• le mois dernier
Avec la création du Commandement des actions dans la profondeur et du renseignement, l'armée de Terre a fait le choix de renforcer sa puissance de combat dans la troisième dimension et derrière la ligne de front.
Ce reportage vous permettra de mieux comprendre les motivations et les enjeux liés à cette évolution. Une immersion inédite.

Category

📺
TV
Transcription
00:00OK, on va commencer l'opération Red Storm.
00:13Axel, tu passes les slides s'il te plaît.
00:16Le plan rapidement, articulation, situation, exécution, administration logistique, canon conforme.
00:21Ces hommes du deuxième régiment de USAR sont des spécialistes du renseignement d'origine humaine.
00:31Sur les théâtres d'opération, ils sont capables de s'infiltrer en toute discrétion pour observer et guider des frappes.
00:38Ils peuvent également mener des entretiens avec de potentielles sources d'informations, comme lors de cet entraînement.
00:44Très bien, merci.
00:47Bon, je me sens que j'ai mon téléphone.
00:50Je suis content, j'ai fait le rapprochement tout de suite, on en avait parlé.
00:53Je ne connaissais pas du tout ce nom avant de vous voir.
00:57Et je me suis dit qu'il fallait absolument que je vous le dise.
01:01Non, mais tu as bien fait, tu as eu un temps.
01:03Tout à l'heure, on parlait de ta promotion.
01:06C'est aussi intéressé pour nous, parce que plus tu peux rayonner dans une zone élargie,
01:12plus tu entendras ou tu auras affaire à ce genre d'histoire.
01:15Et nous, ça nous permettra vraiment de mettre un profil sur ce type d'individus qui font des recrutements,
01:19qui font des activités pas très licites.
01:23Les indications qu'ils vont recueillir sur le terrain peuvent être déterminantes
01:27et venir compléter celles obtenues par le biais d'autres capteurs de renseignement.
01:33On met un vernis humain sur cette information.
01:37Une photo, il y a mille façons de l'interpréter.
01:41Le fait de parler avec la personne qui a la source de cette information
01:45ou qui a été en lien avec cette information à un moment donné,
01:48ça nous permet de lui poser des questions, chose qu'on ne fait pas forcément avec une photo.
01:55Vous l'aurez compris, ce mois-ci, nous vous ouvrons les portes d'un univers peu habitué aux caméras.
02:01Le monde du renseignement.
02:03Au sein de l'armée de terre, son commandement se transforme et se densifie.
02:07Cette réorganisation va permettre de regrouper sous une même autorité
02:11les unités capables de détecter et neutraliser un adversaire dans la profondeur,
02:16autrement dit derrière la ligne de front.
02:20L'objectif, être plus réactifs sur le champ de bataille de demain.
02:25Nous avons voulu comprendre les motivations et les enjeux liés à cette évolution.
02:29Nous nous sommes donc rendus à Lille, au commandement de la force et des opérations terrestres,
02:33où nous avons pu échanger avec le général Leroux, un des hauts gradés de l'armée de terre,
02:38qui veille à la cohérence de ces changements.
02:41Ce qui est frappant dans l'évolution de cette conflictualité,
02:45c'est qu'il n'y a pas eu d'évolution.
02:49Ce qui est frappant dans l'évolution de cette conflictualité,
02:53parmi un certain nombre de bouleversements,
02:57c'est finalement à la fois l'augmentation de la transparence du champ de bataille,
03:02mais également l'élargissement des distances.
03:05Face à cette transparence du champ de bataille,
03:08le cyberespace, l'espace, les drones par exemple, le champ électromagnétique,
03:15nous a paru véritablement crucial de rapprocher les capacités de renseignement, de détection,
03:21mais également les capacités de frappe et d'action dans la profondeur,
03:25jusqu'à des portées qui maintenant, dans la zone du combat aéroterrestre,
03:29vont jusqu'à 150, 500 kilomètres.
03:33Les unités concernées sont désormais regroupées au sein du commandement des actions
03:37dans la profondeur et du renseignement, le CAPR.
03:41Combattre dans la profondeur, c'est chercher à désorganiser justement l'adversaire
03:46sur ses capacités clés en s'attaquant à ses postes de commandement,
03:51ses zones logistiques, ses moyens de défense solaire.
03:54En fait, si je prends un peu l'image d'un château de cartes, je peux le démonter par le haut,
03:58ça c'est ce qu'on appelle le combat de contact dans la zen des opérations,
04:02mais je peux chercher aussi à retirer une carte du bas
04:05pour provoquer d'un coup l'effondrement du château de cartes
04:08et c'est ce que l'on cherche à faire dans les opérations dans la profondeur.
04:20Pour mieux appréhender ce concept, nous avons été autorisés à filmer
04:24sa mise en application concrète à plusieurs centaines de kilomètres de là,
04:28dans l'Est de la France.
04:30C'est ainsi que nous retrouvons au cœur d'une nuit opaque
04:33une autre équipe du 2e USAR, cette fois en pleine infiltration.
04:37Nous allons basculer en zone ennemie, en mode furtif,
04:40donc ça veut dire que jusque-là nous pouvions avancer avec les feux,
04:43nous devions nous fondre un peu dans la masse,
04:46mais nous pouvions être vus, et maintenant nous allons devoir disparaître
04:49complètement des vues de tout le monde.
04:51Donc ça veut dire faire disparaître tout ce qui est feu,
04:55rétroviseur, tout ce qui peut provoquer des éclats, se camoufler,
04:58et là, pareil, nous n'utiliserons plus de lumière.
05:02Le sergent-chef Louis et ses hommes ont très peu de temps pour devenir invisibles.
05:06Les communications sont condensées dans quelques gestes,
05:09une habitude pour ces soldats, maîtres du camouflage.
05:14Donc là, on est arrivé en zone mission, on est arrivé au stade où la patrouille,
05:17l'équipe va se scinder en deux parties,
05:19une partie pour les transmissions, une partie pour l'observation.
05:22La partie pour l'observation va partir à pied,
05:24la partie avec les transmissions restera avec les véhicules,
05:27pour les cacher avec.
05:30Ils font partie des 750 militaires déployés dans le cadre de Granduc,
05:34un entraînement au combat de l'armée de terre,
05:37réalisé en terrain libre et dans les camps de Champagne,
05:40qui réunit des spécialistes de l'aérocombat,
05:42de l'artillerie et du renseignement cyberélectronique.
05:46Tous ceux qui constituent le CAPR.
05:50Au centre de l'exercice, à Mourmelon,
05:53un groupement de recherche multicapteur,
05:55essentiel pour conduire une opération d'envergure.
05:59Bien, pour la phase suivante,
06:01la problématique, c'est effectivement le contournement
06:03de la division par l'ouest.
06:05Donc la question qui va se poser pour nous,
06:07c'est d'être capable d'infiltrer au plus tôt les équipes sur deux axes.
06:13À la tête de cette structure,
06:15le colonel Nicolas Louis, chef de corps du 2e RH.
06:19L'axe, l'ouverture du 2e RH,
06:22c'est quand même, encore une fois,
06:24l'équivalent de 70 000, un peu plus de 70 000 ennemis
06:28qui sont en train de déferler par la région de Vesoules
06:32et qui remontent progressivement vers le nord.
06:35Et donc, la force internationale qui a été déployée
06:39dans le cadre duquel on agit,
06:41a positionné deux grosses divisions,
06:44donc là aussi, deux fois 30 000 hommes,
06:47une division US et une division française,
06:50pour essayer de prendre, de créer une nasse
06:54dans laquelle l'ennemi va venir s'engouffrer
06:58avant de mener une contre-attaque pour les déferler.
07:02Tout l'enjeu pour nous, c'est justement
07:05de réussir à être les yeux et les oreilles
07:09le plus loin possible du corps qui est là-bas,
07:12pour que l'ennemi ne se déplace pas.
07:15Le plus loin possible du corps qui est là-bas,
07:18pour le préalerter de tout changement dans son plan initial
07:22et de toute manœuvre ennemi non anticipée
07:25pour qu'il puisse essayer de reprendre l'ascendant
07:29et finalement, ne jamais se faire dépasser,
07:32ne jamais se faire surprendre.
07:35Et pour que l'entraînement soit crédible,
07:38il faut que l'ennemi le soit aussi.
07:40Depuis plusieurs mois, un groupe de scénaristes
07:43a travaillé sur l'exercice, jusqu'à lui donner vie
07:46sur les réseaux et sur le terrain.
07:49Là, face à vous, vous avez le séquentiel
07:52de l'exercice Grand-Duc, en détail, bien sûr.
07:55Nous avons joué pour que nos capteurs sur le terrain
07:58puissent récupérer et capter des éléments concrets et vrais.
08:02On ne fait pas que donner à l'ennemi, aussi on joue.
08:05Pour ce faire, pour que l'exercice vive,
08:08nous avons plusieurs personnages sur l'exercice
08:11qui ont des rôles de partisans.
08:13Il faut leur créer une vie, la détailler au jour le jour
08:16pour qu'ils puissent après les discuter avec certaines équipes.
08:19Des équipes dispersées dans toute la Champagne.
08:22L'exercice s'étend sur 300 km de front
08:25et 400 km de profondeur,
08:27soit un territoire un peu plus grand que la Bulgarie.
08:31Cette patrouille légère d'appui électronique, elle,
08:34a été positionnée non loin de Vesoul.
08:38Vous avez quelque chose ?
08:40J'ai intercepté quelques signaux,
08:42mais pour l'instant, rien de caractérisant qu'elle est l'ennemi.
08:45Très bien, on continue de surveiller tout le spectre.
08:48La mission de ces experts, traquer les ondes de la force adverse,
08:51les intercepter et les localiser.
08:54C'est exactement la même chose que nous,
08:56nous communiquons avec nos chefs pour avoir des ordres
08:59et pour faire remonter du renseignement.
09:01L'ennemi fait exactement la même chose,
09:03donc nous on va essayer justement de récupérer
09:06ces informations dans leur communication.
09:10Ces informations peuvent ensuite être vérifiées
09:13grâce à d'autres capteurs.
09:16On va intercepter une transmission ennemie
09:19avec mon deuxième véhicule,
09:22je vais pouvoir faire ce qu'on appelle une biangulation,
09:25donc avoir un point probable de leur position
09:29et on va pouvoir donner cette position au 61,
09:32qui lui, grâce à ses drones, va pouvoir aller voir sur place
09:35si effectivement, il y a de l'ennemi.
09:41Voilà, tu vois la grande ligne droite là-bas ?
09:43C'est celle-là qu'il faut que tu regardes.
09:45Le zoom sera correct, je pense.
09:48L'imagerie va compléter le renseignement électromagnétique
09:51et ce sont les yeux de l'armée de terre,
09:53comprenez le 61e régiment d'artillerie,
09:56qui va s'en charger.
09:57Pour l'exercice, les opérateurs disposent de nanos,
10:00mini ou micro drones comme ici.
10:02Une fois que le drone a posé,
10:04je récupère la donnée, l'image qui m'intéresse,
10:06je la mets sur mon ordinateur,
10:08je l'habille, on appelle ça une image renseignée,
10:11je mets un petit commentaire dans la liste
10:13pour compléter le renseignement,
10:15que ce ne soit pas juste une image avec des commentaires.
10:17Une fois que cette image est faite,
10:20je le mets sous le format d'image, donc jpg,
10:23je donne ça au transmetteur,
10:24et le transmetteur l'envoie à l'autorité
10:26qui était demandeur ou qui intéresse ce renseignement.
10:30Ces unités extrêmement mobiles et discrètes
10:33peuvent être positionnées rapidement,
10:35un atout lorsque le terrain de jeu est immense.
10:38Car manœuvrer, c'est aussi faire des choix.
10:40Quel sera le meilleur capteur ?
10:42Va-t-il pouvoir s'infiltrer sur un front dense ?
10:45Savoir se fondre dans le décor devient alors une arme redoutable.
10:49Et certains maîtrisent cet art à la perfection.
10:52Nous retrouvons le sergent-chef Louis
10:54dans une forêt particulièrement dense
10:56où son équipe a réussi
10:58à dissimuler ses quatre quads.
11:04On fait une grosse étude de terrain à la base
11:06avant de partir, sur les cartes.
11:08On fait un gros travail sur cartes,
11:09avec les vues aériennes,
11:10pour trouver des zones qui ont l'air favorables
11:12et des zones où on sera le moins embêté
11:14par de la population qui vouerait,
11:16ou des promeneurs, ou de l'ennemi.
11:18Sans son aide, difficile de distinguer leurs abris.
11:22C'est la cache trans.
11:24C'est là qu'on a notre station émettrice
11:26qui nous permet d'avoir un lien avec le monde extérieur.
11:47À quelques mètres de là,
11:49nous découvrons la deuxième cache,
11:51elle aussi bien camouflée.
11:53C'est la position depuis laquelle on observe notre objectif,
11:55tout en étant très discret.
11:57On est en mesure de remplacer l'appareil photo actuel
12:00par différents types d'optiques,
12:02type thermique.
12:04L'appareil photo nous permet d'observer jusqu'à 1,4 km
12:06avec son objectif.
12:08C'est pour ça qu'on l'utilise.
12:10Sur votre gauche, vous avez
12:15l'équipe qui s'occupe des transmissions
12:17et qui est en lien avec l'autre cellule.
12:20L'art de disparaître est quelque chose
12:22qui est particulièrement exigeant.
12:24C'est un savoir-faire que nous avons entretenu
12:26pendant des années et des années
12:28et qui en revêt une importance encore plus capitale
12:30de nos jours face à un ennemi
12:32qui a les mêmes capacités que nous
12:34à la fois dans le domaine du champ visible,
12:37mais aussi dans le domaine électromagnétique, etc.
12:40J'ai envie de dire que c'est davantage
12:42plus que des savoir-faire,
12:44c'est avant tout une philosophie
12:46qu'il faut entretenir
12:48en permanence.
12:52S'adapter à l'évolution du contexte sécuritaire
12:54est un enjeu majeur pour l'armée de terre.
12:56Les environnements opérationnels changent
12:58et nécessitent parfois de réapprendre
13:00certains savoir-faire
13:02mis de côté pendant des années.
13:06Après avoir passé 8 jours
13:08à surveiller l'avancée de l'ennemi,
13:10ces USAR ont reçu l'ordre de s'infiltrer
13:12encore plus loin dans le dispositif adverse.
13:14Pour cela, ils doivent franchir
13:16un cours d'eau avec leur véhicule blindé léger.
13:26Le deuxième USAR est la seule unité
13:28de l'armée de terre qui fait franchir
13:30ce véhicule.
13:32C'est une capacité que l'on a retrouvée
13:34et que l'on va mettre en œuvre
13:36de plus en plus souvent dans le cadre de nos exercices.
13:38C'est une capacité qui est très importante pour nous.
13:40Elle nous permet de poursuivre
13:42et de rendre l'ennemi
13:44incertain de l'endroit
13:46où l'on doit passer.
13:48On franchit l'endroit des points de passage obligés
13:50qui seraient potentiellement tenus par l'ennemi.
13:52De cette manière, et surtout dans le cadre
13:54du retour de la haute intensité,
13:56on crée un sentiment
13:58d'incertitude
14:00dans la tête de l'ennemi.
14:02Là, ça nous permet de nous infiltrer
14:04où l'on veut, où l'on semble,
14:06et donc à tout temps, en tout lieu,
14:08choisir le point de passage.
14:10À leur tour, ils vont devoir parcourir
14:12la nuit pour aller rechercher
14:14des cibles d'importance.
14:16L'objectif, c'est justement
14:18de raccourcir cette boucle
14:20renseignement-feu, dans la mesure où
14:22le capteur au plus proche de l'objectif
14:24va pouvoir désigner et directement
14:26rendre compte de la situation
14:28aux acteurs de la boucle feu
14:30qu'il va pouvoir déclencher
14:32immédiatement les feux,
14:34et nous poursuivre notre infiltration,
14:36poursuivre vers d'autres objectifs,
14:38et relancer ainsi l'action dans l'ispositif
14:40La gazelle, elle se limite juste
14:42à la cible 2 et à la cible 7
14:44et elle peut enchaîner ses tirs
14:46sur tous les caissons alignés.
14:48Il y a 5 points d'intérêt.
14:50Dans le cadre de l'exercice Grand-Duc,
14:52ce sont les équipages du 5e Régiment
14:54d'hélicoptères de combat
14:56qui vont aller neutraliser les objectifs.
14:58Nous, ce renseignement, il remonte
15:00directement par la voie commandement
15:02qui ont tout un système informatique
15:04par lequel on peut
15:06déclencher les tirs,
15:08tout un système informatique
15:10par lequel on remonte les données
15:12récupérées par les vecteurs
15:14qui sont au sol ou en l'air
15:16comme les drones.
15:18Elles nous sont retransmises directement
15:20par des systèmes intégrés aux machines
15:22par une remontée d'informations
15:24qui est presque instantanée.
15:26C'est un facteur important pour nous
15:28dans le sens où partir sur une mission
15:30avec des informations incertaines
15:32ou pas actualisées,
15:34c'est très compliqué.
15:36Il faut aller beaucoup plus rapidement sur l'objectif.
15:52Et quand les gazelles rentrent en piste,
15:54c'est avec leur mitrailleuse Gatling
15:56de calibre 7,62 mm en sa borde.
16:06Armés par un tireur embarqué,
16:08leur cadence de tir est impressionnante.
16:10Avec 3000 coups par minute,
16:12l'arme est un redoutable atout
16:14pour détruire des véhicules légers.
16:18Ces missions nécessitent que toutes les actions
16:20menées dans la troisième dimension
16:22soient minutieusement coordonnées.
16:24C'est justement le rôle de ces artilleurs.
16:26Le système dans lequel vous vous trouvez
16:28permet de ségréger l'espace aérien,
16:30de le découper et de gérer
16:32tout ce qui va arriver dans cette zone.
16:34Il y a donc de la surveillance aérienne,
16:36il y a du contrôle des feux,
16:38il y a de la manœuvre logistique
16:40et des ordres de commandement qui arrivent en messagerie.
16:42Je permets aux amis
16:44d'être protégés
16:46et je permets aussi
16:48in fine de délivrer
16:50des feux si des pistes hostiles
16:52arrivent dans la troisième dimension.
16:58Comme l'ensemble des armées,
17:00les unités du CAPR
17:02ont pris le virage de la haute intensité.
17:04Cet exercice aura permis
17:06aux différents acteurs de se côtoyer
17:08et de créer de nouvelles synergies
17:10dans l'hypothèse d'un engagement majeur.
17:12Au cours des opérations extérieures
17:14récentes
17:16face à notre adversaire,
17:18un groupe terroriste,
17:20un chef islamiste
17:22par exemple,
17:24on choisissait vraiment
17:26le moment
17:28où on allait
17:30frapper, le neutraliser.
17:32Dans une guerre
17:34face à un ennemi qui a le même niveau que nous,
17:36on parle d'ennemis symétriques,
17:38on n'a pas forcément tout le temps l'initiative
17:40et il faut être
17:42en mesure de prendre,
17:44de saisir les opportunités
17:46pour justement frapper, neutraliser cet adversaire
17:48au rare moment
17:50où on sait où il est.
17:52On sait que la cible qu'il représente
17:54est une cible importante qui va permettre de l'affaiblir.
17:56Donc tout ça, il faut qu'on s'entraîne
17:58à mettre en oeuvre tous les processus
18:00qui permettent de trouver cet adversaire,
18:02de le suivre
18:04et de décider à quel moment le frapper.
18:06Il est essentiel qu'un commandant
18:08de grande unité,
18:10que ce soit une brigade,
18:12une division, un corps d'armée
18:14mais peut-être même d'ailleurs
18:16au-delà l'échelon interarmé,
18:18ait toujours le choix
18:20entre plusieurs solutions.
18:22Il va combiner
18:24ou utiliser de manière
18:26distincte,
18:28en fonction de la menace,
18:30en fonction du temps de sa manœuvre.
18:32Pour un objectif
18:34à très haute valeur ajoutée,
18:36on peut imaginer
18:38la destruction d'un convoi
18:40logistique majeur
18:42en mouvement ou d'une unité qui se regroupe.
18:44Il va peut-être privilégier
18:46l'engagement
18:48de la brigade d'aérocombat.
18:50Ce sera une opération
18:52extrêmement
18:54complexe
18:56mais qui vaut la peine d'être menée
18:58compte tenu de la valeur
19:00ajoutée.
19:02Dans d'autres circonstances,
19:04il va privilégier l'artillerie,
19:06par exemple de la frappe
19:08à longue portée
19:10sur des objectifs statiques
19:12fortement défendus
19:14par des moyens de défense solaire.
19:25Si la vocation principale
19:27de ce nouveau commandement
19:29est bien de permettre l'entraînement
19:31de tous les acteurs de la profondeur,
19:33un autre objectif est visé,
19:35aider l'armée de terre dans sa réflexion
19:37sur l'adversaire probable,
19:39l'ennemi qu'elle pourrait rencontrer en opération.
19:41Pour cela, il va organiser
19:43la recherche du renseignement,
19:45sa collecte et sa diffusion
19:47en lien étroit avec la direction du renseignement militaire.
19:49Et dans cette optique,
19:51une nouvelle unité a été mise sur pied.
19:53Nous avons contribué à la cohésion
19:55et à la résilience de la nation menacée.
19:57Il était aussi nécessaire
19:59de favoriser l'engagement de la jeunesse
20:01dans la réserve.
20:03La création du bataillon
20:05de renseignement de réservistes spécialistes,
20:07le B2RS,
20:09a été officialisée en juin 2024.
20:11Il vient renforcer
20:13les militaires d'actifs dans le domaine
20:15de la recherche de renseignements en sources ouvertes.
20:17Nous recrutons
20:19des veilleurs dans le domaine
20:21de la source et de la recherche
20:23en sources opérationnelles.
20:25Nous recrutons également des linguistes.
20:27C'est très important pour pouvoir travailler
20:29dans le spectre des langues variées.
20:31Nous recrutons également
20:33beaucoup d'analystes dans le domaine
20:35de la géostratégie.
20:37De même, mais à moyen terme
20:39cette fois-ci, des spécialistes
20:41de l'intelligence artificielle
20:43et également des spécialistes du Big Data.
20:45Et également
20:47pour coordonner
20:49ensemble des développeurs.
20:51Les forces armées ont besoin d'être renforcées
20:53dans ce domaine-là pour une raison simple.
20:55C'est que
20:57les réseaux sociaux et Internet
20:59sont des sources immondes de renseignements.
21:01Encore faut-il savoir
21:03où chercher et comment après
21:05synthétiser et sortir les éléments clés
21:07de ces renseignements obtenus
21:09sur l'Internet.
21:11Dylan et Félix,
21:13tous deux étudiants, ont surtout
21:15vu la possibilité de découvrir
21:17un monde discret.
21:19C'est vrai que c'était un monde qui m'impressionnait
21:21beaucoup et qui m'impressionne toujours aussi
21:23d'ailleurs. Et je suis très
21:25contente de pouvoir l'intégrer en partie aujourd'hui.
21:27On a un contrat
21:29de deux ans dans lequel on doit faire
21:31au minimum soit 60 jours
21:33de réserve, mais ça peut éventuellement
21:35augmenter
21:37si on souhaite s'engager
21:39davantage. Ok, vous n'avez pas eu de problème
21:41entre le VPN
21:43dans le NAS, etc.? Pas de soucis.
21:45On a été bien formés. Super.
21:47Moi, parfait. Bien joué les gars.
21:49Chacun d'eux a pour mission d'aller fouiller des sites web,
21:51des réseaux sociaux, des journaux
21:53locaux, des sites diplomatiques
21:55ou encore des forums de discussion
21:57en fonction des demandes.
21:59On a fait une formation de trois jours
22:01sur la recherche
22:03source ouverte.
22:05Donc on nous a indiqué
22:07comment utiliser un VPN,
22:09comment faire des recherches
22:11plus spécialisées, comment faire
22:13des recherches en étant plus anonymes sur Internet
22:15aussi, comment utiliser des extensions
22:17des navigateurs pour filtrer
22:19au maximum les recherches
22:21des boîtes plus précises.
22:23À terme, à Strasbourg,
22:25200 personnels armeront le bataillon.
22:27La création d'unités délocalisées
22:29est également prévue courant 2025
22:31de manière à quadriller l'ensemble
22:33du territoire national
22:35et nourrir le centre du renseignement
22:37terre, le CRT.
22:39Comme on dit souvent
22:41dans le renseignement, les besoins
22:43sont infinis mais nos capacités
22:45d'exploitation, elles, sont finies.
22:47Et donc le B2RS représente
22:49une force de frappe, une RH supplémentaire
22:51dans laquelle le CRT peut puiser
22:53pour répondre aux questions qui lui sont posées.
22:55Le bataillon va de ce fait devenir
22:57un des centres experts sur lequel
22:59le centre du renseignement terre va s'appuyer
23:01au quotidien. Il y a des capteurs
23:03d'origine différente, du capteur d'origine image,
23:05électromagnétique, des capteurs
23:07d'origine humaine.
23:09Tous ces capteurs, quand ils sont fusionnés,
23:11on parle de
23:13renseignement multicapteur. La manœuvre
23:15des centres, c'est exactement la même chose.
23:17Le centre du renseignement terre
23:19va fusionner du renseignement
23:21et des informations des différents
23:23centres. Chaque régiment
23:25du CAPR a un centre spécialiste
23:27dans son domaine de renseignement. Il va fusionner
23:29toutes ces informations pour faire
23:31un renseignement multicapteur.
23:33Le capitaine
23:35Quentin fait partie des officiers
23:37spécialisés dans l'exploitation
23:39de ces données.
23:41Notre travail est de concaténer toutes les informations
23:43des différents capteurs que nous analysons,
23:45que nous exploitons, qui nous permettent
23:47d'essayer de déduire des choses sur la réalité du terrain.
23:49Parfois, nous aussi, nous répondons
23:51à des questions
23:53directes, soit de la part
23:55d'unités sur le terrain,
23:57soit de la part de grandes unités
23:59qui nous demandent qu'est-ce qui se passe là,
24:01à tel moment, à quoi peut-on
24:03s'attendre. Il faut à la fois être
24:05autonome, curieux et synthétique,
24:07puisqu'il ne faut pas
24:09perdre de vue que les productions
24:11que l'on fait servent
24:13à orienter
24:15la décision du chef.
24:17Et ainsi préserver sa liberté
24:19d'action. Avec la création
24:21du CAPR, l'armée de terre
24:23a fait le choix de renforcer sa puissance
24:25de combat dans la troisième dimension
24:27et derrière la ligne de front.
24:29Je crois que
24:31nous avons le devoir
24:33absolu d'avoir
24:35l'esprit toujours en éveil
24:37et de rechercher
24:39les organisations
24:41les plus pertinentes
24:43au besoin,
24:45au prix de transformation
24:47s'il le faut.
24:49Tant
24:51l'aptitude
24:53de nos forces à répondre
24:55aux enjeux de conflictualité
24:57est vraiment importante
24:59dans un choc des volontés
25:01et des intelligences
25:03qui est en activité permanente.
25:10Des changements qui permettront
25:12de mieux investir les nouveaux champs de bataille
25:14et de gagner en réactivité
25:16pour toujours donner aux armées
25:18une supériorité opérationnelle
25:20sur l'adversaire potentiel.
25:31Sous-titrage Société Radio-Canada