L'Heure des Pros (Émission du 30/08/2024)

  • le mois dernier
Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros

Category

📺
TV
Transcript
00:00:00Bonjour à tous et bienvenue sur Europe 1 ce matin entre 9h et 9h30 sur CNEWS jusqu'à 10h30 pour l'heure des pros.
00:00:07Kylian Mbappé n'a pas marqué hier soir à la Spalmas, aux Îles Canaries, lors de la troisième rencontre du championnat d'Espagne.
00:00:15Le Real Madrid a concédé le match nul un but partout.
00:00:18Kylian Mbappé n'a pas débloqué son compteur en trois matchs de Liga.
00:00:22Il a marqué une seule fois avec le Real depuis son arrivée à l'occasion de la finale de la Super Coupe d'Europe contre la Talenta Bergama.
00:00:31Au-delà des statistiques, Mbappé déçoit en ce début de saison.
00:00:34Il n'est pas très bon, pour le dire simplement.
00:00:37Et ses performances médiocres arrivent après une saison en demi-teinte avec le Paris Saint-Germain et un championnat d'Europe manqué avec l'équipe de France.
00:00:45Mbappé a perdu la grâce qui était la sienne quand il a débuté.
00:00:49Il va moins vite, il cadre moins.
00:00:52Il y a aussi une certaine arrogance sur le terrain mais également à la ville qui trouble l'image lisse du jeune homme bien sous tout rapport qui était la sienne il y a encore quelques mois.
00:01:02Il flotte sur Mbappé le parfum du soupçon.
00:01:06Il aura 26 ans en décembre prochain.
00:01:08Il n'a pas décroché de ballon d'or alors que les fées du football prédisaient une carrière jalonnée de titres et de succès.
00:01:16La presse française, pour de multiples raisons, a épargné jusqu'ici cette icône de l'époque.
00:01:22Un homme qui s'engage contre le rassemblement national bénéficie dans l'espace médiatique d'un totem d'immunité.
00:01:29La presse espagnole sera sans doute moins indulgente.
00:01:32Mbappé est-il toujours ce phénomène que les français ont découvert à Monaco en 2015 ?
00:01:38Nous le saurons ces prochaines semaines.
00:01:40L'épreuve de vérité passe par Madrid.
00:01:44Il est 9h, Marine Sabourin.
00:01:58Ce ras-le-bol face à la haine de l'uniforme.
00:02:01Les mots de la veuve Dérick Comine résonnent dans l'esprit des femmes de gendarmes et de policiers.
00:02:05Elles espèrent faire entendre leur voix pour que les choses changent.
00:02:08Écoutez Aurélie Laroussi, présidente de l'association Femmes de Force de l'Ordre en Colère.
00:02:13C'est un laxisme constant dans ce pays.
00:02:15C'est la culture de l'excuse.
00:02:17Faut pas taper trop fort.
00:02:19Faut chercher toujours des excuses à ces gens-là.
00:02:22Mais les excuses, elle tue aujourd'hui.
00:02:24Elle fait encore des orphelins.
00:02:26Elle fait encore des veuves.
00:02:27Elle endeuille des familles complètes.
00:02:29Les gens annoncent avoir le gendarme ou le policier.
00:02:33Mais c'était un fils.
00:02:34Elle l'a dit.
00:02:35C'était un frère.
00:02:36C'était un ami.
00:02:38Le père d'une famille juive porte plainte pour menace de mort.
00:02:41On va tous vous tuer.
00:02:42C'est ainsi que les suspects âgés de 12 à 15 ans ont invectivé les victimes.
00:02:46Les faits se sont déroulés lundi à Saint-Brisou, forêt dans le Val-d'Oise.
00:02:49L'enquête se poursuit.
00:02:51Et puis les derniers réfractaires au compteur, l'Inqui, vont devoir passer à la caisse à partir du milieu de l'année 2025.
00:02:576% des foyers ne sont pas encore équipés et font eux-mêmes leur relevé de consommation d'énergie.
00:03:02Résultat, cela engendre des surcoûts.
00:03:04Pour Enedis, le montant précis des frais facturés n'a pas encore été fixé.
00:03:08C'est à vous Pascal pour l'heure des pros.
00:03:10Merci Marine Sabourin.
00:03:11Et puis il y a une information qu'on va essayer évidemment de développer dans cette émission.
00:03:15Une fillette de 7 ans a été percutée par un deux-roues à Vallauris.
00:03:18C'était hier.
00:03:19Elle a été placée dans un coma artificiel.
00:03:22À temps appris de sources policières, elle souffre d'un traumatisme crânien et de multiples fractures.
00:03:28Son pronostic vital est engagé et ce serait à l'occasion d'un rodéo urbain.
00:03:35Le conducteur de deux roues, une moto de 600 cm3, remontait une file de voiture en faisant une roue arrière alors qu'elle l'a percutée.
00:03:44Donc je le dis à Marine Lanson et à toutes les équipes de CNews.
00:03:47Évidemment, c'est une information que nous allons essayer de développer ces prochaines minutes.
00:03:53Je salue sur ce plateau Eugénie Bastier que vous connaissez, qui fait sa rentrée.
00:03:57Nathan Devers, Georges Fenech, sans qui une semaine sur CNews ne serait pas intéressante.
00:04:05Et je vous remercie d'être avec nous.
00:04:07Mais comment dois-je prendre cela ?
00:04:09Mais vous êtes un sage.
00:04:11Au premier degré.
00:04:12Mais vous êtes notre sage.
00:04:14Et ça, c'est important.
00:04:15Joseph Macescaron est là et Florian Tardif.
00:04:20Je pense à nos auditeurs d'Europe 1 qui ne voient pas ce que je vois à l'antenne.
00:04:28Cher Florian, très tardif pour le Premier ministre.
00:04:33Qu'est-ce qui se passe, Florian ?
00:04:35Qu'est-ce que tout cela ?
00:04:39Mais en tout cas, ça vous va très bien.
00:04:41On va écouter Emmanuel Macron.
00:04:43Alors je le dis pour les auditeurs.
00:04:45Florian d'abord qui a la chance d'avoir un physique quand même extrêmement agréable.
00:04:49Et aujourd'hui, un costume vert avec des rayures tennis.
00:04:53A l'italienne.
00:04:54Exactement.
00:04:55Je l'ai acheté en Italie.
00:04:56Exactement.
00:04:57Un peu italienne, effectivement.
00:04:59Et ça vous va très bien.
00:05:01Alors évidemment, tout le monde ne peut pas porter ça.
00:05:03Mais ça vous va très bien.
00:05:04Je le dis, ne réglez pas la mire.
00:05:06Si vous êtes deltonien, le costume est bien vert.
00:05:11Emmanuel Macron était en service hier, cher Premier ministre, désespérément.
00:05:14Emmanuel Macron, il nous dit qu'il travaille.
00:05:16C'est bien, on travaille tous.
00:05:17Il travaille jour et nuit.
00:05:18On est très contents aussi de le savoir.
00:05:20Emmanuel Macron.
00:05:22Je fais tous mes efforts, et les jours et les nuits,
00:05:26et que je le fais depuis des semaines,
00:05:28même si vous ne l'avez pas forcément vu,
00:05:30pour aboutir à la meilleure solution pour le pays.
00:05:33En tout cas, la France a un gouvernement qui gère les affaires courantes,
00:05:36qui a permis d'avoir des Jeux olympiques qui ont émerveillé le monde.
00:05:40J'en félicite vraiment nos athlètes, nos organisateurs
00:05:43et le gouvernement et les services de l'État et les collectivités
00:05:46de faire l'ouverture hier de nos Jeux paralympiques
00:05:48qui vont aussi éliminer le monde,
00:05:50et qui en même temps fait face aux défis, aux crises du moment.
00:05:53Je ne voudrais pas qu'on laisse s'installer l'idée que les affaires ne sont pas suivies.
00:05:57Après, je ferai mes meilleurs efforts,
00:05:59et je parlerai aux Français en temps voulu et dans le bon cadre.
00:06:01En tout cas, ça va être ce week-end, peut-être, Florian Tardif ?
00:06:05Il y en a plusieurs qui disent dans son entourage que ça pourrait être ce week-end,
00:06:08tout simplement parce qu'il va se rendre,
00:06:11après son déplacement en Serbie, à la Lanterne,
00:06:13et il a pour habitude de décanter l'ensemble des informations
00:06:18qu'il peut avoir à sa disposition ou des idées qu'il peut avoir à la Lanterne.
00:06:23C'est pour ça qu'on évoque l'idée du nom d'un nouveau Premier ministre ce week-end.
00:06:27Moi, je ne vois pas ce qui aurait avancé d'ici ce week-end,
00:06:31tout simplement parce que le Président de la République
00:06:33cherche à constituer une sorte de majorité qui est une majorité stable,
00:06:37pas forcément une majorité absolue.
00:06:38Je ne vois pas ce qui aurait avancé d'ici ce week-end.
00:06:40Cazeneuve, paraît-il, il a un peu de plomb dans l'aile,
00:06:42que le Président de la République a dit à ses interlocuteurs ces dernières heures,
00:06:45il pourrait avoir une motion de censure, les socialistes n'accepteraient pas Cazeneuve,
00:06:49mais personne ne serait vraiment accepté de toute façon.
00:06:52Ce serait la revanche de François Hollande.
00:06:55Le Président de la République, ça lui fait peur de nommer...
00:06:59Et M. Migaud ?
00:07:01Figurez-vous qu'il revient dans la course.
00:07:05Bon, écoutez, comme on ne sait pas, on va attendre, c'est mieux.
00:07:08Mais en revanche, et là, l'archive que je vais vous montrer,
00:07:12c'est les réseaux sociaux qui montrent parfois des choses très intéressantes,
00:07:17parce que la mémoire numérique existe.
00:07:20Et ce que dit Emmanuel Macron, ce que vous allez entendre, ça date de 2018.
00:07:24Et ça vient percuter le sentiment que nous avons avec nos hommes politiques.
00:07:29Parce qu'on a quelqu'un qui dit quelque chose de fort,
00:07:32qui a un point de vue moral fort,
00:07:34et qui six ans plus tard fait l'exact contraire.
00:07:37Donc effectivement, ça crée une suspicion sur les hommes politiques.
00:07:42C'est-à-dire qu'au fond, on dit qu'ils sont là pour la place,
00:07:45qu'ils sont là pour la voiture à cocarde.
00:07:47Bon, ce n'est pas très gaullien tout ça.
00:07:49Parce qu'il dit ce qu'il aurait dû faire après une élection perdue.
00:07:53C'est lui qui le dit, ce n'est pas moi.
00:07:56Emmanuel Macron, c'était il y a six ans.
00:07:59La phase A ne permet plus une forme de respiration démocratique,
00:08:03de mid-terme à la française, en tout cas de césure de respiration,
00:08:06où le peuple français peut dire, j'ai confiance dans votre projet,
00:08:09donc je vous redonne une majorité pour le faire.
00:08:11La réalité, si on allait au bout de la logique,
00:08:13c'est que le président de la République ne devrait pas pouvoir rester
00:08:16s'il avait un vrai désaveu en termes de majorité.
00:08:18En tout cas, c'est l'idée que je m'en fais,
00:08:20et qui est la seule qui peut accompagner le fait d'assumer les fonctions qui vont avec.
00:08:24C'est l'idée que je m'en fais,
00:08:27et la seule qui peut accompagner le fait d'assumer les fonctions qui vont avec.
00:08:32La réalité, si on allait au bout de la logique,
00:08:35c'est que le président de la République ne devrait pas pouvoir rester
00:08:38s'il avait un désaveu en termes de majorité.
00:08:40C'est ce qu'a fait De Gaulle.
00:08:43C'est pour ça qu'on est si critiques,
00:08:47et c'est pour ça qu'on ne les croit plus.
00:08:50Et je ne veux pas employer de termes désagréables pour le président de la République,
00:08:53parce qu'on doit un respect au président de la République, bien sûr.
00:08:56Ça date d'un débat d'idées 2018, c'était sur France Culture.
00:09:00C'était pendant les Gilets jaunes.
00:09:03En 2019, c'est durant le grand débat.
00:09:06Il avait commencé à organiser des grands débats, et là c'était un grand débat.
00:09:08Réécoutez simplement ces 10 secondes que j'ai isolées.
00:09:12Réécoutez.
00:09:14La réalité, si on allait au bout de la logique,
00:09:16c'est que le président de la République ne devrait pas pouvoir rester
00:09:18s'il avait un vrai désaveu en termes de majorité.
00:09:20En tout cas, c'est l'idée que je m'en fais,
00:09:22et qui est la seule qui peut accompagner le fait d'assumer les fonctions qui vont avec.
00:09:26C'est l'idée que je m'en fais, et c'est la seule.
00:09:28C'est ça qui est important.
00:09:30C'est la seule, dit-il, qui peut accompagner.
00:09:32Et aujourd'hui, j'y suis, j'y reste.
00:09:36Alors évidemment, ça crée un malaise.
00:09:38Et s'il venait le président de la République sur ce plateau,
00:09:40ce qu'il ne fera jamais d'ailleurs,
00:09:42eh bien je lui demanderais ça.
00:09:44Et personne ne lui demandera.
00:09:46Donc ça crée un malaise dans l'opinion.
00:09:48Les gens disent qu'au fond, ils sont là, quoi qu'il arrive,
00:09:52on s'accroche, on est là, j'y suis, j'y reste.
00:09:56Moi, je pense que c'est un vrai problème démocratique.
00:09:58Sauf que quand même, à deux reprises, trois reprises,
00:10:01les Français ont plutôt apprécié la cohabitation.
00:10:05Il faut quand même le voir en face.
00:10:07La cohabitation qu'on a connue sous Mitterrand et sous Chirac, ça a fonctionné.
00:10:11Si je ne vous parle pas des Français, je vous parle de ce qu'il dit lui.
00:10:14Ce qui m'intéresse, c'est ce qu'il dit lui et ce qu'il ne fait pas lui.
00:10:17Oui.
00:10:18C'est ça qui m'intéresse, c'est la seule chose.
00:10:20Pardonnez-moi.
00:10:22Oui, je comprends.
00:10:24Ce qu'il dit lui, ce qu'il ne fait pas lui.
00:10:25Pourquoi il a changé d'avis ?
00:10:28Pourquoi il change d'avis ?
00:10:29Alors, pourquoi il change d'avis ?
00:10:30Parce qu'il est bien allé éligé, qu'il a envie de rester.
00:10:32Pour rester, c'est ça.
00:10:35Mais ce n'est pas la logique.
00:10:37À ce moment-là, en fait, il n'y en a qu'un qui a su faire quelque chose.
00:10:40C'est De Gaulle.
00:10:41On en revient toujours à la même chose.
00:10:43Donc, des gens comme De Gaulle, il y en a un par siècle, manifestement.
00:10:46Eugénie Bastiet.
00:10:47Non, mais ce qui est absolument paradoxal, c'est qu'on risque de se retrouver
00:10:49avec un Premier ministre issu de la technocratie et centriste,
00:10:52alors même que ces élections censées redonner la parole au peuple
00:10:55ont fait émerger des voix populistes.
00:10:59Plus de 50% des Français ont voté pour des partis populistes,
00:11:02pour une vraie demande de changement,
00:11:04pour balayer, finalement, ce système qu'incarne Emmanuel Macron.
00:11:07Et on risque de se retrouver avec une forme, finalement,
00:11:09exacerbée de cette technocratie macroniste, libérale,
00:11:13que ce soit le profil de Didier Mignot ou celui de Bernard Cazeneuve,
00:11:16qui sont des profils de centristes technocrates.
00:11:20Donc, c'est vraiment un sentiment, même pas de surplace,
00:11:23mais de retour en arrière, de retour vers le futur.
00:11:25Et c'est un marasme dont Emmanuel Macron ne pourra sortir,
00:11:29à mon avis, que par une forme de retrait.
00:11:31Joseph Macescaron.
00:11:32Le problème, c'est que tous les parlementaires, en tout cas,
00:11:35ont en mémoire ce qui s'est passé en Italie avec l'expérience Draghi.
00:11:39C'est-à-dire que tous ceux qui sont montés dans le bateau Draghi,
00:11:42sans exception, ont été balayés par les élections.
00:11:45Et ça a donné, évidemment, ça a fait la courte échelle
00:11:48aux fratellis d'Italia, qui est le mouvement de Giorgio Meloni.
00:11:51C'est exactement ce qui s'est passé.
00:11:52Donc, tout le monde a à l'esprit ça.
00:11:53La France n'est pas l'Italie.
00:11:54Tout le monde a à l'esprit ça.
00:11:55Non, la France fait...
00:11:57Non, mais ce n'est pas ça qui m'intéresse.
00:11:59Ce qui m'intéresse, je le répète, c'est qu'un président
00:12:02dise quelque chose et ne fasse pas ce qu'il dit,
00:12:05ce qui crée après un divorce avec le monde politique.
00:12:08Je suis désolé.
00:12:09Si tu étais un homme politique, tu devrais dire,
00:12:11tu devrais dire, voilà, je m'engage à ça pendant 5 ans,
00:12:14et si ça ne marche pas, je partirais.
00:12:15Pascal, c'est juste la politique.
00:12:16Voilà, c'est ça.
00:12:17Vitteran a passé sa vie à critiquer les institutions
00:12:19de la Ve République, le coup d'état permanent,
00:12:21avant de se mettre dans la peau du président
00:12:23et de ne jamais rien changer à cette constitution.
00:12:26Je vous le répète, j'entends, mais tu pourrais avoir
00:12:29une exigence qu'il y a dans plein de métiers, en fait.
00:12:32Dans plein de métiers, tu as une exigence de résultat.
00:12:35Mais si eux ne sont pas capables de dire,
00:12:37je me suis planté, je m'en vais.
00:12:39A partir du moment où vous dites, je veux redonner
00:12:41la parole au peuple.
00:12:42Oui.
00:12:43Voilà.
00:12:44Nathan Devers.
00:12:45Le prince de Machiavel.
00:12:46Oui, il faut toujours le dire.
00:12:48Vous avez l'air de tomber comme ça, d'un nuage.
00:12:50Mais je sais tout ça.
00:12:51La politique, c'est aussi l'art du menson.
00:12:53Oui, mais moi, je n'aime pas ça.
00:12:55Ce n'est pas ça, la politique.
00:12:56Mais votre politique à vous.
00:12:58Vous, vous êtes menteur, peut-être, cynique, peut-être.
00:13:01Réveillez-vous.
00:13:02Je suis désolé de vous le dire.
00:13:03Réveillez-vous, d'accord.
00:13:04C'est pour ça que les gens sont dans la rue.
00:13:06Oui, mais ils vont l'être de plus en plus.
00:13:08Nathan Devers.
00:13:09Une petite nuance.
00:13:10Je suis d'accord avec vous sur la contradiction,
00:13:11et on pourrait d'ailleurs la faire remonter à 2022,
00:13:13quand Emmanuel Macron a une majorité relative,
00:13:15et qu'il fait la réforme des retraites, etc.
00:13:17Cela dit, il faut quand même remarquer que cette dissolution,
00:13:20c'est un peu le contraire.
00:13:21C'est-à-dire que c'est une décision inédite dans l'histoire de la République,
00:13:24où le président décide de perdre le pouvoir.
00:13:26Parce que globalement, le calendrier dans lequel il a fait cette dissolution,
00:13:29il désavantageait un seul parti politique, qui était le sien.
00:13:32Ça avantageait plutôt la gauche.
00:13:33Le Rassemblement National se voyait à Matignon.
00:13:35Le seul qui était vraiment perdant de la situation,
00:13:38de faire une dissolution comme ça, dans l'urgence,
00:13:40et en catastrophe, après la défaite des Européennes,
00:13:42et pas en septembre ou en octobre.
00:13:44C'était Gabriel Attal.
00:13:45C'était sa propre majorité qu'il a, en quelque sorte, désiré perdre.
00:13:48C'est pour ça que je ne suis pas sûr qu'on puisse dire que là,
00:13:51il veut s'accrocher au pouvoir.
00:13:52– Mais Nathan, pourquoi il a fait ce calcul ?
00:13:54– Et oui, pour lui.
00:13:55– Si ce n'est parce qu'il souhaitait, justement,
00:13:57que le Rassemblement National arrive…
00:13:59– Bien sûr, il perd le pouvoir.
00:14:01– Mais attends, qui peut croire, une seule seconde,
00:14:03pourquoi est-ce qu'il a dit ceci ?
00:14:05– Exactement, ce scénario, d'une certaine manière,
00:14:09il eut préféré, peut-être, que le Rassemblement National gagne,
00:14:13et pour lui, sauver sa peau dans deux ans.
00:14:16Donc, si j'ose dire…
00:14:18– C'est le contraire de l'histoire d'un homme qui s'accroche à son siège, là.
00:14:21C'est l'inverse.
00:14:22C'est quelqu'un qui décide, je ne veux plus avoir les manettes.
00:14:24– Non, c'est un peu… franchement, vous êtes naïf.
00:14:27– C'est au contraire une personne qui est prête à tout,
00:14:29même à brader l'intérêt du pays, pour rester à son siège.
00:14:32Accrocher comme une manette pour les reprendre.
00:14:34– On n'a pas parlé de Ségolène Royal.
00:14:36– Oui, alors Ségolène Royal est candidate, c'est formidable.
00:14:38– C'est formidable.
00:14:39– Parce que Medhi est un proche du Président.
00:14:41– Compte tenu des appels que je peux recevoir…
00:14:43– Ce n'est pas très gentil.
00:14:44– Oui, les proches du Président…
00:14:46Il y en a encore, d'abord, des proches du Président ?
00:14:48Ça existe encore ?
00:14:49– Non, c'est…
00:14:50– Bon, c'est bien, ils sont fidèles.
00:14:51Compte tenu des appels que je peux recevoir…
00:14:52Ça, j'adore ça.
00:14:53Les gens sont dupes.
00:14:54C'est comme vous, quand vous sortez dans la rue,
00:14:56les gens ne vous disent que du mien,
00:14:57ils vous disent ce que vous voulez entendre.
00:14:59Donc, compte tenu…
00:15:01Vous avez des gens qui vous disent…
00:15:02Bon, les gens, ils disent toujours ce que vous voulez entendre.
00:15:04Compte tenu des appels que je peux recevoir,
00:15:06des indications que je peux observer,
00:15:07oui, je suis disponible.
00:15:09Je ne suis pas candidate, mais disponible.
00:15:12Pour essayer de constituer un gouvernement d'union républicaine.
00:15:15Mais elle voulait mener, je crois, la liste également,
00:15:20de la gauche, elle est candidate à tout.
00:15:22Il y a des gens qui sont candidats à tout.
00:15:23– C'est ce que j'allais dire.
00:15:24– Elle est candidate à tout.
00:15:25Elle est candidate à tout.
00:15:26Bon, écoutez…
00:15:27– Moi, j'ai remarqué une chose dans la séquence qui m'intéresse,
00:15:29c'est que la gauche…
00:15:30– La gauche veut le pouvoir, et la droite ne le veut pas.
00:15:32C'est-à-dire qu'on voit beaucoup de personnalités de gauche
00:15:34qui se mettent en avant, qui disent
00:15:35« Moi, j'aimerais bien être Premier ministre. »
00:15:36Lucie Castex, évidemment.
00:15:37Et il y a cette idée que la gauche,
00:15:39sachant qu'elle ne peut gagner par les urnes par une élection,
00:15:42elle a absolument envie de saisir cette opportunité
00:15:44pour avoir le pouvoir,
00:15:45parce qu'elle sait qu'elle perdra forcément
00:15:47la prochaine élection présidentielle.
00:15:49Alors que la droite,
00:15:50et moi, je suis un peu réservée sur cette stratégie,
00:15:51ne veut pas prendre le pouvoir.
00:15:53Moi, je pense qu'un tien vaut mieux que deux tu l'auras.
00:15:55– Si elle ne veut pas prendre le pouvoir,
00:15:56je pense que c'est qu'elle ne veut pas sauver le soldat Macron.
00:15:59C'est tout.
00:16:00– Je suis d'accord avec vous.
00:16:01Mais un tien vaut mieux que deux tu l'auras.
00:16:02– Elle ne veut pas être la béquille d'un régime
00:16:04qui est en train de ressembler au Titanic.
00:16:08– Le problème, c'est qu'il faut sauver Macron pour sauver la France.
00:16:11C'est le dilemme de la droite.
00:16:14Non mais c'est tout le dilemme de la droite.
00:16:16Est-ce que vous laissez le pouvoir à la gauche ?
00:16:17– En début d'émission, je me demande toujours
00:16:19quel est le frère Fenech qui nous rend…
00:16:23Non, vous pouvez tout dire.
00:16:25Je me demande toujours en début d'émission
00:16:27quel est le frère Fenech qui nous visite.
00:16:30Donc là, ça me paraît être le frère Fenech.
00:16:34– Pour marquer que la gauche ne se pose pas de questions,
00:16:36est-ce qu'il faut sauver Macron ?
00:16:37– Mais votre frère aussi.
00:16:38– Je n'ai aucun intérêt pour le pays.
00:16:39Enfin, pour le pays, si.
00:16:40– Votre frère aussi.
00:16:41– Je n'ai aucun intérêt pour le pays.
00:16:44– Non, non, non.
00:16:45– Ça, c'est bien.
00:16:46À mon avis, c'est un bon tête de campagne.
00:16:50Vous pouvez dire ça, Jean.
00:16:52– En tout cas, vous êtes bronzé, vous êtes beau comme tout.
00:16:54Vous êtes en pleine forme.
00:16:55– Je reviens de vacances aussi.
00:16:56– Exactement.
00:16:57Jean-Michel Blanquer.
00:16:59Alors, Jean-Michel Blanquer,
00:17:00ça balance pas mal, évidemment, à Paris.
00:17:02Parce que c'est très intéressant d'ailleurs
00:17:04ce qu'il dit, Jean-Michel Blanquer,
00:17:05parce qu'il est un homme très intelligent,
00:17:07qui trouve les mots d'ailleurs assez précis.
00:17:10Sur le fond, moi, je ne suis pas un fan
00:17:12des gens qui crachent dans la soupe.
00:17:13Je pense que c'est « never explain, never complain ».
00:17:15Je trouve que c'est la meilleure des solutions.
00:17:17Quand tu travailles avec quelqu'un, tu ne dis rien.
00:17:19Ça doit être la règle, il me semble.
00:17:21– Sauf si vous avez été humilié par la personne.
00:17:23– Oui, quand même.
00:17:25– Je pense que c'est comme ces gens dans les dîners
00:17:30qui disent du mal de leur ancienne compagne
00:17:33ou ancien compagnon.
00:17:34Je pense que c'est une erreur.
00:17:35Mais bon, ça, ça met personnel comme rapport au monde.
00:17:38Tu ne dis rien, tu passes à autre chose.
00:17:41Mais il n'empêche que M. Blanquer a parlé,
00:17:43donc on va l'écouter,
00:17:44et il a parlé de « suicide inconscient sur la dissolution ».
00:17:49– Finalement, quand il y a des erreurs de ce genre,
00:17:51ça relève d'une sorte de suicide inconscient.
00:17:53Et en l'occurrence, il n'y avait aucune raison
00:17:55de dissoudre le soir des élections européennes.
00:17:57Mais strictement aucune vis-à-vis de personne.
00:17:59Pour ma part, je pensais qu'il y aurait une dissolution en 2024.
00:18:04Et elle me paraissait devoir arriver.
00:18:06Elle me paraissait devoir advenir après les Jeux olympiques.
00:18:09Elle me paraissait devoir advenir
00:18:11s'il y avait un blocage constaté au Parlement.
00:18:14Il y aurait eu là alors une logique institutionnelle à dissoudre.
00:18:18Et le Président de la République aurait d'ailleurs eu, sans doute,
00:18:21beaucoup plus de députés proches de lui s'il avait agi ainsi.
00:18:24Donc il y a quelque chose, en effet, d'un peu masochiste
00:18:27et d'un peu fou dans ce qui s'est passé.
00:18:29– Bon, cette analyse est effectivement partagée par plus.
00:18:34Je suis d'accord avec vous.
00:18:35En revanche, ce qu'il va dire là maintenant est plus précis.
00:18:38Et là, on attaque quelque chose qui est souvent un mystère.
00:18:42C'est-à-dire, qui est Emmanuel Macron ?
00:18:44Voilà, qui est Emmanuel Macron ?
00:18:46La psychologie d'Emmanuel Macron.
00:18:48Chacun cherche à comprendre, à savoir, etc.
00:18:51Et lui est dans cet exercice d'interprétation.
00:18:55– Il y avait depuis fort longtemps, en France,
00:18:58le besoin de dépasser les clivages et de dépasser les logiques partisanes.
00:19:02Ce qui est, d'une certaine façon,
00:19:04le projet du fondateur de la Vème République.
00:19:06Et cette capacité à le faire,
00:19:08Emmanuel Macron a eu une forme de génie
00:19:10dans la capacité à cristalliser ça en 2017.
00:19:12Et ça avait une grande valeur.
00:19:14Et d'ailleurs, tout ceci a produit des choses très positives
00:19:17pendant plusieurs années.
00:19:18Moi, je tiens à un bilan positif
00:19:20pour l'essentiel du premier quinquennat.
00:19:22– Et après ?
00:19:23– Et à un moment donné, si vous voulez,
00:19:25où les choses se dégradent,
00:19:26il faut lire le livre pour en voir tous les détails.
00:19:29Mais si je dois résumer, je dirais que Emmanuel Macron
00:19:32a eu une très bonne gestion de la crise sanitaire.
00:19:35J'en suis pour le coup un témoin direct.
00:19:37J'étais dans tous les conseils de défense.
00:19:39Tout ça a été beaucoup critiqué aussi à l'époque.
00:19:41Mais en réalité, je peux le dire,
00:19:42il y avait à l'époque une collégialité,
00:19:44un respect des institutions aussi.
00:19:45En réalité, contrairement à ce qui a été dit,
00:19:47puisqu'on allait en permanence devant le Parlement,
00:19:50et les circonstances très graves exigeaient
00:19:52une concentration très forte du pouvoir.
00:19:54Et là, toutes les qualités d'Emmanuel Macron se voyaient.
00:19:56L'intelligence, la capacité de travail,
00:19:58la capacité de décision, de la prise de risque pertinente.
00:20:02Tout ça était là.
00:20:03Le problème, c'est que quand la crise sanitaire s'est arrêtée,
00:20:06il y a eu comme une sorte de crise psychologique,
00:20:08au sens où il a continué à travailler
00:20:11avec cette concentration des pouvoirs.
00:20:13Et avec son secrétaire général de l'Elysée,
00:20:15à deux, d'une certaine façon,
00:20:16ils sont mis à prendre toutes les décisions.
00:20:18Et avec cette idée folle que
00:20:20si ce n'est pas fait par moi, ce n'est pas bien fait.
00:20:22Donc vous arrivez à ce que chacun connaît dans ces structures.
00:20:24Tous ceux qui nous écoutent savent ça très bien.
00:20:26Si le chef commence à faire du micromanagement,
00:20:28les choses ne peuvent pas marcher.
00:20:31Donc là, on attaque la personnalité.
00:20:33En fait, ce qu'il nous dit, c'est qu'Emmanuel Macron
00:20:35prend tout le monde pour des investisseurs,
00:20:37sauf lui et Alexis Colère. Je résume.
00:20:39Ce qu'il dit, si j'ai bien compris aussi,
00:20:41c'est que dans la période de crise que nous avons vécue,
00:20:43qui était le coronavirus,
00:20:45où il y a eu une sorte d'urgence,
00:20:47les méthodes de gouvernance ont changé.
00:20:49Comme on le sait très souvent,
00:20:51les mesures d'exception finissent par se pérenniser
00:20:53ou les méthodes d'exception finissent par se pérenniser.
00:20:55Et si j'ai bien compris, ce qu'il est en train de dire,
00:20:57Jean-Michel Blanquer, c'est que depuis le coronavirus,
00:20:59on est rentré dans une logique de management
00:21:01où la politique est devenue vraiment manageriale,
00:21:03surtout parce qu'elle l'a été pendant le coronavirus,
00:21:05et appliquée à cette épidémie.
00:21:07Ensuite, ils ont cette logique qu'ils appliquent
00:21:09à d'autres domaines, à l'économie, à la société,
00:21:11aux impôts, aux retraites.
00:21:13Mais il y a aussi de la psychologie là-dedans,
00:21:15de considérer que tous les autres sont des imbéciles.
00:21:17Ce n'est pas une bonne manière d'avancer.
00:21:19Ce n'est même pas une bonne manière de management.
00:21:21Et ce n'est pas une bonne manière non plus,
00:21:23c'est un rapport au monde.
00:21:25C'est ce qu'il nous dit, je ne dis pas que ce n'est pas mon analyse.
00:21:27C'est son analyse à lui.
00:21:29Je le précise, je traduis.
00:21:31On a toujours constaté que le pouvoir
00:21:33isolait aussi.
00:21:35Mais François Mitterrand n'était pas comme ça.
00:21:37À un certain moment, il y a une concentration
00:21:39telle dans notre système institutionnel,
00:21:41à l'Elysée, que ça finit par isoler
00:21:43et perdre pied.
00:21:45Mais ça, c'est autre chose qu'il dit.
00:21:47Il dit qu'il veut tout faire. C'est autre chose, Georges.
00:21:49Oui, c'est-à-dire qu'il n'entend plus,
00:21:51il n'écoute plus le pays.
00:21:53Il n'est plus au diapason du pays.
00:21:55On l'a vu avec la crise agricole.
00:21:57Ce n'est pas exactement ça non plus qu'il dit.
00:21:59Il dit qu'il veut tout faire.
00:22:01Ce qu'il veut faire, c'est que vous n'entendez plus ce qui se passe.
00:22:03Je pense que j'emmène Michel Blanquer à la bonne analyse.
00:22:05Je pense que le Covid a accéléré
00:22:07et radicalisé, pour moi,
00:22:09qui est un défaut qui ressurgit aujourd'hui
00:22:11du système politique français,
00:22:13qui est cet hyper-présidentialisme.
00:22:15Emmanuel Macron a été élu sur une proposition libérale
00:22:17et centriste, même de décentralisation,
00:22:19même de répartition du pouvoir.
00:22:21Et là, finalement, il est devenu
00:22:23un ultra-jacobin
00:22:25qui prend toutes les décisions à l'Elysée,
00:22:27dans le bunker de l'Elysée.
00:22:29C'est la tradition, je pense, cette concentration des pouvoirs.
00:22:31La méfiance qu'il suscite
00:22:33et l'incapacité à trouver des solutions pour le pays.
00:22:35Vous pourrez lire l'interview dans
00:22:37Le Point. On l'a détaillée hier.
00:22:39Il y a deux ou trois choses qui sont intéressantes.
00:22:41Jean-Michel Blanquer dit
00:22:43qu'il a ressenti une forme de disgrâce
00:22:45que, par exemple, Necker et
00:22:47Turgot ont connu du temps de Louis XVI.
00:22:49La Ve République donne, à juste titre,
00:22:51un pouvoir très important au président de la République.
00:22:53Mais cela ne doit pas conduire à des décisions
00:22:55prises en fonction de réflexes psychologiques
00:22:57plutôt qu'à partir d'analyses politiques.
00:22:59Ceux qui connaissent bien
00:23:01Emmanuel Macron, à chaque fois,
00:23:03il faut lire entre les lignes,
00:23:05mais ils soulignent la personnalité
00:23:07d'Emmanuel Macron qui, pour ce
00:23:09poste-là, peut-être a
00:23:11quelques handicaps. C'est ce que je lis.
00:23:13La disgrâce est classique.
00:23:15L'amnésie masochiste, en revanche, c'est rare.
00:23:17On lui pose la question.
00:23:19Macron, c'est Louis XVI. Il dit qu'il y a un bon et un mauvais en même temps.
00:23:21Dans la personnalité du président, Emmanuel Macron
00:23:23a une dimension lumineuse,
00:23:25une grande intelligence, une très forte puissance de travail,
00:23:27du dynamisme, de la créativité.
00:23:29Mais il ne déteste pas non plus les coups tordus,
00:23:31aime écouter les conseillers du soir
00:23:33plutôt que les ministres du jour
00:23:35et se crée à lui-même des problèmes
00:23:37qui seraient évitables. Tout ça, c'est intéressant
00:23:39parce qu'on en arrive...
00:23:41Oui, mais on en arrive toujours à la même chose.
00:23:43C'est la psychologie.
00:23:45Forcément, les gens sont-ils...
00:23:51Sinon, c'est une trajectoire.
00:23:53La psychologie, c'est une psychologie.
00:23:55C'est une trajectoire
00:23:57convenaisant particulière.
00:23:59Macron n'est en rien
00:24:01un personnage convenaisant.
00:24:03C'est un héros de roman, bien sûr.
00:24:05C'est le roman qu'on mérite.
00:24:07Célia Barod va rentrer
00:24:09sur le plateau dans une seconde
00:24:11parce que je vous parle depuis tout à l'heure
00:24:13à Valorise. Valorise, d'ailleurs, c'est
00:24:15l'endroit où...
00:24:17C'est le secteur,
00:24:19en tout cas, où
00:24:21le gendarme a été
00:24:23tué.
00:24:25On va faire peut-être un passage
00:24:27d'antenne tout de suite. Passage d'antenne, c'est un peu
00:24:29technique, peut-être,
00:24:31avec notre ami
00:24:33Thomas Hill qui est là. Bonjour, Thomas.
00:24:35Ici, Cognac J, effectivement.
00:24:37Je vous reçois.
00:24:41Écoutez, vous ne croyez pas s'y bien dire
00:24:43parce que tout à l'heure, on va célébrer les 85 ans,
00:24:45je le dis parce que c'est son âge, de Michel Chevalet.
00:24:4785 ans.
00:24:49Thomas Hill, comment ça marche ?
00:24:51Eh bien, il sera avec nous,
00:24:53Michel, et on a
00:24:55trouvé son premier plateau.
00:24:57Oui.
00:24:59Quand il avait interviewé
00:25:01Ramsès II.
00:25:03Et on va
00:25:05voir, il était aussi à
00:25:07Tchernobyl, etc. Ça va être absolument
00:25:09formidable.
00:25:11Je vous embrasse,
00:25:13cher Thomas Hill.
00:25:15L'actualité dramatique.
00:25:17Qu'est-ce qu'on fait ? Est-ce qu'on marque une pause ?
00:25:19Est-ce qu'on ne fait pas de pause ? Clélia,
00:25:21dites-nous, parce que c'est dramatique,
00:25:23Célia Barotte, une fillette de 7 ans
00:25:25percutée lors d'un rodéo urbain et placée
00:25:27dans un coma artificiel. Qu'est-ce que nous savons
00:25:29de ce nouveau drame ?
00:25:31Selon les premiers éléments dont nous disposons,
00:25:33les faits se sont donc déroulés hier soir
00:25:35vers 19h à Valoris,
00:25:37une commune située entre Cannes
00:25:39et Antibes. Un motard a
00:25:41remonté une file de voitures
00:25:43à grande vitesse. Il a levé sa roue
00:25:45avant et a percuté cette enfant
00:25:47de 7 ans qui traversait un passage
00:25:49piéton. Elle était accompagnée de son
00:25:51frère. Selon une source proche
00:25:53du dossier, le suspect a été
00:25:55interpellé. Il a été soumis
00:25:57à des analyses.
00:25:59Le motard était négatif
00:26:01à l'alcool et aux stupéfiants. Il a 19 ans.
00:26:03Il est inconnu des services
00:26:05de police. La petite fille, vous l'avez
00:26:07rappelé, Pascal, a son pronostic vital
00:26:09engagé. Elle a un traumatisme crânien
00:26:11et de multiples blessures. Nous sommes
00:26:13en attente de précisions de la part du
00:26:15parquet pour connaître les déroulés des faits
00:26:17et aussi l'état de santé de cette petite fille.
00:26:19Bon, je dis à Marine que j'entends tout ce
00:26:21qui se passe en régie, donc si on peut
00:26:23fermer la voile. Merci beaucoup.
00:26:25Je ne vous ai pas entendu de ce
00:26:27fait, Célia. Il est 9h25.
00:26:29On va marquer une pause. On va recevoir Richard
00:26:31Millet. Parce que Richard Millet, qui est un
00:26:33écrivain remarquable et un esprit
00:26:35tout à fait rare
00:26:37et du drôle. Moi, je trouve que c'est un des
00:26:39hommes qui me fait le plus rire, pour tout vous dire.
00:26:41Et son livre, que j'ai lu encore
00:26:43cet été, parce que c'est
00:26:45des petits textes qu'on peut lire
00:26:47comme ça et les piocher.
00:26:49Je vous en lirai quand même deux ou trois encore tout
00:26:51à l'heure. Tellement c'est drôle. Et il a un regard
00:26:53sur la société, qui est le sien.
00:26:55Et nous sommes convenus
00:26:57de le recevoir chaque fin
00:26:59de mois, toute la saison, comme on avait fait
00:27:01l'année dernière, pour qu'il nous dise ce qu'il a pensé de l'actualité.
00:27:03Et moi, j'avais envie de l'entendre, par exemple, sur
00:27:05les Jeux Olympiques. Comment il a vécu
00:27:07ce moment-là. Et je ne doute pas qu'il
00:27:09ait une pensée qui soit
00:27:11subversive. Mais lui, il est
00:27:13subversif. Ce n'est pas
00:27:15une subversivité de supermarché.
00:27:17Bon, à tout de suite.
00:27:23Richard Millet est avec nous. Vous l'avez peut-être
00:27:25découvert sur cette antenne. Il vient
00:27:27nous voir régulièrement. Nouveau lieu commun
00:27:29exégèse, exorcisme. C'était sorti
00:27:31la dernière. Je vous lisais régulièrement des petits
00:27:33passages. Et puis là, vous m'avez apporté, Richard Millet,
00:27:35votre journal, qui me paraît de la dynamite
00:27:37pour tout vous dire, parce que vous êtes un esprit
00:27:39libre. Ça vous a coûté cher,
00:27:41d'ailleurs. Vous dites ce que vous pensez
00:27:43dans une société où plus personne n'écrit
00:27:45ou ne dit ce qu'il pense. Donc, évidemment,
00:27:47ça vient percuter le réel.
00:27:49Et on vous demande de venir chaque fin
00:27:51de mois pour faire un petit bilan
00:27:53des actualités. Je vous ai demandé de réfléchir
00:27:55sur les Jeux Olympiques. Comment vous les avez vécus ?
00:27:57Et vous nous direz, évidemment, ce que
00:27:59vous en avez pensé. Mais Somaya Labidi
00:28:01est là et nous rapporte les titres
00:28:03du jour. Somaya.
00:28:07Bonjour, Pascal. Bonjour à tous. Nouveau drame
00:28:09suite à un rodeo urbain, hier
00:28:11vers 19h à Vallauris.
00:28:13Un motard remonte une file de voiture à grande vitesse.
00:28:15Il lève la roue avant de percuter
00:28:17une fillette de 7 ans qui traversait sur le
00:28:19passage piéton. Le suspect, âgé de
00:28:2119 ans, est inconnu. Des services de police
00:28:23ont été interpellés alors que le pronostic vital
00:28:25de la jeune victime est engagé.
00:28:27Un thème dont vous allez reparler
00:28:29dans un instant avec vos invités, Pascal.
00:28:31Il s'adressera aux Français
00:28:33en temps voulu et dans le bon cadre.
00:28:35Pour déclaration d'Emmanuel Macron, hier,
00:28:37depuis la Serbie, où il est en déplacement,
00:28:39le chef de l'Etat a été rattrapé
00:28:41par la situation nationale
00:28:43et la recherche houleuse d'un compromis
00:28:45autour d'un nouveau Premier ministre.
00:28:47Et puis le typhon Shanshan,
00:28:49l'un des plus puissants des dernières
00:28:51décennies a frappé le Japon,
00:28:53a déversé des pluies torrentielles
00:28:55faisant jusqu'à 6 morts, indiquent les
00:28:57autorités et les médias locaux.
00:28:59Dans une seconde, merci
00:29:01Somaya. Avec Laurent
00:29:03Alcaraz du syndicat Alliance
00:29:05pour évoquer cette fillette
00:29:07percutée, je le salue
00:29:09monsieur Alcaraz. Avant cela,
00:29:11et je crois que c'est la première fois que je vais le faire,
00:29:13Daniel Obono a demandé un droit
00:29:15de réponse qui lui a été accordé
00:29:17ou plutôt qui ne lui a pas
00:29:19été refusé.
00:29:21Je vous propose, je vais le lire,
00:29:23ce droit de réponse
00:29:25et il me concerne. Les propos tenus
00:29:27par le présentateur Pascal Praud
00:29:29au cours de l'émission L'heure des Prauds, diffusée
00:29:31le 2 juillet 2024
00:29:33indiquant que le vote Obono
00:29:35est un vote communautariste,
00:29:37que madame Obono parle
00:29:39à son électorat, à sa communauté
00:29:41et que dans cette circonscription
00:29:43on peut parler de grands remplacements
00:29:45sont dénigrants. Pour la députée
00:29:47de la nation que je suis, élue de la
00:29:4917ème circonscription de Paris
00:29:51ainsi que pour les citoyennes et citoyens
00:29:53de ce territoire, ces propos sont
00:29:55inadmissibles et contestent la
00:29:57légitimité de ma réélection au premier
00:29:59tour des élections législatives avec
00:30:0164,23% des suffrages
00:30:03exprimés. Ces propos remettent
00:30:05en cause l'expression démocratique des électeurs
00:30:07et électrices dont j'ai l'honneur
00:30:09d'être la représentante.
00:30:11Ton acte et
00:30:13le droit de réponse est fait
00:30:15à l'instant. Je salue
00:30:17donc monsieur Laurent Alcaraz
00:30:19du syndicat Allianz. Je vous rappelle qu'une fillette
00:30:21de 7 ans a été percutée
00:30:23lors d'un rodeo urbain et placée dans un
00:30:25coma artificiel. L'enfant a été renversé, c'était
00:30:27hier soir, par une moto sur
00:30:29un passage piéton alors
00:30:31que le pilote remontait une file de voiture
00:30:33à grande vitesse
00:30:35et son pronostic vital est
00:30:37engagé. D'ailleurs, je ne sais pas si
00:30:39la moto roulait à
00:30:41contresens ou pas, monsieur Alcaraz
00:30:43et je voulais avoir d'abord évidemment des
00:30:45informations et des nouvelles de cette jeune fille
00:30:47de cette fillette de 7 ans.
00:30:49Écoutez, bonjour à vous.
00:30:51Pour le moment, la fillette est toujours placée
00:30:53en coma artificiel à ma connaissance.
00:30:55Elle est entre les mains des médecins. On va lui souhaiter
00:30:57un rétablissement.
00:30:59Nos pensées vont évidemment
00:31:01vers la famille.
00:31:03Concernant le conducteur de ce
00:31:05véhicule, on est sur une
00:31:07artère d'un village, vous l'avez
00:31:09souligné tout à l'heure, qui est plutôt étroite.
00:31:11De fait, en remontant une file de
00:31:13véhicule à une heure de pointe,
00:31:15de retour de plage,
00:31:17il se retrouve en
00:31:19sens inverse de la voie opposée.
00:31:21Donc là, il ne trouve rien de mieux
00:31:23en plus de la vitesse, de faire
00:31:25une roue arrière et arriver à hauteur d'un passage
00:31:27piéton, de faucher cette
00:31:29jeune fille.
00:31:31Son interpellation a été permise
00:31:33par l'importance
00:31:35du choc. Le choc
00:31:37l'a fait chuter également et
00:31:39les agents de police ont pu
00:31:41procéder à son interpellation avant de le conduire
00:31:43également à l'hôpital.
00:31:45Évidemment, on n'en sait pas
00:31:47davantage, ni sur le profil de ce jeune homme.
00:31:49On ne sait pas s'il y avait
00:31:51des antécédents ou pas.
00:31:53Pour le moment, l'enquête commence.
00:31:55Oui, l'enquête
00:31:57commence. On sait déjà qu'il
00:31:59ne s'agit pas d'un multirécidiviste.
00:32:01Il s'agit d'un irresponsable
00:32:03à qui on a confié
00:32:05un engin puissant avec
00:32:07un permis de conduire. Maintenant,
00:32:09on va attendre que l'enquête se termine, que le
00:32:11jugement ait lieu. Honnêtement,
00:32:13je pense que pour la société,
00:32:15on peut espérer qu'on lui retire de manière définitive
00:32:17son permis de conduire.
00:32:19En tout cas, aujourd'hui,
00:32:21évidemment, nous aurons sans doute des informations.
00:32:23Nous allons
00:32:25suivre ce sujet dramatique.
00:32:27C'est une fillette de 7 ans
00:32:29percutée lors d'un rodéo urbain.
00:32:31Évidemment, ça fait écho à
00:32:33ce gendarme, hier,
00:32:35avant-hier, il y a trois jours,
00:32:37qui est décédé
00:32:39avec des voitures
00:32:41ou avec des motos qui sont conduites
00:32:43par des personnes
00:32:45qui le font
00:32:47n'importe comment.
00:32:49Là, c'était un rodéo urbain.
00:32:51C'est-à-dire que vous imaginez...
00:32:53D'ailleurs, on ne peut pas imaginer...
00:32:55Les rodéos ont été pris en compte par les pouvoirs publics.
00:32:57Vous le savez, en 2022,
00:32:59il y a eu un délit spécifique
00:33:01qui a été créé, qui a augmenté les peines.
00:33:03On a même créé des brigades spécialisées
00:33:05contre les rodéos.
00:33:07Pourtant, ça continue. C'est toujours la même question
00:33:09du refus d'autorité, du sentiment
00:33:11d'impunité, une catégorie
00:33:13de la population. J'ai parlé de rodéo
00:33:15urbain. Peut-être que le terme,
00:33:17M. Elgaraz, n'est pas exact.
00:33:19Parce qu'un rodéo, par définition, il faut être
00:33:21plusieurs. Mais j'ai parlé de
00:33:23rodéo parce qu'il semblerait que cette moto
00:33:25était sur la roue arrière.
00:33:27C'est pour ça que j'ai fait une forme de confusion.
00:33:29Est-ce que là-dessus, vous avez des précisions à nous apporter ?
00:33:31Oui, tout à fait.
00:33:33Il remonte à vive allure
00:33:35cette avenue
00:33:37sur la roue arrière, en sens opposé
00:33:39de la circulation.
00:33:41C'est une voie à double sens.
00:33:43De fait, sa visibilité étant
00:33:45gênée, il ne voit absolument
00:33:47pas la petite fille
00:33:49et son frère également. Parce qu'il y avait son frère qui était présent.
00:33:51Donc lui, il va bien.
00:33:53Mais il ne voit pas les piétons
00:33:55qui traversent normalement sur un passage
00:33:57piéton. Mais il était tout seul, bien sûr.
00:33:59Il n'y avait qu'une moto. Il n'était pas accompagné
00:34:01d'autres motos.
00:34:03Non, on n'est pas dans un phénomène type de cité avec des motocross,
00:34:05ce genre de choses. Là, on est vraiment
00:34:07sur un chemin.
00:34:09Écoutez, ce que vous dites est terrifiant.
00:34:11Il n'y a pas d'autres mots.
00:34:13Je vous remercie grandement d'être intervenu
00:34:15sur l'antenne de CNews.
00:34:17C'est évidemment difficile d'enchaîner
00:34:19après une information aussi dramatique.
00:34:21Parce que c'est une fillette de 7 ans.
00:34:23On a parlé beaucoup
00:34:25de la difficulté de femmes de policiers
00:34:27qui vivent dans la peur
00:34:29parce que leurs maris sont en danger
00:34:31ces dernières heures.
00:34:33Je voudrais également
00:34:35qu'on écoute Sarah Knafo
00:34:37sur ces sujets
00:34:39et sur l'aspect politique.
00:34:41Puisque aujourd'hui,
00:34:43après un accident de ce type,
00:34:45la droite réagit
00:34:47et la gauche ne réagit jamais.
00:34:49Alors qu'il pourrait y avoir un consensus sur tous ces sujets.
00:34:51Ou quand elle réagit, c'est terrible, voire l'humanité.
00:34:53On va en parler.
00:34:55Écoutez Sarah Knafo.
00:34:57Elle était hier avec
00:34:59notre amie Cyril Hanouna.
00:35:01Ce qu'on remarque,
00:35:03c'est que la France de Jean-Luc Mélenchon
00:35:05n'est pas la France d'Éric Comine.
00:35:07Ce n'est pas la France des gendarmes.
00:35:09Jean-Luc Mélenchon trouve le mot de passe
00:35:11de son compte Twitter quand il s'agit de l'affaire Nael,
00:35:13quand il s'agit d'Adama Traoré.
00:35:15Donc on remarque que
00:35:17la gauche est le plus souvent
00:35:19du côté des délinquants
00:35:21que du côté des innocents, que du côté des gendarmes,
00:35:23des policiers. Et là, dans cette affaire,
00:35:25on a véritablement
00:35:27la preuve parmi eux qu'il est innocent.
00:35:29Vous avez vu la vidéo.
00:35:31C'est un gendarme innocent qui faisait tout simplement son travail.
00:35:33Il n'y a aucune excuse à trouver.
00:35:35La gauche n'aurait réagi que...
00:35:39Ça, c'est quelque chose qu'on a tous remarqué.
00:35:41D'ailleurs,
00:35:43Jean-Luc Mélenchon avait tweeté.
00:35:45C'est un tweet qui est ressorti, là aussi,
00:35:47avec une mémoire numérique qui est toujours présente.
00:35:496 juin 2022, la police tue
00:35:51et le groupe Factu Alliance justifie les tirs et la mort
00:35:53pour refus d'obtempérer.
00:35:55La honte s'éclate. C'est ça qui est dommage
00:35:57dans ce pays. C'est-à-dire que tout le monde se radicalise.
00:35:59C'est une sorte de théâtre de marionnettes.
00:36:01Et il y a les bons sujets,
00:36:03les bonnes victimes, les mauvaises victimes.
00:36:05Et qu'on est un peu dans ce que Heidegger
00:36:07à un moment a appelé
00:36:09l'époque des conceptions du monde.
00:36:11Chacun se pointe dans le débat public
00:36:13avec sa conception du monde, son idéologie prédonnée.
00:36:15Et à partir de là, c'est un peu comme
00:36:17un point de vue, il ne va voir que les faits
00:36:19qui rentrent dans sa petite conception.
00:36:21Et alors là, il en parle.
00:36:23Et puis, s'il y a un fait qui
00:36:25vient heurter, non seulement ses préjugés,
00:36:27mais le désir qu'il a envie
00:36:29de voir telle ou telle chose
00:36:31du réel, et bien il va...
00:36:33Et ça, c'est nouveau ou ça a toujours été...
00:36:35Heidegger a écrit ce texte déjà il y a
00:36:37plusieurs décennies, donc c'est pas nouveau, mais peut-être que ça s'intensifie.
00:36:39Et peut-être qu'aujourd'hui, on est arrivé dans une logique
00:36:41où le deux poids deux mesures est devenu la règle
00:36:43du débat. Vous ne pouvez pas être cohérent
00:36:45dans le débat, vous ne pouvez pas être audible
00:36:47si vous ne faites pas du deux poids deux mesures.
00:36:49Ça veut dire si vous ne présentez pas une vision simplifiée,
00:36:51caricaturale,
00:36:53vraiment modélisée
00:36:55comme ça du réel.
00:36:57Et ceux qui essayent de ne pas être dans cette logique,
00:36:59ce sont les mecs qui sont moins écoutés
00:37:01parce qu'ils parlent moins fort, parce qu'ils sont moins radicaux
00:37:03et parce qu'ils sont moins polarisants.
00:37:05— Bon, Richard Meillet, vous êtes dans quelle logique ?
00:37:07— Je suis dans une logique extérieure,
00:37:09disons, à tout ça.
00:37:11C'est vrai, je regarde un peu de loin,
00:37:13mais j'ai entendu... Comment s'appelle ce
00:37:15socialiste insipide ?
00:37:17— Olivier Faure.
00:37:19— Olivier Faure. Ah, vous vous êtes mis
00:37:21à la télévision, alors ?
00:37:23— Vous m'avez obligé à la regarder.
00:37:25— Avant, vous ne la regardiez pas, vous n'aviez
00:37:27jamais entendu la voix d'Emmanuel Macron.
00:37:29— Pour vous, je le fais. — C'est gentil.
00:37:31— J'ai entendu M. Faure dire, à propos
00:37:33de cette affaire, que la prison n'était pas la réponse.
00:37:37Oui, on a tout dit.
00:37:39C'est-à-dire qu'on n'a rien dit du tout, c'est-à-dire qu'on occulte encore une fois
00:37:41le réel, etc. Mais je suis bien d'accord avec vous,
00:37:43c'est cette histoire de conception du monde
00:37:45qui se heurte et qui n'en finit
00:37:47plus, si vous voulez. C'est terrible.
00:37:49— Bon. Nous, ce qu'on aime
00:37:51ici, c'est votre regard, votre intelligence,
00:37:53qui est peu commune. Il y a un peu de misanthropie aussi,
00:37:55disons-le. Vous vivez
00:37:57un peu à l'écart. Je voyais tout à l'heure
00:37:59le journal. Vous savez même pas, votre journal,
00:38:01que je remontre, d'ailleurs.
00:38:03Et je lirai tout à l'heure un passage.
00:38:05Mais quand même, vous ne connaissez pas Jean-Jacques Goldman.
00:38:07Vous vivez dans
00:38:09une grotte, cher Richard
00:38:11Millet.
00:38:13Moi, ce qui m'intéresse, c'est
00:38:15votre regard et votre... Comment vous avez
00:38:17vu cette période ?
00:38:19Chacun a parlé de parenthèses enchantées,
00:38:21les Jeux olympiques, un moment de fraternité,
00:38:23un moment de réconciliation,
00:38:25une certaine France qui était dans
00:38:27la rue. Est-ce que ça, ça vous a
00:38:29touché ? Moi, je suis, par exemple,
00:38:31plutôt bon public. J'ai un
00:38:33esprit de vouloir quand même adhérer
00:38:35à ça, même si je peux être critique. Mais je suis
00:38:37emporté quand même par ça.
00:38:39L'émotion, à un moment, m'emporte. Et puis, j'oublie
00:38:41les critiques que je peux faire. Est-ce que
00:38:43vous, vous êtes dans cet état d'esprit-là ?
00:38:45— Il se trouve
00:38:47qu'habitant au bord du bois de Vincennes,
00:38:49je suis tombé sur une
00:38:51compétition. C'était le... Comment ça s'appelle ?
00:38:53Le contre-la-montre.
00:38:55Donc, j'ai suivi ça. Et effectivement,
00:38:57ce qui m'a touché, c'était la
00:38:59clameur qu'on entendait depuis
00:39:01nos gens sur Marne jusqu'à Vincennes.
00:39:03Comme ça, une clameur, comme ça, à mesure que les
00:39:05cyclistes passaient. Je sais que c'est
00:39:07très ennuyeux. Vous avez deux motos,
00:39:09un type qui court avec un casque
00:39:11de Martien, et derrière, deux bagnoles
00:39:13de... etc. Bon, ça,
00:39:15c'est très ennuyeux. Mais ce qui était fabuleux...
00:39:17— Qu'est-ce qui est ennuyeux ? C'est à regarder ou c'est à faire ?
00:39:19— Non, non, je regardais devant chez moi. — Oui, mais qu'est-ce que vous trouvez ennuyeux
00:39:21de regarder ?
00:39:23— Voir un type, tous les 10 minutes, qui passe en vélo avec
00:39:25un casque de Martien, c'est quand même pas palépitant.
00:39:27Je veux bien que les hommes marchands,
00:39:29ça soit fabuleux. Là, oui.
00:39:31Même si les centièmes de secondes,
00:39:33on les voit pas, vraiment. Bon.
00:39:35Non, mais ce que je veux dire, cette clameur qu'on
00:39:37entendait, comme ça, qui naissait
00:39:39à nos gens sur Marne et qui se terminait comme ça
00:39:41en écho à Vincennes,
00:39:43c'est-à-dire sur 2 km, je trouve ça assez extraordinaire.
00:39:45Et là, je partage votre point de vue.
00:39:47Pour le reste, parenthèse
00:39:49de quoi ? Moi, j'ai pensé
00:39:51à Dupin et des Jeux,
00:39:53de Vespasien, vous voyez ?
00:39:55Donc, c'est ça, c'est une parenthèse.
00:39:57Oui, mais pourquoi ? Qu'est-ce que ça cache ?
00:39:59Ça cache tous les problèmes.
00:40:01— D'abord, vous avez utilisé
00:40:03un mot qui est très joli, qui est le mot
00:40:05clameur. — Oui, c'est une véritable clameur.
00:40:07— Mais que j'ai pas entendu dans
00:40:09la presse, ce mot clameur
00:40:11qui est un peu désoé, mais
00:40:13que je trouve très
00:40:15intéressant. Et au-delà
00:40:17des Jeux olympiques, la dernière fois qu'on s'était
00:40:19vus, la dissolution
00:40:21avait été actée, mais
00:40:23les élections n'avaient pas encore eu
00:40:25lieu. Comment vous vivez cette
00:40:27séquence ? Comment vous interprétez, analysez
00:40:29cette séquence politique ?
00:40:31— Vous avez tellement disserté tout
00:40:33à l'heure là-dessus que je n'ose pas dire quoi
00:40:35que ce soit. Moi, ce qui m'a frappé, c'est
00:40:37la parole que vous avez citée de
00:40:39Macron. « Je fais tous mes efforts ».
00:40:41On a l'impression du petit élève Macron
00:40:43« Oui, madame, je fais tous mes efforts, etc. »
00:40:45Je trouve ça pathétique, cette expression.
00:40:47Ça en dit long sur
00:40:49l'abaissement de la fonction présidentielle
00:40:51et le jeu de grenouille qui est
00:40:53en train de se passer là. Et quand on voit qu'on sort
00:40:55Ségolène Royal...
00:40:57— Elle sort toute seule.
00:40:59— Oui, elle sort toute seule.
00:41:01Donc c'est pas une qualité.
00:41:03Vous voyez, quelque chose n'est pas possible
00:41:05dans ce pays. Bon, elle sort toute seule, mais l'autre,
00:41:07comment elle s'appelle, cette femme blonde ?
00:41:09— Lucie Castet.
00:41:11— Elle est sortie toute seule, elle aussi, non ?
00:41:13— Elle n'est pas sortie toute seule. Elle a été
00:41:15choisie par le
00:41:17Nouveau Front Populaire. — Qui c'est, cette femme ?
00:41:19Il faut choisir une inconnue,
00:41:21un sexuellement
00:41:23incorrect, en plus,
00:41:25parce que pour ça, ça va ensemble,
00:41:27qui est de gauche. Enfin, vous voyez,
00:41:29c'est pas possible.
00:41:31— Attendez, parce que là, tout ce que vous avez dit
00:41:33sur le modérateur que je suis
00:41:35doit rectifier... — On choisit une inconnue
00:41:37et on regarde son profil
00:41:39par hasard, si vous voulez,
00:41:41son orientation sexuelle, comme on dit,
00:41:43est tout à fait correcte, etc.
00:41:45— Mais ça veut dire quoi, une orientation sexuelle correcte ?
00:41:47— C'est l'ensemble des choses.
00:41:49Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit.
00:41:51— J'entends bien, mais le modérateur que je suis
00:41:53doit intervenir,
00:41:55parce que, précisément,
00:41:57ce n'est pas le sujet.
00:41:59— Non, mais ça fait partie du sujet,
00:42:01si vous voulez. On choisit
00:42:03une inconnue, c'est presque
00:42:05une construction. Vous voyez,
00:42:07une femme, quel âge elle a ? 40 ans.
00:42:09Elle a 40 ans, elle est pas mal.
00:42:11Elle est sexuellement bien orientée
00:42:13selon les normes, les nouvelles normes
00:42:15du Nouveau Monde, etc.
00:42:17— C'est-à-dire que ce que vous voulez dire,
00:42:19que dans le Nouveau Monde,
00:42:21lorsqu'on est homosexuel,
00:42:23on est bien orienté, c'est ce que vous voulez dire ?
00:42:25— Non. Lorsqu'on est dans une...
00:42:27Lorsqu'on est dans une logique politique
00:42:29de ce genre,
00:42:31c'est un plus, c'est ça que je veux dire.
00:42:33— C'est pas nouveau. En tout cas,
00:42:35votre analyse, et c'est pour ça que vous venez
00:42:37sur ce plateau, je veux pas la contester,
00:42:39puisque je disais tout à l'heure que vous avez
00:42:41une liberté de ton et un regard
00:42:43que les autres n'ont pas, et vous dites des choses
00:42:45que les autres ne disent pas, et vous le prouvez
00:42:47à l'instant.
00:42:49— On peut pas dire que c'est un plus. Ça n'est plus un moins.
00:42:51— Ça n'est plus un moins, si vous voulez.
00:42:53Mais par rapport à un électorat, disons,
00:42:55captif, c'est un plus.
00:42:57— Alors, moi, je recommande à chaque fois
00:42:59de nouveaux lieux communs, exégèses, exorcistes,
00:43:01qui est un petit bouquin absolument formidable.
00:43:03Alors, par exemple, j'en ai lu tellement,
00:43:05mais il y a quelque chose...
00:43:07Alors, bien sûr, ça peut...
00:43:09Parmi les joyeusetés rablaisiennes de la science,
00:43:11il y a cet article d'un grand journal de soir
00:43:13de référence, expliquant de façon émerveilleuse
00:43:15que les chimpanzés femelles connaissent
00:43:17la ménopause. Ce n'est pas là une blague
00:43:19misogyne, encore moins du racisme de supporters
00:43:21de football, c'est du sérieux, du lourd,
00:43:23même, comme on dit, et un argument de poids
00:43:25dans le discours sur le retour à l'animalité
00:43:27qui est un des marqueurs de la fin de l'histoire,
00:43:29comme le rappelait Philippe Muray.
00:43:31Les chimpanzés femelles connaissent la ménopause,
00:43:33c'est qu'elles sont des femmes comme les autres,
00:43:35n'en doutons pas, plus que de voir un jour
00:43:37des chimpanzés transsexuels.
00:43:39Et on voit bien le sous-texte
00:43:41de ce petit papier,
00:43:43on voit bien comment, en l'occurrence,
00:43:45c'est sans doute le monde qui a privilégié
00:43:47cette information, et c'est là le regard
00:43:49que vous avez sur la société qui est très différent
00:43:51de beaucoup d'éditorialistes.
00:43:53Oui, parce que je peux dire, moi, ce que
00:43:55d'autres ne peuvent pas dire, c'est tout,
00:43:57même si je les paye très cher, de toute façon.
00:43:59Est-ce que c'est ce que je viens de dire, là,
00:44:01sur Mme Castet ?
00:44:03Je ne sais pas si on dit le S ou pas,
00:44:05Castet ?
00:44:07C'est des sujets,
00:44:09c'est difficile, parce que dans le temps,
00:44:11il y a 30 ou 40 ans,
00:44:13effectivement, vous étiez homosexuel,
00:44:15vous étiez au banc de la société,
00:44:17et aujourd'hui, c'est une chose quand même positive
00:44:19que chacun puisse assumer
00:44:21sa sexualité.
00:44:23Oui, mais c'est important de le dire aussi.
00:44:25Il y a 40 ans, vous étiez homosexuel,
00:44:27vous étiez rejeté.
00:44:29Vous étiez rejeté, bien souvent.
00:44:31Vous étiez divorcé, vous étiez rejeté.
00:44:33Ça existe toujours aujourd'hui.
00:44:35En plus, c'est toujours aujourd'hui.
00:44:37Ce que je veux dire,
00:44:39c'est que nous qui lisons les signes,
00:44:41et notamment les signes politiques,
00:44:43ce signe-là, ce coméga-hôte
00:44:45n'était pas indifférent, c'est ça que je voulais dire.
00:44:47Vraiment, vous pensez que ça fait sens ?
00:44:49Vous pensez que ce n'est pas indifférent,
00:44:51précisément, que c'est un élément
00:44:53du choix ?
00:44:55D'ailleurs, le précédent Premier ministre,
00:44:57l'actuel Premier ministre,
00:44:59ça n'est plus vraiment
00:45:01un symbole ou un signe.
00:45:03Je pense que c'est tellement...
00:45:05Je ne suis pas d'accord.
00:45:07Lucie Castex, je crois,
00:45:09elle a été choisie en fonction de son profil,
00:45:11de ses compétences professionnelles,
00:45:13des narques, de considérations politiques.
00:45:15Elle n'a jamais fait de politique.
00:45:17Non, mais de considérations politiques
00:45:19pour accorder tous les partis,
00:45:21et puis de ses compétences.
00:45:23En l'occurrence, quand elle a parlé de sa vie privée,
00:45:25elle l'a fait avec beaucoup de pudeur,
00:45:27dans un entretien,
00:45:29d'ailleurs à match, et ce n'était pas
00:45:31dans une logique, si vous voulez, d'en faire un sujet.
00:45:33Et en effet, comme vous l'avez dit, il y a eu
00:45:35une période, et c'est encore le cas en un sens,
00:45:37quand on voit toutes les attaques
00:45:39qu'il y a pu avoir sur telle ou telle personne
00:45:41politique, en fonction de son orientation
00:45:43sexuelle, je ne pense pas qu'on puisse dire qu'on en est sorti.
00:45:45On va marquer une pause, on va recevoir
00:45:47l'ami Michel Chevalet, je l'ai dit,
00:45:49parce que c'est son anniversaire
00:45:51aujourd'hui. Richard Millet,
00:45:53journal, tome 5, c'est Les Provinciales,
00:45:55alors vous ne pouvez plus éditer, vous n'êtes personne
00:45:57à Non Grata dans l'espace littéraire,
00:45:59vous étiez longtemps chez Gallimard,
00:46:01et puis il y a une polémique qui est
00:46:03née il y a quelques années, vous en parlez beaucoup
00:46:05d'ailleurs dans ce journal, mais pour vous donner le ton
00:46:07du journal, parce que c'est
00:46:09un esprit, moi, vous me faites
00:46:11rire maintenant, je ne sais pas si le rire c'est un peu
00:46:13subjectif, T me parle d'un certain Jean-Jacques
00:46:15Goldman, je ne le connais pas, lui dis-je.
00:46:17Vous vous foutez de moi ? Non, je ne sais pas qui c'est.
00:46:19Un des chanteurs préférés des français.
00:46:21Pourquoi devrais-je le savoir ? Je connais le terroriste
00:46:23Pierre Goldman, pas ce Jean-Jacques.
00:46:25C'était son frère. T semble
00:46:27scandalisé. Déjà eu ce genre
00:46:29de friction avec une femme
00:46:31qui s'étonnait de ce que j'ignorasse
00:46:33ces chanteurs nommés Sting
00:46:35et Bono, nom de clown
00:46:37béquétien, lui avais-je répondu. Mon échelle
00:46:39de valeur, qui me vient de mon père,
00:46:41me préserve d'être pollué par la sous-culture.
00:46:43Enfin, Sting, ce n'est pas la sous-culture,
00:46:45Jean-Jacques Goldman, c'est formidable,
00:46:47la chanson populaire, c'est génial.
00:46:49Moi, j'adore
00:46:51la chanson populaire.
00:46:53On ne peut pas aimer que Mozart
00:46:55baque et ne lire
00:46:57que Marcel Proust.
00:46:59Et n'écouter que l'heure des pros.
00:47:01On est obligé
00:47:03parfois
00:47:05d'aller, on peut
00:47:07aimer Louis Dessus, on peut aimer le gendarme
00:47:09de Saint-Tropez et Marcel Proust.
00:47:11De Funès avait du génie.
00:47:13Sting,
00:47:15c'est pas mal.
00:47:17Police, c'est bien.
00:47:19J'avais 18 ans, police.
00:47:21Ça ne m'intéresse pas. Mais de Funès,
00:47:23oui, ça j'aime beaucoup.
00:47:25Parce qu'il y a vraiment du génie.
00:47:27Restez avec nous, on va recevoir Michel Chevalet
00:47:29dans une seconde.
00:47:31Je vais vous laisser, M. Tardif, parce que vous n'avez pas d'informations
00:47:33à nous donner. Franchement, je suis un peu
00:47:35déçu de votre identité. Je ne veux pas savoir ce que le président
00:47:37ne sait pas encore.
00:47:39J'aimerais bien.
00:47:41Je pense qu'on avancerait un peu plus vite.
00:47:43Oui, mais parfois,
00:47:45on a des informations que les ministres n'ont pas non plus.
00:47:47Ça peut arriver.
00:47:49Ça peut arriver de temps en temps.
00:47:51En tout cas, je vous remercie.
00:47:53Notamment durant les remaniements.
00:47:55C'est ce week-end ou pas ?
00:47:57Je ne sais pas.
00:47:59Vous avez une intuition, un pronostic ?
00:48:01De ce qu'on m'a dit,
00:48:03il aurait aimé que ça soit
00:48:05avant la rentrée des Français.
00:48:07Oui, mais le non.
00:48:09Si vous deviez miser un petit...
00:48:11Comme je l'ai dit depuis début août,
00:48:13je pense qu'il faut un profil
00:48:15pour l'intérêt de Macron.
00:48:17Un homme plutôt de gauche.
00:48:19Un homme plutôt de gauche,
00:48:21qui ne brusque pas la droite
00:48:23et qui soit en capacité de fracturer
00:48:25le nouveau front populaire. Parce qu'il cherche
00:48:27une majorité.
00:48:29On marque une pause.
00:48:31C'est pour ça que je défendais M. Migaud.
00:48:33Ah, M. Migaud.
00:48:35La haute autorité.
00:48:37M. Migaud.
00:48:39C'est M. Migaud.
00:48:41C'est le père de Sting.
00:48:43M. Richard Millet.
00:48:45Vous ne connaissez pas Didier Migaud ?
00:48:47Président de la HATG.
00:48:49C'est un haut fonctionnaire,
00:48:51parait-il, de très grande qualité.
00:48:53Et je n'en doute pas, d'ailleurs.
00:48:55C'est vrai qu'on imagine...
00:48:57Il a été député pendant plus d'une vingtaine d'années.
00:48:59Il a marqué, d'ailleurs.
00:49:01C'est l'incarnation des petits hommes gris.
00:49:03Je n'ose pas le dire,
00:49:05mais je le dis quand même.
00:49:07La gauche redoute une période d'austérité
00:49:09avec Didier Migaud.
00:49:11C'est vrai politique, Didier Migaud.
00:49:13Il pourrait vous plaire.
00:49:15Il a fait une carrière politique.
00:49:17En tout cas, on en parle tous les matins.
00:49:19On fait sa publicité à M. Migaud.
00:49:21Nous marquons une pause et nous revenons
00:49:23avec Michel Chevalet.
00:49:25Combien ? Ça marche.
00:49:27On commence.
00:49:31Il est 10h01. On va célébrer l'anniversaire
00:49:33de notre ami Michel Chevalet.
00:49:35Cher Michel, ça nous fait vraiment plaisir
00:49:37que vous soyez là.
00:49:39Vous êtes né le 30 août 1939.
00:49:41Le 1er septembre,
00:49:43l'Allemagne envahissait la Pologne.
00:49:45Mais je reste un enfant d'un en guerre.
00:49:49Vous êtes né dans une période...
00:49:51La déclaration de guerre, c'est le 3 septembre.
00:49:53Le 2 septembre.
00:49:55Vous allez nous raconter cette histoire
00:49:57particulière qui est votre vie.
00:49:59On a retrouvé des images d'archives
00:50:01qui vont nous intéresser.
00:50:03Vous êtes une figure.
00:50:05Dès que vous sortez dans la rue,
00:50:07les gens vous demandent
00:50:09d'abord combien ça marche.
00:50:11J'ai envie de dire
00:50:13combien ça marche ou comment ça marche.
00:50:15Michel Chevalet, à l'âge que vous avez,
00:50:17vous êtes en pleine forme.
00:50:19Somaya Labidi nous rappelle
00:50:21les titres avant cela.
00:50:25Six jours après l'attaque au couteau
00:50:27à Solingen, le gouvernement allemand
00:50:29annonce une série de mesures
00:50:31sur le port d'armes, les demandes d'asile
00:50:33et le statut de réfugié.
00:50:35Berlin va aussi supprimer les aides
00:50:37pour les demandeurs d'asile entrés
00:50:39dans un autre pays de l'Union Européenne
00:50:41avant l'Allemagne.
00:50:43Une note salée attend certains consommateurs.
00:50:45Les foyers qui ne sont pas encore équipés
00:50:47d'un compteur Linky à domicile
00:50:49seront facturés à partir de l'été 2025.
00:50:51Les disques précisent que les clients
00:50:53paieront le coût de la relève
00:50:55de leur compteur classique.
00:50:57J-100 avant la réouverture de Notre-Dame
00:50:59et le flux des 15 millions de personnes
00:51:01attendues chaque année,
00:51:03le Diocèse a décidé de mettre en place
00:51:05une billetterie gratuite en ligne.
00:51:07Pas encore disponible pour le moment,
00:51:09cette plateforme permettra de sélectionner
00:51:11un créneau quelques jours avant votre visite.
00:51:13Michel Chevalet,
00:51:1585 ans aujourd'hui, merci Somaya.
00:51:17Vous êtes né où Michel ?
00:51:19Moi je suis né à Paris,
00:51:21bien parisien, avec des parents
00:51:23parisiens et peut-être
00:51:25du côté de mon père,
00:51:27d'origine des Vosges.
00:51:29Vous savez, les Vosgiens, c'est les gens
00:51:31qui ont dit, qu'est-ce que tu préfères,
00:51:33le paix ou la maie ? Non, je préfère le lard.
00:51:35Et vos premiers souvenirs dans Paris ?
00:51:39Mes souvenirs de Paris,
00:51:41c'est la vie, c'est surtout,
00:51:43ça m'a beaucoup marqué, j'ai pourtant été très jeune
00:51:45pendant la guerre,
00:51:47mais les journées d'occupation,
00:51:49ça m'a laissé des souvenirs
00:51:51terribles. J'étais pourtant môme,
00:51:53mais c'était le rationnement, rien à bouffer,
00:51:55il y avait le froid, on n'avait pas de chauffage,
00:51:57il n'y avait rien. Et les galoches en bois,
00:51:59dans la neige, on allait à l'école, on marchait
00:52:01à l'époque, on n'allait pas en bagnole à l'école.
00:52:03Ça, ça m'a marqué.
00:52:05Et puis, il y a
00:52:07l'opération,
00:52:09moi je mets dans mon livre, que j'appelle
00:52:11le corde à linge, pour que les gens
00:52:13comprennent bien ce que c'était que l'atmosphère
00:52:15de l'occupation.
00:52:17On se méfiait non pas des Allemands,
00:52:19des patrouilles allemandes, on les entendait,
00:52:21mais on se méfiait des voisins.
00:52:23Pour sécher le linge, on mettait non pas
00:52:25des cordes, mais on mettait du fil,
00:52:27parce qu'on pouvait écouter la BBC le soir
00:52:29dans les grandes ondes, et pour les grandes ondes, il faut de grandes
00:52:31antennes. Donc, mes parents
00:52:33avaient fait un aile
00:52:35avec beaucoup de fil de fer et des isolateurs
00:52:37en verre, mais il fallait le cacher pour les
00:52:39Allemands, mais le cacher pour les voisins.
00:52:41Et donc, l'opération, c'était, on mettait
00:52:43du linge à sécher, et mon père disait
00:52:45opération corde à linge. Hop,
00:52:47on allait dans le jardin, le soir,
00:52:49on décrochait le linge pour écouter la BBC,
00:52:51et puis après, on allait raccrocher, mais un autre
00:52:53linge, pour se méfier, parce que le voisin
00:52:55aurait pu dire, mais c'est toujours, il cache quelque chose.
00:52:57– Mais quand vous dites, vous alliez dans
00:52:59le jardin, vous habitez dans Paris, vous habitez
00:53:01dans une maison ? – Heureusement,
00:53:03dès le début de la guerre, mes parents
00:53:05ont quitté Paris pour
00:53:07aller en banlieue où on avait
00:53:09un jardin. Et donc, on a vécu,
00:53:11moi je dis carrément, on a pu
00:53:13vivre avec la production du jardin.
00:53:15Chaque centimètre de terre
00:53:17était utilisé.
00:53:19C'est une sacrée
00:53:21leçon, on s'en souvient toute une vie.
00:53:23– On verra tout à l'heure des images
00:53:25d'archives et vos premières interventions
00:53:27à la télévision. Je voulais
00:53:29vous proposer de réfléchir sur ce
00:53:31que disait Sarah Knafo hier
00:53:33sur quelque chose
00:53:35dont on parle souvent ici, c'est
00:53:37l'influence
00:53:39de la gauche en France
00:53:41dans l'espace
00:53:43médiatique, qui ne
00:53:45correspond pas forcément à
00:53:47la réalité de ce qu'elle représente
00:53:49dans le pays. C'est ce que dit Sarah Knafo.
00:53:51Écoutez.
00:53:53– En fait, ce qui est frappant,
00:53:55c'est que ces gens dont on parle, cette gauche bien pensante,
00:53:57elle n'est pas du tout majoritaire dans le pays.
00:53:59On l'a vu, l'opinion publique est bien plus
00:54:01partisane des idées de droite et en tout cas
00:54:03rejette cette gauche bien pensante. Mais en revanche,
00:54:05si elle n'est pas majoritaire, elle est dominante.
00:54:07Pourquoi ? Parce que ça fait
00:54:09à minima 40 ans qu'elle a
00:54:11pris le pouvoir à l'université,
00:54:13à l'école, dans la justice,
00:54:15dans le secteur des médias, à part depuis environ
00:54:1710 ans la naissance de médias d'autres
00:54:19opinions, donc pour le coup un peu plus transpartisans,
00:54:21qu'elle a pris le pouvoir
00:54:23dans l'administration, à l'ARCOM par exemple,
00:54:25et que vous voyez que ces gens-là
00:54:27qui ne dominent pas du tout dans l'opinion
00:54:29publique, en revanche, ont un pouvoir démesuré
00:54:31par rapport à ce qu'ils représentent.
00:54:33Un seul exemple, si vous prenez les trois institutions
00:54:35les plus importantes en France, le Conseil d'État,
00:54:37le Conseil Constitutionnel et la Cour des Comptes,
00:54:39elles sont toutes les trois dirigées par des socialistes.
00:54:41Toutes les trois. C'est-à-dire que c'est
00:54:43un parti qui a fait 1,87%
00:54:45à la dernière élection présidentielle
00:54:47avec Anne Hidalgo, qui dirige les trois
00:54:49institutions les plus importantes de France, et ils
00:54:51appellent ça l'État de droit et la démocratie.
00:54:53Donc ils mettent des grands concepts
00:54:55de juristes pour nous dire que nous, on serait
00:54:57dehors la loi, que Cyril Hanouna viole l'État de droit,
00:54:59la démocratie, etc., quand il a dit
00:55:01qu'il fallait un procès rapide
00:55:03vous vous rappelez ? C'est ce qu'a dit Brice Sortefeu
00:55:05hier sur cette antenne. Brice Sortefeu,
00:55:07ancien ministre de l'Intérieur, on ne peut pas dire que Brice Sortefeu
00:55:09en plus il dise des bêtises. Et ce sont des
00:55:11socialistes qui vous font la morale en se faisant
00:55:13passer eux pour des juristes impartiaux, alors
00:55:15qu'en réalité ils font de la politique.
00:55:17De la politique socialiste, alors qu'ils ne représentent
00:55:19personne.
00:55:20Richard Millet, c'est très intéressant parce que vous vous
00:55:22incarnez ça d'une certaine manière. C'est-à-dire
00:55:24qu'on vous a sorti du système, vous étiez
00:55:26chez Gallimard, parce que vous pensez
00:55:28mal. Vous pensez mal.
00:55:30Alors, au-delà du
00:55:32clivage droite-gauche, mais vous pensez
00:55:34mal. Bon. Ce qui est intéressant
00:55:36à savoir et à
00:55:38analyser, c'est pourquoi ?
00:55:40Pourquoi Philippe Muray est devenu célèbre
00:55:42une fois qu'il est mort ? Pourquoi
00:55:44cette...
00:55:46Je trouve
00:55:48qu'il a été exhumé. Pourquoi
00:55:50cette pensée-là ?
00:55:52Qu'est-ce qui fait que tout
00:55:54dans l'espace médiatique, les chanteurs,
00:55:56les écrivains, les journalistes,
00:55:58tous ces gens pensent globalement
00:56:00pareil. Et surtout, il y a des pensées
00:56:02qu'on ne veut pas entendre. Est-ce que vous avez une analyse ?
00:56:04D'abord, je pense, je crois qu'ils ne
00:56:06pensent pas. Ce que vous appelez pensée, ce n'est pas
00:56:08une pensée, c'est des lieux communs qui sont tissés.
00:56:10Et je pense surtout que c'est
00:56:12ce qu'on appelle peut-être, on
00:56:14pourrait appeler une alliance du capitalisme
00:56:16et du gauchisme. Et cette alliance
00:56:18apparemment contre-nature est très
00:56:20productive et très rentable pour le capitalisme.
00:56:22Au fond, aujourd'hui,
00:56:24Guy Debord est cité par tout le monde.
00:56:26C'est une valeur commerciale
00:56:28sûre, vous voyez, alors que Guy Debord serait
00:56:30là, je pense qu'il ruerait dans les
00:56:32brancards et, vous voyez,
00:56:34Régis Debré, ça peut être quelque chose de
00:56:36ce genre aussi, d'une certaine façon.
00:56:38Voilà, donc il y a cette alliance de l'argent.
00:56:40Regardez par exemple l'art contemporain
00:56:42qui n'intéresse à peu près personne.
00:56:44Je ne critique pas l'art contemporain en tant que tel,
00:56:46mais je critique un certain nombre
00:56:48de valeurs, disons,
00:56:50présentées comme étant sûres. Qui c'est qui le
00:56:52tient à bout de bras ? C'est les
00:56:54milliardaires. S'il n'y avait pas les milliardaires,
00:56:56il n'y aurait pas de l'art contemporain.
00:56:58Donc, l'édition, c'est pareil.
00:57:00L'édition, je connais plein de gens
00:57:02qui pensent à peu près comme moi,
00:57:04mais qui n'oseraient pas le dire dans l'édition parce que
00:57:06l'édition est à gauche. Même Antoine Gallimard
00:57:08se présente comme un socialiste.
00:57:10Quand même rigoler, la 150ème fortune
00:57:12française, on peut rire.
00:57:14Donc, ces gens-là ont intérêt à ce que le système
00:57:16perdure, cette alliance contre-nature,
00:57:18et finalement peut-être pas autant contre-nature qu'on le croit,
00:57:20entre gauchisme culturel
00:57:22et capitalisme mondialisé.
00:57:24Vous allez aux États-Unis, c'est pareil. Vous avez toutes les
00:57:26universités qui sont de gauche.
00:57:28Les Américains adorent inviter des
00:57:30gauchistes latino-américains
00:57:32qui les critiquent, qui leur vomissent dessus.
00:57:34Il y a une espèce de masochisme comme ça, rentable,
00:57:36qui me fascine. En France, c'est pareil.
00:57:38Eugénie Bastien.
00:57:40Moi, je distinguerais deux questions. La question de l'hégémonie
00:57:42culturelle et médiatique de la gauche,
00:57:44qui est effectivement effective depuis
00:57:46les années 70, après 1968.
00:57:48Mais je pense que dans cette
00:57:50question, il y a une responsabilité aussi
00:57:52de la droite, puisque beaucoup
00:57:54à droite, on a désinvesti aussi
00:57:56les métiers de la transmission, les métiers médiatiques, les métiers culturels.
00:57:58Dans une famille bourgeoise de droite,
00:58:00on a poussé ses enfants dans les écoles de commerce pour
00:58:02devenir patron d'entreprise.
00:58:04Et le métier de journaliste, le métier de prof,
00:58:06le métier d'artiste, c'était considéré
00:58:08comme, finalement, des métiers de saltimbanque
00:58:10dans les familles bourgeoises. Et effectivement, la gauche,
00:58:12elle, se soucie de la culture
00:58:14et de la transmission. Et elle a raison, d'ailleurs,
00:58:16de le faire, parce que c'est le nerf de la guerre.
00:58:18Et elle a pris ses postes aussi parce qu'elle s'est intéressée
00:58:20à ce sujet. Et aujourd'hui, depuis quelques années,
00:58:22on voit que la droite réinvestit petit à petit
00:58:24ses sphères culturelles et médiatiques.
00:58:26Ce qui supporte la gauche, mais je trouve ça
00:58:28bien que la droite se mette, effectivement,
00:58:30à investir ses lieux de pouvoir qu'elle a
00:58:32négligés pendant des années par mépris
00:58:34et par obsession, pour le coup, pour l'argent.
00:58:36Georges Fenech. Non, mais je rejoins totalement
00:58:38ce que vient de dire Eugénie. J'ajoute
00:58:40qu'à gauche, il y a une capacité,
00:58:42un savoir-faire de lentrisme,
00:58:44connotation un peu trotskiste, s'il vous plaît.
00:58:46On va pénétrer les lieux de pouvoir.
00:58:48Moi, je l'ai vécu dans la justice,
00:58:50effectivement. On a eu un système de dépouille
00:58:52et un système de nomination à des postes
00:58:54clés et d'auto-promotion.
00:58:56Ça, ils savent faire. Et donc,
00:58:58quand elles citent, effectivement, les trois
00:59:00grandes juridictions suprêmes,
00:59:02la Cour des comptes, le Conseil d'État
00:59:04et le Conseil constitutionnel, c'est tenu par qui ?
00:59:06Mais qui nomme ? C'est quand même le Président de la République.
00:59:08Pourquoi la droite, quand elle était au pouvoir,
00:59:10n'a pas nommé aussi la droite quand elle était au pouvoir ?
00:59:12Elle s'est soumise à l'hégémonie culturelle de la gauche.
00:59:14On n'a jamais appliqué le spoil system.
00:59:16À gauche, on a appliqué le spoil system,
00:59:18c'est-à-dire la chasse aux sorcières.
00:59:20Est-ce que vous diriez,
00:59:22Richard Millet, que le pouvoir
00:59:24de la culture commande
00:59:26tous les autres pouvoirs ?
00:59:28En partie. Pas absolument.
00:59:30Je pense que ce qui est pire
00:59:32que le pouvoir de la censure,
00:59:34on ne sait pas très bien non plus ce que c'est la censure.
00:59:36Le pouvoir de la culture.
00:59:38En fait, la fameuse analyse...
00:59:40Le pouvoir de la censure.
00:59:42La fameuse analyse de Gramsci
00:59:44est de dire qu'il faut d'abord gagner la bataille
00:59:46des idées, que les idées
00:59:48précèdent la loi.
00:59:50L'influence des idées précède la loi. La loi viendra après.
00:59:52Et qu'il faut d'abord gagner le pouvoir
00:59:54de la culture. Donc la culture
00:59:56avec des ambassadeurs. C'est-à-dire que
00:59:58des ambassadeurs de droite, il n'y en a pas dans l'espace
01:00:00littéraire,
01:00:02artistique,
01:00:04il n'y en a pas beaucoup.
01:00:06Il y avait des ambassadeurs de la pensée de gauche,
01:00:08des gens comme Jean Ferrand.
01:00:10Le dernier acteur de droite vient de mourir.
01:00:12Ces figures-là, c'est important parce que ça contamine
01:00:14le...
01:00:16ça contamine l'opinion publique.
01:00:18Donc la question est, est-ce que vous pensez que le pouvoir
01:00:20de la culture
01:00:22est le plus important de tous les pouvoirs ?
01:00:24Pour nous,
01:00:26probablement. Et pour l'éducation nationale,
01:00:28dont j'ai plusieurs fois parlé ici aussi.
01:00:30Parce que vous êtes un prof au départ, et ça c'est important.
01:00:32Prof de français. Oui, professeur, pas prof.
01:00:34Professeur.
01:00:36Pardonnez-moi.
01:00:38C'est l'ancien professeur.
01:00:40Mais vous avez raison !
01:00:42Mais je pense
01:00:44qu'il faut mettre les choses par leur nom.
01:00:46Non, ce que je pense, c'est que
01:00:48malheureusement, ce qu'on appelle culture aujourd'hui
01:00:50n'est plus la culture.
01:00:52Vous citiez Heidegger,
01:00:54qui est Heidegger
01:00:56aujourd'hui, à part vous, moi,
01:00:58et quelques autres, vous voyez ?
01:01:00Je pense que ce qu'on appelle culture, en fait, c'est le culturel.
01:01:02C'est tout à fait différent.
01:01:04Finkielkraut en a longuement parlé de ça.
01:01:06Ce glissement de la culture au culturel, c'est-à-dire
01:01:08au divertissement avec
01:01:10des paillettes un peu
01:01:12culturelles,
01:01:14disons cultureuses, ou tout ce que vous voudrez,
01:01:16c'est du faux. On est dans le faux.
01:01:18Vous voyez, vous-même, vous citez Gramsci.
01:01:20C'est l'exemple que moi, comme je parlais de Debord
01:01:22tout à l'heure. Mais Gramsci aurait
01:01:24fait exploser cette Assemblée, probablement,
01:01:26ici, vous voyez ?
01:01:28Pourquoi ? Parce qu'il aurait dit qu'on est
01:01:30des petits bourgeois, satisfaits d'eux-mêmes,
01:01:32et repus, et qui se gargarisent avec
01:01:34des mots, etc.
01:01:36Il faut arrêter avec le Gramschisme.
01:01:38Je pense qu'il faut arrêter avec le Gramschisme.
01:01:40Je vais vous faire écouter Philippe Catherine,
01:01:42parce que c'est intéressant. Philippe Catherine a été récupéré par
01:01:44France Inter. Donc Philippe Catherine...
01:01:46Dans l'ordre des choses.
01:01:48On a peut-être la photo, d'ailleurs,
01:01:50qu'on a montrée hier. Je ne sais pas si Marine
01:01:52Lanson est là. On se souvient que pendant la cérémonie
01:01:54d'ouverture, il est
01:01:56tout en bleu, au milieu.
01:01:58Il est tout en bleu, au milieu,
01:02:00et ça avait créé une polémique, parce que
01:02:02ça avait choqué
01:02:04les catholiques, disons-le. La représentation
01:02:06de la Seine, C.E.N.E.,
01:02:08avait choqué
01:02:10les catholiques de France. Et
01:02:12France Inter, c'est très intéressant à
01:02:14récupérer. Voilà. Il est au milieu, Philippe Catherine.
01:02:16C'est un chanteur
01:02:18qui a beaucoup de talent, d'ailleurs, qui est souvent
01:02:20très drôle, très décalé. Et il est venu hier
01:02:22sur France Inter pour annoncer sa
01:02:24venue, puisqu'il va faire une rubrique,
01:02:26une chronique, chaque jeudi. Mais il est venu tout nu.
01:02:30Et on accueille
01:02:32ce matin une nouvelle voix
01:02:34et un nouveau corps dans le
01:02:367-10. Philippe Catherine, bonjour.
01:02:38Bonjour. Vous serez avec nous
01:02:40tous les jeudis matins
01:02:42cette année. Soyez le bienvenu.
01:02:44Je dois dire que vous êtes
01:02:46tout nu. Exact.
01:02:48Exact. C'est-à-dire que
01:02:50la direction
01:02:52m'a proposé ce poste
01:02:54et m'ont demandé
01:02:56de chanter ma chanson nu.
01:02:58Et c'est vrai que cette chanson,
01:03:00je n'arrive pas à me résoudre à la chanter
01:03:02habillée.
01:03:04Nu
01:03:06Est-ce qu'il y aurait des
01:03:08guerres si on était resté tout
01:03:10nu ?
01:03:12Non.
01:03:14Où cacher un revolver
01:03:16quand on est tout nu ?
01:03:18Vous,
01:03:20je sais où vous
01:03:22pensez, mais
01:03:24c'est pas une bonne idée.
01:03:26Ouais.
01:03:28Plus de riches, plus de
01:03:30pauvres quand on redevient tout nu.
01:03:32Oui.
01:03:34Qu'on soit slim,
01:03:36qu'on soit gros. On est tout
01:03:38simplement tout nu.
01:03:40Oui.
01:03:42Vivons comme on est né.
01:03:44Nu.
01:03:46Vivons comme on est né.
01:03:48Nu.
01:03:54Tout simplement tout nu.
01:03:56Nu.
01:04:02Tout simplement tout nu.
01:04:04Ce que monsieur Catherine veut faire,
01:04:06c'est intéressant. Moi ce que je trouve intéressant, c'est que France Inter
01:04:08l'ait choisie.
01:04:10C'est pas neutre.
01:04:12Qui ça étonne ?
01:04:14La provocation subventionnée,
01:04:16c'est l'ADN de France Inter.
01:04:18On dirait du Philippe Muray.
01:04:20C'est-à-dire la routine,
01:04:22la transgression devenue routine
01:04:24est subventionnée par nos impôts
01:04:26et le service public.
01:04:28On recommence avec les vieilles recettes.
01:04:30Rien ne changera à France Inter.
01:04:32Ce qui m'ennuie, c'est qu'il a du talent,
01:04:34Catherine, et je trouve dommage qu'il ait accepté
01:04:36ça pour tout vous dire.
01:04:38Ce qui est plus ennuyeux,
01:04:40c'est ce que j'ai dit hier,
01:04:42je sais que c'est pas politiquement correct du tout,
01:04:44pardon, c'est qu'il a du talent.
01:04:46Il est moche.
01:04:48C'est-à-dire que le fait qu'on vous impose
01:04:50ce protocole de la laideur
01:04:52permanent, moi je trouve ça
01:04:54assez insupportable au bout d'un moment.
01:04:56C'est vrai que c'est insoutenable.
01:04:58Vous trouvez que c'est insoutenable ?
01:05:00Ça laideur, oui.
01:05:04C'est de la manchotte qu'il a.
01:05:06Qu'est-ce qu'il a ?
01:05:08Pourquoi vous le trouvez laid ?
01:05:12Après l'UGO, pardon.
01:05:14C'est très intéressant
01:05:16parce que Georges ne veut pas froisser.
01:05:18Les réactions des uns et des autres sont formidables.
01:05:20Je trouve ça blessant quand même.
01:05:22De dire qu'il est laid.
01:05:24C'est vrai.
01:05:26À partir du moment où la personne se met en scène,
01:05:28il assure.
01:05:32C'est à nous d'assumer la réponse aussi.
01:05:36En tout cas, on le salue,
01:05:38Philippe Catherine.
01:05:40J'aime bien ce qu'il a fait
01:05:42aux Jeux Olympiques.
01:05:44Il se revendique d'un mouvement esthétique
01:05:46un peu humoristique, mais qu'il a appelé
01:05:48le mignonisme.
01:05:50Une sorte de monde bisounours,
01:05:52où tout le monde est tout nu.
01:05:54Il y a des sociétés où les gens sont tous nus
01:05:56et elles sont très violentes.
01:05:58Je ne veux pas les citer, mais il y en a.
01:06:00C'est extrêmement violent.
01:06:02C'est une sorte de métaphore.
01:06:04Si tu es tout nu, c'est pour ça que tu n'es pas violent.
01:06:06Il y a des sociétés qui existent toujours
01:06:08dans ce monde d'aujourd'hui.
01:06:10Les gens sont nus et elles sont plus violentes
01:06:12que les autres.
01:06:14Il y a aussi des sociétés où les gens sont nus et où ils ne sont pas violents.
01:06:16Il y en a.
01:06:18Dans des boîtes peut-être particulières, le soir,
01:06:20après 23h,
01:06:22ou autrement,
01:06:24dans des endroits parisiens
01:06:26ou en province, mais autrement, non.
01:06:28Bon, Michel Chevalet,
01:06:30premier plateau. Quelle année, ce qu'on va voir là ?
01:06:32Premier plateau. Quelle année ?
01:06:34Le premier plateau, là qu'on va voir.
01:06:36C'est en quelle année à l'année ?
01:06:38J'ai vraiment démarré les directions en 72.
01:06:40Alors 72, comment ?
01:06:42Ça marche !
01:06:44Et là, vous nous expliquez, c'est drôle d'ailleurs,
01:06:46avec un ordinateur, c'est un de vos premiers plateaux
01:06:48et on célèbre aujourd'hui votre anniversaire.
01:06:50Regardez cette séquence.
01:06:52Et sous les yeux, c'est ce que l'on peut appeler
01:06:54en quelque sorte de fichier, un fichier.
01:06:56La caractéristique d'un fichier,
01:06:58c'est donc de stocker énormément
01:07:00d'informations, mais surtout que ces informations,
01:07:02on puisse aller les rechercher très rapidement.
01:07:04Alors, on vous parle du
01:07:06fichier national. Eh bien, dites-vous bien
01:07:08que pour pouvoir stocker tous
01:07:10les renseignements concernant les Français,
01:07:12il faudrait non seulement une pièce
01:07:14comme celle-ci, c'est-à-dire une batterie
01:07:16d'ordinateur comme celle-ci, mais il faudrait
01:07:18un immeuble de 8 étages.
01:07:20Vous notez bien que c'est quasiment
01:07:22inutilisable. Donc, c'est en 1974,
01:07:24ça a 50 ans, et vous avez été l'homme
01:07:26à la télévision qui a popularisé
01:07:28à chaque fois qu'il y avait une invention, on allait
01:07:30vers vous et vous expliquer. Par exemple, ça,
01:07:32ça tiendrait peut-être dans une...
01:07:34D'être démonstratif,
01:07:36si vous voulez. C'est-à-dire de trouver
01:07:38toujours l'exemple, l'objet.
01:07:40C'est pour ça que j'ai inventé
01:07:42en somme les maquettes à la télévision. Il n'y avait pas d'ordinateur.
01:07:44On faisait des dessins sur des feuilles de papier.
01:07:46Et donc, pour pouvoir expliquer, par exemple,
01:07:48rendez-vous dans l'espace, à Madame Michu,
01:07:50comme disait Léon Zitrone,
01:07:52c'est abstrait. Eh bien, j'avais fait,
01:07:54j'avais un maquettiste de la SFP qui avait
01:07:56des mains d'or, Louis Dumont,
01:07:58et qui est disparu maintenant, et qui me fabriquait
01:08:00les maquettes, et je jouais.
01:08:02En somme, parce que, moi je dirais,
01:08:04vous, vous faites un spectacle
01:08:06de vos débats. C'est ça que vous avez créé.
01:08:08Vous avez créé, vous avez...
01:08:10Vous en faites maintenant un spectacle.
01:08:12On vous regarde, beaucoup vous regardent,
01:08:14parce que vous avez érigé
01:08:16le débat politique, en somme,
01:08:18en spectacle. Moi, j'ai érigé
01:08:20un peu la science en spectacle.
01:08:22Il fallait faire un spectacle.
01:08:24Il y a toujours une part, quand tu fais de la télévision,
01:08:26de spectacle. Léon Zitrone faisait à sa
01:08:28manière un spectacle. Il faut bien,
01:08:30évidemment, c'est...
01:08:32Quand j'étais prof de maths,
01:08:34alors c'était abstrait les mathématiques,
01:08:36les élèves
01:08:38qui me retrouvent par les médias
01:08:40se souviennent non pas de ce que je racontais.
01:08:42Ils me disent, oh,
01:08:44ce truc. Mais, ils me disent, je me souviens d'un truc,
01:08:46c'est que vous mettiez des Shadoks dans vos
01:08:48démonstrations, vos tableaux.
01:08:50Je dessinais des Shadoks.
01:08:52Voilà.
01:08:54Deuxième passage, dans vos grands souvenirs, c'est Tchernobyl.
01:08:56Parce que Tchernobyl, vous êtes quand même
01:08:58allé la bolle. Là, on va voir une archive, vous êtes avec
01:09:00Patrick Poivre d'Arvor. C'est combien de temps
01:09:02après l'explosion ? Six ans après,
01:09:04parce que le mur de Berlin
01:09:06était tombé. D'accord. Alors voyons ça,
01:09:08parce que je vous ai demandé quels sont vos grands souvenirs
01:09:10de reportages et Tchernobyl.
01:09:12Voyons cette séquence.
01:09:14C'est l'horreur, c'est la marmite du
01:09:16diable, c'est un réacteur qui a les tripes
01:09:18à l'air avec le combustible. Autrement
01:09:20dit, c'est invivable. Mais si, revenons
01:09:22tout de même dix ans en arrière à l'endroit où nous sommes,
01:09:24nous n'aurions pas pu tenir. On a un réacteur
01:09:26qui a explosé, qui en a projeté partout.
01:09:28Donc, les ouvriers qui sont venus travailler, qui ont
01:09:30nettoyé la place, la preuve, c'est qu'on y est sans danger.
01:09:32Les gens ne pouvaient rester que 90 secondes,
01:09:34seulement une minute et demie, et ils prenaient en une
01:09:36minute et demie la dose de leur vie.
01:09:38Il a fallu amener le matériel pour le construire,
01:09:40il a fallu amener trois grues comme cette-ci.
01:09:42Les plus grandes du monde. Les plus grandes du monde,
01:09:44dont il reste ici la dernière. Il a fallu
01:09:46assembler les éléments, le tout par télécommande, en travaillant
01:09:48à l'aveugle. Je vous dis, c'est un travail
01:09:50unique au monde, qui est
01:09:52critiquable, certes, mais moi je dis que ce
01:09:54résultat mérite un grand coup de chapeau, sur le
01:09:56plan technique, et surtout pour les hommes qui l'ont
01:09:58fait. C'est une histoire qui mérite d'être connue.
01:10:00Bon, quels souvenirs vous gardez de ce voyage
01:10:02à Tchernobyl ? Ah non, ces trucs...
01:10:04Pour moi, journalistiquement parlant, je
01:10:06me devais d'expliquer
01:10:08au public ce que c'était. On avait
01:10:10vu des images à la télévision où ils avaient
01:10:12construit une enceinte, etc.
01:10:14Mais quand vous y êtes, c'est le coup
01:10:16en vous disant, comment ont-ils pu
01:10:18construire ça avec un réacteur qui était
01:10:20ventré ? Il a explosé à cause
01:10:22de la pression de vapeur, c'est pas une explosion nucléaire,
01:10:24il était ventré, il a ses tripes à l'air,
01:10:26tout est radioactif autour,
01:10:28et bien il y a les types qui ont travaillé,
01:10:30et ils ont laissé leur vie, pour
01:10:32mettre les enceintes fabriquées.
01:10:34Ça, alors là, moi c'était...
01:10:36A chaque fois,
01:10:38il fallait que... J'avais des patrons
01:10:40formidables, que LeLem ou
01:10:42j'autres, qui disaient
01:10:44on veut être les premiers,
01:10:46démerde-toi !
01:10:48C'est ce que me disait LeLem, démerde-toi !
01:10:50Quand j'ai fait le tunnel sous la Manche, j'avais dit,
01:10:52on va percer le tunnel
01:10:54sous la Manche. LeLem a dit
01:10:56ok, tu y seras,
01:10:58tu nous le feras en direct, démerde-toi !
01:11:00Et bien regardez, on va voir cette séquence justement
01:11:02quand le tunnelier
01:11:04perce... Là, on est côté français dans l'extrait
01:11:06qu'on va voir ? Il fallait !
01:11:08Et heureusement que c'était possible, parce que j'étais au milieu
01:11:10sous la Manche,
01:11:12au milieu côté français.
01:11:14Ah non, là vous n'êtes pas sous la Manche dans l'extrait
01:11:16qu'on va voir. Vous êtes sous la Manche, là ?
01:11:18Le percement, ben oui, il y avait 40 mètres de craie,
01:11:2040 mètres d'eau. Ah bon ? Ah oui ?
01:11:22Ben on va voir, on va voir.
01:11:24A cette cérémonie, Michel,
01:11:26à vous. Et bien voilà, c'était donc
01:11:28Michel Delbar, le ministre qui s'est
01:11:30interrompu pour nous, très gentiment dans son discours.
01:11:32Alors, regardez, on va faire une liaison
01:11:34tout de suite avec le tunnelier. Monsieur Gontier ?
01:11:36Oui, je vous entends.
01:11:38Oh là là, quelle voix ! Dites-moi, vous en êtes où, maintenant ?
01:11:40Ben, je ne sais pas,
01:11:42à 30 centimètres, même, je pense.
01:11:44Alors, regardez, je crois que
01:11:46c'est imminent en direct
01:11:48pour nous, grâce à Eurotunnel et à TML.
01:11:50On va assister.
01:11:52Regardez bien, ça commence à se fissurer.
01:11:54Vous voyez les premiers blocs qui tombent.
01:11:56Pousse, pousse, pousse, là, pousse.
01:11:58C'est la grosse bébête
01:12:00qui pousse, là.
01:12:02Ah, c'est la grosse bébête, oui, vous entendez. Pousse, pousse, pousse, bien sûr.
01:12:04Regardez la craie
01:12:06qui tombe.
01:12:08Michel, il faut expliquer où vous vous trouvez.
01:12:10Vous vous trouvez du côté de terre,
01:12:12là où arrivera le terminal.
01:12:14Alors, pendant ce temps-là, on va revenir un petit peu en arrière.
01:12:16On va essayer d'expliquer. Pendant que vous voyez
01:12:18ces images, là, ça va prendre, disons,
01:12:20une ou deux minutes, on va regarder une toute petite
01:12:22animation qu'on va vous passer à l'antenne.
01:12:24Pour préciser l'endroit où nous sommes.
01:12:26Vous savez qu'il y a eu un puits,
01:12:28un grand puits qui a fait... Regardez, voilà l'image.
01:12:30Ça y est, bravo !
01:12:32Applaudissements.
01:12:34Applaudissements.
01:12:36Tous les applaudissements des amis
01:12:38qui sont ici.
01:12:40Donc ça, c'est mise en scène pour vous.
01:12:42Ça arrive précisément...
01:12:44On n'a pas vu, on n'a pas vu.
01:12:46Ça, c'est la sortie du premier tunnelier.
01:12:48Le grand public ne savait pas ce que c'était
01:12:50un grand tunnelier. Il n'y avait que quelques experts.
01:12:52Donc je me devais,
01:12:54si vous voulez, de montrer aux gens
01:12:56comment ça marche, c'est des espèces de gros taupes
01:12:58mécaniques qui sont sous terre
01:13:00et qui vous creusent
01:13:02des tunnels. Et quand...
01:13:04Pour faire le tunnel, le percement
01:13:06en direct, c'était un boulot de six
01:13:08mois de préparation. C'est-à-dire qu'on s'est investi,
01:13:10il a fallu fabriquer une fibre optique,
01:13:12prendre une régie, la démonter
01:13:14et la mettre sous la mer, au fond.
01:13:16Et puis ça a marché, j'ai réussi mon coup.
01:13:18Bon, bah écoutez, nous on souhaite
01:13:20un bon anniversaire et puis vous êtes toujours
01:13:22fringants. C'est vrai que
01:13:24je le sais, vous en avez parfois parlé, souvent
01:13:26parlé même. La vie n'a pas
01:13:28toujours été facile. Je pense à votre fils.
01:13:30Ah, ça n'a pas été un long fleuve tranquille.
01:13:32Je pense à votre fils, bien évidemment.
01:13:34C'est pour ça que je serais sensible aux problèmes
01:13:36de la sécurité routière et
01:13:38avec ce que l'on a vu sur les sanctions.
01:13:40J'ai un fils,
01:13:42vous savez, qui a été écrasé entre deux camions
01:13:44sur l'autoroute. Il y est absolument pour rien
01:13:46parce que le gars dormait au volant. Voilà.
01:13:48Et il est aveugle et paralysé à vie, évidemment.
01:13:50J'assume. Et j'assume.
01:13:52Et aujourd'hui il est...
01:13:54Comment il a un pavillon,
01:13:56il est à deux kilomètres de chez moi,
01:13:58il a du personnel 24h sur 24
01:14:00et je vais de toute façon être
01:14:02le plus près possible de lui. Surtout
01:14:04quand vous êtes lourdement handicapé,
01:14:06on y est en plein dans les jeux actuellement,
01:14:08c'est d'être isolé.
01:14:10C'est terrible, terrible l'isolement.
01:14:12Être aveugle et paralysé, vous êtes isolé.
01:14:14Et donc je me dois d'être
01:14:16le plus présent possible.
01:14:18Et surtout mon problème maintenant, aujourd'hui,
01:14:20la vie est faite maintenant.
01:14:22Mais qui va s'occuper de lui quand je ne serai plus là ?
01:14:24C'est ça, je me rends à l'inquiétude.
01:14:28C'est la vie.
01:14:30C'est pour ce cas, je continue,
01:14:32grâce à vous, Serge Neidjar,
01:14:34de faire partager
01:14:36mon enthousiasme pour la science
01:14:38et surtout,
01:14:40ça m'occupe l'esprit
01:14:42et ça m'évite de penser trop à ça.
01:14:46Et vous savez l'amour qu'on a pour vous
01:14:48et la tendresse qu'on a pour vous
01:14:50et le plaisir qu'on a
01:14:52d'être avec vous.
01:14:54C'est la première fois dans ma vie
01:14:56qu'un présentateur, un animateur de télévision,
01:14:58un journaliste, me souhaite en direct
01:15:00mon anniversaire.
01:15:02Je vais vous dire comment ça s'est passé.
01:15:04Ça s'est passé lundi ou mardi.
01:15:06Vous me dites c'est mon anniversaire.
01:15:08Je vais vous dire viens.
01:15:10C'est le charme de notre émission.
01:15:14On a une très grande liberté sur cette antenne.
01:15:16Je sais que ça touche
01:15:18les téléspectateurs.
01:15:20Vous êtes une figure de nos vies.
01:15:22C'est le charme de ces news.
01:15:24C'est sa particularité, cette liberté.
01:15:26Je suis content que vous soyez là
01:15:28ce matin.
01:15:30Il nous reste quelques minutes.
01:15:32Je voulais vous parler de la Mostra de Venise.
01:15:34Angelina Jolie
01:15:36enflamme la Mostra
01:15:38avec Maria Callas.
01:15:42Le film sortira début 2025
01:15:44mais le film est présenté
01:15:46à la Mostra de Venise.
01:15:48C'est le nouveau biopic de Pablo Lorrain.
01:15:50Je crois qu'on a des images
01:15:52d'Angelina Jolie.
01:15:54Mais surtout on a des images
01:15:56d'elle lorsqu'elle
01:15:58a pris le costume
01:16:00de Maria Callas.
01:16:04Maria Callas qui est la figure
01:16:06de l'opéra
01:16:08et la voix plus que la figure.
01:16:10Je pense que c'est
01:16:12Angelina Jolie.
01:16:14La ressemblance
01:16:16était tout à fait
01:16:18frappante.
01:16:20On pourrait d'ailleurs écouter
01:16:22quelques notes de Maria Callas.
01:16:24Juste après, si vous le voulez bien,
01:16:26je vais vous faire écouter
01:16:28sur ce métier de comédien. J'ai retrouvé une archive
01:16:30absolument extraordinaire.
01:16:32Comme on faisait une émission un peu sur le monde d'hier,
01:16:34vous allez voir comment Jean Gabin parlait de son métier.
01:16:36Restez vraiment avec nous
01:16:38parce que vous allez voir
01:16:40la distance,
01:16:42le rapport
01:16:44qu'il a à la notoriété, à la gloire,
01:16:46à ce qu'est ce métier.
01:16:48C'est absolument formidable d'écouter
01:16:50Jean Gabin. Mais d'abord quelques notes de
01:16:52Maria Callas.
01:16:54Madame Maria Callas
01:16:56incarne avec un talent
01:16:58et une autorité remarquables
01:17:00une norma forte et romantique
01:17:02tout à fait dans l'esprit
01:17:04de la musique de Bellini et du livret de Romani
01:17:06créé en 1831
01:17:08à la Scala de Milan.
01:17:24Ce sera un biopic, je vous promettais
01:17:26Jean Gabin. Après on va aller voir
01:17:28Jacques Vandreau. Écoutez Jean Gabin,
01:17:30les archives c'est formidable parce qu'à chaque fois
01:17:32c'est un monde différent.
01:17:34Ce que vous allez entendre, le moule est
01:17:36cassé. C'est-à-dire que pour
01:17:38parler comme Jean Gabin, il faut être né
01:17:40en 1904 et aujourd'hui
01:17:42plus un comédien parlerait comme ça.
01:17:44Écoutez ça. Moi je ne connaissais pas cette archive
01:17:46de Jean Gabin, on en connaît pourtant beaucoup. Écoutez
01:17:48comment il parle du métier de comédien.
01:17:50Moi je pense que c'est
01:17:52un magnifique
01:17:54métier. C'est un très
01:17:56beau métier. Moi je
01:17:58remercie ce métier-là, moi personnellement
01:18:00j'y dois tout.
01:18:02Je me suis dit
01:18:08j'aime bien le faire bien mais je suis pas un dingue.
01:18:10Vous voyez ce que je veux dire ? Je suis pas un dingue
01:18:12de cinéma. Si je tourne
01:18:14plus, ça me manquera pas.
01:18:16Mais je pense
01:18:18que la première des choses
01:18:20surtout
01:18:22c'est d'en donner pour son argent
01:18:24comme on dit. Et
01:18:26il faut le servir
01:18:28pour le public.
01:18:30Je dis pour mon public parce que ça c'est couillon.
01:18:32Moi je parle de public.
01:18:34J'estime qu'un gars
01:18:36qui paye une place, qui arrive dans un fauteuil
01:18:38il vient pour voir
01:18:40comme on dit en français de la belle ouvrage.
01:18:42On essaye de faire quelque chose de bien.
01:18:44Alors il faut le servir, ça veut pas
01:18:46dire autant que
01:18:48on soit dingue de ce métier-là. Moi j'ai jamais été.
01:18:50Jamais.
01:18:52Mais j'ai toujours essayé de le servir,
01:18:54de le bien faire, d'en donner
01:18:56pour l'argent
01:18:58du spectateur. Parce qu'il n'y a aucune
01:19:00raison, le gars qui vient voir un film
01:19:02il faut
01:19:04pas tricher. Il faut essayer
01:19:06de faire le mieux possible. Malheureusement
01:19:08on n'est pas toujours dans le mille.
01:19:10Parce que ça serait trop beau.
01:19:12Surtout maintenant. C'est dit très difficile
01:19:14maintenant.
01:19:16L'humilité,
01:19:18la modestie
01:19:20bien sûr, et le respect.
01:19:22Le respect pour le public.
01:19:24Artisan. Je trouve ça formidable
01:19:26Je voulais vous faire remarquer
01:19:28que vous entendez là aussi un accent
01:19:30qu'on entend quasiment plus, c'est-à-dire l'accent
01:19:32parisien. Et que monsieur
01:19:34Chevalet a encore. Je sais pas si vous avez entendu.
01:19:36Cette façon de prononcer les R
01:19:38est typiquement parisienne
01:19:40et qui tend à disparaître complètement.
01:19:42Et Gabin l'avait à 100%.
01:19:44Jacques Vendrou, Vendredi Vendrou.
01:19:46Alors il revient. La dernière
01:19:48il était avec les Jeux Olympiques. Où est-il ?
01:19:50Je ne sais pas. Je sonne tout le temps.
01:19:52Vendredi Vendrou, générique.
01:19:56Générique
01:19:58Générique
01:20:00Générique
01:20:02Générique
01:20:04Générique
01:20:06Générique
01:20:08Générique
01:20:10Jacques Vendrou, je ne savais pas où vous étiez
01:20:12mais j'ai compris immédiatement où vous êtes.
01:20:14Bonjour Jacques Vendrou. Vous êtes à
01:20:16Douchy ?
01:20:18Ah, on ne vous entend pas
01:20:20Jacques Vendrou.
01:20:22On ne vous entend pas.
01:20:24Là je vous entends.
01:20:26Je suis très heureux d'être à
01:20:28Douchy. Il y a encore beaucoup de monde.
01:20:30Je suis devant la propriété
01:20:32d'Alain Delon. On en a parlé
01:20:34en long, en large et en travers
01:20:36d'Alain Delon, un mec
01:20:38exceptionnel. Mais n'oublions pas
01:20:40qu'il avait organisé, c'était
01:20:42le 29 septembre 1973
01:20:44à Roland-Garros, un championnat
01:20:46du monde de boxe, poids moyen
01:20:48historique, entre
01:20:50Carlos Panzon et donc
01:20:52Jean-Claude Boutier. Et c'est Alain Delon
01:20:54personnellement
01:20:56qui l'avait organisé de A
01:20:58jusqu'à Z. Nous avons été
01:21:00voir Nicole Boutier qui nous a retrouvé le
01:21:02peignoir de Jean-Claude Boutier.
01:21:04C'est une pièce exceptionnelle
01:21:06et Jean-Claude avait eu la gentillesse,
01:21:08que c'est quelqu'un que j'aimais beaucoup, de
01:21:10m'offrir son short. Il se trouve que
01:21:12Alain avait vraiment organisé
01:21:14d'une manière exceptionnelle ce match et puis
01:21:16il a surtout organisé un deuxième championnat
01:21:18du monde, des spécialistes de boxe
01:21:20sans souvenir. C'était à Nanterre,
01:21:22José Mantecchia Napoles,
01:21:24grand champion
01:21:26contre Monzon. En tous les cas,
01:21:28on a parlé d'Alain en long,
01:21:30en large, en travers. Evidemment,
01:21:32pour moi c'est un dieu vivant et je suis très ému d'être
01:21:34à Douchy. Mais je voulais rappeler
01:21:36qu'il avait aussi participé
01:21:38à des événements sportifs, la coupe du monde de
01:21:40football en 98, les Jeux
01:21:42Olympiques d'Atlanta. Donc je voulais simplement
01:21:44faire ce clin d'œil à Douchy
01:21:46et je suis sûr, Pascal, que
01:21:48ça va vous faire plaisir parce que
01:21:50c'est des moments historiques qu'on a vécu avec vous.
01:21:52Merci beaucoup Jacques. Restez à
01:21:54Douchy parce qu'on terminera avec cette image de
01:21:56Douchy, c'est une très bonne idée. Puis on salue évidemment
01:21:58les enfants d'Alain Delon
01:22:00et tous ceux qui l'aiment. Je pense à Norbert
01:22:02Saada aussi qui nous écoute tous les matins. Je pense
01:22:04à Nicole Calfant, je pense à
01:22:06Véronique Devillelle, etc. qui sont
01:22:08des fidèles de l'émission. Je pense également,
01:22:10alors j'ai appris ça dans Paris Match,
01:22:12il y a un célèbre restaurant
01:22:14à Paris, dans une rue
01:22:16merveilleuse qui est la rue Chambige qui s'appelle
01:22:18le Streza. C'était
01:22:20la cantine d'une certaine manière d'Alain Delon
01:22:22et c'est une famille qui depuis
01:22:24des générations tient le Streza. Il y avait les deux
01:22:26frères qui étaient présents
01:22:28à l'enterrement d'Alain Delon et
01:22:30c'est dire la fidélité de la famille pour
01:22:32ces deux personnes-là
01:22:34qui ont accompagné Delon si souvent.
01:22:36Un mot de
01:22:38Brigitte Millon parce que
01:22:40demain c'est la rentrée
01:22:42également de son
01:22:44émission, on est parfois fatigué
01:22:46on est parfois fatigué
01:22:48durant la rentrée et
01:22:50elle nous explique pourquoi Brigitte Millon
01:22:52là on vous entend Jacques, il faut fermer votre
01:22:54micro. Écoutons
01:22:56à Brigitte Millon.
01:22:58Tu as parlé du stress et ça c'est
01:23:00important parce qu'on ne se rend peut-être
01:23:02pas compte mais le stress c'est l'ennemi
01:23:04numéro un du sommeil.
01:23:06En fait pour bien dormir c'est quoi ?
01:23:08C'est une régularité du sommeil
01:23:10c'est très important mais c'est
01:23:12surtout d'avoir la conscience tranquille
01:23:14si tu t'endors avec tout
01:23:16si tu essayes de t'endormir avec des
01:23:18soucis etc, non seulement tu auras
01:23:20des difficultés d'endormissement mais en plus
01:23:22ça va te réveiller aussi la nuit
01:23:24donc mauvais sommeil. Demain c'est à 10h30
01:23:26le docteur Millon et
01:23:28Brigitte va vous parler de pourquoi on est toujours fatigué
01:23:30quand on fait notre tour des vacances. Vraiment c'est
01:23:32un bonheur d'être avec Richard Millet parce que vous le
01:23:34comprenez il est différent et c'est
01:23:36quand même intéressant d'avoir
01:23:38des personnalités
01:23:40qui ne disent pas ce que les autres disent
01:23:42je renvoie au Richard Millet
01:23:44journal 2011-2019 c'est le tome 5
01:23:46pour vous donner le ton. Bien des
01:23:48jeunes femmes aujourd'hui ont quelque chose d'opportuniste
01:23:50de cynique parfois
01:23:52narcissisme et liberté affichée
01:23:54idéologique, embrasser un homme
01:23:56mûr sur la bouche dans la rue est un geste
01:23:58presque anodin ou provocateur
01:24:00elle titille les mâles vacillants
01:24:02ou intimidés par le féminisme
01:24:04le sexe, la sortie de l'histoire
01:24:06elles ont de plus en plus
01:24:08de pouvoir
01:24:10oui c'est vrai
01:24:12et tant mieux
01:24:14oui je ne suis pas sûr qu'elles aient de plus
01:24:16en plus de pouvoir je ne sais pas
01:24:18pas dans cette émission
01:24:24non mais c'est vrai
01:24:26j'ai dit, bon en tout cas
01:24:28dans l'édition elles ont le pouvoir
01:24:30dans l'édition elles ont le pouvoir
01:24:32bon en tout cas vous êtes un icône
01:24:34de classe comme on dit
01:24:36vous reviendrez toute la saison
01:24:38en chaque fin de mois
01:24:40je remercie donc l'ami Jacques
01:24:42Vendereau et Jean
01:24:44vous nous aviez promis
01:24:46d'aller faire la tournée des cimetières
01:24:48vous vouliez aller voir
01:24:50le Capone etc vous êtes allé ?
01:24:52Franck Sinatra
01:24:54on va s'occuper de tout ça
01:24:56vous n'êtes pas allé comme toujours
01:24:58pardon ça veut dire quoi ?
01:25:00vous m'avez dit
01:25:02que vous iriez
01:25:04on fait ce qu'on veut de notre vie
01:25:06vous savez mieux que moi
01:25:08restons sur Douchy
01:25:10si la caméra peut montrer Douchy
01:25:12parce que ça c'est formidable
01:25:14regardez
01:25:16Jérémy Guilleux était à la réalisation
01:25:18Dominique Raymond était à la vision
01:25:20Eric Boismard était au son
01:25:22merci à Marine Lanson, à Guilhem Lafache
01:25:24c'était notre semaine de rentrée
01:25:26merci à Magdalena Dervish et Nicolas Nissim
01:25:28notamment à l'équipe de programmation
01:25:30qui sont absolument formidables
01:25:32les patrons du Stresa me dit Vincent Pujol
01:25:34de C8
01:25:36que je salue également
01:25:38c'est la famille Fayola
01:25:40si je ne dis pas de bêtises
01:25:42merci
01:25:44vraiment merci pour cette semaine de rentrée
01:25:46vous étiez très présent cette semaine
01:25:48joyeux anniversaire Michel
01:25:50et vraiment on vous aime
01:25:52je vous embrasse mais à distance
01:25:54vraiment merci

Recommandée