• l’année dernière
Parlons Vrai chez Bourdin avec Maître Alexis Tordo, avocat spécialisé dans le droit des étrangers, Jordan Guitton, député RN de l’Aube et Benjamin Morel, maître de conférences en droit public à l’Université Paris II Panthéon-Assas.

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##LA_CONFRONTATION-2023-05-24##

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Transcription
00:00 Sud Radio Parlons Vrai chez Bourdin, 10h30/12h30, Jean-Jacques Bourdin.
00:06 - Tous les jours entre 11h et 12h, débat.
00:08 Débat sur un sujet d'actualité ou sur un sujet qui alimente les conversations des uns et des autres.
00:15 Les conversations qui vont être alimentées par la future loi immigration du gouvernement.
00:21 Nous ne connaissons pas évidemment le projet de loi.
00:23 Nous avons eu des prémices, il y a des propositions de tous les partis politiques.
00:28 Mais pour l'instant, nous ne connaissons pas le projet de loi qui sera porté par Gérald Darmanin.
00:34 Il y a eu hésitation, puis finalement, il devrait être connu avant l'été.
00:40 C'est ce qu'a promis la première ministre Elisabeth Borny.
00:44 11h05, on attend le projet de loi immigration du gouvernement.
00:47 Mais moi je pose une question ce matin. Faut-il remettre en cause le droit du sol ?
00:51 Pourquoi est-ce que je pose cette question ?
00:53 Tout simplement parce qu'à Mayotte, il se passe beaucoup de choses.
00:57 Vous le savez, il y a cette opération conduite par le ministère de l'Intérieur.
01:03 Il y a à Mayotte un problème terrible, c'est l'arrivée de clandestins à Mayotte, sur l'île,
01:14 peut-être attirés par l'application du droit du sol, je ne sais pas.
01:19 Mais dans tous les cas, nous avons entendu à plusieurs reprises le témoignage de la députée Estelle Youssoupha,
01:24 qui nous disait combien cette immigration clandestine désorganisée, perturbée,
01:34 et même menacée la vie quotidienne des habitants de Mayotte.
01:38 Alors je pose la question, faut-il remettre en cause le droit du sol ?
01:41 Vous savez qu'en France, le droit du sol permet à un enfant né en France, de parents étrangers,
01:48 d'acquérir la nationalité française à ses 18 ans, à condition de résider en France à l'âge de 18 ans,
01:56 et d'avoir résité en France au moins 5 ans depuis l'âge de 11 ans.
01:59 Voilà ce que dit la loi en France.
02:02 Nous allons voir comment ça se passe ailleurs en Europe,
02:04 mais pour parler de cette question et pour débattre,
02:08 nous avons avec nous Jordan Guiton qui est député Rassemblement National de l'Aube.
02:12 Bonjour.
02:13 Maître Alexis Tordeau qui est avocat spécialisé dans le droit des étrangers, qui va nous rejoindre,
02:17 et puis je vais appeler Benjamin Morel qui est maître de conférence en droit public à l'université Paris 2, Panthéon, Assas.
02:25 Bien, Jordan Guiton, vous êtes député Rassemblement National de l'Aube, faut-il remettre en cause le droit du sol ?
02:33 Bonjour M. Bourdin, écoutez, au Rassemblement National, nous sommes sur une position très claire,
02:38 et sur l'immigration très ferme.
02:40 L'automaticité de l'obtention de la nationalité française à 18 ans pour un mineur né de deux parents étrangers,
02:46 ce n'est plus possible.
02:47 Donc nous voulons évidemment supprimer le droit du sol,
02:50 parce que nous considérons que pour être français, ça s'hérite par ses parents, ou ça se mérite,
02:54 mais il faut répondre à des conditions.
02:56 Et donc le droit du sol crée une automaticité dans l'obtention de la nationalité française,
03:00 que nous devons remettre en cause.
03:02 Alors je rappelle, automaticité à condition de résider en France quand on a 18 ans,
03:06 et à condition d'avoir résidé en France au moins 5 ans depuis l'âge de 11 ans.
03:10 C'est ce que dit la loi aujourd'hui.
03:12 Faut-il remettre en cause le droit du sol, maître Alexis Tordeau ?
03:16 - Je vous remercie pour votre invitation, rapidement déjà,
03:19 pour répondre aux députés du Rassemblement National.
03:21 Il n'y a absolument aucune automaticité de l'obtention de la nationalité française.
03:26 Il faut justifier d'une condition de présence à minima pendant 5 ans.
03:30 C'est-à-dire aller très concrètement au collège, au lycée, à l'école élémentaire,
03:35 et venir dire "on va finalement refuser la nationalité"
03:38 pour le seul motif que les parents étaient en situation irrégulière,
03:42 c'est quelque chose qui me gêne et qui est contraire à la Constitution.
03:44 Donc finalement dire ça et remettre en cause le droit du sol,
03:46 en tout cas sur le territoire français, c'est clairement remettre en cause la Constitution.
03:49 Donc venir dire "on va mouillisser le droit du sol en métropole sur ce fondement",
03:53 c'est quelque chose de bien sûr gênant.
03:55 - Non, vous allez jusqu'à dire "il faut le supprimer le droit du sol".
03:58 - Il faut supprimer le droit du sol. - Et le remplacer par le droit du sang.
04:00 - Il faut, si vous voulez, reprendre en main,
04:03 et c'est ce que d'ailleurs les Français demandent largement, à plus de 80%,
04:06 reprendre en main les compétences sur l'immigration
04:09 pour donner la nationalité française à des gens qui le méritent,
04:12 ou à des gens qui l'ont héritée de leurs parents.
04:14 Et le mériter, c'est remplir des conditions,
04:16 c'est évidemment parler le français, c'est être assimilé,
04:19 et aujourd'hui on a accueilli tellement d'immigrés ces 50 dernières années
04:22 qu'on a aussi un problème d'assimilation.
04:24 - Mais le jeune, l'adolescent, qui est arrivé en France avec ses parents,
04:30 ou qui est né en France de parents étrangers,
04:33 et qui a vécu tout ça en enfance, toute sa jeunesse,
04:36 qui est allé à l'école en France, arrive à 18 ans,
04:39 il acquiert la nationalité française. En quoi ça vous choque ?
04:43 - Mais ça me choque parce qu'il l'obtient automatiquement,
04:46 alors que dans beaucoup d'autres pays dans le monde,
04:48 vous n'obtenez pas la nationalité si vous êtes né sur le territoire.
04:51 Vous obtenez la nationalité seulement si vous avez un des deux parents
04:55 qui est français, ou de la nationalité du pays dans lequel vous voulez l'obtenir.
04:58 - Mais si à 18 ans cet enfant veut acquérir la nationalité française,
05:02 il devra remplir des conditions qui sont très strictes et très simples.
05:07 Il devra parler français, il devra être assimilé.
05:10 - Ceci dit, il a 18 ans, né en France et à 18 ans il parle français.
05:13 - Il y a des individus qui ont aujourd'hui la nationalité française
05:15 qui ne parlent pas français, qui ne respectent pas le drapeau,
05:17 qui ne respectent pas les institutions de la France,
05:19 et ça nous dérange, et c'est pour cela d'ailleurs,
05:21 on ne va pas se mentir que le RN a 88 députés à l'Assemblée nationale,
05:24 c'est pour cela que Marine Le Pen fait 13,2 millions de voix à l'élection présidentielle,
05:28 parce que les Français, qu'on sait, évidemment,
05:30 font le constat que la politique d'immigration est un échec des 50 dernières années,
05:34 et que le droit du sol, c'est quand même une forme d'automaticité.
05:37 Vivre 5 ans en France, ça ne justifie pas le fait de devenir français à 18 ans.
05:40 Je suis désolé, c'est ce que nous pensons.
05:42 - Alors, comment font les autres pays européens ?
05:45 Nous avons regardé cela avec Félix Mathieu,
05:48 quant à l'octroi de la nationalité pour les enfants de résidents étrangers.
05:51 - Oui, contrairement à la plupart des pays du continent américain
05:53 où les enfants acquièrent la nationalité du pays où ils naissent,
05:56 en Europe le droit du son est traditionnellement plus répandu
05:59 que le droit du sol, mais dans les faits, on a quand même souvent un mix des deux.
06:02 Droit du sol en vigueur en France, en Belgique, en Italie,
06:07 mais comme dans d'autres pays de l'Ouest européen,
06:09 Espagne, Portugal, Irlande, ce droit du sol est conditionné.
06:12 En général, la nationalité peut être obtenue à la majorité de l'enfant
06:15 à la condition d'avoir résidé dans le pays un certain nombre d'années depuis sa naissance.
06:19 - Comme en France ?
06:20 - Oui, voilà, tout simplement comme en France.
06:22 D'autres pays, comme le Royaume-Uni, ont durci leur droit du sol
06:25 en le conditionnant à la nationalité britannique d'au moins un des deux parents,
06:29 ce qui leur amène finalement quasiment à un régime de droit du son.
06:32 L'Allemagne, justement, au contraire, a assoupli son droit du son,
06:35 de plus en plus assimilé justement à un droit du sol conditionné.
06:38 Nationalité à la condition d'avoir vécu 5 ans en Allemagne
06:42 pour les enfants nés dans le pays.
06:45 Mais bon, plus à l'Est de l'Europe, globalement, c'est toujours le droit du son,
06:48 la nationalité transmise par les parents.
06:51 - C'est à peu près ça en Europe ?
06:53 - On est à peu près sur ça, mais rapidement, peut-être pour répondre
06:56 sur la remarque qui avait été faite assez intéressante sur le mérite.
06:59 La condition de présence, elle a précisément été créée
07:02 pour apprécier ce mérite, parce que justement, on estime qu'un individu
07:05 qui pendant 4, 5, 6 ans a été à l'école,
07:08 s'est finalement imprégné des valeurs et de la culture française,
07:11 a démontré qu'il pouvait justement devenir français,
07:14 à 18 ans, voire même avant, puisque je rappelle quand même,
07:16 pour être parfaitement exact, qu'il peut l'acquérir avant.
07:18 C'est d'ailleurs très souvent ce qui se passe.
07:20 - C'est-à-dire qu'il peut l'acquérir sur demande de ses parents,
07:22 entre 16 et 16 ans, ou sur demande personnelle, entre 16 et 18 ans.
07:25 - Exactement. De ses parents à partir de 13 ans,
07:28 et sa demande personnelle à partir de 16 ans.
07:30 Et la conception française, qui est d'ailleurs très souvent rappelée
07:32 par le ministère de l'Intérieur, c'est celle de dire, finalement,
07:34 je crois qu'il l'a dit, méchant avec les méchants et gentil avec les gentils.
07:37 Justement, quelqu'un qui démontre, qui s'emprègne
07:40 à travers un enseignement académique, un enseignement professionnel,
07:43 venir lui dire à 18 ans, "Finalement, vous n'aurez pas la nationalité
07:46 simplement parce que vos parents n'étaient pas français,
07:49 c'est quelque chose qui doit vous gêner."
07:51 Et c'est vrai que les remarques qui sont faites sur la différence
07:53 entre le droit du sang et le droit du sol me gênent,
07:56 parce que ce n'est absolument pas la conception française de l'immigration.
08:00 Donc là, on est vraiment sur un changement fondamental,
08:03 et je pense que les Français doivent aussi comprendre ce que ça veut dire.
08:05 Si vous voulez en mettre une cause au droit du sol, allez-y.
08:07 - On a assoupli, et on est passé vraiment au droit du sol,
08:10 à une certaine époque, parce qu'on avait besoin de main-d'œuvre étrangère aussi.
08:14 Je le rappelle, c'est l'histoire qui l'explique.
08:17 D'ailleurs, l'Allemagne a assoupli son droit du sol,
08:20 aussi parce que l'Allemagne avait besoin de main-d'œuvre étrangère.
08:24 - Je pense qu'aujourd'hui, vous l'avez rappelé,
08:26 on a accueilli une immigration suite à la Seconde Guerre mondiale,
08:28 parce qu'on avait besoin de reconstruire la France,
08:30 et de besoin de bras, on a eu une immigration européenne
08:32 qui s'est très bien assimilée.
08:33 - Et pas que européenne, après.
08:34 - Et d'ailleurs, on a eu une grande partie d'immigration,
08:36 notamment italienne et polonaise, qui est largement repartie aussi dans leur pays.
08:39 Il y a des millions d'Italiens qui sont venus en France,
08:41 qui ont reconstruit, qui ont contribué à reconstruire la France,
08:43 et qui sont repartis chez eux.
08:44 Nous, la vision qu'on a, et c'est quand vous me parlez, maître,
08:47 vous vous appelez maître, d'une conception française.
08:49 Et la conception, ce sont les Français qui doivent l'avoir.
08:51 On est en démocratie, et nous, on est là pour défendre ce que veulent les Français.
08:54 Ce sont aux Français de décider quelle politique d'immigration nous allons avoir.
08:58 Donc on peut discuter de conception, on peut discuter des théories,
09:01 moi je suis là pour vous parler concrètement de ce que veulent les Français.
09:03 Les Français nous demandent d'être fermes sur l'immigration à 80%.
09:06 Les Français, s'ils mettent Marine Le Pen à 13,2 millions,
09:10 ça veut dire qu'ils demandent de la fermeté sur l'immigration,
09:13 c'est ce que nous proposons, parce que nous sommes le parti le plus légitime.
09:15 - Mais vous ne parlez pas que d'immigration, heureusement.
09:17 - Heureusement.
09:18 - Parce que j'ai l'impression que Marine Le Pen a été élue uniquement sur l'immigration.
09:22 - C'est un autre point de vue historique, monsieur Bourdin.
09:24 - Pardon, élu...
09:26 - Bientôt, vous n'aurez pas en avant 4 ans, monsieur Bourdin, c'est pas grave,
09:29 on ne va pas vous en vouloir.
09:30 - Je ne sais pas, je ne ferai pas de plussus de fiction.
09:32 - Juste sur ce point-là, monsieur Bourdin, peut-être 2 minutes, sur la fermeté.
09:35 Vous savez déjà que les titres de séjour sont conditionnés au fait de ne pas caractériser une menace à l'ordre public,
09:40 donc on a déjà un contrôle qui est fait.
09:41 Quand aujourd'hui vous sollicitez une menace à l'ordre public,
09:44 ça veut dire qu'en réalité il y a eu une condamnation pénale, à minima une mise en cause.
09:47 Pour moi, effectivement, c'est un bon critère,
09:49 venir dire "on ne vous donne pas un titre de séjour parce qu'effectivement vous êtes mis en cause dans une affaire pénale",
09:52 c'est quelque chose qui peut s'en sortir.
09:54 - Ça c'est logique.
09:55 - Si ça c'est la conception du Rational, mais elle me va.
09:57 Si par contre la conception du Rational, c'est de venir dire "on va conditionner le droit au séjour de quelqu'un
10:01 à le fait que les parents aient été français ou pas", là c'est gênant.
10:06 Et c'est vraiment deux débats différents.
10:07 - Oui parce que l'enfant c'est l'enfant, et les parents sont les parents.
10:10 - Mais comment est-ce qu'on fait alors, dans un pays,
10:13 on est dans un système, une conception resfalienne d'un État-nation,
10:16 comment est-ce qu'on fait pour décréter qu'un enfant est citoyen français ou ne l'est pas ?
10:20 Il faut bien que ses parents soient d'abord un des deux parents français.
10:24 - D'abord il faut qu'ils le veuillent.
10:25 - Il faut qu'ils le soient pas.
10:26 - Il faut qu'ils le veuillent.
10:27 - Bien sûr, mais à un moment donné, il faut mettre ce débat sur la table,
10:32 et je vous remercie de nous permettre d'avoir ce débat ce matin,
10:35 de savoir comment nous gérons la politique d'immigration en France.
10:39 On voit bien qu'il y a un problème d'immigration en France,
10:41 on voit bien qu'il y a un problème où les français sont majoritairement d'accord
10:45 pour remettre en cause la politique d'immigration.
10:47 - Il y a des problèmes autour de l'immigration.
10:48 - Bien sûr, et le droit du sol est un problème de par son automaticité,
10:51 du fait qu'il y ait des mineurs qui, juste par le fait qu'ils aient résidé en France,
10:54 deviennent citoyens français.
10:55 Nous, Rassemblement National, nous voulons le remettre en cause.
10:57 - Bien, il est 11h15, je vais prendre Benjamin Morel dans un instant,
11:01 maître de conférence en droit public à l'université Paris 2,
11:04 Panthéon à Sasse, qui va se joindre à nous pour ce débat.
11:07 Il est 11h15, vous êtes sur l'antenne de Sud Radio, à tout de suite.
11:11 - Bien, il est 11h18, faut-il remettre en cause le droit du sol ?
11:16 C'est la question que je pose, et c'est le débat que nous avons ouvert.
11:20 Benjamin Morel est avec nous, maître de conférence en droit public
11:23 à l'université Paris 2, Panthéon à Sasse.
11:25 Benjamin Morel, bonjour.
11:27 - Oui, bonjour.
11:28 - Merci d'être avec nous.
11:29 Faut-il remettre en cause le droit du sol, Benjamin Morel ?
11:32 - Alors, le jury, je vous dirais que c'est pour une fois, entre guillemets, possible.
11:38 C'est-à-dire qu'il n'y a pas de la juridiction de la CEDH ou du Conseil constitutionnel
11:42 qui nous interdirait absolument de le faire.
11:44 Ensuite, est-ce que c'est vraiment utile par rapport à ce que l'on vit, si vous voulez ?
11:48 En règle générale, quand on a des problèmes relatifs à l'application des politiques publiques,
11:53 la meilleure solution qu'on trouve, c'est de remettre en cause des principes fondamentaux.
11:57 La plupart du temps, on remet en cause des principes fondamentaux, et donc c'est gênant.
12:01 Et ensuite, c'est d'une effectivité limitée.
12:05 Alors, si on exclut le cas de Mayotte, qui a été départementalisé trop tôt,
12:08 mais si on exclut le cas de Mayotte, aujourd'hui, vous avez un problème
12:14 qui est un problème d'application des lois sur l'immigration.
12:17 C'est-à-dire que vous allez faire quoi, en fait ?
12:19 Vous allez créer des étrangers plutôt que de créer des Français,
12:23 ce qui peut poser des problèmes d'intégration,
12:25 sans être en capacité réelle, la plupart du temps, aujourd'hui,
12:28 d'expulser les gens qui sont en situation irrégulière sur le territoire.
12:31 Est-ce que vraiment on règle le problème de l'immigration en faisant ça ? Je ne suis pas sûr.
12:36 Le deuxième élément, et je rejoins ce qui a été dit tout à l'heure avant la publicité,
12:39 notre conception républicaine de la nation, c'est quoi ?
12:42 On ne naît pas de citoyen.
12:44 Être citoyen, ce n'est pas une donnée, ce n'est pas quelque chose de fondamental,
12:48 d'essentiel qui serait lié à la naissance.
12:50 C'est quelque chose qui est lié à l'intégration dans un corps politique,
12:53 et pas dans un corps économique, dans un corps politique.
12:56 La citoyenneté, c'est quelque chose qui s'acquiert,
12:58 et qui s'acquiert notamment par l'école, par la construction d'un individu émancipé
13:03 qui, demain, va pouvoir rentrer dans la communauté politique.
13:07 Là, aujourd'hui, vous avez des jeunes qui sont longs, sont français,
13:12 et ne rentrent pas dans cette nation des citoyens,
13:14 parce que vous avez des services publics, notamment des écoles,
13:16 qui deviennent totalement dysfonctionnels.
13:18 Donc, on ne réglerait pas ce problème-là en supprimant le droit du sol de l'autre côté.
13:23 Le fait que vous ayez des enfants nés en France,
13:26 qui suivent le cursus de l'école républicaine,
13:28 et qui ne rentrent pas non plus, de manière évidente, dans cette citoyenneté,
13:33 est également le signal, le symptôme de ce dysfonctionnement des services publics.
13:38 Donc, on ne forme plus de citoyens.
13:39 Comme on ne forme plus de citoyens, vous avez aujourd'hui un processus d'intégration et d'assimilation
13:45 qui est fondamentalement grippé.
13:47 Le grippé un peu plus en disant "bazardons le droit du sol,
13:52 comme on bazarderait le bébé avec l'eau du bain",
13:55 ne m'apparaît ni tout à fait une solution,
13:57 et ne m'apparaît peut-être pas au portail.
13:59 - Voilà, "pas au portail", c'est ce que dit Benjamin Morel.
14:03 Mais Benjamin Morel dit "oui, c'est vrai qu'on va créer de plus en plus d'étrangers,
14:08 parce que, n'oublions pas que l'enfant, l'adolescent de 18 ans,
14:13 qui veut devenir français, mais qui est né, malheureusement pour lui,
14:17 de parents étrangers, va rester étranger donc.
14:19 Pour vous, il doit rester étranger ? On est bien d'accord ?
14:22 Est-ce qu'il doit rester étranger ?
14:24 - Oui, et la question de fond...
14:25 - Il doit rester étranger ? Même si ses parents sont en situation régulière, je veux dire régulière.
14:30 - Oui, la question de fond, c'est laquelle ?
14:32 Est-ce qu'on va accueillir en France toutes les personnes du monde,
14:35 alors qu'on est aujourd'hui 8 milliards sur Terre ?
14:37 - Je ne vous parle pas d'accueillir.
14:39 - Mais si, c'est la question.
14:41 - L'enfant qui est là depuis 18 ans en France.
14:44 - Vous voulez régulariser toutes les personnes qui sont sur le sol français,
14:47 qui veulent devenir français ?
14:48 Vous voulez accueillir toutes les personnes qui veulent devenir citoyenne française ?
14:50 - Mais c'est pas accueillir, pardon.
14:52 - Pourquoi la personne n'a pas la nationalité française ?
14:54 Parce que ses parents ne sont pas français, donc elle n'a pas l'héritage,
14:57 ni par son père, ni par sa mère, d'être un citoyen français.
15:00 - Et s'il a envie de devenir français ?
15:02 - Et bien alors, à ce compte-là, il peut le demander,
15:04 et ce sera au service de l'État de le décréter s'il a rempli les conditions ou non,
15:07 pour devenir un citoyen français.
15:09 Mais ce que nous voulons remettre en cause, c'est l'automaticité,
15:11 parce qu'habiter 5 ans en France ne fait pas de vous un citoyen français automatique.
15:15 À un moment donné, il faut aussi savoir répondre à la question des millions,
15:19 - Non, 5 ans depuis l'âge de 11 ans, je précise.
15:22 - Des millions de personnes veulent devenir françaises, M. Bourdin.
15:24 - Oui.
15:25 - Des millions de personnes dans le monde veulent devenir françaises.
15:26 Est-ce qu'on va accueillir tout le monde ?
15:28 - Mais il ne s'agit pas d'accueillir, il s'agit...
15:30 - Ce sont des enfants dont les parents vivent en France.
15:34 Les parents étrangers vivent en France.
15:36 - Très bien, mais il y a...
15:37 - Et en situation régulière, je précise bien.
15:39 - Il y a des personnes qui vivent en France, qui sont étrangères,
15:41 avec un titre de séjour, de manière régulière.
15:44 On n'a rien contre ces personnes qui respectent les lois de la République.
15:47 C'est juste que le titre de séjour, quand il expire,
15:49 les personnes ont vocation à retourner dans leur pays.
15:51 Parce que si elles sont étrangères, ça veut dire qu'elles ont une autre nationalité.
15:53 Les parents de ces enfants, ça veut dire qu'ils ont une autre nationalité.
15:55 - Si ces personnes ne sont pas retournées dans leur pays,
15:58 c'est qu'elles sont en situation régulière.
15:59 - Oui, mais ça veut dire aussi qu'ils sont étrangers.
16:01 Donc, c'est-à-dire qu'ils ont une autre nationalité.
16:03 Donc, ils appartiennent à un autre pays.
16:04 Ils sont ressortissants d'un autre pays.
16:06 Et donc, quand leur droit prend fin,
16:09 leur droit de vivre en France prend fin,
16:12 alors ils doivent retourner dans leur pays.
16:13 C'est le principe.
16:14 Et c'est tout simplement un principe républicain
16:16 que d'appliquer les lois de la République.
16:18 Et quand j'entends, et je finirai là-dessus, M. Morel,
16:20 il faut juste finalement appliquer la loi en France.
16:23 Appliquer les OQTF, les obligations de quitter le territoire français.
16:25 Exclure les étrangers qui, à un moment donné,
16:27 ont leur droit qui expire, et bien on les raccompagne
16:29 en dehors du territoire français.
16:30 - Les étrangers qui deviennent en situation irrégulière.
16:33 - C'est ce que demandent les Français, tout simplement.
16:34 - Bien, Maître Tordeau.
16:36 - Le droit de l'immigration, c'est un droit qui est extrêmement technique.
16:39 Et qui ne peut pas se traiter, comme vous l'avez fait pendant quelques minutes,
16:41 de manière extrêmement superficielle.
16:43 Vous savez qu'aujourd'hui, vous avez des mécanismes
16:45 de protection absolue, notamment pour ces jeunes ménageurs.
16:48 Vous ne pouvez pas, par exemple, expulser quelqu'un
16:50 sur une OQTF, qui a été placé à l'ASE entre 16 et 18 ans.
16:53 Qui a résidé de manière continue,
16:56 durant sa jeunesse, pendant 5 ans.
16:59 Pourquoi on a finalement, en droit français, inventé ces mécanismes ?
17:02 Justement parce que, précisément, la conception républicaine
17:05 du droit de l'immigration, c'est de dire qu'un jeune
17:08 qui s'est intégré sur le territoire, à travers des études,
17:11 à travers aussi des attaches personnelles,
17:13 à travers des attaches familiales de par ses parents,
17:15 il a un droit au séjour.
17:16 Et finalement, venir dire "vous conditionnez le droit au séjour
17:19 simplement sous la nature des parents",
17:20 c'est remettre en cause, en réalité,
17:22 si je peux me permettre de finir,
17:23 tous les titres de séjour.
17:24 Qu'est-ce que vous dites aux gens qui viennent sous couvert
17:26 d'un visa long séjour salarié ?
17:27 Qu'est-ce que vous dites aux gens qui viennent sous couvert
17:29 d'un visa long séjour étudiant ?
17:31 Ces gens-là aussi, du coup, n'ont absolument pas
17:33 cette matérialité et cette condition
17:35 d'avoir des parents et des attaches familiales sur le territoire.
17:38 Donc je pense que là-dessus, il faut être extrêmement clair.
17:40 Sur le sujet des OQTF,
17:41 moi, je vais vous faire une confidence,
17:42 j'ai été avocat de préfecture pendant 2 ans.
17:43 Donc j'ai représenté l'administration pendant 2 ans.
17:45 Et il faut comprendre ce qui se passe
17:47 en centre de rétention administrative.
17:48 Vous avez des juges, des GLD, des juges des libertés de la détention,
17:51 qui viennent apprécier la régularité ou non
17:54 des mesures qui sont prises avant l'exécution des OQTF.
17:57 Vous savez qu'on place des justiciables en centre de rétention administrative
18:00 pour ensuite pouvoir les expulser.
18:02 Vous avez aujourd'hui, parce que c'est des procédures très techniques,
18:06 énormément de procédures qui sont viciées à la base
18:09 par des interpellations irrégulières.
18:11 Donc là, tant qu'on n'aura pas compris
18:14 que l'OQTF et les applications d'OQTF
18:17 ne se réforment pas par un 30ème ou un 40ème projet de loi,
18:20 mais par une formation directement aussi des services administratifs,
18:25 parce que vous avez très souvent des obligations de quitter le territoire
18:27 qui ne tiennent pas debout et qui sautent,
18:29 comme on dit nous en tant qu'avocat devant le tribunal administratif,
18:31 tant qu'on n'aura pas compris ça, ça ne changera rien.
18:33 Moi je vous invite au contraire des propositions qui pourraient être pragmatiques,
18:36 ça serait celle d'aller placer des magistrats, des avocats,
18:39 pourquoi pas la tête de certaines préfectures,
18:41 pour les former ces personnels administratifs
18:42 qui édictent des OQTF et des titres aux éloignements.
18:44 - Il y a une proposition des Républicains.
18:46 Pas de droit du sol si les parents étrangers sont en situation irrégulière au moment de la naissance.
18:52 Qu'est-ce que vous en pensez ?
18:54 - Moi je pense que les Républicains ont fait 4% à la dernière présidentielle
18:58 et qu'ils copient...
18:59 Excusez-moi, je vous réponds, vous me posez la question, je vous réponds.
19:01 Ils ont fait 4% à la dernière présidentielle.
19:03 Ils voient bien que le RN, étant arrivé au second tour,
19:06 avec 88 députés, on a plus de députés que pour la première fois sur la Vème République,
19:10 on est en tête sur ces sujets parce qu'on le reconnaît.
19:13 Les Républicains, ils ont beau d'eau de dire ça,
19:15 mais qu'est-ce qu'ils ont fait entre 2007 et 2012 ?
19:17 Quand ils avaient les pleins pouvoirs...
19:19 - Moi je vous demande ce que vous pensez de cette proposition.
19:21 - Je suis là pour porter la parole.
19:22 Des citoyens qui me disent tous les jours
19:24 pourquoi ce que les Républicains proposent aujourd'hui ne l'ont pas fait hier
19:26 parce qu'ils étaient au pouvoir.
19:27 - Mais que pensez-vous ?
19:28 Ça c'est de la politique politicienne.
19:29 Moi je veux m'éloigner de cela.
19:30 - Je suis là pour vous répondre.
19:31 - Que pensez-vous de cette proposition des Républicains ?
19:34 Pas de droit du sol si les parents étrangers sont en situation irrégulière au moment de la naissance.
19:39 - Mais nous en fait nous voulons aller plus loin.
19:41 Nous sommes d'accord avec ce que proposent les Républicains sur le fond.
19:43 Il n'y a aucun problème.
19:44 Toute personne qui s'est retrouvée une seule journée en situation irrégulière sur le territoire français
19:49 ou dont les parents sont en situation irrégulière sur le territoire français
19:52 ne peut pas, vu qu'elle ne respecte pas les lois de la République,
19:55 ne peut pas obtenir la nationalité française.
19:57 C'est une condition obligatoire.
19:59 Parce que si un jour on ne respecte pas les lois de la République française,
20:01 alors on ne peut pas devenir un citoyen de la République française.
20:04 - Est-ce que ça veut dire que vous souhaitez aussi supprimer l'admission exceptée de le séjour ?
20:08 - C'est en gros la manière de régulariser quelqu'un qui est établi de manière irrégulière sur le territoire.
20:14 - Non, non, non, on ne peut pas faire ça.
20:16 Une personne qui se situe...
20:18 - Donc vous voulez supprimer l'admission exceptée de le séjour ?
20:20 - Une personne...
20:21 - L'admission exceptée de le séjour.
20:22 C'est en gros la manière de régulariser un justiciable qui est établi de manière irrégulière sur le territoire.
20:25 Soit par le travail, si j'arrive à justifier...
20:28 - C'est-à-dire que je suis en situation irrégulière sur le territoire...
20:31 - Et je souhaite me régulariser.
20:32 - Je souhaite être régularisé.
20:34 De toute façon, pour un citoyen national, vous êtes contre toute régularisation.
20:37 - Non, pas contre toute, mais il ne faut pas de régularisation pour un citoyen,
20:42 parce que ne pas être en situation...
20:44 - Vous avez un débat sur toute régularisation.
20:46 - Je vais vous répondre.
20:48 - Vous souhaitez supprimer l'admission exceptée de le séjour ?
20:50 - Ne pas être en situation régulière sur le territoire français,
20:53 ça veut dire qu'on ne respecte pas les lois de la République.
20:55 On est en situation irrégulière.
20:56 Donc toute personne en situation irrégulière sur le territoire de la République française
20:59 ne pourra plus obtenir la nationalité française.
21:01 - Donc vous voulez supprimer l'admission exceptée de le séjour ?
21:03 - Ça veut dire quoi ?
21:04 - Que toute personne...
21:05 - Parce que Marine Le Pen n'a jamais dit ça.
21:06 - ...ne peut plus aller plus loin.
21:07 Ça veut dire que toute personne qui est en situation irrégulière sur les territoires français
21:11 doit être expulsée.
21:12 - Heureusement.
21:13 - Toute personne.
21:14 - Ça ne peut pas impliquer la loi.
21:15 - Même tous ceux qui malheureusement, aujourd'hui,
21:18 qui malheureusement ou heureusement attendent leur régularisation,
21:22 qui travaillent, qui paient des impôts, et qui... même ceux-là.
21:25 - Non mais attendez, monsieur Baudin,
21:27 les personnes qui paient des impôts en France, elles sont en situation régulière.
21:30 - Mais...
21:31 - Elles ont un titre de séjour.
21:32 - Mais...
21:33 - Elles ont un droit du travail.
21:34 - Si je peux me permettre, monsieur le député,
21:35 - Non, non, non, mais il faut vraiment inverser la doctrine.
21:37 - Si je peux me permettre, monsieur le député.
21:38 - Excusez-moi, on a une doctrine au Rassemblement National qui est très simple.
21:41 Une personne qui ne respecte pas les lois de la France
21:43 et qui est en situation irrégulière ne peut pas obtenir la nationalité française.
21:46 - Donc, terminé.
21:47 - C'est tout. Donc, soit elle a des droits...
21:48 - Aucune personne qui est aujourd'hui en situation irrégulière
21:51 ne doit pouvoir obtenir la nationalité française.
21:53 - Et ça va de soi ?
21:54 - C'est un peu...
21:55 - Donc, vous êtes sur la suppression de l'admission exceptionnelle de séjour et de la circulale.
21:58 Est-ce que ça veut dire que, par exemple,
21:59 ceux qui ont 5 ans de présence, 24 fiches de paye,
22:01 ceux qui sont conjoints de français, ceux qui ont...
22:03 Est-ce que tout ces personnes-là, du coup...
22:05 Marine Le Pen ne l'a jamais dit, je ne peux pas vous le dire quand même.
22:07 - Les personnes qui ont 5 ans de présence,
22:09 elles ont 5 ans de présence régulière, finalement.
22:11 - Oui, mais c'est régulière. C'est le principe de l'admission exceptionnelle de séjour.
22:13 - Non, mais attendez, attendez.
22:14 Elles ont été pendant 5 ans de manière irrégulière en France.
22:16 - Mais il y en a beaucoup qui attendent leur papier.
22:18 - Non, mais...
22:19 - Il y en a beaucoup qui attendent leur papier.
22:20 - Mais c'est vous, ce que vous dites.
22:21 - Non, mais...
22:22 - C'est vous.
22:23 - Je ne comprends pas.
22:25 - Une question, M. Le Pen.
22:26 Qu'est-ce que l'admission exceptionnelle de séjour ?
22:27 Est-ce que vous savez ce que c'est ?
22:28 - Non, mais l'admission exceptionnelle de séjour,
22:29 si j'ai bien compris, c'est la régularisation de personnes en situation illégale.
22:32 - Vous êtes en train de vouloir discuter de l'immigration en France
22:35 sans maîtriser la seule manière de régulariser quelqu'un
22:38 qui n'a pas de papier sur le territoire ?
22:39 - Attendez, attendez, attendez.
22:40 Une personne...
22:41 - On ne peut pas parler dans cette position.
22:43 C'est la base du droit de l'immigration, l'admission exceptionnelle de séjour.
22:45 - Monsieur, monsieur.
22:46 Une personne qui a séjourné en France pendant 5 ans et qui a travaillé en France,
22:49 elle avait un contrat de travail.
22:50 Elle avait donc une situation légale puisqu'elle avait un contrat de travail.
22:52 C'est ça la question que je vous pose.
22:54 - Je vais expliquer sur le droit de l'immigration.
22:55 Il y a en gros deux manières, si je peux me permettre.
22:58 Il y a deux manières d'être sur le territoire.
23:00 Soit, si je peux me permettre,
23:01 soit j'ai un visa de long séjour, j'arrive sur le territoire
23:03 et je renouvelle mon titre d'assistance.
23:05 Ça, je suis en situation irrégulière.
23:06 Il y a aussi une situation qui concerne énormément de personnes
23:08 et c'est notamment le sujet qui arrive à l'Assemblée nationale sur les métiers en tension.
23:11 C'est des personnes qui sont sur le territoire de manière irrégulière.
23:14 - Et donc il faut des insurgents.
23:15 - Et parce qu'ils témoignent justement d'une situation professionnelle stable,
23:19 donc des fiches de paie, une autorisation de travail et des années de présence,
23:22 ils veulent se régulariser sur ce fondement.
23:23 Ça existe aussi sur la vie privée familiale
23:26 et ça existe aussi, si je peux me permettre de finir, quand on a 10 ans de présence.
23:29 Est-ce que ce que vous expliquez aujourd'hui aux Français,
23:31 c'est que vous souhaitez supprimer tout simplement l'admission exceptionnelle au séjour ?
23:35 - Donc personne n'a jamais dû au Rassemblement national.
23:37 - Donc toutes ces personnes qui sont en situation irrégulière doivent être expulsées.
23:41 - Mais moi, je vais vous dire une chose.
23:42 - Oui ou non ?
23:43 - On ne peut pas...
23:44 - Personne n'a jamais dû au Rassemblement national.
23:45 - Non mais attendez...
23:46 - Dites-le !
23:47 - C'est un procès à deux ?
23:48 - Non, je vous pose la question.
23:50 Moi, je ne fais pas de procès, je vous demande.
23:52 Est-ce que oui ou non, ces personnes doivent être expulsées ?
23:55 - Est-ce que je peux répondre ?
23:56 Une personne qui est en situation irrégulière sur le territoire français
23:59 ne peut pas, ne peut plus devenir Français
24:01 parce qu'elle a violé les lois de la République française.
24:04 - Je ne parle pas de la République française.
24:05 - Mais attendez, parce que le problème, c'est que là,
24:07 vous ne me laissez même pas dix secondes pour répondre.
24:09 Et donc je vais vous poser une question.
24:11 Une personne qui a été là pendant cinq ans en France
24:13 et qui a travaillé pendant cinq ans en France,
24:15 elle a donc un contrat de travail.
24:16 Mais le contrat de travail, il dépend d'un droit de séjour.
24:19 On est obligé d'être en situation irrégulière.
24:22 Parce que là, vous êtes en train de dévoiler le fait
24:24 qu'il y a des personnes qui travaillent en France sans avoir...
24:27 - Mais pardonnez-nous, personne ne le sait, ça.
24:29 - Mais oui, mais évidemment.
24:30 - Tout le monde le sait.
24:32 - Je ne veux pas te pousser la porte.
24:34 - Non mais attendez.
24:35 - Je pense qu'on peut en poursuivre.
24:36 Peut-être la police m'attendait.
24:37 - Là, en fait, là, ça a poussé le contrat.
24:39 - Non, non, non, attendez.
24:40 - Il est 11h30.
24:41 - Je ne peux pas répondre sur ce point.
24:43 - Si vous voulez, on va reprendre le point.
24:45 - Excusez-moi.
24:46 - On va reprendre le point.
24:47 Il est 11h32.
24:48 - C'est pas mon regard.
24:49 - On va reprendre le point.
24:50 - Jean-Jacques Bourdin.
24:51 - Il est 11h34.
24:52 Benjamin Morel, alors.
24:54 Vous entendez ce débat ?
24:56 Benjamin Morel ?
24:58 - Oui, je vous entends, je vous entends.
25:00 - Oui.
25:02 Maître de conférences en droit public.
25:04 Alors, il y a deux choses.
25:05 Il y a d'un côté, effectivement, la naturalisation d'un jeune Français qui arrive à 18 ans
25:12 et qui, aujourd'hui, grâce au droit du sol, peut être naturalisé à 18 ans.
25:18 Il est né en France de parents étrangers.
25:19 Il peut être naturalisé, je le rappelle, à condition de résider en France à cet âge-là,
25:24 18 ans, et d'avoir résidé en France au moins 5 ans depuis l'âge de 11 ans.
25:28 Bon. Et puis, il y a tous les étrangers qui, aujourd'hui, sont en situation irrégulière en France,
25:34 mais qui travaillent.
25:36 Benjamin Morel.
25:37 Là, Jordan Guitton pense que ces étrangers-là doivent être immédiatement expulsés.
25:43 Je dis...
25:44 - En situation irrégulière, on est bien d'accord.
25:46 - Oui, évidemment.
25:47 - Ils n'ont pas de papiers.
25:48 - On ne va pas expulser des étrangers en situation régulière.
25:50 - On est bien d'accord.
25:51 Non, non, mais on est bien d'accord.
25:52 On est dans les rêves de la République française.
25:53 - On est bien d'accord.
25:54 Benjamin Morel. Est-ce qu'on peut expulser des citoyens qui sont en situation irrégulière, mais qui travaillent ?
26:00 - Vous voyez, il y a une question de principe et il y a une question d'effectivité du droit.
26:03 Or, en la matière, j'ai l'impression qu'on confond un petit peu les deux.
26:07 C'est-à-dire qu'on a une forme de foi totalement folle dans le fait qu'une nouvelle loi sur l'immigration,
26:13 une nouvelle disposition, un durcissement des règles, changera fondamentalement la donne.
26:17 Je rappelle quelques chiffres. On a eu 29 lois sur l'immigration depuis 1980.
26:22 On a, en moyenne, eu toutes les deux ou trois ans qui, en règle générale,
26:25 viennent changer trois virgules à la précédente en expliquant que la promis juré, il n'y aura plus de problème.
26:31 La donne a été fondamentalement modifiée alors qu'en réalité, elle ne l'est pas.
26:34 Le problème, il n'est pas aujourd'hui dans le droit. On peut durcir les conditions.
26:38 Je veux bien l'entendre. Je réitère les objections de principe que j'ai évoquées tout à l'heure.
26:44 Mais quand bien même on soit dans cette perspective-là, est-ce que réellement ce serait utile ?
26:48 Est-ce que, certes, vous allez faire des gens qui n'auront pas le droit d'être sur le territoire ?
26:51 C'est bien. Vous allez en faire quoi ? Vous allez les renvoyer ?
26:54 Regardez ce qui se passe actuellement. J'ai évoqué tout à l'heure Mayotte.
26:57 Dès le moment où vous n'avez pas de laissé-passer consulaire, qu'est-ce que vous faites ?
27:00 Vous pouvez toujours créer des irréguliers. Vous pouvez toujours dire "on expulse tel ou tel individu",
27:05 surtout si vous avez des gamins qui ont passé toute leur vie en France
27:09 et qui ne maîtrisent peut-être même pas la langue du pays d'origine.
27:12 Mais ensuite, est-ce que vraiment vous allez y parvenir ?
27:15 On est face à un problème en matière d'immigration irrégulière qui n'est pas un problème de droit,
27:19 qui est un problème d'efficacité du droit, de capacité à réellement faire appliquer ce droit.
27:26 Et là, on se paye de mots parce que le problème aujourd'hui,
27:30 et je vais sans doute choquer un peu Monsieur le député,
27:33 ce n'est pas un problème, je dirais, de stock.
27:35 C'est-à-dire que vous avez des gens sur le territoire,
27:37 vous avez notamment des jeunes qui ont grandi dans ce pays,
27:39 que vous n'allez de toute façon, que vous le souhaitiez ou pas,
27:42 que difficilement pouvoir expulser.
27:44 Vous avez en revanche des gamins que potentiellement on a formés,
27:47 qui ont une familiarité minimum avec la culture française.
27:50 Et plutôt que d'aller chercher justement une immigration choisie
27:53 de gens qui auraient été formés à l'étranger,
27:55 et qui tout d'un coup viendraient s'installer,
27:57 peut-être aurait-il en faire quelque chose de cette matière grise,
27:59 et de ces travailleurs potentiellement...
28:01 - De ces jeunes qui ont été formés en France, c'est ce que vous voulez dire.
28:04 - Exactement, et pour qui on a payé.
28:06 - Pour qui, oui, pour qui on a payé. L'État a payé, nous.
28:10 - Là, il y a un enjeu.
28:12 - Jordan Guitton.
28:13 - C'est tout le problème de la politique, excusez-moi Monsieur Morel,
28:16 le problème de la politique, je ne sais pas, je vais dire,
28:18 des cinq ans de dernières années.
28:19 On a des personnes, donc, qui n'ont plus la place sur le territoire français,
28:24 puisque l'État français a le droit à considérer
28:27 qu'elle n'avait pas la possibilité d'être en situation régulière.
28:29 Et donc, vous nous dites, puisqu'on ne peut pas les exclure,
28:32 alors gardons-les. C'est un petit peu ça, implicitement, ce que vous nous dites.
28:35 Mais moi, je dis l'inverse.
28:36 Il faut trouver des solutions pour les expulser.
28:38 Il faut trouver des solutions avec les Comores à Mayotte,
28:40 pour que les Comores reprennent leurs ressortissants
28:43 qui sont sur le territoire de Mayotte.
28:45 Tout comme on a des problèmes aujourd'hui avec les pays du Maghreb
28:48 qui refusent de prendre les ressortissants d'étrangers
28:50 en situation irrégulière sur le territoire français,
28:52 que nous voulons expulser.
28:53 Parce qu'une personne qui est en situation irrégulière sur le territoire français,
28:58 ça veut dire qu'elle n'a pas la nationalité française.
29:00 Et comme il n'y a pas d'apatrite dans le monde,
29:01 ça veut dire qu'elle a forcément une autre nationalité.
29:03 Et donc, il faut aller discuter avec un pays de manière diplomatique.
29:07 Souvent, d'ailleurs, on peut aussi peut-être aller voir
29:09 dans les aides au développement que de nos pays.
29:11 Je pense que la France redonne chaque année des milliers d'euros
29:13 aux Comores dans leur aide au développement.
29:14 Mais ça, c'est un débat que nous devons avoir,
29:16 une diplomatie entre les présidents de la République
29:19 et le président ou le gouverneur des Comores,
29:21 pour dire, voilà, si demain vous ne prenez pas vos ressortissants,
29:24 vous n'aurez plus d'aide au développement.
29:25 Parce que c'est tout simplement,
29:26 la France doit se faire respecter à l'échelle internationale.
29:28 Et là, on prend un petit peu de hauteur sur le sujet,
29:30 et c'est très intéressant.
29:31 - Benjamin Morel ?
29:33 - Oui, alors, je veux bien, j'entends tout à fait ce qu'il dit.
29:36 D'abord, encore une fois, le problème du stock,
29:38 ça m'apparaît aujourd'hui pas tout à fait subi.
29:40 La question se pose en termes de flux.
29:42 La question, c'est comment est-ce qu'aujourd'hui,
29:44 on arrive à stopper les flux ?
29:46 Ça implique d'avoir une réflexion sur le co-développement,
29:48 ça implique d'avoir une réflexion aujourd'hui sur le contexte...
29:50 - Oui, stopper les flux d'immigration, évidemment.
29:53 - Exactement, j'entends bien ça.
29:54 De l'autre côté, moi, je veux bien qu'on rentre dans un bras de fer
29:57 avec les pays qui sont les pays d'origine.
29:59 Le problème, c'est qu'aujourd'hui, ce bras de fer,
30:01 on est de plus en plus en difficulté
30:03 pour pouvoir le gagner, tout bêtement,
30:04 parce que, prenez les Comores, petit état,
30:06 a priori, on pourrait penser que le rapport de force est favorable.
30:09 Mais derrière les Comores, aujourd'hui, vous avez Riyad,
30:11 derrière les Comores, vous avez également Pétain.
30:13 Et donc, on est dans un rapport de force
30:15 qui fait qu'aujourd'hui, il devient extrêmement compliqué,
30:18 on a des intérêts économiques dans ces pays,
30:20 on a des intérêts diplomatiques, parfois, de lutte contre le terrorisme,
30:23 de faire valoir la question de l'exécution des opus TFDBC passé consulaire
30:27 comme étant pour nous une priorité.
30:29 Donc, de facto, en effet, aujourd'hui,
30:32 la possibilité d'imposer,
30:34 même de manière, je dirais, relativement marchandée à ces pays,
30:38 le fait de reprendre le ressortissant,
30:40 à part les échappés, prenez, quand Emmanuel Macron...
30:43 - Diplomatique, sur le plan diplomatique, évidemment,
30:45 avec les Comores, ça pose problème.
30:47 - Et c'est pour cela qu'avec Marine Le Pen,
30:49 nous proposons d'avoir une certaine fermeté aussi en termes de diplomatie,
30:53 parce que la France a toujours créé des appels d'air en termes d'immigration,
30:57 créé un certain laxisme de fait juridique sur le territoire,
31:00 puisqu'on dit "finalement, on a des étrangers sociaux irréguliers,
31:03 on ne peut pas les expulser, donc on les garde".
31:05 En plus de ça, on crée un nouvel appel d'air pour une nouvelle immigration
31:08 qui n'est pas choisie par ni les citoyens français, ni le gouvernement français.
31:11 Donc, nous, avec Marine Le Pen, nous proposons d'être fermes,
31:14 d'aller chercher des accords diplomatiques,
31:16 et je pense qu'avec un peu de volonté politique,
31:18 on peut, évidemment, y arriver,
31:19 parce que la France n'a jamais eu un gouvernement
31:21 qui a eu la volonté politique de stopper l'immigration en France, tout simplement.
31:24 - Bon, avec les Comores, le problème, c'est que
31:27 les Comores exercent une forme de chantage vis-à-vis de la France.
31:30 - On leur donne de l'argent ?
31:31 - Oui, mais une forme de chantage diplomatique.
31:33 C'est-à-dire, si vous nous donnez moins,
31:35 si vous ne faites plus attention à nous,
31:38 on va se tourner vers la Chine, ce qui est déjà le cas en partie,
31:41 et on va se tourner vers l'Arabie Saoudite.
31:43 Est-ce une bonne solution ?
31:44 - Si la 6e puissance, la France, on est la 6e puissance au monde,
31:47 si on n'arrive pas à négocier avec les Comores,
31:49 alors on négociera avec personne sur les accords d'immigration,
31:51 et donc l'immigration ne sera jamais résolue.
31:54 - Au Comore, le cas est un peu particulier.
31:56 - Exactement, un contexte.
31:57 - Au Comore, le cas est un peu particulier.
31:59 La proposition LR, mais c'est la vôtre aussi,
32:03 c'est la suppression du droit du sol.
32:05 - Partout.
32:06 - Au Comore, je crois que le droit du sol va être encore durci, d'ailleurs, au Comore.
32:09 Je rappelle que le droit du sol n'est pas appliqué de la même façon au Comore
32:13 que sur la métropole, que sur le territoire métropolitain.
32:16 Bien, qu'est-ce que vous vouliez dire, maître Tordeau ?
32:19 - Beaucoup de choses.
32:20 Ça fait 42 minutes qu'on débat,
32:23 et enfin, effectivement, sur ces 5 dernières minutes,
32:25 on a eu un début de solution pragmatique
32:27 présenté par le RN.
32:29 Oui, c'est inacceptable quand on a,
32:31 Alger l'a fait à une époque,
32:33 un blocage des laissées-passer consulaires,
32:35 ce qui bloque le renvoi de certains Algériens
32:38 qui avaient été condamnés pénalement et qui ne pouvaient pas être expultés.
32:41 Ça, c'est gênant, les préfectures sont sans plaint,
32:43 et ça, effectivement, la force de la France
32:45 doit aussi être d'imposer, effectivement, à Alger de la solution.
32:47 Et d'ailleurs, ça a été fait.
32:49 Là-dessus, on est en phase.
32:50 Par contre, ce qui est gênant sur le reste,
32:52 c'est de se rendre compte qu'on a quand même une confusion
32:54 par le RN,
32:56 de la nationalité des titres de séjour,
32:58 puisqu'aujourd'hui, je pense, sur ces quelques minutes de débat,
33:01 que vous n'avez peut-être pas cerné la différence
33:03 entre un titre de séjour et la nationalité française.
33:05 - Bien sûr que si !
33:07 - Comment vous le dites ?
33:09 Des étrangers,
33:11 qui arrivent en France,
33:13 est-ce que vous décernez des titres de séjour ou pas ?
33:15 - Mais, en fait,
33:17 on peut donner des titres de séjour à des personnes
33:19 qui veulent venir en France,
33:21 notamment pour travailler.
33:23 - Mais ils allant au séjour, c'est différent.
33:25 - Comment on fait pour venir en France en année régulière ?
33:27 Une question, simplement.
33:29 - Je veux dire, vous n'êtes pas français,
33:31 vous venez en France, vous allez dans une ambassade en France,
33:33 n'importe laquelle au monde,
33:35 dans une ambassade française, et vous demandez la nationalité.
33:37 En attendant,
33:39 oui, on a une ambassade française dans un pays étranger.
33:41 - Non, vous ne demandez pas la nationalité,
33:43 vous demandez un titre de séjour.
33:45 - Non, mais vous demandez soit un titre de séjour, soit la nationalité.
33:47 - Non, mais non, vous demandez pas la nationalité !
33:49 - Mais vous avez le droit de demander la nationalité !
33:51 - Mais vous demandez un visaire en séjour, vos autorités consulaires !
33:53 - Mais un grand asile, c'est pas la nationalité, c'est un statut de réfugié !
33:55 - Oui, d'accord, mais vous avez plusieurs possibilités qui s'offrent à vous.
33:58 Une fois que vous franchissez les portes d'une ambassade française,
34:01 dans un pays étranger, et donc vous demandez la nationalité,
34:03 mais la question est de faire...
34:05 - Comment on fait pour venir sur le territoire ?
34:07 - On ne peut pas rentrer en France,
34:09 dans l'hexagone français, ou en Outre-mer,
34:11 sans avoir la nationalité, ni un titre de séjour.
34:13 Sinon, on est de fait en situation irrégulière.
34:15 - Non, vous pouvez pas... Non.
34:17 Vous pouvez aussi entrer en France sans avoir la nationalité française.
34:20 - Oui, mais avec un titre de séjour.
34:22 - Ou alors vous fermez la porte à tout le monde.
34:24 - Donc il vous faut un titre de séjour.
34:26 - Un visa long séjour. Soyez précis quand même.
34:28 - Ça peut être un visa touristique, ça peut être un visa long séjour,
34:30 ça peut être une carte pour travailler, ça peut être...
34:32 - Non, d'accord. Donc on demande un visa.
34:34 - Le visa touristique ne vous permet pas de rester sur le territoire.
34:36 Si vous voulez rester sur le territoire,
34:38 il faut faire un visa long séjour, par exemple salarié,
34:40 par exemple étudiant, je rappelle que les étudiants...
34:43 - Vous ne supprimez pas ce visa long séjour.
34:46 - Non, il ne s'agit pas de supprimer les visas long séjour,
34:48 il s'agit de contrôler à l'expiration de ces visas long séjour,
34:51 qu'est-ce que devient la personne.
34:53 Et si à la fin, ce visa long séjour, la personne n'a plus le droit juridique
34:56 de rester sur le territoire français, alors il faut la raccompagner.
34:59 - Il y a des renouvellements.
35:01 - Évidemment, mais la question, encore une fois,
35:03 je pense qu'il ne faut pas aller à peu de hauteur sur ce débat
35:05 par rapport à la politique d'immigration.
35:07 Nous, ce que nous voulons juste, c'est appliquer la loi en matière d'immigration,
35:10 parce qu'on considère qu'elle n'est pas appliquée.
35:12 - Dites-le, il n'y a plus aucun immigré qui n'a pas de pépé
35:15 qui peut se régulariser sur le territoire.
35:17 Plus personne ne peut demander son admission exceptée de le séjour.
35:19 - Il n'y a aucune régularisation.
35:21 - Mais en fait, les régularisations se feront dans les ambassades françaises.
35:24 - Que dans les pays d'origine.
35:26 Donc quelqu'un qui est arrivé de manière irrégulière sur le territoire,
35:28 c'est absolument pas ce qu'a dit Marine Le Pen.
35:30 - C'est exactement ce qu'elle dit à chaque fois.
35:32 C'est une personne qui n'est pas en situation régulière sur le territoire français,
35:35 donc elle ne respecte pas les lois françaises,
35:37 ne peut plus devenir française.
35:39 - Donc vous voulez supprimer la surquille à Valls
35:41 et l'admission exceptée de le séjour.
35:43 Vie privée familiale, salarié, vous savez ça représente
35:45 combien de personnes à peu près en France ?
35:47 - Non, ça représente, je vous dis juste que si on ne respecte pas les lois de la France,
35:49 on ne peut pas...
35:51 - Benjamin Morel, est-ce qu'on peut supprimer toute régularisation ?
35:53 On est bien d'accord.
35:55 - Pas toute régularisation.
35:57 - Toutes les personnes qui sont en situation irrégulière sur le territoire français
36:01 ne peuvent pas être régularisées.
36:03 - Non, non, mais il y a des personnes en situation régulière.
36:05 Majoritairement, il y a quand même une majorité de personnes qui sont en situation régulière.
36:07 - Oui, non mais je parle des personnes en situation irrégulière.
36:09 - À l'expiration d'un titre de séjour, on doit partir.
36:11 - Benjamin Morel, c'est possible ça ?
36:13 C'est possible Benjamin Morel ?
36:15 - Oui.
36:17 - Oui, est-ce que c'est possible ?
36:19 - C'est compliqué, tout bêtement.
36:21 Alors pour des raisons pratico-pratiques, on va avoir du mal,
36:23 parce qu'en effet, là, vous avez un nombre de personnes extrêmement importantes
36:25 qui va être concernées.
36:27 Et encore une fois, je répète ce que je disais tout à l'heure,
36:29 mais vous mettez dans une situation d'illégalité les gens,
36:33 ensuite, qu'est-ce que vous en faites ?
36:35 Je reste unicatiste sur ce point malgré les réponses.
36:37 De l'autre côté, là, on a pour le coup une disposition
36:39 qui serait très clairement contraire aux droits européens,
36:41 notamment au droit de la CEDH.
36:43 Donc là, on aurait une vraie question.
36:45 On ne va pas échapper en plus que l'Union européenne
36:47 est en train de se rapprocher d'une adhésion de la CEDH.
36:49 Donc a priori, on va là-dessus vers quelque chose
36:53 qui serait d'autant plus compliqué à remettre en cause
36:57 à cadre européen constant.
36:59 Et si vous voulez, ça, on peut parler tout à l'heure de l'LR.
37:01 L'LR vient de lancer une proposition de loi constitutionnelle
37:03 permettant de, potentiellement, celle-là devait être adoptée,
37:05 ce qui probablement n'arrivera pas,
37:07 mais de déroger vos droits européens.
37:09 Moi, je veux bien qu'on considère
37:11 qu'il n'y a pas de contrainte internationale,
37:13 qu'il n'y a pas de contrainte de droit européen
37:15 et que tout va bien, qu'on va pouvoir faire notre marché.
37:17 Mais en réalité, l'ordre juridique de l'Union européenne,
37:21 l'ordre juridique de la Convention européenne des droits de l'homme,
37:23 ce sont des ordres juridiques qui fonctionnent.
37:25 Malgré tout, dès lors que les États acceptent
37:29 de se conformer aux droits, s'ils n'acceptent pas,
37:31 on rentre dans une situation
37:33 qui devient une situation de crise au niveau européen
37:35 qui ne peut mener qu'à une nivelle écart
37:37 de cet ordre européen.
37:39 C'est un point de paradoxe, aujourd'hui,
37:41 au Rassemblement national.
37:43 D'un côté, vous avez un discours du RN
37:45 qui est de plus en plus intégrationniste
37:47 d'un point de vue européen,
37:49 qui ne remet plus le tour réellement
37:51 aux causes des traités et qui considère
37:53 que tout peut se faire dans un cadre européen
37:55 et en même temps, vous avez encore des propositions
37:57 qui, je suis désolé,
37:59 entraîneraient une situation de crise profonde
38:01 au sein de l'Union,
38:03 comme ce qui est en train de se passer avec la Pologne.
38:05 11h48, Benjamin Morel,
38:07 on a l'obligation de faire un peu de pub.
38:09 A tout de suite.
38:11 Il est 11h51,
38:13 Vincent est artisan
38:15 dans les travaux publics
38:17 dans l'ERO. Bonjour Vincent.
38:19 - Bonjour.
38:21 - Qu'est-ce que vous voulez dire, Vincent ?
38:23 - Je suis partisan,
38:25 je travaille dans les travaux publics, je suis ouvrier.
38:27 - Pardon, pardon. - C'est pas grave.
38:29 Ce que je voudrais savoir,
38:31 c'est de quelle date la loi
38:33 qui permet à des gens qui n'ont pas de papier
38:35 d'être déclarés
38:37 en travaillant.
38:39 Parce que moi, pour travailler, on m'a demandé
38:41 beaucoup de papier. - Mais Vincent, Vincent,
38:43 il y a la réponse, enfin je vais
38:45 laisser la parole à Maître Tordeau,
38:47 mais la réponse, c'est qu'il y a des travailleurs
38:49 qui n'ont pas
38:51 de papier, effectivement, mais qui
38:53 ont demandé des papiers
38:55 et qui en attendant, travaillent.
38:57 - Je suis d'accord, donc ils travaillent ou non ?
38:59 - On va raconter là-dessus après. - Allez-y, Maître Tordeau.
39:01 - Que ce soit déjà qu'ils travaillent ou non ?
39:03 - Évidemment, il faut comprendre qu'aujourd'hui en France,
39:05 vous avez, ça a été mis en place,
39:07 vous avez énormément de personnes qui sont établies
39:09 à travers un contrat de travail,
39:11 avec une autorisation de travail. - Qui ont
39:13 un contrat de travail. - Qui ont un contrat de travail.
39:15 Quand ils font l'état, effectivement, d'un certain nombre de fiches de paye,
39:17 donc 24 fiches de paye, soit à leur nom,
39:19 soit à un autre nom,
39:21 s'il y a une attestation de concordance,
39:23 et qu'ils font l'état de 5 ans de présence sur le territoire,
39:25 vous avez une régularisation
39:27 dite exceptionnelle au séjour.
39:29 - Mais elles sont régulières, ce soit un contrat de travail ?
39:31 - Ce n'est pas le cas, on peut avoir aujourd'hui un contrat de travail
39:33 sans être en situation régulière. - On peut avoir un contrat de travail
39:35 sans être en situation régulière ?
39:37 - Et on peut aussi faire une demande d'autorisation
39:39 de travail, à la préfecture, certains le font,
39:41 et l'obtenir, alors qu'on est en situation régulière.
39:43 C'est le principe, et c'est le principe
39:45 de la circulaire valse, c'est l'admission.
39:47 - Vincent, on peut faire une demande d'autorisation
39:49 de travail, c'est pour ça. - D'accord, et c'est quoi
39:51 la circulaire quoi, je ne vais pas le t'amuser,
39:53 à l'époque de Morelson, et j'y prends pas trop moins à tout ça.
39:55 - Alors, c'est la circulaire valse, c'est le principe de l'admission exceptionnelle au séjour par le travail.
39:59 - Admission exceptionnelle au séjour par le travail, Vincent !
40:03 - Et vous pensez que cette loi est normale ?
40:05 Moi, si je suis français, de parents français,
40:07 derrière un parent français,
40:09 même si j'ai eu des étrangers un peu plus hauts,
40:11 moi, on me demande
40:13 ma carte de sécurité sociale,
40:15 on me demande mon
40:17 appellation de l'hôpital, on me demande beaucoup de choses
40:19 pour travailler, et là,
40:21 quelqu'un qui n'a pas le droit de venir sur le territoire,
40:23 vient sur le territoire, va à la préfecture,
40:25 il faut être complice quand même,
40:27 aller à la préfecture, quand on n'a pas le droit
40:29 d'être dans un pays, et demande
40:31 le contrat de travail, et on lui donne.
40:33 - Non, non, non, il fait une demande...
40:35 - C'est plus compliqué que ça !
40:37 - Et pour aller peut-être dans le prolongement
40:39 de la question, qu'effectivement, une bonne question, et moi,
40:41 je ne suis absolument pas législateur, donc je ne suis pas opportun
40:43 à me prononcer sur la décision d'une réforme sur ce point,
40:45 mais il faut comprendre que par contre, quand on fait cette demande,
40:47 d'une part, elle est à la discrétion de la préfecture,
40:49 c'est-à-dire que ce n'est absolument pas un titre de séjour
40:51 de plein droit, c'est-à-dire que même si je remplis les conditions,
40:53 on peut me refuser le titre,
40:55 et en plus, en toute sincérité,
40:57 c'est un parcours du combattant, puisqu'aujourd'hui,
40:59 les préfectures ne donnent absolument aucun
41:01 rendez-vous pour ce genre d'admission, c'est des procédures
41:03 qui sont très longues, et qui se terminent
41:05 très souvent par une obligation de quitter le territoire.
41:07 - Donc, procédure qui encourage le travail au droit.
41:09 - Et qui n'est pas appliquée. - Donc, procédure,
41:11 titre de séjour,
41:13 à titre provisoire pour le travail.
41:15 - D'où, en fait, l'idée,
41:17 et on arrive au débat,
41:19 et d'où l'idée de créer ce titre de séjour
41:21 "Mettez en tension", qui viendra en fait...
41:23 - Mettez en tension, oui. - Pour une personne qui est en situation régulière...
41:25 - Vous êtes d'accord ou pas, vous, sur ce titre
41:27 de séjour "Mettez en tension", Vincent ?
41:29 - Ah ben non, je suis tout à fait contre.
41:31 Et je crois qu'on est le seul pays du monde à le faire, non ?
41:33 Parce que vous prenez le Canada...
41:35 - Le Canada, c'est de l'immigrant.
41:37 C'est du quota, c'est exactement
41:39 le même système. - Non, non, non, non.
41:41 Non, parce qu'au Canada,
41:43 pour y aller, déjà, vous ne pourrez pas y aller comme ça,
41:45 j'ai mon beau-fils qui voulait y aller.
41:47 Et là-bas, si vous n'avez pas un contrat de travail,
41:49 et si vous finissez votre contrat de travail,
41:51 vous partez. On ne vous demande pas
41:53 si le pays est d'accord de le reprendre ou pas.
41:55 Les gens sont venus sur des bateaux
41:57 pneumatiques, on parlait des
41:59 Comoriens tout à l'heure, le type
42:01 ne veut pas... Le président des
42:03 Comores ne veut pas récupérer des gens qui
42:05 viennent de son pays,
42:07 en disant "Ah non, mais vous n'avez pas le droit". Mais il n'y a pas
42:09 de droit à avoir. Ces gens-là,
42:11 vous les prenez, vous les mettez sur des bateaux, vous les posez
42:13 aux Comores. Et c'est tout.
42:15 Alors nous, on serait le seul
42:17 pays du monde où tout le monde
42:19 peut venir pour voir...
42:21 - Vincent, ça me parait être
42:23 une solution un peu rapide.
42:25 On les met sur des bateaux, on les pose,
42:27 on les pose et puis on repart.
42:29 J'ai bien compris, Vincent, c'est ça.
42:31 - Ah oui, mais on va
42:33 de la Chine à la Russie. Non, non, mais attendez.
42:35 Je suis désolé,
42:37 l'immigration, c'est quand même, ce qu'on
42:39 peut dire, une invasion.
42:41 C'est des gens qui ne sont... Surtout les migrations
42:43 illégales. C'est des gens qu'on n'a pas vraiment...
42:45 - Dites-moi, dans les travaux publics,
42:47 vous connaissez beaucoup
42:49 d'entrepreneurs qui emploient
42:51 des personnes
42:53 d'origine étrangère ?
42:55 - Moi, je suis dans le sud de la France, pas vraiment.
42:57 Peut-être les gens qui boivent.
42:59 - Moi, j'en connais beaucoup.
43:01 - Mais les petites boissons, moi, je ne les connais pas.
43:03 Mais par contre, là,
43:05 justement, c'est là qu'il faudrait avoir des contrôles.
43:07 - Oui.
43:09 - Et les gros patrons qui font ça,
43:11 qui sont des esclavagistes,
43:13 il faudrait les mettre en prison et leur voler les biens.
43:15 Et leur prendre leurs biens pour les redistribuer à la France.
43:17 C'est pas normal, ça. Je suis désolé.
43:19 - Jordan Guétan ?
43:21 - Moi, je pense que lorsqu'on parle de remettre la France
43:23 en ordre avec Marine Le Pen,
43:25 je pense que nous avons tout à fait raison, parce que depuis tout à l'heure,
43:27 nous parlons de sujets, et je vous remercie
43:29 à l'auditeur pour son témoignage.
43:31 - Ah oui, on aborde ce sujet.
43:33 - Pour son témoignage très concret et très rapport. En fait, on marche sur la tête.
43:35 On a des personnes, en situation irrégulière,
43:37 qui ne respectent pas la loi française, qui travaillent au noir,
43:39 et qui voudraient régulariser, que M. Darmanin va vouloir régulariser.
43:41 Mais c'est tout simplement scandaleux.
43:43 Quand on voit les petits patrons de TP et PME,
43:45 dans mon département de l'Aube, qui payent des charges,
43:47 à plus savoir quoi faire,
43:49 pour un salaire au SMIC à 1300 euros net,
43:51 qui vont payer plus de 2000 euros le salaire brut,
43:53 qui contribuent à la sécurité sociale de leur pays,
43:57 qui payent beaucoup d'impôts, où il y a des citoyens,
43:59 où il y a plus de 6 millions de chômeurs en France,
44:01 on voudrait, en plus de ça, régulariser des personnes
44:03 qui n'ont pas la nationalité française, qui ne respectent pas le droit français,
44:05 qui violent donc les règles de la République française,
44:07 et qui en plus travaillent au noir.
44:09 On marche sur la tête aujourd'hui.
44:11 Et donc il est grand temps d'avoir un gouvernement patriote,
44:13 avec Marine Le Pen, qui arrive au pouvoir, il lui urge.
44:15 - Il ne s'agit pas de régulariser, il s'agit de donner des titres de séjour.
44:17 - Oui, à des personnes qui violent la loi.
44:19 - Et temporaire.
44:21 - Il faut juste répondre là-dessus,
44:23 peut-être une minute, simplement.
44:25 J'entends les postures,
44:27 mais il faut comprendre qu'on ne parle pas de régularisation.
44:29 En fait, c'est juste une opportunité,
44:31 qui est celle de solliciter un titre de séjour.
44:33 Et je vais vous dire quelque chose.
44:35 Il y a eu un refus, par une OQTF,
44:37 qui est parfois exécutée.
44:39 Et au contraire, pardonnez-moi,
44:41 si vous voulez la supprimer, qu'est-ce qu'il va se passer ?
44:43 En fait, quoi qu'ils lancent ça, ils seront là,
44:45 mais à défaut, parce qu'aujourd'hui, au moins, ils sollicitent un titre.
44:47 Donc on a un suivi.
44:49 Déjà, ça c'est la question du travail,
44:51 mais la suppression de l'admission exceptionnelle de séjour,
44:53 ça veut simplement dire que tous les gens qui aujourd'hui sollicitent un titre de séjour,
44:55 pour lequel au moins on a un suivi,
44:57 c'est-à-dire que les préfectures sont au courant qu'ils sont sur le territoire,
44:59 et peuvent leur administrer un OQTF.
45:01 Donc, pas de l'irrégulariser, mais de solliciter un titre,
45:03 vous n'avez aucun suivi.
45:05 Donc vous en expulserez encore moins, et il y aura encore plus
45:07 de personnes qui sont irrégulières.
45:09 - Le clandestin qui vont s'évanouir dans la nature.
45:11 - Il faut contrôler les titres de séjour des Français.
45:13 - Je vais vous dire quelque chose. Je pense que c'est pour ça que l'admission exceptionnelle de séjour
45:15 a été mise en place en France.
45:17 Justement pour avoir un suivi pour ceux qui sont sans papiers,
45:19 parce que justement, pour qu'ils sollicitent une demande,
45:21 et derrière, pour pouvoir les expulser.
45:23 - Messieurs, il faut mettre à terre une personne qui ne respecte pas la loi française.
45:25 - Merci Benjamin Morel, merci Jordan Guitton,
45:27 merci Alexis Tordeau,
45:29 et merci à toutes celles et ceux qui ont écouté.
45:31 Il est 11h59.

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