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Les invités de Nelly Daynac débattent de l'actualité dans #90minutesInfo du lundi au vendredi

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00:00:00 Bonjour et bienvenue à tous. 90 minutes info, votre rendez-vous de débat de l'après-midi commence juste après.
00:00:07 Un rappel des titres avec Somaïa Labidi aujourd'hui.
00:00:09 Cette bonne nouvelle pour commencer. Les émissions de gaz à effet de serre ont reculé de 2,5% en France en 2022.
00:00:19 Une baisse principalement liée à des facteurs conjoncturels comme la douceur de l'hiver combinée au prix élevé de l'énergie.
00:00:27 Frénésie médiatique autour de la comparution de Donald Trump.
00:00:31 Une muée de journalistes devant la Trump Tower attend la sortie de l'ancien président des États-Unis pour se rendre au tribunal.
00:00:39 Inculpé dans une affaire de paiement et une star du X, il est attendu devant le juge pour se voir notifier les charges qui pèsent sur lui.
00:00:46 Et puis 6 millions de produits contrefaits ont été détruits par Amazon en 2022, soit le double de la quantité détruite en 2021.
00:00:55 La société précise avoir investi 1,2 milliard de dollars et employé plus de 15 000 personnes pour lutter justement contre la contrefaçon.
00:01:05 Notre débat donc dans un instant avec ces questions.
00:01:09 L'État a-t-il failli à Marseille ? La lutte contre la drogue est-elle un combat inexorable ?
00:01:14 Pourtant l'exécutif ne cesse de mettre en avant ses réalisations. Alors que faire ?
00:01:20 Le combat contre les stupéfiants n'est pas un combat qui date d'hier. On n'est pas résolu au fatalisme.
00:01:27 C'est que jamais autant d'efforts n'ont été portés par un gouvernement pour sécuriser, pour rapporter la sécurité républicaine partout et lutter contre les trafics.
00:01:35 Et puis nous verrons qu'avant le choc avec les syndicats, Elisabeth Borne cessait à la discussion politique, même si ça n'est pas forcément plus simple.
00:01:42 Sur les retraites, on a été très très rapide, on lui a dit qu'il n'y aurait pas de paie sans retrait.
00:01:47 Et quand je dis ça, ce n'est pas une menace de ma part, ce sont les faits, c'est l'intérêt d'esprit du pays.
00:01:51 Je pense qu'on est dans une impasse et que tant qu'il n'y aura pas de retrait sur cette mesure des 64 ans, on ne passera pas à autre chose, ni nous ni les autres.
00:02:00 Et pour m'accompagner cet après-midi, j'accueille Raphaël Stainville qui est rédacteur en chef de Valeurs Actuelles.
00:02:06 Bonjour, merci d'être des nôtres. À vos côtés Jean Messia, vous avez pratiquement la même cravate, en tout cas vous êtes dans le même côte couleur aujourd'hui.
00:02:12 Le verre de l'espérance.
00:02:14 Jean Messia, président de l'Institut Apollon, faut-il le rappeler.
00:02:17 Et puis François Patriat, aidez-notre également.
00:02:20 Je n'ai pas de cravate.
00:02:21 Sans cravate, mais ce n'est pas grave. On vous a cantonné dans un coin, vous remarquerez.
00:02:26 Je rappelle que vous êtes président du groupe Renaissance au Sénat.
00:02:30 Je vous le disais à l'instant, nous allons parler de Marseille.
00:02:32 Marseille où l'impossible combat de l'État contre la grande délinquance avec, vous le savez, ces trois fusillades meurtrières qui sont venues nous rappeler ce week-end.
00:02:40 La difficulté de faire régner l'ordre dans la deuxième ville de France.
00:02:44 Au-delà des riverains, on voit maintenant que les familles se désespèrent aussi que rien ne soit fait pour arrêter l'engrenage.
00:02:50 Certaines réclament même à leur tour des peines exemplaires.
00:02:54 Regardez ce reportage Corentin Brio avec Chloé Tarkin.
00:02:58 Non, non, non, on assassine !
00:03:02 Ils sont toujours sous le choc et en colère.
00:03:04 Rassemblés sous le balcon des immeubles où ont eu lieu les fusillades mortelles,
00:03:08 ces habitants de ce quartier nord de Marseille réclament un durcissement des peines face à la multiplication de ces règlements de comptes liés à la drogue.
00:03:16 Il faudrait déjà dans un premier temps qu'au niveau des lois, ce soit beaucoup plus dur, que les peines soient réellement appliquées,
00:03:23 qu'ils prennent des peines de sanctions de 25-30 ans et ce n'est pas fait à l'heure d'aujourd'hui.
00:03:29 Trois morts et plusieurs blessés, une situation préoccupante pour ces habitants.
00:03:34 D'autant plus que certaines personnes impliquées dans ces fusillades sont mineures.
00:03:38 C'est de plus en plus violent. Vous vous rendez compte, 14 ans, 13 ans, c'est des bébés.
00:03:44 Il faut faire quelque chose pour ne pas qu'ils tombent dans l'engrenage des réseaux. Il faut les aider ces jeunes.
00:03:52 Ces règlements de comptes sont règlements de comptes.
00:03:55 C'est le problème de drogue à 95%.
00:03:59 Et ça, on n'arrive pas à l'éradiquer.
00:04:02 Depuis le début de l'année, 13 personnes sont mortes par balle dans des règlements de comptes dans la cité phocéenne.
00:04:08 Raphaël Stainville-Gilamard avec vous. Je peux rappeler que ces personnes qu'on entend, qui témoignent, qui défilent, demandent de l'aide,
00:04:16 désespérément même. Ce sont-elles les premières victimes ? Parce qu'elles n'ont pas demandé à vivre dans ces quartiers où règne la pagaille,
00:04:23 où elles peuvent être des victimes collatérales. L'État ne les protège pas aujourd'hui ?
00:04:28 C'est compliqué. On ne peut pas dire que l'État ne les protège pas. Effectivement, il y a eu beaucoup d'opérations de police.
00:04:34 Mais il y a un problème qui est spécifique à Marseille, où depuis des années, la situation est alarmante.
00:04:42 La police n'a pas attendu Gérald Darmanin pour engager des opérations à Marseille.
00:04:49 C'était vrai depuis des années.
00:04:52 Des milliards ont déjà été injectés dans la cité phocéenne pour essayer de prévenir ou de circonstruire un minimum ces trafics sans aucun résultat.
00:05:02 Il faut bien comprendre qu'aujourd'hui, Marseille est devenue une cité mafieuse, mais avec des clans très puissants qui se font une guerre sans merci.
00:05:13 Face à ça, aujourd'hui, parce que la justice, et ça a été dit par un certain nombre de témoignages de personnes interrogées,
00:05:22 ne condamne pas suffisamment fortement les personnes incriminées,
00:05:27 parce qu'aussi le discours général autour de la drogue fait qu'aujourd'hui, on ne prend pas suffisamment conscience
00:05:37 que le simple consommateur participe de ce système criminel.
00:05:42 Si en bout de chaîne, on a des morts d'adolescents qui étaient guetteurs ou qui ont pris juste une rafale parce qu'ils étaient au mauvais endroit au mauvais moment,
00:05:52 c'est aussi parce qu'il y a des consommateurs qui participent et qui abondent à ce système mafieux.
00:05:59 On avait prévu de l'écouter un peu plus tard, mais si on peut remonter le son d'Éric Dupond-Moretti,
00:06:05 le garde des Sceaux qui va dans votre sens et qui dit, vous allez le voir à la fin de cet extrait,
00:06:10 "on n'a pas chômé en termes de moyens pour la justice, mais il y a en effet un problème avec le consommateur du samedi soir,
00:06:17 enfin le consommateur occasionnel, qui n'a pas peut-être pris la mesure de ce à quoi il participait".
00:06:23 Gérald Darmanin a considérablement renforcé le nombre de policiers à Marseille.
00:06:29 C'est une des façons de répondre à la délinquance.
00:06:32 J'ai considérablement renforcé le nombre de magistrats, de greffiers, de juristes assistants à Marseille.
00:06:39 J'avais parlé d'un plan Marshall et les chefs de juridiction ont d'ailleurs souligné cet effort remarquable.
00:06:47 Pour autant, on le sait, le combat contre les stupéfiants n'est pas un combat qui date d'hier.
00:06:55 On n'est pas résolu au fatalisme.
00:06:57 Nous n'avons jamais saisi autant de produits stupéfiants.
00:07:02 Les peines prononcées n'ont jamais été aussi lourdes.
00:07:04 Je voudrais vous dire, M. Thomas Soto, que je fais un lien direct entre les trafiquants et les consommateurs.
00:07:12 Le confort festif, ça donne aussi des règlements de compte.
00:07:17 Tous ceux qui consomment le petit pétard le samedi soir devraient s'en souvenir.
00:07:22 Il a raison Jean-Messia sur ce consommateur qui entretient le phénomène, même s'il pense que c'est de manière un peu passive.
00:07:29 Oui, il a raison, mais je crois que l'essentiel n'est pas là.
00:07:32 D'abord, Eric Dupond-Moretti, contrairement à Raphaël Stavide dont il partage les propos, est ministre de la Justice et garde des Sceaux.
00:07:38 Donc si cette qualité ne confère pas à Eric Dupond-Moretti une responsabilité et des résultats, je ne sais pas ce qu'il faut.
00:07:47 La deuxième chose, c'est que rappelez-vous, Emmanuel Macron, au mois d'août de l'année dernière, s'était rendu à Marseille sur les problématiques de la sécurité.
00:07:54 Il y était allé d'ailleurs avec 16 membres du gouvernement dans le cadre d'une visite qui a duré trois jours, comme vous savez, les visites internationales, les visites d'État international.
00:08:04 Donc il y a été, il est resté trois jours pour traiter des urgences.
00:08:07 Et il avait évidemment promis tout un tas de mesures concrètes. Il avait même promis aux Marseillais de revenir quelques mois après.
00:08:14 Il y est retourné, il y est retourné.
00:08:17 Le problème, si vous voulez, c'est que ni la visite dont je parle a eu des résultats, ni celle d'après n'ont eu des résultats.
00:08:23 Quel est le constat qu'il faut faire à Marseille ? Il y a deux choses.
00:08:26 La première chose, c'est que Marseille est une ville qui, depuis maintenant une cinquantaine d'années, est gangrénée par un certain nombre d'individus mafieux provenant, pour l'essentiel, de certaines immigrations.
00:08:41 Donc c'est un phénomène migratoire d'abord parce que, évidemment, qu'il y a 50 ans, la drogue existait, le crime existait, la délinquance existait, tout existait.
00:08:50 Mais on ne peut pas se cacher derrière cet argument parce qu'effectivement, si l'immigration ne crée pas les problèmes en tant que tels, elle les aggrave considérablement.
00:08:59 Ce qui est évidemment le cas à Marseille.
00:09:02 A moins que ce sont effectivement des personnes d'origine immigrée qui sont aujourd'hui les premières victimes de ces gangs, eux aussi pour la plupart d'origine immigrée.
00:09:11 Donc c'est vous dire que la situation est devenue archi-complexe.
00:09:15 Le ministre nous dit qu'il met des moyens. Il met des moyens policiers, il met des moyens de justice.
00:09:21 Mais le problème, c'est qu'aujourd'hui, on n'est plus dans une logique de moyens.
00:09:23 Monsieur Olivier Véran ne peut pas se cacher derrière ça.
00:09:26 Il faut qu'on nous donne des résultats.
00:09:28 Quels sont les résultats obtenus par les moyens additionnels mis sur le terrain et mis dans la justice ?
00:09:33 Zéro. Pourquoi ? Parce que le phénomène migratoire continue à alimenter les gangs, continue à alimenter le chiffre d'affaires.
00:09:41 Et donc vous avez beau mettre des moyens en face, les moyens n'absorbent pas l'excès de délinquance et de criminalité provoquée par l'arrivée massive et continue de certaines immigrations.
00:09:51 François Patria, donc ce qu'il vous dit en gros, c'est qu'il faut endiguer.
00:09:54 Lui, il vous dit endiguer le fleux de l'immigration parce que c'est directement lié.
00:09:57 Mais pour revenir quand même à la visite d'Emmanuel Macron, c'est vrai qu'il disait on va mettre le paquet.
00:10:01 Il est resté un certain nombre de jours. Il a surtout promis, sur tous les plans, un plan financier très ambitieux.
00:10:07 Je crois que c'était un milliard et demi qui était sur la table.
00:10:09 Bon, sans doute que cet argent est utilisé à bon escient, mais en tout cas, il n'y a pas de résultat probant pour l'instant.
00:10:15 Alors je vais essayer de serrer un peu les questions.
00:10:17 D'abord, vous dites l'État a-t-il failli ?
00:10:19 Moi, je dis l'État a-t-il mis jamais autant de moyens qu'il en a mis aujourd'hui ? Personne ne l'a fait avant.
00:10:24 Deuxième chose, la ville de Marseille, elle n'a pas attendu l'immigration pour être une ville de grand banditisme.
00:10:28 J'ai habité Marseille dans les années 70.
00:10:31 Direz-vous qu'à l'époque, il y avait les clans.
00:10:33 Il y avait déjà, ça date même de l'après-guerre, le clan Guérini et tout le monde.
00:10:36 Ça a toujours été une ville de grand banditisme.
00:10:39 Avant l'immigration ou pas.
00:10:40 Il y avait 30 morts par an à l'arme lourde dans les rues ?
00:10:42 Il y avait déjà 10 ou 15 morts par an à l'époque.
00:10:45 Pas 40.
00:10:46 Il y a 50 ans.
00:10:47 Et pas à la mitrailleuse lourde.
00:10:49 On retrouvait les gens dans des blocs de victoire.
00:10:51 Oui, oui, c'est ce que j'ai dit. Ça aggrave considérablement.
00:10:53 Ne dites pas aujourd'hui qu'il faut du gouvernement et des ministres.
00:10:56 Troisième chose, le gouvernement sur les moyens mis à Marseille par les visites d'Emmanuel Macron.
00:11:01 Elles ont été suivies d'effet.
00:11:03 Le maire de Marseille, aujourd'hui, se glorifie de toutes les réalisations qui sont faites grâce aux millions d'euros des visites à Marseille.
00:11:09 Sur les écoles, sur les quartiers, sur le logement, surtout aujourd'hui,
00:11:12 le maire de Marseille bénéficie des mains que lui a données le gouvernement et il en tire même profit à son égard.
00:11:18 Donc il y a bien des résultats tangibles.
00:11:20 Ça ne sert à rien.
00:11:21 Comment ? Ça ne sert à rien de fermer le logement ?
00:11:22 Ça ne sert à rien de faire des écoles ?
00:11:23 Vous rigolez ou quoi ?
00:11:24 Ça ne sert à rien de faire des hôpitaux ?
00:11:25 Il y a eu 39 morts l'année dernière.
00:11:27 Comment vous pouvez dire ça ?
00:11:28 14 sur les deux premiers mois.
00:11:29 Je ne vous parle pas des morts.
00:11:30 Ça ne vous intéresse pas ?
00:11:31 Le plan Marseille, ce n'est pas seulement un plan en sécurité.
00:11:34 C'est un plan développement et réhabilitation d'une ville qui en avait besoin.
00:11:37 Mais on s'en file de ça, M. Patria.
00:11:38 Dites-le aux spectateurs que vous moquez des écoles, des hôpitaux, du logement.
00:11:45 Vous avez peut-être raison de vous en fiche, moi je ne m'en fiche pas et le président non plus.
00:11:49 Il n'y a aucun résultat qui est au-dessus du terrain.
00:11:53 Sur le plan sécurité.
00:11:54 Pardon, mais aller à l'école quand il y a des morts dans les rues, quand on a peur de traverser la rue, ce n'est pas forcément la panacée, quels que soient les moyens mis en œuvre.
00:12:00 Le nombre de morts à Marseille a augmenté, il a créé un peu, c'est vrai.
00:12:03 Il a toujours été très élevé.
00:12:05 Non, non, c'est une année refouée.
00:12:08 Si vous me dites qu'il y en a eu 30 ou 40 et qu'il y en avait 15 ou 30 ou 25 avant, vous pouvez me changer en termes de...
00:12:12 On ne va pas se contenter de ce constat quand même.
00:12:14 Non, mais troisième chose, vous me dites les résultats.
00:12:16 Il y a eu, je vous rappelle les chiffres, 300 policiers supplémentaires mis depuis plus de 18 mois.
00:12:21 Il y a eu ensuite 3 compagnies...
00:12:23 Laissez-moi finir.
00:12:24 Mais non, mais ça ne veut rien dire, ça.
00:12:26 Vous allez nous égrener quoi ? C'est ça qui est...
00:12:28 Non, mais...
00:12:29 Alors c'est encore plus grave.
00:12:30 Non, mais vous dites des mensonges, mais en plus vous êtes des obligeants.
00:12:32 Ça veut dire que vous mettez des moyens dans les résultats qui vous échappent.
00:12:36 Non seulement vous dites des mensonges, mais vous êtes des obligeants.
00:12:38 Allez, finissez sur le bilan, mais après il faudra revenir aux solutions, s'il vous plaît.
00:12:41 Vous pouvez essayer d'être un peu respectueux, à défaut de dire n'importe quoi.
00:12:43 Non, non, c'est vous qui dites n'importe quoi.
00:12:45 S'il vous plaît, Jean.
00:12:46 Moi, je ne vous en irons pas.
00:12:47 Vous ne m'avez pas entendu dire un mot pendant que j'ai écouté vos propos.
00:12:50 Troisième chose, il y a eu 3 compagnies de CRS qui ont été mises avec 240 policiers.
00:12:54 Le ministre dit encore aujourd'hui, nous allons déplacer aujourd'hui la CRS 8 avec 200 obligations.
00:12:59 Mais non, il y a des résultats.
00:13:01 Je ne vous dis pas qu'il y a des moyens.
00:13:03 Ce n'est pas des résultats, c'est des actions.
00:13:05 Vous vous mettez en réaction.
00:13:07 Il y a des résultats aujourd'hui, mais vous ne les citez pas.
00:13:09 Je vous reproche profondément.
00:13:11 Vous ne citez pas le nombre de kilos saisi, le nombre de personnes arrêtées.
00:13:16 C'est ça les résultats.
00:13:17 La délinquance a diminué, la criminalité a diminué.
00:13:19 Le nombre de personnes arrêtées a augmenté.
00:13:23 Mais ça c'est vrai, et d'ailleurs pour partie.
00:13:27 C'est pas le contraire.
00:13:28 Donc il y a des résultats.
00:13:29 Dites pas qu'il n'y a pas de résultats.
00:13:31 Vous me dites qu'il n'y a plus de résultats aujourd'hui.
00:13:33 Un seul mot vraiment.
00:13:34 Si on est objectif, effectivement il y a eu un certain nombre d'opérations qui ont été menées,
00:13:37 un certain nombre d'arrestations et de kilos qui ont été réalisés.
00:13:40 Et ça contribue d'une certaine manière de se renforcer l'insécurité.
00:13:44 Le seul façon d'arrêter la drogue dans le pays, c'est d'arrêter l'introduction de la drogue dans le pays.
00:13:50 Et ça on n'a pas trouvé le moyen encore.
00:13:52 Les filières, on n'a pas trouvé le moyen de les éradiquer.
00:13:54 Dans les ports, si dans les ports.
00:13:56 Pas totalement.
00:13:57 On va devoir s'interrompre quelques minutes car dans un instant nous irons du côté de l'Assemblée nationale.
00:14:02 Des questions qui portent à la fois sur la violence à Marseille et sur la réforme des retraites.
00:14:06 Puisque vous le savez, demain, Elisabeth Dand reçoit l'intersyndicale et puis on revient pour le débat.
00:14:11 A tout de suite.
00:14:12 Demain interromp pas.
00:14:13 Attends moi je vais interrompre.
00:14:15 De retour avec vous pour la suite de 90 minutes.
00:14:17 Avant de reprendre le débat, nous ferons sans doute d'ici quelques secondes un petit détour par l'Assemblée nationale.
00:14:21 Parce qu'une question est posée précisément sur le thème qui nous intéressait à l'instant.
00:14:25 C'est-à-dire la violence, l'extrême violence qui règne à Marseille avec ces règlements de comptes qui ont eu lieu dans le courant du week-end.
00:14:31 Et qui ont fait trois morts en l'espace d'une nuit en trois points différents.
00:14:35 Fusillades de grande ampleur, alarmes lourdes.
00:14:37 Alors ce sont certes des scènes qu'on a déjà vues à Marseille.
00:14:40 Mais qui ont quand même choqué les esprits.
00:14:42 Et donc une question est posée en ce sens par Gisèle Louis, députée du RN.
00:14:46 Ma question s'adresse à Monsieur le ministre de l'Intérieur.
00:14:48 Hier, la France s'est réveillée sous le choc de voir qu'à Marseille, les fusillades empiraient sur fond de trafic de drogue.
00:14:55 Trois morts, douze blessés durant la triple fusillade de ce week-end.
00:14:59 Soit 14 tués par arme à feu et 43 blessés en trois mois.
00:15:03 Je veux saluer tout d'abord avec le groupe RN le courage et le travail formidable du service de secours et de sécurité submergés en France et notamment à Marseille.
00:15:13 Mais comment ne peut-on pas être triste et en colère lorsque certains prétendent lutter contre le trafic de drogue international tout en installant des salles de shoot.
00:15:23 Le renforcement de notre action diplomatique, de la douane, de la police, de la justice et de la prévention médicale sont urgents chez nous.
00:15:31 Certains consomment de la drogue comme si c'était des bonbons.
00:15:34 Or, consommer donne une responsabilité.
00:15:37 Comment se fait-il que seuls 30% des consommateurs verbalisés payent leurs amendes ?
00:15:42 Comment responsabilisez-vous les parents pour qu'ils empêchent leurs gamins d'aller shooter, chouffer pardon, pour 1000 euros par jour à la paternelle ?
00:15:51 Les gens ont peur de se prendre une balle. Moi-même j'ai connu cette peur.
00:15:56 Alors vous envoyez la CRS 8. Ils vont rester trois jours comme en février puis repartir et rien ne changera.
00:16:03 Vous me répondez que trois unités de CRS ont été déployées en mars.
00:16:07 Je discutais avec certains d'entre eux. Ils restent trois heures sur l'un des 130 points de deal de la ville, puis ils repartent sur ordre frustré.
00:16:15 Et le trafic reprend.
00:16:17 Vous nous direz aussi que depuis janvier, 500 interpellations ont eu lieu en lien avec le trafic.
00:16:22 Combien ont été relâchées ? Que fait la justice ?
00:16:25 Voilà deux ans et demi que vous êtes ministre avec monsieur Moretti.
00:16:29 Qu'avez-vous fait ? Alors on le sait, vous espériez beaucoup.
00:16:34 Ça devait bien se passer, mais voilà la poussière mise sous le tapis remonte à la figure.
00:16:38 C'est votre bilan, celui d'Emmanuel Macron.
00:16:41 Monsieur le ministre, quel plan de bataille pour sauver Marseille sur le trafic de drogue ?
00:16:46 Allez-vous laisser à votre successeur ?
00:16:49 Merci beaucoup. La parole à Eric Dupond-Moretti, garde-vaisseau ministre de la Justice.
00:16:55 Merci madame la présidente. Madame la députée Lelouis,
00:17:02 il y a une constance que je vous reconnais, que je reconnais à votre parti.
00:17:07 Vous ne loupez jamais un rendez-vous cynique avec le malheur.
00:17:11 Et pendant ce temps-là, voyez-vous, le ministre de l'Intérieur et moi-même, nous agissons
00:17:16 et nous avons mis en place un plan Marshall à Marseille.
00:17:20 Voilà comment il se décline.
00:17:22 En 2022, 20 magistrats nouveaux sont arrivés.
00:17:27 10 nouveaux greffiers. En 2023, 6 magistrats supplémentaires.
00:17:33 En deux ans, 60 contractuels.
00:17:36 En matière de forces de sécurité intérieure, c'est 300 policiers qui sont arrivés.
00:17:42 Et savez-vous, madame la députée, comment on les a embauchés ?
00:17:45 On les a embauchés grâce au budget 2021, que vous n'avez pas voté.
00:17:50 Grâce au budget 2022, que vous n'avez pas voté.
00:17:54 Grâce au budget 2023, que vous n'avez pas voté.
00:17:58 Alors je voudrais enfin vous dire que vous n'êtes pas commentateur,
00:18:02 vous êtes acteur de la vie politique dans les niches RN.
00:18:06 Que proposez-vous pour la justice zéro ?
00:18:10 En réalité, en réalité, madame la députée, vous nous opposez le silence et la critique.
00:18:17 Votre programme, je vais vous dire ce que c'est, un cimetière de certitude
00:18:22 et vous êtes orphelin du réalisme.
00:18:25 Je vous remercie, monsieur le ministre.
00:18:30 La parole est à monsieur Laurent Esquenet-Gox pour le groupe Démocrate.
00:18:36 Bon, réponse assez musclée, effectivement, en disant aux RN, vous n'avez rien, vous ne votez rien.
00:18:43 Mais derrière les mots du ministre de la Justice, il manque quand même une chose.
00:18:46 Où sont les places de prison ? On peut rajouter des greffiers, on peut rajouter des magistrats,
00:18:50 mettre plus de policiers sur le terrain et faire plus d'interpellations.
00:18:55 Mais si en bout de chaîne, il n'y a pas de place de prison, c'est beaucoup de gesticulation pour pas grand chose.
00:19:01 Donc je ne dis pas qu'il n'y a pas eu des efforts qui ont été faits très concrets,
00:19:04 notamment sur Marseille, mais reste ce point noir qui est immense.
00:19:09 Et j'ajouterai une deuxième chose, et là pour le coup, dont on ne voit pas encore les effets.
00:19:13 C'est que dans la volonté de Gérald Darmanin, il y a la volonté de supprimer la police judiciaire.
00:19:19 La police judiciaire, par ces enquêtes longues qui sont à bas bruit,
00:19:25 mais qui permettent justement d'arrêter les têtes de pont de ces trafics,
00:19:29 plutôt que les petits caïds et les chauffeurs, ça permettrait de démanteler,
00:19:33 de fragiliser durablement le système parce que les chauffeurs et les petits caïds,
00:19:37 ils se remplacent à la pelle contre quelques pilliers.
00:19:40 Et c'est ça ce que risque de menacer Gérald Darmanin, ou aggraver en tout cas, en supprimant la police judiciaire.
00:19:47 Continuer à mener les enquêtes au long cours pour déloger les têtes pensantes et les responsabilités.
00:19:54 Mais ça tombe quand même sous le sang.
00:19:56 Non mais alors attendez, parce que vous allez vous interrompre.
00:19:58 Ils ne peuvent pas être deux contre moi tout le temps.
00:20:00 Une fois ce n'est pas un contre un.
00:20:01 Mais c'est, ne permettez pas l'interrompre cette fois.
00:20:03 Ils ne peuvent pas être tout le temps deux contre moi.
00:20:04 Allez-y.
00:20:05 C'est une place de prison. Engagement du Président, une place de prison.
00:20:08 Combien y en a-t-il aujourd'hui depuis 2020 ? On a dégagé 3 milliards 100 en 2021-2022.
00:20:13 Il y a aujourd'hui, attendez, il y a aujourd'hui ouverte, depuis que nous sommes là, 2300 places de prison ouvertes.
00:20:19 En 2021, il y en aura 3200.
00:20:21 Il y en avait 8000 promises pour le premier quinquennat.
00:20:24 Mais oui, c'est vrai, c'est les chiffres avant.
00:20:27 Vous commencez à décider une prison avec toutes les procédures et tout, et vous savez, les places de prison promises par le Président, elles seront mises en place.
00:20:35 Il y en a déjà 2300, il y en aura 3000 l'année prochaine supplémentaire.
00:20:39 941 personnes supplémentaires dans ces prisons supplémentaires.
00:20:43 Ne dites pas qu'aujourd'hui il n'y a pas de places de prison. On n'en a jamais construit autant.
00:20:46 Je ne l'ai pas dit qu'il y en a pas, il n'y en a certainement pas assez.
00:20:49 Ah bon ? Ah bah pas assez, d'accord.
00:20:50 Allez, la parole à Jean-Métien maintenant.
00:20:52 Il n'y a jamais assez de policiers, jamais.
00:20:53 Merci François Potier.
00:20:54 L'objectif c'était peut-être 8000, mais selon les experts c'était 40 000.
00:20:58 Il y avait une deuxième question sur laquelle je répondrai après.
00:21:00 Alors allez-y, sur les places de prison, vraiment on reste sur le carcéral s'il vous plaît.
00:21:03 Sur le carcéral, Emmanuel Macron avait promis 15 000 places de prison lors de son premier quinquennat.
00:21:09 Elles sont faites, elles sont commencées, elles sont lancées.
00:21:13 Arrêtez de dire n'importe quoi.
00:21:16 Mais s'il n'avait pas été réélu alors on n'en aurait pas.
00:21:18 Emmanuel Macron avait promis 15 000 places de prison.
00:21:20 Je peux parler ?
00:21:22 Oui.
00:21:23 Emmanuel Macron avait promis 15 000 places de prison lors de son premier quinquennat.
00:21:27 Il y en a eu je crois 2000 ou même 1500 qui ont été construites à la fin de son premier quinquennat.
00:21:32 Donc la promesse a été relancée pour son deuxième quinquennat.
00:21:36 Et en réalité tout est là-dedans parce que la construction de places de prison effectives
00:21:41 permet de déverrouiller toute la chaîne pénale et permet d'absorber effectivement la délinquance et la criminalité
00:21:48 en en bastillant ceux qu'on arrête plutôt que de les laisser dehors avec des bracelets ou d'ailleurs sans bracelet.
00:21:53 La deuxième chose que je voulais dire c'est que le garde des Sceaux ne peut pas,
00:21:57 comme d'ailleurs Olivier Véran le porte-parole du gouvernement, ne peut pas opposer à l'explosion de la criminalité
00:22:04 et de la délinquance à Marseille une question de moyens.
00:22:07 Parce qu'en réalité en faisant ça, ils se tirent une nouvelle balle dans le pied.
00:22:11 C'est-à-dire qu'en mettant plus de moyens, la délinquance et la criminalité explosent encore plus.
00:22:15 Donc faut en mettre moins de moyens, ça va baisser.
00:22:17 C'est encore pire que de dire qu'ils n'ont rien fait.
00:22:21 Alors merci.
00:22:22 En fait la conclusion c'est quoi ?
00:22:24 Vous avez une courbe de la délinquance et de la criminalité qui augmente.
00:22:27 Et en face vous avez effectivement une courbe des moyens qui augmente.
00:22:30 Le problème c'est que les moyens qui augmentent, même s'ils obtiennent des résultats,
00:22:34 ils sont insuffisants à absorber l'explosion de la délinquance et de la criminalité.
00:22:38 Oui, on l'a déjà dit tout à l'heure.
00:22:40 Vous l'avez déjà dit tout à l'heure.
00:22:41 Vous vouliez soulever un deuxième point auquel va s'opposer Raphaël Saint-Vic.
00:22:44 La deuxième question que vous m'avez posée. Vous avez évoqué les prisons et un deuxième point.
00:22:46 Il y avait les prisons.
00:22:47 La PJ.
00:22:48 La PJ.
00:22:49 La suppression de la PJ.
00:22:50 Darmanin qui veut supprimer la PJ.
00:22:51 C'est-à-dire qu'aujourd'hui comment fonctionne la police ? Elle fonctionne en silo.
00:22:54 Avec des gens qui se côtoient, qui ne se connaissent pas, qui ne partagent pas.
00:22:57 Aujourd'hui, la PJ ne perd ni son identité, ni ses moyens, ni ses hommes, ni son caractère.
00:23:03 Simplement elle participera à plus de moyens avec l'ensemble.
00:23:05 De les réunifier départementalement et de façon interdépartementale, c'est pour que demain ce soit...
00:23:09 Ça c'est une revendication syndicale que vous me donnez là aujourd'hui.
00:23:12 C'est pas une revendication de réalité.
00:23:13 Ah non mais tout...
00:23:14 La réalité c'est sur le terrain.
00:23:15 Excuse-moi.
00:23:16 Ici il y a bien une profession qui est syndiquée.
00:23:17 Ce sont les policiers.
00:23:18 Ils sont quasiment tous syndiqués.
00:23:19 Et donc en fait c'est tous les policiers qui ont une expertise à priori plus grande que vous et moi sur le terrain...
00:23:25 Il n'accepte pas de partager avec d'autres.
00:23:27 L'expérience... Il y a une expérience qui a été montée...
00:23:29 Mais les moyens que vous mettrez sur la petite délinquance, vous ne pouvez pas les mettre sur le grand banditisme.
00:23:33 Aujourd'hui...
00:23:34 Bon en gros ce qu'il vous dit...
00:23:35 Aujourd'hui c'est...
00:23:36 Alors attendez, François Patrias, s'il vous plaît.
00:23:37 Si vous voulez pas que... Non mais si vous voulez pas qu'il vous interrompe, vous, à contraire, il ne faut pas les interrompre.
00:23:42 Je m'excuse.
00:23:43 Il n'a pas réussi à faire son dégagement.
00:23:44 Sur l'APJ, en gros ce que vous nous dites, c'est que les enquêtes doivent être menées à plus haut niveau pour pouvoir décapiter ceux qui se nourrissent de ça.
00:23:53 Ils ont besoin de temps. Ils ont besoin de ne pas être justement sur des petites affaires qui sont peut-être nécessaires mais qui ne sont pas du ressort de l'APJ
00:24:00 et qui en plus fragilisent même le travail de l'APJ parce que lorsque vous mettez une voiture banalisée de l'APJ, que vous l'utilisez parce que tous les moyens vont être mobilisés de manière commune sur l'ensemble des services,
00:24:11 lorsque vous les mettez sur un point de chauffe, et bien cette voiture, elle est grillée.
00:24:15 En gros, quand même, là on a un petit peu l'impression que le gouvernement est dans l'action-réaction. Il y a une action, on réagit.
00:24:21 Mais il n'y a pas d'enquête au long cours.
00:24:23 Quand même !
00:24:25 Attendez, on mélange un peu tout et on va au direct.
00:24:27 Un, demain, aujourd'hui, on réagit. Non. Aujourd'hui, c'est par jour.
00:24:32 Je ne m'interdis pas de vous contredire mais je ne suis déjà pas là, vous avez tort.
00:24:37 C'est bien en partant de la base qu'on remontera au-dessus.
00:24:39 C'est bien en partant de la base qu'on remontera au gros caïd.
00:24:42 Pas forcément.
00:24:43 Attendez, comment on fait autrement ? Je ne sais pas faire.
00:24:45 Donc si aujourd'hui, à la base, et en plus, qu'est-ce qui dérange les gens le plus ?
00:24:49 Quelqu'un qui se fait agresser dans la rue à Paris ou ailleurs, ce n'est pas le gros caïd qui cherche, c'est le gars qui lui pique son sac à l'arraché.
00:24:56 Les gens sont plus sensibles aujourd'hui à la petite délinquance.
00:25:01 François Patria, c'est exactement ce que vous disiez.
00:25:04 Maintenant, c'est vous qui m'interrompez. Maintenant, je vous dis, les moyens pour mettre à bas la grande délinquance et la rechercher ne sont en aucun cas fragilisés.
00:25:14 Allez, vous lui répondez et on a très peu de temps. Ramassez vos réponses si possible.
00:25:18 Oui, mais en fait, le problème, c'est que, bien sûr que c'est nécessaire de s'attaquer à la petite délinquance, mais la grosse délinquance aujourd'hui, c'est de la communication.
00:25:26 C'est-à-dire que les délinquants, les grands caïds, ils remplacent à loisir ces petits délinquants, ces chouffeurs.
00:25:32 Donc, il faut aussi s'attaquer et ça, c'est primordial. Et ça, c'est le travail de la PJ.
00:25:37 Et vous allez fragiliser ce travail qui est nécessaire en vous occupant du menu frottin qui sert à rassurer les gens, mais qui ne changera rien à la nature de la délinquance.
00:25:47 Et pour la conclusion, le débat ne peut pas s'étendre au-delà.
00:25:51 Vous ne pouvez pas rester dans la rue, ça ne vous intéresse pas.
00:25:54 François Patria, s'il vous plaît, il n'a pas reparlé depuis.
00:25:57 La petite délinquance, ce ne sont que des tentacules, si vous voulez.
00:26:02 Si vous les coupez, ce serait bien.
00:26:04 Laissons arracher le sac à votre épouse, à votre mère.
00:26:07 Les gros bonnets.
00:26:08 Laissez-le.
00:26:09 Tous les petits délinquants dont vous parlez, ce sont des tentacules. Une fois coupés, ils les remplacent.
00:26:12 Donc, il faut s'attaquer aux gros bonnets.
00:26:14 Je souhaite également interpeller un certain nombre d'hommes politiques, au premier rang desquels Jean-Luc Mélenchon, qui explique que désarmer la police, c'est la solution à tout ça.
00:26:25 Il souhaite désarmer la police à Marseille ? Pourquoi la France Insoumise ne nous parle pas de désarmer plutôt les délinquants ?
00:26:31 Ce n'est pas lui qui va vous répondre.
00:26:33 Vous êtes copain avec Zemmour, moi je ne suis pas copain avec Mélenchon.
00:26:38 Vous avez entendu ce que la France Insoumise a dit sur Sainte-Solide.
00:26:41 Moi, je ne suis pas copain avec Mélenchon.
00:26:42 Ça serait une promenade champêtre.
00:26:44 Donc là, ils vont dire quoi ? Jean-Luc Mélenchon, il va dire que ça aurait été un anniversaire s'il n'y avait pas eu la police ?
00:26:48 Merci. Débat fort animé, fort intéressant. J'espère que vous aurez pu faire la part des choses.
00:26:53 Vous, de l'autre côté de votre écran, tout de suite, le JT avec Michael Dorian.
00:26:58 Bonjour Nelly, bonjour à tous.
00:26:59 Donald Trump sous le feu des projecteurs après avoir passé la nuit dans son appartement new-yorkais du dernier étage de la Trump Tower.
00:27:06 Il doit comparaître devant la justice pénale.
00:27:08 L'ancien président américain est accusé d'avoir acheté le silence d'une star du X et de lui avoir versé la somme de 130 000 dollars
00:27:15 juste avant l'élection présidentielle de 2016.
00:27:18 Et il s'agit d'une fraude puisque cette somme n'a pas été inscrite dans ses comptes de campagne.
00:27:23 Dans l'actualité également, la Finlande devient le 31e pays membre de l'OTAN.
00:27:29 Et ça y est, vous allez le voir sur ces images, le drapeau finlandais vient d'être hissé au siège de l'alliance à Bruxelles.
00:27:35 Un tournant stratégique provoqué par l'offensive russe en Ukraine
00:27:39 et qui permet à l'OTAN de doubler la longueur de la frontière que partagent ses membres avec la Russie.
00:27:45 Retour en France à présent, les rendez-vous se suivent à Matignon.
00:27:50 Et alors que les groupes parlementaires de la gauche ont choisi de boycotter ces réunions,
00:27:54 Elisabeth Borne reçoit aujourd'hui les chefs des partis politiques.
00:27:58 Elle recevait tout à l'heure la secrétaire nationale d'Europe Écologie-Les Verts, Marine Tondelier.
00:28:02 Je vous propose de l'écouter.
00:28:04 On a demandé ce rendez-vous parce que M. Darmanin parle d'éco-terrorisme,
00:28:10 maintenant de terrorisme intellectuel, et un ministre de l'Intérieur ne devrait pas dire ça.
00:28:16 On voit qu'il y a une tentation dans ce pays de criminaliser l'écologie
00:28:20 et d'en faire finalement le bouc émissaire de tout ce qui n'irait pas.
00:28:24 Alors je veux bien que quand on soit agriculteur, on vive des choses très compliquées.
00:28:27 Moi je viens d'une famille d'agriculteurs, je suis tout à fait consciente des difficultés de cette profession.
00:28:31 Mais ils ne pourront pas continuer à faire comme avant pendant des années et des années.
00:28:36 Ils ne pourront plus partout continuer à cultiver les mêmes choses, avec autant d'eau, avec les mêmes températures.
00:28:41 Et ce n'est pas de la faute des écologistes.
00:28:43 On est plutôt celles et ceux qui avons alerté là-dessus depuis longtemps.
00:28:46 Le collectif Extinction Rebellion fait encore parler de lui, connu pour ses actions coup de poing,
00:28:51 comme sur la tour Eiffel ou plus récemment à Sainte-Solide.
00:28:54 Il s'attaque aujourd'hui aux agriculteurs.
00:28:56 Son but, dénoncer l'attitude de la Fédération Agricole à travers des actions ciblées.
00:29:01 Les précisions de Maxime Lavandier et Marine Sabourin.
00:29:04 Nouvelle campagne et nouvelle guerre pour le collectif Extinction Rebellion.
00:29:09 Baptisé "Changement de Régime", le collectif décrit sur son site web des actions à mener contre le monde agricole.
00:29:15 Il appelle notamment les manifestants à agir devant les chambres d'agriculture
00:29:19 et lors d'événements spécifiques comme le Salon de l'agriculture
00:29:22 ou sur les manifestations de la Fédération Nationale des Syndicats d'Exploitants Agricoles.
00:29:27 Objectif de cette campagne, dénoncer selon leurs mots l'hypocrisie de la Fédération
00:29:32 qui est en faveur de l'agro-industrie et de l'agro-business.
00:29:35 La répartition des rôles, le matériel adéquat aux actions,
00:29:38 mais surtout un brief juridique qui renseigne les peines encourues en cas de vandalisme, sont précisés sur le site.
00:29:43 Des comptes Twitter d'acteurs du monde agricole sont aussi identifiés
00:29:46 comme celui du nouveau président de la Fédération Agricole, Arnaud Rousseau, ou des agriculteurs comme Cédric.
00:29:52 Extinction Rébellion qui lance une campagne de harcèlement contre les agriculteurs, et j'en fais partie.
00:29:57 Mon nom est cité dans la liste, donc là je me demande jusqu'où ça va aller.
00:30:01 Est-ce que ça va être des agressions physiques ? En fait on va aller jusqu'où la Extinction Rébellion ?
00:30:05 Vous prenez pour qui tout ça ? Parce que j'ose défendre mon métier ?
00:30:07 De son côté, le ministre de l'Agriculture a condamné la campagne menée par le collectif sur son compte Twitter.
00:30:13 Une campagne abjecte, méticuleusement pensée pour intimider et livrer à la vindicte des femmes et des hommes.
00:30:18 Parce qu'ils nous nourrissent. Un appel clair à des actes de vandalisme et de dégradation
00:30:22 qui sonnent comme une atteinte préméditée à nos lois.
00:30:25 Marc Faineau a réitéré son soutien aux agriculteurs, ainsi qu'à leurs proches victimes de ces agressions.
00:30:31 La situation était en train de s'améliorer sur les trottoirs parisiens,
00:30:35 et pourtant les éboueurs annoncent une nouvelle mobilisation.
00:30:39 La grève reconductible a été déposée par la CGT à compter du 13 avril.
00:30:44 Les images des ordures qui s'accumulent dans les rues de la capitale pourraient donc faire leur retour.
00:30:49 Thomas Bonnet pour le sujet.
00:30:51 On pensait ces images révolues. Les poubelles qui débordent et les trottoirs en vailles d'ordures à Paris.
00:30:56 Pourtant, après une interruption de quelques jours, les éboueurs vont reprendre la grève.
00:31:00 Annonce faite dans un communiqué de la CGT qui appelle donc à une grève reconductible à compter du 13 avril,
00:31:06 ainsi qu'à une mobilisation pour la journée de jeudi.
00:31:09 La perspective d'un retour des poubelles sur les trottoirs parisiens partage les riverains interrogés.
00:31:13 Il y a ceux qui soutiennent les grévistes coûte que coûte.
00:31:16 Je trouve que c'est très bien parce qu'en fin de compte il faut que ça continue jusqu'à ce que le gouvernement
00:31:20 rende des comptes sur ce passage en force de la retraite.
00:31:25 En parlant des éboueurs, oui, ils font un travail énorme.
00:31:29 Et bien évidemment nous respectons cela.
00:31:32 Et puis les autres, pour qui la situation n'a que trop duré.
00:31:35 J'espère qu'ils vont trouver un arrangement et négocier en attendant
00:31:39 parce que c'est quand même pas très agréable de vivre dans les poubelles.
00:31:43 Trop c'est trop. Parce qu'il faut penser à la sécurité et à la santé des gens.
00:31:47 Les autres, les millions de personnes qui sont à Paris, etc.
00:31:50 Ça va, je ne suis pas contre la grève, mais il y a des limites.
00:31:54 La grève précédente avait été interrompue le 29 mars dernier après trois semaines de non-ramassage des ordures.
00:32:00 Au plus fort du mouvement, plus de 10 000 tonnes de déchets jonchaient les rues de la capitale.
00:32:04 Depuis, la situation revient progressivement à la normale avec, selon le dernier des comptes de lundi, 650 tonnes encore non ramassées à Paris.
00:32:12 Une accalmie avant le retour de la grève dont la date du 13 avril n'a pas été choisie par hasard.
00:32:17 On sera à la veille de la décision du Conseil constitutionnel sur le texte de loi de la réforme des retraites.
00:32:23 Et puis à Paris toujours, la Maison Gainsbourg va enfin ouvrir au public
00:32:28 près de 30 ans après la mort du chanteur, l'ancien domicile de Serge Gainsbourg, transformé en musée rue de Verneuil.
00:32:35 Il sera accessible dès le mois de septembre.
00:32:37 C'est sa fille Charlotte qui l'a annoncé.
00:32:39 En attendant, la billetterie ouvre dès aujourd'hui sur le site maisongainsbourg.fr.
00:32:44 Bonne après-midi sur CNews.
00:32:47 L'actualité continue avec 90 minutes info en compagnie de Nelly Denac.
00:32:51 Merci beaucoup.
00:32:53 On va continuer de parler de Marseille.
00:32:56 Je vous laisse quelques minutes parce que vous vous en doutez, il y a beaucoup de questions dans la séance de questions gouvernement cette après-midi
00:33:00 qui porte sur cet hécatombe quand même, trois victimes en trois points différents de la ville ce week-end.
00:33:06 Et je vous propose d'écouter ce que disait sur notre antenne d'ailleurs aujourd'hui Frédéric Ploquin qui est journaliste
00:33:11 qui nous dit en somme, pour toutes les victoires obtenues, combien de défaites ?
00:33:15 La police marque des points et remporte des batailles quotidiennement.
00:33:32 Mais sur le long terme, en fait, chaque jour, c'est pas parce que vous avez arrêté le parrain à Dubaï, de la cité Trucmuche à Marseille,
00:33:42 c'est une belle prise, c'est une formidable prise, en plus Dubaï accepte de l'extrader, c'est encore mieux,
00:33:47 parce que c'était impensable il y a quelques temps, c'est ce qui vient de se passer.
00:33:50 L'extradition par Dubaï vers la France d'un grand parrain, etc.
00:33:53 Donc la police marque des points tous les jours, mais le problème c'est que le lendemain il faut retourner à la bataille
00:33:57 parce que comme chacun sait, sur le marché de la drogue, vous avez tout de suite un remplaçant.
00:34:02 Dès qu'un point de deal se monte quelque part, je vais vous dire, il y a une équipe qui est prête à prendre le relais.
00:34:07 Alors, je vais vous demander, ça devienne une question d'un député Renaissance à l'Assemblée.
00:34:12 Garantie d'état, et je rappelle que le coût de la mesure sera beaucoup moins important que les pertes fiscales qu'occasionneront les dépôts de bilan.
00:34:23 Je vous remercie. La parole est à M. Jean-Louis, euh non, Lionel Royer-Perrault pour le groupe Renaissance.
00:34:32 Merci Madame la Présidente. Ma question s'adresse à M. le ministre de l'Intérieur et des Outre-mer.
00:34:40 M. le ministre, Marseille souffre, Marseille pleure, Marseille est en colère.
00:34:46 Dans la nuit de dimanche à lundi, pas moins de trois règlements de comptes ont eu lieu,
00:34:51 entraînant la mort de trois personnes, dont un adolescent de 16 ans et l'hospitalisation de huit autres.
00:34:58 Nous constatons depuis plusieurs semaines maintenant une accélération de ces assassinats sur fond de trafic de stupéfiants.
00:35:06 Une double logique de contrôle territorial d'une part et de vendetta d'autre part en serait à l'origine.
00:35:14 Cette situation, mes chers collègues, est inquiétante car elle intervient alors que Marseille connaît une augmentation sensible de ses moyens de police et de justice.
00:35:23 300 policiers nouveaux, trois compagnies de CRS, 30 magistrats, 10 greffiers,
00:35:29 tous en poste au moment même où nous nous parlons, et ce, grâce à la décision du président de la République.
00:35:36 Le travail réalisé à titre d'illustration a permis de démanteler définitivement 39 points de deal,
00:35:45 de saisir 5,4 tonnes de cannabis ou encore de dresser 18.600 amendes forfaitaires délictuelles pour usage de stupéfiants.
00:35:59 Pour autant, nous sommes de plus en plus nombreux à ne pas accepter cette résignation qui semble s'abattre sur la ville et plonger des familles entières dans la terreur et la douleur.
00:36:09 Pour soutenir la stratégie de pilonnage menée par la préfète de police, nous devons, me semble-t-il,
00:36:16 renforcer les moyens de la direction zonale de la police judiciaire et occuper plus encore les quartiers par le renforcement de la présence de CRS.
00:36:24 Alors, monsieur le ministre, ma question est simple.
00:36:27 Quels sont les moyens précis que vous comptez allouer à Marseille de façon pérenne pour mieux lutter contre cette situation dramatique?
00:36:35 Je vous en remercie.
00:36:36 - Laëtitia Saint-Paul: Merci beaucoup. La parole est à Gérald Darmanin.
00:36:41 - Gérald Darmanin: Merci. Monsieur le député Royer Perrault, je crois que monsieur le garde des Sceaux a évoqué les moyens de la justice mobilisés très fortement à Marseille.
00:36:52 En complément, des moyens de la police nationale décidés par le président de la République et qui n'ont pas d'équivalent ni pour la cité fosséenne ni pour aucun territoire de la République.
00:37:00 300 policiers de plus en deux ans, c'est du jamais vu. Nous continuerons cette progression.
00:37:06 Je veux dire que c'est parce que nous mettons énormément de moyens et parce que les résultats, vous avez cité ceux de l'année dernière, mais ceux depuis le 1er janvier,
00:37:15 c'est 509 individus interpellés pour trafic de drogue, une tonne de cannabis saisie en moins de trois mois à Marseille, 48 kg de cocaïne et 343 armes saisies.
00:37:26 Ça vous montre à la fois l'hyperactivité des services, mais également sans doute la mer qui reste avidée dans certains quartiers de Marseille, mais aussi dans l'arrière-pays marseillais.
00:37:36 J'ai décidé d'abord pour mettre fin aux vendettas ou aux guerres de territoire, puisque la procureure de la République s'est exprimée et évoquée le fait que nous avons des craintes
00:37:45 pour les jours, pour les semaines qui viennent, pour la conquête de ces territoires, de gens qui sont sans doute d'ailleurs en prison ou qui sont mis hors d'état de nuire par les services de police.
00:37:53 La CRS 8, et comme vous me l'avez demandé, j'ai renforcé, en tout cas pour le mois de septembre prochain, les services d'enquête de la police judiciaire à Marseille
00:38:02 et la création d'un nouveau groupe d'appui d'enquête spécialisé de la police judiciaire à Marseille qui fait un travail très important.
00:38:09 Je veux aussi dire que vous savez, à Marseille, la lutte contre le trafic de drogue, une lutte qui est très ancienne, est malheureusement internationale.
00:38:17 La maîtrise du port de Marseille est un sujet extrêmement important pour nous tous. Le lien qu'il y a entre les trafiquants qui commandent les assassinats ciblés
00:38:26 et leur présence à l'extérieur de notre territoire, on pense évidemment à des pays du Maghreb ou à des pays du Moyen-Orient, est extrêmement important.
00:38:33 L'été dernier, nous avons réussi avec le ministre de la Justice à avoir une meilleure coopération pour obtenir les extraditions.
00:38:39 Il y a encore beaucoup de grands caïds en dehors de notre zone nationale et nous y travaillons pour qu'ils puissent être admis dans la justice et condamnés à de longues pertes de prison.
00:38:49 Merci beaucoup, Monsieur le Ministre. La parole est à Monsieur Jean-Louis Bricoux pour le groupe Yot.
00:38:55 Merci, merci Madame la Présidente.
00:38:58 Jérôme Darmanin, qui à l'instant dresse le bilan de toutes les réalisations, toutes les saisies de la police.
00:39:03 Personne ne conteste le fait qu'il soit conséquent. Simplement, là il revient aussi sur un autre aspect qui avait été soulevé par Raphaël Stainville,
00:39:09 en termes d'enquête au long cours à l'international, la police judiciaire étant centrale dans ces affaires.
00:39:15 On arrive quand même aussi à extrader les gros bonnets, comme on dit, mais ça ne suffit pas encore.
00:39:20 Alors, il y a deux choses dans son discours. Le premier, évidemment, c'est toujours la sampiternelle question des moyens.
00:39:27 Je m'étonne qu'un président qu'on nous a présenté comme étant un Mozart de la finance ignore que depuis 2001,
00:39:35 il y a eu un changement de notre constitution budgétaire. Nous sommes passés à la loi organique aux lois de finance qui a été votée en 2001
00:39:43 et qui prévoit un changement total de logique, puisqu'avant, en 2001, c'était une logique de moyens.
00:39:48 Depuis 2001, c'est une logique de résultats. C'est le B.A.B.A. qu'on enseigne en première année de sciences politiques
00:39:54 et dans les cours de finance publique. Donc, moi, je m'étonne, si vous voulez, qu'on en soit encore 20 ans après le changement de logique budgétaire
00:40:05 à nous opposer des moyens à des résultats sur le terrain qui sont manifestement catastrophiques.
00:40:10 Donc, ce gouvernement, ce n'est rien d'autre que des costumes et du blabla, parce que cette constitution, elle a été votée.
00:40:16 Tous les ans, on a effectivement une logique par des résultats. On demande aux chefs de programme de venir présenter les résultats.
00:40:23 Donc, c'est la justification au premier euro. C'est ça, la technique.
00:40:26 Donc, pour des gens qui se présentent comme des Mozart de la finance et des techniciens budgétaires, je suis très étonné qu'ils aient encore 30 ans de retard.
00:40:33 Bon, sur les extraditions, évidemment, nous sommes aujourd'hui pieds et poings liés par tout un tas de traités internationaux,
00:40:41 dont la Convention européenne des droits de l'homme, etc. C'est le même.
00:40:44 Si on n'arrive pas, si vous voulez, pour des délinquants de droit commun qui sont d'origine étrangère, à les expulser et qu'on en ait à les entasser
00:40:52 parce qu'on ne peut rien faire, imaginez donc des grands bonnets qui ont des grands moyens.
00:40:56 Quand vous avez des points de deal qui rapportent 60 000 à 80 000 euros par jour, ces gens ont des moyens considérables.
00:41:01 Qui plus est, lorsque l'État en face est impotent et n'a aucune volonté de régler ce problème migratoire.
00:41:09 Vous avez compris, il y a deux points qui ont été soulevés par Jean Messia, à la fois les moyens et puis les extraditions.
00:41:17 D'abord, je m'étonne qu'un patriote comme vous passe son temps à travailler contre son pays comme vous le faites à l'instant.
00:41:25 Non, non. C'est la démocratie.
00:41:27 Vous l'attaquez directement, il n'a pas à se taire non plus.
00:41:31 Je réponds à ces questions.
00:41:33 Ce n'est pas une attaque de vinaigre.
00:41:34 Je ne suis pas sûre, pour l'instant, ce n'est pas une réponse.
00:41:36 Le coup du prince de la finance, ça fait trois fois qu'il me le fait. Chaque fois que je viens là, il me parle de Mozart, de la finance.
00:41:41 Chaque fois, il me le fait. Donc, il faudra changer un petit peu.
00:41:43 Vous ne le prenez pas à chaque fois. Prenez Bach ou prenez autre chose.
00:41:45 Vous l'avez oublié, c'est pour ça.
00:41:46 Ensuite, vous me dites les résultats. Tout à l'heure, vous m'avez dit que tout ça, c'est bien joli, plus de moyens, vous en convenez.
00:41:55 Plus de moyens, tout le monde en convient. Des moyens sans précédent. Pour quels résultats ?
00:42:00 Et vous me dites après, la logique de résultats, je suis contre.
00:42:02 Donc, vous ne voulez pas de résultats. Il faudrait qu'à un moment, vous soyez cohérent.
00:42:05 Je n'ai pas dit ça.
00:42:06 À un moment, vous soyez cohérent.
00:42:07 J'ai dit au contraire, je suis pour une solution.
00:42:08 Vous racontez n'importe quoi. Vous êtes de mauvais espoir.
00:42:10 Vous êtes incohérent.
00:42:11 Moi, je suis pour la logique des résultats. Vous, vous êtes pour la logique des moyens.
00:42:14 Tout à l'heure, vous m'avez dit les résultats.
00:42:16 Et tout à l'heure, M. Darmanin vient de vous donner les résultats à l'instant.
00:42:19 Et ils sont conséquents en termes de prix d'arrestation.
00:42:21 Non, ce n'est pas ça les résultats.
00:42:22 Tout à l'heure, vous m'avez parlé des gros bonnets.
00:42:23 Ça prouve qu'aujourd'hui, même on arrive à arrêter des gros bonnets puisqu'à Dubai, on en fait extradit.
00:42:26 On arrive aussi à en arrêter aujourd'hui.
00:42:27 Ça, on est en PGI. Il existe encore.
00:42:29 Troisième chose, M. Darmanin. Quand Yann Piat est assassiné, quand un juge est assassiné, souvenez-vous, c'était la faute à Macron ?
00:42:37 Aujourd'hui, pour vous, tout est de la faute à Macron. Mais arrêtez de faire une fixation.
00:42:41 Écoutez, allez voir un psy.
00:42:43 Oh, non, merci.
00:42:45 Arrêtez de dire que c'est la faute à Macron tous les jours.
00:42:47 Déjà, on ne peut pas vous laisser dire ça.
00:42:49 M. Patria, quand même.
00:42:51 Non, non, non.
00:42:52 Un peu de sérieux.
00:42:53 Un peu de sérieux.
00:42:54 Parce que pour vous, vous soyez en choc à l'isos sur Macron et Prince et le Mozart de la finance.
00:42:58 Arrêtez. Arrêtez.
00:43:00 Votre défense...
00:43:02 Non, mais vous...
00:43:04 S'il vous plaît, pas d'attaque personnelle, sinon je mets fin au débat et on passe à autre chose tout de suite.
00:43:08 Mais je veux bien...
00:43:09 Non, mais attendez. Laissez-moi répondre à ça.
00:43:11 On ne peut pas vous dire tous les jours, tous les jours, c'est de la faute à Macron.
00:43:13 Vous n'êtes pas son père ni son avocat.
00:43:16 Je comprends.
00:43:17 Moi, je suis là pour défendre ma gauche.
00:43:19 Je comprends.
00:43:20 M. Latak, je le défends. C'est essentiel.
00:43:22 Je comprends.
00:43:23 Mais chose soit claire. Nous, on ne comprenait rien.
00:43:24 Bon, allez, on va couper court au débat. On enchaîne.
00:43:27 On enchaîne et on va passer à l'immigré, je vous réponds.
00:43:29 Je pense...
00:43:30 S'il vous plaît.
00:43:31 Je pense que vous défendez Emmanuel Macron parce que vous êtes quelqu'un...
00:43:33 Mais ce sera tout.
00:43:34 Vous êtes un vieux briscard de la politique.
00:43:35 Ce n'est pas mon intérêt.
00:43:36 Vous avez bouffé à tous les râtonniers.
00:43:37 Ce n'est pas mon intérêt personnel.
00:43:38 Stop. Stop. Stop.
00:43:39 Et donc, vous défendez Emmanuel Macron.
00:43:41 Allez, on arrête là.
00:43:42 Vous ne me dites pas...
00:43:43 C'est en train de partir dans tous les sens.
00:43:45 Vous ne me dites pas que je vais voir Amsty. Parce que celui qui défend Emmanuel Macron,
00:43:47 qui a besoin d'Amsty, c'est bien vous.
00:43:48 On va parler de l'intersyndical qui fourbi ses armes avant la rencontre avec Elisabeth Borne.
00:43:52 Mais on sait que ça risque de ne pas déboucher sur quoi que ce soit.
00:43:55 Ils ont déjà plus ou moins annoncé la couleur.
00:43:58 On l'a vu d'ailleurs à la faveur de la nomination de la nouvelle secrétaire générale de la CGT.
00:44:02 Et alors aujourd'hui, la séquence est plus politique avec des formations de gauche qui sont reçues par Elisabeth Borne.
00:44:08 Bonjour Gauthier Lebray.
00:44:09 Vous êtes à Matignon précisément.
00:44:11 Sans surprise, la fermeté était de mise de la part des écologistes notamment.
00:44:17 Oui, avec un vrai paradoxe.
00:44:19 Je vous rappelle que les groupes de la NUPES, les groupes parlementaires, boycottent les réunions avec la première ministre.
00:44:25 Mais les chefs des partis Europe Écologie Les Verts, Marine Tondelier et du parti socialiste Olivier Faure,
00:44:30 ça sera en fin d'après-midi, on fait quand même le choix de venir rencontrer la première ministre
00:44:35 s'ils fixaient eux-mêmes la teneur des discussions.
00:44:38 Et pour Marine Tondelier, c'était le maintien de l'ordre.
00:44:40 Et à la sortie, elle a dit qu'il n'y aurait pas de paix dans la rue, de paix sociale, sans le retrait de cette réforme.
00:44:47 Je vous propose de l'écouter.
00:44:48 Sur les retraites, on a été très très rapide.
00:44:51 On lui a dit qu'il n'y aurait pas de paix sans retrait.
00:44:53 Et quand je dis ça, ce n'est pas une menace de ma part, ce sont les faits.
00:44:55 C'est l'intérêt d'esprit du pays.
00:44:57 Je pense qu'on est dans une impasse et que tant qu'il n'y aura pas de retrait sur cette mesure des 64 ans,
00:45:03 on ne passera pas à autre chose, ni nous ni les autres.
00:45:06 Voilà, alors la réunion qui a de l'importance, c'est évidemment celle de demain matin à 10h avec l'intersyndical.
00:45:13 Et Sophie Binet, la nouvelle patronne de la CGT, a déjà prévenu Elisabeth Borne qu'elle pourrait quitter précipitamment cette réunion
00:45:20 si la première ministre ne retire pas tout simplement sa réforme des retraites.
00:45:24 Avec un coup politique à jouer pour les syndicats qui se réunissent d'ailleurs cet après-midi.
00:45:28 Eh bien quitter cette réunion, venir devant les journalistes dans la cour de Matignon
00:45:31 pour dire que le gouvernement ne veut pas négocier avec un objectif remobilisé pour leur nouvelle journée d'action du lendemain, ça sera jeudi.
00:45:38 Merci beaucoup. Raphaël Stainville, ça aurait au moins le mérite de remotiver les troupes pour rebondir sur ce qu'il disait Gauthier ?
00:45:45 Oui, alors moi j'ai une approche un peu différente. J'ai l'impression que c'est un piège et d'une certaine manière l'intersyndical est tombé dans le piège tendu par Elisabeth Borne.
00:45:53 Parce qu'Elisabeth Borne, elle a besoin d'images pour montrer que finalement elle continue à dialoguer, à discuter, que sa porte est ouverte.
00:46:00 Et si c'est pour venir à Matignon et cinq secondes après fracasser la porte et communiquer sur l'impossibilité de dialogue avec la première ministre…
00:46:12 Autant ne pas y aller.
00:46:13 Autant ne pas y aller. En fait, on sait que ça va se terminer comme ça parce que du point de vue de la CGT, les choses sont écrites à l'avance.
00:46:20 Donc je pense qu'il y a une petite erreur de stratégie.
00:46:23 Je comprends que peut-être ça servira à remobiliser les troupes qui avaient tendance ces dernières semaines à peut-être s'évaporer dans la nature.
00:46:31 Mais c'est d'abord, je pense, une opération de communication rondement menée de la part de la première ministre.
00:46:36 François Patria, elle dit quand même quelque chose d'intéressant si on lit un peu entre les lignes.
00:46:39 Marine Tondoli, elle dit "sur les retraites, c'est allé très vite, mais sous-entendu, on a aussi parlé d'autres choses".
00:46:45 Et c'était précisément ce terrain sur lequel Elisabeth Borne souhaitait les entraîner, c'est-à-dire parler de tout ce qu'il y a autour du travail, de l'idée qu'on s'en fait.
00:46:52 De la pénibilité. C'est là-dessus qu'elle a envie de les emmener aujourd'hui, les politiques et les syndicats.
00:46:57 Je reconnais à Marine Tondoli le fait d'avoir pas claqué la porte en arrivant.
00:47:01 D'avoir dit là-dessus "nous serons inflexibles, nous s'aiderons pas, nous souhaitons que le chaos continue dans la rue".
00:47:07 C'est ce qu'elle dit aujourd'hui. Elle a dit, mais dans le même temps, elle a dit "on a parlé d'autres choses".
00:47:11 Je crois que les choses sont claires. La première ministre, le chef de l'État en dit lui-même que les choses ne devaient pas s'arrêter à la réforme des retraites.
00:47:18 On entendait bien la position des syndicats aujourd'hui, qu'il fallait parler, qu'il fallait aller de l'avant.
00:47:23 Que le procès suive, suit son cours jusqu'au 14 avril. Le conseil constitutionnel dira, la loi, elle est-elle valide ou n'est-elle pas.
00:47:30 Et le président devra la promulguer si elle est validée. C'est clair.
00:47:33 Mais dans le même temps, le rôle des syndicats, est-ce que ce n'est pas de défendre l'intérêt des salariés ?
00:47:37 Parce que je crois qu'ils font plutôt bien.
00:47:39 Bon, les salariés, si on parle demain, difficultés au travail, pénibilité, maladie, temps de travail, intéressement, etc.
00:47:45 Ça n'intéresse pas les syndicats ? Parce qu'ils disent que sur la retraite, on fait un blocage ? Je ne comprendrais pas.
00:47:50 C'est dommage, ils éclatent la porte aussitôt.
00:47:52 Ils ont fait un casus belli, mais ça va être.
00:47:54 Ils ont montré qu'ils étaient fermés à toute évolution de la valeur travail, de la position de travail, de l'intéressement au travail,
00:48:00 que leur propose le gouvernement en matière d'excuses aujourd'hui. Ils vont démontrer ça demain ? Je ne pense pas qu'ils auront raison.
00:48:05 Jean Messia, votre lecture, à la fois de l'initiative Born, est-ce que c'est habile d'une certaine manière, et sur la finalité de ces discussions ?
00:48:13 Les syndicats ont commis là une grave erreur. Ils n'auraient pas dû y aller, en tout cas jusqu'au 14.
00:48:19 Ça ne veut pas dire qu'ils ne s'intéressent pas. Bien sûr que les syndicats s'intéressent à toutes les problématiques que vous avez citées.
00:48:24 Mais le problème, c'est que ça peut attendre après le 14. Il n'y a aucune urgence.
00:48:28 Pour l'instant, l'urgence sociale, c'est effectivement la réforme des retraites.
00:48:31 On verra ce que le Conseil constitutionnel décide le 14, mais effectivement, du côté d'Elisabeth Born,
00:48:38 ils n'allaient pas se tourner les pouces jusqu'au 14 avril en attendant que le Conseil constitutionnel se prononce.
00:48:43 Évidemment, ils font des gesticulations. Ils ont tendu un piège au syndicat en disant « écoutez, le dialogue social continue ».
00:48:49 Et ceux-ci sont tombés dedans. Je crois qu'à partir de là, et Raphaël Stainville avait raison,
00:48:54 ils ont des photos, Elisabeth Born a des images pour dire « voilà, regardez, tout rentre dans l'ordre.
00:48:59 Les syndicats viennent nous voir, les gens ne vont même pas chercher à comprendre ce qui s'est discuté.
00:49:02 Ce qu'on va voir, c'est qu'ils se sont rencontrés. À partir du moment où ils se sont rencontrés,
00:49:05 ça veut dire que ça dégonfle quelque part par le haut la croix sociale.
00:49:09 C'est bien vu de Mme Born et les syndicats, ils le paieront à un moment ou à un autre.
00:49:15 La réponse demain, dans les mots et en images. Évidemment, on verra, on va lancer le chrono.
00:49:20 On verra si au bout de cinq minutes, il claque la porte comme vous le présentez aujourd'hui, Raphaël Stainville.
00:49:25 Petite interruption et puis on revient pour parler d'extinction rébellion,
00:49:29 qui a dans son viseur depuis plusieurs semaines maintenant, les agriculteurs,
00:49:34 avec deux visions au fond de ce que devrait représenter l'écologie et la nature.
00:49:41 Vous verrez que les agriculteurs se défendent en disant « mais non, les premiers écolos, ce sont nous, on respecte le contrat ».
00:49:46 A tout de suite.
00:49:47 De retour en votre compagnie, avant de reprendre le débat,
00:49:52 je vous propose de se pencher sur l'actualité de ce mardi avec Somaïa Labidi.
00:49:58 En prévision de la 11e journée de mobilisation contre la réforme des retraites ce jeudi,
00:50:04 20% des vols sont d'ores et déjà annulés dans quatre aéroports.
00:50:09 Ce sera le cas à Marseille, Toulouse, Bordeaux et Nantes.
00:50:12 Des annulations préventives en raison de la grève des contrôleurs aériens.
00:50:16 TikTok écope d'une amende de 14,5 millions d'euros,
00:50:20 une amende infligée par le régulateur britannique numérique
00:50:23 pour utilisation illégale de données personnelles d'enfants.
00:50:27 La plateforme chinoise est accusée de ne pas avoir mené les vérifications requises
00:50:31 pour identifier et annuler les comptes d'enfants n'ayant pas l'âge requis.
00:50:35 En 2019, ce sont les régulateurs américains qui ont condamné TikTok
00:50:39 à une amende de 5,7 millions de dollars, cette fois pour le même motif.
00:50:44 Et puis, blessé à la jambe, Rafael Nadal déclare forfait pour le Masters 1000 de Monte Carlo,
00:50:50 une annonce faite par l'ex numéro 1 mondial sur Twitter.
00:50:53 "Je ne suis pas encore prêt à concourir au plus haut niveau,
00:50:56 je ne pourrai pas jouer dans l'un des tournois les plus importants de ma carrière",
00:51:00 a-t-il écrit dans la foulée.
00:51:02 Carlos Alcáraz a lui aussi déclaré forfait pour cause de blessure.
00:51:07 Le débat aujourd'hui avec François Patria, Rafael Stainville et Jean Messiaen.
00:51:12 Nous allons parler du collectif Extinction Rébellion.
00:51:15 Il n'en est pas assez, ces premiers actes.
00:51:17 Vous avez vu les blocages qu'il y a eu, notamment sur le périphérique parisien.
00:51:21 Il y a eu des actions coup de poing à la Tour Eiffel, plus récemment Sainte-Soline encore,
00:51:24 où il a aussi fait parler de lui.
00:51:26 Cette fois, il s'en prend directement aux agriculteurs et à la Fédération Agricole
00:51:30 pour dénoncer, selon lui, l'attitude de la Fédération à travers des actions ciblées.
00:51:35 Regardez Maxime Lavandier pour comprendre ce qui est en jeu réellement.
00:51:40 Nouvelle campagne et nouvelle guerre pour le collectif Extinction Rébellion.
00:51:45 Baptisé "Changement de Régime", le collectif décrit sur son site web
00:51:49 des actions à mener contre le monde agricole.
00:51:52 Il appelle notamment les manifestants à agir devant les chambres d'agriculture
00:51:55 et lors d'événements spécifiques comme le salon de l'agriculture
00:51:58 ou sur les manifestations de la Fédération Nationale des Syndicats d'Exploitants Agricoles.
00:52:03 Objectif de cette campagne ? Dénoncer, selon leurs mots,
00:52:06 l'hypocrisie de la Fédération qui est en faveur de l'agro-industrie et de l'agro-business.
00:52:10 La répartition des rôles, le matériel adéquat aux actions
00:52:13 mais surtout un brief juridique qui renseigne les peines encourues en cas de vandalisme
00:52:17 sont précisés sur le site.
00:52:19 Des comptes Twitter d'acteurs du monde agricole sont aussi identifiés
00:52:22 comme celui du nouveau président de la Fédération Agricole, Arnaud Rousseau
00:52:26 ou des agriculteurs comme Cédric.
00:52:28 Extinction Rébellion qui lance une campagne de harcèlement contre les agriculteurs
00:52:31 et j'en fais partie.
00:52:33 Mon nom est cité dans la liste, donc là je me demande jusqu'où ça va aller.
00:52:36 Est-ce que ça va être des agressions physiques ?
00:52:39 En fait on va aller jusqu'où la Extinction Rébellion ?
00:52:41 Tout ça parce que j'ose défeindre mon métier.
00:52:43 De son côté, le ministre de l'Agriculture a condamné la campagne menée par le collectif
00:52:48 sur son compte Twitter.
00:52:49 Une campagne abjecte, méticuleusement pensée pour intimider et livrer à la vindicte
00:52:53 des femmes et des hommes.
00:52:54 Parce qu'ils nous nourrissent.
00:52:55 Un appel clair à des actes de vandalisme et de dégradation
00:52:58 qui sonnent comme une atteinte préméditée à nos lois.
00:53:01 Marc Faino a réitéré son soutien aux agriculteurs
00:53:04 ainsi qu'à leurs proches victimes de ces agressions.
00:53:07 On voit qu'il y a deux visions qui s'opposent aujourd'hui sur l'utilisation de nos sols.
00:53:11 Jean-Méssia, il y aurait le camp du bon usage et celui de l'égoïsme aujourd'hui ?
00:53:17 Non, je crois qu'on est dans une entreprise qui est maintenant chère aux écologistes
00:53:22 de déconstruction de tout ce qui fait la France et même au-delà de tout ce qui fait l'être humain.
00:53:28 Quand on s'attaque à un métier aussi vieux que l'agriculture,
00:53:32 l'agriculture qui nourrit un pays, qui est une activité indispensable,
00:53:37 une activité première indispensable, et qu'on accuse effectivement
00:53:41 les agriculteurs d'attenter aux droits de la nature,
00:53:45 alors que la plupart du temps, les agriculteurs ne demandent rien d'autre
00:53:48 à ce qu'on respecte la nature pour pouvoir y produire, y cultiver, y élever des animaux, etc.
00:53:55 C'est quand même un mauvais procès.
00:53:57 Je pense que là, on est vraiment en pleine idéologie de personnes qui sont loin d'être de gentils idéalistes.
00:54:05 On a affaire à des militants radicalisés.
00:54:08 D'ailleurs, quand vous allez sur Internet rechercher un petit peu qui ils sont,
00:54:12 vous avez des manuels où ils vous disent, voilà le genre d'armes qu'il faut avoir pour vos opérations,
00:54:17 comment il faut être habillé, quel type d'opération vous devez faire.
00:54:21 Et au-delà de ça, vous avez aussi un discours complètement apocalyptique
00:54:25 qui rend hystérique des jeunes décérébrés.
00:54:29 Quand vous avez le fameux Roger Allam qui a créé ce collectif, la Extinction Rebellion,
00:54:35 qui écrit que dans quelques années, la Terre va s'éteindre,
00:54:38 que 85% de la population mondiale va disparaître dans les feux de l'enfer,
00:54:42 effectivement, si on va tous mourir, vous avez pas mal de jeunes qui se disent,
00:54:46 bon, il faut agir alors, il faut agir mais par tous les moyens possibles pour éviter ce cataclysme.
00:54:51 Donc, si vous voulez, ce discours eschatologique du point de vue idéologique,
00:54:56 couplé à une radicalisation des opérations qui va jusqu'à la violence,
00:55:01 est un des ferments les plus dangereux pour notre société,
00:55:04 contre laquelle il convient de lutter avec férocité.
00:55:07 Vous le rejoignez pour dire qu'au fond, pour ces gens-là, l'urgence justifie les moyens ?
00:55:11 Oui, en fait, deux remarques, je souscris absolument à ce que dit Jean Messia.
00:55:15 La première chose, c'est de noter la bienveillance dont jouissent ces militants ultra radicaux,
00:55:22 extrémistes, prétendument écologistes.
00:55:26 Dans les médias traditionnels, mainstream, vous voyez,
00:55:30 ils sont présentés comme de gentils activistes,
00:55:32 alors gentils, c'est peut-être de trop, mais en tout cas, c'est juste comme des activistes,
00:55:35 alors que leur discours est d'une violence rare.
00:55:38 Donc l'écologie, c'est un prétexte, en fait ?
00:55:41 Non, je pense qu'il y a beaucoup de... En fait, on est dans l'irrationnel,
00:55:45 c'est-à-dire qu'on a l'impression qu'on est arrivé à la fin dernière,
00:55:50 et que si on ne fait rien aujourd'hui et maintenant,
00:55:53 on bascule dans le grand saut et qu'il n'y aura plus rien.
00:55:56 Donc ça empêche tout raisonnement.
00:55:57 La deuxième chose, c'est qu'il y a un paradoxe dans ces mouvements prétendument écologistes.
00:56:03 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, en s'attaquant à l'agriculture,
00:56:06 en s'attaquant à ceux qui, pour beaucoup, à la fois nous nourrissent et préservent
00:56:10 un certain nombre de nos paysages,
00:56:12 ils contribuent finalement à faire que l'agriculture française continue son déclin presque inexorable
00:56:19 au profit d'autres agricultures beaucoup moins propres, beaucoup plus polluantes.
00:56:24 Et ces dernières années, il suffit de constater, de voir que le nombre de terres cultivables
00:56:30 n'a cessé de diminuer, notamment au profit d'un certain nombre de programmes dits écologiques,
00:56:34 avec des champs d'éoliennes et d'autres structures de ce genre.
00:56:38 Et donc, moi je pense qu'il est urgent de mettre fin.
00:56:41 Je me réjouis que Marc Fesneau soit monté au créneau.
00:56:44 Je me réjouis, de toute façon, que Gérald Darmanin ne soit pas seul à condamner
00:56:48 ce qu'il a appelé les éco-terroristes.
00:56:50 Mais à quand l'interdiction pure et simple de ces mouvements qui prôlent la terreur ?
00:56:56 François Pateret, je vous propose d'écouter un agriculteur qui tente, tant bien qu'il m'a l'air,
00:56:59 de se défendre et de dire précisément, nous on est les premiers défenseurs de nos sols,
00:57:03 on n'a aucun intérêt à ce que tout cela parte à volo.
00:57:07 Écoutez.
00:57:08 Pour moi, il y a une méconnaissance du monde agricole quand on entend ce genre de propos.
00:57:13 Et il faut rappeler que notre agriculture est la plus vertueuse au monde.
00:57:17 Nous agriculteurs, on doit faire preuve de pédagogie, montrer les efforts que nous faisons
00:57:22 pour nous adapter notamment aux changements climatiques,
00:57:24 mais aussi en termes de protection de l'environnement.
00:57:27 On est les premiers à respecter les règles en termes d'écologie.
00:57:32 Il faut souligner les efforts qui sont déjà faits et arrêter de monter les gens les uns contre les autres sur ce point-là.
00:57:40 Ce sont des paroles sages. Au fond, on comprend bien la problématique à travers la démonstration.
00:57:45 Alors la deuxième bite en démission va être dévorante parce que, pour une fois, exceptionnellement,
00:57:49 je souscris aux propos de mes contradicteurs.
00:57:52 J'étais pour un psy à la poste.
00:57:54 Je suis d'accord avec eux.
00:57:55 Et conclue sur le radicalisme des activistes écologiques.
00:57:58 Deux, moi je confirme le mot d'éco-terrorisme.
00:58:02 Il n'y a aucun pays aujourd'hui développé qui n'est soumis,
00:58:05 sûrement pas les États-Unis, sûrement pas le Brésil, sûrement pas les pays de l'Est,
00:58:09 qui sont soumis à autant d'éco-conditionnalité que les agriculteurs français.
00:58:14 Ils font des efforts aujourd'hui à la fois pour limiter leurs intrants, leurs produits chimiques,
00:58:19 pour limiter leurs engrais parce que d'abord ça coûte très cher, en plus ça leur coûte cher à eux,
00:58:23 et ils font des efforts d'investissement dans la modernité aujourd'hui.
00:58:26 Je vous signale qu'aujourd'hui, à ce mois, moi je suis fils d'agriculteur,
00:58:29 j'ai été vétérinaire, je côtoie le monde agricole tous les jours,
00:58:32 j'habite au Moyen-Agriculteur et je vois les efforts qu'ils font.
00:58:35 Et dire aujourd'hui, laisser des gens entendre et inculquer dans la population
00:58:39 l'idée que les agriculteurs seraient des empoisonneurs
00:58:42 ou des gens qui défraieraient le sol aujourd'hui, c'est insupportable.
00:58:45 Parce que d'abord, souvenez-vous de ce que disait Chirac,
00:58:47 la capacité exportatrice de la France,
00:58:50 ce qui a fait qu'on ait passé une époque, après la guerre,
00:58:53 on a demandé aux paysans français de nourrir le pays,
00:58:55 d'arriver à l'autosuffisance alimentaire, de pouvoir exporter aujourd'hui.
00:58:58 Et les produits que nous exportons aujourd'hui sont des produits vertueux et nobles.
00:59:02 Alors que les produits que nous importons, je prends l'exemple de la moutarde,
00:59:05 qui a disparu parce qu'on a supprimé.
00:59:07 Je suis un pays producteur de moutarde à Dijon, à Bourgogne, c'est de la moutarde.
00:59:11 Aujourd'hui, avec les moyens qu'on apporte aux agriculteurs, ils ne peuvent plus produire.
00:59:14 Qu'est-ce qu'on fait à la place ? On apporte de la moutarde du Canada,
00:59:17 qui elle, est avec des traitements...
00:59:19 Je veux dire que même si ces gens-là travaillent contre leur intérêt,
00:59:24 parce que vouloir affaiblir l'agriculture française,
00:59:27 ils laissent d'autres pays à côté de chez nous produire dans des conditions environnementales
00:59:31 qui ne sont pas acceptables, qui ne sont pas vertueuses, ça se retourne contre eux.
00:59:34 Donc non seulement ils sont écoterroristes, mais dans le même temps,
00:59:37 ce seront eux, demain, les responsables de l'empoisonnement de notre pays.
00:59:40 Allez, on va s'interrompre et puis on revient là pour parler de ces évasions
00:59:43 assez spectaculaires d'un centre de rétention administrative.
00:59:46 Ça s'est passé à 7 et ce n'est pas la première fois,
00:59:49 c'est ce que nous expliquera Amaury Bucaud tout à l'heure.
00:59:51 De retour avec vous pour la fin de 90 minutes Info.
00:59:57 Et dans cette dernière partie, nous allons parler de cette évasion assez spectaculaire
01:00:00 qui s'est passée à 7.
01:00:02 8 personnes se sont évadées d'un CRAS, c'est-à-dire centre de rétention administrative.
01:00:07 Ce sont 8 personnes en situation irrégulière.
01:00:10 Amaury Bucaud nous a rejoint. Bonjour Amaury.
01:00:13 Alors, on va partir de cette évasion pour faire peut-être un bilan sur les départs de ces centres.
01:00:20 Est-ce que ce sont des passoires au fond aujourd'hui ?
01:00:22 En tous les cas, le décompte que l'on a effectué, c'est qu'au moins 45 étrangers
01:00:27 en situation irrégulière se sont évadés depuis le 1er septembre 2022,
01:00:30 dont 24 depuis le 1er janvier.
01:00:33 On a discuté avec des sources policières de la police frontière pour comprendre ces raisons.
01:00:36 Et parmi ces raisons, il y a d'abord les conditions de retenue de ces étrangers
01:00:40 qui sont moins strictes que les centres de détention.
01:00:43 Ce ne sont pas des prisons. S'ajoute à cela le profil à risque des retenues.
01:00:46 La majorité d'entre eux sont issus de milieux carcérales
01:00:49 ou arrêtés pour des délits commis sur le territoire.
01:00:52 Ces retenus-là n'ont donc moins peur de la police et sont plus déterminés.
01:00:56 Autre facteur, la saturation des centres de rétention,
01:00:58 ce qui fait que les policiers ont plus d'étrangers à surveiller.
01:01:01 Ils sont donc plus débordés.
01:01:03 Et enfin, il y a aussi la vétusté des locaux.
01:01:05 Et enfin, la dernière raison qui est plus ponctuelle, c'est le Ramadan,
01:01:08 qui met la sécurité des centres de rétention à l'épreuve,
01:01:11 puisque les policiers ont pour directive de se consacrer à la distribution
01:01:15 de nourriture la nuit. Or, la nuit, ils sont moins nombreux que le jour.
01:01:18 Et c'est d'ailleurs l'ensemble de ces facteurs qui ont par exemple
01:01:21 permis l'évasion de 16 étrangers en situation régulière à Wassel fin mars.
01:01:25 Ces derniers, ils sont 16, ils ont donc profité de la distribution
01:01:28 des repas du Ramadan pendant la nuit pour s'échapper par une chambre,
01:01:31 sachant qu'il faut savoir que sur 46, ils étaient 40 à faire le Ramadan.
01:01:35 Et ils sont passés par la même chambre que lors d'une précédente évasion
01:01:39 via, vous allez voir une photo à l'écran, via l'ouverture d'un volet roulant.
01:01:44 Alors, on va aussi s'intéresser à ce que sont ces centres de rétention,
01:01:48 peut-être remettre aussi un petit peu le contexte de ces rétentions
01:01:54 de personnes en situation irrégulière.
01:01:56 Oui, alors ces centres de rétention, ce sont des lieux fermés
01:02:00 où l'on place les étrangers en situation régulière,
01:02:03 pour être expulsés de force dans leur pays d'origine.
01:02:05 Alors, ce ne sont pas des centres de rétention,
01:02:07 ce qui explique aussi pourquoi il y a des évasions.
01:02:08 Il y a plusieurs différences.
01:02:09 Par exemple, les personnes qui sont retenues ne sont pas dans une cellule fermée,
01:02:12 mais dans des chambres et peuvent se balader librement à l'intérieur.
01:02:14 Ils peuvent disposer d'un téléphone portable,
01:02:16 ils peuvent recevoir de la nourriture de la part de personnes venant les visiter.
01:02:19 Par ailleurs, ils ne peuvent pas être retenus plus de 90 jours.
01:02:22 Et autre différence majeure avec les prisons,
01:02:24 ces centres sont gérés et gardés par la police frontière
01:02:26 et non pas par l'administration pénitentiaire.
01:02:28 Il y a 25 centres de rétention sur le territoire national en France,
01:02:31 dans lesquels se trouve une grande majorité d'hommes,
01:02:33 comme je l'ai dit, souvent placés après avoir commis des délits sur le territoire national.
01:02:37 On y trouve une minorité de femmes et de familles.
01:02:39 Et le problème, c'est que ces centres sont saturés.
01:02:42 Il y a à peu près 2 000 places dans les centres de rétention en France
01:02:46 pour 100 000 obligations de quitter le territoire français qui sont prononcées par an.
01:02:50 Les autorités ont conscience de ce problème,
01:02:52 puisque Gérald Darmanin a annoncé son intention
01:02:54 de vouloir augmenter le nombre de places de centres de rétention de 1 000
01:02:57 pour atteindre les 3 000 places d'ici la fin du quinquennat.
01:03:00 Alors, retour d'expérience sur le terrain.
01:03:02 Nous sommes en direct avec Bruno Mangibar,
01:03:04 qui est secrétaire départemental d'unité SGP de l'Hérault.
01:03:08 Bonjour et merci de nous rejoindre.
01:03:10 Vous avez entendu ce que nous disait notre chroniqueur police-justice.
01:03:13 Parmi toutes les raisons qu'il a invoquées,
01:03:15 si on prend l'exemple de ce qui s'est passé à Sète,
01:03:18 dans quel cadre on se situe ?
01:03:19 Qu'est-ce qui a conduit à cette évasion ?
01:03:21 Est-ce que c'est le ramadan ?
01:03:23 Est-ce que c'est la surveillance nocturne qui a favorisé une évasion diurne ?
01:03:28 Est-ce que c'est le fait de pouvoir circuler librement ?
01:03:30 Racontez-nous ce qui s'est passé dans l'exemple qui vous intéresse au 1er chef.
01:03:34 Je dirais que le contexte général, c'est qu'en fait,
01:03:39 il y a une volonté gouvernementale qui est très louable,
01:03:44 mais qui vient, on va dire, poser difficulté à mes collègues
01:03:49 qui sont en charge de garder ces retenues.
01:03:53 C'est-à-dire que traditionnellement, les retenues étaient plutôt
01:03:56 des personnes en situation irrégulière.
01:03:59 Je veux prendre un exemple tout simple,
01:04:01 un ouvrier agricole qui travaillait au noir, par exemple.
01:04:04 Maintenant, de plus en plus, et des fois à saturation
01:04:09 de certains centres de rétention, ce sont des gens qui sortent de prison.
01:04:13 La volonté est certes louable, c'est même une nécessité
01:04:16 de vouloir expulser les gens qui sont le moins désirables
01:04:19 sur le territoire français.
01:04:20 Néanmoins, les structures des crâes ne sont pas adaptées.
01:04:25 En fait, la police essaye de faire ce qu'elle peut
01:04:28 pour s'adapter au fur et à mesure de ce qu'on lui impose.
01:04:32 Donc, des centres de rétention, pour celui de Sète,
01:04:35 je vais parler de celui que je connais le mieux, Vétust,
01:04:38 certes rénovés, mais comme il était indiqué tout à l'heure
01:04:43 par votre intervenant, les conditions ne sont pas aussi strictes
01:04:48 que dans un centre de détention.
01:04:50 Ce n'est pas une prison.
01:04:52 Donc, je dirais qu'il n'est pas anormal qu'on puisse,
01:04:56 je vais choquer en disant ça, qu'on puisse s'évader
01:04:59 d'un centre de rétention, puisqu'ils ont les retenues
01:05:03 en libre cours, ils ne peuvent pas être confinés la nuit
01:05:07 dans des chambres.
01:05:08 - Mais comment, en l'espèce, pour qu'on comprenne vraiment
01:05:12 ce qui s'est passé, comment ont-ils réussi à se faire la belle ?
01:05:14 Les huit sont partis en même temps, ils ont ouvert les portes
01:05:17 et ils sont sortis, tout simplement ?
01:05:19 - Oui, ils sont sortis par une porte qui a connu un défaut,
01:05:24 un problème technique, simplement.
01:05:26 - Reste avec nous, on aura sans doute d'autres motifs
01:05:30 de vous faire réagir, mais déjà en plateau, j'imagine
01:05:32 qu'il y a beaucoup de commentaires, à commencer par Raphaël Stainville.
01:05:35 - Oui, je pense qu'il faut bien comprendre, et ça a été dit,
01:05:38 il y a eu un changement de doctrine.
01:05:39 Gérald Darmanin a voulu, et c'était une note qu'il a adressée
01:05:44 au préfet à l'État, je ne sais plus si c'est 2021 ou 2022,
01:05:48 mais afin d'expulser de manière plus efficace,
01:05:52 faire en sorte que les préfets ne délivrent quasiment plus
01:05:55 que des OQTF à des personnes délinquantes,
01:05:58 des étrangers clandestins délinquants.
01:06:00 Et donc, on retrouve dans ces centres de rétention
01:06:03 des individus avec un passé judiciaire conséquent,
01:06:09 rompus à la prison, et qui, dans un cadre beaucoup moins strict
01:06:14 que celui de la prison, ont toute l'attitude
01:06:17 de pouvoir trouver les moyens de se faire la malle.
01:06:20 La deuxième chose, et ça a été dit également,
01:06:22 c'est qu'effectivement, cette période très particulière du ramadan
01:06:25 et avec cette rupture du jeûne fait que les policiers
01:06:30 qui sont en charge de la distribution des repas
01:06:32 se trouvent en sous-effectif, occupés à d'autres charges
01:06:36 que celles de la surveillance, et ça rend possible ces choses.
01:06:40 - Jean-Métiat.
01:06:42 - Je suis tombé de ma chaise tout à l'heure
01:06:44 et je vous ai entendu dire que pendant le ramadan,
01:06:47 les policiers avaient pour priorité, en tout cas pour priorité la nuit,
01:06:51 comme mission, de distribuer de la nourriture.
01:06:55 Donc, en fait, on a transformé nos policiers en nourrices
01:06:59 ou en infirmières ou en mamans-poules.
01:07:02 Ce n'est pas leur boulot.
01:07:04 Excusez-moi, ça paraît quand même hallucinant.
01:07:06 Je pense que les Français seraient très intéressés
01:07:08 de savoir à quoi servent des policiers
01:07:10 qui sont rémunérés par leurs impôts.
01:07:12 Dans un centre qui plus est,
01:07:14 dont ils sont censés garantir la sécurité.
01:07:17 Quelle autre communauté, quelle autre religion
01:07:20 impose à nos policiers de se détacher de la mission
01:07:24 pour laquelle ils sont payés
01:07:26 pour déférer à des missions presque communautaristes ?
01:07:30 C'est scandaleux.
01:07:31 - Bruno Mangibar, peut-être que vous pouvez réagir là-dessus.
01:07:33 Est-ce que vous avez l'impression qu'on vous attribue
01:07:35 des missions qui ne sont pas les vôtres, tout simplement ?
01:07:39 - Ce que je vous dirais, je vais dire les choses un petit peu autrement,
01:07:44 sur le plan d'une activité purement policière.
01:07:47 C'est-à-dire qu'en fait, la période du Ramadan
01:07:50 fait que les individus qui sont retenus
01:07:53 du coup sont actifs la nuit.
01:07:56 Ils sont réveillés au lieu de dormir comme à l'accoutumé.
01:08:00 Et forcément, cette connivence,
01:08:03 puisqu'ils se retrouvent tous ensemble et qu'ils sont actifs,
01:08:05 est propice à conciliabule et à ce qui est d'évéléité,
01:08:10 de vouloir essayer, pour une raison ou pour une autre, de s'échapper.
01:08:14 Une autre problématique posée la nuit,
01:08:17 c'est qu'actuellement, la réglementation nous impose
01:08:22 de laisser les retenus libres.
01:08:24 Ils ne peuvent pas être confinés dans une chambre.
01:08:27 Être confinés dans une chambre la nuit
01:08:29 serait une garantie supplémentaire pour mes collègues policiers
01:08:31 dans la garde de ces détenus.
01:08:33 Quand on est deux dans une chambre, on est moins enclin
01:08:36 à se retrouver, là comme ça a été le cas à Sept,
01:08:38 à se retrouver à Huit et à pouvoir s'échapper en même temps.
01:08:40 Merci, je pense que ça a le mérite d'être clair.
01:08:42 François Patry, il y a quand même comme un petit problème.
01:08:44 Oui, il y a toujours des problèmes.
01:08:46 Ce n'est pas un hôtel le centre de rétention.
01:08:48 Quand il y a des évadés, on en parle.
01:08:50 Il va vous dire que le crâne a été renouvelé,
01:08:52 ce n'est pas renouvelé, c'est pour ça qu'il y a des moyens.
01:08:54 Le centre de rétention, comme son nom l'indique,
01:08:56 il y a la notion de rétention.
01:08:58 Or là, on a l'impression quand même
01:09:00 qu'on circule un peu comme bon nous semble.
01:09:02 D'abord, ce sont des gens qui ont un passé lourd,
01:09:05 qui sont des délinquants et qui ont maintenant
01:09:08 effectué leur peine de prison.
01:09:10 Puisqu'ils sont sortis, ils ont effectué leur peine de prison.
01:09:13 On ne les met pas dans une prison pour les remettre dans une prison.
01:09:16 On essaye intelligemment et humainement,
01:09:19 c'est-à-dire de traiter des gens qui sont difficiles d'expulser.
01:09:22 Vous avez parlé des OQTF.
01:09:24 L'idée, c'est d'éviter qu'ils recommencent quand même.
01:09:26 On ne laisse pas des gens de prison pour les remettre en prison.
01:09:29 C'est oui ou c'est non ?
01:09:30 Non, ce n'est pas ça.
01:09:31 Le profil des gens, c'est qu'on est passé de gens qui,
01:09:33 avant, on n'était que des clandestins,
01:09:35 sans avoir de passé judiciaire conséquent,
01:09:38 voire pas du tout de passé judiciaire,
01:09:40 à des gens qui ont un passé judiciaire.
01:09:41 Et donc, peut-être que les structures
01:09:43 de ces centres de rétention sont inadaptées
01:09:46 à des profils comme ceux que je vais expliquer.
01:09:48 Allez, laissez-lui vous répondre. Vous avez une minute.
01:09:50 Ils ont un passé judiciaire.
01:09:51 Ils ont été condamnés.
01:09:53 Ils n'ont rien à faire en France.
01:09:54 Ils ont purgé leur peine.
01:09:55 Ils n'ont rien à faire en France.
01:09:56 La décision de justice dit qu'il faut les expulser maintenant.
01:09:59 Et on est bien d'accord.
01:10:00 Le problème des OQTF, il ne date pas de M. Macron d'avant.
01:10:03 D'ailleurs, la preuve, c'est que sous M. Macron,
01:10:05 on a multiplié par deux, voire par trois,
01:10:06 le nombre d'expulsions.
01:10:07 D'expulsions.
01:10:08 D'expulsions.
01:10:09 Donc, ce que je dis par là, c'est qu'effectivement,
01:10:11 c'est une évasion.
01:10:13 On l'a dit, mais, j'entends bien la caricature.
01:10:16 Ces gens, ils respectent leur religion.
01:10:18 Du coup, ils ne vont pas être expulsés.
01:10:19 Du coup, ils ne seront pas expulsés.
01:10:22 Les policiers qui sont là la nuit,
01:10:24 ils leur portent à des gens de l'autre côté.
01:10:26 Merci.
01:10:27 On a quelques secondes.
01:10:28 Vous voulez dire quelque chose ?
01:10:29 Vous voulez dire quelque chose ?
01:10:30 Vous me dites.
01:10:31 Ce n'est plus, en l'occurrence,
01:10:32 d'après ce que j'entends,
01:10:33 ce n'est plus un centre de rétention,
01:10:34 c'est un centre de restauration.
01:10:35 Non, madame.
01:10:36 Une dernière précision.
01:10:37 Vous avez le dernier mot.
01:10:38 Il faut laisser une petite précision.
01:10:39 En fait, la journée,
01:10:40 les policiers distribuent également la nourriture.
01:10:43 Par contre, il faut préciser qu'effectivement,
01:10:44 le Ramadan est la seule exception culinaire
01:10:46 qui impose des exceptions dans la distribution des repas
01:10:49 dans les centres de rétention.
01:10:51 Merci à tous.
01:10:52 Merci beaucoup à Bruno Mangibar qui était en direct avec nous
01:10:55 pour nous avoir un petit peu exposé le cas de Sète dans les Rosnes.
01:10:59 Dans un instant, c'est Laurence Ferrari que vous retrouverez,
01:11:01 bien entendu, pour votre rendez-vous quotidien de Punchline.
01:11:04 Et je vous dis à demain, 15h30,
01:11:05 pour une nouvelle édition de 90 Minutes.
01:11:07 Merci.
01:11:08 Merci.

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