• il y a 3 mois

Tous les vendredis, samedis et dimanches soirs, Pascale de La Tour du Pin reçoit deux invités pour des débats d'actualités. Avis tranchés et arguments incisifs sont aux programmes de 19h30 à 20h00.
Retrouvez "Ça fait débat" sur : http://www.europe1.fr/emissions/les-grandes-voix-du-weekend

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00:00Europe 1 Soir Week-end, 19h21, Pascal Delatorre Dupin.
00:05Autre information de cette soirée, Eric Ciotti quitte les Républicains moins d'un mois après avoir lancé l'UDR, l'Union des Droites pour la République.
00:15Que dit-il dans cette interview qu'il a accordée à nos confrères du Figaro qui est ici ?
00:20Que dit-il ? Et bien il dit qu'il prend acte de la dissolution de l'état-major des Républicains dans la Macronie.
00:27Le président démissionnaire du parti qualifie le gouvernement Barnier de gouvernement macroniste avec quelques cautions LR.
00:34Stop, Eric Ciotti s'en va. Jules Torres ?
00:38Il n'a pas tort, Eric Ciotti, il y a officiellement 7 ministres qui sont issus des Républicains, mais il y en a 13 qui appartenaient jadis aux Républicains.
00:47Donc ils sont à peu près une vingtaine sur 39, donc c'est la moitié, qui appartenaient et appartiennent au sein des Républicains.
00:54Donc finalement ça lui donne un petit peu raison, à Eric Ciotti, raison sur l'alliance qu'il a voulu former après les élections européennes avec le Rassemble national.
01:03Il l'a fait d'une manière en effet un petit peu cavalière, un petit peu solitaire, c'est-à-dire qu'il n'avait pas prévenu les cadres.
01:12Peut-être qu'il gagnera devant la justice, mais en tout cas aujourd'hui il prend acte d'une chose, la marque LR est complètement morte.
01:20Il quitte les Républicains pour être à l'UDR, l'Union des Droites pour la République.
01:25On a vu que Laurent Wauquiez avait décidé d'appeler son groupe à l'Assemblée nationale, la droite républicaine.
01:31Le Sénat va faire de même.
01:33L'ancien groupe de Bruno Retailleau, qui d'après nos informations va revenir à Roger Cargucci, le vice-président au Sénat, va également s'appeler la droite républicaine.
01:43Donc on peut dire aujourd'hui avec ce départ d'Éric Ciotti que finalement les Républicains ça n'existe plus.
01:50Les Républicains ça n'existe plus.
01:52En tout cas pour aller dans le sens de Jules là-dessus, il y a quand même une vraie rupture avec ce qu'était la vocation à l'époque de l'UMP
01:59qui était de réunir toutes les sensibilités de la droite, de la droite disons orléaniste, UDF, libérale, etc.
02:07Jusqu'à la droite conservatrice, celle qui effectivement après a défilé à la manif pour tous, etc.
02:12Ou qui est hostile à l'immigration massive, etc.
02:14Qu'incarne quelque part Éric Ciotti.
02:16Donc Éric Ciotti lui il est en train de reformer une structure politique à mi-chemin entre le Rassemblement national et ce que fut jadis LR.
02:24Là où LR est en train de plutôt embrasser son dessin, si ce n'est macroniste en tout cas, de consolidation d'un pouvoir plutôt centriste
02:34en étant une forme de centre droit libéral.
02:37Donc tout ça, de toute façon ce mouvement de plaque tectonique, il était un peu, comment dirais-je, inévitable.
02:43Tant que ces gens cohabitaient dans la même famille politique depuis des années avec des différences idéologiques importantes.
02:49Là il faut bien se dire qu'on n'est pas que dans la posture ou dans la politique politicienne.
02:52On est dans la politique, dans ce qu'elle a pour le coup de noble, c'est-à-dire les idées.
02:55Éric Ciotti ne partage pas ou plus les mêmes idées avec par exemple Mme Gennevard ou avec M. Bertrand ou avec Mme Pécresse.
03:03Il y a un océan les sépare désormais et effectivement Éric Ciotti est plus proche par exemple d'un Éric Zemmour aujourd'hui, voire de Marine Le Pen.
03:10Alors Marine Le Pen c'est un peu différent, plutôt de Jordane Bardella parce que Marine Le Pen, elle se place au-delà du clivage gauche-droite.
03:15Moi je pense qu'elle a raison. Mais il est vrai qu'Éric Ciotti, lui, il est arc-bouté sur cette histoire d'union des droites.
03:20Il ne jure que par ça, c'est la droite, la droite, la droite.
03:22Bon, moi je pense que ce n'était pas l'ADN du gaullisme et que ce n'est pas l'ADN de la Ve République de sauter sur la table comme un cabri en disant la droite la journée.
03:28Mais que c'est plutôt la France et pas la droite.
03:33Je ne suis pas un cabri, entendez-nous là, je fais référence à ce que disait De Gaulle.
03:36Il est rancunier Jules Torres.
03:38Mais racontez aux auditeurs d'Europe 1.
03:40J'ai fait une bonne blague vendredi à Jules Torres.
03:42Je l'ai comparée à Rentin-Plan puisque vous nous parliez de Lucky Luke, ma chère Pascale.
03:46Et moi je n'ai pas osé le qualifier d'Azorel.
03:48Je crois qu'il a mal pris.
03:50Il a bien tenu.
03:52J'ai reçu des monceaux de textos, c'était au bord du harcèlement Pascale.
03:55D'ailleurs je l'appelais la ligne verte d'Europe 1.
03:57Vous avez raison.
04:00Juste une question sur le tempo.
04:02Pourquoi nous le dire maintenant ?
04:04Le gouvernement vient d'être annoncé.
04:06Michel Barnier va parler dans quelques minutes.
04:08On le foutra aussi sur Europe 1.
04:10Mais comment c'est le meilleur moment ?
04:12Expliquez aux auditeurs d'Europe 1 pourquoi c'est le meilleur moment.
04:14La personne dont on pouvait supputer qu'elle rejoindrait en dernier Emmanuel Macron, c'est-à-dire Bruno Retailleau,
04:21qui finalement au sein des Républicains, sans doute avec Laurent Wauquiez,
04:24est celui qui est le plus énoilié d'Emmanuel Macron.
04:27Ça fait aujourd'hui 7 ans qu'il le critique sur la politique minotécoise,
04:32sur la politique sécuritaire,
04:34et évidemment sur la politique économique,
04:37à l'heure où on a un déficit qui n'a jamais été aussi grand.
04:41Le problème c'est que la donne a changé.
04:44Avec Michel Barnier à Matignon,
04:47les Républicains sont obligés de participer à ce gouvernement.
04:50Je peux vous dire que si Eric Ciotti n'avait pas fait ce qu'il a fait cet été,
04:53c'est-à-dire rejoindre, enfin pas rejoindre la relation nationale,
04:55mais faire une alliance avec la relation nationale,
04:58il serait probablement peut-être aujourd'hui au sein du gouvernement.
05:03Petite anecdote, Michel Barnier est un des seuls qui possédait un bureau et un chauffeur
05:09quand Eric Ciotti était le patron des Républicains.
05:11Donc ils s'entendaient très bien avec lui.
05:13Donc possiblement, Eric Ciotti aura été au gouvernement.
05:16Dites-moi, ça l'arrange peut-être Eric Ciotti de ne pas être au gouvernement ?
05:19En tout cas, ça l'arrange sur lui, ça l'arrange sur tous les Républicains.
05:23Ça prouve à la fin qu'il avait raison.
05:25C'est-à-dire que quand il est parti, lui, il dit c'est plus possible ce parti,
05:29ce Jean-François Copé, ce Xavier Bertrand,
05:32qui appellent à s'allier avec Emmanuel Macron.
05:35Je ne peux plus participer à un tel,
05:37je ne peux plus être le président d'un tel parti politique.
05:40Aujourd'hui, il y a sept ministres des Républicains,
05:43une vingtaine qui sont des Républicains ou issus des Républicains.
05:46Donc à la fin, ça lui donne évidemment raison.
05:49Les Républicains sont condamnés à disparaître.
05:52Je suis moins sûr de ça, mais en tout cas,
05:55Eric Ciotti, sa thèse depuis le début, c'était ce que vous dites,
05:58c'est-à-dire que les Républicains finiront par être la béquille du macronisme.
06:01On se souvient de cette expression, d'ailleurs, qui avait été employée
06:04par Jordan Bardella, si je me souviens bien, face à Rachid Hayati,
06:07qui avait dit « mais non, est-ce que j'ai une tête de béquille ? »
06:09Et quelques mois plus tard, elle entre au gouvernement.
06:11Évidemment, les Républicains, de toute façon, dans leur ADN,
06:14et ça, ça avait été dit par le président Sarkozy dans Le Figaro,
06:16les Républicains, leur ADN, c'est de gouverner.
06:18C'est pas d'être dans l'opposition pendant 40 ans, ad vitam aeternam.
06:21C'est de gouverner. C'est le parti qui a été consubstantiel
06:24depuis 1958, de la Ve République.
06:25Donc, il est logique que, dès lors qu'on les appelle à fonder une coalition,
06:28ils viennent. Moi, je ne vois pas là-dedans une trahison
06:32de leur idéal ou de leur idéologie.
06:34Je trouve ça assez logique.
06:35C'est ce que le PS n'a pas dit.
06:36Oui, mais probablement qu'Eric Ciotti lui-même serait allé.
06:39Et c'est aussi l'ADN du Parti Socialiste,
06:41même si ce nouveau Parti Socialiste, sous la férule de Jean-Luc Mélenchon,
06:44trahit son propre héritage.
06:46Après, pour l'aventure d'Eric Ciotti,
06:48je ne suis pas sûr que ça aille très loin.
06:50Je pense que son aventure solitaire a, idéologiquement, un espace assez restreint.
06:54Parce que le RN est un gros navire,
06:56un gros paquebot amiral des idées de la droite nationale en France,
06:59et plus généralement, d'ailleurs, de certaines idées souverainistes.
07:02Et que le centre n'est pas mort,
07:04et que le centre peut continuer à exister, y compris avec LR.
07:06Lui, il est un peu tiraillé, Eric Ciotti, parce qu'il est entre les deux.
07:09Il ne partage pas complètement, d'ailleurs, l'idéologie de Marine Le Pen.
07:12Lui, c'est un libéral conservateur.
07:14Et en économie, il est un peu irréconciliable avec Marine Le Pen,
07:17qui, elle, a plutôt des accents de gauche sur sa politique économique.
07:21Donc, je ne sais pas combien de temps ce tandem Eric Ciotti-le-RN va tenir.
07:26Alors, justement, vous évoquiez le RN.
07:28Je voudrais qu'on écoute, si vous le voulez bien,
07:30les mots de Robert Ménard, le maire de Béziers,
07:33qui était donc l'invité du grand rendez-vous Europe 1C News Les Echos.
07:38Il accuse le RN de ne pas être rentré au gouvernement
07:42et déplore un manque de responsabilité.
07:45Moi, j'aurais aimé qu'il y ait des ministres du RN.
07:48Le problème, c'est que tu as la droite classique de gouvernement
07:51qui ne veut pas en entendre parler.
07:52Mais le problème, c'est que le RN lui-même ne veut pas en entendre parler.
07:55Ils l'ont dit tout de suite.
07:56Eh oui, mais ça, ce n'est pas possible de dire, monsieur, des choses comme ça.
07:59Tu vis où pour dire ça ?
08:01Tu vis sur quelle planète ?
08:03Les uns ne proposent pas et ils ne veulent pas.
08:05Bonjour les responsabilités.
08:07Bonjour les responsabilités partagées.
08:10Jules Thorez, je vous vois complètement navré.
08:12Nombre de déclarations, qu'y a-t-il ?
08:14Il est très précieux, Robert Ménard, dans notre vie politique.
08:17Il ne doit de compte à personne.
08:20Il ne fait partie d'aucun parti, d'aucune coalition.
08:23Donc, sa parole, elle est souvent très libre,
08:26à l'image de Paul Melun, qui peut critiquer,
08:29qui peut critiquer quand il le souhaite.
08:34Le sujet, c'est que personne n'a proposé au RN de participer à une coalition gouvernementale.
08:39Contrairement, justement, au Nouveau Front Populaire.
08:42Emmanuel Macron, il aurait été ravi d'avoir un ministre PS,
08:46un ministre écologiste, un ministre, peut-être même communiste,
08:49sans doute pas LFI.
08:51Donc, il y a une proposition pour le Nouveau Front Populaire.
08:53Au RN, on peut sonder tous les cadres,
08:56personne n'a eu une proposition pour entrer au gouvernement.
09:00Même les alliés dont on parlait, Éric Ciotti,
09:03auraient pu coller.
09:05Parce que, qu'est-ce qui différencie aujourd'hui Éric Ciotti de Bruno Retailleau ?
09:08Une feuille de papier à cigarette.
09:09Pas grand-chose.
09:10Donc, c'est à peu près la même ligne.
09:13Mais, on ne lui a pas proposé. Pourquoi ?
09:15Parce qu'il fait partie, aujourd'hui, d'une coalition,
09:19d'un assemblage de partis,
09:21qui ne rentre pas, pour un certain nombre de cadres de la Macronie,
09:26et y compris le Président de la République, parfois,
09:28dans le cadre de l'arc républicain.
09:30Allez, Paul Melun !
09:31Non, d'un mot, ce que Robert Menard fait mine d'ignorer,
09:33ou ignore, je ne sais pas, mais je crois qu'il a trop d'expérience politique pour ignorer cela,
09:37c'est le phénomène du barrage républicain.
09:40Ce qui a conduit, précisément, ce gouvernement à être formé,
09:43c'est le tout sauf le RN.
09:44Ça n'a pas été tout sauf LFI, ça n'a pas été tout sauf les écolos,
09:47ça a été tout sauf le RN.
09:48Donc, maintenant, il y a un gouvernement d'Union Nationale,
09:50pour enrayer, endiguer, éviter la montée du Rassemblement National,
09:54et derrière cela, on parle des populistes ou des nationalismes en Europe.
09:58Donc, évidemment que Michel Barnier n'allait pas prendre son téléphone
10:02et appeler Sébastien Chenu ou Monsieur Jacob Eli au gouvernement.
10:07Ça n'avait absolument aucun sens.
10:09Après, derrière ce que dit Robert Menard, soyons pas dupes,
10:11ce qu'il dit, c'est qu'en gros, lui, il aimerait que le RN soit un parti de gouvernement comme les autres,
10:16que le RN s'approche du pouvoir,
10:18que lui se veut dans une démarche, qui d'ailleurs, personnellement, il a plutôt suivi,
10:21une démarche constructive vis-à-vis du Président de la République.
10:23Il fait partie de ceux qui étaient partis assez à droite, Robert Menard,
10:26et qui, paradoxalement, parfois, sur certains dossiers,
10:29savaient aussi dire du bien d'Emmanuel Macron.
10:31Donc, probablement qu'il est fidèle à sa ligne, on ne peut pas lui reprocher d'autre chose,
10:34et que cette ligne-là, c'est que le RN travaille avec le pouvoir en place.

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