Le port de l'abaya interdit à la rentrée, la présence de la France au Niger et l'état du sport français à un an des JO... Les informés de franceinfo du lundi 28 août 2023

  • l’année dernière
Autour de Bérengère Bonte et de Jean-François Achilli, les informés débattent de l'actualité du lundi 28 août 2023.
Transcript
00:00 20h, 21h, France Info, les informés, Jean-François Aquilli, Bérangère Bonte.
00:06 Bonsoir à tous, bienvenue dans les informés, on est ravis d'être ensemble avec vous jusqu'à 21h en radio et en télé sur le canal 27.
00:14 Et évidemment, bonsoir à vous Jean-François Aquilli.
00:17 Bonsoir Bérangère Bonte.
00:18 Ce soir au programme avec nos informés, la clarification bienvenue ou la nouvelle guerre de religion,
00:23 la Baïa n'entrera plus à l'école, en tout cas décision confirmée par Gabriel Attal avec celle de Gérald Darmanin.
00:30 C'est en tout cas la rentrée de deux ambitieux du gouvernement qui n'ont ni le même mentor ni la même cible.
00:36 La France qui reste au Niger, Emmanuel Macron qui maintient l'ambassadeur à Niamey.
00:41 Malgré l'ultimatum des poutchistes qui a expiré hier soir, nous serons en ligne tout à l'heure avec Jean-Christophe Ruffin,
00:49 écrivain, académicien, médecin, ancien diplomate qui a été ambassadeur au Sénégal et en Zambie.
00:55 La France terre de sport, Emmanuel Macron en rêvait après un sombre week-end en athlétisme, en basket aussi et à un empil des Jeux paralympiques.
01:06 On se demandera quel peut être l'objectif des tricolores pour les Jeux olympiques et les paras.
01:10 Et là c'est Jean Galfion qui viendra nous éclairer.
01:14 Évidemment la lumière vient comme chaque soir de nos informés qui sont ce lundi Henri Vernet, rédacteur en chef adjoint au Parisien Aujourd'hui en France,
01:22 Jonathan Boucher-Peterson, éditorialiste politique à Libération, Elisabeth Pinault, journaliste correspondante à l'Élysée,
01:29 et Mattignon pour Reuters. Bonsoir et bienvenue à tous.
01:32 Bonsoir.
01:33 Aucun élève n'entrera donc plus dans un collège avec une abaya ni dans un lycée.
01:39 C'est un signe d'appartenance religieuse. C'est ce que dit le ministre de l'Éducation, Gabriel Attal, qui a confirmé ce matin son annonce faite hier aux 20h de TF1.
01:48 C'était lors de la traditionnelle conférence de presse à une semaine de la rentrée scolaire.
01:53 Notre école est testée continuellement, nous le savons.
01:57 Ces derniers mois, nous le savons, les atteintes à la laïcité se sont considérablement accrues avec notamment le port de tenue religieuse comme les abayas ou les camis,
02:06 qui ont fait leur apparition et se sont installés parfois dans certains établissements.
02:11 La fermeté de la réponse de l'école est mise à l'épreuve par ces nouveaux phénomènes face parfois aux coups de boutoir, aux attaques, aux tentatives de déstabilisation.
02:20 Nous devons faire bloc et nous allons faire bloc.
02:22 Faire bloc, c'est être clair, et j'ai eu l'occasion de le dire, l'abaya n'a pas sa place dans nos écoles, pas plus que des signes religieux.
02:30 Voilà, notre école est testée, dit Gabriel Attal.
02:33 Jean-François Équily, plus d'abaya, concrètement comment ça va se passer ?
02:37 Alors, il ne nous a pas dit grand chose, le ministre de l'éducation, sur les modalités d'action à venir, circulaires, décrets, lois.
02:44 Nous verrons bien, les personnels de l'éducation nationale seront, que ce soit les professeurs, les enseignants, les responsables d'établissements, formés par vagues successives jusqu'en 2027.
02:56 Comment ça va se passer dans chaque établissement ? Est-ce qu'il y aura des négociations avec les élèves, avec les familles ?
03:04 Y aura-t-il une sorte de, pourquoi pas, de police vestimentaire qui va camper à l'entrée des établissements et barrer la route aux éventuels élèves récalcitrantes ?
03:14 En tous les cas, les enseignants, les responsables d'établissements attendaient une réponse claire face à ce phénomène qui va grandissant.
03:21 La baïa, c'est cette robe traditionnelle, il faut le rappeler, qui a été importée des pays musulmans, du golfe persique, mais également du Maghreb.
03:30 Très en vogue chez les jeunes, vous pouvez les acheter en ligne très facilement.
03:33 Problème, est-ce qu'au regard de la loi sur la laïcité, on va en débattre, de la laïcité de la loi de 2004, est-ce que c'est un vêtement à caractère religieux ?
03:43 Que dit la loi ? Elle parle de voile islamique, de kippa, de petite croix, mais pas d'alaya, pas d'abaya.
03:51 En réalité, c'est au choix de celles qui le portent, qui décident d'en faire ou pas une sorte de symbole religieux, voire un élément de prosélytisme, ça existe.
04:02 Que dit le CFCM, le Conseil français du culte musulman ?
04:06 L'abaya est un signe culturel, dit le CFCM, pas religieux.
04:12 On est en train de courir derrière un fantôme vestimentaire, c'est ce qu'a dit sur France Info Tarek Oubrou,
04:18 le grand imam de la mosquée de Bordeaux, qui estime qu'on ne s'attaque pas au passage au fond du problème.
04:24 Toujours est-il que Pape Ndiaye a quelque peu enjambé ce débat auparavant.
04:30 Gabriel Attal, lui, il voit un geste religieux qui vise à tester la résistance de la République sur le sanctuaire laïc, dit-il, que doit être l'école.
04:39 Eh bien, le ministre de l'Éducation a tranché avec fermeté. Voilà pour la situation.
04:45 Alors, les informés, on a évidemment envie d'avoir votre sentiment sur cette division et sur cette décision qui divise.
04:51 On y viendra dans un instant. À gauche, même au sein des réactions dans les réactions syndicales,
04:57 on a clairement les chefs d'établissement d'un côté, peut-être les enseignants de l'autre.
05:01 Globalement, Elisabeth Pinault pour l'agence Reuters, il y avait un besoin de clarifier cette question-là.
05:09 On dit que les signalements ont explosé l'an dernier.
05:12 Oui, je pense qu'il y avait besoin d'une clarification pour les chefs d'établissement.
05:17 Je pense que la clarté et ce choix de la clarté du ministre Gabriel Attal, le nouveau ministre de l'Éducation nationale,
05:24 il a fait d'abord un signe politique. Parler de laïcité de prime abord pour sa première conférence de presse
05:30 et tout de suite d'être clair sur ce point-là.
05:33 A destination des chefs d'établissement, devant un phénomène qui est grandissant, mais néanmoins très limité.
05:40 J'ai lu quand même que ça concernait 150 lycées et collèges sur plus de 10 000.
05:44 Donc, il faut quand même garder raison et garder proportion.
05:48 Sur ce sujet qui est évidemment très délicat. On l'a vu dans les réactions de la classe polyptique.
05:55 Mais je pense que c'était peut-être utile. En tout cas, il y avait une volonté politique de la part de Gabriel Attal
06:01 d'être très clair sur ce point et de se placer comme le nouveau ministre de l'Éducation nationale,
06:09 qui est là au service des chefs d'établissement et pour qui la laïcité est un point intangible.
06:15 Henri Vernet, est-ce qu'on est arrivé au bout du... Vous savez, le questionnement, est-ce que c'est un habit religieux ou pas ?
06:19 Non, on n'est pas arrivé au bout. Et les débats, on pourrait même dire qu'ils ne font que commencer.
06:24 Parce qu'on voit bien vous-même, par la description que vous avez faite il y a quelques minutes,
06:27 vous avez bien montré à quel point ça reste assez flou, à la fois dans la forme même du vêtement, sans jeu de mots,
06:33 et puis en effet dans l'utilisation, dans l'intention des jeunes filles, des jeunes femmes qui le portent et qui se montrent ainsi à l'école.
06:40 Parce que d'abord, le porte-tombe avec un voile ou pas, le voile, bien évidemment, il faut le laisser au portail avant d'entrer,
06:46 de pénétrer dans le collège ou dans le lycée. Mais on voit bien d'ailleurs que c'est un instrument,
06:51 enfin comment dire, un vêtement qu'on récupère très vite. Mais la baïa en tant que telle,
06:56 je crois que ça a été abondamment rappelé par Hector Taubrou, mais par d'autres, comment dire, représentants d'associations culturelles,
07:04 ce n'est pas en soi un vêtement religieux. Et on voit bien, on voit déjà que c'est là que mettront là-dessus,
07:11 que mettront l'accent les multiples hauteurs des recours qui vont pas manquer maintenant de se produire.
07:17 Parce que ce qui était intéressant comme mot parmi les mots qu'a prononcés Gabriel Attal, c'est ce côté testé.
07:23 On voit bien que là, on est dans un projet un petit peu politique qui est discerné comme tel,
07:29 qui est identifié comme tel par ce gouvernement. C'était déjà le cas de Jean-Michel Blanquer.
07:34 Papendia, lui, est arrivé avec une optique tout à fait différente. Et là, on revoit, on voit, comment dire,
07:40 un Benjamin Attal, mais également un Emmanuel Macron reprendre du terrain sur ce côté-là.
07:44 Et donc c'est résisté à ce test. Mais c'est vrai qu'on est là dans une affaire qui est éminemment politique.
07:49 Donc les ennuis, enfin les ennuis, les débats, ils ne font que commencer.
07:52 — On va venir vers vous dans un instant, Jonathan Boucher-Péterson. Vous nous direz s'il fait du Blanquer, Gabriel Attal.
07:58 Mais d'abord, le fil info, puisqu'il est 8h20, Emmanuel Langlois.
08:02 — Et le trafic des trains et des poids lourds suspendus entre la France et l'Italie depuis ce matin,
08:08 après un spectaculaire éboulement de rochers. Ça s'est passé en vallée de Morienne, dans le département de la Savoie,
08:13 après un épisode caniculaire suivi de fortes pluies. Le retour à la normale pourrait, lui, prendre plusieurs jours,
08:20 d'après les autorités. Mettre le paquet sur les savoirs fondamentaux et faire bloc sur la laïcité.
08:26 Gabriel Attal présentait ce matin ses priorités. Première conférence de presse et baptême du feu pour le tout nouveau ministre d'éducation.
08:33 Sans surprise, l'ANUP a réagi sur l'interdiction de la baïa en ordre dispersé.
08:38 Des élus du PS et du PCF l'approuvent, notamment au nom du principe de laïcité.
08:43 La France insoumise dénonce une décision islamophobe et Europe Écologie-Les Verts une stigmatisation.
08:49 Les travaux d'une troisième méga-bassine ont débuté aujourd'hui à Prières, dans le département des Deux-Sèvres.
08:55 Deux jours seulement après l'arrivée à Paris d'un convoi d'opposants à ces retenues d'eau destinées à l'irrigation agricole
09:01 et qui font polémique depuis des semaines. Un convoi parti il y a dix jours de Sainte-Sauline, également, dans ce département des Deux-Sèvres.
09:09 En Espagne, le parquet annonce l'ouverture d'une enquête préliminaire pour agression sexuelle présumée dans l'affaire du baiser forcé
09:16 du patron du foot espagnol sur Jenny Armozo, la championne du monde qui avait nié vendredi tout consentement.
09:23 Enfin, l'Union Européenne exprime son plein soutien à l'ambassadeur de France au Niger.
09:28 Il est toujours en poste alors que les militaires qui ont pris le pouvoir dans le pays ont demandé son départ.
09:34 L'UE ne reconnaît pas et ne reconnaîtra pas les autorités issues du putsch au Niger, rappelle ce soir Bruxelles.
09:41 [Musique]
09:51 Jonathan Boucher-Peterson, comme premier éditorialiste politique à Libération, Henri Vernet dit, disait,
09:57 "Gabriel Attal fait du blanquer, c'est votre sentiment aussi, il s'installe en fait."
10:02 En tout cas, il ne fait plus du papa Ndiaye. En tout cas, on sent que la période qui était un peu considérée comme une période de flottement,
10:08 de dédescalade sur ces sujets-là, est finie. Moi, je trouve assez sidérant que ça puisse être un des sujets majeurs,
10:14 structurants, des piliers de la rentrée scolaire, comme on le rappelait. C'est un sujet qui est important,
10:18 c'est un sujet qui est symbolique, c'est un sujet qui doit être traité, c'est un sujet qui est presque…
10:23 enfin qui est minuscule en fait par rapport aux enjeux…
10:25 – Mais qui doit être traité, vous le dites vous-même.
10:26 – Bien sûr qu'il doit être traité, mais accompagner les chefs d'établissement, c'était déjà le cas,
10:30 et au fur et à mesure des années depuis 2004, parce que le cadre légal, il reste celui de la loi de 2004.
10:35 Gabriel Attal, il n'annonce pas une nouvelle loi, a priori, on est plutôt dans l'idée de,
10:38 après le bandana, quand il était porté quotidiennement et interprété par les proviseurs
10:43 comme une manifestation d'un signe religieux, était interdit, parce qu'encore une fois,
10:47 ça revient sur le proviseur, ça revient sur l'équipe éducative, qui va se retrouver en première ligne,
10:51 qui va devoir interpréter, parce qu'on ne peut pas, il y a quelque chose qui s'appelle la constitution,
10:55 il y a un cadre légal, donc après il y a la politique à côté de tout ça,
10:58 mais on ne peut pas dire de façon aussi péremptoire que Gabriel Attal,
11:01 qu'il n'y aura plus d'abaya dans les écoles en France de Paris.
11:04 – Mais qu'est-ce que dit Jonathan ? Sujet minuscule, alors il y a quelques données…
11:07 – Pas la laïcité, mais l'abaya en tant que telle.
11:10 – L'abaya en tant que telle, c'est le prédécesseur, vous l'évoquiez,
11:13 Papendiaïe, qui a avancé prudemment sur la question, sans vraiment jamais la traiter,
11:19 il a constaté une recrudescence d'atteinte à la laïcité, l'abaya est dedans.
11:24 – Oui, l'abaya est dedans, mais…
11:25 – Donc c'est 500 en moyenne qu'il y a par mois.
11:28 – Oui, mais qu'est-ce que ça veut dire ?
11:29 Ça veut dire autant le refus d'aller à la piscine,
11:32 ça veut dire la contestation d'un point du programme scolaire,
11:35 ça veut dire des choses très différentes et qui ne peuvent pas
11:37 complètement être mises dans le même sac avec cette seule réponse.
11:39 Qu'on veuille réaffirmer le principe de la laïcité, moi je n'ai pas de problème là-dessus.
11:42 En revanche, on sent qu'il y a une stratégie politique derrière,
11:45 qui va un petit peu au-delà de simplement,
11:48 on veut apporter notre soutien aux chefs d'établissement,
11:50 ce qui est quelque chose de légitime.
11:51 – On n'est pas très loin des inquiétudes que formule Sophie Vénétité
11:54 pour le SNES, secrétaire nationale du SNES, on va l'écouter,
11:57 et puis je voudrais vous entendre réagir ensuite.
11:59 – Quand on regarde l'ensemble des problèmes que connaît,
12:03 enfin des sujets, je dirais, que connaît aujourd'hui l'éducation nationale,
12:08 passer autant de temps sur les abayas, oui c'est disproportionné.
12:12 Voilà, parce qu'aujourd'hui, il peut y avoir un sujet dans certains établissements,
12:17 je l'ai dit, on ne va pas le sous-estimer, on ne va pas le sur-estimer non plus,
12:20 et on va quand même faire une rentrée, on va manquer de professeurs,
12:24 on va faire, on sait qu'il faut recruter 329 000 enseignants d'ici 2030,
12:29 donc ça veut dire accélérer sur la question de l'amélioration
12:34 de nos conditions de travail et de la revalorisation, et on parle des abayas.
12:38 – La question c'est, est-ce que c'était une priorité Henri Vernet,
12:41 est-ce que c'est l'arbre qui cache la forêt, comme le dit Sophie Vénétité ?
12:45 – Mais on sait très bien que systématiquement, ces sujets-là
12:48 donnent lieu à des polémiques, c'est très visible,
12:50 parce que ça correspond à quoi ?
12:51 Ça correspond à des choix de société, ça correspond à comment dire,
12:54 à une vision politique qui est de dire, aujourd'hui, quelle est la place
12:58 de la laïcité, comment s'affirme-t-elle en France ?
13:00 Donc forcément, ce sont des sujets hautement inflammables.
13:03 Maintenant, moi je partage ce que dit mon confrère, ce que dit Jonathan,
13:07 et ce que vient dire surtout cette professionnelle, sur le fait que non,
13:11 clairement, ce n'est pas la priorité absolue d'une école qui vit une période
13:16 de grande, grande difficulté, et ça on le constate depuis des années,
13:19 je veux dire que là, un petit peu la chute de la France,
13:22 dans bien des classements internationaux, au point de vue scolaire, universitaire,
13:26 que les difficultés qu'on rencontre dans l'apprentissage des matières fondamentales,
13:31 que sont le français, que sont les mathématiques,
13:33 qui ont même disparu au moment des programmes du bac, etc.
13:35 Bref, l'urgence dans les écoles, dans le système français de l'éducation nationale,
13:40 clairement, c'est vrai qu'il est ailleurs que dans la baïonnette,
13:43 vraiment, de donner les bons…
13:44 – Mais vous n'avez pas l'impression quand même, je vous le m'adresse à tous les trois,
13:46 que c'est un sujet qu'il fallait peut-être clamper avant qu'il ne se généralise ?
13:50 – Il y a de ça, oui, c'est ça, c'est une affirmation du nouveau ministre Gabriel Attal,
13:54 de sa vision de l'éducation, ça oui, c'est une façon de clamper, comme vous dites.
13:58 – Oui, dans son entretien au point, cette semaine,
14:02 le président Emmanuel Macron abordait d'autres sujets sur l'éducation,
14:05 qui était un point important de cette interview, en parlant qu'il fallait réinvestir le mois de juin,
14:10 qu'il fallait éventuellement, pour les élèves en difficulté,
14:13 revenir à l'école dès le 20 août, on parle des salaires des profs aujourd'hui,
14:18 aussi après la conférence de presse de Gabriel Attal.
14:20 – Il manque 3 000 profs en cette rentrée, ça paraît un peu plus structurant,
14:23 c'est-à-dire que c'était d'autres promesses d'Emmanuel Macron,
14:25 parce qu'il en fait beaucoup, il a placé l'éducation comme une des priorités
14:28 de son deuxième quinquennat, donc ça c'est tout à fait louable,
14:30 mais voilà, on est face à des défis qui sont absolument majeurs,
14:33 et on ne peut pas quand même, on n'a pas eu le burkini cet été,
14:36 on l'a d'habitude, on l'a chaque été, là on a une rentrée sur la baïa,
14:39 tout en considérant que c'est un sujet important dans certains établissements,
14:42 il n'y a aucun problème là-dessus, on ne peut pas dire que ça puisse être
14:45 un des piliers du discours du ministre de l'Éducation nationale,
14:48 quand on voit la situation dans les lycées, les collèges et les écoles.
14:51 – Il y avait une attente quand même…
14:52 – C'est un choix politique, c'est autre chose,
14:54 il y a une attente des Français qui sont chauffés à blanc sur le sujet.
14:56 – Il y avait une attente des chefs d'établissement, et c'est très clair dans la réaction.
14:58 – Mais ça ne change rien pour eux, les chefs d'établissement.
15:00 – Bah alors écoutez, on…
15:01 – Ils vont être en première ligne avec des filles à qui il faudra dire,
15:04 vous rentrez chez vous, et un dialogue qui va s'engager avec les familles,
15:07 plus ou moins constructif.
15:08 – Oui, ils sont en première ligne.
15:09 – Ils vont sortir la lettre.
15:11 – Olivier Beaufraire qui est proviseur lui-même et qui est secrétaire national
15:14 justement du syndicat SNPDEN, écoutez-le, il est vraiment, on va dire,
15:20 soulagé au moins sur la prise de décision après l'application.
15:24 – Ce que nous attendions c'était effectivement une position claire et commune,
15:30 et surtout des éléments d'information pour vraiment préparer la rentrée,
15:33 et lancer la rentrée.
15:35 Et il faut savoir qu'on a des établissements et des chefs d'établissement
15:38 en très grande difficulté sur ce sujet,
15:40 et il est particulièrement important de se sentir épaulé.
15:43 – Elisabeth Pinault, ça va être un enfer pour les chefs d'établissement
15:46 de régler ces problèmes au cas par cas, surtout dans certains établissements,
15:49 dans certaines banlieues si je puis dire,
15:51 où il y a de nombreux cas concentrés sur des mêmes collèges et lycées.
15:54 – Il ne faut pas oublier quand même le traumatisme
15:56 qu'a constitué l'assassinat de Samuel Paty, quand même,
15:59 pour toute la communauté éducative, on est encore dans ce traumatisme,
16:02 et les réponses à cela.
16:04 Et le ministre a jugé, bon, en effet de mettre ce sujet
16:08 qui peut paraître minoritaire sur le devant de la scène,
16:12 mais on voit bien, ce proviseur le dit, qu'il avait besoin d'une parole claire,
16:16 et puis bon, je crois que le ministère va fournir une lettre pour les parents.
16:21 En tout cas, les proviseurs ne peuvent pas être seuls face à cette situation.
16:24 Oui, c'est sans doute seulement dans certains coins,
16:28 peut-être de Marseille, de la banlieue de Lyon, de Seine-Saint-Denis,
16:31 où c'est peut-être limité à certains établissements,
16:35 mais en tout cas, les proviseurs ne peuvent pas, et les professeurs ne peuvent pas,
16:39 rester seuls face à ce genre de problème très délicat, bien sûr, difficile à régler,
16:43 mais ils ont besoin d'être soutenus par la hiérarchie,
16:47 et à la tête de cette hiérarchie, il y a le ministre.
16:50 – En tout cas, c'est un ministre qui marque son territoire
16:53 par cette rentrée offensive, on va en parler dans un instant,
16:55 c'est pas le seul d'ailleurs à faire cette rentrée offensive.
16:57 D'abord, le Fil-Info, Emmanuelle Langlois, 20h20.
17:00 C'est un procès qui s'annonce d'ores et déjà comme historique.
17:04 Donald Trump sera jugé à partir du 4 mars prochain
17:08 par un tribunal fédéral à Washington pour ses tentatives d'inverser
17:12 le résultat de l'élection présidentielle de 2020.
17:14 Annonce aujourd'hui de la juge qui présidera les débats.
17:17 L'ex-président américain est poursuivi pour complot
17:20 à l'encontre de l'État lors de l'assaut du Capitole.
17:24 Elisabeth Borne, à l'ouverture de l'université d'été du Medef,
17:27 la première ministre assure qu'il n'y aura pas de hausse d'impôt,
17:31 notamment pour les entreprises.
17:33 Elle l'a dit et redit tout à l'heure, un peu plus tôt dans son discours,
17:36 le président du syndicat patronal, Patrick Martin,
17:39 avait lui dénoncé le projet du gouvernement
17:42 de reporter la suppression d'un impôt de production.
17:45 Le Conseil d'État avait demandé son retrait de l'espace public.
17:49 Le maire des Sables d'Olonne, en Vendée, annonce que la statue
17:52 de l'archange Saint-Michel sera déplacée de quelques mètres
17:56 sur une parcelle privée récemment vendue à la paroisse
17:59 par la municipalité des Sables.
18:02 Et puis prenez vos précautions, si vous devez prendre l'avion,
18:05 le syndicat majoritaire au sein des aiguilleurs du ciel dépose
18:08 en effet un préavis de grève pour la journée du vendredi 15 septembre.
18:12 Le mois prochain, il exige ce syndicat des revalorisations salariales
18:17 pour les contrôleurs aériens.
18:19 Et enfin, la cadetsie totalité des stations de ski européennes
18:22 menacées par la raréfaction de la neige due au changement climatique,
18:25 selon une nouvelle étude publiée aujourd'hui dans Nature Climate Change.
18:29 Ce lundi, en France, 93% des stations des Alpes et 98% de celles
18:34 dans les Pyrénées seraient concernées, selon le rapport.
18:38 Avec ce soir, Elisabeth Pinault, journaliste correspondante à l'Élysée,
18:51 Matignon pour Reuters, Jonathan Boucher-Peterson, éditorialiste politique
18:55 à Libération et Henri Vernet, rédacteur en chef adjoint au Parisien.
18:59 Aujourd'hui en France, je me tourne vers vous Jean-François Aquilli,
19:01 parce qu'on parlait de cette rentrée de Gabriel Attal,
19:04 évidemment on pense à celle de Gérald Darmanin hier.
19:06 C'est un duo, un duel si je puis dire, qui vous inspire quelque part.
19:10 Et vous nous dites en fait que c'est comme celle d'un jeune Sarkozy
19:13 et d'un jeune Macron ?
19:14 Oui, il y a deux héritiers en première ligne, indéniablement.
19:17 J'espère que vous serez d'accord tous les trois.
19:19 On vous laisse parler.
19:21 Oui, j'ai essayé de faire vite.
19:22 C'est le bon élève, Gabriel Attal, c'est le premier de la classe.
19:25 Il est assis devant, il brille en cette rentrée avec les annonces
19:29 spectaculaires sur l'école que nous venons d'évoquer.
19:32 Joli bulletin, il sera le meilleur de la classe Macron.
19:35 Et puis, il y a l'héritier de Nicolas Sarkozy, Gérald Darmanin.
19:39 Alors lui, c'est le perturbateur, c'est le rebelle.
19:41 Il est assis au fond de la classe, près du radiateur.
19:44 Il essaie de se faire entendre bruyamment.
19:47 Et vous avez Elisabeth Borne, la CPE, autrefois on disait
19:50 surveillante générale, qui est venue à Tourcoing pour essayer
19:53 de calmer ses ardeurs. Attal, Darmanin en première ligne.
19:56 Et leurs mentors qui se sont exprimés, effectivement,
19:59 respectivement, Emmanuel Macron, vous l'évoquiez,
20:02 Elisabeth Pinault dans Le Point, et Henri Vernet, Nicolas Sarkozy,
20:06 c'était dans Le Parisien, Dimanche.
20:09 Tous deux livrent une sorte de vision assez axée,
20:13 relativement axée sur l'autorité, avec leurs jeunes héritiers,
20:17 on l'a vu, qui tentent de s'en inspirer.
20:20 Allez-y, allez-y, parce que ça bouge de l'autre côté.
20:24 Et juste un mot encore, chacun incarne une ligne politique,
20:27 en réalité, Gabriel Attal. Eh bien, il parle dans les pas du président
20:31 aux classes moyennes, ceux qui travaillent et qui, peut-être,
20:36 ne comprennent pas toujours les aides sociales déversées aux autres.
20:39 Et puis, Gérald Darmanin, lui, il revendique les classes populaires.
20:43 Tous les deux, évidemment, on l'a eu sur 2027, sur Marine Le Pen,
20:46 qui veut capter tous ces électeurs-là.
20:49 Attention à eux deux, tout de même, Emmanuel Macron n'aime pas trop
20:52 les voir briller, c'est lui qui parle en premier.
20:55 Alors, c'est demander quand est-ce que Gabriel Attal et Gérald Darmanin,
20:59 eh bien, pratiqueront la rupture de leurs mentors Sarkozy et Macron.
21:03 – Jean Rouin qui boussait Jonathan Boucher-Péterson.
21:05 – Non, non, parce que je suis d'accord avec 90%,
21:07 je me dis juste qu'ils ne boxent pas encore dans la même catégorie.
21:09 C'est-à-dire qu'il y en a un qui est clairement sur la roue.
21:11 – Qui est l'ordinaire.
21:12 – Oui, mais même les deux ensemble.
21:13 C'est-à-dire, Gabriel Attal, il occupe le premier gros portefeuille ministériel
21:17 avec la tutelle très claire d'Emmanuel Macron et Brigitte Macron
21:20 sur les sujets de l'éducation nationale.
21:22 De l'autre, Gérald Darmanin, oui, c'est clairement la stratégie sarkoziste
21:25 à la fin du deuxième mandat de Jacques Chirac.
21:28 Le président fatigué, l'idée qu'il faut occuper le terrain,
21:30 saturer l'espace médiatique, jouer un peu le mauvais élève.
21:33 Il a essayé d'obtenir Matignon lors du dernier remaniement, il ne l'a pas eu.
21:37 D'une certaine manière, ça l'a libéré sur le chemin de 2027 en disant
21:40 "Voilà, si je ne suis pas le fidèle écuyer, je serai le mauvais élève
21:44 et celui qui en tout cas joue sa carte personnelle de plus en plus ouverte".
21:47 Le moins qu'on puisse dire que ce week-end, ça a plutôt été opération recadrage
21:51 ou mise sous tutelle que l'éclosion d'un Gérald Darmanin à la rencontre des Français.
21:56 – Henri Vernet, vous vous entendez là ?
21:58 – Oui, mais j'ai une petite nuance par rapport à ça,
22:00 parce que le mauvais élève, il est quand même…
22:03 il est rentré dans le rang assez vite je trouve pendant ce week-end,
22:06 parce qu'il n'a pas trop remué dans les brancards, il est rué dans les brancards.
22:10 Il aurait pu vraiment se formaliser du fait que…
22:13 Vous savez, quand Elisabeth Borne est allée sur place,
22:15 quand elle l'a rejoint à Tourcoing pour son meeting,
22:18 je veux dire que la veille encore, ce n'était pas certain,
22:20 c'était vraiment une opération de dernière minute.
22:23 – Est-ce que vous n'étiez pas déjà gagné ?
22:24 – L'existence même de ce meeting était quand même…
22:26 – Henri Vernet, Henri Vernet.
22:28 – Il s'est quand même laissé assez cornaqué, je veux dire que lui-même…
22:32 – Courageux mais pas téméraire.
22:33 – On fait souvent exactement…
22:35 Il ne s'est pas montré très très téméraire.
22:37 – Henri Vernet, Gérald Darmanin sait pertinemment qu'il ne peut pas aller trop loin,
22:41 il ne peut pas faire de ses propositions sur l'immigration, sur la sécurité,
22:45 il ne peut pas dépasser le cadre…
22:47 Ecoutez son discours qui était assez généraliste.
22:48 – Ah mais on est bien d'accord là-dessus, mais justement.
22:49 – Parce qu'Emmanuel Macron va le recadrer très vite derrière,
22:51 il est trop tôt pour démarrer.
22:53 – Vous aviez vous-même fait la comparaison avec Sarkozy, Chirac, 2003, 2004, 2005.
22:58 Mais Sarkozy n'hésitait pas à aller trop loin,
23:01 et il s'en fichait d'être recadré, d'ailleurs il a été à plusieurs reprises.
23:04 "Je décide, il exécute", etc.
23:06 Enfin je veux dire, on a assisté à ces combats-là, on n'est pas là-dedans.
23:09 – Le coup est tiré quand même.
23:10 – Oui ça vient évidemment.
23:11 – C'est assez étonnant, en 24 heures d'observer à quel point tout le monde s'est retourné
23:14 en disant "voilà il était ambitieux et prenez le large"
23:18 puis finalement il se fait rabrouer.
23:20 Le coup est joué quand même, Élisabeth Pinault.
23:23 – Oui ça a eu lieu, enfin quand on aime la politique comme autour de cette table
23:26 et comme nos auditeurs sans doute aiment aussi,
23:30 on a passé un bon week-end, c'est très intéressant toutes ces ambitions.
23:33 Hier Bruno Le Maire, Édouard Philippe, maintenant Gérald Darmanin,
23:37 je pense que ça fait partie de son talent, de ne pas être allé trop loin,
23:40 parce que c'est encore trop tôt et parce qu'Élisabeth Borne était là,
23:43 qui elle aussi s'y met, c'est assez intéressant à suivre.
23:47 Elle était chef de la majorité, chef du gouvernement, d'accord,
23:52 renouvelé du bout des lèvres, mais néanmoins on sent qu'elle se prend aux jeux politiques.
23:56 Donc moi j'ai trouvé ça quand même très intéressant et c'est vrai que Gérald Darmanin
24:00 n'a pas remis dans les brocards, mais enfin il est très tôt, 2027 c'est très loin.
24:03 Ça fait partie de son talent je trouve de ne pas être allé trop loin.
24:06 – Jonathan Boucher-Pétersen.
24:08 – Non juste pour dire que quand même dans ce match de l'après Macron
24:10 que Macron espère voir commencer le plus tard possible, c'est le principe,
24:13 il y a quand même pour l'instant Édouard Philippe et le reste du monde,
24:16 quoi qu'on en dise, et juste un tout petit mot, Sarkozy,
24:18 qui apporte son soutien en creux, sans le dire clairement à Gérald Darmanin
24:21 en disant "je lui souhaite le meilleur", ce week-end Sarkozy appelle surtout
24:25 à une unité droite qui irait jusqu'à Éric Zemmour.
24:27 Donc il faudrait peut-être qu'à un moment Gérald Darmanin nous explique
24:30 s'il est complètement raccord avec la ligne de son mentor,
24:32 ou si de lui aussi, il compte s'affranchir.
24:34 – Une question à tous les trois, cette tentative de ces deux ministres
24:37 de parler pour l'un aux classes moyennes, pour l'autre aux classes populaires,
24:41 il y a une nuance entre ces catégories de français,
24:44 si d'aventure rien ne se produit dans la vie quotidienne des gens,
24:48 c'est-à-dire de façon très concrète, sur le pouvoir d'achat,
24:51 sur la sécurité et sur le reste, Henri Vernet, c'est peine perdue,
24:56 c'est-à-dire c'est tout ce qui a fait détester la politique auparavant.
24:59 – Complètement, et absolument, et ça pourrait même se retourner contre eux,
25:02 et ce sera d'ailleurs plus visible, ce serait en tout cas plus visible
25:05 pour un Gérald Darmanin, dans la mesure où les classes populaires
25:08 sont celles qui ont le plus d'attentes, qui ont le plus à obtenir,
25:11 parce que finalement, les baisses d'impôts promis, ça ne les concerne pas vraiment,
25:15 dans la mesure où beaucoup des classes populaires, en réalité,
25:17 ne paient pas d'impôts sur le revenu direct,
25:19 elles attendent énormément en termes de pouvoir d'achat, etc.,
25:22 il n'y a pas que les incantations à la Le Pen, c'est-à-dire sur la sécurité,
25:26 l'immigration, etc., il y a vraiment du concret qui est attendu,
25:29 donc si en effet rien ne vient de ce côté-là, ce sera assez difficile pour lui,
25:33 en revanche, les classes moyennes, il est quand même difficile de nier
25:37 que l'essentiel de la politique qui est menée par, par exemple, par un Bruno Le Maire,
25:41 mais sous l'égide d'Emmanuel Macron, notamment à travers les mesures fiscales,
25:45 etc., à travers également l'emploi, elles sont justement dirigées,
25:48 ces mesures-là, plutôt vers les classes moyennes.
25:50 Donc là, de ce côté-là, je dirais légère avantage dans la stratégie à un Gabriel Attal.
25:55 Juste pour finir sur ce sujet, avant le fil, avant les infos de 20h30,
25:59 Jonathan Pouchet-Peterson sous-entendait que Gabriel Attal n'était peut-être pas
26:05 complètement ministre de l'Éducation. Qu'est-ce que vous en pensez, vous,
26:08 vu de l'Élysée, Elisabeth Pinault ? Il est où, le ministre de l'Éducation ?
26:11 Est-il à l'Élysée ou rue de Gornel ?
26:13 Ah, ben, de toute façon, Emmanuel Macron a repris en main,
26:18 enfin, il ne l'a jamais vraiment lâché, mais l'éducation, la crise éducative,
26:21 d'ailleurs, qu'on a vue lors des violences urbaines du début de l'été,
26:26 c'était vraiment ça, une des conclusions, a été reprise à son compte
26:31 par le président de la République, c'était le principal sujet de son interview au point,
26:34 et en effet, Gabriel Attal parlera sous le contrôle du président de la République
26:39 sur ce sujet absolument, et peut-être que Brigitte Macron aura son mot à dire,
26:43 mais enfin, ça, c'est une autre question.
26:45 Je ne suis pas sûr que ça le dérange, d'ailleurs, parce qu'il n'y a pas forcément
26:46 beaucoup de choses spontanément à dire sur le sujet aussi.
26:48 On s'interrompt quelques minutes, on parlera du Niger dans un instant,
26:50 et des Jeux Olympiques, pour l'heure, il est 20h30, sur France Info,
26:54 l'Info avec Édouard Marguer.
27:02 Ce sera un procès historique aux États-Unis.
27:05 Donald Trump sera jugé à partir de mars 2024, l'an prochain, à Washington,
27:10 pour ses actions lors de l'élection de 2020, pour tenter de renverser la victoire
27:15 de son adversaire Joe Biden. Ce procès aura donc lieu avant la prochaine présidentielle
27:20 aux États-Unis, à laquelle l'ex-président est candidat.
27:23 L'Union européenne exprime son plein soutien à l'ambassadeur de France au Niger,
27:29 face aux militaires qui ont pris le pouvoir. Bruxelles estime que la décision des poutchistes
27:33 d'expulser le représentant français est une nouvelle provocation.
27:37 L'Union européenne, qui doit se préparer à un élargissement, le président du Conseil européen
27:42 Charles Michel, dit en tout cas que l'UE doit être prête à intégrer de nouveaux membres d'ici 2030.
27:48 Une réunion à l'Élysée demain matin pour préparer l'avenir.
27:52 Emmanuel Macron réunit Elisabeth Borne et 11 ministres en vue de la rencontre de mercredi
27:57 avec les chefs des partis représentés au Parlement.
28:00 Le président tente d'avancer sur des projets de loi à venir, voire de référendum,
28:06 lui qui n'a pas une majorité absolue à l'Assemblée nationale.
28:10 Le garde des Sceaux qualifie de « crétin décérébré » les manifestants qui ont dégradé le Palais de justice.
28:15 Doria, qui érigue Dupond-Moretti, évoque 250 000 euros de dégradation.
28:19 Un millier de personnes ont défilé il y a deux jours en marge du festival de théâtre de rue
28:23 pour soutenir une femme poursuivie par la justice pour s'être promenée saint nu dans les rues de la commune du Cantal.
28:30 Les matchs s'éternisent pour deux Français à l'US Open de tennis.
28:34 Richard Gasquet joue un 5e set contre le Hongrois Marossian.
28:38 Le Biterois est mené 4-2 dans cette 5e manche.
28:41 Et Adrian Manarino joue actuellement un 4e set.
28:44 Le Français a remporté deux manches à trois.
28:48 France Info
28:50 20h21, France Info, les informés.
28:54 Jean-François Aquilli, Bérangère Bonte.
28:57 Avec ce soir Henri Werner, rédacteur en chef adjoint au Parisien.
29:00 Aujourd'hui en France, Jonathan Boucher-Peterson, éditeur réaliste politique à Libération.
29:05 Elisabeth Pinault, correspondante à l'Élysée et à Matignon.
29:08 Pour Reuters, l'ambassadeur de France au Niger.
29:11 Donc reste en place discours très offensif d'Emmanuel Macron
29:16 qui s'exprimait devant les ambassadeurs et qui rejette l'ultimatum d'Epouchistes qui a pris fin hier soir.
29:23 On doit être clair, cohérent.
29:25 Cohérent.
29:27 Sinon qui nous écoutera ? Dans quel capitale africain on peut dire qu'on a une politique de partenariat avec un dirigeant ?
29:32 Si quand ils subissent là on ne peut pas être en soutien.
29:35 Donc je pense que notre politique est la bonne.
29:38 Elle repose sur le courage du président Bassoum, sur l'engagement de notre diplomate, de notre ambassadeur sur le terrain
29:43 qui reste malgré les pressions, malgré tout et malgré toutes les déclarations d'autorité illégitime.
29:48 Il ne faut pas céder à un narratif utilisé par les Pouchistes qui consisterait à dire notre ennemi est devenu la France.
29:53 Ni le paternalisme, ni la faiblesse.
29:56 Parce que sinon on n'est plus nulle part.
29:58 Voilà le président Bassoum qui est le président déchu du Niger.
30:01 Ce soir l'Union Européenne exprime son plein soutien à Sylvain Hité, l'ambassadeur français face à la Jeune.
30:07 Donc Jean-François Aquilier, Emmanuel Macron n'a pas l'air de considérer que la France est en situation d'échec.
30:13 Alors d'un point de vue factuel et d'un point de vue militaire, je ne sais pas si on peut parler d'échec.
30:19 En tous les cas la France elle recule, même si elle reste anéamée malgré les pressions de la Jeune.
30:26 Vous l'avez entendu Nicolas Sarkozy dit "ni paternalisme, ni faiblesse parce que sinon on est nulle part".
30:32 C'est presque un aveu.
30:33 La France est presque nulle part désormais au Sahel.
30:37 Cette influence elle recule au fil des pouches.
30:39 Burkina Faso, Mali, à présent Niger, jusqu'où ça va aller ?
30:43 Il y a eu les deux opérations Serval-Barkhane 2013,
30:47 François Hollande qui était, c'était le plus beau jour de sa vie,
30:50 heureux de prendre cette initiative pour barrer la route aux voitures de guerre des islamistes
30:57 pour contenir cette insurrection qui allait gagner tout le Sahel.
31:00 Alors les pertes françaises, 58 militaires tués dont une femme, des officiers, des sous-officiers, des hommes du rang.
31:07 Nous avons payé un lourd tribut pour se retrouver dix ans plus tard traités d'une fois de plus de puissance coloniale.
31:15 Emmanuel Macron devant les ambassadeurs, vous le disiez Bérangère, donc réfute,
31:19 une fois de plus il avait déjà dit depuis l'Elysée cette notion d'échec.
31:23 Si la France n'était pas intervenue, qu'est-ce qu'il dit ?
31:27 Nous parlerions pas aujourd'hui ni de Mali, ni de Burkina, ni de Niger.
31:31 Ces Etats n'existeraient plus dans leur intégralité territoriale.
31:36 Il a sans doute raison Emmanuel Macron, même si la France est priée de partir,
31:41 sous la manipulation, ça a été le cas au Mali, de la propagande Wagner.
31:47 Alors qu'est-ce qu'il dit pour finir Emmanuel Macron ?
31:49 Soutien au président Bazoum, qu'il n'a pas démissionné officiellement.
31:52 Il soutient la solution diplomatique de la CDAO, voire militaire.
31:57 Et il regrette au passage que les Etats-Unis et certaines capitales,
32:02 comme on va dire Berlin ou Rome en Europe, privilégient la démocratie à tout prix,
32:07 en refutant l'option militaire.
32:10 Emmanuel Macron, lui, il veut rester parce que la France,
32:14 elle joue sa crédibilité en Afrique sur la scène internationale,
32:19 elle joue son rayonnement.
32:20 Bonsoir Jean-Christophe Ruffin.
32:22 Bonsoir.
32:23 Merci beaucoup d'être avec nous, ancien ambassadeur au Sénégal, en Gambie,
32:27 administrateur de l'IRIS et surtout observateur et grand connaisseur de cette région.
32:33 Manifestement, Emmanuel Macron veut tenir.
32:38 Comment vous comprenez cette décision de la France de maintenir son ambassadeur en place ?
32:43 Je pense qu'elle est très tardive, si vous voulez,
32:46 parce qu'il faut se souvenir d'Emmanuel Macron en 2017 à Ouagadougou,
32:52 se faisant acclamer en disant « il n'y a pas de politique africaine de la France ».
32:56 Et malheureusement, en effet, il n'y a pas de politique africaine de la France,
32:59 il n'y en a plus.
33:00 C'est-à-dire qu'on agit de façon très réactive,
33:03 à chaque recul on oppose une résistance,
33:06 mais quand la résistance est là, c'est que déjà la situation a dégénéré.
33:12 On peut considérer que sur le Niger, il y a un point de résistance encore possible.
33:18 Moi, je n'en suis pas persuadé, d'ailleurs.
33:21 Je pense que les points de résistance aujourd'hui,
33:23 c'est plutôt le Sénégal, la Côte d'Ivoire et le Tchad,
33:26 qui sont des pays un peu solides autour du Sahel.
33:30 Mais malheureusement, on arrive bien tard.
33:33 Jean-Christophe Ruffin, sur les images que nous diffusons sur France Info et le Canal 27,
33:38 nous voyons ces manifestants à l'approche de la base française à Niamey
33:43 qui réclament le départ des 1500 soldats français.
33:46 Il y a en même temps 1000 soldats militaires, des Américains, qui sont également sur place.
33:52 Personne ne réclame leur départ.
33:55 Comment est-ce que vous expliquez ce deux poids, deux mesures ?
33:58 Je pense que si vous voulez, la France a payé d'une certaine manière sa fidélité à ces pays.
34:06 C'est-à-dire que nous sommes restés pendant des années d'une façon assez ouverte.
34:15 On dit colonial ou postcolonial peut-être, mais en tout cas,
34:19 la France a fait quand même beaucoup d'efforts dans les temps précédents.
34:25 Vous avez mentionné les pertes des différentes opérations qui ont été menées au Mali.
34:30 Il y a une sorte de désespoir et même de rancœur par rapport à l'échec de la France dans ses ambitions.
34:41 C'est-à-dire que nous avons mené ces opérations sans leur donner, à mon sens,
34:45 tous les moyens pour véritablement triompher.
34:49 Et effectivement, quand des gens sans scrupules comme Wagner sont arrivés,
34:54 les Africains sont allés au plus offrant, du moins au plus performant.
35:00 Les Américains, là-dessus, ont toujours eu une politique beaucoup plus ambiguë que nous.
35:05 Ils sont aussi en Algérie, ils ont des bases dans le sud de l'Algérie,
35:10 des bases d'une présence militaire en tout cas.
35:13 Ils ont toujours été, j'allais dire, moins exposés parce que nous avons cette histoire,
35:19 pour le meilleur et pour le pire, avec l'Afrique.
35:22 Et aujourd'hui, c'est vrai qu'il y a une sorte de retournement,
35:26 mais il faut quand même insister sur le fait que ça n'est pas partout.
35:30 C'est-à-dire qu'il y a encore des pays où, j'allais dire, nous sommes les bienvenus.
35:35 Et je crois que c'est sur ces pays qu'il faut vraiment insister
35:38 pour éviter d'arriver, comme au Niger, ou comme au Mali, ou comme au Burkina, trop tard.
35:44 Vous diriez que les Français se retrouvent bien seuls au Niger, qu'il est un peu tard pour y rester ?
35:49 Moi, je suis assez pessimiste.
35:52 Je pense qu'en effet, on a laissé une situation évoluer pour y ir.
35:58 L'ambassadeur, d'abord il faut souligner ça, peut-être en une petite parenthèse,
36:04 sur le travail de ces diplomates qui sont vraiment...
36:09 Alors les diplomates, on les voit toujours avec les ferrero-rochers et les petits fours,
36:13 mais je veux dire, c'est un travail engagé.
36:16 C'est-à-dire que ce sont des gens qui, dans des circonstances comme celles-là,
36:20 prennent des risques personnels.
36:22 Donc ça, il faut vraiment le saluer.
36:24 Mais je pense qu'en effet, la situation au Niger est très dégradée.
36:29 Et je ne vois pas comment on peut la redresser.
36:32 Parce que si on intervient en tant que puissance, ex-puissance coloniale,
36:38 il y aura un rejet massif.
36:40 Et l'intervention de la CDAO, on a vu qu'elle était quand même très hypothétique,
36:45 à supposer que les armées africaines veuillent se mobiliser.
36:48 Il faudrait encore qu'elles en aient les moyens, et c'est assez peu probable.
36:52 Donc tout ça me laisse penser que malheureusement,
36:55 en ce qui concerne ces trois pays, Mali, Niger et Burkina,
36:58 la situation est malheureusement, quelle que soit la fermeté affichée,
37:02 parce que c'est toujours facile de dire "on va être très ferme",
37:05 enfin les moyens qu'on peut mettre en œuvre sont très limités.
37:09 Et vous êtes très pessimiste. Merci à vous, Jean-Christophe Ruffin.
37:12 Et à 20h40 sur France Info, le Fil Info Emmanuel Langlois.
37:16 La date est désormais connue, l'intersyndicale qui avait mené toute la matin
37:21 contre la réforme des retraites appelle à la mobilisation le vendredi 13 octobre
37:26 pour les salaires, l'égalité homme-femme ou encore contre l'austérité, expliquent les syndicats.
37:32 Une grève d'un mois a débuté à l'hôpital psychiatrique de Kadillac en Gironde
37:36 contre la fermeture d'une vingtaine de lits sur 90 dans l'unité pour malades difficiles,
37:41 l'UMD délicie à la fin du mois de septembre, l'ARS, l'Agence régionale de santé,
37:46 elles qualifient la mesure de temporaire et évoquent un problème de recrutement.
37:51 Les syndicats demandent de leur côté un moratoire et un arrêt des fermetures.
37:55 On connaît désormais le lieu de son initiative politique d'ampleur,
37:59 c'est à la maison d'éducation de la Légion d'honneur de Saint-Denis,
38:02 en Seine-Saint-Denis, qu'Emmanuel Macron recevra après-demain, mercredi,
38:06 les partis représentés au Parlement dans le cadre de l'après-midi de travail
38:10 qui pourrait notamment décider de l'élaboration d'un référendum.
38:15 Le trafic des trains et des poids lourds va rester suspendu plusieurs jours
38:19 entre la France et l'Italie après un spectaculaire éboulement de rochers,
38:23 ça s'est passé ce matin en vallée de Morienne dans le département de la Savoie
38:27 après un épisode caniculaire suivi de fortes pluies ces derniers jours.
38:31 Et puis en Espagne, le parquet annonce l'ouverture d'une enquête préliminaire
38:35 pour agression sexuelle présumée dans l'affaire du baiser volé du patron
38:40 du football espagnol sur Jenny Armozo.
38:42 La championne du monde avait nié vendredi tout consentement
38:46 et on apprend ce soir que la mère de Luis Rubiales a commencé une grève de la faim
38:51 pour dénoncer ce qu'elle appelle le harcèlement subi par son fils dans cette affaire.
38:56 France Info
38:58 20h, 21h, les informés.
39:02 Jean-François Aquilli, Bérangère Bonte.
39:05 Avec Elisabeth Pinault pour Reuters, Henri Vernet du Parisien,
39:08 Jonathan Boucher-Peterson de Libération, tous les trois.
39:11 La question, vous avez entendu évidemment Jean-Christophe Ruffin,
39:14 on a le sentiment que c'est peine perdue, que si lui était aux affaires finalement,
39:21 il faudrait partir ?
39:23 La situation est pour le moins délicate au Niger, Emmanuel Macron y a passé son été.
39:29 Pour l'instant la France...
39:31 Sur le Niger, pas au Niger.
39:33 Sur le thème.
39:34 Sur le thème du Niger, oui.
39:35 Absolument, depuis le coup d'état du 26 juillet.
39:39 La France accroche à cette différence qui est l'absence de démission du président Mazoum,
39:46 pour l'instant, ce président n'a pas démissionné,
39:48 donc il y a encore des autorités légitimes que la France seule reconnaît.
39:53 C'est pour ça d'ailleurs qu'elle a maintenu son ambassadeur ce week-end
39:58 en disant "il a été nommé par les autorités légitimes,
40:01 donc on garde nos 1 500 soldats et notre ambassadeur".
40:07 Il y a bien sûr cette campagne contre la France,
40:11 cette campagne très virulente, y compris sur les réseaux sociaux,
40:14 c'est très très puissant, c'est soutenu par la Russie,
40:18 c'est dans toute la région,
40:21 et ça participe de cette situation particulièrement délicate de la France
40:26 qui s'en remet à la CDAO pour une éventuelle, très hypothétique intervention militaire
40:32 pour éviter cette contagion, parce que c'est bien le problème,
40:35 y compris pour les capitales, on a même entendu par exemple le président ivoirien,
40:39 Alassane Ouattara, être plutôt en faveur d'une intervention,
40:43 parce qu'il sait très bien qu'il peut y avoir contagion à d'autres pays,
40:46 et ce serait ennuyeux, pas que pour la France,
40:50 ce serait catastrophique pour toute la région, pour d'autres pays et d'autres puissances.
40:55 – Jonathan Boucher-Pétersen, très bonne analyse sur le Niger dans Libération ce matin,
40:58 vous dites quoi ce soir, que quelque part ce départ des Français est un peu inéluctable ?
41:03 – Oui, on a quand même le sentiment que la position française,
41:06 dans le cap qui nous intéresse, elle est juste,
41:08 et en même temps c'est la fin d'une époque,
41:10 la fin même si Emmanuel Macron peut proclamer d'autres choses,
41:13 peut continuer à se projeter dans des partenariats non-emprunts de paternalisme,
41:17 on sent qu'il y a une page qui se tourne,
41:19 peut-être, et je pense qu'il faut distinguer les deux périodes,
41:22 2013 quand François Hollande décide de répondre à l'appel du Mali,
41:25 face à des colonnes de djihadistes, honnêtement personne ne le conteste,
41:28 et c'était la solution, c'était ce qu'il fallait faire à ce moment-là,
41:30 après les opérations elles ont quand même été ponctuées par une forme d'embauche,
41:36 tout le monde s'est retrouvé embourbé là-bas, sans vrai projet,
41:39 et on a le sentiment que le Burkina, on a levé un sourcil,
41:42 le Mali on s'est dit "ah", et le Niger c'est déjà beaucoup plus important,
41:46 donc la réaction et le sujet prend une importance supérieure,
41:50 mais encore une fois la France n'est plus seule sur place,
41:53 il n'y a plus de précaré français, il y a les Américains,
41:55 il y a les Chinois, il y a les Russes,
41:57 chacun joue sa partition, plus ou moins économique,
41:59 plus ou moins propagandiste, mais voilà, je pense qu'il faut aussi réinventer,
42:03 il ne suffit pas de dire "je suis un jeune président,
42:05 on va faire différemment", a priori on n'a pas vu grand-chose de différent
42:08 des gouvernements précédents.
42:09 - Henri Vernet, qu'est-ce que ça peut être, se réinventer ?
42:11 Que peut faire la France ?
42:13 Jean-Christophe Ruffin laisse entendre que l'idée est peut-être
42:16 de se recentrer sur des pays solides.
42:18 - Oui, mais qui ne sont pas si solides que ça,
42:20 parce que Jean-Christophe Ruffin, les trois pays
42:22 qu'il a énumérés, le Tchad, le Sénégal et la Côte d'Ivoire,
42:24 même dans ces pays qui sont considérés comme plutôt modérés,
42:27 qui pour l'instant ne sont pas trop, parce qu'ils le sont quand même,
42:31 pénétrés par des mouvements djihadistes,
42:33 parce qu'ils y sont quand même au Sénégal,
42:35 et au Tchad bien évidemment, mais également en Côte d'Ivoire.
42:38 Même dans ces pays-là, on sent pointe déjà un discours anti-français.
42:42 Il s'est répandu à travers toute l'Afrique.
42:44 - C'est quoi, c'est l'opération Barkhane, toujours ?
42:46 - L'opération Barkhane, mais aussi tous ces relents cultivés
42:50 par bien des régimes. Vous savez, c'est toujours la même chose,
42:52 c'est particulièrement vrai en Afrique du Nord, en Algérie,
42:55 mais c'est réellement vrai dans pas mal de pays africains.
42:57 C'est-à-dire que quand les choses vont pas bien,
42:59 eh bien on tape un peu sur l'ancien colonisateur français.
43:02 Et donc ce discours commence à prendre,
43:04 mais surtout ce discours a été extrêmement amplifié,
43:07 relié, déformé par les trolls, par les milices Wagner,
43:13 et sa machine à propagande extraordinaire sur le territoire africain.
43:17 Et tout cela, ça a provoqué ce qui s'est passé au Mali,
43:20 parce qu'au Mali, on est parti, et c'est là qu'était le gros du dispositif.
43:24 On parlait de 5 000 hommes au Mali.
43:26 Le Niger, c'est le dernier élément qui reste,
43:28 mais au Mali, la jinte, les putschistes, il y a quand même eu deux putschs,
43:30 que la France n'a pas vu venir d'ailleurs.
43:32 C'est aussi ça une des différences.
43:34 C'est peut-être ce qu'évoquait un moment, je crois,
43:36 une différence entre les Français et les Américains.
43:38 Il faut reconnaître que les Américains, quand même, en Afrique,
43:41 ont eu un contact peut-être plus direct avec le fait de civiliser.
43:43 — Nous manquons de renseignements, désormais.
43:45 — Bah oui, c'est le moins qu'on puisse dire.
43:47 À côté, il y a eu quatre putschs.
43:49 Aucun de ces quatre putschs n'a été prévenu, n'a été décelé,
43:51 que ce soit par la DGSE sur place ou les dépouvants sur place.
43:53 — Les temps ont changé. — Oui, carrément.
43:55 Alors c'est vrai que les Américains...
43:57 — Parfois, oui. — Oui. Mais ça, c'était la vieille époque.
44:00 — Ah voilà. C'est le passif qui pèse.
44:02 — Mais c'est vrai que les Américains, d'autres, ont un contact plus direct avec le système civil,
44:06 parfois pernicieux, parfois malsain.
44:08 Le contact de Wagner, par exemple, ou ce qui restera de Wagner.
44:11 On verra bien quand ce sera le futur avatar.
44:13 Mais tout cela est en effet plutôt malsain, malhonnête, tout à fait intéressé.
44:17 Mais il se trouve qu'aujourd'hui, c'est de propagande de la marche.
44:20 Donc moi, ce qui m'a frappé ce matin, juste un dernier mot là-dessus,
44:22 il était très ému, je trouve, Emmanuel Macron, quand il a évoqué ce passage-là.
44:26 Il était en effet combatif, mais il prenait ça à cœur.
44:28 Ça se voit. Simplement, par quels moyens la France pourra-t-elle s'imposer, rester ?
44:33 Ça, je vois pas très bien comment.
44:35 — Allez, les informés, on arrête pour ce soir sur le Niger.
44:37 Mais évidemment, on aura l'occasion d'y revenir.
44:39 On voulait évoquer les Jeux olympiques dans un an, les Paralympiques dans pile un an.
44:43 D'ailleurs, la France a-t-elle encore les moyens de devenir cette terre de sport
44:47 qu'Emmanuel Macron appelait de ses vœux ?
44:50 Il était engagé même devant les athlètes quand il rentrait de Tokyo.
44:54 — Il avait adoré les Jeux de Jackson. — Il y a exactement 3 ans, ils s'en souviennent bien.
44:57 Et quelques semaines plus tard, d'ailleurs, on va l'entendre,
44:59 il visitait les chantiers olympiques et il avait réitéré ce souhait.
45:02 — Faire de la France une grande nation sportive,
45:05 notre premier devoir, c'est d'être au rendez-vous de l'excellence et de notre exigence.
45:10 Que ce soient des Jeux magnifiques, que ce soient des Jeux qui ramènent plein de médailles,
45:16 que ce soient des Jeux qui montrent notre excellence en matière sociale et environnementale,
45:22 que ce soient des Jeux qui créent des emplois, qui créent des logements.
45:26 — Voilà, Emmanuel Macron, le 14 octobre 2021. Jean-François Akili,
45:31 on sort d'un week-end plutôt noir, disons-le, pour le sport olympique français.
45:35 Une médaille aux mondiaux d'athlétisme à Budapest. — Une seule.
45:37 — Une seule, voilà. In extremis hier soir, l'élimination des basketeurs français aux mondiaux de Jakarta.
45:44 Pour ce vieux tout à l'heure, Amélie Oudea Castera, la ministre sur France Info,
45:48 qu'est-ce qu'elle en dit aujourd'hui à 1 an des Jeux ?
45:51 — Amélie Oudea Castera reçoit demain les patrons de la Fédération française d'athlétisme.
45:58 Le basket n'est pas concerné par ces réunions. Pour tenter de trouver une solution d'ici 1 an,
46:03 c'est-à-dire que c'est très compliqué de bâtir des champions en une seule année.
46:07 Alors je lui ai posé la question. Qu'est-ce que vous allez leur dire demain matin ?
46:10 Et j'ai noté quelques éléments de réponse de la ministre Amélie Oudea Castera.
46:15 Elle dit une réunion qui devrait être franche, utile pour se dire les choses.
46:19 Regardez devant. Voilà, je vois que... — Ah, c'est une terre pour un champ.
46:22 — Je peux pas entendre. J'ai pas été recevoir. À qui est-ce ?
46:24 — C'est le chemin de la victoire qui s'ouvre, là. — Il y a eu des blessures et des espoirs.
46:27 Tout n'est pas négatif. Qu'est-ce qu'il faut activer en 1 an ?
46:30 Alors dans le sport, dit-elle, des choses peuvent se bloquer rapidement.
46:35 Elle croit en la capacité d'optimisation sur le court terme. Voilà.
46:41 Elle ne croit pas au vide générationnel. Plus sérieusement, elle dit qu'il y a des grands champions.
46:46 Kylian Mbappé pour le foot ou Victor Wendemeyerima pour le basket.
46:50 Mais nous ne sommes pas encore une nation suffisamment sportive. Ça, c'est important.
46:55 Amélie Oudea Castera dit qu'il faut développer le sport à l'école, démultiplier les sections sport-études,
47:03 inscrire plus fortement le sport dans le quotidien. Donc ce sera une réunion d'explications.
47:08 Je pense qu'il va falloir compter l'an prochain sur le public français pour porter nos athlètes,
47:13 essayer de faire en sorte qu'ils se surpassent.
47:16 Et on verra si les médailles et le sport à l'école, le sport dans la société, c'est compatible en termes d'objectifs.
47:21 D'abord le Fil info, Emmanuel Langlois, il est 20h50.
47:24 Et l'Union européenne exprime ce soir son plein soutien à l'ambassadeur de France au Niger,
47:30 toujours en poste alors que les militaires qui ont pris le pouvoir dans le pays ont demandé son départ.
47:36 L'UE ne reconnaît pas et ne reconnaîtra pas les autorités issues du putsch au Niger, rappelle ce soir Bruxelles.
47:42 Eric Dupond-Moretti, lui, estime à 250 000 euros les dégradations commises avant-hier au tribunal d'Oriac,
47:50 lors d'une manifestation. Le garde des Sceaux qui dénonce au passage des "crétins décérébrés"
47:55 quant aux auteurs de ces incidents. Ils ont éclaté alors qu'un millier de personnes défilaient samedi après-midi
48:00 dans la préfecture du Cantal pour soutenir une jeune femme poursuivie en justice pour s'être promenée
48:06 en ville la veille en marge du festival de théâtre de rue d'Oriac. Au Japon, le Premier ministre condamne
48:13 les jets de pierre qui ont notamment touché l'ambassade et des écoles nippones en Chine depuis jeudi dernier,
48:19 jour du début du rejet en mer des eaux de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima. En réaction,
48:25 Pékin avait suspendu dès ce jour-là toutes les importations de produits de la mer en provenance du Japon.
48:31 Puis l'US Open de tennis, Richard Gasquet s'incline dès le premier tour en 3-7 face au Hongrois Fabien Marozan.
48:38 Le Français boucle une saison sans la moindre victoire en grand chelm et puis ses compatriotes
48:43 Fiona Ferro et Barbara Grasheva, toujours à l'US Open, sont également balayées dès le premier tour.
48:51 France Info.
48:53 20h, 21h, les informés. Jean-François Aquilli, Bérangère Bonte.
48:59 Avec Elisabeth Pinaud, Jonathan Boucher, Péterson, Henri Vernet et Jean-Galphion, bonsoir à vous.
49:05 Bonsoir.
49:06 Champion olympique de perche Atlanta 96 avec cette barre à 5m92.
49:11 Ça vous inquiète un an des JO le week-end qu'on vient de passer ?
49:15 Oui, mais on est, moi je suis inquiet depuis quelques années on va dire.
49:21 J'ai cru comprendre.
49:22 Je pense que tous les gens connaissent l'athlétisme profondément et la stratégie mis en place pour arriver aux JO en étant une nation forte et une vitrine du sport français.
49:34 Le sport, l'athlétisme c'est le numéro 1 en termes de sport olympique.
49:39 Et ben oui, on est triste surtout, moi je suis triste.
49:43 Jean-Galphion, qu'est-ce que la ministre peut attendre demain des patrons de la Fédération française de l'athlétisme à vos yeux ?
49:52 On va pas inventer des champions en un an.
49:55 On va essayer de comprendre comment on peut optimiser, comme dit la ministre, le potentiel de chaque athlète.
50:04 Bien sûr, il y a des points positifs, mais le problème c'est qu'il y a une densité d'athlètes qui est énorme.
50:08 Il n'y a pas beaucoup de finalistes, il n'y a que 4-5 finalistes au niveau de l'équipe de France, mais il n'y a pas beaucoup de réserve.
50:14 Alors en effet, comment on fait pour arriver au niveau, comment on a un certain nombre de champions ?
50:20 Comment on peut se trouver en une année ?
50:22 Je ne sais pas si tu as les réponses.
50:24 La Fédération n'a pas mal fait depuis sa prise.
50:28 Déjà il y a eu des gens qui ont remanié pour la Fédération, on est au même point.
50:32 Donc on peut peut-être rappeler des gens qui savaient faire de l'équipe de France il n'y a pas si longtemps.
50:38 Concrètement, comment on les aide, ces athlètes, ces cadres, ces entraîneurs, aujourd'hui ?
50:45 Il y a deux questions en fait.
50:46 Il y a tout de suite, d'ici un an, qu'est-ce qu'on fait ?
50:48 Et puis à plus long terme, où est-ce que ça pêche ?
50:51 Est-ce que c'est un manque de moyens ? Est-ce que c'est une mauvaise stratégie ?
50:53 Est-ce qu'on n'a pas ciblé les bonnes fédérations ?
50:55 A toute évidence, c'est une mauvaise stratégie.
50:59 Il y a des gens qui sont en place, il y a quelques états de vie,
51:03 et la stratégie mise en place, en tout cas, je connais la Fédération,
51:08 elle est à très haut niveau, je dirais simplement que la Fédération française de l'athlétisme,
51:15 on n'est pas dans les sports pratiqués en France, donc en termes de densité,
51:22 il n'y a pas une grosse, très représentation, c'est un sport essentiel,
51:27 avec la natation, la plastique, la vétition, le sport de base,
51:30 qui doit vraiment être pratiqué à l'école.
51:33 On le pratique de plus en moins à l'école.
51:36 Il y a des clubs, on a un niveau extraordinaire, avec beaucoup de bénévoles,
51:42 mais quels moyens ont ces bénévoles ?
51:44 Comment on fait de l'animation ?
51:48 Comment on va chercher les nouveaux talents ?
51:50 Comment on va donner envie de pratiquer ?
51:52 Ça, c'est une grande question.
51:53 - Jean-Claude, merci beaucoup.
51:55 La liaison n'est pas excellente, mais on a bien compris à la fois votre pessimisme,
52:00 et puis le fait qu'il y a sans doute des choses à faire, peut-être pour la suite,
52:04 et peut-être quand même pour limiter les dégâts.
52:07 Messieurs, dames autour de la table, comment on limite les dégâts ?
52:10 L'objectif d'Emmanuel Macron, Terre de sport, il ne peut pas non plus s'en affranchir,
52:16 il n'est pas du genre à capituler.
52:18 - C'est vrai, être un pays sportif, même si c'est lié, ce n'est pas la même temporalité.
52:22 - Incompatible ?
52:23 - Non, pas incompatible, mais ça ne se construit pas au même rythme.
52:25 On peut effectivement, dans la rentrée prochaine, dire qu'il y aura peut-être
52:27 un type d'enseignement, ça, ça change du jour au lendemain la vie quotidienne
52:30 des élèves dans leur rapport au sport.
52:32 En revanche, un champion, ça se construit, ça se construit sur le long terme.
52:35 - Dans son esprit, c'était les deux.
52:36 - Oui, mais dans son esprit, c'est les deux, et puis ça dépend de lui en plus,
52:38 alors que c'est quand même plus compliqué que ça.
52:40 Mais c'est juste pour dire, l'athlétisme, c'est quand même ce qu'il y a de plus compliqué
52:42 pour le sport français.
52:43 On n'a jamais fait des moissons de médailles folles au Mont-Dieu,
52:46 donc là, on a une vitrine qui est un peu angoissante,
52:48 mais si on pense à la natation, si on pense au handball,
52:50 si on pense au volleyball, si on pense au judo,
52:52 oui, il y a des chances de médailles pour la France aux Jeux Olympiques.
52:55 En athlétisme, à part quelques champions qui ont rayonné à certaines époques de l'histoire,
52:59 on ne peut pas dire qu'il y ait eu un miracle français dans l'athlétisme
53:02 ces 20 dernières années.
53:03 - On va leur rendre ça, effectivement, mais il y a toute une série de fédérations.
53:06 Le cyclisme sur piste, par exemple, a toujours fourni énormément de médailles,
53:10 et là, visiblement, il n'y a pas de relève.
53:11 - Même le basket a eu des bonnes performances olympiques,
53:13 alors que là, ils se sont plantés ce week-end.
53:15 Donc, voilà, tout n'est pas à jeter.
53:17 En revanche, ce qui est sûr, c'est que ça dépend plus des athlètes dans l'année qui s'annonce
53:21 que de la volonté d'Emmanuel Macron ou de l'empowerment de la ministre.
53:25 - Mais alors, Yves Vernet, sur ce pessimisme des Jeux,
53:30 attendons peut-être, vous dites, ce soir ?
53:32 - Mais attendre quoi ? Attendre un miracle ? Croisez les doigts !
53:35 - L'athlétisme, ce sont les États-Unis, la Russie et les Chineuses.
53:38 - Oui, oui, mais c'est quand même un...
53:39 Enfin, je voyais justement dans « Bon genre », le Parisien, ce matin,
53:42 on relevait quand même que c'est un sport universel, dans la mesure où, là,
53:45 au dernier championnat, 43 pays ont obtenu des médailles.
53:48 Ce qui montre quand même que c'est...
53:49 - Une médaille.
53:50 - Oui, au moins une.
53:51 Ce qui montre que c'est quand même assez partagé,
53:52 et c'est vrai que la France est quand même, malgré tout, un grand pays par sa démographie,
53:57 n'a pas du tout la place qui correspond.
54:00 Donc, c'est vrai qu'il y a une faiblesse structurelle, historique, traditionnelle.
54:03 - Le vivier chinois ou indien a quand même toutes les chances d'être un peu plus riche.
54:07 - Non, mais bien évidemment.
54:08 D'accord, mais population comparée, par exemple, regardez les Britanniques,
54:11 le fossé a toujours été énormissime entre nous et les Britanniques.
54:15 - En athlétisme, mais dans les sports collectifs, on n'a jamais vu un Britannique, quoi.
54:18 - Oui, mais enfin, eux, ils sont dans les deux domaines.
54:20 - Mais chacun a sa culture aussi.
54:21 - Mais bref, c'est aussi une question de culture, c'est aussi une question...
54:23 Apparemment, c'est peut-être aussi une question, quand même,
54:24 de la manière de travailler de la fédération,
54:26 avec les différents entraîneurs, méthodes d'entraînement de champions.
54:30 Elle a du mal, si j'ai bien compris, à lâcher un peu l'abri parfois,
54:33 à laisser, comment dire, des coachs qui prennent vraiment des talents,
54:37 à les laisser faire un peu leur méthode, comme font d'autres pays.
54:39 - Et Zoled-Pilot, comment d'afin ?
54:40 - Écoutez, en tout cas, l'été prochain, les Français joueront à domicile.
54:44 Espérons que ça va les aider.
54:46 Et surtout, ce que je note, c'est l'énorme pression sur la France
54:49 avant ces Jeux Olympiques, à tout point de vue,
54:51 organisationnel, sécuritaire, sportif.
54:54 Et ça va aller croissant et ça va être tous les jours, maintenant.
54:57 - La une du Parisien, demain avec vous, le Parisien, aujourd'hui en France, Henri Vernet.
55:01 - Alors, c'est un autre sport national.
55:03 C'est la fin, cette fois, annoncée des régimes spéciaux de retraite.
55:07 On revient sur les retraites.
55:08 La fin, presque, cette fois, actée, des fameux régimes spéciaux.
55:12 - Jonathan Boucher-Peterson à la une de Libération.
55:14 - Je crois qu'elle n'est pas encore faite, mais je sais que l'événement du journal est sur Haïti,
55:18 un autre pays dont on ne parle pas assez souvent et qui a bien des problèmes.
55:21 - Haïti à la une de Libération.
55:23 - Et merci à tous les trois, Elisabeth Pinault également, pour Reuters.
55:26 Les informer, c'est fini pour ce soir.
55:28 Ils reviennent demain matin avec Célia Brachlia et Renaud Dely, dès 9h.
55:33 Bonne soirée sur France Info.

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