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00:08 Je m'appelle Greg Dubos, je suis ingénieur système au Jet Propulsion Laboratory de la NASA en Californie.
00:28 C'est le centre de la NASA qui s'occupe de la plupart des missions robotisées d'exploration du système solaire.
00:34 Quel a été votre parcours d'étudiant ?
00:37 J'ai d'abord fait un bac scientifique, ensuite j'ai fait prépa, classe préparatoire, maths sup, maths sp,
00:45 et puis j'ai intégré une école d'ingénieur, l'école d'ingénieur d'aéronautique supéro, qui maintenant s'appelle également l'ISAE, à Toulouse.
00:54 Et j'ai ensuite obtenu mon Master of Science en ingénierie aéronautique, aérospatiale, au Georgia Institute of Technology, qui est à Atlanta, aux États-Unis.
01:04 Et puis j'ai continué en faisant une thèse de doctorat ou un PhD, ça s'appelle comme ça aux États-Unis,
01:11 toujours en aerospace engineering dans la même université, à Georgia Tech.
01:15 Quel a été votre parcours professionnel ?
01:18 Au cours de mes études, j'ai d'abord essayé de faire plusieurs stages pour être un peu exposé à cet environnement professionnel.
01:26 Donc d'abord au centre de l'Agence spatiale européenne ESOC à Ternstadt, en Allemagne.
01:33 J'ai fait également un stage au NASA Ames Research Center, qui est à Mountain View, près de San Francisco.
01:39 Et puis également dans l'industrie, dans une entreprise qui s'appelle Ball Aerospace, qui est basée à Boulder, dans le Colorado.
01:47 Et puis après avoir terminé mon doctorat, j'ai été embauché à temps plein à JPL en tant qu'ingénieur,
01:55 et ça fait maintenant 10 ans que j'y travaille.
01:58 Alors d'abord j'ai commencé en… j'ai passé quelques années en conception préliminaire de mission,
02:05 c'est là où on évalue beaucoup de concepts différents,
02:09 et puis on essaie de les faire mûrir rapidement pour voir quels concepts sont les plus prometteurs.
02:14 J'ai par exemple vu les premières ébauches de la mission Psyche,
02:19 qui devrait maintenant être lancée d'ici à peu près un an, et qui devrait étudier l'astéroïde Psyche.
02:25 Et puis après ces quelques années de travail en conception préliminaire,
02:29 j'ai travaillé sur les opérations de surface du rover Curiosity.
02:34 J'ai fait ça pendant quelques années, j'étais essentiellement dans l'équipe de commande,
02:38 l'équipe qui prépare les instructions pour le rover,
02:41 et qui travaille avec les scientifiques pour déterminer où est-ce qu'on va aller,
02:47 ce qu'on va faire comme activité.
02:49 Et puis j'ai poursuivi après mon aventure martienne en travaillant sur le projet Mars 2020,
02:54 donc avec le rover Perseverance et l'hélicoptère GENV-8.
02:58 Donc c'était d'abord au sein de l'équipe du système de vol,
03:03 ça c'était pendant la phase de vérification et de test,
03:06 et puis ensuite dans l'équipe d'opération pendant le voyage vers Mars,
03:10 l'atterrissage et puis les opérations de surface.
03:13 Et maintenant, dernière chose, je travaille également sur la mission Europa Clipper,
03:18 qui est un orbiteur qui a pour but d'explorer une des lunes de Jupiter qui s'appelle Europe,
03:23 et qui devrait être lancée en 2024.
03:27 Avez-vous une rencontre particulière durant votre parcours d'étudiant ou professionnel
03:34 qui vous a influencé pour vous orienter sur une carrière liée au spatial ?
03:39 Je dirais que c'est difficile d'identifier une seule rencontre qui aurait tout changé,
03:45 mais je dirais qu'il y a différentes interactions que j'ai eues,
03:49 notamment en école d'ingénieur avec des professeurs comme Sylvestre Maurice,
03:54 qui travaille donc sur le côté français avec des rovers martiens avec SuperCam et CamCam,
04:01 et puis également des astronautes comme Philippe Perrin, Jean-François Clairvoyant,
04:07 et donc c'est ce qui m'a encouragé à poursuivre dans cette voie.
04:12 Très bien. Pouvez-vous nous faire part de deux ou trois belles expériences
04:17 que vous avez vécues au sein du JPL depuis le début de votre carrière,
04:22 qui est quand même un peu près 10 ans, c'est quand même très, très riche.
04:28 Alors, je dirais la première qui me vient à l'esprit, parce que c'est aussi sans doute la plus récente,
04:33 c'est évidemment l'atterrissage du rover Persévérance sur Mars, donc le 18 février 2021.
04:39 J'avais la chance d'être en salle de contrôle au poste avionique,
04:43 et l'ambiance était un petit peu particulière,
04:46 parce que le nombre de places avait été limité d'une manière drastique,
04:51 puisqu'on était en plein pic de pandémie de Covid à Los Angeles.
04:55 Et après avoir travaillé des années sur le projet,
04:58 et puis avoir pris soin du véhicule pendant les six mois et demi de voyage vers Mars,
05:05 le voir atterrir avec succès, c'était sans doute plus émouvant même que ce que j'avais pu imaginer.
05:12 J'ai encore des frissons quand je revois les images,
05:16 notamment les images du Skycrane au nom de l'atterrissage, ces vidéos sont exceptionnelles.
05:21 Et donc on était un peu sur un nuage.
05:26 Le président Joe Biden nous a appelés après en vidéoconférence.
05:32 Je crois qu'on était tous très fiers d'avoir pu relever ce défi technologique et humain
05:39 dans une période aussi difficile.
05:42 Je crois que ça a un peu remonté le moral de tout le monde d'assister à ce succès.
05:47 Donc ça, c'est clairement sans doute à ce jour l'expérience la plus marquante et heureuse de ma carrière à JPL.
05:56 Et puis il y a également toutes les premières fois que cette mission a réalisé.
06:03 Par exemple, le premier vol de l'Helicopter Engine WeeTee.
06:05 Donc c'était magique de voir ça également quand on a reçu la vidéo
06:08 et qu'on pouvait voir ce petit robot en suspension au-dessus de notre planète.
06:12 C'était extraordinaire.
06:14 Et puis, un peu la cerise sur le gâteau, on a la chance d'être pas loin d'Hollywood.
06:23 Et donc on a des rencontres un petit peu amusantes.
06:26 On a souvent des visites de personnalités comme James Cameron, Will.I.Am.
06:32 J'ai rencontré des équipes de séries télévisées sur l'espace également.
06:35 Donc c'est toujours assez marrant de voir comment ils perçoivent ce genre de profession à travers leur vision d'artiste.
06:47 C'est une vision inspirante de toute manière, le spatial, et surtout dans l'esprit et la mentalité hollywoodienne.
06:55 C'est sûr, c'est sûr.
06:57 C'est marrant, par exemple, au moment du tournage, ou peut-être c'était après le tournage du film "Seul sur Mars".
07:05 Donc il y a plusieurs personnes de l'équipe qui sont passées.
07:09 Matt Damon est venu également.
07:11 Et puis en voyant le film où JPL est présenté dans le film,
07:15 c'est toujours drôle de voir comment le centre est présenté,
07:18 beaucoup plus futuriste que les locaux qu'on a, mais c'est toujours marrant.
07:26 Le JPL reste incontestablement le leader mondial sur la réalisation des rovers dédiés au système solaire,
07:35 et plus particulièrement de la Lune et de la planète Mars, ainsi que les lunes de Jupiter.
07:42 Nous avons suivi avec attention incontestablement le rover Perseverance depuis son atterrissage le 18 février 2021.
07:52 Où en est-on aujourd'hui ?
07:54 L'ensemble des instruments fonctionne-t-il correctement ?
07:59 Aujourd'hui, fin octobre 2021, on vient de sortir de la première, ce qu'on appelle,
08:07 conjonction solaire qui a duré à peu près trois semaines.
08:10 Et c'est une période pendant laquelle on ne pouvait pas vraiment communiquer de manière fiable avec le rover,
08:15 parce que Mars était de l'autre côté du Soleil.
08:18 Donc là, on est de retour et le rover est de retour avec l'hélicoptère NGDT, donc il fonctionne correctement.
08:26 Donc il n'y a pas vraiment de problème particulier à mentionner.
08:30 Il y a toujours des petites anomalies de temps en temps qui arrivent par-ci, par-là, qu'il faut surveiller,
08:36 qu'il faut débugger, mais rien vraiment qui n'empêche les opérations prévues par la mission.
08:42 Donc le rover en lui-même se porte bien, les instruments se portent bien.
08:49 J'ai même tendance à penser qu'on a eu moins de problèmes sur la surface jusqu'à présent
08:54 que ce qu'on a vécu dans les premières semaines qui ont suivi le lancement,
08:58 où c'était… on n'a pas eu de problème majeur, mais il y a eu quand même des surprises et il fallait vraiment réagir.
09:05 Et on venait de se lancer, donc il fallait faire très attention.
09:10 Il y a eu quand même des surprises.
09:12 En mars, nous donne toujours des surprises.
09:15 La première tentative d'extraction, par exemple, de l'échantillon du sol, cette carotte,
09:20 qui au premier coup a révélé un tube qui était vide.
09:23 Donc ça a un peu surpris tout le monde.
09:25 On a eu quelques sueurs froides, mais au final, on a compris qu'il n'y avait rien de sérieux
09:30 et on a retenté l'expérience qui a fonctionné.
09:34 Et puis, donc voilà, globalement, tout se passe bien.
09:38 Au niveau des récoltes de données, même si on est au début de la mission sol,
09:44 est-ce qu'on a des données d'un point de vue quantitatif,
09:49 mais surtout qualitatif, les données que vous récoltez actuellement ?
09:54 Alors, c'est un peu… c'est difficile de répondre à cette question,
09:58 puisque en termes de quantité de données, il n'y a pas vraiment de problème.
10:02 On n'est pas limité, enfin, on est limité par la loi de la physique
10:06 et par les orbiteurs qui nous retransmettent les données,
10:09 par tout un tas de contraintes, de contraintes d'ingénierie, etc.
10:16 Mais globalement, on reçoit les données comme on l'espérait,
10:19 donc il n'y a pas de problème dans ce sens-là.
10:21 Donc on a énormément de données.
10:24 Chaque jour d'activité au SOL nous crée un trésor de données
10:31 qu'après les scientifiques analysent, ce sont les activités qui ont été effectuées.
10:36 Donc ça, c'est d'un point de vue quantitatif, il n'y a pas de problème, on en a beaucoup.
10:40 Et puis qualitativement, alors là, il faudra attendre les différentes études
10:45 qui sont publiées par les scientifiques pour aller vraiment au cœur de ces données,
10:50 les analyser. Donc je ne peux pas vraiment répondre en détail,
10:54 mais globalement, pour l'instant, c'est une réussite.
10:59 Il s'avère que l'environnement de Gézéro est un environnement
11:07 qui était sans doute habitable et que le choix de ce cratère
11:11 était vraiment un bon choix pour cette mission.
11:13 Donc après, les analyses qu'on va faire par la suite vont nous donner plus d'informations.
11:19 Et puis, même avant les analyses, on a toutes ces images,
11:23 ces vidéos qui nous donnent beaucoup d'informations et puis qui nous émerveillent.
11:30 Donc ça, on l'a tout de suite rapidement. Elles sont disponibles d'ailleurs sur Internet
11:36 pour le grand public très, très rapidement.
11:38 Donc pour l'instant, tout se passe bien. On est content de toutes les données qu'on a reçues.
11:43 Très bien. Le rover possède 23 caméras. Pourquoi autant de caméras ?
11:48 Est-ce sur le même principe du tableau de bord d'un avion
11:53 où la plupart des boutons des interrupteurs sont doublés par simple sécurité
11:59 ou ont-elles toutes une fonction bien particulière ?
12:04 Alors oui, toutes les caméras ont une fonction particulière.
12:09 Vous avez par exemple les HASSCAM qui sont des caméras qui regardent plutôt vers le sol
12:13 pour voir des obstacles. Vous avez les navigation cameras,
12:17 les HASSCAM qui regardent plus au loin, dans la distance,
12:22 pour que les pilotes du rover puissent planifier le prochain itinéraire.
12:28 Et puis on a les caméras qui sont sur les instruments,
12:31 MASCAM, SUPERCAM, CACHECAM qui ont vraiment des buts un peu différents.
12:37 Et puis on avait les ZDL-CAM qui étaient ces caméras,
12:40 donc au moment de l'entrée, de la descente dans l'atmosphère et de l'atterrissage.
12:45 C'est vrai que sur certaines caméras comme les HASSCAM, les NAVCAM,
12:49 on en a souvent deux. Parfois elles ont des...
12:53 Donc ça nous donne un certain degré de redondance s'il y en a une qui ne marche pas,
12:58 mais elles ont souvent des caractéristiques un petit peu différentes.
13:03 Donc c'est un peu les deux.
13:05 Donc concernant le démonstrateur, l'hélicoptère Engine 18,
13:09 depuis sa présence sur Mars, combien a-t-il effectué de vols ?
13:14 Alors à ce jour, je crois que ça fait à peu près 13 vols qui ont été effectués,
13:20 là jusqu'à la conjonction solaire.
13:22 Les prochains vols d'ailleurs devraient utiliser des vitesses de rotation plus élevées
13:28 parce qu'on a des changements saisonnés sur Mars
13:32 qui font que la densité atmosphérique en ce moment est plus faible.
13:36 Et donc il va falloir faire tourner les pales plus vite.
13:40 Mais on espère continuer.
13:41 Au départ, on pensait avoir que 5 vols pour Engine 18,
13:44 et là on en est déjà à 13 vols, donc c'est une grande réussite.
13:47 C'est pas mal.
13:48 Du fait de la faible densité de l'atmosphère de Mars par rapport à celle de la Terre,
13:53 l'ensemble des vols du démonstrateur que représente Engine 18,
13:57 sont-ils des réussites ? En d'autres termes, sont-ils concluants ? Et pourquoi ?
14:02 Je dirais que ça a absolument été une réussite.
14:05 C'est le premier engin à faire un vol motorisé et contrôlé sur une autre planète.
14:12 Et donc on parlait un petit peu de densité atmosphérique.
14:15 La densité de l'atmosphère sur Mars, c'est moins de 1% de celle de la Terre,
14:20 ce qui rend donc la génération de portance aérodynamique extrêmement difficile.
14:25 Et c'est la raison pour laquelle Engine 18 a été muni d'une paire de rotors
14:31 à pâles en fil de carbone, donc PGR,
14:33 mais qui sont plus grandes et qui tournent beaucoup plus vite que si elles étaient utilisées sur Terre.
14:39 Alors, les implications de cette première avec Engine 18, elles sont grandes.
14:45 Ça ouvre la voie à une nouvelle classe de robots qui pourront explorer Mars et d'autres planètes,
14:53 en rendant accessible cette dimension aérienne qu'on n'avait pas auparavant.
14:59 On peut maintenant avoir des engins volants qui vont travailler en tandem avec des rovers,
15:04 par exemple, ou même des humains, et qui peuvent aller explorer des régions
15:08 qui sont plus difficiles d'accès.
15:11 Engine 18 maintenant a déjà parcouru plus de 2 kilomètres, ce qui est quand même énorme déjà.
15:19 Et on espère que maintenant que cette première démonstration technologique a été un succès,
15:26 on espère que la prochaine génération d'engins, d'hélicoptères comme d'Unity,
15:32 pourraient être plus lourdes et embarquer, par exemple, des instruments scientifiques.
15:36 La température moyenne de Mars est de l'ordre de -50°C.
15:40 Pouvez-vous nous présenter son système d'isolation qui permet de maintenir le rover à bonne température ?
15:48 Alors, d'abord, la nuit, la température peut même descendre plus bas, jusqu'à -90°C.
15:55 C'est effectivement extrêmement froid.
15:58 Alors, Engine 18, il a des radiateurs, ce qu'on appelle des "heaters" en anglais,
16:04 pour le tenir chaud, et puis il a un système, évidemment, d'isolation thermique
16:08 pour garder les équipements électroniques au chaud.
16:11 Ces équipements sont logés dans une boîte qui est au centre de l'hélicoptère.
16:15 Donc, le but, c'est de les garder à des températures
16:19 qui sont des températures auxquelles ces équipements électroniques peuvent fonctionner correctement.
16:24 Et puis, l'isolation, elle est faite notamment avec des films,
16:29 avec un matériau qu'on appelle "capton".
16:32 Ces films sont également censés absorber la chaleur du soleil dans la journée.
16:39 Et puis, il y a du gaz, du dioxyde de carbone, qui aide à l'isolation
16:44 et qui évite que cette chaleur ne s'échappe, elle se dissipe à l'extérieur de la boîte,
16:50 donc pour garder tout ça au chaud.
16:53 Donc, c'est un peu comme ça que ça fonctionne.
16:55 Qu'est-ce qui est prévu avec les équipes du JPL pour les prochains mois ?
17:01 Sévérance et Ingenuity sont actuellement au sud d'une région qui s'appelle Salta.
17:06 Je ne suis pas vraiment sûr de la prononciation.
17:11 Mais une fois que l'exploration de cette région sera terminée,
17:15 on va retourner vers le nord, un peu là où on atterrit.
17:19 Et puis après, on va continuer encore vers le nord.
17:22 On va se diriger vers l'ouest du cratère Jezero.
17:25 Alors là, il va y avoir une campagne scientifique pour continuer à comprendre
17:29 le contexte géologique du plancher du cratère Jezero.
17:35 Et puis, chercher des preuves que l'environnement était habitable
17:42 ou même des biosignatures, donc ces traces de vies passées au sein de ce cratère.
17:48 Et on va également continuer la collecte d'échantillons.
17:52 Et puis après, donc ça c'est dans les mois à venir.
17:55 Et puis un petit peu plus tard l'année prochaine, si tout se passe bien,
17:58 le but c'est d'embrayer avec une nouvelle phase de cette campagne
18:02 qui va être d'aller vers le delta, se rapprocher du delta de cette rivière
18:08 qui vraisemblablement coulait et se jetait dans le cratère de Jezero.
18:12 Donc ce sera dans le courant de l'année prochaine.
18:14 Et c'est de continuer à faire ce type d'investigation de géologie,
18:18 comprendre l'environnement de ce delta, voir s'il était habitable,
18:23 chercher des biosignatures également et puis également des échantillons
18:27 qui seront collectés.
18:28 Alors pour finir, que conseillez-vous aux jeunes intéressés par les sciences
18:33 en général et le spatial en particulier ?
18:37 Je sais que je n'ai pas besoin de les encourager pour continuer à travailler
18:43 dans le domaine scientifique.
18:45 Donc là, il n'y a pas de problème.
18:47 Je dirais que je leur conseillerais de ne pas rester cantonné à un seul domaine
18:53 et d'être ouvert à d'autres disciplines.
18:56 À mon sens, c'est indispensable au sein même du secteur scientifique.
19:03 Maintenant, les systèmes complexes, soit qu'on étudie ou qu'on conçoit,
19:08 ils font appel à une multitude de disciplines.
19:11 Par exemple, en mécanique ou dans les domaines de mobilité,
19:16 on s'inspire de plus en plus de la nature et donc avoir des connaissances
19:20 biologiques, je pense que ça permet d'insuffler des idées nouvelles.
19:24 Je suis convaincu que c'est à la croisée de différents domaines
19:31 qu'on fait les plus grandes découvertes.
19:35 Et puis, je dirais de manière plus générale, je conseillerais
19:40 de ne pas négliger d'autres disciplines, y compris des disciplines
19:45 non scientifiques.
19:47 Travailler dans les sciences aujourd'hui, dans les techniques,
19:50 c'est faire partie de la communauté internationale et donc maîtriser
19:54 des langues étrangères, être un bon communicant, savoir bien
19:58 travailler en équipe, c'est absolument essentiel.
20:03 L'association scientifique et technique, sont-elles pour vous
20:07 une nécessité au sein de notre société et pourquoi ?
20:11 Alors, l'aventure scientifique, je dirais qu'elle est rarement
20:18 l'histoire d'un individu.
20:20 Alors, c'était peut-être vrai, c'était peut-être le cas au 18e siècle
20:24 et encore, mais je crois que ça n'est vraiment plus maintenant.
20:28 Et c'est essentiel que les gens qui s'intéressent aux sciences aient
20:33 la possibilité de rencontrer d'autres amateurs, d'échanger,
20:37 de progresser ensemble.
20:39 Et je pense que les associations scientifiques et techniques,
20:42 elles sont indispensables pour jouer ce rôle.
20:44 Et puis, elles permettent également d'aller à la rencontre
20:47 du grand public.
20:49 Ce grand public qui n'aurait pas forcément l'occasion d'être exposé
20:52 à de tels sujets scientifiques.
20:54 Et donc, grâce à ces associations, le public peut rencontrer
20:59 d'autres passionnés, ce qui peut aider à susciter
21:04 l'intérêt général pour des questions scientifiques.
21:07 Et puis même, je pense, éveiller de nouvelles vocations.
21:11 Donc, à mon avis, c'est clair que ces associations ont un rôle
21:15 extrêmement important actuellement.
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