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00:08 Je suis Marco Biagioni, président et directeur général de la société Aéropropulsion.
00:17 Alors, quel a été votre parcours d'étudiant ?
00:22 J'ai pris le lycée, l'université d'ingénierie et je suis diplômé en ingénierie nucléaire à l'école d'ingénierie de Rome. J'ai été diplômé en 1984.
00:34 Quel a été votre parcours professionnel ?
00:38 Alors, je suis un boomer, je suis né dans les années 60, donc j'ai suivi toute la course à l'espace des années 60.
00:47 Et donc j'étais passionné des fusées, j'ai fait devenir fou mes parents avec toutes les fusées que j'ai construites quand j'étais petit.
00:53 Après, lors des études universitaires, j'ai un peu abandonné l'espace pour m'adresser vers l'énergie, mais après en 1986, je suis rentré un peu par hasard à l'avion.
01:03 Et depuis, j'ai toujours travaillé dans l'espace, dans la propulsion spécifiquement.
01:11 J'ai commencé en étudiant la performance des moteurs à propulsion solide, après j'ai fait des calculs structurels, j'ai eu tout un tas de différents rôles.
01:22 Et à part le passage de 4 ou 5 ans à l'aéropropulsion entre 2001 et 2005, je suis resté toujours à l'avion jusqu'en 2019, où effectivement je suis devenu le directeur général de la société d'aéropropulsion.
01:39 Avez-vous une rencontre particulière durant votre parcours d'étudiant ou professionnel qui vous a influencé pour vous orienter sur une carrière liée au spatial ?
01:51 Alors, j'ai eu plusieurs rencontres, c'est un domaine plein de personnes passionnées, qui sont passionnées de l'espace, qui sont passionnées du produit et qui m'ont appris beaucoup de choses.
02:04 Comme je disais, c'était une petite passion de jeunesse, l'espace et l'aéronautique.
02:09 Quand je me suis trouvé dans ce milieu-là, c'était un rêve qui est devenu réalité, surtout dans un pays comme l'Italie, dans lequel l'opinion publique ne connaissait pas trop les activités que l'Italie faisait au sein de l'Europe dans le domaine des lanceurs.
02:23 Au point que quand je disais, la première fois que je suis rentré à l'avion, que j'ai travaillé sur les fusées, mes copains, mes amis me disaient "bon, ça rigolait, qu'est-ce que tu fais vraiment ?"
02:33 Donc, en fait, effectivement, je dois remercier toutes les personnes et tous mes collègues que j'ai rencontrés parce qu'ils m'ont toujours appris des choses intéressantes.
02:42 Pouvez-vous nous présenter Europropulsion ?
02:46 Alors, Europropulsion, c'est une société commune entre la société française Aérogroupe et la société italienne Avio.
02:57 Europropulsion a été créée en 1992 pour mettre ensemble les compétences de la branche propulsion d'Ariane-Groupe avec Avio.
03:05 Et dans le but de développer, à l'époque, les plus grands moteurs à propulsion solide jamais réalisés en Europe, c'était les MPS d'Ariane 5.
03:16 C'était un succès, Europropulsion a suivi après toute la production de ces moteurs-là.
03:23 Et comme c'était un succès, cette activité commune, Europropulsion s'est confiée au développement du P-80, qui est le moteur du premier étage de Vega.
03:34 Et ensuite, le développement du moteur P-120C, qui est et qui sera le premier étage de la fusée Ariane 6 et de la fusée Vega-C.
03:48 Actuellement, développez-vous un ou deux projets au sein d'Europropulsion ? Des projets phares en fait ?
03:58 Alors, les projets phares, comme je disais, c'est le P-120C, qui est un moteur qui équipera les deux fusées européennes Vega-C et Ariane 6.
04:10 On a pratiquement terminé le développement, en fait, on est prêt pour le lancement des qualifications de délanceurs, qui normalement auront lieu cette année.
04:18 Et on espère commencer à travailler sur une version améliorée, plus performante du P-120C, qui s'appellera P-120C+,
04:30 qui aura plus de propres goûts et qui donnera plus de performances à la fusée Ariane 6, notamment vis-à-vis du marché des constellations.
04:40 Pouvez-vous nous présenter le principe de fonctionnement des propulseurs d'appoint et les différentes étapes d'assemblage ?
04:48 Alors, un propulseur à pergoles solides, c'est un réservoir. C'est un réservoir qui a été rempli, un réservoir qui autrefois a été constitué en acier,
05:04 avec une structure en acier qui aujourd'hui est plutôt réalisée en fibres de carbone, dans laquelle on coule un proper goût en phase liquide.
05:16 Le proper goût se solidifie, en fait, il crée une forme particulière qui est étudiée pour donner la loi des poussées qui est nécessaire au bon fonctionnement du lanceur.
05:30 Ensuite, dans cette structure chargée de propres goûts, on assemble la touillère, qui est ce petit morceau-là, et on allume.
05:45 Lors de l'allumage, les moteurs, le bloc de propres goûts développe des gaz très chauds qui sont accélérés à travers la touillère,
05:56 et qui apparaissent pour les principes d'action et réaction dans la poussée qui fait des collégences.
06:00 C'est des températures allant de l'ordre de combien ?
06:03 C'est des températures à l'intérieur de la chambre de combustion de l'ordre de 2700°C. Donc c'est des gaz très chauds.
06:10 Et la structure doit résister non seulement à la pression interne, mais aussi doit être protégée avec une protection thermique
06:20 qui permet effectivement de garder une température très bas à l'extérieur pour éviter d'endommager la structure, avec une température de 2700°C à l'intérieur.
06:30 Alors ça c'est les moteurs. Ensuite, évidemment, un moteur ne fait pas un étage. Dans l'essence quatrième, pour attacher le moteur à la fusée,
06:41 il faut utiliser des enterretages ou bien des joupes comme dans le cavalier en 5. Après, il faut rajouter tous les câbles qui servent pour acheminer les commandes du lanceur à l'étage.
06:56 Et ensuite, la touillère elle-même, elle est équipée d'un système de servo-gouverne qui permet effectivement de guider le lanceur.
07:05 Le reste c'est des chaînes pyrotechniques qui permettent effectivement l'endommage du moteur et la séparation de l'étage quand il a terminé sa mission.
07:17 Le RoboVulsion, la compétence de RoboVulsion, en fait, RoboVulsion a deux têtes.
07:25 Une tête, un établissement ici à Surin, dans lequel il y a les fonctions de gestion d'ingénierie, d'administration.
07:33 Donc c'est effectivement la partie de RoboVulsion qui gère le développement des programmes en accord avec les maisons de mer.
07:42 Et un établissement à Kourou dans lequel on assemble les étages.
07:49 Donc RoboVulsion est une société qui assemble l'étage d'un point d'Ariane 5, il assemblera l'étage d'un point d'Ariane 6,
07:58 et notamment les premiers étages d'Evega et les premiers étages d'Evegas.
08:02 Donc RoboVulsion travaille sur les deux lanceurs européens.
08:06 Alors aujourd'hui avec l'arrivée et le développement du New Space en Europe,
08:12 est-ce que le savoir-faire technique d'EuroPropulsion est utilisé sur la nouvelle génération des petits lanceurs ?
08:20 Alors, les travails d'EuroPropulsion et l'implication d'EuroPropulsion dans les programmes
08:29 dépendent surtout de l'implication des actionnaires d'EuroPropulsion, donc à la fois Ariane Group et Avio dans ce programme.
08:38 L'avenir d'EuroPropulsion dans les petits lanceurs dépendra effectivement de la volonté des actionnaires d'impliquer ou non EuroPropulsion.
08:47 C'est un travail commun qui a fait un succès depuis plusieurs années,
08:53 donc c'est tout un intérêt des actionnaires de l'impliquer dans le développement sur lequel on peut travailler ensemble,
08:59 en mettant ensemble des compétences de part et d'autre, non seulement des compétences techniques,
09:07 mais aussi une façon de travailler, parce que EuroPropulsion n'est pas une société 50% italienne et 50% française.
09:15 Effectivement, on arrive à obtenir le mieux d'une différence de mentalité ou de mode de travailler.
09:21 Ça peut joindre un peu plus de pragmatisme qui vient des salariés qui sont détachés d'Italie,
09:30 et une rationalité, un travail plus structuré, détaché qui vient de la société française.
09:37 Donc cette compétence est effectivement pour être utile dans le développement futur.
09:42 Alors que conseillez-vous aux jeunes filles et aux jeunes garçons intéressés par les sciences en général,
09:49 et le spatial et l'aéronautique en particulier ?
09:54 Les conseils, suivez vos rêves, parce que c'est vraiment un domaine qu'on travaille dans les lanceurs,
10:02 qu'on travaille dans les satellites ou dans les applications terrestres et de l'espace.
10:06 C'est un domaine passionnant dans lequel on développe des produits qui sont à la frontière technologique.
10:13 Donc effectivement, on travaille sur des disciplines qui sont hyper intéressantes,
10:18 et on rencontre des personnes de tous les pays d'Europe, ce qui permet un échange intéressant, même du point de vue humain.
10:26 Donc c'est un bon choix, et je répète, suivez vos rêves.
10:32 Alors, pour finir, les associations scientifiques et techniques sont-elles pour vous une nécessité au sein de notre société, et pourquoi ?
10:44 Alors, les associations sont très importantes pour relier l'industrie à la société, aux personnes de tous les jours.
10:54 Ça permet effectivement de faire comprendre à la personne, à une personne qui n'est pas dans ce domaine-là,
11:03 quel est l'intérêt de travailler et d'investir de l'argent dans ce domaine.
11:10 Et notamment, c'est pour cette raison que j'ai accepté avec enthousiasme la tâche d'être délégué général de la Communauté des villes d'Ariane.
11:18 Alors actuellement, vous êtes le délégué général de la Communauté des villes d'Ariane, c'est-à-dire la CVA.
11:25 Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur cette association ?
11:31 Alors, la CVA, c'est une association à but non lucratif européenne qui regroupe la plupart des acteurs industriels et institutionnels
11:41 qui travaillent dans le domaine des fusées européennes Ariane et Vega.
11:48 Elle est née carrément en 1998, quand il n'y avait que la fusée Ariane, d'où le nom de la Communauté des villes d'Ariane,
11:56 et aujourd'hui, elle s'adresse aussi à tous les domaines de l'ancienne européenne.
12:01 Son objectif fondamental, c'était effectivement de relier les industries aux autorités publiques.
12:10 Elle a 20 ans, plus de 20 ans. Elle a eu 20 présidents à la présidence tournante.
12:17 Et comment ça marche, cette idée de présidence tournante ?
12:23 Chaque année, les bureaux qui sont les membres, l'élément décisional de la CVA,
12:29 décident de confier la présidence de l'année suivante à une des villes et à son partenaire industriel.
12:35 Et l'année de présidence, la ville organise un certain nombre d'événements autour du domaine des lanceurs.
12:43 Événements éducatifs, conférences, et ainsi de suite.
12:49 Alors aujourd'hui, quels sont les challenges de la CVA au sein de l'Europe ?
12:54 Surtout, comme je disais, le premier, c'est effectivement expliquer aux citoyens et aux élus des différentes villes,
13:04 quelle est l'importance des activités spatiales qui se développent dans leur territoire.
13:10 Et pourquoi surtout ces activités sont importantes pour les avancées technologiques,
13:17 pour les retombées en termes de travail, et pour la vie de tous les jours.
13:21 Parce que, aujourd'hui, on ne se rend pas compte, mais n'importe quelle application spatiale a un impact sur la vie de tous les jours.
13:28 Oui, par exemple, je pense au téléphone portable ou bien à la navigation.
13:36 Aujourd'hui, ça semble hyper facile de rejoindre n'importe quel point d'une ville, et ça c'est grâce aux satellites.
13:46 Après, un deuxième objectif de la CVA, c'est de motiver nos jeunes.
13:51 En fait, il y a des programmes éducatifs qui permettent d'approcher les jeunes,
13:57 en partant des jeunes des adolescents jusqu'aux jeunes adultes,
14:04 d'approcher les jeunes aux activités scientifiques en général, et spatiales en particulier.
14:12 Et effectivement, la CVA propose un certain nombre de programmes éducatifs et conférences dans ce but.
14:19 Alors, quels sont les programmes éducatifs de la CVA ?
14:24 Alors, il y a trois programmes phares qui sont importants pour la CVA.
14:30 Il y a une Summer School, donc c'est un certain nombre de semaines où des jeunes en état, en âge universitaire,
14:39 sont regroupés pour développer un certain nombre d'activités, comme je disais,
14:45 d'activités dans le domaine des lanceurs, d'apprentissages, d'experiences dans le domaine des lanceurs.
14:51 Et c'est une école, elle aussi tournante, dans le sens que chaque année, en fonction de la présidence
14:58 et en fonction de l'organisation de la CVA, ça se développe dans une ville différente.
15:03 Et ça aussi, ça permet de promouvoir l'échange entre les jeunes de différents pays.
15:08 Le deuxième, c'est des vacances scientifiques. Là, ça s'agit d'une semaine des jeunes adolescents, dans ce cas-là.
15:16 Donc, c'est des adolescents qui viennent des écoles.
15:19 Et là, c'est une étape, si on veut, un peu plus anticipée par rapport à l'âge des jeunes,
15:27 pour les approcher aux aspects scientifiques.
15:32 Ça devient quelque chose de plus général, moi, à mon avis, à ces lanceurs.
15:37 Ils font des expériences avec des microfusées. Ils font des expériences, par exemple, avec des systèmes de programmation des robots.
15:45 Avec les microfusées, ils font des expériences bien conduites, pas comme les miennes que je faisais, que je faisais devenir fou, mes parents.
15:52 Et ensuite, il y a des interchanges culturels, là aussi, pour échanger expériences, modes de vie.
16:03 C'est super important pour créer... c'est une grosse contribution à créer la mentalité européenne,
16:09 qui donne une génération suivante à la mienne, effectivement.
16:14 Aujourd'hui, elles sont beaucoup plus européennes de ce qu'elles ont été il y a 20 ou 30 ans.
16:21 Merci.
16:22 Merci.
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