• il y a 2 mois
Les Vraies Voix avec Jérôme Adoue, président du salon "Les Pyrénéennes" ; Christophe Lafforgue, directeur du salon "Les Pyrénéennes" et agriculteur ; Matthieu Estadieu, co-président du syndicat "Gasconne des Pyrénées" pour la Haute-Garonne ; Thierry Pujol.

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##LE_GRAND_DEBAT_DES_VRAIES_VOIX-2024-09-20##

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Transcription
00:00Les vraies voix sud-radio, le grand débat du jour.
00:04Ne touchez pas à nos traditions, ne touchez pas à nos passions.
00:17Ne touchez pas à nos traditions, à nos racines, notre bastion.
00:30Tous ces gens qui décident sans savoir.
00:35Vous avez reconnu la voix de David Olaytsola, le chanteur basque et le pays basque fait partie des Pyrénées.
00:40Puisque les Pyrénées qui exposent ici au Salon Les Pyrénéennes, il y a les Basques, il y a les Béarnais,
00:45il y a les Bigourdans, il y a les Ariégeois, il y a les Catalans, c'est un mix ici quand même en parlant de tradition.
00:51Oui absolument, écoutez Thierry Pujol par exemple.
00:54Tiens, allez-y Thierry.
00:56Chantez, chantez, chantez, chantez, chantez, chantez, chantez, chantez, chantez, chantez, chantez, chantez, chantez, chantez, chantez, chantez, chantez, chantez, chantez, chantez, chantez, chantez, chantez, chantez, chantez, chantez, chantez, chantez, chantez, chantez, chantez, chantez, chantez, chantez, chantez, chantez, chantez, chantez, chantez, chantez, chantez, chantez, chantez, chantez, chantez, chantez, chantez, chantez, chantez, chantez, chantez, chantez, chantez, chantez, chantez, chantez
01:26Chantez pour moi, mon amour, que je vous prie
01:56Chantez pour moi, mon amour, que je vous prie
02:26Chantez pour moi, mon amour, que je vous prie
02:56Chantez pour moi, mon amour, que je vous prie
03:26Chantez pour moi, mon amour, que je vous prie
03:46Chantez pour moi, mon amour, que je vous prie
04:06Chantez pour moi, mon amour, que je vous prie
04:26Chantez pour moi, mon amour, que je vous prie
04:46Le pastoralisme, en fait, c'est l'entretien de l'espace naturel sur les contreforts pyrénéens.
04:55Et cet entretien, il est fait avec des animaux, que ce soit des bovins, des équins et des oregs.
05:04Donc, même avec des caprins, on peut utiliser cet espace et le maintenir ouvert parce que c'est primordial.
05:11Aujourd'hui, on a beaucoup de randonneurs et on partage le même espace.
05:17Et pour le partager, il faut savoir vivre ensemble.
05:21Et pour cela, nous devons être pas tueurs pour pouvoir maintenir ces espaces ouverts.
05:26Mais qu'est-ce qui ferait qu'aujourd'hui cette tradition disparaisse ?
05:30Parce que c'est déjà très difficile.
05:33Parce qu'il y a moins d'agriculteurs peut-être aussi ?
05:36Non, pas forcément. Mais avant, on montait à tour de rôle à aller garder les vaches.
05:41Aujourd'hui, on n'a pas assez de temps pour pouvoir garder nos vaches à la montagne et pour pouvoir travailler sur nos exploitations.
05:50Parce que si on envoie les vaches à la montagne, enfin je parle des vaches pour moi,
05:54si on envoie nos animaux à la montagne, c'est pour pouvoir faire du stock pour l'hiver.
05:58Donc, si on ne fait pas, on ne peut pas être en haut ou en bas.
06:02On a des subventions pour pouvoir employer les bergers, mais c'est compliqué.
06:07Et en plus de ça, on a de la prédation qui entraîne de plus en plus d'allées pyrénées.
06:10Avec le loup et l'ours notamment ?
06:11Exactement.
06:12Jérôme Haddou ?
06:13Voilà tout à fait ce que vous disiez, Philippe et Cécile.
06:16Aujourd'hui, on aménage notre espace, on l'entretient.
06:19Et c'est vrai qu'aujourd'hui, la prédation, c'est un gros fléau.
06:22Et c'est vrai qu'aujourd'hui, on ne peut plus concilier le métier de l'élevage dans nos montagnes et la réintroduction de l'ours.
06:29Bon, certes, on pouvait mettre un départ régional, je veux bien.
06:32Mais le loup, aujourd'hui, c'est pire que l'ours.
06:34Il arrive maintenant, on n'était pas confronté, et ça fait des dégâts terribles.
06:38Donc aujourd'hui, il va falloir vraiment se poser les bonnes questions, de savoir si on veut maintenir un élevage.
06:43Parce qu'il faut savoir que si, comme disait Mathieu, nos brebis, nos vaches ne sont pas sur nos prairies de montagne,
06:50il n'y aura pas de ski l'hiver.
06:51Donc ça, ça sera un vrai problème.
06:53Tiens Thierry, qui est éleveur de Gascogne également, comme Mathieu,
06:58est-ce qu'aujourd'hui, quand on est producteur d'un petit châtel, vous avez combien de bovins tous les deux, Thierry et Mathieu ?
07:05Moi, j'ai 52 bêtes sur l'exploitation.
07:08Et donc, j'estime pareil, je reste avec mes bêtes sur ma propriété.
07:15Mais c'est vrai que la montagne, il faut la préserver, il faut la laisser ouverte.
07:20Et moi, j'ai une centaine de têtes, tout confondu, vaches génies.
07:27Et j'estime sur la commune de Saint-Béat.
07:30Donc Saint-Béat-Arlos, c'est une indivision, c'est juste frontalier avec l'Espagne.
07:35Donc 100% commun jeunes.
07:37Donc des bêtes nées en commun jeunes et qui estiment aussi en commun jeunes.
07:40Mais comment on fait pour se préserver justement de cette prédation ?
07:43Et aujourd'hui, vous avez, j'imagine, des patous, des chiens comme beaucoup.
07:47Mais c'est quoi aujourd'hui ? Est-ce qu'on peut repousser ?
07:50Aujourd'hui, le gagne-peine de l'éleveur, c'est de faire profiter ces bêtes à moindre coût.
07:56Et la montagne, justement, notamment pour les brevilles,
07:59c'est de valoriser ces espaces et de pouvoir avoir des bêtes en très bon état
08:05pour limiter le coût d'alimentation et de pouvoir redescendre les bêtes en état.
08:09Et avec la prédation, ces bêtes courent partout.
08:14Alors il faut les enfermer, chose qu'on ne faisait pas avant.
08:17Donc on nous dit, oui, il faut des parcs de nuit avec des patous
08:23et essayer de faroucher un ours.
08:26Moi, quand j'ai faim, vous ne pouvez pas me faroucher.
08:30Si je l'ai devant le museau, je vais le manger.
08:35Christophe Lafort veut réagir.
08:36Il y a un paradoxe incroyable par rapport à ça.
08:38C'est que systématiquement, on demande plus aux agriculteurs.
08:41Il nous faut plus de bêtes, il nous faut plus travailler.
08:43Et on joue sur la passion qu'on a en tant qu'agriculteur parce que le métier est dur.
08:47Et l'engagement aussi.
08:48Et l'engagement qu'on a.
08:49Et il continue à être très dur et il devient de plus en plus dur.
08:52Parce qu'on l'aime, on le supporte.
08:53Et à un moment donné, on arrive à un point de non-retour.
08:55Ça s'appelle la colère.
08:56Quand je vois les garçons monter, travailler très dur, redescendre.
08:59Avoir des bêtes qui sont mortes, désespérées.
09:01Et si vous voulez, ce système productif où aujourd'hui on va parler des thématiques...
09:04Ce qui est un crève-cœur en plus de voir vos bêtes.
09:06D'autant plus qu'on travaille sur des lignées.
09:10Donc c'est des années, voire des générations,
09:14où on travaille pour améliorer nos troupeaux.
09:16Et un claquement de doigts, on peut tout perdre.
09:19Donc c'est compliqué.
09:20Le paradoxe de monter comme le seul studio aujourd'hui de Sud Radio
09:23avec les Pyrénées en face, Philippe et Cécile.
09:25Quand vous les voyez et que vous voyez comment ils sont préservés.
09:28Quand on monte et qu'on entend les cloches en plein été,
09:31c'est quelque chose qui vous mettra les frissons comme aujourd'hui.
09:33Donc il faut être capable aujourd'hui de maintenir cette synergie
09:36entre l'agriculture et le tourisme aussi.
09:38Thierry, le régime ?
09:39Et ça demande aussi un travail énorme en plus à l'éleveur.
09:42C'est au niveau surveillance.
09:44C'est du travail en plus et on en a largement assez.
09:48Mais la surveillance pour la prédation, c'est énorme.
09:50Mais c'est un coût aussi.
09:52C'est un coût.
09:53C'est à la fois, comme dit Thierry, c'est une surveillance, mais c'est mental.
10:00C'est-à-dire qu'il n'y a pas que le travail.
10:04C'est-à-dire qu'on veut bien travailler 14 à 16 heures par jour,
10:07ce n'est pas un problème.
10:08Ça ne nous fait pas peur.
10:09Mais mentalement, c'est usant.
10:11C'est usant quand on sait que le soir, quand on va se coucher,
10:14on peut avoir de la prédation.
10:15Donc c'est compliqué.
10:16Jérôme Haddou veut réagir.
10:17Non, juste pour dire que justement, tous ces problèmes-là,
10:20il faut que rapidement, on ait un ministre qui soit nommé ou une ministre.
10:23Mais au moins qu'il soit vraiment sensible et attaché à notre territoire
10:27et justement qu'il nous apporte des solutions.
10:29Et qu'il vienne surtout nous écouter.
10:31Parce qu'on le répète souvent, on l'a dit avec Patrick Roger ce matin,
10:34c'est que la France, ça ne s'arrête pas à la barrière de Paris.
10:38Oui, ça ne s'arrête pas au périphérique.
10:39Mais ça veut dire que vous, vous êtes pour un prélèvement finalement de ces prédateurs
10:43ou de les mettre ailleurs ?
10:45Comme dans toute classe, il y a des cancres et il y a des bons élèves.
10:50Il y a des prédateurs qui sont bons élèves, il n'y a aucun problème.
10:53Je veux dire, on n'est pas là pour éradiquer tous les prédateurs.
10:55Mais de faire quand même ceux qui sont mauvais élèves,
10:58qui viennent vraiment, comme on dit par chez nous,
11:01taper dans les troupeaux, cela, il faut faire quelque chose.
11:04Il y a une régulation qu'il faut qu'on mette en place.
11:06C'est-à-dire qu'on ne peut pas systématiquement nous absorber les contraintes
11:09parce qu'à un moment donné, il ne faut pas y avoir un discours anti-écologique
11:13ou anti-remembrement.
11:14On est dans la régulation qui soit en fait coordonnée, cohérente.
11:18Une conciliation finalement entre tout le monde.
11:20Mais le problème de la conciliation, c'est toujours pareil.
11:22Quand vous venez avec un randonneur qui monte et qui vient taper aussi dans les troupeaux,
11:25il faut un patou, deux patous.
11:26Après, on dit que c'est le patou qui a agressé le randonneur.
11:28Si vous voulez, il y a une éducation à avoir.
11:30Et tous ceux que disait Jérôme à un moment donné,
11:32ou quand on est dans des bureaux et qu'on explique que non, le loup,
11:35parce que scientifiquement, il n'est pas capable de venir,
11:37ou ce n'est pas vrai, les mecs, ils ne descendent pas,
11:39ils ne voient pas sur le terrain comment ça se passe.
11:42Il y a une autre chose à laquelle vous êtes attaché, c'est la transhumance.
11:45En quoi ça consiste la transhumance Mathieu Stadieux ?
11:48La transhumance, c'est de monter les troupeaux en estive.
11:50C'est une fête traditionnelle,
11:55où le troupeau est censé être béni par le curé de la paroisse,
12:01et monter en estive.
12:03Ça peut être sur une journée ou sur plusieurs jours.
12:08Des animaux sont parés de pompons ou de fleurs,
12:15ou des colliers décorés, des colliers en bois avec des cloches.
12:21Quand on aime toutes ces traditions, c'est magnifique.
12:26C'est toi qui les bénis à Swesh ?
12:28Non, j'ai pas l'insulte.
12:31Vous, tous autour de la table, c'est générationnel ?
12:37Au fur et à mesure, c'est vos parents, vos grands-parents ?
12:42Mes parents n'estivaient pas, et depuis que je suis installé, j'estive.
12:46Je pourrais ne pas estiver, mais moi ça m'a tout le temps plu.
12:49La montagne m'a tout le temps plu.
12:51Ce qui est extraordinaire, ce qui est intergénérationnel, c'est les Pyrénées.
12:55On apprend à skier au Mourtis, quand on est un peu bon, on va à Luchon,
12:58et quand on est très bon, on va à Péragude.
13:00L'été, on fait le lac d'eau.
13:02Moi, je dirais l'inverse.
13:04Quand on est très bon, on va à Luz Ardiden.
13:07On ne saute plus dans les Hautes-Pyrénées, où on parle commun.
13:11L'été, on est capable de faire un randonné du lac d'eau, du Portillon, de l'Espingo.
13:16Ce qui est bon, c'est les Pyrénées.
13:18C'est ça qui est intergénérationnel.
13:19Est-ce que vous avez peur que des générations derrière vous lâchent l'affaire, comme beaucoup ?
13:24Justement, il faut les éduquer.
13:26Comme le consommateur, comme pour tout, il faut les éduquer.
13:29Et pour ça, il faut leur apprendre.
13:31Ils décident de ne pas poursuivre les exploitations des parents,
13:35et de faire un autre métier, parce que c'est trop compliqué.
13:37Mais alors ça, je pense qu'il y a deux points de mesure dans le fait que,
13:40si c'est trop compliqué, on laisse la liberté quand même encore à nos enfants.
13:43Parce que même si on est propre à une identité culturelle,
13:45moi, je peux comprendre aujourd'hui que certaines générations se posent la question,
13:48au moins de l'investissement que représente financièrement et humainement, d'être agriculteur.
13:53Mais il y a une chose, on a l'impression, Jérôme Haddou, vous êtes le président,
13:56que les Pyrénéennes, c'est une famille.
13:59Et on a l'impression, quand on voit, on a deux producteurs de Gascogne,
14:02ils ne sont absolument pas concurrents.
14:04Ce sont deux personnes qui travaillent, qui font le même métier,
14:07mais c'est des copains, c'est une confrérie quelque part.
14:11Tant les Pyrénéennes que les productions locales, non ?
14:14Mais si vous voulez, sur ce salon, déjà, le thème du salon, c'est la transmission.
14:18C'est vrai qu'il faut transmettre à nos enfants.
14:20On va en avoir 11 000 sur deux jours, jeudi et vendredi.
14:22Et c'est vrai qu'entre les différentes races qui sont sur notre territoire et nos Pyrénées,
14:29principalement c'est la Gascogne et la Blonde d'Aquitaine,
14:32et c'est vrai qu'on n'oppose pas les races.
14:34On est tous éleveurs, chacun a choisi sa race,
14:37et on est tous là pour justement la faire connaître.
14:39Et justement, on les aime, donc on veut les faire connaître,
14:42et on les protège, c'est ça.
14:46Il n'y a pas de mauvaises races, il n'y a que de mauvais éleveurs.
14:48Ça, c'est beau, ça.
14:50Ça veut dire que vous allez transmettre du saucisson à Philippe David ?
14:52C'est ça.
14:56Vous ne bougez pas, de toute façon, on fait une petite pause.
14:58On revient dans quelques instants.
15:000826 300 300, toujours cette 13e édition de ce magnifique,
15:04cette manifestation formidable qui s'appelle les Pyrénéennes.
15:07On revient dans un instant, à tout de suite.
15:18À nos passions, ne touchez pas nos traditions.
15:27À nos racines, notre bastion.
15:34Les vraies voix Sud Radio, 17h-19h,
15:37Philippe David, Cécile de Ménibus.
15:40En direct du Salon les Pyrénéennes, à Saint-Gaudens.

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