Brigitte Lahaie - Comment reconnaitre quand son ado va mal ?

  • l’année dernière
Avec Samuel COMBLEZ, Psychologue, psychothérapeute spécialiste de l’enfance et de l’adolescence. Directeur des opérations de l’association E-enfance, auteur de « La sexualité de vos ados, en parler, ce n’est pas si compliqué ?» - Éditions Solar.

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##BRIGITTE_LAHAIE-2023-05-02##
Transcript
00:00:00 cam4.fr, le plus grand site de webcam live réservé aux adultes.
00:00:04 14h16, Brigitte Lae, Sud Radio.
00:00:09 Bonjour à tous, nous sommes ensemble durant ces deux heures sur Sud Radio.
00:00:13 Les chiffres sont tout de même assez inquiétants.
00:00:16 Depuis la Covid, nos ados vont beaucoup plus mal,
00:00:18 comme si cette rupture de vie les a bouleversés à tel point qu'ils n'ont plus de vrais repères.
00:00:24 Certains se réfugient dans leur chambre, d'autres sont devenus addicts aux réseaux sociaux,
00:00:29 aux jeux vidéo, les drogues évidemment, en tout genre, sont également en nette augmentation.
00:00:34 Enfin, les comportements à risque et les suicides sont de plus en plus fréquents.
00:00:39 Et puis, il y a aussi tous ceux qui veulent changer de sexe.
00:00:41 Et puis enfin, à savoir que la sexualité des ados a baissé,
00:00:45 ils font beaucoup moins l'amour que leurs parents,
00:00:48 voire même n'ont plus envie de faire l'amour et n'ont peut-être même plus envie de rencontrer l'amour.
00:00:54 Donc, avec mon invité spécialiste des ados, Samuel Combles,
00:00:58 je vous propose un petit tour d'horizon.
00:01:00 On va déjà essayer de comprendre pourquoi les ados sont moins bien,
00:01:03 pourquoi ils ne vont pas bien, même si bien sûr, il y en a quelques-uns qui heureusement vont bien.
00:01:08 Et puis, on va essayer aussi de vous aider en tant que parents à mieux les comprendre
00:01:13 et puis peut-être à les soutenir.
00:01:16 Venez témoigner, vous pouvez nous appeler.
00:01:18 Bien sûr, notre numéro, vous le connaissez, c'est le 0 826 300 300.
00:01:22 Bonjour Samuel Combles.
00:01:24 Bonjour Brésil, bonjour à tous.
00:01:25 Le bilan n'est pas très positif quand on a les chiffres.
00:01:29 C'est quand même assez incroyable, plus de 25% d'augmentation d'anxiété.
00:01:34 Est-ce qu'on a beaucoup parlé, évidemment, dans les infos depuis hier,
00:01:38 de la manifestation du 1er mai. Est-ce que les ados vont beaucoup manifester ?
00:01:43 Alors, on dit que les jeunes se mobilisent beaucoup.
00:01:45 Est-ce que les ados sont présents dans la rue ? Je ne sais pas exactement.
00:01:48 En tout cas, ce qui est sûr, et c'est peut-être une des raisons de leur mal-être,
00:01:51 c'est que les adolescents sont très préoccupés par leur avenir.
00:01:54 C'est vrai que la Covid, vous l'avez dit, a beaucoup bouleversé les jeunes.
00:01:58 C'est une période, je dirais, l'adolescence où on a besoin de retrouver des repères.
00:02:02 C'est vrai que la Covid leur en a fait perdre, plus qu'elle ne leur en a fait gagner.
00:02:07 Pas de possibilité d'échanger comme avant et traditionnellement avec leurs copains.
00:02:12 Des liens qui se sont détachés, puis une désorganisation sur le plan scolaire
00:02:16 parce qu'il a fallu rapidement s'organiser.
00:02:20 C'est vrai que tout ça, je pense, a contribué à beaucoup de bouleversements.
00:02:24 Déjà, l'adolescence, ce n'est pas une période de la vie la plus simple.
00:02:28 C'est une période de grands bouleversements.
00:02:30 Ça ne veut pas dire que tout va forcément mal,
00:02:32 mais c'est vrai qu'il y a potentiellement peut-être plus de risques de fragilité.
00:02:36 Les troubles anxieux, vous l'avez dit aussi, ont toujours existé
00:02:40 et sont toujours très présents dans les suivis en pédopsychiatrie.
00:02:46 Depuis la Covid, je le vois auprès de mes patients,
00:02:50 on a quand même une nette augmentation du nombre de jeunes qui consultent pour cela.
00:02:54 Ça ne veut pas dire que tous ne vont pas bien,
00:02:57 mais c'est vrai qu'on a quand même une impression d'un mal-être fluctuant
00:03:02 qui a du mal à se dissiper.
00:03:03 On aurait pu imaginer qu'avec la crise sanitaire qui s'arrête,
00:03:07 on aurait des adolescents qui iraient un peu mieux.
00:03:10 C'est vrai que ça tarde un peu à venir.
00:03:12 Il faut reconnaître qu'on a besoin d'être à leur écoute,
00:03:15 de pouvoir les comprendre, de pouvoir leur redonner confiance en eux.
00:03:20 On a parlé du nombre de jeunes qui consultent.
00:03:26 Les problématiques de troubles anxieux sont très présentes
00:03:28 et c'est vrai que les problématiques suicidaires sont aussi en augmentation chez les jeunes,
00:03:32 avec des jeunes qui ont parfois l'impression que mettre un terme à leur vie
00:03:37 sera aussi une façon de mettre un terme à leur souffrance.
00:03:40 C'est vrai que les émissions comme celles que nous allons faire
00:03:43 ont peut-être pour mission d'essayer de mieux comprendre,
00:03:46 de pouvoir redonner du sens à cette vie,
00:03:48 de pouvoir accompagner les parents parce qu'un adolescent qui va mal,
00:03:51 c'est une famille qui ne va pas bien.
00:03:53 C'est aussi des difficultés pour pouvoir accompagner.
00:03:57 On a souvent, je crois en tant que parent, peur de mal faire.
00:04:00 Souvent on ne fait rien parce qu'on a peur que ça ne se passe pas bien.
00:04:04 Il faut toujours mieux faire, même mal.
00:04:05 Absolument, je pense qu'il vaut mieux oser,
00:04:07 quitte à être un peu maladroit parfois,
00:04:09 mais oser mettre les pieds dans le plat
00:04:10 parce que sinon on remet un plus tard.
00:04:12 Et puis à un moment on se dit qu'on aurait dû y aller plus tôt et c'est trop tard.
00:04:16 Alors quand je dis même "oser faire mal",
00:04:18 je vais juste un petit peu expliquer pour qu'on comprenne bien ce que je veux dire,
00:04:22 même si je pense que vous, Samuel Koumoulès, vous comprenez.
00:04:24 Même si on fait mal, l'ado va pouvoir se rebeller
00:04:27 et se poser en opposition justement à ce que le parent a fait qui ne lui convient pas.
00:04:32 Tandis que s'il n'y a rien, ça laisse l'ado dans une sorte de brouillard.
00:04:37 Et vous dites "donner du sens", oui je crois que c'est le moment de l'adolescence,
00:04:41 c'est le moment où il faut commencer à voler de ses propres ailes.
00:04:44 Et alors dans quelle direction on va ?
00:04:46 C'est vrai qu'actuellement, avec les problèmes d'écologie,
00:04:49 les problèmes de la guerre en Ukraine, les problèmes économiques,
00:04:53 on peut se dire qu'en effet il y a de quoi ne pas aller très bien quand on a 15-20 ans.
00:04:58 Il y a plein de raisons d'être anxieux en tout cas,
00:05:00 et puis de se poser des questions sur son avenir.
00:05:02 Et c'est vrai que de réagir, ça apporte du cadre.
00:05:05 Et c'est vrai que je trouve quelque chose qui revient très souvent
00:05:08 dans les séances que je peux avoir avec les ados, que je suis en libéral,
00:05:13 c'est des jeunes qui manquent d'adultes, qui les rassurent, qui les enveloppent,
00:05:18 comme quand on prend un nourrisson dans ses bras pour le contenir un petit peu et l'apaiser.
00:05:24 C'est vrai que les ados ont besoin de ce cadre, même s'ils s'en défendent,
00:05:27 même s'ils vont agresser ce cadre, parce qu'on le sait,
00:05:30 quand on donne des limites à un ado, son plaisir va être évidemment
00:05:33 d'essayer de contourner la règle qui lui est donnée.
00:05:36 Mais pour autant, même s'il la contourne, il a besoin de ça,
00:05:39 parce que c'est grâce à ce cadre et à ce contenant qu'on va pouvoir
00:05:42 réussir déjà à trouver ses propres règles, ses propres limites,
00:05:45 et pouvoir avancer, et surtout se rassurer,
00:05:48 parce que vivre avec une angoisse permanente, c'est compliqué,
00:05:52 c'est pas un terreau, je dirais, fiable pour pouvoir construire un adulte qui ira bien après.
00:05:58 Et on va parler évidemment aujourd'hui des signes de souffrance,
00:06:01 mais pour moi, j'irais qu'il y en a trois.
00:06:04 Souvent, les jeunes, quand ils ne vont pas bien,
00:06:07 vont arrêter de se nourrir de ce dont ils ont besoin,
00:06:13 et à trois niveaux.
00:06:17 D'abord le physique, ils vont refuser de s'alimenter,
00:06:20 ils vont mal dormir, ils vont négliger leur corps, parfois le maltraiter.
00:06:24 Donc ça, c'est le premier point. Le physique, le relationnel aussi,
00:06:27 ils se replient beaucoup sur eux-mêmes, ils s'enferment,
00:06:29 parfois dans les jeux vidéo, parfois dans des conduites...
00:06:32 - Ne pas vouloir sortir aussi... - Voilà, ne pas vouloir être dans les champs en tout cas.
00:06:36 Et puis le dernier domaine aussi de restriction, c'est les apprentissages,
00:06:40 avec des jeunes qui prennent de la distance vis-à-vis de l'école,
00:06:43 qui ont des résultats en chute libre, et qui parfois se déscolarisent vraiment complètement.
00:06:48 Et c'est vrai que pour moi, ces trois champs,
00:06:51 si on sent qu'il y a quelque chose qui dure,
00:06:55 et où on sent qu'il y a vraiment un désinvestissement dans ces trois domaines,
00:06:59 je pense qu'il y a véritablement nécessité pour les parents, comme on le disait,
00:07:02 de montrer qu'on s'inquiète, de leur dire que c'est pas quelque chose qu'on condamne,
00:07:06 mais qu'au contraire, on a envie de les aider,
00:07:08 de pouvoir faire en sorte qu'ils arrêtent de se maltraiter eux-mêmes,
00:07:12 parce que cette espèce de retrait,
00:07:17 cette incapacité à avoir de la bienveillance pour soi-même,
00:07:20 c'est une forme de maltraitance,
00:07:22 et on a envie évidemment que les jeunes puissent avancer et grandir,
00:07:26 je dirais, de manière paisible.
00:07:28 - Alors, dans cette émission, Samuel Conglès, vous le savez,
00:07:31 on parle beaucoup de sexualité,
00:07:33 je voudrais quand même juste aussi vous écouter,
00:07:36 qu'est-ce que vous pensez de cette tendance actuelle en nette augmentation
00:07:40 des ados qui considèrent qu'ils ne sont pas dans le bon sexe ?
00:07:43 C'est une mode ? C'est une libération de quelque chose qui était très tabou ?
00:07:48 - Alors, ce que moi je peux avoir rencontré,
00:07:52 me donne l'impression que l'idée de changer de sexe
00:07:55 leur donnera la possibilité d'être plus heureux.
00:07:58 En tout cas, c'est souvent ce que j'entends,
00:08:00 c'est que à partir du moment où cette transition aura été opérée,
00:08:03 ils seront enfin dans le corps qui aurait dû être le leur,
00:08:07 dès la naissance, et il y aura un mieux-être.
00:08:11 Je dois reconnaître que je ne peux pas franchement dire
00:08:14 que dans l'après-coup, j'ai systématiquement
00:08:17 des jeunes qui reviennent me voir avec cette espèce de promesse
00:08:21 qui leur a été faite, ou qui se sont eux-mêmes fait,
00:08:25 de pouvoir espérer des longues mains meilleures.
00:08:29 Alors, c'est toujours délicat de parler de mode,
00:08:32 parce que je trouve que le sujet va au-delà d'un simple phénomène de mode,
00:08:36 même si c'est quelque chose qu'on entend,
00:08:38 et en tout cas, c'est vrai que ces possibilités
00:08:41 qui sont offertes aux jeunes de pouvoir changer de sexe
00:08:44 sont beaucoup plus courantes qu'il y a encore quelques années.
00:08:48 Ce que l'on voit aussi, un peu plus à l'étranger qu'en France,
00:08:51 c'est des jeunes qui ont changé de sexe et qui reviennent au sexe initial,
00:08:54 ce qui montre bien qu'il y a quand même quelque chose qu'ils n'ont pas trouvé.
00:08:58 - Il est évident que moi, je suis tout à fait ouverte
00:09:01 à ce qu'on permette à quelqu'un de changer de sexe,
00:09:04 ça me paraît évident, mais en même temps, je pense,
00:09:06 vous parliez du cadre tout à l'heure,
00:09:08 est-ce que de ne plus mettre de cadre sur l'identité sexuelle,
00:09:12 c'est pas aussi un risque ?
00:09:14 - Oui, et puis, je trouve aussi que l'idée,
00:09:19 c'est peut-être plus que de donner trop rapidement ou trop facilement
00:09:23 la possibilité aux jeunes de changer de sexe,
00:09:25 c'est de pouvoir aussi lui permettre de trouver un cadre
00:09:28 dans lequel il va apprendre à s'apprécier lui-même,
00:09:31 à pouvoir tout simplement considérer que ce que la nature lui a offert,
00:09:35 c'est son capital, et que c'est à partir de ce capital-là
00:09:38 qu'il va devoir avancer dans la vie.
00:09:40 C'est pas facile, on n'est pas forcément toujours contents
00:09:43 de ce que la puberté nous a donné, et on aurait envie d'en changer,
00:09:47 mais je pense que le vrai enjeu, c'est de pouvoir se dire
00:09:50 "C'est ce corps-là, et comment je peux le valoriser,
00:09:52 comment je peux l'appréhender, l'apprivoiser ?"
00:09:56 Plutôt que de se dire que c'est dans le changement
00:09:59 qu'on va pouvoir être plus heureux.
00:10:01 C'est vrai que, encore une fois, mon expérience
00:10:03 ne me convainc pas complètement de cela.
00:10:06 - Merci en tout cas déjà de toutes ces informations, Samuel,
00:10:09 on continue avec la question du harcèlement,
00:10:12 on en parlait d'ailleurs la dernière fois que vous étiez venu,
00:10:14 c'est Lionel qui sera avec nous dans un instant.
00:10:16 Samuel Combles est avec nous, spécialiste des questions des ados,
00:10:25 je rappelle que vous pouvez sur cette application, le 30 18,
00:10:30 trouver une aide si vous êtes victime de violences numériques par exemple.
00:10:35 Et justement, le harcèlement, on en avait parlé je crois
00:10:38 la dernière fois que vous étiez venu, je crois, je suis sûre,
00:10:41 Samuel Combles, et Lionel veut revenir sur ce sujet.
00:10:44 Bonjour Lionel. - Oui bonjour Brigitte,
00:10:46 et bonjour M. Combles. - Bonjour.
00:10:48 - On vous écoute, allez-y Lionel.
00:10:50 - Écoutez, moi je suis en plein dedans,
00:10:52 avec ma petite de 16 ans, c'est vrai que pendant le collège déjà,
00:10:57 elle avait eu une copine qui était extrêmement manipulatrice,
00:11:01 comme ça arrive à tous les ados, c'est pas non plus un drame,
00:11:04 mais elle en a beaucoup souffert, tout ce que vous avez décrit M. Combles
00:11:07 sur la perte d'appétit, sur la négligence, sur les chutes des notes,
00:11:11 nous on était vigilants à ça avec mon épouse,
00:11:13 et c'est vrai que c'est très flagrant, surtout chez un ado,
00:11:16 un ado c'est transparent, ça se voit presque instantanément,
00:11:21 ça s'est réglé, donc du coup elle s'est quand même endurcie,
00:11:24 parce qu'elle avait quand même réussi à faire avec Claude la relation,
00:11:29 et là elle avait un copain depuis quelques semaines,
00:11:34 qui était plus âgé qu'elle, parce que ma fille a 16 ans,
00:11:37 il avait 22 ans, moi personnellement, j'ai pas grand chose à dire,
00:11:44 dans la mesure où il était correct, et qu'il y avait pas de soucis,
00:11:49 bon, je surveillais de loin, pas trop être intervenant,
00:11:54 c'est compliqué de se greffer dans une relation comme ça,
00:11:56 c'est extrêmement complexe, parce que vous voulez intervenir,
00:11:58 et en même temps, faut qu'elle vive sa vie aussi,
00:12:00 moi j'ai eu que des copines qui étaient beaucoup plus âgées que moi,
00:12:02 mon épouse est beaucoup plus âgée que moi,
00:12:04 ma fille a son copain, mon autre fille son copain est plus âgé qu'elle,
00:12:07 donc du coup c'est pas chaud quand on le voit,
00:12:10 si ce n'est qu'il s'est avéré qu'il était extrêmement,
00:12:13 je vais pas dire manipulateur, ni pervers narcissique,
00:12:16 parce que c'est des mots qui reviennent quand même un petit peu trop,
00:12:19 si ce n'est qu'il cochait quand même pas mal de cases,
00:12:21 avec la suppression de ses amis, la suppression de ses contacts,
00:12:24 et du coup ça a été quand même très compliqué,
00:12:26 parce qu'il a fallu lui pointer à plusieurs,
00:12:32 c'est à dire mon épouse, moi, ses amis,
00:12:35 il a fallu lui pointer quand même que la relation était toxique pour elle,
00:12:39 de part tout un tas de trucs,
00:12:41 et malgré ça c'était quand même très compliqué,
00:12:43 c'est extrêmement complexe de trouver les mots,
00:12:46 de ne pas se rendre trop interférent avec la relation,
00:12:51 mais en même temps ça reste votre enfant,
00:12:53 donc il est tout à fait hors de question que ça dérape et que ça abîme l'enfant,
00:12:58 donc voilà, on en est sorti, elle a bien compris,
00:13:01 elle a bien pointé, heureusement d'ailleurs,
00:13:03 et elle en a pris conscience, donc c'est pas mal,
00:13:05 mais c'est vrai que j'aurais aimé avoir plus de clés pour l'aider peut-être plus à mon,
00:13:10 est-ce que c'est possible, est-ce que c'est pas possible, je sais pas.
00:13:13 - En tout cas la relation est terminée là aujourd'hui, avec ce garçon.
00:13:17 - La relation est terminée, mais vous voyez on en a encore parlé il y a deux jours,
00:13:19 parce que lui il refaisait des tentatives,
00:13:21 c'est plus ou moins moi qui ai clôt le truc,
00:13:23 parce que lui il arrivait pas à lâcher,
00:13:25 et elle avait beau lui dire non, il revenait toujours à la charge,
00:13:28 puis le problème c'est que quand vous savez où placer les mots
00:13:31 pour faire basculer quelqu'un, et qu'il y a encore un peu quelque chose,
00:13:34 c'est facile de faire basculer une ado,
00:13:36 c'est sa première vraie relation, c'était vraiment son "premier amour",
00:13:42 donc du coup vous en tant que parent vous avez assez peu de poids finalement pour trancher,
00:13:49 et finalement c'est moi qui m'ai aidé sur sa demande à clôt le truc.
00:13:55 - Oui, est-ce qu'elle le quitte ?
00:13:58 - Oui voilà, on va l'envoi le merdeux, on le dit longtemps avant.
00:14:00 - C'est quoi votre question précisément ?
00:14:02 - Parce que vous avez bien réussi en fin de compte, ce que vous avez fait visiblement a fonctionné.
00:14:05 - Je crois que je m'en suis pas si mal sorti, mais c'est vrai que la question surtout que moi je me posais,
00:14:08 c'est est-ce qu'on aurait pu intervenir plus amont,
00:14:10 et avec quelle méthode peut-être plus pertinente,
00:14:17 parce que c'est vrai qu'on se retrouve un petit peu démunis surtout dans ces cas-là.
00:14:23 Donc est-ce qu'il y a une manière, en fait le truc c'est est-ce qu'il y a une manière peut-être plus...
00:14:28 De toute façon moi j'écoute Bojic là depuis des années pour ça, pour pas faire de conneries.
00:14:32 - Ça vous réussit bien visiblement.
00:14:33 - Ouais mais c'est pour pas faire de conneries, non mais en fait c'est vrai que en tant que parent,
00:14:38 bien souvent moi en plus j'ai eu deux filles, et je voulais pas faire trop d'erreurs,
00:14:42 parce que des conneries j'en ai fait c'est sûr, et je voulais pas faire trop d'erreurs,
00:14:45 et je sais que la relation filitaire est quelque chose de très important,
00:14:47 je voulais pas faire trop d'erreurs, donc j'écoute Bojic depuis que mes filles sont là,
00:14:51 donc depuis maintenant longtemps, et c'est vrai que ça m'a permis quand même,
00:14:54 déjà à travers des invités comme vous, d'avoir des réponses,
00:14:56 mais c'est vrai que là moi je rentre dans une phase finalement d'adolescence,
00:14:59 où j'ai pas eu le souci avec ma grande, mais j'ai le souci avec elle,
00:15:02 et il me manque encore, je me rends compte qu'il me manque encore des clés en tous les cas.
00:15:07 - Alors quelles clés vous donnez à Lionel ?
00:15:10 - Alors d'abord vous vous rassurez quand même sur le fait que vous avez su protéger votre enfant,
00:15:14 et je pense que c'est quand même ça le travail principal des parents,
00:15:18 c'est de pouvoir faire en sorte que les enfants ne soient pas dans des situations qui les mettent en difficulté.
00:15:23 Est-ce que lorsque la relation a commencé, vous avez pu parler du cadre tout à l'heure,
00:15:30 mais peut-être des règles de la façon dont les choses devaient se passer,
00:15:34 est-ce que ce garçon pouvait dormir chez vous par exemple avec votre fille,
00:15:39 est-ce qu'il y avait des heures précises de retour le soir après les sorties,
00:15:45 est-ce que vous avez pu en parler un petit peu, est-ce que votre fille sentait qu'il y avait quand même,
00:15:51 même si elle avait 16 ans et qu'elle peut avoir une certaine autonomie,
00:15:54 mais il y a quand même nécessité d'une certaine surveillance de votre part parce qu'elle reste mineure,
00:15:59 et que vous avez obligation de veiller sur elle, est-ce que ça, ça a pu être dit ?
00:16:03 Parce que j'ai l'impression que les choses sont arrivées, se sont un peu imposées à vous,
00:16:07 et que du coup vous avez été spectateur jusqu'au moment où vous avez découvert qu'il était manipulateur,
00:16:14 sans pouvoir donc dire quelque chose, intervenir et interpeller sa prudence.
00:16:21 Non, non, non, moi les règles chez moi, il y en a, je ne m'estime pas quelqu'un de strict,
00:16:27 mais il y a des règles quand même extrêmement piarrées à la maison,
00:16:30 au même titre quand ma grande a rencontré son copain qui avait 6 ans de plus qu'elle,
00:16:35 j'ai fait la même démarche au final, je suis allé le voir quasiment tout de suite pour voir qui déjà était cette personne,
00:16:41 parce qu'il y a quand même un écart d'âge, et à ces âges là, il ne faut pas que ça déconne de trop.
00:16:49 Donc du coup ça s'est très bien passé, c'était un jeune très bien,
00:16:54 et je pense qu'il a plus l'âge de ma fille dans sa tête d'ailleurs que l'âge réel qu'il a,
00:16:57 et pour ma pitoune j'ai fait exactement la même chose, le merdeux je suis allé le voir,
00:17:03 et elle savait très bien que les règles sont extrêmement cadrées,
00:17:05 hors de question de dormir à la maison bien évidemment, avec des heures de rentrée bien évidemment,
00:17:10 enfin pourquoi pas, c'est votre libre arbitre, c'est vos règles,
00:17:17 c'est juste que pour les autres ce n'est pas forcément une obligation.
00:17:22 Les règles étaient très claires, c'est ça que je veux dire.
00:17:26 Donc vous avez juste veillé à ce que ça se passe bien,
00:17:31 et dès que vous vous êtes rendu compte que ça ne se passait pas bien, vous êtes intervenu finalement,
00:17:35 vous avez fait exactement ce truc.
00:17:37 Oui quasiment, parce qu'en fait si vous voulez, sur les premiers temps,
00:17:40 mais ça c'est le mode de fonctionnement, encore une fois je suis désolé d'utiliser le terme,
00:17:45 mais c'est vrai qu'il a coché tellement de cas, parce que je suis obligé de le dire,
00:17:47 d'un travers narcissique, quelqu'un de relativement manipulateur,
00:17:50 avec l'éloignement de ses amis, il lui a fait supprimer énormément de contacts,
00:17:55 quand je dis énormément, il y a peut-être 500 contacts qui ont disparu instantanément,
00:17:58 il y a eu des jalousies vraiment extrêmes, et parallèlement tout un tas de trucs
00:18:02 où elle était valorisée, mais elle était valorisée pour lui,
00:18:05 mais dès qu'elle faisait un truc, elle, elle était rabaissée.
00:18:08 Donc en fait moi c'est plus des micro-trucs comme ça qui m'ont mis la puce à l'oreille.
00:18:11 Oui c'est peut-être plus un jaloux un peu pathologique que forcément un pervers, mais enfin bon, peu importe.
00:18:16 Et puis qui exerçait une forme d'emprise sur votre fille,
00:18:18 et heureusement que du coup vous avez été un oeil bienveillant extérieur,
00:18:21 parce que quand on est sous emprise, on ne se rend pas compte de ce qui se passe,
00:18:24 c'est justement parce que quelqu'un de l'extérieur peut nous faire prendre conscience de quelque chose qui se passe,
00:18:29 qu'on peut s'en sortir, et c'est visiblement ce que vous avez fait.
00:18:31 Mais c'est compliqué parce que la relation se met en place,
00:18:34 donc en fait vous, sur le moment, le temps que la relation se met en place,
00:18:37 au début c'est tout beau tout rose, vous savez, il n'y a jamais de soucis,
00:18:40 et puis vous ne vous interférez pas, moi je surveillais d'un œil discret on va dire,
00:18:44 mais on n'interfère pas, et puis en fait c'est plus une gradation dans le temps,
00:18:48 vous voyez qu'il y a des trucs qui se mettent en fait à déconner un peu,
00:18:51 et la relation est déjà installée, et donc c'est d'autant plus compliqué de réintervenir en fait sur des relations qui sont un petit peu installées comme ça.
00:18:59 Donc voilà, est-ce que je n'ai pas été assez vigilant, est-ce que j'ai déjà séparé...
00:19:03 - Je le trouve très dur avec vous Lionel, parce que franchement, votre fille va bien aujourd'hui,
00:19:07 j'imagine qu'elle a tiré des leçons de cette expérience,
00:19:12 et qu'elle sera certainement peut-être plus vigilante et prudente à l'avenir,
00:19:16 et je dirais que votre mission de parent, elle a été remplie,
00:19:19 votre fille elle fait des expériences, des fois bonnes, des fois moins bonnes,
00:19:22 on aurait espéré que ça se passe autrement, mais ça s'est passé comme ça s'est passé,
00:19:27 et aujourd'hui elle va bien, donc...
00:19:30 - Non mais en fait je suis dur avec moi, vous savez pourquoi, parce qu'en fait je lui ai serré la main,
00:19:33 il a se merdé tout de suite, et moi j'ai l'habitude, moi je travaille dans le bâtiment,
00:19:37 et généralement je travaille avec des mecs, mais en fait, moi je juge quelqu'un vraiment,
00:19:41 alors ça va peut-être me paraître très con, mais c'est pas grave,
00:19:43 - C'est pas grave non ?
00:19:44 - À la poignée de main, et il a eu une poignée de main extrêmement mollace et moite,
00:19:47 et sur le moment je me suis dit "qu'est-ce que c'est que ce mec encore,
00:19:50 qu'est-ce que c'est que ce machin qu'elle m'a ramené ?"
00:19:52 Et en fait si je m'étais fié vraiment à mon premier avis, à mon tout premier avis,
00:19:56 j'aurais fait l'autre chose que celui-ci, on peut pas faire ça en fait, on peut pas faire ça.
00:20:00 - Non vous pouviez pas, il fallait la laisser faire son expérience,
00:20:03 mais en revanche vous étiez là en ange gardien, vous avez veillé,
00:20:06 et vous êtes intervenu dès que vous avez senti qu'il fallait intervenir.
00:20:11 - Et vous avez eu raison de ne pas parler du serrage de main,
00:20:14 parce que je pense que votre fille aurait peut-être été apeurée,
00:20:16 et puis c'était le petit copain de votre fille et pas le vôtre,
00:20:19 donc c'était normal aussi de lui laisser vivre l'expérience.
00:20:22 - Oui et puis elle aurait peut-être été en réaction contre vous,
00:20:25 et ce serait peut-être... Non non je crois que là franchement,
00:20:28 allez on vous donne 9,5 sur 10 parce qu'on peut pas non plus vous donner 10.
00:20:31 (rires)
00:20:33 - Non non, soyez rassurés, et je trouve que même vous avez agi au bon moment,
00:20:40 avec la bonne dose d'intervention, et ça a appris en tout cas à votre fille
00:20:44 que la relation amoureuse n'est pas forcément une relation toxique et dangereuse,
00:20:48 mais parfois oui, on peut tomber sur des gens qui nous portent préjudice.
00:20:52 - Merci beaucoup Lionel, on va se quitter un court instant,
00:20:55 puis nous retrouvons notre Sexy News, Swazy Gbelin qui va nous parler du Nikon.
00:20:59 - Eh bien Samuel Combles, nous retrouvons Swazy Gbelin qui va nous parler du Nikon,
00:21:08 mais qui est cette icône ?
00:21:10 - Eh oui, aujourd'hui je vais vous parler du Nikon,
00:21:12 qui n'est pas n'importe laquelle, elle est mythique pour tout un tas de raisons.
00:21:15 Ses mensurations, hein, d'abord, 92 cm de tour de poitrine,
00:21:19 46 de tour de taille et 84 cm pour les hanches.
00:21:22 Bah oui, vous l'avez compris, avec ses mensurations inhumaines,
00:21:25 cette idole n'est autre que la poupée mondialement connue,
00:21:28 qui fait en réalité 29 cm, Barbie.
00:21:31 Créature estampillée Mattel, basée à Los Angeles, créée en 1959,
00:21:40 on pourrait la croire dépassée, disparue, avec le nombre incalculable de jouets
00:21:44 mis en rayon chaque année, dont la durée de vie est de quelques mois à quelques années,
00:21:48 tout au plus pour les plus chanceux, mais il n'en est rien.
00:21:51 La poupée mannequin a dépassé le stade du jouet pour devenir une icône de la pop culture,
00:21:55 habillée par les plus grands noms de la mode, Yves Saint Laurent, Balmain, il y a peu.
00:21:59 On pourrait être jalouse, mais il n'en est rien.
00:22:01 Peinte par Warhol à l'image d'une mariline ou d'une boîte de soupe Campbell,
00:22:05 Barbie est connue à l'international.
00:22:07 A la fin des années 90, Mattel atteste de plus d'un milliard de poupées vendues,
00:22:12 aujourd'hui 58 millions de poupées sont vendues chaque année.
00:22:15 Pourquoi je vous parle de Barbie aujourd'hui ?
00:22:17 Parce qu'elle fête ses 64 ans, qu'elle a su évoluer avec son temps,
00:22:21 se décliner, s'adapter au corps qui change, au nouveau métier,
00:22:24 parce qu'elle s'est libérée, comme l'a fait la femme moderne,
00:22:27 elle a su renoncer à ses mensurations inhumaines pour davantage de réalité,
00:22:30 sans prendre une ride.
00:22:32 - Inhumaine, il ne faut pas exagérer non plus.
00:22:34 - Oui, c'est... alors...
00:22:37 46 de tour de taille, 84 cm pour les hanches, 92 de...
00:22:41 - Ce n'est pas commun, mais ce n'est pas inhumain.
00:22:44 - Oui, mais c'est très très très très très rare.
00:22:47 Alors, ce n'est pas inhumain, mais c'est très très rare.
00:22:49 - Oui, bien sûr.
00:22:50 - Et on l'a érigé en modèle, donc j'imagine que...
00:22:52 Laissez-moi finir ma chronique, Brigitte !
00:22:54 Mais vous avez raison, ce n'est pas totalement inhumain,
00:22:57 mais c'est quand même rare.
00:22:58 En tout cas, elle a su renoncer à ses mensurations rares
00:23:02 pour davantage de réalité,
00:23:04 sans prendre une ride.
00:23:06 Je vous mets au défi de me trouver une Barbie mature.
00:23:08 Il n'y en a pas, hein.
00:23:09 Tout comme il n'y a pas de Ken mature, rassurez-vous.
00:23:11 Mais Ken n'étant qu'un accessoire de Barbie,
00:23:13 au même titre que sa maison, son camping-car,
00:23:15 sa voiture et son cheval, ça paraît plutôt logique.
00:23:17 Donc Barbie fête ses 64 ans,
00:23:19 avec trois actualités qui la mettent sur le devant de la scène.
00:23:23 Un film à venir avec Margot Robbie et Ryan Gosling,
00:23:26 réalisé par Greta Gerwig, en salle le 20 juillet,
00:23:29 intitulé Barbie.
00:23:30 Je n'ai pas encore vu le film,
00:23:32 mais je peux d'ores et déjà dire bravo à la production
00:23:34 de nous avoir offert un Ken, un vrai Ryan Gosling,
00:23:37 pour oublier celui que nous avions eu en jouet,
00:23:40 qui ne faisait pas rêver du tout.
00:23:42 Et donc, autre actualité, une nouvelle venue,
00:23:45 une Barbie prochainement commercialisée,
00:23:47 la toute première Barbie trisomique.
00:23:49 En effet, Mattel a contacté la Société Nationale du Syndrome de Down,
00:23:52 nom américain pour la trisomie 21,
00:23:54 pour demander assistance lors de la conception de cette nouvelle poupée,
00:23:57 qui est censée être davantage inclusive,
00:23:59 avec un physique qui a été travaillé dans ce sens,
00:24:02 des oreilles plus petites, un nez plus aplati, un visage plus rond.
00:24:05 Est-ce que ce sera inclusif ?
00:24:07 Nous verrons, nous verrons ça plus tard.
00:24:09 En tout cas, je trouve qu'initiative...
00:24:11 Bon, si, non, vous n'êtes pas d'accord avec moi ?
00:24:14 - Non, je suis...
00:24:16 - Je pense qu'il faut la notifier, quoi.
00:24:18 Après, ce serait marketing, certes, mais bon, on le notifie quand même.
00:24:21 - On verra combien ils en vendent.
00:24:23 - Oui, on verra. Mais je crois qu'elle est en série limitée.
00:24:26 - Oui, il vaut mieux.
00:24:27 - Non, mais c'est vrai, personne n'ose rien dire. Attendez, bon...
00:24:30 Continuez.
00:24:31 - Oui, voilà. Et donc, la dernière actualité,
00:24:33 un documentaire intitulé "Et Dieu ?"
00:24:35 créé à Barbie, réalisé par Julie Delettre et Gabriel Garcia
00:24:38 et produit par Bangoumi et France TV.
00:24:40 Il revient, ce document, sur la success story de ce jouet
00:24:44 créé par Ruth Handler et Elliot Handler.
00:24:47 Une histoire de famille, nous dit-on.
00:24:48 Ruth a deux enfants, Barbara et Kenneth, Barbie et Ken,
00:24:51 mais une histoire de famille qui devient un succès international.
00:24:54 La particularité de ce documentaire,
00:24:56 c'est donc cette façon de disséquer cette marque,
00:24:59 enfin, Mattel et cette poupée,
00:25:00 en alternant les témoignages de personnalités,
00:25:02 Zaya, Niki Doll, Lio, Frédéric Belle,
00:25:05 Olivier Rousteing, Arielle Domballe, Mathilde Carton,
00:25:08 qui n'ont pas tous et toutes le même avis,
00:25:10 le même rapport avec cette fameuse poupée.
00:25:12 Une poupée qui va, au moment de sa sortie,
00:25:14 donc en 1959, opérer un changement radical,
00:25:17 puisque Ruth propose aux petites filles
00:25:20 non plus un poupon qu'il faudra materner,
00:25:22 mais une poupée, certes taille réduite,
00:25:24 mais qui évoque la femme, donc le futur.
00:25:26 Une femme, aux regards vides et aux physiques idylliques,
00:25:29 inspirée de Jane Mansfield,
00:25:31 mais qui permet aux petites filles de se projeter,
00:25:34 de libérer leur imagination.
00:25:35 Moi, personnellement, j'en ai eu plein des Barbies,
00:25:37 j'y ai joué assez longtemps,
00:25:38 une vingtaine à peu près,
00:25:39 qui sont toutes encore en très très bon état,
00:25:41 et ces poupées me permettaient d'échafauder
00:25:43 des scénarios multiples et variés,
00:25:45 comme une série, je les faisais interagir entre elles.
00:25:47 Et à la question, donc, "Cette poupée serait-elle féministe?",
00:25:50 question posée dans le documentaire,
00:25:52 les avis divergent, évidemment.
00:25:54 Pour Lyo, il n'en est rien,
00:25:56 alors que pour Arielle Dombas,
00:25:58 l'idée est question d'une femme forte,
00:26:00 c'est ce modèle qui est proposé aux petites filles avec Barbie.
00:26:02 À la question "Barbie véhiculerait-elle l'image de la femme objet?",
00:26:05 personnellement, je n'ai jamais eu l'impression
00:26:07 de ne pas être féminine, ou d'être assez ou pas féminine,
00:26:10 parce que je ne me ressemblais pas à Barbie.
00:26:12 Quand au contraire, Frédéric Belle
00:26:14 clame son amour pour la poupée
00:26:16 au point d'avoir voulu lui ressembler.
00:26:18 À ce propos, des influenceuses
00:26:20 ayant pris Barbie pour modèle sont nombreuses.
00:26:22 On nous montre le cas de Lolota Bella,
00:26:26 qui, après deux opérations des seins,
00:26:28 une du nez, se lance dans une restructuration
00:26:30 de la taille pour se rapprocher
00:26:32 de ses fameuses mensurations.
00:26:34 - Presque inhumaine.
00:26:36 - Presque inhumaine !
00:26:38 Barbie inculquerait-elle le fameux mantra
00:26:40 "Il faut souffrir pour être belle"
00:26:42 qui a bercé des générations de petites filles ?
00:26:44 Je pose la question.
00:26:46 Et puis, derrière la poupée en plastique,
00:26:48 qui est là pour faire du fric, soyons honnêtes,
00:26:50 et qui multiplie les collaborations pour rester in,
00:26:52 pour rester dans le coup.
00:26:54 Une entreprise matelle qui ne se prive pas de procès.
00:26:56 Lio raconte comment sa chanson
00:26:58 dans laquelle elle s'amuse avec Barbie
00:27:00 en racontant le suicide de la belle blonde
00:27:02 perdue en amour,
00:27:04 aurait attisé les foudres de cette pudibonde
00:27:06 entreprise rikenne.
00:27:08 Barbie est une jeune fille douce, qu'on se le dise.
00:27:10 Heureuse, joyeuse, elle n'a pas d'idée noire,
00:27:12 elle est parfaite. Comment pourrait-on associer son nom à un suicide ?
00:27:14 Vous trouvez ça délirant ?
00:27:16 Je vous laisse jeter un oeil
00:27:18 à ce documentaire disponible sur les plateformes
00:27:20 de France TV. Il est disponible en streaming
00:27:22 jusqu'au 5 septembre.
00:27:24 Ça fait plaisir de vous voir,
00:27:42 vous avez retrouvé votre âme d'enfant,
00:27:44 vous l'avez là pendant quelques minutes.
00:27:46 J'en ai plus d'une vingtaine,
00:27:48 si je suis sincère avec vous.
00:27:50 Collectionneuse alors ?
00:27:52 J'ai une malle remplie de Barbies,
00:27:54 mais pas collectionneuse, dans le sens où
00:27:56 elles ne sont pas dans leur jolie boîte,
00:27:58 elles ont été utilisées,
00:28:00 mais je les garde,
00:28:02 parce que ça fait partie d'une espèce de patrimoine.
00:28:04 C'est votre nostalgie ?
00:28:06 C'est 20 fois la même alors ?
00:28:08 J'en ai plein de différentes.
00:28:10 J'en ai une des blondes,
00:28:12 des pommades, des viathniques...
00:28:14 Je voulais juste dire une chose,
00:28:16 quand un succès
00:28:18 est aussi long, parce que
00:28:20 64 ans de succès, c'est pas anodin.
00:28:22 Ça veut dire que ça correspond
00:28:24 à un inconscient collectif.
00:28:26 Je crois qu'il faut arrêter de tout le temps
00:28:28 vouloir disséquer avec sa propre interprétation.
00:28:30 Je dis toujours
00:28:32 quelque chose qui dure
00:28:34 un an, deux ans, c'est assez éphémère
00:28:36 et ça peut répondre à juste
00:28:38 quelque chose de la société, mais quand ça dure
00:28:40 sur 64 ans,
00:28:42 je pense que ça répond à un inconscient collectif
00:28:44 fort et que
00:28:46 toutes les petites filles,
00:28:48 pas toutes, mais beaucoup de petites filles,
00:28:50 ont rêvé avec ces poupées Barbie.
00:28:52 Et tant mieux !
00:28:54 Je ne sais pas ce que vous en pensez.
00:28:56 C'est vrai que c'est une société qui fait comme toutes les sociétés
00:28:58 pour faire de l'argent, mais c'est une société aussi qui a su évoluer.
00:29:00 Preuve en est
00:29:02 une Barbie qui
00:29:04 porte la
00:29:06 trisomie 21.
00:29:08 C'est une société qui essaie d'être
00:29:10 dans l'air du temps et de répondre
00:29:12 peut-être aussi aux questionnements qui sont les nôtres
00:29:14 aujourd'hui, de pouvoir
00:29:16 inclure toutes les personnes
00:29:18 quelles que soient leurs situations,
00:29:20 les maladies dont elles souffrent, etc.
00:29:22 C'est vrai qu'on peut leur reconnaître
00:29:24 ça en tout cas, d'essayer
00:29:26 d'être dans l'air du temps et
00:29:28 de pouvoir offrir
00:29:30 des outils, des jouets
00:29:32 qui font rêver les petites filles
00:29:34 et qui continuent à les faire rêver même quand elles sont
00:29:36 devenues adultes.
00:29:38 En tant qu'homme, j'aurais plus
00:29:40 de remarques concernant le compagnon
00:29:42 de Barbie.
00:29:44 C'est un peu inexistant.
00:29:46 C'est vrai que c'est peut-être
00:29:48 le moins valorisant dans l'histoire.
00:29:50 Il est apparu bien après.
00:29:52 Oui, exactement.
00:29:54 Oui, comme le petit ami de Barbie,
00:29:56 parce qu'il fallait justement pouvoir créer des histoires
00:29:58 encore plus, et donc ça permettait...
00:30:00 C'est vrai qu'une Barbie seule
00:30:02 avec une maison, un cheval...
00:30:04 Oui, dans la société en plus des années
00:30:06 60-70, tout est
00:30:08 remplacé dans son contexte, évidemment, il fallait un homme
00:30:10 et donc il y a eu le compagnon de Barbie
00:30:12 et puis il y a eu tout
00:30:14 la tiraille.
00:30:16 Il y a eu la soeur de Barbie, la petite soeur de Barbie,
00:30:18 les bébés, enfin moi je trouve ça assez...
00:30:20 Il y a des enfants de Barbie aussi.
00:30:22 Il y a même Barbie
00:30:24 en fauteuil roulant.
00:30:26 Je ne savais pas, j'ai découvert
00:30:28 en regardant les nouveautés.
00:30:30 Effectivement, il y a Barbie en fauteuil roulant.
00:30:32 C'est...
00:30:34 Après c'est discutable,
00:30:36 effectivement, on peut...
00:30:38 Tout est discutable.
00:30:40 On vous laisse avec vos petites poupées Barbie.
00:30:42 Voilà, sois-y que belle. Merci en tout cas.
00:30:44 Patrick est avec nous maintenant. Bonjour Patrick.
00:30:46 Oui, bonjour à vous et à votre invité.
00:30:48 Merci d'être là pour répondre
00:30:50 à trois questions intimes et puis vous en
00:30:52 poserez une après à Samuel Combles.
00:30:54 Première question, Patrick, puisqu'on parle des ados.
00:30:56 Vous aviez quel âge
00:30:58 pour votre première fois ?
00:31:00 14 ans.
00:31:02 Donc vous étiez en effet très très jeune, bien en dessous de la moyenne.
00:31:04 Oui.
00:31:06 Après j'ai beaucoup passé de temps avant
00:31:08 ces 14 ans à passer des moments plus d'intimité
00:31:10 sans aller au sexe directement
00:31:12 avec les copines du...
00:31:14 Il n'y avait pas de reproche
00:31:16 dans mon argumentation.
00:31:18 Je suis mis sur le tard par rapport
00:31:20 à la pénétration, on va dire. C'était longtemps
00:31:22 d'une approche tendre,
00:31:24 caline, des choses...
00:31:26 Quand vous parlez de 14 ans, c'était
00:31:28 le premier flirt ?
00:31:30 Non, non, non, les premiers coïts.
00:31:32 D'accord, ah bah oui,
00:31:34 qu'est-ce que ça aurait été si vous n'aviez pas mis beaucoup de temps ?
00:31:36 Ouais.
00:31:38 C'était vite
00:31:40 une approche très plaisante.
00:31:42 D'accord, écoutez, très bien.
00:31:44 Donc deuxième question,
00:31:46 est-ce que vous aimez regarder des films
00:31:48 pornographiques ?
00:31:50 Il y a eu une période,
00:31:52 au début que j'ai rencontré mon épouse,
00:31:54 on était assez
00:31:56 attirés par ça pour redonner de l'imagination,
00:31:58 c'est l'époque du porno chic,
00:32:00 et puis ça s'est vite
00:32:02 tassé.
00:32:04 Ça s'est vite tassé, bon.
00:32:06 C'est quoi du porno chic ?
00:32:08 Du Marc Dorsal,
00:32:10 j'imagine, non ?
00:32:12 Je ne connais pas trop, comme je dirais,
00:32:14 les... Oui, c'était plutôt des
00:32:16 personnages habillés de manière très élégante.
00:32:18 Oui, c'est ça.
00:32:20 Marc Dorsal.
00:32:22 Dans le style vestimentaire principalement.
00:32:24 Bien qu'on ne les garde pas longtemps dans ces films-là.
00:32:26 Oui, c'est ça.
00:32:28 Il me semble, hein, Patrick ?
00:32:30 C'est comme ces parts-là qui sont intéressantes, d'ailleurs.
00:32:32 C'est le début du film qui est intéressant, d'ailleurs.
00:32:34 Oui, oui, oui.
00:32:36 Donc, en fait, ce que vous n'aimez pas, c'est la pornographie
00:32:38 un peu brute
00:32:40 qu'on trouve maintenant sur Internet,
00:32:42 je suppose.
00:32:44 Non, je ne la mettrais en garde, en fait, au point d'intérêt.
00:32:46 D'accord, d'accord. Bon, eh bien, on va vous poser
00:32:48 encore une question, puis après vous pourrez
00:32:50 poser vous-même la question.
00:32:52 Première question, à part dans un lit,
00:32:54 où est-ce que vous aimez faire l'amour, Patrick ?
00:32:56 Euh...
00:32:58 A part dans un lit, euh...
00:33:00 Vous voulez dire insolite,
00:33:02 vous voulez savoir ?
00:33:04 N'importe, insolite ou pas.
00:33:06 Si c'est votre baignoire, ça me va.
00:33:08 Je ne sais pas, moi.
00:33:10 Ça peut être le mieux.
00:33:12 C'est vrai qu'un lit, c'est quand même...
00:33:14 Ah, ben oui, c'est bien pour ça que je dis "à part dans un lit".
00:33:16 Euh...
00:33:18 Sur une moto ?
00:33:20 Ben, dites donc, si vous aimez le confort...
00:33:22 Je ne sais pas comment vous faites.
00:33:24 C'est différent, parce que je sens que vous avez envie
00:33:26 de me faire dire des choses un peu originales, donc...
00:33:28 Moi, je ne veux rien du tout, je pose ma question.
00:33:30 Vous estimez que vous n'osez pas me dire
00:33:32 ce que vous voulez me demander.
00:33:34 Ben, si, enfin...
00:33:36 Bon, alors, qu'est-ce qui est...
00:33:38 Si vous voulez que je... J'ose, je vais oser.
00:33:40 Qu'est-ce qui est...
00:33:42 Quelle est la pire chose que vous ayez faite sexuellement ?
00:33:44 Allez-y.
00:33:46 La pire ?
00:33:48 La plus terrible, la plus...
00:33:50 Extravagante.
00:33:52 La plus extravagante...
00:33:54 Ben...
00:33:56 Plieur, dans un endroit improbable...
00:33:58 Pour un nouvel an.
00:34:00 Et c'était où, cet endroit improbable ?
00:34:02 Dans un sauna.
00:34:04 Dans un sauna ?
00:34:06 C'est pas très improbable, hein.
00:34:08 Ben, plieur !
00:34:10 Bon.
00:34:12 Bon, et ben écoutez, merci de...
00:34:14 C'est pas la même sauna.
00:34:16 Vous pouvez poser une question à Samuel, allez-y.
00:34:18 Par rapport au sujet Barbie,
00:34:20 j'ai senti très interloqué par tout ça.
00:34:22 Est-ce qu'il pense qu'une Barbie psy
00:34:24 pourrait, des fois, faire un tabac pour Martel ?
00:34:26 Une Barbie psy, c'est ça que vous avez dit ?
00:34:28 Oui.
00:34:30 Euh...
00:34:32 Ouais, alors...
00:34:34 Je sais pas, pour écouter les petites filles
00:34:36 leur parler de...
00:34:38 Tout ce qui leur passe par la tête.
00:34:40 Oui, j'étais interloqué parce que, ben,
00:34:42 j'étais intéressé surtout par la rubrique de Soazic,
00:34:44 et c'est vrai que j'ai appris des choses,
00:34:46 mais...
00:34:48 Non, non, je trouve ça...
00:34:50 D'abord, je suis psychologue de l'enfant et d'adolescente
00:34:52 de formation, et donc forcément,
00:34:54 tout ce qui a trait au jouer me semble extrêmement
00:34:56 important, parce qu'on l'oublie, je trouve,
00:34:58 un peu trop de nos jours,
00:35:00 c'est que les enfants, leur principale
00:35:02 activité devrait être de jouer,
00:35:04 et c'est par le jeu qu'on apprend à grandir,
00:35:06 à s'inventer des histoires,
00:35:08 à développer son imaginaire, etc.
00:35:10 Donc Barbie est un excellent moyen
00:35:12 pour les petites filles et les petits garçons,
00:35:14 parce que je pense qu'on peut être un petit garçon, évidemment, et jouer au Barbie,
00:35:16 c'est pas un problème.
00:35:18 Donc je trouve que le jeu, aujourd'hui,
00:35:20 il perd un peu de
00:35:22 sa présence dans les familles modernes,
00:35:24 qu'on se tourne
00:35:26 un peu trop rapidement, je trouve, vers des écrans,
00:35:28 vers des tablettes numériques, etc.
00:35:30 Alors, ça peut rester un jeu,
00:35:32 mais je trouve que c'est moins...
00:35:34 Comment je dirais...
00:35:36 Favorable
00:35:38 pour le développement de l'enfant, parce que
00:35:40 c'est une tablette
00:35:42 en deux dimensions, c'est plat,
00:35:44 il n'y a pas forcément
00:35:46 le même usage pour les enfants.
00:35:48 Donc non, je trouve que Barbie,
00:35:50 c'est une très belle invention,
00:35:52 et tant mieux que ça se poursuive
00:35:54 depuis 64 ans et que les choses avancent.
00:35:56 Mais je pense même qu'on
00:35:58 devrait davantage
00:36:00 les mettre dans les mains des petites
00:36:02 filles et des petits garçons, encore une fois, parce que je pense
00:36:04 qu'on peut s'inventer
00:36:06 plein d'histoires, et c'est un peu comme ça qu'on apprend
00:36:08 dans la vie, en s'inventant
00:36:10 des choses qui se passent.
00:36:12 Et c'est vrai que les garçons sont tout souvent
00:36:14 cantonnés à des jouets de petits garçons
00:36:16 et des filles, malgré tout
00:36:18 ce qu'on peut dire aujourd'hui,
00:36:20 et même si on a l'impression d'être dans un mouvement très moderne,
00:36:22 on se dit que non, on parlait tout à l'heure
00:36:24 de transgenre,
00:36:26 et que les sexes,
00:36:28 qu'on peut sortir de ces espèces
00:36:30 de représentations
00:36:32 et de stéréotypes
00:36:34 un peu passés.
00:36:36 Mais s'agissant des jeux
00:36:38 et notamment des poupées, je trouve qu'on est quand même
00:36:40 encore très rétrograde,
00:36:42 et les petits garçons n'ont pas le droit de jouer aux poupées,
00:36:44 ce qui est quand même assez dramatique.
00:36:46 Donc je suis
00:36:48 pour les poupées Barbie,
00:36:50 et pour les poupées Barbie pour les garçons.
00:36:52 - Voilà. Merci Patrick, en tout cas.
00:36:54 Merci à vous. On fait une petite pause,
00:36:56 et on retrouve Valérie dans un instant.
00:36:58 cam4.fr, le plus grand site
00:37:00 de webcam live réservé aux adultes.
00:37:02 14h-16h,
00:37:04 Brigitte Lae, Sud Radio.
00:37:06 - Avec Samuel Conglès,
00:37:08 psychologue, psychothérapeute, spécialiste
00:37:10 de l'enfance et de l'adolescence.
00:37:12 On revient sur justement le mal-être
00:37:14 des ados. Avec vous Valérie.
00:37:16 Bonjour.
00:37:18 - Bonjour Brigitte, bonjour Samuel.
00:37:20 - Bonjour Valérie.
00:37:22 - Alors, du coup, moi je vais vous apporter
00:37:24 mon témoignage concernant mon fils aîné.
00:37:26 - Oui.
00:37:28 - Donc maintenant qu'il a 24 ans,
00:37:30 on va dire qu'il s'est sorti un peu
00:37:32 de cette situation,
00:37:34 mais qui a vécu l'adolescence,
00:37:36 je pense, d'une manière assez compliquée.
00:37:38 Avec
00:37:40 du harcèlement
00:37:42 déjà qui s'est passé au collège,
00:37:44 des difficultés
00:37:48 en fait à se retrouver dans le groupe,
00:37:50 à avoir des problèmes
00:37:52 de communication, de ne pas savoir
00:37:54 comment prendre les autres,
00:37:56 et du coup,
00:37:58 avoir un sentiment
00:38:00 d'échec et beaucoup de doute,
00:38:02 on va dire, sur ses capacités.
00:38:04 Voilà,
00:38:06 sur le fait de grandir,
00:38:08 de savoir ce qu'il voulait faire,
00:38:10 est-ce que je peux le faire, est-ce que j'en serais capable,
00:38:12 je suis nulle, j'y arriverais jamais,
00:38:14 bon, voilà en fait,
00:38:16 déjà des choses comme ça.
00:38:18 - Alors ça c'est des sentiments assez fréquents
00:38:20 au moment de l'adolescence,
00:38:22 mais ce qui est intéressant c'est que plus c'est
00:38:24 marqué, plus en effet c'est ceux-là
00:38:26 qui vont être harcelés.
00:38:28 - C'est marqué, si ça dure dans le temps aussi,
00:38:30 parce que c'est vrai que c'est une notion
00:38:32 aussi à... dont il faut tenir compte,
00:38:34 mais comme le dit Brigitte, c'est vrai que c'est
00:38:36 des idées assez
00:38:38 classiques, peut-être même j'aurais envie de dire
00:38:40 nécessaires, parce que quand on se pose des questions
00:38:42 sur qui on est, qu'est-ce qu'on a envie de faire,
00:38:44 quels sont nos doutes, etc., on apporte aussi des réponses
00:38:46 et c'est ces réponses qui vont nous faire avancer.
00:38:48 Mais visiblement, pour votre fils, ça a été plus compliqué,
00:38:50 on va vous laisser continuer. Valérie ?
00:38:52 - Oui, alors c'est vrai
00:38:54 que le harcèlement a été compliqué
00:38:56 au niveau du collège, parce qu'il
00:38:58 était harcelé
00:39:00 pour plusieurs choses, déjà physiquement,
00:39:02 il avait des ronds d'or,
00:39:04 il n'était pas
00:39:06 habillé avec les dernières marques,
00:39:08 parce qu'on estimait que
00:39:10 avec son père, c'était pas
00:39:12 ce qui lui permettrait
00:39:14 de devenir quelqu'un,
00:39:16 mais bon, visiblement,
00:39:18 chez les jeunes, c'est quand même quelque chose
00:39:20 de très important.
00:39:22 Et puis, harcelé
00:39:24 aussi par rapport au métier de son papa,
00:39:26 qui porte un uniforme.
00:39:28 Donc, ça a été
00:39:30 une période, je dirais, plus compliquée
00:39:32 pour lui, qui a été difficile
00:39:34 parce que ça ne l'a pas aidé
00:39:36 à avoir une communication
00:39:38 simple et de se mettre en confiance
00:39:40 vis-à-vis des autres ou de lui-même.
00:39:42 Et ce qui peut être difficile aussi,
00:39:44 c'est que si un de ses parents ou ses deux parents,
00:39:46 on ne sait jamais, ont eu des problèmes
00:39:48 à l'adolescence eux-mêmes,
00:39:50 se posent beaucoup de questions,
00:39:52 ce n'est pas forcément les bonnes réactions non plus
00:39:54 pour l'aider.
00:39:56 - Et justement,
00:39:58 vous, vous avez fait quoi pour l'aider, Valérie ?
00:40:00 - Alors,
00:40:02 d'après son père, j'étais un peu trop
00:40:04 sur son dos,
00:40:06 mais j'ai été quand même
00:40:08 très à l'écoute. J'ai trouvé
00:40:10 qu'on avait une communication
00:40:12 malgré tout qui était facile
00:40:14 malgré que ce soit un garçon.
00:40:16 Il me parlait
00:40:18 facilement, il m'expliquait pas mal
00:40:20 les choses, mais au moment du harcèlement,
00:40:22 tout s'est arrêté.
00:40:24 Là, c'est devenu le néant,
00:40:26 impossible de savoir
00:40:28 et j'ai mis pas loin de
00:40:30 presque deux ans
00:40:32 à voir qu'il s'était passé quelque chose
00:40:34 et c'est parce
00:40:36 que ça a éclaté, on va dire physiquement,
00:40:38 entre mon fils et l'autre élève
00:40:40 qu'on a su qu'il se passait
00:40:42 quelque chose. - Il devait avoir honte
00:40:44 sans doute et il osait pas vous en parler.
00:40:46 - Oui, voilà,
00:40:48 il devait pas vouloir nous embêter.
00:40:50 Ce genre de réaction
00:40:52 qui souvent est assez courante
00:40:54 chez les enfants malheureusement.
00:40:56 - Surtout ceux qui se font harceler
00:40:58 et vous l'avez dit, le sentiment
00:41:00 de honte, de culpabilité et puis
00:41:02 l'idée de ne pas rajouter
00:41:04 des problèmes à ses parents, c'est souvent des choses
00:41:06 qu'on entend sur notre plateforme 38
00:41:08 où justement on aide les adolescents qui sont
00:41:10 victimes de harcèlement et de cyberharcèlement.
00:41:12 Là aujourd'hui,
00:41:16 il en parle comment de cette période ?
00:41:18 Maintenant qu'il a 24 ans,
00:41:20 donc ça s'est passé, est-ce qu'il arrive
00:41:22 à comprendre justement ce que...
00:41:24 - Alors j'avoue qu'on n'a pas reparlé
00:41:26 de ça parce que
00:41:28 c'est vrai que la vie a
00:41:30 fait que
00:41:32 on a dû avancer
00:41:36 et lui avec, parce qu'il a
00:41:38 perdu sa grand-mère, son grand-père,
00:41:40 ses arrières-grands-parents, tout ça au milieu
00:41:42 du brevet, du bac
00:41:44 et de l'orientation future
00:41:46 au niveau des études.
00:41:48 Donc j'ai été
00:41:50 beaucoup à ses côtés par rapport
00:41:52 à ça dans un premier temps
00:41:54 mais néanmoins
00:41:56 il reste
00:41:58 marqué parce que je le sens
00:42:00 sensible et pas sûr de lui
00:42:02 dès qu'il y a une épreuve en fait.
00:42:04 Donc ça sera
00:42:06 rediscuté ça certainement. - Oui, bien sûr
00:42:08 parce que ça voudrait dire qu'il y a un petit traumatisme
00:42:10 qui peut se réactiver dès qu'il y a
00:42:12 quelqu'un qui peut-être le critique trop
00:42:14 ou sans aller jusqu'à dire
00:42:16 qu'on le harcèle.
00:42:18 Peut-être que ça vaudra le coup d'en parler, oui ?
00:42:20 - Oui, tout à fait.
00:42:22 Bon après, néanmoins
00:42:24 il a choisi de faire des études en psychologie.
00:42:26 - Ah bah alors tout va bien.
00:42:28 - Je ne sais pas si tout va bien
00:42:30 mais on va au moins.
00:42:32 - Non mais vous savez, moi je le dis
00:42:34 moi je peux le dire puisque
00:42:36 moi je ne suis pas psy mais je pense que
00:42:38 on n'est pas psychologue
00:42:40 mais par hasard, de toute façon
00:42:42 c'est souvent parce qu'on a
00:42:44 envie d'aller mieux, on a envie de comprendre
00:42:46 qui on est.
00:42:48 Donc ce sera de toute façon une piste
00:42:50 intéressante pour lui pour
00:42:52 apprendre à mieux se connaître
00:42:54 et savoir où il en est.
00:42:56 - Oui, tout à fait.
00:42:58 Après j'inquiète totalement puisque je
00:43:00 travaille en tant qu'éducatrice de jeunes enfants
00:43:02 donc ayant une enfance difficile
00:43:04 tout s'explique peut-être aussi comme ça.
00:43:08 - Ça ne l'empêche pas
00:43:10 d'avoir des projets, de pouvoir
00:43:12 avoir suffisamment confiance pour ce...
00:43:14 - Alors c'est compliqué.
00:43:16 - Ah d'accord, vas-y.
00:43:18 - C'est compliqué parce que là, donc il a fait
00:43:20 ses trois années de licence
00:43:22 il n'a pas eu de place en master
00:43:24 au moment du Covid.
00:43:26 Une première fois, une deuxième fois
00:43:28 ça l'a miné énormément
00:43:30 il a commencé à se dire que
00:43:32 on ne voulait pas d'lui, qu'il était nul
00:43:34 que ceci, alors que vraiment je ne l'avais jamais
00:43:36 vu aussi motivé
00:43:38 contrairement aux études
00:43:40 on va dire plus classiques avant
00:43:42 et donc
00:43:44 il a fallu en fait que je réinjecte un peu
00:43:46 de courage, un peu de je ne sais pas comment le dire
00:43:48 mais je lui ai en fait
00:43:50 tout simplement proposé sur cette deuxième
00:43:52 année de se former en tant que
00:43:54 maître nageur parce que c'est
00:43:56 un enfant qui a toujours nagé, qui a
00:43:58 été surveillant de baignade, des choses comme ça
00:44:00 et donc il a réussi
00:44:02 donc j'ai senti que ça a regonflé
00:44:04 quelque chose au point
00:44:06 de se relancer dans une demande
00:44:08 à nouveau de master.
00:44:10 - Ecoutez Valérie, on a l'impression
00:44:12 en tout cas que vous êtes de bons conseils pour lui
00:44:14 et que vous êtes présente et que la communication
00:44:16 fonctionne bien entre vous
00:44:18 peut-être que c'est plus compliqué avec son
00:44:20 père, peut-être qu'il n'est pas
00:44:22 assez viril aux yeux de son père et que
00:44:24 ça crée comme ça peut-être
00:44:26 un peu de distance ?
00:44:28 - Alors
00:44:30 pas assez viril je ne sais pas, je ne pourrais pas
00:44:32 mettre de mots dessus. - Non, c'est un mot un peu
00:44:34 fort bien sûr que je mets.
00:44:36 - Mais de communication avec
00:44:38 son père, non ça c'est sûr, il y a
00:44:40 c'est plus distant
00:44:42 ou moins existant effectivement.
00:44:44 - Et votre fils
00:44:46 qui veut devenir psychologue, n'en a jamais consulté ?
00:44:48 - Si, petit.
00:44:50 - D'accord, mais avant
00:44:52 l'épisode que vous nous avez raconté.
00:44:54 C'est pour une autre raison ? - Oui, c'est ça.
00:44:56 Oui, pour une autre raison, oui, tout à fait.
00:44:58 - Et ça, est-ce que ça peut participer
00:45:00 aussi à ce
00:45:02 travail de plus de confiance
00:45:04 en lui et je dirais
00:45:06 à double titre, à la fois pour travailler
00:45:08 justement où il en est de cette confiance
00:45:10 en lui et puis aussi
00:45:12 je trouve que c'est un bon apprentissage quand on peut devenir psychologue
00:45:14 d'être de l'autre côté du bureau
00:45:16 j'ai envie de dire et de se rendre compte
00:45:18 de ce que c'est qu'être impatient, de la
00:45:20 solitude, de la souffrance qu'on peut
00:45:22 ou de l'inquiétude d'aller
00:45:24 rencontrer un praticien
00:45:26 et je pense que ça peut être, ça peut
00:45:28 avoir aussi du sens et concernant son passage
00:45:30 en licence, enfin en master
00:45:32 qu'il se rassure, c'est difficile pour tout le monde
00:45:34 parce que les places sont limitées et que
00:45:36 aujourd'hui l'université française prend
00:45:38 tout le monde en première année, il y a beaucoup, beaucoup de candidats
00:45:40 en licence et c'est
00:45:42 non pas entre le bac et la première
00:45:44 année que la sélection se fait mais plus on avance
00:45:46 dans les études et dans les
00:45:48 années et je dirais que
00:45:50 le plus difficile c'est entre le master 1 et le master 2
00:45:52 où il y a encore plus de sélection donc
00:45:54 je sais que si on lui dit
00:45:56 il entendra peut-être pas de cette oreille mais
00:45:58 c'est le problème de tous
00:46:00 les étudiants en psycho.
00:46:02 Oui, il le sait parce qu'il a eu des
00:46:04 tuteurs qui lui ont dit de s'accrocher
00:46:06 et qui lui ont dit
00:46:08 que c'était un gamin qui valait
00:46:10 et qui était bien à sa place
00:46:12 mais bon, l'échec reste
00:46:14 toujours en lui
00:46:16 et le fait douter en fait, voilà.
00:46:18 En tout cas, votre conseil de lui faire
00:46:20 faire autre chose
00:46:22 est excellent et je vais vous dire pourquoi parce que
00:46:24 c'est le problème des étudiants de psycho, c'est qu'ils ont
00:46:26 tous à peu près le même profil, ils ont tous à peu près le même
00:46:28 âge, ils ont fait à peu près les mêmes études,
00:46:30 ils ont les mêmes connaissances
00:46:32 et ce qui va différencier un psychologue
00:46:34 d'un autre quand il va commencer à rentrer
00:46:36 sur le marché de l'emploi, c'est justement
00:46:38 ces petites choses qu'il aura fait de différent.
00:46:40 Et sa singularité
00:46:42 lui permettra de trouver
00:46:44 du travail au-delà du
00:46:46 fait en plus qu'il soit un homme et qu'il y a beaucoup
00:46:48 plus de difficultés pour les femmes que
00:46:50 pour les hommes de trouver du travail donc je pense que c'est
00:46:52 une des chances que vous lui avez donné pour plus tard.
00:46:54 - Merci beaucoup Valérie de votre témoignage.
00:46:56 Merci à vous. Petite devinette
00:46:58 avant les infos,
00:47:00 Samuel Comblez, je la trouve mignonne celle-là.
00:47:02 Quand est-ce qu'il n'est pas nécessaire de parler à une femme
00:47:04 pour la séduire ? La réponse
00:47:06 c'est tout de suite après les infos.
00:47:08 Et puis vous pouvez vous aussi témoigner.
00:47:10 Est-ce que vous avez un de vos
00:47:12 ados qui ne va pas bien ou est-ce que vous avez
00:47:14 des questions à poser à Samuel Comblez ?
00:47:16 0 826 300 300
00:47:18 à tout de suite.
00:47:20 Samuel, le numéro que nous
00:47:22 propose Samuel Comblez
00:47:24 si vous avez besoin d'être aidé
00:47:26 c'est le 3018
00:47:28 aide aux victimes de violences numériques.
00:47:30 C'est vrai qu'aujourd'hui
00:47:32 il y en a de plus en plus et c'est normal
00:47:34 puisque le numérique
00:47:36 est partout.
00:47:38 - Oui, et puis que les jeunes sont très utilisateurs
00:47:40 et c'est vrai que le 3018 c'est un
00:47:42 numéro sur lequel des psychologues
00:47:44 et des juristes vont aider à la fois
00:47:46 les jeunes à pouvoir parler de leurs difficultés sans que les parents
00:47:48 soient au courant parce que les parents ne sont pas forcément
00:47:50 au courant de tout ce qui se passe sur le numérique.
00:47:52 Et puis pour les parents et aussi pour les professionnels
00:47:54 c'est l'occasion de poser des questions et de mieux
00:47:56 comprendre justement les usages numériques des jeunes.
00:47:58 - Je rappelle aussi que vous êtes directeur des opérations
00:48:00 de l'association E-Enfance
00:48:02 et auteur également de ce livre
00:48:04 "La sexualité de vos ados, en parler
00:48:06 ce n'est pas si compliqué aux éditions Solard".
00:48:08 Alors ça, je n'ai jamais pensé que c'était vrai
00:48:10 mais c'est le titre de votre livre.
00:48:12 - Il y a un peu d'interrogation, c'est pour ça que c'est une question.
00:48:14 - C'est vrai, c'est une question.
00:48:16 - On va donner la parole à Frédéric mais d'abord je voudrais la réponse
00:48:18 à ma jolie devinage.
00:48:20 Je l'aime bien celle-là.
00:48:22 Quand est-ce qu'il n'est pas nécessaire de parler à une femme
00:48:24 pour la séduire ?
00:48:26 Vous n'avez pas de réponse.
00:48:28 - Je donne ma langue aux chats.
00:48:30 - Eh bien, quand on a un regard qui en dit long.
00:48:32 C'est joli.
00:48:34 - C'est beau, effectivement.
00:48:36 - Bonjour Frédéric. - Oui, bonjour Brésil.
00:48:38 Et bonjour Samuel.
00:48:40 - Alors, vous vous inquiétez pour votre
00:48:42 beau-fils, vous Frédéric ?
00:48:44 - Oui, oui.
00:48:46 - Il a 17 ans.
00:48:48 - C'est ça, 18 ans bientôt.
00:48:50 Donc, on va dire que
00:48:52 depuis la 5ème, ça a été
00:48:54 un peu la descente,
00:48:56 enfin la descente aux enfers,
00:48:58 mais ça a été de plus en plus
00:49:00 compliqué avec des...
00:49:02 Bon, il a redoublé sa 5ème,
00:49:04 il a été géré deux fois
00:49:06 d'établissement,
00:49:08 déscolarisé, rescolarisé,
00:49:12 un apprentissage qui s'est
00:49:14 étendé par un échec,
00:49:16 et puis un environnement,
00:49:18 on va dire...
00:49:20 Sa maman habite dans la ville,
00:49:22 donc ses copains,
00:49:24 ils en font partie, et puis
00:49:26 il est tombé dans la délinquance
00:49:28 et le trafic de drogue.
00:49:30 - Et il habite avec vous de temps en temps, ou pas du tout ?
00:49:34 - Alors, on va dire qu'il y a eu
00:49:38 un énorme changement
00:49:40 depuis à peu près deux mois,
00:49:42 puisqu'il est...
00:49:44 Maintenant, il vit chez nous,
00:49:46 avec le papa, avec moi,
00:49:48 et il y a eu un énorme changement
00:49:50 puisqu'il a repris
00:49:52 un apprentissage,
00:49:54 il a coupé les ponts
00:49:56 avec ses anciens copains.
00:49:58 On a eu quelques mois très très compliqués,
00:50:02 et là, on va dire, il donne l'impression
00:50:04 d'être reparti sur de bonnes bases.
00:50:06 - Et c'est le fait d'être avec...
00:50:08 Vous semblez relier
00:50:10 le fait qu'il vit avec son papa
00:50:12 avec le fait qu'il aille mieux ?
00:50:14 - De tout !
00:50:16 Il était en garde à Ternay,
00:50:18 donc il était à la maison, il se mettait sur deux.
00:50:20 Arrivé à un certain âge, il se gérait un peu.
00:50:22 Mais disons qu'il a eu...
00:50:26 Il y a eu des menaces...
00:50:28 Bon, il devait de l'argent,
00:50:30 il avait des dettes,
00:50:32 il y a eu des menaces envers sa maman...
00:50:36 - Il a fréquenté vraiment des mauvais garçons, comme on dit ?
00:50:38 - Voilà, complètement !
00:50:42 Il a fini par nous avouer,
00:50:44 comme on dit vulgairement, qu'il était dans la merde.
00:50:46 On a fait le nécessaire pour payer ses dettes.
00:50:50 Ça nous a quand même tout coûté.
00:50:52 On a un peu acheté sa liberté.
00:50:54 Et faire en sorte qu'il n'y ait pas de dommages collatérales
00:50:58 au niveau de sa maman.
00:51:00 - Il vous semble reconnaissant de ce que vous avez fait, Frédéric ?
00:51:04 - Comment dire ?
00:51:06 - Difficile !
00:51:08 - Oui, c'est très difficile.
00:51:10 Pour la première fois de sa vie,
00:51:12 il nous a demandé de l'aide.
00:51:14 On sentait qu'il était vraiment aux abois,
00:51:16 et qu'il a vraiment eu très très peur.
00:51:18 Et puis, après, ça fait partie de la vie.
00:51:22 La violence...
00:51:24 Il y a eu des dérèglements de comptes
00:51:28 entre bandes rivales,
00:51:30 ainsi que son mari.
00:51:32 Un de ses meilleurs amis s'est pris deux balles.
00:51:34 Il a une certaine forme de banalisation de la violence
00:51:40 qui est très flippante.
00:51:42 Voilà, c'est la vie.
00:51:44 - Il reconnaissait par le passé qu'il n'allait pas bien ?
00:51:46 C'est quelque chose qu'il pouvait dire, ça ?
00:51:48 - Non.
00:51:50 Pour lui, c'est un dur.
00:51:52 Il règle ses problèmes lui-même.
00:51:54 Il n'a pas besoin d'aide.
00:51:56 Il se gère.
00:51:58 - Ses parents se sont séparés quand il avait quel âge ?
00:52:00 - Il avait 5 ans.
00:52:02 - D'accord.
00:52:06 - Donc très jeune.
00:52:08 - Il y a un psychanalyste pédiatre anglais
00:52:10 qui s'appelle Donald Winnicott
00:52:12 qui explique très bien
00:52:14 les actes de délinquance
00:52:16 chez les enfants et les adolescents.
00:52:18 Il dit notamment que les ados,
00:52:20 quand ils ont des comportements comme ça, délictueux,
00:52:22 sont souvent...
00:52:24 que ces actes sont souvent liés
00:52:26 à une dette d'amour.
00:52:28 Les ados ont l'impression qu'on leur a
00:52:30 donné de l'amour et qu'on leur a repris
00:52:32 cet amour.
00:52:34 Je vous posais la question de à quel moment
00:52:36 les parents se sont séparés.
00:52:38 Est-ce qu'il avait l'impression d'avoir bénéficié
00:52:40 justement de cet environnement
00:52:42 chaleureux
00:52:44 dans lequel il était aimé ?
00:52:46 Et après, non pas qu'il ne soit plus aimé,
00:52:48 mais il peut avoir eu l'impression
00:52:50 que la séparation de ses parents
00:52:52 lui donnait
00:52:56 une place moins importante
00:52:58 ou en tout cas que son papa
00:53:00 par exemple se prenait de la distance avec lui.
00:53:02 Et donc ce que dit
00:53:04 ce Donald Winnicott
00:53:06 c'est que les ados
00:53:08 vont considérer qu'on a une dette
00:53:10 vis-à-vis d'eux, qu'on leur a repris quelque chose
00:53:12 qu'on leur avait donné, donc de l'amour
00:53:14 et puis on leur a repris cet amour.
00:53:16 Et que du coup, pour faire payer
00:53:18 à leur environnement cette dette,
00:53:20 eh bien ils vont avoir
00:53:22 des comportements comme ça qui vont
00:53:24 agresser le cadre, qui vont
00:53:26 malmener la famille
00:53:28 comme si on leur devait quelque chose.
00:53:30 Est-ce que c'est quelque chose qui vous parle ?
00:53:32 Écoutez, en tout cas,
00:53:34 il ne l'a jamais exprimé.
00:53:36 Lui, il est plutôt
00:53:38 dans la...
00:53:40 Je pense qu'à un moment il était dans l'autodestruction
00:53:42 à fréquenter, à vraiment
00:53:44 avoir des comportements très
00:53:46 très dangereux, je pense.
00:53:50 On ne sait pas trop là, parce que ça peut aussi
00:53:52 être une influence néfaste.
00:53:54 - Ça l'est aussi, bien sûr.
00:53:56 - Ce qu'il faudrait voir,
00:53:58 Frédéric, c'est si vous avez l'impression
00:54:00 qu'il ne va pas bien, c'est-à-dire par exemple
00:54:02 qu'il se
00:54:04 scarifie ou qu'il
00:54:06 mange mal.
00:54:08 Vous voyez, comment...
00:54:10 - Non, mais de ce côté-là, ça va.
00:54:12 En fait, c'est plus de la verbalisation.
00:54:14 C'est-à-dire que...
00:54:16 - Donc c'est de la violence verbale, c'est de la violence...
00:54:18 C'est plus ça qui caractérise
00:54:20 vos inquiétudes.
00:54:22 - En fait, comment dire...
00:54:24 Il a souvent
00:54:26 et même très petit
00:54:28 "Je suis nul,
00:54:30 je suis un con".
00:54:32 Il dit ça souvent. On sent qu'il y a
00:54:34 énormément de colère en lui
00:54:36 qui le retourne souvent contre lui-même, d'ailleurs.
00:54:38 Et là, en ce moment, c'est "J'ai une vie
00:54:42 de merde". C'est un peu son
00:54:44 leitmotiv. "J'ai une vie de merde, j'ai rien.
00:54:46 Voilà, j'ai rien." Alors qu'il a tout ce qu'il veut.
00:54:48 Mais il n'a rien.
00:54:50 - D'accord, mais il serait bien qu'il puisse aller
00:54:52 voir quelqu'un, je crois.
00:54:54 - Ah, il ne veut pas.
00:54:56 Ce n'est pas faute de le pousser.
00:54:58 Il n'en a pas besoin.
00:55:00 Il n'est pas fou.
00:55:02 Je ne vais même pas aller voir un psy, je ne suis pas fou.
00:55:04 - Alors ça, c'est assez classique chez les adolescents.
00:55:06 La peur d'aller mieux. Ça peut paraître un peu
00:55:08 étrange comme phrase, parce que quand on ne va pas bien,
00:55:10 on aurait tous envie d'aller mieux.
00:55:12 Mais alors, c'est valable à tous les âges de la vie,
00:55:14 mais particulièrement à l'adolescence.
00:55:16 Et aller mieux, c'est aussi perdre ses repères, dont on parlait
00:55:18 au début de l'émission. Et dans
00:55:20 un moment de vie où on a justement besoin
00:55:22 de les avoir très solides,
00:55:24 ça peut être très déstabilisant
00:55:26 pour un ado de se dire qu'un professionnel
00:55:28 va le faire vaciller, le faire douter, etc.
00:55:30 Je vous invite quand même à reposer
00:55:34 cette question, parce que je suis assez d'accord.
00:55:36 Peut-être que justement, pour réaffirmer ce nouveau départ,
00:55:38 il aurait besoin de rencontrer
00:55:40 un professionnel. Posez-lui trois questions.
00:55:42 Est-ce que tu veux un homme ou une femme en psychologue ?
00:55:44 Parce que souvent, on impose
00:55:46 aux ados soit un homme
00:55:48 soit une femme, et ça ne se passe pas forcément
00:55:50 de la même manière. Donc ça lui donne
00:55:52 un peu le choix. Quelle serait
00:55:54 la tranche d'âge du professionnel
00:55:56 qu'il souhaiterait rencontrer ? Est-ce que c'est plutôt quelqu'un d'un peu
00:55:58 âgé, pardon de le dire,
00:56:00 qui lui fasse un peu penser à ses parents, ou au contraire
00:56:02 quelqu'un qui soit peut-être un peu plus proche
00:56:04 de sa génération ? Et puis
00:56:06 une dernière question importante, c'est
00:56:08 est-ce que tu serais plus
00:56:10 à l'aise avec quelqu'un qui te laisse
00:56:12 dans un silence relatif, ou en tout cas
00:56:14 qui ne parle pas trop, ou au contraire avec un
00:56:16 psychologue qui soit beaucoup dans l'échange ?
00:56:18 Et tout ça,
00:56:20 en fonction de ses réponses, je vous propose d'aller
00:56:22 questionner soit votre médecin généraliste
00:56:24 ou votre pharmacie, parce que
00:56:26 les pharmaciens ont souvent un petit carnet d'adresses
00:56:28 et l'avantage c'est que c'est souvent des professionnels
00:56:30 qui ne sont pas très loin de chez vous.
00:56:32 Donc ça lui permet aussi de ne pas devoir
00:56:34 faire trop de temps de transport.
00:56:36 Et en fonction de ses réponses,
00:56:38 cet ado, il aura déjà l'impression
00:56:40 qu'on respecte un petit peu
00:56:42 son désir et que quand il sera
00:56:44 devant le professionnel, c'est un peu un professionnel
00:56:46 qui l'aura choisi lui-même et non pas quelqu'un
00:56:48 qui lui sera imposé par ses parents.
00:56:50 Donc ça c'est une possibilité, et je ne sais pas
00:56:52 où vous habitez, mais les maisons des adolescents sont aussi
00:56:54 des lieux intéressants. C'est des lieux
00:56:56 qui sont
00:56:58 où vous allez pouvoir trouver des
00:57:00 professionnels qui sont
00:57:02 qui ont l'habitude de travailler avec des ados,
00:57:04 qui ont l'habitude de vivre avec ces espèces
00:57:06 d'opposition,
00:57:08 d'ados qui ne veulent pas venir et qui en général
00:57:10 ne veulent pas venir la première fois, mais dès la deuxième,
00:57:12 ils trouvent un plaisir
00:57:14 et reviennent en général beaucoup plus favorablement.
00:57:16 Donc les maisons des adolescents
00:57:18 sont aussi des lieux, ressources qui pourraient
00:57:20 peut-être vous servir, ou peut-être servir aussi
00:57:22 au papa
00:57:24 ou à sa maman, ou peut-être même à vous,
00:57:26 puisque certaines maisons des ados
00:57:28 proposent aussi des accompagnements pour les familles.
00:57:30 D'accord.
00:57:32 Merci en tout cas, Frédérique,
00:57:34 de votre témoignage, et merci
00:57:36 des conseils de Samuel Combles,
00:57:38 qui j'espère vont vous aider pour
00:57:40 ce garçon qui a bientôt 18 ans.
00:57:42 On fait une petite pause, et puis
00:57:44 on se retrouve dans un instant avec vos questions,
00:57:46 bien sûr toujours au 0826 300 300.
00:57:48 A tout de suite.
00:57:50 Samuel Combles est avec nous,
00:57:52 nous évoquons le mal-être
00:57:54 des ados, qui malheureusement
00:57:56 est en nette augmentation en ce moment,
00:57:58 et on peut comprendre pourquoi. C'est vrai qu'il y a
00:58:00 quand même beaucoup de choses qui, dans notre société,
00:58:02 ne vont pas très bien. Bonjour, Laurence.
00:58:04 Bonjour Samuel, bonjour Brigitte.
00:58:06 Bonjour Laurence. Merci d'être avec nous.
00:58:08 Alors vous êtes
00:58:10 enseignante, je crois.
00:58:12 Oui, je suis enseignante,
00:58:14 et maman de trois enfants, qui maintenant
00:58:16 sont adultes tous.
00:58:18 Le dernier, récemment adulte.
00:58:20 Et moi, je voulais
00:58:22 dire une chose,
00:58:24 c'est qu'on peut être particulièrement vigilant
00:58:26 et passer à côté de choses,
00:58:28 et que ce n'est pas forcément grave.
00:58:30 Alors moi, j'ai eu trois enfants,
00:58:32 dans les mêmes valeurs, le même cadre,
00:58:34 avec le même mari,
00:58:36 avec qui je suis depuis 30 ans,
00:58:38 donc quelque chose de très...
00:58:40 Stable. Oui, stable, voilà.
00:58:42 Quelque chose de très stable.
00:58:44 Alors mon aîné avait la particularité
00:58:46 d'être intellectuellement précoce,
00:58:48 et à six ans,
00:58:50 on m'a suggéré de le faire tester.
00:58:52 Je lui ai demandé ce qu'il voulait, il m'a dit non,
00:58:54 on est tous les trois franches.
00:58:56 Donc j'ai laissé courir,
00:58:58 il a fait un cursus scolaire sans difficulté,
00:59:00 sans embûches. Ma seconde,
00:59:02 ça a été beaucoup plus compliqué,
00:59:04 elle a détesté l'école des bûches,
00:59:06 très compliqué,
00:59:08 et donc elle nous a fait une adolescence flamboyante.
00:59:10 Donc on a été très dessus,
00:59:12 on lui a proposé de l'aide, qu'elle a refusé,
00:59:14 elle nous a fait toutes les bêtises,
00:59:16 même plus que bêtises,
00:59:18 que l'on peut faire, c'est-à-dire
00:59:20 rappel à la loi par OPJ
00:59:22 pour consommation de drogue,
00:59:24 accident de la route,
00:59:26 les urgences à 3 grammes,
00:59:28 la totale.
00:59:30 Et on était hyper focalisé
00:59:32 sur cet enfant. Le troisième, c'est son petit bonhomme
00:59:34 de chemin tranquille. Or, aujourd'hui,
00:59:36 il s'avère que mon aîné,
00:59:38 qui a 28 ans,
00:59:40 a éprouvé lui-même le besoin
00:59:42 de consulter. Il s'avère qu'il avait
00:59:44 un trouble, il vient d'être
00:59:46 diagnostiqué avec un trouble de la
00:59:48 tension très,
00:59:50 très élevé,
00:59:52 compensé par
00:59:54 un QI très, très élevé aussi.
00:59:56 Donc, il a eu une certaine souffrance
00:59:58 avec ce trouble de la tension que je n'ai absolument
01:00:00 pas vue. Donc, quand j'ai appris ça,
01:00:02 je me suis totalement effondrée.
01:00:04 Et il m'a fait cette réponse, il m'a dit
01:00:06 "Mais maman, tu ne l'as pas vue
01:00:08 et ça m'a obligé à m'adapter.
01:00:10 Donc, n'en fais pas une maladie." Je suis allée
01:00:12 au bout de l'adaptation que je pouvais
01:00:14 et puis maintenant, vu mon métier qui
01:00:16 nécessite une forte concentration, j'ai ressenti
01:00:18 un besoin. Tout ça pour dire
01:00:20 qu'on peut être vigilant
01:00:22 et passer à côté, que chaque
01:00:24 enfant est totalement différent. Par contre,
01:00:26 une chose que me disent
01:00:28 mes trois enfants, c'est qu'ils savent que nous
01:00:30 serons toujours là.
01:00:32 Et que s'il y a vraiment une difficulté,
01:00:34 nous serons toujours là.
01:00:36 Et même ma fille qui a été très difficile,
01:00:38 ça a été extrêmement violent.
01:00:40 Elle en est venue aux mains,
01:00:42 c'était très, très, très dur.
01:00:44 Elle nous dit "Non, mais moi,
01:00:46 ce n'est pas grave, je sais que je vais être
01:00:48 un peu...
01:00:50 un langage un peu familier. Même si je fais de la merde,
01:00:52 je sais que vous serez là.
01:00:54 Et cette idée de pire
01:00:56 sans partage
01:00:58 est portée à des enfants.
01:01:00 - C'est quelque chose qu'on entend souvent
01:01:02 chez les ados, c'est
01:01:04 la nécessité pour eux de vérifier
01:01:06 la solidité du cadre. Et visiblement,
01:01:08 vous avez été un cadre très solide parce que vous avez résisté
01:01:10 aux tempêtes que votre fille vous a
01:01:12 renvoyées. Et c'est vrai que c'est extrêmement
01:01:14 inquiétant pour un ado
01:01:16 de se rendre compte que même quand il agresse ses parents,
01:01:18 les parents sont parfois des missionnaires
01:01:20 ou en tout cas n'ont pas la bonne réaction.
01:01:22 Et c'est vrai que de pouvoir tenir, même si c'est fatigant,
01:01:24 même si on a envie parfois de baisser les bras,
01:01:26 c'est extrêmement structurant.
01:01:28 Et visiblement, c'est ce que disent vos trois enfants,
01:01:30 tous les trois de la même manière.
01:01:32 C'est que c'est grâce à ça qu'ils se sentent
01:01:34 en confiance parce qu'ils savent que quoi qu'il arrive,
01:01:36 quelqu'un va les
01:01:38 porter d'une certaine manière.
01:01:40 Et c'est ce que vous avez réussi à faire.
01:01:42 Donc, bravo.
01:01:44 Je voulais juste revenir sur le trouble de l'attention de votre
01:01:46 fils aîné. C'est un diagnostic récent.
01:01:48 Ah oui, 28 ans.
01:01:50 Il vient d'avoir le diagnostic.
01:01:52 Est-ce qu'on est sûr que...
01:01:54 Vous dites qu'il en souffrait
01:01:56 quand il était plus jeune, mais ça c'est son souvenir à lui.
01:01:58 Non, il en a souffert vers la fin
01:02:00 de l'adolescence. C'est-à-dire qu'il a fait un cursus
01:02:02 très facile dans
01:02:04 l'éducation jusqu'en troisième.
01:02:06 Il avait besoin de moyennes, il ne forçait pas,
01:02:08 il a appris à lire à quatre ans. Enfin bref, la grande facilité.
01:02:10 Par contre, quand il est rentré
01:02:12 en seconde, ça a commencé
01:02:14 à être plus compliqué. C'est-à-dire
01:02:16 qu'il pouvait tomber très bas,
01:02:18 et quand on l'aiguillonnait un peu comme prof,
01:02:20 il disait "mais de toute façon, tu n'y arriveras pas,
01:02:22 tu pourrais quand même faire un effort, tu pourras avoir 12".
01:02:24 Là, il avait un 18. Voilà.
01:02:26 Mais ce n'était pas limpide. Et c'est quand il est rentré
01:02:28 dans le cursus de son métier,
01:02:30 après avoir eu une grande errance
01:02:32 entre médecine, fac de science,
01:02:34 une grande errance parce qu'il
01:02:36 ne comprenait pas pourquoi ça
01:02:38 ne fonctionnait plus.
01:02:40 Et quand il est rentré et qu'il a été
01:02:42 au conservatoire avec des classes de compétition
01:02:44 qui demandaient une concentration extrême
01:02:46 qu'il n'arrivait plus à fournir
01:02:48 pour écrire des partitions d'orchestre,
01:02:50 etc., que là, il s'est mis à rechercher
01:02:52 ce qu'il avait.
01:02:54 Et qu'il a fini par être diagnostiqué il y a quelques mois.
01:02:56 Et il est
01:02:58 sous
01:03:00 ritaline quand il en a besoin.
01:03:02 Et il se rend bien compte que
01:03:04 donc, il a dû trimballer cette difficulté bien avant.
01:03:06 Bien avant.
01:03:08 - Parce que tout à l'heure, vous disiez, même quand on est très vigilant,
01:03:10 on peut passer à côté de certaines choses,
01:03:12 vous avez été très vigilant quand il était plus jeune
01:03:14 et le diagnostic
01:03:16 à l'époque n'était pas apposé
01:03:18 puisqu'il ne le concernait pas, en fin de compte.
01:03:20 - Mais c'était un enfant qui,
01:03:22 rentrait en classe et mangeait
01:03:24 son cul au verre, le soir il revenait en manches courtes.
01:03:26 Il avait une instabilité
01:03:28 motrice énorme. Et moi,
01:03:30 qui suis enseignante, j'aurais dû avoir cette vigilance.
01:03:32 Mais les résultats scolaires étant là,
01:03:34 et lui ne verbalisant pas,
01:03:36 parce qu'il ne pouvait pas se douter
01:03:38 que c'était un trouble.
01:03:40 Un enfant n'a pas conscience de ça,
01:03:42 on en parlait moins qu'aujourd'hui.
01:03:44 Et comme il était très sage en classe,
01:03:46 il mangeait ses crayons, il mangeait son cul,
01:03:48 mais ce n'est pas un enfant qui a posé problème.
01:03:50 Donc les enseignants non plus n'ont pas alerté.
01:03:52 - C'est tout le problème, souvent les enfants trop sages.
01:03:54 Et comment vivait-il
01:03:56 les frasques de sa soeur
01:03:58 et tout ce qu'elle a provoqué dans la famille ?
01:04:00 - Très mal.
01:04:02 Très mal parce que très très mal.
01:04:04 D'ailleurs, à un moment donné, il a dit
01:04:06 "Ma soeur, je ne la reconnais plus, ce n'est plus ma soeur."
01:04:08 Et ils ont trois ans d'écart, ils étaient très proches,
01:04:10 ils ont toujours fonctionné ensemble.
01:04:12 Le dernier est arrivé beaucoup plus tard, 10 ans plus tard.
01:04:14 Donc ils ont toujours fonctionné ensemble
01:04:16 et ça a clashé au moment de l'adolescence
01:04:18 parce que lui ne supportait pas ce côté volcanique.
01:04:20 Lui, il est très britannique,
01:04:22 très...
01:04:24 - Le phlegme britannique.
01:04:26 - Un très gros phlegme, voilà.
01:04:28 Et ce côté volcanique
01:04:30 lui était intolérable.
01:04:32 Voilà.
01:04:34 Et même il a vécu comme un petit sentiment d'injustice
01:04:36 parce qu'il avait le sentiment
01:04:38 que l'on tolérait d'elle des choses qu'on ne tolérait pas de lui.
01:04:40 Parce qu'effectivement, dans une famille,
01:04:42 il y a un côté puzzle.
01:04:44 Quand une pièce est dysfonctionnelle,
01:04:46 les autres se mettent à s'adapter autour.
01:04:48 - Tout à fait. Et puis vous avez raison aussi de le dire,
01:04:50 en tout cas c'est ça qui me vient,
01:04:52 c'est que quand on a
01:04:54 un des membres de la famille qui ne va vraiment pas bien,
01:04:56 du coup ça oblige les autres aussi à se mettre
01:04:58 un peu sous silence parce qu'on a bien conscience
01:05:00 de l'énergie que ça représente pour les parents
01:05:02 et du temps à passer pour celui qui ne va pas bien.
01:05:04 Et parfois,
01:05:06 c'est important aussi de pouvoir faire suivre
01:05:08 les autres enfants, même quand on a
01:05:10 l'impression que ça ne va pas si mal que ça.
01:05:12 Mais c'est justement au moment où on va les faire suivre
01:05:14 qu'il va se révéler des choses
01:05:16 qu'on avait gardées pour soi.
01:05:18 Parce que, enfin moi c'est souvent
01:05:20 des choses que j'entends de la part des frères et soeurs.
01:05:22 Moi je ne peux pas trop dire
01:05:24 que je ne vais pas bien parce que mes parents ont déjà beaucoup de choses
01:05:26 à faire et de temps à passer
01:05:28 avec mon frère ou ma soeur qui,
01:05:30 elle ou il, ne va pas bien du tout.
01:05:32 Et c'est peut-être
01:05:34 un peu ce qui s'est passé
01:05:36 pour votre fils aîné, c'est-à-dire que
01:05:38 son trouble de l'attention, il ne pouvait pas trop
01:05:40 l'exprimer à l'époque et il a certainement, comme il l'a dit
01:05:42 très justement, réussi à compenser
01:05:44 cela parce que
01:05:46 vous aviez du temps à passer avec votre
01:05:48 fille et que c'était
01:05:50 déjà beaucoup de travail.
01:05:52 Tout à fait, oui.
01:05:54 Il y a cet aspect-là.
01:05:56 Juste une anecdote, je pense à ma dentiste
01:05:58 qui me disait qu'ayant un frère handicapé,
01:06:00 alors là on était dans le champ du handicap,
01:06:02 elle m'a dit "moi je pouvais faire autrement que de devenir dentiste
01:06:04 puisque je n'avais aucune difficulté".
01:06:06 Donc il fallait que j'aille très très loin
01:06:08 dans les études.
01:06:10 Les trajectoires parfois
01:06:12 ne sont pas totalement libres.
01:06:14 C'est sûr que la fratrie
01:06:16 a de l'importance.
01:06:18 Merci beaucoup Laurence de votre
01:06:20 témoignage, merci à vous. On va faire une petite
01:06:22 pause, on se retrouve avec le Love de Conseil.
01:06:24 Je vais vous proposer quatre modes de perception
01:06:26 de la vie et puis
01:06:28 on vous attend évidemment
01:06:30 avec vos questions ou vos témoignages
01:06:32 au 0826 300 300.
01:06:34 A tout de suite.
01:06:36 Alors Samuel Comblat, j'ai trouvé
01:06:46 cette
01:06:48 information assez intéressante sur
01:06:50 quatre modes de perception de la vie.
01:06:52 C'est un peu Jung d'ailleurs je crois.
01:06:54 En fait, c'est une manière
01:06:56 de voir l'univers et donc
01:06:58 il y a plusieurs manières de le voir. Il y a le mode
01:07:00 concret ou physique
01:07:02 si vous voulez. Il y a le mode intellectuel
01:07:04 ou rationnel.
01:07:06 Le monde émotif ou subjectif
01:07:08 et puis le mode spirituel
01:07:10 ou relationnel.
01:07:12 On pourrait dire que les hommes sont plutôt
01:07:14 dans l'un des deux premiers et les femmes
01:07:16 dans l'un des deux derniers.
01:07:18 Alors évidemment, c'est
01:07:20 encore une fois très stéréotype
01:07:22 ça mais c'est comme ça
01:07:24 pour l'instant encore. Peut-être que dans 2000 ans
01:07:26 ce ne sera plus comme ça. En tout cas, ça montre bien
01:07:28 qu'il n'est pas toujours simple de se comprendre
01:07:30 et on pourrait même simplifier à l'extrême.
01:07:32 Les hommes seraient dans un mode
01:07:34 extérieur et les femmes dans un mode
01:07:36 intérieur pour bien
01:07:38 schématiser pour que tout le monde comprenne bien.
01:07:40 Et donc c'est mieux de s'adapter à l'autre
01:07:42 parce que c'est difficile de changer
01:07:44 son mode de perception. Je crois
01:07:46 même que ce n'est pas tellement possible. En revanche,
01:07:48 c'est possible de comprendre que l'autre
01:07:50 ne reçoit pas les choses de la même manière.
01:07:52 Je vais expliquer
01:07:54 plutôt que de demander à un homme d'entrer
01:07:56 dans une perception émotive,
01:07:58 il vaut mieux lorsqu'une femme se confie
01:08:00 d'utiliser la gestuelle parce que
01:08:02 par exemple, si elle se confie en s'appuyant
01:08:04 sur son épaule, elle va se sentir
01:08:06 forcément plus entendue
01:08:08 et il va se passer quelque chose
01:08:10 entre les deux. Il y aura un courant qui passe
01:08:12 à condition évidemment
01:08:14 qu'il n'en profite pas pour lui...
01:08:16 lui caresser les fesses.
01:08:18 De même,
01:08:20 un homme ne doit pas attendre
01:08:22 trop d'admiration pour un exposé
01:08:24 intellectuel qu'il va dire,
01:08:26 qu'il va expliquer à une femme. Il sera plus
01:08:28 apprécié s'il l'expose en
01:08:30 se tenant plus proche et plus
01:08:32 tendrement de sa compagne.
01:08:34 Par exemple, en lui tenant la main,
01:08:36 c'est une manière de se relier
01:08:38 et donc de rentrer dans un mode de perception
01:08:40 qui sera un petit peu
01:08:42 plus proche de celui de sa compagne.
01:08:44 Je trouve que c'est assez intéressant et c'est assez juste finalement.
01:08:46 En tout cas, ça montre qu'il faut être à l'écoute
01:08:48 de l'autre et pas forcément qu'à l'écoute de soi.
01:08:50 Ce qui est souvent malheureusement dans beaucoup
01:08:52 de couples, la façon
01:08:54 dont les choses se déroulent.
01:08:56 C'est vrai que ça peut être une façon
01:08:58 de pouvoir
01:09:00 entrevoir le monde d'une autre façon
01:09:02 et de pouvoir s'adapter. C'est intéressant.
01:09:04 - Et comme on parle aujourd'hui des ados,
01:09:06 je pense que les parents le savent très bien.
01:09:08 D'ailleurs, Laurence vient de le dire,
01:09:10 on a parfois plusieurs enfants
01:09:12 et puis ils n'ont pas le même mode de perception.
01:09:14 Il ne va pas falloir
01:09:16 communiquer avec eux de la même manière.
01:09:18 - Oui, et puis je pense
01:09:20 que quand on est parent, il faut
01:09:22 veiller bien évidemment à ses enfants
01:09:24 avec l'idée qu'on a envie qu'ils aillent le mieux
01:09:26 possible et en se détachant aussi
01:09:28 beaucoup de l'idée qu'on va être des parents
01:09:30 parfaits parce que d'abord ça n'existe pas et que c'est
01:09:32 impossible et que ce n'est pas l'idée.
01:09:34 Je parlais tout à l'heure
01:09:36 de Winnicott qui parlait de
01:09:38 parents suffisamment bons et je pense que si on est
01:09:40 déjà suffisamment à l'écoute
01:09:42 et suffisamment
01:09:44 adapté au
01:09:46 bon développement de son enfant, c'est déjà pas mal.
01:09:48 Et l'idée
01:09:50 c'est de pouvoir privilégier la communication
01:09:52 pour pouvoir de temps en temps rectifier un peu
01:09:54 mais en tout cas
01:09:56 vraiment de se dire que être
01:09:58 parent c'est un métier difficile,
01:10:00 je trouve de plus en plus d'ailleurs,
01:10:02 et que
01:10:04 on s'adapte en permanence
01:10:06 et on fait ce qu'on peut. - Mais je crois que vous avez déjà
01:10:08 donné deux infos,
01:10:10 mettre un cadre assez
01:10:12 clair, le cadre
01:10:14 qu'on a envie de mettre en tant que parent,
01:10:16 on a le droit de mettre le cadre qu'on veut
01:10:18 et puis ensuite leur
01:10:20 rappeler qu'on sera toujours là
01:10:22 quand il arrive. Déjà on fait ça,
01:10:24 je crois que c'est pas mal.
01:10:26 Bonjour Magali ! - Bonjour !
01:10:28 - Alors vous avez reçu cette magnifique
01:10:30 fleur toute noire,
01:10:32 c'est pas un muget,
01:10:34 pas vraiment,
01:10:36 mais c'est vrai que c'est assez joli.
01:10:38 - Oui très joli, c'est une tulipe.
01:10:40 - C'est une tulipe ?
01:10:42 - Exactement, oui. - D'accord, c'est une tulipe.
01:10:44 En fait c'est plus exactement
01:10:46 un stimulateur clitoridien
01:10:48 Heart and Flowers de la marque
01:10:50 Fifty Shades of Grey,
01:10:52 que l'on retrouve sur
01:10:54 l'enseigne Rue des Plaisirs.com,
01:10:56 mais c'est vrai que ça ressemble
01:10:58 à une fleur et donc c'est un
01:11:00 stimulateur clitoridien.
01:11:02 Qu'est-ce que vous en avez pensé ?
01:11:04 - Très bien, très bien.
01:11:06 On l'a utilisé pour les premières
01:11:08 années avec un condamnant.
01:11:10 - Oui. - Et ça nous a pris.
01:11:12 Voilà, donc c'est vraiment une
01:11:14 rotation que je ne connaissais pas.
01:11:16 Donc,
01:11:18 tout ravi. - C'est un peu
01:11:20 le système humanizer,
01:11:22 c'est-à-dire que c'est une petite ventouse
01:11:24 que l'on pose sur
01:11:26 la vulve ou sur le clitoris,
01:11:28 chacun dans cette zone-là
01:11:30 et qui donc
01:11:32 par son effet ventouse
01:11:34 stimule les muqueuses.
01:11:36 C'est ça ?
01:11:38 Je veux...
01:11:40 Vous êtes humide, Magalie.
01:11:42 - Comment ? Je m'excuse,
01:11:44 je n'ai pas bien compris. - Ce n'est pas grave.
01:11:46 Donc, ça vous a plu.
01:11:48 J'imagine, d'après ce que vous m'avez dit,
01:11:50 que vous l'avez essayé avec votre compagnon.
01:11:52 - Oui.
01:11:54 - Et alors, qu'est-ce qu'il a utilisé ?
01:11:56 C'est lui ou c'est vous ?
01:11:58 - C'est lui, plutôt.
01:12:00 - D'accord. Il s'en est servi
01:12:02 sur vous. - Exactement.
01:12:04 - D'accord.
01:12:06 Donc, ça a bien fonctionné.
01:12:08 - Ça a bien fonctionné, oui.
01:12:10 - Est-ce que le fait que l'objet soit joli
01:12:12 joue un rôle ?
01:12:14 - C'est vrai que moi, je l'ai trouvé plutôt élégant
01:12:16 pour un jouet.
01:12:18 Et ça,
01:12:20 ça joue, oui. Parce que
01:12:22 j'ai un peu de mal avec ça
01:12:24 et là, ça ne ressemble pas du tout à un jouet.
01:12:26 - C'est vrai.
01:12:28 Je me dis aussi que si on le laisse traîner
01:12:30 malencontreusement,
01:12:32 ça ne fait pas penser...
01:12:34 Là, dans le studio, ça ne fait pas penser à un sextoy,
01:12:36 ça fait penser à un objet
01:12:38 qui pourrait presque être décoratif.
01:12:40 - Vous avez raison. Si on ne connaît pas, moi qui connais un peu,
01:12:42 j'aurais deviné, mais si on ne connaît pas, non.
01:12:44 - Voilà. Ça reste...
01:12:46 - C'est décoratif.
01:12:48 - C'est l'avantage.
01:12:50 - Alors, il y a six niveaux d'intensité, quatre modes de vibration,
01:12:52 donc ça permet de l'utiliser
01:12:54 de différentes manières.
01:12:56 Donc, je pense que vous avez encore des belles soirées en perspective,
01:12:58 Magali. - Oui, tout à fait.
01:13:00 - Puisque, évidemment,
01:13:02 on vous laisse.
01:13:04 Et c'est vrai que la matière, tout ça, c'est vraiment très sympathique.
01:13:06 Bon, vous me donnez sa note,
01:13:08 quand même, Magali.
01:13:10 - Je ne vais pas mettre un 10,
01:13:12 parce que le seul petit bémol, pour moi, ce sera
01:13:14 au niveau du bruit. Je trouve qu'il fait pas mal de bruit.
01:13:16 Mais, sinon,
01:13:18 je lui mettrais un bon 8, quand même.
01:13:20 - 8 sur 10. D'accord.
01:13:22 Il ne fait pas tant de bruit que ça.
01:13:24 Il y en a qui sont bien plus brillants.
01:13:26 C'est vrai que je le trouve assez mignon.
01:13:28 Bon, si vous voulez, en tout cas,
01:13:30 vous le procurer, vous pouvez aller sur le site
01:13:32 ruedesplaisir.com
01:13:34 C'est le stimulateur Clitoris
01:13:36 Hearts and Flowers
01:13:38 de la marque Fifty Shades
01:13:40 of Grey, et il vaut
01:13:42 54,90 euros.
01:13:44 Merci beaucoup, Magali.
01:13:46 - Merci à vous. - Au revoir, Magali.
01:13:48 - Et on va continuer avec Pierre, qui nous rejoint.
01:13:50 Bonjour, Pierre. - Bonjour.
01:13:52 - Bonjour.
01:13:54 - Merci d'être avec nous. Alors, vous, c'est votre fils
01:13:56 qui a eu une période difficile
01:13:58 lorsqu'il avait 15 ans, beaucoup de drogue,
01:14:00 c'est ça ? - Voilà, tout à fait.
01:14:02 En fait, au départ,
01:14:04 personne ne fumait à la maison.
01:14:06 Donc, on voulait évidemment pas...
01:14:08 On voulait essayer de préserver, disons, nos enfants
01:14:10 de ce genre de choses. Et petit à petit,
01:14:12 on a découvert qu'il fumait du tabac.
01:14:14 Et
01:14:16 petit à petit, on s'est rendu compte
01:14:18 qu'il n'y avait pas que du tabac.
01:14:20 Donc, on a essayé de sensibiliser
01:14:22 tant bien que mal, parce que bon,
01:14:24 vu qu'il était ado, qu'il était souvent avec ses opas,
01:14:26 c'était assez compliqué de contrôler ça.
01:14:28 Et jusqu'au jour
01:14:30 où le pire s'est produit.
01:14:32 C'était le 5 décembre
01:14:34 de cette année, l'année dernière.
01:14:36 Et là, il y a eu une descente
01:14:38 d'arquisition chez
01:14:40 mon ex-compagne. En fait,
01:14:42 on s'est rendu compte... On a découvert
01:14:44 que c'était mon fils, Dylan.
01:14:46 Il s'était pas contenté. Il avait vraiment accéléré
01:14:48 le mouvement. Il était vraiment tombé là-dedans
01:14:50 beaucoup plus que l'on pensait.
01:14:52 - Oui, il était pas simplement
01:14:54 consommateur. Il était passé
01:14:56 de l'autre côté. - Voilà. Donc, au départ,
01:14:58 il était vraiment consommateur. C'était uniquement ça.
01:15:00 Moi, je dis, "Bon, quand tu fumes,
01:15:02 je dirais modérément."
01:15:04 Je veux pas non plus en faire un caca nerveux.
01:15:06 On a tous une autre expérience de jeunesse.
01:15:08 Mais je tombe dans l'excès.
01:15:10 Et là, c'est vrai que
01:15:12 quand la descente est arrivée,
01:15:14 là, ça nous a donné un gros coup de froid.
01:15:16 Et on s'est rendu compte qu'on était
01:15:18 vraiment passé à côté de quelque chose.
01:15:20 Alors, mon fils, c'est quelqu'un d'assez discret.
01:15:22 Il est assez timide.
01:15:24 Quand il connaît pas, il est assez...
01:15:26 Voilà, c'est pas quelqu'un qui va se confier facilement.
01:15:28 Et là, pour le coup, on est vraiment passé
01:15:30 à côté de ça.
01:15:32 On s'en est pas du tout rendu compte,
01:15:34 aussi bien à mon ex-compagne que moi-même.
01:15:36 On savait qu'il fumait, mais pas en...
01:15:38 - Bien sûr. Mais le fait
01:15:40 que la loi soit passée
01:15:42 par là, ça peut aussi peut-être l'aider
01:15:44 à rentrer dans le rang, si je puis dire.
01:15:46 - Alors, je vais dire que ça a été une
01:15:48 excellente chose pour nous.
01:15:50 On s'est rendu compte qu'il était en contact
01:15:52 avec un autre dealer.
01:15:54 Cet autre dealer, pour être honnête,
01:15:56 allait arrêter
01:15:58 son marché. Et la police
01:16:00 nous a appris que c'est mon fils
01:16:02 qui allait reprendre la suite.
01:16:04 Et c'était juste avant que...
01:16:06 Enfin, la police est arrivée juste avant
01:16:08 que le transfert se fasse. Donc, je dirais
01:16:10 que c'est vraiment tombé vraiment quand il fallait.
01:16:12 - Et comment la justice
01:16:14 est passée, justement ? Vous avez été convoqué
01:16:16 au commissariat, il y a eu une admonestation,
01:16:18 il y a eu une condamnation, qu'est-ce qui s'est passé ?
01:16:20 - Oui. Alors, en fait, il y avait une
01:16:22 caméra qui avait été installée devant le domicile
01:16:24 du dealer, et en fait, ils ont surveillé les allés-venus
01:16:26 pendant un an. Donc, ça a vraiment, vraiment pris du temps
01:16:28 pour avant qu'ils descendent. Et ensuite,
01:16:30 effectivement, oui, ils sont arrivés à 6h du matin
01:16:32 chez mon ex-compagne, perquisition dans toute la maison.
01:16:34 Et moi, à 9h, 9h30,
01:16:36 j'ai été convoqué au commissariat pour...
01:16:38 - Faire le moyen. - Pour être reconnu.
01:16:40 Voilà, c'est ça. - Et donc, votre fils
01:16:42 a aussi dû répondre de ses actes.
01:16:44 Mais c'est pas allé plus loin.
01:16:46 Il n'a pas été déféré ?
01:16:48 - Ah, si, si, si.
01:16:50 Il a fait 2 jours et demi de garde à vue,
01:16:52 il a été déféré au tribunal,
01:16:54 et il a pris
01:16:56 10 mois de brancher. - Ah oui ?
01:16:58 - Voilà. - Ah oui, il a été condamné, d'accord.
01:17:00 - Oui, il a été condamné, oui. Alors, c'est vrai
01:17:02 que j'ai envie de dire, par rapport à d'autres personnes,
01:17:04 c'est qu'après, quand on commence à en parler,
01:17:06 les gens se délient.
01:17:08 Moi, du coup, j'ai entendu des choses
01:17:10 où des gens avaient bien plus,
01:17:12 et ils avaient pris quasiment rien.
01:17:14 Mais ceci dit, voilà, pour le coup, mon fils a pris
01:17:16 énormément, il a pris très cher.
01:17:18 Ceci dit, je pense que c'est une très bonne chose.
01:17:20 Pour moi, c'est ça qui ne recommencera pas.
01:17:22 Voilà. - Et vous avez l'impression
01:17:24 qu'effectivement, la justice, pour le coup,
01:17:26 a été réparatrice
01:17:28 dans le sens où il y a un avant et un après,
01:17:30 et que son discours aujourd'hui est différent ?
01:17:32 - Ah oui, tout à fait.
01:17:34 Aujourd'hui, il a compris
01:17:36 qu'il y avait des choses qu'il ne fallait pas trop toucher.
01:17:38 Aujourd'hui, donc, il a complètement
01:17:40 arrêté tout ça. Par contre,
01:17:42 maintenant, il consomme du CBD.
01:17:44 - D'accord. - Et là, pour le coup,
01:17:46 bon, là, c'est légal.
01:17:48 Voilà, je ne veux pas l'empêcher.
01:17:50 Mais par contre, je suis vraiment content que la police soit arrivée à ce moment-là.
01:17:52 C'est vrai que ce n'est pas toujours amusant.
01:17:54 C'est une période qui est très, très dure à vivre.
01:17:56 Mon fils, il regarde la vue, on ne sait pas trop
01:17:58 ce qui se passe, on n'a aucun compte à sa vie.
01:18:00 Par contre, après, quand le juge
01:18:02 arrive, il nous explique tout ce qui se passe et tout ça,
01:18:04 on est tombé sur une super équipe au tribunal.
01:18:06 Et là, bon, voilà,
01:18:08 ils ont été extrêmement pédagogues, même tous ceux qui le suivent
01:18:10 et tout ça. Dès qu'on a une question,
01:18:12 ils répondent très facilement
01:18:14 à tous les problèmes de drogue, en fait, quels qu'elles soient,
01:18:16 de manière très, très humaine. Et ça, franchement,
01:18:18 c'est entièrement un chapeau.
01:18:20 On parle souvent de la police, mais là, pour le coup, on est tombé sur
01:18:22 vraiment des belles personnes
01:18:24 qui sont très sensibles, en fait,
01:18:26 et qui nous expliquent vraiment
01:18:28 toutes les procédures,
01:18:30 comment ça se passe, avec beaucoup d'humanité.
01:18:32 Et du coup, je pense que ça a aussi aidé beaucoup mon fils
01:18:34 de... de... de...
01:18:36 dans les bras, si je peux dire, de bonne personne.
01:18:38 - Et dans l'après-coup,
01:18:40 quelques mois après, il arrive à donner du sens
01:18:42 à la raison de...
01:18:44 de ce trafic ?
01:18:46 Parce que vous semblez être un papa présent.
01:18:48 Je vais supposer
01:18:50 que vous n'avez pas de problème d'argent,
01:18:52 qu'il n'en a certainement pas non plus, enfin, c'est pas pour des problèmes financiers.
01:18:54 - Non, non, non, non, non, non.
01:18:56 À ce côté-là, voilà, bon, on ne groupe pas sur l'or,
01:18:58 mais voilà, on paye normalement, comme tout le monde,
01:19:00 on a ce qu'on se paye des réseaux quand on a envie de le faire, quoi.
01:19:02 Mais oui, ce qui a fait
01:19:04 que mon fils, en fait, est vraiment tombé là-dedans,
01:19:06 c'est l'argent facile. - D'accord.
01:19:08 - Voilà, parce que c'est vrai que là, l'argent tombe vraiment bien.
01:19:10 Et pour vous donner juste un exemple,
01:19:12 en fait, le dealer, en fait, qui l'a allé remplacer,
01:19:14 je dirais, en moins de six mois,
01:19:16 avait gagné plus de 70 000 euros.
01:19:18 - Ah oui. - Voilà. Et donc, c'est vrai que quand on voit ça...
01:19:20 - C'est tentant. - C'est attractif.
01:19:22 - C'est tentant, surtout quand on est jeune et qu'on...
01:19:24 On ne connaît pas bien les risques, en fait.
01:19:26 Votre fils ne connaissait pas les risques
01:19:28 qu'il encourait
01:19:30 à dealer de la drogue.
01:19:32 - Il avait conscience de ce que la loi
01:19:34 prévoyait ?
01:19:36 - Je pense qu'il le savait,
01:19:38 mais en avoir confiance, je ne pense pas.
01:19:40 - D'accord. - C'est vraiment quand il s'est retrouvé
01:19:42 en garde à vue, qu'il a compris que,
01:19:44 voilà, là, ça ne rigolait pas.
01:19:46 Je pense que là, oui, ça l'a vraiment
01:19:48 refroidi et fait réfléchir.
01:19:50 - Mais ce dealer, donc, qui lui passait
01:19:52 le relais, c'était un copain à lui ?
01:19:54 C'était...
01:19:56 - En fait, c'était
01:19:58 son beau-frère. C'était le copain
01:20:00 de la soeur de sa copine.
01:20:02 Voilà.
01:20:04 - D'accord. - Et est-ce que cet épisode
01:20:06 a changé les relations que vous avez aujourd'hui
01:20:08 avec votre fils ? - Non, du tout.
01:20:10 Absolument pas. Non, non, non, ça n'a rien changé.
01:20:12 Moi, c'est le faux bon fil, je l'aide toujours autant,
01:20:14 et voilà, il n'y a aucun problème pour moi.
01:20:16 - Alors, dans ce sens-là,
01:20:18 mon hypothèse, c'était que peut-être aussi
01:20:20 votre fils était peut-être plus capable
01:20:22 de s'ouvrir à vous, de parler,
01:20:24 vous parliez tout à l'heure d'un garçon plutôt discret.
01:20:26 Est-ce que vous avez l'impression que, du coup,
01:20:28 bon, ben voilà, il s'est passé quelque chose de grave,
01:20:30 il a été condamné, c'est comme ça,
01:20:32 on n'aurait pas fait que ça ne se passe pas, ça s'est passé.
01:20:34 Est-ce que, du coup, vous avez l'impression que
01:20:36 ça a été une espèce
01:20:38 de moment
01:20:40 comme ça pour initier peut-être
01:20:42 une autre forme de relation avec vous,
01:20:44 plus dans l'échange et dans la communication ?
01:20:46 - Alors, je ne vais pas dire
01:20:48 que ça a évolué, parce qu'on n'a pas plus
01:20:50 d'échanges qu'avant.
01:20:52 Par contre,
01:20:54 je pense qu'il a compris à quel point je pouvais m'aimer
01:20:56 malgré ce qui avait pu se passer.
01:20:58 - Quoi qu'il en soit,
01:21:00 vous restez son père.
01:21:02 - Exactement. - Même dans l'adversité.
01:21:04 - Je pense qu'il en a d'autant plus compris.
01:21:06 Même s'il le savait avant, aujourd'hui,
01:21:08 je pense que c'est vraiment un absolu.
01:21:10 - Alors, on aurait préféré qu'il le découvre autrement,
01:21:12 mais au moins, s'il faut toujours trouver du bon
01:21:14 dans ce qui nous arrive,
01:21:16 c'est au moins cette chose positive.
01:21:18 - Il me semble que de toute façon, c'est quand même plus tôt
01:21:20 dans les épreuves qu'on grandit, Samuel Komblès.
01:21:22 C'est pour ça qu'à l'adolescence,
01:21:24 on prend parfois tellement de risques,
01:21:26 parce qu'on a envie de grandir.
01:21:28 C'est un très beau témoignage, Pierre.
01:21:30 Merci beaucoup et merci
01:21:32 d'avoir cette ouverture d'esprit
01:21:34 et de l'avoir pris comme ça,
01:21:36 parce que ça n'a pas dû être si simple ça non plus.
01:21:38 Merci.
01:21:40 - Merci à vous.
01:21:42 - On va conclure dans un instant avec Marianne,
01:21:44 qui nous a rejoints tout de suite.
01:21:46 - Cam4.fr, le plus grand site de webcam live
01:21:48 réservé aux adultes.
01:21:50 - 14h-16h,
01:21:52 Brigitte Lae, Sud Radio.
01:21:54 - Toujours avec
01:21:56 Samuel Komblès, nous évoquons
01:21:58 les adolescents et on va
01:22:00 conclure
01:22:02 avec Marianne. Bonjour, Marianne.
01:22:04 - Oui, bonjour, Roger. Bonjour, Samuel.
01:22:06 - Bonsoir. Bonjour, pardon.
01:22:08 - Bonjour.
01:22:10 - Le couche est au Samuel Komblès, c'est 16h.
01:22:12 - Pardonnez-moi.
01:22:14 - Je l'ai compris.
01:22:16 - Donc vous travaillez avec des jeunes adolescents, Marianne.
01:22:18 - Oui, parce que moi, mes enfants
01:22:20 sont plus grands, même celui dernier qui a 21 ans
01:22:22 et souffre un peu d'anxiété sociale.
01:22:24 C'est quelque chose que j'ai découvert avec lui.
01:22:26 Je n'avais pas connu ça
01:22:28 avec mes aînés. Mais dans le milieu
01:22:30 plus professionnel, je suis sur deux
01:22:32 structures, une en collège
01:22:34 et une en lycée, très défavorisées.
01:22:36 Le lycée est très, très
01:22:38 défavorisé et je constate
01:22:40 quand même des comportements
01:22:42 qui n'ont plus de règles. En fait, il n'y a plus
01:22:46 de règles, ni vis-à-vis des adultes,
01:22:48 ni vis-à-vis de leurs camarades.
01:22:50 - Alors là, c'est une question
01:22:52 que je vais poser évidemment à Samuel
01:22:54 Komblès, Marianne. On dit
01:22:56 toujours qu'il y a des problèmes
01:22:58 aussi bien dans des familles
01:23:00 socialement élevées que dans des milieux
01:23:02 défavorisés.
01:23:04 Je ne suis pas
01:23:06 très convaincue. - Moi non plus.
01:23:08 Je parlais
01:23:10 du harcèlement par exemple
01:23:12 et des situations que je connais
01:23:14 bien. Les études
01:23:16 montrent que quand même dans les familles
01:23:18 monoparentales, parce qu'on
01:23:20 met beaucoup l'accent sur
01:23:22 ces profits de famille,
01:23:24 les problématiques
01:23:26 sont quand même plus fréquentes.
01:23:28 Bien évidemment, il y a des problèmes
01:23:32 dans toutes les familles, mais c'est vrai que les
01:23:34 situations dans des milieux
01:23:36 socio-économiques plutôt
01:23:38 défavorisés,
01:23:40 et encore une fois avec des familles
01:23:42 qui élèvent seules, enfin des parents
01:23:44 qui élèvent seuls leurs enfants,
01:23:46 malheureusement, c'est quand même des familles plus vulnérables.
01:23:48 - Souvent des mères, osons le dire.
01:23:50 - Oui, clairement. - Bien sûr.
01:23:52 Allez-y Marianne, je vous en prie.
01:23:54 - Oui, alors c'est vrai que
01:23:56 là, moi je vais un petit peu
01:23:58 dire des choses qui ne sont pas très sympas,
01:24:00 je trouve que l'institution ne nous aide
01:24:02 pas non plus.
01:24:04 Nous, les années scolaires, finalement, ça paraît long
01:24:06 et c'est court à la fois, et le temps que
01:24:08 les dossiers soient mis en place,
01:24:10 l'année file, file, file,
01:24:12 parce qu'il y a énormément
01:24:14 de dossiers, ils font des réunions tout le temps
01:24:16 pour pouvoir apporter
01:24:18 de l'aide aux jeunes, mais je trouve
01:24:20 que concrètement,
01:24:22 on ne peut pas faire grand-chose. Et moi, ça,
01:24:24 ça me désespère un peu.
01:24:26 Je suis prof
01:24:28 dans un établissement,
01:24:30 on sent qu'il n'y a plus d'envie de rien,
01:24:32 et...
01:24:34 - Plus d'envie de rien,
01:24:36 c'est-à-dire les élèves,
01:24:38 donc tu n'en as pas envie ?
01:24:40 - Oui, non, non. Et du coup,
01:24:42 cette inactivité
01:24:44 face à des apprentissages, ce qu'on aurait pu appeler
01:24:46 une posture d'élève auparavant,
01:24:48 il la
01:24:50 transforme en...
01:24:52 Ils ont des paroles extrêmement dures entre eux,
01:24:56 ils sont
01:24:58 vulgaires, et là,
01:25:00 il n'y a plus de différenciation non plus entre
01:25:02 filles et garçons.
01:25:04 Bien sûr, beaucoup de drogue,
01:25:06 beaucoup de harcèlement, pourtant,
01:25:08 c'est beau, mais c'est pas une prévention.
01:25:10 - Vous avez l'impression que ça s'est beaucoup aggravé
01:25:12 ces 3-4 dernières années ?
01:25:14 - Ah oui, oui.
01:25:16 Je trouve que c'est même très, très inquiétant.
01:25:18 Je vous dis sincèrement,
01:25:20 ça me fait peur.
01:25:22 - Je suis d'accord, je partage votre
01:25:24 analyse, et malheureusement,
01:25:26 en plus, votre témoignage, je l'entends
01:25:28 de la part d'autres professionnels
01:25:30 comme vous, d'autres enseignants,
01:25:32 qui relèvent...
01:25:34 Et c'est même pas depuis 3-4 ans,
01:25:36 c'est depuis ces deux dernières
01:25:38 années, c'est assez récent,
01:25:40 d'une difficulté même à tenir
01:25:42 les classes, à avoir l'impression
01:25:44 que les jeunes n'ont absolument
01:25:46 aucune référence de bonne conduite,
01:25:48 de marque de respect,
01:25:50 de choses comme ça, avec des professionnels
01:25:52 dans les établissements scolaires
01:25:54 qui ont du mal à tenir les classes,
01:25:56 comme jamais ça n'a été
01:25:58 le cas auparavant.
01:26:00 Et c'est vrai que c'est
01:26:02 quelque chose qui est assez...
01:26:04 qui s'entend de plus en plus.
01:26:06 Moi, je vois
01:26:08 beaucoup de jeunes qui se mettent
01:26:10 effectivement en difficulté,
01:26:12 qui se
01:26:14 disqualifient, qui se sabotent
01:26:16 avec des jeunes qui
01:26:18 considèrent que la destructivité,
01:26:20 c'est une façon justement d'être
01:26:22 dans une forme d'action, dans une forme
01:26:24 de revendication parfois.
01:26:26 Évidemment, ça se fait contre eux,
01:26:28 et c'est vrai que c'est très préoccupant pour nous
01:26:30 qui sommes adultes et qui ont, je dirais,
01:26:32 la mission de les faire avancer,
01:26:34 de leur permettre d'être des citoyens adultes.
01:26:36 - De les construire. - Voilà, exactement.
01:26:38 Et c'est vrai que c'est assez
01:26:40 inquiétant et parfois
01:26:42 désespérant de se dire
01:26:44 qu'ils se mettent dans une telle difficulté,
01:26:46 et avec, et là je vous rejoins aussi,
01:26:48 un manque d'envie qui est
01:26:50 là aussi très compliqué à travailler
01:26:52 parce que quand on n'a pas envie,
01:26:54 faire naître de l'envie, c'est difficile,
01:26:56 surtout sur celui qui n'en a pas.
01:26:58 - Mais tout ça, c'est quoi ? C'est une colère sourde
01:27:00 qui vient de très loin, j'imagine ?
01:27:02 - Oui, alors il y a une colère,
01:27:04 il y a une forme de
01:27:06 désespoir, j'aurais envie de dire,
01:27:08 d'anxiété de l'avenir.
01:27:10 Tout ça lié aussi
01:27:12 à une société
01:27:14 qui elle aussi est de plus en plus perdue,
01:27:16 avec beaucoup d'inquiétude, avec beaucoup
01:27:18 de colère et d'agressivité, on l'a encore vu
01:27:20 hier dans les manifestations,
01:27:22 pour parler de choses très actuelles.
01:27:24 Et c'est vrai qu'il n'y a pas de raison que les adolescents
01:27:26 échappent à ce mouvement, les adolescents
01:27:28 sont un image de la société dans laquelle ils vivent.
01:27:30 - Est-ce que quelque part, Marianne,
01:27:32 Samuel, c'est pas finalement
01:27:34 le manque de verticalité
01:27:36 qui finalement à un moment donné entraîne
01:27:38 tout ça ?
01:27:40 - Oui...
01:27:42 Oui, probablement.
01:27:44 - Oui ? Allez-y, Marianne.
01:27:46 - Non, non, je vais juste
01:27:48 rajouter quelque chose,
01:27:50 je trouve qu'aujourd'hui,
01:27:52 ils ont un refus systématique
01:27:54 de toute règle.
01:27:56 Mais absolument
01:27:58 toute règle. Et ça se retourne
01:28:00 contre nous, en fait.
01:28:02 Ils n'acceptent plus du tout
01:28:04 qu'on leur dise "tu vas t'asseoir
01:28:06 là-haut, tu fais ça". C'est même
01:28:08 dans des choses très basiques,
01:28:10 qu'ils refusent.
01:28:12 Je partage aussi cette idée
01:28:14 et je rajouterai aussi que
01:28:16 non seulement il ne faut pas leur faire
01:28:18 leur imposer
01:28:20 un certain nombre de choses, et je trouve aussi
01:28:22 que les adolescents sont en demande d'amour
01:28:24 extrêmement fort, beaucoup plus que
01:28:26 les générations précédentes, avec
01:28:28 un besoin pour eux
01:28:30 d'être en permanence rassurés
01:28:32 sur le fait que le lien d'affection
01:28:34 qui nous lie à eux
01:28:36 perdure,
01:28:38 et que même si de temps en temps on s'autorise
01:28:40 à leur faire quelques remarques,
01:28:42 c'est aussi pour les aider à avancer et à grandir
01:28:44 parce que les règles sont aussi
01:28:46 protectrices, mais que même si on leur fait une remarque
01:28:48 négative,
01:28:50 on les apprécie encore,
01:28:52 on les aime. C'est parfois compliqué
01:28:54 dans votre métier de dire qu'on aime
01:28:56 ses élèves, il faut le dire avec prudence.
01:28:58 C'est pas bien vu, l'institution
01:29:00 n'est pas très bienveillante.
01:29:02 Or les ados, ils attendent ça,
01:29:04 ils ont besoin de marques,
01:29:06 de choses qui sont quasiment
01:29:08 des marques d'affection, comme pourrait
01:29:10 avoir un enfant avec ses parents.
01:29:12 Donc c'est difficile en tant que professionnel
01:29:14 de pouvoir aussi leur apporter cela.
01:29:16 Et c'est vrai que c'est pas
01:29:18 évident, ni pour les professionnels, ni pour
01:29:20 les adolescents, qui sont du coup dans une espèce
01:29:22 de recherche de quelque chose qu'on a du mal à leur donner.
01:29:24 - Marianne,
01:29:26 c'est intéressant parce que votre témoignage
01:29:28 met un petit peu de
01:29:30 noirceur, parce qu'on a entendu
01:29:32 plutôt des témoignages
01:29:34 rassurants, avec des parents présents,
01:29:36 etc. - Ah, désolée.
01:29:38 - Non, mais c'est la réalité, vous avez raison, c'est une réalité.
01:29:40 - Je trouve ça important, parce que
01:29:42 ça voudrait dire quoi ? Ça voudrait peut-être dire
01:29:44 qu'il y a eu une démission
01:29:46 de beaucoup de parents, non ?
01:29:48 - Oui,
01:29:50 il y a une démission des parents,
01:29:52 il y a une démission... - Ou une éducation
01:29:54 qui a manqué peut-être d'amour
01:29:56 et de frustration.
01:29:58 - Je pense que le Covid vraiment
01:30:00 a donné un nouveau
01:30:02 virage à la société
01:30:04 dans laquelle on vit aujourd'hui. Je pense qu'on ne s'est pas
01:30:06 encore bien réveillés de ce qui nous est arrivé.
01:30:08 Je pense qu'il y a plein de changements
01:30:10 qui ne sont pas encore
01:30:12 complètement arrivés
01:30:14 à nos yeux, et je pense qu'on est en train
01:30:16 de vivre les conséquences de quelque chose
01:30:18 qu'on n'a pas encore vraiment conscientisé
01:30:20 collectivement,
01:30:22 et notamment au niveau des jeunes.
01:30:24 Je pense qu'on a juste les manifestations,
01:30:26 on voit que les jeunes ne vont pas bien, on sait qu'il y a des tentatives
01:30:28 de suicides en augmentation, des
01:30:30 troubles dépressifs et anxieux qui sont aussi en augmentation,
01:30:32 mais on a du mal à analyser
01:30:34 la raison, même si on se dit
01:30:36 "le Covid c'est fini,
01:30:38 maintenant il y a trois ans,
01:30:40 ça va passer", et pour autant
01:30:42 on sent encore des jeunes qui ont été
01:30:44 pour certains traumatisés par cette
01:30:46 période, et dont
01:30:48 ils ont du mal à
01:30:50 faire quelque chose, à se
01:30:52 reprendre et à avancer.
01:30:54 Je trouve qu'on a
01:30:56 encore besoin d'être très présents
01:30:58 et de les accompagner pour les rassurer.
01:31:00 Je trouve qu'il y a beaucoup d'angoisse derrière
01:31:02 tout ça, beaucoup de tristesse aussi.
01:31:04 - C'est peut-être le sujet
01:31:06 de la prochaine émission, Samuel Comblez,
01:31:08 quel sens donner à demain,
01:31:10 puisque, moi je le dis
01:31:12 souvent, c'est les ados qui sont
01:31:14 notre avenir, et s'ils vont
01:31:16 mal, c'est peut-être pas très bon signe,
01:31:18 donc il serait peut-être bien de les aider à aller mieux.
01:31:20 Merci Marianne, merci beaucoup
01:31:22 Samuel Comblez, je rappelle
01:31:24 à la fois ce numéro,
01:31:26 le 30 18,
01:31:28 victime de violences numériques,
01:31:30 et puis vous êtes
01:31:32 également directeur des opérations
01:31:34 de l'association
01:31:36 e-enfance, si vous avez besoin, n'hésitez pas,
01:31:38 il y a toujours des gens pour vous répondre.
01:31:40 Voilà. - Oui, c'est fait. - Tout de suite,
01:31:42 vous retrouverez C'est votre avenir. Demain, on sera avec
01:31:44 Bruno Martin, et on évoquera
01:31:46 l'éjaculation précoce, c'est un tout autre sujet,
01:31:48 mais ça concerne aussi beaucoup d'ados.

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