• il y a 6 mois
Le 13/14 reçoit aujourd'hui, mardi 1er mai 2024 Sylvie Kimissa Esper, femme de chambre de l’Ibis des Batignolles, qui a participé à la grève et à la lutte des femmes de chambre de cet hôtel parisien de juillet 2019 à mai 2021 et Nessim Chikhaoui, réalisateur du film « Petites Mains » en salles ce mercredi 1er.

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Transcription
00:00Et puis un jour, les petites mains en ont eu marre ! C'était en 2018-2019, à Marseille,
00:05à Paris, dans plusieurs hôtels, hôtels lambda, hôtels de luxe, des femmes de chambre se
00:10mettaient en grève pour demander de meilleures conditions de travail et dénoncer les mauvais
00:15traitements.
00:16Ces mouvements ont été longs, souvent victorieux.
00:19Le plus connu d'entre eux a été mené à l'hôtel Ibis-Batignolles à Paris et il
00:23sert d'inspiration à un film qui sort aujourd'hui en salle, il s'intitule précisément « Petites
00:28mains ». Bonjour Nessim Chikawi, vous en êtes le réalisateur, votre premier film
00:33s'intitulait « Placé », il était inspiré de votre expérience d'éducateur, on vous
00:38connaît également pour avoir écrit le scénario du film « L'étuche », merci d'être
00:43avec nous.
00:44Avec nous est également Sylvie Kimissa-Espère, bonjour, vous étiez l'une des femmes de
00:49chambre de l'Ibis-Batignolles, vous avez participé à cette longue grève de juillet
00:542019 à mai 2021, merci d'être avec nous également, vous travaillez toujours là-bas
00:59? Oui, je travaille toujours à l'hôtel Ibis-Batignolles, toujours femme de chambre.
01:04Exactement, et vous êtes venue avec ce tee-shirt sur lequel je lis « Petites mains, la lutte
01:09avec classe ». C'est un bon jeu de mots bien sûr, qu'est-ce que vous avez ressenti,
01:17qu'est-ce que ça représente pour vous, Sylvie Kimissa-Espère, de se replonger dans
01:22cette histoire aujourd'hui, et de voir votre combat porté à l'écran ?
01:25Ça fait toujours un plaisir, ce film, en le regardant tout le temps, ça me touche,
01:35ça me va droit au cœur, et merci pour Nesim, parce qu'il était temps, il était temps
01:42que les petites mains, que les métiers essentiels puissent être au grand écran aujourd'hui,
01:48il était temps, parce qu'on n'en parle pas, c'est un secteur qui a été oublié,
01:52c'est un secteur qu'on ne parle jamais, les femmes de ménage, les femmes de chambre,
01:56ça, on n'en discute pas, on n'en parle pas, parce que ce sont les invisibles.
02:00Et aujourd'hui, au grand écran, c'est un grand plaisir pour moi, et pour la lutte
02:04que j'ai menée avec nos camarades, parce que c'est un énorme plaisir, en fait, je
02:12n'en reviens pas à croire ! De voir la lutte que vous avez menée comme
02:17ça, portée au cinéma, de voir les milliers de personnes, et au regard des milliers de
02:24personnes, c'est toujours touchant quoi ! Vous avez parlé de petites mains, c'est
02:28le titre du film, des invisibles, femmes de ménage, femmes de chambre, si les auditeurs
02:32d'Inter se reconnaissent, et s'ils ont envie de nous parler de ces métiers qui
02:37peut-être sont les leurs, les auditeurs nous appellent 0145 24 7000 pour échanger avec
02:42nos invités, ça se passe aussi via l'application France Inter.
02:45Nesim Chikawi, qu'est-ce qui vous a poussé vers cette histoire, vers ces histoires ? J'ai
02:49dit qu'il y a eu plusieurs mouvements sociaux, dans plusieurs hôtels de France ces dernières années.
02:53Ce qui nous a poussé avec les producteurs, avec Alice et Mathieu, c'était, comme le
02:57disait Sylvie, c'était important de montrer ces gens au grand écran, et puis en plus
03:01c'était très actuel, c'est fort, et c'est beau de voir ces femmes qui décident de lutter
03:06contre un grand groupe, et voilà, d'avoir ces femmes courageuses, il n'y a rien de
03:11plus beau que de montrer ça au cinéma.
03:13Votre lutte, vous l'avez menée à l'hôtel Ibis, Sylvie, vous, vous avez fait le choix,
03:19Nesim, de tourner dans un palace, pourquoi ce choix ?
03:23Je trouvais ça intéressant de montrer… Il y a eu une grève dans un palace parisien d'ailleurs,
03:26ce n'est pas de la fiction ! Ce n'est pas de la fiction, alors pour être
03:29juste, il y a 90% je crois des palaces qui, eux, se refusent d'externaliser le cœur
03:34de métier, c'est-à-dire les femmes de chambre… Oui, c'est le cœur du film, les travailleuses
03:39qui sont salariées de l'hôtel, et puis celles qui sont employées par les sous-traitants,
03:42et tout combat, c'est d'être à l'intérieur et d'être salariée du groupe.
03:46Mais je trouvais que c'était plus beau, déjà, cinématographiquement, à montrer
03:49les palaces, parce qu'on ne connaît pas forcément, en tout cas, je ne sais pas vous,
03:52mais moi je ne connais pas trop ! Pas beaucoup non !
03:54Et puis c'était… C'est ce qui m'a beaucoup plu, d'ailleurs
03:57dans le film, j'ai appris plein de choses !
03:58L'attitude palace ! Et bien c'est important, et puis même de montrer cette différence
04:03entre les classes sociales, c'est important, de montrer que ces femmes qui touchent 800-900
04:07euros, de les montrer, d'ailleurs on ne montre pas les clients, de montrer que c'est grâce
04:12à ces femmes-là que ces chambres puissent valoir entre 8000 et 9000 euros !
04:15Et puis en plus, il y avait un truc qui m'avait marqué, moi c'était dans Titanic, j'en
04:22parle toujours, c'est une des références, c'est quand Di Caprio est en troisième
04:26sous-sol, et il monte ensuite en haut, je ne sais plus, dans la classe supérieure,
04:31et je voulais un petit peu ça aussi, montrer l'envers du décor, montrer les sous-sols
04:34où travaillent toutes ces petites mains, parce qu'il y a les femmes de chambre, mais il
04:37y a les valets, il y a les jardiniers, tout le monde, et montrer qu'en haut, c'est
04:41le luxe.
04:42Donc c'était marrant de montrer cette classe sociale différente.
04:45La France d'en haut, la France d'en bas, comme disait un ancien premier ministre.
04:49C'est facile Nesim Chikawi d'appeler un palace en disant « bonjour, on aimerait bien
04:52venir tourner chez vous pour parler d'un mouvement de grève et de la mobilisation
04:56de femmes de chambre qui se battent pour leurs droits ? »
04:59Non, je remercie encore la repéreuse, parce que c'est un vrai métier, c'est une personne
05:02qui est dédiée à trouver les décors, et elle a appelé je crois tous les hôtels,
05:07palaces et cinq étoiles, il n'y en a eu qu'un seul qui a accepté, c'était le
05:10Bristol.
05:11Ça a été super, bon après c'est en moyenne en finances évidemment, on doit payer, c'est
05:17pas gratuit, mais ils ont été tops, et puis en plus ils internalisent leurs femmes
05:21de chambre, et donc c'était bien.
05:22Il y a cette remarque au départ quand l'héroïne arrive et qu'elle travaille dans ce palace,
05:27qu'elle discute avec l'une de ses amies, elle lui donne le prix des chambres, Sylvie
05:31qui mit sa espère, et le prix du coca, et elle lui dit « mais toi combien tu gagnes
05:36à l'heure ? Ah ok, tu vaux même pas un demi coca ! ». Donc il y a cette différence
05:40énorme entre ce que représente ce palace, et puis la valeur du travail.
05:45Oui, exactement, il y a une énorme différence.
05:49Est-ce que vous aussi vous avez vécu ça ? Vous n'avez pas travaillé, vous ne travaillez
05:53pas dans un palace, mais est-ce que vous ressentez ça aussi ?
05:56Oui, je n'ai pas travaillé dans un palace, mais on ressent ça partout, parce qu'en
06:01fait le problème, le vrai problème c'est quoi ? C'est parce que vous voyez déjà,
06:07les gens qui travaillent dans le palace, c'est le même métier en fait, les gens
06:09qui travaillent dans le même palace, les gens qui travaillent dans les hôtels 3, 4
06:15étoiles, 3 étoiles, 4 étoiles, mais c'est le même métier en fait, c'est le même
06:20métier.
06:21Et ces gens-là sont souvent, en fait c'est le même métier, mais ils sont souvent décalés
06:30de, c'est le même salaire de misère, parce que ce n'est pas parce qu'ils travaillent
06:33à palace qu'ils gagnent des 2000 euros.
06:36Voilà, elles restent toujours femmes de chambre, comme à Ybis de Batignolles.
06:41Je voudrais qu'on écoute un extrait de Petite Main, c'est le moment où le personnage
06:46de Safiatou, interprété par Marie-Sona Condé, décide de se rebeller, elle a beaucoup hésité,
06:52et finalement il y a un déclic, et elle va rentrer dans le mouvement de grève.
06:56Ils ont dit quoi là ? Ils ont refusé de discuter, ils veulent rien savoir.
07:00C'est fichu.
07:01Je ne sais pas vous, mais il y en a marre, il y en a marre, il y en a marre, il y en
07:05a marre.
07:06Tu fais quoi là ? Il y en a marre d'être invisibles, il y en a marre qu'on nous exploite,
07:13marre qu'on se moque de nous comme ça.
07:16Mais tu vas où là ? Il croit quoi, qu'on va rester comme ça, on va rien dire ? On
07:22ne fermera pas nos bouches, on ne ferme pas nos bouches.
07:25Mal au dos ! Mal au dos ! Mal au dos ! Mal au dos ! Mal au dos ! Mal au dos ! J'ai
07:30mal au poids ! Mal au poids ! J'ai rejoint le divin et les filles.
07:35C'est une blague j'espère ? Mais est-ce que j'ai une tête à rigoler ? Mais comment
07:40on va faire ? Ecoute, tu vas reprendre tes esprits, tu vas t'excuser, et tu vas dire…
07:46Je vais m'excuser ? Oui tu vas t'excuser, oui ! Moi je vais m'excuser ? Je vais m'excuser
07:50de quoi ? On n'a pas le choix Safi, arrête tes conneries ! Si on a le choix, on a le
07:55choix.
07:56Et moi j'ai décidé que c'était fini de me faire exploiter, tu comprends ça ? C'est
08:00fini ! On a le choix de rentrer dans la lutte, dit
08:04Safiatou.
08:05Est-ce que vous vous êtes retrouvés dans ces échanges, Sylvie Kimissa espère ? Est-ce
08:09qu'à l'époque, vous, avec vos proches, avec votre famille, peut-être il y avait eu
08:12ce débat de dire « Dans la grève, je ne suis pas payée » et il y a des enjeux énormes.
08:16Est-ce que ça vaut le coup de rentrer dans ce combat qui s'apparente quand même un
08:19peu au départ au combat du pot de terre contre le pot de fer ? On se dit que vous
08:22avez peu de chances de gagner.
08:23Vous savez, quand vous êtes maltraité, quand vous êtes humilié, quand vous rabaissez
08:32parce que vous êtes femme de chambre, parce que vous ne volez rien, mais je crois que
08:35moi je dis toujours, aujourd'hui si on parle des hôtels, on doit parler des femmes de
08:41chambre.
08:42Parce que c'est la femme de chambre qui est la fondation des hôtels.
08:46Parce que sans les femmes de chambre, ce n'est pas un hôtel, on appelle ça un restaurant.
08:50Parce que souvent, les donneurs d'ordres internalisent la partie hébergement sur la
08:56réception.
08:57La réception n'est pas sous-traitée, c'est la partie hébergement, là où la majorité
09:01des femmes font les chambres.
09:02Mais comment ça s'est passé, vous, à l'époque, avec vos proches ? Est-ce qu'ils
09:05vous ont soutenu tout de suite ? Est-ce que ça a été dur d'expliquer vos choix ?
09:08Non, ils ne m'ont pas soutenu en dehors, parce que vous savez, il y a la peur.
09:13Il y a la peur, ils disent que oui, tu te mets dans un combat comme ça, vous n'allez
09:17pas gagner contre le groupe accord.
09:18Mais quand tu as tes convictions, parce que moi, il y a ma soeur qui m'a toujours, elle
09:24m'a remercié seulement le jour qu'on a dit que j'ai gagné.
09:26Mais sinon, tu rentres tout le long, mais tu fais une connerie, tu fais une bêtise,
09:30il faut arrêter.
09:31Les proches ne sont jamais… on ne vous tolère pas.
09:36Nous, pendant la grève, il y a des camarades qui étaient en grève avec nous, mais les
09:42maris, les maris nous ont dit « tu m'arrêtes ça ». Parce qu'ils repartaient à la
09:46maison, on les tabassait chez les maris, les maris les frappaient parce qu'elles étaient
09:50en grève.
09:51Pourquoi ? Parce que l'autre appelait son mari pour dire que « oui, ta femme fait
09:55la grève, on va la licencier », parce qu'on ne connaît pas trop les règles, on ne connaît
09:58pas trop les droits.
09:59Et du coup, les femmes ont peur de se prononcer.
10:03Mais ce qui s'est passé à Ibis de Batignolles, ce n'est pas seulement à Ibis de Batignolles
10:06que ça se passe, c'est dans plein des hôtels de Paris que c'est comme ça que les femmes
10:11se taisent, qu'ils n'arrivent pas à parler.
10:13Avec ces souffrances, ces douleurs, vous filmez Nesim Chikaoui le quotidien, la réalité
10:19du travail.
10:20On entend ce chant là, c'est très festif, on va y venir d'ailleurs, mais mal au dos,
10:25il fallait montrer ça, la réalité de ce travail.
10:27C'est la réalité.
10:28Quand j'ai rencontré Sylvie, Rachel et d'autres femmes de chambre, c'est la souffrance du
10:34corps.
10:35Ma mère, moi, qui n'était pas femme de chambre, qui était aide à la personne, pareil, il
10:40y a 65 ans, le corps est fatigué, cassé.
10:43C'est pour les femmes de ménage, mais c'est pour ça que je l'appelais petite main aussi,
10:47c'est énormément de métiers.
10:48Ma mère, elle était serveuse aussi, mais c'est des métiers harassants, où t'es debout
10:52tout le temps en talons, parce que les femmes de chambre sont aussi tout le temps en talons.
10:54C'est des métiers qui brisent le corps, et donc c'était important de le montrer.
11:00Le lève-lit, c'est une revendication très importante, je ne connaissais pas le lève-lit.
11:04En quoi est-ce que c'est indispensable, Sylvie qui mit sa espère, d'avoir un lève-lit ? Parce
11:08qu'il faut soulever tous les lits pour faire la poussière dessous, c'est ça les difficultés ?
11:12Les matelas ?
11:13Oui, parce que quand on fait le lit, tu soulèves le matelas, pour mettre le drap sous le matelas,
11:21c'est comme on le montre dans le film, vous voyez le matelas déjà de 30 cm, vous la
11:26soulevez, et puis souvent vous êtes seul, alors vous voyez un peu, à la longueur de
11:31la journée, 21 chambres, 21 matelas à soulever, c'est à la fin de la journée, tu ne te
11:36tiens pas debout.
11:37Les articulations, les ligaments…
11:38Voilà, parce que c'est la répétition du travail en fait.
11:43Ça fait partie des revendications, comme l'aspirateur, il y a très peu d'aspirateurs
11:46dans ce palace, donc on passe son temps à chercher l'aspirateur, et ça produit un
11:50effet comique, et c'est l'autre aspect du film quand même, Nesim Chikawi, vous faites
11:55le choix d'en faire une comédie, on rit, ça doit être joyeux, parce que la lutte
11:59a été joyeuse ?
12:00Exactement, moi quand j'avais rencontré ces femmes, elles m'avaient dit « qu'est-ce
12:03qu'on a rigolé ? ». Et c'était important aussi de le montrer, parce que souvent nous,
12:08en France mais ailleurs aussi, on pense que la lutte c'est que terme, gris, dépressif,
12:13et c'est vrai, parce que c'est très fatigant de faire la grève, tu perds de l'argent
12:17et mentalement, et en plus tu as un sentiment de culpabilité envers ton employeur et ta
12:20famille, mais c'était important de montrer cet aspect, en tout cas du mouvement de ces
12:26femmes de chambre qui a été très solaire, joyeux, j'ai vu beaucoup d'images d'archives
12:31où vous fassiez à manger et à distribuer aux clients ou aux passants, ça dansait,
12:37et puis il y a le Parc Hayat, les femmes de chambre du Parc Hayat, de ce palace parisien,
12:42qui elle justement a eu cette idée de Fashion Week, pendant la Fashion Week, et ça c'est
12:46indispensable.
12:47C'est une scène qu'on retrouve dans le film, vous êtes marré pendant ce combat
12:51qui a été extrêmement dur, vous nous l'avez décrit, mais il y a eu aussi des moments
12:54de rigolade, Sylvie ?
12:55Il y a eu plusieurs moments de rigolade, plusieurs moments de rigolade, parce qu'il y a eu plusieurs
13:00moments de frustration, plusieurs moments de rigolade, parce qu'on se disait qu'est-ce
13:04qu'on va y arriver, mais on va dire non, on va tenir tête jusqu'au bout, on va aller
13:10jusqu'au bout, même si c'est en 2024, on va y arriver, parce qu'il y a des moments
13:14là où quand on jetait les confettis dans les halls des hôtels, ça nous faisait rigoler
13:20quoi.
13:21Merci d'être venue parler de ce film, avec le sourire, mais aussi avec le détail des
13:28souffrances qui ont été les vôtres et la force de votre combat, le film s'appelle
13:31« Petitement », on a eu beaucoup de messages, Corinne qui nous dit d'être attentif au
13:35personnel exploité, nous dit-elle, sur les paquebots de croisière, indonésien, philippin,
13:39indien, mauricien, nous dit-elle, parmi ses personnels, Vidier qui salue les femmes de
13:46chambre et leur combat, et Philippe qui renvoie sur le film d'Emmanuel Carrère, Ouistreham
13:51qui vous a peut-être servi d'inspiration au ciné Simchikaoui, suite au travail de
13:56Florence Omna.
13:58Merci à tous les deux.
13:59Je peux dire un petit mot ?
14:00Très vite.
14:01Juste un petit bonjour à Jocyne et Philippe qui sont des auditeurs de France Inter, mes
14:04beaux-parents, je les embrasse.
14:05Merci à vous, 13h45 sur Inter.

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