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Tous les vendredis, samedis et dimanches soirs, Pascale de la Tour du Pin reçoit deux invités pour des débats d'actualités. Avis tranchés et arguments incisifs sont au programme.
Retrouvez "Ça fait débat" sur : http://www.europe1.fr/emissions/les-grandes-voix-du-weekend

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00:00Marine Le Pen, va-t-elle être inéligible pour 2027 ?
00:05On en parle avec Philippe Guybert, chroniqueur politique, et Georges Fenech, ancien juge d'instruction,
00:09qui sont donc dans ce studio ce soir.
00:11Messieurs, d'abord, si vous le permettez, on va peut-être écouter les mots de Marine Le Pen,
00:15qui s'est exprimée il y a quelques minutes à la télévision.
00:18Elle parle de peine de mort politique.
00:21Georges, on va vous entendre après.
00:22Ce réquisitoire est révoltant, profondément outrancier.
00:26Il réclame des condamnations qui sont sans commune mesure
00:31avec le moindre réquisitoire de même type,
00:35allant jusqu'à demander la peine de mort politique avec exécution provisoire contre moi.
00:43Dans un dossier dont je vous dis que nous sommes innocents des faits qui nous sont reprochés,
00:49ce sentiment de révolte, des millions de Français le ressentent avec moi.
00:53Et même au-delà de mon propre camp politique,
00:56puisque l'indignation qu'a suscité ce réquisitoire a traversé, en quelque sorte, toute la classe politique.
01:06Georges Fenech, peut-être que je vais me tourner vers vous, ancien juge d'instruction.
01:10Je le répète tous les week-ends sur Europe 1.
01:13Marine Le Pen parle de procès politique. Certains s'interrogent.
01:16Il n'est pas que Marine Le Pen. Est-ce que le réquisitoire du Parti Quai a été particulièrement sévère ?
01:23Il n'est pas extrêmement sévère.
01:27Puisque je rappelle que le montant des peines encourues par Mme Le Pen,
01:32c'était dix ans d'emprisonnement et dix ans d'inégibilité.
01:35Le parquet a requis la moitié du maximum.
01:39Pour autant, ce que je trouve particulièrement sévère,
01:43c'est évidemment ces deux ans fermes d'emprisonnement.
01:46On n'a pas tellement l'habitude de le voir,
01:48même dans l'affaire Cahuzac où il y avait eu de l'enrichissement personnel.
01:53Ça s'était traduit effectivement par un brassé électronique.
01:56Mais l'exécution provisoire, moi, me gêne un peu.
02:01Voyez-vous, parce qu'on ne laisse pas courir le procès-pénage qu'à son terme,
02:05c'est-à-dire jusqu'au deuxième degré de juridiction,
02:08qui est un droit inhérent dans toute législation démocratique.
02:12Il faut faire appel à la décision.
02:13Là, l'exécution provisoire, ça vide de son intérêt, je dirais, de son efficacité, un appel.
02:20Mais à la décharge des juges, si vous le permettez,
02:23et Dieu sait, si je suis critique quant à la magistrature, vous le savez,
02:27les juges, qu'est-ce qu'ils font, là ?
02:29Ils appliquent les textes qu'ont voulu les politiques.
02:33J'y étais à l'époque, je me souviens très bien, à l'Assemblée nationale.
02:36Il fallait laver plus blanc que blanc.
02:38Après l'affaire Cahuzac, notamment, on a créé le PNF,
02:42on a créé la Haute Autorité de l'Assistance à l'Épublique.
02:46En 2016, ça avait été la loi Sapin II,
02:49où on a rendu quasiment automatique la peine d'inégibilité.
02:53Maintenant, il faut que le juge rende une ordonnance spécialement motivée
02:56pour dire pourquoi il n'applique pas la peine d'inégibilité.
02:58Donc, si vous voulez, on a donné aux magistrats, vraiment,
03:01tous les éléments pour le bâton, pour se faire battre, en quelque sorte.
03:05Donc, il y a des injonctions contradictoires.
03:08On demande au juge d'appliquer avec la plus grande sévérité
03:11dès lors qu'il y a un détournement de fonds publics ou de la corruption.
03:14Et quand ils le font, toute la classe politique s'en émeut,
03:17ou alors se tait, ils sont tétanisés.
03:19Et c'est le résultat de ce qu'a voulu la classe politique.
03:21Moi, je dis à la décharge des juges...
03:23Avec, pour compléter ce que dit Georges, que je partage tout à fait,
03:27avec le fait que le RN, sur cette loi Sapin de 2016,
03:32s'est abstenu, ils n'ont même pas voté contre.
03:35Et donc, si vous voulez, Marine Le Pen, à semble-t-il,
03:40j'attends le jugement quand même,
03:41à semble-t-il mis en place un système, en réalité, d'emploi fictif
03:47pour financer son parti politique ?
03:49Moi, je ne dis pas ça, je ne me prononce pas sur le fonds.
03:52Alors, moi, je vous prononce, en mettant la réserve,
03:56que le jugement confirmera ou infirmera.
03:59La justice tranchera, évidemment.
04:00Mais le cœur du sujet est quand même là.
04:02Le cœur du sujet, c'est l'exécution pour les joueurs.
04:04Ce système a été mis en place pendant plusieurs années,
04:08pendant une douzaine d'années,
04:09sur des montants d'argent qui sont très importants,
04:12beaucoup plus importants que pour le Modem,
04:14qui a été l'objet d'une enquête et d'un jugement similaire.
04:18Et donc, le procureur ou la procureure
04:22ont effectivement appliqué la loi, avec la réserve que tu viens de dire, Georges,
04:26que je partage complètement,
04:27qui est que l'exécution immédiate, appelée provisoire de l'inégibilité,
04:33enlève tout sens.
04:34Quand elle parle de mort politique,
04:36l'expression n'est pas excessive.
04:39Parce que si, effectivement,
04:41le tribunal prononce l'exécution provisoire de cette décision,
04:45c'est une mort politique.
04:47C'est la fin de sa carrière politique.
04:49Mais c'est-à-dire, Georges,
04:51même s'il le prononçait, ce ne serait pas forcément ce qu'on qualifie d'un procès politique.
04:55Non, il y a peut-être des arrières-pensées.
04:58On a bien vu cette procureure qui dit en pleine réquisition,
05:01je n'ai pas contre l'un des prévenus, pas contre elle.
05:05J'ai pas grand-chose, mais ça me ferait trop mal de requérir une relax.
05:08Pardon ?
05:09On ne demande pas de se pencher sur ses sentiments personnels.
05:12Oui, c'est vrai, ça c'est une faute professionnelle.
05:14C'est gravissime.
05:15On va écouter Marine Le Pen qui parle de ça.
05:16Vous avez raison, Georges.
05:17Écoutez.
05:18J'ai été présente à toutes les audiences.
05:21J'ai répondu à toutes les questions des heures durant.
05:24Et en réalité, je me suis rendu compte
05:26que ça n'était pas la justiciable qui était jugée,
05:28que c'était la cible politique qui était jugée.
05:31Et j'en veux pour preuve que lors de ce réquisitoire,
05:34la procureure a osé dire la chose suivante.
05:37Je n'ai sur ce contrat aucun élément pour demander la condamnation,
05:41mais je refuse de demander la relax car ça me ferait trop mal.
05:46Ah !
05:47Qu'est-ce qu'il y a ?
05:48Vous dites que c'est parce qu'elle a dit la procureure.
05:50Marine Le Pen tire la phrase dans son sens.
05:52La procureure a dit à propos d'un des assistants parlementaires
05:56qui est un des 25 prévenus,
05:58pas à propos de Marine Le Pen et de l'ensemble de l'affaire.
06:01Ça n'empêche que c'est une faute,
06:02mais Marine Le Pen lui donne un sens qui n'est pas exactement le sens de sa phrase.
06:08Admettez qu'un procureur ne peut pas dire ça.
06:10Un procureur ne peut pas dire ça.
06:12Je suis complètement d'accord.
06:13Et j'attends de voir la réaction des avocats.
06:15Je suis d'accord.
06:17S'ils jouent leur rôle, ils ont quand même maintenant
06:20quelques arguments à faire valoir en termes de suspicion légitime sur ce parquet.
06:27Georges, la procureure a commis une faute incontestable
06:32et ça va donner plein d'arguments pour le recours.
06:34Tu as parfaitement raison.
06:36Il n'empêche que sur le fond de l'affaire,
06:38si les réquisitions du procureur ont été ce qu'on a entendu,
06:43c'est que le dossier au fond,
06:46et d'ailleurs tout le monde le connaît,
06:48arrêtons l'hypocrisie,
06:50tout le monde sait très bien ce qui s'est passé.
06:52Si je peux me permettre, Georges,
06:54le problème du MoDem et du RN
06:57est qu'ils avaient des bons scores à la présidentielle
07:01par Berroux et par Marine Le Pen,
07:03sans avoir de députés élus en France.
07:06Le financement des partis politiques
07:08se fait en fonction de votre nombre de députés.
07:11On va parler justement des députés à l'Assemblée Nationale.
07:14Pascal, Pascal, Pascal.
07:16C'est pour cette raison que le MoDem et le RN
07:18ont mis en place des systèmes de financement
07:20par le Parlement européen.
07:22Je n'ai pas l'habitude de trop commenter les décisions de justice,
07:25mais quand même, s'agissant d'une affaire aussi importante
07:28de conséquences politiques,
07:30je voudrais dire que dans cette affaire,
07:32il n'y a pas eu d'enrichissement de Mme Le Pen.
07:34Il n'y a pas eu d'enrichissement personnel,
07:36ce n'est pas l'affaire Cahuzac.
07:38Il y a une contestation sur quel est le travail
07:40d'un assistant parlementaire européen.
07:42Est-ce qu'il doit rester 24h sur 24 à Bruxelles ?
07:45Est-ce qu'il peut venir aider en circonscription
07:47le parti politique ?
07:49C'est deux visions différentes de cette fonction.
07:52Mais, si vous voulez, je crois franchement,
07:54moi, la peine d'inégibilité me pose un problème.
07:58C'est-à-dire que les Français vont avoir le sentiment...
08:00On prive les électeurs.
08:02Exactement.
08:04Au nom de quoi on a remis au juge ce pouvoir
08:06d'interdire aux électeurs de voter pour...
08:08Mais Jean...
08:10Fut-il condamné ?
08:11À partir du moment où il a purgé sa peine,
08:12il retrouve sa capacité.
08:14Tout le monde a voté cette loi en 2016.
08:16Oui, mais on doit se reposer la question aujourd'hui.
08:18Oui, mais on se la repose juste pour Marine Le Pen.
08:20Non, de manière générale.
08:22Parce qu'il y en aura d'autres derrière.
08:23Il y en a déjà eu d'autres.
08:24Je rappelle qu'Alain Juppé...
08:26Il y a eu Henri Emmanueli, vous vous souvenez ?
08:29À l'époque, Marine Le Pen n'avait pas
08:31toutes ces pudeurs de gazelle sur l'inégibilité.
08:34Elle disait que M. Alain Juppé
08:36doit être viré de la vie politique
08:38compte tenu de ce qu'elle a fait.
08:40Pour une affaire, somme toute, assez similaire,
08:43en plus gros,
08:44elle conteste son inégalité.
08:46Marine Le Pen s'est aussi adressée aux Français.
08:48On va l'écouter dans un instant sur Europe 1.
08:50Il est 20h43.
08:51Marine Le Pen va-t-elle être inéligible
08:55pour la présidentielle de 2027 ?
08:58C'est la question qui se pose ce soir.
09:00Vous venez, et Georges Fenech
09:02a toute la légitimité pour le dire,
09:04vous aussi, Philippe Guybert,
09:06de dire que dans son réquisitoire,
09:08le parquet n'a pas été au-delà.
09:11On n'a pas demandé le maximum.
09:13On n'a pas demandé le maximum.
09:15C'est très très lourd.
09:17C'est important de le rappeler.
09:19300 000 euros d'amende, 2 ans de ferme,
09:21c'est-à-dire aménagé, mais ferme quand même,
09:23c'est-à-dire un bracelet,
09:24ou une semi-liberté.
09:25Vous vous rendez compte qu'elle va devoir
09:26mettre un bracelet électronique
09:27si jamais c'est validé.
09:28Comme tu l'as dit Georges,
09:29c'est la moitié du maximum.
09:30Oui, mais ça reste lourd.
09:32Mais ça reste très très lourd.
09:33Oui, mais c'est une affaire d'ampleur.
09:35C'est une affaire majeure.
09:36Chers amis, c'est une affaire d'ampleur
09:38parce que ça dure 12 ans
09:39et que ça porte sur 7 millions d'euros.
09:41Donc c'est une affaire...
09:43Écoutez, j'ai fait 25 ans de politique...
09:44Est-ce que vous pouvez me citer un cas
09:46de responsable politique d'envergure
09:49dans le passé,
09:50avant Mme Le Pen,
09:52qui s'est vu requérir une peine ferme
09:54alors qu'il n'y a pas d'intéressement personnel ?
09:56Alain Juppé, me semble-t-il.
09:57Non, sursis.
09:59Alain Juppé, sursis,
10:00et un an d'éligibilité,
10:01il était parti au Canada.
10:02Oui, mais c'est au moment de l'appel
10:04qu'il n'y a eu qu'un an d'éligibilité.
10:05Il y a eu 10 ans en première instance,
10:06ça a été réduit à un an.
10:08Il n'y a pas eu de peine ferme.
10:09Je parle de la peine principale.
10:11La peine principale, ferme.
10:13Moi, je n'ai pas d'exemple.
10:14Que ce soit Emmanuel Lee,
10:16que ce soit Alain Juppé,
10:17que ce soit d'autres.
10:18Roland Dumas, à l'époque, il n'y a pas eu...
10:19Mais c'est une peine de prison
10:20qui est transformée en bracelet électronique,
10:21comme tu le sais.
10:22C'est une peine, le bracelet électronique.
10:23Symboliquement, c'est une assignation.
10:26Ça veut dire qu'elle ne pourra pas être
10:27candidate à la présidentielle 2027.
10:28Non, parce que les juges
10:29ont tout à fait la possibilité,
10:31soit en première instance,
10:33soit ensuite,
10:34de lever cette exécution immédiate
10:36de la peine d'inévitabilité.
10:38Parce que le point de contestation
10:40de cette réquisition, il est là.
10:42Parce que, Georges l'a dit au tout début,
10:44la logique est de laisser les appels
10:46et les pourvois en cassation
10:47aller jusqu'au bout.
10:48Or, qu'est-ce qui se passe ?
10:49Si les juges du tribunal,
10:51là, en première instance, disent
10:53on ne met pas d'exécution immédiate,
10:56d'exécution provisoire,
10:58par le jeu des appels,
11:00des délais de la justice,
11:01des délais de procédure,
11:02par le jeu du pourvoi en cassation,
11:05Marine Le Pen pourra se présenter
11:07en 2027.
11:09C'est les procédures de l'État de droit
11:11qui lui permettront sans doute
11:12d'être candidate en 2027.
11:14Si vous êtes complètement honnête,
11:15et je pense que Georges Sénèque
11:16vous partagerait mon point de vue,
11:17c'est terminé.
11:18C'est pillé.
11:19C'est-à-dire que dans la tête des gens,
11:21j'avais effectivement un député
11:24Rassemblement National,
11:26qui, oui je sais,
11:28mais pardon, je réponds,
11:30je sais très bien de qui je parle,
11:32Jean-Philippe Tanguy,
11:33qui racontait qu'effectivement,
11:34même sur le terrain,
11:36les gens, les électeurs demandaient,
11:38mais c'est-à-dire,
11:40elle a triché.
11:41C'est-à-dire que,
11:42même si vous n'êtes pas jugé,
11:43effectivement,
11:44c'est les effets.
11:45Il y a du feu.
11:46Oui.
11:47Il y a de l'enjeu,
11:48il y a un enjeu majeur dans cette affaire.
11:50C'est évident,
11:51donc il y a de la fumée.
11:52Et donc effectivement,
11:53il est probable quand même
11:55qu'elle sera condamnée
11:56par le tribunal.
11:57Je ne dis pas que c'est certain,
11:58c'est au juge d'en décider.
11:59Mais sur le fond du dossier,
12:01tous les journalistes
12:02qui ont suivi le procès,
12:03toutes tendances confondues,
12:05sont quand même
12:06assez d'accord là-dessus.
12:08Donc voilà,
12:09oui,
12:10elle a probablement
12:11commis un délit,
12:12Marine Le Pen.
12:13Oui, la question,
12:14c'est de savoir
12:15est-ce qu'il faut lui interdire
12:16de se présenter à l'élection
12:17présidentielle ?
12:18Est-ce qu'un juge
12:19a ce pouvoir énorme
12:22de se substituer
12:23à tout un peuple
12:24pour dire,
12:25cette personne
12:26ne pourra pas se présenter
12:27devant vos suffrages ?
12:28C'est ça,
12:29la vraie question.
12:30Ça pose une question
12:31de fonctionnement
12:33Marine Le Pen s'est adressée
12:35aux Français.
12:36Marine Le Pen s'est adressée
12:37aux Français.
12:38Voilà ce qu'elle leur a dit
12:39ce soir, écoutez.
12:40Le réquisitoire
12:41doit être normalement
12:42prononcé par des magistrats
12:44qui sont touchés,
12:46soumis à l'impartialité.
12:48À partir du moment
12:49où le parquet
12:50a fait preuve
12:51d'une telle partialité,
12:52je ne suis pas assez naïve
12:54pour ne pas comprendre
12:56quel est le message.
12:57Donc je viens dire
12:58aux Français,
12:59aujourd'hui,
13:00que l'idée
13:03que par une décision,
13:05encore une fois,
13:06irréparable,
13:07non susceptible d'appel,
13:09l'on puisse les priver
13:11de leur choix
13:13est une atteinte
13:15très violente
13:16à la démocratie.
13:17C'est une atteinte
13:18très violente
13:19à la démocratie.
13:20Marine Le Pen a pesé,
13:22évidemment,
13:23c'est moi,
13:24excusez-moi.
13:25Oui, non, pas du tout.
13:26Je ne sais pas pourquoi
13:27je voulais dire Emmanuel Macron.
13:28Marine Le Pen a évidemment
13:29pesé ses mots.
13:30Elle savait très bien
13:31ce qu'elle allait dire.
13:32C'est une atteinte
13:33à la démocratie.
13:34Elle lance son appel
13:35à son soutien.
13:36Toutes les personnalités politiques
13:38de haut niveau
13:39qui ont été mises en cause
13:40par la justice
13:41ont dit à peu près
13:42la même chose.
13:43Ce que dit Marine Le Pen
13:44ce soir,
13:45elle ne fait que réputer
13:46ce que Nicolas Sarkozy
13:47a pu dire en certaines occasions,
13:48ce qu'Alain Juppé
13:49avait dû dire à l'époque,
13:50ce que d'autres personnes
13:51de gauche ont pu dire
13:52quand elles ont été
13:53mises en cause.
13:54Les politiques
13:55réagissent tous
13:56de la même façon.
13:57Le problème,
13:59c'est qu'aujourd'hui,
14:00il y a une suspicion
14:01de partialité
14:02et de politisation
14:03de la justice.
14:04Les Français
14:05se posent beaucoup de questions.
14:06Vous comprenez ?
14:07Rappelez-vous,
14:08par exemple,
14:09le mur des cons.
14:10Vous aviez,
14:11comme ça,
14:12des gens
14:13qui étaient brocardés
14:14sur un mur syndical,
14:15du syndicat d'administrature,
14:16dont deux pères de famille
14:17d'enfants assassinés.
14:18Lorsque
14:19le syndicat
14:20de l'administration
14:21s'est mis en cause,
14:22c'est-à-dire
14:23le syndicat
14:24d'administration
14:25s'est mis en cause,
14:26c'est-à-dire
14:27lorsque
14:28Nicolas Sarkozy
14:29est jugé
14:30par une présidente
14:31de tribunal
14:32qui avait fait une tribune
14:33peu de temps avant
14:34contre lui,
14:35une tribune politique
14:36contre sa politique pénale.
14:37À partir du moment
14:38où vous avez
14:39un syndicat politisé,
14:40ça représente
14:41à peu près 33%
14:42du corps,
14:43ce qui est énorme.
14:44Vous pouvez vous demander
14:45mais cette procureure
14:46qui a requis
14:47en disant
14:48ça me fait trop mal
14:49de requérir la relax,
14:50etc.
14:51Vous êtes obligé
14:52de vous poser la question.
14:53Elle ne serait pas peut-être
14:54du syndicat d'administration.
14:55On a une magistrature
14:56aujourd'hui
14:57qui n'est plus au-dessus
14:58de tout soupçon,
14:59vous comprenez ?
15:00Il va falloir y remédier ça.
15:01Un procureur
15:02peut être syndiqué ?
15:03Bien sûr !
15:04Le procureur
15:05est syndiqué
15:06comme le juge du siège.
15:07Tout le monde a le droit.
15:08Je pensais qu'on écoute
15:09Marine Le Pen
15:10qui a aussi
15:11poussé un coup de gueule
15:12justement
15:13sur la façon
15:14dont elle était traitée
15:15par rapport à d'autres
15:16qui étaient jugées.
15:17Écoutez.
15:18Dans l'état de droit,
15:19il y a ce qu'on appelle
15:20le double degré de juridiction.
15:21Les criminels,
15:22les violeurs,
15:23ont le droit
15:24de faire appel
15:25même eux.
15:26Et moi,
15:27on me refuserait
15:28le droit de faire appel.
15:29C'est-à-dire qu'on m'appliquerait
15:30en quelque sorte
15:31une peine
15:32dont vous concevez bien
15:33qu'elle est irréparable.
15:34Elle est irréparable
15:36sans que
15:37les juridictions d'appel
15:39voire même
15:40la cassation,
15:41c'est-à-dire une décision
15:42définitive
15:43puissent intervenir.
15:45Monsieur l'ancien juge
15:46d'instruction,
15:47que dites-vous ?
15:48Elle a raison.
15:49Elle a raison.
15:50Il aurait...
15:51On ne peut pas faire appel,
15:52Georges.
15:53Bien sûr on peut faire appel
15:54mais s'il y a
15:55l'exécution provisoire
15:56avec les délais
15:57d'audiencement
15:58et d'appel...
15:59Autrement,
16:00elle peut faire appel
16:01au temps qu'elle veut
16:02et se prévoir en concession.
16:03Mais bien sûr,
16:04comprenez bien que...
16:05Parce que l'exécution provisoire,
16:06c'est deux motifs.
16:07Soit c'est parce que
16:08l'affaire a tellement
16:09troublé l'ordre public
16:10que seule
16:11l'exécution immédiate
16:12peut l'interrompre.
16:13Soit il y a
16:14un risque de récidive.
16:15Elle n'est plus
16:16députée européenne aujourd'hui.
16:17Il n'y a pas de risque de récidive.
16:18Donc je crois que
16:19cette exécution provisoire,
16:20elle est vraiment
16:21sur le plan de l'argumentaire
16:22très fragile.
16:23Très contestable.
16:24Très contestable.
16:25Alors,
16:26au juge du tribunal,
16:27de ne pas...
16:28On verra ce que dira le tribunal.
16:29Oui, on verra ce que dira le tribunal.
16:30Le plus important,
16:31c'est ce que dira le tribunal.
16:32Oui, vous avez raison.
16:33C'est vrai, effectivement.
16:34Je crois que c'est pour moi de...
16:35Enfin, vous voyez, il me semble,
16:36dans ces eaux-là...
16:37Mais ça va laisser des traces
16:38de toute manière,
16:39c'est certain.
16:40Ça va laisser des traces
16:41et c'est sûr que...
16:42Oui, mais attention.
16:43C'était prévisible depuis longtemps quand même.
16:44Bien sûr, bien sûr.
16:46C'est une peine de mort politique,
16:47mais elle n'est pas morte
16:48politiquement encore.
16:49Non, non, non, bien sûr.
16:50Quand on voit, par exemple,
16:51aux Etats-Unis, Trump,
16:52il était 36 fois mort
16:53et il vient d'être élu.
16:54Oui, c'est vrai.
16:55Attention.
16:56Et Georges Fénin qui a raison
16:57de rappeler ça, effectivement.
16:58Après, les Etats-Unis
16:59sont les Etats-Unis.
17:00Et puis, ce n'est pas le même personnage.
17:01Ce n'est pas le même personnage,
17:02on sait certain.
17:03On n'est jamais mort,
17:04paraît-il, en politique.
17:05On n'est jamais mort en politique.
17:06C'est vrai.
17:07Moi, je suis surpris
17:08qu'on soit à ce point surpris
17:09parce que cette affaire
17:11d'ailleurs, elle remonte à...
17:12C'est une période
17:13qui va de 2012 à 2016.
17:14Enfin, même un peu avant.
17:15L'enquête a été extrêmement longue.
17:18Vous vous rendez compte ?
17:19Sept ans, huit ans d'instructions.
17:21Et donc, le procès intervient
17:23au bout de très nombreuses années.
17:25Tout ça est très largement prévisible.
17:27Eh bien, nous aurons certainement
17:29l'occasion d'en reparler.
17:30En tout cas, voilà Marine Le Pen
17:31qui s'est exprimée tout à l'heure,
17:33il y a une demi-heure maintenant,
17:34et qui a dit ce qu'elle avait à dire.
17:36Merci beaucoup, Georges Fénin,
17:38Philippe Guybert,
17:39merci d'avoir été dans ce studio.
17:41C'est toujours un plaisir de vous avoir.

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