Mathieu Bock-Côté propose un décryptage de l’actualité des deux côtés de l’Atlantique dans #FaceABockCote
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00:00 Il est quasiment 19h, merci d'être avec nous pour Face à Mathieu Bocoté.
00:04 Cher Mathieu, bonsoir.
00:05 Bonsoir.
00:06 Bonsoir Arthur de Vatrigan.
00:07 Bonsoir Elliot.
00:08 Ravi de vous retrouver tous les deux.
00:09 Le point sur l'information c'est avec Augustin.
00:11 Donne adieu, bonsoir cher Augustin.
00:12 Bonsoir Elliot, bonsoir à tous.
00:14 Emmanuel Macron contre l'objectif de guerre israélien.
00:17 Depuis la COP 28 à Dubaï, le président met en garde l'État hébreu.
00:22 La destruction totale du Hamas entraînerait la guerre durant 10 ans a-t-il déclaré.
00:26 Il a également martelé qu'il fallait redoubler d'efforts pour parvenir à un cessez-le-feu durable
00:31 alors que les frappes israéliennes sur la bande de Gaza ont repris après une semaine de trêve.
00:36 La Turquie rejette les appels de Washington à rompre ses liens avec le Hamas.
00:41 Les États-Unis se sont dit inquiets des liens entre le mouvement terroriste et Ankara.
00:45 La Turquie qui aurait selon eux aidé le Hamas à accéder à des financements par le passé.
00:50 Recep Tayyip Erdogan a précisé que son pays ne considérait pas le mouvement islamiste de terroriste.
00:56 Et enfin, l'armée israélienne a confirmé hier la mort de 5 otages détenus par le Hamas dans la bande de Gaza.
01:03 Les familles des victimes en ont été informées avant que l'information ne soit rendue publique.
01:06 Alors que plusieurs dizaines d'otages de différentes nationalités ont été libérés durant la trêve,
01:11 plus d'une centaine seraient toujours aux mains des terroristes.
01:14 À la une de face à Mathieu Bocote, voilà deux semaines
01:18 que le monde médiatico-politique vit un grand malaise.
01:21 Le drame de Crépole symbolise les maux d'une société que beaucoup refusaient de voir.
01:25 Et les Français s'interrogent. Pourquoi avoir tué les noms des suspects ?
01:29 Comment se fait-il que des journalistes épousent les versions des criminels présumés ?
01:33 Sur quelle planète vit la sociologue qui voit du Roméo et Juliette dans ce drame ?
01:38 Il y a le déni des commentateurs. Pire est celui des responsables politiques.
01:42 La fabrique du mensonge, c'est l'édito de Mathieu Bocote dans un instant.
01:47 Au programme également, le QR code va faire son grand retour lors des Jeux Olympiques de Paris,
01:51 à présenter pour accéder à certains quartiers parisiens.
01:55 Beaucoup crient au scandale, plaident une atteinte aux libertés.
01:59 Est-ce beaucoup de bruit ? Pour pas grand-chose, on en parle dans cette émission.
02:02 Enfin, il est celui qui avait vu cette montée de la violence dans notre société,
02:06 au point de publier La France orange mécanique il y a dix ans.
02:10 Laurent Auberton est l'invité de Mathieu Bocote ce soir.
02:15 Voilà le programme.
02:17 Vous voulez commencer, cher Mathieu, par un premier édito et réfléchir sur la place du mensonge
02:22 dans la gestion de la société multiculturelle.
02:24 C'est une thèse d'ailleurs que vous avez théorisée dans votre dernier ouvrage.
02:30 Et vous en avez... En tout cas, vous souhaitez en parler,
02:32 de ces mensonges, des mensonges par omission dans le drame de Crépole.
02:36 Oui, en fait, on aurait pu donner un autre titre à cet édito,
02:39 c'est « Faut-il mentir aux Français pour éviter qu'ils ne se révoltent ? »
02:43 Parce qu'on est dans une séquence très particulière où le système, le régime,
02:47 appelez-le comme vous le souhaitez, est mis à nu comme jamais.
02:50 C'est-à-dire que nous sommes dans le grand écart entre l'expérience vécue
02:55 de tant et tant de Français, assurément une majorité d'entre eux,
02:58 et de l'autre côté, le discours médiatique autorisé sur ce que l'on peut dire,
03:02 ce que l'on ne peut pas dire, de quelle manière le dire, de quelle manière ne pas le dire.
03:06 Ce grand écart est, je dirais, presque total.
03:08 Et c'est un moment de dévoilement.
03:11 Et on a vu cette semaine une déclaration assez étonnante
03:14 sur une autre chaîne info d'un journaliste de référence.
03:17 J'insiste, là, on n'est pas devant une figure mineure, c'est un homme de qualité,
03:20 donc je prends la peine de dire tout ça, un homme de qualité, une figure de référence,
03:24 mais qui par ailleurs a été très loin dans ce qu'on pourrait appeler une logique de l'aveu.
03:28 Qu'est-ce qu'il nous dit ? Parce qu'on se demande, est-ce qu'il faut donner des prénoms ?
03:31 Est-ce qu'il faut donner des origines ?
03:33 Est-ce qu'il... de quelle manière nommer les événements ?
03:35 Peut-on parler de racisme anti-blanc ?
03:37 Et ce journaliste nous dit, ce journaliste de référence,
03:41 « Une réalité est en train de sauter », je cite, « Une réalité est en train de sauter.
03:45 Certains diront une omerta sur la réalité des prénoms, sur la réalité des chiffres. »
03:50 Là, il dit, pourquoi il y avait-il une omerta ?
03:52 Pourquoi on ne disait pas tout ? Pourquoi on ne donnait pas tous les éléments ?
03:55 Il dit, « Attention, ce ne sont pas des gens qui voulaient cacher la réalité
03:58 pour faire croire que tout va bien.
04:00 Ce sont des gens qui considéraient qu'il ne fallait pas mettre dans le débat public,
04:04 avec tous les raccourcis, les abus, les récupérations politiques possibles des choses,
04:09 qui pour être pris en charge, devaient être pris en douceur. »
04:12 Il nous dit, pour lutter vraiment contre l'insécurité,
04:14 il ne fallait pas mettre dans le débat public le lien,
04:17 désormais, on pourrait dire, admis par tous, entre immigration et insécurité.
04:23 On pourrait dire que ça a bien fonctionné, n'est-ce pas ?
04:25 La lutte contre l'insécurité n'a jamais été aussi efficace, dit, jusqu'à maintenant.
04:29 Et là, on lui demande, on lui demande, mais pourquoi fallait-il taire tout cela ?
04:32 Parce que c'est quand même des données importantes.
04:34 Si l'immigration massive crée des situations telles que ça engendre une réalité d'insécurité dans le pays,
04:42 et que tant de gens le ressentent,
04:44 est-ce qu'il ne faudrait pas modifier les politiques publiques, par exemple ?
04:46 C'est une question qu'on pourrait lancer dans un environnement normal.
04:49 Eh bien, il répond, ce journaliste de référence, une fois qu'on donne les prénoms.
04:55 Des gens répondent, donc francocide, donc racisme anti-blanc.
05:00 Et il ajoute, la réalité des chiffres doit être accompagnée d'un discours qui empêche la récupération.
05:05 Donc, c'est intéressant.
05:06 Il nous dit, on ne peut pas donner les prénoms,
05:08 on ne peut pas donner les autres informations biographiques ou sociologiques,
05:11 parce qu'on pourrait dire racisme anti-blanc.
05:13 Donc, ce qu'on comprend, c'est que l'hypothèse même du racisme anti-blanc
05:17 ne doit jamais être mentionnée dans l'espace public.
05:20 C'est l'hypothèse que l'on doit taire, c'est l'hypothèse que l'on doit censurer.
05:24 C'est l'hypothèse qui ne doit jamais être formulée.
05:27 Pourquoi? Parce qu'elle viendrait troubler le récit de la diversité heureuse.
05:31 Je vais plus loin.
05:33 Une journaliste répond à ce journaliste en disant,
05:38 je pense qu'on peut donner les faits aux gens.
05:40 Ils sont capables de faire le tri par eux-mêmes, ils ne le sont pas cons.
05:44 Je la cite, ce n'est pas moi.
05:45 Et ce journaliste de référence dit, je ne suis pas sûr.
05:49 C'est un problème.
05:49 Si, lorsque vous dites, les gens ne sont pas cons,
05:51 et la réponse du journaliste motorisé, du journaliste de la nomenclatura médiatique,
05:56 si la réponse est la pravda officielle, en quelque sorte,
05:59 je ne suis pas sûr, il y a quelque chose d'inquiétant là-dedans.
06:02 Ce n'est pas sans lien que ce que disait une ministre la semaine dernière,
06:05 on en avait parlé ici, c'était des propos rapportés par le Figaro.
06:09 Une ministre dit, si les gens apprennent la liste des noms et des prénoms,
06:13 les Français vont se révolter parce qu'ils sont tous de consonance étrangère.
06:18 Donc là, qu'est-ce qu'on voit à travers tout ça?
06:20 C'est le récit de la dernière semaine, en fait, les deux dernières semaines.
06:23 C'est le récit du Nomerta.
06:25 Il y a un fait constaté, documenté, c'est le lien entre immigration et insécurité.
06:29 C'est plus ou moins marqué sur nos territoires,
06:31 mais dans certains territoires c'est très marqué,
06:32 puis à l'échelle du pays, seul l'est.
06:34 Il y a différentes manières de l'expliquer, il y a différentes explications possibles,
06:37 mais ce lien est réel.
06:38 Or, il y a désormais, c'est presque reconnu comme tel, mais à visage découvert.
06:43 On reconnaît ça comme si ça ne le soit, il a fallu mentir pour éviter la révolte.
06:46 Il a fallu mentir pour éviter que les Français ne se révoltent.
06:49 Il a fallu mentir pour éviter que les Français
06:51 révisent leur position sur l'immigration massive,
06:53 et on vient de croire que la question du racisme anti-blanc
06:55 est peut-être réelle en ce pays.
06:57 Donc, qu'est-ce qu'on voit à travers cela?
06:59 C'est le premier qui dit la vérité doit être exécuté, c'est un peu ça.
07:02 Et c'est que qui sortait de Nomerta,
07:04 qui refusait le récit médiatiquement imposé de manière assez autoritaire,
07:09 il faut bien le dire, qui le refusait,
07:11 était aussi désigné à l'indicte public en disant,
07:13 vous avez dévoilé le secret qui ne devait pas être dévoilé,
07:17 vous devrez payer.
07:20 - Pour vous, la bataille de la sémantique est donc au cœur de la vie politique.
07:24 - Oui, ce ne sont pas que des mots, que des mots, encore des mots, que des mots.
07:27 Ce n'est pas ça du tout.
07:29 Les mots servent à décrire des réalités.
07:31 Les réalités peuvent être saisies ou dissimulées.
07:34 J'irais plus loin en disant que c'est la question de Finkelkraut
07:37 que j'aime reprendre, il l'a reprendre de Peggy.
07:39 Quelle heure est-il?
07:41 Autrement dit, quelle est notre situation en ce moment?
07:43 Quel est le sens des événements que nous vivons?
07:45 Quel diagnostic à poser pour être capable de comprendre ce qui arrive?
07:50 Ce n'est quand même pas un détail.
07:51 Si on a un mauvais diagnostic, on n'aura pas la bonne politique.
07:54 Qu'est-ce que c'est la novlangue?
07:55 La novlangue, c'est la formule d'Orwell, on le sait,
07:57 c'est une langue qui a pour vocation d'abord d'invisibiliser le réel.
08:01 Mais aujourd'hui, elle va plus loin et Orwell l'avait déjà compris en son temps.
08:04 Il s'agit d'inverser le réel, d'inverser le sens des faits.
08:08 C'est ce qui fait qu'un éditorialiste très connu cette semaine,
08:10 un autre que celui dont je parlais ici,
08:11 a trouvé le moyen finalement de nous dire d'inverser le récit de la responsabilité
08:15 dans la séquence Kripal, sur le service public.
08:17 Finalement, on comprenait que, et si finalement les victimes étaient les coupables?
08:21 Et si finalement, les victimes l'avaient un peu cherché?
08:24 C'est ce qui fait qu'on a pu entendre une sociologue improbable,
08:27 une historienne créative, nous dire qu'il y avait quelque chose
08:30 entre Kripal et Roméo et Juliette, les deux situations se parlaient.
08:35 Alors, ça provoque une réaction vive dans la population.
08:37 Vive, parce que le commun des mortels, il y a des limites à tolérer
08:41 qu'on nous raconte le contraire exactement de ce que l'on sait.
08:43 Le seuil de tolérance envers le mensonge institutionnalisé a ses limites.
08:48 Et là, quels sont les mots justement utilisés?
08:51 Les mots que les gens ont appris à décoder.
08:52 Moi, j'appelle ça la lecture de la pravda, c'est-à-dire on lit un journal,
08:55 puis on apprend à décoder ce qui nous est présenté.
08:58 Donc, tout le monde sait ce que veut dire le mot « jeune »,
09:00 et plus encore « jeune des cités ».
09:02 Tout le monde sait ce qu'est un quartier sensible,
09:04 qu'on devrait peut-être distinguer d'un quartier insensible,
09:06 je ne sais pas, ça m'intéresse.
09:08 La politique de la ville, tout le monde sait très bien que c'est une politique d'achat,
09:11 grâce à l'argent public, d'endroits où on croit qu'il y a une pulsion insurrectionnelle,
09:16 et on est obligé de déverser des milliards, de milliards, de milliards,
09:19 pour éviter qu'il y ait telle ou telle insurrection.
09:20 On appelle ça la politique de la ville.
09:22 Le fait divers, on sait tous ce que c'est aujourd'hui.
09:24 On sait depuis un temps ce que sont les supporters britanniques,
09:26 qui avaient pris le relais dans le récit médiatique des Suédois.
09:29 On sait ce que sont les Kevin et Matteo.
09:32 Et on sait quels sont les mots proscrits,
09:34 « racisme anti-blanc », je l'ai dit, « franco-cide »,
09:36 un terme que j'ai toujours critiqué, soit dit en passant, je le trouvais inadéquat.
09:39 Mais je constate que le simple fait de l'évoquer passe pour un scandale.
09:42 Ça commence à mettre la puce à l'oreille,
09:43 ou encore des termes comme « submersion migratoire ».
09:46 Et ce qui est fascinant, c'est que lorsqu'on décrit la réalité d'une France fracturée,
09:50 personne ne s'en réjouit.
09:51 Qui se réjouirait de voir son pays fracturé?
09:54 Mais on est dans ce moment où celui qui décrit la fracture est accusé de la provoquer.
09:58 Celui qui décrit les faits est accusé de les produire.
10:01 Et qu'est-ce qu'on fait dans cette logique?
10:02 Il faut faire taire et censurer ceux qui osent nommer la réalité,
10:06 parce que l'on croit que ce sont...
10:07 Enfin, c'est celui qui annonce l'incendie qui est présenté comme le pyromane.
10:10 La semaine a été également consacrée à la thématique de l'ultra-droite,
10:14 et je devine qu'à la lumière de votre analyse,
10:17 il s'agissait en quelque sorte d'un contrefeu.
10:20 C'est exceptionnel.
10:22 Moi franchement, j'ai regardé ça, je me suis dit « on est de là, c'est du génie ».
10:25 Et ça nous montre à quel point le régime diversitaire, le système médiatique,
10:29 sont d'une puissance immense.
10:31 On est devant un fait qui a été rapidement traité comme un fait secondaire.
10:34 La mort de Thomas par une bande qui voulait planter du blanc
10:38 et qui avait des couteaux de 20 à 25 cm pour participer à la fête et draguer des filles.
10:43 Entre vous et moi, si je voulais draguer une fille et j'amène avec moi un couteau de 25 cm,
10:46 où est le mouvement #MeToo quand on en a besoin?
10:49 Bon, quoi qu'il en soit, il n'était pas là.
10:51 Et ce que l'on voit, c'est que là, le système médiatique a accueilli comme du pain béni,
10:55 je cite ici une autre chaîne info,
10:56 le pain béni, c'était la manifestation d'ultra-droite, entre guillemets,
10:59 de la semaine dernière, à peu près dans ces heures-là.
11:02 Et là, c'était formidable, pendant une semaine, c'était un fait divers, il ne fallait pas en parler,
11:05 on a la manifestation d'ultra-droite.
11:07 On pouvait réenclencher le récit de la France menacée par la contre-révolution fasciste d'ultra-droite.
11:12 Et là, tout le système médiatique produit cette fiction idéologique fascinante
11:17 d'une France au seuil d'une bascule fascisante portée par l'ultra-droite.
11:21 Qui serait la frange avancée de l'extrême-droite?
11:24 Qui serait complice d'une partie de la droite dite républicaine?
11:27 Et au terme de deux semaines après Thomas, ce qui menace la France apparemment,
11:31 c'est l'ultra-droite. Et là, je note quand il y a un rassemblement,
11:34 vous savez, il y a eu un rassemblement hier soir, je ne me trompe pas,
11:37 on dit des slogans absolument aux dieux ont été criés.
11:40 Alors, c'est un rassemblement où je ne me serais pas présenté moi-même,
11:42 mais la question n'est pas là, je note quels sont les slogans soi-disant aux dieux qui sont racistes.
11:46 Les slogans, c'est « Français, réveille-toi, tu es ici chez toi ».
11:49 Objectivement, le contenu de la phrase, peut-être il y a un sous-texte qui m'échappe,
11:55 mais l'idée que les Français soient chez eux dans leur pays,
11:57 ne me semble pas une phrase exagérément audacieuse.
11:59 « L'aracaille en prison, clandestin dans l'avion ».
12:01 Je distingue les deux éléments de phrase, l'aracaille, on comprend que ce sont des agresseurs,
12:04 c'est des gens qui sont des agresseurs.
12:06 Si les agresseurs n'ont pas leur place en prison, où doivent-ils aller ?
12:09 Et « clandestin dans l'avion », ça consiste à dire que ceux qui ne sont pas entrés légalement
12:12 sur le territoire, qui sont sans savoir le titre de séjour, ont vocation à quitter.
12:16 On peut être en désaccord avec ces phrases-là,
12:18 mais y voir immédiatement un code raciste, il y a quand même une question à se poser.
12:21 Ensuite, ça va plus loin. Olivier Véran, figure importante du gouvernement,
12:25 un homme intelligent sans le moindre doute, nous dit, je cite,
12:28 parlant de l'ultra-droite, c'est important,
12:31 « une idéologie illégale, raciste, xénophobe et violente ».
12:36 Je veux savoir ce qu'est une idéologie illégale. Franchement, ça m'intéresse.
12:40 Il va falloir que ce soit assez précis quand même comme définition ce qu'est une idéologie illégale.
12:44 Par ailleurs, est-ce que M. Véran considère que l'idéologie d'extrême droite, en guillemets,
12:49 est aussi une idéologie illégale, c'est quoi, raciste, xénophobe et violente ?
12:55 Alors, en tout cas, est-ce qu'il faut aussi interdire l'idéologie dite d'extrême droite ?
12:59 Quelles sont les autres idéologies qu'il faut interdire ?
13:03 Sachant que pour plusieurs, le simple fait de dire qu'il y avait dans le drame de Crépole
13:08 une part de racisme anti-blanc, ça relève de la récupération des événements
13:11 sous le signe du racisme et de la xénophobie,
13:14 est-ce que le simple fait de dire que Crépole révèle cela,
13:16 est-ce qu'on bascule déjà dans cette idéologie illégale, raciste, xénophobe et violente ?
13:21 Et qu'est-ce qu'on fait avec une idéologie illégale, raciste ?
13:24 Vous connaissez la formule ?
13:25 Je cite, soit dit en passant, un homme sur Sud Radio, une grande figure du monde de la télévision,
13:30 qui a dit, par exemple d'Éric Zemmour cette fois,
13:33 « Éric Zemmour souffle sur les braises de la division, de la fracture entre les communautés »
13:36 Bon, vous êtes d'accord ou non, la question n'est pas là.
13:38 « Il prône un discours anti-musulman »
13:40 On verra si c'est vrai ou faux.
13:42 « Il faut le mettre hors d'état de nuire, médiatiquement et juridiquement »
13:46 On peut donc en appeler, en France aujourd'hui, au fait qu'on doit mettre un citoyen
13:49 dont on n'aime pas le discours, hors d'état de nuire, médiatiquement et juridiquement.
13:54 Comment ne pas voir à travers cela une forme d'appel aux persécutions politiques et juridiques
13:58 d'un courant politique qui n'est pas apprécié par le pouvoir ?
14:02 Je note, soit dit en passant, que quand on interdit des manifestations,
14:04 on le fait souvent au nom du concept d'ordre public immatériel.
14:08 Ce concept est assez inquiétant parce qu'il laisse croire finalement que tout discours
14:11 qui dévie de la norme du pouvoir à un moment précis
14:14 peut troubler l'ordre public immatériel et doit dès lors être interdit.
14:18 Donc ce que je note au terme de deux semaines, c'est que la mouvance qui veut s'engager
14:22 le plus vigoureusement qu'il soit, légalement, en ce que j'en sais,
14:25 contre l'immigration massive, on a la tentation de l'interdire juridiquement et politiquement.
14:30 Mais juridiquement, on passe finalement de la...
14:33 on pourrait dire du politiquement correct au juridiquement correct.
14:36 Il y a cette idée qu'il faut désormais interdire les courants de pensée qui troublent le pouvoir.
14:40 Il y a de bonnes raisons, libérales et républicaines, sur le coup, de s'inquiéter.
14:44 Arthur de Vatrigon, je voudrais qu'on revienne, et vous l'avez vu en Bordeaux,
14:47 on a écrit "La fabrique du mensonge", référence au reportage du service public l'année dernière,
14:55 après l'affaire Lola, où il était impossible, interdit, de poser la question
15:01 est-ce que la meurtrière de Lola aurait dû quitter notre territoire ?
15:05 Je rappelle qu'elle était sous le coup d'une OQTF.
15:07 Et rien que de se poser la question avait provoqué un scandale.
15:11 Est-ce que vous revoyez les mêmes signaux dans le drame qui a touché Thomas et sa famille ?
15:16 Évidemment. Vous savez, il y a une chose que nos élites médiatiques, politiques, judiciaires ont bien compris,
15:22 c'est qu'il n'y avait plus de commun, il n'y avait plus d'unité,
15:26 et donc il fallait nous obliger à parler comme si cette unité existait encore.
15:30 Ce qu'on appelle le vivre ensemble, ce qu'on appelle faire société,
15:33 ce qu'on appelle "Valeurs de la République", toutes ces foutaises
15:36 qu'ils utilisent comme des ponctuations à chaque phrase.
15:38 On appelle ça le politiquement correct, ce qu'avant le politiquement correct,
15:41 c'était une manière de penser, aujourd'hui c'est une manière de gouverner.
15:43 Et tous ceux qui osent dénoncer cela, qui s'opposent à la DOXA,
15:47 sont sommets de sautères, sont pariarisés,
15:49 et donc doivent simplement juste compter les morts en attendant la suite et la fin.
15:53 Donc si vous voulez, aujourd'hui on assassine en France,
15:56 en nous expliquant que c'est raciste de faire un lien entre immigration et criminalité.
16:02 Et pour se justifier, beaucoup de spécialistes convoquent par exemple Émile Louis, Guy Georges,
16:08 Landru et cherchent désespérément sur Wikipédia toute la liste des sueurs en série
16:11 en montant jusqu'à Gilles Deray pour nous dire "Regardez, en fait, ce n'est pas vrai,
16:14 les pires sont blancs comme à Crépole et sont français comme à Crépole".
16:17 D'autres, Mathieu l'a rappelé, ont essayé la version romantique de "Roméo et Juliette",
16:22 c'est Shakespeare, c'est une tragédie revisitée en mode tellement c'est Lorient,
16:26 on dirait Juliette c'est le soleil et la lune à sa somme, si vous voulez, c'est un peu marrant.
16:30 Sauf que là, il n'y avait pas de Juliette, dommage.
16:32 Ensuite, on assassine la France toujours, mais il continue,
16:35 ça c'est la troisième étape, à brondir le spectre du fascisme.
16:38 Et pour torpiller tout simplement toute unité ou tout rassemblement national.
16:43 Expliquant, après avoir échoué à interdire la manifestation hier ou le rassemblement hier au Panthéon,
16:49 que les bruits de bottes avaient résonné jusqu'à Ribérac.
16:52 Et puis Rocamadour, on entendait les slogans nazis que Mathieu a rappelés,
16:55 les slogans nazis étant "France réveille-toi, tu es ici chez toi", "La Raqqa est en prison", tout ça.
17:00 Alors bon, moi, comme Mathieu, je n'ai pas très compris ce qu'il y avait de nazi là-dedans.
17:03 Évidemment, "La Raqqa est en prison", je pense que tout le monde est d'accord.
17:06 Les clandestins "Rentrez chez vous", ça me paraît logique.
17:10 Tandis que sur le slogan, je n'ai pas entendu "Allemands réveille-toi, tu es ici chez toi",
17:13 c'était "La France réveille-toi".
17:14 Donc là-dessus, je ne vois pas s'il y a de répréhensible.
17:16 Alors si évidemment, il y a une raison qui est idéologique à tous ces mensonges,
17:20 c'est quand même compliqué d'admettre après 50 ans qu'on s'est trompé.
17:23 Et surtout ces gens-là qui ont un sens du bien commun très petit,
17:25 ça demande beaucoup d'humilité, ils ne l'ont pas.
17:27 Mais il y a une raison qui est plus profonde et qui est plus pernicieuse encore,
17:30 c'est que je pense depuis des décennies, depuis 50 ans,
17:33 la vérité, la quête de la vérité a quitté l'Occident.
17:36 La quête de la vérité, c'est-à-dire qu'est-ce qui est vrai,
17:38 a été remplacée par la quête du bonheur, comment bien vivre.
17:41 Alors que depuis Aristote, le principe de l'Occident, c'était de chercher la vérité.
17:44 Alors ça ne s'est pas fait d'un coup évidemment,
17:47 la vérité a été remplacée par l'utile sous Machiavel au XVIe,
17:50 mais les deux guerres mondiales plus les massacres du communisme,
17:53 ont fait que bon, au nom de la guerre, au nom d'une idée, au nom de la vérité,
17:56 on a massacré des gens, on va éloigner la vérité, comme ça on va éloigner la guerre.
18:00 Sauf que ça passe par quoi ?
18:02 Ça passe par l'abandon de la démocratie, parce que c'est quoi le socle de la démocratie ?
18:06 C'est le socle fondateur, c'est le sens commun.
18:08 Et le sens commun, c'est cette croyance en laquelle tous les humains
18:11 ont cette qualité innée et égale de pouvoir trancher,
18:15 de pouvoir décider et de pouvoir choisir leur destin commun.
18:18 C'est le seul lien d'ailleurs qui existe entre les riches et les pauvres,
18:20 les débiles et les intelligents.
18:22 Sauf que dans cette société mondialisée,
18:24 les élites ont fait sécession géographiquement, financièrement, politiquement,
18:28 et donc ont arrêté ce sens commun.
18:31 Ils l'ont coupé.
18:32 A leur décharge, on peut rappeler que la quête du vrai,
18:35 parfois, c'est au détriment du bien.
18:36 Sauf que le problème aujourd'hui, c'est que la quête du vrai,
18:39 ce fait a été supprimé au détriment, non pas du bien,
18:42 mais au nom du bien de quelques-uns.
18:44 Et le problème de sacrifier la guerre, en disant "je sacrifie la guerre pour mon bien à moi",
18:47 sachant que les élites n'habitent pas au même endroit et ne vivent pas les mêmes solutions,
18:50 on appelle simplement ça la collaboration.
18:52 Je voudrais juste dire sur votre première édito,
18:55 lorsque vous expliquez que certains s'étaient soulevés contre cette doxa médiatico-politique,
19:00 ils étaient menacés.
19:01 C'est le cas très précis de la maire de Romance-aux-Réserves,
19:04 qui a condamné les manifestations sauvages en disant "c'est évidemment condamnable,
19:07 mais la priorité des priorités, c'est l'ensauvagement, c'est l'insécurité".
19:11 Et cette femme, aujourd'hui, est sous sécurité possible.
19:13 Oui, je crois qu'on a menacé de la décapiter, si je crois bien.
19:15 Exactement, et de jongler avec son crâne.
19:17 Oui, je crois.
19:18 Voilà où on en est.
19:19 Votre second édito, à présent.
19:22 On apprenait cette semaine qu'au moment des Jeux Olympiques,
19:24 il faudra pour circuler en certains lieux parisiens, un QR code.
19:27 Ça, c'est passionnant.
19:29 Et c'est sur cette question que vous souhaitez revenir pour votre deuxième édito,
19:32 car vous y voyez poindre un nouveau modèle de société
19:36 qui annonce en quelque sorte un contrôle social généralisé.
19:41 J'aimerais d'abord dire tout le mal que je pense de ces JO qui y arrivent.
19:45 Oh non !
19:46 Messie, Messie, Messie, Jérémie, qui arrivent pour ravager Paris.
19:49 D'abord, avant tout, les JO, imaginons qu'ils passent.
19:51 Ça se passe plutôt bien.
19:52 Il y a eu une victime collatérale, ce sont d'abord les bouquinistes.
19:55 C'est pas un détail.
19:57 C'est une forme de nettoyage éthique de Paris, sanitaire.
20:01 Et on dit finalement, le vieux Paris qui traîne,
20:03 le vieux Paris qui n'est pas assez conforme à l'image mondialisée,
20:06 le vieux Paris moins Starbuck et trop parisien, on va s'en délivrer.
20:11 Et je trouve que le sort réservé aux libraires, d'abord avant tout aux bouquinistes,
20:14 ce n'est pas un détail de cette histoire.
20:16 Mais allons plus loin, justement, à la question du QR code.
20:19 Alors, dans certains lieux, pour circuler, pour des raisons de sécurité encore une fois,
20:23 il va falloir montrer, vous savez, comme des souvenirs covidiens qui reviennent,
20:26 le QR code.
20:28 Pour aller chez soi, si j'ai bien compris, pour aller dans certains restaurants,
20:31 si j'ai bien compris, vous allez devoir montrer votre passeport, votre blanchine.
20:34 Donc vous allez devoir montrer ce code d'autorisation.
20:38 Alors, ce qui est intéressant là-dedans, c'est de croire,
20:41 moi, en fait, ce que j'y comprends, c'est que c'est l'héritage finalement du modèle covid.
20:46 Quand il y a eu la covid, ça m'a frappé.
20:48 Moi, j'étais le seul qui, au début, j'étais contre les passeports sanitaires et tout ça,
20:51 mais j'y voyais une parenthèse.
20:53 À l'échelle des histoires, je me dis, c'est une parenthèse,
20:55 ça n'inaugure pas un nouveau modèle de société.
20:57 Mais peu à peu, le temps passe, et qu'est-ce qu'on voit?
20:59 Non pas par je ne sais quelle conspiration, mais par une forme de pragmatisme niais et bêtes.
21:03 On se dit, ah, bien, c'est utile, c'est efficace, le QR code, ça maximise la sécurité,
21:07 sans se rendre compte que ça fait une société qui bascule dans la société du contrôle social.
21:11 Et de ce point de vue, la méthode de gestion covidienne,
21:14 qui consiste justement à tout contrôler,
21:16 où la question n'est plus qu'est-ce qui est interdit, mais qu'est-ce qui est autorisé.
21:19 Qu'est-ce qui est autorisé, c'est la question désormais,
21:22 c'est le renversement complet du rapport à la liberté politique dans nos sociétés.
21:25 Et de ce point de vue, ce QR code parisien m'inquiète beaucoup.
21:29 Mais ça va durer deux semaines, donc qu'est-ce qui vous inquiète dans cette mesure?
21:33 Vous redoutez peut-être qu'on fasse de plus en plus souvent appel à ce mode de gestion de la population.
21:37 Mais j'en suis convaincu désormais.
21:39 C'est-à-dire, et je ne peux pas parsuivre mon conspi, qu'est-ce que je constate là-dedans?
21:43 C'est que chaque fois qu'on va avoir un événement majeur,
21:46 ça peut être, bon, là c'est les Jeux olympiques, mais ça peut être toute autre chose,
21:49 des événements sont nombreux, chaque fois on va dire, ah bien là il faut un QR code
21:52 pour assurer la sécurité des lieux.
21:54 Et ça va être la banalisation et la répétition, dis-je, des QR codes,
21:57 ce qui nous fait quand même une société qui ressemble davantage à la conception chinoise,
22:01 communiste, davantage qu'occidentale de ce qu'est la liberté.
22:05 Donc une société intégralement quadrillée.
22:07 Le passeport, enfin, il y aura eu le passeport sanitaire,
22:10 ensuite il y a eu le passeport olympique, il y aura un jour, j'en suis convaincu,
22:13 le passeport climatique. Le passeport climatique, on va dire,
22:16 combien de voyages en avion par année cette année? Ah, c'est trop.
22:19 Combien de kilomètres vous avez fait avec votre voiture? C'est trop.
22:21 Ah, vous avez trop mangé de viande, vous savez que la viande c'est mauvais pour le climat.
22:25 Et le système de tri des déchets, ça inquiète, hein.
22:28 Et au nom, moi je vous le dis, la cause écologique, c'est la mienne, c'est la vôtre,
22:31 nous la partageons tous, c'est une cause fondamentale.
22:34 Mais je m'inquiète de ces écologistes qui, au nom de cette cause,
22:37 veulent élargir sans cesse le domaine du contrôle social,
22:40 et soit dit en passant pour des raisons encore une fois sanitaires,
22:42 c'est une nouvelle que j'évoque en passant à la fin,
22:44 on a pris cette semaine qu'on voulait contrôler désormais l'utilisation de la cigarette
22:47 dans l'espace public le plus possible.
22:50 Je ne suis pas un fumeur, je trouve personnellement que l'odeur de la cigarette,
22:52 c'est plutôt dégueulasse, mais une fois que c'est dit,
22:55 l'idée de contrôler les fumeurs à la plage, contrôler les fumeurs en forêt,
22:58 contrôler les fumeurs à peu près partout, ils n'auront le droit maintenant de fumer chez eux,
23:02 et c'est à peu près tout.
23:03 Puis même un jour, on va dire, même chez vous, vous ne pouvez pas fumer.
23:06 Je m'excuse, mais encore une fois, la police, les services de sécurité
23:09 n'ont pas le temps d'arrêter les vrais brigands,
23:11 mais on va être capable de traquer le fumeur qui, lui, non seulement lutte
23:14 contre la santé de son voisin, mais lutte contre sa propre santé.
23:17 La société du contrôle généralisé m'inquiète.
23:19 - Et vous connaissez l'adage, faites ce que j'y mets, pas ce que je fais,
23:21 on a une première ministre qui vapote en plein hémicycle.
23:23 - Ah ben moi, je ne lui en veux pas, mais si on en veut !
23:26 - Qu'elle ne fasse pas la leçon, on en veut !
23:28 Arthur de Vatrigan, rapidement, puisque ensuite Laurent Oberton sera notre invité,
23:33 est-ce que ça vous choque, ce QR code pour les géos ?
23:35 - Oui, ça, évidemment que ça me choque.
23:37 Autant en 2020, sans vouloir relancer des débats ou des polémiques,
23:40 on nous expliquait qu'on allait faire une société de contrôle temporaire
23:43 pour sauver la vie de nos aînés ou nos fragiles.
23:45 Intellectuellement, ça se tenait, après il y avait débat.
23:47 Sauf que là, depuis quand, les JO, c'est une situation exceptionnelle ?
23:50 Depuis quand le JO, c'est un péril commun ?
23:53 Je veux bien croire que la guéguerre de Pécresse et de Madame Mignal-Gour
23:57 représente une cour de récré, ce n'est pas très rassurant,
23:59 que quand on voit qu'on n'est pas foutu d'assurer la sécurité d'un bus de foot
24:03 sur un kilomètre, on peut se poser des questions,
24:06 mais là, malheureusement, je pense que ce n'est pas la raison première,
24:08 je vois plutôt l'aspiration de tout homme à vouloir accroître son pouvoir,
24:12 à vouloir le contrôler de plus en plus, ce qui est un peu embêtant.
24:14 Le rôle de l'État, c'est de garantir la liberté de s'administrer
24:17 en assurant la sécurité. Là, ils n'arrivent pas à garantir la sécurité,
24:20 donc ils privent de liberté. Mais ce qui m'énerve le plus,
24:23 c'est que la défiance envers la politique ne cesse de généraliser,
24:26 elle va s'accroître encore plus, parce que c'est encore celui qui va payer,
24:30 c'est celui qui paie ses impôts, c'est celui qui s'arrête au feu rouge
24:32 et c'est celui qui ne se balade pas en couteau à des soirées.
24:34 - La publicité, on revient dans un instant, mon cœur saigne Mathieu Bocque.
24:38 - Mais non, pas du tout. - Les Jeux Olympiques, c'est extraordinaire,
24:40 c'est la victime du monde, c'est magnifique, ça va être un grand moment de fête.
24:45 - Je connais cette théorie. - Et de ce point, je vous amènerai
24:48 voir des compétitions, vous allez voir, vous allez vous passionner
24:51 pour la natation, la gymnastique. - Le judo.
24:53 - Le judo, bien sûr, le judo. - Le bowling.
24:55 - Non mais c'est formidable. Allez, venez avec moi pendant les JO.
24:58 La publicité, dans un instant, c'est Laurent Auborton.
25:02 - 19h30, la suite de Face à Mathieu Bocque, côté, mais avant cela,
25:07 c'est le point sur l'information avec Augustin Donatieux, bien sûr.
25:10 - Emmanuel Macron appelle à un cessez-le-feu durable devant un parterre
25:14 de chefs d'État, la COP 28 à Dubaï. Le président de la République
25:18 a appelé à une désescalade au Proche-Orient. Il s'est également positionné
25:22 contre l'objectif de guerre israélien. Mettant en garde l'État hébreu,
25:26 la destruction totale du Hamas entraînerait la guerre
25:29 durant 10 ans, a-t-il déclaré. Faute d'accord sur une nouvelle
25:33 prolongation de trêve, Israël a fait rentrer ses négociateurs
25:37 qui poursuivaient les discussions au Qatar. Le bureau de Benyamin Netanyahou
25:41 indique que les négociations étaient dans une impasse.
25:44 Et après une semaine de trêve humanitaire ayant permis la libération
25:48 de plusieurs dizaines d'otages, les combats ont repris.
25:50 L'armée israélienne affirme avoir bombardé 400 positions du Hamas.
25:54 Selon le mouvement terroriste, ces frappes auraient entraîné
25:57 la mort de 240 personnes.
25:59 - Merci cher Augustin, donne adieu.
26:02 Arthur Devat-Trigon, Mathieu Beaucotter, bien sûr.
26:04 Et Laurent Oberton est avec nous ce soir. Merci d'être présent sur le plateau.
26:09 Est-ce que j'ai besoin de vous poser la première question ?
26:11 - Non, je pense qu'elle va de soi. Pourquoi la recevoir ?
26:13 Parce que j'ai l'impression que 10 ans plus tard, vous comprendrez,
26:17 10 ans plus tard, en 2013, vous publiez La France orange mécanique.
26:20 Vous me dites, si je le présente correctement, vous étiez lancé
26:24 dans la lecture d'une bonne partie de la PQR, et de ça pour recenser
26:27 toute une série de ce qui était présenté comme des faits divers.
26:30 Et vous affirmiez ou vous suggériez qu'il y avait un effet de système,
26:33 probablement, et que la délinquance, c'était pas seulement des milliers
26:36 de faits divers, mais il y avait quelque chose plus largement
26:38 qui se dévoilait à travers cela. Est-ce que 10 ans plus tard,
26:41 on est à la fois dans le monde de La France orange mécanique,
26:43 et deux, est-ce que le système que vous cherchiez à dévoiler
26:46 s'est manifesté à tous ?
26:48 - Oui, on l'est de plus en plus dans ce monde-là, malheureusement.
26:51 Parce qu'on était déjà, à l'époque, à un niveau de violence
26:55 que je pensais extrême, et à mon avis, maximal.
26:58 Et il a encore évolué, et pas dans le meilleur sens, malheureusement.
27:03 Pour vous montrer ça, je vous ai fait un petit graphe.
27:08 - D'accord. - On le voit bien.
27:10 - On le voit bien, voilà. Donc ça, ce sont les coups et blessures
27:13 constatées par le ministère de l'Intérieur de 1992 à 2022,
27:17 donc les 30 dernières années. Donc uniquement les violences
27:20 non-crapuleuses, c'est-à-dire gratuites.
27:22 Les fameuses violences aux personnes.
27:24 Et vous voyez, on était à 50 000 faits, on arrive à 350 000,
27:27 un peu plus, donc une multiplication par 6,
27:29 augmentation de 500 %.
27:31 Donc moi, je veux bien qu'on me dise que c'est stable,
27:34 à moins de tenir la feuille de travers.
27:36 Non, c'est absolument historique, et on a battu,
27:40 vous voyez, ici on a Dupont-Moretti et Darmanin qui arrivent en 2020,
27:43 et après, on a la grande flèche, on a battu le record historique l'an passé.
27:47 On va probablement encore faire pire en 2023, d'après les premiers
27:50 chiffres qu'on a. Donc les violences aux personnes,
27:53 c'est le point noir, vraiment, c'est l'ultra-violence,
27:57 et c'était la base du livre La France orange mécanique,
28:00 de dire ça prend des proportions hallucinantes,
28:03 et il y a un déni médiatique généralisé sur ces questions,
28:07 qui s'est en train d'évoluer doucement, mais très tardivement.
28:10 - Alors justement, j'aimerais vous entendre sur l'évolution, pardon,
28:13 du traitement médiatique de La France orange mécanique,
28:15 à la fois le livre et la réalité que vous décriviez,
28:17 en 2013, lorsque votre livre apparaît, il est accueilli,
28:20 avec un différent scepticisme, certains ont tout de suite vu un livre
28:24 qui décrivait une part du réel qui n'était pas mentionnée,
28:27 et l'évolution du traitement médiatique de la réalité que vous décriviez
28:29 à l'époque, comment le présenteriez-vous ?
28:32 - Alors, assez largement, c'était des injures à l'époque,
28:34 c'est-à-dire qu'on m'a traité d'à peu près tout ce qui était possible,
28:37 simplement parce que je disais, j'amenais les faits, les victimes,
28:40 en disant, les explications, les sociologues les trouveront,
28:45 mais il y a des faits, il faut les regarder en face,
28:48 on en parle très peu par rapport à l'intensité, encore une fois, des violences,
28:52 là on est, ça fait à peu près 1000 personnes qui portent plainte
28:55 de chaque jour, parce que là, c'est que les plaintes déposées
28:57 dont je vous parle, et il faut savoir qu'il y a beaucoup plus,
29:01 il y a une part souterraine de l'insécurité qui est énorme,
29:05 par exemple, sur les violences sexuelles, vous avez 10% de plaintes,
29:08 à peu près, donc les faits sont bien plus importants encore
29:12 que ceux qu'on connaît, et le simple fait de dire ça,
29:15 de dire qu'il y avait un lien évident entre cette augmentation
29:21 de l'ultraviolence et l'immigration de quantité,
29:24 un lien statistique majeur, qui est devenu,
29:27 enfin c'est quasiment impossible de le contester,
29:29 certains le font quand même, mais bon, c'est plus du tout sérieux,
29:32 parce qu'il y a eu beaucoup d'études sur le sujet qui ont été faites,
29:35 et qui sont totalement irréfutables, et le simple fait de mettre ça
29:39 sur la table, c'était un blasphème, et donc ça m'a valu la fin
29:44 de ma carrière journalistique, une longue traversée du désert médiatique,
29:49 puisque j'ai fait des plateaux à cette période-là,
29:51 pour me faire traiter de raciste et de tout ce qu'on peut imaginer,
29:54 et ensuite j'ai disparu du paysage.
29:56 Et le réel, il revient petit à petit, parce qu'à un moment,
30:02 encore une fois, la pression de ce qui se passe est telle
30:05 qu'il faut bien que ça éclate, et que les médias soient obligés
30:08 d'en parler, il y a maintenant les réseaux sociaux,
30:10 il y a une prise de conscience généralisée, donc malheureusement,
30:14 le déni est minoritaire.
30:17 - Mais alors, je me permets de vous contredire un instant,
30:21 la séquence qui est pas là, est-ce qu'elle ne nous dit pas le contraire ?
30:23 C'est-à-dire d'un côté, il y a une scénération,
30:25 c'est-à-dire au début il y a une rasia, ou on peut utiliser d'autres termes,
30:28 où une bande, à tout le moins, arrive armée et poignarde,
30:32 en disant "on veut planter du blanc", plusieurs témoignages le confirment,
30:35 imaginons qu'on se dise "on veut planter du noir, on veut planter de l'arabe",
30:38 on serait tous indignés, et ce sera au coeur du récit médiatique,
30:40 mais là, "on veut planter du blanc", ce ne l'est pas.
30:42 Donc on part de cette séquence première, et deux semaines plus tard,
30:46 Crépole est devenu un événement assez mineur, le vrai sujet,
30:49 ce sont les bandes d'ultra-droites qui seraient à la veille
30:51 de s'emparer de la République.
30:53 Est-ce que finalement, de ce point de vue, le parti du déni
30:55 ne fait pas tout ce qu'il peut pour maintenir son récit ?
30:58 Ah si, bien sûr, c'est exactement comme moi, j'arrive avec mes victimes,
31:01 et on me répond "extrême droite", "racisme", etc.
31:04 Vous avez le Bataclan, vous avez Charlie Hebdo,
31:07 le lendemain c'est "campagne contre l'islamophobie",
31:09 là vous avez Crépole, c'est l'ultra-droite, le péril grave de la République.
31:14 Mais moi, encore une fois, j'essaie de ramener le lecteur aux faits,
31:18 il y a des faits, ils sont là, l'antiracisme a toujours servi
31:22 cette stratégie de la diversion et de la censure.
31:25 Ça veut dire, si vous en parlez, vous faites le jeu,
31:27 donc c'est qui, donc n'en parlez pas,
31:29 ce qu'a reconnu Christophe Barbier récemment.
31:32 Donc, on tente de faire la même chose aujourd'hui,
31:36 en retournant les faits dans tous les sens,
31:39 en disant "bon, on n'est pas sûr, il y a un contexte, peut-être",
31:42 mais les faits sont massifs et incontournables.
31:45 Moi, ça fait des années que je demande que soient publiées
31:48 des statistiques très précises sur l'origine des victimes
31:51 et l'origine des agresseurs, afin qu'on se fasse une idée
31:55 si oui ou non, le racisme, dans quel sens il va,
31:59 contre qui il est dirigé aujourd'hui.
32:01 Évidemment, on ne va pas le faire, parce qu'en réalité,
32:04 nos responsables savent très bien ce qu'on trouverait,
32:07 et on verrait qu'il y a énormément de Thomas,
32:09 et que dans l'autre sens, des bandes d'autochtones
32:13 qui vont massacrer, râtonner des individus issus de la diversité,
32:18 c'est rarissime, et je n'ai pas de cas récent en mémoire, en tout cas.
32:22 Arthur de Batryguan.
32:23 Justement, c'est de réfléchir à pourquoi ce mensonge,
32:26 et je me dis, si les statistiques NIC sort,
32:30 qu'on voit qu'une grande majorité sont des Français issus de l'immigration,
32:34 déjà que la politique n'arrive pas à résoudre le problème des étrangers,
32:37 qui sont légaux et illégaux, comment ils résoudraient le problème,
32:39 tout simplement, des Français dits de papier ?
32:41 Est-ce que ce n'est pas juste parce qu'il n'y a pas de solution,
32:43 et donc on préfère cacher ?
32:45 Disons que eux ne veulent pas de solution, c'est plutôt ça.
32:49 C'est-à-dire que les solutions seraient assez simples,
32:51 l'application de la loi, encore une fois,
32:54 si on parle de réponse judiciaire, là, vous avez,
32:57 ici au début du graphique, vous avez 55 000 personnes en prison,
33:01 55 000 détenus.
33:03 Aujourd'hui, vous en avez 75 000, donc vous arrivez à peu près ici.
33:06 Vous voyez, la réponse pénale n'a pas du tout suivi
33:10 l'explosion des violences en France.
33:13 Malgré cela, les prisons débordent,
33:15 parce que la justice n'a jamais voulu s'adapter
33:20 à la réalité de l'ultra-violence actuelle.
33:23 Et on est sur les aménagements de peine,
33:27 les peines réduites, etc., les alternatives à la prison,
33:30 le contrôle judiciaire à domicile, on fait tout ce qu'on peut
33:34 pour ne pas enfermer les prisonniers, les délinquants,
33:38 parce que la prison n'est pas une solution.
33:40 On a encore cette idée culture de l'excuse prédominante
33:43 dans la magistrature et chez nos politiques,
33:46 parce que les solutions font peur.
33:48 Ce seraient évidemment des solutions d'expulsion
33:51 des délinquants et des criminels.
33:53 L'application sévère de la loi, ça implique de construire
33:55 des places de prison, mais de manière massive.
33:58 Et évidemment, on voit ça comme un échec,
34:00 l'échec du vivre ensemble.
34:02 On nous a promis un enrichissement, une chance,
34:05 et on est obligé de constater qu'il y a quelque chose
34:07 qui ne va pas.
34:08 - Je me pose une question presque d'un point de vue
34:11 sociologique et ethnologique.
34:13 La peur est toujours fournatrice de quelque chose
34:15 dans une société.
34:16 La peur est toujours institutionnalisée
34:18 d'une manière ou l'autre.
34:19 On sait chez Hobbes, c'est la peur de la mort violente
34:22 qui amène à la constitution de l'État.
34:24 Normalement, la peur des forces de l'ordre, des policiers,
34:27 du gendarme, du contrôleur fiscal font que, globalement,
34:29 les gens, même s'ils ne sont pas absolument vertueux,
34:32 se soumettent à l'autorité parce qu'ils ont peur.
34:34 À tout le moins, ça fait partie du raisonnement
34:36 des uns des autres.
34:37 De ce point de vue, la peur a changé de camp en France
34:39 et que ceux qui ont la volonté d'appliquer la force violente,
34:43 ceux qui font peur, ce sont bien davantage les bandes,
34:46 comme on a pu les voir à Crépole, que les forces de l'ordre.
34:49 - Oui, bien sûr.
34:50 D'ailleurs, l'État s'adapte à ça.
34:52 On parle de solution à deux États en ce moment,
34:54 mais on vit un peu dans un pays à deux États.
34:57 Il y a l'État dur, inflexible, impitoyable,
35:00 avec M. Moyen, le contribuable, celui qui est honnête
35:03 et solvable et qui a peur de la force publique.
35:06 Et le barbare, celui qui a une échelle des valeurs,
35:10 mais qui est totalement incomparable,
35:13 qui n'a pas la notion des conséquences de ses actes,
35:16 qui s'amuse de pousser une grand-mère dans un escalier
35:19 ou de shooter dans la tête d'un homme inconscient.
35:22 Par exemple, quand vous avez eu les attentats à Nice,
35:26 il y a quand même des jeunes,
35:29 on va utiliser ce terme-là,
35:31 qui ont pris des selfies avec les victimes
35:34 qui venaient de se faire écraser par le camion, en riant.
35:39 Donc, quand on est dans un tel monde, univers mental,
35:43 donc déjà, évidemment, il faut stigmatiser ces personnes,
35:46 c'est très important, il faut dire que ce sont des sauvages,
35:49 parce que c'est ce qu'elles sont.
35:51 Et on se doute bien que les cours d'empathie ne vont pas suffire,
35:54 qu'il faut retrancher ces individus de la société.
35:58 Parce que si on ne le fait pas,
36:00 on met sciemment en danger nos concitoyens honnêtes.
36:03 - Je poursuis votre raisonnement, vous me dites si vous êtes d'accord.
36:07 On dit par exemple qu'en ce moment, les racailles,
36:10 pardonnez-moi, les bandes d'ultra-droite
36:12 sèment la terreur dans certains quartiers issus de l'immigration.
36:15 On va nous dire quelques fois que la police est très inquiétante
36:18 dans certains quartiers issus de l'immigration,
36:20 mais est-ce qu'on ne pourrait pas dire en général
36:22 que les premiers à souffrir de ces bandes,
36:24 les premiers à souffrir de ce que vous appelez les barbares,
36:26 donc les agresseurs,
36:27 est-ce que ce ne sont pas les gens issus de l'immigration,
36:29 mais qui respectent parfaitement les règles
36:31 et qui dans ces quartiers subissent en fait l'autorité de ces barbares
36:34 qui exercent une forme de violence communautariste sur les leurs ?
36:38 - Évidemment, parce qu'ils exercent leur violence
36:41 sur ceux qu'ils ont sous la main.
36:43 Et la plupart du temps, effectivement,
36:45 ces quartiers sont très communautaires
36:47 et les violences par exemple intrafamiliales
36:49 sont extrêmement élevées au sein de ces populations.
36:52 Donc effectivement, statistiquement,
36:55 les premières victimes sont issues également de l'immigration.
36:59 Ça déborde un peu au hasard sur les promeneurs
37:04 ou sur ceux qui passent,
37:05 ou les guichetiers, on l'a vu avec les émeutes,
37:08 puisqu'on parlait de l'ultra-droite
37:10 pour mesurer un petit peu la différence de menace sociale
37:14 que ça représentait.
37:15 Il y a cinq mois de cela en France,
37:16 on avait des dizaines de milliers d'émeutiers,
37:18 on a eu plus de 700 policiers et gendarmes blessés,
37:22 des centaines de commerces pillés, incendiés,
37:25 des commissariats attaqués, des écoles brûlées.
37:27 On a eu tout ça.
37:28 Et on a vu que certains commerces étaient malgré tout épargnés,
37:33 les commerces communautaires justement.
37:35 Donc on voit quand même qu'il y a un tri aussi
37:37 qui est effectué par ces individus.
37:40 On ne touche pas à ceux de la bande en quelque sorte.
37:43 Par contre les autres, il n'y a aucune limite.
37:46 Arthur de Matrigan.
37:47 Vous parliez des prisons, des peines qui ne sont pas appliquées.
37:50 On a vu quand même quelque chose d'assez surprenant.
37:52 Samedi dernier, les manifestants giga, miga, ultra-droite, nazi,
37:56 tout ce que vous voulez, ont été arrêtés, ont été déferrés
37:59 et ont été internés en prison, incarcérés en prison, pardon.
38:02 D'ailleurs au passage, je ne sais pas si vous avez des nouvelles
38:04 de la personne qui s'est fait torturer, dénudée.
38:06 Est-ce qu'il y a eu une enquête contre les gens qui ont fait ça ?
38:08 Je ne sais pas.
38:09 Et pourtant, on en a vu sur d'autres où la justice n'est pas aussi sévère.
38:13 Est-ce qu'il y a un problème dans l'individualisation des peines
38:16 qu'on nous ressort à chaque fois ?
38:17 Est-ce que la justice est vraiment de gauche
38:19 et donc considère qu'il y en a qui doivent être punis et pas d'autres ?
38:22 Si le code pénal est là, qu'il y a des prisons,
38:25 comment faire avec cette justice-là
38:27 où on a l'impression, alors peut-être que c'est une vue de l'esprit,
38:29 mais qu'il y en a une justice à deux vitesses
38:32 et que ce n'est pas toujours les mêmes qui payent ?
38:34 Ah oui, il y a une justice à deux vitesses,
38:36 une médiatisation à deux vitesses aussi.
38:38 Ça paraît extrêmement grave moralement,
38:41 c'est un crime de dénoncer cette situation d'insécurité
38:44 et ce lien à l'immigration,
38:47 qu'on le fasse avec des livres ou avec des fumigènes et des slogans.
38:51 Là, on parle quand même de gens qui ont chanté la marseillaise.
38:54 On a vu un peu plus heure sombre quand même dans l'histoire.
38:58 Mais c'est vraiment une manière de faire complètement diversion
39:02 et encore une fois de s'enfermer dans le déni
39:04 en disant que le vrai danger, c'est celui-là,
39:06 pour essayer d'étouffer l'énorme incendie qui couvre.
39:10 Mais on voit bien que l'opinion n'est plus dupe.
39:13 Tous les sondages, toutes les études le montrent.
39:16 Je pense que le Français, M. Moyen,
39:19 était parfaitement en accord avec cette manifestation à Paris,
39:23 avec les slogans que vous avez cités tout à l'heure,
39:26 qui ont été criés à cette occasion.
39:30 C'est vraiment le peuple a complètement ouvert les yeux.
39:35 Il n'est plus dupe.
39:37 On ne peut plus lui faire le coup du "c'est pas ça",
39:39 la culture de l'excuse, la sociologie, Patrick Cohen, etc.
39:42 Ça ne marche plus.
39:44 On ne veut plus entendre ça maintenant.
39:46 On attend autre chose.
39:48 Et malheureusement, je pense que le gouvernement est trop faible,
39:52 trop faible et trop lâche, sans doute,
39:55 pour passer ce cap mental.
39:58 Il va continuer à communiquer, mais seulement cela.
40:01 - Crépol, est-ce que c'est pour vous un événement parmi d'autres,
40:04 comme il a pu y en avoir d'autres, comme il y en aura d'autres,
40:07 ou est-ce qu'un cap symbolique ou médiatique,
40:10 ou dans la violence, tout simplement,
40:12 est-ce qu'un cap réel a été franchi ?
40:14 Est-ce que c'est un type de violence qu'on ne voyait pas
40:16 ou qu'on voit de plus en plus, des bandes qui arrivent
40:18 et qui poignardent un peu au hasard ?
40:20 - Il y en a beaucoup, malheureusement.
40:22 - Il y a d'autres crépoles, en fait ?
40:24 - Tous les jours, on a à peu près 120 faits de violences
40:27 commises avec une arme blanche, quelle qu'elle soit.
40:30 Ça vous donne une idée de l'ampleur de ce qui se passe dans notre pays.
40:34 Donc évidemment, il y a beaucoup d'autres crépoles.
40:36 Ça arrive tout le temps.
40:38 - Mais de cette ampleur ?
40:40 - Alors, les morts, on en a deux ou trois par jour en France,
40:44 les homicides.
40:46 Dans ce contexte précis, effectivement,
40:48 ce n'est pas tous les jours, pas encore,
40:50 mais de telles violences, les coups de couteau gratuits,
40:53 c'est vraiment extrêmement fréquent.
40:55 Et si on n'avait pas eu la progression de la médecine d'urgence
40:58 depuis les années 90, on aurait évidemment
41:00 beaucoup plus d'agressions qui finiraient,
41:02 qui se traduiraient par des morts.
41:04 - Mais sur le plan médiatique,
41:06 on a dit sur le plan empirique,
41:09 mais sur le plan médiatique, sur le plan symbolique,
41:11 est-ce qu'un cap a été franchi, selon vous ?
41:13 Ou finalement, parce que j'ai l'impression d'avoir entendu
41:15 le discours d'un cap qui a été franchi 500 fois dans ma vie,
41:17 on a toujours atteint un cap tel que finalement,
41:19 plus rien n'est possible au-delà,
41:21 et ça devient un événement, ça se baladise assez rapidement ?
41:23 - Le problème, c'est qu'on a, en tant que téléspectateurs
41:27 et consommateurs d'informations, cette mémoire
41:29 un peu de poisson rouge, et qu'on les fait,
41:31 même s'ils sont extrêmement intenses dans l'actualité,
41:36 pendant une semaine, deux semaines,
41:38 eh bien, on les oublie presque aussi vite.
41:40 La petite Lola, malheureusement,
41:42 beaucoup de gens l'ont déjà oubliée.
41:44 Et quand vous remontez un peu plus,
41:46 il y a eu des faits divers absolument épouvantables,
41:48 et quand vous les citez, quand vous faites l'expérience,
41:50 vous vous rendez compte que plus personne ne s'en souvient.
41:52 Par exemple, c'était il y a un peu plus d'un mois,
41:55 il y a eu ces deux Donna Jenner qui sont mortes,
41:59 après avoir été violées, en tout cas, c'est ce qu'elles ont dit,
42:02 sur leur lit d'hôpital, elles étaient archi-dépendantes.
42:05 D'ailleurs, l'auteur a reconnu les faits,
42:08 et il a été remis en liberté en attendant son procès.
42:11 Et ça, on l'a déjà oublié,
42:13 parce qu'il y a tellement d'aberrations,
42:15 que je ne sais pas, notre cerveau ne peut pas tout traiter.
42:20 Mais quand même, je constate que ces affaires-là
42:24 passent de moins en moins inaperçues,
42:26 ça devient trop difficile de l'étouffer,
42:28 et il y a une telle réaction que même le pouvoir
42:30 est obligé d'en tenir compte.
42:32 Alors, il fait des numéros verts, ils seront sur place,
42:34 ils condamnent, mais il est obligé de faire quelque chose.
42:36 - Alors, il nous reste moins d'une minute,
42:38 mais j'ai l'impression de vous entendre presque optimiste,
42:40 qui n'est quand même pas votre marque de commerce.
42:42 Vous êtes souvent sévère envers celui que vous appelez
42:44 et j'ai l'impression que vous êtes en train de lui faire confiance,
42:46 lui prêter une vertu que vous ne lui prêtez pas.
42:48 - Disons qu'il voit.
42:50 Maintenant, que va-t-il en faire, c'est la grande question.
42:54 Parce qu'on peut très bien voir et continuer à être assis
42:57 et à regarder à la télé le résultat.
43:01 Que va-t-il se passer, ça, je n'ai pas la réponse.
43:03 Peut-être que nos gouvernants vont regarder du côté
43:07 de la Suède ou du Danemark et vont prendre des mesures,
43:10 des vraies mesures.
43:11 Ce serait facile pour eux de regagner de la popularité en le faisant.
43:14 Mais encore une fois, il y a un tel cap mental à franchir pour eux
43:19 que ça paraît très difficile.
43:22 Pour moi, ils en sont encore assez loin.
43:24 Et malheureusement, chaque année qui passe
43:27 est une année où les victimes vont s'empiler
43:29 et où les solutions seront encore plus douloureuses.
43:32 - Et on poursuivra ces questions avec vous demain matin, Laurent Auberton,
43:35 puisqu'il s'avère que vous êtes également l'invité de l'heure des pros,
43:38 dimanche matin à 9h.
43:40 Merci à tous les deux, Mathieu Bocoté et Arthur de Vatrigan.
43:44 Dans un instant, ce n'est pas l'heure des pros 1, mais l'heure des pros 2 à 20h.
43:47 On pourrait peut-être parler, je viens de voir une dépêche qui vient de tomber,
43:51 Ralbolle, grève nationale des livreurs Uber
43:53 qui réclame une meilleure rémunération.
43:55 J'imagine que c'est une grande...
43:56 On doit avoir une pensée émue pour, vous savez,
43:58 les militants de la gauche et de l'extrême gauche
44:01 qui sont les plus friands de la livraison Uber.
44:05 - Ce n'est plus leur cause, ils sont en lutte pour les plus réclus.
44:07 - Mais ça peut être un sujet très intéressant
44:09 à traiter peut-être dans le...
44:10 - Ils vont avoir ça ce soir.
44:11 - Bah écoutez, on pense à eux et j'espère qu'ils nous regardent attentivement ce soir.
44:13 Dans un instant, je le disais, l'heure des pros.
44:15 A tout de suite.
44:16 merci à bientôt !