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00:00 (Générique)
00:05 -20h21, France Info, les informés.
00:09 Victor Matel.
00:10 -Bonsoir à toutes et à tous.
00:12 Bienvenue dans "Les informés".
00:14 A la une, ce soir, bien évidemment,
00:16 cette attaque au couteau qui a fait un mort à Paris.
00:19 Interrogation sur le profil de l'assaillant
00:22 condamné par le passé pour des faits de terrorisme.
00:25 Nous y consacrons une large partie de ces informés.
00:28 Au Proche-Orient, toujours deux jours après la fin de la trêve
00:31 entre Israël et le Hamas.
00:33 Et puis la COP28 à Dubaï,
00:35 avec une journée entière consacrée aux conséquences
00:38 du réchauffement climatique sur notre santé.
00:41 Pour analyser et débattre de ces sujets,
00:43 Tam Tranhuy, bonsoir.
00:45 Journaliste politique et parlementaire
00:47 à Public Sénat, Émilie Zapalski, bonsoir.
00:50 Fondatrice de l'agence de communication,
00:53 Émilie Conceil. Jean-Christophe Ploquin,
00:56 Raphaël Kahn, bonsoir. -Bonsoir.
00:58 -Journaliste à France 24, votre émission.
01:01 Le monde dans tous ses états.
01:03 (Générique)
01:04 -Au lendemain de la mort d'un touriste tué à coup de couteau
01:08 dans le quartier de la Tour Eiffel à Paris,
01:11 le profil de son agresseur continue de se dessiner.
01:14 Vous l'avez entendu sur France Info,
01:16 le procureur du parquet antiterroriste,
01:19 Jean-François Ricard, a donné des détails lors de la conférence.
01:22 -Il se présentait comme étant Abou Talha Al-Khourassani,
01:26 qui constitue une référence à l'organisation terroriste
01:29 Etat islamique agissant actuellement à partir de l'Afghanistan.
01:33 Lors de cette vidéo, il prêtait allégeance à l'Etat islamique.
01:38 Il apportait son soutien aux djihadistes
01:42 agissant dans différentes zones,
01:45 notamment en Afrique, en Irak, en Syrie,
01:49 au Sinaï, au Yémen, au Khorassan ou encore au Pakistan.
01:53 Cette vidéo était notamment mise en ligne
01:56 sur son compte X, X Twitter,
01:59 dont un premier examen faisait aussi apparaître
02:03 de nombreuses publications sur le Hamas, Gaza
02:06 ou plus généralement la Palestine.
02:08 -Beaucoup de choses ont été dites ce soir
02:10 par le procureur antiterroriste lors de cette conférence de presse.
02:14 David Di Giacomo nous a rejoint.
02:16 Bonsoir, David. -Bonsoir.
02:18 -Chef du service Police, Justice de France Info.
02:21 Qu'avez-vous appris de nouveau dans les propos du procureur ?
02:24 -Ce dernier élément est important,
02:26 le fait qu'il ait ouvert ce compte Twitter début octobre
02:29 et compte sur lequel il mettait beaucoup d'éléments
02:32 sur le Hamas, sur Gaza, sur la Palestine,
02:35 puisque hier soir, face aux policiers,
02:37 il a expliqué qu'il voulait venger les musulmans du monde entier.
02:41 Il a évoqué l'Afghanistan, mais aussi la Palestine.
02:44 Ca peut être un motif de son passage à l'acte.
02:46 En tout cas, ce sera étudié par les enquêteurs.
02:49 On rappelle qu'il est en garde à vue depuis hier soir.
02:52 Autre élément important donné par le procureur antiterroriste,
02:56 c'est le fait que fin octobre, il y a peu de temps,
02:59 sa mère a signalé qu'elle était inquiète
03:02 par rapport au fait qu'il se refermait sur lui-même.
03:05 Elle connaissait bien son fils
03:07 pour être déjà ancrée dans cette idéologie djihadiste.
03:10 Le seul problème, c'est que face à ce signalement,
03:13 rien ne s'est passé,
03:15 il n'y avait rien qui ne pouvait être poursuivi pénalement
03:18 pour ce qu'elle avait remarqué chez son fils.
03:21 Mais en tout cas, ça a été noté par le procureur antiterroriste
03:25 pour son profil.
03:26 On l'a dit, il a déjà été condamné
03:28 pour un projet d'attaque à la défense
03:31 qui remonte à 2015-2016, condamné à 4 ans de prison.
03:34 Il était sorti de détention en mars 2020,
03:37 après 4 ans de détention.
03:39 -David Di Giacomo, le procureur a aussi confirmé des liens
03:42 avec d'autres actes terroristes et d'autres terroristes.
03:46 -Alors, voilà, des liens, effectivement,
03:48 avec notamment l'auteur de l'attaque de Magnanville.
03:51 Ils étaient amis sur Facebook,
03:53 pour autant, ils n'ont pas échangé ensemble.
03:55 Des liens avec l'un des assassins du père Hamel.
03:58 Et puis, ça, il n'en a pas parlé dans son point presse,
04:01 mais on l'expliquait à nous cet après-midi.
04:04 Des liens également, des échanges numériques,
04:07 en clair, sur Twitter, échangés juste avant le passage
04:10 à l'acte d'Abdoula Kantzouroff,
04:12 qui a assassiné Samuel Paty en 2020.
04:15 D'ailleurs, juste après cet acte,
04:17 il s'était lui-même présenté au commissariat,
04:20 il avait fait 48 heures de garde à vue.
04:22 Certes, il était ressorti libre,
04:24 mais il avait intéressé les enquêteurs,
04:27 puisqu'il avait échangé avec l'auteur de l'attentat
04:30 contre Samuel Paty sur les réseaux sociaux.
04:33 Donc, on le voit, beaucoup de liens
04:35 dans ce qu'on va appeler la "dschéadosphère".
04:38 -Un mot rapide de ce qui va suivre, l'enquête.
04:41 Il est en garde à vue. -Il n'est pas tout seul
04:43 en garde à vue, puisqu'il y a trois autres personnes
04:46 qui sont également en garde à vue.
04:48 Il s'agit de sa famille proche
04:50 et d'une personne de son entourage.
04:52 C'est assez classique qu'on entende son entourage
04:55 dans le cadre de la garde à vue,
04:57 pour savoir s'il a bénéficié de complicités,
05:00 c'est un élément qu'il faudra déterminer.
05:02 Lui, sa garde à vue va durer quatre jours,
05:05 c'est toujours le cas dans les affaires terroristes.
05:08 Ce qui va être questionné, ce sont ses troubles psychiatriques,
05:11 puisque ça, c'est important.
05:13 Je vous l'ai dit, il évoluait dans la "dschéadosphère",
05:17 mais il avait aussi des troubles psychiatriques importants,
05:20 avec une injonction de soins qui a couru jusqu'à avril 2023.
05:24 -Avec des soins qui ont été arrêtés,
05:26 on l'a appris en accord avec son médecin, il y a plus d'un an.
05:29 -On a appris ça cet après-midi.
05:31 Ses soins ont été arrêtés avec l'accord de son médecin en 2022.
05:35 Ensuite, une dernière expertise, qui remonte au printemps dernier,
05:39 a dit qu'il n'y avait plus de dangerosité
05:42 d'ordre psychiatrique.
05:43 Mais en effet, il semble avoir été...
05:46 avoir subi des troubles psychiatriques
05:48 ces dernières années, troubles assez évolutifs.
05:51 Donc là-dessus, là aussi encore, l'enquête va devoir dire
05:55 s'il avait besoin d'un traitement ces derniers temps ou pas.
05:59 Ce sont des questions qu'on peut se poser ce soir.
06:02 -Enquête qui continue,
06:03 bien évidemment. Merci infiniment, David Di Giacomo,
06:06 d'être passé ce soir dans "Les Informés"
06:09 pour ce point, après cette conférence de presse
06:12 du procureur antiterroriste que vous avez pu suivre sur France Info.
06:16 On va faire un premier tour de table dans "Les Informés".
06:19 Ce sera après le Fil Info. Il est 20h10.
06:22 -Et les suites de l'attaque au couteau d'hier soir
06:25 près de la Tour Eiffel à Paris ?
06:27 Selon Jean-François Ricard, le procureur antiterroriste,
06:30 le suspect avait prêté allégeance
06:32 à un groupe Etat islamique.
06:34 Dans une vidéo, l'homme âgé de 26 ans, Fiché S.,
06:37 a tué un jeune touriste germano-philippin
06:40 et blessé deux autres personnes à coups de couteau et de marteau.
06:43 Selon le procureur, encore,
06:45 qui était en conférence de presse,
06:47 il avait été condamné par le passé à 5 ans de prison
06:51 pour terrorisme. Sa mère avait signalé fin octobre
06:54 son inquiétude concernant son fils,
06:56 qui souffrait de troubles psychiatriques
06:59 et dont le suivi intensif avait pris fin en avril dernier.
07:02 La police a été appelée à la police pour homicide volontaire
07:06 après le meurtre d'un supporter du FC Nantes,
07:09 tué hier soir lors d'une altercation
07:11 peu avant le match de Ligue 1 de football
07:14 face à l'OGC Nice.
07:15 L'homme âgé de 35 ans s'est rendu de lui-même à la police
07:19 dans la nuit.
07:20 Du football est même réduit à 10.
07:22 Le PSG, grâce à l'inévitable Kylian Mbappé,
07:25 a pris le meilleur sur le Havre.
07:27 2 à 0 pour la 14e journée de Ligue 1.
07:29 Un nouveau carton de Brest face à Clermont.
07:32 En attendant, Marseille-Rennes,
07:34 à 20h45, au Stade Vélodrome.
07:36 ...
07:37 -France Info.
07:38 ...
07:40 -20h, 21h,
07:42 les informés,
07:43 Victor Mathey.
07:44 -On continue dans les informés
07:46 à parler de cette attaque au couteau.
07:49 Hier, le profil de l'assaillant, attaque qui a fait un mort.
07:52 On a découvert un homme de 26 ans,
07:54 déjà condamné pour terrorisme,
07:56 Fiché S, en lien, en 2020,
07:58 avec l'assassin de Samuel Paty,
08:00 avant cela, avec d'autres terroristes,
08:02 lui-même condamné, souffrant de troubles psychiatriques.
08:05 Personnalité complexe, Raphaël Kahn.
08:08 C'est cela qu'on découvre.
08:09 -Il va falloir s'interroger,
08:11 savoir pourquoi, sur une personnalité déjà condamnée,
08:14 Fiché S est donc surveillé,
08:16 tenu de rendre des comptes.
08:18 On est passé à côté, peut-être, d'un certain nombre d'alertes.
08:21 BFMTV nous apprenait cet après-midi
08:24 que la DGSI avait demandé une visite domiciliaire
08:27 et a été refusée, à l'époque, par le juge des libertés de la détention.
08:31 En 2022, vous l'évoquiez, il s'était présenté au commissariat
08:34 après l'assassinat de Samuel Paty,
08:36 disons lui-même, avoir échangé sur les réseaux sociaux
08:40 avec le terroriste Abdullah Khan Zorof.
08:42 On savait qu'il entretenait déjà des relations,
08:45 via les réseaux sociaux,
08:46 avec l'assassin du couple de policiers de Magnonville,
08:49 ainsi qu'Adel Kermiche,
08:51 qui avait, on s'en souvient, tué, dans des conditions dramatiques,
08:55 dans l'église Saint-Etienne-du-Rouvray.
08:57 Lorsqu'il s'est présenté en 2020, disons connaître des éléments,
09:00 il avait été placé sur l'assassin de Samuel Paty,
09:03 en garde à vue pendant 48 heures
09:05 avant d'être remis en liberté sans poursuite.
09:08 Et on l'apprend également, son médecin a donc mis fin
09:11 à son traitement médicamenteux en 2022,
09:14 alors même qu'il faisait l'objet d'une injonction de soins,
09:17 ce qui pose véritablement question.
09:19 - Beaucoup de questions, on le disait.
09:21 - Beaucoup de questions.
09:23 La question principale, c'est de savoir si tout ce que vous évoquez
09:26 pouvait suffire à pouvoir, par exemple,
09:29 le mettre en garde à vue,
09:30 ou est-ce qu'il pouvait être "enfermé" préventivement.
09:33 C'est un peu le débat qu'on avait eu,
09:35 notamment avec Dominique Bernard,
09:37 lorsqu'on avait vu le profil de Mohamed Mogouchkov.
09:40 - On a l'impression que ces débats reviennent.
09:43 - On voit des personnalités avec des faisceaux d'indices,
09:46 des personnes suivies par les services de renseignement.
09:49 C'est là qu'on va voir si c'était le cas ou pas.
09:52 Pour ce qui était du drame d'Arras,
09:54 il n'y avait pas de raison au niveau du droit
09:57 qui pouvait permettre de le mettre en prison.
09:59 Là, on va voir si c'est exactement le même type de situation.
10:03 Du coup, on voit qu'en attendant, le débat se fait un peu plus large
10:06 sur la question du suivi des terroristes
10:09 qui sortent de prison une fois qu'ils ont purgé leur peine.
10:12 Est-ce que le suivi... - Les femmes sortantes.
10:15 - Exactement. Est-ce qu'aujourd'hui, suffisant ?
10:18 Est-ce que la dernière loi, celle de 2021,
10:20 qui avait prévu un encadrement au départ assez serré
10:23 sur deux ans de ces individus censurés par le Conseil constitutionnel,
10:27 faudrait aller un peu plus loin sur les obligations ?
10:30 On a entendu qu'il y avait eu un certain nombre d'obligations
10:33 qui avaient été suivies à la suite de sa peine de prison purgée.
10:37 Et puis, il va y avoir tout le débat autour de la psychiatrie,
10:40 ce que vous aviez évoqué, le suivi psychiatrique
10:43 des détenus radicalisés, qui, on le sait, sont assez nombreux.
10:47 - Avec ce chiffre, en quatre ans,
10:49 plus de 300 détenus pour terrorisme islamiste
10:51 ont été libérés en France.
10:53 Impossible d'être derrière tout le monde ?
10:55 - Je pense qu'il faut maintenant grimper une étape supplémentaire.
10:58 Je pense qu'on a quand même des interrogations à chaque fois,
11:02 que ce soit Arras, Samuel Paty.
11:04 Je pense qu'il va falloir se poser vraiment la question
11:07 de savoir ce qu'on fait.
11:08 Là, on a un double cas,
11:09 puisque c'est à la fois Fiché S, radicalisé,
11:12 et à la fois les troubles psychiatriques,
11:14 et ça pose énormément de questions.
11:17 - Et condamné pour terrorisme.
11:18 - Oui, et ça pose beaucoup de questions,
11:21 d'un côté comme de l'autre,
11:22 sur ces deux profils qu'il cumule,
11:24 et on voit bien que la justice et la psychiatrie
11:27 est bien incapable de gérer,
11:29 même avec toutes les preuves, toutes les condamnations
11:32 et tout ce qu'il y a eu de lien avec d'autres terroristes,
11:35 on voit bien qu'on est incapable de gérer ça,
11:38 parce qu'on ne peut pas maintenir quelqu'un
11:41 à titre préventif éternellement,
11:43 parce que même quand on surveille,
11:45 on ne peut pas empêcher.
11:47 Donc je pense que là, et c'est terrible,
11:49 parce que j'ai entendu quelqu'un dire exactement ce que je dis,
11:53 c'est Jordan Bardella, qui est en train de prendre le devant,
11:56 puisque lui n'est pas au gouvernement,
11:58 donc il peut dire tout ce qu'il veut,
12:00 quand il sera au pouvoir, ça sera aussi compliqué,
12:03 mais il me semble que plutôt qu'annoncer
12:05 une réunion de crise comme on a aujourd'hui à Matignon,
12:09 il va falloir passer une étape,
12:10 parce qu'on ne peut pas continuer à être menacé,
12:13 alors qu'on a quand même, et Samuel Paty,
12:16 il y a eu aussi des failles, petit à petit,
12:18 et d'ailleurs l'État était en procès à cause de ça,
12:21 à la fois sur Twitter, comme là, il y a eu des cas,
12:24 des choses qui ont été faites en octobre par ce terroriste,
12:27 on ne peut pas continuer à être naïf là-dessus,
12:30 alors qu'on voit bien qu'on a des failles,
12:32 il va falloir pousser un cran au-dessus,
12:35 et il faut se poser la question de comment le faire,
12:38 plutôt que de constater qu'à chaque fois, on n'y arrive pas.
12:41 Ce n'est pas l'idée de faire n'importe quoi,
12:44 mais de se dire, la justice et la psychiatrie aussi,
12:46 parce qu'il faut vite que les patients sortent,
12:49 donc on s'en débarrasse aussi, c'est un système...
12:52 -Manque de moyens. -On part du principe
12:54 que les patients, il faut vite qu'ils soient dehors,
12:57 qu'ils soient dangereux, pas en état, c'est pas grave,
13:00 et je pense que des deux côtés, il faut commencer
13:03 à vraiment se poser des questions.
13:05 -Jean-Christophe Ploquin, sur ce cran.
13:07 -Je ne me sens pas en situation de jeter la pierre,
13:10 que ce soit aux médecins psychiatres,
13:12 ou que ce soit... -C'est pas le médecin,
13:15 c'est le système, c'est par rapport aux moyens.
13:17 -Je pense qu'on est face à un cas
13:20 qui est, effectivement, assez unique,
13:22 parce que je pense qu'il y a très peu de détenus
13:25 qui ont été incarcérés pour des faits relatifs au terrorisme,
13:29 et il y en a très peu qui passent à nouveau à l'acte ensuite.
13:32 Donc c'est quelque chose, effectivement,
13:34 qu'il va falloir étudier, vérifier s'il y a eu d'autres cas comme ça.
13:38 Donc on est visiblement par rapport à une personnalité
13:41 qui a été décrite tout à l'heure et qui est, effectivement,
13:45 à la fois visiblement très en lien,
13:47 très imprégnée par l'idéologie djihadiste,
13:50 qui est une idéologie de rupture,
13:54 avec à la fois la société dans laquelle se trouvent,
13:58 se perçoivent ces personnes-là,
14:00 de vision aussi d'une sorte d'agression internationale,
14:05 mondiale, qui existerait contre les musulmans,
14:08 donc il y a une vision presque un peu paranoïaque
14:11 de la situation des musulmans dans le monde.
14:13 - Avec la mention de la Palestine...
14:15 - Voilà, c'est ça.
14:17 - ...dans ce qu'il a raconté. - Oui, c'est ça.
14:19 On peut dire que le conflit de Gaza a été une sorte d'étincelle,
14:22 peut-être, dans son cheminement, dans son raisonnement.
14:26 Donc c'est effectivement des profils extrêmement dangereux
14:29 et pour lesquels il faut envisager des mesures de sécurité
14:32 et de suivi extrêmement forts.
14:34 Après, on est quand même dans un État de droit
14:37 et on est toujours dans cet enjeu, effectivement,
14:40 d'essayer d'améliorer, de renforcer la sécurité de la société
14:44 et en même temps de faire en sorte
14:46 qu'on ne va pas emprisonner quelqu'un
14:48 sur des présomptions de faits susceptibles de faire.
14:51 Il y a vraiment une balance qu'il faut arriver à trouver.
14:54 - C'est le 1er passage à l'acte d'un individu déjà condamné
14:57 précédemment pour faire terrorisme,
14:59 pour planifier un attentat et pour association
15:02 de malfaiteurs terroristes.
15:03 Ce qui veut dire donc que ça reste un cas isolé,
15:06 à l'heure où nous parlons.
15:08 - Ça peut encore arriver.
15:09 - Même si potentiellement,
15:11 des centaines de personnes peuvent sortir
15:13 qui ont été précisément condamnées pour les mêmes cas.
15:16 Dans le cas précédent d'Aras,
15:18 c'était un individu qui était déjà fiché S,
15:20 mais ce que disait Jean-Charles Brizard
15:22 sur Notre Antenne cette année, c'est que ces 3 dernières années,
15:26 90 % des auteurs d'attentats étaient inconnus des services,
15:29 ce qui montre bien que ces phénomènes d'autoradicalisation
15:32 sous le radar, on les maîtrise mal.
15:35 La tentation, bien sûr, c'est de monter d'un cran
15:37 aujourd'hui dans l'arsenal répressif,
15:39 sauf qu'on a déjà mis en oeuvre,
15:41 on a déjà intégré dans le droit commun
15:43 des dispositions qui étaient celles mises en oeuvre
15:47 du temps de l'alerte attentat ici en France,
15:49 exorbitante, a priori, du droit commun,
15:52 avec notamment ces fameuses visites domiciliaires.
15:54 Mais on le voit, un juge peut,
15:56 et c'est la priorité du chef d'égyptien,
15:58 s'opposer à ces visites domiciliaires.
16:01 À moins de retirer au juge leur pouvoir d'appréciation,
16:04 c'est extrêmement compliqué aujourd'hui
16:06 de trouver les moyens de parer à ce type de situation.
16:09 -Vous voulez ajouter un mot ?
16:11 -Oui, il y a eu 470 personnes qui ont été libérées
16:13 depuis mi-2018 qui avaient été condamnées pour terrorisme.
16:17 A priori, il y en a eu 150 entre 2020 et 2023.
16:19 Ca donne quand même le ratio,
16:21 une personne sur toutes ces personnes.
16:23 Donc c'est important de dire aussi
16:25 qu'il ne faut pas tout de suite tirer
16:27 une conséquence très large, très politique
16:30 d'un seul événement.
16:31 C'était le sujet qu'on a eu à chaque attentat.
16:34 On entend les hommes politiques dire
16:36 que s'il y avait eu tel droit,
16:37 ça n'aurait jamais été pareil,
16:39 comme Gérald Darmanin après le drame d'Arras.
16:42 Alors que dans cette tension entre sécurité et liberté,
16:45 dans l'état de droit dans lequel nous sommes,
16:47 il y a une chose importante à dire,
16:49 c'est que le risque zéro n'existe pas.
16:52 -Ce qui ne veut pas dire que la déradicalisation,
16:54 ça marche. La preuve, c'est Dounia Bouzard,
16:57 qui faisait tous les plateaux de télé,
16:59 qui disait que le risque n'est plus nulle part.
17:02 -Il y a quand même des failles qu'il va falloir regarder.
17:05 Il faut trouver un équilibre et qu'on est dans un état de droit.
17:08 Mais ne serait-ce que l'activité sur Twitter ou sur X,
17:11 on n'arrive pas à gérer.
17:13 Dans le cas de Samuel Paty, c'était la même chose.
17:16 Il y a eu des signaux bien en amont,
17:18 et on passe à travers, ou alors on ne prend pas au sérieux.
17:21 Je ne sais pas quel est le problème et quelle est l'erreur,
17:24 mais ça, c'est quelque chose qu'on pourrait utiliser
17:27 pour autant empêcher la liberté de ces gens-là.
17:30 On n'y arrive pas, il faut le dire,
17:32 je pense qu'il faut être clair là-dessus.
17:34 Même si, heureusement, on en déjoue beaucoup d'attentats,
17:38 et ça, tant mieux, mais il faut se dire que par ça,
17:40 et la radicalisation passe beaucoup par les réseaux sociaux,
17:44 on passe complètement à côté.
17:47 -On reprend la discussion après le Fil info.
17:49 Emmanuel Langlois.
17:50 -L'auteur présumé des coups de couteau et de marteau
17:53 hier soir près de la Tour Eiffel
17:55 a vu l'homme âgé de 26 ans, islamiste radical,
17:58 qui a tué un jeune touriste germano-philippin
18:01 et blessé deux autres personnes,
18:03 avait fait allégeance au groupe Etat islamique
18:05 dans une vidéo avant son passage à l'acte.
18:08 C'est ce qu'annonce ce soir lors d'une conférence de presse
18:11 le procureur antiterroriste Jean-François Ricard.
18:14 Les personnes blessées à coups de marteau
18:16 sont rentrées à leur domicile après avoir été soignées.
18:20 Puis le suspect souffrait de troubles psychiatriques.
18:23 Le ministre de l'Intérieur réclame que les autorités
18:26 puissent demander une injonction de soins.
18:28 L'adolescent de 15 ans a arrêté hier
18:31 après la découverte de deux corps calcinés
18:33 dans sa maison incendie à Château-Vilain,
18:36 en Isère, à Havoué.
18:37 Il reconnaît avoir tué ses parents.
18:39 Il avait disparu après l'incendie
18:41 qui avait ravagé la maison de la famille
18:44 le week-end dernier dans ce village de 800 habitants.
18:47 Deux jours après la fin de la trêve avec le Hamas,
18:50 Israël a mené de nouvelles frappes meurtrières
18:53 sur la bande de Gaza.
18:54 Le mouvement islamiste palestinien
18:56 affirme que ces raids ont fait plus de 240 morts
18:59 et 650 blessés depuis la reprise des combats
19:01 avant hier vendredi.
19:04 ...
19:05 -France Info.
19:07 ...
19:08 -20h, 21h,
19:10 les informés,
19:12 Victor Matey.
19:13 -Après l'attaque meurtrière au couteau hier en plein Paris,
19:17 la question du suivi et des moyens,
19:19 je vous propose d'écouter Marine Tendelier,
19:22 secrétaire nationale d'Europe Écologie Les Verts,
19:24 sur France Info et France Inter.
19:26 -Ca pose deux questions,
19:28 le question des moyens et du suivi psychiatrique dans ce pays,
19:31 et c'est pas la 1re fois qu'on en parle,
19:34 et la question des moyens et des priorités
19:36 des services de renseignement.
19:38 Le ministre de l'Intérieur avait parlé
19:40 des terroristes écologistes,
19:42 puis des terroristes intellectuels sur la réforme des retraites.
19:46 Quand on voit le nombre de fichiers S
19:48 pour des raisons d'une action écolo,
19:51 sur une banque ou sur un tarmac d'aéroport,
19:53 il y a une vraie dispersion des services de renseignement.
19:56 Pour discuter avec eux,
19:58 certains ne comprennent plus le sens de leur métier,
20:01 car ils ont conscience des risques sur notre territoire.
20:04 Faits divers, morts après morts,
20:06 les Français voient aussi le terrorisme.
20:08 -Jean-Christophe Ploquin,
20:10 dispersion du travail des services de renseignement ?
20:13 -Elle a peut-être deux superbes infos.
20:15 J'ai l'impression que les services de renseignement,
20:18 qui ont été ici depuis une dizaine d'années,
20:21 et sinon plus, évidemment,
20:22 extrêmement impliqués dans la lutte antiterroriste.
20:27 La France a été plus globalement extrêmement impliquée,
20:31 que ce soit l'offensive au Sahel, déclenchée en 2013,
20:36 mais que ce soit surtout l'intervention militaire
20:39 aux côtés d'autres forces occidentales,
20:42 en Syrie et en Irak, quand il a fallu,
20:46 souvenez-vous, après les attentats de Paris,
20:49 du Bataclan, etc.,
20:50 aller porter le fer contre Daech,
20:53 là où ils avaient leur base et leur capital.
20:57 Donc la France, les services de l'Etat
20:59 sont extrêmement impliqués dans la lutte contre le terrorisme.
21:03 Il y a sans doute toujours des améliorations à faire.
21:07 -On le trouve en terresse sémantique,
21:09 quand elle parle de terrorisme écologique ?
21:12 -Oui, c'est vrai que peut-être que le gouvernement,
21:15 pour le coup, sur le plan politique,
21:17 lui a un peu tendu une perche, effectivement,
21:19 quand il a semblé vouloir mettre
21:22 des actions violentes issues des rangs écologistes
21:26 sous le label terroriste.
21:27 Peut-être qu'effectivement, il ne faut pas tout mélanger.
21:31 Mais en tout cas, quand on parlait des réseaux sociaux,
21:35 moi, ça me fait penser qu'en fait,
21:37 la violence sur les réseaux sociaux,
21:39 elle n'est pas seulement du fait d'un individu
21:42 ou de groupes terroristes et djihadistes.
21:45 Je fais un lien.
21:46 Ce que je veux dire, c'est que la régulation
21:49 sur les réseaux sociaux, il faudrait que ce soit
21:52 un projet global et pas seulement visant les islamistes
21:55 ou les djihadistes qui s'expriment.
21:57 Je ne serais pas étonné que le malheureux supporter
22:00 qui a été tué à Nantes,
22:02 on ait vu sur les réseaux sociaux entre supporters
22:05 des espèces de sur-enchères,
22:07 qui sont aussi des groupes de supporters de foot,
22:10 c'est quand même quelque chose d'épouvantable
22:13 dans le niveau de violence qu'ils sont capables d'atteindre.
22:16 Donc, le problème des réseaux sociaux,
22:18 à mon avis, est extrêmement global.
22:20 Et ça recoupe le fait de pouvoir contrer
22:23 des djihadistes qui s'expriment dessus.
22:27 - Ça complique encore, c'est ce que vous disiez,
22:30 le travail des services de renseignement,
22:33 aujourd'hui, les réseaux sociaux.
22:35 - Oui, on voit bien que la plateforme Faro,
22:37 on a du mal, en fait, au cours,
22:39 des réseaux sociaux, et comme c'est pas régulé,
22:42 on peut y faire tout ce qu'on veut,
22:44 et on sait que ça accroche avec des jeunes,
22:46 ou des personnes qui sont un peu...
22:48 - Je m'adresse à la communicante que vous êtes,
22:51 c'est un canal de communication idéal.
22:53 - C'est plutôt les messages négatifs,
22:56 et on l'avait vu pendant la crise Covid,
22:58 tout ce qui était conflottisme,
23:00 mais ça marchait, ça démultipliait en une minute.
23:03 Et je trouve, moi, en tant que communicante,
23:06 qu'on n'a jamais trouvé le pendant positif.
23:08 - Quand le gouvernement, pendant la crise Covid,
23:11 essayait de renverser le truc,
23:13 en disant que les bienfaits de la vaccination
23:16 faisaient des campagnes, on n'y arrivait pas.
23:18 On n'était pas...
23:19 Les complotistes, les radicalisés,
23:22 sont beaucoup plus outillés pour communiquer là-dessus,
23:25 et on sait que le négatif est porteur.
23:27 - C'est le fait des algorithmes.
23:29 - Exactement, ils nous renvoient, ils nous enferment dans ça.
23:33 Je pense qu'on a une certaine naïveté
23:35 ou un manque de professionnalisme là-dessus,
23:38 mais on sait que les éloignements sont débordés.
23:41 C'est une nouvelle façon de surveiller les uns et les autres.
23:44 On a beaucoup de choses à apprendre.
23:46 Quand on surveille, qu'on commence à voir des choses,
23:49 quand est-ce qu'on commence à prendre au sérieux ces éléments ?
23:53 Encore une fois, pendant l'affaire Samuel Paty,
23:56 des choses ont été vues dans les réseaux sociaux
23:59 et qui n'ont pas toujours été prises au moment où on les a vues.
24:02 Probablement, ça a favorisé le passage à l'acte,
24:05 ou ça n'a pas empêché le passage à l'acte.
24:08 Les renseignements sont très bons,
24:10 mais peut-être qu'on a encore beaucoup d'apprentissage.
24:13 Il y a quelque chose qui me choque dans cette histoire,
24:16 c'est les 4 ans de peine de ce monsieur.
24:19 Je trouve que c'est...
24:20 On est dans une société qui tire vite des conclusions
24:23 sur ce qu'on fait et ce qu'on ne fait pas.
24:26 Je parle des extrêmes, notamment de l'extrême droite.
24:29 C'est vrai que moi, en tant que citoyenne,
24:31 me dire qu'il a pris 4 ans, il ressort,
24:34 il a menacé quand même la France,
24:36 je trouve ça un peu léger.
24:38 Donc oui, encore une fois, la justice fait son travail.
24:41 La justice pose des limites pour qu'on soit dans un état de droit
24:45 et qu'on ne soit pas emprisonnés pour des raisons
24:47 qui ne seraient pas justes,
24:49 mais quand même, je trouve qu'on fait preuve de naïveté.
24:52 -On a compris.
24:54 On va continuer à en parler dans la 2e partie des "Informés".
24:57 On parlera aussi du Proche-Orient, bien sûr,
25:00 et de la COP 28.
25:01 Les "Informés" reviennent.
25:04 -If we look inside our souls
25:06 There's light
25:07 -Par tous les temps, la lumière reste inoubliable.
25:11 Regardez la météo avec Vélux.
25:14 -Blankets, rags and toms
25:16 ...
25:20 -Bonsoir à tous et bonsoir à toutes.
25:23 Les conditions restent hivernales sur l'Hexagone
25:25 avec une nouvelle dépression qui arrive par l'Ouest,
25:28 qui, ce soir, concerne déjà la Bretagne, le Cotentin
25:31 ou encore la Vendée.
25:33 A l'avant, le ciel est plus chargé ou encore plus voilé.
25:36 Attention, en ce qui concerne le mercure,
25:38 les valeurs sont franchement négatives à l'Est du pays.
25:41 Prudence, vraiment, si vous devez circuler.
25:43 Demain, la dégradation gagne l'intégralité du territoire.
25:47 Le risque neigeux retrouvera les frontières du Benelux
25:50 ou encore de l'Allemagne, avec des flocons sur les reliefs.
25:53 Et puis, l'après-midi, le temps qui restera, là encore,
25:56 Mossade sur une très grande partie du pays,
25:59 avec un mercure qui remonte néanmoins,
26:01 les valeurs restent froides, mordantes au réveil en Alsace,
26:05 notamment -5°C.
26:06 Mais l'après-midi, on retrouve des températures
26:10 qui sont proches des normales sans forcément les atteindre.
26:13 Il fera quand même quasiment 14 à 15°C
26:16 sur le pourtour méditerranéen.
26:18 L'information continue.
26:20 Très belle soirée sur France Info.
26:21 (Générique)
26:25 ---
26:27 -Vous avez regardé "La Météo" avec Velux.
26:31 Blankets, rags and tomes...
26:34 (Générique)
26:37 ---
26:45 -Bonsoir à tous. Les titres de l'actualité.
26:48 La garde à vue de Lassaillans, qui a tué une personne hier soir
26:51 à Paris, non loin de la tour Eiffel, au cri de Alaa Akbar,
26:54 se poursuit. Elle devrait durer 96 heures,
26:57 comme il est de mise dans les affaires de terrorisme.
27:00 Le rappel des faits avec Pierre Lecce.
27:02 -Il est en train de braquer, un mec.
27:04 -Armés au point, les policiers mettent en joue Lassaillans
27:07 et stoppent son périple meurtrier au coeur de Paris
27:11 en le neutralisant avec un tether.
27:13 (Bruit de téléphone)
27:15 Un homme muni d'un couteau s'en prend à un couple de touristes
27:19 dans le secteur de Bir Hakeim, à proximité de la tour Eiffel.
27:23 Un jeune homme de nationalité allemande et philippine
27:25 est mortellement poignardé.
27:27 Sous les yeux d'un chauffeur de taxi,
27:29 l'agresseur prend la fuite et traverse ce pont
27:32 au-dessus de la Seine et passe dans le 16e arrondissement.
27:35 Il est pris en chasse par les policiers,
27:38 alertés quelques minutes plus tôt par téléphone.
27:40 A cet instant, il attaque cette fois avec un marteau
27:43 deux autres personnes, avant d'être appréhendé
27:46 par les forces de l'ordre.
27:47 -Ils ont essayé d'abord de l'interpeller.
27:50 Cette personne avait gardé les mains manifestement
27:53 par-dessus son manteau, expliquant qu'il avait des explosifs.
27:57 Il a ensuite pris la fuite.
27:58 Les policiers ont continué à le poursuivre.
28:01 C'est là où les deux personnes ont été agressées.
28:04 Puis, près d'un square,
28:06 ils ont pu arrêter cette personne, l'interpeller.
28:09 -Le quartier est rapidement bouclé,
28:11 un large périmètre de sécurité mis en place.
28:14 -J'ai peur, ma copine est là, elle attend.
28:16 Elle me dit qu'il y a quelqu'un qui s'est fait agresser.
28:19 -Un parcours de 800 m et un bilan très lourd.
28:23 En quelques minutes, un mort et deux blessés.
28:26 Le jeune touriste de 23 ans a succombé à ses blessures
28:29 malgré l'intervention rapide des secours,
28:31 dont faisait partie l'urgentiste Patrick Peloux.
28:34 -On est arrivé en même temps que nos collègues
28:37 sapeurs-pompiers de Paris.
28:39 On a essayé de le réanimer,
28:41 mais l'attaque avait été telle et d'une telle violence
28:46 qu'il était déjà, en effet, en arrêt cardiaque.
28:50 -Le Parquet national antiterroriste a ouvert une enquête
28:53 pour assassinat et tentative d'assassinat
28:56 avec une entreprise terroriste.
28:58 Trois membres de l'entourage du suspect
29:00 ont aussi été placés en garde à vue.
29:02 -Précisément, le procureur national antiterroriste
29:05 Jean-François Ricard s'est exprimé
29:08 il y a quelques minutes en direct sur France Info.
29:11 Il a donné des détails sur la personnalité de l'assaillant,
29:14 un homme de 26 ans qui avait prêté allégeance à l'Etat islamique.
29:18 -Les premières investigations ont permis de mettre en évidence
29:23 que l'auteur des faits avait enregistré une vidéo
29:26 avant de passer à l'acte.
29:28 Dans ce film, s'exprimant en langue arabe,
29:34 il se présentait comme étant "Abu Talha al-Khorasani",
29:38 ce qui constitue une référence
29:40 à l'organisation terroriste Etat islamique
29:43 agissant actuellement à partir de l'Afghanistan.
29:46 Lors de cette vidéo, il prêtait allégeance à l'Etat islamique.
29:53 Il apportait son soutien aux djihadistes
29:55 agissant dans différentes zones,
29:57 notamment en Afrique, en Irak, en Syrie,
30:02 au Sinaï, au Yémen, au Khorasan ou encore au Pakistan.
30:06 -C'était le procureur national antiterroriste.
30:09 Restez sur France Info, parce que l'info continue.
30:12 Sur France Info, dans une poignée de secondes,
30:15 ce sont les informés qui vous informeront.
30:17 A bientôt.
30:19 Générique
30:22 ...
30:27 ...
30:30 -20h, 21h, les informés, Victor Mathey.
30:34 -Les informés, 2e parti,
30:36 toujours dans le studio de France Info,
30:39 journalistes politiques et parlementaires.
30:41 Sénat, Émilie Zapalski, fondatrice de l'agence de communication.
30:45 Émilie, conseil, Jean-Christophe Bloquin,
30:48 Alain Croix et Raphaël Kahn de France 24,
30:50 votre émission "Le Monde dans tous ses états".
30:53 Je vous donne la parole.
30:54 Raphaël Kahn, on s'interrogeait, on parlait du profil
30:57 de l'assaillant, de l'auteur de l'attaque hier à Paris,
31:00 qui a fait un mort près de la tour Eiffel.
31:03 En 2016, il prétendait s'être autoradicalisé.
31:05 Il y a eu ces questionnements tout au long de la journée
31:08 sur le fait qu'il ait pu berner tout le monde dans cette affaire,
31:12 les autorités, la justice,
31:13 qu'il soit passé entre les mailles du filet.
31:16 -Il faisait l'objet d'une surveillance,
31:18 notamment sur les réseaux sociaux et ses communications par Internet,
31:22 qui, semble-t-il, n'avait pas alerté ces derniers mois
31:25 les services de l'Etat. Seule sa mère s'était préoccupée,
31:28 si l'on en croit le procureur de la République,
31:31 mais il n'y avait pas d'autres signaux
31:33 qui indiquaient un probable passage à l'acte.
31:35 Il fait partie de ces 30 000 fichiers S en France,
31:38 S pour Sûreté de l'Etat,
31:40 dont 17 000 pour appartenance ou appartenance supposée
31:43 à la mouvance radicale islamiste,
31:45 ce qui donne l'idée du nombre de personnes à surveiller.
31:48 Il y a un autre fichier, assez curieux,
31:50 qui est le fichier pour la prévention
31:52 de la radicalisation à caractère terroriste,
31:55 qui compte 20 000. Certains se recoupent
31:57 avec les 17 000 ou les 30 000 fichiers S
31:59 qu'on vient d'évoquer.
32:01 Mais quand on sait qu'il faut entre 5 et 10 fonctionnaires de l'Etat
32:04 pour assurer la surveillance d'un seul de ces individus,
32:08 tous ne sont pas surveillés en permanence
32:10 ou ne font pas l'objet de danger
32:12 d'une surveillance permanente,
32:14 ça indique le nombre de fonctionnaires que ça mobilise.
32:17 - Acte isolé ou pas, TAMTRA Nui,
32:19 on a beaucoup parlé ces derniers jours
32:21 de la sécurité à l'approche des JO de Paris l'an prochain.
32:25 Voilà, ça met...
32:26 - Bien sûr, et on a entendu tout le débat
32:28 qui montait après l'interview de Laurent Nunez,
32:31 qui expliquait toutes les zones de sécurité,
32:34 notamment les QR codes nécessaires
32:36 pour aller dans certaines zones,
32:38 pour la cérémonie, etc.
32:39 Et on a entendu tout le débat
32:41 qui montait sur les atteintes aux libertés publiques,
32:44 les parlementaires qui ont dit qu'ils allaient saisir la CNIL,
32:47 qu'il fallait un débat au Parlement,
32:50 que c'était des atteintes graves à la liberté d'aller et venir.
32:53 On avait l'impression que c'était un nouveau confinement.
32:56 Alors là, clairement, cet événement
32:59 va venir complètement doucher ce débat.
33:01 Laurent Nunez l'avait dit cette semaine,
33:03 "Je suis en charge de la sécurité de cet événement.
33:06 "S'il y a un seul problème lors des JO,
33:09 "eh bien, c'est à moi que la faute incombera."
33:11 Donc, là, je crois que ça sonne effectivement
33:14 comme un avertissement, cet événement,
33:16 et que ce débat sur la sécurité des JO,
33:19 ça va plus du tout être le même,
33:21 d'autant que, bien sûr, le risque terroriste,
33:23 il a beaucoup augmenté, notamment depuis le 7 octobre,
33:27 la situation au Proche-Orient,
33:29 et que c'est pas du tout la même situation
33:31 qu'il y a quelques semaines ou quelques mois.
33:34 -Emilie Sapalsky voulait y réagir.
33:36 -Oui, parce que moi, ça me paraît hallucinant, en fait.
33:39 Quelqu'un de radicalisé qui a fait de la prison,
33:42 plus les troubles psychiatriques qu'on laisse en liberté
33:45 et qu'on n'arrive pas, comme je disais,
33:48 à encadrer ce genre de personnalité
33:51 au point qu'il peut passer à l'acte.
33:53 Alors, comme on n'arrive pas à faire ça,
33:55 on va punir tout le monde et on fait un QR code pour...
33:58 Non, mais c'est...
34:00 Franchement, là, je trouve que c'est assez délirant.
34:03 Et puis, c'est...
34:04 Je trouve que c'est déplacé, en fait, ce QR code,
34:07 déjà avant même cet attentat, évidemment.
34:10 Je trouve que c'est une espèce d'aveu de faiblesse
34:13 de ne pas arriver à organiser ça.
34:15 Je sais pas, Paris, sous QR code,
34:17 avec des transports à 4 euros le ticket,
34:19 c'est un peu la honte.
34:20 C'est comme un aveu de faiblesse sur un cas...
34:23 Je crois pas que ça puisse renforcer l'idée
34:25 qu'on ait besoin d'un QR code.
34:27 Occupons-nous, thématique par thématique.
34:30 C'est la sécurité qui est en jeu au GIO.
34:32 En plus, là, ça s'est passé à la Tour Eiffel,
34:35 donc on se dit, "Oh là là, dramatique."
34:37 La compétition de beach volley au pied de la Tour Eiffel, là...
34:40 - La solution de siffler... - La cérémonie d'ouverture.
34:43 - La solution de siffler la fin de la récré
34:46 avec un QR code pour tout le monde,
34:48 l'image est comme un aveu de faiblesse
34:50 de ne pas arriver avec des choses qui sont grandes.
34:53 - Beaucoup de début pour le coup parisiens
34:56 n'ont pas bien compris le débat monté sur cette histoire de QR code.
35:00 Je pense que des zones de filtrage,
35:02 ça va être indispensable, nécessaire,
35:04 inhérent à l'organisation d'une compétition.
35:07 - On organise de façon très spéciale,
35:09 parce que c'est au coeur de Paris.
35:11 Il y a la Tour Eiffel, vous avez le Grand Palais...
35:14 - Oui, peut-être qu'on s'est engagé dans des choses...
35:17 - On réalise que ça va être dangereux.
35:19 - Tout ce qu'il y a autour de la Seine,
35:21 l'histoire des k.o., des k.b.a., c'est extrêmement compliqué.
35:25 - Les GIO, on ne découvre pas que c'est dangereux
35:28 d'organiser ça à la Tour Eiffel.
35:30 Comme on ne découvre pas que la question des transports
35:33 va être compliquée et qu'il faut les financer.
35:36 - Un dernier mot sur le sujet ?
35:38 - Je pense que l'organisation d'événements sportifs,
35:41 ça représente un enjeu
35:43 en termes de visibilité internationale extrêmement fort.
35:46 Les Jeux olympiques, c'est la fête du sport.
35:49 On souhaite que la fête se passe le mieux possible.
35:52 La Coupe du monde de rugby s'est bien passée,
35:55 dans ce sens-là.
35:56 Il n'y a pas eu d'attentats, ou en tout cas,
35:59 ils ont été déjoués.
36:00 Mais on sent bien qu'en France,
36:02 la France étant quand même un pays particulièrement...
36:05 - Ciblé.
36:06 - Ciblé par les organisations djihadistes,
36:09 voilà, c'est tout événement,
36:12 et ça suscite un peu des interrogations
36:14 et une certaine inquiétude.
36:16 - Voilà ce que l'on pouvait dire ce soir
36:18 dans les informés au lendemain de cette attaque au couteau
36:22 qui a fait un mort dans la Tour Eiffel.
36:24 À Paris, dans un instant, Israël et le Hamas,
36:27 deux jours après la trêve,
36:29 nous verrons la situation.
36:30 Le Fil info, 20h40, avec Emmanuel Langlois.
36:33 - Suite de l'agression d'hier sur le pont Bir Hakeim,
36:36 près de la Tour Eiffel,
36:38 d'après Jean-François Ricard,
36:40 le procureur national antiterroriste,
36:42 enregistré avant son passage à l'acte,
36:44 le suspect avait prêté allégeance au groupe Etat islamique.
36:48 L'homme âgé de 26 ans fit chier, ce soir en garde à vue.
36:51 Il a tué un jeune touriste germano-philippin
36:54 et blessé deux autres personnes à coup de couteau et de marteau.
36:57 Fin octobre, toujours d'appel procureur,
37:00 la mère de l'agresseur présumé avait signalé son inquiétude
37:03 pour un touriste qui se repliait sur lui-même.
37:06 Invité ce soir de TF1 à l'issue d'une réunion à Matignon,
37:09 le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
37:12 réclame que les pouvoirs publics, les préfets ou les policiers
37:15 puissent demander une injonction de soins
37:17 pour une personne radicalisée suivie pour troubles psychiatriques
37:21 afin de prévenir des passages à l'acte comme celui d'hier soir.
37:25 Un attentat à la bombe aux Philippines,
37:27 l'explosion a eu lieu lors d'une messe catholique
37:30 dans le sud du pays,
37:31 troublée par une insurrection.
37:33 Au moins quatre personnes ont été tuées,
37:35 une cinquantaine d'autres blessées.
37:37 L'attentat a été revendiqué par le groupe Etat islamique.
37:41 ...
37:42 -France Info.
37:43 ...
37:45 -20h, 21h,
37:46 les informés,
37:48 Victor Matel.
37:49 -Parlons à présent de la situation au Proche-Orient,
37:52 deux jours après la fin de la trêve entre Israël et le Hamas.
37:55 Les frappes sur l'enclave palestinienne ont repris.
37:58 L'organisation terroriste déplore un bilan humain
38:01 qui s'alourdit malgré les appels nombreux à une trêve durable.
38:05 A l'image de la tribune commune
38:07 signée par les ministres français des Affaires étrangères et des Armées,
38:10 le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou
38:13 dit que la guerre continuera,
38:15 jusqu'à ce que tous ses objectifs soient atteints,
38:18 notamment la destruction du Hamas,
38:20 c'était hier soir lors d'une conférence de presse.
38:23 -J'ai rencontré nos merveilleux combattants sur le terrain
38:26 qui m'ont dit "Monsieur le Premier ministre,
38:28 continuez jusqu'au bout."
38:30 Et je leur ai dit "Jusqu'au bout, il n'y a pas de questions à se poser."
38:34 Je le dis sans équivoque,
38:38 nous poursuivrons la guerre jusqu'à ce que nous ayons atteint
38:41 tous ses objectifs, et il est impossible d'atteindre
38:44 sans poursuivre les opérations au sol.
38:47 La manoeuvre terrestre était nécessaire
38:49 pour obtenir des résultats jusqu'à présent,
38:51 et la manoeuvre terrestre est nécessaire
38:54 pour obtenir des résultats plus tard.
38:56 -Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou,
38:59 Raphaël Kahn, on a l'impression que la trêve n'a pas existé,
39:02 on aurait pu l'entendre dire ça début octobre.
39:05 -Oui, presque.
39:06 Maintenant, c'est vrai que l'objectif de guerre d'Israël
39:09 s'est modifié, finalement, par rapport à la 1re phase pré-trêve.
39:13 On sent très bien que le risque, aujourd'hui,
39:16 est porté sur le sud de la bande de Gaza,
39:18 puisque Israël va certainement chercher à localiser
39:21 et sans doute éliminer Yaa Yassinouar,
39:24 qui est le chef du bureau politique du Hamas à Gaza,
39:27 ainsi que Mohamed Deyift, le dirigeant
39:29 des brigades d'Azadi Malka Sam,
39:31 le bras armé du Hamas, tenu pour responsable des attentats.
39:35 -On a l'impression que la priorité, c'était la libération des otages.
39:39 Désormais, la destruction du Hamas...
39:41 -C'est une priorité contrainte pour Netanyahou,
39:44 qui n'avait pas en tête, dans les objectifs
39:46 qu'il avait donnés à son opération terrestre
39:49 dans les 1ers jours, la libération des otages.
39:52 Dès le 8 octobre, l'objectif, c'était l'élimination,
39:55 l'éradication du Hamas.
39:57 Ensuite, seulement, est venue la question des otages,
40:00 sous forte pression internationale, il faut le dire.
40:03 Lorsque le Hamas, via l'intermédiaire
40:05 dans cette affaire, le Qatar, a fait savoir
40:07 qu'il était prêt à envisager des libérations d'otages
40:11 qui avaient été identifiées par des listes,
40:13 à partir de ce moment-là, la libération devenant possible
40:17 et les fuites arrivant jusqu'aux familles des otages en Israël,
40:20 l'opinion publique a exercé une très forte pression
40:24 sur les Israéliens pour qu'ils modifient leurs priorités.
40:27 Mais y compris chez les alliés d'extrême droite,
40:30 de Benyamin Netanyahou, il n'a jamais été question
40:33 de renoncer à l'opération terrestre
40:35 et à l'éradication du Hamas, tout au long de la trêve.
40:38 -Une nouvelle trêve semble très loin, à Tame Tranoui.
40:42 -Oui, on l'entend, effectivement. Ca paraît extrêmement compliqué.
40:46 -Beaucoup de nom de l'appel de ses voeux.
40:48 -On a entendu Emmanuel Macron qui a dit
40:50 que c'est un conflit qui pourrait durer 10 ans
40:53 si Israël continuait à vouloir éradiquer entièrement le Hamas.
40:58 On voit bien que dans ce contexte, toute l'inquiétude,
41:01 effectivement, des chefs d'Etat internationaux
41:04 sur un côté trop jusque-boutiste israélien.
41:07 Alors, moi, je ne suis pas de celles qui pensent
41:10 qu'Emmanuel Macron a fait un total 180
41:12 entre le 7 octobre et aujourd'hui.
41:15 Je pense qu'il a fait un "en même temps" perpétuel.
41:18 Si on écoute sa prise de parole du 12 octobre,
41:20 il dit "soutien à Israël,
41:22 "mais attention aux populations civiles à Gaza."
41:25 Je pense qu'on a eu une espèce d'oreille un peu sélective
41:28 où on a entendu beaucoup la parole sur Israël
41:31 et beaucoup moins le reste.
41:32 Au fur et à mesure que l'opinion publique s'est modifiée,
41:36 à mesure qu'on a vu le nombre de morts montant à Gaza,
41:41 les bombardements, on a eu l'impression
41:43 que sa parole avait fluctué.
41:45 Mais là, quand même, elle a quand même beaucoup, beaucoup fluctué,
41:49 on peut le dire, avec cette dernière prise
41:52 de parole...
41:53 - Avec la priorité de la libération des otages.
41:55 C'est ça qui change la donne.
41:57 - Oui. La priorité de la libération des otages,
42:00 c'est drôle parce que Israël, initialement,
42:02 a toujours fait des otages une priorité.
42:05 On en a eu l'habitude.
42:06 On a vu les 1 000 personnes qui avaient été échangées
42:09 contre Gilad Shaït.
42:10 Cette façon que Benjamin Netanyahou avait eue
42:13 de parler d'abord des otages était assez surprenante
42:16 et allait à l'encontre de la façon dont Israël procède
42:19 avec ses otages.
42:20 L'une des questions que je me pose,
42:23 c'est aussi, est-ce qu'on n'est pas arrivé
42:25 à libérer un certain nombre d'enfants,
42:27 de femmes, de civils ?
42:29 Du coup, il y a aussi une forme de bascule
42:31 qui fait qu'à mesure qu'il y aura de plus en plus
42:34 de militaires, voire d'officiers,
42:36 qui seront otages, ça fera presque partie,
42:39 comment dire, de la règle du jeu
42:41 que des militaires puissent être tenus en otage,
42:44 comme ça a déjà été le cas, parfois,
42:46 pendant plusieurs années, par le Hamas.
42:49 -Vous êtes d'accord avec ça ?
42:50 -Je sais pas.
42:51 Ca, c'est des stratégies de Benjamin Netanyahou
42:54 qui m'échappent, moi, sur le savoir
42:57 en fonction des profils des otages.
42:59 Non, moi, je suis pas complètement d'accord
43:02 sur Emmanuel Macron. Il y a eu un effort
43:04 de rééquilibrage sur lui en même temps,
43:06 dernièrement, parce qu'on est partis
43:09 sur une position qui soutenait fortement Israël,
43:12 notamment avec sa présidente de l'Assemblée nationale,
43:15 qui était dans les premières à y aller,
43:17 et je pense qu'Emmanuel Macron, après,
43:19 a couru après cet espèce de "en même temps"
43:22 qu'il essayait de rééquilibrer,
43:24 en annonçant la coalition internationale
43:27 contre Adel Daech, qui pourrait servir contre le Hamas,
43:30 en disant que si on fait ça, on va en avoir pour 10 ans de guerre.
43:34 C'est une diplomatie difficile à comprendre,
43:36 mais je dirais que, quoi qu'il en soit,
43:39 de toute façon, quel poids on a vis-à-vis de ça
43:42 et de ce qui se passe ?
43:43 Il y a, en effet, une force de guerre insoutenable,
43:46 finalement, une détermination très forte
43:48 d'aller jusqu'au bout, quels que soient les otages,
43:51 et je ne suis pas sûre que, quels que soient les pays,
43:55 on puisse faire quelque chose à l'heure actuelle.
43:57 Il y a un aveu de faiblesse sur cette trêve qui se termine,
44:01 et on ne sait pas quand on va y arriver,
44:03 avec cette question de l'aide humanitaire pour Gaza,
44:06 qui risque d'être bloquée, et c'est catastrophique.
44:09 En France, je trouve que c'est particulier,
44:12 cette façon de communiquer, parce que c'est pas du tout
44:15 comme on l'a vu, on avait un soutien national
44:18 vis-à-vis des otages, et là, c'est un peu un black-out
44:21 assez complet depuis le début, probablement parce que c'est
44:24 très difficile de reprendre la main,
44:27 mais c'est étonnant qu'on n'en fasse pas plus.
44:29 Je sais pas si vous vous souvenez, avant, on connaissait les noms,
44:33 on savait le nombre de jours, et je pense que ça participe,
44:36 un soutien, même s'il est un peu vain sur le plan militaire,
44:40 mais là, je sais pas.
44:41 -Vous voulez rajouter quelque chose ?
44:44 -Je voulais dire que sur l'impuissance de la France,
44:47 je suis d'accord, et sur le fait que la voix d'Emmanuel Macron
44:50 porte peu aussi. Après, moi, je pense que, quand même,
44:53 juste après le déplacement d'Oyel Brown-Pivet,
44:56 il était radicalement différent, celui d'Emmanuel Macron,
45:00 avec tous les efforts qu'il a fait en faveur du...
45:02 En même temps, en allant à la France-Ile-Jordanie,
45:05 en Jordanie, en Égypte, avec ce que ça peut même avoir
45:09 parfois de vain, ce type de position,
45:11 entre l'Ukraine et la Russie, quand il est allé voir Vladimir Poutine,
45:15 mais c'est pour ça que je pense que le soutien à Israël,
45:18 il fallait quand même l'entendre assez tôt,
45:21 dans une forme de "en même temps",
45:23 et avec quand même aussi une parole à l'égard de Gaza
45:26 et des Palestiniens.
45:27 -On entendait le pouvoir de la France
45:30 dans ce dossier, Jean-Christophe Loquin.
45:32 Quand Emmanuel Macron va au Qatar,
45:34 ou quand c'est son ministre des Armées, Sébastien Lecornu,
45:38 qui va en Égypte ou au Qatar, c'est de l'affichage ?
45:41 -C'est de l'affichage. La voix de la France
45:43 porte faiblement actuellement.
45:45 On peut penser, effectivement,
45:47 qu'il y a une position qui a été prise,
45:49 d'abord, peut-être, par rapport aux opinions intérieures en France,
45:54 et donc un souci d'équilibrage par rapport à l'opinion en France,
45:58 et par rapport à la réception des premiers messages
46:01 d'Emmanuel Macron, dans le monde arabe,
46:04 mais aussi en Israël.
46:05 Je pense qu'il y a l'idée d'un message extrêmement brouillé
46:08 et qui a beaucoup de mal à porter.
46:11 Aujourd'hui, je dirais que la France a un peu perdu la main.
46:14 Les otages, on peut pas dire qu'elle ait été particulièrement
46:18 dans la réussite pour obtenir des libérations avant les autres.
46:22 C'est extrêmement compliqué.
46:24 Et dans un sens, pourquoi les otages français avant les autres ?
46:28 C'est des choix qui sont absolument horribles
46:31 et qui dépendent pas des pays en eux-mêmes.
46:33 Ca dépend du Hamas, d'Israël, du Qatar.
46:35 Mais voilà, en tout cas, la France a du mal, effectivement,
46:39 à s'imposer actuellement sur la scène.
46:41 -Un dernier mot sur le sujet.
46:43 -Pour revenir sur tout ce qu'on a dit,
46:45 le sentiment de stratégie,
46:47 qu'elle soit par tous les acteurs, inévitablement vouée à l'échec,
46:50 parce que c'est la situation qui est comme ça.
46:53 Pour Israël, on le dit, repartir à l'assaut de Gaza,
46:56 mais pour un gain très aléatoire
46:58 et un territoire qui sera inévitablement à reconstruire
47:01 avec certainement une population d'autant plus déterminée
47:05 à ne pas coexister à côté d'Israël,
47:07 qui aura été son bourreau, quoi qu'il arrive,
47:10 pendant cette intervention.
47:12 Du côté de la France, la volonté d'obtenir
47:14 des libérations d'otages sans peser sur la situation
47:17 et avec une contrainte intérieure,
47:20 qui est cette opinion publique.
47:21 Donc, quels que soient les acteurs,
47:24 aujourd'hui, de toute manière, la situation est perdante.
47:27 -La situation au Proche-Orient, ce soir, dans "Les Informés".
47:30 Nous partons à Dubaï pour la COP 28.
47:33 Dans un instant, le temps de dérouler,
47:35 le Fil info, 20h50.
47:36 -L'enquête se poursuit après l'attaque
47:38 qui a coûté la vie hier soir à un touriste germano
47:41 au Philippin, près de la Tour Eiffel.
47:43 L'auteur, un islamiste radical
47:45 avec des antécédents psychiatriques,
47:47 a fait allégeance à l'Etat islamique
47:50 et évoqué la situation à Gaza,
47:51 selon le procureur national antiterroriste
47:54 Jean-François Ricard, qui tenait une conférence de presse.
47:57 On apprend que le juge avait refusé
47:59 une visite domiciliaire chez l'assaillant,
48:02 visite demandée en 2020 par la DGSI,
48:04 pour une réconciliation de la sécurité intérieure.
48:07 A l'étranger, ces glissements de terrain meurtriers en Tanzanie,
48:11 les pluies diluviennes qui se sont abattues dans le nord du pays
48:14 ont fait 47 morts et 85 blessés,
48:16 selon un bilan toujours provisoire
48:18 donné par les autorités tanzaniennes.
48:20 Des maisons ont été emportées par des torrents d'eau boueuse
48:24 et de nombreuses routes sont bloquées dans le pays.
48:26 La suite de la COP 28 à Dubaï.
48:28 Le pape François appelle les participants
48:31 à la conférence de l'ONU sur le climat
48:33 et à l'école de l'Etat,
48:34 pour une nécessaire conversion écologique mondiale.
48:37 Après le sprint, vendredi, la poursuite dimanche.
48:40 Deux jours après sa toute première victoire individuelle
48:44 en Coupe du monde de biathlon,
48:45 Lou Jambonneau signe un deuxième succès consécutif
48:49 en poursuite à Ostersund, en Suède.
48:51 La Française, âgée de 25 ans, est deuxième au classement général.
48:55 ...
48:56 -France Info.
48:58 ...
48:59 -20h, 21h, les informés
49:02 de Victor Mathey.
49:03 -C'est la dernière partie de ces informés
49:06 qui nous emmènent à la COP 28 à Dubaï.
49:08 Pour la première fois dans l'histoire
49:10 de ces conférences consacrées au climat,
49:13 une journée entière était consacrée
49:15 aux conséquences du réchauffement climatique sur notre santé.
49:19 En France, c'est la pollution avec les fortes chaleurs
49:22 qui causent des décès anticipés chaque année.
49:24 Dans le monde, la chaleur provoque maladie, la dengue,
49:27 le paludisme, des problèmes cardiaques, entre autres.
49:31 Ce témoignage recueilli à Dubaï
49:32 par l'envoyé spécial de France Info, Anne Le Gall,
49:35 celui d'une interne en médecine à Montréal.
49:38 -Le but de cette action à la COP,
49:40 c'est de dire aux gens comment les énergies fossiles
49:43 sont mauvaises pour la santé.
49:45 Il y a énormément de façons
49:46 que les changements climatiques impactent notre santé.
49:49 Les maladies infectieuses remontent de plus en plus.
49:52 Mais il y a aussi, par exemple,
49:54 le fait des réfugiés climatiques qui sont de plus en plus nombreux.
49:58 C'est aussi quelque chose qui me donne beaucoup d'anxiété.
50:01 Je vois ça dans mes patients aussi.
50:03 Donc c'est un moment assez difficile,
50:06 mais on a tellement d'alliés de toutes les générations.
50:09 Il faut vraiment se concentrer.
50:12 -Beaucoup de choses intéressantes
50:14 dans ce que vient de dire cette jeune docteure.
50:16 D'abord, pour parler peut-être de cette première inédite,
50:20 la première fois que finalement une COP s'intéresse à ce problème.
50:24 -Ca paraît fou. -Ca paraît surreste.
50:26 -COP 28. -On a dû attendre la COP 28
50:28 pour s'intéresser à ce sujet,
50:30 qui peut être la façon la plus concernante
50:33 pour tout le monde d'aborder le réchauffement climatique.
50:36 On est tous dans nos petits égoïsmes,
50:38 notre santé, notre mortalité.
50:40 C'est sûr que c'est forcément par là qu'il fallait attaquer le sujet.
50:44 C'est un sujet qu'on a vu beaucoup cette année.
50:47 Cette année si chaude, on a battu les records,
50:49 tout l'été, encore à l'automne,
50:51 avec les 70 000 morts liés à la chaleur, par exemple,
50:55 en Europe, cette année.
50:57 Ce sont des choses qu'on avait pu sentir.
50:59 Ce qui m'intéresse aussi dans cette séquence,
51:02 c'est d'observer qu'en fait,
51:04 malgré les progrès qu'on a faits en termes médicaux
51:07 depuis les années 70,
51:09 et qui font qu'aujourd'hui, on meurt moins de la chaleur
51:12 qu'hier, parce qu'il y a eu des progrès médicaux
51:15 qui nous permettent d'avoir fait progresser la médecine,
51:19 vu le réchauffement climatique qu'il y a,
51:21 on est quand même plus nombreux à mourir
51:24 ou avoir des maladies tellement le réchauffement climatique
51:27 est important.
51:28 Le progrès, sur lequel tellement de personnes misent,
51:31 ne vient pas compenser le réchauffement climatique.
51:34 C'est une donnée extrêmement importante
51:36 et pas très bonne pour l'avenir
51:38 si on ne joue pas fortement sur le réchauffement.
51:41 - Cette journée est consacrée à la COP28,
51:44 au réchauffement et à notre santé,
51:46 mais on sait que rien ne va en sortir de concret.
51:49 - Oui, c'est l'idée de la COP28 et des décisions.
51:52 Il faut que les débats se fassent,
51:54 car comme il y a la santé, il y a aussi les énergies fossiles.
51:57 C'est important qu'on crante des thématiques,
52:00 même si, au final, les objectifs sont rarement remplis
52:03 et qu'on avance très peu là-dessus.
52:05 C'est très intéressant, la santé,
52:07 et on a l'impression que c'est irréversible.
52:10 La prise de conscience, canicule après canicule,
52:12 sécheresse, ça a mis du temps,
52:14 mais on n'a plus l'impression de revenir en arrière.
52:17 Dans votre reportage, c'est très important,
52:20 car on a très peur des immigrés,
52:22 mais on va avoir beaucoup de réfugiés climatiques,
52:25 et ça va chambouler d'équilibre.
52:27 On ne se rend pas compte du problème.
52:29 Il y a une question qu'il va falloir aborder,
52:32 et qui est abordée dans la COP28,
52:34 sur l'aspect international, c'est aussi le financement.
52:37 On le sait, fin du mois, fin de la terre,
52:39 il y a cette question...
52:41 C'est cette question de savoir comment on fait cette trajectoire
52:45 et qu'elle ne soit pas trop dure pour les plus modestes,
52:49 ou qu'on leur permette d'aller au devant.
52:51 C'est une question importante qu'on a du mal à attaquer.
52:54 On le voit bien en France,
52:56 avec les rapports sur le financement.
52:58 On n'a pas les clés.
53:00 - Les réfugiés climatiques, Jean-Christophe Ploquin,
53:03 parlait de l'éco-anxiété du rapport des jeunes au climat.
53:06 - Absolument. Sur la santé,
53:08 je pense que, notamment, il y a un pays
53:10 qui va bouger sur le changement climatique
53:13 du fait des enjeux de santé, c'est la Chine.
53:15 On sait que la vie à Pékin, c'est un enfer,
53:18 pendant un ou deux mois par an,
53:20 du fait des brouillardes de pollution.
53:22 En Inde aussi.
53:23 Je pense que l'enjeu de la santé est intéressant.
53:26 Ce que je trouve intéressant dans cette COP,
53:28 c'est le côté un peu foisonnant d'initiatives.
53:31 Il y en a certaines qui vont "foirer",
53:35 dans 2-3 ans, on n'en aura plus parlé,
53:37 mais d'autres qui vont, au contraire, rebondir.
53:40 C'est ce côté un peu génération spontanée qu'il peut y avoir.
53:45 Coalition de volontaires aussi,
53:47 des Etats, des grandes associations,
53:49 parfois des entreprises privées très puissantes,
53:52 se mettent ensemble pour porter des projets.
53:54 Je pense que c'est intéressant de suivre cette COP.
53:58 Il va s'y passer des choses.
53:59 - Le mot de la fin sera pour vous.
54:01 - La question de la fin.
54:02 J'ai pas compris le lien entre santé et réfugiés climatiques.
54:06 La journée était consacrée à la santé.
54:08 - Les réfugiés climatiques
54:09 sont chassés d'endroits où ils ne peuvent plus vivre
54:12 à cause du climat.
54:14 - Ça n'a pas de lien avec la santé.
54:16 - C'est sur... Oui, là, on parle de la vie.
54:18 - De la santé. - C'est la vie.
54:20 - C'est pas des questions de maladie.
54:22 Non, parce que dernièrement,
54:24 il y a un lien un peu douteux
54:26 qui a été fait entre Punaise de Lille et les migrants.
54:29 Il faudrait pas non plus dire que les réfugiés climatiques
54:33 sont liés aux questions de santé ou sont vecteurs de maladie.
54:36 C'est pas ça, la question.
54:38 J'avais un point intéressant,
54:40 qui est là pour nous répondre.
54:42 Le nucléaire. C'est important
54:44 parce qu'il y a une vingtaine de pays qui veulent tripler.
54:47 Le salut de l'environnement passe sur le nucléaire.
54:49 - Et les énergies renouvelables.
54:51 Là, on a acté un développement très fort,
54:54 ce qui n'a jamais été fait, il me semble, depuis toujours.
54:57 - On prendra ce débat une autre fois dans "Les Informés".
55:00 On le terminera dehors, après l'émission.
55:02 Merci à tous les quatre d'être venus.
55:05 Jean-Christophe Cloquin, un mot de la Une de la Croix ?
55:08 - C'est sur le sujet avec lequel on a commencé,
55:10 le poison djihadiste.
55:12 - Merci à tous les quatre.
55:14 Reviennent demain matin. Bonne soirée sur France Info.
55:17 et vous l'aimer !

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