
00:46:47 on attend les chiffres de la police pour la journée d'aujourd'hui,
00:46:49 en fin de journée donc c'est en recul,
00:46:51 il y a 50 000 personnes en moins dans les rues de Paris selon la CGT,
00:46:55 donc l'effet espéré après la réunion hier avec Elisabeth Borne
00:46:59 où l'intersyndicale a tenté de remobiliser
00:47:02 en espérant plus de monde dans la rue aujourd'hui,
00:47:04 notamment dans les rues de la capitale, n'a pas fonctionné.
00:47:07 – On va continuer de commenter ces images de tension dans le cortège,
00:47:10 on l'aperçoit, Pascal Bitto-Panelli, beaucoup de jeunes quand même,
00:47:13 c'est assez frappant quand même là sur cette image,
00:47:17 cette espèce de mélange dont on a du mal à dire qui fait quoi, qui est là,
00:47:24 on a l'impression d'être à un grand carrefour où tout le monde se mélange
00:47:27 mais on ne sait pas trop quels sont les éléments radicaux à vrai dire.
00:47:31 – Oui, tout à fait, c'est bien là la grande difficulté
00:47:35 des forces de l'ordre dans l'interpellation
00:47:37 qui est celle techniquement qu'on appelle la discrimination des publics,
00:47:41 c'est-à-dire surtout quand on a un black block de 300 personnes,
00:47:44 de monter à l'interpellation sans trop de violence
00:47:47 et en interpellant les bonnes personnes sans blesser les autres,
00:47:51 c'est très compliqué pour repartir en profondeur après
00:47:54 et c'est une difficulté du maintien de l'ordre
00:47:56 qui nécessite justement des professionnels de cet exercice.
00:48:00 – Et on imagine qu'ils ont peut-être attendu avant d'intervenir sur le bloc
00:48:04 de pouvoir éteindre le feu de la rotonde et de sécuriser effectivement
00:48:08 les alentours avant de pouvoir s'en prendre au bloc ?
00:48:10 – Oui, oui tout à fait, bon en même temps cet itinéraire-là,
00:48:13 c'est un itinéraire où il y a souvent des violences,
00:48:16 c'est un itinéraire assez sensible et qui techniquement est difficile à travailler.
00:48:20 – Tandis que maintenant ces gendarmes mobiles
00:48:22 sont en train de se positionner en travers du boulevard pour…
00:48:26 – Barrage d'arrêt fixe fermée absolument, pour bloquer sans doute,
00:48:29 scinder le cortège de manière à ce que le cortège pacifique
00:48:34 puisse se détacher de cette zone de cristallisation.
00:48:37 – C'est toujours un moment un petit peu compliqué
00:48:39 parce qu'évidemment Karim, l'objectif on le dit,
00:48:42 semaine après semaine, c'est d'éviter à tout prix la bavure,
00:48:47 l'étudiant blessé, enfin ce serait désastreux aussi en termes…
00:48:50 déjà pour la personne touchée et puis en termes d'images aussi.
00:48:54 – Effectivement la tâche des fonctionnaires de police,
00:48:57 je ne sais pas si on se rend compte comment elle est difficile
00:48:59 dans un contexte je dirais de trouble sur la voie publique
00:49:04 comme on le voit là sur les images,
00:49:06 comment différencier parfois le black bloc violent du manifestant sincère ?
00:49:11 À partir du moment où ces gens, on le sait,
00:49:13 donc changent de vêtements avec une vitesse qui est assez impressionnante,
00:49:18 on le sait, ce sont des professionnels de la guérilla
00:49:20 qui se fondent dans la foule et puis qui s'en extraient
00:49:23 et puis ils y retournent, parfois un fonctionnaire de police
00:49:27 peut avoir identifié un casseur mais une fois qu'il lui met la main dessus
00:49:30 il n'est plus habillé de la même manière et celui-ci va nier,
00:49:33 c'est hyper compliqué, je veux dire on n'est pas souvent indulgents
00:49:36 les forces de l'ordre, on se dit "mais non, il tape du manifestant sincère",
00:49:40 il n'y a aucune raison pour que les fonctionnaires de police
00:49:42 tapent du manifestant sincère et ce n'est pas leur objectif,
00:49:45 qu'on se le dise et qu'on le rappelle avec force et conviction,
00:49:48 je veux dire et souvent on a eu des fonctionnaires de police
00:49:51 qui nous ont dit sur ce plateau, notamment des syndicalistes,
00:49:53 "nous sommes contre la réforme des retraites"
00:49:55 et nous avons des gens lorsqu'ils ne sont pas en service
00:49:57 qui travaillent aussi au maintien de l'ordre aux côtés des syndicats
00:50:00 et quand nous sommes en maintien de l'ordre dans le cadre de notre activité,
00:50:03 on a envie que ça se passe bien, parce que notre objectif
00:50:06 ce n'est pas qu'on parle des casseurs,
00:50:07 c'est qu'on parle des mots d'ordre des manifestants
00:50:09 puisque nous sommes contre cette réforme.
00:50:11 Or là, ils nous pourrissent tous ces black blocs,
00:50:13 on ne parle que des violences, on ne parle plus des mots d'ordre
00:50:16 et ça freine certains de nos compatriotes à aller manifester,
00:50:19 rappelons-le, alors difficultés de pouvoir d'achat,
00:50:22 difficultés et craintes physiques liées à l'insécurité
00:50:25 que les black blocs génèrent dans les manifestations,
00:50:27 c'est insupportable.
00:50:28 Mais pour l'instant ça n'entame pas leur détermination
00:50:30 en tout cas faire reculer le gouvernement sur le texte lui-même,
00:50:34 retour dans le cortège avec des forces de l'ordre
00:50:36 qui maintenant, désormais, ont entrepris de bloquer les rues adjacentes.
00:50:40 Oui tout à fait, depuis quelques minutes,
00:50:46 après avoir été positionnés pendant un long moment
00:50:48 au niveau de la rotonde, les forces de l'ordre
00:50:51 encadrent les rues adjacentes, les rues parallèles
00:50:54 pour que les manifestants, en tout cas les éléments radicaux
00:50:58 ne se dispersent pas dans les rues adjacentes.
00:51:02 Et puis depuis tout à l'heure, on voit ces images de forces de l'ordre
00:51:04 qui reculent face aux éléments radicaux.
00:51:08 On entend certains dire, ordonner aux autres éléments
00:51:12 de les pourchasser, de les suivre, de leur faire la peau.
00:51:15 Voilà, c'est ce qu'on entend depuis tout à l'heure.
00:51:18 Donc des images de cette manifestation,
00:51:21 ce pré-cortège que nous observons depuis une vingtaine de minutes.
00:51:25 Il faut aussi dire, Jonathan Cixous,
00:51:27 qu'il y a peut-être des gens qui ne réalisent pas aussi
00:51:30 qu'ils courent un grand danger aussi,
00:51:32 en allant peut-être trop près de ces éléments.
00:51:35 Je viens de voir ce qui semblait être des collégiens
00:51:36 sur ces images qui ont semblé utiles.
00:51:38 Absolument rien à faire là.
00:51:39 On parlait de sortie d'école tout à l'heure.
00:51:41 Là aussi, c'est un danger à considérer.
00:51:44 Oui, mais ensuite, si on prend le cas des écoles spécifiquement,
00:51:48 il en va de la responsabilité des chefs d'établissement
00:51:51 de laisser les portes closes.
00:51:53 Parce qu'en plus aujourd'hui, pour beaucoup de parents,
00:51:55 c'était très bien parce qu'il n'y avait pas autant de mobilisation
00:51:58 de grévistes que les précédentes semaines.
00:52:01 Donc il y avait pas mal de parents qui étaient très contents
00:52:03 de pouvoir envoyer leurs enfants à l'école aujourd'hui.
00:52:05 Si là, dans ce quartier qui compte beaucoup d'écoles, de collèges, etc.,
00:52:10 on ne recevait pas ces élèves,
00:52:13 alors que même les profs ne faisaient pas grève,
00:52:15 ça aurait été plutôt embêtant.
00:52:18 Votre remarque est très juste.
00:52:19 On a vu également à l'image tout à l'heure
00:52:21 quelqu'un qui défilait dans une chaise roulante.
00:52:24 On ne peut pas non plus...
00:52:26 Chacun doit faire en sorte de ne pas se mettre en danger non plus.
00:52:29 Chacun doit être prudent,
00:52:30 mais allez savoir comment rester prudent
00:52:32 quand vous avez des jets qui peuvent faire plusieurs mètres de distance.
00:52:36 Je voulais simplement souligner que là,
00:52:38 le précortège prenait la direction d'enfer Rochereau.
00:52:42 La particularité, en fait, c'est où le manifestant classique se place.
00:52:47 S'il se place derrière la tête syndicale,
00:52:49 c'est le cortège classique.
00:52:51 Ceux qui vont dans le précortège, donc devant,
00:52:54 savent que c'est là qu'en général sont commises les violences
00:52:58 puisque c'est là que les ultras tentent de se fondre
00:53:02 dans ce mini cortège qui est vraiment devant la manif d'accusation classique
00:53:07 et où ils parisent sur la présence de plusieurs milliers de personnes
00:53:10 qui ne sont pas des manifestants classiques,
00:53:13 qui ne sont pas des casseurs non plus,
00:53:14 mais qui vont rester effectivement sur la zone
00:53:17 et gêner, pas forcément volontairement,
00:53:20 l'intervention des forces de l'ordre,
00:53:21 mais ils sont dans le secteur.
00:53:23 Ça va créer une sorte de nébuleuse, une magma propice.
00:53:25 C'est compliqué effectivement d'intervenir dans cette espèce de magma.
00:53:29 Et effectivement, moi, une science policière récemment me disait,
00:53:32 en général, quand on va dans le précortège,
00:53:35 on sait ce à quoi on risque d'assister.
00:53:38 Mais là, dans le cadre peut-être de ces quelques écoliers ou collégiens
00:53:40 qui passent par là parce que c'est sur leur trajet,
00:53:43 voilà, c'est peut-être aussi un peu de curiosité mal placée,
00:53:48 un manque de conseils, enfin, un peu d'inconséquence aussi.
00:53:51 Il faut le dire un peu, ça arrive.
00:53:52 Il faut appeler tout le monde à sa responsabilité,
00:53:54 à la responsabilité, puis à son bon sens, dirais-je.
00:53:57 Quand vous voyez qu'il y a des explosions, des fumigènes, etc.
00:54:01 Ce n'est pas très naturel que d'y aller,
00:54:03 surtout si vous êtes une personne...
00:54:04 - Et eux ne connaissent pas les codes qu'expliquait précisément
00:54:07 Sandra sur le cortège lui-même.
00:54:08 - Oui.
00:54:09 - Il ne faut pas le nier, il y a des gens influençables.
00:54:11 - Sandra, pardon, Gauthier, vous vouliez rajouter quelque chose ?
00:54:14 - Non mais les gens influençables,
00:54:16 la France Insoumise a essayé d'influencer les jeunes.
00:54:18 Ils ont essayé de les faire rentrer dans le mouvement.
00:54:20 Ils ont échoué dans un premier temps.
00:54:22 On a cru que ça prenait dans un second temps.
00:54:24 Et en fait, on a vu que la mobilisation des jeunes était limitée
00:54:27 et très loin du score du CPE.
00:54:30 Cet exemple que prend sans cesse la NUPES,
00:54:32 Contrat Premier Embauche,
00:54:33 où Dominique de Villepin et Jacques Chirac ont reculé
00:54:36 pour essayer de faire un parallèle
00:54:37 et pour essayer que le gouvernement recule,
00:54:38 puisqu'en plus, on est au même moment.
00:54:40 C'est-à-dire que la loi a été votée, mais pas promulguée.
00:54:41 C'est pile à ce moment-là que Dominique de Villepin
00:54:43 et Jacques Chirac avaient reculé.
00:54:45 Et ces violences, le carré me le disait tout à l'heure,
00:54:47 c'est ça qui pousse de nombreux manifestants tranquilles, pacifiques
00:54:51 à rester chez eux et à ne pas descendre dans la rue.
00:54:53 Et ce qui vide en partie aussi, évidemment, les cortèges.
00:54:55 Et ce cortège, vous le voyez, le titre le dit bien,
00:55:00 ce sera confirmé par notre équipe sur le terrain.
00:55:02 Il est désormais au ralenti depuis, allez, environ une vingtaine de minutes.
00:55:05 Oui, tout à fait.
00:55:10 On est lié, évidemment, avec cette séquence au niveau de la rotonde.
00:55:13 Eh bien, le cortège a pris du retard.
00:55:16 Alors là, vous le voyez, les forces de l'ordre font un mur
00:55:20 pour éviter que les éléments radicaux ne retournent en arrière
00:55:24 pour viser des banques ou la rotonde, comme ils l'ont fait tout à l'heure.
00:55:28 Alors, depuis tout à l'heure, on a ces forces de l'ordre qui avancent,
00:55:31 puis qui observent que certains reculs,
00:55:34 font des retours sur les lieux pour échapper aux forces de l'ordre.
00:55:40 Donc voilà, depuis tout à l'heure, c'est ce qui se passe.
00:55:43 Et puis, on a aussi, eh bien, comme vous le voyez,
00:55:45 des dégradations du matériel urbain,
00:55:48 comme vous le voyez sur nos images.
00:55:50 Merci beaucoup, Pascal Vitopani.
00:55:51 Sur la droite de l'écran, on aperçoit vraiment une proximité physique,
00:55:55 maintenant, entre certains manifestants,
00:55:57 qui semblent être là, pour le coup,
00:55:59 le fameux cortège auquel vous faisiez référence,
00:56:02 ça, c'est la tête de cortège, semble-t-il, syndicale.
00:56:05 Et les policiers qui, là, ne sont pas, pour le coup,
00:56:08 à l'affrontement ou en position de répliquer,
00:56:10 mais qui s'assurent, justement, de la bonne progression
00:56:14 de ce vrai cortège, si j'ose dire.
00:56:16 Absolument, dans cet espace public augmenté et en mouvement
00:56:22 qu'est celui de ce type de manifestation,
00:56:24 c'est très compliqué pour les forces de l'ordre
00:56:27 d'arriver à contrôler et à gérer,
00:56:29 et surtout, à pouvoir gérer en même temps des manifestations,
00:56:32 une pacifique et une tête de cortège
00:56:35 avec une nébuleuse de radicaux.
00:56:36 Il faut, en même temps, veiller à ce qui est toujours
00:56:40 cette dynamique de mouvement de la manifestation.
00:56:43 Et c'est ce qu'on est en train de voir en ce moment.
00:56:46 On a des éléments qui sont en train d'essayer de faire avancer
00:56:49 pour que le cortège puisse prendre de la longueur
00:56:51 et qu'on puisse le séparer des points de tension.
00:56:55 Vous parliez des vrais manifestants tout à l'heure, Jonathan, Karim.
00:56:57 Là, ça y est, enfin, on les entend scander leur slogan.
00:57:00 Ça nous donnera peut-être aussi l'occasion de reparler
00:57:03 de ce qui s'est joué hier à Matignon,
00:57:05 parce que c'est vrai que les images nous ont un peu poussé
00:57:07 à faire un commentaire instantané.
00:57:09 Mais c'est important aussi de revenir à ce qui est en jeu réellement,
00:57:12 y compris au-delà du 14 avril.
00:57:14 C'est fondamental, Nelly, parce qu'il y a quand même
00:57:17 des millions de nos compatriotes qui défilent
00:57:19 depuis ces trois derniers mois.
00:57:22 Il faut qu'on revienne à l'essentiel.
00:57:25 L'essentiel, c'est les mots d'ordre, c'est leur inquiétude sociale,
00:57:28 c'est leur colère face à la posture,
00:57:32 droit dans ses bottes, du gouvernement
00:57:34 et de la Première ministre en particulier.
00:57:37 Et il faut les entendre.
00:57:39 Il faut qu'ils puissent exhorter cette colère-là
00:57:42 par la manifestation, autorisée, pacifiste,
00:57:46 sans confrontation avec les forces de l'ordre.
00:57:48 D'ailleurs, on a souvent dit autour de cette table
00:57:51 et dans toutes les émissions de CNews
00:57:53 que la parole venant des cortèges des manifestants
00:57:57 était bien souvent beaucoup plus structurée
00:57:59 que celle qu'on a entendue lors des débats à l'Assemblée nationale,
00:58:01 où on avait entendu qu'il y avait une vective et une chute.
00:58:04 Quand vous tendez le micro aux Françaises et aux Français
00:58:07 dans les manifestations, ils vous expliquent
00:58:09 leur inquiétude sur les carrières longues,
00:58:12 leur inquiétude pour les femmes sur leur situation,
00:58:14 l'inquiétude pour la fin de parcours procès pour les seniors,
00:58:18 les inquiétudes des petites retraites,
00:58:21 les métiers, la pénibilité, les métiers difficiles.
00:58:25 Tous ces sujets, finalement, ils n'ont émergé que de la rue
00:58:28 et pas assez, pas suffisamment,
00:58:30 au sein des émissions du Cassement national et du Sénat,
00:58:33 où les débats ont été écourtés, ont été chahutés.
00:58:37 Et finalement, ce débat, on l'aura quasiment volé aux Français.
00:58:41 Donc c'est bien de le retendre dans le micro,
00:58:44 de mettre un peu les black box et les violences de côté
00:58:46 pour revenir à l'essentiel.
00:58:47 Gauthier, ça nous donne l'occasion aussi de reparler
00:58:50 de cette attaque syndicale qui est ressortie une nuit de matinon,
00:58:53 qui n'est pas, dirons les commentateurs,
00:58:55 tombée dans le piège de l'exécutif,
00:58:57 avec une Elisabeth Borne encore fragilisée à la sortie.
00:59:00 Bien sûr. C'est à se demander pourquoi elle les a reçues,
00:59:03 Elisabeth Borne.
00:59:04 Nicolas Sarkozy, dans les colonnes du JDDF, avait dit
00:59:06 « il ne faut pas négocier quand on n'a rien à dire ».
00:59:08 C'est-à-dire qu'il ne faut pas, si on fait le choix de les recevoir
00:59:10 et qu'on n'a rien à leur donner, on paraît faible.
00:59:12 Et Elisabeth Borne repart de là en paraissant encore plus faible
00:59:15 qu'elle ne l'était avant cette réunion.
00:59:17 Alors pourquoi elle les a reçues ?
00:59:19 Très vraisemblablement forcées par Emmanuel Macron.
00:59:21 C'est Emmanuel Macron qui décide si la Première ministre
00:59:23 reçoit ou non les syndicats.
00:59:25 Donc le président, il est en train de faire de sa Première ministre
00:59:27 un fusible. Il lui a confié deux missions impossibles.
00:59:29 Élargir la majorité. Avec qui ?
00:59:31 On a vu qu'avec les Républicains, ça ne marchait pas.
00:59:33 Ils ne sont pas fiables, ils sont trop divisés.
00:59:36 Et seconde mission impossible, discuter avec les syndicats
00:59:39 en n'ayant strictement rien à leur proposer puisqu'ils sont inflexibles
00:59:42 sur les 64 ans et que le gouvernement ne veut pas retirer sa mesure d'âge.
00:59:46 Donc on verra après la décision du Conseil constitutionnel
00:59:48 puisque c'est là aussi l'échéance d'Elisabeth Borne.
00:59:50 Elle avait deux semaines pour élargir cette majorité
00:59:53 et le 14 avril, si j'ose dire, le président ramasse la copie.
00:59:56 Donc on verra combien il lui met.
00:59:57 Et s'il déclenche le fusible et qu'Elisabeth Borne
01:00:00 est virée quelque part de Matignon par le président.
01:00:05 Et alors sur l'intersyndical, vous avez vu que Laurent Berger
01:00:07 a parlé de crise démocratique hier à plusieurs reprises.
01:00:10 Il l'a redit encore aujourd'hui dans le cortège.
01:00:13 Et Emmanuel Macron lui a répondu depuis la Chine.
01:00:15 Parce que comme à chaque fois, quand il y a une journée de mobilisation,
01:00:18 le président de la République est à l'international,
01:00:20 ça c'est depuis le départ, c'est son agenda qui veut ça,
01:00:22 mais c'est quand même comme ça que ça tombe à chaque fois.
01:00:24 Et il lui a donc répondu une nouvelle fois
01:00:27 que Laurent Berger n'avait pas fait de proposition à travers ses conseillers.
01:00:30 Ce qui est faux puisque Laurent Berger était favorable
01:00:32 à la retraite à points sous Édouard Philippe.
01:00:34 Et il s'est énervé hier soir, Laurent Berger, à la télévision.
01:00:36 Il a dit "on m'a dit ça deux fois, on me le dira pas trois fois".
01:00:39 De cette manière-là, comme je vous le dis.
01:00:40 Donc pour que Laurent Berger, plutôt réformiste, sorte de ses gonds,
01:00:43 vraiment c'est qu'on est à un point de non-retour
01:00:45 entre la CFDT et le gouvernement,
01:00:48 et même entre Laurent Berger et Emmanuel Macron.
01:00:51 - On va continuer de parler de tout ça et de ces petites phrases à distance
01:00:54 et d'Emmanuel Macron qui suit tout ça comme le lait sur le feu,
01:00:57 bien évidemment, quoi qu'on...
01:00:59 - Entre deux réunions avec Xi Jinping.
01:01:00 - Entre deux réunions avec Xi, c'est peu dire.
01:01:02 Mais j'aimerais quand même qu'on aille dans le cortège
01:01:04 parce que nos équipes nous attendent à chaque fois
01:01:05 pour commenter en direct ce qui se passe.
01:01:07 L'une d'entre elles d'ailleurs a rencontré ce cortège de manifestants
01:01:11 dont on parlait des slogans et des revendications tout à l'heure.
01:01:14 Et eux, ils y croient encore ? Dites-nous.
01:01:16 - Au sein du cortège, oui, au-delà des heures et des tensions
01:01:27 au début du cortège,
01:01:28 la suite des manifestants continue à avancer vers la place d'Italie.
01:01:34 Et parmi les revendications, toujours l'âge de la retraite,
01:01:38 mais également les dernières déclarations de Gérald Darmanin
01:01:42 ou encore les actions à Sainte-Sauline.
01:01:44 Nous avons pu voir des tags "Sainte-Sauline,
01:01:46 on ne pardonnera pas", "le coup de matraque de trop".
01:01:49 Vraiment, il y a cet acharnement sur Gérald Darmanin,
01:01:52 Elisabeth Borne et Emmanuel Macron sur les pancartes des manifestants.
01:01:56 S'ajoutent à cela les revendications pour les carrières âgées
01:02:00 ou encore pour la position de la femme sur sa retraite.
01:02:04 - Alors concernant la suite de la manifestation,
01:02:06 nous sommes au milieu du cortège et c'est plutôt calme.
01:02:10 Les familles, les étudiants, les manifestants,
01:02:13 les néo-manifestants sont toujours là.
01:02:15 Ils s'inquiètent un petit peu des violences
01:02:17 qui sont au début du cortège.
01:02:20 Mais pour l'instant, la déambulation a repris.
01:02:23 - Merci beaucoup.
01:02:25 J'aimerais qu'on reste sur cette idée de la réponse du berger.
01:02:29 - Je fais des blagues sans manquer.
01:02:33 Du berger à la berger.
01:02:35 En tout cas, de Macron à Laurent Berger,
01:02:38 pour être plus précis.
01:02:40 Il lui dit, même Jonathan Sixsou à distance,
01:02:43 "ce que vous dites, ça fait monter",
01:02:44 donc à propos de la grave crise démocratique,
01:02:46 "ça fait monter les extrêmes, les mots ont un sens".
01:02:49 Il fait reporter sur lui la responsabilité
01:02:51 de ce qui pourrait se dérouler dans les rues.
01:02:53 Juste un commentaire et puis on reviendra à l'analyse.
01:02:55 - C'est au-delà de la maladresse et ça ressemble un peu à...
01:02:59 Vous savez, une sorte d'énergie du désespoir.
01:03:01 Il n'a rien à proposer d'autre.
01:03:03 Il n'a rien, comme vraisemblablement,
01:03:05 il n'y a pas d'autres stratégies même à développer
01:03:08 et à mettre sur la table.
01:03:10 Et donc, il joue la crispation.
01:03:12 Évidemment que ce n'est pas la CFTC,
01:03:18 la CFDT, pardon, ou d'autres syndicats
01:03:21 qui vont faire monter les extrêmes.
01:03:23 Non, ce n'est pas ça.
01:03:24 Et je vous rappelle qu'Emmanuel Macron avait dit
01:03:27 au cours de son premier mandat qu'il serait jugé
01:03:30 par rapport à la montée du Front National,
01:03:32 du Rassemblement National et que c'était ça le curseur,
01:03:36 la baisse de l'FN.
01:03:37 Et on a vu le résultat de Marine Le Pen au second tour
01:03:40 des deux élections auxquelles Emmanuel Macron s'est présenté.
01:03:44 Son bilan en la matière est donc mauvais.
01:03:45 - Oui, parce qu'il y a toute une série de sondages
01:03:47 qui viennent de paraître et qui montrent
01:03:49 que si le second tour était rejoué
01:03:51 entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen,
01:03:52 Marine Le Pen l'emporterait largement au-delà de la marche.
01:03:54 - Un sondage qui se fait par ailleurs critiquer.
01:03:56 - Oui, il y a eu un sondage, si vous voulez.
01:03:58 Et on voit aussi que Marine Le Pen serait en tête au premier tour
01:04:02 à chaque fois, selon l'IFOP.
01:04:04 Et c'est vrai que c'est un peu fort de café
01:04:05 de faire porter cette responsabilité-là à Laurent Berger,
01:04:08 alors que je rappelle que le soir du second tour,
01:04:10 Emmanuel Macron dit "ce vote m'oblige",
01:04:12 parce qu'il sait qu'on a voté pour lui,
01:04:14 que de nombreux Français ont voté pour lui,
01:04:16 pour faire barrage à Marine Le Pen.
01:04:18 Et il n'a pas amendé sa politique et cette mesure des 64 ans.
01:04:21 - Et c'est sorti, ces petites phrases à répétition
01:04:23 montrent aussi à quel point le chef de l'État n'est pas politique.
01:04:26 Souvenez-vous de sa dernière intervention télé,
01:04:28 il a appelé les Français à se rassembler,
01:04:29 les Français à la cohésion, etc.
01:04:32 Mais aucun terme qu'il a prononcé
01:04:34 pouvait mener à une cohésion, à un rassemblement ou quoi que ce soit.
01:04:37 - Mais pire encore, il dit depuis la Chine,
01:04:39 les gens ne m'ont pas élu pour un programme de retraite à 60 ans,
01:04:41 sinon il ne fallait pas m'élire.
01:04:42 - Il n'a pas tort.
01:04:44 - On voit qu'il est droit dans ses votes, Karim Zeribi.
01:04:47 Il relativise la colère, il dit "le taux de grévistes est bas,
01:04:50 le pays n'est pas à l'arrêt".
01:04:52 - Je ne sais pas ce que cherche le président de la République.
01:04:55 - Là, parfois, il est assez déroutant dans ses sorties
01:04:59 qui tendent d'un côté à faire monter
01:05:01 Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen,
01:05:03 les deux extrêmes sur les chiquiers politiques.
01:05:05 C'est sa politique, ce sont ses postures,
01:05:08 sa manière de gouverner qui les fait monter
01:05:10 parce que la colère est là dans le pays
01:05:12 et en fonction de la sensibilité des Français,
01:05:14 certaines de leur colère vont se réfugier du côté de Mélenchon,
01:05:17 d'autres du côté de Marine Le Pen.
01:05:19 Et de l'autre côté, il a redonné vie au cours intermédiaire,
01:05:22 qu'il avait largement bafoué au cours de son premier quinquennat
01:05:26 et dont il n'a pas vraiment tenu compte pour cette réforme des retraites.
01:05:29 On voit bien que Laurent Berger tient véritablement à cet intersyndical.
01:05:34 C'est le leader aujourd'hui de l'intersyndical,
01:05:36 et un leader qui semble assumé par les autres partenaires.
01:05:40 Mais Laurent Berger, il ne lâchera pas l'intersyndical comme ça.
01:05:42 Il l'a dit tout à l'heure au départ du cortège,
01:05:44 lorsqu'un micro lui a été tendu,
01:05:46 il a dit "même après la réforme des retraites,
01:05:48 sur d'autres sujets, il faudra qu'on fasse vivre cet intersyndical".
01:05:52 Parce qu'il a conscience que la force aujourd'hui
01:05:54 pour les travailleurs, pour les Français mécontents,
01:05:56 elle passe par l'intersyndical et pas par un jeu perso des syndicats.
01:06:01 Mais Emmanuel Macron, qui crée un intersyndical solide,
01:06:04 qui fait monter les extrêmes,
01:06:05 que cherche-t-il le président de la République ?
01:06:07 Que cherche-t-il avec une abstention qui est croissante
01:06:10 dans le pays, élection après élection ?
01:06:12 Donc très franchement, le bilan démocratique,
01:06:15 au sens noble du terme du président de la République,
01:06:17 il n'est pas fameux.
01:06:18 – On parle du risque ou on en parle après ?
01:06:20 – Non mais juste un mot pour dire que c'est parce que
01:06:22 Laurent Berger est à la tête aujourd'hui de l'intersyndical,
01:06:24 c'est lui, selon le narratif de l'intersyndical,
01:06:27 qui a pris la décision de partir hier.
01:06:29 Philippe Martinez n'est plus là,
01:06:30 c'est justement parce que c'est le leader de cet intersyndical
01:06:32 qu'il est la cible de toutes les critiques
01:06:34 de l'entourage du président de la République aujourd'hui
01:06:36 et qu'on essaye de lui faire porter le chapeau
01:06:37 sur la montée de Jean-Luc Mélenchon et de Marine Le Pen.
01:06:40 – Bon, la suite, il y a déjà a priori le 13 avril,
01:06:45 juste avant, histoire de se remobiliser
01:06:48 avant la décision du conseil, le 1er mai,
01:06:50 bon, quand on parle des syndicats, ça paraît être une évidence
01:06:54 et ça aura encore plus de symboles et de saveurs,
01:06:57 sans doute, cette année pour eux.
01:06:58 Et au-delà, il y a ce RIP dont on ne sait pas encore
01:07:01 s'il sera recevable, mais si il est validé par le Conseil constitutionnel,
01:07:06 ça rebat un peu les cartes parce qu'on repart pour une mobilisation
01:07:09 d'une autre teneur, mais avec surtout des actions
01:07:13 qui seront tout à fait différentes.
01:07:14 – Oui, alors, déposé effectivement par les parties de gauche,
01:07:17 par la NUPES, donc référendum d'initiative partagée,
01:07:20 et il faut que la procédure soit validée par le Conseil constitutionnel
01:07:23 pour que la collecte des signatures de 10% du corps électoral,
01:07:27 un peu moins de 5 millions d'électeurs, commence.
01:07:30 Et effectivement, les parties de gauche, la NUPES,
01:07:32 auront 9 mois pour réunir ensuite ces 5 millions de signatures.
01:07:37 Alors André Chassaigne, communiste, a dit
01:07:39 "on est même capable de les réunir avant l'été"
01:07:42 parce qu'il y a un précédent, c'est ADP, donc les aéroports,
01:07:45 il n'y avait pas eu de référendum parce qu'ils avaient échoué,
01:07:47 ils n'avaient pas passé la barre des 2 millions.
01:07:48 Mais quand on a réuni quasiment 2 millions de signatures
01:07:51 pour parler d'aéroports, on imagine bien qu'on trouvait
01:07:53 3 de plus pour parler des retraites, vu la série de mobilisations.
01:07:56 – Et qui s'en intéressait vraiment à l'époque ?
01:07:57 – Exactement, l'intérêt était d'être pas au moins.
01:08:00 – Ne soyons pas dupes, le Conseil constitutionnel doit normalement
01:08:03 étudier le texte de cette réforme sur le plan constitutionnel, juridique.
01:08:09 Mais il n'est pas non plus dénué de sensibilité politique,
01:08:12 le Conseil constitutionnel.
01:08:13 Le président de la République lui-même a nommé
01:08:16 certains de ses proches au Conseil constitutionnel.
01:08:19 Moi je crois que le Conseil constitutionnel, même s'il veut,
01:08:21 même s'il souhaite aller dans le sens du président de la République,
01:08:24 il ne pourra pas avaliser en totalité la réforme
01:08:28 et il ne pourra pas refuser le référendum d'initiative partagée.
01:08:33 Ce serait trop et je pense que ce serait la goutte qui ferait déborder la vale
01:08:37 pour le coup, pour un climat plus qu'insurrectionnel dans le pays.
01:08:40 – Jonathan Cixous, le droit, uniquement le droit,
01:08:43 c'est là-dessus que va s'appuyer le Conseil, c'est ce qu'on lui demande en fait.
01:08:45 Même si aujourd'hui les opposants à la réforme disent
01:08:50 il faut qu'ils sentent aussi le pays et qu'ils sentent les aspirations des Français,
01:08:53 mais lui il est là pour faire un métier, un rôle très, comment dire,
01:08:58 limité qui lui est assigné normalement.
01:09:00 – Deux anciens premiers ministres, de droite et de gauche,
01:09:02 il faut le présider, Laurent Fabius et Alain Juppé.
01:09:04 – Un qui aime bien Emmanuel Macron, l'autre un peu moins.
01:09:06 – Allez Jonathan pour la réponse.
01:09:06 – On les appelle les sages du Palais Royal mais ils ne sont pas si perdus
01:09:13 sur les hauteurs de leur Olympe, ils ont conscience de la réalité,
01:09:17 ils regardent la télé, ils lisent les journaux évidemment.
01:09:19 Et c'est assez amusant de voir que d'un côté on nous promet
01:09:22 la neutralité constitutionnelle, le droit pur et la beauté du droit d'un côté
01:09:26 et de l'autre on nous dit mais non, ils vont devoir se prouver
01:09:29 leur indépendance par rapport à Emmanuel Macron en amendant le texte,
01:09:32 en votant qui contre, qui rajoutait des amendements etc.
01:09:38 Donc on est en train de leur demander une chose et son contraire en fait
01:09:41 au Conseil Constitutionnel et donc si vous voulez,
01:09:45 il est plus sage d'attendre leurs mesures, leur rendu,
01:09:51 plutôt que de commenter ce qu'ils feront parce que dans un sens comme dans l'autre,
01:09:55 ce sont des indications contradictoires.
01:09:58 – Un petit tour dans le cortège pour vous signaler qu'avec le retour du soleil,
01:10:01 le soleil qui brille à nouveau sur Paris,
01:10:04 le cortège a repris sa course de manière paisible cette fois en tout cas.
01:10:10 Les échauffourées sont déjà un lointain souvenir à l'échelle de la journée, dirons-nous.
01:10:16 – Oui, disons que là pour l'instant ça se déroule dans le calme,
01:10:22 nous on est en pré-cortège qui avance pour l'instant calmement
01:10:26 direction donc place d'Italie, même si on le voit tout au long
01:10:29 de ce boulevard Raspail, quelques feux de poubelle ont été allumés
01:10:32 ainsi que des panneaux publicitaires ont été brisés.
01:10:36 Tout à l'heure évidemment, vous l'avez suivi en direct sur notre antenne,
01:10:38 de fortes tensions ont éclaté au niveau du restaurant de la Rotonde.
01:10:42 Les policiers sont toujours fortement mobilisés en tête de ce pré-cortège
01:10:46 pour tenter de contenir ces débordements puisque évidemment le black box
01:10:50 qui s'est constitué avec plusieurs centaines d'éléments radicaux,
01:10:54 plusieurs centaines de casseurs,
01:10:57 sont toujours pour la plupart présents ici dans le cortège parisien.
01:11:01 On n'est pas encore arrivé au bout de ce parcours,
01:11:03 d'autres tensions pourraient donc éclater,
01:11:05 il y en a certains qui appellent évidemment à se réunir
01:11:07 mais il faut rappeler pour que des tensions réellement éclatent,
01:11:10 il faut qu'ils se réunissent en nombre et c'est ce qu'ils essaient
01:11:13 en ce moment de faire, c'est pour ça que vous voyez à l'instant
01:11:16 en direct sur notre antenne que le cortège, le pré-cortège s'est arrêté,
01:11:20 que même il y en a certains qui font marche arrière
01:11:22 pour de nouveau se réunir, peut-être tenter d'autres offensives
01:11:25 si on peut appeler ça comme ça, contre les forces de l'ordre,
01:11:28 puisqu'il faut le rappeler évidemment, les forces de l'ordre
01:11:30 sont la première cible de ces casseurs qui ont envoyé énormément de projectiles,
01:11:35 ils ont essuyé beaucoup de tirs, évidemment de pétards,
01:11:39 de bouteilles en verre qui ont été envoyées contre ces policiers et gendarmes,
01:11:43 mobilisés en nombre pour cette 11ème journée de mobilisation.
01:11:46 On est à quel niveau là, pour comprendre à peu près,
01:11:48 parce qu'on a dit tout à l'heure qu'on prenait la direction d'enfer Rochefort
01:11:52 mais on est à quoi, à mi-parcours en gros ?
01:11:55 Oui à peu près à mi-parcours, on est vraiment sur le boulevard Raspail,
01:12:00 on a dépassé le boulevard Montparnasse, on va en effet direction d'enfer Rochefort,
01:12:04 on pourrait dire que normalement à pied, à pas normal,
01:12:07 on pourrait être assez rapidement, après là on va dire,
01:12:09 vu le rythme du cortège, qui avance, qui s'arrête, qui recule,
01:12:13 on peut dire qu'il y en a encore au moins pour une heure pour atteindre la place d'Italie.
01:12:16 Merci beaucoup, Pascal Vitobanelli,
01:12:18 on ne va pas trop s'avancer en effet parce que la semaine dernière...
01:12:20 Vous voyez l'image là ?
01:12:21 Oui, déjà.
01:12:23 Avec les lunettes de cagoulé.
01:12:25 On se souvient aussi que la semaine dernière,
01:12:28 lorsque le cortège avait atteint la place de la Nation,
01:12:31 les éléments qui n'avaient pas pu, radicaux qui n'avaient pas pu agir à leur bise,
01:12:35 avaient rebroussé chemin pour aller en découdre avec les forces de l'ordre sur le boulevard Voltaire
01:12:39 et on était pourtant au point d'arriver du cortège pour une bonne partie des manifestants déjà.
01:12:44 Oui c'est ça, et comme je le précise souvent,
01:12:47 chaque maintien de l'ordre est malheureusement un cas d'espèce,
01:12:50 il faut donc toujours garder ces radicaux sous observation, sous contrôle, sous canalisation,
01:12:57 interpeller quand la violence monte et vous avez vu que,
01:13:00 également comme tout mouvement, on a des hauts et des baisses de tension.
01:13:05 Là on est sur une grosse partie de la manifestation
01:13:08 qui a repris sa dynamique d'avancée et qui, peu à peu, suit son déroulé,
01:13:14 avec des black blocs qui sont toujours sur zone,
01:13:17 qui je pense ont eu quand même un premier totem, qui est ce feu sur la Rotonde,
01:13:22 là je pense que pour eux il y a certaines photos qui vont être un élément de victoire,
01:13:26 mais qui sont toujours présents et qui peuvent réintervenir à tout moment,
01:13:30 et particulièrement au moment de la dislocation et de la dispersion.
01:13:34 Et toujours cette cohorte de journalistes, de photojournalistes, photographes...
01:13:40 - Je voulais parler de photographes, oui parlons plutôt de photographes.
01:13:43 - Ils sont toujours là, ils forment un petit contingent à eux-mêmes.
01:13:46 - Oui, on peut les apparenter à des trackers,
01:13:49 ils traquent vraiment la défaillance, la fameuse bavure policière,
01:13:56 la violence policière qu'ils espèrent en fait.
01:14:02 Et encore une fois, on ne peut que saluer la retenue des forces de l'ordre dans leur ensemble
01:14:07 vis-à-vis de ces gens qui y sont des dizaines, on le voit bien.
01:14:12 Là, on n'arrive pas à voir s'ils sont des pompiers, je crois,
01:14:16 qui manifestent d'ailleurs sur l'écran, au centre.
01:14:20 - Absolument, des pompiers qui ont pris la tête de ce mini-cortège
01:14:25 et qui effectivement sautent en l'air, on ne sait pas trop.
01:14:28 - C'est pareil que les policiers et les pompiers,
01:14:30 ils sont majoritairement très opposés à cette réforme d'entraînement.
01:14:32 - On aurait pu être surpris, si on ne les voyait pas ainsi,
01:14:36 on sait qu'il y a aussi des pompiers qui se protègent
01:14:38 et qui sont là aussi pour intervenir à tout moment pour éteindre le feu.
01:14:40 Donc voilà, il y a deux sortes de pompiers aujourd'hui dans ce cortège.
01:14:43 Et là, ils font effectivement une manifestation.
01:14:46 - Quand des uniformes tels que celui des pompiers intègrent les cortèges,
01:14:51 on l'a vu ces dernières semaines, particulièrement bien accueillis.
01:14:54 Mais souvenez-vous, il y a également eu des manifs
01:14:56 où des manifestants ont empêché les policiers d'éteindre des feux
01:15:01 qui avaient été allumés dans différents coins de la capitale.
01:15:06 Là, c'est une belle image de divinité en la matière,
01:15:11 mais on voit bien qu'il y a une tension palpable néanmoins
01:15:16 de part et d'autre de ce cortège.
01:15:18 - Retour dans le cortège avec une de nos équipes.
01:15:21 Il y a eu quelques dégradations, on l'a vu, notamment des abribus
01:15:25 dont le verre a explosé.
01:15:28 Mais surtout, vous avez aperçu beaucoup de tags, racontez-nous ça.
01:15:34 - Oui, tout à fait. Depuis tout à l'heure,
01:15:36 on croise divers éléments radicaux qui, avec des parapluies,
01:15:42 se cachent pour écrire des tags, notamment à l'encontre
01:15:45 de Gérald Darmanin, Elisabeth Borne, Olivier Dussopt
01:15:48 ou bien Emmanuel Macron, et puis du mobilier urbain dégradé.
01:15:53 Alors, ces éléments, ils se mettent contre les immeubles
01:15:58 en parallèle du cortège et puis ils font des retours en arrière
01:16:03 pour éviter les forces de l'ordre, pour éviter d'être repérés.
01:16:06 Et donc, ils utilisent ces parapluies pour qu'on ne puisse pas les filmer.
01:16:11 Ils utilisent également ces cagoules, ils sont vêtus entièrement de noir.
01:16:16 Et puis, ils écrivent très rapidement, vous le voyez sur nos images,
01:16:19 par exemple, ce tag au fond qui vise Gérald Darmanin.
01:16:23 - Si cela est possible, je ne sais pas si une de nos équipes
01:16:27 pouvait justement s'approcher de ces pompiers pour leur demander
01:16:30 exactement pourquoi ils contestent aussi la réforme
01:16:34 et en quoi ils sont totalement solidaires de ce mouvement gauthier.
01:16:38 - Oui, on voit que Gérald Darmanin cristallise les colères
01:16:41 pour ne pas dire plus de ses manifestants.
01:16:44 Parce que vu qu'il est monté en première ligne
01:16:45 et qu'il a dénoncé les violences d'ultra-gauche,
01:16:49 effectivement, il s'est exposé très volontairement, le ministre,
01:16:52 on sait aussi qu'il candidate pour Matignon.
01:16:55 Et il y a quand même eu une sorte d'inversion des valeurs
01:16:57 d'une partie des députés de gauche.
01:16:59 Certains se sont même rendus à Sainte-Soline
01:17:01 et on a entendu certains pointer la responsabilité des gendarmes
01:17:04 qui auraient été la source des violences.
01:17:06 Alors qu'on se souvient de l'arsenal avec lequel sont venus
01:17:10 ces manifestants ultra-violents à Sainte-Soline.
01:17:14 - On va parler de ça.
01:17:16 Ça nous donne peut-être aussi l'occasion de revenir
01:17:18 aux deux auditions de Gérald Darmanin hier.
01:17:22 Il était sur le grill, surtout, on va dire,
01:17:27 interpellé par les députés à la commission des lois de l'Assemblée.
01:17:31 Chez les sénateurs, on imagine que ça a été un petit peu plus feutré.
01:17:34 Mais surtout, il a eu de cesse, Karine, de prendre la défense des troupes
01:17:38 et de rappeler aussi ce qui était le rôle important de la brave M aujourd'hui.
01:17:44 - C'est normal si le ministre de l'Intérieur
01:17:46 ne prend pas la défense de ses troupes.
01:17:47 - Mais il n'a pas ménagé sa peine, je veux dire.
01:17:50 - Oui, mais il le fait depuis de nombreuses semaines,
01:17:53 voire de nombreux mois, depuis qu'il est en fonction.
01:17:56 Contrairement à certaines mises de l'Intérieur par le passé,
01:18:00 il est au premier rang de la défense de ses fonctionnaires de police
01:18:06 et de gendarmerie qui sont sollicités du ministère de l'Intérieur aujourd'hui.
01:18:12 La réalité, c'est que je crois qu'il nous faut défendre les forces de l'ordre
01:18:17 parce que sans elles, la République, elle est à genoux.
01:18:21 La République est en proie au chaos.
01:18:24 Ce qui ne veut pas dire que nous devons être indulgents,
01:18:27 voire fermer les yeux sur des bavures isolées ici ou là,
01:18:32 ou des comportements manquants au code d'ontologie.
01:18:34 Et je crois que ce ne serait pas rendre service aux forces de l'ordre
01:18:38 que de le faire, que de fermer les yeux face à ce type d'acte.
01:18:41 Mais généraliser, amalgamer, essentialiser est insupportable et inacceptable.
01:18:46 L'immense majorité des forces de l'ordre fait son travail avec un esprit républicain.
01:18:50 Après, certains dérapent, certains commettent des bavures,
01:18:53 certains ont un esprit qui n'est pas digne de la police républicaine ni de la gendarmerie
01:18:58 et il faut effectivement les sanctionner et les faire sortir de nos rangs.
01:19:02 Mais ça ne permet pas ce que certains parlementaires font.
01:19:07 Essentialiser, la police tue, milices au service du gouvernement,
01:19:11 tout ça est insupportable.
01:19:12 Parce que les fonctionnaires de police ne sont pas une milice au service du gouvernement,
01:19:15 ils sont au service de la République.
01:19:17 Certains sortis de la récharpe en plus, sur ces manifestations.
01:19:21 Mais c'est complètement assumé.
01:19:24 Et pour Saint-Soli, une manifestation interdite, on le rappelle, avec Clémence Guettet notamment.
01:19:28 Avec son écharpe de députée pour Clémence Guettet.
01:19:30 On voit bien comment les députés de la LFI, principalement, jouent de leur écharpe.
01:19:35 Ce qui est proprement scandaleux, voire même parfois hors la loi, je pense.
01:19:40 Et certains, ça n'a jamais été vu dans ces proportions,
01:19:44 sanctionnés d'ailleurs depuis le début de la législature.
01:19:48 Ils se donnent un malin plaisir également à ouvrir des procès en légitimité à tour de bras.
01:19:55 Aussi bien vis-à-vis de nos institutions que vis-à-vis de la démocratie.
01:19:58 On voit bien que la LFI est tout sauf un réel parti démocrate en la matière.
01:20:05 Et la façon d'inverser, telle qu'ils le font systématiquement désormais,
01:20:09 Gauthier parait de valeur, mais c'est ça, la violence policière,
01:20:13 au lieu de parler de la violence originelle, qui est celle des manifestants.
01:20:18 On voit bien que ça a tellement bien infusé dans les esprits et dans une majorité des médias,
01:20:24 que maintenant on ne comprend même plus que le maintien de l'ordre puisse être proportionné au désordre.
01:20:29 Pascal Bittopanelli, peut-être un commentaire aussi.
01:20:31 Vous aussi, vous suivez cette actualité comme nous tous,
01:20:34 y compris lorsqu'elle prend des ramifications politiques.
01:20:37 Oui absolument, on entend des propos tout à fait inacceptables de la désinformation,
01:20:42 de la propagande pour rejoindre ce que dit Karim.
01:20:44 Je trouve qu'on a un ministre de l'intérieur qui est présent, qui parle vrai, qui est courageux,
01:20:49 qui soutient ses troupes.
01:20:50 Et quand on voit qu'encore cet après-midi, sur tous les écrans,
01:20:54 des CRS et des gendarmes qui tiennent un bouclier,
01:20:57 n'oublions pas que c'est le bouclier de la République.
01:20:59 Une de nos équipes est donc dans ce cortège auprès de ceux qu'on a perçus tout à l'heure.
01:21:03 Leur présence est suffisamment rare pour être soulignée, comme vous le disiez Sandra.
01:21:08 Un pompier qui est à votre micro va vous laisser mener l'interview.
01:21:12 Je vous laisse, c'est à vous.
01:21:15 Bonjour Grégory, est-ce que c'est votre première mobilisation ?
01:21:18 Oui bonjour, non ce n'est pas la première, on est là à chaque manifestation.
01:21:21 Et pourquoi ? Quelles sont vos revendications ?
01:21:24 En fait on n'accepte pas cette réforme qui est complètement injuste,
01:21:27 parce qu'on a un métier pénible et dangereux, on a une espérance de vie plus courte.
01:21:30 Et en fait notre gouvernement nous oublie complètement,
01:21:34 ne prend pas conscience de la situation.
01:21:36 Et dans notre profession, il faut commencer pompier pour finir pompier,
01:21:38 pour garder ce qu'on a cumulé pendant notre carrière.
01:21:41 Si jamais on ne finit pas pompier parce qu'on ne veut pas,
01:21:44 ou parce qu'on ne peut pas physiquement,
01:21:46 on perd le bénéfice de ce qu'on a acquis.
01:21:49 Donc on est coincé dans notre profession,
01:21:51 et en plus de ça on va nous faire travailler bien plus longtemps que ce qui est prévu.
01:21:55 Et que nos corps bien sûr peuvent accepter.
01:21:57 Vous êtes accompagné aussi de vos confrères belges,
01:22:00 expliquez-moi un petit peu cette union.
01:22:01 Pierre vous êtes pompier en Belgique c'est ça ?
01:22:04 Oui en Belgique, à Bruxelles, pompier professionnel.
01:22:06 En fait on s'aperçoit qu'on vit les mêmes réalités,
01:22:10 on subit les mêmes choses,
01:22:11 on a le même impact de santé au niveau de notre métier.
01:22:14 Et aussi on est tous avec de l'élan, de la motivation,
01:22:17 mais on est conscient que passé un certain âge,
01:22:19 on ne sera plus suffisamment performant pour maintenir un secours correct à la population,
01:22:22 et être en sécurité nous-mêmes.
01:22:24 Il y a actuellement des tensions, des feux qui sont allumés, des débordements.
01:22:29 Quelle réaction votre corps de métier a face à ces débordements ?
01:22:33 En fait nous ça ne fait pas partie de notre répertoire.
01:22:37 On respecte l'uniforme, on respecte la France, la République,
01:22:40 et à partir de là on ne casse rien, on ne brûle rien.
01:22:43 Donc on arrive à comprendre que les gens soient lassés de la situation,
01:22:48 plus qu'en colère même je dirais.
01:22:50 Mais bon après ça les regarde, ils sont responsables de leurs actes,
01:22:53 mais nous en tous les cas ça ne nous concerne pas.
01:22:55 On a entendu beaucoup d'applaudissements lors de votre passage,
01:22:58 des slogans qui vous saluent, est-ce que ça vous fait chaud au cœur ?
01:23:02 En fait oui ça nous fait chaud au cœur.
01:23:04 On aimerait juste que nos élus en fassent autant,
01:23:06 que tous ceux qui sont au Sénat et à l'Assemblée nationale en font autant,
01:23:11 surtout les membres du gouvernement.
01:23:12 Et c'est dommage que ce soit que l'opposition qui le fasse
01:23:15 et qui prenne conscience de la situation.
01:23:17 Est-ce que vous avez prévu de vous rassembler,
01:23:20 de participer à d'autres mobilisations ou même en interne faire des blocages ?
01:23:25 En fait on va attendre de voir ce que va dire le Conseil constitutionnel,
01:23:29 on va attendre de voir ce que l'Assemblée nationale va faire,
01:23:32 et aussi les gens qui nous dirigent, entre autres notre ministre de l'Intérieur.
01:23:37 Donc on va voir s'il prend conscience de la situation
01:23:40 et ce qu'il met en place derrière.
01:23:41 Mais pour l'instant il n'y a pas de son, pas d'image,
01:23:43 on est mis dans un pot commun et nous on est fâchés.
01:23:46 Merci beaucoup Grégory et bonne manifestation.
01:23:49 Merci à vous pour la réalisation de cette interview.
01:23:52 Alors on est fâchés, on n'est pas contents, c'est dommage,
01:23:55 mais toujours dans la mesure.
01:23:56 Moi j'ai bien aimé les termes employés par ce pompier,
01:23:59 parce qu'effectivement ils sont un peu pris entre le marteau et l'encule
01:24:01 parce que la mission qu'il est là leur au quotidien
01:24:04 et puis leur vie et leur devenir en tant que retraités.
01:24:08 En tout cas on vous a fait mentir,
01:24:10 puisque on les a entendus, c'est magnifique.
01:24:11 Non non mais je plaisante pas.
01:24:13 On a pu en entendre quelques-uns et c'est heureux évidemment
01:24:16 que ça puisse se terminer comme ça.
01:24:17 C'est un désaccord respectueux, c'est une colère maîtrisée.
01:24:19 Exactement.
01:24:20 Et c'est ce que souhaite le Grand-Lergé.
01:24:22 Je trouve que l'UNESA, la CFTC, la CFDT impulsent,
01:24:26 j'allais dire un état d'esprit et une dynamique,
01:24:30 que la CGT suit d'ailleurs,
01:24:31 parce qu'on voit bien qu'elle est aux côtés aujourd'hui
01:24:33 la nouvelle secrétaire générale de Laurent Berger,
01:24:36 même si à l'échelle locale on peut avoir des discours un peu plus durs,
01:24:39 un peu plus radicaux sur des opérations coup de poing
01:24:41 de responsables syndicaux de la CGT,
01:24:43 notamment dans le secteur pétrolier ou dans le secteur de l'énergie.
01:24:49 Mais la réalité c'est que cette intersyndicale elle est digne.
01:24:51 Et elle est digne depuis le début.
01:24:53 Elle a un état d'esprit républicain, positif.
01:24:56 Et elle souhaite le dialogue,
01:24:57 et qui lui est refusé par le gouvernement,
01:24:59 Emmanuel Macron en particulier,
01:25:01 qui mène un bras de fer qui, à mon avis, laissera des traces.
01:25:03 Ce pompier qui évoquait Gérald Darmanin,
01:25:06 on espère que lui aussi il entendra notre colère,
01:25:09 sous-entendu en dépit de ce que dit le président de la République.
01:25:13 Je doute que Gérald Darmanin puisse entendre leur colère,
01:25:16 mais ça nous donne l'occasion, Gauthier,
01:25:17 de revenir à ces deux auditions hier
01:25:20 devant la Chambre basse et la Chambre haute.
01:25:22 Est-ce qu'il y a d'autres choses à signaler
01:25:24 qui ont retenu votre attention ?
01:25:25 Gérald Darmanin a dit que ce ne serait pas une bonne idée
01:25:27 de reculer sur la réforme des retraites.
01:25:28 Donc quelque part, il a répondu à ces pompiers.
01:25:30 Il suit évidemment la ligne du gouvernement,
01:25:32 surtout quand il candidate pour être le premier des ministres du gouvernement.
01:25:36 Et alors, c'est très intéressant, effectivement, la stratégie de Gérald Darmanin,
01:25:38 parce que ça a commencé sur notre antenne.
01:25:39 À partir de son interview chez Laurence Ferrari,
01:25:41 il a commencé à cibler l'ultra-gauche et l'extrême-gauche,
01:25:44 et Jean-Luc Mélenchon.
01:25:45 Et il y a quand même une stratégie derrière,
01:25:47 parce que finalement, il fait de la politique, Gérald Darmanin.
01:25:49 C'est plutôt un bon politique.
01:25:50 D'ailleurs, il connaît mieux le serraille
01:25:53 et la manière de faire de la politique qu'Elisabeth Borne.
01:25:55 Donc c'est peut-être aussi pour ça qu'un jour, il se retrouvera à Matignon,
01:25:57 parce qu'au bout d'un moment, Emmanuel Macron,
01:25:58 quand on n'a pas de majorité absolue au Parlement,
01:26:00 c'est utile d'avoir quelqu'un qui sait faire de la politique.
01:26:03 Et donc le but de Gérald Darmanin, c'est justement d'incarner le parti de l'ordre
01:26:06 face au pourrissement, en tablant sur une inversion de l'opinion.
01:26:10 Et pourquoi pas, au bout d'un moment, les Français, lassés des violences,
01:26:13 qu'ils se retournent vers les figures d'autorité
01:26:15 que sont le président de la République et les ministres de l'Intérieur.
01:26:18 Gérald Darmanin, qui en outre, tellement effet de la politique,
01:26:21 s'en est pris assez vertement hier à la LDA, c'est la Ligne des droits de l'Homme,
01:26:26 en menaçant tout simplement de leur couper le robinet du financement.
01:26:30 Oui, il répondait à une remarque du député sénateur François Bonhomme,
01:26:33 Les Républicains, qui soulignait que la Ligue était financée par des fonds publics.
01:26:37 Et il a lancé que si le ministre voulait être cohérent,
01:26:40 il fallait cesser de financer des associations
01:26:43 qui, selon ce sénateur, mettent en cause gravement l'État.
01:26:45 Ce à quoi Gérald Darmanin a dit que ça méritait d'être regardé,
01:26:49 vu les actions que la Ligue a pu mener.
01:26:52 Et en fait, cette Ligue de droits de l'Homme,
01:26:54 elle a été fondée sur les valeurs de lutte contre l'antisémitisme
01:26:57 au moment de l'affaire Dreyfus.
01:26:58 Mais ces dernières années, il y a eu quelques pas de côté
01:27:02 qui ont laissé penser qu'elle rompait un peu avec ses valeurs d'engagement,
01:27:07 comme le pacifisme.
01:27:08 Pas plus tard qu'à Sainte-Sauline,
01:27:10 eh bien la préfète des Deux-Sèvres avait pris un arrêté d'interdiction
01:27:12 pour interdire le port et le transport des armes par destination.
01:27:15 Eh bien, la Ligue de droits de l'Homme a attaqué cet arrêté.
01:27:18 Bon, il a été rejeté, effectivement, le tribunal a débouté l'association.
01:27:23 Sur le mouvement laïc et républicain aussi,
01:27:26 il y a eu quelques entorses.
01:27:28 Selon nos informations, la Ligue des droits de l'Homme
01:27:30 a soutenu à plusieurs reprises le CCIF,
01:27:32 le Collectif contre l'islamophobie en France,
01:27:35 au point de s'opposer à sa dissolution décidée par l'État.
01:27:40 On a vu l'avocat Richard Malca,
01:27:43 au moment du procès des attentats de janvier 2015,
01:27:46 s'émouvoir que la Ligue ne soit pas aux côtés des victimes de l'hyper-Kasher,
01:27:50 je cite l'avocat, et de Charlie Hebdo,
01:27:53 alors qu'un de ses principes fondateurs,
01:27:55 effectivement, au moment de l'affaire Dreyfus,
01:27:56 était la lutte contre l'antisémitisme.
01:27:59 L'avocat qui dénonçait le fait que la Ligue soit plus proche,
01:28:02 en revanche, du CCIF.
01:28:04 Et puis, on a appris aussi que la Ligue avait soutenu la famille
01:28:08 d'un Russe expulsé de France en 2021.
01:28:10 Cet homme avait été expulsé parce qu'il était fichier,
01:28:14 il appartenait à la mouvance radicale, soutient la cause djihadiste,
01:28:17 et une fois retourné en Russie, il a disparu.
01:28:20 Et bien la Ligue a soutenu la famille de cet homme
01:28:23 pour porter une action en justice contre l'État.
01:28:25 Vous avez une minute pour réagir.
01:28:28 Qui veut le faire ? Karim ou Jonathan ?
01:28:30 Sur ce qu'on dit justement, sur les dérives de la LDH,
01:28:33 selon Gérald Darmanin, aujourd'hui.
01:28:34 Il est très sain que le ministre de l'Intérieur appelle un chat à chat
01:28:38 et pointe effectivement les responsabilités de la Ligue des droits de l'homme.
01:28:42 Ce n'est pas parce qu'il y a "Droit de l'homme" dans le titre
01:28:44 que cette institution, qui en a été une du moins, continue de le faire.
01:28:49 Je crois qu'il ne faut surtout pas donner l'impression
01:28:51 qu'on s'attaque aux opposants, comme on le ferait dans un régime
01:28:53 qui n'est pas démocratique.
01:28:55 Il faut apporter des éléments factuels.
01:28:57 Et c'est ce que doit faire le ministre de l'Intérieur
01:28:59 s'il veut mettre en difficulté la Ligue des droits de l'homme
01:29:01 au-delà de l'incantation de la seule injonction.
01:29:03 Merci à tous de nous avoir suivis lors du déroulé de ce cortège.
01:29:09 Dans un instant, évidemment, la suite, ce sera avec Laurence Ferrari.
01:29:13 Le début de punchline, vous voyez ici sur ces images,
01:29:15 le cortège parisien devrait arriver normalement à son point de dispersion
01:29:21 d'ici une heure, comme nous le disait une de nos équipes sur le terrain,
01:29:25 avec des échauffeurées, quelques affrontements qui ont eu lieu
01:29:28 notamment aux abords de la Rotonde, qui a pris feu quelques minutes
01:29:31 avant que le feu ne soit circonscrit par des pompiers
01:29:34 qui sont rapidement entrés en action.
01:29:36 Pour l'instant, tout se déroule dans le calme.
01:29:38 On attend évidemment les chiffres qui seront communiqués
01:29:42 d'ici une heure environ par la préfecture de police de Paris.
01:29:48 Normalement, on devrait assister à une petite chute de cette mobilisation.
01:29:52 Mais il faut voir ce que ça va donner, y compris au-delà du 14 avril.
01:29:56 Merci à tous les cinq de m'avoir aidé à commenter ces images.
01:29:59 Et je vous passe la main, Laurence, c'est le début de punchline.
01:30:01 [Bruit de la foule]