90 Minutes Info du 11/04/2023

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Les invités de Nelly Daynac débattent de l'actualité dans #90minutesInfo du lundi au vendredi

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00:00:00 Bonjour et bienvenue sur CNews cet après-midi. Je suis ravie de vous retrouver pour une nouvelle édition de 90 minutes info.
00:00:06 Les thèmes de débat, les invités que je recevrai également. Tout cela après le rappel des principaux titres en compagnie de Sommeil à la Bidi. Aujourd'hui, bonjour.
00:00:13 Inauguration de la résidence Paulette Faust, bâtiment du village des athlètes des Jeux Olympiques 2024, en présence de la ministre des Sports à Melliwood et à Castera
00:00:25 et de Tony Estanguet, président du comité d'organisation des JO 2024. Des étudiants-ingénieurs vont loger dans le bâtiment situé à Saint-Ouen et en 2024,
00:00:34 ils laisseront temporairement la place à 200 athlètes pour ensuite reprendre possession des lieux en 2025.
00:00:41 La voiture électrique peine à convaincre les automobilistes. Selon une étude IFOP pour le Parisien, seuls 27% des sondés ont l'intention de passer à l'électrique,
00:00:50 soit 5 points de moins qu'en 2022, principale raison invoquée le coût très élevé. Par ailleurs, plus d'un Français sur deux estime que la voiture électrique n'est pas la solution
00:01:00 pour lutter contre le réchauffement climatique. Et puis, des milliers de jeunes médecins ont entamé une grève de 4 jours en Angleterre, objectif réclamé de meilleurs salaires
00:01:10 face à une inflation galopante. Un nouveau mouvement qui met sous pression un service de santé déjà à bout de souffle. Jusqu'à 350 000 rendez-vous non urgents pourraient être reportés.
00:01:22 Et à la lune de notre édition, cet après-midi, nous parlerons des Marseillais toujours suspendus aux recherches d'éventuels survivants des décombres rue de Thivoli,
00:01:30 même si chaque heure qui passe désormais rend l'espoir un peu plus mince.
00:01:34 L'espoir d'avoir un miracle, clairement il y a toujours des poches de sécurité, des poches de survie qui se créent, etc. C'est sûr que plus le temps passe, plus l'espoir va s'amuser.
00:01:46 Mais nous, on part toujours pour essayer de se battre, pour essayer de sauver. C'est pour ça qu'on poursuit sans relâche et on essaye de tenir le risque sans relâche.
00:01:53 Faut-il décentraliser les décisions en matière de programmes scolaires, rendre les chefs d'établissement plus puissants que l'inspection académique ?
00:02:00 Une proposition de loi de sénateur Les Républicains tente de redessiner les contours de ces prises de décisions et relance au passage l'idée d'un uniforme pour tous.
00:02:09 Toutes les réformes depuis 30 ans ont échoué. Elles ont échoué parce qu'on essaie de faire fonctionner un système hyper centralisé,
00:02:17 là où ce texte, cette proposition de loi, propose de donner de la liberté par contrat aux établissements volontaires pour sortir des règles, pour s'adapter aux réalités de terrain.
00:02:27 Enfin, Éric Ciotti, député des Alpes-Maritimes et président LR, demande plus d'effectifs pour contrôler les flux migratoires à la frontière italienne.
00:02:35 Appel entendu par Gérald Darmanin. La saison montre en effet une recrudescence des flux migratoires.
00:02:42 On constate à cette période de l'année dans les Alpes-Maritimes en général une augmentation des flux migratoires qui traversent la frontière entre la France et l'Italie.
00:02:52 Il semblerait qu'après des années, notamment marquées par la crise sanitaire, on revienne à des années avec des flux migratoires très importants.
00:03:00 Bienvenue à tous qui nous rejoignez cet après-midi. Je suis ravie de vous accompagner pour cette heure et demie de débat en compagnie de nos invités que je vous présente sans plus tarder.
00:03:08 Nous accueillons aujourd'hui Delphine Jouenne. Bonjour, je suis ravie de vous avoir sur ce plateau.
00:03:11 Vous êtes conférencière, auteur, essayiste, spécialiste de sémantique et vous avez publié cet ouvrage qu'on va voir apparaître et que Jean-Claude Dazier m'a déjà.
00:03:21 Voilà, vous allez le montrer vous-même. Vous a déjà volé des nostalgies de la rupture du citoyen avec le politique.
00:03:27 C'est publié aux éditions Underbee que vous avez fondé. Merci d'être là.
00:03:31 A vos côtés, François Patria. Bonjour. Merci aussi d'avoir répondu à notre invitation. Je rappelle que vous êtes le président du groupe Renaissance au Sénat.
00:03:39 Bonjour Jean-Messia. Bonjour. Fidèle au rendez-vous du mardi, président de l'Institut Apollon.
00:03:43 Et à vos côtés, notre chroniqueur Jean-Claude Dazier. Tiens Jean-Claude, on va évidemment parler de Marseille.
00:03:49 Marseille meurtrie au troisième jour du calvaire de la rue Thivoli après l'effroi.
00:03:54 Beaucoup de colère. On va y revenir dans un instant. En grande partie à cause de ces questions sans réponse jusqu'ici.
00:04:00 Et alors que l'identification, vous le savez, des victimes se poursuit à cette heure.
00:04:04 Écoutez ce qu'en disait ce matin la procureure de la République de Marseille.
00:04:09 Nous sommes en train de travailler sur l'hypothèse de l'explosion au gaz. Nous en avions déjà parlé.
00:04:16 Ce que nous savons, c'est que dans cet immeuble avec un rez-de-chaussée et trois étages, seul le rez-de-chaussée et le premier étage étaient équipés au gaz.
00:04:29 Ce que nous avons pu récupérer sur place, et ce qui est un élément intéressant pour nous, et que nous avons pu récupérer,
00:04:37 c'est le compteur de gaz du premier étage du bâtiment.
00:04:44 Je commence avec vous. Il semblerait que la piste du gaz soit privilégiée à cette heure.
00:04:49 On a beaucoup parlé de l'insalubrité qui règne dans la ville. A priori, ce n'est pas le cas de cet immeuble qui n'était pas en mauvais état,
00:04:55 qui ne présentait pas de vétusté particulière. Mais il n'est pas exclu non plus que ce soit la piste d'une erreur humaine.
00:05:03 Parce qu'une explosion de gaz, ça peut être des canalisations qui ne sont pas aux normes, ça peut être aussi une erreur humaine.
00:05:09 En tout cas, c'est un drame que les Marseillais vivent encore plus durement depuis qu'ils ont subi ce qui s'est passé à Rue d'Aubagne.
00:05:15 Le mauvais sort, pire que cela. La tragédie s'acharne sur Marseille, qui n'avait pas besoin de cela.
00:05:20 Encore que cette explosion-là et l'effondrement de cet immeuble n'ont rien à voir avec celle d'il y a quelques années,
00:05:27 où on avait vraiment une situation de vétusté grave, anormale, et qui mettait en cause la municipalité ou en tout cas les maires d'arrondissement.
00:05:35 Là, il semble, il faut être extrêmement prudent, mais il semble que ce soit une explosion de gaz.
00:05:40 Est-ce que c'est dans l'immeuble ou est-ce que c'est un problème de canalisation ?
00:05:43 Comme vous l'avez dit, je ne le sais pas, il faut attendre les résultats de l'enquête.
00:05:47 Mais c'est terrible, franchement, que deux immeubles comme ça en quelques années causent des morts nombreuses.
00:05:54 Au Marseille, il y a d'autres soucis sur d'autres fronts, ça fait beaucoup.
00:06:00 On a l'impression encore une fois d'une ville maudite, ce qui n'est pas le cas.
00:06:04 Marseille, au contraire, est une ville ouverte, une ville où on vit bien en règle générale.
00:06:09 J'en ai fait l'expérience. Néanmoins, là, c'est vrai que ça sert le cœur, parce qu'en plus, il s'agit à part d'eux de personnes âgées.
00:06:17 Donc peut-être y a-t-il eu une erreur, on n'en sait rien.
00:06:20 Franchement, il faut être extrêmement prudent, mais ça sert le cœur de voir encore un immeuble comme ça qui s'effondre, celui d'à côté s'effondre.
00:06:27 Ça commence à faire beaucoup.
00:06:29 Alors, quelle que soit la raison, vous allez entendre quand même la colère qui s'exprimait encore aux premières heures de la matinée chez ses habitants.
00:06:35 Parce qu'il y a quand même toujours chez eux le sentiment d'un abandon des pouvoirs publics.
00:06:40 Regardez.
00:06:42 Après le choc, la colère des Marseillais.
00:06:45 48 heures après le drame survenu rue de Thivoli, les habitants dénoncent la vétusté des bâtiments dans la seconde ville de France.
00:06:52 Les bâtiments, c'est pas assez solide.
00:06:54 Il y en aura bien d'autres, malheureusement. Mais c'est tout à refaire, ces putains de canalisations, de gaz et tout.
00:06:59 Quand vous pensez qu'il y a des maisons qui ont plus de 100 ans et que, bon, rien n'a été fait, ça n'a jamais été refait, les canalisations paraissent le même.
00:07:07 Et ils évoquent l'absence de remise en état des bâtiments et de la voirie.
00:07:11 Tout ça mériterait d'être fait, plutôt que de construire des bâtisses là pour les touristes, d'abord pour les contribuables.
00:07:19 La cause exacte de l'explosion n'a pas été communiquée, mais le préfet des Bouches-du-Rhône n'a pas exclu la possibilité d'une fuite de gaz.
00:07:26 En 2021, la ville a procédé à plus de 1000 interventions de mise en sécurité liées à des logements insalubres.
00:07:33 François Patria, quand vous entendez cela, et cette dame là en particulier, à la fin du reportage, vous vous dites quoi ?
00:07:38 Vous ne pouvez pas non plus tout mélanger, mélanger tous les problèmes à la faveur, à cause d'un malheur qui frappe une ville ?
00:07:45 Quand il arrive un drame comme ça, il y a toujours plusieurs attitudes.
00:07:49 D'abord, la stupéfaction, le fait de comprendre que ce drame touche une fois de plus une ville déjà, par ailleurs, frappée par beaucoup de fléaux et beaucoup de maux par ailleurs.
00:08:00 Je rejoins la description qui a été faite à l'instant.
00:08:04 Je crois qu'on a besoin, peut-être Madame le dira mieux que moi, de notre pays toujours de bouc-émissaires immédiats.
00:08:10 Il faut toujours trouver un responsable immédiat.
00:08:12 Alors, comme il y a une enquête aujourd'hui qui est en cours, apparemment, il semble que ce soit une fuite de gaz.
00:08:19 J'ai entendu et j'ai lu que des habitants de cet immeuble disaient qu'il y avait des personnes dedans qui avaient l'habitude de laisser le gaz ouvert avec la nuit,
00:08:26 laissant les chaussettes avant de dire que c'est de la faute à la collectivité.
00:08:29 Je rappelle, parce que c'est un petit peu moraux aussi, que le plan Marseille en grand est la ville où l'État a mis le plus d'argent au cours de ces dernières années
00:08:37 pour justement faire face aux problèmes des écoles, des hôpitaux et des bâtis qui sont en difficulté.
00:08:42 Delphine Jouen, au fond, je vais rebondir sur ce qu'il dit à l'instant.
00:08:46 Cette défiance qui s'exprime à l'encontre des décideurs, c'est le reflet d'un grand mal-être.
00:08:53 Si on prend le problème de manière transversale, c'est quelque chose qui peut se retrouver aussi dans ce que vous avez écrit, dans vos conclusions ?
00:09:01 Je mettrais quand même aussi de côté ce qui vient de se passer à Marseille, dans le sens où je pense qu'on est dans le temps de l'émotion.
00:09:07 Et l'émotion, elle peut prendre différentes formes.
00:09:09 Ça peut être la tristesse, ça peut être la colère.
00:09:12 Il y a aussi le temps, finalement, le temps de la justice ou le temps de l'analyse, de l'enquête.
00:09:21 Il faut laisser différentes temporalités coexister.
00:09:25 C'est ça la difficulté aussi.
00:09:27 Je pense qu'il faut aussi laisser le temps dans le temps de l'émotion.
00:09:30 Il y a aussi le temps des familles qui sont endeuillées.
00:09:33 Je pense qu'avant de faire des commentaires et d'essayer d'analyser nous, de notre côté, dans ce studio, confortablement,
00:09:40 je pense qu'il faut laisser aussi les familles pouvoir faire leur deuil et aussi les Marseillais pouvoir vivre cette situation.
00:09:48 Vous avez raison, c'est vrai qu'en 48 heures, cette émotion-là n'est clairement pas retombée.
00:09:53 Mais quand même, on a l'impression, à défaut de parler de ville maudite,
00:09:58 que Marseille concentre beaucoup de tous les maux de la paupérisation, les problèmes systémiques de notre société.
00:10:07 C'est ça aussi qui ressort de ce genre d'événements dramatiques.
00:10:12 Après, c'est vrai que c'est un accident.
00:10:16 On ne sait pas encore.
00:10:19 De toute façon, quoi qu'il arrive, ce n'est pas quelqu'un qui volontairement a fait sauter l'immeuble.
00:10:24 C'est forcément un accident, que ce soit un accident dû à une défaillance humaine ou à une défaillance technique.
00:10:29 Ça reste un accident.
00:10:31 Je suis d'accord, c'est un peu le moment du deuil des victimes.
00:10:35 En plus, en pleine ville, un immeuble éventré comme ça, c'est toujours quelque chose de très spectaculaire.
00:10:41 Les dégâts humains le sont tout autant.
00:10:43 Maintenant, ce n'est pas comme François Patria disait, on est à la recherche d'un bouc émissaire.
00:10:48 Mais je vois qu'il a l'habitude de toujours parler de bouc émissaire quand on cherche à comprendre ce qui s'est passé.
00:10:52 Là, en l'occurrence, on cherche l'explication.
00:10:54 Quand on voit quelque chose comme ça, un grand accident comme ça, qui provoque des victimes, des morts,
00:11:00 on est quand même en droit de se poser la question de la succession de choses qui ont amené à cette explosion.
00:11:06 Est-ce que c'est un problème d'entretien du réseau gazier ?
00:11:10 Parce qu'on sait très bien que les services publics d'entretien et l'eau, c'est la même chose.
00:11:15 Les canalisations d'eau, les canalisations de gaz, ça a été les parents pauvres de l'investissement public ces dernières années.
00:11:21 Est-ce que c'est lié à ça ? Est-ce que c'est une erreur humaine de quelqu'un qui aurait omis de fermer son gaz ?
00:11:26 On ne le sait pas, mais en tout cas, on ne peut pas s'empêcher de poser des questions pour comprendre
00:11:30 et surtout pour éviter qu'à l'avenir de tels drames se produisent.
00:11:33 Ou alors, on sait se condamner à revivre la même chose en permanence.
00:11:36 Je crois que ce serait bien que le maire dise ce qu'il pense de la situation dont il a hérité il y a quelques mois.
00:11:42 Un audit est peut-être indispensable aujourd'hui.
00:11:46 On parle beaucoup notamment des canalisations d'eau, avec les fuites d'eau ici ou là, un peu partout.
00:11:51 J'ai été frappé des résultats dans certaines villes qui ont été annoncés.
00:11:54 Il y a parfois des fuites considérables.
00:11:57 Bon, je ne dis pas que ce soit le cas à Marseille.
00:11:59 Je suis d'une prudence de loup, de lynx.
00:12:02 Il faut faire très attention à ce que l'on dit.
00:12:04 Néanmoins, je pense que le maire a parlé prudemment et modestement.
00:12:09 Il a eu raison de le faire.
00:12:11 Maintenant tout de même, il serait peut-être temps qu'un audit nous dise clairement
00:12:14 si le gaz, si l'eau méritent non seulement un audit,
00:12:18 mais suite à l'audit en question, s'il doit avoir lieu, peut-être un certain nombre de travaux
00:12:22 qui sont peut-être prioritaires dans cette vieille ville de Marseille.
00:12:25 Magnifique ville, mais ville ancienne.
00:12:28 On voit bien que l'architecture a un petit peu vieilli.
00:12:33 Il est temps peut-être de regarder ce qui se passe en dessous.
00:12:35 C'est ce que disait ce monsieur dans le reportage,
00:12:38 avec ces immeubles qui sont plus de centenaires pour la plupart.
00:12:41 J'ai beaucoup de thèmes à vous soumettre aujourd'hui.
00:12:43 J'aimerais aussi qu'on parle de l'école.
00:12:45 Cette institution affaiblit, si l'on en croit les Républicains,
00:12:48 au point que les Républicains proposent au Sénat une loi sur l'école portée par Max Brisson.
00:12:54 Elle comporte de nombreuses mesures clivantes à gauche et chez vous, chers Renaissance, également.
00:12:59 Alors que contient ce texte ? Marine Sabourin pour les détails.
00:13:03 Elle est présentée par LR comme un antidote au mot de l'école.
00:13:07 La proposition de loi vise d'abord à décentraliser le système éducatif
00:13:11 en permettant par exemple plus de liberté dans le recrutement des professeurs,
00:13:15 l'organisation pédagogique ou encore les dispositifs d'accompagnement des élèves.
00:13:19 Car selon un rapport de la Cour des comptes de 2021,
00:13:22 seulement 10% des décisions prises en matière éducative le sont au niveau des établissements.
00:13:28 Cette proposition s'inspire directement d'une réforme conduite au Royaume-Uni en 2010.
00:13:33 Les systèmes éducatifs qui réussissent le mieux sont ceux qui partent des établissements,
00:13:38 qui donnent la main aux équipes pédagogiques, faisons comme les autres pays d'Europe,
00:13:42 qui réussissent beaucoup mieux que nous et qui mettent souvent moins d'argent que nous.
00:13:47 Le rôle des chefs d'établissement pourrait également changer.
00:13:50 Ils disposeraient d'une autorité hiérarchique sur les enseignants,
00:13:53 aujourd'hui exercée par l'inspecteur de l'éducation nationale,
00:13:56 et pourraient davantage gérer le budget octroyé à l'établissement scolaire.
00:14:00 L'un des derniers articles prévoit d'imposer une interdiction des signes religieux ostensibles aux accompagnants des sorties scolaires
00:14:06 et de rendre obligatoire le port de l'uniforme dans toutes les écoles, collèges et lycées publics ou privés sous contrat.
00:14:13 La gauche et Renaissance devraient s'opposer par voie d'amendement à de nombreuses dispositions du projet de loi.
00:14:19 Nous sommes en direct avec Maxime Répertre, professeur d'histoire-géographie.
00:14:23 Merci de nous rejoindre via la technologie à distance.
00:14:27 Alors sur le constat quand même, est-ce que vous êtes d'accord pour dire qu'aujourd'hui,
00:14:32 notre école est une institution affaiblie ? Et si c'est le cas, pourquoi ?
00:14:38 Alors tout d'abord, je suis professeur d'histoire-géographie,
00:14:41 mais je suis avant tout secrétaire national aux conditions de travail
00:14:45 pour le syndicat national des écoles, collèges et lycées, donc le SNALC.
00:14:49 Et effectivement, nous avons une école extrêmement affaiblie,
00:14:54 que ce soit au niveau du premier degré comme du second degré,
00:14:58 depuis des dizaines d'années.
00:15:00 Nous alertons sur l'abaissement du niveau, le nivellement par le bas.
00:15:06 Nous alertons également sur la perte d'attractivité très forte du métier d'enseignant.
00:15:12 Et oui, effectivement, il y a de gros gros problèmes au niveau de l'éducation nationale.
00:15:16 Alors une fois que vous avez dit ça, est-ce que la décentralisation,
00:15:19 de votre point de vue, c'est une fausse bonne idée ?
00:15:23 Je m'explique. Est-ce qu'en allant envers des programmes à la carte,
00:15:26 on risque de créer des régionalismes, voire des communautarismes d'une certaine manière ?
00:15:32 Écoutez, je pense que cette idée est une mauvaise idée.
00:15:38 C'est une mauvaise idée parce qu'il ne faut pas oublier que l'éducation nationale
00:15:42 est là pour donner un enseignement de qualité égale sur l'ensemble du territoire.
00:15:49 Et le problème avec ce type de loi, c'est qu'on va davantage s'orienter vers une fragmentation
00:15:58 à la fois territoriale et sociale de l'enseignement en France.
00:16:04 Et c'est quelque chose que nous contestons très fortement.
00:16:08 Mais quand même, est-ce qu'il y a des choses, disons, positives à retenir de ce texte ?
00:16:13 Je ne sais pas si vous l'avez parcouru dans son entièreté, mais par exemple,
00:16:16 pour ce qui concerne les prérogatives qui seraient accordées aux chefs de l'établissement
00:16:20 et qui pourraient lui permettre de s'extraire un petit peu,
00:16:24 d'échapper au joux parfois de l'inspection académique,
00:16:28 est-ce que c'est quelque chose qui va dans le bon sens, ça, par exemple ?
00:16:31 Écoutez, quand on parle des chefs d'établissement, comme vous l'évoquez,
00:16:35 en fait, dans le projet, c'est surtout au niveau du premier degré,
00:16:39 puisqu'on parle très clairement des directeurs et directrices d'école.
00:16:43 Nous ne sommes pas favorables à la multiplication des missions
00:16:47 qui alourdissent un petit peu plus à chaque fois les épaules des directeurs et directrices d'école.
00:16:55 Donc voilà, il peut y avoir des éléments qui peuvent, voilà,
00:17:00 quelques éléments, j'ai envie de vous dire, dans ce texte, qui peuvent être pris.
00:17:06 Il y a la question de la ruralité, il y a la réaffirmation de la laïcité,
00:17:11 mais sur bien d'autres aspects, nous sommes en fort désaccord avec ce texte.
00:17:18 Alors on va y revenir dans le détail, parce qu'on va faire participer les autres invités de ce plateau,
00:17:23 on va les intégrer à ce débat.
00:17:25 Delphine Jouen, l'école, ça reste dans notre pays un système très jacobin, quand même.
00:17:30 Il y a des choses comme ça qui sont difficiles à faire bouger, des choses un peu inamovibles quand même.
00:17:36 C'est vrai que c'est un élément fondateur dans le sens où on met à nos enfants,
00:17:42 ce qu'on a le plus cher, finalement, on les donne aux professeurs pour l'éducation,
00:17:48 ou l'instruction, ça dépendra du vocabulaire qu'on soit utilisé.
00:17:52 D'un autre côté, c'est ce qu'on faisait ressortir et ce que je faisais ressortir dans le livre,
00:17:57 c'est que 53% aujourd'hui des Français font confiance aussi à l'école,
00:18:01 pour faire aussi bouger les choses et accompagner les enfants sur le chemin de l'éducation.
00:18:06 Donc finalement, à la fois on veut faire bouger l'école et en même temps,
00:18:10 on a l'impression que c'est quand même très sclérosé.
00:18:12 C'est encore très ancré.
00:18:15 Alors l'uniforme, parlons des choses qui fâchent.
00:18:17 Le retour de l'uniforme, c'est le seul aspect un peu normatif au fond de ce texte.
00:18:22 Vous comprenez la démarche Jean-Mécia ? J'imagine que ça, ça va dans votre sens quand même, le port de l'uniforme.
00:18:29 Ça veut le serpent de mer, mais enfin là, ça revient quand même de plein pied dans cette opposition.
00:18:33 C'est-à-dire que c'est évidemment une mesure qui va dans le bon sens,
00:18:36 mais qui ne saurait, si vous voulez, résumer à elle seule,
00:18:41 l'ensemble des nécessités qu'exige aujourd'hui l'éducation nationale et notamment sur les savoirs, etc.
00:18:51 C'est une bonne mesure parce que ça permet de lutter contre les communautarismes religieux,
00:18:55 mais pas que, contre la course aux marques, contre les tenues indécentes, les crop tops, etc.
00:19:00 Ça permet quand même d'unifier, de donner un cadre vestimentaire unique à l'école,
00:19:07 permettant effectivement de pacifier les relations entre les élèves
00:19:12 et partant d'assurer, si vous voulez, une transmission des savoirs qui soit un peu plus pacifique.
00:19:19 Sur cette réforme, de manière générale, c'est vrai qu'on a tendance à considérer depuis une quarantaine d'années
00:19:26 que la décentralisation, c'est la panacée.
00:19:29 On a connu la même chose à l'université sous Nicolas Sarkozy,
00:19:32 où les universités ont été dotées d'une très grande autonomie.
00:19:35 Je ne crois pas qu'aujourd'hui les universités aient réussi sur le plan, par exemple,
00:19:40 de la diversité des différents courants de pensée.
00:19:43 On sait que, par exemple, les universités aujourd'hui sont très wokistes, très gaucho-progressistes.
00:19:47 Ça n'a pas arrangé grand-chose.
00:19:49 Le problème en France, la France est un pays jacobin.
00:19:51 J'entendais votre intervenant tout à l'heure nous comparer aux Anglais.
00:19:54 Ce n'est pas du tout la même chose.
00:19:55 Nous avons besoin d'une tête nationale qui va irriguer ensuite, si vous voulez,
00:20:01 toutes les nervures du système à travers les territoires.
00:20:04 En France, plus qu'ailleurs, le poisson pourrit par la tête.
00:20:07 Quels résultats ne vous entame pas ?
00:20:09 Le poisson pourrit par la tête, il est en effet largement pourri.
00:20:12 Dans un État jacobin. Alors qu'est-ce qui se passe ?
00:20:14 Justement, l'État n'est plus jacobin, puisque nous avons eu toutes les lois de décentralisation
00:20:20 qui ont créé des millions de fonctionnaires.
00:20:23 Les universités ont été décentralisées, les autorités régionales ont été décentralisées.
00:20:29 Tout a été décentralisé. Pour quels résultats ?
00:20:31 A part un morcellement de la République et un morcellement de l'administration territoriale de la République.
00:20:36 Jean-Claude Bassier, l'uniforme.
00:20:37 L'éducation nationale n'est pas décentralisée.
00:20:39 L'uniforme, pourquoi ?
00:20:40 Au contraire. L'uniforme, j'ai relancé sur cette chaîne depuis longtemps l'idée de l'uniforme
00:20:46 qui au moins ferait apparaître, je n'estime pas les difficultés,
00:20:50 mais fera apparaître une certaine unité du bloc Union Nationale et de l'éducation nationale
00:20:56 telle qu'on l'a vécue depuis des années, mais qui aujourd'hui n'existe plus
00:20:59 quand on parle d'une éducation nationale affaiblie, d'une façon de parler d'éducation nationale va très mal.
00:21:05 Et bien évidemment, je ne sais plus quel était le responsable, peut-être pas le ministre,
00:21:09 mais pas loin de l'éducation nationale qui me disait il y a quelques années
00:21:13 quand le ministre prend une décision, il faut deux ou trois ans pour que ça descende aux Pays-Basques
00:21:19 ou dans la région de Marseille. Bon, c'est peut-être un peu caricatural,
00:21:23 mais on a bien vu la réaction de notre invité qui est sûrement un excellent professeur d'histoire géo,
00:21:28 mais qui est d'abord un syndicaliste. Ils sont contre tout. Ils sont contre tout.
00:21:33 Parce qu'ils gèrent, ils gèrent, voire ils cogèrent l'éducation nationale.
00:21:38 Et la décentralisation, c'est non. La loi nouvelle, c'est non.
00:21:42 L'uniforme, c'est non. C'est non comme d'habitude. C'est non comme d'habitude.
00:21:46 Maxime Répert, il y a quelque chose de l'ordre de l'opposition systématique
00:21:50 ou bien il y a des choses que vous voudriez quand même voir bouger, pour répondre à Jean-Claude Dassier ?
00:21:55 Écoutez, j'apprécie toujours l'humour de Jean-Claude Dassier, mais soyons un petit peu sérieux.
00:22:02 L'objectif, c'est de ne pas s'opposer à tout, mais c'est à un moment donné faire des diagnostics,
00:22:09 ce que nous faisons, en disant qu'effectivement l'éducation nationale va mal,
00:22:15 mais c'est pas pour que ce soit encore pire. Donc l'objectif, encore une fois,
00:22:21 c'est pas de faire pleurer dans les cheminières, mais regardons les choses en face.
00:22:27 Le niveau des élèves est de moins en moins bon. Il y a un manque d'attractivité très fort
00:22:32 au niveau de l'éducation nationale. Il y a de moins en moins de personnes
00:22:36 qui souhaitent devenir enseignants et je pense qu'il faut un petit peu, j'allais dire,
00:22:41 prendre le problème à bras-le-corps, plutôt que de partir dans des idées
00:22:46 qui au final ne règlent pas le fond du problème.
00:22:49 Donc l'uniforme, pardon mais on est un petit peu pris par le temps,
00:22:52 l'uniforme en deux mots, c'est pas une solution pour vous ?
00:22:55 Écoutez, je vais vous dire, on est quand même dans un système où dans les écoles,
00:23:00 les collèges et lycées, il y a des problèmes d'isolation, il y a des problèmes de chauffage,
00:23:05 il y a des problèmes d'attractivité du métier. Je pense que plutôt que de chercher
00:23:10 à financer l'uniforme pour tous de l'école au lycée, il y a peut-être d'autres priorités que celle-là.
00:23:17 J'entends, on entend votre point de vue. François Patriage, je ne vous ai pas encore entendu,
00:23:20 ça se passe au Sénat tout cela et Renaissance est contre, j'imagine pour d'autres raisons.
00:23:25 Alors voilà, je vais quitter votre plateau, je vais aller au Sénat,
00:23:27 parce qu'il va débuter à 17h le texte de loi sur l'école, qui en fin de compte est un texte,
00:23:32 très marqué politiquement, c'est le texte de Marc Brisson, Bruno Retailleau,
00:23:36 qui remet dans ce texte des vieilles antiennes, des sujets sur lesquels il voulait revenir tout le temps.
00:23:40 Un instant sur l'école, l'école aujourd'hui c'est vrai qu'elle est en difficulté,
00:23:43 et pour d'autres raisons. L'école c'est le lieu du savoir et de l'émancipation.
00:23:48 Et aujourd'hui ce qui pêche à l'école c'est à la fois le respect et la discipline.
00:23:52 Et de plus en plus les travers de la société, je pense au harcèlement scolaire dont on pourrait parler par ailleurs.
00:23:57 Dans la loi qui est proposée aujourd'hui par le Républicain, ils reprennent des dossiers sur lesquels on a déjà tranché.
00:24:02 Par exemple la neutralité des accompagnants. C'est une histoire en gros, vous savez, du voile des accompagnants.
00:24:07 On a eu le sujet en Bourgogne avec un député que vous connaissez à l'époque.
00:24:10 La neutralité des accompagnants n'existe pas, parce que les accompagnants ne sont pas des salariés.
00:24:14 Là-dessus ils veulent évoluer, ils veulent évoluer les LR.
00:24:16 Ils n'y veulent pas. Deux, l'espoir du... ça faisait un an on avait évoqué le problème de l'uniforme.
00:24:23 Nous allons nous voter contre aussi parce que, en l'occurrence, on sait tous les problèmes que ça soulève par ailleurs.
00:24:29 Il y a aussi d'autres sujets dans le texte de loi.
00:24:31 Il y a un point positif, c'est celui du traitement des écoles rurales, des fermetures de classes.
00:24:34 Aujourd'hui, quant à l'autorité, dernier point pour aller vite, il y a aujourd'hui une autorité fonctionnelle.
00:24:40 L'autorité hiérarchique c'est autre chose.
00:24:42 Ça veut dire le pouvoir d'émettre des cols sur les enseignants, c'est difficile à gérer aujourd'hui.
00:24:47 Ce n'est pas concevable dans une école qui est très...
00:24:49 Aujourd'hui, vous l'avez dit, Jacobin, mais l'école de la République c'est l'école pour tous.
00:24:52 Je pense que ça serait à l'encontre de nous.
00:24:54 On s'interrompt quelques secondes et puis on revient pour parler toujours de l'éducation.
00:24:58 Parce que Pape Pendiaye a aussi annoncé un certain nombre de points sur le plan harcèlement.
00:25:04 Vous savez, le plan phare qui permet de signaler les harcèlements en milieu scolaire.
00:25:09 Avec quelques avancées là aussi, il semblerait que je vous ferais réagir tout à l'heure.
00:25:12 De retour avec vous pour la deuxième partie de 90 minutes d'info.
00:25:18 Avant de reprendre le débat, retrouvons Mickaël Dorian, c'est l'heure de son JT.
00:25:21 Bonjour Mickaël.
00:25:22 Bonjour Nélide, bonjour à tous.
00:25:24 Il y a près de 200 personnes délogées après l'effondrement de deux immeubles rue de Thivoli à Marseille.
00:25:30 À l'Assemblée nationale, le député des Bouches-du-Rhône, Manuel Bompard, a interrogé le ministre de la Ville et du Logement
00:25:37 sur l'aide apportée aux victimes par le gouvernement. Je vous propose de l'écouter.
00:25:40 Qu'est-ce que le gouvernement compte mettre en place pour aider aux côtés de la ville de Marseille
00:25:46 les personnes touchées par ce terrible événement ?
00:25:49 Êtes-vous en mesure de nous indiquer par exemple quelles aides seront débloquées pour les familles des victimes et pour aider au relogement ?
00:25:57 Le travail du relogement sera notre priorité, le travail de l'accompagnement de ces familles sera notre priorité.
00:26:04 Le gouvernement sera aux côtés des familles jusqu'à ce que chacun ait pu regagner un domicile ou un autre.
00:26:10 Les députés de l'Assemblée nationale qui ont rendu hommage tout à l'heure dans l'hémicycle aux victimes de Marseille
00:26:16 ainsi qu'aux six skieurs décédés dimanche dans une avalanche en haut de Savoie.
00:26:21 Dans le reste de l'actualité, le PS condamne le retour d'Adrien Quatennens au sein du groupe des Insoumis à l'Assemblée
00:26:29 et juge cette décision inacceptable dans un communiqué.
00:26:32 Le PS précise qu'Adrien Quatennens ne peut plus être membre des instances de la NUPS
00:26:37 et que sa réintégration est incompatible avec les valeurs défendues et portées par la coalition de la gauche.
00:26:44 Dans l'actualité, le gouvernement tente toujours d'élargir sa majorité.
00:26:48 Pour y arriver, Elisabeth Borne continue de poursuivre ses entretiens avec les chefs de l'opposition.
00:26:55 Prochain et dernier rendez-vous cet après-midi avec Marine Le Pen.
00:26:59 Les précisions de Gautier Levret.
00:27:01 Elisabeth Borne va donc conclure ses rendez-vous, ses consultations avec les chefs de l'opposition,
00:27:06 avec Marine Le Pen qui sera reçue en fin d'après-midi à Matignon.
00:27:09 Je vous rappelle la mission fixée par Emmanuel Macron, élargir sa majorité.
00:27:14 Mission impossible.
00:27:15 Et puis ce n'est évidemment pas avec Marine Le Pen qu'Elisabeth Borne va élargir cette fameuse majorité.
00:27:20 C'est donc une réunion qui n'aboutira pas sur grand-chose.
00:27:23 La présidente du groupe RN à l'Assemblée qui pourrait dire à nouveau au revoir à Elisabeth Borne
00:27:27 comme elle l'a fait le jour où cette dernière a utilisé un 11ème 49.3.
00:27:32 Marine Le Pen qui demande le départ de Matignon d'Elisabeth Borne.
00:27:35 Et puis le gouvernement et la majorité qui pourraient faire le choix dans les jours à venir
00:27:39 de cibler davantage le Rassemblement national qui apparaît comme le grand gagnant de cet épisode sur les retraites
00:27:45 avec toute une série de sondages meilleurs les uns que les autres.
00:27:48 Un premier sondage d'Olifop qui dit que Marine Le Pen a redoré son image.
00:27:52 Un deuxième d'Olifop qui se qualifierait, peu importe les cas de figure, au second tour de 2027.
00:27:58 Et un sondage élab qui dit que Marine Le Pen l'emporterait si le match était rejoué face à Emmanuel Macron.
00:28:04 Et puis je ne parle même pas des sondages qui disent que Marine Le Pen pourrait gagner des dizaines de députés en cas de dissolution.
00:28:10 Vous avez vu que ces derniers jours, l'exécutif Gérald Darmanin en tête ciblait énormément la France insoumise
00:28:17 et Jean-Luc Mélenchon qui voudrait tout conflictualiser, qui voudrait même une révolution
00:28:21 et qui serait à l'origine de violences, qui mettrait de l'huile sur le feu.
00:28:25 Et bien désormais l'exécutif pourrait également faire le choix de cibler Marine Le Pen
00:28:30 qui apparaît donc encore une fois comme la grande gagnante de cet épisode sur les retraites.
00:28:34 Et puis Gérald Darmanin attendu en Gironde, le ministre de l'Intérieur doit présenter en fin de journée son plan de lutte contre les feux de forêt.
00:28:42 Un dispositif qui fait suite aux incendies de l'été dernier, des feux qui avaient ravagé des milliers d'hectares de forêt et de nombreux campings.
00:28:49 Sarah Varny.
00:28:50 En septembre dernier, les bulldozers étaient encore en action afin de créer des pare-feux pour éviter toute reprise de flammes.
00:28:58 Un travail titanesque après un été dévastateur.
00:29:01 Près de 30 000 hectares étaient partis en fumée dont l'emblématique camping Les Flots Bleus.
00:29:06 Plusieurs mois après le drame, l'établissement a malgré tout réussi à rouvrir ses portes.
00:29:11 Le président de la République dans un tweet a tenu à les féliciter.
00:29:15 En juillet dernier à la Thèse de Buch, j'ai fait une promesse aux victimes des incendies, être à leur côté.
00:29:20 Un cap pour les campings, rouvrir la saison prochaine.
00:29:23 Celui des Flots Bleus était détruit, il vient de rouvrir.
00:29:26 Bravo à tous les artisans de cette renaissance.
00:29:29 Des annonces sont attendues aujourd'hui de la part des élus avec un plan antifeu.
00:29:33 Avec l'espoir notamment que des moyens supplémentaires pour les pompiers tels que les canadaires soient déployés avant l'arrivée des beaux jours.
00:29:41 L'an dernier, Emmanuel Macron s'était rendu en Gironde et s'était déjà engagé à plus d'appareils.
00:29:47 Est-ce qu'il faut en avoir davantage ? La réponse est de manière à peu près sûre oui.
00:29:53 Ça pose deux choses. Un, c'est une réflexion européenne qu'il faut avoir.
00:29:58 Je le dis d'autant plus que c'est l'Europe qui paye nos nouveaux moyens.
00:30:01 L'année 2022 avait battu tous les records de température et de sécheresse.
00:30:06 Et cet hiver n'a pas permis de remplir les nappes phréatiques, laissant craindre à un retour de flammes pour l'été prochain.
00:30:12 Et voilà Nélis, c'est la fin de ce journal. L'actualité continue avec vous et la suite de 90 minutes info.
00:30:18 Merci beaucoup, cher Michael. Nous allons partir à l'Assemblée nationale de Paris politique avec Adrien Quatennens
00:30:24 qui semble-t-il a suffisamment purgé sa peine interne à l'Assemblée pour revenir dans les rangs de LFI.
00:30:30 En tout cas, le groupe a voté pour sa réintégration aujourd'hui.
00:30:34 Je vous rappelle que cet homme avait été condamné pour avoir giflé sa femme et il avait été exclu pendant quatre mois par ses pairs.
00:30:41 Écoutez la réaction juste après cette fameuse commission qui s'était réunie aux premières heures de la matinée de Sébastien Delauju à la sortie.
00:30:48 C'est le vote d'un groupe ou c'est le vote de Jean-Luc Mélenchon ?
00:30:51 Non, c'est le vote du groupe qui s'est d'ailleurs très très bien passé.
00:30:54 Est-ce que vous êtes les mieux placés pour combattre les violences faites aux femmes aujourd'hui ?
00:30:58 Je pense que c'est une question qui aujourd'hui a été traitée par un groupe parlementaire.
00:31:07 Et sur les débats entre vous, comment ça s'est passé ?
00:31:11 Ça s'est très bien passé.
00:31:12 On précise que ce retour était en partie conditionné par un stage de sensibilisation aux violences sexistes et sexuelles auprès d'une association féministe.
00:31:21 Ce à quoi l'entourage de Jean-Luc Mélenchon, en l'occurrence, a répondu, précisé qu'il était en train de s'achever.
00:31:28 Bonjour Florian Tardif, vous êtes à l'Assemblée nationale pour nous aujourd'hui.
00:31:32 Le moins qu'on puisse dire, c'est que cette histoire crée un petit peu de rififi au sein de l'alliance NUPES,
00:31:37 puisque le PS, entre-temps, a estimé qu'il ne pouvait pas être membre des instances de la NUPES.
00:31:43 Tout à fait précis, il est en cours de finalisation ce stage de sensibilisation à l'égard des violences faites aux femmes dans notre pays,
00:31:54 pour répondre plus précisément à ce que vous évoquiez à l'instant, qui était l'une des deux conditions réclamées par le groupe LFI
00:32:02 suite à cette condamnation d'Adrien Quatennens pour quatre mois de prison, avec sursis.
00:32:07 Oui, effectivement, cette décision de la députée de la France Insoumise, prise ce matin après un débat intense, on peut le dire,
00:32:14 et un vote à bulletin secret, je le précise, de réintégrer Adrien Quatennens à partir de jeudi prochain,
00:32:20 suscite des remous au sein de l'intergroupe NUPES, dont fait partie la France Insoumise,
00:32:26 puisque assez rapidement, Sandrine Rousseau, pour Europe École et Gilets Verts, s'est adressée à la presse,
00:32:32 ici en salle des Quatre Colonnes, en dénonçant une décision qu'elle estime être une faute politique.
00:32:39 Adrien Quatennens, selon elle, n'aurait pas dû réintégrer les rangs de la France Insoumise.
00:32:45 Elle respecte la décision, elle ne souhaitait pas interférer dans cette prise de décision de ses collègues de la France Insoumise,
00:32:51 mais elle dénonce en revanche ce qu'elle considère comme une faute politique.
00:32:55 C'est une faute politique, également, considère-t-on, au sein du Parti Socialiste,
00:33:00 qui a publié quelques heures à peine un communiqué de presse faisant savoir que le Parti ne souhaitait pas qu'Adrien Quatennens
00:33:08 siège de nouveau au sein des instances de la NUPES.
00:33:10 Comprenez qu'effectivement, si l'on souhaite clore ce débat à la France Insoumise,
00:33:15 il risque d'y avoir encore des remous au sein de l'intergroupe NUPES,
00:33:19 qui risque d'être un peu plus fracturé, dû à cette décision prise ce matin par les députés de la France Insoumise.
00:33:24 Merci beaucoup. Et d'ailleurs, dans un instant, nous sonderons, effectivement, grâce à vos soins,
00:33:29 l'avis d'un député PS du Calvado, son l'occurrence Arthur Delaporte, qui va nous rejoindre dans un instant.
00:33:34 Ça vous inspire quoi, Jean-Claude Dassier, pour faire un petit tour de plateau ?
00:33:38 Ça c'est de la cuisine interne ou ça reflète quand même des tiraillements au sein de cette alliance qui commence à prendre volont ?
00:33:46 Je pense que c'est plus que des tiraillements, on s'en apercevra aux prochaines européennes, c'est quand ?
00:33:50 C'est l'année prochaine. Je pense que les communistes ne font plus partie à ce moment-là de la NUPES,
00:33:56 en tout cas pour cette élection-là. On verra pour la suite, parce qu'il y a aussi des contraintes
00:34:00 pour avoir un certain nombre d'élus quand même. En attendant les élections européennes,
00:34:04 je pense qu'ils vont offrir l'occasion à chacun de reprendre ses billes.
00:34:08 Les écolos ont déjà plus ou moins annoncé qu'ils joueraient la partie des européennes seuls.
00:34:13 Les communistes vont faire la même chose et la France insoumise, je ne sais pas,
00:34:17 mais je pense qu'on va vers la même direction. Donc on va vers un éclatement de ce groupement
00:34:22 de circonstances pour essayer de sauver le maximum d'élus lors des dernières législatives.
00:34:27 On se rend bien compte que sur la plupart des dossiers, il y a des désaccords, moyens, petits ou très grands.
00:34:33 Donc c'est vraiment un accord de circonstances et je pense que les prochaines européennes
00:34:38 vont nous donner l'occasion de voir que chacun reprendra ses billes. Ensuite, on verra ce qui se passera.
00:34:44 Jean-Mésias, c'en est fini à terme de cette alliance NUPES selon vous ?
00:34:49 De toute façon, il y a de l'eau dans le gaz, en tout cas sur ce sujet-là.
00:34:52 Sur le reste des sujets, ils ont l'air assez cohérents.
00:34:55 Mais moi, un stage de conduite, un stage auprès d'une association féministe,
00:35:02 les stages de conduite, de toute façon, n'ont jamais empêché les dérapages, ici comme ailleurs.
00:35:06 Ça, c'est la première chose. La deuxième chose, c'est que tout cela est grotesque.
00:35:10 Parce que quand moi, je ne sais pas ce qu'a fait Adrien Quatennens, toujours est-il qu'il a été condamné,
00:35:17 ces gens qui n'ont eu de cesse de dénoncer les violences conjugales à tort et à travers,
00:35:25 même quand elles n'étaient pas avérées, avec ce qui vient de se passer aujourd'hui,
00:35:31 gare à l'un de ses crapoussins et autre mirmidon s'il vient nous la ramener ensuite sur les violences conjugales.
00:35:38 Parce que quand on réintègre et qu'on fait table rase, et qu'on fait comme si rien ne s'était passé,
00:35:43 je crois qu'à partir de maintenant, ils seront très mal placés pour venir la ramener sur cette question ultérieurement.
00:35:50 La vie de François Pétrier, et puis on retournera à l'Assemblée.
00:35:52 Il y a trois choses dans cette affaire.
00:35:54 Un, il y a le problème des violences faites aux femmes, avec l'acuité qu'on connaît aujourd'hui,
00:35:58 la dénonciation qui en est faite et les mesures qui sont prises.
00:36:00 La deuxième chose, c'est que la décision appartient à Katniss lui-même.
00:36:05 Katniss a été condamné, la justice a tranché, la prison a exercé une amende.
00:36:10 Après, c'est son problème personnel.
00:36:12 Est-ce que quand on est élu député, condamné de la prison, pour un motif tel, c'est à lui de décider ?
00:36:18 Moi je ne suis ni d'honneur de morale...
00:36:20 Il a jugé depuis longtemps que oui.
00:36:22 D'accord, je ne suis ni d'honneur de morale.
00:36:24 La troisième chose, c'est qu'au-delà du fait que l'ANUPS, qu'on voit bien aujourd'hui,
00:36:28 est un accord électoral, Jean-Claude Dacien a raison,
00:36:30 un accord électoral de circonstance qui a permis de sauver des députés
00:36:33 dans des conditions difficiles à l'époque, et rocambolesques,
00:36:36 mais maintenant, non seulement il y a une fracture entre les socialistes,
00:36:40 les écologistes et les filles, et les communistes,
00:36:43 mais maintenant il y a une fracture à l'intérieur même du groupe LFI.
00:36:46 J'ai cru comprendre que, même si M. Mélenchon est contesté par une partie des groupes LFI,
00:36:50 j'ai compris que sur ce sujet, il y avait des opposants irréductibles à la réintégration d'Adrien Quatennens.
00:36:56 Il n'y a eu qu'un vote contre et 12 abstentions, ce qui est quand même assez significatif à l'échelle du groupe.
00:37:01 45 pour.
00:37:02 Ça veut dire que cet accord de circonstance, en fin de compte,
00:37:05 il est fait autour d'une idéologie qui n'est pas commune.
00:37:07 Moi j'ai connu l'Union de la gauche, il y avait un programme commun,
00:37:10 il y avait une démarche commune.
00:37:11 Aujourd'hui, vous avez vu ce qu'a dit le premier secrétaire de la République communiste hier,
00:37:15 ce que j'en pense aujourd'hui.
00:37:16 On voit bien que tout cela ne tient pas debout,
00:37:18 que les positions des socialistes en la matière sont loin de ce qu'ils ont défendu par le passé aujourd'hui.
00:37:23 Donc je crois que l'avenir de la nupes est effectivement écrit.
00:37:26 Delphine Jouen, peut-être un commentaire sur cet épisode.
00:37:29 Ça fait longtemps qu'on feuilletonne sur cette affaire Quatennens.
00:37:32 Je pense que c'est aussi une question de cohérence politique,
00:37:34 c'est-à-dire qu'aujourd'hui, en tant que citoyen, ça abîme la parole politique,
00:37:40 ça abîme l'image du politique, et ça peut donner l'impression d'une forme de fonctionnement à deux vitesses,
00:37:46 où d'un côté, pour certains, il va y avoir une judiciarisation et des conséquences extrêmement fortes,
00:37:53 et de l'autre, on a l'impression finalement que certains politiques arrivent à passer à travers les gouttes.
00:37:57 Et c'est ce qui abîme d'autant plus l'image du politique par rapport aux citoyens que nous sommes,
00:38:03 et c'est délicat dans cette période.
00:38:06 Alors on va sonder la vie d'Arthur Delaporte, dont je vous disais qu'il était connecté avec nous depuis le Palais-Bourbon.
00:38:12 Bonjour, je rappelle que vous êtes députée PS du Calvados.
00:38:15 Alors je vais reprendre quand même les termes.
00:38:17 Vous estimez dans votre formation politique que c'est une faute politique de l'avoir réintégré.
00:38:22 Alors attention, parce que vous dites "il n'est pas question qu'il réintègre les instances de la nuque",
00:38:25 ça c'est une chose, mais vous, vous allez même plus loin.
00:38:27 Je ne sais pas si c'est votre avis personnel, en tout cas le PS dit "nous ne l'aurions pas fait".
00:38:32 Sous-entendu, ça n'était pas judicieux de le réintégrer.
00:38:35 Donc il aurait dû siéger tout seul jusqu'à la fin du mandat ?
00:38:38 Expliquez-nous un petit peu la petite subtilité.
00:38:41 Écoutez, le Parti Socialiste c'est une organisation politique, et une des rares par ailleurs,
00:38:46 qui est exemplaire sur la question de la violence faite aux femmes,
00:38:50 et de la lutte contre les violences sexuistes et sexuelles.
00:38:53 Donc on a eu des positions assez fortes au moment des municipales,
00:38:56 où on n'a pas investi des candidats qui étaient suspects d'avoir eu finalement des négligences sur ce sujet.
00:39:02 On a été assez clair aussi sur l'affaire Katniss depuis le début,
00:39:05 en disant que non, c'était plus possible qu'il siège au sein du groupe Insoumis,
00:39:08 notamment lors de l'affaire.
00:39:10 Aujourd'hui, le groupe Insoumis a souhaité le réintégrer, dont acte.
00:39:13 Nous on dit qu'on ne veut plus qu'il soit dans les instances de la NUPES,
00:39:16 c'est-à-dire dans la structure de coordination,
00:39:18 et on ne veut plus forcément que ce soit un interlocuteur
00:39:20 que l'on peut avoir en tant que député socialiste chez les Insoumis.
00:39:23 C'est assez clair, disons.
00:39:25 Nous on est exemplaire, après eux ils prennent leurs responsabilités,
00:39:27 ce qui ne veut pas dire que la France Insoumise ne porte pas un projet féministe,
00:39:30 mais nous en tout cas, nous sommes clairs sur nos pratiques et nos actes,
00:39:33 et on veut mettre les deux en adéquation.
00:39:35 Concrètement, les instances, ça veut dire quoi ?
00:39:37 Qu'il ne pourra pas réintégrer les postes qu'il occupe à justice ?
00:39:40 Les instances, c'est par exemple l'intergroupe tous les mercredis,
00:39:43 lui il était responsable national de lfi,
00:39:46 bon ben voilà, nous on dit que ce n'est pas possible,
00:39:48 on ne peut plus avoir Adrien Quatennens comme interlocuteur,
00:39:50 à ce niveau de responsabilité, voilà, c'est ce qu'on dit.
00:39:53 Après, bon ben voilà, dont acte, il est au sein du groupe,
00:39:56 on ne peut pas l'opposer, on ne peut pas lui dire qu'il ne peut pas l'être,
00:39:59 puisque c'est les Insoumis seuls qui sont souverains sur ce sujet.
00:40:01 Néanmoins, on peut le regretter, et c'est d'ailleurs ce que nous faisons dans ce communiqué-là,
00:40:05 c'est ce que je fais actuellement, et je peux vous dire que si j'avais été à sa place,
00:40:09 ce qui n'est pas le cas, j'aurais démissionné de mes fonctions, voilà.
00:40:12 Il aurait pu éventuellement recandidater pour aller reconquérir la légitimité électorale,
00:40:17 dans les urnes, mais en l'occurrence, là, pour moi, il a perdu une forme de crédibilité morale
00:40:21 qui est nécessaire à l'usage et à l'exercice de sa fonction de député.
00:40:25 Vous avez un peu l'impression que chez lfi, tout le monde s'enlève un peu les mains maintenant ?
00:40:27 Néanmoins, si, si.
00:40:28 Le délai est passé, c'est bon, circulez, il n'y a plus rien à voir.
00:40:30 Ce n'est pas le cas, parce que, non, non, non, il y en a qui sont mal à l'aise, c'est certain,
00:40:34 mais j'entendais M. Patria dire que, finalement, il y avait des problèmes d'adéquation
00:40:39 entre les paroles et les actes, c'est ce qui décrédibilise la politique.
00:40:42 Mais je dois dire que cette affaire Katniss, ce n'est qu'un épiphénomène, finalement,
00:40:46 le fond, aujourd'hui, le vrai sujet, ce qui devrait, et malheureusement, cette affaire nous en éloigne,
00:40:50 nous concentrer toutes et tous, c'est l'imposture du gouvernement,
00:40:53 qui fait semblant, justement, de ne pas entendre la rue sur la question des retraites.
00:40:56 Ça devrait être notre seul combat, et c'est pour ça que je trouve que cette réintégration,
00:40:59 elle est inopportune, au moment où la majorité fait la sourde oreille,
00:41:03 ou au moment où la majorité nous emmène dans le mur,
00:41:05 et au moment où le sujet des Françaises et des Français, c'est cette réforme injuste des retraites,
00:41:08 qui va d'abord pénaliser les femmes.
00:41:10 Donc, ceux qui donnent des leçons de féminisme, et qui, derrière, vont faire travailler les femmes plus longtemps,
00:41:14 c'est-à-dire les membres de la majorité, je préférerais qu'ils restent chez eux,
00:41:17 plutôt que venir nous sortir de telles inepties.
00:41:19 Vous voyez, le sujet des violences faites de femmes, c'est d'abord un sujet de politique structurelle.
00:41:23 J'aimerais quand même qu'on vienne au sujet qui nous équipe aujourd'hui.
00:41:26 Oui, non, mais j'entends, mais bon, là, en l'occurrence, on est en train de parler de quelque chose qui s'est produit il y a quelques heures,
00:41:31 et donc, vous vous dissociez, quand même.
00:41:33 Il y a des sujets qui sont de politique générale, voilà.
00:41:35 On entend votre discours.
00:41:36 Écoutez, on a été assez clair, c'est-à-dire qu'on n'est pas d'accord avec cette décision, dont acte.
00:41:40 J'aimerais aussi qu'on évoque, s'il vous plaît, Jean-Messia, j'aimerais aussi qu'on évoque le cas Martine Forger,
00:41:46 députée PS dissidente, qui ne peut pas siéger avec le PS et la NUPS,
00:41:52 mais oui, pour réintégrer Adrien Quatennens.
00:41:56 On n'est quand même pas sur la même échelle, on est d'accord ?
00:41:59 Non, mais je vais vous dire quelque chose.
00:42:02 D'un côté, on a des groupes qui sont souverains, le groupe socialiste.
00:42:05 Le groupe socialiste décide de savoir qui il veut en son sein.
00:42:08 C'est nous qui sommes les maîtres.
00:42:09 On a dit à Martine Forger, vous pouvez venir à une condition,
00:42:13 que vous acceptiez de travailler dans un intergroupe qui est celui de l'Union de la gauche, qui s'appelle la NUPS.
00:42:17 Elle a dit, moi, je ne souhaite pas intégrer cette Union de la gauche, dont acte,
00:42:20 mais ce n'est pas nous qui l'avons poussé par la partielle,
00:42:23 qui a choisi de ne pas venir dans un cadre qui a été fixé.
00:42:26 Nous, on respecte les règles et les cadres.
00:42:27 Il y en a qui choisissent de s'en exonérer.
00:42:29 Eh bien, voilà, elle va chez Liot, c'est son choix.
00:42:32 C'est purement son choix.
00:42:33 Maintenant, nous, on dit, on n'aurait pas souhaité que Adrien Quatennens soit membre du groupe insoumis,
00:42:36 mais que je sache, nous ne sommes pas insoumis.
00:42:39 Je ne suis pas député insoumis et je n'ai pas de choses à dire,
00:42:42 à part ce que je vous dis aujourd'hui,
00:42:43 mais je n'ai pas ma voix à donner dans le vote qui a été fait aujourd'hui au sein du groupe insoumis.
00:42:47 Vous voyez, l'intergroupe, c'est une structure de coordination.
00:42:50 On a chacun nos différences et on les assume.
00:42:52 Et en l'occurrence, je peux vous dire qu'aujourd'hui, je ne suis pas d'accord avec ce que fait le groupe insoumis,
00:42:56 mais moi, je suis au groupe socialiste.
00:42:57 Voilà, ce n'est pas la même chose.
00:42:58 Et ça, Martine Froger aurait pu venir avec nous,
00:43:00 parce qu'elle aurait vu ce qu'est un intergroupe, c'était des complémentarités et des différences.
00:43:05 D'accord, mais est-ce que malgré tout, ça reste un exemple de plus pour montrer un peu les limites de cette alliance,
00:43:09 ce que nous disions au plateau juste avant ?
00:43:11 Vous savez, moi, je préfère toujours voir le verre à moitié plein,
00:43:16 c'est-à-dire qu'une alliance, c'est d'abord, et François Patria le disait,
00:43:19 même s'il le disait avec une forme de mépris, des possibilités électorales.
00:43:23 On a réussi, parce que la gauche était unie, à faire battre le Rassemblement national
00:43:26 et à l'empêcher d'accéder au second tour dans plus de 200 circonscriptions en France.
00:43:29 Ça, c'est la réalité de la NUPES.
00:43:31 On a une politique commune, on a une base programmatique commune, qui est celle de la justice sociale.
00:43:35 On a mené la bataille sur la retraite, ça, c'est ce que la NUPES a réussi à faire.
00:43:39 Alors oui, évidemment, on n'est pas toujours d'accord sur tout,
00:43:41 mais ça, pour moi, c'est pas un problème, on peut ne pas être d'accord.
00:43:44 Et d'ailleurs, au sein de la majorité présidentielle, il y a des désaccords.
00:43:47 Vous voulez que je vous dise ce qui s'est passé sur la proposition de loi Aurore Berger ?
00:43:50 Proposition de loi du groupe Renaissance, eh bien, les députés Horizon et Modem
00:43:53 ont voté contre une proposition de loi sur la question des violences sexuelles et sexistes.
00:43:56 Vous voyez qu'il y a des divergences partout.
00:43:58 Il y a des divergences chez LR, il y a des divergences au sein de la NUPES.
00:44:01 Eh bien oui, ça arrive, même si on est membre d'un même bloc, on n'est pas forcément d'accord sur tout.
00:44:05 Et c'est pas, finalement, le principal problème, parce que ce qui doit nous occuper,
00:44:08 c'est ce qui nous réunit, c'est-à-dire un combat pour nos valeurs, celle de la justice sociale.
00:44:12 - Quand on écoute Jean-Luc Mélenchon répondre à Fabien Roussel,
00:44:15 on se demande si les valeurs sont si partagées que ça.
00:44:17 Une question ou un commentaire, peut-être, de Jean Messia à l'instant.
00:44:20 - Oui, monsieur le député, je vous écoutais tout à l'heure.
00:44:23 Magnifique passe à l'aile concernant, effectivement, la réforme des retraites,
00:44:26 alors que le sujet, ce sont les violences conjugales.
00:44:28 On eût imaginé que si ça avait été un député d'un autre bord politique,
00:44:32 on eût imaginé les crédits d'orfraie que vous auriez poussé.
00:44:35 Là, évidemment, c'est beaucoup plus facile de s'échapper de la manière dont vous le faites,
00:44:40 qui est très habile, mais qui ne pourra personne.
00:44:42 - Je ne peux pas vous laisser dire ça, parce que je pense que j'étais assez clair.
00:44:44 - Ça, c'est la première chose. La deuxième chose, vous vous vantez d'avoir placé Emmanuel Macron
00:44:48 en tête dans plus de 200 circonscriptions.
00:44:50 Écoutez, assumez, vous ne pouvez pas d'un côté nous venir proclamer fièrement
00:44:55 que vous avez porté, ou en tout cas contribué à porter Emmanuel Macron au pouvoir,
00:44:59 et venir ensuite regretter qu'il fasse la politique qui est contre celle que vous dites.
00:45:04 Vous voyez ? Il faut être un minimum cohérent, pardon.
00:45:07 - Bon, monsieur Messia, vous avez, j'ai dit, on a empêché d'être au second tour
00:45:13 au moment des élections législatives. Je ne parlais pas d'élection présidentielle.
00:45:16 Mais moi, je n'ai pas de problème à dire que mon adversaire principal, c'est l'extrême droite,
00:45:20 et que la division de la gauche, elle est futile.
00:45:22 Elle est futile parce que le combat principal, c'est le combat contre ceux que vous défendez,
00:45:25 c'est-à-dire quelque chose qui est contraire aux valeurs de la République,
00:45:27 c'est l'exclusion des étrangers. On a encore eu la preuve tout à l'heure
00:45:29 avec votre collègue Grégoire de Fournasse qui avait pris la parole lors des questions au gouvernement.
00:45:34 Je vous rappelle que vous n'avez pas condamné ces agissements, ces propos qui étaient des propos racistes.
00:45:38 Donc je peux vous dire que vos leçons, j'en ai pas besoin.
00:45:41 Par contre, j'ai été intraitable sur l'affaire Katniss, et j'ai toujours dit que je trouvais
00:45:45 que le sujet des violences sexuelles et sexistes devait être prioritaire.
00:45:48 Qu'Adrien Katniss n'avait pas bien réagi au moment où il a reconnu les faits.
00:45:52 Il aurait dû faire amende honorable, il aurait pu démissionner,
00:45:55 parce que ce n'est pas ce qu'on attend d'un élu de la République,
00:45:57 on attend une forme d'exemplarité.
00:45:59 Donc vous voyez, j'ai aucun problème à dire ce que je pense d'Adrien Katniss.
00:46:01 Maintenant, quand j'entends monsieur Patria dire "Voilà, vous voyez, ils ne sont pas féministes",
00:46:05 ce n'est pas vrai. La question c'est aussi qu'est-ce qu'on porte comme politique de fond,
00:46:08 et comment on défend les femmes, la place des femmes dans la société,
00:46:11 comment on a des politiques féministes. Et ça, c'est ce que porte la NUPES.
00:46:14 Merci beaucoup Arthur Delaporte d'avoir répondu à toutes nos questions,
00:46:17 et d'avoir affronté Jean Messier à l'instant.
00:46:20 Et on remercie évidemment Florent Tardif pour la réalisation de ce duplex depuis l'Assemblée.
00:46:25 Delphine Jouenne, au fond, ce qu'on vient de voir aussi, c'est assez révélateur.
00:46:29 C'est Passe d'armes permanente. Je rappelle que vous êtes conférencière, auteur, essayiste,
00:46:33 spécialiste de sémantique, vous savez mieux que quiconque que les mots ont un sens.
00:46:38 Et vous avez publié cet ouvrage qu'on a vu apparaître tout à l'heure,
00:46:41 que Jean-Claude tient entre ses mains, "Des nostalgies de la rupture du citoyen avec le politique",
00:46:44 édition Underbee. Alors les scandales, les affaires, le chahut,
00:46:48 la bassesse des échanges qu'on a vus au Palais Bourbon dans l'hémicycle ces dernières semaines,
00:46:52 ces derniers mois même, tout ça, ça participe de la désaffection des Français pour la politique ?
00:46:57 Exactement, ça alimente la défiance des Français vis-à-vis de la politique.
00:47:02 C'est vrai qu'on attend finalement des politiques qui aient une forme d'exemplarité.
00:47:06 Et on le voit bien de toute façon sur l'utilisation de la violence aujourd'hui.
00:47:11 On voit même le président qui a été giflé, on voit tous ces actes de violence
00:47:18 dans le cadre des réformes des retraites où les permanences sont taguées.
00:47:23 Et c'est vrai que l'exemplarité qu'on pourrait attendre des politiques n'est plus forcément présente
00:47:29 et du coup crée une forme de défiance. Et là où la politique pourrait encore inspirer,
00:47:35 finalement on se rend compte que les Français se désengagent en allant moins voter.
00:47:41 Donc la sanction, c'est la sanction majeure immédiate visible, disons ?
00:47:46 C'est exactement ça. Si on regarde les chiffres de l'abstention,
00:47:49 la présidentielle reste encore quelque chose d'assez sacralisé.
00:47:53 Les citoyens vont voter pour la présidentielle.
00:47:57 Mais si on regarde les chiffres sur les régionales ou les départementales,
00:48:01 ça a totalement désintéressé les Français de la politique
00:48:05 qui n'ont absolument pas ou peu suivi les débats sur le sujet,
00:48:10 alors que ça reste quand même des strates politiques qui sont intéressantes
00:48:15 et des strates de décision qui sont importantes.
00:48:17 On parlait de l'école tout à l'heure.
00:48:19 Au niveau régional, c'est les lycées. Au niveau départemental, c'est les collèges.
00:48:23 Donc il y a des strates de décision qui sont importantes.
00:48:26 Et c'est vrai que ça, c'est quand même essentiel de se dire que finalement,
00:48:30 les Français vont s'engager de façon différente dans des associations,
00:48:34 dans des engagements autour de causes, mais plus en politique.
00:48:38 Alors vous dites, vous écrivez dans votre livre, les Français aussi,
00:48:40 l'entre indifférence envers cette chose politique et tentation radicale.
00:48:44 Là, avec ce qu'on a vu pour la réforme des retraites, on est en plein dedans ?
00:48:48 Alors, tentation radicale, oui et non, parce que je modère un peu,
00:48:51 parce que c'est vrai que j'ai toujours tendance à être partisane de la nuance,
00:48:55 je modère un peu justement par rapport à l'étymologie de la radicalité,
00:48:59 où la radicalité, on peut la prendre dans un sens extrême,
00:49:02 justement extrêmement négative, mais on peut la prendre aussi de façon positive,
00:49:06 parce que la radicalité, c'est aussi les racines,
00:49:09 c'est aussi savoir puiser dans le collectif,
00:49:11 et la radicalité, si on reprend les propos de Simone Veil,
00:49:14 c'est extrêmement intéressant, donc la radicalité associée à l'enracinement,
00:49:18 c'est quelque chose de très fort, et l'enracinement ne veut pas dire forcément
00:49:21 que c'est un retour vers le passé et une forme de nostalgie.
00:49:25 D'accord, la démostalgie, c'est précisément ça ?
00:49:27 La démostalgie, ça repose sur démos, en grec, qui est le peuple,
00:49:33 et algos, qui est la douleur, finalement la perte de repères, la perte de refuge,
00:49:38 et c'est cette douleur et cette tristesse, parce que je pense qu'en tant que citoyen,
00:49:42 on peut osciller à la fois entre la violence, et on le voit à Sainte-Sauline,
00:49:47 où des actes de plus en plus violents, mais aussi la tristesse,
00:49:50 je pense qu'il y a aussi une partie de français qu'on n'entend pas ou peu,
00:49:55 et qui sont extrêmement tristes de voir le spectacle aujourd'hui auquel ils assistent,
00:50:00 que ce soit à l'Assemblée nationale, que ce soit même à Sainte-Sauline,
00:50:03 et finalement la difficulté aussi aujourd'hui, c'est presque une difficulté d'information,
00:50:07 parce que les citoyens que nous sommes ne savent même plus finalement
00:50:12 où est la réalité de certains sujets, si on prend, je ne sais pas, celui des méga-bassines,
00:50:18 moi je suis incapable aujourd'hui de dire qui a tort, qui a raison,
00:50:22 puisqu'en plus, chacune des deux parties, même s'il y a eu acte de violence,
00:50:26 chacune des deux parties était totalement sûre de son bien-fondé dans la façon d'agir.
00:50:32 Et donc vous pensez que les français sont tiraillés au fond entre ces deux...
00:50:35 Exactement, et c'est aussi générationnel, parce qu'on peut voir des jeunes
00:50:39 qui sont encore mobilisés dans l'action, là où il y a une forme de désabus
00:50:48 de la part d'autres générations, donc c'est vrai que la difficulté sera le dialogue,
00:50:52 à mon avis aussi, intergénérationnel.
00:50:55 C'est intéressant ce qu'elle nous dit, Jean-Michel, je vois que ça vous donne envie de réagir.
00:50:58 Oui, parce qu'on a des sujets sur lesquels j'ai beaucoup travaillé,
00:51:01 mais le problème, si vous voulez, c'est qu'il n'y a pas vraiment pour moi de rupture
00:51:04 entre le citoyen et la politique dans la mesure où il n'y a plus de politique.
00:51:07 La politique a été remplacée par l'économie ou le management,
00:51:11 et le citoyen a donc été forcément, par conséquent, remplacé par le consommateur ou le producteur.
00:51:16 Donc en fait, la politique est devenue un marché, c'est une marchandisation de la politique.
00:51:22 Et le fait est que la nature, ayant horreur du vide, quand vous cherchez à extirper
00:51:27 la politique d'un pays et la citoyenneté d'un être humain pour le réduire à un simple agent économique,
00:51:34 vous avez la politique radicale, mais au sens négatif du terme, qui revient par la petite porte.
00:51:38 Donc en fait, l'exacerbation d'une forme de radicalité de l'action politique
00:51:43 n'est que le miroir, finalement, du retrait de la politique de manière générale.
00:51:49 Aujourd'hui, ce qui est politique, on a eu des hommes qui ont fait de la politique,
00:51:53 par exemple, on peut en penser ce qu'on veut, mais Donald Trump a fait de la politique.
00:51:56 Bolsonaro a fait de la politique. Poutine, dans son genre, fait de la politique.
00:52:00 Zelensky fait de la politique.
00:52:02 Vous citez des exemples...
00:52:03 Zelensky fait de la politique.
00:52:04 ...puissant, encore extrême.
00:52:05 Non, non, mais ce que je veux dire, bien sûr, mais Salvini en Italie fait de la politique.
00:52:10 Les autres, si vous voulez, ce que j'appelle le système mondialiste,
00:52:13 a mis en place ce qu'on appelle des managers, c'est-à-dire des gens qui sont là pour gérer les conséquences
00:52:17 de phénomènes dont ils prétendent ne pas pouvoir agir sur l'origine.
00:52:22 Emmanuel Macron est typiquement là-dedans.
00:52:24 Lorsque vous avez des fermetures d'usines, Emmanuel Macron va étudier comment recaser les plans sociaux,
00:52:30 comment caser les gens, comment les aider.
00:52:32 Voilà, c'est des gestionnaires à la petite semaine.
00:52:35 Et Jean-Claude Bassier, pour la synthèse, j'ai vu qu'il n'est pas du tout d'accord avec Jean non plus.
00:52:38 C'est moi qu'on puisse dire.
00:52:40 Il y a deux choses. Il y a l'exemplarité et puis il y a l'abstention.
00:52:43 Faire le lien immédiatement, ce n'est pas vraiment le sujet.
00:52:46 L'exemplarité, bien entendu, les parlementaires ou les élus, globalement tous, doivent être exemplaires.
00:52:51 Et moi, ce qui m'ennuie le plus, c'est qu'on généralise.
00:52:54 Il y a parmi les élus, comme dans tous les corps de métier, des gens qui ne sont pas exemplaires.
00:52:58 Mais la majorité des hommes politiques que je connais, et j'en ai côtoyé beaucoup,
00:53:02 sont des gens qui sont à la fois honnêtes, qui ne font pas fortune,
00:53:05 qui ne font pas ça pour le fric comme on le dit par temps, qui sont plutôt des gens raisonnables.
00:53:08 Et penser qu'il y a une désaffection entre quelques affaires, 7, 8, 10, 20 par an, je veux bien.
00:53:12 Et la généralisation sur les hommes politiques n'est pas bien.
00:53:15 Sur l'abstention.
00:53:17 Alors, vous savez, les gens, ils votent pour les élections qui les intéressent.
00:53:20 Alors, le président de la République s'est immédiatisé.
00:53:23 On va voter pour la présidence de la République, ou même, déjà, moins pour les députés.
00:53:28 On vote pour son maire.
00:53:29 Mais pour aller vers voter pour un conseiller départemental ou un conseiller régional,
00:53:32 vous avez beau expliquer que le train c'est vous, que le collège c'est vous,
00:53:36 que l'apprentissage c'est vous, les gens disent "ça ne nous intéresse pas vraiment",
00:53:39 et ça qu'ils le fassent eux-mêmes. C'est ça.
00:53:41 Alors sur le dernier point, non, je ne pense pas qu'aujourd'hui...
00:53:43 - Jean-Claude, en quelques secondes, pour réagir à cette désaffection.
00:53:47 - Votre ami Messiah se trompe de A à Z, ce qu'il nous propose en exemple,
00:53:52 Poutine, je ne sais qui d'autre...
00:53:55 - Bolsonaro, Chafee...
00:53:56 - Oui, que des grands...
00:53:57 - La société de chefs d'Etat.
00:53:58 - Les gens qui, eux, font de la politique, les autres, jouent au fil.
00:54:00 - Mélenchon, des chefs d'Etat.
00:54:01 - Mais je vais te dire, très amicalement, tu te trompes, mais à un point inimaginable.
00:54:06 Parce que la réalité, c'est que le déclin français, je vais te dire quand il commence,
00:54:10 il commence dans les années 81, quand le président de la République,
00:54:13 de ce moment-là, M. François Mitterrand, fait de la retraite à 60 ans.
00:54:16 Il y ajoute les 35 heures un peu plus tard.
00:54:18 - Mitterrand faisait de la politique ?
00:54:19 - Non.
00:54:20 - Mais oui, il en faisait, en dépit du bon sens.
00:54:22 La meilleure preuve est celle-là.
00:54:23 - Je dis...
00:54:24 - C'est que depuis, depuis, nous traînons quoi ? Un pays super endetté,
00:54:28 un pays qui a des millions de chômeurs, et tu viens m'expliquer que faire de la politique,
00:54:32 ce n'est pas justement d'agir et de lutter contre une situation
00:54:36 qui met la France dans un déclin mortel.
00:54:38 Mais tu dis n'importe quoi, pardonne-moi.
00:54:40 - Ce n'est pas ce qu'on fait.
00:54:41 - Mais c'est ce qu'il faudrait qu'on fasse.
00:54:43 - La politique, elle a quelque chose de promettéen.
00:54:45 - Mais non, mais non, mais non.
00:54:47 - La politique peut transformer la réalité.
00:54:49 - Il faut être plus modeste.
00:54:50 - Mais non.
00:54:51 - Il faut essayer de remettre le pays dans la bonne direction.
00:54:54 Et là, c'est en faisant du Bolsonaro ou du Poutine que tu vas y arriver.
00:54:58 C'est en prenant la réalité économique et essayer de faire en sorte...
00:55:01 - Comme le fait Macron, c'est d'aller rien.
00:55:03 - Mais je ne parle pas de Macron à l'heure actuelle.
00:55:05 Je parle de la nécessité absolue de redonner des salaires,
00:55:08 de redonner du travail et de redonner de la richesse.
00:55:10 C'est ça le BAMA.
00:55:11 - Ce débat que vous avez lancé à travers votre ouvrage est passionnant.
00:55:15 - Oui, oui, non mais c'est vrai.
00:55:16 - On leur prendra.
00:55:17 - Franchement, on lui fait de la peine.
00:55:18 - On leur prendra.
00:55:19 Merci, on va devoir s'interrompre.
00:55:20 On leur prendra peut-être après la pause.
00:55:21 A tout de suite.
00:55:22 - Ah bon, on va leur prendre après la pause.
00:55:23 - De retour dans notre émission, le rappel des titres tout de suite signé Somaya Labidi.
00:55:30 - La maison de l'autisme a enfin ouvert ses portes ce matin au Bervilliers.
00:55:36 Les familles pourront y trouver de l'aide et des conseils qu'il leur faut
00:55:40 pour les assister dans la prise en charge de leurs enfants et contre l'isolement.
00:55:44 Associations et personnels pourront également bénéficier de formations au sein de l'établissement.
00:55:49 A la une également cette question, la RATP va-t-elle se frotter à la concurrence ?
00:55:55 Valérie Pécresse, présidente d'Ile-de-France-Mobilité,
00:55:58 se dit prête à une mise en œuvre progressive de l'ouverture à la concurrence des bus parisiens.
00:56:03 Elle estime que reporter ses renoncés et propose la date du 1er janvier 2025 à nos confrères du Figaro.
00:56:09 La fin du monopole de la société prévue fin 2024
00:56:13 pourrait entraîner un conflit social majeur pendant les Jeux de Paris.
00:56:18 Et puis c'est la journée mondiale de la maladie de Parkinson aujourd'hui.
00:56:22 Près de 50 événements sont organisés dans toute la France.
00:56:25 Pour rappel, cette maladie neurodégénérative se caractérise par la destruction de neurones spécifiques
00:56:31 et pour laquelle il n'existe pas de traitement curatif.
00:56:35 En France, 200 000 personnes en sont atteintes, soit un adulte sur 250.
00:56:41 Merci beaucoup de retour avec nos invités pour aborder la question migratoire.
00:56:46 Éric Ciotti a obtenu les renformes de gendarme mobile qu'il avait demandées à Gérald de Darmanin
00:56:52 pour, selon lui, contenir, je le cite, un "rat de marée migratoire".
00:56:56 Le député LR des Alpes-Maritimes a donc confirmé l'arrivée de deux escadrons de gendarmes mobiles
00:57:01 à la frontière franco-italienne.
00:57:03 Miquel Dos Santos.
00:57:05 C'est ici à la frontière franco-italienne qu'un peu plus de 200 gendarmes mobiles ont posé leur valise.
00:57:11 Cela fait suite au courrier adressé la semaine dernière par Éric Ciotti à Gérald Darmanin.
00:57:15 Le député LR des Alpes-Maritimes y dénonce une situation migratoire alarmante.
00:57:20 En mars 2023, le flux entrant de mineurs non accompagnés a battu un nouveau record
00:57:25 avec 521 pris en charge.
00:57:28 Le volume de mineurs à accueillir atteint au 5 avril 2023 729 mineurs non accompagnés.
00:57:34 Si elle est moins impactée que les communes du littoral,
00:57:36 Breil-sur-Roya accueille tout de même des migrants.
00:57:39 Pour le maire de la ville frontalière, la hausse significative de ces derniers mois est loin d'être une surprise.
00:57:44 On constate à cette période de l'année dans les Alpes-Maritimes en général,
00:57:48 une augmentation des flux migratoires qui traversent la frontière entre la France et l'Italie.
00:57:54 Il semblerait qu'après des années, notamment marquées par la crise sanitaire,
00:57:58 on revienne à des années avec des flux migratoires très importants.
00:58:02 Selon Éric Ciotti, les migrants proviennent majoritairement de Côte d'Ivoire, de Guinée, de Tunisie ou encore du Mali.
00:58:08 Des pays qui font face à de nombreuses difficultés.
00:58:11 Ce sont des pays qui connaissent des conflits, des conflits militaires, des conflits ethniques, des conflits politiques.
00:58:19 Des migrants confrontés également aux politiques anti-immigration de la Tunisie ou encore de l'Italie.
00:58:25 La réaction de Jean Messia, l'initiative d'Éric Ciotti c'est la bonne et la réponse de Gérald Darmanin pour le coup.
00:58:32 De sang, Jean Darmobil, est-ce que ça va changer les choses ?
00:58:35 Non, parce que c'est toujours un effort de fourni.
00:58:38 On voit bien que compte tenu de l'ampleur du phénomène, si vous voulez,
00:58:42 les moyens mis en place, ce qui plus est en aval, ne vont jamais stopper l'arrivée massive de migrants.
00:58:51 En réalité, il faut trouver les moyens en amont.
00:58:54 Déjà avant qu'ils n'arrivent, il faut les bloquer en Méditerranée.
00:58:57 Je ne comprends pas d'ailleurs que Georgia Melonie, qui a été élue justement sur cette question problématique de l'arrivée massive de migrants,
00:59:04 apparemment, elle a trahi un petit peu son électorat.
00:59:08 Elle a renoncé.
00:59:09 Voilà, parce qu'en fait les migrants continuent d'arriver à un rythme régulier en Italie.
00:59:13 En tout cas, il n'y a pas de changement visible et notable de cette politique.
00:59:17 La vérité, c'est que nous sommes face à un afflux massif de migrants,
00:59:21 avec deux bombes migratoires potentielles, la Tunisie d'un côté, l'Égypte, dont on ne parle pas, de l'autre.
00:59:28 Et face à ça, l'Europe est totalement désarmée.
00:59:31 Elle n'est pas tant désarmée matériellement, parce qu'on aurait les moyens de les stopper.
00:59:35 Nous avons les moyens techniques, nous avons les moyens militaires, même en mer, de stopper cette invasion qui ne dit pas son nom.
00:59:42 Sauf qu'on ne veut pas le faire par idéologie.
00:59:44 Nous sommes désarmés idéologiquement, nous sommes désarmés politiquement.
00:59:48 Et c'est ça qui nous met dedans.
00:59:50 François Patria, pour réagir à ce qu'il dit, le problème, c'est que l'idée de poster ces gendarmes mobiles,
00:59:57 ce serait plus dans un souci, disons, d'accueil que dans la volonté d'en diguer.
01:00:03 Parce que Gérald Darmanin avait dit, avec la nouvelle loi, on va mettre le paquet sur les OQTF.
01:00:08 Or, aujourd'hui, elles ne sont pas respectées.
01:00:11 Donc ça veut dire qu'en gros, ces gendarmes mobiles vont permettre de récupérer ces personnes, ces migrants, et les mettre à l'abri.
01:00:16 Il y a aussi un manque de centres de rétention administrative, il y a aussi un manque d'hôtels réquisitionnés.
01:00:21 Il commence à y avoir un afflux de population qui est difficile à maîtriser.
01:00:26 C'est ça le vrai problème de cette frontière.
01:00:28 Ce n'est pas un problème d'idéologie comme le propose Jean-Mésias, c'est un problème d'humanité.
01:00:33 Vous allez arrêter les gens en Méditerranée sur des canaux avec des enfants, sans bouer, qui se noient.
01:00:39 On retrouve tous les jours des centaines, voire des milliers de corps en Méditerranée,
01:00:44 de gens qui ont essayé de traverser comme ça.
01:00:46 Vous vous dites, par idéologie, on peut les repousser.
01:00:48 Parce qu'ils sont attirés par votre politique, c'est vous qui les tuez en fait.
01:00:50 Très bien, très bien. La politique pour la France.
01:00:52 Attention à ce que vous dites quand même, vous mesurez un peu le propos quand même.
01:00:55 Deuxième chose, je voudrais aussi dire que les chiffres qui ont été annoncés par Mme Le Pen et autres,
01:01:01 de 2,5 millions d'immigrés sous M. Macron, ce n'est pas vrai.
01:01:05 Le chiffre exact c'est 700 000 en 6 ans.
01:01:08 Moi cette année, c'est 160 000, 120 000.
01:01:10 Et quand vous parlez d'immigrés, vous oubliez les rapprochements familiaux qui ne sont que 13 %,
01:01:16 qui sont moins qu'avant.
01:01:17 Vous oubliez aussi les étudiants, qui sont plus nombreux.
01:01:20 Là vous parlez de l'immigration illégale.
01:01:23 On parle de flux migratoires.
01:01:25 Le sujet parle de l'immigration illégale.
01:01:27 Bon, alors il y a Schengen, et puis après les frontières entre nous.
01:01:30 On a supprimé les frontières.
01:01:31 J'entends bien aujourd'hui qu'il y a des gens qui arrivent de façon illégale,
01:01:34 alors que la loi européenne dit que les gens qui sont arrivés dans un pays relèvent de ce pays,
01:01:38 et qu'ensuite on peut se répartir les immigrants ailleurs.
01:01:41 Il y a des gens qui passent en force, et je pense que le gouvernement,
01:01:44 on dit toujours que le gouvernement ne répond pas aux demandes des élus, y compris républicains.
01:01:48 Voilà que le président des Républicains obtient d'un ministre régalien de la République
01:01:52 les moyens de pouvoir agir.
01:01:54 Je trouve qu'en l'occurrence, il a plutôt réagi, j'allais dire, bien à une situation locale.
01:02:00 Ce n'est pas partout, comme autour de la frontière italienne à cet endroit-là.
01:02:03 Ce n'est pas partout.
01:02:04 Jean-Claude le connaît mieux que moi, et il le sait bien.
01:02:06 Je vous propose d'écouter Bruno Bartocetti.
01:02:08 C'est un policier, il est porte-parole du syndicat Unités SGP,
01:02:12 et il revient sur précisément ce renvoi des migrants.
01:02:18 Je vais peut-être vous choquer, mais si on arrive à envoyer un quart de ces étrangers,
01:02:23 c'est peut-être le maximum, et parmi les mineurs non accompagnés,
01:02:27 je peux vous garantir qu'il y en a une bonne partie qui sont majeurs
01:02:30 et qui se présentent comme mineurs.
01:02:32 Donc c'est très compliqué, c'est un travail de longue haleine,
01:02:35 et c'est très compliqué pour nous pour pouvoir les reconduire à la frontière italienne.
01:02:40 Mais si franchement on en rend compagne, allez je veux dire un quart ou un tiers,
01:02:43 on aura fait déjà beaucoup puisqu'on n'a pas plus de moyens pour y arriver.
01:02:47 On en revient toujours à la question des mineurs non accompagnés
01:02:50 et de la difficulté de les identifier.
01:02:52 Si le problème de l'immigration tenait à 200 gendarmes supplémentaires
01:02:55 que l'on met à Nîmes, à Nice ou ailleurs, ce serait une très bonne nouvelle.
01:02:59 Et là ce n'est pas le cas.
01:03:01 J'ai lu ici ou là depuis plusieurs semaines que le président de la République
01:03:05 cherche un cap pour son quinquennat nouveau.
01:03:09 Si je puis me permettre, avec beaucoup d'audace, je ne vous demande de ne pas m'en vouloir,
01:03:13 il en a un sous les yeux de cap.
01:03:15 C'est une vraie politique de migratoire, une vraie politique d'immigration.
01:03:19 Nous n'en avons pas en France.
01:03:21 On ajoute, on a... non, elle a été repoussée.
01:03:24 Et puis ce qu'il y a dedans n'est pas suffisant.
01:03:26 Il faut une vraie politique migratoire qui sache combien de gens on accepte,
01:03:30 combien de gens on n'accepte pas et essayer de tenir nos frontières.
01:03:34 Il n'y a que cela qui peut convaincre, à mon avis, les Français de réadhérer un peu
01:03:40 à une politique, comme vous le dites, qui donne aujourd'hui plus de déception que de satisfaction.
01:03:46 Au moins, sur la politique migratoire, si le président de la République était capable de dire
01:03:50 "Voilà ce qu'on va faire, demandons aux députés de l'approuver",
01:03:54 si les députés le désapprouvent, ce sera le moment de dissoudre.
01:03:56 Si les députés approuvent une vraie politique migratoire, c'est-à-dire sérieuse,
01:04:01 qui mette un terme à l'immigration clandestine, avec les renvois automatiques forts et nombreux,
01:04:07 les limites de regroupement familial, la limite des accueils à des mineurs qui sont en réalité majeures.
01:04:14 Il y a beaucoup à faire, beaucoup à faire.
01:04:17 Mais il faudrait que tout cela soit noir sur blanc, dans la loi, ce n'est pas le cas.
01:04:21 Alors c'est juste une question de volonté politique et la difficulté supplémentaire,
01:04:24 c'est qu'on va procéder à un texte qui sera saucissonné et non pas complet.
01:04:28 Dans le texte, la philosophie du texte, c'est d'abord de faire en sorte que demain
01:04:33 on donne des passeports à des gens, de mieux accueillir ceux qu'on fait venir,
01:04:37 et de mieux renvoyer ceux qui doivent partir. C'est ça le texte.
01:04:40 Il y a eu 15 lois sur l'immigration, ça n'a jamais été suffisant,
01:04:43 quels que soient les gouvernements, là je pense qu'il y a une volonté de le faire.
01:04:46 Deuxième chose, je voudrais répondre à monsieur Massiat.
01:04:48 Quand il dit aujourd'hui, Madame Mélanie, c'est la preuve bien,
01:04:52 que quand on est dans l'opposition, et qu'on dit qu'on va arrêter les immigrés,
01:04:54 qu'on va tout faire, que tout va bien, ça va marcher,
01:04:56 et quand on est au pouvoir, on s'aperçoit que ce n'est pas si facile que ça,
01:04:59 et que dans tous les pays d'Europe, personne ne reconduit plus de 20% de QTF.
01:05:03 Il y a quand même des politiques...
01:05:04 Madame Mélanie a le pistolet européen sur la tempe,
01:05:08 parce qu'effectivement elle a un pays sur endetté,
01:05:10 elle a un risque systémique sur ses banques,
01:05:12 et donc évidemment elle est obligée de tranchiser sur certains sujets,
01:05:15 pour pouvoir ne pas avoir la main lourde de l'Europe qui s'abat sur elle.
01:05:20 Ça c'est la première chose. La deuxième chose, vous avez parlé d'humanité.
01:05:23 Ça c'est un mot magique qu'on entend depuis 30 ans.
01:05:26 L'humanité c'est sans doute nécessaire,
01:05:27 mais si votre politique migratoire ne se fait que sur la base de l'humanité,
01:05:31 et de l'humanisme, à ce moment-là il faut accueillir la Terre entière.
01:05:33 Et Jukin, j'ai une question à vous poser.
01:05:35 À quel moment en fait votre humanité s'adresse au peuple français que vous représentez ?
01:05:39 Vous ne croyez pas que le peuple français lui aussi,
01:05:41 il a le droit de devoir respecter son identité, sa sécurité ?
01:05:45 Il a le droit de ne pas être envahi par des gens qui viennent et qu'on n'arrive pas à virer ?
01:05:49 À quel moment votre humanité s'intéresse aux Français ?
01:05:51 Pour mon prochain, le pays, la France, est le pays, les pays européens,
01:05:54 qui redistribue le plus en moyens sociaux vers son humanité, vers son prochain autour.
01:05:58 Oui, la France s'occupe de tout.
01:06:00 Oui, elle ferait mieux d'abord de s'occuper de ses propres citoyens si vous voulez.
01:06:03 Est-ce que l'état du pays est tel que...
01:06:05 Quand on a 120% de dette, on ne distribue pas son pognon à l'étranger.
01:06:08 Quand on a 3 000 milliards de dette, il faut faire attention à ça.
01:06:10 Qu'est-ce qu'offre ce débat ?
01:06:12 Vous inspirez la tête.
01:06:13 Est-ce que ça peut être aussi une source d'inspiration pour un futur ouvrage ?
01:06:17 Moi ce que j'écoute surtout c'est le vocabulaire qui est utilisé,
01:06:20 puisque c'est plus mon domaine et c'est vrai que le vocabulaire est extrêmement guerrier,
01:06:24 entre "pissoler sur la tempe", "désarmer", "invasion".
01:06:29 C'est vrai que c'est des mots qui sont aussi extrêmement anxiogènes.
01:06:34 Donc même si on peut avoir une prise de conscience sur certaines situations,
01:06:39 mais on peut aussi rester nuancé dans le vocabulaire qu'on utilise.
01:06:43 Mais reconnaissons que l'immigration d'une manière globale est une des préoccupations majeures
01:06:48 d'une immense majorité de Français.
01:06:50 Et moi je ne sais pas, pour être honnête, je ne sais pas ce que pense vraiment dans sa tête
01:06:54 le président de la République et quelle politique il a l'intention de mettre en œuvre.
01:06:58 La dernière politique qui a été repoussée parce que le débat on ne sait pas quand il aura lieu
01:07:03 me paraît largement insuffisante par rapport au problème qui est le nôtre.
01:07:07 Un dernier mot s'il vous plaît.
01:07:08 Si vous voulez lui répondre.
01:07:09 Aujourd'hui, vous parlez d'immigration, moi je pense que pour une partie l'immigration est une chance pour ce pays.
01:07:14 Je le dis comme tel.
01:07:15 Parce que regardez, aujourd'hui, trouvez-moi qui est ce qui est...
01:07:18 On parle de la grève des éboueurs.
01:07:19 Qui est ce qui est éboueur aujourd'hui ?
01:07:21 Qui est ce qui accepte de faire tous ces métiers paradèles aujourd'hui ?
01:07:23 Qui a parlé des immigrés ?
01:07:25 Qui accepte de le faire ?
01:07:26 Ce n'est pas une raison pour en accueillir des centaines de milliers dont on ne sait même pas d'où ils viennent,
01:07:31 de ce qu'ils sont.
01:07:32 Je vous ai donné les chiffres.
01:07:34 Je vous ai donné les chiffres tout à l'heure.
01:07:36 Merci, on va s'interrompre quelques secondes et on reviendra pour parler de Papendia
01:07:40 et de ses propositions en matière de lutte contre le harcèlement scolaire
01:07:43 et d'autres choses liées évidemment à la perception que nous nous faisons aujourd'hui de la politique.
01:07:48 A tout à l'heure.
01:07:49 De retour pour la toute dernière partie de notre 90 minutes Info de ce lundi.
01:07:57 Nous parlions de la crise démocratique qui gronde et que certains ont vu s'installer à l'image d'un Laurent Berger
01:08:05 qui disait au chef de l'État pas plus tard que la semaine dernière
01:08:08 "Nous sommes en train de traverser une grave crise démocratique".
01:08:11 Ça veut dire quoi au juste ?
01:08:13 On va vous rafraîchir la mémoire avec la réponse à Laurent Berger d'ailleurs de Bruno Le Maire,
01:08:17 le ministre de l'Économie, puis on en débat sur ce plateau.
01:08:19 Nous sommes dans une grave crise démocratique.
01:08:23 Et la grave crise démocratique, c'est pas dire que c'est de la responsabilité seule et entière du gouvernement.
01:08:30 Je l'ai jamais dit et c'est pas ce que je pense.
01:08:33 Je pense qu'il y a des sous-jacents à cette crise démocratique qu'on pourra détailler si vous le voulez.
01:08:37 Et le deuxième point, c'est de dire que ça ne veut pas dire que nous ne vivons dans un pays qui n'est pas démocratique.
01:08:42 Nous sommes dans un pays qui est démocratique.
01:08:44 Sauf qu'il y a aujourd'hui un ressenti, une réalité qui fait que nous sommes dans une crise démocratique.
01:08:51 Le peuple français, comme beaucoup d'autres peuples démocratiques, dit
01:08:54 "Déléguer son pouvoir, que ce soit à des représentants, des députés, des sénateurs, un président de la République, une fois pour toutes, ça ne nous convient plus.
01:09:01 Nous voulons pouvoir intervenir davantage dans le débat public".
01:09:04 C'est ce qui fait la crise des démocraties partout à travers la planète.
01:09:12 Alors Delphine Jouen, là on est en plein dans la sémantique, vous allez nous éclairer un petit peu.
01:09:17 Il fait un distinguo, Laurent Berger, on va commencer avec lui, entre crise démocratique et démocratie.
01:09:22 Il dit qu'il n'y a pas de déni de démocratie ou une démocratie qui ne serait pas existante.
01:09:25 Mais cette démocratie-là traverse une grave crise.
01:09:29 Quelles sont les raisons, les racines de cette crise ?
01:09:33 Les racines de cette crise, justement, c'est le sentiment de déclassement français.
01:09:39 C'est vrai qu'aujourd'hui, il n'y a pas une semaine où on ne nous dit pas "la France a perdu X places dans tel classement".
01:09:46 Il peut y avoir aussi un sentiment de déclassement entre les régions et l'île de France.
01:09:51 Parce que finalement, les régions, ou ce qu'on appelle aujourd'hui les territoires,
01:09:54 parce que c'est un peu plus joli d'utiliser le mot "territoire",
01:09:57 c'est les Français qui utilisent la voiture pour aller travailler.
01:10:00 Et qui n'ont pas forcément la possibilité d'utiliser les transports en commun,
01:10:05 ou d'avoir les moyens, même s'il y a des subventions pour les voitures électriques.
01:10:10 Donc c'est aussi ce sentiment de déclassement.
01:10:13 Et généralement, on a aussi bon dos de pouvoir accuser l'Europe quand il y a des décisions
01:10:18 où on donne l'impression qu'il faut aller arracher des choses à l'Europe.
01:10:21 Donc il y a un sentiment de dépossession, peut-être, de notre histoire et de notre unité nationale.
01:10:28 Il y a aussi ce culte de l'émotion et de l'opinion.
01:10:32 C'est un peu ce qu'on fait finalement tout de suite.
01:10:35 C'est de donner notre avis sur des sujets.
01:10:39 Et on en oublie parfois l'information et la réalité de certains sujets.
01:10:44 Et parfois, on se rend compte que sur certaines problématiques,
01:10:49 un démenti va avoir beaucoup moins de force que l'émotion du moment où on a découvert certains sujets.
01:10:57 Quand le mal est fait, c'est très difficile de revenir.
01:10:59 Exactement. Il y a aussi ce sujet d'exemplarité.
01:11:02 Mais au-delà même de l'exemplarité, il y a une volonté de transparence.
01:11:06 On est totalement presque pieds et poings liés avec les réseaux sociaux.
01:11:12 Tout est scruté, analysé. Il faut trouver la petite phrase.
01:11:16 Tout est vraiment analysé.
01:11:18 C'est ce qui amplifie aussi, peut-être, certains ressortis.
01:11:22 Et d'où l'émotion qui ressort.
01:11:24 Et puis, il y a un autre point qui est soulevé, celui-là, par Bruno Le Maire,
01:11:27 dans l'extrait qu'on a entendu.
01:11:28 C'est sur les Français qui voudraient une participation en politique,
01:11:32 mais autrement qu'à travers leurs représentants.
01:11:35 On le voit justement avec la Convention citoyenne sur la fin de vie.
01:11:39 La première sur l'environnement n'a pas forcément fonctionné comme on aurait pu le souhaiter.
01:11:46 Mais je trouve que c'est un bon début.
01:11:48 On peut critiquer le résultat de cette Convention,
01:11:54 mais la méthodologie est extrêmement intéressante en termes d'échantillonnage,
01:11:58 en termes d'explications, en termes de travail avec des experts
01:12:02 qui a pu être fait autour de cette Convention citoyenne.
01:12:06 Après, il y a le temps de la Convention citoyenne.
01:12:08 Il y aura aussi le temps des débats au Parlement.
01:12:11 Mais je trouve que c'est un outil complémentaire intéressant.
01:12:15 Si tant est que les parlementaires s'en inspirent.
01:12:18 Si c'est pour dire qu'on a sondé des citoyens et qu'on n'en tient pas compte,
01:12:21 ça ne sert à rien de grand chose.
01:12:22 C'est aussi ce travail d'écoute que les Français attendent.
01:12:25 Pas seulement un référendum sur les trottinettes,
01:12:28 mais aussi une écoute sur des choses qui les concernent.
01:12:32 Justement, le référendum, pour vous, c'est le lien direct entre le peuple et le décisionnaire ?
01:12:37 Sûrement, pour peu qu'on leur accorde cette possibilité.
01:12:42 Aujourd'hui, les Français n'ont pas tellement besoin d'écoute.
01:12:46 Si les Français avaient besoin d'écoute, ils iraient voir un psychologue.
01:12:49 Ils ont surtout besoin d'action.
01:12:51 Or, le problème, et je reviens à ce que je disais tout à l'heure,
01:12:54 c'est qu'aujourd'hui, une grande partie des Français sait que le politique ne peut plus rien.
01:13:00 Il y a déjà les abstentionnistes qui sont le parti le plus important en France,
01:13:04 qui ne croient plus qu'aller voter sert à quelque chose.
01:13:07 Et qui leur donnerait tort dans la mesure où ces 40 dernières années,
01:13:11 l'orchestre qui nous dirige a changé, mais la musique jouée par cet orchestre,
01:13:15 c'est-à-dire la politique, est toujours la même, à peu de choses près.
01:13:18 Donc, évidemment, quand vous avez un changement métronomique,
01:13:22 uniquement de forme entre la gauche et la droite pendant 40 ans,
01:13:25 les deux s'unissant dans un baroud d'honneur dans la politique macronienne,
01:13:29 qui est le pire de la droite et le pire de la gauche,
01:13:32 là, ce n'est pas ça qui va attirer les Français et leur donner un intérêt.
01:13:36 Le peuple, la démocratie n'a de sens qu'à l'intérieur de la souveraineté nationale,
01:13:41 de la souveraineté populaire.
01:13:42 Or, aujourd'hui, la France est un pays dont on bat en brèche et la souveraineté,
01:13:47 il est l'identité et ce sont les élites qui orchestrent tout cela.
01:13:51 Donc, évidemment, le peuple reste interdit devant l'interdiction qu'on lui fait d'être lui-même.
01:13:57 - Si je peux, je peux réagir ? - En deux secondes, puisqu'on n'a vraiment plus beaucoup de temps.
01:14:00 - C'est juste, je pense que c'est ce type, finalement, d'opinion qui est extrêmement désabusée,
01:14:06 qui nous attriste tous, parce qu'en fait, c'est ce petit commentaire
01:14:12 et c'est ces petits commentaires qui font plus de mal aux Français qu'autre chose.
01:14:16 - Je ne crois pas, non. Je crois que ce que je dis est ressenti par beaucoup de monde
01:14:20 et ce n'est pas le fait que je le dise qui le fait exister, si vous voulez.
01:14:22 - Jean-Claude Assier, juste en un mot, ce qui est clair quand même, ce qui ressort,
01:14:26 c'est que les Français ont envie de créer des échelons supplémentaires pour pouvoir prendre des décisions.
01:14:32 - Je ne sais pas. - C'est-à-dire qu'ils ne veulent pas simplement la représentation nationale,
01:14:36 mais pouvoir décider à d'autres degrés. Vous n'êtes pas sûr de ça ?
01:14:38 - Si vous voulez, je suis quelqu'un de très simple et je pense que le pouvoir,
01:14:43 il l'est à l'Assemblée nationale, il l'est au Sénat, et puis il l'est évidemment beaucoup sous la Ve République, à l'Élysée.
01:14:52 Les conventions, pourquoi pas, ça peut... La première a été un désastre sur le climat,
01:14:56 ça a été une catastrophe totalement manipulée par des pseudo-experts. Oublions-la.
01:15:02 Celle-ci s'est beaucoup mieux passée, elle fait des propositions qui valent ce qu'elles valent.
01:15:06 On parle plus de l'euthanasie ou de la fin de vie avec la loi Biettry, entre guillemets, la loi Biettry,
01:15:12 telle que l'interview qu'il a donnée à l'équipe il y a deux jours,
01:15:15 elle fait réagir l'opinion parce qu'on est là dans un cas concret.
01:15:18 Mais encore une fois pour moi, c'est à l'Assemblée nationale et au Sénat, évidemment,
01:15:24 dans nos représentants, sur le travail de la convention, pourquoi pas,
01:15:28 de décider de ce qui nous attend sur la réforme des retraites.
01:15:33 Franchement, je n'aurai pas d'autres commentaires à dire, simplement je vais vite,
01:15:37 on va être le seul pays d'Europe, le seul, à ne pas être capable de faire une réforme des retraites.
01:15:42 Mais franchement c'est de la rigolade.
01:15:44 François Patria, un dernier mot, vous n'allez pas dire le contraire sur la représentation nationale,
01:15:47 je vous en aide, est-ce que vous pensez qu'on va réussir à réconcilier tout ce monde
01:15:51 avec ceux que vous représentez, ceux que vous incarnez aujourd'hui ?
01:15:54 Monsieur le Président, je préférais qu'on entende la réalité du concret.
01:15:57 Quand ce matin le ministre dit "nous allons augmenter les enseignants de 10%",
01:16:03 quand M. Le Maire dit "nous allons construire trois usines de gigabatteries en France",
01:16:07 quand le Président de la République dit "nous allons remettre 300 milliards pour la défense de ce pays
01:16:11 parce que nous sommes dans un pays dangereux", ce n'est pas du concret ?
01:16:13 Vous, vous me donnez vos théories sulfureuses sur le monde,
01:16:16 moi je vous donne du concret ce gouvernement qui le fait tous les jours.
01:16:19 Merci beaucoup, ce sera le mot de la fin.
01:16:22 Merci beaucoup d'avoir participé à notre débat aujourd'hui, Delphine Joanne,
01:16:25 dont je rappelle que l'ouvrage "Des nostalgies" traite absolument des problématiques du moment.
01:16:31 Merci à tous les trois aussi et dans un instant punchline avec Laurence Ferrari.
01:16:36 Je vous retrouve demain pour une nouvelle édition 90.
01:16:38 ♪ ♪ ♪

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