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Tous les vendredis, samedis et dimanches soirs, Pascale de La Tour du Pin reçoit deux invités pour des débats d'actualités. Avis tranchés et arguments incisifs sont aux programmes de 19h30 à 20h00.
Retrouvez "Ça fait débat" sur : http://www.europe1.fr/emissions/les-grandes-voix-du-weekend

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Transcription
00:00Europe 1 soir week-end. 19h, 21h, Pascal Delatorre Dupin.
00:05Edwige Diaz, vice-présidente du Rassemblement National, sera avec nous dans quelques instants parce que ça a beaucoup bougé ce soir.
00:11Est-ce que le gouvernement Barnier va tenir ? Rien n'est moins sûr évidemment, ça s'annonce extrêmement compliqué.
00:16Puisque le projet de loi sur le financement de la Sécurité Sociale arrive demain à l'Assemblée Nationale à 15h, il y aura un vote mercredi.
00:25Sachez que Marine Le Pen et Jordane Bardella, à la suite de l'interview dont on parlait hier du ministre du Budget,
00:34qui dit qu'il ne bougera pas sur le projet de texte, dit très bien en imprimante que ça veut dire que le gouvernement a mis une fin aux discussions.
00:41Donc sous-entendu que le Rassemblement National votera la motion de censure puisque Michel Barnier va être obligé de passer en force avec le 49-3
00:48puisqu'il n'a pas la majorité à l'Assemblée Nationale.
00:52Je veux dire, est-ce qu'il y a un autre scénario possible ? L'on est Jacques et Paul Melun ?
00:56Plus maintenant. Vous vous souvenez, Pascal, et nos fidèles auditeurs s'en souviennent peut-être, on parlait de ça vendredi il y a deux jours.
01:03Et on se posait la question, et à l'époque il y avait encore un scénario.
01:06Et on était quelques-uns à se dire, voire pour certains qui sont peut-être proches d'elle, à conseiller Marine Le Pen de ne pas appuyer sur le bouton de la censure.
01:14Je crois que désormais, là on est dimanche soir.
01:17Oui parce que vendredi vous ne me donniez pas tout à fait la même chose mon cher Paul.
01:20Vous avez raison de me confronter à mes propres paradoxes et ma vie anti-philosophique parfois cher Pascal.
01:25J'étais au repos ce soir week-end vendredi à 19h, on va ressentir ce que vous disiez, ce n'était pas la même.
01:30Pascal, pardon, il n'y a que les imbéciles, vous connaissez la formule qui ne change pas d'avis.
01:33Je pense qu'elle ferait une erreur, plus sérieusement, de demander à ses députés de voter la censure.
01:37Mais je pense qu'elle va le faire.
01:39Aujourd'hui il n'y a plus de doute sur le fait que le gouvernement Barnier vit ses dernières heures et que c'est ainsi.
01:45Bon après c'était un gouvernement qui était en sursis dès lors qu'il a su qu'il était nommé M. Barnier.
01:50Donc là, il va user de son 49.3, je n'ai pas de boule de cristal, je ne suis pas Mme Irma, mais il va user de son 49.3.
01:57Le RN va voter la censure avec également la gauche.
02:00Le parti socialiste, Olivier Faure l'a dit, votera aussi la censure.
02:03Peut-être que quelques députés socialistes, sociaux-démocrates, peut-être François Hollande, ne vont pas voter la censure.
02:08Mais ça ne suffira pas à sauver le gouvernement Barnier.
02:10Le gouvernement Barnier tombera et nous devrons reformer un gouvernement dans une situation de crise politique tout à fait inédite.
02:18Parce que là, depuis la dissolution, on est allé de Caribe en Silla.
02:23Mais je trouve quand même qu'il fallait mettre à l'actif de Michel Barnier qu'il avait réussi à mettre un peu de stabilité.
02:28On a eu Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur, qui a fait des déplacements, qui a pris des mesures, etc.
02:32Ils ont commencé à stabiliser l'équipe. En 2-3 mois, ils ont essayé de faire ce qu'ils pouvaient.
02:36Mais là, maintenant, c'est un gouvernement qui n'est plus en sursis. C'est un gouvernement qui vit ses dernières heures.
02:41C'est un gouvernement qui vit ses dernières heures. Véronique Jacquet, vous aussi, pas d'autres scénarios possibles ?
02:45Parce qu'un gouvernement dit ce soir qu'il est prêt à discuter avec le Rassemblement National, qu'il est toujours là.
02:51Je pense qu'il vit ses dernières heures, mais on n'est pas à l'abri peut-être d'un petit coup de théâtre.
02:56Parce que souvenez-vous, lors de la loi Immigration, jusqu'au dernier moment, Marine Le Pen avait dit qu'elle ne voterait pas, qu'elle ne voterait pas, qu'elle ne voterait pas, qu'elle ne voterait pas.
03:03Au dernier moment, ils ont tous voté comme un seul homme.
03:07Ce n'est pas qu'on n'en sait rien, c'est qu'effectivement, apparemment, si on réfléchit d'une façon rationnelle, ce gouvernement vit ses dernières heures.
03:15Mais Marine Le Pen, ces derniers jours, je ne la trouve pas tellement rationnelle.
03:19Parce qu'on a l'impression que, passez-moi l'expression, c'est comme si elle avait un petit peu pété un plomb quand elle a vu l'interview de Laurent Saint-Martin, ministre du Budget,
03:29qui dit, bon ben voilà, pour nous, les choses sont en l'état, on arrête.
03:33Et je pense que ce qu'il ne lui a pas plu du tout, c'est que Marine Le Pen, depuis le départ, et on la comprend, parce qu'elle est forte de ses 11 millions d'électeurs,
03:40elle veut être considérée par Michel Barnier.
03:43Elle l'a souvent, d'ailleurs, formulée.
03:45Or là, en lisant l'interview de Laurent Saint-Martin, elle se dit, non mais, je compte pourquoi, moi ?
03:51On n'a encore pas compris que c'est avec moi qu'il fallait traiter ?
03:54Donc vous voyez, en fait, il y a la petite histoire dans la grande histoire, et je pense qu'il y a quand même ces considérations psychologiques
03:59qui sont vraiment à prendre en compte dans la façon dont la présidente du RN a fonctionné et a dit, bon ben maintenant, on leur met vraiment le pistolet sur la tempe.
04:07Ensuite, on peut peut-être reconnaître à Michel Barnier qu'il n'a peut-être pas été assez rapide sur les négociations,
04:13c'est-à-dire qu'il aurait quand même pu donner, effectivement, plus de grains à moudre au Rassemblement National.
04:18Là, il a fait le service minimum en termes de concessions.
04:21Donc oui, sans doute, ces heures sont comptées.
04:23Après, il y a Marine Le Pen qui a fait sortir, vous savez, sur les réseaux sociaux, je crois que c'est sur X,
04:27elle a fait sortir la proposition de contre-budget que le RN avait présentée au gouvernement.
04:32Et quand on lisait les causes de dépenses, vous savez, la liste de courses,
04:35elle parlait notamment de baisser l'argent que donne la France à Bruxelles, tout ce genre de choses.
04:39En fait, c'était un peu drôle quand j'ai lu ce budget, ce contre-budget, parce que je me suis dit,
04:42il n'y a pas plus opposé en termes de lecture du pays et de lecture économique,
04:46parce qu'un budget, en fait, c'est les priorités d'un gouvernement.
04:48Ça paraît très technique, ça paraît très théorique quand on parle de budget aux Français,
04:52mais en fait, un budget, c'est quelle priorité ?
04:54Est-ce que la priorité, c'est, je ne sais pas moi, la lutte contre la sécurité ?
04:56Est-ce que c'est l'écologie ? Est-ce que c'est le social ?
04:58Si c'est le social, de combien ? Comment est-ce qu'on réduit notre déficit par rapport à tout ça ?
05:01Où est-ce qu'on fait des économies ? Quels sont les postes qu'on peut sacrifier ?
05:04Donc, le RN a une vision de la France qui est tellement opposée à celle du macronisme,
05:09même teinté de Michel Barnier et de LR, qu'il ne pouvait pas en être autrement.
05:13Il y avait forcément à y avoir un désaccord majeur au plan politique.
05:17Là, on n'est pas seulement dans de la stratégie ou de la tactique politicienne,
05:20on est vraiment dans un grand écart idéologique,
05:23parce que le RN n'a pas les mêmes diagnostics, n'a pas les mêmes solutions pour la France.
05:27Et ces trois blocs irréconciliables que sont le NFP, le RN et le bloc dit central,
05:32ne sont pas en mesure de s'entendre sur grand-chose,
05:34et donc nous sommes dans une situation où le pays est ingouvernable jusqu'aux prochaines législatives,
05:38c'est-à-dire peut-être en juin prochain.
05:39Peut-être en juin prochain.
05:41Manuel Bompard, justement, qui était l'invité du grand rendez-vous sur CNE ce matin,
05:46estime, il est coordinateur de La France Insoumise,
05:48que la situation actuelle est due à Marine Le Pen.
05:52Si on en est là aujourd'hui, c'est bien parce que Mme Le Pen a décidé de laisser M. Barnier s'installer.
05:57Que quand nous, nous avons déposé une motion de censure au mois de septembre
06:01pour empêcher que ce gouvernement puisse voir le jour à ce moment-là,
06:04Mme Le Pen n'a pas censuré le gouvernement.
06:07À ce moment-là, elle n'avait pas censuré.
06:09Bon, c'est la politique politicienne.
06:11Enfin, ils font le procès depuis le début à Marine Le Pen.
06:13C'est leur expression, je ne la reprends pas à mon compte,
06:15mais ils disent que c'est la béquille, Marine Le Pen, du gouvernement.
06:19Ils oublient de dire qu'eux, ils sont allés voter pour Elisabeth Borne, par exemple,
06:22aux élections législatives ou pour Gérald Darmanin.
06:24Je ne sais pas qui est la béquille de qui.
06:26Ce n'est pas très intéressant de dire je suis la béquille, vous êtes la béquille.
06:29Ce qui est intéressant, c'est de voir sur quel sujet on s'accorde politiquement.
06:31Et là, il est vrai que le RN, on ne peut pas lui faire le procès
06:34d'être d'accord avec ce que fait ce gouvernement.
06:36Manifestement, ils ne sont pas d'accord.
06:38M. Bompard non plus, du reste, n'est pas d'accord avec le gouvernement.
06:40Donc, il va y avoir une convergence des luttes.
06:42C'est bien le terme, d'ailleurs, pour un homme de gauche.
06:44Pour M. Bompard, il y a une convergence des luttes entre Marine Le Pen,
06:46le RN et le NFP qui vont tous vouloir renverser ce gouvernement.
06:50Mais on a quand même Michel Barnier qui aurait pu donner
06:54des gages plus forts et plus importants à Marine Le Pen
06:57et sur lesquels ils peuvent se retrouver tout de même idéologiquement parlant.
07:01Quand on parle quand même du coût des agences de l'État à 84 milliards d'euros,
07:06on va peut-être faire un geste pour baisser ce coût-là.
07:08Donc, il y avait quand même dans les lignes du comptable.
07:11Ou alors, on pouvait aussi parler du PIB consacré à la dépense sociale.
07:1533% du PIB est consacré à la dépense sociale.
07:17Là-dessus, on pouvait quand même aussi donner des gages au RN.
07:21Mais peut-être que les discussions ne sont pas signées.

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