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00:00Et c'est avec plaisir que je vous retrouve pour les informer en direct jusqu'à 9h30 sur France Info Radio et sur le canal 27 de la TNT France Info Télé.
00:12Bonjour Renaud Delix.
00:13Bonjour Salia, bonjour à tous.
00:14Et bonjour à nos informés du jour. Ils sont nombreux aujourd'hui, il y en a trois.
00:18Myriam Ankaoua, présentatrice de l'émission Ça vous regarde sur LCP du mardi au vendredi à 19h30.
00:23Bonjour.
00:24Bonjour à Jean-Jérôme Berthelus, aussi éditorialiste politique à France Info Télé.
00:27Bonjour Salia.
00:28Et bonjour à Nicolas Teilhard, journaliste à la rédaction internationale de Radio France.
00:32Bonjour à tous les trois.
00:33Donc Renaud Delix, on commence tout de suite par les États-Unis.
00:36On part en Ukraine.
00:37Les États-Unis donnent leur feu vert à l'Ukraine pour utiliser leurs armes de longue portée.
00:42Oui, c'était une demande de longue date de l'Ukraine.
00:44Et voilà donc que Washington s'apprête à autoriser l'Ukraine à utiliser ses missiles longue portée, y compris pour frapper le territoire russe.
00:52Alors peut-être des sites militaires, des infrastructures, voire d'ailleurs peut-être les soldats nord-coréens qui sont venus en renfort des troupes russes.
01:01Les États-Unis accèdent donc à cette demande.
01:03Pourquoi maintenant et surtout quelles conséquences peut avoir cette inflexion, ce changement ?
01:10S'agit-il d'un vrai tournant militaire ou diplomatique ?
01:13Voici ce qu'en disait ce matin sur l'antenne de France Info Ulrich Burna, qui est géopolitologue spécialiste de l'Europe centrale et de l'Est.
01:19Je ne pense pas qu'on puisse parler de tournant d'un point de vue militaire.
01:23En revanche, d'un point de vue politique, c'est extrêmement symbolique.
01:26En fait, c'était l'une des dernières lignes rouges, entre guillemets, qui avaient été fixées par la Maison Blanche.
01:30Et donc effectivement, par effet cascade, ça va aussi permettre aux Français et aux Anglais de donner le feu vert à l'utilisation des missiles Storm Shadow Scalp,
01:36qui eux-mêmes étaient bridés, on va dire, dans l'utilisation sur le sol russe.
01:42Alors, va-t-on vers une nouvelle escalade du conflit, avec effectivement peut-être des autorisations désormais des Français et du Royaume-Uni
01:47à utiliser aussi les missiles longue portée ?
01:50Et puis pourquoi est-ce que Washington se résout à prendre cette décision maintenant,
01:54à tout juste presque deux mois de l'intronisation de Donald Trump à la Maison Blanche ?
01:59Nicolas Teilhard de la rédaction internationale de Radio France.
02:01Deux mois et deux jours avant l'arrivée de Trump à la Maison Blanche.
02:04C'est évidemment la clé de cette décision américaine.
02:08Joe Biden la prend presque à contretemps, et j'allais dire ça c'est un continuum de ce conflit,
02:14parce qu'on s'est posé les mêmes questions sur l'envoi de chars,
02:17on s'est posé les mêmes questions sur l'envoi de défenses antiaériennes à Kiev,
02:21et on a le sentiment que ça arrive, mais que ça arrive très tard,
02:24parce que ça fait des mois que Volodymyr Zelensky réclamait l'usage de ces missiles à longue portée.
02:30Pourquoi ? Parce que, un, la Russie continue de bombarder massivement l'Ukraine.
02:34Ce n'était qu'encore hier matin, on parle de plus de 200 missiles et drones
02:37qui se sont abattus sur tout le territoire ukrainien en 24 heures,
02:41et puis parce que c'était une manière aussi de pouvoir riposter et d'empêcher les gains territoriaux russes
02:48qui sont plus importants que jamais depuis le début de l'invasion,
02:52en gros depuis la fin de l'été où l'armée russe grignote petit à petit dans le Donbass
02:57et qu'on a un conflit qui est globalement figé aujourd'hui,
03:00et que c'est avec cette carte actuelle que l'on pourrait négocier
03:04si Donald Trump arrive en disant je coupe le robinet d'une aide militaire, d'une aide financière,
03:09et désormais on discute avec ce qu'il y a sur la table.
03:12Mais l'interdiction d'utiliser les armes occidentales pour frapper le sol russe directement,
03:17c'était une ligne rouge jusqu'à présent ?
03:19C'était une ligne rouge, sauf qu'elle correspond à un narratif qui est celui de Vladimir Poutine,
03:23de la même manière que le terme de co-belligérance,
03:25qui n'existe pas en termes militaires mais qui a été utilisé par Poutine,
03:28pour dire si vous faites ça, voilà comment je répondrai.
03:30Et il y avait une crainte effectivement d'escalade, d'extension du conflit,
03:34sauf que depuis Vladimir Poutine continue de frapper,
03:37qu'il reste sourd à tous les appels à négocier,
03:41qu'il reste sourd aux sanctions qui ont du mal à faire effet,
03:44et surtout qu'il a noué une coopération militaire concrète aujourd'hui avec la Corée du Nord.
03:50On parle quand même de 10 000 soldats nord-coréens qui sont sur le terrain.
03:54En Russie, on est aux frontières de l'Europe,
03:57avec une puissance hostile à l'OTAN qui a réussi à envoyer.
04:00On a du mal à imaginer que ça ne soit pas fait avec au moins la Corte-Hacite de Pékin,
04:05une décision pareille, et d'ailleurs l'autorisation ici de frapper,
04:09elle vise principalement la région de Kours,
04:11qui est une région russe qui a été envahie par les troupes ukrainiennes début août,
04:14et c'est là-bas que les troupes nord-coréennes sont envoyées.
04:17Donc il y a un peu un double message, à la fois à Poutine en disant
04:20« bon maintenant, tu as choisi cette option, on peut aussi toucher en territoire russe »,
04:25et puis à Kim Jong-un, évidemment, et à Pyongyang en disant
04:29« on ne laissera pas comme ça parce que c'est 10 000 aujourd'hui,
04:31ça pourrait être 20 000, 30 000 demain, ça on ne le sait pas ».
04:34Mais la question c'est, est-ce que c'est pour montrer les muscles,
04:36ou alors sur le terrain, ça va véritablement avoir un impact ?
04:40En tout cas, d'après les spécialistes militaires, effectivement,
04:43il vaut mieux, on va dire, frapper l'archer que frapper les flèches,
04:47autrement dit, pouvoir attaquer des cibles militaires directement en Russie,
04:52et vous l'avez dit Nicolas Teilhard, frapper aussi éventuellement
04:57les 50 000 hommes, dont les 10 000 coréens, massés autour de Kursk,
05:01c'est-à-dire la position ukrainienne en Russie.
05:04Maintenant, c'est aussi une position, on va dire c'est aussi un « move »,
05:10ou c'est aussi une avancée au plan diplomatique.
05:13Pourquoi ? Parce que oui, ces missiles à longue portée
05:16pourraient permettre aux Ukrainiens, qui sont un peu exténués
05:20par ces mille jours de guerre, 999 pour être très précis,
05:25sont un peu exténués, de figer le rapport de force sur le terrain.
05:30Non pas de reprendre l'initiative militaire, mais de figer le rapport de force.
05:34Or, plus que jamais, on voit que l'année 2025 qui s'avance
05:39pourrait être celle des négociations, et donc il ne faudrait pas
05:42que ces négociations se fassent au détriment de Kiev.
05:45On ne connaît pas très bien la position de Donald Trump,
05:49qui est un peu floue et qui diverge selon ses proches.
05:53– Il veut régler ça en 24 heures, mais on ne sait pas comment.
05:55– Voilà, exactement. Donc, ça pourrait permettre à Kiev,
05:59qui s'attend, et Volodymyr Zelensky l'a dit,
06:03il va falloir résoudre ce conflit sous forme diplomatique,
06:06et l'initiative de Lacholle, que chacun regrette.
06:09– Le chancelier allemand qui a pris son téléphone et a appelé Vladimir Poutine.
06:12– Exactement, montre bien qu'il y en a qui sont pressés d'en finir quand même.
06:15– Juste un mot sur le flou de la position de Donald Trump,
06:17c'est un autre intérêt, me semble-t-il, de cette décision de Joe Biden par ricochet,
06:20c'est-à-dire qu'on va enfin savoir, entre guillemets,
06:22ce que Donald Trump a dans le ventre sur ce sujet ukrainien,
06:25où effectivement, à part le fait d'annoncer qu'en 24 heures il fera la paix,
06:28on ne sait pas comment, on ne sait pas dans quelles conditions, etc.
06:30Donc là, le fait que l'administration Biden se résolve
06:34à prendre cette décision d'autoriser l'Ukraine à utiliser les missiles de longue portée,
06:37on va voir, il n'a pas encore agi.
06:39Si le président élu y est, comme on le suppute, farouchement hostile,
06:44si dans deux mois et deux jours, lorsqu'il sera installé à la Maison-Blanche,
06:47eh bien il y mettra fin.
06:48Et donc évidemment, ça dévoilera en quelque sorte son jeu,
06:51y compris son hypothétique lien de suggestion à Moscou.
06:53– Juste, il n'y a pas eu de contact encore entre Donald Trump et Vladimir Poutine,
06:56on ne sait pas ça.
06:57– Alors c'est démenti formellement par le Kremlin,
07:00c'est évoqué quand même dans la presse,
07:02parce qu'il y aurait eu un échange téléphonique dès le lendemain de l'élection.
07:07Il y a eu Bob Woodward, grand journaliste du Washington Post,
07:10qui avait évoqué cet appel téléphonique entre Trump et Poutine
07:13depuis que Trump avait quitté la Maison-Blanche,
07:15c'est-à-dire en dehors de toute fonction officielle et diplomatique.
07:19Pour rebondir sur Renault, il y a un vrai jeu de poker,
07:21c'est-à-dire que Trump arrive avec des solutions toutes faites
07:24pendant toute sa campagne, sur tous les sujets,
07:26il a été à peu près clair, sauf sur celui-là.
07:28Il a dit je vais régler le sujet, mais il n'a pas dit comment.
07:31Là où Biden fait all-in, si on veut reprendre un peu la métaphore,
07:35c'est que là il dit à Trump soit tu poursuis l'effort,
07:38et c'est tout à fait possible, parce qu'il y a aussi des gens
07:40dans son équipe aujourd'hui qui sont favorables
07:42à continuer de mettre la pression sur Poutine,
07:44soit tu stops les permissions qu'on a mises en place
07:48et d'une certaine manière tu montres au grand jour
07:50que c'est la ligne de Moscou à laquelle tu es favorable.
07:53Donc il impose comme ça à Trump de montrer son jeu
07:57et surtout de se positionner à la face du monde.
08:00Myriam ?
08:01Moi ce qui me frappe c'est la grande mesure de la réaction de Volodymyr Zelensky,
08:05quand on écoute les premiers reportages sur le terrain,
08:08les soldats sont réjouis,
08:10et Volodymyr Zelensky est très cadré, il dit attention,
08:13on ne fait pas des tirs de longue portée avec des mots,
08:16donc j'attends de voir, il a attendu très longtemps,
08:18cette décision arrive bien tard,
08:22et d'ailleurs les Européens, toujours pareil,
08:25les Américains décident, c'est en cours,
08:28ils vont sans doute faire la même chose.
08:31Donc en fait ce qui se passe c'est qu'on est en train de cadrer
08:34les lignes de la future négociation.
08:36Il ne s'agit pas du tout, malheureusement j'ai envie de dire,
08:39de renverser la table du point de vue du terrain militaire.
08:42Il s'agit de dire à Poutine,
08:45voilà les conditions, il faut voir aussi qu'il y a eu
08:48cette offensive massive hier,
08:50et ça vient après la décision des Nord-Coréens
08:53de renforcer la mer Russe,
08:54mais ça vient aussi après une attaque assez massive
08:57sur les infrastructures.
08:58On monte les muscles avant de négocier ?
09:00C'est Poutine qui a mis quand même dans le noir
09:02un certain nombre d'Ukrainiens autour de Kiev
09:04et dans l'ouest du pays,
09:06donc il s'agit de cadrer les choses et de dire
09:08il y a un bras de fer,
09:10et donc il ne s'agit pas de prendre l'ensemble du territoire
09:13et de lui donner l'ensemble du Donbass à l'envahisseur.
09:16Sur les Européens, juste sauf erreur de ma part,
09:18et je parle sous contrôle Nicolas Teilhard,
09:19il me semble que les Européens,
09:20en l'occurrence les Français et les Britanniques,
09:22étaient bloqués par le véto américain,
09:24parce qu'il y a des composants américains
09:25dans les missiles longue portée,
09:26que les Européens sont susceptibles d'autoriser maintenant.
09:29Oui, parce que le grand changement
09:30lié aussi à l'arrivée de Trump,
09:32c'est que le commandement des opérations en Ukraine
09:34est passé sous commandement de l'OTAN,
09:36alors qu'il était sous commandement américain jusqu'ici.
09:38Ça a été une décision de Biden
09:40qui a été très récente
09:41et qui était face au spectre de l'arrivée de Trump.
09:43Ça veut dire aussi que c'est l'OTAN
09:45qui va décider des opérations à mettre en place.
09:47Emmanuel Macron, il avait basculé
09:49dès la fin du mois de mai.
09:50Il avait dit, lors d'une visite en Allemagne,
09:52qu'il était favorable à ces tirs à longue distance.
09:55Le Royaume-Uni y était depuis très longtemps.
09:58Mais du coup, à cette époque-là,
09:59ça a fait pour tout le monde.
10:00Et ça valait pour tout le monde, effectivement.
10:02Mais il y avait toujours ce veto américain.
10:04Quand on parle de négociation,
10:05c'est aussi une façon de dire,
10:07si l'Ukraine garde une partie du territoire russe
10:09et que Trump impose à tout le monde
10:11de dire qu'on négocie,
10:12on aura une monnaie d'échange.
10:14Ce qu'on n'a pas jusqu'ici.
10:15Et c'est lié à une mésentente
10:16qui est pratiquement depuis le début du conflit,
10:19ça pour le coup entre occidentaux et ukrainiens,
10:21c'est que pour l'Ukraine,
10:22perdre le Donbass et perdre la Crimée,
10:25ce qui semble presque acquis
10:26pour la communauté internationale,
10:27parce que c'est une position qui est figée depuis 2014,
10:31ça reste inconcevable.
10:32C'est 20% du territoire ukrainien.
10:34On va suivre la réaction du côté du Kremlin,
10:37de Vladimir Poutine.
10:38Merci beaucoup Nicolas Teilhard,
10:39journaliste à la rédaction internationale de Radio France.
10:41Il est 9h16.
10:42Le Fil Info, Maureen Suyniard.
10:45L'Ukraine, le Proche-Orient,
10:46le climat,
10:47des dossiers brûlants au cœur du G20
10:48qui débutent aujourd'hui.
10:49Les dirigeants des plus grandes économies
10:51de la planète sont au Brésil.
10:53Le secrétaire général de l'ONU
10:54les appelle à faire des compromis
10:56pour permettre un résultat positif
10:58à la COP29,
10:59la conférence sur le climat
11:01en cours en Azerbaïdjan.
11:02Le climat et la pollution,
11:04la capitale indienne
11:05ferme la plupart de ses écoles.
11:07La pollution de l'air
11:08est 60 fois supérieure
11:09aux normes de l'OMS.
11:11Certains secteurs de la mégalopole
11:13de 30 millions d'habitants
11:15sont noyés sous un brouillard opaque.
11:17Une partie de la nationale 118
11:19fermée à la circulation à Venise,
11:21près de Paris,
11:22le pont de l'Europe occupé à Avignon.
11:24Les agriculteurs décident
11:25de se mobiliser de nouveau
11:26à l'appel de leurs syndicats.
11:28Ils veulent bloquer la signature
11:29du traité entre l'Union Européenne
11:31et le Mercosur.
11:32La ministre de l'Agriculture
11:34assure ce matin que la France
11:35tente de convaincre au moins
11:374 États membres
11:38pour constituer une minorité de vétos.
11:41Les avocats de la Défense
11:43vont débuter leur plaidoirie
11:44au procès du RN
11:45dans l'affaire des assistants parlementaires
11:47d'eurodéputés.
11:48Le Rassemblement national est soupçonné
11:50d'avoir détourné des fonds européens.
11:52La semaine dernière,
11:53une peine d'inégibilité
11:54a été requise contre Marine Le Pen.
12:08De retour sur le plateau des informés
12:09avec Myriam Ankawa,
12:10journaliste présentatrice sur LCP,
12:12avec Jean-Jérôme Berthelus,
12:13aussi éditorialiste politique
12:14à France Info TV.
12:15Et Renaud Delis,
12:16on va parler des agriculteurs maintenant,
12:18puisque la colère paysanne
12:19est de retour dans les rues.
12:20Et oui, les agriculteurs
12:21qui se mobilisent de nouveau
12:22depuis hier soir
12:23et depuis cette nuit
12:24et pour les jours à venir,
12:25dix mois après leur précédent mouvement,
12:27dont on se souvient,
12:28au mois de janvier, au mois de février,
12:29au début de cette année,
12:30saison 2,
12:31donc de cette colère paysanne,
12:32avec à peu près d'ailleurs
12:33les mêmes revendications,
12:34des simplifications administratives,
12:36un allègement d'un certain nombre de normes,
12:38notamment des normes environnementales,
12:39la question évidemment
12:40du revenu des agriculteurs,
12:41et puis un refus absolu
12:43du Mercosur,
12:44ce traité de libre-échange
12:46discuté depuis
12:48près d'un quart de siècle
12:50entre l'Union européenne
12:52et puis des pays d'Amérique latine.
12:54Une bonne partie des pays
12:56de l'Union européenne
12:57y est désormais favorable,
12:58mais pas la France.
12:59Emmanuel Macron,
13:00comme il le fait depuis plusieurs années,
13:01l'a répété encore hier soir
13:03au moment de quitter l'Argentine
13:05pour le Brésil,
13:06où se réunit à partir d'aujourd'hui
13:07le G20.
13:08G20 au menu duquel d'ailleurs
13:10figure la question du Mercosur.
13:12Pas question de signer
13:13ce traité en l'État.
13:14Voici ce que disait
13:15le chef de l'État hier.
13:16Ça fait sept ans
13:17que je me prouve à ce traité.
13:18Nous ne pouvons pas demander
13:21à nos agriculteurs,
13:23en Europe,
13:24agriculteurs français,
13:25mais c'est vrai pour tous
13:26les agriculteurs européens,
13:27de changer leur pratique,
13:29de se passer
13:30de certains produits
13:31phytosanitaires,
13:32et en même temps
13:33d'ouvrir notre marché
13:34à des importations massives
13:35de produits
13:36qui ne respecteraient pas
13:37les mêmes critères.
13:38On est pour une agriculture
13:39ouverte,
13:40mais pour des contrats
13:42commerciaux
13:43qui soient justes.
13:44Pour ceux qui nous écoutent
13:45à la radio
13:46et ne nous regardent pas
13:47sur le Canal 27,
13:48je précise que le bruit
13:49du chef de l'État,
13:50ce n'est pas un sèche-cheveux
13:51qui reste allumé,
13:52c'est qu'il s'exprimait
13:53sur le tarmac
13:54au moment de décoller
13:55pour Rio.
13:56Donc c'était des bruits
13:57d'avion.
13:58Revenons au cœur du sujet.
14:00Est-ce que la France
14:01est en mesure encore
14:02de bloquer la signature
14:03éventuelle de ce Mercosur
14:05quand on voit
14:06que la Commission européenne
14:07elle,
14:08plaide pour que
14:09la négociation
14:10soit conclue
14:11d'ici la fin de l'année ?
14:12Une majorité de pays
14:13européens
14:14semblent tenter.
14:15Il joue très gros
14:16Emmanuel Macron.
14:17D'une certaine façon,
14:18c'est à la fois
14:19une opportunité pour lui
14:20et un véritable test.
14:21Opportunité parce qu'il a
14:22le sujet
14:23où un pays,
14:24le nôtre,
14:25est totalement uni
14:26contre un traité
14:27à porter
14:28sur la scène européenne
14:29et même
14:30sur la scène internationale.
14:31Maintenant,
14:32on va voir si
14:33la deuxième économie
14:34de la France
14:35qui a l'arme nucléaire,
14:36qui a un siège
14:37aux Nations Unies,
14:38est capable de bloquer
14:39une décision à 27.
14:40D'un point de vue institutionnel,
14:42pour que nos auditeurs
14:43comprennent bien,
14:44normalement en matière
14:45commerciale,
14:46il peut y avoir l'unanimité,
14:47il peut y avoir un veto,
14:48et notamment celui
14:49de la France
14:50qui bloquerait tout.
14:51Là,
14:52Ursula von der Leyen
14:53a saucissonné
14:54la présidente
14:55les accords
14:56qui fait qu'on est passé
14:57à une majorité qualifiée.
14:58Donc,
14:59quand le président
15:00de la République française
15:01dit je ne signe pas,
15:02ça nous fait une belle jambe.
15:03En fait,
15:04ça ne va pas se jouer
15:05au niveau des parlements nationaux,
15:06ce qui d'ailleurs peut poser
15:07une question démocratique.
15:08Ça va se jouer au niveau
15:09du Parlement européen
15:10des 27.
15:11Et donc,
15:12il faut une majorité
15:13importante,
15:14qualifiée
15:15et du Parlement
15:16européen
15:17de Bruxelles.
15:18Là,
15:19il peut y avoir,
15:20et j'entendais sur votre antenne
15:21Pascal Confin l'autre jour
15:22dire,
15:23là il va y avoir
15:24une vraie bataille
15:25parce que
15:26les populistes
15:27européens
15:28sont principalement
15:29contre
15:30alors qu'il y a
15:31une large majorité
15:32des Etats européens
15:33qui sont pour.
15:34Le maire
15:35Cossour,
15:36ça fait 20 ans
15:37qu'on en parle.
15:38La France,
15:39il faut quand même le dire,
15:40a certains intérêts
15:41aussi commerciaux
15:42dans cet accord.
15:43Les intérêts industriels
15:44à l'heure où
15:45il va bien falloir trouver
15:46d'autres débouchés,
15:47d'autres marchés.
15:48Donc la question,
15:49c'est de savoir
15:50si on peut encore négocier
15:51sur le secteur agricole
15:52des garanties
15:53sur les clauses miroirs,
15:54des garanties
15:55sur l'effet totalitaire,
15:56des garanties
15:57sur l'accord de Paris,
15:58le climat
15:59et le fait que
16:00Macron voit
16:01à la fois
16:02Ravir Millei
16:03et Lula
16:04avant le G20,
16:05absolument,
16:06peu peser.
16:07Mais là,
16:08on va véritablement
16:09voir,
16:10voilà,
16:11les masques vont tomber.
16:12On va voir si oui ou non
16:13depuis cette dissolution.
16:14On va voir du poids politique
16:15au sein des 27.
16:16Donc c'est risqué
16:17pour le président de la République,
16:18Jérôme Berthollus.
16:19S'il n'arrive pas
16:20à s'imposer au niveau européen,
16:21en fait,
16:22il a vraiment tout perdu.
16:23Ça veut dire que
16:24sa parole ne compte plus.
16:25J'ai envie de dire
16:26que c'est au-delà
16:27d'Emmanuel Macron.
16:28C'est risqué
16:29pour le président de la République.
16:30C'est risqué pour
16:31l'exécutif.
16:32Mais c'est risqué aussi
16:33pour l'image de la France.
16:34Ce serait la première fois
16:35sur un sujet,
16:36la question agricole.
16:37Vous rappeliez,
16:38effectivement,
16:39la puissance économique
16:40de la France.
16:41C'est risqué
16:42pour la puissance économique
16:43de la France.
16:44Mais ce qu'il faut rappeler,
16:45d'abord,
16:46c'est que c'est la première
16:47puissance agricole européenne.
16:48Donc si, effectivement,
16:49ce traité était signé,
16:50malgré les critiques
16:51du président de la République,
16:52malgré les critiques
16:53de l'ensemble
16:54de la classe politique française,
16:55ce serait
16:56une véritable humiliation
16:57pour la France,
16:58au-delà même
16:59d'Emmanuel Macron.
17:00Et ce qu'il faut bien comprendre,
17:01ce qui est intéressant,
17:02c'est qu'en fait,
17:03aujourd'hui,
17:04la signature
17:05de la France
17:06n'a pas été
17:07signée
17:08par le président
17:09de la République.
17:10En fait,
17:11aujourd'hui,
17:12la signature,
17:13ce n'est pas fondamental.
17:14Ce qui va être fondamental,
17:15c'est tout le processus
17:16d'adoption du traité.
17:17Vous le rappeliez,
17:18la majorité qualifiée.
17:19Mais ça,
17:20et vous avez
17:21tout à fait raison,
17:22Myriam,
17:23mais ça,
17:24c'est dans un an.
17:25Avant,
17:26il faut que ce soit adopté
17:27au niveau
17:28du Collège des commissaires,
17:29au niveau
17:30du Conseil européen,
17:31puis après,
17:32il y a Strasbourg,
17:33ça va prendre des mois
17:34et des mois et des mois.
17:35Mais il y a aujourd'hui,
17:36parce que qu'est-ce
17:37qui change
17:38depuis dix mois
17:39dans cette nouvelle mobilisation ?
17:40C'est effectivement
17:41cet accord
17:42coup-près
17:43qui...
17:44On sent bien
17:45que les agriculteurs
17:46sont très remontés
17:47par rapport
17:48à des promesses
17:49qui ont été faites
17:50et qui n'ont pas
17:51complètement abouti.
17:52On sent bien...
17:53Parce que la colère,
17:54elle est plus large.
17:55La colère est plus large
17:56et on sent bien
17:57que la pluie
17:58est passée par là,
17:59que les crises sanitaires
18:00sont passées par là.
18:01Donc,
18:02les agriculteurs,
18:03ils n'en peuvent plus
18:04et je ne suis pas sûr
18:05que les 75 mesures
18:06de février dernier suffisent.
18:07Mais,
18:08un,
18:09il n'y a plus d'argent
18:10dans les caisses.
18:11Donc ça,
18:12c'est la nouveauté
18:13par rapport à il y a dix mois
18:14et c'est ce qu'avait dit
18:15Michel Barnier
18:16au sommet de l'élevage
18:17en parlant de son prédécesseur.
18:18Il y a eu beaucoup de promesses
18:19mais j'ai trouvé peu d'argent.
18:20Et deux,
18:21il y a le Mercosur.
18:22C'est pour ça
18:23que la France
18:24veut à tout prix
18:25éviter la signature
18:26même si,
18:27quand il y aura signature
18:28dans quelques jours,
18:29dans quelques semaines,
18:30ça ne veut pas dire pour ça
18:31que le traité
18:32sera adopté.
18:33Ce qui compte effectivement
18:34ce n'est pas la signature,
18:35c'est la ratification ensuite.
18:36Est-ce que la France
18:37peut mobiliser
18:38une minorité de blocage ?
18:39C'est la position éventuelle
18:40de la France
18:41qui semble très compliquée.
18:42Parce qu'il ne faut pas se leurrer.
18:43Il y a le contenu
18:44du traité lui-même,
18:45effectivement,
18:46avec un certain nombre
18:47d'améliorations,
18:48de clauses miroir
18:49qu'évoquait Mme Mankawa,
18:50notamment sur les normes
18:51environnementales, etc.,
18:52que la France réclame
18:53d'un point de vue
18:54tout à fait légitime
18:55au regard de l'intérêt
18:56de son agriculture.
18:57Sauf qu'ensuite,
18:58il faut regarder
18:59l'ensemble
19:00de l'accord en question.
19:01C'est-à-dire que le Mercosur
19:02est très favorable
19:03à d'autres secteurs,
19:04notamment industriels,
19:05y compris français,
19:06y compris européens.
19:07Ensuite,
19:08il y a une dimension
19:09aujourd'hui symbolique
19:10qui a pris ce traité.
19:11Un peu comme il y a quelques années,
19:12le fameux accord
19:13avec le Canada
19:14était brandi
19:15comme un chiffon rouge
19:16par un certain nombre
19:17de responsables politiques
19:18ranchérissants de démagogie.
19:19Puis à l'arrivée,
19:20cet accord est très favorable
19:21à l'agriculture française.
19:22Il a permis d'accroître
19:23un certain nombre
19:24d'exportations.
19:25Ce n'est pas le cas dans l'État.
19:26Justement,
19:27il y a vraiment des menaces
19:28dans le Mercosur,
19:29on est bien d'accord.
19:30Mais il faut bien comprendre
19:31juste un dernier point
19:33de l'Union européenne
19:34qu'on évoquait
19:35avec les principes
19:36de ratification,
19:37les majorités qualifiées
19:38ou pas,
19:39comment bloquer
19:40ou au contraire
19:41valider un traité.
19:42C'est le mode
19:43de fonctionnement
19:44naturel d'une Europe
19:45qui se construit
19:46démocratiquement.
19:47C'est-à-dire qu'il y a
19:48un moment où il y a
19:49effectivement une majorité
19:50et une minorité.
19:51L'Europe,
19:52ce n'est pas la France
19:53en plus grand.
19:54On a vécu depuis des décennies
19:55sur un peu ce mythe
19:56parfois et un certain nombre
19:57de responsables politiques,
19:58quelles que soient
19:59leurs étiquettes politiques,
20:00en l'occurrence,
20:01font miroiter ce leur
20:02aux Français
20:03en disant
20:04l'Europe va plier
20:05et finalement se plier
20:06à toutes les revendications
20:07françaises.
20:08Sauf qu'on est 27.
20:09Donc si la France
20:10ne parvient pas
20:11à convaincre
20:12au moins une minorité
20:13de blocage
20:14pour bloquer
20:15la ratification
20:16au moment venu,
20:17eh bien l'Europe
20:18adoptera de façon
20:19démocratique
20:20au regard de son mode
20:21de fonctionnement
20:22ce traité,
20:23quelles que soient
20:24les positions françaises.
20:25Est-ce que ça va être
20:26du jet démocratique
20:27du point de vue de la France ?
20:28Vous pouvez être sûr
20:29qu'il y a un grand nombre
20:30de responsables politiques,
20:31qui vont être rivalisés
20:32de démagogie
20:33pour essayer de faire croire
20:34que c'est un déni de démocratie,
20:35que c'est insensurable.
20:36Ça a commencé ce matin
20:37avec l'arranchement
20:38de l'UE.
20:39Oui, mais ça,
20:40ce n'est pas une surprise
20:41que l'extrême droite
20:42soit contre la construction européenne.
20:43Ce qui est sûr,
20:44c'est que si c'est signé,
20:45ça va provoquer
20:46une crise politique
20:47majeure en France.
20:48Parce qu'effectivement,
20:49vous l'avez dit
20:50et vous avez posé
20:51la question,
20:52et vous avez bien raison.
20:53C'est-à-dire que
20:54si le traité est signé
20:55malgré l'opposition
20:56de la France,
20:57le roi sera nu.
20:58Donc Emmanuel Macron
20:59sera vraiment vigoureusement
21:00mis en cause.
21:01Et puis en plus,
21:02encore une fois,
21:03ça posera la question
21:04de la place de la France
21:05en Europe.
21:06On sait que la France
21:07a été malmenée en Europe
21:08ces derniers temps.
21:09On sait qu'Emmanuel Macron
21:10n'a plus la main,
21:11que c'est Olaf Scholl,
21:12même s'il est affaibli
21:13politiquement,
21:14qui soutient
21:15Ursula von der Leyen,
21:16la présidente
21:17de la Commission européenne
21:18dans sa volonté
21:19de signer à tout prix.
21:20Donc ça créera
21:21vraiment une crise politique
21:22majeure en France.
21:23C'est-à-dire
21:24qu'il y aura
21:25une crise politique
21:26majeure en France.
21:28Il faut dire quand même
21:29pourquoi les autres
21:30États européens
21:31sont pour cet accord.
21:32Parce qu'il y a
21:33effectivement
21:34les importations
21:35de viande,
21:36de riz,
21:37de miel.
21:38Il y a aussi
21:39des exportations
21:40européennes qui peuvent
21:41se faire.
21:42Viande contre voiture,
21:43pour le dire simplement.
21:44L'enjeu du lithium,
21:45il y a vraiment
21:46des débouchés
21:47industriels,
21:48et même
21:49pour la France,
21:50et même
21:51pour un certain nombre
21:52de secteurs agricoles.
21:53Les vins,
21:54les spiritueux,
21:55le lait,
21:56le verre,
21:57à gagner.
21:58Donc la question,
21:59aussi,
22:00elle est sur le fond.
22:01Parce que certes,
22:02il y a un bras de fer
22:03diplomatico-politique fondamental.
22:04Mais est-ce qu'il n'est pas
22:05encore possible
22:06de trouver
22:07des aménagements
22:08sur certains secteurs agricoles
22:09dans cette dernière
22:10ligne droite,
22:11notamment pour l'élevage,
22:12qui est directement
22:13percuté de plein fouet
22:14par le Mercosur ?
22:15C'est la grande question.
22:16On va voir si la pression
22:17d'Emmanuel Macron
22:18suffit à permettre
22:19de mieux négocier
22:20cet accord du Mercosur.
22:21Merci beaucoup
22:22à tous les trois.
22:23Myriam,
22:24encore une fois,
22:26présentatrice de l'émission
22:27« Ça vous regarde »
22:28sur LCP.
22:29C'est du mardi au vendredi
22:30à 19h30.
22:31On rappelle aussi
22:32l'émission de lundi,
22:33c'est politique,
22:34en partenariat avec France Info.
22:3519h30,
22:3620h30 en direct
22:37avec Marine Tondelier,
22:38ce soir.
22:39Ce soir,
22:40l'invité est écologiste.
22:41Merci beaucoup
22:42à Jean-Jérôme Bertholus,
22:43éditorialiste politique
22:44à France Info TV.
22:45Merci Renaud.
22:46Merci Salia.
22:47Les informés du soir
22:48arrivent à 20h
22:49avec Jean-Rémi Baudot
22:50et Agathe Lombrey.
22:55Sous-titrage Société Radio-Canada