Laurence Ferrari - Emmanuel Macron veut créer une « obligation de visite des pères »

  • il y a 4 mois

Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités reviennent sur la proposition du chef de l'État, qui veut créer une « obligation de visite des pères ».


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Transcript
00:00 Sécurité renforcée dans le Puy de Dôme pour une manifestation contre un projet de gigabassine.
00:08 Le rassemblement est prévu samedi au sud-est de Clermont-Ferrand.
00:11 La préfecture prévoit entre 2000 et 3000 manifestants.
00:15 La série noire se poursuit chez Boeing.
00:17 Un avion cargo s'est posé sur le nez.
00:19 À l'aéroport d'Istanbul, le train d'atterrissage à l'avant ne s'était pas déployé.
00:23 Heureusement, cet accident n'a fait aucune victime.
00:25 Et hier, un Boeing de la compagnie Air France a dû atterrir en urgence au Canada
00:29 pour une odeur de chaud à bord de la cabine.
00:32 Et puis, la chanteuse Jeanne Munson reste hospitalisée à Lyon.
00:35 Elle a été victime d'une attaque cardiaque hier,
00:37 après une audience qui l'oppose à la fille de son ancien compagnon Richard Berry.
00:41 Son pronostic vital n'est plus engagé aujourd'hui, Laurence.
00:44 Simon Guélin, merci beaucoup pour le rappel des titres de l'actualité.
00:46 Je voulais juste évoquer avec vous cette proposition du président Emmanuel Macron.
00:51 Il a donné une interview au magazine Elle aujourd'hui.
00:54 Il a demandé à ce que les pères des missionnaires, en cas de divorce,
00:58 n'aient pas seulement un droit de visite, mais un devoir de visite.
01:01 De certaine façon, qu'on les force à voir leurs enfants,
01:04 même s'ils n'en ont pas envie.
01:06 Écoutez, on vous a posé la question.
01:08 On va écouter vos réponses.
01:09 Il y a beaucoup de choses très intéressantes,
01:10 puisque les avis sont très partagés. Écoutez.
01:12 Pour que l'enfant se sente en confiance,
01:14 je pense que c'est important d'avoir la présence des deux parents.
01:17 Forcer le père qui n'a pas forcément envie d'être présent pour son enfant,
01:20 ce n'est pas forcément une bonne idée.
01:22 Si le père a des antécendants de violence
01:27 ou des choses comme ça vis-à-vis des enfants,
01:29 évidemment, il vaut mieux éviter.
01:30 J'ai toujours vécu avec ma mère, même quand mes parents se sont séparés.
01:33 Mais mon père a quand même été là, et c'est une bonne chose.
01:36 Pour l'accompagnement de l'enfant, je pense à mon frère notamment.
01:39 L'accompagnement d'un papa, c'est important.
01:40 Je pense que c'est un peu aussi à la volonté de l'enfant,
01:43 s'il veut ou pas que son père soit présent.
01:45 Il doit être là pour ses enfants,
01:46 et c'est important de les accompagner tout au long de leur vie,
01:49 que ce soit à l'école, etc.
01:50 Rien ne doit être par force.
01:52 Si une personne, que ce soit un père ou une mère,
01:55 n'a pas envie d'être dans la vie de ses enfants,
01:57 si on l'oblige, je ne pense pas que ça va faire du bien pour l'enfant,
02:00 que le parent soit obligé à être impliqué.
02:03 Donc pour moi, il ne faut jamais obliger.
02:05 Il y a beaucoup de choses intéressantes dans ce qu'on a entendu,
02:07 sauf la volonté de l'enfant.
02:09 Non, ça, ce n'est pas la volonté de l'enfant.
02:11 Désolée.
02:12 C'est bien quand il y a les deux parents autour de l'éducation d'un enfant.
02:16 Sarah Salman.
02:16 C'est ce que je disais tout à l'heure.
02:17 Le juge aux affaires familiales regarde uniquement l'intérêt supérieur de l'enfant,
02:20 non pas la volonté de l'enfant,
02:22 même si ce dernier peut intervenir dans une audience
02:24 le concernant s'il a le discernement suffisant.
02:26 Un droit de visite et d'hébergement,
02:28 bon là, c'est qu'ils transforment ça en devoir de visite.
02:31 Pour moi, il ne sert à rien de forcer un père démissionnaire
02:34 à côtoyer un enfant qu'il n'a pas envie de voir.
02:37 Ça ne va pas créer une relation père-enfant de qualité.
02:40 Ça va être délétère.
02:41 Et donc, l'intérêt supérieur de l'enfant ne va pas passer.
02:44 Enfin, à mon sens, ce n'est pas pertinent du tout.
02:46 Après, je peux parler de la pension alimentaire aussi.
02:48 En revanche, les pères démissionnaires doivent payer leur pension alimentaire
02:51 parce qu'il y a beaucoup...
02:52 - Et maintenant, c'est retenu sur la CAF.
02:55 - Avec l'intermédiation, effectivement, depuis...
02:58 - Ça a été fait.
02:59 - C'est plus rapide, mais il y a quand même des pères
03:00 qui ne payent pas spontanément et ça ne règle pas le problème du partage.
03:03 - Ceux qui sont pas salariés, c'est plus difficile.
03:04 - Voilà. Et le partage des dépenses exceptionnel.
03:06 Quand il y a une mère qui a une énorme dépense
03:08 et que le père ne paye pas 50 %, c'est elle qui paye toute seule.
03:10 - Andrée Vallini, vous pensez aussi que c'est important que la pension alimentaire...
03:14 - C'est le plus important.
03:14 Il faut que les pensions alimentaires soient payées, Catherine Néa.
03:16 - Plus que la présente du père. On peut pas le forcer.
03:19 - Oui, mais c'est retenu maintenant.
03:22 - Oui, c'est retenu, les caisses de location familiale.
03:24 - C'est les salariés.
03:25 - C'est une loi qui est passée récemment et ça va dans le bon sens.
03:28 Il faut que les pensions alimentaires soient payées.
03:30 Maintenant, si le fait d'obliger les pères peut faire en sorte
03:34 que certains soient responsabilisés, qu'ils se rendent compte qu'ils ont mal agi
03:37 et qu'ils devraient voir leur enfant plus souvent et s'en occuper,
03:40 ça peut aller dans le bon sens.
03:41 Par contre, forcer un père qui n'en a pas envie, qui est toxique,
03:44 comme le disait tout à l'heure Sarah Salman, ça ne servira à rien,
03:47 sinon à faire l'effet inverse.
03:49 - Alexandre de Vécuo ?
03:50 - Je crois tout simplement que l'État ne peut pas forcer qui que ce soit à faire ça.
03:55 Donc, ça va me paraître surtout une opération de communication
03:59 pleine de bons sentiments, peut-être de bon sens,
04:02 parce qu'effectivement, il vaut mieux pour une famille qui a une père et une mère.
04:05 Mais là, une mère.
04:07 - Comme vous avez dit, une père et un mère.
04:09 - L'absence.
04:10 - J'ai eu l'absence.
04:10 - Je me suis gagné par la théorie du genre et l'air du temps.
04:16 Mais justement, c'est là où il faut que les zones politiques soient un peu cohérentes.
04:18 On ne peut pas dire d'un côté, finalement, la famille traditionnelle,
04:23 ce n'est pas le modèle à suivre.
04:26 Il peut y avoir différents types de familles.
04:28 On peut élever un enfant tout seul, avoir deux pères, deux mères, etc.
04:32 Et dans le même temps, obliger les pères à voir leurs enfants.
04:37 Moi, je crois qu'il peut y avoir effectivement deux types de familles,
04:39 mais c'est souvent des exceptions et des accidents de la vie.
04:42 Et que l'État aurait dû encourager le modèle familial traditionnel.
04:46 Et même, puisqu'Emmanuel Macron veut faire une politique nataliste,
04:50 commencer par ne pas casser le quotient familial,
04:53 comme l'avait fait François Hollande.
04:54 - Votre aîné.
04:55 - Non, mais déjà, la loi de 2019, il n'y a pas longtemps,
05:00 disait que chaque parent contribue à l'éducation, à la formation,
05:04 au suivi de l'enfant.
05:05 Donc, il y a déjà la loi.
05:06 Et dans cette même loi, on disait que les enfants,
05:08 selon leur âge et leur maturité, étaient associés aux décisions des parents,
05:11 savoir si l'enfant voulait habiter chez l'un, chez l'autre.
05:14 Ils pouvaient être entendus et consultés.
05:17 Bon, ça, c'est la loi, mais qui ne s'applique pas.
05:20 Parce qu'on voit aussi que récemment, à Metz,
05:23 il y a des juges qui ont décidé qu'un policier qui avait battu ses enfants
05:27 avait des droits de correction.
05:28 Vous voyez, donc on perd un peu.
05:29 - C'est vrai, c'est une certaine décision absurde.
05:31 - Moi, ce qui m'étonne le plus, là, c'est de, vous voyez,
05:34 avec le président, là, on est inondé de paroles.
05:38 Alors, on vient d'avoir un discours sur l'Europe.
05:41 On vient de recevoir le président chinois.
05:45 Après, il y a la flamme.
05:45 Mais au milieu de tout ça, Louis parle de la ménopause,
05:49 de la stérilité, que maintenant, il faut voir dès 18 ou 24 ans
05:53 si on est stérile ou pas.
05:54 On va dire aux jeunes, allez donc faire un truc.
05:56 Non, mais ça tombe comme un grave lot.
05:59 Mais ça tombe comme un grave lot, mais on dit, mais où est la cohérence ?
06:02 Où est le... Comment...
06:03 Je veux dire, c'est une pluie de choses qui fait que les ministres sont asphyxiés.
06:08 Je veux dire, ça pourrait être la ministre de la Santé qui dit ça.
06:10 C'est quand même pour elle.
06:11 Mais que le président, qui parle de la ménopause...
06:14 Franchement, en disant les trucs...
06:15 - Vous n'avez pas tort.
06:16 - Comment ?
06:17 - C'est bien qu'il s'intéresse à la ministre des Conseils.
06:19 - Non, mais...
06:20 - Est-ce que c'est à son rôle ?
06:21 - Catherine, le dernier mot, là-dessus ?
06:23 - Oui.
06:24 - Mais non, mais ça devient...
06:25 D'ailleurs, ça devient abstrait, quoi.
06:27 C'est...
06:29 - C'est prise de parole, quoi.
06:30 - Voilà, c'est trop d'impôts, tu l'impôtes.
06:32 Trop de paroles, tu la paroles.
06:33 - J'allais dire ça.
06:34 - Mais voilà, on est d'accord.
06:35 - "Trop de paroles présidentielles, tu la paroles présidentielle."
06:38 Souvenons-nous de Saint-Just, qui disait
06:40 "On ne saurait gouverner sans laconisme."
06:43 - Bon, bravo.
06:44 - Tant que je vous le dis.
06:45 - Ça nous a tous séchés.
06:46 Merci à André O'Dayli.
06:47 On fait une petite pause.
06:48 On va complètement changer le sujet.
06:49 On va recevoir Dave, qui fête ses 80 ans.
06:52 Je suis très heureuse de le recevoir.
06:54 80 ans, il va fêter ça au Grand Rex le 21 mai prochain.
06:57 Il est notre invité dans un instant.
06:59 À tout de suite dans Punchline.
07:01 - Merci.
07:03 - 18h-19h sur CNews et Europe 1.
07:06 Punchline. Lawrence Ferrari.

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