Retour chronologique sur les grands personnages de l'histoire
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00:00Bonjour à tous et bienvenue dans les belles figures de l'histoire, c'est le grand saint du grand siècle, le 17ème bien sûr, Saint Vincent de Paul, il a marqué l'histoire, au point que même Voltaire, pourtant anticlérical, a tressé ses louanges, conseiller des princes et des puissants, ami des pauvres, fondateur d'un nombre incroyable d'oeuvres sociales, des hôpitaux, des maisons d'accueil pour prostituées, pour les orphelins, il a aussi été un des artisans du renouveau spirituel de son temps, comment ? En prenant l'amour de Dieu tout autant que l'amour des autres.
00:30On part donc de l'itinéraire de Saint Vincent de Paul avec le père Jean-Yves Ducournau, bonjour mon père, bienvenue dans cette émission et merci d'être avec nous, vous êtes prêtre de la Congrégation de la Mission fondée justement par Saint Vincent de Paul il y a 400 ans et auteur d'une biographie, Saint Vincent de Paul, vivre pour le meilleur, c'est publié chez Tecky et c'est plus qu'une biographie d'ailleurs puisque c'est en quelque sorte son testament à travers de nombreuses correspondances que vous avez épluchées et bien sûr Véronique Jaquet est avec nous, bonjour Véronique, bonjour Aymeric, bonjour à tous.
00:57Cette émission est en partenariat bien sûr avec l'hebdomadaire France Catholique et puis tout de suite on va se rendre sur les traces de Saint Vincent de Paul à Paris où a pu aller notre reporter Éloi Rochebrune qui a eu accès et c'est vraiment incroyable et unique à des reliques de Saint Vincent de Paul qu'on voit très rarement regarder ce reportage.
01:21En plein cœur de Paris, Saint Vincent de Paul repose en paix dans la chapelle des Lazaristes. Au fond, au-dessus du maître hôtel, après avoir monté les marches, le père Alexis Cerquera, recteur des lieux, arrive au plus proche de la dépouille.
01:33Ce qu'on voit c'est une statue en cire et à l'intérieur on trouve son esquelette, bien sûr il n'est pas visible de l'extérieur mais on peut vous assurer que l'esquelette il est là.
01:44Une dépouille qui a bien failli disparaître avec la révolution. Ce n'est qu'en 1830 que M. Vincent arrive ici dans ce reliquaire en argent.
01:52Son corps arrive de la cathédrale de Paris le 25 avril 1830 avec un grand cortège avec beaucoup de personnes et parmi lesquelles Catherine Labouré, entre autres personnes, l'évêque de l'époque, des artistes, des artisans parce que Vincent de Paul est reconnu comme un saint patron de charité.
02:12Mort en 1660, l'ami des pauvres est encore prié aujourd'hui.
02:16Vous voyez les gens quand ils viennent ici, ils déposent des intentions de prière parce que Vincent de Paul c'est un homme qui aujourd'hui, par son intercession, offre des miracles ou des grâces si on peut dire ainsi.
02:30A côté de la chapelle, les pères lazaristes conservent un autre trésor, des objets du quotidien comme son manteau, son aube, ses ornements liturgiques et cet étrange fauteuil de bois.
02:44C'est son confessionnal, là où il s'essayait beaucoup pour confesser les prêtres et qui à un moment donné devenait aussi, par la révolution française, un trône de la chagesse.
02:58C'est pour cela que nous voyons ici la trace bleue, blanche et rouge parce que ce confessionnal, ce fauteuil si on peut dire ainsi, a été pris par les révolutionnaires et qui est devenu un trône où les uns et les autres donnaient les consignes révolutionnaires et laïques.
03:18Saint Vincent de Paul a aujourd'hui un rayonnement international. Ses héritiers, les pères lazaristes, sont présents dans une centaine de pays.
03:26Véronique, on va reprendre les différents éléments de la biographie de Saint Vincent de Paul qui, on le disait, a marqué son temps. D'abord parce que les pauvres ont été au centre de sa vie mais il est aussi conseiller des puissants et c'est comme ça qu'il a pu agir.
03:40Saint Vincent de Paul, c'est d'abord un gaz con qui est né à Pouilly dans les Landes. C'est le troisième de six enfants qui aide ses parents à la ferme mais comme il est doué pour les études, on les pousse à se lancer dans une carrière ecclésiastique.
03:52Il a à peine 20 ans quand il est ordonné prêtre et après une période troublée où il aurait été capturé par des pirates barbaresques au large de Marseille, on le retrouve à Paris où il devient curé de la paroisse de Clichy.
04:04Pour lui, c'est quand même une expérience très intéressante parce qu'il est aimé de tous ses paroissiens, il aime cette charge mais son nom est proposé à l'illustre famille de Gondy qui a besoin d'un précepteur pour ses enfants.
04:16Il entre dans le grand monde, il croule sous les honneurs mais il n'oublie pas un moment très fort de sa vie qui est à l'origine de sa véritable conversion et de sa véritable vocation.
04:27Un jour de janvier 1617, il confesse un paysan qui est sur le point de mourir et ce pauvre paysan dira j'étais damné si je n'avais pas fait cette confession générale.
04:37Alors là, c'est un choc pour Vincent de Paul parce qu'il se dit, il comprend à quel point les campagnes françaises ont besoin de secours religieux, beaucoup sont sans prêtres ou avec des prêtres, disons les choses qui ne sont pas du tout au niveau.
04:50Alors il quitte l'hôtel prestigieux des Gondy et il décide d'aller s'occuper d'une pauvre paroisse, il part au fin fond de la Bresse, à Chatillon-les-Dombes, il prêche, il catéchise, il demande aux paroissiens de s'organiser pour rendre visite aux malades.
05:03Bref, il crée une véritable communauté religieuse profondément chrétienne, il teste en fait un embryon de mouvement de charité.
05:11Alors cette expérience de terrain, elle ne va pas durer très longtemps, à peine quelques mois, il va être rappelé chez les Gondy, il ne pourra pas dire non, il va rester chez les Gondy 8 ans, il aura là encore des charges prestigieuses, notamment aumônier général des Galères.
05:25Mais surtout, il met au point un plan d'évangélisation des campagnes à grande échelle, il dit il faut que je fasse quelque chose, on m'attend là, c'est là qu'il y a quelque chose à faire pour la France, pour le renouveau spirituel de la France et puis surtout pour ces pauvres âmes qu'il voit en déshérence.
05:41Alors en parallèle de sa vie spirituelle, en parallèle, sa vie spirituelle, ça c'est très important, progresse, elle s'enrichit, elle se nourrit, notamment parce qu'il fréquente de grands prélats, mais aussi parce qu'il va rencontrer celui qui est à l'époque la grande figure du catholicisme français, c'est François de Sales, Saint François de Sales.
06:00Il est prêt pour de grandes réalisations parce que mutuellement, ils vont s'enrichir de leur amitié et à ce moment-là, Vincent de Paul, avant ces grandes réalisations, avant que ça commence, eh bien, il a déjà 37 ans.
06:10– Merci Véronique, alors père Ducournau, avant d'en venir justement à ce contexte de l'époque, à ce grand siècle du XVIIe siècle, la personnalité de Vincent de Paul, il semble qu'il ait un tempérament de feu, c'est un gascon, mais c'est aussi au départ en tout cas un ambitieux ?
06:27– On ne peut pas dire que ce soit un ambitieux, c'est quelqu'un qui est de son temps, l'état clérical est un état social, donc effectivement, comme l'a dit Véronique, c'est une manière aussi de sortir de son milieu, puisqu'il a été reconnu apte à poursuivre les études, à la suite de quoi, effectivement, il est confronté à la vie concrète du clergé local, du clergé de l'époque,
06:54qui n'est pas une vie très simple, notamment financière, donc Vincent de Paul, comme beaucoup de ses congénères, recherchait, dit-il, dans une de ses lettres qu'il adresse à ses parents, une honnête retirade pour pouvoir les aider, bon après, la Providence fait que cette honnête retirade, il va la trouver ailleurs que dans la finance.
07:15– Alors, ce siècle des saints, ce grand siècle, comme on dit, c'est quand même étonnant, Saint François de Sales, Véronique en parlait, Sainte Jeanne de Chantal, Sainte Marguerite Marie, Saint Jean Baptiste de La Salle, et Saint Vincent de Paul au milieu, qui côtoie tout ce monde-là, où en tout cas, il y a une effervescence spirituelle ?
07:31– Oui, il y a Pierre de Bérulle, il y a Jean-Jacques Ollier, il y a Jean-Eude, Madame Macary, il y a tout ce monde-là, et plus tard, il y aura Grignan de Montfort, tout ce monde-là, oui, semble très marqué par la réforme nécessaire de l'Église, et la spiritualisation des chœurs, et à partir de là, effectivement, il y a tout un mouvement de recherche de la formation des prêtres,
07:57et en ligne de fond, des laïcs aussi, pour vivre, cette fois, dans un grand siècle qui mettait le paraître avant l'être.
08:08– Et là, au contraire, effectivement, cette recherche d'authenticité, alors, venons-en Véronique, aux réalisations, aux grandes réalisations de Saint Vincent de Paul, qui sont considérables, et qu'il a vraiment sillonné toute la France.
08:23– Oui, et il a métamorphosé son siècle, disons les choses, parce qu'il sillonne les campagnes, on l'a vu, il a été très enrichi par son expérience de paroisse, et donc, il sillonne les campagnes, quand il quitte les Gondies,
08:36et il ne quitte pas, justement, une commune, une localité, sans avoir mis en place une confrérie de charité, pour s'occuper matériellement et spirituellement des pauvres.
08:47De nos jours, on appelle cette confrérie la Société Saint Vincent de Paul, et elle est forte, de 17 000 bénévoles en France.
08:53Donc, voilà, l'ancêtre de la Société Saint Vincent de Paul, c'est cette confrérie de charité, donc, quelque part, il responsabilise aussi les chrétiens, il dit, je ne peux pas faire tout, tout seul,
09:03vous, dans vos paroisses, dans vos communes, vous devez vous occuper des pauvres, à partir de ces missions rurales, il pense à créer une congrégation de prêtres missionnaires,
09:12parce que lui, tout seul, il ne peut pas tout faire, donc, des prêtres missionnaires qui vont prêcher, instruire, catéchiser les pauvres gens, et cette congrégation, elle va s'appeler la Congrégation de la Mission.
09:25Vous voyez, la mission, ça concernait la France, et c'était donc en 1625, sa création, et ces prêtres seront vite surnommés les lazaristes, pourquoi ?
09:33Eh bien, ce nom vient du nom de l'ancienne léproserie Saint-Lazare, où il résidait, à Paris, et de là, ils vont rayonner dans toute la France, et même à l'étranger.
09:42En 30 ans, la Maison-Mère va donner plus de 1 000 missions, ce qui est quand même un succès prodigieux, donc, ça veut dire que ça répondait vraiment aux attentes de l'époque.
09:51Et puis, la troisième réalisation, et celle-là, elle était plus que nécessaire, c'est quand même la création des séminaires pour former les prêtres et distinguer, d'ailleurs, le sérieux d'une vocation,
10:00parce que, vous l'avez dit, mon père, à l'époque, c'était aussi un statut social, une initiative qui est soutenue, d'ailleurs, par Richelieu, et qui va vraiment renouveler la conscience religieuse de la France.
10:10— On va revenir, effectivement, sur cette question des séminaires, elle est très importante dans la vie de Saint-Vincent de Paul.
10:14Auparavant, l'aide de Richelieu, mais aussi, peut-être, de Louis XIII, il a eu besoin des puissants pour ce renouveau spirituel ?
10:22— Oui. Alors je reviens sur ce qu'a dit Véronique. La société Saint-Vincent de Paul est née de Frédéric Ozanam, mais...
10:29— À l'exemple de Saint-Vincent de Paul.
10:30— Oui, à l'exemple de Saint-Vincent de Paul, qui... Frédéric Ozanam a suivi les exemples de Sœur Rosalie Rondu. Mais auparavant, effectivement, Vincent a fondé ce qu'on appelle aujourd'hui les équipes Saint-Vincent,
10:41c'est-à-dire les associations internationales de charité, les dames de la charité, ce qu'il a appelé les dames de la charité, qu'il appelait d'ailleurs ses sœurs.
10:49Pour lui, effectivement, vous avez raison, il y a deux pôles importants qui ne sont pas dissociables et séparables, c'est mission et charité. Partout où il y a une mission, il y a une charité.
10:58— C'est pas que de l'humanitaire, pour le dire simplement.
11:00— Non, non, non. C'est-à-dire là où il y a de l'homme, il y a de l'âme. Donc à partir de là, il faut nourrir le foie, mais il faut nourrir aussi la foi. Donc les deux sont nécessaires.
11:11Il n'y a pas l'un sans l'autre. Et effectivement, Richelieu a soutenu cela, puisqu'une des premières maisons ouvertes par Saint-Vincent de Paule, donc avec la congrégation de la mission et les filles de la charité
11:22et les dames de la charité, c'est justement dans la ville de Richelieu.
11:27— Donc il y a besoin du pouvoir politique pour l'aider.
11:30— Exactement. Richelieu a aidé, pour bon dire aussi, sur les séminaires. Richelieu a financé les premiers séminaires de la mission. Mais ce n'est pas Vincent de Paule lui-même qui a créé les séminaires.
11:41C'était une nécessité soulignée par le concile de Trent.
11:44— Il y a besoin d'une réforme du clergé, c'est ça ?
11:46— Voilà. C'était... On appelle ce concile le concile de la contre-réforme. Il y avait des propositions protestantes qui finalement mettaient au pied du mur l'Église catholique, avec parfois raison.
11:58Donc à partir de là, il manquait une formation concrète des prêtres. Et on a créé donc les lieux où les ordinants, ce qu'on appelait les ordinants, venaient réfléchir.
12:10Et ça a donné l'embryon des séminaires, notamment à Cahors, à Annecy, effectivement, avec le soutien de...
12:17— Saint-François de Sales.
12:19— Enfin, François de Sales était déjà décédé. Mais le soutien de la visitation et...
12:24— La congrégation qui l'a fourni.
12:25— Voilà. Oui.
12:26— Est-ce qu'on peut dire que saint Vincent de Paul, c'est un modèle d'engagement dans la cité et de ce qu'on appellera plus tard le règne social du Christ ?
12:35— Oui. Alors il se posait pas la question comme ça, effectivement. Pour lui, c'était naturel. À partir du moment où on vit sa foi, où on vit de sa foi, où on vit pour la foi, eh bien donc on relève l'humanité.
12:50— Ça va ensemble, en fait.
12:51— Ça va ensemble. Il n'y a pas de séparation. Pour lui, c'est une prise de conscience humaine, je dirais, pas...
12:59— Mais pour sauver les âmes. C'est le paysan qui le confesse.
13:02— C'est ça. Pour lui, c'est le premier serment de la mission. Donc le 25 janvier 1617 a eu lieu ce premier serment de la mission sous l'impulsion de madame de Gondy, qui était la fondatrice
13:19de la congrégation de la mission, fondatrice au sens où elle donnait les fonds pour libérer justement les prêtres, les premiers missionnaires du souci financier et pour qu'ils soient consacrés
13:29à la mission et à la charité. Donc heureusement qu'il y a eu ces personnes-là qui ont aidé Saint-Vincent-de-Paul. Parce qu'en fait, Saint-Vincent-de-Paul était conscient
13:39de la détresse spirituelle des campagnes, mais il n'avait pas les moyens humains d'aller résoudre cela. Donc effectivement, lorsque la Providence a mis sur ses pas
13:51madame de Gondy et sa famille, ça a permis l'élan de spiritualité que l'on connaît, la naissance de la congrégation de la mission et aussi toutes les œuvres qui sont rattachées
14:02à cette mission et à cette charité. — Alors justement, Véronique, c'est la troisième partie de la biographie donc de Saint-Vincent-de-Paul. Ce qu'on sait moins, c'est qu'il a été
14:12vraiment un maître spirituel de son temps. De quelle façon et comment a-t-il répondu aux besoins de son époque ? — Alors justement, on a abordé le côté de la mission.
14:22Et tout ça s'est traduit avec des œuvres de charité. Vous avez commencé à le dire, mon père. En fondant en fait les confréries de charité, donc ces petits embryons
14:30dans les petites localités, dans les campagnes, en fait, il a suscité un élan de la noblesse et de la grande bourgeoisie et de l'aristocratie. Alors bien entendu,
14:38Mme de Gondy a donné des fonds. Mais il y avait aussi toutes ces grandes dames qui, à l'époque, se disaient « Mais comment je peux être utile ? Comment
14:44chrétiennement je peux m'engager ? ». Alors vous les imaginez, avec ces grandes robes, on n'allait pas leur dire d'aller rendre visite à des prisonniers au fin fond
14:52de leur cellule. Donc Saint-Vincent-de-Paul s'est dit « Mais on va leur demander quand même de servir les pauvres d'une certaine façon ». Et c'est ainsi que va naître
15:00la Compagnie des Dames de la Charité. Ensuite, Vincent de Paul va avoir l'idée de proposer à de simples paysannes qui ont la vocation religieuse mais qui sont pas très
15:09instruites. Là aussi, il se dit « Mais comment utiliser ces âmes qui veulent être au service des autres ? ». Eh bien, il va créer en 1633 la Confrérie des Filles
15:18de la Charité. Alors à l'époque, on ne conçoit la vie religieuse que cloîtrée. Donc il va mettre en place quelque chose de révolutionnaire qu'avait déjà testé
15:27Saint-François de Sales avec les filles de la visitation. C'est-à-dire qu'il va faire en sorte que ces femmes puissent sortir pour s'occuper des pauvres et des malades.
15:35Donc elles ne restent pas derrière la clôture d'un couvent. Et on ne parle pas de couvent d'ailleurs mais de maison. Et il n'est pas question de vœux, il n'est pas question
15:45d'engagement définitif ou purement spirituel. Et les filles à l'époque n'ont pas d'habits de religieuse. La fameuse cornette qu'on voit dans certains films.
15:53Cette Confrérie des Filles de la Charité, elle bouscule les habitudes de l'époque parce qu'elles peuvent se rendre partout auprès des malades dans les hôpitaux, auprès des galériens.
16:05Elles sont aussi dans les écoles. C'est en soi une révolution. Et puis Saint-Vincent de Paul, à travers ses filles de la Charité, va aussi créer l'œuvre des Enfants Trouvés,
16:16un institut fondé en 1638. A l'époque on abandonnait évidemment beaucoup d'enfants et lui voulait un institut où on puisse les prendre en charge, mais pas que quand ils étaient bébés,
16:25quand ils commencent aussi à grandir. Monsieur Vincent est devenu en fait vraiment une sommité, une star de son époque. On l'appelait donc Monsieur Vincent, une gloire nationale.
16:35Louis XIII va le prendre comme confident sur son lit de mort et d'ailleurs Vincent de Paul l'assistera et lui donnera les derniers sacrements. A 79 ans, en 1660, il s'éteint doucement.
16:47Il a le temps, si j'ose dire, de mourir en 4 jours et de recevoir les prêtres lazaristes, de recevoir les filles de la Charité, de recevoir les grandes de ce monde, de dire un mot à chacun.
16:58Et puis au petit matin du 27 septembre, il va rendre l'âme. Il était déjà considéré comme un saint et donc il y aura des milliers et des milliers de personnes qui vont assister à ses funérailles,
17:07aussi bien les grands de ce monde que les petits du peuple. – Et on lui prête ce mot, effectivement, Anne d'Autriche, qu'auriez-vous pu faire ? Et il lui répond davantage, Madame.
17:16Peut-être un mot sur son jardin secret, Père Ducournau, c'est-à-dire la prière et notamment l'oraison, c'est-à-dire la prière prolongée, qui est vraiment le secret de cette activité inlassable
17:26que vient de nous décrire Véronique. – C'est vrai qu'à compter de la moitié du 19e siècle, on a commencé à représenter Saint Vincent avec des enfants dans les bras.
17:37Auparavant, il était représenté en missionnaire, c'est-à-dire en homme priant. C'est d'abord un prêtre du Seigneur et à partir de là, pour lui, l'important c'est l'oraison, la prière.
17:46Donnez-moi un homme d'oraison et on fera des merveilles. Donc en fait, il faut d'abord avoir Dieu en soi pour pouvoir le porter. Pour pouvoir, cette formule quitter Dieu pour Dieu signifie aussi
18:01que d'abord, il faut avoir Dieu en son intérieur, donc prendre du temps pour Dieu. Prendre du temps pour Dieu, ce n'est pas du temps perdu pour l'homme et à partir de là, effectivement,
18:09aller porter le Seigneur parce que le Seigneur est avec nous et c'est ça la charité. C'est plus fort que la fraternité, c'est plus fort que la solidarité parce qu'on laisse passer le Christ
18:19et on a toute sa force en lui et c'est ça qu'a voulu vivre Saint Vincent et il a tenu grâce à ça, à cette force de la prière et le rythme de vie, aussi bien des fils de la charité
18:29que des prêtres lazaristes étaient rythmés par ces temps de prière dès 4h du matin, on se levait de bonheur à l'époque et on commençait par la prière et la Sainte Messe pour aller vivre après cet exercice vertueux de la charité.
18:46Alors Véronique, quelques livres pour mieux découvrir cette énorme figure, pourrait-on dire, de Saint Vincent de Paul ?
18:52Eh bien l'ouvrage Saint Vincent de Paul, vivre pour le meilleur, bien entendu par le père Jean-Yves Ducournau aux éditions Tecky, c'est une biographie qui se fonde sur la correspondance passionnante du saint.
19:02A l'époque, évidemment, on écrivait beaucoup, surtout lui. Il y a aussi vraiment une référence, la biographie de Marie-Joëlle Guillaume, Vincent de Paul, ça c'est chez Perrin et c'est sorti en 2015.
19:12Une bande dessinée de Loïse Pétillot et de Claude Marin, M.Vincent aux éditions du Triomphe et puis un DVD, le film M.Vincent, immense succès depuis sa sortie en 47 quand même.
19:23C'est un film de Maurice Cloche avec Pierre Frenet dans le rôle de Saint Vincent de Paul, les dialogues sont quand même de Jean Anouilh, c'est réédité chez Studio Canal.
19:32Et puis pour retrouver toutes ces références, d'ailleurs, on conseille le site de France Catholique, france-catholique.fr et on n'oublie pas non plus la revue France Catholique sur abonnement et sur france-catholique.fr.
19:42Merci beaucoup Véronique. Un dernier mot pour vous dire que Saint Vincent de Paul est fêté le 27 septembre et puis une citation de lui.
19:50Et mon Dieu mes frères, mais que ce soit, disait-il, au dépens de nos bras, que ce soit à la sueur de nos visages. Voilà, ça résume bien son action.
19:58Merci beaucoup également M.Labbé, Jean-Yves Ducournau, merci à Adrien Fontenot, aux équipes techniques de CNews.
20:05Et puis demain, vous serez également en notre compagnie d'Enquête d'Esprit puisque nous parlerons des aumôniers militaires.
20:10Ça a été votre cas. Au service de la foi et de la France, ce sera passionnant et vous serez donc à notre écoute.