• il y a 6 mois
Regardez Le débat du jour avec Yves Calvi et Amandine Bégot du 12 juin 2024

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00:00RTL Matin, 7h-9h30, avec Yves Calvi et Amandine Bégaud.
00:05Bienvenue à vous tous qui nous rejoignez sur RTL.
00:07RTL Matin continue jusqu'à 9h30.
00:09On analyse cette crise politique que traverse le pays
00:11et ce matin, c'est la crise à droite qui nous intéresse.
00:13C'est une trahison profondément indigne.
00:15C'est ce que la politique peut faire de plus sale.
00:17Trahir la semaine qui précède l'appel du 18 juin
00:20pour aller se marier avec Mme Le Pen,
00:22moi j'ai senti un hall-cœur personnel.
00:24Il nous a trahis pour un poste de ministre.
00:26C'est misérable.
00:27C'est le cynisme le plus complet en politique.
00:29C'est de la déloyauté.
00:30C'est évidemment indigne.
00:32Ce que j'éprouve, c'est du mépris.
00:33C'est un manque de droiture.
00:34Et quand on est de droite, la moindre des choses,
00:36c'est de cultiver cette droiture.
00:38Voilà, Florilege, des réactions entendues depuis hier
00:41après cette annonce d'alliance entre Eric Ciotti
00:43et le Rassemblement National.
00:44Avec nous au studio, Olivier Bosse,
00:45chef du service politique de RTL,
00:47Laure Lavalette, députée RN sortante du Var,
00:49porte-parole du Rassemblement National,
00:51Jean-Michel Apathie, éditorialiste
00:53que les auditeurs d'RTL connaissent bien.
00:55Robert Ménard, vous êtes vous en direct avec nous
00:57depuis votre commune de Béziers.
00:59Tiens, justement, Robert Ménard,
01:00qu'est-ce qu'on en dit chez vous, ce matin, à Béziers ?
01:03Trahison ou choix de raison ?
01:06Écoutez, d'abord, c'est très différent
01:08de ce qui se dit dans les appareils politiques.
01:10Je le vois bien du côté des responsables,
01:13des classiques, des républicains.
01:15On a vu sale, trahison, collaboration, patati patatou.
01:19On pourrait aussi parler, j'ai vu,
01:21de Munich.
01:22Tant qu'on y est, on peut dire à peu près n'importe quoi.
01:25Mais à la base, le sentiment, il n'est pas le même.
01:28Il y a des sondages qui ont été faits chez moi.
01:30Alors, est-ce que c'est parce que c'est le Sud ?
01:32Est-ce que c'est parce qu'on est une ville, ici, très à droite ?
01:34C'est aussi pour ça que je suis le maire de Béziers.
01:37Les gens sont infiniment plus nuancés.
01:39Je dirais, c'est moitié-moitié.
01:41La moitié qui trouve qu'il a eu tort
01:45de sceller cette alliance avec le Rassemblement National
01:48et l'autre moitié qui disent,
01:50attendez, vivement l'union de la droite,
01:52on l'a demandé depuis une éternité,
01:54on en a marre des bisbilles entre les partis.
01:57Voilà, on se retrouve parce qu'au fond,
01:59sur tout un tas de sujets, on est d'accord.
02:02Alors moi, au milieu de tout ça,
02:04je ne veux pas dire que l'union des droites, c'est une mauvaise idée
02:06puisque je la pratique comme maire à Béziers
02:09depuis 20 ans, 10 ans, dans mon conseil municipal.
02:11Il y a à la fois des élus du Rassemblement National
02:14et des élus des Républicains.
02:16Et mon Dieu, tout se passe très très bien.
02:18Et en même temps, je me dis,
02:20c'est un autre enjeu que dans une ville,
02:22c'est la France.
02:23Est-ce que dans cette alliance-là,
02:26il y a des objectifs clairs ?
02:28Ils parlent tous d'une même voix sur les thèmes essentiels ?
02:31Manifestement, non.
02:33Voilà, c'est comme ça que je réagis.
02:35Je pense que c'est un peu une réaction de bon sens
02:37qu'ont la plupart des gens que j'ai rencontrés depuis hier.
02:39Laure Lavallette, on se tourne vers vous.
02:41Vous avez passé un accord avec un traître ?
02:43Au moins, vous le savez.
02:45Vous savez, je pense qu'après le score historique
02:47aussi de Jordan Bardella dimanche,
02:49les Français ont envoyé un message très clair,
02:51un message d'espoir, d'une alternance.
02:53Et cette alternance, nous, nous voulons construire
02:55la majorité la plus large possible
02:57pour faire un gouvernement d'union nationale
02:59pour mettre fin à ce désordre
03:01sécuritaire, migratoire et budgétaire.
03:03Jordan Bardella a lancé un appel.
03:05Il se trouve qu'Éric Ciotti, courageusement,
03:07avec qui on partage les mêmes constats
03:09et globalement les mêmes solutions
03:11sur ces sujets prégnants dans la vie des Français
03:13que sont la sécurité, l'immigration,
03:15le pouvoir d'achat,
03:17il a répondu à cet appel.
03:19Avec Éric Ciotti ou avec ?
03:21Avec les Républicains, mais vous savez, moi je suis élue du Var.
03:23Ils sont où les Républicains ?
03:25Ils arrivent, figurez-vous, ça ne se fait pas d'un claquement de doigts.
03:27Vous allez voir, ils vont venir.
03:29Ce matin, on disait c'est du bluff, il n'y a pas des dizaines de députés LR.
03:31Mais vous allez voir que si, vous allez voir bien sûr.
03:33Et puis je vais vous dire, je pense que c'est cette déconnexion
03:35entre les chefs à plumes des Républicains
03:37et la base qui a tué LR.
03:39Moi, je suis élue du Var, je peux vous dire que sur les marchés,
03:41les gens l'appelaient de leur vœu.
03:43Ils me disaient, mais nous sommes d'accord.
03:45J'ai été élue avec des voix, évidemment,
03:47des Républicains aussi dans la deuxième circonscription du Var.
03:49Jean-Michel Lappaty, vous croyez,
03:51c'est arrivé de nombreux potentiels ?
03:53Je n'en sais rien en fait.
03:55Moi, ce qui m'a beaucoup étonné hier,
03:57c'est de constater qu'Éric Ciotti
03:59franchit le pas et des gens dont on aurait pu
04:01penser qu'ils étaient proches d'Éric Ciotti,
04:03Retailleau par exemple, le sénateur de Vendée,
04:05ou bien Laurent Wauquiez,
04:07le franchirait aussi. Or, aucun autre.
04:09Ça, pour moi, c'est le plus
04:11grand effet de surprise hier.
04:13On voit que le Rassemblement National
04:15demeure quand même difficile à fréquenter.
04:17Alors, pour quelles raisons ?
04:19On ne va pas parler français, M. Lappaty.
04:21Peut-être que vous avez raison.
04:23On verra, on verra dans les urnes.
04:25On a quand même vu dimanche.
04:27Est-ce que l'électorat de LR suivra
04:29Éric Ciotti ou les autres ?
04:31Je vous dis, il a déjà suivi.
04:33Je me concentre sur ce que j'ai vu hier.
04:35J'ai vu hier des dirigeants politiques
04:37qui sont sur le terrain.
04:39Ils discutent avec des Français aussi.
04:41Ce sont des dirigeants politiques
04:43qui n'ont pas franchi la frontière.
04:45Et il y a autre chose qui m'a,
04:47alors là, explosé de rire.
04:49C'est Éric Ciotti lui-même.
04:51Il n'a rien dit à personne.
04:53J'ai relâché.
04:55J'ai relâché, je l'ai raconté hier soir.
04:57Moi, lundi à 17h, je suis avec lui.
04:59Il ne nous a rien dit. Même pire que ça,
05:01il est resté muet toute la réunion.
05:03Le cachotier, dis donc, il n'a pas
05:05le ralliement très franc, Éric Ciotti.
05:07Ça, c'est des attitudes politiques
05:09qui ne sont pas très glorieuses.
05:11D'autant qu'écoutez cet archive
05:13qu'on a retrouvé,
05:15il n'y a pas si longtemps,
05:172011. Non, je vais vous sortir
05:19une archive de 2011. Regardez.
05:21Débat entre Marine Le Pen et Éric Ciotti
05:23organisé à l'époque par Nice Matin.
05:25Marine Le Pen, un mot pour défiler Éric Ciotti ?
05:27Je vais être hyper gentille. La naïveté.
05:29Même question, Éric Ciotti ?
05:31La trompe.
05:33Marine Le Pen, la principale qualité d'Éric Ciotti ?
05:35Il apprend bien son texte.
05:37La qualité de Marine Le Pen ? Son talent médiatique.
05:39Le défaut majeur de Monsieur Ciotti ?
05:41Il parle avec des éléments de langage
05:43non symposables. Quel défaut
05:45trouvez-vous à Marine Le Pen ? De ne pas aimer
05:47la France. Vous allez me dire
05:49qu'il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis, mais...
05:51Non, les hommes politiques, ou les responsables politiques,
05:53parlent beaucoup. Donc, il est très facile
05:55de les piéger à distance. En même temps,
05:57un responsable politique, il doit aussi
05:59épouser l'époque, les circonstances changent.
06:01Moi, ça ne me choque pas du tout
06:03qu'Éric Ciotti, qui a dit je ne voterai jamais
06:05pour Marine Le Pen, décide de rejoindre Marine Le Pen.
06:07On peut dire que la circonstance
06:09est particulière, voire étrange.
06:11Donc, on s'adapte. Mais après, il y a
06:13la manière de le faire. Celle qu'a choisie
06:15Éric Ciotti est où ? Sauf
06:17Glorieuse. Ça, je crois que c'est incontestable.
06:19Vous ne le reconnaîtrez pas, Mme Lavalette,
06:21mais tout de même, voir le chef du parti,
06:23c'est le chef des Républicains, ne parler
06:25à aucun de ses copains de ce qu'il va faire,
06:27on n'a pas souvent vu ça.
06:29Ce n'est pas très élégant, Mme Lavalette. Sincèrement. Jordan Bardella
06:31ferait ça ?
06:33Vous savez, moi, j'ai siégé à côté pendant deux ans.
06:35J'ai eu tel sens de siéger. J'étais juste à la lisière
06:37à côté des Républicains.
06:39Il a fait...
06:41Je ne sais pas exactement comment ça s'est passé.
06:43Moi, je pense qu'il a eu ce courage et ce sursaut.
06:45Ce courage et ce sursaut. Et là, vous sortiez
06:47une archive de 2011. Mais qu'est-ce qui s'est passé
06:49en 15 ans ? C'est quoi l'État de la France ?
06:51Il a fait comme il a voulu.
06:53Moi, je vais vous dire
06:55encore une fois, quand vous sortiez
06:57cette archive,
06:59qu'est-ce qui s'est passé en 15 ans ?
07:01La France d'Emmanuel Macron, c'est 900 milliards de dettes
07:03supplémentaires. C'est une balance du commerce extérieur
07:05à 100 milliards. C'est une agression
07:07gratuite toutes les 44 secondes.
07:09120 coups de couteau par jour.
07:11Je voulais juste terminer sur le fait que j'ai siégé
07:13pendant deux ans à côté de 62
07:15députés LR. Il y avait 62
07:17nuances de LR. En fait, LR, ça ne veut plus
07:19rien dire. Déjà, ils étaient à 4%
07:21au moment des présidentielles. Et en plus, ils ne sont d'accord
07:23sur rien. Ils ne votaient pas de la même façon.
07:25Même sur les retraites, par exemple. Il y a des députés LR
07:27qui n'ont pas voté la retraite.
07:29Ils n'ont pas voté la retraite. Et il y en a six qui avaient
07:31même voté la motion de censure présentée par
07:33le Rassemblement National. Donc, vous voyez,
07:35les choses ont changé. Et je pense qu'il y a
07:37une opportunité historique qui s'est présentée
07:39aux Républicains. Et Éric Ciotti
07:41a su saisir la main tendue
07:43de Jordan Bardelin. Olivier Bost, on n'arrive pas
07:45à savoir combien d'éventuels députés
07:47pourraient suivre. Est-ce qu'on a fait les comptes ?
07:49Pour l'instant, il y a une députée.
07:51Et pas la plus connue.
07:53Effectivement, pour l'instant, c'est vraiment une aventure
07:55extrêmement solitaire de la part
07:57d'Éric Ciotti. Mais ça reflète un peu
07:59la façon dont il a opéré,
08:01si j'ose dire, à la présidence
08:03des Républicains. C'est-à-dire qu'il a
08:05finalement pris le parti. Et il a eu
08:07un exercice du pouvoir.
08:09Et très franchement, tous ceux qui
08:11aujourd'hui s'étonnent
08:13de cette trahison auraient
08:15pu s'en rendre compte. Il avait eu un exercice très
08:17solitaire du pouvoir. Et l'histoire
08:19n'est pas terminée. Parce que maintenant, on a quelque part
08:21un forcené
08:23à la tête d'un parti.
08:25Avec des gens qui vont essayer de le déloger.
08:27Avec des énormes difficultés, puisque
08:29les statuts n'avaient pas prévu
08:31un cas de démence ou autre
08:33de la part du président du parti.
08:35Donc, il y a
08:37des procédures, mais elles sont longues.
08:39C'est-à-dire qu'elles ne peuvent pas être bouclées avant dimanche.
08:41C'est-à-dire, avant que
08:43les députés soient désignés.
08:45Donc là, on va avoir un combat. C'est le retour.
08:47Chaque fois qu'il prendra la parole, radio ou télévision,
08:49il y aura écrit « Président des Républicains ».
08:51Bien sûr, bien sûr.
08:53Mais pour les autres aussi, ils sont encore membres des Républicains.
08:55On est dans une situation très cocasse.
08:57Ça continue cet après-midi.
08:59Alors, ça ne peut pas être une réunion du bureau
09:01politique, parce qu'il y a qu'Éric Ciotti
09:03qui peut réunir
09:05le bureau politique.
09:07Donc, il va y avoir une réunion de tous les membres
09:09du bureau politique. — Sans lui.
09:11— Et pour essayer de le déloger. — Avec Emmanuel Macron,
09:13Éric Ciotti ne veut pas démissionner
09:15de la présidence.
09:17— Robert Ménard, toujours en direct avec nous,
09:19depuis Béziers, il a tué les LR,
09:21est-ce qu'il pourrait travailler comme ça ou pas ?
09:23— Écoutez, moi, je me contrefous
09:25de la manière dont ça s'est fait
09:27à l'intérieur du LR. Honnêtement, j'en sais rien.
09:29Non, non, mais attendez.
09:31— En termes d'exemplarité, je ne sais pas.
09:33— Non, attendez. Dire qu'il a eu de mauvaises manières, c'est sûr.
09:35Attendez.
09:37Vous n'êtes pas au LR, jusqu'à preuve du contraire,
09:39et vous en foutez au moins autant que moi.
09:41Attendez. Moi, ce que je veux vous dire,
09:43ce n'est pas ça le plus important.
09:45Oui, ça a été de mauvaises manières.
09:47On est d'accord. Je suis d'accord avec vous, monsieur Apathy.
09:49Voilà, vous voyez que ça arrive de temps en temps.
09:51Voilà, ce n'est pas ça.
09:53Ce qui m'intéresse de savoir,
09:55c'est si c'est un mariage d'intérêt
09:57ou un mariage utile pour ce pays.
09:59C'est quand même la seule bonne question.
10:01Je vous rappelle qu'on va voter dans 15 jours. C'est quand même ça.
10:03Alors, il avance, Éric Ciotti,
10:05sur deux terrains. On l'a entendu tous ensemble.
10:07Quand il dit, voilà,
10:09sur les questions de sécurité
10:11ou sur les questions d'immigration,
10:13en gros, on peut être à peu près d'accord
10:15avec le Rassemblement national.
10:17Il a raison, parce que c'est plus
10:19le reste de la droite qui est allé vers le Rassemblement national
10:21sur ces deux questions essentielles
10:23pour les Français, plutôt que sur le contraire.
10:25Le problème, c'est qu'il fait silence
10:27sur au moins deux grandes questions
10:29où tu te dis, mais là, il y a un abîme
10:31entre les uns et les autres.
10:33C'est sur les questions sociales.
10:35Enfin, attendez, ce qu'ont défendu, jusqu'à preuve du contraire,
10:37ce qu'ont défendu les Républicains
10:39sur la retraite, sur tout un tas de questions,
10:41c'est une vision, disons,
10:43un peu libérale
10:45et un peu réaliste des finances publiques
10:47et de ce qu'on peut faire ou pas faire.
10:49Et la deuxième question,
10:51c'est la politique étrangère.
10:53Aujourd'hui, est-ce qu'on peut penser
10:55que sur l'Ukraine,
10:57les réponses du Rassemblement national
10:59sont les bonnes réponses ? Je ne pense pas.
11:01Alors, est-ce qu'on peut, compte tenu
11:03de ces points de rapprochement,
11:05et d'autre part, de ces désaccords importants,
11:07est-ce que les uns et les autres
11:09peuvent bosser ensemble,
11:11aujourd'hui dans l'Assemblée et demain
11:13dans un gouvernement ? Ça, c'est la question.
11:15Et je ne suis pas sûr que ce soit oui, la réponse.
11:17On marque une petite pause et on se retrouve dans un instant
11:19avec nos invités sur RTL, le débat continue.
11:21Il est 9h15.
11:23RTL Matins, jusqu'à 9h30.
11:27RTL Matins,
11:297h-9h30, avec Yves Calvi
11:31et Amandine Bégaud.
11:339h18 sur RTL, RTL Matins qui continue
11:35de vous aider à décrypter cette campagne des législatives.
11:37Ce sera l'un des temps forts du jour.
11:39Cette conférence de presse d'Emmanuel Macron
11:41à suivre en direct sur RTL
11:43à partir de 11h.
11:45Conférence de presse qui est loin de faire l'unanimité.
11:47Écoutez ce qu'en disait hier soir Édouard Philippe.
11:49Je ne suis pas sûr,
11:51pour être honnête, qu'il soit
11:53complètement sain que le Président de la République fasse
11:55une campagne législative pour une raison
11:57claire. Il est Président de la République
11:59dans un moment où
12:01les institutions vont être soumises à
12:03des turbulences.
12:05Pas sûr qu'il soit complètement
12:07sain qu'un Président de la République fasse ça.
12:09C'est malsain un Président de la République
12:11qui va faire une conférence
12:13de presse pour inaugurer
12:15une campagne législative au terme
12:17de laquelle il risque d'être cohabitant.
12:19Donc être obligé
12:21de travailler avec des gens
12:23qu'il va critiquer avec violence.
12:25Là, ce matin,
12:27franchement, on est rentré dans une séquence depuis
12:29dimanche soir qui n'a aucune logique.
12:31Emmanuel Macron fait ses élections
12:33pour les perdre.
12:35Il dissout à un moment où
12:37le parti adverse, c'est-à-dire le
12:39Rassemblement National, est extrêmement puissant.
12:41C'est exactement le moment où il ne faut pas le faire.
12:43Il le fait quand même. Il n'en parle
12:45à personne. C'est comme Siotny.
12:47Il n'a pas beaucoup partagé la décision.
12:49Il n'en parle à personne.
12:51Dans l'histoire politique, des Présidents de la République qui s'impliquent
12:53dans une campagne législative, ça existe.
12:55Non, mais pas comme ça.
12:57Pas comme ça.
12:59Vous avez vu De Gaulle faire une conférence de presse ?
13:01Vous avez vu Mitterrand faire une conférence de presse ?
13:03Il faisait de tout son poids
13:05déjà dans les élections européennes.
13:07La logique, ce serait qu'il démissionne après, en s'impliquant comme ça.
13:09M. Lapetitia, ce n'était pas malsain quand il a voulu
13:11peser de son poids présidentiel dans
13:13les élections européennes ? C'est pareil, mais je veux dire, nous, ça nous arrange.
13:15À chaque fois qu'il passe à la télé, je pense qu'on prend
13:17un pour cent. Robert Ménard continue
13:19à faire des conférences de presse.
13:21C'est devenu un repoussoir, Emmanuel Macron, ou pas ?
13:23Je pense que ça,
13:25c'est vrai. Mme Lavallette
13:27a raison. Chaque fois qu'il prend la parole,
13:29c'est une catastrophe. Mais manifestement,
13:31son narcissisme est plus fort
13:33que la logique politique, même la sienne,
13:35ses intérêts politiques.
13:37Jean-Michel Apathie a raison, une fois de plus.
13:39Ça fait deux fois dans un matiné.
13:41C'est pareil, quand même. Faites gaffe pour vous.
13:43Non, c'est pour vous, parce qu'un mec comme moi
13:45soit d'accord avec vous, vous devez vous inquiéter.
13:47Je plaisante, évidemment.
13:49Moi, pas à ce niveau-là,
13:51donc tout va bien. Mais vous avez des auditeurs. Faites attention
13:53à ce que vous dites. Non, bien sûr
13:55qu'il aurait dû être au-dessus de la mêlée, mais
13:57il n'est pas capable de l'être.
13:59En revanche, quand vous dites,
14:01Jean-Michel, qu'il fait des élections
14:03pour les perdre, je ne crois pas du tout.
14:05Vous croyez qu'il va les gagner ?
14:07Non, je ne crois pas qu'il va les gagner.
14:09Attendez, pardon.
14:11Je ne veux pas être d'accord avec vous. Je pense
14:13qu'il fait les élections en pensant
14:15comme un certain nombre de personnes de la classe politique
14:17qu'aujourd'hui, tu dis moi ou
14:19le chaos, les républicains ou le
14:21fascisme, je n'en sais rien encore,
14:23les démocrates et les populistes,
14:25ça suffit à mobiliser les gens.
14:27Le problème, c'est qu'il aurait dû au moins
14:29retenir la leçon de dimanche,
14:31c'est que ça ne fonctionne plus.
14:33Aujourd'hui, le RN, il ne fait pas peur
14:35aux gens. Il ne fait pas peur. S'il y en a un qui fait
14:37peur aux gens, c'est, je ne sais pas, Éric Zemmour.
14:39Mais Éric Zemmour, il est encore plus à droite
14:41que le RN. Ça a d'ailleurs servi
14:43le RN largement.
14:45Vous devriez, Mme Lavalette, lui mettre un cierge
14:47tous les matins à l'église pour le remercier.
14:49Mais sinon, non.
14:51Aujourd'hui, il fait une analyse fausse.
14:53Aujourd'hui, le RN
14:55ne fait plus peur. Vous verrez qu'une bonne
14:57partie des électeurs
14:59des Républicains
15:01voteront sans hésiter pour des candidats
15:03du RN. Tout ça,
15:05ils ont perdu le fil,
15:07le contact avec la population.
15:09Qu'ils se taisent, disait hier Xavier Bertrand,
15:11qui indique qu'Emmanuel Macron est le moteur
15:13de l'extrême droite. C'est vrai, Olivier Bost ?
15:15Emmanuel Macron,
15:17moi, je reprends juste
15:19la façon dont il a fait des conférences de presse
15:21jusque-là.
15:23Il n'a jamais vraiment réussi
15:25cet exercice parce qu'en fait, il ne l'a pas compris.
15:27Il s'agit de se confronter
15:29aux journalistes pour
15:31pouvoir finalement laisser des choses
15:33assez simples et des messages assez clairs.
15:35Il n'a jamais
15:37fait cet exercice comme ça.
15:39Il a toujours voulu étaler
15:41sa maîtrise des dossiers
15:43et montrer qu'il était le meilleur
15:45d'entre tous et qu'il n'y avait
15:47que lui qui pouvait absolument tout gérer.
15:49Cet exercice-là, qui doit être au contraire,
15:51même si on le désapprouve sur la forme,
15:53un moment politique,
15:55Emmanuel Macron en fait souvent
15:57des moments plus techno, c'est-à-dire
15:59ce qu'on a déjà comme indication, c'est que ça va être en
16:01quatre points.
16:03Il va vraiment annoncer des choses concrètes ?
16:05Il y a deux heures. Il a des grandes idées,
16:07des grands axes, etc.
16:09Jean-Michel Apathy ?
16:11Depuis sept ans, qu'est-ce qu'il va nous inventer, là, tout à coup ?
16:13Il a eu des idées depuis dimanche ?
16:15Ces élections législatives
16:17sont une farce absolue !
16:19Sauf que pardon, mais c'est grave quand même.
16:21On ne rigole pas, on n'est pas...
16:23Hier, je disais que c'est une série Netflix.
16:25Mais ce n'est pas une série, c'est la vraie vie.
16:27Tout est grave dans cette histoire.
16:29Tout est grave dans cette histoire.
16:31Tout est problématique. Rien ne fonctionne
16:33comme cela devrait. Mais le chef de l'État,
16:35puisqu'il en a le pouvoir, nous l'impose.
16:37Eh bien, on fait avec.
16:39Mais on peut quand même dire que ce qui se passe,
16:41autre que ce soit choquant,
16:43ne correspond à rien
16:45de nécessaire et de bénéfique
16:47pour le pays.
16:49En revenir au peuple,
16:51ça n'est pas choquant. On est face à une crise politique majeure.
16:53Ça fait deux ans qu'il n'arrive pas
16:55à gouverner. Aux dernières législatives,
16:57il a déjà perdu puisqu'il avait une majorité qui était relative.
16:59Ses textes à l'Assemblée nationale ne passent pas.
17:01On a eu 23-49-3, je vous rappelle.
17:03C'est normal et ça fait partie
17:05des institutions de la Ve République.
17:07Que d'en revenir...
17:09Parce que c'est un tel cadeau,
17:11n'imaginons pas qu'il était suffisamment fou pour le faire.
17:13Mais par contre, nous l'appelions de nos voeux.
17:15Monsieur Apathy.
17:17Nous l'appelions de nos voeux
17:19parce qu'en revenir au peuple sous la Ve République,
17:21c'est évidemment d'une importance capitale.
17:23Le peuple est le juge suprême
17:25et je veux le dire évidemment aux gens qui nous soutiennent.
17:27Quand le peuple vote, le peuple gagne.
17:29Vous ne pensiez pas
17:31qu'il était suffisamment fou.
17:33A sa place, vous ne l'auriez pas fait.
17:35C'est quand même lui qui dirige le pays, ce n'est pas moi.
17:37Moi non plus, je ne l'aurais pas fait.
17:39C'est quelque chose sur lequel nous nous engageons.
17:41La crise politique était là, elle était majeure.
17:43La dissolution est un des instruments qu'offre la Ve République.
17:45Robert Ménard, fou ?
17:47Emmanuel Macron ou pas ?
17:49Non, fou, je ne crois pas.
17:51Je pense qu'il fait de mauvais calculs.
17:53Je me trouve
17:55à dire tel de plus en plus
17:57jobar quand même, si j'ose dire.
17:59Évidemment, gonflé, si vous préférez.
18:01D'abord, lors de la valette,
18:03vous avez tort de dire que les textes ne passaient pas.
18:05Ils ont fait voter une cinquantaine
18:07de textes.
18:09Il y a eu un parquet de textes sur la discrimination capillaire.
18:11Monsieur Ménard, merci.
18:13Excusez-moi, le jour même,
18:15le lendemain, il a posé devant le Conseil des ministres
18:17une question d'étonnement extraordinaire.
18:19Vous dites le truc cardinaire,
18:21je ne sais pas trop l'immigration, vous l'avez monté.
18:23Ce n'est pas un petit texte, c'est ça ?
18:25Robert Ménard ne peut pas s'exprimer
18:27parce qu'il est à distance.
18:29Vous avez vu ce mépris
18:31pour la province autour
18:33de ce micro.
18:35Tout le monde ne vit pas à part.
18:37Vous êtes toutes les ondes, alors vous ne représentez
18:39que vous-même.
18:41Que vous dit-on dans les rues de Béziers en ce moment ?
18:43Que vous dit-on dans les rues de Béziers en ce moment ?
18:45Madame Lavalette, et vous, vous représentez quoi ?
18:47Il faut arrêter, je ne suis pas élu
18:49autant que vous.
18:51On ne va pas faire ce qu'est Robert.
18:53Madame Lavalette.
18:55Non, je ne suis pas Madame Lavalette.
18:59Que vous dit-on dans les rues
19:01de Béziers en ce moment concernant notre président
19:03de la République ? Est-ce que c'est lui le problème ?
19:05Personne ne comprend.
19:07Parce que quand Jean-Michel
19:09appartient, il n'a pas d'idée.
19:11Oui, putain, il a eu une putain d'idée de dissoudre.
19:13Honnêtement, personne ne s'y attendait.
19:15Jean-Michel, quand même, ça a été un choc
19:17pour nous tous. Donc, pas d'idée.
19:19Vous devriez faire attention, il est capable
19:21d'en avoir. Non, les gens trouvent
19:23un, que personne ne comprend
19:25ce qu'il fait. Deux, il y a
19:27une détestation pour lui.
19:29Le vote pour le Rassemblement national,
19:31quoi qu'en pense Madame Lavalette,
19:33ce n'est pas pour le programme du Rassemblement national.
19:35Les gens ne connaissent même pas
19:37le programme du Rassemblement.
19:39Vous allez me dire ça la semaine prochaine. Je vous rappelle quand même que votre épouse
19:41a été élue. Il n'y avait pas de candidat du Rassemblement national
19:43en face. Et il y a un peu de respect pour les gens
19:45qui ont aidé votre épouse à se faire élire.
19:47Monsieur Ménard, s'il vous plaît.
19:49Madame Lavalette,
19:51je vous dis que les gens
19:53ne connaissent pas
19:55le programme du Rassemblement national.
19:57Vous n'avez qu'à demander dans le...
19:59Mais oui, c'est ça. Ils le connaissent.
20:01En revanche, il y a une vraie
20:03détestation du
20:05chef de l'État. Et deuxièmement, Madame Lavalette,
20:07la seule chose qu'ils savent du Rassemblement national
20:09qui est essentielle, parce que si vous
20:11écoutiez, si vous étiez un peu moins
20:13doctrinaire, vous écouteriez les autres.
20:15Je vous dis qu'il y a deux choses sur lesquelles ils vous donnent
20:17raison et qui mobilisent le vote
20:19outre la détestation du
20:21chef de l'État. C'est l'immigration
20:23dont vous avez été les seuls à pointer du doigt
20:25le problème que c'était. Et deux,
20:27les problèmes de sécurité qui sont de vrais problèmes
20:29que vous avez mis en avant. Quand les gens
20:31vous répondez et me répondez, non, non, non,
20:33c'est pas la sécurité, c'est un sentiment
20:35d'insécurité. Mais Madame Lavalette, il faut
20:37juste supporter que les gens ne pensent pas
20:39tout à fait comme vous.
20:41On a fait un grand numéro de TSM, tout sauf
20:43Macron, je vous le signale.
20:45Merci à tous. On va donc
20:47retrouver Julien Courbet. Merci à nos invités.

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