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Thomas Sotto reçoit Sir Peter Ricketts, ancien ambassadeur du Royaume-Uni en France sur le plateau des 4 vérités. 

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00:00 - Bonjour et bienvenue dans les 4V, Sir Peter Ricketts.
00:05 - Bonjour.
00:06 - Vous avez reconnu forcément Mick Jagger, les Rolling Stones, Starfield.
00:14 Il était au dîner hier soir, il paraît que vous étiez quasiment assis à côté de
00:17 lui, c'est vrai ?
00:18 - Oui, j'étais pas loin de Patrick Vieira, qui était en discussion intense avec Mick
00:23 Jagger.
00:24 Il y avait aussi Jacques Long, Catherine Gainsbourg, beaucoup de gens de Charles Gainsbourg, Sébastien
00:31 de Cornu, le ministre de défense.
00:33 - Et le roi Charles III ?
00:34 - Et le roi et la reine, le président pas très loin.
00:37 - Comment ça se passe ce genre de dîner ? On parle de quoi ?
00:39 - D'accord, on a un sentiment de faire partie de l'histoire, d'avoir le roi d'Angleterre
00:47 parler en français au président de la République française dans la galerie des glaces de Louis
00:52 XIV.
00:53 On écoute les discours des deux principales, puis on a des discussions, on a des plats
01:00 extraordinaires devant vous, des vins aussi, un mourir.
01:04 - Donc c'est quand même détendu ?
01:05 - Très détendu, très informel.
01:08 Il y a beaucoup de temps, il y a un temps avant l'arrivée du roi et le président,
01:12 alors beaucoup de conversations et ça met ensemble des gens des mondes totalement différents.
01:18 C'est la magie d'une visite d'Etat.
01:20 - Qu'est-ce qu'il vous a dit Mick Jagger ?
01:22 - Juste "bonjour monsieur l'ambassadeur".
01:24 Il m'a connu un petit peu.
01:26 - C'est un dîner hyper prestigieux, un table de 62 mètres de long, on voit là les images.
01:32 Depuis hier, on nous montre à quel point le roi d'Angleterre et le président de la
01:35 République s'entendent bien.
01:36 On est dans le symbole ou ça a une importance politique monsieur l'ambassadeur ?
01:40 - Un peu les deux.
01:41 Le symbole certainement, on remarque que c'est un trait d'union entre l'histoire et nos
01:46 jours.
01:47 On avait un peu tous le sentiment de participer à un moment d'histoire.
01:50 On a des moments forts des relations franco-britanniques dans la tête, les moments qui dépassent
01:57 la politique, bien au-delà de ça.
02:00 Mais c'est aussi un roi qui a des convictions depuis toute sa vie.
02:04 Environnement, climat, biodiversité, il a montré dans son discours, il va le montrer
02:09 dans le programme aujourd'hui et demain à Bordeaux.
02:12 - Il va à Bordeaux qui est une ville tenue par un maire écologiste, c'est pour ça
02:17 qu'il va là-bas ou pas ?
02:18 C'est un acte politique, un acte militant ?
02:20 - C'est un message bien sûr, choisi.
02:23 Il va faire un peu de la biodiversité dans un vignoble bio.
02:26 Aussi l'urbanisme à l'échelle humaine, c'est quelque chose à quoi il croit sincèrement.
02:32 Alors tout est choisi pour passer des messages, pas de politique politicienne.
02:36 - En fait il en fait la politique.
02:38 Parce que dans le même temps, votre premier ministre Ritchie Sounak a annoncé hier que
02:42 la Grande-Bretagne allait rétro-pédaler sur les politiques environnementales.
02:45 - Oui, et le roi Charles ne se mêle jamais avec la politique de tous les jours.
02:49 Mais il a les yeux fixés sur le long terme.
02:52 Pour lui, le climat, le développement, c'est quelque chose qu'il a croit depuis très longtemps.
02:58 Il est dans l'air du temps aussi.
02:59 Je pense que c'est un point de contact avec la jeune génération maintenant.
03:03 Et il va poursuivre ça avec sa visite.
03:05 - C'est ça qu'on appelle le soft power dans votre langue ?
03:07 - Voilà, c'est le soft power.
03:08 Le fait qu'on en parle aujourd'hui, qu'on avait toutes ces convives hier soir, ça fait
03:13 parler du Royaume-Uni en France et vice versa.
03:17 C'est le soft power britannique, absolument.
03:19 - On sait que les relations entre nos deux pays n'ont pas été très simples ces dernières années.
03:22 Il y a eu entre autres le contrat de sous-marin avec l'Australie, que vous nous avez piqué
03:26 avec les Américains.
03:27 Il y a votre ancienne première ministre, Lys Struss, incapable de dire si Emmanuel Macron
03:31 était un ennemi ou un ami pour elle.
03:34 Vous-même, il y a moins de deux ans, vous écriviez dans une tribune « la relation entre
03:38 la France et le Royaume-Uni est à son point le plus bas de toute ma carrière de diplomate
03:42 ». Vous parliez d'une crise de confiance totale.
03:45 Vous n'êtes plus ambassadeur, le roi ne nous écoute pas.
03:48 Donc, sans langue de bois, est-ce qu'on est vraiment sortis de cette crise, au-delà des
03:51 dîners, de tous les flonflons ?
03:52 - On est sortis de cette crise.
03:54 C'était une crise politique.
03:56 Ça n'a jamais touché les contacts entre les gens français-britanniques, le sport,
04:01 le tourisme, etc.
04:02 Mais deux choses ont changé.
04:04 D'abord, la guerre en Ukraine.
04:05 Mais tout en perspective.
04:07 Les deux grandes puissances européennes, France et Royaume-Uni, doivent être ensemble.
04:11 Puis, le changement de personnalité.
04:13 Je ne vous cache pas que Boris Johnson était pour beaucoup dans les tensions entre les
04:17 deux pays.
04:18 Maintenant, on a un Premier ministre qui est respectueux des Français, qui a eu une bonne
04:22 visite au sommet au mois de mars.
04:24 Alors, le visite du roi tombe à un bon moment où les relations politiques sont en train
04:29 d'amélioration.
04:30 Et il peut aller au-delà de ça, d'une autre dimension des relations.
04:34 - Sadie, vous n'êtes pas tendre, vous, les Britanniques, avec nous.
04:37 On a eu deux exemples récents qui ont un lien avec le sport.
04:40 La finale de la Ligue des champions, il y a un an et demi, au Stade de France.
04:42 Liverpool, Real Madrid, il y a eu beaucoup de bazar.
04:44 Et puis, quelque quoi qu'encore, il y a quelques jours, lors du match entre l'Angleterre et
04:47 l'Argentine au Stade Vélodrome à Marseille.
04:49 Là, c'était du rugby.
04:50 Du Stade de France au Vélodrome, le gouvernement, la police et les organisateurs sont une honte
04:55 internationale.
04:56 C'est votre compatriote Rob Dratter, le journaliste sportif du Daily Mail, qui l'a écrit.
05:00 Vous êtes un peu donneur de leçons, quand même, les Anglais, là, non ?
05:03 - Surtout dans les médias britanniques, oui.
05:05 On aime trop taper sur les Français, c'est vrai.
05:08 Mais là aussi, un visite d'État peut remettre tout ça en perspective.
05:11 - C'est vrai que ça peut changer ? Pour l'opinion publique britannique, ça peut changer ? Les
05:15 Anglais suivent tout ça ?
05:16 - Les Anglais suivent tout ça.
05:17 Les Anglais adorent la France.
05:19 On aime taper sur la France de temps en temps.
05:21 Les millions de Britanniques viennent ici en vacances toutes les ans.
05:25 On suit ça de très, très près aussi en Angleterre.
05:29 Et la réception que le roi et la reine ont eue ici est profondément émouvante.
05:34 Et ça va toucher les gens.
05:35 - Vous, parce que vous en avez connu, quand même, vous avez connu la reine d'Angleterre,
05:39 des dîners officiels, des dîners d'État, des réceptions, ça a été toute votre vie.
05:42 Vraiment, il s'est passé un truc particulier hier ?
05:45 - Hier, c'était exceptionnel à Versailles.
05:49 Et le roi, il impose son style.
05:51 Ce n'est pas la reine, c'est quelqu'un qui imprime sa marque sur la monarchie.
05:55 C'est en évolution.
05:56 Et après l'Allemagne, c'est la première grande visite à l'étranger.
06:01 Et la France n'est pas choisie sans beaucoup, beaucoup d'attention.
06:05 - On a parlé politique avec son goût pour l'écologie et son engagement,
06:11 qui ne date pas d'hier au roi Charles III.
06:13 Et le Brexit, est-ce qu'il aimerait revenir dessus au fond, lui ?
06:16 - Je ne sais pas.
06:17 - Vous ne savez pas ou vous n'avez pas le droit de le dire ?
06:19 - Non, je ne sais honnêtement pas.
06:20 Il s'abstient de ça, mais il veut que les relations soient les plus resserrées possibles
06:26 dans le contexte politique qui est ce qu'il est.
06:30 - Et les Britanniques, ils en pensent quoi ?
06:32 - De Brexit ?
06:33 - Oui, aujourd'hui.
06:34 - Maintenant, ils commencent à comprendre que c'était une erreur,
06:37 que ça nous a beaucoup coûté et il faut commencer à réparer les dommages.
06:42 Je ne vois pas le roi Muni rentrer dans l'Union européenne, au moins…
06:45 - C'est fini, là ?
06:46 - Pas pour les décennies, je pense.
06:48 C'est difficile politiquement pour nous.
06:50 Je ne suis pas sûr que les Européens veulent passer davantage de temps
06:53 sur la question britannique, mais il faut faire mieux des relations entre les deux.
06:58 Le roi Charles ne s'exprime jamais sur cela,
07:01 mais je suis certain qu'il veut les relations les plus resserrées possibles
07:06 entre le Français et le roi Muni.
07:08 - Quand il est avec Emmanuel Macron en tête-à-tête,
07:10 ou qu'il est avec Richie Sounak, le Premier ministre, en tête-à-tête,
07:12 il parle politique ou il ne parle vraiment jamais politique ?
07:15 - Il…
07:16 - En offre, comme on dit, est-ce qu'il parle politique ?
07:17 - Il politique des questions, il parle des questions politiques,
07:20 les grandes questions, pas la politique des hommes politiques.
07:25 Non, mais il parle de substance, ce n'est pas simplement les courtoisies avec le roi.
07:30 Il est sur les actualités depuis 30-40 ans, il connaît tout le monde.
07:34 Je pense qu'il a des conversations intenses avec le président,
07:38 y compris hier soir, mais c'est sur les grandes questions.
07:42 - Je voudrais qu'on partage et qu'on regarde ensemble quelques photos pour finir.
07:45 D'abord, une mère et son fils, une reine et un roi.
07:48 Elisabeth II a disparu il y a à peine plus d'un an,
07:51 et Charles III, beaucoup voient en Charles III un roi de transition.
07:55 Est-ce que vous partagez cette vision ?
07:57 - Pas un roi de transition, c'est un roi tout entier.
07:59 Il imprime sa propre marque, mais il a la monarchie en évolution.
08:03 Bien sûr, il est différent de la reine.
08:07 William, quand il arrive au trône, à un moment donné, il sera différent encore.
08:11 Mais c'est un roi qui est absolument déterminé à occuper, habiter le rôle totalement.
08:16 Il est à son aise, il s'est préparé depuis des décennies.
08:19 Maintenant, je l'ai trouvé très informel, absolument confortable dans sa vocation de roi.
08:27 - Photo suivante, je voudrais qu'on voit ensemble, c'est la reine d'Angleterre, Elisabeth II,
08:30 avec son arrière petit-fils, George, le fils de William et Kate,
08:34 qui aura 10 ans au mois de juillet. Il a fêté ses 10 ans au mois de juillet.
08:37 Est-ce que lui, ce petit bonhomme, quand il sera au pouvoir, quand il sera roi de monarchie britannique,
08:45 cette monarchie aura toujours la même place, à votre avis ?
08:48 - Oui, on regarde loin d'un avenir, mais c'est la succession.
08:53 On a eu la monarchie maintenant pour 1000 ans ou plus.
08:57 Je ne vois pas changer notre système constitutionnel.
09:01 Je pense que le peuple aime la monarchie et c'est très bien qu'on a la succession.
09:06 - La monarchie est toujours aussi populaire aujourd'hui en Grande-Bretagne ?
09:08 Personne ne la remet en cause d'aucune manière ?
09:11 - Le secret de la monarchie, c'est qu'on a la continuité, mais on peut changer aussi.
09:15 On peut évoluer et le roi veut resserrer la monarchie, avoir moins de royales actifs,
09:22 alléger le poids de la monarchie. Évolution, mais continuité.
09:26 Et je pense que ça va continuer.
09:28 - Et puis la dernière photo, quand même, regardez, on va la découvrir ensemble.
09:31 Est-ce que vous la reconnaissez, normalement ?
09:33 Vous la reconnaissez, cette équipe ou pas ?
09:35 - Oui, absolument.
09:36 - C'est le 15 de France ? - Oui.
09:37 - C'est notre équipe de France ?
09:39 - En blanc plutôt que...
09:41 - Couleur un peu britannique, d'ailleurs.
09:43 - Vous allez pas trop mal le prendre quand on va gagner la Coupe du monde de rugby dans un mois ?
09:46 - Ah oui, on va tous applaudir.
09:48 Mais le roi, il a un problème parce qu'il est aussi roi de l'Australie,
09:51 il est roi de Nouvelle-Zélande, il est roi d'Écosse, de Pays de Galles, Angleterre.
09:55 Alors il a le choix.
09:56 - C'est pas un problème, c'est une solution pour lui.
09:58 Il est quand même plus avant la tête.
09:59 - Il a des chances.
10:00 - Vous avez pu lui parler un tout petit peu en tête à tête ou pas hier ?
10:03 - Oui, j'ai eu un moment avec lui et le président.
10:05 - Sans indiscrétion, qu'est-ce qu'il vous a dit ?
10:07 - Non, j'ai parlé d'un mémorial britannique en Normandie.
10:12 J'étais président de la société qui a créé ça.
10:15 Le roi est notre patron et le président a beaucoup aidé
10:18 à ce magnifique mémorial sur les plages de débarquement.
10:21 - Il est sympa ou pas ?
10:22 - Le roi, très sympa, très informel, très souriant.
10:26 - Bon, merci beaucoup en tout cas, Sire Peter Eccasimino Riccadvé.
10:29 Merci, bonne journée à vous.