Tous les samedis et dimanches soir, Thomas Schnell reçoit deux invités pour des débats d'actualités. Avis tranchés et arguments incisifs sont aux programmes de 18h30 à 19h00.
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00:00Terminons avec cette arrestation musclée en plein direct à Tunis. Hier, l'interpellation de l'avocate Sonia Damani
00:07qui provoque une onde de choc dans le pays. Donc cette avocate avait critiqué le régime de Kayy Saïed notamment.
00:13Est-ce que ce tournant sécuritaire, ça vous rappelle les années Ben Ali peut-être, Georges Fenech ?
00:20Absolument pas. Franchement, non. Sous Ben Ali, on pouvait critiquer beaucoup de choses, notamment en matière de corruption etc.
00:30La démocratie n'était pas au point, évidemment, d'une démocratie occidentale, mais il y avait des droits de la défense.
00:37Il y avait des procès qui se tenaient au regard, d'ailleurs, sous le regard de la communauté internationale.
00:42Là, je ne défends pas le régime Ben Ali, mais je dis que c'est une réalité. Il s'inscrivait d'ailleurs dans l'après-Bourguiba,
00:48dans cette tradition démocratique tunisienne d'indépendance, d'égalité homme-femme, d'économie, de fleuron.
00:54Aujourd'hui, on assiste à quoi, pardon ? À une véritable mainmise d'un homme sur le pays.
01:00Le parlement ne fonctionne pratiquement pas. On attend toujours cette constitution.
01:05Et la justice, qui est sous le boisseau, allait arrêter une avocate à la maison des avocats avec la force publique parce qu'elle a critiqué le régime.
01:13Ce n'est pas la Tunisie que j'ai connue, et où je suis né d'ailleurs. Ce n'est pas la Tunisie que j'aimais.
01:18Vraiment, je ne la reconnais pas, la manière dont ils ont traité les migrants qui mouraient dans le désert, aussi de faim et de soif.
01:25J'espère que la Tunisie va se réveiller très vite.
01:28En 2021, Caïs Saïed avait prétexté un péril imminent pour s'octroyer ses pleins pouvoirs.
01:32Oui, mais le péril, c'est lui aujourd'hui.
01:34Même constat, Mathieu ?
01:36Le constat, il est qu'aujourd'hui, la Tunisie devait justement rentrer dans la modernité du XXIe siècle avec les printemps arabes en 2011.
01:43Le problème étant que la société civile tunisienne ne s'est pas adaptée sur un certain nombre de points,
01:47notamment sur des points qui ont été mis en oeuvre par les gouvernements successifs
01:51et qui ont conduit à une situation où tous les indicateurs de la Tunisie sont dans le rouge.
01:55Les indicateurs migratoires sont dans le rouge parce qu'il y a une explosion de l'immigration illégale en Tunisie.
02:00Les indicateurs macroéconomiques, notamment sur le plan budgétaire et sur le plan monétaire, sont aussi très compliqués
02:05puisque au niveau budgétaire, la Tunisie est en déficit structurel, d'une part.
02:09Et d'autre part, sur la question monétaire, le dinar, la monnaie de la Tunisie, s'est très largement dépréciée ces dernières années.
02:16Et le dernier élément qui me paraît très important, c'est qu'aujourd'hui, les Tunisiens font, sous peut-être la pression de Caïstaïde,
02:24c'est qu'ils se disent que l'insécurité aujourd'hui qui est galopante en Tunisie provient de l'immigration.
02:31Et donc, dès lors que Caïstaïde opère un virage sécuritaire, les Tunisiens, malgré tout, semblent le soutenir.
02:38Merci messieurs d'avoir eu un mot pour ces 60 arrestations au total en Tunisie,
02:42contre des journalistes, des avocats et des opposants au régime de Caïstaïde.
02:46Merci Georges Fenech, ancien magistrat, merci Mathieu Hoque d'avoir été avec nous, secrétaire général du groupe de réflexion Le Millénaire.
02:52Vous êtes bien sur Europe, il est 18h50, c'est l'heure de retrouver Julia Vignali qui reçoit ce soir la danseuse Aurélie Dupont.