• il y a 8 mois
Quelles tendances pour l'investissement viticole en 2024 ? En 2023, on constate une résilience du marché des vins qui est décorrélé des marchés financiers. Daniel Immacolato, directeur général de Cavissima dresse le bilan de l'année 2023 et les perspectives pour l'année 2024.

Category

🗞
News
Transcription
00:00 [Générique]
00:04 Et c'est parti pour Patrimoine Passion, le rendez-vous dédié à l'investissement plaisir, passion ou alternatif de Smart Patrimoine.
00:09 Et aujourd'hui, nous allons nous intéresser à un investissement qui plaît à beaucoup de Français, l'investissement dans le vin.
00:14 Et pour cela, nous avons le plaisir de recevoir sur le plateau de Smart Patrimoine Daniel Immacolato.
00:18 Bonjour Daniel Immacolato.
00:19 Bonjour.
00:20 Bienvenue sur le plateau de Smart Patrimoine. Vous êtes directeur général de Cavissima.
00:23 On se voit régulièrement pour faire un petit peu le point effectivement sur les tendances de marché de l'investissement dans le vin.
00:31 Et on se demandait en ce début d'année 2024 déjà si on pouvait... Alors on s'est déjà vu, mais on s'est déjà vu en 2023.
00:38 Est-ce qu'en 2024, on peut tirer un bilan de cette année 2023 au global ? Est-ce que comme toutes les classes d'actifs,
00:44 on a vu des difficultés sur l'investissement dans le vin ou au contraire, est-ce qu'on constate plutôt une résilience sur ces actifs un petit peu alternatifs
00:52 en dehors des marchés financiers ?
00:54 Je dirais plutôt une résilience parce qu'on est sur des marchés qui sont décorrélés des actifs financiers classiques.
01:02 Donc effectivement, quand je dirais, quand ça tangue, quand les marchés financiers sont un petit peu en souffrance,
01:09 et il y a quand même pas mal de paramètres l'année dernière sur ce qui est indiqué de la souffrance,
01:12 les actifs comme ça alternatifs ont plutôt le vent en poupe.
01:17 Donc il y a une confirmation de la croissance. Pour prendre juste ma structure, on a accru de 21% l'année dernière.
01:23 Dans ce contexte-là, on a quand même une croissance significative.
01:26 Donc le contexte de hausse de taux et de coûts du financement plus élevés pour un certain nombre d'investissements
01:31 n'a pas d'impact sur le marché du vin d'investissement ?
01:35 Difficile de dire qu'il n'a pas d'impact, il en a forcément un indirect je dirais.
01:40 Mais globalement, ce qu'il faut avoir bien en tête, c'est que l'investissement dans le vin, ce n'est pas un investissement de court terme,
01:44 c'est un investissement de très long terme. On est plutôt en phase avec l'apogée des vins.
01:50 On a eu l'occasion d'en parler, mais il y a une valorisation liée à la rareté de très grandes bouteilles,
01:56 puis une valorisation ultérieure au moment où les vins sont consommés,
02:00 parce que le stock mécaniquement diminue, parce que les bouteilles sont ouvertes.
02:04 C'est un produit de plaisir à la fin.
02:07 Ce qui contribue à la rareté, puisqu'on ouvre les bouteilles, donc il y en a de moins en moins.
02:10 Exactement, c'est effectivement un investissement de long terme.
02:14 L'aspect ponctuel d'une actualité financière sur une année donnée, ça ne joue pas grand chose sur le cycle de vie du vin.
02:22 Même pas sur les volumes ?
02:24 Si, par contre, là ça va être la vendange, les volumes et la qualité des vendanges qui vont avoir un rôle important sur la quantité disponible.
02:34 D'accord, c'est les vendanges qui vont avoir un impact sur le volume de vin et donc sur les faits raretés.
02:40 Je parlais du volume de la demande qu'on pouvait avoir sur ce type de vin,
02:44 vous ne l'avez pas vu l'année dernière en lien avec la hausse des taux ?
02:47 Non, il y a eu un petit effet indirect, notamment lié aux difficultés de la Chine.
02:54 Le second marché sur ces grands vins a été un petit peu ralenti, mais ça n'empêche pas la volonté d'accéder.
03:01 Il y a toujours plus de monde mondialement qui cherche à accéder à ces grandes bouteilles,
03:05 soit pour les consommer, ce qui est l'avocat final, soit pour les stocker et éventuellement les revendre,
03:11 les garder comme collectionneurs et éventuellement les revendre si l'occasion s'y prête,
03:16 ou pour réaliser un investissement, ou pour les consommer directement à la fin de l'investissement.
03:21 Si je comprends bien ce que vous nous dites, effectivement effet rareté, grandes bouteilles avec beaucoup de demandes,
03:26 un peu moins l'année dernière peut-être en lien avec la Chine ou le second marché, mais toujours de la demande suffisamment pour entretenir le marché.
03:34 Exactement, le nombre de personnes qui veulent absolument accéder à ce marché-là ne cesse de croître mondialement,
03:43 alors que le volume en face de très grands vins reste limité, donc il y a un décalage entre offre et demande qui reste persistant.
03:51 Est-ce que vous envisagez 2024 d'une manière différente de la manière dont s'est passé 2023, Daniel Imacolato ?
04:00 Il y a des paramètres qui vont jouer sur tout ça. Structurellement, ce que je vous ai dit reste vrai,
04:07 après il y a des paramètres qui vont jouer. On a eu des vendanges intéressantes pour rester sur la France,
04:12 mais en fait là on parle de grands vins français, mais aussi de quelques grands vins d'autres pays, notamment en Italie.
04:19 Mais si on prend les deux grands vignobles français, Bordeaux et la Bourgogne, c'était des vendanges qui étaient plutôt importantes en termes de volume et qualitatives de manière générale.
04:32 Donc plutôt une bonne année les vendanges de 2023 ?
04:34 Au Bordeaux, on avait une année 2022 qui était particulièrement exceptionnelle, en Bourgogne également.
04:40 Donc je ne sais pas si ce sera la même hauteur qualitative, mais en tout cas les volumes étaient là. Après c'est une question de notation de ces grandes bouteilles
04:48 et je dirais les prix de sortie que vont proposer les propriétés pour les amateurs. Donc il y a ce couple notes, qualité et prix qui vont jouer pour ce marché primaire.
05:04 On n'est pas sur le couple rendement de risque, on est sur le couple notes-prix, c'est ça ?
05:08 Exactement.
05:10 Ça c'est pour le marché primaire, et alors quand est-ce qu'on aura les éléments sur ces différentes... Il y a un calendrier établi ou ça dépend un petit peu des maisons ?
05:20 Pour Bordeaux, c'est une campagne primaire. Les vins sont présentés au mois d'avril, seconde quinzaine d'avril en général.
05:28 Après ils sont mis en marché entre avril et mai. Donc j'imagine que cette campagne sera plutôt rapide, mais avant mai on n'aura pas de vraie tendance.
05:39 Chez Cavissima, votre rôle c'est d'accompagner ceux qui veulent investir dans le vin. Je crois que vous faites du stockage aussi quand on investit.
05:47 Est-ce que les primeurs ont un impact ? Sachant que plus un vin est gardé longtemps, plus potentiellement sa valeur s'accroît.
05:57 Est-ce que les primeurs ont un impact pour l'investissement dans le vin ou pas forcément ?
06:01 Oui, oui. Ça fait qu'une petite partie. Quand on conseille des clients une cave d'investissement, va s'appuyer sur une petite partie de primeurs.
06:09 Ça fait sens parce que c'est le prix d'entrée. Mais on va toujours proposer des livrables de vins de millésimes antérieures qui sont déjà en bouteille.
06:18 Avec un équilibre entre les différentes régions de France ou du monde. On va constituer une cave qui représente une cohérence en termes de valorisation par rapport à deux critères.
06:35 La capacité des vins à prendre de la valeur dans le temps, ça c'est l'historique. Il y a des tracs de guéricordes qui vont avec.
06:41 Et la deuxième partie c'est la liquidité. Il y a un second marché. Il faut absolument que les vins qui rentrent dans une cave d'investissement soient des vins qui ont une liquidité forte.
06:49 Avec des échanges tous les jours qui permettent de garantir un prix. Ce sont les aspects importants.
06:56 Très rapidement, quand on investit dans le vin, est-ce qu'il faut diversifier comme d'autres types d'actifs ?
07:06 Ou pareil, comme ce n'est pas corrélé au marché, les règles sont un peu différentes ?
07:11 Si je réponds de manière purement rationnelle, oui c'est bien diversifier.
07:15 C'est bien d'avoir quelques Grands Toscans par exemple à côté de Grand Bourgogne ou Vins de Bordeaux.
07:22 Des fois quelques Rhônes. Il y a quelques grands vins en Californie aussi de la Napa Valley qui peuvent être intéressants d'avoir en portefeuille.
07:30 Ou d'autres régions du monde. Il y en a au compte-gouttes.
07:34 Par contre, il y a un aspect très irrationnel dans le rapport au vin. Il y a aussi un aspect plaisir.
07:42 Il y a le côté purement rationnel d'investissement. Et puis après, on a des clients qui vont nous dire "Oui d'accord, j'entends".
07:49 Mais moi ce que je veux c'est ça.
07:51 Je préfère plutôt orienter dans cette direction là. On essaie d'accompagner au mieux, en donner les bons conseils.
07:56 Et après c'est à eux de choisir à la fin.
07:58 Et c'est plus risqué de faire que du Bordeaux ou que du Bourgogne ?
08:01 Ou ce n'est pas forcément une règle qui s'applique ?
08:03 Non, c'est toujours mieux de diversifier. Même si on a tous un prisme ou des plaisirs un peu particuliers.
08:09 Mais dans une logique d'investissement, c'est mieux de diversifier.
08:12 On a eu des cycles très solides, par exemple sur la Bourgogne, sur quelques années, qui ont tiré un petit peu le marché.
08:19 Bien sûr.
08:20 Tout misé sur la Bourgogne, ce serait peut-être un petit peu risqué également.
08:24 Je pense qu'il faut balancer les risques.
08:26 Et pas seulement sur les régions, mais sur les profils de vins.
08:29 Il y a des vins qui ont des cycles de valorisation plus longs, d'autres qui ont des cycles un petit peu plus courts.
08:35 On essaie de donner les bons conseils par rapport à ce type de sujet qui demande un peu d'expertise.
08:41 Merci beaucoup, Daniel Imacolato, de nous avoir accompagné dans ce Master Patrimoine pour nous décrypter un petit peu les tendances de fin 2023
08:47 et celles que vous attendez en 2024 en matière de vins d'investissement.
08:50 Je rappelle que vous êtes le directeur général de Cavissima. Merci beaucoup.
08:53 Merci beaucoup.
08:54 Quant à nous, à bientôt. On vous retrouvera sûrement pour parler des primeurs en mai ou en juin.
09:00 Et quant à nous, on se retrouve tout de suite dans Enjeu Patrimoine.

Recommandations