Spécial Législatives : Combien de triangulaires sont-elles à prévoir ?

  • il y a 3 mois

Tous les samedis et dimanches soir, Wilfried Devillers reçoit invités et chroniqueurs pour des débats d'actualités. Avis tranchés et arguments incisifs sont aux programmes de 18h30 à 19h00.
Retrouvez "Ça fait débat" sur : http://www.europe1.fr/emissions/les-grandes-voix-du-weekend

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00:00Europe 1, Wilfried de Villers.
00:06A 19h02 sur Europe 1 en plateau, nous sommes toujours avec Emmanuel Vauguet,
00:10communiquant politique, Arnaud Benedetti, professeur associé à la Sorbonne,
00:13et Louis Dragnet, le chef du service politique d'Europe 1, dans un peu moins d'une heure.
00:17Désormais, les derniers bureaux de vote dans les grandes agglomérations
00:20fermeront leurs portes, les autres ont fermé à 18h.
00:23On va revenir sur cette participation historique des Français, 59,79%,
00:2859,39%, il faut être précis, à 17h.
00:32Arnaud Benedetti, est-ce que ça veut dire que les Français se sentent bien plus concernés
00:35par les enjeux de ce scrutin que lors des précédentes législatives ?
00:39Oui, parce que si vous voulez, la différence par rapport notamment aux deux ou trois dernières élections législatives
00:44auxquelles les Français ont été confrontés,
00:47c'est que c'était des élections qui arrivaient après l'élection présidentielle,
00:51c'était en d'autres termes des élections qui opéraient comme des élections de confirmation de l'élection présidentielle.
00:55Là, on est véritablement dans un schéma qui est tout à fait différent,
00:59puisque la bataille qui s'est engagée depuis la dissolution à laquelle a procédé le président de la République,
01:04c'est la bataille pour Matignon, c'est la bataille pour diriger le gouvernement.
01:08Donc, en effet, l'enjeu, quelque part, est beaucoup plus mobilisateur
01:12qu'il ne l'est lors d'une élection législative qui intervient juste après l'élection présidentielle.
01:17Si vous voulez, on se retrouve dans le schéma anti-réforme constitutionnelle
01:23du quinquennat et de l'inversion du calendrier électoral.
01:27On se retrouve donc avant les années 2000.
01:31Donc, on sait que ces élections en général, où il y a une possibilité de cohabitation,
01:37sont des élections qui mobilisent.
01:39Elles ont mobilisé en 86, elles ont mobilisé également en 93,
01:43où il y avait une participation qui était aussi assez importante,
01:46et elles ont, évidemment, mobilisé également en 97.
01:49Et là, on voit à nouveau que cette élection, ce type d'élection, mobilise fortement les électeurs.
01:54Emmanuelle Wauquiez, cette décorrélation entre la présidentielle et législative,
01:58elle a été aussi demandée par certaines personnalités politiques, par certains camps ?
02:03Oui, elle est demandée par certains camps,
02:05elle est surtout demandée par ceux qui estiment qu'ils n'ont pas de chance de gagner l'élection présidentielle.
02:10Mais tout a été fait pour que ce scénario n'arrive pas.
02:15Et encore une fois, cette réforme qui a été tant décriée,
02:19du passage du quinquennat au septennat,
02:22était justement fait et expliqué à l'époque,
02:25pour éviter tout scénario de cohabitation.
02:28Et là, on risque d'être dans un scénario encore plus compliqué qu'un scénario de cohabitation,
02:34parce qu'encore une fois, on le redit, s'il n'y a pas de majorité absolue à l'Assemblée,
02:39on rentre dans une période totalement inédite,
02:44où personne n'est capable de savoir ce qui va se passer,
02:47et où toutes les alliances, y compris celles qui sont fondamentalement contre Nature,
02:52seront possibles.
02:53Mais Louis Dragnel, est-ce que ça veut dire que finalement,
02:55cette corrélation entre présidentielle et législative,
02:57elle permettait aussi une certaine stabilité de notre système politique ?
03:00Ah bien sûr, et c'était conçu pour.
03:02L'idée, c'était de permettre au président qui venait d'être élu,
03:05ou à la présidente, ensuite d'avoir une majorité absolue,
03:08et donc avoir la possibilité de mettre en œuvre son projet politique très rapidement.
03:14C'était ça, vraiment, l'idée de mettre à peu près au même moment
03:18la présidentielle et les élections législatives.
03:20Et c'est vrai que du coup, là, maintenant, on est dans un système qui est déréglé.
03:24Alors, le système est prévu aussi pour être déréglé,
03:26c'est-à-dire que la dissolution est une arme,
03:28c'est l'arme atomique, en fait, à la disposition du président de la République.
03:31Emmanuel Macron a décidé de l'actionner,
03:34on ne sait toujours pas très bien pourquoi, d'un point de vue politique,
03:37sans doute qu'on comprendra dans les prochains mois, les prochaines années.
03:42Même l'entourage très proche d'Emmanuel Macron a encore du mal à comprendre
03:45pourquoi il a décidé d'appuyer sur le bouton nucléaire.
03:49Toujours est-il que la configuration, maintenant, c'est celle-là.
03:52Emmanuel Macron, en appuyant sur le bouton, a décidé de tout dérégler,
03:56de renvoyer chaque camp aussi dans ses cordes.
04:02C'est-à-dire que ça contraint chaque parti à revoir sa stratégie
04:07pour l'élection présidentielle, pour les prochaines échéances électorales.
04:11De ce point de vue-là, c'est plutôt réussi.
04:13Ça a aussi mis en difficulté Edouard Philippe,
04:15ça a aussi mis en difficulté François Bayrou.
04:17Regardez, Laurent Wauquiez n'avait pas du tout prévu de se présenter à l'élection législative.
04:21Eh bien, boum, le voilà candidat aux élections législatives.
04:24François Hollande, également, s'est présenté.
04:26Là, pour le coup, on ne s'y attendait pas du tout.
04:28C'est la confirmation d'une seule chose, en tout cas, ce qu'on peut voir,
04:31c'est que si et seulement si Laurent Wauquiez et François Hollande sont élus,
04:36la prochaine campagne présidentielle se jouera,
04:38pour la première fois depuis l'histoire de la Vème République,
04:40dans l'Assemblée nationale, dans l'hémicycle.
04:43Ça, pour le coup, c'était quelque chose qu'on voyait plus tôt,
04:45sous la IVème République.
04:46La Vème République, normalement, les candidats à la présidentielle
04:49convainquaient les Français sur le terrain.
04:51Là, ça va se jouer dans l'arène du Palais Bourbon,
04:54et c'est ça qui va être intéressant.
04:55Arnaud Bénétier, je vais vous donner la parole dans quelques minutes.
04:58Priorité au direct.
04:59On va retrouver Alexandre Chauveau, au QG du Rassemblement national,
05:03à Paris, au pavillon Wagram, dans le 17ème arrondissement.
05:06Bonjour Alexandre.
05:08Bonsoir, bonjour Wilfried, bonjour à tous.
05:10Quelle ambiance au QG du RN ?
05:12Écoutez, on attend l'arrivée de Jordan Bardella,
05:15qui doit prononcer un discours tout à l'heure, aux alentours de 20h30, nous dit-on.
05:19Une fois seulement que Marine Le Pen aura pris la parole,
05:22depuis Hénin-Beaumont, dans le Pas-de-Calais.
05:24Jordan Bardella a voté à 10h, chez lui, à Garches, dans les Hauts-de-Seine.
05:28Il a ensuite passé la journée chez lui, en famille,
05:30a travaillé sans doute son discours,
05:32qu'il faudra évidemment affiner, en fonction des premières estimations,
05:35qui ne seront connues qu'à 20h.
05:37Et puis, cette information qu'on peut vous donner,
05:39le Président du RN réunit en ce moment même les cadres du parti,
05:43par visioconférence, pour fixer la ligne
05:46et alimenter les porte-parole en éléments de langage.
05:49Soirée électorale assez sobre, ici, ce soir.
05:52Il n'y a ni cadres, ni militants,
05:54puisque tous sont en circonscription auprès des fédérations locales
05:57et des militants, pour prendre connaissance
05:59des premières remontées de bureaux de vote.
06:01Estimation attendue dans moins d'une heure, maintenant.
06:03Merci Alexandre Chauveau, en direct du QG du RN,
06:06à Paris-Pavillon-Wagram, dans le 17ème arrondissement.
06:09Il est 19h09, sur Europe 1.
06:12Arnaud Bédénéti, Louis Dragnel parlait d'une bataille
06:15pour la prochaine présidentielle 2027,
06:17qui pourrait se jouer dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale.
06:21C'est un scénario qui pourrait se concilier.
06:24Si vous voulez, le scénario de la 3ème et de la 4ème République,
06:26pour une raison qui était simple, c'est que, de toute façon,
06:28le président de la République n'était pas élu
06:30au suffrage universel direct.
06:32Il était élu par un corps électoral,
06:34un corps de grands électeurs, les députés,
06:36les sénateurs, les maires, etc.
06:39Non, mais si vous voulez,
06:41la réalité, c'est que, oui, en effet,
06:44le Parlement va avoir un rôle essentiel,
06:46en l'occurrence, c'est-à-dire qu'on assiste,
06:48c'est classique dans les phénomènes de cohabitation,
06:50on assiste à une reparlementarisation du régime.
06:53Et là, c'est quand même quelque chose
06:55auquel on va vraisemblablement être soumis
06:58dans les semaines qui viennent,
07:00en fonction du résultat.
07:02Mais vous savez, la difficulté, c'est qu'une Constitution,
07:05elle peut faire pratiquement tout ce que l'on souhaite.
07:08Mais il faut aussi qu'elle tienne compte
07:10des rapports de force politique.
07:12Et ce que, finalement, peut-être,
07:15les pères de la Constitution n'avaient pas prévu,
07:17c'est l'évolution des rapports de force politique
07:20à 60 ans, 70 ans.
07:22C'est évident que ça ne peut que bouger.
07:24En l'occurrence, si vous voulez,
07:26la Constitution de la Ve République,
07:28elle était faite pour qu'il y ait des affrontements de blocs.
07:31Blocs contre blocs.
07:33C'est-à-dire, la droite, la gauche.
07:35Et ça a fonctionné, j'allais dire,
07:37de manière tout à fait optimale
07:42durant des décennies et des décennies.
07:44Là, la nouveauté,
07:46et c'est la crise du politique que nous traversons,
07:48c'est que vous voyez bien que nous avons un champ politique,
07:51mais il y a des blocs, et puis il y a aussi d'autres forces politiques
07:53autour de ces blocs.
07:55Un champ politique morcelé.
07:57On a un champ politique qui est beaucoup plus morcelé.
07:59Et ça, c'est une vraie difficulté, à mon sens.
08:01Et c'est ce qui change, en effet, quelque part,
08:03même la pratique institutionnelle
08:05à laquelle vont devoir, finalement,
08:07réfléchir et penser ceux qui seront en charge
08:09de diriger les affaires de la France
08:12dans les mois qui viennent.
08:13Mais ça veut dire que je sens majorité claire,
08:15parce que vous nous parliez de la 4ème République,
08:17on parle de la 5ème,
08:19est-ce que vous pourriez rimer cette crise politique
08:21si elle arrive,
08:23avec une fin de la 5ème République
08:25telle qu'on la connaît,
08:26ou c'est un scénario complètement inenvisageable ?
08:28Non.
08:29J'y crois pas une seconde.
08:31Bonne question, mais non.
08:33On n'a pas de doute tout seul.
08:35La 5ème République a été faite
08:37pour pouvoir supporter ce genre de choses.
08:39C'est très, très solide.
08:41Tout a été pensé.
08:43D'abord, n'oublions pas qu'on est là
08:45à quelques heures
08:47de la fin du premier tour.
08:49Et qu'il peut encore se passer pas mal de choses.
08:51On fait beaucoup de politique-fiction ce soir.
08:53La seule chose qu'on peut dire
08:55à ce stade, je pense,
08:57c'est que si le Président de la République
08:59ne réussit pas son pari
09:01avec cette dissolution,
09:03je crois que l'histoire se répète
09:05et montrera,
09:07et espérons-le pour le suivant,
09:09que la dissolution ne ramène pas
09:11une majorité à celui qui en prend l'initiative.
09:13Ça, c'est une certitude aujourd'hui.
09:15Arnaud Benedetti,
09:17comment vous expliquez-vous ce pari un peu fou
09:19du Président ? Parce que Louis Dragnet
09:21l'évoquait rapidement. Il disait qu'on ne pourrait
09:23jamais vraiment comprendre
09:25pourquoi il a décidé de cette dissolution.
09:27Qu'est-ce que c'est, vous, votre analyse sur ce sujet ?
09:29Le problème,
09:31ce n'est pas la dissolution. C'est, si vous voulez,
09:33le choix du calendrier, de l'agenda
09:35qu'il retient pour dissoudre.
09:37En fait, il y a quelque chose
09:39qui s'est passé, qui s'est déréglé,
09:41j'allais dire, dans la façon dont le Président de la République
09:43gère les affaires.
09:45D'abord, je pense qu'il y a
09:47un enchaînement d'événements qui ont conduit
09:49à cette situation. Premier événement,
09:51je vais y revenir un peu à l'histoire parlementaire récente,
09:53vous avez la motion de rejet
09:55du texte sur l'immigration qui fait
09:57prendre conscience soudainement au Président de la République
09:59qu'il n'est pas majoritaire à l'Assemblée nationale.
10:01Ça, c'est un premier point. Parce qu'il avait fait comme si,
10:03en 2022, il disposait d'une majorité.
10:05Ce n'était pas le cas. Ensuite,
10:07il y a le changement de Premier ministre qui répond, d'une certaine
10:09manière, à cette
10:11mise en minorité du gouvernement sur le texte
10:13de l'immigration. Ce changement de Premier ministre,
10:15il s'en sert véritablement pour
10:17faire barrage à Jordan Bardella,
10:19pensant qu'en nommant un Premier ministre jeune,
10:21il va contenir le vote Bardella.
10:23Ça ne marche pas. La troisième étape,
10:27c'est la dissolution. Parce que, finalement,
10:29la carte du Premier ministre,
10:31qu'il a utilisée, à mon avis, de manière trop précoce
10:33et qu'il aurait pu utiliser au mois de juin,
10:35elle ne fonctionne plus. Donc, il décide
10:37de dissoudre, mais il décide
10:39de dissoudre dans un calendrier qui est complètement fou.
10:41C'est-à-dire un calendrier, en plus,
10:43avec les Jeux Olympiques, avec des forces
10:45politiques qui ne sont pas prêtes, dans sa majorité, pour
10:47affronter le scrutin. Et donc,
10:49on se retrouve dans cette situation assez paradoxale.
10:51On va parler, justement, de ce calendrier
10:53des trois dernières semaines.
10:55Nous sommes ensemble jusqu'à 19h30
10:57pour encore un gros
10:59quart d'heure avant l'émission spéciale
11:01Europe 1 à CNews pour ce premier tour des élections
11:03législatives pilotées par
11:05Laurence Ferrari et Pierre De Villeneuve.
11:07C'est le futur Europe 1.
11:09Europe 1.
11:11Wilfried de Villers.
11:13Il y a 19h17 sur Europe 1.
11:15On va partir en direction de l'Elysée
11:17où on retrouve Jacques Serret.
11:19Bonsoir, Jacques. Bonsoir.
11:21Le président a réuni,
11:23en ce moment, les différents cadres
11:25des parties de la majorité présidentielle.
11:27Notamment, il est avec Gabriel Attal.
11:29Réunion en ce moment même. Exactement, Wilfried.
11:31Réunion, ici, au palais de l'Elysée.
11:33Le président réunit les présidents,
11:35les chefs des partis du camp présidentiel.
11:37Alors, il y a Stéphane Séjournet, le secrétaire général
11:39du parti Renaissance. Il y a François Bayrou,
11:41le patron du Modem. Il y a Laurent Hénard,
11:43le président du parti Radical.
11:45Et puis, également, Hervé Marseille, à la tête de l'UDI,
11:47l'Union des démocrates et indépendants.
11:49Et Édouard Philippe, le président d'Horizon,
11:51suit, lui, cette réunion
11:53à distance depuis sa ville du Havre.
11:55Également, dans cette réunion,
11:57le Premier ministre, Gabriel Attal.
11:59Gabriel Attal, qui doit se rendre dans la soirée
12:01au QG de Renaissance.
12:03Le parti du camp présidentiel
12:05pour s'exprimer
12:07après l'annonce des résultats.
12:09En revanche, pas d'allocution d'annoncer
12:11d'Emmanuel Macron.
12:13Emmanuel Macron, qui, lui, réunira
12:15les membres du gouvernement
12:17demain, à midi, ici,
12:19à l'Elysée.
12:21Jacques Serret, en direct de l'Elysée.
12:23Louis Dragnel,
12:25on a entendu Jacques Serret.
12:27Le président a rassemblé
12:29les cadres des partis de la majorité.
12:31Il en est de même au Rassemblement national.
12:33Jordan Bardella, lui, réunit les cadres
12:35aussi du Rassemblement national.
12:37Qu'est-ce qu'on se dit à 40
12:39minutes des premiers résultats
12:41des législatives ? Qu'est-ce que les chefs de
12:43partis vont pouvoir,
12:45peuvent dire, disons, dans ces réunions-là ?
12:47C'est des consignes ? De quoi on parle ?
12:49Alors, la première chose, à cette heure-là,
12:51tous les états-majors de campagne connaissent le résultat
12:53qui va être annoncé, à peu de choses près,
12:55à 20h, comme nous tous, d'ailleurs, autour de ce plateau,
12:57même si on ne peut pas en parler.
12:59Et donc, les premières manœuvres
13:01commencent, les premières réflexions commencent.
13:03Quelle est la lecture du scrutin ?
13:05Quel est le message qui doit être aussi
13:07donné, répété partout,
13:09dans les médias ? Quelle est la tonalité ?
13:11Vous savez, à chaque fois, c'est la question qu'ils
13:13se posent tous les partis politiques.
13:15Qu'est-ce qu'on dit ? Qu'est-ce qu'on appelle
13:17à faire pour nos électeurs ?
13:19Quel est le message ? Quel est l'enseignement
13:21qu'on retient du résultat qu'on connaîtra
13:23dans les prochaines minutes ?
13:25Et puis commence, dans toutes les familles
13:27politiques, dans tous les groupes, en tout cas,
13:29vous savez, le Nouveau Front Populaire, il y a quatre partis.
13:31Au sein de la majorité
13:33sortante, il y a
13:35Renaissance, le parti présidentiel,
13:37Horizon, le parti d'Edouard Philippe,
13:39il y a le MoDem, il y a des plus petits partis
13:41aussi. Du côté
13:43de RNLR, il y a RN
13:45et LR, il y a aussi Les Républicains
13:47tout seuls, mais qui sont alliés avec des plus
13:49petites formations. Et donc, commence
13:51en fait, c'est la question des combinaisons
13:53qu'on évoquait tout à l'heure. Alors,
13:55qu'est-ce qu'on fait dans telle circonscription ? Est-ce qu'on se retire ?
13:57Est-ce qu'au contraire, on tente le tout
13:59pour le tout ? Et puis,
14:01entre partis politiques aussi, les gens s'appellent.
14:03Alors, ça peut paraître complètement
14:05lunaire pour
14:07beaucoup de gens, mais il y a
14:09des négociations qui se passent
14:11entre appareils politiques, avec des gens
14:13qu'on peut imaginer ennemis
14:15publiquement et sur les plateaux télévision.
14:17Parfois, en coulisses, il y a
14:19aussi des tractations parallèles qui sont
14:21conduites. Donc, voilà tout ce qui
14:23est en train de se passer en ce moment dans
14:25tous les Etats-majors. Ça, c'est un point commun à tous
14:27les Etats-majors. Élysée,
14:29Nouveau Front Populaire, Rassemblement National,
14:31ça mouline dans tous les sens
14:33avec à chaque fois le même
14:35logiciel. C'est que fait-on pour le second tour ?
14:37Où est-ce qu'on se désiste ? Où est-ce qu'on se maintient ?
14:39Quel message on envoie à nos électeurs ?
14:41Quel message on envoie aux Français
14:43dans quelques minutes ? Arnaud Benedetti,
14:45c'est aussi que tout va aller très vite, là, d'ici
14:47dès l'annonce des résultats. Tout va
14:49très vite s'enchaîner et les 48
14:51heures, les prochaines 48 heures sont
14:53cruciales. Elles vont être cruciales, parce que
14:55comme vous le savez, les
14:57candidats doivent déposer leur candidature en préfecture
14:59à 18 heures ce mardi. C'est-à-dire qu'en fait, on a
15:01même pas 48 heures pour
15:03aujourd'hui prendre des
15:05dispositions dans les Etats-majors. Alors,
15:07les Etats-majors vont peut-être donner des consignes,
15:09certainement, mais il y a
15:11deux problèmes. D'abord, est-ce que les consignes vont être
15:13suivies par les candidats sur le
15:15terrain ? Vous savez, si imaginons qu'on est
15:17200 ou 250 triangulaires,
15:19ça m'étondrait que les consignes soient
15:21suivies à l'unité
15:23près dans toutes les circonscriptions.
15:25Ça voudrait dire quoi ? Ça voudrait dire que des candidats
15:27ne voudraient pas s'insister ? Ben, il y a des candidats qui peuvent
15:29considérer qu'ils sont arrivés troisième et qu'ils peuvent
15:31se maintenir et qu'ils peuvent considérer que
15:33de toute façon, ils sont mieux placés
15:35que celui qui les précède
15:37immédiatement pour
15:39être candidat. Et puis, vous avez parfois des situations
15:41locales qui peuvent aussi
15:43venir altérer, quelque part,
15:45les consignes qui sont données par les Etats-majors.
15:47Et puis, il faut rappeler que les législatives, c'est une élection
15:49très locale. Oui, c'est une élection
15:51locale, mais on peut penser qu'il y a aussi des
15:53tendances et des dynamiques nationales au vu de ce qu'on
15:55sait de l'histoire des législatives. Mais il y a
15:57cet aspect, oui, vous avez raison, le paramètre local est
15:59important à prendre en compte. La
16:01notoriété des candidats, leur implantation,
16:03parfois des enjeux locaux aussi qui peuvent
16:05intervenir. Mais ça, c'est un premier point. Mais le troisième
16:07point, c'est surtout de savoir si les électeurs
16:09vont suivre les consignes de vote
16:11des Etats-majors.
16:13Or, quand même, ce que l'on peut
16:15voir depuis maintenant un certain
16:17nombre de temps, voire un certain nombre d'années,
16:19c'est que, finalement, les segments
16:21électoraux, les opinions publiques, deviennent de plus
16:23en plus autonomes par rapport aux
16:25consignes qui peuvent
16:27venir verticalement des Etats-majors
16:29parisiens. Donc, si vous voulez, c'est
16:31un jeu très incertain qui va
16:33s'ouvrir dans une frénésie
16:35certainement
16:37à nul autre pareil
16:39dans toutes les élections législatives
16:41que nous avons connues depuis 25 ans,
16:43voire depuis 30 ans.
16:45Et on va avoir certainement des surprises
16:47parce qu'il y a des candidats qui diront
16:49« Moi, je veux pas faire... »
16:51Il y aura même des responsables politiques
16:53qui diront « Hors de question, je veux dire
16:55qu'on mêle nos voix avec telle ou telle
16:57formation politique. »
16:59Ça, Emmanuel Voguet, ça voudrait dire qu'en fait
17:01des candidats aux législatives qui sont
17:03investis par tel ou tel appareil politique
17:05pourraient faire de la résistance. Ça, c'est un seul mot
17:07qui s'est déjà vu, aussi.
17:08Bien sûr. Alors, moi, je l'ai vécu de l'intérieur, donc je peux vous en parler.
17:10Louis a raison. Là, pour l'instant,
17:12on réfléchit aux récits,
17:14aux fameux éléments de langage, ceux que
17:16Louis ne supporte pas parce qu'autrement, il a
17:18la même réponse, quelle que soit la personne qui l'interroge.
17:20Mais il faut bien quand même
17:22aller quelque part. Vous avez parfaitement raison.
17:24Plus sérieusement, c'est 577
17:26élections,
17:28les élections législatives.
17:30Et il y a certains barons qui
17:32feront ce qu'ils ont envie de faire.
17:34Le principal enjeu, me semble-t-il,
17:36aujourd'hui, dans cette nouvelle configuration,
17:38c'est la digue
17:40de l'électorat
17:42entre les Républicains et le Rassemblement National.
17:44Dans les
17:46cas de triangulaire, vous aurez
17:48un candidat de la gauche qui est arrivé
17:50en tête ou deuxième, le candidat RN,
17:52le candidat des Républicains qui sont
17:54potentiellement maintenus au second tour.
17:56Qu'est-ce que fait l'électorat ?
17:58Je ne parle pas, encore une fois, de l'appareil.
18:00L'électorat, si l'électorat républicain
18:02franchit la fameuse
18:04ligne qu'on pensait infranchissable,
18:06alors, c'est ça l'enjeu
18:08pour savoir si le Rassemblement National
18:10peut ou pas
18:12augmenter son score entre le premier et le second tour.
18:14L'enjeu, Louis Dreynel, est aussi l'inconnu,
18:16parce qu'on ne sait vraiment pas
18:18si les électeurs,
18:20pardon, et notamment
18:22LR, vont suivre telle ou telle consigne.
18:24Alors, on le voit, année après
18:26année, les électeurs respectent de moins en moins
18:28les consignes de vote, quelles qu'elles soient.
18:30D'accord ? Que ça touche tout le monde,
18:32que ça touche toutes les couleurs politiques.
18:34Ensuite, s'agissant de cette élection,
18:36dans ce contexte-là,
18:38les LR versus ceux qui ont rejoint
18:40le Rassemblement National,
18:42objectivement, je pense qu'il est trop tôt.
18:44Je pense que la réponse, en fait, on l'aura
18:46dimanche prochain. Là, pour l'instant,
18:48on ne sait pas, on ne connait même pas encore la configuration.
18:50Enfin, on la connait un petit peu, mais on ne peut pas la donner.
18:52Donc, réponse dimanche prochain,
18:54cher Wilfried. C'est un enjeu monstrueux,
18:56parce que, souvenez-vous,
18:58LR, enfin, à l'époque,
19:00le RPR, puis ensuite l'UMP,
19:02ont perdu des élections à cause,
19:04justement, de ces triangulaires dans le cadre
19:06du maintien d'un candidat du Rassemblement National.
19:08Et là, on est à front renversé.
19:10Est-ce que les LR peuvent
19:12ou pas donner au Rassemblement National
19:14ce qui leur manquerait pour obtenir
19:16une majorité à l'Assemblée ? Louis Dragnel,
19:18est-ce que, pour vous, ces triangulaires,
19:20elles présentent un risque
19:22en termes politiques, ça peut présenter un risque
19:24pour certains partis,
19:26pour certains candidats ?
19:28Je ne peux pas répondre à votre question, parce que si j'y réponds
19:30de manière honnête, je suis obligé.
19:32Voilà un peu le...
19:34Tout dépend de la configuration.
19:36Mais en tout cas, on se dirige vers
19:38d'importants triangulaires, on va le redire.
19:40Il y a une certitude, Wilfried, ce soir,
19:42c'est que je pense qu'il y aura autour de 300
19:44triangulaires ou quadrangulaires ce soir,
19:46donc c'est considérable.
19:48C'est-à-dire des quadrangulaires, c'est également envisageable.
19:50C'est quand il y a 4 candidats qui font plus de 3,5 %.
19:52Ça pourrait arriver aussi, c'est envisageable.
19:54C'est tout à fait possible, probable même.
19:56Je rappelle simplement, je compare avec le chiffre de 2022,
19:58seulement 8 triangulaires,
20:00donc on passe du tout au tout.
20:02C'est une élection qui dit vraiment quelque chose de
20:04très différent de ce qui s'était
20:06passé en 2022. Je peux rappeler
20:08deux exemples aussi précédents sur les triangulaires,
20:10puisqu'on va parler de ça quand même toute la semaine,
20:12cher Wilfried, il faut bien que nos
20:14auditeurs aussi s'ambiancent avec ces triangulaires.
20:16Donc, 8 triangulaires en 2022,
20:18plus de 50 en 2002,
20:20plus de 100 en 2007.
20:22Voilà, on est dans un record,
20:24je pense, quasiment historique de triangulaires et de quadrangulaires.
20:26Réponse dans 35 minutes.
20:28Et ça, Louis Dragnel, c'est lié aussi
20:30à la dernière question
20:32d'ailleurs de Repensoir Weekend,
20:34c'est lié à la forte participation, ces triangulaires.
20:36C'est quasiment exclusivement
20:38lié à la très forte participation.
20:40On rappelle, selon nos estimations,
20:42ça on peut le dire, il y a une anticipation
20:44en tout cas de la participation qui est un tout petit peu
20:46en dessous de 70 %.
20:48C'est-à-dire que 7 électeurs sur 10
20:50se sont rendus dans un bureau de vote pour aller voter.
20:52C'est vrai que c'est énorme,
20:54et donc c'est une des conséquences de cette
20:56grande participation, cette grande mobilisation.
20:58Eh bien, ce sont ces triangulaires qui seront
21:00très nombreux ce soir.
21:02Merci Louis Dragnel, chef du service politique d'Europe 1.
21:04Merci aussi à vous Emmanuel Vauguet et Arnaud Benedetti.
21:06Je vous laisse en compagnie de
21:08Laurence Ferrari et Pierre Devineau
21:10pour la soirée spéciale élections législatives.
21:12Le premier tour.

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